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21 juin 2025
Par Hamidou ANNE
CI-GIT LE 23 JUIN
Le M2D ne se positionne pas comme un embrayeur de rupture, mais en une coalition électorale en gestation pour soutenir un camp. Y’en a marre fait la courte échelle au M2D au lieu d’être une force capable de faire respirer la démocratie
Le Mouvement pour la défense de la démocratie organise une marche ce 23 juin dans le cadre de son agenda de lutte contre le pouvoir. Le M2D a raison d’exiger une enquête pour situer les responsabilités sur les treize décès et les trois cent blessés des émeutes de mars. Mais ces vies perdues ne sont pas la priorité du M2D, officine politicienne avec un agenda chevillé aux préoccupations du parti Pastef.
Le 12 mars dernier, le M2D avait remis aux médiateurs religieux une plateforme revendicative en dix points, dont un avait trahi le peu de crédibilité dont le mouvement pouvait se prévaloir. Ce point exigeait de «mettre fin immédiatement au complot politico-judiciaire fomenté contre Ousmane Sonko et s’abstenir de toute nouvelle charge contre lui». Curieux pour des gens qui exigent l’instauration d’un Etat de droit et l’indépendance de la justice d’ériger un cordon judiciaire autour d’un citoyen…
Dans son mémorandum sur les événements de février-mars, publié le 26 mai, le M2D explique avec une mauvaise foi qui frise le ridicule le déroulé de l’affaire. Mais le plus choquant est relatif à l’«invisibilisation» d’une jeune femme pauvre, victime, quelle que soit la configuration. Il est dit dans le mémorandum que «pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, on a utilisé le corps de la femme comme arme pour liquider un opposant gênant et tenter sans succès de diviser le pays en instrumentalisant les associations de défense des droits de la femme.
Pour réussir son coup, le président Macky Sall n’a pas hésité à manipuler une jeune femme qui a mal joué son rôle». Adji Sarr est une victime que les adultes, hommes et femmes du M2D, ne peignent qu’en tragi-comédienne qui aurait mal assimilé un rôle. Le tout, sans publier aucune preuve. Un mouvement qui se dit démocratique devrait avoir une plus grande exigence vis-à-vis du respect de la dignité humaine, surtout s’agissant d’une jeune femme socialement et économiquement fragile. Le M2D ne se positionne pas comme un embrayeur de rupture et de transformation sociale et démocratique, mais en une coalition électorale en gestation pour soutenir un camp. Les positions du coordonnateur du M2D, qui défend avec le zèle des convertis toutes les atteintes contre la République, l’Armée, les avocats, les juges et les magistrats, sont éloquentes.
La parade d’une génération sans talent, pleine de vanités, semeuse d’outrages et d’outrances. Le 23 juin 2011 avait mis fin aux velléités monarchiques de Abdoulaye Wade. Moment formidable de ferveur, où la jonction des forces politiques et sociales avait transfiguré l’histoire de notre pays. 10 ans après, que reste-t-il de l’héritage des insurgés de la Place Soweto ?
Des souvenirs et des mythes, des espoirs et une inspiration sur notre capacité à refaire face. Des visages avaient pris de l’ampleur : El Hadj Diouf, Cheikh Bamba Dièye, Aïda Niang, Fadel Barro, Alioune Tine, Abdoul Aziz Diop... Mais en une décennie, le temps politique a bougé, avec de nouveaux acteurs et de nouvelles mœurs. L’héritage du 23 juin sera soldé demain pour remplir le signifiant politique de nouvelles mœurs conservatrices et réactionnaires mâtinées d’un combat pour la démocratie. On verra une tinée d’opportunistes, de revanchards, de parieurs, de complotistes, de rentiers, d’hystériques et d’histrions.
Les unités d’action en politique sont si contraignantes qu’il est nécessaire de s’accommoder de partenaires conjoncturels dont on abhorre les méthodes. Il y a au sein du M2D des partis et des personnalités respectables, des progressistes dont j’imagine la peine de devoir assumer les inepties sécrétées en leur nom, ainsi que l’orientation stratégique du mouvement. Il y a aussi Y’en a marre qui fait la courte échelle au M2D au lieu d’être une force attractive, capable de faire respirer la démocratie. L’absence de travail idéologique du mouvement le transforme en organisation attrape-tout, défendant tout et son contraire pour exister, au lieu de travailler à réussir un dépassement des appareils classiques.
Quant à la gauche, elle est victime d’un affaissement de sa conscience et d’un délitement des convictions pour contribuer à vilipender une jeune fille qu’elle a à défendre, conformément à sa promesse de soutenir les faibles et les opprimés de la société. C’est en spectateur dépité que je verrai demain le mouvement progressiste renier son âme en se rendant coupable de la souillure in situ du 23 juin.
LES NERVIS DOIVENT ÊTRE IDENTIFIÉS ET LIVRÉS À LA POLICE
Abdoul Mbaye a dénoncé d’abord ce qu’il qualifie de « violences perpétrées par Macky Sall sur son peuple » avant d’appeler à identifier les nervis afin de les mettre entre les mains de la justice
A Rufisque ce week-end pour rendre hommage à Souleymane Guèye Cissé, défunt secrétaire général de la LD/Debout, avec qui il partageait le Congrès de la renaissance démocratique, l’ancien Premier ministre et président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) s’est prononcé sur les violences qui ont émaillé la tournée du chef de l’Etat au nord du pays et la forte présence de nervis. Abdoul Mbaye a dénoncé d’abord ce qu’il qualifie de « violences perpétrées par Macky Sall sur son peuple » avant d’appeler à identifier les nervis afin de les mettre entre les mains de la justice. Toute la question est de savoir quelle justice…
Le Témoin - Le champ politique national est marqué par une certaine violence. Est-ce selon vous un recul démocratique ?
Abdoul MBAYE - Nous vivons un recul démocratique terrible sous le magistère de Macky Sall. Il n’y a pas que çà. C’est une violence multiforme contre les Sénégalais. Le président présente ses tournées comme ayant un caractère économique mais ce sont des tournées politiques aux frais du contribuable sénégalais. Le chef de l’Etat fait de la politique avec l’argent de l’ensemble du peuple sénégalais. C’est ça, la première violence. La seconde violence, c’est que nous sortons à peine d’une pandémie et ce n’est pas encore certain. Dans tous les pays qui se respectent, on en sort graduellement avec des étapes. Ici, c’est le chef de l’Etat qui donne l’exemple dans le mauvais sens et qui crée des rassemblements monstres. C’est comme cela qu’il va protéger la santé des populations ? C’est une violence sur la santé des populations. Et enfin il y a les violences physiques. Qu’est-ce que c’est ces histoires de nervis qui sortent des jeunes et des enfants de leurs domiciles et qui les battent ? J’en appelle au respect du droit et à la légitime défense. Il faut que l’on s’organise pour identifier ces nervis, publier leurs photos sur le net, retrouver leurs domiciles, aller les chercher et les livrer à la Police. C’est devenu inadmissible et les forces républicaines de défense et de sécurité ne doivent pas rester inertes. Il faut attirer l’attention du chef de l’Etat sur tous les risques qui sont pris ce faisant.
