Plus de nouveaux cas que ces derniers jours, le Sénégal enregistre aujourd’hui 118 cas positifs après 1845 tests réalisés. Le taux de positivité de ce jour s’élève alors à 6,40%.
Ces cas positifs sont répartis entre les cas contacts qui sont 55 au total et les cas communautaires qui sont au nombre de 63. Ces derniers sont identifiés entre l’épicentre Dakar avec 59 cas et Matam, Mbour, Saint-Louis et Ziguinchor avec chacune 01 cas, donc les 04 autres cas.
59 patients sont déclarés guéris aujourd’hui. Toutefois, 07 cas graves sont en réanimation et aucun décès n’est enregistré.
À ce jour, 42590 cas ont été déclarés positifs au Sénégal depuis le début de la pandémie, 41022 sont guéris, 1159 décès sont enregistrés et 408 sous traitement.
La vaccination semble ralentir car le nombre de personnes vaccinées depuis le début de la campagne jusqu’à ce jour, sont au nombre de 498092.
Par Mohamed Bachir Diop
VICTIME DE RACISME, LE SENEGALAIS BATTLING SIKKI TUÉ PAR BALLES A NEW-YORK
Coin d’histoire - Premier champion du monde de boxe d’origine africaine
Louis Mbarick Fall est né le 16 septembre 1897 à Saint-Louis. C’était un fils du populeux quartier de Guet-Ndar qui a été remarqué pour sa carrure athlétique par une touriste hollandaise qui visitait notre pays. Cette dame, Lillian Antje, présentée comme une danseuse professionnelle de cabaret, avait été impressionnée par les talents du jeune Mbarick Fall qui, du haut d’un pont, plongeait au plus profond du fleuve afin de récupérer les pièces de monnaie lancées par les touristes et ramenait toujours une pièce entre ses dents. Elle s’arrangera pour l’amener en Europe, d’abord parce qu’elle en était amoureuse mais aussi et surtout parce qu’elle savait qu’avec sa silhouette athlétique et les performances sportives qu’il pourrait accomplir, Mbarick Fall ferait sensation.
C’est un journaliste hollandais, Albert Stol, qui sera parmi les premiers auteurs à écrire un livre sur le boxeur sénégalais, ouvrage traduit en plusieurs langues et qui sera porté au cinéma. Albert Stoll a connu une femme en Hollande, qui lui racontait que sa tante, qui avait fait un séjour en Afrique, a été mariée avec un Sénégalais. Elle avait des photos du jeune saint-louisien en carrosse avec sa tante dans les rues d’Amsterdam et quelques lettres que cette dernière échangeait avec des proches. Albert Stoll a donc fait le voyage à Saint-Louis avant de passer plusieurs années au Sénégal comme correspondant d’une Ong hollandaise qui faisait partie des bailleurs de fonds de l’une de ses correspondantes au Sénégal. Outre les articles de journaux qui relatent la carrière de Battling Sikki, c’est surtout le livre d’Albert Stoll qui a retracé la vie et la carrière de celui que les Européens appelaient Louis Mbarick Fall avant que sa victoire historique sur le champion du monde des poids moyens, le Français Georges Carpentier, ne le rende célèbre dans le monde entier.
Le combat avait été arrangé entre les managers des deux boxeurs. Pour ce combat, Carpentier, qui devait conserver son prestige contre un boxeur sans renommée, devait gagner sans risque. Les deux managers décident donc que Battling Siki devait se coucher au quatrième round et donc laisser Carpentier gagner par KO. Mais un événement inattendu se produisit pendant la rencontre. Car, mis dans la confidence de l’arrangement entre les deux managers, Battling Siki a raconté plus tard ce qui l’avait motivé. «Le jour du match, j’étais très indécis et avais presque envie de faire le jeu qui avait été convenu entre Hellers et Descamps [son manager et celui de Carpentier, ndlr].»
Tiraillé entre son amour-propre et la perspective d’un argent facile, Battling Siki raconte avoir oscillé entre soumission et révolte sur le ring, au point de se faire copieusement insulter par son manager, alarmé de voir son boxeur ne pas respecter le scénario prévu. Finalement, il décide de se battre : « Avant la reprise du sixième round, Carpentier s’est porté sur ma chaise et m’a frappé alors que j’étais encore assis. Voyant cela, je suis parti comme un fou et j’ai cherché à le descendre.»
Les arbitres tenteront de remettre en cause la victoire de Louis Mbarick Fall qu’ils accusent d’avoir donné un coup bas ou un croc-enjambe à son adversaire. Le public, tout acquis à la cause de Battling Sikki, proteste bruyamment et les arbitres sont obligés de se plier. Battling est déclaré vainqueur. C’est plus tard seulement qu’il expliquera le « deal » entre les deux managers. Commence alors pour Battling une carrière prodigieuse.
Un journal français de l’époque relate les faits ainsi : « Rétrospectivement, on est forcé de s’interroger : Battling Siki a-t-il payé d’une suspension le fait de ne pas avoir respecté le deal passé entre son entourage et celui de Carpentier avant le combat ? »
Le cas Siki devient une histoire politique. A l’Assemblée nationale française, le député Blaise Diagne, également originaire du Sénégal, prend la défense du boxeur : « C’est pour n’avoir pas obéi aux directives de ceux qui, en organisant des spectacles truqués, enlèvent son argent au public que ce garçon qui, saisi par le sentiment de sa force, n’a pas voulu s’étaler à la quatrième reprise devant Carpentier a été condamné en France à crever de faim.» La fédération réintègre Siki, mais il est définitivement indésirable en France.
Battling Siki remet en jeu son titre face à Mike McTigue en Irlande. Il sera déclaré vaincu après 20 rounds âprement disputés, ce qui fit dire qu’il perdit à cause d’un arbitrage « à domicile ». Par la suite, il perd ses titres de champion d’Europe et de France par disqualification contre Émile Morelle. Mais il gagne encore deux autres combats par KO, puis part aux États-Unis où il perd deux combats successifs en novembre et décembre 1923. Il perdra l’un de ses derniers combats en 1925 par KO technique contre Paul Berlenbach. Mais, aux Etats-Unis, il mène une vie dissolue.
