Certains l’accusent de n’avoir pas une position claire. Qu’il ne serait pas un véritable opposant au régime de Macky Sall. Le leader de la République des Valeurs se veut clair : il est totalement contre ce régime. Seulement, il est un homme libre qui n’est pas obligé d’être toujours d’accord avec tout ce que dit l’opposition. Il ne compte pas changer. Que ses détracteurs se le tiennent pour dit. Entretien.
Parlez-nous de votre parcours scolaire
J’ai fait essentiellement mes humanités à Thiès. J’ai fait le cycle élémentaire dans plusieurs écoles à Thiès et à Saint-Louis. A Saint-Louis, en une année, j’ai fait deux écoles. J’étais dans la classe d’un enseignant qui était très absentéiste. Mon père a eu le réflexe de me sortir de cette école en milieu d’année. Ce qui m’a tiré d’un mauvais pas. J’ai eu la chance de faire Khayar Mbengue sur l’avenue De Gaulle, ancienne école de fils de chef. Ce qui m’a donné une grande passion pour la ville de Saint-Louis. J’ai fait l’école d’application HLM. Elle était dirigée par un directeur qu’on n’oublie jamais : Demba Sarr. Il était le modèle de l’éducateur, du père, de l’autorité au sens total, intégral et positif du terme. Au lycée Malick Sy, qui nous a habitués à une rigueur que beaucoup d’entre nous ne supportaient pas bien, à tel point qu’on l’appelait Bokassa. Le lycée Malick Sy était un creuset d’excellence. Je ne comprends pas d’ailleurs la volonté des Etats de singulariser certaines écoles en en faisant des écoles d’excellence et en y investissant. Or, avant la plupart des lycées étaient des lycées d’excellence. Le lycée Malick Sy se singularisait par exemple par de très hauts rangs au concours général.
Que retenez-vous de vos années au Lycée Malick Sy ?
Au Lycée Malick Sy, on a eu droit à une formation au-delà de celle intellectuelle et académique. On a reçu une formation humaine. C’est là-bas où j’ai reçu mes premières leçons de politique. On trustait avec le marxisme pour les uns, le guevarisme pour les autres. Il y avait des partisans farouches aussi de Cheikh Anta. On admirait nos grand-frères, parce qu’ils étaient talentueux au sens plein du terme. Il y a eu des élèves qui ont eu beaucoup d’influence positive sur moi, alors qu’on n’était même pas dans les mêmes écoles. Il y avait une émulation saine. Je pense que ce culte du savoir, de l’excellence a disparu. En classe de terminale, j’avais déjà lu une bonne partie de Marx, de Césaire, de Cheikh Anta. Cela ne m’empêchait pas de lire Hugo, par exemple. J’ai lu plusieurs fois la Condition humaine (ndlr, écrit par André Malraux, paru en 1933). Je peux vous répéter intégralement certaines parties de ce livre et je peux vous parler de certains personnages comme s’ils étaient des amis. Il en est de même du livre d’Ernest Hemingway ‘’Pour qui sonne le glas’’ (ndlr, paru en 1940). Je me rappelle bien de Pablo devenu capitaliste, parce qu’il ne veut plus entreprendre des actions qui fassent que les troupes de Franco viennent nous bombarder. Ce sont des choses remarquables qui vous font. J’ai eu au lycée un bac scientifique, mais cela ne m’a empêché d’exceller dans les lettres. D’ailleurs, notre lycée a raflé les prix scientifiques et littéraires à l’époque. Moi, j’ai été lauréat et premier prix en français, philosophie.
Où avez-vous fait vos études supérieures ?
Après le bac, j’avais l’opportunité de faire mes études en France ou ailleurs. Mais le destin a choisi que j’aille en Tunisie pour des raisons qu’il serait long d’expliquer ici. Je fais partie de la première promotion de l’école nationale d’ingénieurs de Sfax, en Tunisie. Je n’ai pas regretté d’avoir fait l’électronique avec une spécialisation dans les télécommunications. Je suis toujours curieux d’échanges et, en Tunisie, il y avait beaucoup de Palestiniens. Arafat s’était installé à Tunis. Dans les foyers universitaires, c’était l’époque où les frères musulmans étaient en train de barouder et d’achever de dégager les marxistes des universités. L’encadrement des universités à l’époque était de formation marxiste, de manière générale. Ces enseignants ont été supplantés par une nouvelle vague d’enseignants qui étaient des barbus, comme on disait. On voyait bien venir ce qui est devenu plus tard le problème d’Ennahdha, Mouvement pour la tendance islamiste, comme on disait.
A l’université, on les voyait organiser des quêtes dans les mosquées, des séminaires ; utiliser la lutte palestinienne pour pouvoir mobiliser certaines sommes d’argent, aider les étudiants non boursiers. Sous ce couvert-là, ils formaient une sorte de famille et de réseau qui finalement allait supplanter les autres mouvements démocratiques ou révolutionnaires qui étaient dans les universités tunisiennes. Je me suis beaucoup passionné pour cet aspect des choses, malgré les cours qu’on suivait. Quand, je suis sorti de l’université, j’ai été recruté à l’Asecna. J’étais jeune et j’avais encore du temps et je suis allé faire économie. Mais, j’ai dû arrêter en licence, parce que les obligations professionnelles, en un moment donné, sont devenues très prenantes.
Parallèlement, j’ai fait un diplôme d’aviation civile à l’école d’aviation civile de Niamey. Au-delà de l’expérience professionnelle, j’ai fait du syndicalisme à l’Asecna. Je suis un des membres fondateurs du syndicat des cadres de l’aviation civile, alors que j’étais un cadre supérieur. Les gens disaient que ceux qui étaient prédestinés à diriger la structure ne devraient pas se mêler de syndicalisme, mais s’il y a une chose qui reste contant chez moi, c’est cette culture révolutionnaire. Au lycée Malick Sy, j’étais membre du foyer, je participais à organiser des grèves, même si parfois, je me demande, avec le temps, si c’était toujours justifié.
Quand je vois le nombre d’abris provisoires, la déliquescence de nos écoles et notre équipement scolaire, je me dis que nos conditions étaient extrêmement luxueuses. Il est vrai que les bourses arrivaient en retard et les gens qui venaient d’autres villes étaient dans des conditions assez difficiles. Cela nous poussait à une sorte de révolte. Mais, si on examine les plateformes revendicatives comparativement à ce qui se passe aujourd’hui, on peut se poser des questions sur le progrès ou la dégradation que notre système éducatif a subie.
Mais à l’Asecna qu’est-ce qui vous avait poussé à syndiquer ?
Cette tendance à essayer de vivre ce que je pense m’avait poussé à être proche des milieux syndicaux. Je me rappelle qu’un jour, un de nos représentants m’a fait venir avec d’autres collègues qui étaient dans la gestion des services techniques et nous a dit que les syndicats menacent d’aller en grève et on compte sur vous pour éviter que les gens ne bloquent les équipements et les services. Je lui ai dit : M. Le représentant je suis désolé, mais moi, je suis syndiqué et le jour où ils seront en grève, j’en ferais partie ; je ne veux pas que vous croyez que j’ai un engagement avec vous. Il m’a dit : si vous le faites, on vous renvoie. Quand je suis sorti de la salle, les collègues m’ont dit que j’aurai dû me taire et faire après ce que bon me semble. Je leur ai dit que par loyauté, je pense qu’il est plus correct de lui dire, afin qu’il sache à quoi s’en tenir. C’était ma façon de l’aider, afin qu’il aille discuter et trouver un terrain d’entente avec le personnel.
Rétrospectivement, je me dis que c’est sur ces bases-là que les gens vous disent que vous êtes un peu ‘’carré’’. C’est la caricature qu’ils utilisent et que je n’aime pas. Non, je pense que je suis entier. Je ne pense pas qu’il faille, pour des raisons particulières, que quand on sent que c’est cela la vérité et les faits, essayer de les masquer pour apparaître politiquement correct aux yeux des autres. J’ai eu ces problèmes là en beaucoup de circonstances, parce que nous sommes d’une culture faite de ‘massla’ et d’euphémisme ou d’atténuation de la vérité. On utilise des formules plus que diplomatiques, des formules d’arrangement. Dans notre famille, on nous dit qu’il faut être pour la vérité en toutes circonstances. Je pense que nous Africains, l’un des freins à notre développement et cette propension à vouloir toujours masquer la réalité.
Qu’est-ce qui a motivé votre entrée en politique ?
Jeune, j’étais de culture révolutionnaire. Thiès étant une ville fortement imprégnée des idéaux révolutionnaires, surtout depuis la grève des cheminots de 1947. Aussi, il y a beaucoup de partis politiques qui ont eu leur congrès fondateur à Thiès, y compris les partis socialistes de Senghor et Mamadou Dia, ainsi que le PAI. Nous sommes dans une ville qui a une forte tendance à la contestation de l’ordre colonial et des autres ordres. Je suis revenu en politique, après une parenthèse professionnelle qui devait normalement m’éloigner de la politique. Quand j’ai été à l’Asecna, j’ai eu à y occuper de hautes responsabilités et, à travers le monde, j’ai eu à faire partie des experts qui ont eu à travailler dans des programmes assez gratifiants au titre professionnel et personnel.
J’aurai pu quand j’ai commencé à faire de la politique, en 2009, travailler à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) où on me proposait un poste. J’ai choisi de rester en politique. Je suis entré en politique, en 2007, dans une forme de geste de contestation qui est fondateur. On était dans le bureau du ministre des Transports de l’époque, Farba Senghor. Il avait annoncé des choses qui étaient l’antithèse même de la vérité. Il disait que le Sénégal devait sortir de l’Asecna sur décision de Me Abdoulaye Wade pour des raisons qui étaient totalement non fondées et qui étaient pour ce que nous tous qui étions dans l’aviation l’antithèse de notre ‘’foi’’. Nous croyons à l’intégration africaine, à l’apport positif de l’Asecna. Pour faire main basse sur les terres de l’aéroport et les ressources, ils ont voulu faire sortir le pays de l’Asecna. Nous étions une demi-douzaine de hauts responsables de l’aviation civile qui était dans son bureau, quand il annonçait cela. Je pense que j’ai été l’un des rares à lui dire que les arguments qu’il donnait n’étaient pas vrais. Je me sentais l’obligation de le lui dire. Non pas de le dire dehors ou plus tard, mais en cet instant précis.
Il y a des moments historiques où chacun est jugé par rapport à ses responsabilités. Pour cela et parce que les travailleurs de l’Asecna ont fait plus tard dans la nuit la grève pour contester cette décision, il (Farba Senghor) a fait une conférence de presse, le lendemain, en disant qu’on avait donné instruction pour me faire arrêter, en me traitant de tous les noms d’oiseau. Cela a constitué un choc. Je me suis dit que, si ces monsieurs-là croient qu’on est dans une dictature et qu’ils ont autant de pouvoir pour décider de nos sorts, de celui de nos institutions et de nos Etats comme ils l’entendent, c’est parce qu’ils sont engagés en politique. Je me suis dit qu’il me fallait faire quelque chose. C’est comme ça que je me suis engagé à l’APR, avec le serment de ne pas accepter que le chef puisse prendre certaines décisions radicales sans consulter la communauté concernée.
La démocratie ce n’est pas l’autorité suprême du chef, comme on le croit ici. Le Conseil des ministres, par la Constitution, est un organe collégial et solidaire. Cela veut dire que les décisions sont prises par la majorité. Mais, ici on met en avant la solidarité, tout en oubliant la collégialité. Vous discutez des idées du président de la République, on vous dit que vous êtes carré. J’ai été l’un des rares à dire : ‘’est ce que…’’. On ne peut critiquer hier un projet de Wade et arriver au pouvoir pour le continuer ou l’amplifier. C’est se trahir. J’aurai signé un certain contrat, on n’aurait pas dit que je suis carré.
En tant qu’expert en aviation civile, pour vous était-ce nécessaire d’acheter un avion pour le Président Macky Sall ou c’est juste une dépense de prestige ?