« Fouta Tampi » crient certains dans d’autres régions du pays comme pour dire que ce n’est pas le Fouta seulement qui souffre. Que vous inspire ce cri de détresse ?
Le juge Kéba Mbaye l’avait dit en 1981 : le Sénégal est fatigué. Cela fait 40 ans maintenant. Ce n’est pas nouveau. Malheureusement, tant que nous ne serons pas sortis de cette manière de faire de la politique — une sortie à laquelle nous avait conviés Souleymane Guèye Cissé —, on ne sortira pas de l’auberge. On aura par contre des milliardaires et des hommes très riches comme certains de nos présidents et d’autres personnes autour d’eux mais la pauvreté ira crescendo. Cà, je n’ai aucun doute là-dessus.
Les locales pointent à l’horizon. Qu’elle est la formule qui vous convient le mieux, à vous de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail ?
L’opposition se condamne à perdre les élections si jamais elle n’est pas dans une unité la plus large possible. L’unité, c’est notre meilleure arme contre la majorité. Il faut construire des coalitions très larges. Nous y appelons depuis novembre. Ce n’est pas toujours facile puisque, dans l’opposition, il y a des stratégies personnelles où on considère que l’on peut aller tout seul. Ce serait une grave erreur de le faire. On tâche de bâtir des coalitions mais, au-delà de ça, chacun sait ce qu’il représente. Nous avons lancé la machine au niveau du Congrès de la renaissance démocratique et nous restons ouverts vers Jotna et, dans moins d’une semaine, nous allons rentrer dans une dynamique unitaire. Nous espérons que cela va s’étendre. Nous appelons l’ensemble des mouvements citoyens à venir nous rejoindre. Il nous faut nous inscrire dans cette dynamique unitaire si nous souhaitons gagner.
APRES DE CINQ MOIS DE CAMPAGNE, LE SENEGAL N’A VACCINE QUE 14, 04 % DE SA CIBLE
Sur l’objectif de plus de trois millions de personnes à vacciner d’ici fin 2021, le Sénégal n’a pour le moment réussi à vacciner que 14,04 % de sa population cible.
Sur l’objectif de plus de trois millions de personnes à vacciner d’ici fin 2021, le Sénégal n’a pour le moment réussi à vacciner que 14,04 % de sa population cible. Autrement dit, seules 491.520 personnes ont reçu leurs premières doses en cinq mois. La campagne de vaccination contre le codid-19 est donc au ralenti au Sénégal moment où l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) alerte sur une évolution préoccupante de la pandémie en Afrique.
Pour une population totale ciblée de 3 500 000 personnes à vacciner d’ici fin 2021, le Sénégal n’a réussi à vacciner, à la date du 20 juin, que 491.520 personnes. Soit un taux de moins de 15 %, plus exactement 14,04 % des personnes seulement ont reçu leurs doses depuis le début de la campagne de vaccination, en février. Preuve du manque d’engouement de nos compatriotes, des doses sont en souffrance dans certaines structures sanitaires et certaines seraient même en train d’être redéployées dans d’autres régions.
Le Sénégal a débuté sa campagne de vaccination anti Covid-19 le 23 février dernier. Six jours après, c’est-à-dire le 28 février, 13 904 personnes avaient déjà reçu leurs premières doses. Au mois suivant, ce sont 235 653 personnes qui ont été immunisées contre 136 401 au mois d’avril, 39 463 personnes ont reçu leurs vaccins au mois de mai et 39 026 au cours des 20 derniers jours du mois en cours.
En février, le Sénégal a vacciné 2,84 % de la population cible, 47,94 % au mois de mars), 27,7% en avril, (27,7%), 8,02% en mai et 7,93 % depuis le début du mois de juin. C’est en mars qu’il y a eu le plus grand nombre de personnes vaccinées. Ce, contrairement au deux derniers mois, mai et juin, où les vaccins ont cherché désespérément preneurs.
Ce taux de 14 % montre que les populations sont encore très réticentes par rapport à la prise de doses. Or, au moment où nos populations se relâchent, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) alerte sur l’évolution préoccupante de la pandémie de Covid-19 dans une dizaine de pays parmi lesquels huit ont connu une hausse de plus de 30 % du nombre de nouveaux cas en 15 jours. Une évolution qui a fait dire à la directrice de l’Oms pour l’Afrique que la menace d’une troisième vague est réelle et grandissante.
Selon Dr Matshidiso Moeti, la priorité est claire. « Il est aujourd’hui essentiel de rapidement vacciner les Africains les plus exposés au risque de tomber gravement malade ». Alors que certains pays ont déjà vacciné leurs groupes à haut risque et sont même en mesure d’envisager de vacciner leurs enfants, « les pays africains ne peuvent pas administrer leurs deuxièmes doses à leurs groupes vulnérables. En effet, seuls 2 % des Africains ont reçu une dose de vaccin et moins de 0,6% a reçu la deuxième dose ».
Une situation que déplore Dr Moeti qui demande aux pays avancés de « rendre des doses disponibles et à faire en sorte que les Africains vulnérables n’aient pas besoin de soins intensifs ». Sur les 23 pays africains qui ont participé à l’enquête de l’Oms, la plupart ont moins d’un lit de réanimation pour 100 000 habitants contre une norme minimale de 25 lits par 100 000 habitants. Un fossé énorme. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé invite les dirigeants africains à améliorer les capacités de soins intensifs. Ce, pour éviter des débordements des hôpitaux et des cliniques dans ces pays qui « risquent d’avoir un coût très élevé en vies humaines et en manque à gagner sur le plan économique ». Selon la Banque mondiale, chaque mois de retard dans l’approvisionnement en vaccins pourrait coûter 14 milliards de dollars de PIB. Par conséquent, il devient urgent d’installer des unités de production de vaccins en Afrique pour couvrir les besoins du continent. Pour rappel, l’Afrique compte pour le moment 2,9 % des cas decodiv-19 dans le monde, et 3,7% des décès, selon les dernières estimations.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
GOUVERNER, CE N’EST PAS HUMILIER, MONSIEUR LE PRÉSIDENT
Pendant que les chefs de la Police et de la Gendarmerie se font humilier, les nervis, eux, ont le vent en poupe. Désormais, ce sont les chouchous du président qui les regarde avec délectation violenter des manifestants
Le général de corps d’armée Jean-Baptiste Tine n’est donc plus le Haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire. Il a été limogé « avec effet immédiat » jeudi dernier et remplacé le même jour sans même avoir eu l’occasion de faire ses adieux à ses hommes. Et sans même avoir pu procéder à une passation de service en bonne et due forme avec son remplaçant. Autant donc dire que le brave — et compétent qu’on qu’aient pu dire à son propos les thuriféraires du président de la République ces derniers jours — a été viré sans ménagement comme on le ferait de son domestique. Le brave homme devait pourtant partir à la retraite fin août prochain, c’est-à-dire dans trois mois à peine. Y avait-il donc urgence, le pays brûlait-il au point qu’on ait éprouvé le besoin de lui couper la tête ici et maintenant ? Personnellement, je ne le crois et je ne suis sans doute pas le seul.
