On aura droit à plusieurs manifestations pour un seul 23 juin. En effet, face au Front de résistance nationale (Frn), principale coalition de l’opposition qui va rejoindre le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) pour commémorer le dixième anniversaire du Mouvement du 23 Juin (M23), le pouvoir va également organiser une manifestation parallèle à Dakar.
Face à la presse hier, Ndèye Fatou Blondin Diop, porte-parole du jour du M2D, a regretté qu’il y ait plusieurs manifestations pour le 23 juin. « Mais la vérité, c’est que le 23 juin, c’est l’esprit. Ce n’est pas la propriété du M2D, de Y en a Marre ou de Avenir Sénégal Bi Nu Beug. Mais c’est un esprit pour qu’à chaque fois que l’Etat dépasse les limites et remette en question les fondamentaux de la nation, les citoyens sortent pour dire non. C’est un état d’esprit, mais pas une propriété», ont martelé Mme Diop et Cie qui souhaitent que tous ceux qui estiment que l’Etat de droit est enfreint se mettent ensemble. Faisant allusion aux tenants du pouvoir, le M2D dit ne pas comprendre que ceux qui ont tous les moyens de mettre sur les rails cet Etat de droit se lèvent pour manifester contre la remise en question de cette notion fondamentale qu’est l’Etat de droit. «Nous estimons que c’est un débat stérile. C’est très difficile de comprendre que le camp où se trouve le ministre de l’Intérieur qui matait les manifestants du 23 juin 2011 soit de la partie aujourd’hui pour s’approprier cet état d’esprit. C’est du désordre intellectuel», tonne la porte-parole du jour.
D’ailleurs, c’est pour éviter d’éventuels affrontements entre les manifestants (pouvoir et opposition) que le M2D a déplacé sa manifestation qui devait initialement se tenir à la Place de la nation vers le terrain HLM Grand Yoff, en face du stade Léopold Sédar Senghor. En appelant à cette manifestation, le M2D veut marquer toute sa désapprobation par rapport au 3ème mandat «inconstitutionnel» et «immoral» de Macky Sall dont les politiques ont trahi le peuple et anéanti l’espoir de voir le Sénégal se doter d’une gouvernance démocratique digne de ce nom.
Le M2D trouve que le peuple doit encore se battre contre une justice à deux vitesses, pour des institutions indépendantes et fonctionnelles et un Sénégal pour les Sénégalais. «Nous voici en juin 2021 avec un président qui confisque le processus électoral, qui assujettit l’Assemblée nationale, qui dévalorise les forces républicaines et légalise la violence étatique au point de faire chanceler nos biens les plus précieux que sont la paix et la concorde sociale », mettent-ils ainsi du sable sur la bonne gouvernance mise en musique depuis 2012 par le pouvoir en place.
Enfin, quant à l’absence de certaines figures vivantes du 23 juin à l’image d’Alioune Tine et autres, le M2Destime qu’il faut du sang neuf. Sans s’épancher sur les raisons de leurs absences, Ndèye Fatou Blondin Diop soutient que le M2D n’est pas comptable de la présence de ces derniers.
SIDY LAMINE NIASSE, LE GENERAL EN CHEF DE L’ASSAUT CITOYEN
Un homme, en particulier, a été au début et à la fin du processus à l’origine de la fin du régime d'Abdoulaye Wade. Ses hauts faits d’armes ont fait tache d’huile et donné du courage à d’autres activistes
La révolution citoyenne du 23 juin est célébrée aujourd’hui au Sénégal. Une journée historique qui a mis sur orbite plusieurs grands leaders. Toutefois, un homme, en particulier, a été au début et à la fin du processus à l’origine de la fin du régime de Me Abdoulaye Wade : Sidy Lamine Niasse. Ses hauts faits d’armes ont fait tache d’huile et donné du courage à d’autres activistes.
Beaucoup de facteurs ont concouru à faire du 23 juin 2011 une journée historique et révolutionnaire. D’abord le projet de loi qui risquait de passer comme lettre à la poste et faire basculer le Sénégal dans une grande nuit, la voix de Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh reprise par la quasi-totalité des radios de la bande Fm. Il y avait aussi la détermination de la jeunesse à barrer la route à ce qu’elle considérait comme une forfaiture. Mais aussi des acteurs politiques et la société civile de grande envergure qui ont été déterminants dans le processus en amont.
Les membres du mouvement Y en a marre qui rompent la veille une réunion des leaders de l’opposition de l’époque à Daniel Brothier, les appelant à descendre dans la rue pour combattre, mais aussi le député Cheikh Bamba Dièye qui prend date avec l’histoire en s’enchaînant devant les grilles de l’Assemblée. Mais un homme a joué un rôle prépondérant dans la chute du Président Abdoulaye Wade : Sidy Lamine Niasse. Et il faut remonter 3 mois avant pour comprendre l’impact qu’il a eu sur cette journée du 23 juin. Mars 2011. Nous sommes à quelques jours de la date fatidique du 19 où doit se tenir la marche à polémique, à la place de l’Indépendance, du PDG du groupe Walfadjri, Sidy Lamine Niasse. Les Sénégalais retiennent leur souffle. Car, les médiations des khalifes généraux et de certains membres de la société civile enclenchées pour le convaincre à surseoir à sa volonté d’organiser une marche à la Place de l’Indépendance n’ont pas eu les résultats escomptés. Sidy ne veut écouter personne. Son face-à-face avec le Président Abdoulaye Wade et son régime aura bel et bien lieu et quoi qu’il en coûte. Et le pire risque de se produire. Manifestement très remonté contre le chef de l’Etat de l’époque, le journaliste ne veut même écouter son frère et ami, le khalife général de Léona Niassène, le défunt El Hadji Ibrahima Niasse.
Exaspéré par une mise en demeure de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp) réclamant près 241 millions Fcfa en guise de redevance, le Pdg de Walfadjiri invita les Sénégalais à se joindre à lui pour un sit-in, le 19 mars, à la place de l’Indépendance qu’il a rebaptisée Tahir, pour la circonstance. «Même si je meurs, cette marche aura lieu et plus d’un million de Sénégalais marcheront. Je suis dans le même état d’esprit que les gars qui se sont immolés devantle Palais, mais je ne vais pas le faire, je laisse le soin à l’Etat de me tuer, je ne vais pas me suicider. Si l’Etat veut fermer la télé Walf Tv, qu’il le fasse, je ne reculerai devant rien pour mener à bien mes projets», avait-il déclaré urbi et orbi. Même si le porte-parole du Président de l’époque avait signifié que force resterait à la loi, Me Wade finit pas autoriser la marche.