Ce n’est ni une nécessité et encore moins une dépense de prestige. C’est le rêve de Macky Sall, jeune homme qui voulait posséder un royaume et de vivre au pays de cocagne, qu’il accomplit. Le prestige ne doit pas aboutir au ridicule vis-à-vis du pays. Aujourd’hui, tous ceux qui ont un sens dans le monde et qui voit Macky Sall avec son avion savent que c’est ridicule. Nous avons 25 lits d’urgence dans nos hôpitaux. J’ai entendu la directrice des établissements publics dire qu’on veut aller à 55 lits d’urgence. Dans un tel pays, comment le Président peut se payer un avion de 60 milliards de FCFA en pleine pandémie. C’est ridicule. Je reviens du sud du pays, au Kabada. Les femmes y pilent encore le mil avec leurs mains et se plaignent. Beaucoup de villages s’abreuvent encore à l’eau de puits. Les gens vont se soigner en Gambie.
Dans un contexte où il n’y a même plus de voyages, parce que le monde est confiné, à quoi ça sert à un Président d’acheter un avion qui va rester clouer au sol, la plupart du temps. Personne n’a son temps, si ce ne sont les petits roitelets africains qu’il va aller visiter avec tout le respect que je leur dois. On n’a pas d’ambulances, alors que lui circule avec une armada de voitures rutilantes qu’il change chaque 2 ans, au point que lui-même a dit qu’on a dépensé 360 milliards FCFA pour acquérir des voitures et que c’est scandaleux. Il est allé lui-même récupéré des voitures que Wade avait affecté à des marabouts et autres chefs de quartier pour dire qu’il pouvait servir à d’autres choses. Mais comment peut-il expliquer aux gens avoir acheté des voitures pour 360 milliards FCFA et se payer des maybach à un milliard. Comment peut-on faire cela dans un pays où toutes les routes son cahoteuses, les rues sales ; il n’y a pas d’éclairage public et les hôpitaux sont dans des états comateux. On veut nous faire croire que cet avion a été acheté avant la crise. C’est faux ! Pour une fois, que l’Assemblée nationale joue son rôle et fasse un audit.
On est en pleine 3e vague de Covid-19. On accuse les politiques d’avoir exacerber la situation avec toutes les tournées organisées. Vous êtes tous responsables…
Il est trop facile de dire que tout le monde est responsable. Il est vrai que chacun de nous a une part plus ou moins infime de responsabilité. Je suis vacciné et j’ai toujours mon masque. Je dis aux gens que cette affaire est sérieuse. La responsabilité première est celle de l’autorité étatique. Elle doit avoir un une politique claire, rationnelle et constante. Au début de la pandémie en 2020, le président de la République n’a pas jugé nécessaire de réorienter tous les projets vers la gestion de la pandémie et la résilience de notre économie. Il a commencé par acheter du riz. Il fait de la politique. Ce sont des marchés et on a voulu habillé çà dans une Force Covid. Cela n’a aucun sens. Il fallait commencer par faire le point sur nos hôpitaux, les capacités de nos gens de supporter la crise. La capacité de nos lits n’a pas augmenté de manière conséquente.
Pendant ce temps, on construit un stade de 155 milliards FCFA. La responsabilité du Président dans cette situation est immense et directe. Le 17 juin dernier, l’Institut Pasteur de Dakar a lancé une alerte, en disant que tous les variants sont présents au Sénégal et qu’il faille réduire les manifestations et les déplacements. Le Président était, pendant ce temps, dans une tournée électoraliste au nord où il rassemblait des milliers de gens dont certains étaient importés de Dakar, comme on importe de la marchandise. Lui était vacciné et avec son masque et ses gels dans sa voiture, les gens n’avaient alors qu’à se débrouiller avec les variants.
Qui a fait autant que lui pour aider le virus ? On ne peut pas dire que tout le monde est responsable. Que les gens du système sanitaire disent que le virus a bénéficié de la complicité du Président Macky Sall et personne ne l’a aidé dans ce pays plus que lui, même si au début, il a pris certaines mesures. Le conseil national de sécurité dont le ministre de la Santé est membre avait les informations que l’Inde croulait sous le variant Delta. Le Président a organisé une opération ‘’Mbourok sow-gloria’’ qui a diverti la presse, l’opinion, etc. Les gens se sont laissés emportés par ses paroles sans aucune épaisseur. Maintenant, on dit que tout le monde est responsable. Non !
De nouvelles mesures sont annoncées…
Quand la parole de l’autorité est discréditée, décrédibilisée et dévaluée, elle ne peut plus être entendue. La stratégie actuelle du président de la République c’est, par de petits communiqués, pousser les lobbys de médecins, de la société civile, à crier et réclamer des mesures fortes pour que lui puisse enfin sortir et en prendre. Il ne peut pas prendre de mesures fortes, puisqu’il n’a plus l’autorité morale pour le faire. S’il prenait des mesures fortes personne ne le suivrait. Il est conscient d’avoir installé le pays dans une situation grave. Il n’y a pas pire pour un pays qu’une autorité démystifiée, dévaluée, discréditée par ses propres comportements.
Comment appréhendez-vous la reprise de l’économie sénégalaise, africaine pos covid ?
En 2020, on a eu un taux de croissance officiellement à 0.8% venant de 6%. On a quasiment fait, avec le taux de croissance naturelle de la population, on a fait une sorte récession en 2020. Il annonce 5 mille milliards de budget. Mais du fait de la stagnation de l’économie, les recettes de 2021 par rapport à 2020 vont beaucoup baisser, puisqu’elles proviennent pour l’essentiel de l’activité économique. 80% des entreprises ont vu leurs recettes baisser ; 85% des ménages également ont vu leurs revenus baisser. Ce sont les chiffres officiels de l’ANSD. Près de 90% des entreprises du secteur informel qui constitue l’essentiel du tissu économique ont vu leurs revenus baisser.
Aujourd’hui l’Etat est obligé de recourir à des emprunts euro bonds de plus de 500 milliards de FCFA. Dans le budget prévu, c’est 600 à 700 milliards qui vont être consacrés au service de la dette. Il fait progresser cette dernière de 2760 milliards en 2011 à 9247 milliards au 31 décembre 2020, si bien que notre ratio d’aide sur PIB est passé de 33 à 66%. Voilà la situation du Sénégal. Dans ces conditions ce qu’on paie pour le service de la dette, c’est la presque la masse salariale de 800 milliards. Donc, il aura du mal à mobiliser des recettes. Il va faire face au service de la dette. Il le sait très bien, c’est pourquoi, dès les premiers mois de la pandémie, il fait le tour du monde pour demander l’annulation de la dette. On croule sous le poids d’une dette qui n’a pas servi à fortifier notre économie, à créer davantage d’emplois, de richesses. Ce qui aurait naturellement poussé à l’augmentation des recettes mécaniques. Toute chose étant égale par ailleurs, s’il avait créé plus de richesses, il aurait augmenté naturellement les recettes fiscales.
Avec cette troisième vague, le tourisme sera encore plus touché. Ce secteur contribuait d’une manière conséquente au PIB, mais faisait vivre des milliers de gens. Il s’y ajoute qu’il y a les vagues d’insurrection politique dont on annonce la 2 ou la 3e vague, à tout moment. Là aussi, au lieu de prendre des mesures de détente, de sauvegarde qui permettent de ramener la paix dans les cœurs, il est en train de prendre des mesures pires, d’aggraver le mal. Cette situation quasi insurrectionnelle que vit le Sénégal va décourager les potentiels investisseurs à venir dans le pays. Quand on a vu les saccages et pillages qu’il y a eu, on se dit qu’à tout moment çà peut sauter, on ne va pas venir mettre ses billes. Indépendamment de la pandémie ou lié à elle, le prix du pétrole monte. Il est à plus de 70 dollars. Tout cela contribue à nous asphyxier. Cet hivernage ne se présente pas sous les meilleurs auspices, pour l’instant.
Le Président doit prendre conscience de l’extrême vulnérabilité de notre pays face à tous ces périls. Jamais les conditions n’ont été autant réunies pour que le Président lucidement dise que je ne vais pas me présenter pour un 3e mandat ; que la justice est tellement décriée qu’il nous faut des états généraux pour la rétablir ; qu’il faut supprimer le HCCT et Cese ; et recréer les conditions d’un minimum de confiance pour qu’il ait un petit sursaut national et qu’on mette un plan de transition pour qu’en 2024 il parte et que le pays ne puisse pas aborder des zones de turbulences.
Dans le même cadre, devrait-il amnistier Karim et Khalifa ?
Tout le monde sait que Khalifa Sall et Karim Wade n’ont pas été jugés, parce qu’ils auraient commis des méfaits. Ils ont été jugés parce qu’il fallait les éliminer. Personne ne doute de ça. D’une part, on constate que, depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir, l’ARMP, l’IGE ne font pas de rapports, parce que cela en aurait dit long, si c’était aussi objectif et transparent que sous Wade. Jamais dans ce pays, les marchés de gré à gré n’ont été aussi nombreux. Ce n’est pas par volonté d’assainir le pays que Khalifa et Karim ont été jugés. C’est parce qu’il fallait se débarrasser d’adversaires politiques. Il faut revoir le système politique sénégalais et comment faire en sorte que tous les verrous que Macky Sall avait délibérément introduits soient sautés. Qu’on arrête de dire que Khalifa et Karim ne peuvent pas participer. Après, il faut que des audits soient faits sur tout ce qui s’est passé de 2000 jusqu’à nos jours au moins et qu’on puisse imputer la responsabilité de chaque denier sénégalais pris à des gens et que ces derniers paient d’une manière ou d’une autre, même s’il faut privilégier le système vérité réconciliation au lieu de poursuites pénales qui ne vont pas aboutir à grand-chose. Il faut qu’on nous restitue nos biens. On ne peut pas devenir riche par la politique.
Pensez-vous qu’Ousmane Sonko est victime du même système dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr ?
Très sincèrement, je ne peux rien dire pour ce cas précis. J’attends d’avoir plus d’informations. Ce que je peux dire de manière de très sincère et claire, c’est que Macky Sall ne ratera aucune occasion pour se débarrasser d’Ousmane Sonko, s’il en a l’opportunité. Cela est au clair aux yeux de tout le monde. Quand on fait des tournées, il y a toujours des gens qui filment, qui entrent et sortent, etc. On veut chaque jour nous tendre des pièges. En ce qui concerne Sonko ou Khalifa Sall ou Karim ou Abdoul Mbaye ou moi, on est tous des victimes sursitaires. J’évite d’entrer dans le fond des dossiers. J’ai eu une sommation interpellative d’un ancien DG d’une structure de l’Etat, sur le cas Khalifa Sall. J’ai été souvent au tribunal. Je me suis beaucoup exprimé sur cette affaire pour dénoncer la politisation du dossier, mais je n’ai jamais voulu me prononcer dans le fond.
Et au Sénégal, quand on fait cela, on dit que si vous n’épousez pas la position des uns, vous êtes avec Macky Sall. Beaucoup de gens sont dans le manichéisme. Ils sont dans une logique binaire. Je refuse d’y être, même si je suis un ingénieur télécom. Dès l’instant qu’on dit que si on est contre Macky Sall, il faut être tout le temps d’accord avec ce que dit l’opposition et intégralement, sans nuance, je ne suis plus libre. La liberté, c’est de pouvoir apprécier au cas par cas et de me prononcer en pleine connaissance de cause. Je suis absolument contre Macky Sall, par position personnelle. Je n’ai signé aucun contrat avec personne. Quand je quittais Macky Sall, dans son bureau, je n’ai averti personne. Je n’ai demandé la permission de personne. J’ai estimé en mon âme et conscience que mon compagnonnage avec lui était fini. Beaucoup étaient surpris. C’est moi qui ai informé les journaux. Pour prendre position sur un sujet, je ne demande l’autorisation de personne, si ce ne sont les gens de mon parti avec qui je me concerte. Pour les autres, on peut ou non avoir les mêmes points de vue. C’est cela la richesse de la démocratie. Quand j’étais dans le pouvoir, on m’accusait d’aider l’opposition en leur donnant des informations sur le pétrole, parce que, juste, je n’étais souvent pas d’accord.
Woodside prévoit le forage de puits à la fin de ce mois au plus tard pour le champ de Sangomar. BP pose les premiers caissons en mer à St. Louis pour le gaz. Peut-on dire que tout va bien pour le pétrole et le gaz ?