Seulement voilà : le président Macky Sal avait décidé d’humilier cet homme qui l’a pourtant servi loyalement et dont, c’est vrai, il a eu à faire un général alors que tant de colonels lanternent, font le pied de grue et rêvent d’arborer les étoiles. Oh certes, tout le monde savait que depuis les manifestations de mars dernier, le président de la République avait décidé de sanctionner les patrons de la police et de la gendarmerie, coupables, selon lui, d’avoir mal géré la situation. Ils voulaient sans doute que ces deux corps d’élite tirent dans le tas ? Car, à notre humble avis, les généraux Ousmane Sy et Jean-Baptiste Tine ont plutôt bien géré la situation. Certes, il y a eu d’inestimables dégâts matériels, des saccages, des pillages mais cela ne valait-il pas mieux que de compter les morts par dizaines ? Les patrons de la police et de la gendarmerie, donc, étaient sur sièges éjectables et Macky Sall a appuyé sur le bouton pour les faire passer à la trappe.
C’est légal, il est le président de la République, la Constitution lui donne le pouvoir de nommer aux emplois civils et militaires sans compter qu’il est le chef suprême des armées ! Il peut donc promouvoir général qui il veut, nommer à la tête de la grande muette, de la Maréchaussée ou de la Garde qui il veut, et limoger qui il veut. Cela, ça ne se discute pas. Seulement voilà, en toute chose, il faut faire preuve d’élégance, de courtoisie, d’esprit chevaleresque car même quand on congédie son boy ou sa domestique, on doit y mettre les formes à plus forte raison quand on décide de remercier celui qui, quand même, commande sa police ou sa gendarmerie ! En procédant de la manière dont il l’a fait avec le général Jean-Baptiste Tine, le chef de l’Etat a humilié inutilement un officier général de nos valeureuses forces de sécurité et de défense. Ce qui est un très mauvais signal envoyé aux milliers d’hommes sous les drapeaux et qui, au péril de leur vie, défendent nuit et jour, par tout temps et souvent sans grands moyens, l’intégrité du territoire national ou la sécurité des personnes et des biens. Des hommes et des femmes astreints à l’obligation de réserve, n’ayant donc pas le droit d’exprimer leurs opinions et qui, en hommes de devoir, acceptent leur sort stoïquement, sans réprobation ni murmures. Et qui, donc, ne serait-ce que pour cela, méritent d’être traités avec considération et respect et non de la manière dont le président de la République l’a fait au patron du corps d’élite de la Gendarmerie nationale ! On reproche aux généraux Ousmane Sy et Tine d’avoir mal géré les événements de mars dernier ?
A ce que l’on sache, côté violences, les manifestations des Gilets jaunes, en France, ont produit plus de dégâts — même s’il n’y a pas eu de morts comme chez nous — notamment sur les Champs Elysées qui ont été complètement saccagés. Et pourtant, à ce qu’on sache, le président Macron n’a limogé si son chef de la Police, ni son chef de la Gendarmerie après ces événements. Et il y a quelques jours, le monde entier a vu le même président se faire gifler par un jeune homme. Il n’en a pas pour autant fait sauter séance tenante les patrons de ces deux corps d’élite des forces de sécurité de son pays ! Pour dire qu’en toute chose, il faut, encore une fois, de la mesure et de l’élégance. Du sang-froid aussi.
Hélas, sous le magistère du président Macky Sall, ce n’est pas la première fois qu’un serviteur de l’Etat qui se donne corps et âme pour accomplir sa mission est limogé de façon humiliante. Procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, le magistrat Alioune Ndao, a ainsi été relevé de ses fonctions en pleine audience ! On aurait pourtant pu attendre la fin de cette dernière ou même du procès Karim Wade pour le faire. Il est vrai que le brave homme avait pris trop à cœur sa mission de traquer tous les ripoux de l’ancien régime au point de vouloir jeter en prison tous les 25 « enrichis illicites » qui figuraient sur sa liste. Il ne savait pas, le naïf, que l’emprisonnement d’une seule personne parmi toute cette liste intéressait vraiment le président de la République… Son sort a été scellé quand il a voulu jeter en prison Abdoulaye Baldé qui est aujourd’hui un membre éminent de la majorité présidentielle !
Le temps béni des milices et des boîtes à propagande !
A propos des manifestations de mars, il nous revient qu’à leur lendemain, on disait dans l’entourage du président de la République qu’il allait couper des têtes non seulement dans les forces de sécurité, mais aussi dans son gouvernement ! On disait en effet qu’il gardait un chien de sa chienne à certains de ses collaborateurs coupables de l’avoir abandonné au plus fort des violences, voire des émeutes, des « Sonkistes ». Et là, on allait voir ce qu’on allait voir, promettait-on. Et puis, les élections locales approchant, notre coupeur de têtes a remisé son sabre dans son fourreau : il ne fallait surtout pas limoger de ministres ou des directeurs généreux de sociétés au risque d’alimenter une fronde qui soit irait grossier les rangs de l’opposition soit, à tout le moins, procéderait à des votes sanctions. Le président a donc jugé plus prudent d’attendre des temps meilleurs pour décapiter des politiciens. Les patrons de la Gendarmerie et de la Police, eux, n’ayant pas de bataillons de militants pouvant sanctionner électoralement, ou brûler des pneus voire des drapeaux, ont été limogés. Tant pis pour eux, ils n’avaient qu’à être des militants de l’APR ! Et pendant que les chefs de la Police et de la Gendarmerie se font humilier, les nervis, eux, ont le vent en poupe et tiennent le haut du pavé ! Désormais, c’est eux les chouchous du président de la République qui les regarde avec délectation violenter des manifestants qui n’ont commis que le seul crime d’avoir exprimé leurs opinions. Car, dans ce pays, cela est désormais un crime que de dire au président de la République qu’on n’est pas content de la politique qu’il mène…
Aux premières heures de l’indépendance de ce pays, et même un peu avant, ont avait connu les « Comités d’action », des milices tristement célèbres et sanguinaires parmi lesquels celui dont l’Histoire retiendra le nom était le fameux et terrifiant « Eleubo ». En fait, les « Tontons macoutes » n’étaient qu’un surnom donné par l’opposant Wade à ces nervis de l’Union progressiste sénégalaise (UPS) devenue Parti socialiste (Ps). La France, elle, avait vécu sous le règne de terreur du Service d’Action civique ou SAC, le redoutable service d’ordre du général De Gaulle. Lequel partage avec notre bon président de la République Macky Sall non seulement le même amour pour les milices privées mais aussi celui de la propagande audiovisuelle puisque le général avait son ORTF qui n’avait rien envier à Radio Moscou côté censure et Macky Sall a sa RTS, un machin anachronique dont il vient de chanter les louanges au Fouta et sur lequel il déverse de l’argent public comme s’il en pleuvait ! Résumons : l’humiliation de généraux républicains, la prolifération d’une milice gouvernementale, l’affaiblissement des forces de défense et de sécurité, l’existence d’une boite audiovisuelle de propagande digne de l’ORTF gaulliste : Décidément, nous avons un président moderne ! Et dire qu’il est né après l’Indépendance…
Des précédents illustres
En cette matière aussi, le président de la République copie son prédécesseur Wade jusqu’à la caricature. En effet, en arrivant au pouvoir, le président Abdoulaye Wade avait limogé sans ménagement le chef d’état-major général des Armées (Cemga) qu’il avait trouvé en place. Il s’agit du général Mamadou Seck « Faidherbe », héros de la guerre de Bissau entre autres, celui-là-même qui a fait son entrée au prestigieux « Hall of Fame » de l’école de guerre américaine de Carlisle Barracks, en Pennsylvanie. Comme Jean-Baptiste Tine, il ne restait au Général Seck que deux ou trois mois pour prendre sa retraite. Il n’avait même pas eu droit à un adieu aux Armées… Quelques années plus tard, Wade s’était énervé contre le gouverneur militaire du Palais, un colonel de gendarmerie, coupable à ses yeux de n’avoir pas pu lui éviter de se retrouver coincé dans un embouteillage alors qu’il était parti effectuer une visite en Banlieue ! Wade l’avait limogé le même jour. Devinez quoi, ce colonel gouverneur du palais limogé avec pertes et fracas par son prédécesseur ? Eh bien Macky Sall, devenu président à son tour, l’avait promu Général avant d’en faire…le patron de la gendarmerie !