Sidy Lamine Niasse réussit non seulement le pari de la mobilisation et profite de l’occasion pour tirer à boulets rouges sur le régime. Le mollah de Sacré-Cœur ayant réussi à organiser un rassemblement dans cette place «interdite» de l’Indépendance à cause de sa proximité avec le Palais présidentiel, son acte fera tache d’huile, dans l’esprit des mouvements citoyens. C’est dire que la marche du 19 mars a été une hirondelle qui annonçait le printemps du 23 juin 2011.
QUI ACHEVA «L’ENNEMI» WADE
Il est aussi l’un des acteurs majeurs de la journée du 23 juin 2011 en défiant l’autorité et en haranguant la foule. Son groupe de presse a accueilli, ce jour-là, plusieurs leaders politiques dont un certain Macky Sall qui deviendra par la suite le président de la République du Sénégal. Il continuera de mettre la pression sur le régime de l’époque jusqu’en 2012. L’on se souvient qu’à la veille des élections, tout le monde, y compris la communauté internationale, craignait l’issue de cette joute électorale. Malgré un contexte inaudible et un climat délétère, il prendra la parole pour rassurer des Sénégalais inquiets. Les candidats Macky Sall, Moustapha Niasse, Ousmane Tanor appelleront par la suite Sidy Lamine Niasse en direct pour calmer la situation. La suite, on la connaît. Un coup de téléphone de Me Wade pour féliciter son ancien Premier ministre Macky Sall qui devient le quatrième président du Sénégal...
PAPA DEMBA BITEYE PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DES SOCIÉTÉS D'ÉLECTRICITÉ D'AFRIQUE
Le Sénégalais succède ainsi au Zambien Victor Mulenga Mundende, Directeur Général de la ZESCO (Société Zambienne d’électricité)
L’Association des Sociétés d’Electricité d’Afrique (ASEA) a un nouveau président. Directeur général de la Senelec et jusque-là vice-président, Papa Demba Bitéye a été, à la demande du Président de l’ASEA, porté à la tête de ladite association, au terme de la réunion du Comité Exécutif.
Papa Demba Bitèye est le nouveau patron de l’Association des Sociétés d’Electricité d’Afrique (ASEA). Le Sénégalais succède ainsi au Zambien Victor Mulenga Mundende, Directeur Général de la ZESCO (Société Zambienne d’électricité). «L’Assemblée Générale Ordinaire a adopté une résolution pour approuver le transfert transitoire de charge du Président de l’ASEA, ZESCO (Zambie) au 1er Vice-président, Senelec (Sénégal) pour agir en tant que Président jusqu’au 20ème congrès de l’association», rapporte un communiqué de la SENELEC, parvenu à la rédaction de L’AS. C’est donc au terme des réunions du Comité Exécutif et de l’Assemblée Générale ordinaire tenues respectivement les 2 et 3 décembre 2020 que la décision a été prise.
Ainsi, Papa Demba Bitèye a pris ses fonctions de président de l’ASEA (dont il était le vice-président) depuis le 3 décembre 2020. Face à l’impact de la crise sanitaire mondiale à Covid-19 sur le secteur de l’énergie en Afrique et sur les compagnies d’électricité africaines, les présidents Directeurs Généraux des sociétés d’électricité qui ont participé à ces réunions ont approuvé le choix porté sur Papa Demba Bitèye.
En attendant le prochain congrès dont la date reste encore à déterminer, l’organigramme de l’ASEAN demeurera le même. «Tous les autres organes statutaires de l’ASEA seront maintenus en place jusqu’à la tenue du 20ème congrès dont la date sera annoncée en temps voulu, compte tenu de l’évolution de la situation pandémique en Afrique et dans le monde, car l’essence de ce prochain congrès est la célébration du 50ème anniversaire de l’ASEA, un événement marquant que le Sénégal aura le grand honneur d’organiser», détaille le texte. Créée en 1970 dans le but de promouvoir le développement et l’intégration du secteur électrique africain, l’Association des Sociétés d’Electricité (appelée à l’époque Union des producteurs et distributeurs d’énergie électrique en Afrique (UPDEA) est composée de 54 membres.
Organisation continentale à but non lucratif dont le siège est à Abidjan (Côte d’Ivoire), elle a pour mission de « rassembler les sociétés africaines d’électricité et les parties prenantes », en vue de rendre l’énergie électrique «plus accessible, abordable et fiable» pour les populations africaines.
La pensée est une nourriture. Elle participe à la construction de l’intellect. Elle alimente aussi l’esprit, l’irrigue de belles dispositions et l’agrémente de mille et une senteurs cognitives. Cette belle substantifique moelle contribue à l’éclosion d’une citoyenneté responsable, entreprenante, dynamique. Elle élève un pays dont elle forme les meilleurs fils et filles de manière que, outre leur compétence, ils soient animés seulement de patriotisme. Pour contribuer à son développement. C’est justement ce qui manque et empêche notre développement économique depuis des décennies. On l’espérait quand l’autre théorisait l’esprit de la Patrie avant le Parti. Une rupture qui nous promettait des lendemains meilleurs. La récente tournée du Chef renseigne que, plutôt que de militants ayant des convictions, ce pays recèle plutôt de mercenaires de la panse. Ils agissent pour pérenniser des rentes. On ne comprend pas tout cet excès qui fait courir ces responsables. Se ruiner pour mobiliser des foules. Lesquelles sont présentées comme de la chair à canon. Pardon, du bétail à faire prévaloir pour espérer plus. Ils exposent des hommes et femmes dans l’espoir d’avoir plus de privilèges. Tout y passe. Des publireportages payés à coup de millions, des annonces racoleuses à la « Une » des périodiques. Leur seule et unique obsession : montrer leur force afin de bénéficier de plus de prébendes. C’est à croire que tous ces cadres que comptent nos ministères et sociétés publiques militent dans la formation politique au pouvoir qu’ils quitteront dès que le Chef perdra le pouvoir. Comme si on ne pouvait servir son pays avec patriotisme et loyauté sans être membre du parti au pouvoir. Tous ces messieurs et dames qui couraient et criaient comme des fous, s’accrochant au véhicule du Chef comme de vulgaires « coxeurs », abusent de l’argent public. Rien que des fourbes !