Noctambule, il fréquente les boîtes de nuit, se saoule tous les soirs et se bagarre souvent à cause de son mauvais caractère. Il ne supportait pas les insultes racistes ou l’injustice et ses poings lui servaient comme arme pour régler ses problèmes. De plus, il avait plusieurs ennemis chez les Noirs américains car il s’habillait avec faste, se promenait avec un petit léopard et avait épousé deux femmes blanches. Le gamin qui plongeait dans les eaux de Saint-Louis pour remonter les pièces jetées par les blancs eut le tort de sortir du rôle du pittoresque Africain qu’on lui avait assigné. « Il aimait les femmes blanches, les voitures blanches, les chiens blancs, le jazz et le champagne. C’était trop d’insolence et de nargue», a écrit un journaliste à propos de celui que la presse française surnommait « le championzé ».
Lui répondait : « Beaucoup de journalistes ont écrit que j’avais un style issu de la jungle, que j’étais un chimpanzé à qui on avait appris à porter des gants. Ce genre de commentaires me font mal. J’ai toujours vécu dans de grandes villes. Je n’ai jamais vu la jungle.» Battling Siki a été tué par deux balles dans le dos à New-York le 15 décembre 1925 et il a été enterré dans une fosse commune. En 1993, à l’initiative de Jose Sulaimán, président du World Boxing Council (l’un des organismes qui régit la boxe), sa dépouille fut rapatriée à Saint-Louis où notre éminent compatriote repose désormais à Thiaka Ndiaye.
LIQUIDATION D’AIR AFRIQUE, UN SCANDALE FINANCIER QUI PERDURE !
Vingt-ans après cette liquidation, les ex-travailleurs sénégalais courent toujours derrière leurs indemnités estimées à 10 milliards de francs CFA contrairement aux ivoiriens, burkinabès, nigériens, mauritaniens, maliens etc.
La liquidation de la défunte compagnie Air Afrique est en passe de devenir le plus gros et long scandale financier du continent. Vingt-ans (20) après cette liquidation, les ex-travailleurs sénégalais courent toujours derrière leurs indemnités estimées à 10 milliards de francs cfa contrairement à leurs anciens collègues ivoiriens, burkinabés, nigériens, mauritaniens, maliens etc. qui, eux, ont perçu leurs droits depuis longtemps ! Et pourtant, au moment de sa disparition, Air Afrique avait au Sénégal des actifs de 47 milliards cfa (Fonds, villas, terrains, agences, avions, hangars etc.) pillés par les autorités et dignitaires de l’ancien régime du Président Abdoulaye Wade. Sans oublier les liquidateurs et, surtout, les autres sociétés et compagnies aériennes (Air Sénégal International, Air Sénégal, Ahs, Shs) frauduleusement créées sur les « débris » voire les actifs d’Air Afrique. Face à ce pillage sans nom, le collectif des ex-employés d’Air Afrique compte engager une ultime bataille de l’air contre les liquidateurs devant les juridictions internationales.
La liquidation de la défunte compagnie multinationale Air Afrique est un vrai scandale d’Etat qui perdure. Dès l’annonce de sa liquidation en août 2002 lors de la conférence de Brazzaville, le Tribunal de commerce d’Abidjan avait désigné un liquidateur judiciaire étranger voire neutre ayant pour mission de recenser tous les logements de fonction (villas), les biens immobiliers, les titres fonciers, les avions, les pièces détachées, les hangars, les dettes, les créances et les fonds afin de faire l’inventaire en vue d’indemniser les 4.000 agents et cadres de l’ex-compagnie panafricaine. Des employés toutes nationalités confondues puisqu’on trouvait parmi eux aussi bien des Béninois, des Burkinabés, des Congolais, des Centrafricains que des Ivoiriens, des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens, des Sénégalais, des Tchadiens et des Togolais. Ce, en accord avec tous les chefs d’Etats des pays. Dans notre pays, contre toute attente, le président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade, s’était démarqué de cet accord commun du Tribunal d’Abidjan en ces termes : « Non, je suis le siège (Ndlr : Dakar mais en réalité le siège de la compagnie se trouvait à Abidjan) ! Je vais créer ma propre liquidation pour désintéresser les employés sénégalais dont je suis le président… Et aucun Etat africain ne le fera à la place du Sénégal… » avait-il fermement fait entendre. Ce jour-là, personne n’aurait imaginé qu’en se démarquant de ses pairs, Me Abdoulaye Wade et son ministre des Transports aériens aiguisaient en réalité leurs appétits sur l’actif du bureau d’Air Afrique à Dakar estimé à prés de 47 milliards CFA. La compagnie disposait aussi d’un riche et vaste patrimoine financier, matériel et foncier comportant deux avions Airbus A300 cloués au sol, un parc de matériels de piste pour l’Assistance en escale (Handling), des pièces de rechange Avions et Servitudes, divers équipements aéronautiques ainsi que dix villas dans le quartier chic du Point E, un immeuble à la Place de l’Indépendance (racheté par une banque), un Centre de formation aéronautique (Cefopad), un terrain de 9 hectares dans la zone aéroportuaire de Yoff, des liquidités bancaires, des réserves foncières etc..
Plus 150 employés décédés sous les…décombres
Vingt ans (20) après la disparition d’Air Afrique, sur les 850 employés sénégalais, seuls 500 agents aux petits et moyens salaires ont été définitivement indemnisés par l’Etat du Sénégal. Entre temps, près de 150 ayants droits sont décédés, nous annonce-t-on. Et aujourd’hui encore, 250 ex-employés sénégalais d’Air Afrique dont la plupart sont des directeurs, des pilotes, des cadres, des chefs d’escale et des chefs de département peinent toujours à se faire indemniser. Ce, contrairement à leurs anciens collègues Béninois, Burkinabés, Congolais, Centrafricains, Ivoiriens, Maliens, Mauritaniens, Nigériens, Tchadiens et Togolais qui ont été tous payés par leurs Etats respectifs.
Pire, le syndic crée par l’ancien régime de Me Wade a vu se succéder trois liquidateurs pour fortunes diverses et qui n’ont jamais fait la reddition des comptes après 20 ans de fonctionnement. Il vrai qu’en 2005, l’Etat avait fait voter une loi mettant en place un fonds social alimenté par une redevance dont le taux était fixé à 2 % puis 4 % du chiffre d’affaires de toutes les sociétés d’assistance aéroportuaire (Ahs, Shs,Abs et Air France). La mise en place de ce fonds avait pour objectif de contribuer au désintéressement des travailleurs sénégalais de l’ex-Air Afrique. Depuis lors, c’est le statu quo. Et pourtant, nous renseigne-t-on, le fonds social continuait à être alimenté par ces dites sociétés. C’est en particulier ce qui aurait permis à l’ancien régime de créer une nouvelle compagnie dénommée Air Sénégal International en partenariat avec le Maroc.