Par Bassirou DIENG
LES NERVIS, CES VOYOUS DEVENUS «MAITRES» DU PAYS
Bastonner les adversaires de leur recruteur, leur faire passer de sales quarts d’heure mais également perturber la quiétude des populations. Tels sont les passe-temps favoris des gros bras ou nervis au Sénégal.
Bastonner les adversaires de leur recruteur, leur faire passer de sales quarts d’heure mais également perturber la quiétude des populations. Tels sont les passe-temps favoris des gros bras ou nervis au Sénégal.
Depuis quelques jours, ces gros bras, encore appelés nervis, font encore parler d’eux. Et c’est au cours de la tournée « économique » du président de la République dans le Nord, le département de Matam plus précisément, qu’ils ont braqué les projecteurs sur eux avec des actes pas du tout catholiques. Mais, force est de reconnaître que ces agissements violents de nervis ne datent pas d’aujourd’hui. Des présidents Abdou Diouf à Macky Sall en passant par Me Abdoulaye Wade, ces gros bras ont dicté et continuent de dicter leurs lois. Du temps du régime socialiste, ils étaient surnommés « Tontons Macoutes ». Lorsque Me Abdoulaye Wade était le chef de l’opposition, on les appelait les « Calots bleus ». Depuis 2012, ils ont changé de nom pour devenir les « Marrons du feu ». Quelle que soit leur appellation, les nervis ont accompagné les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays. Une pratique qui donne l’impression qu’il y a deux catégories de forces de sécurité au Sénégal : celle des forces légales comme la Police et la Gendarmerie, et une autre constituée des milices au service des partis politiques ou des guides religieux.
Des « Tontons Macoutes » aux « Calots Bleus »
Habillés en vert, les « Tontons Macoutes » ont terrorisé les adversaires du régime du président Abdou Diouf de dormir durant tout son règne. Ils traquaient les opposants et les adversaires du deuxième président du Sénégal, accusés de vouloir mettre le pays sens dessus dessous afin de permettre à leur champion de gouverner en toute quiétude. Face aux dangers qui guettaient l’opposant Abdoulaye Wade, d’autres « gros bras » se sont alors portés volontaires pour constituer le service d’ordre de l’opposant Abdoulaye Wade. Ils étaient prêts à « tout » pour leur « chef ». Ils constituaient une organisation paramilitaire illégale utilisant la force pour parvenir à ses fins. Autrement dit, c’était une milice au service du Pape du Sopi. Bras armés du secrétaire général national, les « Calots bleus » exécutaient les désirs les plus zélés de leur leader. Des tâches parfois moralement inacceptables pour des personnes douées de bon sens qu’ils ont continué à accomplir pour leur leader, même lorsqu’il s’est retrouvé à la tête de l’Etat. Ainsi, au cours des 12 années de règne de Wade, nombreux ont été les calots ou anciens « calots bleus» impliqués dans des affaires louches, des scandales, voire des agressions et autres crimes. D’ailleurs, ils été cités dans l’agression de Talla Sylla à coups de marteau, dans la nuit du 5 au 6 octobre 2003 à côté du restaurant « Le régal ». Lamine Faye, neveu du président Wade et membre de sa garde rapprochée, avait été même auditionné, lui et son collègue Baye Moussé Ba alias « Bro », par le doyen des juges d’instruction sur l’agression contre le leader du «Jëf-Jël».
Et pourtant, à cette période, tous deux avaient fini d’être intégrés dans la police nationale avec le grade d’officiers. Le troisième « calot bleu » impliqué dans cette affaire, à savoir Ismaïla Mbaye, a été rappelé à Dieu à la suite d’un accident de la circulation sur la route de Touba, la veille même de son audition. Des années plus tard, dans l’« affaire Barthélemy Dias», le premier nom qui est sorti parmi les assaillants était celui de Baye Moussé Ba alias « Bro ». Le 6 janvier 2012, quelques semaines après les incidents, la gendarmerie nationale avait mis la main sur ce garde du corps du président de la République avant de le déférer au parquet sur instruction du doyen des juges qui avait décerné un mandat contre lui. Quelques mois avant l’« affaire Barthélemy Dias», le 12 juillet 2011, un autre ancien « calot bleu » s’était attaqué à Me El Hadj Diouf « sur ordre de Doudou Wade ». Il s’agit de Famara Senghor, député de la dernière législature. La liste est loin d’être exhaustive, mais on retiendra que, durant tout le magistère du président Abdoulaye Wade, ces gros bras appelés « calots bleus » étaient libres de faire ce que bon leur semblait. Agresser, violenter, intimider, semer la zizanie étaient, entre autres, leurs principales tâches. Hélas, quelle que fût la gravité de leurs délits ou crimes, ils n’ont jamais été derrière les barreaux. Pour cause, ils ont toujours bénéficié de la couverture du chef et, donc, d’une totale impunité.
Les « Marrons du feu » sur les pas des « Calots Bleus »…
Lors de la tournée économique du président Macky Sall, des gros bras armés de bâtons, gourdins, matraques ont imposé une sorte de loi du plus fort à ceux qui ont osé manifester leur opposition au régime en place. Ou, tout simplement, exprimer leurs doléances. Sans sourciller ces « voyous » ont bastonné, giflé et battu à coup de pieds ou de poings toute personne qui a osé manifester publiquement son mécontentement au régime du président Macky Sall. Après avoir pris une pause durant la dernière présidentielle, ces « gros bras » ont repris du service lors des évènements du mois de mars qui ont causé plusieurs victimes au Sénégal. Des vidéos qui circulaient sur les réseaux sociaux les montraient en train de passer à tabac des manifestants. Sous le regard des forces de l’ordre. Chaque jour, on entend parler de ces personnes aux gros muscles qui se distinguent par leurs tenues. Et leur violence.