KACCOOR BI
PREPARATION DES LOCALES (PDS) ME WADE A LA RECONQUETE DE SES BASTIONS
A partir de sa tour de contrôle située à Versailles (France), l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade a supervisé, hier, une rencontre à la permanence du Pds à Dakar. Ce, pour battre le rappel des troupes sopistes en vue des prochaines élections locales. Tous les maires et adjoints aux maires libéraux du Sénégal ont répondu présents à ce conseil de guerre. Un rassemblement des chefs suite à deux jours d’échanges approfondis durant le weekend dernier sur demande du Pape du Sopi conformément à la lettre de mission et à la feuille de route qui l’accompagne. Au cours de cette réunion, nous souffle-t-on, il y a eu des échanges très fructueux enrichis de l’expérience des maires et des élus de manière générale. De Versailles, Me Wade en « vidéoconférence » a donné des instructions fermes à ses troupes de reconquérir tous les bastions du Pds. Fort d’un filet dérivant, Me Wade se dit prêt à faire des prises dans les eaux adverses. Au cours de cette réunion, les nombreux intervenants restent convaincus que l’écrasante majorité des Sénégalais est avec le Pds, la solution du pays. Et l’espoir-Pds que les sénégalais suscitent est une réalité face au désespoir semé par le pouvoir en place depuis plusieurs années. Selon Tafsir Thioye, porte-parole du Pds qui s’exprimait à l’issue de cette rencontre de la commission électorale d’hier, à Bss et à Bby « ce n’est que désolations, pillages des ressources, mauvaise gouvernance et désespoir qu’on constate au niveau des populations et dans toutes les localités du pays surtout contrôlées par les maires Benno. Les Sénégalais ont compris qu’ils ont été abusés… » a-t-il déclaré dans un compte rendu envoyé à Me Wade. « C’est pourquoi, nous engageons dès à présent la reconquête de nos bastions, conservation de nos acquis électoraux et le maintien de notre statut de parti leader au Sénégal. Parce que le Pds cristallise aujourd’hui tous les espoirs. Nous demandons juste au régime d’avoir l’amabilité et la noblesse de s’armer de patriotisme afin d’organiser des élections libres et transparentes » a conseillé Tafsir Thioye.
VISITE DE MACKY SALL A MBEUBEUSS L’APR SONNE LE RAPPEL DES «EBOUEURS» A LOYER MODERE !
« Le Témoin » quotidien a appris que le président de la République compte se rendre, demain, à la décharge nationale de Mbeubeuss (Malika) pour y présider la cérémonie de lancement du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged), un investissement de 200 milliards de francs. En tout cas, rien n’est encore officiel sur le déplacement du président Macky Sall à Malika. Mais, pour ne pas se faire surprendre, certains responsables politiques de l’Apr ont déjà sonné le rappel des troupes en mode « location ». Toujours est-il que « Le Témoin » quotidien vous file que plusieurs agents de l’Ucg et autres éboueurs de Pikine, Rufisque, Malika, Yeumbeul, Thiaroye, Keur Massar, Mbao, Guédiawaye, Médina, Grand-Yoff, Parcelles Assainies, Dakar-Plateau ont été priés de rallier le parking « Auchan » sis Sacré-Cœur en vue de leur transbordement à Mbeubeuss. Ce sera demain, jeudi, à 07h. Inutile de préciser que, le temps d’un accueil présidentiel, Dakar sera décrétée ville sale c’est-à-dire sans nettoyage ni ramassages d’ordures ménagères. Une chose est sûre, la bataille de la mobilisation entre « éboueurs » et « boudioumanes » fera rage à Mbeubeuss.
FEMME DE L’ANNEE 2021 FATOUMATA NDIAYE «FOUTA-TAMPI» EN POLE POSITION
Jusqu’ici, certains observateurs étaient convaincus que la fameuse masseuse Adji Sarr serait la femme l’année 2021 pour avoir mis le Sénégal sens dessus dessous. Peine perdue ! Pour cause, les résultats de l’enquête de moralité menée par l’homme de la rue ont presque disqualifié la masseuse de Sweet-Beauté. Dans ce cas alors, « Le Témoin » est persuadé que la courageuse citoyenne Fatoumata Ndiaye, leader charismatique du mouvement « Fouta-Tampi », est en pole position. Bien que nous soyons loin de la fin de l’année 2021, tout porte à croire que Fatoumata Ndiaye symbolise la révolution torodo des marabouts foutankés qui a permis de mettre fin à la traite européenne des esclaves et aux razzias esclavagistes des Maures. Pour ce coup-ci, Fatoumata Ndiaye est entrée en rébellion contre le régime en place pour mettre fin à la pauvreté du Fouta.
TECHNOLOGIES LE «DATA CENTER» DE DIAMNADIO INAUGURE
Le Centre de données de Diamniadio (Data Center) construit au cœur du pôle urbain du même nom, est ‘’une grande révolution pour la souveraineté digitale de notre pays’’, selon Macky Sall qui a procédé mardi à son inauguration. ‘’Avec ce Data Center, qui marque notre souveraineté digitale, je ne voudrais plus voir les sociétés nationales et autres structures publiques développer leur propre centre de données qui n’atteindra pas ce standard et sera une grosse dispersion de moyens et d’énergie’’, a-t-il indiqué devant plusieurs ministres et directeurs de société présents à la cérémonie d’inauguration. Construit sur une superficie d’un hectare, le premier Data Center de dernière génération dispose à lui seul d’une capacité de 1000 TO (Tera Octets) en matière de stockage de données numériques pour couvrir toute l’administration avec des niveaux de sécurité, de sûreté, de connectivité et d’hébergement très avancés, a dit le Chef de l’Etat. Le Centre de Données de Diamniadio est une composante du programme Smart Sénégal qui est une stratégie pour ‘’réaliser le numérique pour tous, pour tous les usages d’ici 2025 avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème performant’’. Le programme Smart Sénégal est porté par l’Agence de Développement de l’Informatique de l’Etat (ADIE), pour déployer sur l’ensemble du territoire national un réseau d’interconnexion, d’infrastructures et de plateformes numériques. Pour ce faire, les autorités ont déterminé quatre axes notamment l’accès ouvert et abordable aux régimes et services numériques, une administration connectée au service du citoyen et des entreprises, la promotion d’une industrie du numérique qui soit innovante et créatrice de valeurs et la diffusion du numérique dans les secteurs économiques prioritaires. Le chef de l’Etat a instruit l’Agence de Développement de l’Informatique de l’Etat (ADIE) à ‘’bâtir des synergies pour faciliter aux usagers du service public et du secteur privé les démarches et la confection de documents administratifs, le stockage et la sécurisation des données’’. ‘’On ne peut plus demander à un citoyen de Kédougou de rallier Tambacounda pour un papier administratif’’, a estimé, à titre d’exemple, le chef de l’Etat. Il a instruit le gouvernement en rapport avec l’ADIE à faire désormais héberger par le Data Center, l’ensemble des données et plateformes de l’Etat. Ainsi, il sera procédé à la migration rapide des données hébergées à l’étranger en les rapatriant au niveau national dans des structures conformes aux standards de sécurité et de sauvegarde. Il a également invité les ministères en charge des Finances, de la Coopération et de l’Economie numérique à veiller à la mutualisation de moyens et, de façon générale, éviter la création de ressources numériques dont la vocation est aujourd’hui bien prise en compte par le Data Center de Diamniadio.