Pour le projet de production, je ne saurais vous dire. Mais, je peux vous dire que ça va assez mal, parce qu’on est mal parti avec des contrats noués dans des conditions que j’ai largement expliquées dans mon livre. On peut aussi se demander, puisque les projets semblent avancer de ce côté-là, que faisons-nous, nous Sénégal, pour anticiper sur la production de gaz et pétrole et faire en sorte que ce soit un levier de développement de notre économie. Mais, quelqu’un qui n’a pas été capable de nous amener 100 lits d’urgence en pleine pandémie ne peut pas être capable d’apporter un plan stratégique de développement économique, en utilisant les hydrocarbures comme levier. J’invite les Sénégalais à ne pas croire à des allégations de soi-disant experts internationaux dont on ne sait pas comment ils ont produit leurs rapports. Je ne dis pas qu’il ne faille pas croire à tout ce qui vient de l’étrangern mais j’ai dit dans mon livre et j’ai donné la lettre que j’ai faite à l’ITIE qui a classé le Sénégal 1e ou 2e pays, en 2018.
J’étais entré en furie et je leur ai envoyé une lettre pour leur demander comment ils pouvaient comprendre qu’un ministre démissionne et dise qu’il y a un scandale, qu’un premier ministre dise qu’on lui a fait faire du faux, etc. et vous là-bas de l’extérieur vous dites qu’il est celui qui a le mieux géré. On voit aussi un journaliste à RFI faire l’apologie de la gestion de Macky Sall sur les ressources en hydrocarbures. Nous sommes un pays majeur. Nous avons suffisamment de compétences et de capacités pour challenger les allégations qui ne sont pas vérifiées.
L'engouement suscité par les annonces sur les hydrocarbures diffère des réserves modestes dont dispose le Sénégal en réalité. Le décalage est-il si grand ?
J’ai toujours dit qu’on serait très surpris quand le pétrole viendra, parce que les réserves ne sont pas très fabuleuses, même si elles sont assez conséquentes. Mais, les termes du contrat sont tels que les recettes seront très faibles, les premières années, après que les gens vont prendre les coûts d’investissement. Même pour Sangomar signé en 2004 ou 2006 sous le règne du Président Wade avec Madické comme ministre de l’Energie, les parts qui nous reviendront sont modestes. Quand aussi le Gouvernement n’est pas assez alerte pour réfléchir sur quoi faire sur le gaz dont on dispose, cela pose problème. J’ai essayé, quand j’étais ministre, de faire en sorte que les pays et les institutions internationales puissent nous aider à construire un bon plan d’exploitation de nos ressources. Mais actuellement, on est là à attendre. Tout ce qui intéresse le président de la République est de gager notre pétrole pour faire de nouvelles infrastructures génératrices de rente. Des gens s’enrichissent ainsi outrancièrement.
Dans quelles proportions les hydrocarbures peuvent contribuer à l’essor économique du pays ?
Dans toute la mesure où on a une vision claire et articulée et ainsi qu’un programme cohérent. Les pays qui ont des projets clairs comme Dubaï, les recettes pétrolières constituent 30% globalement de leurs revenus. Les pays qui ont des immenses réserves dépendent beaucoup plus des recettes pétrolières et sont beaucoup sujets aux aléas économiques. Ils sont plus fragiles in fine. Nous, nous avons choisi le modèle des pays africains que nous connaissons le plus. C’est celui d’un pays qui vend des matières premières sans transformation et sans ambition. Avoir un Président géologue ne veut pas dire qu’il a une vision. Apparemment, il n’en a pas. On connait les programmes de BP et Woodside, mais quel est celui du gouvernement. Rien. Aujourd’hui, le Sénégal est dans une zone rouge, à cause des risques d’insurrection. Les gens risquent d’aller s’installer dans les îles Canaries, au Cap-Vert ou au Maroc, venir faire des missions au Sénégal et repartir vivre là-bas. Arrêtons de croire en ce gouvernement et des choses qui sont factices. On aura des lendemains durs.
Parlons des locales. Votre parti va-t-il aux élections ?
Absolument !
Etes-vous candidat pour la mairie de Thiès ?
Nous sommes en train de construire une coalition spécifique à Thiès et dans tout le pays avec les partis de l’opposition. On est en train de vouloir travailler pour des coalitions. Les seules contraintes qu’on s’est mise sont qu’on ne va pas avec le Benno Bokk Yakaar assaisonné à la sauce ‘’mburu ak sow’’ et qu’on va partir avec ceux qui accepteront de prendre des engagements écrits pour assurer qu’ils n’iront pas après collaborer avec le système. Il y a d’autres conditions sur lesquelles on va travailler. Avec la contrainte de la 3e vague, il sera très compliqué de faire des campagnes électorales.
Vous avez baptisé votre parti République des Valeurs. Combattrez-vous la transhumance, quand vous serez Président ?
Non seulement, je combattrais la transhumance sous toutes ses formes, mais également, beaucoup d’autres antis valeurs qui gangrènent la politique au Sénégal dont l’utilisation massive de l’argent par exemple et l’absence de démocratie dans beaucoup de partis. Nous avons transposé ici notre logique africaine et un peu féodale qui consiste à instaurer un droit d’ainesse. Il n’y a pas de débat franc. C’est le problème qu’on a avec certains de nos amis. Il faut une séparation du parti et de l’Etat. Jusqu’ici, on n’y arrive pas. J’ai été membre du gouvernement et je ne suis jamais allé à Thiès avec deux ou trois véhicules de l’Etat pour faire campagne ou des tournées le weekend, contrairement à certains de nos amis qui viennent de rejoindre le ‘’mburook soow’’.
Il faut avoir un respect scrupuleux des biens de la République, parce que ce sont des ambulances en moins ou de tables en moins pour le pays. On est un pays fondamentalement pauvre. Il y a des choses qu’on doit combattre. Je pense que les valeurs sont au début du processus de construction d’un Etat. Il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas être dans la Constitution ou le droit positif, mais, qui procède des valeurs et dont le respect est fondamental pour la bonne marche de la société. Quand je dénonce les choses assez ahurissantes qui se sont passées à l’Assemblée nationale, tout le monde devrait être avec moi. Je ne comprends pas que certains s’en prennent à moi. C’est pour cela que je dis qu’il y a beaucoup de choses qu’on doit remettre sur le tapis.
Les gens vous soupçonnent d’être contre Sonko, parce que d’abord vous ne l’avez pas soutenu en mars dernier et votre dernière sortie sur ce qui s’est passé à l’Assemblée…
(Il rit) Cela me fait rire. C’est quoi la liberté et la liberté de penser. Moi, j’ai exprimé une opinion. On est en démocratie. C’est la faiblesse de nos Etats. On ne peut penser qu’en rapport avec l’autre. On ne prend pas position, parce que c’est la vérité pour soi, mais plutôt pour l’autre. On n’est plus dans la quête de la vérité pour la vérité. Ici, je devrais me taire et taire mon indignation parce qu’elle peut faire mal à quelqu’un ? C’est la question fondamentale que je me pose. Quand j’étais au pouvoir, les gens me disaient que j’ai longtemps cheminé avec Macky Sall et qu’on est des amis que j’aille le voir pour lui dire certaines choses que je pensais. Les gens m’ont même dit que Macky Sall est venu présenter ses condoléances chez moi et assister, en pleine nuit, à la levée du corps de mon père et que je ne pouvais lui rendre la monnaie en démissionnant après. Ils m’ont dit que j’aurais pu des efforts.
Faire quels efforts ?
Les efforts, c’est me taire par rapport à ma vérité pour faire plaisir à l’autre ? En plus, pour revenir sur l’Assemblée, je parlais de tout ce qui s’est passé. C’est singulier de singulariser quelqu’un, alors qu’on a vu des insultes. Pour se battre, il faut être plusieurs. Je suis surpris et ahuri, je le dis avec détachement et sérénité, qu’on ait ce rapport là avec la vérité. Ce qui s’est passé est-il condamnable ou pas ? Si cela s’était passé au Japon ou en Angleterre ne l’aurait-on pas condamné virulemment ? Avons-nous des normes et des valeurs qui doivent être en dessous de tout ce qui est universel, parce que nous sommes des Nègres, excusez-moi du terme ? Non, je ne me résous pas à ça. A chaque fois que j’aurais une opinion, je l’exprimerai. Je ne le fais pas pour être contre quelqu’un ou pour quelqu’un. Je le fais parce que je pense que c’est ce qui est bon pour le Sénégal.
Quelles sont vos rapports avec Sonko ?
Sonko et moi, nous sommes retrouvés au moins une bonne dizaine fois ici chez moi. A la base, quand je vais à l’intérieur du pays, ce sont ses partisans qui organisent nos rencontres. Mais fut-il mon frère, cela ne m’empêche pas de dire, non pas ce que je pense de lui, mais du pays. Je suis né libre, je vivrai libre ou je cesserai d’être.
En tant que Thiessois, quel est votre engagement pour la relance des chemins de fer ?
Quand j’étais au ministère des Infrastructures, tout mon projet était de relancer les chemins, non pas parce que je suis natif de Thiès, même si effectivement quand on est de Thiès, on est quelque part cheminot. Donc, c’est une raison subjective et affective de plus. Mais objectivement, le chemin de fer est une nécessité pour le Sénégal. Des villes de 500 mille habitants au nord et il n’y a pas de tram ou de chemins de fer pour la compétitivité de l’économie. A fortiori, quand on est presque 17 millions d’habitants et qu’on n’ait pas de chemin de fer. Je crois qu’il est un peu tard pour bien faire. Il faudra quand même ressusciter les rails.
Ministre des infrastructures, j’avais fait faire un audit des emprises ferroviaires pour faire au moins les réservations pour qu’on n’ait pas demain à payer les impenses importantes. Mieux, je voulais qu’on réhabilite le rail à la place du Ter. Il y avait deux projets dont un d’écartement métrique pour 500 milliards et un autre d’écartement standard de l’ordre de 1000 milliards, Dakar-Tamba avec un port sec à Tamba. Les camions maliens ne viendraient plus jusqu’à Dakar. Quand on fait aujourd’hui l’audit autour des emprises des rails, on verra que tout est en train d’être bazardé. Demain, on paiera cher pour faire partir ceux qui se sont installés illégalement ou ont bénéficié de la complicité de ceux qui sont chargés de gérer la situation actuelle. C’est terrible.
DALOOB KËR MOMAR SAAR 3 : NDOX MU DOY, DUND GU SELL (NDEY KODDU FAAL)
Robine tijji, ndox walangaan, xel dal, xol tóor yaakaar, yaakaar ëllëg gu tane ndax fu ndox mate, dund sell. Lii mooy njeexitalu Kër Momar Saar 3 (KMS3), dikke 274i milyaar ci kopparu Senegaal.
Defu Waxu |
Ndey Koddu Faal |
Publication 18/07/2021
Robine tijji, ndox walangaan, xel dal, xol tóor yaakaar, yaakaar ëllëg gu tane ndax fu ndox mate, dund sell. Lii mooy njeexitalu Kër Momar Saar 3 (KMS3), dikke 274i milyaar ci kopparu Senegaal.
Ñetteelu defaru (isin) bu Kër Momar Saar ca Luga moom la Njiitu-réew mi, Maki Sàll, doon ubbi gaawu 10eelu fan weeru Sulet ci teewaayu Sàrl Faal, njiitu SONES, Jany Arnal, njiitu SEN-EAU, jëwriñu ndox mi Sëriñ Mbay Caam, njiitu “Collectivités locales” yi, Aminata Mbeng Njaay, ndawu Farãs ci Senegaal Philippe Lalliot. Yeneen jëwriñ a nga fa woon ak ay gan ak waa dëkk baak ñeneen ak ñeneen.
Ginnaaw bi mu nuyoo waa Njaambur, sant leen ci teertu bi, kañ seenug njaambaar ak mën gan, lii la ci Maki Sàll teg : «Ndox mu sell ak mbey dañu maa mës a soxal… 3i at ak genn-wàll a ngi bi nu ñëwee teg xeer wu njëkk wi ci ñetteelu defaru (isin) bu Kër Momar Saar. Tey, nu dellusi ubbi ko. Soo leen déggee KMS3 war ngeen xam ne am na ñaar yu ko jiitu ci at yi nu génn.