Les opposants aussi ont leurs «nervis»
Même s’il faut reconnaître que les pouvoirs en place sont plus prompts à recruter des « nervis », force est de constater que tous nos hommes politiques font recours à ces derniers pour assurer leur sécurité mais également attaquer leurs adversaires en cas de besoin. Qu’ils s’appellent Ousmane Sonko, Bougane Gueye Dani ou autres, chacun en ce qui le concerne se déplace avec des dizaines de « gros bras » pour assurer sa sécurité. Nous avons d’ailleurs vu comment les gros bras, qui avaient accompagné Bougane Gueye Dani lors de sa tournée « Tibeu Tank » dans le Nord, s’étaient défoulés sur les populations qui les auraient attaqués à Matam. Durant les événements de mars dernier, des proches du leader de Pastef n’avaient pas eux non plus hésité à s’attaquer et même brûler les maisons ou édifices de certains proches du pouvoir en place. Les exemples sont nombreux… Les nervis constituent comme une grosse plaie dans le système démocratique. Si, pour d’aucuns, ils étaient engagés au départ que pour un service d’ordre du fait que la plupart des opposants n’avaient jamais la possibilité de bénéficier les forces de sécurité républicaines, on a noté depuis le régime du président Abdou Diouf, en passant par ceux de Me Abdoulaye Wade et de Macky Sall, des dérives graves des nervis. Des dérives qui restent impunies parce que souvent ces nervis sont beaucoup plus utilisés par les régimes en place. Dont les responsables devraient pourtant être les premiers à interdire le recours à de telles milices puisqu’ils bénéficient largement de la protection des forces de sécurité.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
CES MILICES QUI MENACENT LA PAIX SOCIALE
L'Etat doit reprendre en main la sécurité du pays et mettre un terme à toutes les milices qui pullulent dans les chapelles politiques et les familles religieuses au lieu d’en faire des mouvements de sécurité privée auxiliaires
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/06/2021
La tournée politico-économique qu’il vient d’effectuer dans le nord de notre pays, notamment dans le Fouta, a été ternie par la violence inouïe exercée par les nervis (tontons Mackytes en référence aux tontons Macoutes de la famille Duvalier de Haïti) qui accompagnaient le président de la République. Finalement, le message présidentiel aura été inaudible à cause de la violence gratuite exercée par des nervis pompeusement appelés les « marrons du feu » sur des populations sans défense.
Le mot « nervi » est d’origine marseillaise et tire son nom de « nerf de bœuf », une matraque ou cravache légèrement flexible, faite d'un ligament de bœuf séché et durci. Les voyous qui, dans les années 1840, s’en servaient pour menacer les passants et leur soutirer leur portefeuille s’appelaient « nervis ». Aujourd’hui, le mot signifie « homme de main » qui agit au nom d'un donneur d’ordre pour menacer, brutaliser ou tuer. Par conséquent, ce sont des individus peu recommandables qui jouent les gros bras pour le compte de celui qui les stipendie. Cela ne veut pas dire que les mastodontes bodybuildés qui s’occupent de la sécurité d’un leader politique ne peuvent et ne doivent pas être assimilés à des nervis. Les colosses qui accompagnaient le Président dans sa tournée ont fait systématiquement usage de violence sur les jeunes militants téméraires du mouvement « Fouta Tampi » qui estimaient que leur hôte n’a pas tenu les promesses d’investissement faites lors du Conseil des ministres décentralisé de mars 2013 à Matam. C’est depuis l’étape de Saint-Louis que les nervis, souvent en uniforme de style militaire, se sont déchainés sur tous ceux qui manifestaient leur colère contre le président. D’ailleurs, la police s’est même mêlée à cette chasse aux opinions divergentes car trois jeunes qui avaient déroulé une banderole sur le fronton d’un 2e étage d’un immeuble et sur laquelle était écrit « non au 3e mandat » ont été appréhendés par des policiers.
Pour le délit d’avoir exprimé leur opinion ! En fait, c’est dans cette ambiance de terreur physique et psychologique que s’est déroulée la tournée présidentielle. Combien de fois n’a-t-on pas vu des scènes des « Tampistes » pourchassés, attrapés, bastonnés aveuglément par les « marrons du feu », cette milice privée stipendiée par Macky Sall et dont le sergent recruteur se trouve être Mame Mbaye Niang ? Le plus paradoxal, c’est qu’au moment où ces jeunes Sénégalais, dont le seul tort est de vouloir dire non là où d’autres disent oui, sont battus et écrabouillés par ces nervis marrons en furie, les gendarmes étaient là inactifs comme s’ils étaient complices ou comme s’ils n’osaient pas s’en prendre à ces voyous qui accompagnaient Macky Sall dans sa tournée. Ces nervis identifiables par leurs tenues ont même pris la place des gendarmes formés à la bonne école de sécurité pour se mettre en première ligne dans la sécurisation du Président Sall. Selon Fatimata Ndiaye, la très médiatique et courageuse dirigeante de « Fouta Tampi », quand les marrons du feu les violentaient, les forces de l’ordre sont restés inertes comme si des injonctions venues de la superstructure leur interdisaient d’appliquer leur mission de protection et de sécurisation des citoyens.
A chaque régime, sa milice
Avant l’élection présidentielle de 2019, en réponse à un communiqué du C25, Mame Mbaye Niang, alors ministre du Tourisme, avait déclaré avoir personnellement procédé à un recrutement de gros bras, « qui ne vont, certes, s’attaquer à personne, mais qui seront très enclins à lapider tous ceux qui éprouveront le malin plaisir de s’en prendre à la Caravane de mon leader Macky Sall. » Ces gros bras dont parlait le ministre apériste constituent la milice appelée les « marrons du feu ». Elle nous renvoie aux heures sombres du Congo avec ses miliciens armés qu’étaient les « Ninjas » et les « Cobras » qui se sont illustrés dans les guérillas urbaines qui ont ensanglanté ce pays, d’août 1993 à février 1994. Ça tombe bien, d’ailleurs, puisque le président de la République est un grand ami du président congolais Denis Sasso Nguesso, qui avait créé une de ces milices pour combattre le président Pascal Lissouba, alors au pouvoir dans ce pays pétrolier d’Afrique centrale. Les « marrons du feu » sont aussi comparables aux jeunes Imbonerakure du Burundi dont l’organisation était assimilée à une milice aux ordres du pouvoir du défunt président Pierre Nkurunziza, depuis sa création en 2010. Ces miliciens sanguinaires étaient spécialisés dans la traque et le harcèlement d'opposants politiques. Les « marrons du feu » de Mame Mbaye Niang n’ont rien à envier à ces miliciensterroristes qui ont installé durablement leur pays dans la crise sécuritaire, la frayeur et la terreur.
Quand Macky était dans l’opposition et qu’il faisait l’objet d’un acharnement du pouvoir de Me Abdoulaye Wade, il était concevable, que, pour se défendre, il formât ses agents de sécurité appelés « Marrons du feu ». Mais aujourd’hui qu’il dirige ce pays, ces agents de sécurité privés transformés en nervis n’ont plus leur raison d’être puisque les policiers et gendarmes formés à bonne école sont les seuls habilités à assurer la sécurité présidentielle. Quand Wade était dans l’opposition, il avait mis sur pied les « calots bleus » connus pour leur agressivité. Sous le magistère du président Abdou Diouf, il y avait les Tonton Macoutes qui semaient la zizanie dans le milieu estudiantin rétif au pouvoir. Il se dit même que dans les années 76-78, les Tontons Macoutes du PS, en référence aux miliciens sanguinaires de la famille Duvalier de Haïti, menaient des opérations violentes sur le terrain universitaire hostile au régime de Senghor. A côté de ces miliciens politiques, il y a les nervis qui assurent la sécurité de certains chefs religieux notamment la Kara Security. Cette milice de Serigne Modou Kara, dont les membres sont appelés des « Soldats de Dieu » a été créée en 1995 parallèlement à son parti politique, le « Mouvement mondial pour l’unicité de Dieu » et est composée de plusieurs centaines de personnes. Elle ne laisse rien au hasard pour s’identifier : tenues neuves, chaussures brodequins, ceintures et autres accessoires vestimentaires clinquants.