Durant cette période, rien que le « Handling » générait, chaque année, des bénéfices estimés à près de 15 milliards cfa. Une manne financière qui devait être mise à la disposition du Trésor public pour contribuer au règlement définitif des droits légaux des ex-salariés restant à indemniser. Malheureusement, les fonds se sont volatilisés entre les mains des autorités étatiques de l’ancien président Me Wade.
Sans oublier la gestion nébuleuse des fonds et biens d’Air Afrique de la part des liquidateurs judiciaires. Lesquels se sont enrichis avec des horaires exagérés et autres micmacs fonciers comme des vautours sur les débris de la défunte Air Afrique. Telles sont les accusations portées par les responsables du collectif des ex-employés qui ont décidé finalement d’ester devant les juridictions internationales tous les liquidateurs sénégalais d’Air Afrique et l’Etat du Sénégal. De même que les sociétés et compagnies aériennes frauduleusement crées sur les « carcasses » de la multinationale africaine. Encore une fois, les autres Etats de la défunte multinationale avaient, eux, utilisé en priorité les ressources financières générées par les « Handling » pour payer l’intégralité des droits légaux de leurs nationaux.
Une fausse alerte d’Etat à bord !
Dès son accession à la magistrature suprême en 2012, le président Macky Sall avait manifesté sa volonté de régler définitivement le dossier d’Air Afrique. Autrement dit, d’indemniser les quelque 250 ex-salariés à qui l’Etat du Sénégal reste devoir un montant global de 10 milliards cfa environ. D’ailleurs, en 2016, le président Sall avait ordonné la création d’une commission pour la mise en place des modalités de paiement de toutes les sociétés en liquidation dont faisait partie Air Afrique. A l’issue de ces travaux dirigés par l’ancien ministre Oumar Youm, un rapport avait été soumis au Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne pour la liquidation des droits de tous les ex-travailleurs d’Air Afrique en utilisant l’argent généré par le fonds social en priorité. Ainsi une réunion avec le Premier Ministre a eu lieu en mars 2017. Et à l’issue de cette réunion tenue sur demande de l’alors chef du Gouvernement, une rencontre de consolidation des montants s’était tenue sous la supervision du ministre du Travail. Des travaux qui avaient abouti à la rédaction d’un document final signé le 23 mars 2017 par le Syndic principal chargé de la liquidation, la Comptabilité de l’Anacim, gestionnaire du Fonds Social, et les Représentants du personnel. Ce document complet de référence avait été transmis au Premier ministre par les soins du ministre du Travail de l’époque. Connu pour ses déclarations euphoriques, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne avait confié aux responsables du collectif que le président de la République Macky Sall lui avait donné des instructions fermes pour liquider les droits de tous les ex-travailleurs Air Afrique. Ce, en utilisant en priorité l’argent généré par le fonds social. Pour prouver sa bonne foi, Boun Abdallah Dionne avait assuré ses interlocuteurs de l’imminence du règlement définitif de la question. Hélas ! A leur grand regret, quatre ans après, rien n’a été fait ! Pire, les ex-employés d’Air Afrique n’ont aujourd’hui plus aucune nouvelle de ce dossier. Décidément ! Quand un Premier ministre s’adonne à de fausses alertes, il y a de quoi dissoudre toute une République. Une triste situation qui atteste le double crash d’Air Afrique dont les ex-employés sénégalais — enfin, ceux d’entre eux qui sont toujours en vie — souffrent toujours coincés sous les décombres de leur défunte compagnie…
LES PARTISANS DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE VEULENT DEMONTRER LEUR FORCE PLACE DE LA NATION
En conférence de presse, la Task Force Républicaine s’est défoulée sur ceux qu’elle considère comme des usurpateurs.
Pour célébrer les dix ans de la folle journée du 23 juin 2001, qui avait vu le peuple s’opposer victorieusement à une forfaiture du président d’alors, Me Abdoulaye Waye, la Task Force Républicaine de la mouvance présidentielle tient aujourd’hui un grand rassemblement à la place de la Nation où la coalition au pouvoir pourrait rencontrer une partie de l’opposition qui se démarque du M23. Lors de leur conférence de presse, les cadres de l’Alliance pour la République se sont indignés de la démarche de ceux qu’ils appellent « les grands absents de l’époque » et qui, selon eux, veulent récupérer un évènement dans lequel ils n’avaient joué aucun rôle.
Le dixième anniversaire des évènements du 23 juin 2011 aura un parfum particulier. En effet, la place de la Nation risque d’être le champ d’échauffement de l’opposition dirigée par Ousmane Sonko et la grande coalition autour du président de la République, M. Macky Sall.
En conférence de presse, la Task Force Républicaine s’est défoulée sur ceux qu’elle considère comme des usurpateurs. «… Des filous, aux abonnés absents durant le combat et sans lien direct avec l’histoire du 23 Juin, tentent de faire de la récupération. C’est peine perdue ! Des individus de la race de Guy Marius Sagna, Ousmane Sonko ou encore Bougane Gueye ignorent tout du processus ayant abouti à la mise sur pied du M23 », s’indigne le député de la majorité Siré Ndiaye.
Selon elle, la plupart des revendications de l’époque sont satisfaites par le régime en place. Elle estime qu’aucun leader politique n’a le droit de s’accaparer de l’esprit du mouvement citoyen M23. Un mouvement dont, à l’en croire, la raison d’être est exclusivement la défense de la Constitution et des acquis démocratiques. Ce qui serait depuis lors le crédo du président de la République. Autant de raisons qui font que, selon les leaders de la coalition « Benno Bokk Yakaar », il serait injuste de tenir des discours de nature à pousser les citoyens à la violence. Pour la Task Force Républicaine, les réalisations du président de la République dans la partie septentrionale du pays avec l’hôpital de niveau 1 de Agnam, le centre de santé de Thilogne et l’érection de l’université du Fouta avec comme principales spécialités l’histoire et la culture, l’inauguration des routes Taradji-Podor, Ndioum-Halwar, CasCas-Pété prouvent à suffisance que le président reste dans l’esprit du M23.