Ñàkk ndox moom, kenn dootu ko fi jàmbat. Guléet lu ni mel am fii ci Senegaal. Waaye nag, ngalla bu ndox mi ñëw rekk, ñu koy yàq ak a pasar-pasare. Buleen fàtte ne ndox mi liggéey bu réy la laaj ak alal ak i jumtukaay ; kon nan ko yaxanal bu baax. Dëkk yi wër Kër Momar Saar yit dinañu am ndox ndax jaaduwul ñuy tanqee Lac de Guiers, yóbbu Dakaar, ñoom ñii ñuy wéy di mar».
Bi ko Sàrl Faal wuutoo ci kàddu gi, dafa ne : «Nu ngi sant Yàlla, di gërëm bu baax Njiitu-réew mi Maki Sàll; yombalal nanu lépp luy jumtukaay ngir KMS3 taxaw. Defaru (isin) bi dina saafara lu mu néew-néew fukki at bu nu ko booleek defaru (isin) biy sellal ndoxu géej mi nga xam ni daa saf xorom. Kon, dalal-leen seen xel te xam ni fileek 2030 kenn du jàmbatati ñàkkum ndox ci Dakaar ak li ko wër. Rax-ci-dolli, Jogo dina ko feelu ngir séddale gi gën a yaatu. Ak KMS3, li nu daan joxe ci ndox yokku na daanaka ñetti yoon : 250.000 m3 lan ko jële, yóbbu ko ba 600.000 m3…
Njiitu-réew mi sàkku ci nun nu fagaru te nu ngi ci, di liggéey ngir ndoxu ëllëg. Fas nanu yéene sàmm ndox mi ba mu mucc ayib ci bépp fànn, ki koy jëfandikoo dina ci gis boppam te du tax njëg li yokku».
Ci gis-gisu Baabu Ngom, njiitu naal bi, mën-mënu KMS3 romb na soxlay waa Dakaar ci ndox. Nee na it ngir matale, 200.000 m3 egsi Dakaar bés bu jot, dinañu door beneen defaru (isin) ca Mexe balaa yàgg.
Aliyun Seen miñ dénkoon liggéey bi, moom, nëbbul sagam ndax yombul woon waaye mën nanoo wax ne njeexital gi wurus la.
Te lépp a ngi sukkandiku ci seen xam-xam ak seen xereñ. Ciy leeralam, «ndox mi su jógee dex ga, dina jaar ci juróomi pomp, bu nu ci noppee dindi suuf si, segg ko, laata muy dugg ci mbalka yi, ginnaaw loolu lay door a wutali Ndakaaru ak Mbuur».
Ambasadëeru Farãs ci wàllu boppam yëkkati na fay kàddu ci turu farandoo yi ñeel wàllum koppar, sargal Senegaal, sant ñépp ñi tax liggéey bi àntu. Dafa njëkk biral mbégteem ci li mu teewe ubbi KMS3 bi nekkoon nisër gu réy te di tey isin bi gën a mag ci Afrig sowu-jant gépp.
Kenn mënta nettali daloo KMS3 te tuddoo Sëriñ Mbay Caam. Delloo na njukkël kippango yi lëkkaloo ba liggéey bi sotti te «doomi-Senegaal ak ay farandoom séq ko. Xewu tey wi am na solo lool. Duma ko ndamoo ndax du samag ngóora, ay nit ñu baree ci jàpp ba mu egsi fii, kon nuy sant ñépp. Weeru Me wii nu génn rekk, tele yi demoon nañ Pikin, Géejawaay ak Tëngéej, waa gox yooyu yépp xamale leen ni ñàkk ndox gi wàññeeku na bu baax. Ak KMS3 gii, kanam la jëm».
Nu ngi am yaakaar ne meññeefu KMS3 dina méngook seeniy tóor-tóor ngir ñàkkum ndox nekk ci sunu ginnaaw ndax, ni ko Aminata Mbeng Njaay tënke, «fu ndox amul, kenn du fa mën a dund.»
BOROOM-ÑAARI-TUR YI SAMP NAÑU SEEN NDËND WAAYE…
Mbirum ngóor-jigéen doon na lu lëmbe àddina si fi mu tollu nii, moonte dey amul jenn diine ju ko nangu, du jullit, du kercen, du yawuut.
Mbirum ngóor-jigéen doon na lu lëmbe àddina si fi mu tollu nii, moonte dey amul jenn diine ju ko nangu, du jullit, du kercen, du yawuut. Waaye ci réewi Tugal yi moom bari na lool ñu ko daganal ci wàllu yoon ba jox leen ay àq ak i yelleef. Céy Yàlla ! Ba fii ci Afrig, am na ay réew yu ko aayewul. Bokk nañ ci Afrig Bëj-Saalum, Gaboŋ, Àngolaa, Mosàmbig, “Seychelles”, Bostwanaa, Kot-Diwaar, añs. Ci réew yooyu, ñaari góor mën nañ séy te dara du leen ci fekk, ñaari jigéen tamit, muy nag lu doy waar lool te ñaaw.
Fii ci Senegaal, yoon da koo tere ci lim tudde “article 319 alinéa 3 du code pénal issu de la loi 66-16 du 12 février”. Buñ sukkandikoo ci li yoon wax ci ngóor-jigéen, mën nañ jàpp ni réewum Senegaal daganalu ko ci benn boor, ndax kuñ ci jàpp dinañ la teg ab alamaan bu dalee ci 100.000 cfa ba 1.500.000 cfa, boole ci ay ati kaso (1 ba 5i at). Buñ fàttalikoo ci atum 2008 ca “Grand Mbao”, amoon nay boroom ñaari tur yu fa doon amal takk, loolu nag, juroon coow lu réy a réy ba amoon ñuñ ci tegoon loxo ak lu tollu ci 9 ci seeni kurél.
Waaw, may laaj ndax seen kurél yooyu tamit jarul a def ab taxaw seetlu ? Aa balaa sos kipp, dinga am ay kayit ak yenn yu la warloo ak yoon. Kon nag, am na ñu leen di jàppale ñuy def i jéego ba noppi ne patt-pattaaral ci seen ruq.
Ci atum 2014, Njiitu-réew mee ngi doon xamle ni nguur gi masul a xalaat daganal mbir mi. Ñu teg ci ñaari at mu neeti ngóor-jigéen dëppoowul ak sunuy diine te feek mu ngi jiite Senegaal, waxu daganal sax kenn du ko fi wax. Loolu waroon naa dalal xelu ñépp waaye su jëf worook wax, xel day daldi teey.
Boobu ba tey nag, Saa-Senegaal yaa ngi xeex ndax ñu bañ a caaxaane loolu ci réew mi. Ndeem du doon lu yomb, ndax dëkk bi itam dafa am yoon, waaye taxul ñu toqi benn yoon. Ñoo ngi def lu ñu mën ngir ñooñu bañ fee am doole. 23i fan ci weeru Me bii ñu génn, waa Senegaal amal nañ benn doxu-ñaxtu ngir ñu yokk daan bi leen yoon di daan, jëlee ko ci 5i ati kaso, yokk ko ba muy 10i at. Ndajem ñaxtu moomu nag, ñi ko doon amal ñooy waa “Rassemblement Islamique du Sénégal”, ñu tudde woon ko “Valeurs Correctes”. Ci jataay jooju nag, kii di Usmaan Kuta di kenn ci “kurélu ndongo-daara yi” mi ngi xamle ne réewum Senegal dafa wara tënku ci ay jikko yu sell. Dolli ci ne, du ñu mës a nangu ngóor-jigéen ci réew mi. Ñu gis fa itam Demba Jóob di kenn ci ñoom mu lakk raaya “LGBT” yi ba tax ñenn ci boroom-ñaari-tur yi nekk bitim-réew mer ba futt di tëb ak a dal ci lënd gi (antarnet bi).
Maam Maxtaar Géy di njiital ONG Jamra mi ngi xamle itam ne Senegaal réewum diine la ndax dëkk bu am 95% jullit ak 4% kercen, kenn mëneesu fee xalaat ñu fiy daganal ngóor-jigéen, na leer ci boppu ñépp. Mi ngi ñaawlu it li àmbasaad bu Canada ak bu Hollande bind bataaxal 9i kuréli góor-jigéen yi ne ci sunu dëkk, di leen xamal ne képp ku bokk ci kurél yooyu te di kenn ci ñoom, daa ñu la yombalal kayitu dëkk boobu, ku ci bëgg liggéey te am ab nal, ñu jox la xaalis boo ko mën a taxawalee. Xam nga loolu mën naa jur musiba mu réy a réy ak ndaw yii nga xam ni tukki rekk a nekk ci seen xel.
Waaye nag, dafa am lu am solo lool lu benn doktoor wax. Mu ngi tuddee boppam doktoor D – ngir nëbb ki mu doon ndax liggéeyam mayu ko muy wax ci digganteem ak ñi muy faj. Dafa ni, ku bëgg saafara jàngoro dangay jéem a xam njëkk lu ko sooke. Ci la xamlee ne kaso la gone yu barey doon boroom-ñaari-tur, fa lañuy tàmbalee xam mbir moomu ba laŋ ca. Moo ngi wax tamit ne ñooñoo ëpp ci ñi ame Sidaa te buñ ci teelul jóg du baax. Ndax seetlu nañ ni dañuy takk jabar, am ay doom. Kon, bu nu leen xamul ba mën leen a faj du wóor ci nun. Sunuy rakk walla sunuy mag lañuy séyal te wàllante bi loolu mën naa ko yombal.
Ñu ràññee itam ay kilifa diine yu mel ni sëriñ Baabakar Si Mansuur, muy metitlu tekkaaralu nguur gi, di ñaax réew mi ci def li ko war. Gannaaw loolu la waa Adheos, di kurél giy dimbali ak a xeexal boroom-ñaari-tur yi ca Farãs, ñaan jëwriñ jiñ dénk biir réew mi mu tere kilifa diine yooyu ñu teg tànk Tugal.
Seetlu nañ it ne ci weeru suweŋ bii ñu génn, benn jàngalekat bu nekk ca Tëngéej, joxe na ci benn eksame bu ndongo yu digg yi doon amal, genn kayit guy wax ci mbirum ngóor-jigéen. Kayit gi nag mi ngi ko jukkee ci “Nouvelles chroniques de San Francisco” bu bindkatu Amerig boobu di Armistead Maupin. Ngóor soosu di koo xam ne, dafa bokk ci ñiy xeexal boroom-ñaari-tur yi. Ci jukki boobu, genn goney yónnee bataaxal yaayam, di ko yëgal ne góor-jigéen la. Waaye yaayam jooju da doon xeex lépp lu jëm ci ngóor-jigéen. Loolu ñu def Tëngéej di lu doy waar te jaaxal ñu bari ci réew mi ndax googu càggan nekkul lu xel mën a nangu. Dafa mel ni am na ñu def lu leen neex ba noppi ne teyuñu ko, njuumte la. Ak fi réew mi tollu, lii jëfu maa-tey lay nirool. Gannaaw loolu, jawriñ bi yor wàllu njàng meek njàngale mi tekki na ndombog-tànk jàngalekat boobu ñu dénkoon tàggatu jàngalekati àngale yi.
Waaye daal, yëf yi teey na xel.
Li wér te wóor, mooy ne sunuw askan taxaw na temm ngir xeex ak ñii di bëgg a daganal xeetu ñaawteef yii. Ñenn ci ndawi réew mi ak kurél yiy xeex ngóor-jigéen nee nañ su ñu sonnulee, ñoom duñ sonn. Te yit teg nañ ci ne, góor guñ ci jàpp muy jigéen-jigéenlu rekk dinañ ko digaaleek yow. Te boo seetloo ba seetlu weer yii nu génn yépp, ndaw yi seetatuñ ci Pólis mbaa Sàndarmëri. Ñiñ ci jot a jàpp yépp dañ leen a dóor ba ñu nooy, ba noppi widewoo leen, tasaare ko ci mbaali jokkoo yi (réseaux sociaux). Loolu nag, doon lu ñépp rafetluwul, ndax am na ñu jàpp ne ci dëkk bi lañ dëkk te tuumaal leen mën naa indil ay jafe-jafe seeni njegeñaale. Waaye nuy laaj lii : ndax suturaal nit war naa yegg ba foofu ?
