Il ne fallait pas rater l’évènement musical cette année sous peine de risquer la pérennisation du festival Saint-Louis Jazz. A cet effet, l’association organisatrice a mis les bouchées doubles. Elles ont été 5 personnes à organiser la 29ème édition. Qui a eu le mérite de contribuer à la réouverture de certains commerces.
Ça y est ! Quand on parlera de la 29ème édition du Festival international de Jazz de Saint-Louis on le fera au passé. L’édition s’est refermée hier avec la traditionnelle conférence de presse de clôture. Une occasion pour le président de l’Association Saint-Louis Jazz de faire le bilan provisoire et non chiffré. «L’histoire se répète très bien.
La 29ème édition a été organisée par 5 personnes, (notre interlocuteur), Fara Ndiaye, Benjaloum, Amadou Diop et Mame Birahim Seck, en un mois. Nous sommes allés vers la Bicis qui s’est étonnée qu’on puisse l’organiser avec des délais aussi courts. Les partenaires historique que sont le Luxembourg, les ministères de la Culture, des Transports et l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt) ont aussi contribué», a déclaré Me Ibrahima Diop. Qui a rappelé les motivations pour ne pas reporter une deuxième fois cette 29ème édition. «On s’est dit que si nous pouvons vivre avec le virus, nous pouvons organiser cette 29ème édition. Nous avons eu parfois du mal à loger des artistes tellement les hôtels étaient pleins» s’est-il réjoui. Un «coup de force pour rassembler ces artistes», qu’a salué le Directeur général de la Bicis, principal partenaire du festival.
Bernard Levie a assuré le soutien de la Bicis pour la prochaine édition. «Cet événement dépasse les frontières du Sénégal et Saint-Louis vit un peu grâce à ça. Nous allons continuer à vous accompagner», a-t-il déclaré. Benjaloum, pour prouver la réussite de cette 29ème édition, a expliqué que 800 places étaient prévues pour chaque concert In mais ce chiffre a été largement dépassé. En l’absence de chiffre sur le taux de remplissage des hôtels, le vice-président de l’Association Saint-Louis Jazz avoue qu’il est difficile de parler de réussite, néanmoins il a donné quelques indications. «Des restaurants et cabarets sont restés fermés plus d’une année. Mais lors de ces 3 jours, ils ont ouvert leurs portes. Il y avait du monde», a déclaré Fara Ndiaye.
Le directeur artistique du festival, pour sa part, s’est prononcé sur le choix des artistes qui a été dicté par la crise sanitaire. «Le Sénégal est resté très ferme sur les voyageurs. Il fallait choisir des artistes par rapport à leur provenance», a expliqué Mame Birahim Seck. Qui s’est dit «surpris par la réussite de l’événement». Voulant anticiper sur la 30ème édition du festival, Mame Birahim Seck a annoncé que celle-ci est programmée du 2 au 6 juin 2022. Pour autant, les organisateurs restent suspendus «à l’évolution de la pandémie» pour la tenue de la 30ème édition.
Par Ass Malick NDOYE
UN PRESIDENT NE DEVRAIT PAS DIRE ÇA
C’est trop facile de se réfugier derrière l’envergure présidentielle pour subrepticement s’emparer des institutions municipales contre la volonté des populations. «A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire»
Cette réflexion n’est pas un clin d’œil à Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Ce n’est pas non plus un autre méandre pour en venir au respect du chef de notre coalition. En 2011, quand nous faisions du porte-à-porte pour vendre aux Sénégalais le candidat Macky Sall, les témoignages étaient unanimes : Macky Sall est un homme politique courtois, avec une bonne tenue républicaine. Même si on ne le connaît pas assez, nous voterons quand même pour lui. C’est au nom de cette courtoisie que les Sénégalais se sont mobilisés, pour vous protéger contre le vieux satrape qui nous gouvernait, au sommet de sa puissance et de sa roublardise. Nous n’avions que faire d’un quelconque programme de Yoonou yokkuté.