Sur la violence que déplorent beaucoup d’observateurs, Mme Ndiaye soutient que ce sont les partisans du président de la République qui en sont plutôt les victimes. « Nous ne sommes pas violents. Au contraire, nous sommes victimes de la violence car nous étions attaqués par l’opposition physiquement et verbalement », se défend-t-elle. Concernant la présence de nervis dans le cortège présidentiel, les leaders de la Task Force Républicaine démentent et soutiennent que les images sur les nervis sont à mettre dans le volet des « Fake news ». Ce, dès lors qu’avec les nouvelles technologies, il devient facile de manipuler les images.
A les en croire, les leaders de la grande coalition, à l’image de leur président, n’ont pas besoin de gros-bras. Car ils ont les forces républicaines.
PAR Nicolas Normand
VERS UNE RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE AU MALI ?
Une transformation du pays vers le modèle mauritanien (modéré) semble improbable actuellement car il n’apporterait aucune solution à l’insurrection djihadiste actuelle, tout en ne répondant pas à la demande majoritaire des élites politiques
La Croix Afrique |
Nicolas Normand |
Publication 23/06/2021
Va-t-on vers l’instauration d’une république islamique au Mali ? Si cela se produisait, il existe a priori une variété importante de modèles possibles, du plus modéré - comparable à la république islamique de Mauritanie, efficace contre les dérives radicales - au plus extrémiste et foyer de terrorisme - comme Daech, naguère en Irak et Syrie. Entre les deux, les « nuances de vert » produisent des modèles inspirés soit des Frères musulmans, comme dans la Turquie actuelle, soit de type wahhabite, comme en Arabie saoudite, ainsi que le souhaiterait l’influent imam Dicko au Mali. Une autre possibilité, poussée actuellement par l’une des tendances maliennes djihadistes serait un modèle plus radical, inspiré des Talibans d’Afghanistan et d’Al-Qaida.
Plusieurs facteurs pourraient conduire le Mali, ainsi que le Niger, à changer assez fondamentalement leur type actuel d’État laïc, hérité de la décolonisation, vers l’un ou l’autre de ces modèles.
Il y a d’abord un décalage croissant entre le modèle laïc et de démocratie inspirée par les pays occidentaux, défendu essentiellement par les élites politiques éduquées qui sont quelque peu coupées de la base, et la population, en majorité rurale et peu marquée par les idées occidentales. En milieu rural, les valeurs religieuses musulmanes ont largement remplacé les cultures anciennes et autochtones. Les écoles coraniques sont désormais plus fréquentées par les enfants que les écoles publiques, souvent encore qualifiées d’écoles « françaises » et réputées diffuser de « mauvaises valeurs ».
Une vague de « réislamisation » a été encouragée depuis des décennies par la diplomatie religieuse des États du Golfe arabo-persique, qui finance les écoles coraniques, l’enseignement de la langue arabe, les universités islamiques, des ONG islamiques, des bourses d’études etc. Sous cette impulsion, la réforme salafiste ou wahhabite a gagné du terrain, ses prédicateurs défendant la thèse d’une dérive religieuse locale du fait de la mauvaise connaissance de l’arabe ou encore de l’interprétation par les confréries soufies qualifiée de déviante.
Négocier ?
Enfin, sous la pression militaire des groupes djihadistes que les armées locales, même aidées par Barkhane ou d’autres forces étrangères, s’avèrent incapables de vaincre, l’idée de « négocier » avec eux progresse fortement, d’autant plus que prévaut la croyance traditionnelle que tout s’arrange par la palabre entre « frères » maliens. C’est déjà le cas localement, par des négociations à la base qui ont de facto cédé des territoires aux djihadistes imposant leur modèle en échange de la paix. Au Mali, l’imam wahhabite Dicko, très actif dans le champ politique, revendique la possibilité d’un accord national avec les djihadistes sur un modèle de république islamique qu’il ne détaille toutefois pas.
M23 ET M2D, LA BATAILLE DE L’APPROPRIATION DU LEGS DU 23 JUIN
Bacary Domingo Mané, Mamadou Sy Albert et Ibrahima Bakhoum font 10 ans après, le diagnostic de cet événement historique qui a failli enterrer la démocratie sénégalaise
Le Mouvement de défense de la démocratie — M2D —avait en premier battu le rappel des troupes. Il tiendra cet après-midi un rassemblement pour revendiquer l’héritage du 23 juin 2011 « dévoyé » par le régime en place. Seulement voilà, le mouvement qui a organisé les manifestations violentes du mois de mars dernier se voit disputer l’héritage de la folle journée du 23 juin 2011 par le pouvoir en place dont certains membres étaient effectivement des acteurs de cette révolte. Dix ans après, un régime a succédé à un autre mais rien de neuf sous le soleil en ce qui concerne les leçons tirées de cette date. Des analystes font le diagnostic de cet événement historique qui a failli constituer le deuil de la démocratie sénégalaise.
Le 23 juin 2011 est une date symbolique ayant marqué l’histoire de la lutte pour la préservation des acquis démocratiques de notre pays. A l’époque, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait voulu imposer une révision constitutionnelle instaurant un ticket président- vice-président pour diriger le Sénégal. Surtout, il avait aussi voulu faire passer à l’Assemblée nationale un projet de loi disposant que le président de la République pouvait être élu avec un quart seulement des suffrages exprimés. Soupçonnant une volonté de sa part d’imposer par la bande son fils, Karim, à la tête de l’Etat, d’importantes franges de notre peuple s’étaient rassemblées devant l’Assemblée nationale pour s’opposer au vote de ces lois ayant pour but, soutenaient les manifestants, d’ouvrir la voie à une dévolution monarchique du pouvoir.
Face à l’ampleur de la mobilisation des adversaires de ces réformes, le président Wade avait été contraint de reculer et de retirer ses textes. Le peuple avait gagné. C’est ainsi qu’était né ce qu’on a appelé un « esprit M23 » censé constituer une vigie contre toutes les atteintes à la Démocratie et à l’Etat de droit. Contre tous les tripatouillages de la Constitution, aussi. Dix ans après cette mobilisation historique, l’héritage du 23 juin est désormais revendiqué par deux camps antagoniques qui vont d’ailleurs s’affronter à distance aujourd’hui à travers deux grandes manifestations. Chacun d’eux aura à cœur de démontrer qu’il mobilise plus que l’autre.