WAAW, KAÑ LA SENEGAAL GËJ A YËNGOO NII…? USÉYNU BÉEY
Weeru màrs wii weesu, Senegaal tàngoon na jipp ! Gannaaw ba alkaati yeek sàndarm yi jëlijee Usmaan Sonko ngir jébbal ko Yoon, daanaka waa Ndakaaru yépp, waa Senegaal yépp sax, rawatina ndaw ñi, dañoo jóg nekk benn say, ne : “Du fi ame !” Keroog ak fan ya ca topp, jàppante bi metti woon na. Waa Nguur gi ne duñu bàyyi, gune yi gën leen a dëgër fi ñu jàpp. Noonu la fi fukki bakkan ak ñett rotee. Ñoom ñépp di ay waxambaane yu tollu ci seen diggu ndaw.
Ndax fu bakkan di rot, mat na di fa tudd yàqute yu dul jeex ci alal ? Ãxakañ ! Waaye, xel demul ci di leen méngale. Li nu soxal fii, mooy seetlu ni, li ëpp ci lu yàqu, nekkul ay alali doomi réew mi donte ñàkku ci. Waaye ay moomeelu doxandéem lañu, diy Tubaab yu sanc seen i këri-koom ci dëkk bi, ba tax ñu aakimoo daanaka koomu réew mépp. Këri koom yu mel ne Total, Auchan, Senac, añs. Loolu di nu fàttali bàkku yenn ndaw yiy xeex ngir Senegaal moom dëgg boppam : France Dégage ! (“Farãs jóge fi !”). Muy lu mat a jàngat ndax day wone ni, ndaw ñaa ngi ci tànki seen i mag yi fi nekkoon doon bañ nooteelu doxandéem bi. Te xaley tey yii, mel na ne ñoo gën a farlooti ci farata jooju.
Loolu lépp a taxoon Nguur gi dellu gannaaw, yolamal loxoom, bàyyi Sonko mu ñibbi. Guléet, ca ba muy ne ci jal bi, Persidaŋ Maki Sàll gis lu ko jaaxal, ëpp ko loxo ba tax mu walluji, ñaan xalifa yi ñu dugal seen loxo ci mbir mi, ba noppi nangul leen lépp lu ñu ko laajoon ngir indi jàmm. Mu mujje jél kàddu gi ñépp doon xaar, wax ak réew mi, ci anam yu ko kenn masul woon a gis : yëramtu, dige, ñaan njekk, woote juboo ak bennoo. Kujje gi ñoom it, wormaal kilifay diine ji, jóg ni kenn du dox i tànki jàmm bàyyi leen ginnaaw. Waxtu ya jiitu kàllaamay Maki yi, Usmaan Sonko jëkkoon na jël kàddu, wax waxi jàmm, waaye it teg ay sàrt yu leer yu Nguur gi war a jaar, ci gis-gisam, ba mën dalal réew mi.
Moo tax it, askanu Senegaal dina santati Sëriñ si. Ñoom ñi nga xam ne, daanaka, réew mépp a ngi doon xaar seen kàddu, ba nit ñi demee ba jàq. Ki ci gënoon a ràññeeku doon nag Sëriñ Muntaqaa Basiiru Mbàkke. Moom mi doxoon diggante Njiitu Réew mi ak kujje gi. Ñépp déggal ko, jàmm dellusi ci dëkk bi. Muy firndeelati solos sëriñ si ci nekkinu askanu Senegaal, te muy luy màndargaal Senegaal (te di dëggal lan ca jotoon a bind ci ginnaaw, ci sunub bataaxal bu nu duppe woon : ”Sëriñ seek a bari doole !”).
Waaye, ba lépp nee tekk, lépp sedd, waa Nguur gi mel ne du ñoom : ña laqatu woon ñépp génnaat di mbéléléli ci rajo yeek tele yi. Maki woote ndaje, wax ak guney pàrteem, di gaaruwaaleek a xupp kujje gi : “Li fi amoon, du fi amati !”. Mel ne, tey la Waalo gën a aay.
Teguñu ci juróomi weer, Persidaŋ Maki woo Ndawi Réew mi, wotelu sàrt yu yees yuy rëbb mbéeféer yi, ci ni ñu ko waxe. Mu nel ne nag, dañuy taafantoo jiyaadis yi, ndax ku seet ba ca biir xam ni, ñi ñuy rëbb dëgg, du ñeneen ñu dul waa kujje gi ! Noonu boog, la ko ñu bare jàngate, ay boroom xam-xam yuy jàngale ci iniwérsite yi, waa kujje gi ci seen bopp, ba ci Usmaan Sonko mii jagleel xew woowu ay kàddu yu am a am solo. Du caagéen ne, danuy tëkkale Usmaan Sonko ak ay kàngami Afrig yu mag yu fi nekkoon. Waaye nag, neexul ba neexul, ngóor si, ni mu waxe keroog jooju, gëj na fee am (jóge ciy way-pólitig), ca jamonoy Séex Anta Jóob walla Tomaas Saŋkara. Ne jàkk waa Tugal, tudd seen tur, xamal leen ne lu bon te yées ci Afrig, ñoom a, walla boog seen loxoo ngi ci. Ba noppi di leen digal ñu teggi seen loxo ci kaw Afrig te abal nu !
Sàrt yu bees yii nag, li ci doy waar mooy ne, ëpp nañu téeméeri ponk, te sunuy Ndawi Réew mi, ciy “anam yu jamp” la leen ko gornamaŋ bi jébbal, ñu war koo jàngat itam ci diir bu gàtt (benn ba ñaari ayu-bés). Moone, ñoom ci seen bopp, ci bataaxalu Commission des Lois, di kurél gi ñu jagleel liggéeyu caytu sàrti Yoon yi, ñu ngiy xamle ni :
”Code Pénal bi ak Code de procédure Pénale bi (ñaari téere yooyu ñu leen di woteloo) soo leen joxoon ñu seen xel màcc ci mbiru Yoon sax, dinañu am i jafe-jafe ndax dañoo naqaree jàng, kenn mënul a xam dëgg lu ñu wund ; waxatumaak nun Ndawi Réew mi nga xam ni, dara lañu amul ci xam-xamu Yoon”.
Waaw, ñii de, ñu xam loolu ba noppi, bind ko ba mu leer ci seen bataaxal, ñoo walbatiku wote sàrt yooyee, te naan nu: ‘Sàrt yii baax nañu ci askan wi’! Ku leen di déglu ba di leen gëm ?
Maki moom, booba, mu ngiy wër réew mi, dëkkoo dëkk, di nemmeekuji koomu gox-goxaan yi. Ci li mu lay, ndax ñu bare weddil nañu ko loolu, jàpp ne ay yëngug pólitig doŋŋ lay doxal noonu. Lum ci mënti doon, li yéeme ci mbir mi, mooy nit ñu baree bare yi muy dajale saa su ne, ciy jamanoy koronaawiris bii ! – Am sax ñu ñuy yab ciy woto, péey ba péey, gannaaw ba ñu leen compalee as tuut ciy koppar -. Dëgg la, ba mu noppee ciy doxontoom yooyu, xelam dellusi na, ba tax muy digle ñu bàyyi mbooloo yu tàkku yi ñuy woo ci xew yi. Xéy-na ndax “Covid 19” day moytu ay xewi Persidaŋ Maki Sàll ? Bugaan Géy Dani moom, faalewul waxi Maki yooyee, ndax moom it sol nay dàllam di doxal li mu tudde “Tibbi Tànki Maki”. Di wër réew mi, fu Maki jaaroon mu jaar fa, lu Maki waxoon, mu weddi ko ba mu set wecc ! Nit ñu baree bari di ko topp. Usmaan Sonko, moom it, ne kenn du dem mu des, daldi jëlaat “Nemmeeku Tuur” yi mu nu tàmmaloon. Wuudey Medina yi de, ñoom, duñ ko réccu ndax seen i njaay yi mu leen fexeel ba ñu jar, ci kaw dimmali liggéeykati Senegaal yi.
Senegaal nag, wax ko te dee, day réew mu doy waar ! Ndax kat, jamono jii koronaa bi gën a lëmbe àddina si, rawatina ci miim réew, la nit ñi mel ne ñu raatukaan ! Ku la gën a ñeme mbas mi, nga ni kii la ! Mu mel ne, nit ñi dañoo dem ba ës, walla book ñu tul (tul bu wuteek ñakku yi fi lamb ba dee !) ba tax koronaa bi du leen mënal tus ! Te kenn rawu ci way-pólitig yi.
Waaye kenn du nettali doxantuy Maki Sàll yooyu te doo yëy yàbbi ci mbiru nervis yi, maanaam dóorkat yi ! Ñépp gisoon nañ fi ne, ci xew-xewi màrs yi, ay sàmbaabóoy yu gànnaayoo seen i yat, walla ay jaasi, ñoo doon daw ci tali yi di rëbb xale yi doon ñaxtu, di leen jàpp, di leen dóor, dóor yu metti. Loolu lépp nag, doon ame ci kanamu takk-der yi, mu mel ne sax, ñoo àndoon ci seen “liggéey” boobu ! Dóorkat yooyee ñoo feeñaat ci doxantu Maki yi. Ñu neeti ci seen mënin, di jàpp, di dóor gone yiy ñaxtu walla sax ku ñu gis rekk nga sol mbaa nga takk lu xonq ! Dëgg la, seen kilifa moo fi newoon, lu yàggul dara, moom lu xonq du ko gis ! Waaye ku taxaw seetlu dinga gis ni, ba Persidaŋ duggee Tuuba, dóorkat yi dañu ni mes ! Kenn gisul, kenn yëgul. Moo tax it, gune yi xaaruñu ku leen woo : takk seen i sagar yu xonq coyy, di yuuxu, di sànni suuf, ñenn ñi sax di yuuxu turu… Usmaan Sonko ! Dóorkat yi daal (walla seen kilifa ?) ñemewuñu Boroom Tuuba ! Lu mu ci mënti doon, gannaaw takk-der yi, ay dóorkat, fenn lañ leen soxlawul. Te réewum Yoon sax, daa mënut a ànd ak li nu mel. Maki nag, war naa seetaat boppam !
Ayu-bés gii ñu génn nag, Persidaŋ wooti na Ndawi Réew mi, ñu wotelati ko ay sàrt yu bees yu jëm ciy doxalinu wote yi. Fii tam, lu yéeme feeñ na fi : lu bare ci déggoo yi amoon ca Dialogue National ba (Jataayu Waxtaanekaayu mbiri Réew mi), walla ponk yu ñu yaakaaroon ne Persidaŋ dina ci jël ndogal, dañu leen teggi teg fale ! Xeli nit ñi gënatee teey ci mbirum ñetteelu màndaa bi ñuy ruumandaat booba ba léegi, di wax naan, mu ngi ci xelu Maki. Te loolu lépp fekk na mu soppi, ni mu ko neexe, tëralinu gox-goxaan yi ci Ndakaaru, te tagguwu ci kenn ! Waaye li ci kanam rawul i gët.
Fii ñu toll nii nag, yenn xel yaa ngiy ñaaw, yeneen yaa ngiy nàcc. Lii lépp ciy xew-xew yu baree nii, ame ci diir bu gàtt ; xew wu la ci gën a metti walla gën laa lëj, nga ne bii la. Mbaa réewum Senegaal dina ko mën a dëkku ? Mbaa du ñaareelu “weeru màrs” daf fe nar a am ? Li gune yiy woowe 2e vague, maanaam ñaareelu sóobu ciy ay ? Dëkk bu yëngu bii, nu fiy jàmm dellusee, sax fi dakk ? Te muy jàmm ju lalu ci dëgg ?
Wax jaa ngi noonu. Nun waa Senegaal nag, ndax warunoo seetaat sunu bopp ? Ndax kat, fu fen di mën dëgg, fu kàdduy worook i jëf, taxawal fa luy jëm kër du yomb ! Rawatina réew moo xam ne, Nguur gi, jay-doole rekk la xam te di ko doxaale bu baax. Fàww kon, ñi bokk gis-gis te gëm seen bopp, gëm demokaraasi te féeteek askan wi, booloo, takku tey xàccandoo di dóorandoo, su nu bëggee tekki buumu-njaam gii nu tënk ba léegi.
LES NOYADES DE LA CANICULE
Le thermomètre a grimpé ces dernières semaines au Sénégal et, en parallèle, les noyades ont repris. Alors que les lieux de baignade accessibles reculent face à la privatisation du littoral, les Dakarois se ruent vers les dangereuses plages
Le thermomètre a grimpé ces dernières semaines au Sénégal et, en parallèle, les noyades ont repris. Alors que les lieux de baignade accessibles reculent face à la privatisation du littoral, les Dakarois se ruent vers les dangereuses plages de la "Grande côte", quitte à risquer leur vie.