LITTERATURE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE LAUREAT DU 45EME PRIX SAINT-SIMON
Notre compatriote le Pr Souleymane Bachir Diagne a remporté le 18 juin dernier le 45ème Prix Saint-Simon pour son livre « Le fagot de ma mémoire » édité aux éditions Philipe Rey. Le Prix Saint-Simon a été décerné par le Jury du Prix Saint-Simon sous la présidence de Marc Lambron de l’Académie française. Le prix, d’un montant de 5000 Euros (plus de 3 millions et demi de francs cfa) sera remis au Pr Souleymane Bachir Diagne le 05 septembre 2021 à 16h 30 sur les terres du duc de Saint-Simon à la Ferté-Vidame. Le Prix Saint-Simon a été fondé en 1975 à l’occasion du Tricentenaire de la naissance du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755) sous les auspices de la ville de la Ferté-Vidame, résidence d’élection et « favorite demeure », où il écrivit une grande partie de son œuvre. Le Prix Saint-Simon est attribué chaque année à un ouvrage de Mémoires (récit autobiographique, souvenirs, journal ou témoignage) publié au cours des deux dernières par un auteur vivant choisi pour l’empreinte de son œuvre dans l’histoire, la résonance avec l’œuvre de Saint-Simon et la qualité de son style. Le Pr Souleymane Bachir Diagne est le seul Sénégalais, pour ne pas dire Africain, à avoir remporté un tel prix. Toutes nos félicitations à ce digne fils du Sénégal.
MAURITANIE ARRESTATION DE L’EX-PRESIDENT AZIZ
L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été arrêté ce mardi 22 juin aux environs de 20 heures, selon le site de RFI, qui cite un de ses avocats. Ce dernier confirme que l’ex- président mauritanien a été placé en détention par un juge du pôle de lutte anticorruption du parquet de Nouakchott-Ouest. Après onze années au pouvoir, entre 2008 et 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz a été inculpé le 12 mars 2021 pour corruption, détournement de biens publics et blanchiment d’argent. Des faits qu’il a toujours niés.
LA BATAILLE AUTOUR DE L’HÉRITAGE DU 23 JUIN À LA UNE
Dakar, 22 juin (APS) – La bataille autour de l’héritage du 23 juin 2011 est le sujet en exergue dans les quotidiens reçus mercredi à l’APS alors que deux camps opposés commémorent ce jour le soulèvement citoyen contre le vote du projet de loi de l’ex-président Abdoulaye Wade visant à instituer l’élection d’un ticket président-vice-président.
Le 23 juin 2011, plusieurs manifestations avaient eu lieu à Dakar et à l’intérieur du pays pour protester contre le projet de loi instaurant l’élection simultanée du président et du vice-président de la République.
Le texte a été retiré avant le vote des députés. L’opposition sénégalaise qui voyait en ce retrait une victoire du peuple, a immortalisé l’évènement de contestation par la mise sur pied du "Mouvement du 23 juin".
Deux camps se disputent la paternité du mouvement. Ainsi, deux manifestations sont organisées ce mercredi.
Un rassemblement est prévu à la Place de la Nation à l’initiative du M23, proche du pouvoir, et un autre au terrain des HLM Grand-Yoff sous la houlette du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D, opposition).
Le quotidien Enquête par de ‘’bataille d’héritage’’. Selon ce journal, ‘’après une décennie de divisions, de lutte intestines autour de l’héritage et de l’esprit de cette journée, plusieurs acteurs de la vie politique, toute obédiences confondues, ainsi que des membres de la société civile, veulent toujours surfer dans la dynamique de cette révolte populaire’’.
’’Une mobilisation qui change à jamais la perception de la classe politique autour de l’engagement du peuple dans la défense des principes démocratiques et de conscientisation des populations autour des questions de bonne gouvernance et de l’état de droit’’, souligne Enquête.
’’La majorité présidentielle à la Place de la Nation, ce jour, tandis que le M2D va se retrouver aux HLM Grand-Yoff. Lequel des deux camps, qui se disputent l’héritage du 23 juin, remportera la bataille de la mobilisation ?’’, s’interroge Le Témoin qui titre : ‘’23 juin, dispute autour d’un héritage’’.
Selon L’As, ‘’le 23 juin sera commémoré dans la division. Si l’opposition a choisi le terrain des HLM Grand-Yoff, le camp du pouvoir sera à la Place de la Nation. Ce qui annonce une bataille de la mobilisation entre les deux camps’’.
C’est un 23 juin ‘’divisé par deux’’, dit Le Quotidien.
Pour Source A, ‘’le régime en place et le M2D qui se disputent la paternité du mouvement du 23 juin vont se livrer à une vraie bataille de démonstration de force’’.
Tribune parle de ‘’mercredi show ou la guerre des mobilisations’’. ‘’Il est clair et certain que chaque camp, loin du pouvoir ou jugé proche du pouvoir, revendique l’héritage de la révolution du 23 juin 2011’’, écrit le journal.