C’est ainsi que les tenants du pouvoir actuel (les responsables du M23 d’alors) seront à la place de la Nation (ex-Obélisque) tandis que le M2D, lui, tiendra meeting au terrain des Hlm Grand Yoff. Mais que représente aujourd’hui ce legs du 23 juin qui fait l’objet d’un tiraillement entre la majorité présidentielle et l’opposition ? Pourquoi cette querelle d’appropriation entre les deux camps ? Des leçons ont-elles été tirées de cet événement qui fête ses dix ans aujourd’hui ? Autant de questions qui se posent ! « A l’époque, le président Wade voulait faire du forcing en voulant retoucher la Constitution avec le poste de vice-président et nommer son fils à ce poste-là. Le peuple sénégalais s’est dressé pour dire non cela ne passera pas. L’esprit, c’est d’abord la défense de la démocratie qui passe par la pérennisation des institutions qui ont été mises en place. Il n’est pas question, dans l’esprit du 23 juin, que les gens tripatouillent ces institutions-là. Au contraire, il fallait une certaine stabilité de ces institutions tant que le Sénégalais s’y retrouve. C’est par le truchement du 23 juin que Macky Sall est arrivé au pouvoir. Donc, il a bénéficié de cet esprit là. D’ailleurs, ce qu’il faut aussi noter est que pendant que la population et les opposants étaient à la place de l’Obélisque, le candidat Macky Sall a préféré laisser ses camarades de l’opposition pour aller faire sa campagne présidentielle à l’intérieur du pays » rappelle l’analyste et politologue Bacary Domingo Mané.
BACARY DOMINGO MANE : « A la veille des Locales, chacun veut marquer son territoire et s’approprier l’esprit du 23 juin »
23 juin 2011 – 23 juin 2021 : Cela fait 10 ans que cette journée est célébrée. La commémoration de cette date historique est différente chaque année. Celle de cette année semble revêtir un enjeu particulier. Le contexte marqué par les émeutes du mois de mars et la proximité des Locales explique cette particularité. Le mouvement M23 estime que des événements comme les émeutes de mars relativement à l’affaire Ousmane SonkoAdji Sarr ont un rapport avec cette célébration. Aujourd’hui beaucoup de responsables qui se revendiquent comme des acteurs du 23 juin 2011, à l’instar du tonitruant avocat Me El Hadj Diouf, sont proches du régime en place. Frustrés de voir que les engagements relatifs à l’éclaircissement des circonstances de la mort des « martyrs » tombés avant la présidentielle de 2012 et à la traduction devant la justice des personnes coupables ou responsables de leur mort n’ont pas été tenus, certains jeunes du M23 ont mis en place un courant dénommé Cos23 dirigé par Abdourahmane Sow pour continuer le combat de la préservation des acquis démocratiques. C’est par la suite qu’ils ont été rejoints par d’autres mouvements comme Y en a marre et autres leaders de l’opposition. « On a vu dans ce M23, des partis qui sont restés dans le giron de Macky Sall. Des jeunes qui étaient dans le M23 se sont révoltés pour créer une autre structure appelée Cos23. Ces jeunes à l’époque disaient aux responsables du M23 que vous êtes trop proches du pouvoir et ne luttez pas pour les intérêts du peuple. Nous sommes à quelques mois des Locales de 2022. La célébration du 23 juin n’avait pas fait autant de bruit l’année passée, pourquoi devrait-elle en faire cette année ? Tout simplement parce que nous sommes à six mois des élections locales ! Il fallait que chaque, que ça soit l’opposition ou le pouvoir, marque son territoire et s’approprie l’esprit du 23 juin. Que le pouvoir revendique le 23 juin, c’est dans son droit. Toute la question est de savoir quelle lecture le président Macky Sall et son camp font du ce 23 juin. C’est ça la grande question. Les gens se sont révoltés le 23 juin pour qu’il n’y ait pas de tripatouillage des institutions. Aujourd’hui, depuis que Macky Sall est arrivé au pouvoir, est-ce qu’on a laissé tranquille ces instituons ? Est-ce qu’elles sont protégées ? Est-ce que cet esprit du 23 juin n’a pas été dévoyé par son régime ? Autant de questions qui font qu’aujourd’hui, évidemment, cet esprit pose problème. Est-ce que les hommes politiques sont constants dans les actes qu’ils posent ? On a remarqué quand ils se trouvent dans l’opposition ils ont une posture différente. Cette posture change quand ils arrivent au pouvoir. Ce qu’on a remarqué, dans ce régime, c’est que l’esprit du 23 juin a été dévoyé. Parce que l’esprit du 23 juin vraiment c’est la préservation des acquis démocratiques » soutient le journaliste et politologue Bacary Domingo Mané.
MAMADOU SY ALBERT : « Aucune des deux alternances n’a tiré des leçons du 23 juin ! »
Jusque-là, le 23 juin 2011 reste l’évènement majeur dans l’histoire des conquêtes démocratiques avec un soulèvement populaire des Sénégalais qui se sont révoltés pour rejeter de manière catégorique le projet de Wade visant à réformer la Constitution dans le sens d’instaurer un « ticket » président et vice-président. « Le 23 juin est une date pour ceux qui ont fait la deuxième alternance. Maintenant en 2021, il est évident que ceux qui sont au pouvoir, notamment Macky Sall, ont leur lecture du 23 juin. L’opposition actuelle était avec le président Macky Sall en 2011. Mais elle n’a pas la même lecture que la majorité présidentielle. Donc vous aviez un évènement fédérateur à l’époque de toute l’apposition, de toute la population. C’est ce mouvement qui a donné naissance à la deuxième alternance, mais la compréhension n’est plus la même aujourd’hui. Pour le Mouvement pour la défense de la démocratie, M2D, la majorité, particulièrement le président de la République, a trahi les conclusions majeures des Assises et n’a pas respecté non plus l’esprit du 23 juin. Si vous regardez de près ce sont les mêmes problèmes, les mêmes questions qu’on se posait en 2011. Quant au pouvoir en place, il a sa propre lecture de cet événement. En son sein, certains se réclament comme étant des pères des Assises, des acteurs du 23 juin. Ils considèrent que s’ils sont au pouvoir, c’est grâce au 23 juin. Ils entendent préserver l’héritage du 23 juin. Il y a des divergences de lecture par rapport à cette journée historique. Et les perspectives non plus ne sont pas les mêmes. Parce que l’opposition veut réaliser une troisième alternance alors que la majorité veut préserver le pouvoir en 2024 avec le Benno. C’est vraiment des démarches, des lectures et des perspectives contradictoires qui se disputent cet évènement politique » analyse Mamadou Sy Albert. A l’en croire, aucune des deux alternances n’a tiré les leçons du 23 juin 2011. (A préciser tout de même que la première est survenue bien avant cette date). « En 2000 la première alternance c’était pour mettre fin à la concentration des pouvoirs. Et donc pour la séparation des pouvoirs, la gestion démocratique, des politiques publiques tournées vers l’intérêt du Sénégal. Mais en 2012, Abdoulaye Wade n’a pas du tout tiré des leçons de ce désir de changement qui l’avait porté au pouvoir. Au contraire, il s’était retrouvé seul contre toute l’opposition. C’est la même chose qu’on est en train de voir avec Macky Sall depuis qu’il est arrivé au pouvoir. On se rend compte que les grandes revendications que pose l’opposition sont toujours les mêmes. Il y a une concentration excessive des pouvoirs entre les mains du régime présidentiel. C’est le président qui est le chef du parti présidentiel. La démocratie sénégalaise, elle n’avance pas. Il n’y a pas eu vraiment de leçon majeure pour gouverner mieux que l’ancien régime socialiste » conclut Mamadou Sy Albert.