Pendant les six premiers mois de l'année, 48 personnes, pour la plupart âgées de 17 à 25 ans, sont mortes par noyade dans la région de Dakar, dont une majorité en juin, explique à l'AFP l'adjudant-chef d'une équipe de sapeurs-pompiers de la capitale, Abdoulaye Ndiaye.
A la même époque l'an dernier, le bilan était de 44 morts. Au niveau national, les décès par noyade de baigneurs se comptent par centaines: 279 en 2018, 250 en 2019 et 224 en 2020.
"Les plages de la mort", titrait cette semaine en guise d'avertissement le journal Sud-Quotidien, qui redoute un bilan encore plus lourd en juillet et août, période de canicule et de traditionnel "rush des jeunes" vers la mer.
Malgré les 700 km de côtes que compte le Sénégal, la "majeure partie" de ses 16 millions d'habitants "ne savent pas nager", souligne le président de l'Association nationale des maîtres-nageurs et surveillants de baignade, Ibrahima Fall.
En cause, notamment, un manque de moyens: les écoles ne dispensent généralement pas de cours de natation et Dakar, agglomération de plus de 3 millions d'habitants, ne compte qu'une seule piscine municipale.
Située sur une presqu'île à la pointe occidentale de l'Afrique, Dakar ne devrait pourtant en principe pas manquer de lieux de baignade.
- Courants irrésistibles -
Mais, outre que certaines plages urbaines atteignent des niveaux de pollution dissuasifs, beaucoup ont été "privatisées" par des propriétaires de bars, d'hôtels, de restaurants ou de résidences privées, souligne Ibrahima Fall.
Les baigneurs se sont repliés, selon lui, sur des plages dangereuses, interdites et non surveillées.
Pour l'essentiel, les décès surviennent sur les premiers kilomètres de la "Grande côte", qui file de la banlieue de Dakar à Saint-Louis, tout au nord du pays.
L'océan Atlantique y est souvent agité et les vagues puissantes, contrairement aux eaux plus calmes de la "Petite côte" prisée par les touristes.
Comme sur le littoral atlantique français, le principal danger de la Grande côte, ce sont les baïnes, sortes de grandes "piscines" d'eau de mer qui se vident à marée basse avec des courants parfois irrésistibles, dit l'adjudant-chef Ndiaye.
Depuis la mi-juin, les autorités ont renforcé la surveillance et la prévention, avec une présence policière accrue, des panneaux signalant les zones interdites et des campagnes de sensibilisation.
Sur la plage de Malika, près du célèbre Lac rose, où une dizaine de personnes se sont noyées à la mi-juin, un car équipé d'un haut-parleur égrène ses messages à l'attention des baigneurs.
- "Juste pour prendre l'air" -
"Nous montrons aux populations comment reconnaître une plage dangereuse et les consignes de sécurité", dit l'adjudant-chef Ismaïla Fall, de la Protection civile.
Certains semblent comprendre: "Je suis juste venu prendre l'air. Je ne peux pas me baigner parce que les policiers sont là, il y a eu des morts ici", dit Moustapha Diagne, un jeune de 22 ans.
A Cambérène, aux portes de Dakar, la baignade est autorisée mais pas sans danger. Madiop Dieng, un pêcheur du coin, a appelé les policiers pour qu'ils fassent sortir de l'eau des dizaines de jeunes.
"Si on laisse faire, il y aura des noyades. La mer est agitée aujourd'hui", confie-t-il à l'AFP. Il assiste, incrédule, au retour des baigneurs dans la mer dès le départ des policiers.
Un peu plus loin, la commune de Golf Sud possède sa plage. Son accès est autorisé mais la baignade y est interdite, une situation jugée "paradoxale" par sa députée-maire, Aïda Sow Diawara.
"Une fois que les gens ont accès à la plage, tu ne peux pas leur interdire l'accès à la mer", dit-elle, en expliquant avoir, après plusieurs noyades, "proposé au gouverneur de Dakar la fermeture" totale de la plage. Elle attend la réponse.
LE CRD ACCUSE MACKY ET MET EN GARDE
Macky Sall doit reconnaître sa culpabilité suite au déclenchement de la 3ème vague de Covid-19.
Macky Sall doit reconnaître sa culpabilité suite au déclenchement de la 3ème vague de Covid-19. C’est la conviction du Congrès de la renaissance démocratique qui compte s’opposer à toute loi «scélérate et restrictive» pour combattre la pandémie.
Le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) pointe du doigt Macky Sall dans l’explosion des cas de Covid-19. Dans un communiqué, cette plateforme de partis de l’opposition est convaincue que les efforts du personnel de santé ont été anéantis «en quelques jours par la propension politicienne d’un président de la République totalement irresponsable».
Et qui, ajoute-t-on, «pensait pouvoir profiter d’une telle accalmie pour déplacer à travers le pays des foules mécaniques pour se faire valoir une popularité perdue aux yeux de l’opinion nationale et internationale». La Conférence des leaders du Crd fait référence aux récentes tournées économiques de Macky Sall et désigne ce dernier comme «principale cause et responsable» de la troisième vague de coronavirus qui secoue le Sénégal. Les animateurs de ce regroupement soulignent que «le Covid19 a battu tous les records de contamination et n’épargne plus aucune contrée, conséquence des méga-manifestations qu’il a organisées au Nord, au Sud et au Centre du pays».
Le chef de l’Etat, insistent-ils, «faisait venir de partout de malheureuses populations puisque désœuvrées et appauvries par les misères de ses différentes politiques publiques». Ils ajoutent : «Seul avec sa conscience, Macky Sall doit certainement se reconnaître coupable dans son immense inconscience d’avoir occasionné des contaminations et des pertes en vies humaines évitables s’il n’était pas un homme léger, un politicien sans scrupule qui n’a d’égard que pour ses intérêts, ceux de sa famille et de son clan.»
Au vu des décisions prises lors des 2 premières vagues, le Crd «met solennellement en garde» le chef de l’Etat contre toute «velléité affichée» à profiter de l’envolée des cas de contamination pour imposer des «lois scélérates relatives au terrorisme et au Code électoral qu’il vient de faire adopter par une majorité à sa solde, mais qui sont rejetées par les Sénégalaises et les Sénégalais dans leur écrasante majorité».
Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, Pape Sarr et Cie appellent les Sénégalais et étrangers «à redoubler de vigilance» en respectant les mesures et gestes barrières. Ils encouragent les syndicats de la santé et de l’action sociale, les mouvements citoyens et les jeunes «à davantage d’engagement dans la résistance et la riposte contre le Covid-19»
«JE NE SUIS PAS POUR UN MODELE DEMOCRATIQUE BASE SUR CE QUE LES OCCIDENTAUX ONT FAIT»
Du 17 au 21 juin 2021, la deuxième édition du Dakar music expo a posé ses valises à l’Institut français de Dakar. Invité d’honneur de cette édition, Claudy Siar, l’animateur emblématique de Radio France Internationale, a accepté de partager sa vision du futur de l’Afrique. Entre la Françafrique, le franc Cfa ou le racisme, sans langue de bois, Claudy partage sa philosophie «d’une Génération consciente». Il analyse également les violents évènements de mars dernier en ramant à contrecourant de ceux qui refusent toute idée de 3e mandat. Pour Claudy Siar, l’Afrique doit se construire son propre modèle de démocratie.
Vous êtes l’invité d’honneur de cette deuxième édition du Dakar music expo (Dmx) qui s’est tenue du 17 au 21 juin. C’était important pour vous de soutenir ce genre de rencontres ?
Pour moi déjà, toutes les entreprises, les manifestations qui soutiennent et mettent en exergue l’identité de la culture et donc l’estime de soi, ça me paraît essentiel de rendre compte de ce qu’elles font. Le Dmx a une saveur particulière pour moi. On est en une période charnière de l’histoire de l’humanité, une période où il y a tellement de tensions entre les Peuples, de replis identitaires. Il y a à la fois la magnificence de la technologie qui permet à des êtres humains de regarder la planète, d’envoyer des photos, d’inventer des choses extraordinaires, des appareils dont on se sert tous les jours, des moyens de communication. Et dans le même temps, une extrême violence entre les Peuples. Et l’Afrique est un peu laissée pour compte de tout ça. On est dans une période où on n’est plus en train de demander aux autres de faire pour nous et heureusement. Mais c’est nous qui devront faire pour nousmêmes, par nous-mêmes. Et cela ne veut pas dire se couper des autres, ça ne veut pas dire aussi refuser ce que les autres peuvent avoir d’intéressant pour nous. Et le Dmx, c’est ça. On va réfléchir à comment faire pour mettre en valeur nos créateurs, comment faire pour être performants, comment faire pour être de grands professionnels dans tous les domaines et comment faire pour que le savoir et l’expérience se partagent entre les uns et les autres. Lorsque je vois ce que Doudou Sarr veut en faire… Je m’en fous de savoir si c’est le plus grand festival du monde. Ce qui est important, c’est ce qui va germer dans ce festival et qui va permettre aux créateurs d’exister.
Et là, dans les discussions, on a parlé du numérique. Qu’est-ce que ça pourrait représenter justement dans cette période ?
Je dis toujours que le streaming a tué les pirates. Mais dans le même temps, il y a une grande question sur le numérique. Ça existe, mais nous n’en sommes pas encore les tenanciers. Et ça, c’est notre gros problème. Aujourd’hui, on utilise souvent des plateformes qui ne nous appartiennent pas, qui sont encore occidentales. Je trouve que l’Afrique doit pouvoir créer ses propres plateformes. Et des plateformes performantes. L’Afrique doit être capable aussi d’inventer des systèmes, de mettre en place des choses qui lui ressemblent et qui soient adaptées à notre mode de fonctionnement. Et c’est en ça que le Dmx est important parce qu’on discute, on échange, on dialogue et on va voir ce que ça peut apporter.
De la France où vous êtes, quel écho avez-vous de la musique sénégalaise ?
Mon regard, il est évidement celui de quelqu’un qui aime les créateurs. Et dans le même temps, je ne juge pas une musique en général. Je regarde les créateurs, ils ont des individualités et je les juge comme tel. Et je suis heureux de voir le Sénégal comme d’autres pays, car il y a des talents extraordinaires. Et j’aimerais que les pouvoirs politiques comprennent qu’il faut aider la culture. Nos pays ne seront jamais probablement les Usa, le Canada, le Japon, l’Angleterre ou encore la France. Ce n’est pas ce qu’on cherche en réalité. J’ai toujours prôné l’exemple de la Jamaïque. La Jamaïque, qu’est-ce qui fait sa force ? C’est sa musique ; donc sa culture, son reggae, son sport aujourd’hui. Il faut sortir de l’histoire de la colonisation, être nous-mêmes maintenant, être capables de construire un monde qui nous ressemble et nous rassemble. Et ça commence par la culture et l’identité.
Cet amour de soi, c’est ce que vous philosophez dans la Génération consciente ?
C’est la philosophie de la Génération consciente. Je dis toujours qu’aujourd’hui il y a beaucoup de jeunes militants panafricanistes sincères qui ont des propos très forts. Lorsque je rencontre certains d’entre eux, je leur dis : ‘’Arrêtez parfois de vous en prendre à d’autres panafricanistes. On est là pour construire et pas pour détruire. Sauf si vous chercher juste une existence sociale à exister parce qu’aujourd’hui il y a les réseaux sociaux.’’ A l’époque, lorsque j’ai commencé ma première manifestation en France en 1991, il n’y avait pas des réseaux sociaux, il y avait que des coups à prendre. Lorsqu’en 93 j’ai participé à la première marche de commémoration de l’abolition de l’esclavage en France, je me suis fait tapé partout et il n’y avait même pas les gens de ma communauté, il n’y avait pas de victoire médiatique à gagner. Il y avait juste de l’engagement sincère. C’est important pour moi et c’est ça l’esprit de la Génération consciente. Lorsque je vois des militants qui font des choses, même si je ne suis pas d’accord sur la manière de faire, je me dis toujours, le pas qu’ils font, c’est un pas supplémentaire, c’est le pas que d’autres n’auront pas à faire. Il faut savoir apprendre la solidarité et ne pas croire qu’on a raison. D’ailleurs, je dis aujourd’hui que je ne veux pas avoir raison. Je ne veux plus avoir raison. Je veux juste trouver l’espace où les uns et les autres soient d’accord ou pas d’accord, qu’on puisse trouver des points de convergence pour avancer ensemble. Et l’esprit de la Génération consciente c’est ça : ‘’S’unir pour bâtir, c’est grandir ensemble.’’