Sud Quotidien note que cette commémoration ‘’s’effectue dans un contexte politique chargé par les incertitudes autour de l’organisation programmée des élections locales (…) la tentative du troisième mandat qui guetterait le chef de l’Etat, incapable de se prononcer pour de bon sur sa +candidature+ à la présidentielle de 2024 (…)’’.
Décryptant la date du 23 juin, Walfadjri écrit : ‘’Le jour est historique, le chiffre, mythique, la symbolique forte. Le 23 juin 2011 fera date dans l’histoire de la démocratie sénégalaise. Il marque un refus du saut dans l’inconnu et restaure une certaine idée de la République. Une date, plusieurs leçons’’.
’’10 ans après les évènements du 23 juin 2011, que reste t-il de la société civile ?’’, s’interroge Lii quotidien.
’’(…) aujourd’hui, même si certains mouvements comme Y en a marre ou le naissant Fouta Tampi, entre autres, s’agitent sur certains fronts pour garder l’esprit du 23 juin, il n’en demeure pas moins que la position de la société civile suscite de plus en plus d’interrogations voire de critiques’’, souligne la publication.
Le Soleil met en exergue l’inauguration, mardi, par le chef de l’Etat, du Centre de données de Diamniadio (Data Center) et affiche à sa Une : ’’Le Sénégal, maître de ses données’’.
«EN 2035, NOUS DEVONS SORTIR DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE»
Malgré les terres et plus de 35 milliards de mètres-cubes d’eau renouvelable chaque année dont il dispose, le Sénégal continue à recevoir des aliments des pays qui sont moins nantis que lui, en eau et en terres, pour nourrir sa population.
Malgré les terres et plus de 35 milliards de mètres-cubes d’eau renouvelable chaque année dont il dispose, le Sénégal continue à recevoir des aliments des pays qui sont moins nantis que lui, en eau et en terres, pour nourrir sa population. Pour inverser la tendance et réussir le pari de l’autosuffisance alimentaire, Jean Pierre Senghor, Secrétaire exécutif du Conseil national de Sécurité alimentaire (SE-CNSA) appelle à réinventer des méthodes et mécanismes permettant d’accélérer la marche du Sénégal vers l’élimination de la faim, l’adoption des pratiques agricoles durables et investir massivement dans l’eau et la terre pour produire suffisamment de céréales. Tout en restant convaincu qu’«en 2035, nous devons sortir de l’insécurité alimentaire».
LE SENEGAL PEUT-IL REPONDRE PRESENT EN 2030 ?
«Le gouvernement et ses partenaires sont en train de se battre pour répondre à 2 agendas. Le premier agenda est notre agenda domestique qui est le PSE. En 2035, nous devons sortir de l’insécurité alimentaire parce qu’un pays émergent, c’est un pays qui aura laissé (dépassé) ces questions d’insécurité alimentaire.
Deuxième agenda, ce sont les ODD 2 (Objectifs de développement durable de 2030, ndlr). Qu’est-ce que le Sénégal est en train de faire pour justement répondre présent en 2030 ? Ce travail qu’on fait, on ne peut pas le faire en restant vraiment dans les démarches classiques. Nous devons réinventer aujourd’hui des méthodes, des mécanismes qui nous permettent d’accélérer justement la marche du Sénégal vers l’élimination de la faim et l’adoption des pratiques agricoles durables. Si on le fait, ça veut dire qu’on veut avoir des critères, des indicateurs qui permettent d’avoir un tableau de bord qui nous permet d’avoir tout ça. Et c’est pour cela qu’on met en place des actions.
LEÇON A RETENIR DE LA COVID-19 : «SE RECONCENTRER SUR NOUSMEMES ET PRODUIRE CE QUE NOUS CONSOMMONS»
Pour parler des conséquences de la pandémie. La pandémie à Covid-19 nous a appris une chose fondamentale : c’est qu’il faut se reconcentrer sur nous-mêmes et produire ce que nous consommons. Si vous comptez sur quelqu’un qui a lui-même des soucis, ce quelqu’un ne peut pas vous donnez le produit. Je pense que quand c’est comme ça, alors vous avez de sérieux problèmes. Le pays est capable de produire ce que le Sénégal consomme. Le Sénégal est entrain de prendre des mesures pour que demain nous puissions compter sur nousmêmes, plutôt que d’importer des produits alimentaires. On ne peut pas avoir autant d’eau dans le pays, plus de 35 milliards de mètres-cubes d’eau renouvelable chaque année, (et continuer à dépendre des autres). La Vallée du Fleuve, à elle seule, c’est 1700 km d’eau douce, c’est 240.000 ha. Donc rien que dans la production de céréale, nous sommes capables d’être autosuffisant. Dans les analyses que nous faisons, nous laissons une porte ouverte pour dire : ‘’c’est ça qu’il faut faire’’.
«CE QUE NOUS MANGEONS NE DOIT PAS NOUS RENDRE MALADE»
«Nous avons trois (3) piliers que nous regardons. Combien de produits nous avons dans le pays pour nous alimenter ? C’est la disponibilité. Quel est l’accessibilité à ces produits qui sont disponibles ? L’utilisation qu’on fait des produits disponibles ? Voilà tout ce qu’on analyse parce que l’utilisation est oubliée. Tout le monde l’a vu, nous mangeons trop salé, trop sucré, trop huilé. Est-ce qu’on va rester comme ça et regarder les choses venir ? Non ! C’est ce qui justifie ce Forum («Prospectives Alimentaires du Sénégal à l’horizon 2035»), pour non pas dire aux gens ne mangez pas ceci, ne mangez pas ça, mais commencer à instaurer un dialogue avec le peuple, un dialogue du peuple sur les défis de notre alimentation. Si nous voulons, au plan macroéconomique, que l’émergence soit une véritable émergence, il faut que ces questions soient prises en charge par l’Etat. Et ce dialogue est un dialogue que nous allons continuer. Pendant les deux jours, nous allons décortiquer un peu les résultats de ces situations que nous avons vues. Mais, le vrai travail va commencer après le forum. Comment l’Etat va prendre les dispositions pour que ceux qui savent puissent dire à ceux qui ne savent pas, la ménagère qui va acheter un certain nombre de bouillons et un certain nombre d’aliments dont elle ne sait rien et qui contribuent à l’explosion incroyable de ces maladies contre lesquelles l’Etat est entrain de prendre ses responsabilités. Ce que nous mangeons ne doit pas nous rendre malade.