IBRAKHIMA BAKHOUM : «Les mêmes fautes de gouvernance sont en train d’être répétées ou même en pire…»
D’après le vétéran de la presse Ibrahima Bakhoum, l’affaire de 23 juin est intervenue dans contexte où la fin du régime de Wade était prévisible. Comme nos deux précédents analystes, ce journaliste expérimenté et observateur avisé de la vie politique nationale est d’avis qu’aucune des leçons du 23 juin n’a été tirée de ce jour symbolique. A l’en croire, le régime en place est en train de répéter les mêmes erreurs qui avaient poussé le peuple à se soulever en 2011. « Ce qui s’est passé le 23 juin, c’était presque la conclusion d’un processus de destruction du pouvoir d’Abdoulaye Wade qui avait commencé au moins cinq ans plutôt. Des Sénégalais en étaient arrivés à dire voici ce qu’on est en train de préparer dans ce pays. Je l’assume totalement il y a eu beaucoup de manipulation là-dans. Mais quand est arrivé le 23 juin, Wade lui-même a commis l’erreur en donnant une occasion d’aller plus loin avec cette histoire de dynastie. On développait cette communication sur la dévolution dynastique pour les uns, dévolution ou monarchie pour les autres. C’est la même chose. C’était un combat qui était parti de très loin. Je me souviens encore avoir lu en 2015 dans un journal de la place où on a rapporté que Bolloré avait envoyé l’ancien Premier ministre Haguibou Soumaré en lui disant va dire à Karim, je vois ce qu’il fait, mais je ne le raterai pas. Donc, le combat était là bien avant. Tout ça été préparé de longue date. Le terrain était donc balisé et Wade est arrivé en 2011 pour donner raison à ceux qui disaient ‘’voilà il est en train de nous imposer une dévolution dynastique, il est en train de préparer son fils Karim Wade’’. Alors est-ce que la leçon a été retenue ? Je ne suis pas certain. Parce que les mêmes erreurs, les mêmes fautes de gouvernance, les mêmes fautes de gestion de la République, les affaires d’Etat d’alors ont été répétées depuis quelques années avec exactement la même chose. Dans l’opinion publique, les Sénégalais sont en train de penser comme ils avaient pensé avant 2011. De 2008 à 2011, c’est exactement la même chose. Conséquence : les gens qui dénonçaient les pratiques gouvernementales sont aujourd’hui ceux qui regardent faire. Ils sont même en train d’applaudir et de chercher à justifier les entreprises du président de la République » estime en conclusion Ibrahima Bakhoum.
PRÈS DE 207 MILLIARDS INJECTÉS DANS 138 COMMUNES POUR LA GESTION DES DÉCHETS
La gestion des déchets solides semble être au cœur des priorités de l’Etat du Sénégal
Améliorer la gestion des déchets solides ménagers sur toute la chaîne et promouvoir une gestion intégrée dans les communes en promouvant l’intercommunalité. Tel est l’objectif du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique qui, à travers l’Unité de Coordination et de la gestion des déchets (Ucg), vient de mettre en place le Projet de Promotion de la gestion Intégrée et de l’Economie des Déchets Solides (Promoged). Financé à hauteur de 206 milliards FCFA, le projet concerne 138 communes dans les régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Saint-Louis et Matam.
La gestion des déchets solides semble être au cœur des priorités de l’Etat du Sénégal. Conscient en effet des retombées que peut engendrer le traitement de ces déchets, le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a lancé le Projet de Promotion de la Gestion Intégrée et de l’Economie des Déchets Solides (Promoged).
Cofinancé par la Banque mondiale, l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (Aecid), l’Agence française de développement (Afd) et l’Etat du Sénégal à hauteur de 206.182.372.111 Fcfa, le Promoged constitue la seconde phase du Programme National de Gestion des Déchêts (Pngd) qui a été défini en 2014.Il couvre 138 communes réparties dans les régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Saint-Louis et Matam.
Avec ce projet, le ministère de l’Urbanisme, à travers l’Ucg, de renforcer la gouvernance en matière de gestion intégrée dans les communes bénéficiaires en promouvant l’intercommunalité. Le Promoged prévoit également d’améliorer la gestion des déchets solides ménagers sur toute la chaîne et de promouvoir une gestion intégrée dans les communes bénéficiaires. Il est envisagé aussi de valoriser les déchets en tenant compte de la dimension socioéconomique, de créer des systèmes de gestion contextualisés et durables et d’impliquer le plus possible le secteur privé.
CREATION DE 155 INFRASTRUCTURES, 2000 RCUPERARTEURS DE DECHETS, 3000 EMPLOIS…
En vue d’améliorer l'état de la décharge de Mbeubeuss à travers une résorption progressive, le Promoged propose une approche réaliste pour réduire les nuisances causées par la décharge sur les populations riveraines. Il s’agit de mettre en œuvre dans une première phase des mesures d'urgence pour améliorer la décharge et les conditions de travail de près de 2 000 récupérateurs de déchets. Pour ensuite, remodeler la décharge, récupérer une partie du terrain, recouvrir et végétaliser les déchets déjà en place. D’ailleurs, le projet ambitionne de transformer une partie du terrain remis en état en un lieu de de tri et de compostage.