Le 25 mars 2012, jour de votre brillante et retentissante élection, fut alors pour nous un jour de parousie. Et jusqu’ici, le contrat qui nous lie en tant que citoyen d’abord, vous êtes en train de l’honorer avec brio : transformer le Sénégal en un Etat de droit, et l’installer durablement sur la rampe de l’émergence. Mais - car il y a un mais - politiquement, il s’est creusé un hiatus entre votre vision de la politique et les attentes de la plupart de vos militants, dont certains ont fini par décrocher. Vous avez choisi de ne pas structurer le parti. Vos raisons fondamentales ne sont pas connues de tous. C’est incompréhensible ! Le parti est une infernale machine de guerre électorale. En dehors des consultations électorales, des mobilisations liées à vos déplacements, c’est la léthargie barbante. Une absence totale d’activités et d’animations politiques.
A force de léthargie, notre formation politique est devenue une organisation psychologiquement fragilisée et moralement désarmée. Le militant de L’Apr n’est plus qu’un article déréférencé dans le magasin présidentiel. C’est encore incompréhensible ! Quand bien même la fonction présidentielle ne saurait constituer un obstacle dirimant aux activités politiques et à l’animation de son parti. La nature ayant horreur du vide, «les absences structurent les présences. Les manques sont des agents de l’histoire», pour ainsi paraphraser Patrick Buisson. Des leaders porteurs d’alternatives et d’un avenir plus prometteur, ont fini par émerger dans les différentes localités. Parfois, hélas, ils sont issus des flancs de notre coalition.
Cette contestation vigoureuse à laquelle vous risquez de faire face dans plusieurs localités n’est que la manifestation d’un ressentiment larvé. Dans les communes en proie à la fièvre de l’histoire en marche, l’effervescence monte. Ces candidatures dissidentes ou indépendantes sont en parfaite congruence avec les attentes des militants profondément déboussolés par le clair-obscur d’une formation politique qui les emprisonne dans le tambour de l’incertitude et la peur du lendemain. Que deviendrons-nous après votre départ du pouvoir ?
Bien malin qui peut prédire l’avenir des militants de l’Apr !Le pouvoir qui vous échoit charrie son lot de courtisans, d’obligés, d’opportunistes, de zélotes et de parasites. Alors, des opportunistes qui n’ont jamais eu pour conviction que leurs intérêts instantanés et changeants se sont subrepticement installés à la tête de certaines institutions municipales. Des hommes politiques tellement opportunistes qu’ils ne se déterminent qu’au vu d’un possible retour sur investissement et d’une rapide prise de bénéfices, pour ainsi parler le langage de l’économie et des marchés. Ces grands benêts qui vous ont fait allégeance par opportunisme croient pouvoir duper les populations à la veille de consultation électorale, avec l’argent et l’envergure présidentielle qui leur offrent un parapluie providentiel. Aujourd’hui dans les zones urbaines, hélas beaucoup de politiques ne le savent pas encore, l’assujettissement des populations à l’argent facile crée une popularité toute platonique qui ne bénéficiera jamais que d’une très faible encaisse électorale.
Le comportement désastreux de ces fourbes à la tête de ces municipalités a fini par susciter chez les populations le sentiment d’être utilisées comme du bétail électoral, et provoque ipso facto une révolte inextinguible. La politique au niveau local, c’est aussi une présence permanente dans la commune, une accessibilité, une proximité constante, une collaboration confiante avec les populations, une transparence et une gestion participative aux affaires de la cité. Quand on est entouré de ringards, de bras cassés, de canards boiteux et de délinquants avérés, juste pour se défausser sur ses lamentables fusibles le cas échéant, c’est porter un lourd préjudice aux intérêts supérieurs des populations. Et cela procède d’un cynisme brutal et indécent.