QUELLES SONT LES SOLUTIONS ?
Ce qu’il faut, c’est investir et innover dans la production, dans la transformation de la mise en marché. Nous sommes un pays qui recevons des aliments des pays qui sont moins nantis que nous en eau et en terres. Il faut qu’on investisse massivement dans ces secteurs et que ce pays puisse produire suffisamment de céréales».
Abdoulaye A. SAKHO (Stagiaire)
MACKY CONTROLE LES DONNEES
«Il faut une synergie des actions. Je ne veux plus voir des institutions nationales développer leurs propres data center qui n’atteindront pas ce standard et ça sera une grosse dispersion de moyens et de synergies »
Le Président de la République, Macky Sall, a procédé hier, mardi 22 juin à l’inauguration du premier Datacenter de niveau Tier 3 du Sénégal. A cette occasion, il a instruit le gouvernement et toutes les structures de l’Etat à faire héberger, dorénavant l’ensemble des données et plateformes de l’État dans cette infrastructure aux normes et de procéder à la migration rapide des données hébergées à l’étranger ou ailleurs.
«Il faut une synergie des actions. Je ne veux plus voir des institutions nationales développer leurs propres data center qui n’atteindront pas ce standard et ça sera une grosse dispersion de moyens et de synergies ». Cette invite est du Président de la République, Macky Sall qui procédait hier, mardi 22 juin à l’inauguration du data center de Diamniadio. Il soutient que ce centre de données va faciliter aussi bien les services publics que les services privés, les démarches de confections de documents administratifs ainsi que le stockage de la sécurisation des données. « Cela veut dire simplement, on ne peut plus demander à un citoyen de Kédougou de remonter jusqu’à Tambacounda pour chercher un casier judiciaire. Il faut, à travers ce centre de service, que toute l’administration soit connectée», a-t-il souligné.
Insistant sur l’optimisation de cet investissement majeur, il indique qu’à travers le réseau fibre optique haut débit de l’Adie, ce data center sera ouvert à toute l’administration publique mais aussi aux collectivités territoriales ainsi qu’aux universités. «J’instruis le gouvernement du Sénégal, en rapport avec l’Adie à y faire désormais héberger l’ensemble des données et plateformes de l’Etat. Nous devons ainsi procéder à la migration rapide des données hébergées à l’étranger et au niveau national dans les structures non conformes aux standards en la matière», a-t-il fait savoir.
En outre, le Chef de l’Etat a engagé les ministres en charge des finances et de la coopération ainsi que le Ministre de l’économie numérique à veiller à la mutualisation de moyens et de façon générale éviter la création de ressources numériques ayant la même vocation que le data center. Il annonce par ailleurs que la rationalisation des moyens s’appliquera également aux guichets uniques des pôles emploi-entrepreneur. «Avec les plateformes numériques offertes, l’Adie devra travailler de façon étroite avec l’Anpej pour pouvoir harmoniser la base de données à l’emploi». «Il faut que ce travail se fait le plus vite possible. J’aimerais avant la fin du mois de juin que vous me présentiez la base de données qui servira à l’emploi», lance-t-il aux directeurs généraux de l’Adie et de l’Anpej.
LA CLASSE POLITIQUE TOUJOURS A L’ÉPREUVE
Une décennie après la journée historique de refus citoyen du ticket présidentiel associé au quart bloquant de Me Abdoulaye Wade, finalement retiré du circuit législatif sous la pression populaire, le Sénégal semble encore se retrouver sur la ligne rouge
23 juin 2011-23 juin 2021 : une décennie après la journée historique de refus citoyen du ticket présidentiel associé au quart bloquant de Me Abdoulaye Wade, finalement retiré du circuit législatif sous la pression populaire, le Sénégal semble encore se retrouver sur la ligne rouge. Et pour cause, comme si des leçons n’avaient pas été retenues de ces fameux évènements qui avaient sérieusement ébranlé la démocratie sénégalaise, les acteurs politiques donnent aujourd’hui encore l’impression de vouloir se faire peur. Le présumé maître du jeu politique, en l’occurrence Macky Sall, préférant cultiver le clair-obscur dans la tentation du troisième mandat présidentiel qui avait donné corps et forme au M 23 de Alioune Tine et cie, et laissant prospérer un mode de gouvernance politique à polémique. De l’autre côté, l’opposition qui en a marre des coups de Jarnac du régime donne libre cours à la radicalisation de ses actions. Au grand dam de la démocratie sénégalaise !
La commémoration de l’an 10 du soulèvement citoyen contre le vote d’un projet de loi visant à instituer un ticket présidentiel et une élection du chef de l’Etat à la majorité relative de 25% des suffragants, vainement tenté par Me Abdoulaye Wade en juin 2011, s’effectue au Sénégal dans un contexte particulier. Celle d’une tension politique et sociale manifeste, suite aux émeutes de mars dernier, à l’exacerbation des rivalités entre le pouvoir et l’opposition, au «mortal kombat» donc sur la scène politique, surtout à la morosité ambiante qui touche en particulier la jeunesse sénégalaise frappée de plein fouet par le chômage, le sous-emploi et le manque de perspectives.
Au centre de ce micmac, on retrouve les travers de presque 10 années de gouvernance politique, économique et sociale d’un chef de l’Etat, soucieux de « réduire l’opposition à sa plus simple expression », en déphasage avec son slogan originel de « Servir la patrie et non le parti», en rupture de politiques de jeunesse efficientes. Pis, la commémoration du dixième anniversaire du 23 juin 2011, s’effectue dans un contexte politique chargé par les incertitudes autour de l’organisation programmée des Locales, les suspicions relatives à un processus électoral quasiment biaisé par le jeu de yoyo d’un pouvoir ayant effrité tout soupçon de confiance de la part de ses adversaires politiques.
Qui plus est, la tentation du troisième mandat qui guetterait le chef de l’Etat, incapable de se prononcer pour de bon sur sa « candidature » à la présidentielle de 2024, à défaut d’un « ni oui ni non », participe à radicaliser l’opposition dont les «grands» leaders soient presque tous sous le coup de la loi. De Karim Wade, l’ex-candidat du Pds, à Khalifa Sall, l’ancien maire socialiste de Dakar, en passant par Ousmane Sonko de Pastef Les Patriotes, le candidat arrivé en troisième position à la dernière élection présidentielle.