Dans votre radio, vous avez justement une fenêtre où vous parlez directement aux jeunes Africains. Avez-vous l’impression qu’ils vous entendent ?
Je pense que oui. Aujourd’hui, les militants comprennent ce que j’ai accompli depuis le 13 mars 1995, en parlant dans mon émission chaque jour à tous ces jeunes. Et beaucoup d’entre eux que je rencontre sont souvent dans des postes stratégiques, importants ou pas d’ailleurs et qui me disent : «Tu n’imagines pas lorsque moi je t’écoute à la radio.» Je n’ai jamais été insultant, je ne suis pas raciste, je ne sais même ce qu’est le racisme. Je ne suis pas sexiste, je ne suis pas un dictateur. Et même au sein de Rfi, beaucoup de gens de la direction n’étaient pas d’accord avec ce que je disais, mais ils savaient qu’ils n’avaient aucun argument pour me contrer parce que ce que je disais, c’était des faits historiques ou faits sociaux que tout le monde pouvait constater. Et ça a fait avancer des mentalités au sein de la société. Et je sais que tout ce que je dis depuis tant d’années, ce sont des petites graines qui ont été portées dans l’esprit de beaucoup. Je vois l’attachement que certains me témoignent. C’est pour ça en réalité. Je n’écris pas les chansons des artistes que je présente. Mais en revanche, j’écris ce que je vais dire et je dis ce que je crois être juste et qu’il faut partager. Donc oui, je pense qu’ils écoutent, une grande partie écoute.
En mars dernier, le Sénégal a connu des violences alors qu’on pensait que c’était un pays stable. Quelle leçon faudrait-il en tirer ?
Je pense que le problème de l’Afrique et des pays d’Afrique francophone en particulier et même anglophone, c’est de calquer leur mode de gouvernance sur les anciennes puissances coloniales. Aujourd’hui, je le répète, on doit pouvoir construire un monde qui nous ressemble, qui nous rassemble. Les réalités du Sénégal et des autres pays ne sont pas celles de l’Occident. Et donc nous devons inventer des modèles démocratiques qui nous correspondent, qui correspondent à cette jeunesse foisonnante, à cette jeunesse qui n’a pas de travail, à cette jeunesse qui a un sentiment de ne pas être entendue. Et donc oui, on a été étonné. Certains ont été étonnés. Mais moi, je n’ai pas été étonné et ça peut se reproduire partout. Et ça se reproduit déjà ailleurs. On voit ce qui s’est passé au Tchad, on voit ce qui s’est passé en 2016 au Gabon, ce qui se passé au Cameroun, en Côte d’Ivoire. Enfin, à un moment donné, il va falloir que cette classe dirigeante africaine gouverne autrement, qu’elle dialogue autrement avec la population. Je sais que parfois certains sont tellement opposés à Paul Kagamé (Rwanda). Mais ce que je peux reprocher au Président Kagamé, c’est ce qui se passe à l’Est de la Rdc. Mais dans le même temps, jamais je n’ai entendu un chef d’Etat africain avoir un tel discours que celui qu’il a donné il y a quelques semaines sur sa vision pour le Rwanda, sa vision pour les Rwandais. Il a dit que le Rwanda sera le phare du monde. Il y aura les meilleures universités au Rwanda, les meilleures compétences seront au Rwanda. J’entends un chef d’Etat qui a une telle fierté de son pays, qui ne voit qu’une chose, la grandeur de son pays. Je ne connais aucun autre chef d’Etat en Afrique qui a un tel discours. Donc, nous devons changer et nos mentalités doivent évoluer.
En commençant par ces Présidents qui ne cherchent qu’à rester au pouvoir…
Non. Je ne veux pas être arc-bouté sur un modèle démocratique qui ressemble à l’Occident où les structures sont respectées par chaque citoyen. Des structures solides qui sont même ancrées, si je peux dire, dans les esprits, l’âme des gens. Je ne suis pas pour la dictature, mais je ne suis pas pour un modèle démocratique qui ne soit pas purement et simplement basé sur ce que les Occidentaux ont fait. Ce ne sont pas les chefs d’Etat qui doivent changer, ce ne sont pas les ministres qui doivent changer. C’est tout le monde, parce que les mentalités que l’on dénonce tout le temps chez les chefs d’Etat en les accusant, sont celles que vous retrouvez chez ceux qui aimeraient bien prendre le pouvoir, chez monsieur et madame tout le monde. Et là, on en vient à l’éducation. Il faut que le modèle éducatif change en Afrique. Il faut vraiment que ça change pour que dans 20, 30 ans on ait une nouvelle génération de jeunes qui n’aient pas chez certains de sentiment d’infériorisation et qui ne voient pas les autres, les Occidentaux comme leur étant supérieurs. Il faut que ça change, il faut que les mentalités changent et ça passe par l’éducation. Et l’éducation, c’est nous qui la décidons et pas quelqu’un d’autre. Lorsque je vois qu’en Afrique les ouvrages sont édités par des éditions françaises en Afrique francophone, j’ai un problème. Moi qui suis Français je ne voudrais pas qu’un éditeur américain décide de ce qu’il y a dans les manuels scolaires de France. Et pourtant, c’est ce que nous faisons en Afrique. Il faut que nos mentalités changent.
Pour vous, la Françafrique existe toujours ou bien ?
Oui, la Françafrique existe toujours. Mais elle n’existe pas que dans l’esprit des Français, que par les Français. Elle existe dans l’esprit des Africains et par les Africains. C’est une question de mentalité. Le problème, ce n’est pas qu’il y ait des relations entre la France et les pays d’Afrique francophone anciennement colonisés. Le problème, c’est que faisons-nous de ces relations-là ? Et même lorsque le Président Macron a voulu une rupture, dans le même temps, j’ai vu en Afrique des gens qui ne comprenaient pas l’idée. Donc finalement, lui qui voulait une rupture, il a senti que les gens en face ne sont pas capables de dire je ne veux pas ça. L’histoire du franc Cfa, à un moment donné, on ne peut pas demander à l’ancienne puissance coloniale de décider. Vous devez être capables vous-mêmes de vous réunir tous en disant : ‘’Depuis très longtemps, ça aurait dû être fait. On va arrêter, on va changer les choses parce qu’il faut qu’on évolue, qu’on se développe.’’ Et peut-être ça passe par l’argent. Même si je pense que le changement de mentalités ne passe pas par l’argent, mais par l’éducation. L’argent pour moi devient secondaire. Et si on n’a pas le mental, on ne peut rien faire. Celui qui pense que l’argent va changer les choses, c’est qu’il n’a rien compris à l’être humain et à ce que sont les sociétés humaines. On a besoin de cerveaux qui fonctionnent. Ce n’est pas le matériel. L’argent, c’est du matériel. C’est un moyen qu’on crée pour obtenir quelque chose.
Et parlant un peu du franc Cfa, quels sont aujourd’hui vos rapports avec Kémi Séba ?
Je n’ai pas de rapport avec Kémi Séba. En 2018, on était très lié, vraiment très lié. J’étais à l’invitation du Président Macron, du Président Macky Sall et la Banque mondiale sur le sommet qu’il y a eu autour de l’éducation en Afrique. J’ai un projet qui s’appelle «Mama Africa» sur l’éducation, la formation, la sensibilisation en Afrique. J’investis sur l’éducation parce que c’est un chemin important. Donc quand on m’invite à venir, je viens pour dire que les politiques éducatives doivent être décidées par les Africains. On peut amener de l’argent, mais ce sont les Africains qui décident de ce qu’il y a sur les manuels scolaires. Et donc Kémi Séba m’attaque sur Facebook alors qu’on est très liés, qu’on se parlait tous les 2 ou 3 jours. Moi je suis comme Mandela qui disait : «Ce qui est fait pour nous sans nous est en réalité contre nous.» Mais on s’est parlé, on a fait un communiqué ensemble et disons qu’il n’y a pas de problème. C’est apaisé et c’est fini. Et depuis, on n’a plus aucun contact et ça s’arrête là.
Vous avez été délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer entre 2011 et 2012. Est-ce que vous n’avez pas regretté d’avoir répondu à l’appel de Sarkozy ?
Non, je ne regrette pas. J’ai l’esprit de quelqu’un qui peut être un peu suicidaire. C’est-à-dire pour les miens, dans le combat, je suis prêt à tout donner. Ce qui est important, c’est qu’est-ce que je fais en tant que délégué interministériel. Dans mon dernier rapport, j’ai dit que la France traite l’Outremer comme les confettis de son ancien empire colonial au regard des injustices sociales. Personne d’autre que moi n’aurait pu oser écrire un tel rapport mondial. J’ai réussi avec les Antilles à ce qu’il y ait plus d’illimités en téléphonie mobile parce qu’avant, l’Outre-mer était traité comme l’Afrique, comme l’étranger et moi j’ai réussi à régler ce problème et bien d’autres problématiques. J’étais un militant au sein de l’appareil d’Etat administratif français. Donc non, je ne regrette pas. Et si c’était à refaire, je le referais. Même si je devrais désobéir à ma mère qui ne veut pas que je fasse de la politique.
Depuis, est-ce que la façon dont les territoires d’Outre-mer sont traités s’est améliorée ?
Il y a eu des points d’amélioration. Mais l’injustice perdure toujours. Le candidat Macron, lorsqu’il était candidat à la Présidentielle, avait dit qu’il ferait en sorte que France O, la chaîne de télévision, soit forte. C’est une manière de réparer aussi l’esclavage et la colonisation. Ensuite, il m’a dit dans les yeux qu’il assumait la fin de France O et moi j’ai dénoncé ça. Je n’ai pas peur, je ne flatte pas un chef de l’Etat. Lorsqu’un chef d’Etat fait quelque chose qui me semble bien, je le dis.
Et la question du racisme est-elle bien adressée en France ?
On est dans un pays qui est dans un repli identitaire. Et depuis 2008, je le dis. En 2008, lorsque tout le monde parlait de la crise financière internationale, j’ai parlé de la crise identitaire de l’Occident. Le racisme s’exprime aujourd’hui sur les médias, à la radio, à la télévision, dans les chaînes d’information françaises. Je pense à Bfm Tv, Cnews qui appartient à Bolloré qui est très présent en Afrique. Et il le dit lui-même d’ailleurs, le plus gros de ses bénéfices, c’est en Afrique. Et il permet sur ses chaînes qu’on insulte à ce point-là. Dans le même temps, comment ses interlocuteurs africains ne lui disent pas que ça ne peut plus continuer comme ça. Voilà dans quel pays je vis. En France, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. C’est dans la loi. Eh bien, on a le sentiment que chacun a le droit d’exprimer son racisme sur les médias. Moi je m’en défends, mais j’ai décidé de ne plus aller sur les plateaux de télévision pour dire que vous avez tort ou vous avez raison. Je ne veux plus, c’est une perte d’énergie et de temps. Ce que je veux, c’est créer un autre monde. Un monde qui nous ressemble et qui nous rassemble.
Vous pensez que Marine Le Pen sera Présidente un jour ?
Elle peut l’être en 2022.
Ça ne vous inquiète pas ?
Ça m’inquiète, mais ce qui m’inquiète d’autant plus, c’est qu’on lui a préparé le terrain. C’est qu’on favorise le propos raciste, le propos séparatiste en France. Il y a une loi sur le séparatisme en France. La diversité de la population française, c’est la somme de son histoire coloniale et esclavagiste. Et il faut l’assumer. Et si elle ne l’assume pas, c’est tant pis pour elle. Mais le jour où la France l’assumera, le jour où la France reconnaîtra tous ses enfants et acceptera tous ses enfants, elle redeviendra une Nation très forte. En attendant, c’est une Nation affaiblie. Et je le regrette.