Amputée de sa raison d’être, la politique cesse d’être intelligible, et cessant d’être intelligible, elle cesse également d’être crédible. Aujourd’hui, vous voulez nous embarquer tous, de façon holistique, dans le même bateau du Benno book yaakaar. C’est prendre le risque d’ignorer des cas particuliers qui méritent un traitement particulier, car le Benno n’existe pas oune fonctionne vraiment pas dans la grande plupart des communes. C’est plus qu’incompréhensible, c’est abscons ! Si vous n’êtes pas informé de ce qui passe dans certaines communes, c’est parce que vous êtes entouré d’élites déconnectées et désarrimées des réalités du pays. Elles ont choisi, hélas, de vous escamoter la vérité. Dans votre volonté surréaliste d’étouffer toute candidature dissidente, on découvre la tragique solitude d’un chef d’exception desservi par une brigade de médiocres, aussi peu combative qu’inventive. Ce serait une erreur à nulle autre pareille que d’utiliser la stature présidentielle pour imposer des candidatures rejetées par les populations. Ce serait un contre-emploi déroutant. Ce serait tout simplement nous consigner dans l’immaturité et l’insignifiance. Ce n’est pas le rôle du Président, qui est de rassembler et de maintenir la paix civile, non de dresser les Sénégalais les uns contre les autres. C’est trop facile de se réfugier derrière l’envergure présidentielle pour subrepticement s’emparer des institutions municipales contre la volonté des populations. «A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire», disait Corneille. Ces manœuvres nous semblent grosses de dangers potentiels. Cela devrait conduire à des révoltes aussi impondérables qu’inéluctables. Dans certaines circonstances, la désobéissance est un devoir sacré. Comment peut-on accorder à des maires délinquants, démasqués par les populations, des sauf-conduits perpétuellement renouvelables ?
Ils seront inéluctablement rembarrés par les populations furieuses de leur gabegie. Le dialogue n’est pas de la faiblesse. Il doit passer avant l’exercice de l’autorité. La fermeté n’est pas la rigidité. «Il n’y a plus de démocratie là où plus rien de ce qui monte de la population n’est écouté», écrivaient si pertinemment quinze personnalités françaises dans une tribune publiée le 29 janvier 2020 par plusieurs journaux français.
Ass Malick Ndoye est responsable Apr Gueule Tapée, Fass, Colobane
CAF LA SUPER LIGUE AFRICAINE EN DISCUSSIONS
Depuis novembre 2019, le président de la Fifa, Gianni Infantino, milite pour la création d’une Super Ligue africaine regroupant par exemple les 20 meilleurs clubs du continent.
Depuis novembre 2019, le président de la Fifa, Gianni Infantino, milite pour la création d’une Super Ligue africaine regroupant par exemple les 20 meilleurs clubs du continent. Elu président de la Caf en mars et proche du boss du football mondial, Patrice Motsepe a confirmé que ce projet se trouve plus que jamais à l’étude.
«Le Comité exécutif (de la Caf) entend aussi se pencher sur la création de nouvelles compétitions qui permettraient à la Caf, au même titre que ses associations membres et parties prenantes, de générer des revenus additionnels. Nous sommes en train d’examiner l’opportunité de la création d’une Super Ligue africaine et des discussions à cet égard ont déjà eu lieu», a révélé le Sud-Africain ce dimanche à travers un communiqué. «Nous avons suivi la tentative de certains grands clubs européens de mettre en place une telle compétition et tâcherons de tirer les enseignements de leur échec.»
«Comme c’est mentionné plus haut, toutes les questions en lien avec les droits de diffusion de la Caf sont extrêmement importantes puisqu’elles constituent une source de financement majeure de la confédération, de ses associations membres et de ses parties prenantes», a souligné le dirigeant. Le feuilleton ne fait que commencer…
VICTOIRE CAPITALE !
L’Ascc Ville de Dakar a remporté la finale de la Coupe du Maire ce samedi, au stadium Marius Ndiaye, après sa victoire (64-57) sur le Dakar Université Club (Duc).
Le duel des invaincus a finalement tourné à l’avantage de l’ASC Ville de Dakar face au Dakar Université Club (64-57), ce samedi soir au stadium Marius Ndiaye, lors de la finale de la Coupe du Maire de Dakar.