Le 25 septembre 2009, les agents de la Kara Security, sous la houlette de Mame Thierno, frère de Kara, avaient investi les locaux du groupe de presse Wal Fadjri, pour tabasser les employés qui s’y trouvaient, saccager le matériel technique et pour caillasser les vitres en toute impunité. A l’origine de ce vandalisme, un article de presse dans lequel un frère du guide critiquait le choix de celui-ci d’apporter son soutien politique au Président Abdoulaye Wade.
L’alerte de Jamra
A la veille de la campagne électorale de 2019, consciente de la dangerosité de la prolifération de ces milices armées privées, l’ONG Jamra avait sorti un communiqué daté du 24 janvier 2019, condamnant la prolifération galopante des milices. L’ONG de Mame Makhtar Guèye alertait en ces termes : « Calots bleus », « Marrons du feu », « Soldats de Dieu »... Quelle solution à la prolifération de ces milices privées, sources potentielles de dérapage et de violences politiques ? Désarmer et dissoudre toutes les milices privées existantes semble la mesure la plus urgente, assortie de l’interdiction de la constitution de toutes formes de polices parallèles, pour ne redonner l’exclusivité de la sécurisation des élections qu’aux dépositaires légaux de l’autorité publique, à savoir : la Police, la Gendarmerie, l’Armée…
La loi n° 78-40 du 6 juillet 1978 interdit formellement l’exercice de toutes activités de police privée. Et soumet à autorisation préalable l’ouverture et l’exploitation de toute entreprise de surveillance, de gardiennage ou d’escorte de biens privés ». Aujourd’hui, l’Etat doit reprendre en main la sécurité du pays et mettre un terme à toutes les milices qui pullulent dans les chapelles politiques et les familles religieuses au lieu d’en faire des mouvements de sécurité privée auxiliaires. L’Etat est le seul détenteur de la violence légitime non privatisable et la sécurité — surtout celle du président de la République — ne saurait être mise entre des mains inexpertes. Il serait même normal que certains leaders qui ont un poids politique déterminé par des élections bénéficient d’une protection de l’Etat. Hélas, en lieu place d’une protection étatique, ces leaders sont quotidiennement harcelés voire agressés par les miliciens du régime en place.
LES POPULATIONS DE MBAWANE SE REVOLTENT CONTRE L’USINE DE FARINE DE POISSON
L’odeur qui se dégage des cheminées de l’usine de farine et farine de poisson de Cayar est fortement préjudiciable à la santé des populations.
L’odeur qui se dégage des cheminées de l’usine de farine et farine de poisson de Cayar est fortement préjudiciable à la santé des populations. C’est le collectif «Mbawane Laa Deuk» qui tire ainsi la sonnette d’alarme lors du point de presse qu’il a animé pour dénoncer une telle situation.
«Une odeur nauséabonde se dégage des cheminées de l’usine de farine et d’huile de poisson de Cayar et se disperse dans l’atmosphère. Et cette situation est fortement préjudiciable à la santé des populations des villages de Mbawane, Keur Abdou Ndoye, Ndiokhob, qui sont les plus impactés par l’usine». Ce cri de cœur a été lancé par le Collectif «Mbawane Laa Deuk» lors d’un point de presse tenu au village de Mbawane.
Membre du collectif, Abdoulaye Guèye assimile à une «forfaiture» l’implantation de l’usine de farine de poisson à Cayar par Barna Sénégal. Il estime que les désagréments liés à l’odeur pestilentielle dégagée par l’usine poussent les populations à exiger la fermeture de l’usine. «Car, c’est impossible de cohabiter avec cette odeur nauséabonde», déclare Monsieur Guèye avant de préciser : «Des sources soutiennent que l’Etat a délivré à l’usine l’agrément d’exploitation à la suite d’enquêtes minutieuses. Mais, ces enquêtes n’ont jamais eu lieu et personne ne peut identifier une seule personne de Mbawane qui a accepté l’implantation de l’usine». Il ajoute que personne dans les 3 villages les plus impactés par l’usine (Mbawane, Keur Abdou Ndoye, Ndiokhob) n’a validé l’audience publique qui avait été organisée, pour approuver l’implantation de l’usine. «Nous sommes foncièrement contre, parce que c’est nous qui subissons les contrecoups de l’exploitation» martèle-t-il. Au lieu de prendre ses responsabilités, souligne-t-il, l’Etat est en train de privilégier l’investissement étranger au détriment de la santé publique.
Pour lui, 50 emplois ne valent rien dans une communauté de 23.000 habitants qui vivaient essentiellement de la pêche. Et aujourd’hui, affirme-t-il, Barna est en train de déstructurer la structure économique locale, avec la perte d’emplois chez les femmes transformatrices de produits halieutiques, les micro-mareyeuses, les mareyeurs, les dockers, les distributeurs de poissons, etc. «C’est dire qu’il y a toute une chaîne de valeur qui est en train de dégringoler. Pas moins de 2000 personnes vivent le calvaire à cause de l’odeur, chaque fois que l’usine fonctionne. Nous continuerons à nous battre pour que cette usine dégage», clame-t-il
UNE IMAGE TOTALEMENT DIFFERENTE DE CELLE PEINTE PAR LES RESPONSABLES DE L’USINE
Cette image peinte par le collectif «Mbawane Laa Deuk» est totalement différente de celle dressée par les responsables de l’usine. Sur le plan économique, le Directeur de Barna Sénégal disait récemment qu’il n’y a aucune concurrence déloyale contre les acteurs locaux de la pêche. Et d’ajouter que les déchets qui sont exploités, étaient jusqu’ici jetés à la plage ou en mer, ce qui a toujours constitué une menace environnementale, à cause surtout de l’odeur pestilentielle.
Au-delà des opportunités économiques en terme de fiscalité pour la collectivité territoriale et d’emplois pour les populations, l’exploitation de l’usine a déjà offert 60 emplois directs avec contrats en bonne et due forme, pour des jeunes de la localité, 300 emplois indirects, pour transformer les déchets de poisson en aliments de volaille et de bétail.
Concernant l’étude d’impact environnemental et social, il avait souligné qu’il y a eu l’étape de la validation des Termes de référence (TDR) sur le site du projet par les services de l’Environnement avec la participation de la DITP, l’étape de la réunion du Comité technique à Thiès le 12 février 2018, réunissant tous les services techniques compétents de l’État y compris les autorités administratives et locales et l’étape de l’audience publique à Kayar le 14 mars 2018, au niveau du service des pêches, dans une salle pleine à craquer, au point de recourir à des chaises installées dans les couloirs. Et c’est à l’issue de ce processus que le projet a été approuvé et le certificat de conformité environnemental a été décerné ensuite par le ministère de l’Environnement.