Tout ce magma de coups durs vécus par l’opposition sous Macky Sall a fini par déboucher sur un irrédentisme politique au niveau de certains acteurs politiques et par s’agglomérer autour d’un nouveau cadre dénommé Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D). Une sorte de pendant et/ou de réinvention du M23 originel (Mouvement des forces vives de la Nation), qui entend prendre en charge tous les avatars et nouvelles dynamiques dans la confrontation face au régime en place.
Ce mercredi 23 juin 2021, c’est ce même M2D qui sera au cœur de la manifestation de commémoration des événements de juin 2011 qui se tiendra sur le terrain des HLM Grand-Yoff. Au même moment, un autre rassemblement est prévu à la Place de la Nation à l’initiative de « personnes plus ou moins proches du pouvoir » et qui refusent au M2D l’actionnariat majoritaire du M23.
Une preuve, si besoin en était, que le peuple du 23 juin 2011 s’est scindé, du septennat au quinquennat, en deux segments compartimentés entre d’une part une bonne partie de l’opposition et/ou de la société civile, et d’autre part des proches et tenants du pouvoir. De Moustapha Niasse actuel président de l’Assemblée nationale, à Macky Sall, chef de l’Etat, en passant par Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau, et beaucoup de leaders de la gauche actuellement dans les filets de la mouvance présidentielle.
REJET DU TICKET PRESIDENTIEL ET DU QUART BLOQUANT :Jeudi de refus
Le 23 juin 2011, des manifestations avaient éclaté à Dakar et dans plusieurs localités du pays en guise de protestation contre le vote du projet de loi instaurant l’élection simultanée du Président de la République et de son vice-président. L’affaire du “ticket présidentiel” a enflammé en effet la rue sénégalaise et diverses composantes de la société : jeunes, syndicats, opposition, société civile…
Des manifestations, réprimées, ont eu lieu dans différentes villes comme Kaolack (Centre), Ziguinchor (Sud) et Dakar. Dans la capitale, des groupes de jeunes avaient été violemment dispersés par les forces de l’ordre, qui ont interpellé un nombre indéterminé de personnes. Parmi celles-ci figurent deux rappeurs, dirigeant le mouvement Y en a marre, engagé contre les “injustices” du régime d’Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000.
Cette réforme de la Constitution devait abaisser à 25 % le seuil minimum des voix nécessaires au premier tour pour élire un “ticket présidentiel” comprenant un président et un vice-président et ainsi assurer le maintien au pouvoir de Wade père et fils. Face à la colère de la rue, Abdoulaye Wade a renoncé in extremis, à son projet controversé de réforme constitutionnelle qui devait assurer son élection et le passage du pouvoir à son fils après son départ.
C’est son ministre de la justice, Cheikh Tidiane Sy, qui annonça le retrait du projet de loi en question aux députés. L’opposition sénégalaise qui vit en ce retrait une victoire du peuple, a immortalisé l’évènement de contestation par la mise sur pied du “Mouvement du 23 juin ».
Par Alpha Amadou SY
DIX ANS APRÈS LE 23 JUIN 2011 : LE RETOUR DU MÊME ?
Dix ans après les chaudes manifestations du 23 juin, ni la débauche d’énergie citoyenne ni l’éthique républicaine voire la simple rationalité politique, n’ont contribué à faire dorénavant de cette question du troisième mandat un impensable politique
Dans sa préface à notre ouvrage, Le 23 juin ou la souveraineté reconquise, Mame Less Camara, restituant l’esprit de cette mémorable journée, écrit : elle «marque un type d’intervention populaire inédit dans le processus électoral sénégalais, en refusant l’adoption par vote parlementaire d’un ticket électoral qui s’inscrivait clairement dans la mise en place d’un mécanisme de dévolution du pouvoir, donc de confiscation et de détournement de la volonté générale».
Au Pr Ibrahima Thioub de renchérir : « « Il n’y a jamais eu une manifestation d’une telle ampleur dans l’histoire politique du Sénégal ». La forte charge citoyenne du 23 juin, l’esprit républicain qui a présidé à la confirmation, par les urnes, du verdict de la rue en mars 2012 et l’espérance suscitée par cette séquence de l’histoire politique du Sénégal avaient laissé penser que la question du troisième mandat serait l’objet d’un enterrement de premier plan.
Sous l’éclairage du cours politique, il se donne à lire que, dix ans après les chaudes manifestations du 23 juin, ni la débauche d’énergie citoyenne ni l’éthique républicaine voire la simple rationalité politique, n’ont contribué à faire dorénavant de cette question du troisième mandat un impensable politique. Bien vrai que le Président Macky Sall n’a pas encore franchi le rubicond en se dédisant publiquement, toutefois il a posé un certain nombre d’actes que des analystes, des membres de la société civile et les militants de formations politiques d’opposition considèrent comme des signes avant-coureurs de son retour sur son engagement public de ne pas briguer un troisième mandat.
Nous renvoyons le lecteur aux publications consacrées à ce sujet, au nombre desquelles nos deux articles La question du troisième mandat ou l’éthique républicaine confrontée à la ruse politicienne et Nous remettre en cause, afin de ne pas compromettre notre projet républicain. Cette question du troisième mandat et toutes les perversions qui corrodent le système politique sénégalais semblent s’inscrire dans la logique du retour du même où les acquis les plus consistants ont la durée de vie d’une rose. Dès lors, la curiosité est de savoir qu’est- ce qui, au-delà des limites intrinsèques au projet démocratique lui-même, constitue un véritable goulot d’étranglement qui hypothèque la maturation de la démocratie sénégalaise.
Le Sénégal, pour avoir miraculeusement conjuré le syndrome du pouvoir kaki et instauré, dès 1981, le multipartisme intégral, a été considéré comme la « vitrine de la démocratie » en Afrique de l’ouest. Légalement porté à la magistrature suprême, en vertu de l’article 35 faisant du Premier ministre le successeur du président Senghor démissionnaire, Abdou Diouf, en quête de légitimité républicaine, organisa le scrutin de février 1983 avec un couplage des législatives avec la présidentielle. Mais en l’absence d’isoloir et de cartes d’identification, la fiabilité de ces consultations en prit un sacré coup. La fraude était suffisamment massive pour inciter Cheick Anta Diop, leader du RND qui avait fait les frais de la limitation arbitraire des partis par Senghor, à refuser de siéger à l’Assemblée nationale.