L’Ascc Ville de Dakar a remporté la finale de la Coupe du Maire ce samedi, au stadium Marius Ndiaye, après sa victoire (64-57) sur le Dakar Université Club (Duc). Invaincues depuis le début de la saison, les deux formations ont livré une belle bataille. Au final, une d’elles devait enregistrer sa première défaite, les «Etudiantes» du Duc. Dans un match très disputé où les deux équipes ont réussi à prendre les devants à tour de rôle, l’Ascc ville de Dakar aura le dernier mot et poursuit ainsi sa série d’invincibilité
Djefarima Diawara (24 pts), meilleure scoreuse de la finale
Mais cela n’a pas été facile pour Couna Ndao (8 pts) et ses copines. Malgré une entame idéale où elles se sont offert une avance de 8 points (17-9) dans le premier quart-temps (15-17), les Filles de Ousmane Diallo auront du mal à contenir la réaction des «Etudiantes» emmenées par Djefarima Diawara (24 pts), meilleure scoreuse de la finale. A elle seule, l’internationale ivoirienne réussit à remettre les pendules à l’heure et permettre à son équipe de revenir à 1 point (24- 25 à 6.47) dans le second quarttemps, avant de passer devant (26-25) quelques secondes plus tard. Avec une très bonne défense et une présence aux rebonds, les «Etudiantes» retrouvent leur jeu
Adama Coulibaly porte la Ville de Dakar
Malheureusement, avec deux pertes de balle dans les ultimes secondes du second quart - temps, le Duc donne l’opportunité à la Ville de Dakar d’égaliser à la pause (34-34). Surtout qu’en face, il y avait une autre internationale malienne, Adama Coulibaly (14 pts). A l’inverse, la capitaine du Duc, Kadidiatou Maïga (10 pts), également internationale malienne, a eu du mal à trouver ses marques dans cette finale. Les deux derniers quartstemps seront identiques aux premiers. Un chassé-croisé où les Filles du coach El Hadj Diop ne parviendront pas à creuser l’écart, malgré plusieurs opportunités. Entre pertes et précipitation, le Duc va finalement perdre le fil du match. Menées de 6 points (55-61 à 3.12), puis de 9 points (1.55) dans le dernier quart-temps, elles auront du mal à suivre le rythme. Surtout que dans le rapport offensif au niveau du banc, la Ville de Dakar aura été meilleure (8/20). Sous ce registre d’ailleurs, c’est quasiment toute l’équipe «dakaroise» qui a mis un panier, à l’exception de Elma Malou (9.47) et Khady Faye (3.12). Alors que du côté du Duc, elles sont 6 (Seynabou Faye, Diary Diouf, Fatou Binetou Thiam, Ndèye Awa Kébé, Khady Camara et Nbombé Mbodji) à n’avoir pas mis un seul panier dans le match. Trop insuffisant dans une finale. Au finish, elles finissent par s’incliner de 7 points (54-67) et enregistrent leur première défaite de la saison. Les deux équipes risquent de se retrouver dans les prochains jours pour les finales du championnat ou encore de la Coupe du Sénégal. Pendant ce temps, la Ville de Dakar va fêter sa «victoire Capitale».
C’EST DIT… C’EST DIT… C’EST DIT…
Ousmane Diallo, coach Ville Dakar «Un match où il fallait beaucoup d’apport défensif»
«C’était une belle finale face à une très bonne équipe du Duc qui méritait de gagner. C’est un match où il fallait beaucoup d’apport défensif surtout dans les troisième et quatrième quart-temps. Je félicite donc les joueuses pour cette belle victoire qui est surtout collective. Ce succès est une source de motivation pour la suite de la saison.»
El Hadj Diop, coach Duc «On a manqué de concentration dans nos attaques»
«Nous avons beaucoup travaillé par rapport à la défense. On a manqué de concentration dans nos attaques. Il nous a manqué une meneuse capable de diriger le jeu. C’était la première finale pour beaucoup de joueuses. Elles ont complétement été out. C’était difficile pour nous coaches, de mettre des stratégies. On s’est quand même battus et je pense qu’on perd dignement. On va continuer à travailler et se concentrer par rapport à nos objectifs. C’est une défaite difficile, mais c’est le basket. Il faut savoir perdre et se remobiliser pour la suite de la saison.»