«NOTRE APTITUDE A ACCOMPAGNER LES PROJETS PROFESSIONNELS VA CONTRIBUER A L’EMPLOYABILITE DES JEUNES»
ENTRETIEN AVEC… Babacar Lô, directeur de l’Iam e-learning centre
A l’heure du digital et de la distanciation physique, l’enseignement à distance, bien que de plus en plus courante, demande tout de même une certaine forme d’encadrement. L’Institut africain de management (Iam) a mis en place l’Iam e-learning center pour répondre à des besoins spécifiques. Son responsable, Babacar Lô, en parle avec Le Quotidien.
Le Groupe Iam a mis en place un e-learning center pour l’enseignement à distance. Quels en sont les objectifs et quelles catégories d’étudiants sont visées par cet instrument ?
L’un des objectifs de ce centre part d’un constat simple : le monde est en constante évolution. Aujourd’hui, on parle beaucoup de la transformation digitale, mais ce que l’on oublie souvent, c’est qu’elle induit une forte transformation sociale et sociétale. Nos sociétés sont en train d’évoluer, et avec elles les besoins et logiques de formation. Les modalités de formation qui sont offertes par le e-learning center ouvrent de belles perspectives pour l’ensemble des professionnels, des étudiants et plus généralement des personnes qui cherchent à acquérir des compétences ; et ce, quel que soit leur projet professionnel. Il était important pour nous de s’adapter et d’aller dans le sens de cette transformation sociale et sociétale. Un professionnel en entreprise qui a besoin d’évoluer dans sa carrière professionnelle ne peut pas envisager la formation de la même manière qu’un jeune qui vient d’obtenir son Bac. Les modalités de formation en fonction des projets professionnels ne sont d’ailleurs pas les mêmes. Ainsi, la vocation première de ce centre de formation en ligne est de pouvoir répondre aux attentes multiformes des auditeurs pour leurs besoins de formation professionnelle et d’acquisition des compétences.
Donc si l’on comprend bien, les programmes s’élaborent en fonction des attentes et des demandes des auditeurs ?
Effectivement et c’est là où, je pense, que nous apportons une véritable innovation. Nous sommes aujourd’hui le premier centre de formation capable de proposer des parcours qui peuvent «fonctionner comme un supermarché». Il permet ainsi à un auditeur de pouvoir construire son parcours en fonction de ses besoins. On rencontre fréquemment des gens qui veulent se former, mais n’ont pas nécessairement envie de suivre un parcours prédéterminé. Aujourd’hui, quand on regarde le panorama de l’offre e-learning à l’échelle internationale, nous sommes fiers de pouvoir proposer un catalogue extrêmement large. Ce sont 72 certificats déjà disponibles, composés de 237 modules, permettant différentes possibilités de construction de parcours, offrant ainsi une grande flexibilité.
Depuis combien de temps existe ce centre et combien y a-t-il d’inscrits ?
Le centre a été créé cette année et compte à ce jour quelques centaines d’apprenants. Il a été créé sur la base de l’expérience du Groupe Iam. En effet, la pratique du elearning n’est pas une nouveauté dans nos processus de formation. Depuis 5 ans, le Groupe Iam propose une multitude d’offres de formation en format e-learning.
On peut comprendre l’intérêt du e-learning pour des professionnels, mais pour des étudiants qui entament une carrière universitaire, quel est le plus que vous leur proposez par rapport à des cours en présentiel par exemple ?
Le premier point, c’est l’aspect que j’ai évoqué un peu plus tôt. Si je suis un jeune apprenant de, disons, 19 ans, je suis en train de construire mon projet professionnel et j’ai éventuellement identifié un métier : Assistant Rh, Bac+3. Avec le centre e-learning, nous permettons à ce jeune de pouvoir construire son projet professionnel en allant chercher des compétences spécifiques. Il peut par exemple faire un Bachelor en Business administration, avec option Gestion des ressources humaines, et prendre un certificat en fiscalité, ou en Conduite du changement. Ces différents éléments viennent valoriser son profil et lui permettent de se démarquer sur le marché du travail. Nous pensons qu’au Sénégal et en Afrique de façon générale, cette aptitude à accompagner la construction du projet professionnel des jeunes, en leur permettant d’identifier des compétences et de chercher celles adaptées à leur rythme et selon leurs centres d’intérêt, va être un élément différentiel de poids, contribuant à améliorer l’employabilité des jeunes.
L’autre différence devrait, je pense, se situer aussi sur les coûts. Etes-vous financièrement plus compétitifs, par exemple, que les modules de formation en présentiel ?
on en présentiel ? Les coûts sont en adéquation avec les réalités du marché. De plus, nous avons des modalités de paiement qui permettent une certaine flexibilité, et surtout un accompagnement permettant «l’inclusivité» recherchée. Prenons le cas d’un jeune qui aurait eu son Bac il y a 6 ans, et qui n’aurait pas poursuivi ses études ! Il a créé une entreprise de menuiserie métallique et souhaite aujourd’hui se doter de nouvelles compétences pour bien conduire son entreprise. Néanmoins, il n’a pas le temps de suivre un parcours en présentiel, pour obtenir un Bachelor en 3 ans. Avec le centre e-learning, il a la possibilité de se construire un parcours certificat par certificat. Il pourrait commencer par un Certificat en comptabilité des entreprises, en payant ce certificat, par exemple, à 350 mille francs, échelonnés le long de la formation, puis enchaîner, à sa convenance, sur un autre certificat. Dans la construction du parcours, nous permettons que les crédits obtenus avec ces différents certificats octroient la possibilité de prétendre à un diplôme. Ainsi, nous offrons, en termes de «pricing», une nouvelle modalité en adéquation avec les réalités du marché, et permettons d’accroître l’accessibilité et l’inclusion. On leur permet donc de pouvoir se préparer et c’est un élément qui va garantir «l’inclusivité» par rapport aux réalités socio-économiques que nous connaissons dans nos pays d’Afrique.
L’Etat a mis en place l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), qui délivre des formations un peu comme les vôtres. Néanmoins, cette université est beaucoup décriée, notamment par les étudiants qui y sont orientés. Comment votre e-learning center pense-t-il éviter les écueils vécus par l’Uvs au Sénégal ?
Je pense qu’il est important de préciser que nous sommes extrêmement fiers et admiratifs de travail réalisé par l’Université virtuelle du Sénégal. Mine de rien, c’était un challenge et ils sont en train d’apporter des solutions. On ne peut pas non plus ignorer que l’on fait face à des réalités spécifiques, en termes de fracture numérique. Au niveau de notre centre, la dimension qui intègre ces problématiques, c’est que l’on a choisi une plateforme Lms, qui veut dire, Learning management system, ou Système de gestion de formation, qui s’adapte à ces réalités. D’une part, la plateforme vient avec une application mobile. Ce qui permet à ceux qui ont des smartphones de télécharger l’application et de suivre leurs cours. D’autre part, on sait aussi que la connexion internet n’est pas forcément démocratisée, et donc pas toujours évidente en termes d’accès. Sur notre plateforme, il est possible de pouvoir télécharger ses cours en se rendant dans un endroit où l’on est connecté afin d’y avoir accès chez soi, où il peut arriver que l’on n’ait pas tout le temps la connexion internet, en suivant le cours offline. Nous pensons que c’est un élément très important et adapté aux réalités que nous connaissons. Nous avons adapté notre approche en adoptant des solutions qui prennent en compte ces problématiques. Aussi, notre logique pédagogique va au «programme flow», c’est-à-dire que nous ne sommes pas dans une approche où la formation se fait en ligne avec un professeur qui se connecte pour faire cours à des apprenants connectés également pour des cours en live, de manière synchrone. Nous nous inscrivons dans une approche où on construit les contenus avec des logiques pédagogiques qui ont été structurées avec des experts, des professionnels de différents métiers et de différents domaines d’expertise. L’apprenant peut ainsi évoluer à son rythme, capsule par capsule, contenu par contenu. On utilise notamment des outils d’«authoring» tels que «Articulate», afin de garantir une certaine interactivité, et surtout une certaine approche ludique dans l’apprentissage.
Pensez-vous qu’il soit possible de faire tout un parcours pédagogique rien que «online», sans avoir besoin de rencontrer son formateur de manière physique ? Est-ce réaliste ?
Je pense que cette génération qui arrive a déjà l’habitude d’apprendre de nouvelles choses toute seule. Je pense que YouTube est une école. Beaucoup de jeunes apprennent déjà beaucoup de choses tous seuls sur YouTube sans école ni structure de formation. On a tous eu écho d’histoires où des entrepreneurs ont développé des compétences en s’appuyant sur YouTube. Nous pensons que cette logique d’acquisition des compétences totalement online est faisable. Toutefois, la condition est la construction pédagogique, l’ingénierie derrière. Au niveau de l’Iam e-learning center, on a un conseil scientifique qui a mis en place une cellule dédiée à la construction des curricula de formation. L’ensemble des intervenants sont passés devant ce conseil, ont présenté des syllabus aux membres. Ces syllabus ont été restructurés par rapport aux objectifs de formation, d’acquisition des compétences, et ensuite à la production des grains pédagogiques afin qu’ils soient en adéquation avec les exigences de formation. De plus, avec l’approche programme flow, c’est-à-dire construire un programme, ensuite fournir un tutorat à nos apprenants, les apprenants vont avoir la possibilité d’être «tutorés» module par module par le formateur qui a conçu le programme, afin de garantir l’acquisition des compétences pour valider le module.
Ce programme e-learning ne concerne-t-il que les apprenants de votre sphère géographique ou at-il vocation à s’internationaliser ?
Notre positionnement est directement africain. Des grandes plateformes se développent dans des pays africains anglophones, et on pense que ces offres, qui viennent de l’Occident, n’ont pas forcément vocation à répondre de la meilleure des manières à nos réalités. Il était important pour nous de pouvoir aussi apporter une offre sur le marché africain et plus particulièrement en Afrique francophone dans un premier temps.
MAMADOU TALLA SUR LES ACTES D’INDISCIPLINE DANS LES ECOLES
«L’éducation nationale n’accepte pas ces actes. L’école est par essence un lieu d’éducation, de transmission de message, un symbole pour la République»
Face à la persistance des cas d’actes de vandalisme et de violence notés ces derniers temps dans les écoles et établissements scolaires, le ministre de l’Education nationale s’est montré très ferme pour condamner les comportements de ces élèves.
En marge de la cérémonie de récompense aux lauréates du concours Miss mathématiques- Miss sciences, Mamadou Talla n’a pas caché sa déception.
«L’éducation nationale n’accepte pas ces actes. L’école est par essence un lieu d’éducation, de transmission de message, un symbole pour la République», a rappelé M. Talla. Il a indiqué que les auteurs seront identifiés dans les plus brefs délais. Et a invité les acteurs de l’éducation à œuvrer pour que l’école reste un lieu d’éducation et de promotion des valeurs civiques et citoyennes.
DÉCÈS DE L’ANCIEN MINISTRE D’ETAT, YOUSSOUPHA NDIAYE
L’ancien ministre d’Etat, ministre des Sports, Youssoupha Ndiaye, est décédé ce samedi à son domicile à Saint-Louis (nord) à l’âge de 83 ans, a appris l’APS.
Nommé par le président Abdoulaye Wade (2000-2012), Ndiaye qui a été attaquant de l’équipe nationale de football médaillée d’or des Jeux de l’Amitié 1963, a été un éminent dirigeant sportif pour avoir siégé de longues années au Comité international olympique.
Youssoupha Ndiaye a été aussi président de l’Union sportive goréenne, de la Fédération sénégalaise de football et de celle de tennis.
En 2002, Ndiaye avait remis les rênes de l’US Gorée à son actuel président Augustin Senghor qui, depuis 2009, préside aux destinées du football national.
Le centre technique de Guéréo porte le nom de l’ancien attaquant des Lions qui a été par ailleurs, un juriste émérite qui a présidé le Conseil constitutionnel du Sénégal.
Réagissant à son décès, le président Senghor a parlé de ‘’terrible nouvelle’’ à la disparition de ce ‘’monument, (de ce) modèle, de ce leader qui nous a inspirés et guidés’’.
‘’Nous sommes orphelins, mais il reste vivant à travers nos personnes par son legs immense’’, a ajouté le président de la FSF, par ailleurs 1-er vice-président de la Confédération africaine de football (CAF). Il a terminé son message par des prières pour le repos de l’âme du disparu.