LES FLICS RETRAITÉS RAPPELLENT À MACKY SALL SES ENGAGEMENTS
En 2015, soit 3 ans après son accession à la présidence de la République, le Chef de l’Etat avait reçu en audience le mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus
A la suite d’une audience en 2015, le Président Macky Sall avait tenu des promesses au mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus. Mais à ce jour, se désole Cheikhna Keita Brigadier chef des gardiens de la paix à la retraite, Président du mouvement, de tous les points, un seul a été réglé. Et sans détour, il a rappelé au Chef de l’Etat ses engagements.
En 2015, soit 3 ans après son accession à la Présidence de la République, le Chef de l’Etat avait reçu en audience le mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus. Selon Cheikhna Keita Brigadier chef des gardiens de la paix à la retraite, Président du mouvement, qui parle au nom de tous les membres issus de tous les départements du Sénégal, il y a eu la rencontre de 2011, à la demande du candidat Macky Sall et par l’entreprise du commissaire Assane Ndoye. De tous les points qui lui avaient été soumis, dit-il, un seul a été réglé. Il s’agit de l’indemnisation des 1 265 policiers arbitrairement radiés par le régime du Président Abdou Diouf en 1987. C’est pourquoi, au nom du mouvement, il a rappelé au Chef de l’Etat ses engagements, liés notamment à l’application de la pension militaire. D’abord il indique qu’en 2002, avec l’ancien statut, les policiers allaient à la retraite à 52 ans, mais les concernés à l’époque ont été maintenus par note circulaire, pour la simple raison que le Président Abdoulaye Wade devait prolonger l’âge de la retraite à 55 ans et 60 ans, suivant les corps.
C’est en 2005 que ladite décision a été prise à cet effet avec le Décret 1259 du 25 décembre 2005 qui fixe l’âge de la retraite à 55 ans. Selon lui, le nouveau statut de 2009 qui a pris effet le 28 mai 2009 et devant porter l’âge de la retraite à 60 ans n’est toujours pas appliqué pour les agents de police qui partent ainsi toujours à la retraite à 55 ans. En ce qui concerne la pension militaire, il souligne qu’il faut aussi que les policiers à la retraite soient intégrés dans le nouveau statut. En effet, l’ancien statut stipule que tous ceux qui appartiennent au corps des gardiens de la paix à la retraite doivent bénéficier de la pension militaire et ce même principe est reconduit dans le nouveau statut. Et pourtant, il note que jusqu’à ce jour, il leur est appliqué la pension civile d’ancienneté, qui n’existe pas dans le code du travail sénégalais qui n’a que le régime civil ou militaire.
Ainsi, la pension militaire n’est appliquée qu’aux gendarmes et militaires qui ne font d’ailleurs pas plus que les policiers. Dans la situation actuelle, il faut 30 ans de service à un policier pour avoir une pension complète et s’il y a moins d’un jour, il perd cet avantage. Et normalement, il devrait l’avoir à 25 ans, les années de plus devant être calculées au double, comme des années de campagne, ce qui n’est pas actuellement le cas, selon Cheikhna Keita. C’est pourquoi il renseigne qu’après 35 ans de service effectué, un policier peut se retrouver avec une pension de 109 000 Fcfa, tout le contraire d’un caporal ou d’un caporal chef de l’armée qui se retrouve avec beaucoup plus, même avec 15 ans de service. Pour lui, la charge de police qui est la prime de risque des policiers en activité doit être versée à la manière des enseignants qui ont l’indemnité d’enseignement, d’autant plus que le policier fait quotidiennement face à des risques énormes.
C’est fort de tout cela, qu’il déclare : « Que le Président Macky Sall n’oublie pas qu’il nous avait sollicités, que nous l’avions rencontré et il avait demandé qu’on le soutienne. Nous avons battu campagne par nos propres moyens, en prenant même des risques, notamment dans la région sud ». Mais, dit-il, force est de reconnaître qu’on est dans l’oubli et pire encore, des opposants d’alors, qui l’ont combattu en 2012, sont aujourd’hui au pinacle. Selon lui, après l’audience du 22 mars, la confiance était rétablie dans les rangs, d’autant plus que le ministre de l’Intérieur d’alors, Abdoulaye Diallo, est fils de policier, son père étant garde républicain. « Mais c’est lui qui nous a fait la guerre en premier lieu et il a fallu récemment écrire une autre correspondance au président de la République, pour que la décision de mise en place d’une commission autour de toutes ces questions ait été prise », affirme Cheikhna Keita. Mais se désole-t-il, elle a été faite sans la présence des policiers retraités, les principaux concernés, et qui ne savent même pas ce qui a été dit là-bas. « Nous avons été loyaux et c’est ainsi que nous avons attendu de 2021 à 2015, pour être reçus. En 2019, même si le mouvement est apolitique, nous avons été politiques à ses côtés pour l’accompagner. Nous lui demandons donc de respecter tous ses engagements et de faire en sorte que nous soyons rétablis dans nos droits », conclut-il.
SONKO ET COMPAGNIE VEULENT RÉCUPERER LE MOUVEMENT DU 23 JUIN
Le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) est convaincu que la direction centrale actuelle du M23 a trahi le pacte social passé avec les forces vives de la nation
Le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) est convaincu que la direction centrale actuelle du M23 a trahi le pacte social passé avec les forces vives de la nation. C’est pourquoi, il dit incarner aujourd’hui l’esprit du 23 juin. Pour autant, d’autres acteurs font toujours la résistance et accusent Ousmane Sonko et Cie de vouloir usurper le mouvement.
Le Mouvement du 23 Juin (M23) s’est émietté. Tout au moins, il n’est plus ce bloc compact né de la résistance contre le projet de loi instaurant le ¼ bloquant et la vice-présidence de la République au Sénégal. Aujourd’hui, les principes incarnés par les différents membres sont interprétés différemment, selon qu’on est du pouvoir ou de l’opposition. A l’approche de la date anniversaire de la contestation du 23 juin 2011, deux camps se disputent la paternité du mouvement. Ainsi, deux manifestations seront organisées demain, mercredi 23 juin 2021 à Dakar. Du côté de la Place de l’Obélisque, des personnes plus ou moins proches du pouvoir comptent y ériger leur camp. En conférence de presse hier, Me El Hadji Diouf, l’un des plus tonitruants membres de ce groupe, a soutenu que le 23 juin doit être fêté. Selon lui, il y a un devoir d’informer afin que la jeune génération puisse savoir ce qui s’est passé ce jour-là. Me Diouf invite ainsi les autorités qui ont toujours pris part aux manifestations du M23 notamment Moustapha Niasse, Cheikh Bamba Dièye, Alioune Tine etc. L’avocat informe par la suite que le Président Macky Sall est l’invité d’honneur de cette manifestation. Réagissant à la manifestation organisée par le M2D le même jour, Me El Hadji Diouf a chargé le leader de Pastef Ousmane Sonko qu’il accuse avec les membres du M2D d’usurpation et de tentative de récupération du M23.