En outre, à travers le Promoged, le ministère de l’Urbanisme compte mettre en place des systèmes de gestion des déchets dans trois pôles de gestion des déchets. Il s’agit de Thiès, Saint Louis, Matam (dans le nord) et de la Casamance (Ziguinchor, Kolda et Sedhiou). Ce qui permettra de contribuer à l’équité territoriale en introduisant une nouvelle façon de gérer les déchets solides dans les communes. Quid de l’impact sur l’environnement ? Les autorités du Ministère tiennent d’emblée à rassurer les populations. «Les ordures ménagères et assimilées seront gérées de façon écologiquement rationnelle, permettant ainsi de réduire la dégradation de l’environnement occasionnée par une mauvaise gestion des déchets». Sur le plan économique, il permettra de développer le tri et la récupération. En outre, le Projet ambitionne de bâtir une importante industrie du recyclage et créera 3000 d’emplois aux femmes et aux jeunes dans les régions couvertes, tout en améliorant le cadre de vie 758.114 ménages soit 43% de la population du Sénégal. Il sera également un tremplin pour le développement d’une approche communautaire dans la gestion des déchets à travers la création de sociétés communautaires chargées notamment des services de pré collecte et de balayage.
«L’ETAT EST EN TRAIN DE TRAVAILLER A REDUIRE LES BATEAUX QUI PECHENT DANS NOS EAUX»
L’incursion de 3 bateaux étrangers à Fass Boye, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2019, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive.
L’incursion de 3 bateaux étrangers à Fass Boye, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2019, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les acteurs locaux avaient subi d’énormes dégâts, avec du matériel détruit ou emporté. Alioune Ndoye, ministre des Pêches et de l’Economie maritime, a définitivement cicatrisé les blessures en indemnisant une vingtaine de pêcheurs.
La fameuse nuit de l’incursion, les trois grands bateaux étrangers, toutes lumières éteintes, avaient semé la pagaille à Fass Boye. Ils s’étaient approchés de la plage, avaient détruit les pirogues qui étaient arrimées à 100 mètres environ. Ils avaient même emporté un filet et un moteur hors bord, soit des dégâts estimés à plusieurs millions de Fcfa.
C’est dans ce cadre que le Ministre Alioune Ndoye a remis une enveloppe de 15 millions de francs CFA. Ce qui devrait leur permettre, à ses yeux, « de couvrir une bonne partie, mais pas tous les dégâts ».Il a par ailleurs annoncé dans la même veine la mise à disposition de 10 moteurs de pirogue, pour compenser la valeur perdue en matériel.
Le Ministre Alioune Ndoye a ainsi rencontré tous les acteurs de Fass Boye et leur a délivré un message allant dans le sens de ne jamais essayer de se faire justice, quelle que soit la gravité des dégâts subis, leurs vies étant beaucoup plus importantes que le matériel en question. Dans des cas similaires, dit-il, le premier réflexe doit être d’identifier le bateau à l’aide de son numéro d’immatriculation, de noter soigneusement le nom, de les communiquer ensuite aux autorités compétentes et de leur faire confiance. Il a souligné qu’un cas est survenu récemment à Lompoul et les acteurs ont procédé de la sorte. C’est ainsi que dans la journée, ils ont pu détecter de quel bateau il s’agissait et les bateaux ont été sommé de quitter la mer et de revenir à quai. Ils ont été arraisonnés et obligés de payer les dégâts qu’ils ont causés, avec le versement de pas moins de 30 millions de FCFA à la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Le ministre estime la flotte sénégalaise à 129 bateaux, 31 navires de l’Union européenne et un navire cap-verdien, en 2020, dont les licences de certains n’ont pas été renouvelées, faute de remplir toutes les conditions requises. D’ailleurs il souligne que devant la problématique de la rareté de la ressource halieutique, « l’Etat du Sénégal est en train de travailler à réduire considérablement les bateaux qui pêchent dans les eaux sénégalaises». Et dans ce cadre, dit-il, les mesures idoines sont mises en œuvre pour renforcer la surveillance des côtes, avec notamment l’acquisition d’un avion et l’équipement de la marine nationale, ces derniers jours. Il révèle que pour la première fois de l’histoire, « le Sénégal dispose de son propre avion flambant neuf, équipé de toutes les technologies, pour surveiller la mer» alors que jusqu’ici, il fallait toujours recourir au soutien de l’armée française pour mener de telles opérations.
Mieux, dit-il, « l’avion a été même livré au Sénégal. Et le marché des six navettes de surveillance qui étaient tombées en panne depuis des années a été signé », la réparation devant être prise en charge par un financement octroyé par le président de la République.
LE 23 JUIN, C’EST L’ESPRIT, PAS LA PROPRIÉTÉ DU M2D
Ndèye Fatou Blondin Diop, porte-parole du M2D regrette qu’il y ait plusieurs manifestations pour le 23 juin
On aura droit à plusieurs manifestations pour un seul 23 juin. En effet, face au Front de résistance nationale (Frn), principale coalition de l’opposition qui va rejoindre le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) pour commémorer le dixième anniversaire du Mouvement du 23 Juin (M23), le pouvoir va également organiser une manifestation parallèle à Dakar.
Face à la presse hier, Ndèye Fatou Blondin Diop, porte-parole du jour du M2D, a regretté qu’il y ait plusieurs manifestations pour le 23 juin. « Mais la vérité, c’est que le 23 juin, c’est l’esprit. Ce n’est pas la propriété du M2D, de Y en a Marre ou de Avenir Sénégal Bi Nu Beug. Mais c’est un esprit pour qu’à chaque fois que l’Etat dépasse les limites et remette en question les fondamentaux de la nation, les citoyens sortent pour dire non. C’est un état d’esprit, mais pas une propriété», ont martelé Mme Diop et Cie qui souhaitent que tous ceux qui estiment que l’Etat de droit est enfreint se mettent ensemble. Faisant allusion aux tenants du pouvoir, le M2D dit ne pas comprendre que ceux qui ont tous les moyens de mettre sur les rails cet Etat de droit se lèvent pour manifester contre la remise en question de cette notion fondamentale qu’est l’Etat de droit. «Nous estimons que c’est un débat stérile. C’est très difficile de comprendre que le camp où se trouve le ministre de l’Intérieur qui matait les manifestants du 23 juin 2011 soit de la partie aujourd’hui pour s’approprier cet état d’esprit. C’est du désordre intellectuel», tonne la porte-parole du jour.