De l’entrée en scène violente d’une jeunesse, d’autant plus désespérée qu’elle n’avait pas encore été préparée à faire de la carte électorale son arme, conjuguée aux proportions surréalistes qu’avait prise la fraude, résulteront les rudes confrontations postélectorales de 1988. Le pouvoir, systématiquement acculé, eut recours au bâton pour contrôler l’espace politique. Ainsi, des leaders emblématiques de l’opposition politique, notamment Abdoulaye Wade et Amath Dansokho, seront embastillés. En 1993, en dépit de l’adoption enthousiaste d’un code qualifié de consensuel et la présence inédite d’observateurs internationaux, le syndrome de la contestation postélectorale ne fut pas jugulé. Pire, le système électoral sénégalais manifesta toute sa porosité en étalant son incapacité à empêcher l’organisation d’une fraude massive, au nez et à la barbe des biens respectables observateurs. L’intensité de la contestation a été telle que le Président du Conseil constitutionnel, Mr Kéba Mbaye, décida de rendre sa démission presque à l’ultime phase du processus électoral.
Cette démission du Juge électoral a été d’autant plus significative qu’il avait, lui-même, présidé la Commission cellulaire devant rédiger le code de 1992. Et pour ne rien simplifier, cette crise trouvera son prolongement dans ce fait rarissime dans les mœurs politiques sénégalaises, à savoir l’assassinat de Maitre Babacar Sèye qui venait d’être à peine nommé au poste laissé vacant par le Magistrat Kéba Mbaye.
À considérer que 1993 clôt le cycle des fraudes à des échelles surréalistes, il reste que les contestations postélectorales lui survivront. Sous les effets conjugués de luttes politiques, de l’expression larvée de la conscience citoyenne et des retombées du Sommet de La Baule de juin 1990, Abdou Diouf parviendra à élaborer un cadre institutionnel un tant soit peu propice à l’expression démocratique. Toutefois, les immenses enjeux de la conservation du pouvoir vont être à la base d’un glissement opéré au niveau du contentieux électoral. Ainsi la question du fichier électoral va devenir pendant trois bonnes décennies le lieu de cristallisation de toutes les crises pré comme post électorales. Lors des législatives de 1998, l’alerte fut donnée suite à une insolite coïncidence entre l’amendement Niadiar Sène, portant le nombre de député de 120 à 140, et l’existence d’un surplus de 11 0000 voix que le fichier ne parvenait pas à résorber.
Mais le cours politique révèlera que cette incohérence du fichier électoral ne l’était qu’en apparence. En vérité, elle résultait d’une logique politique qui cherchait à faire gagner au parti socialiste une majorité confortable au moment où sa population électorale ne cessait de se rétrécir.
Édifiée par cette expérience, l’opposition politique, faute d’avoir un candidat unique créera des cadres unitaires, dont le Front pour la régularité et la transparence des élections (FRTE). Sur toile de fond d’une crise multiforme, avec le concours des différents démembrements de la société civile et l’engagement de citoyens lambda de plus en plus ouverts sur les questions de la cité, les partis politiques, coalisés autour de Maitre Abdoulaye Wade, réalisèrent, le 19 mars 2000, la toute première alternance politique au Sénégal.
Certes, aujourd’hui encore, le fichier demeure un des points d’achoppement entre le pouvoir et l’opposition. Cependant, sous bien des rapports, cette focalisation sur la fiabilité du fichier est sujette à caution, en tant qu’il a servi de support aux locales de 2009 et à la présidentielle de 2012. En tout état de cause, le Pape du Sopi, conscient qu’il a hérité d’un système électoral de moins en moins poreux, a préféré changer de mécanisme de conservation du pouvoir. Il s’agit du tripatouillage constitutionnel qui a été une des thématiques traitées dans notre ouvrage L’espace politique de l’Afrique francophone 25 après le Sommet de La Baule.
Et très précisément, la dernière tentative, assortie du projet de dévolution monarchique du pouvoir, a engendré cet acte de reconquête de la souveraineté des Sénégalais que symbolise le 23 juin. Aujourd’hui, le spectre du troisième mandat qui hante le quotidien de beaucoup de Sénégalais participe du retour du même. Cette récurrence des perversions qui parasitent le cours démocratique ne traduit pas une quelconque malédiction encore moins une supposée inaptitude du peuple sénégalais à s’approprier de l’idéal démocratique. Elle témoigne plutôt d’une contradiction beaucoup plus structurante : le projet d’ancrer le pluralisme politique dans une économie de rente. Au Sénégal, avec l’absence de grands agriculteurs et de capitaines d’industrie, l’espace du pouvoir reste la principale, voire l’unique source d’accumulation de richesses.
Partant, à la faveur du démantèlement des sociétés nationales, l’espace présidentiel est devenu le lieu d’une poussée démographique antinomique aux exigences de la gouvernance vertueuse. Ce n’est donc pas un hasard si, depuis plus de trois décennies, aucun régime n’a pu honorer son engagement à se passer du Sénat et du Conseil économique, à mettre un terme au cumul des mandats et à réduire la taille de l’attelage gouvernemental. Or, ce mode d’accumulation, qui alimente le clientélisme et la corruption, parasite le développement économique qui sert de réceptacle au jeu démocratique. Pour preuve, avec un taux de mortalité de 72%, les PME, regrette Babacar Diagne, restent confrontées « à l’accès aux marchés publics et à la dette intérieure de l’État, tellement colossale qu’elle plombe » leur trésorerie. On pourrait multiplier les exemples avec le bradage des ressources foncières, minières et halieutiques.
Dès lors, l’urgence de tout pouvoir – actuel ou à venir - est de développer les sciences et les techniques, de révolutionner les moyens de communication et de garantir les droits humains sur toile de fond de promotion du patrimoine culturel.
Telle est l’une des conditions afin de garantir au Sénégal la chance de relever le défi démocratique, tout en faisant face à la féroce compétition que lui impose la mondialisation que meut la logique froide du marché. Ce pari met en demeure la classe politique, dans son entièreté, à faire preuve de plus de principe que d’appétit. Commémorer le 23 juin et, dans le même mouvement, rendre hommage à tous ceux qui ont payé un lourd tribut pour un Sénégal meilleur, reviennent à faire de ce pari pour l’avenir une utopie toute positive.