DR CHEIKH TIDIANE DIEYE : «LE M2D EST AUJOURD’HUI DEPOSITAIRE DE L’ESPRIT DU MOUVEMENT DU 23 JUIN»
Pendant ce temps, le mouvement «Y en a marre », très actif en 2011 lors de ces manifestations anti-Wade, a rejeté l’invitation de ce qui reste du M23, contrôlé par ceux-là même qui ont aujourd‘hui dévoyé l’esprit du 23 juin. Aliou Sané et ses camarades appellent ainsi les Sénégalais au grand rassemblement des forces vives regroupées au sein du M2D, ce mercredi au terrain des Hlm grand Yoff, en face du stade Léopold Sédar Senghor. Quant au coordonnateur du M2D, Dr Cheikh Tidiane Dièye, il affirme que tous les citoyens épris de paix et de justice doivent les rejoindre pour célébrer le vrai esprit du 23 Juin 2021. Convaincu que le M2D est aujourd’hui dépositaire des principes du mouvement, Monsieur Dièye estime que ce sera l’occasion pour rappeler les promesses non tenues du 23 juin 2011. A l’en croire, il s’agira d’exiger la transparence totale du processus électoral, de s’opposer à toute volonté de Macky Sall de rêver à un 3e mandat, de dénoncer la privatisation de la violence légitime de l’Etat par l’Alliance Pour la République (Apr) et Benno Bokk Yaakar à travers le recrutement des nervis, de dénoncer la spoliation et la prédation foncière, de dénoncer la corruption traumatisante et systémique; etc. «Tous les partis de l’opposition, les mouvements citoyens et les associations de la société civile engagés dans les luttes démocratiques et sociales seront à nos côtés», a indiqué Dr Cheikh Tidiane Dièye. Plus radical, le secrétaire national chargé des Elections de Pastef a soutenu que les membres du régime qui se réclament du M23 sont des usurpateurs.
A en croire Aldiouma Sow, les dépositaires de l’esprit du 23 juin sont dans le M2D. Selon lui, la célébration de ce 23 juin est particulièrement remarquable. D’autant que pour la première fois depuis 2012, le M2D se positionne comme le chantre légitime et populaire pour mettre à jour et porter la plateforme revendicative des forces vives de la Nation élaborée le 23 juin 2011. D’après Monsieur Sow, il est aujourd’hui évident que la direction centrale du M23 vu son niveau de compromission et de collusion avec l’actuel Président, prétendant à un troisième mandat illégal, ne peut aucunement se targuer d’une représentativité et d’un ancrage sociologique quelconque. Il pense que la direction centrale du M23 a trahi le pacte social passé avec les forces vives du pays il y a 10 ans. «Ce qui reste de dirigeants au M23 a choisi de s’agenouiller devant les relais locaux de l’Etat néocolonial, clientéliste. Ils ont fermées les yeux devant le partage familial de nos ressources publiques orchestré par la dynastie Faye Sall», a martelé Aldiouma Sow.
ALDIOUMA SOW DU PASTEF : «LE M23 FORMEL, BUREAUCRATIQUE N’EST PLUS LEGITIME»
Poursuivant, il soutient que le chef de l’Etat, voyant son projet de bâtir une oligarchie pétrolière à l’angolaise au Sénégal partir en éclat, compte à présent se construire un clan à la Duvalier, armé et drapé des symboles de la République pour mâter la contestation populaire. «Pour toutes ces raisons, nous sommes fondés à dire que le M23 formel, bureaucratique n’est plus légitime pour revendiquer l’héritage héroïque des martyrs du 23 juin 2011. Mieux, il faut à présent le considérer comme un usurpateur. Il faut le conspuer et catégoriquement refuser toute alliance politique avec lui, car il a choisi le camp des oppresseurs», a tonné le secrétaire national chargé des élections du Pastef. Il estime qu’il y a eu ni rupture, ni disruption entre le 8 mars 2021 et le 23 juin 2011. Pour lui, il y a une véritable continuité historique aussi bien dans les formes de la lutte, dans le contenu que dans la perspective sociale qui est l’édification d’une société sénégalaise souveraine, démocratique, sociale et solidaire. C’est pourquoi, conclut-il, aujourd’hui, la direction politique qui assure cette continuité c’est bien évidemment celle du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D).
72% DES MARCHÉS PASSÉS PAR ENTENTE DIRECTE ENTRE JANVIER ET MARS
Le gré à gré est toujours d’actualité au Sénégal selon la DCMP
Le rapport sur la répartition des marchés immatriculés durant le premier trimestre 2021, produit par la Direction centrale des Marchés publics (DCMP), renseigne que 72% des marchés sont passés par entente directe entre janvier et mars. Le ministère de l’Intérieur est en tête du classement.
Visiblement, les marchés de gré à gré font toujours légion au Sénégal. Dans un rapport de la Direction centrale des Marchés publics (DCMP) sur la répartition des marchés immatriculés durant le premier trimestre 2021 parcouru par «L’AS», sur les 696 marchés passés durant cette période, les 43 l’ont été par entente directe. Autrement dit, sur un montant total estimé à 661 605 482 422 milliards de francs CFA pour les marchés, 474 540 983 494 ont été attribués aux sociétés bénéficiaires par entente directe, soit 72%. Avec au moins 14 marchés passés par entente directe, le ministère de l’Intérieur semble remporter la palme. A titre d’exemple, le département ministériel dirigé aujourd’hui par Antoine Félix Diome a attribué un marché de 24 426 000 F CFA à la Sénégalaise de Travaux d’Equipements et de Prestations (STEP) pour la fourniture de nattes en plastique. General Entreprise Fatma & Frères a également bénéficié d’un marché de 254 762 000 F CFA pour la fourniture de tentes démontables.
Toujours par mode entente directe, pour des travaux de remblai de zones inondées dans la région deDakar, la société Global Trading Services (GTS) s’est vu octroyer un marché de 83 898 000 F CFA. Le ministère de l’Intérieur a aussi donné un marché de 77 880 000 F CFA à Azkhar International Suarl, pour les travaux de remblai dans les zones Centre et Nord (régions de Thiès, Diourbel, Kaolack, Fatick, Louga, Saint-Louis, Matam). Et 77 880 000 F CFA à FORCE 5 Sarl pour les travaux de remblai dans les zones Est et Sud du pays (régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda et Ziguinchor). Même s’il arrive largement en tête au premier trimestriel de cette année, le ministériel de l’Intérieur n’est pas le seul à utiliser le gré à gré dans le cadre de la passation des marchés.
D’après la DCMP, l’Université virtuelle du Sénégal a passé par entente directe un marché de 1 967 871 F CFA avec CYBERLIBRIS, pour la maintenance et support technique sur SSO. Le Centre Hospitalier National Universitaire de Fann a également attribué un marché de 20 000 000 F CFA à l’Entreprise Sénégalaise de Représentation (ESR), pour fourniture de deux reprographes Drystar 5503 de marque AGFA destinés à l’IRM et au Scanner du centre d’imagerie médicale. Pour la restauration de son personnel, le Service d’Assistance Médicale d’Urgence (SAMU) National a donné à ETS Adji Fadièye Fall, un marché de 7 732 776 F CFA.
Le ministère des Mines et de la Géologie a aussi attribué un marché de 70 500 000 F CFA à Spatial Dimension Canada, pour la mise à jour du système d’information dénommé «Landfolio».