D’ailleurs, c’est pour éviter d’éventuels affrontements entre les manifestants (pouvoir et opposition) que le M2D a déplacé sa manifestation qui devait initialement se tenir à la Place de la nation vers le terrain HLM Grand Yoff, en face du stade Léopold Sédar Senghor. En appelant à cette manifestation, le M2D veut marquer toute sa désapprobation par rapport au 3ème mandat «inconstitutionnel» et «immoral» de Macky Sall dont les politiques ont trahi le peuple et anéanti l’espoir de voir le Sénégal se doter d’une gouvernance démocratique digne de ce nom.
Le M2D trouve que le peuple doit encore se battre contre une justice à deux vitesses, pour des institutions indépendantes et fonctionnelles et un Sénégal pour les Sénégalais. «Nous voici en juin 2021 avec un président qui confisque le processus électoral, qui assujettit l’Assemblée nationale, qui dévalorise les forces républicaines et légalise la violence étatique au point de faire chanceler nos biens les plus précieux que sont la paix et la concorde sociale », mettent-ils ainsi du sable sur la bonne gouvernance mise en musique depuis 2012 par le pouvoir en place.
Enfin, quant à l’absence de certaines figures vivantes du 23 juin à l’image d’Alioune Tine et autres, le M2Destime qu’il faut du sang neuf. Sans s’épancher sur les raisons de leurs absences, Ndèye Fatou Blondin Diop soutient que le M2D n’est pas comptable de la présence de ces derniers.
SIDY LAMINE NIASSE, LE GENERAL EN CHEF DE L’ASSAUT CITOYEN
Un homme, en particulier, a été au début et à la fin du processus à l’origine de la fin du régime d'Abdoulaye Wade. Ses hauts faits d’armes ont fait tache d’huile et donné du courage à d’autres activistes
La révolution citoyenne du 23 juin est célébrée aujourd’hui au Sénégal. Une journée historique qui a mis sur orbite plusieurs grands leaders. Toutefois, un homme, en particulier, a été au début et à la fin du processus à l’origine de la fin du régime de Me Abdoulaye Wade : Sidy Lamine Niasse. Ses hauts faits d’armes ont fait tache d’huile et donné du courage à d’autres activistes.
Beaucoup de facteurs ont concouru à faire du 23 juin 2011 une journée historique et révolutionnaire. D’abord le projet de loi qui risquait de passer comme lettre à la poste et faire basculer le Sénégal dans une grande nuit, la voix de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh reprise par la quasi-totalité des radios de la bande Fm. Il y avait aussi la détermination de la jeunesse à barrer la route à ce qu’elle considérait comme une forfaiture. Mais aussi des acteurs politiques et la société civile de grande envergure qui ont été déterminants dans le processus en amont.
Les membres du mouvement Y en a marre qui rompent la veille une réunion des leaders de l’opposition de l’époque à Daniel Brothier, les appelant à descendre dans la rue pour combattre, mais aussi le député Cheikh Bamba Dièye qui prend date avec l’histoire en s’enchaînant devant les grilles de l’Assemblée. Mais un homme a joué un rôle prépondérant dans la chute du Président Abdoulaye Wade : Sidy Lamine Niasse. Et il faut remonter 3 mois avant pour comprendre l’impact qu’il a eu sur cette journée du 23 juin. Mars 2011. Nous sommes à quelques jours de la date fatidique du 19 où doit se tenir la marche à polémique, à la place de l’Indépendance, du PDG du groupe Walfadjri, Sidy Lamine Niasse. Les Sénégalais retiennent leur souffle. Car, les médiations des khalifes généraux et de certains membres de la société civile enclenchées pour le convaincre à surseoir à sa volonté d’organiser une marche à la Place de l’Indépendance n’ont pas eu les résultats escomptés. Sidy ne veut écouter personne. Son face-à-face avec le Président Abdoulaye Wade et son régime aura bel et bien lieu et quoi qu’il en coûte. Et le pire risque de se produire. Manifestement très remonté contre le chef de l’Etat de l’époque, le journaliste ne veut même écouter son frère et ami, le khalife général de Léona Niassène, le défunt El Hadji Ibrahima Niasse.
Exaspéré par une mise en demeure de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp) réclamant près 241 millions Fcfa en guise de redevance, le Pdg de Walfadjiri invita les Sénégalais à se joindre à lui pour un sit-in, le 19 mars, à la place de l’Indépendance qu’il a rebaptisée Tahir, pour la circonstance. «Même si je meurs, cette marche aura lieu et plus d’un million de Sénégalais marcheront. Je suis dans le même état d’esprit que les gars qui se sont immolés devantle Palais, mais je ne vais pas le faire, je laisse le soin à l’Etat de me tuer, je ne vais pas me suicider. Si l’Etat veut fermer la télé Walf Tv, qu’il le fasse, je ne reculerai devant rien pour mener à bien mes projets», avait-il déclaré urbi et orbi. Même si le porte-parole du Président de l’époque avait signifié que force resterait à la loi, Me Wade finit pas autoriser la marche.
Sidy Lamine Niasse réussit non seulement le pari de la mobilisation et profite de l’occasion pour tirer à boulets rouges sur le régime. Le mollah de Sacré-Cœur ayant réussi à organiser un rassemblement dans cette place «interdite» de l’Indépendance à cause de sa proximité avec le Palais présidentiel, son acte fera tache d’huile, dans l’esprit des mouvements citoyens. C’est dire que la marche du 19 mars a été une hirondelle qui annonçait le printemps du 23 juin 2011.
QUI ACHEVA «L’ENNEMI» WADE
Il est aussi l’un des acteurs majeurs de la journée du 23 juin 2011 en défiant l’autorité et en haranguant la foule. Son groupe de presse a accueilli, ce jour-là, plusieurs leaders politiques dont un certain Macky Sall qui deviendra par la suite le président de la République du Sénégal. Il continuera de mettre la pression sur le régime de l’époque jusqu’en 2012. L’on se souvient qu’à la veille des élections, tout le monde, y compris la communauté internationale, craignait l’issue de cette joute électorale. Malgré un contexte inaudible et un climat délétère, il prendra la parole pour rassurer des Sénégalais inquiets. Les candidats Macky Sall, Moustapha Niasse, Ousmane Tanor appelleront par la suite Sidy Lamine Niasse en direct pour calmer la situation. La suite, on la connaît. Un coup de téléphone de Me Wade pour féliciter son ancien Premier ministre Macky Sall qui devient le quatrième président du Sénégal...