NGOR, OUAKAM ET YOFF BRANDISSENT LE VOTE-SANCTION CONTRE L’APR
Le collectif des trois villages lébous, Ngor, Ouakam et Yoff, a lancé «un mouvement de refus et de résistance contre la spoliation de ses terres».
Très remonté contre «la spoliation de ses terres», le collectif des trois villages, Ngor, Ouakam et Yoff, n’écarte pas un vote sanction contre un éventuel candidat Apr à la mairie de Dakar, si toutefois l’Etat ne lui restitue pas l’assiette foncière de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Yoff.
Le collectif des trois villages lébous, Ngor, Ouakam et Yoff, a lancé «un mouvement de refus et de résistance contre la spoliation de ses terres». Ayant choisi hier pour le faire, ce jour revêt «un symbolisme» chez les Lébous. «En ce jour mémorable coïncidant avec la célébration de «Tuuru Maame Ndiaré», du nom du génie protecteur du village de Yoff, qui se fait en mémoire de la bataille de Djambor en 1748, ce jour-là, la communauté Tank (Ngor, Yoff et Ouakam), aurait perdu toute existence car attaquée par le Damel Cayoor.
N’eût-été l’intervention mystique de Mame Ndiaré, ces villages traditionnelles auraient perdu toute leur culture et civilisation», déclare le porte-parole du collectif, Amadou Camara Diène.
Très remonté contre «la spoliation de ses terres», le collectif des trois, villages Ngor Ouakam et Yoff, n’exclut pas un vote-sanction contre l’éventuel candidat pour la mairie de Dakar, si toutefois l’Etat ne lui restitue pas l’assiette foncière de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Yoff. «On ne va pas choisir un maire Apr. Nous ne sommes pas prêts à élire un maire Apr», a déclaré Aliou Bèye, un des Ndey Ji Rew de Yoff, présent hier lors du point de presse du collectif des trois villages, Ngor, Ouakam et Yoff, dont les membres soutiennent que le Président Macky Sall est «leur seul interlocuteur».
Dénonçant un «bradage qui ne dit pas son nom sur le site de l’aéroport international», les membres dudit collectif soulignent que «force est de reconnaître que cette assiette foncière fait l’objet de tant de convoitises de la part d’affairistes véreux, qui n’ont comme unique préoccupation que de renflouer leurs comptes en banque». «Pendant ce temps», souligne Amadou Camara Diène, le porte-parole, «les populations de Yoff, Ngor et Ouakam ont besoin de cette assiette foncière parce que vivant dans la promiscuité à cause de l’essor démographique». «Devant autant de mépris, les populations de Tanka, Ngor-Ouakam-Yoff, regroupées en collectif, ont senti la nécessité de fédérer leurs forces pour faire face à l’injustice et à l’oppression», indique M. Camara.
Soulignant qu’il «n’est pas engagé par le décret présidentiel affectant aux trois villages, 1000 parcelles à chacun d’eux sur le site du pôle urbain de Daga Kholpa», le collectif de prévenir ceux qui «voudraient effacer les Lébous de la terre de leur ancêtre», que leur entreprise n’aboutira. «Les populations de Ouakam, Ngor et Yoff leur disent «préparez vous à souffrir, nous ferons face». «Nous ne laisserons personne faire la bamboula sur notre dos, de notre vivant», soulignent les membres dudit collectif. «Le collectif pour la défense des intérêts de Ngor, Yoff et Ouakam est debout comme un seul homme», selon M. Camara qui souligne que «ce collectif descendra sur le terrain pour défendre son bien, au prix de sa vie»
Par Madiambal DIAGNE
NOUS AVONS PERDU UNE BATAILLE, MAIS PAS LA GUERRE…
Je poursuivrai inlassablement le combat de la préservation de mes droits par toutes les voies de droit. Si, en dernier ressort, je sortais condamné, j’accepterais stoïquement la peine et je n’attendrais pas d’être appelé pour l’exécuter
Le Tribunal correctionnel de Dakar a rendu, le 17 juin 2021, son verdict dans l’affaire m’opposant au magistrat Souleymane Téliko. Le Tribunal, présidé par le juge Ndary Diop, m’a condamné pour diffamation à une peine d’emprisonnement de trois mois ferme, au paiement de la somme de 600 mille francs d’amende et à 5 millions de francs de dommages et intérêts.
