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LES MEURTRES D'ACHILLE MBEMBE

Epistémicide (meurtre de la connaissance), reniement, ignorance... voilà quelques ‘’crimes’’ dont seraient coupables le philosophe Camerounais et ses pairs architctes du sommet Afrique-France, selon le diagnostic de l’économiste Ndongo Samba Sylla

Mor Amar  |   Publication 14/10/2021

Le verdict est sans appel. Pour Ndongo Samba Sylla, Achille Mbembe et Cie sont coupables. D’abord d’épistémicide, c’est-à-dire de meurtre de la connaissance, ensuite de reniement dans certains cas, mais aussi parfois, d’ignorance regrettable de certains faits palpables, connus de tous, qui ont émaillé l’histoire du franc CFA, depuis ses origines en 1945. Volontairement ou non, Mbembe et son Comité étouffent, massacrent, tuent bien des productions essentielles portant sur la monnaie coloniale, pour ne mettre en exergue que la responsabilité des Africains, dans le maintien du franc CFA, par ricochet, dédouaner ou atténuer celle de la puissance colonisatrice.

Dans une présentation intitulée : ‘’Les intellectuels africains et l’épistémicide sur le franc CFA : le cas du rapport A. Mbembe’’, l’économiste démolit les ‘’affabulations’’ du Camerounais sur le franc CFA. Paraphrasant George Orwell, il commence par déclarer : ‘’L’espace public françafricain est destiné à rendre vraisemblables les mensonges respectables, les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que du vent’’. Et d’ajouter en guise de préambule : ‘’Il y a eu beaucoup de meurtres de chefs d’Etats, de dirigeants progressistes. Mais, le type de meurtre dont je vais parler, c'est l’épistémicide, c’est-à-dire le meurtre de la connaissance telle que défini par le sociologue portugais Boaventura De Sousa Santos : ‘’L’épistémicide implique la destruction des pratiques sociales et la disqualification des agents sociaux qui opèrent selon ses savoirs. Généralement, toute entreprise de domination, de colonisation, repose sur ce meurtre de la connaissance’’.

Mais de quels meurtres seraient donc coupables Mbembe et Cie ?

D’abord, informe Nsongo Samba Sylla, contrairement à ce que pourraient laisser croire le Rapport et les commentaires de Mbembé sur la garantie française du CFA, les Africains ont de tout temps critiqué la garantie pour dire qu’elle n’existe que de nom. Selon lui, le fait que Mbembe et son équipe, dans laquelle il y a des économistes, ne le disent pas montre trois choses. La première est qu’ils ont voulu essayer d’écarter toute tradition de pensée critique africaine, d’hier à aujourd’hui. La deuxième est qu’ils n’ont pas essayé de s’intéresser aux faits qui sont incontestables. La troisième est qu’en publiant ce rapport, ils ont dû renier leurs propres écrits.

En 1962 déjà, informe  le spécialiste, le Président Modibo Keita, Président du Mali, disait : ‘’La France ne garantit le franc CFA que parce qu’elle sait que cette garantie ne jouera pas effectivement.’’ Il l’avait dit au moment des négociations avec la France, avant de sortir pour avoir une monnaie nationale. A l’époque, le ministère français des Finances avait fait une note, pour dire que la France ne doit pas ‘’renoncer à la technique du compte d’opérations qui permet aux spécialistes français d’exercer un contrôle a priori sur toutes les décisions des responsables de la création de monnaie et de jouer un rôle de conseiller.’’.

Ce que Modibo avait refusé, rappelle l’économiste. Dans la même veine, indique le spécialiste, en 1969, dans un rapport pour le Président Nigerien Hamani Diori qui voulait également revoir le système CFA, Samir Amin disait : “Le solde du compte d’opérations est toujours demeuré positif. C’est là un luxe que ne peuvent s’offrir en permanence les pays africains sous-développés de l’Afrique de l’Ouest. Dans ces conditions d’ailleurs, la garantie française illimitée perd toute signification […] A vrai dire, le système monétaire en vigueur rend impossible toute politique monétaire dans les pays africains de la Zone Franc.’’…

On pourrait aussi citer Mamadou Diarra (dirigeant sénégalais) et le Camerounais Joseph Tchundjang Pouemi. Ce dernier disait : ‘’On sait, par exemple, que la notion de garantie de la convertibilité des monnaies est le mot magique pour faire avaler les plus grosses couleuvres à l’Afrique. La convertibilité des monnaies au sens où on l’entend souvent est morte, depuis plus d’un demi-siècle…’’ Il ajoutait de manière ironique, rapporte Monsieur Sylla : ‘’Mais quelle est donc cette garantie illimitée que donne si aimablement la France au franc CFA et dont on parle tant ? […] La garantie de la valeur du franc CFA est […] une absurdité logique.’’

Une rhétorique qui, selon NSS, est corroborée par les faits, depuis les origines jusqu’à maintenant. ‘’La France est un assureur qui n’a même pas besoin de provisionner sa garantie, parce qu’elle sait qu’elle ne se réalisera jamais. Tout le monde peut le voir sur les lois de finances françaises’’. 