Les faits et mes preuves
Au cours de l’émission «Grand Jury» de la Radio futurs médias (Rfm) du 28 mars 2021, j’avais indiqué que le magistrat Téliko, président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), avait été épinglé pour avoir perçu indûment des frais de mission au Tchad, dans le cadre de l’instruction de l’affaire Hissein Habré. Cette allégation l’avait courroucé et il avait esté en justice contre ma personne. Pour ma défense, j’ai versé comme preuve un rapport narratif et financier établi par l’administrateur des Chambres africaines extraordinaires, institution judiciaire créée par l’Union africaine en vue de juger l’ancien Président du Tchad. Le rapport, élaboré en juin 2015 par le magistrat Ciré Aly Ba, actuel Premier président de la Cour d’appel de Dakar, a établi indubitablement que le juge Téliko a reçu la somme de 8 millions 925 mille francs Cfa pour des «perdiem» sur 51 jours de mission au Tchad.
Les sommes perçues étaient indues d’autant que lors de leurs différentes missions au Tchad, les magistrats des Chambres africaines extraordinaires avaient été pris en charge par l’Etat tchadien. Il s’avéra que le gouvernement du Tchad avait dénoncé que les magistrats avaient touché des perdiem, bien qu’ils aient été pris en charge durant toutes leurs missions par l’Etat du Tchad qui avait par ailleurs participé, avec l’Union africaine, l’Union européenne ainsi que le Sénégal à abonder le budget nécessaire pour l’organisation du procès. Ainsi, avait-il été exigé des magistrats de rembourser la moitié des perdiem reçus. On a pu donc lire sur les différentes rubriques du fameux rapport que Souleymane Téliko devait rembourser la somme de 4 millions 462 mille 500 francs Cfa, à raison de 500 mille francs par mois. Une retenue à la source avait été opérée sur ses indemnités versées par les Chambres africaines extraordinaires pour la période allant d’octobre 2014 à février 2015. Mais Souleymane Téliko restait devoir la somme de 1 million 712 mille 500 francs Cfa.
Mieux, une correspondance, adressée à Me Sidiki Kaba, ministre de la Justice du Sénégal, en date du 29 avril 2015, et produite en annexe du même rapport et toujours signée par Ciré Aly Ba, a précisé les modalités du «Remboursement de perdiem à la suite d’une double prise en charge». La lettre souligne en effet que le comité de pilotage en charge du suivi du financement des Chambres africaines extraordinaires a retenu, à l’issue de sa réunion du 11 mars 2015, de tenir le gouvernement du Sénégal informé de la situation engendrée par la fin de mandat de personnels d’instruction qui n’avaient pas encore fini de rembourser les sommes dues. Ciré Aly Ba écrit que «cette situation est consécutive à une double prise en charge des trois premières commissions rogatoires par le budget des Chambres et par l’Etat tchadien, en ce qui concerne l’hébergement. Un remboursement de l’ordre de 50% avait été ordonné en répétition de l’indu (action de in rem verso)».
Ma conviction devant les juges
Les avocats, Me Baboucar Cissé et Me Abdou Dialy Kane, qui assuraient ma défense, ont eu à soulever des vices de forme graves, entachant la régularité de la procédure. Le Tribunal les avait joints au fond. J’ai alors interpellé le président du Tribunal, lui soulignant que j’aurais pu demander la récusation de tous les magistrats membres de l’Ums pour juger cette affaire, car leur neutralité pourrait être sujette à caution, d’autant que la partie demanderesse dirige leur organisation corporatiste. Je ne l’ai pas fait, car cela rendrait certainement impossible la tenue d’un tel procès et que je restais confiant pour plusieurs raisons. Une de ces raisons tenait au fait que j’ai rapporté la preuve absolue de mes affirmations. N’est-ce pas qu’on demande toujours au journaliste d’apporter la preuve de ses écrits ? Aussi, j’ai indiqué garder foi en la justice de mon pays, institution que j’ai toujours défendue et à laquelle je continue de vouer un grand respect. J’ai également ajouté que je ne doute pas que les juges qui connaîtront de cette affaire ne tiendront pas compte de la qualité des parties en cause et auront à juger l’affaire avec sérénité et conformément à leur serment de magistrat et que j’aurai droit à un procès juste et équitable. Je continue de croire que les citoyens de la République sont égaux en droits.
La bagarre devant le prétoire
J’ai indiqué que j’assumais pleinement mes propos, qui m’ont valu d’être cité devant le Tribunal. Pour sa part, Souleymane Téliko s’est offusqué des éléments de preuve rapportés et a trouvé inacceptable que, «dans le cadre d’un complot contre (s)a personne, le ministre de la Justice Me Malick Sall ait remis à un journaliste des documents confidentiels». Il a soutenu que «c’est trahir la justice que de donner des documents pareils à un journaliste pour tenter de salir la réputation d’un magistrat». Je lui ai rétorqué que je n’aurais pas à révéler mes sources, tout en lui soulignant sa légèreté à accuser sans preuve un ministre de la Justice de la sorte, et qu’il devrait mesurer sa responsabilité pour de telles affirmations. Souleymane Téliko a expliqué à la barre que si ses collègues et lui avaient reçu des perdiem et qu’ils étaient amenés à devoir en rembourser une partie, c’est que le gouvernement du Tchad, mécontent du rejet de sa constitution de partie civile dans le procès Hissein Habré, a fait de la dénonciation. Qu’en tout état de cause, il a expliqué que les magistrats avaient été contraints d’être rassemblés par les autorités gouvernementales du Tchad, dans un même hôtel, à savoir l’hôtel Kempinsky de N’Djamena, pour des raisons de sécurité, car les hôtels réservés «n’offraient pas de garanties sécuritaires suffisantes».
Le président Ndary Diop a semblé être si satisfait de cette explication qu’il n’a pu s’empêcher de dire, à haute et intelligible voix, qu’il venait de mieux comprendre cette affaire après les explications de Souleymane Téliko. Dans les traverses du Tribunal, quelques «impertinents» ont pu grommeler. A ce moment, la messe semblait déjà dite pour moi. Néanmoins, je tentais mon va-tout en disant, de manière spectaculaire, que cet aveu de Souleymane Téliko devrait me disculper, car je n’ai pas dit autre chose : les faits allégués de la double prise en charge et du remboursement, ainsi que les preuves formelles n’étant point contestés. On m’interrogea sur la signification du mot «épingler». Le dictionnaire du Français livra séance tenante une dizaine de synonymes. Je persiflais : «Choisissez-en le synonyme que vous voulez !» J’ignorais les injonctions du président du Tribunal, en apostrophant vertement mon vis-à-vis, lui soulignant que si, pour une première mission, ils avaient pu être mis devant le fait accompli, pour les nombreuses autres missions postérieures, ils auraient pu éviter d’accepter les perdiem, d’autant qu’ils savaient qu’ils seraient logés par l’Etat du Tchad à chaque fois. Ou bien qu’ils auraient pu d’eux-mêmes se mettre à restituer les sommes reçues au départ avant d’y être contraints par des retenues sur salaire après une dénonciation. Je m’étonnais qu’il ait fallu attendre des protestations et que la Justice sénégalaise soit accablée, suite à une révélation du journal L’Enquête, sous la plume du journaliste Momar Dieng, dans un article en date du 13 octobre 2014, pour daigner rembourser par moratoires.