A en croire le membre de CORA, même les documents officiels français ont toujours reconnu cette absence de garantie. Il en est ainsi du Rapport de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur le projet de loi, après engagement de la procédure accélérée, autorisant la ratification de l’accord de coopération entre le gouvernement de la République française et les gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine. Dans ce rapport, le député français Jean François Mbaye se demande : “Quel est le risque lié à la garantie ?’’ Il répond lui-même à la question : ‘’Il y a toujours un risque. Mais force est pourtant de constater que, depuis 1994, nous n’avons jamais eu l’occasion d’actionner la garantie. La garantie offerte est donc certes très forte, mais elle n’est pas utilisée car, traditionnellement, la BCEAO, installée à Dakar, est très prudente. Le pari est fait qu’il en ira de même à l’avenir. Croyez-moi, les pays de l’UEMOA sont très attachés à la garantie de la France’’.

Par ailleurs, semble s’étonner Dr Sylla, l’historien camerounais avait une position totalement à l’opposé de celle qu’il défendait, récemment, dans une interview avec Jeune Afrique. Dans cette interview accordée à JA et qui semble écœurer le membre du Collectif pour le renouveau africain, le Camerounais affirme :  ‘’Dans ce débat (sur le franc CFA), il faut partir de l’idée selon laquelle, la question du franc CFA relève en premier lieu des pays africains eux-mêmes. C’est à eux qu’il appartient de déterminer la manière dont ils veulent établir leur souveraineté monétaire. Si la construction de celle-ci exige qu’ils quittent le dispositif CFA, ils sont libres d’en sortir. Paieront-ils un prix pour cela ? Sans doute. De quel ordre ? Il est de leur responsabilité de le mesurer’’.

Et d’ajouter : ‘’Si par ailleurs, ils estiment qu’une monnaie associant des pays d’une taille supérieure comme le Nigéria est souhaitable, qu’un système de change flottant susceptible de favoriser les financements endogènes de leurs économies répond mieux à leurs préoccupations, ils peuvent également le faire. C’est aussi à eux de voir si l’éventuel prix de la garantie française –à savoir le renoncement à la monnaie unique CEDEAO- vaut la peine et s’ils sont prêts à piloter le risque lié à l’absence de garantie externe’’.    

Ainsi, Ndongo Samba Sylla regrette qu’Achille Mbembe soit le premier au monde à dire que les pays de l’Afrique de l’ouest doivent faire le choix entre le franc CFA et la monnaie unique Cedeao. ‘’Si l’on se situe dans une perspective panafricaniste, dit-il, on doit toujours privilégier la monnaie unique Cedeao, même si on peut avoir des réserves par rapport à la monnaie unique Cedeao, moi j’en ai des réserves, mais en arriver à opposer les deux, c’est problématique. L’une des raisons qui fait que c’est problématique, c’est que la garantie sur laquelle il se base pour faire ses développements n’existe pas comme je viens de le dire’’.

Il ajoute : ‘’Il est important de revenir sur le propos selon lequel la France est la ‘’garant’’ du franc CFA, c’est-à-dire qu’elle garantirait la convertibilité dite ‘’illimitée’’ des francs CFA en euros. Dans le cadre des ateliers de la pensée qu’il (Mbembe) coordonne avec Felwine Sarr, j’avais fait un article qu’ils ont publié. Dans cet article, je dis très clairement qu’il n’y a pas de garantie comme le prétendait Emmanuel Macron’’. 

En effet, explique-t-il, lors de sa visite au Burkina Faso, le 28 novembre 2017, il a pu dire du franc CFA que : ‘’La France n’en est pas le maître, elle en est le garant.’’ Et Ndongo avait répondu : ‘’J’avais dit dans les Ateliers de la pensée que M. Macron a tout faux. De fait, la France est maître du franc CFA, elle n’en est pas le garant. En effet, le système des comptes d’opérations a été conçu de façon que la France n’aura jamais à mettre en œuvre cette garantie. Je pense donc que si Mbembe pense aujourd’hui le contraire, c’est-à-dire qu’il pense que j’ai tout faux, il n’aurait pas dû reprendre mon article’’.

Mieux, en 2018, sur sa page Facebook, ‘’l’architecte’’ du sommet de Montpellier disait ceci à propos du livre de Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud sur le franc CFA : ‘’Tous ceux et celles qui veulent comprendre quelque chose à la politique de cécité calculée d’Emmanuel Macron, en Afrique, devront lire ce livre’’. Ndongo Samba Sylla d’ajouter : ‘’Sauf que notre livre ne parle pas d’Emmanuel Macron. Aussi, dans ce livre, nous disons clairement que cette garantie tient plus de l’escroquerie qu’à autre chose’’.

Deux ans plus tard, Mbembe semble plus pencher pour Macron que pour ‘’Le franc CFA, l’arme invisible de la Françafrique’’ qu’il recommandait avec beaucoup d’enthousiasme.

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