Les 13 avocats qui s’étaient constitués pour le magistrat Téliko se ruèrent sur moi, l’injure, l’invective à la bouche. Ils ne voudront plus me laisser parler. J’étais systématiquement interrompu. Les avocats m’encerclèrent devant la barre et certains d’entre eux criaient à tue-tête. Je criais autant qu’eux. Un bien ridicule spectacle ! Mes conseils me mirent en garde de faire gaffe, car manifestement, l’objectif était de me provoquer pour m’amener à commettre un impair et donc être fatalement poursuivi pour troubles à l’audience ou outrage, ou on ne sait quel autre délit encore. Souleymane Téliko se déchaîna et m’accusa d’avoir une mauvaise réputation, pour avoir été poursuivi, du temps où j’étais greffier, de viol et d’escroquerie. L’accusation ne pouvait être ignorée. Je demandais au Tribunal que la déclaration soit dûment consignée dans le plumitif d’audience, car j’entends lui donner une suite judiciaire. Les avocats de la partie civile ont soutenu que les preuves brandies ne sauraient être suffisantes, car j’avais évoqué à l’émission «Grand Jury» un «rapport de l’Union européenne» et que seul un rapport estampillé Union européenne serait la bonne preuve. L’argument a pu faire sourire de nombreuses personnes présentes dans la salle. Moi-même dans un rire, je les ai nargués en disant : «Si j’ai parlé d’Union européenne, c’est peut-être un lapsus linguae, à une émission radio, mais que le fond demeure incontestable et le document est bel et bien un document officiel émanant d’une institution de l’Union africaine.» Peut-être qu’il ne fallait pas parler de «lapsus» ou de langue qui aurait fourché, car c’est ce que beaucoup de personnes ont voulu retenir de ce procès et cela a été présenté, dans certains médias, comme «une reculade de Madiambal».
Les âpres négociations avec Souleymane Téliko avant le verdict
Je dois avouer que j’étais sorti de l’audience, soulagé et assez confiant. N’empêche, j’ai immédiatement saisi le ministre de la Justice pour lui demander, au regard de la loi organique portant Statut des magistrats, de me donner l’autorisation de poursuivre Souleymane Téliko devant la Chambre criminelle de la Cour suprême. J’attends encore sa réponse. De même, j’ai saisi le bâtonnier de l’Ordre des avocats d’une plainte disciplinaire contre Me Bamba Cissé, un des avocats de Souleymane Téliko, qui m’avait copieusement insulté à la barre. J’ai indiqué au Bâtonnier que l’attitude de nombreux avocats à l’endroit de justiciables à qui ils manquent de respect, qu’ils injurient, vilipendent, dénigrent et jettent publiquement en pâture ne saurait être conforme aux bonnes règles professionnelles et déontologiques. Ironie du sort, un des avocats qui me brocardaient devant la barre me trouva au parking du Tribunal, à la fin de l’audience, pour me témoigner de sa sympathie et de son estime.
Mon fils Serigne Saliou Diagne, administrateur du journal Le Quotidien, qui était à mes côtés, a failli vomir d’horreur devant une telle duplicité. Je lui prodiguai, m’inspirant de Richard Kipling : «C’est une leçon de vie. Tu seras un homme mon fils, quand tu arriveras à comprendre le jeu de rôles des personnes sans accepter de te renier.»
A la fin du procès, de nombreuses personnes du monde judiciaire ainsi que des journalistes m’ont approché afin de chercher à faire la médiation pour calmer l’ardeur des deux parties. Je partage avec Souleymane Téliko des amis communs. Je reçus chez moi deux d’entre eux, le vendredi 11 juin 2021 (un ancien magistrat et un Professeur de Sciences juridiques), qui se sont dit très peinés par cette situation. Ils avaient préalablement recueilli l’accord de principe de Souleymane Téliko de trouver une formule pour empêcher le rendu d’un verdict quelconque par le Tribunal. Un rabat du délibéré pourrait en effet être demandé pour formaliser le désistement de la partie civile.
Pour ma part, je devais accepter, dans un accord écrit, de «retirer toute caractérisation qui aurait pu conduire Souleymane Téliko à saisir la justice et qu’il retirait, de son côté, les accusations qu’il avait portées contre ma personne». J’avais accepté le principe d’un règlement amiable, mais je tenais à ce que l’accord précise que les accusations faites par Souleymane Téliko étaient totalement fausses et dénuées de tout fondement. Plusieurs moutures ont pu être échangées pour, disaient les médiateurs, éviter d’humilier qui que ce soit. J’insistais sur la nécessité de clarifier la question des accusations de viol et d’escroquerie d’autant plus que, par un heureux hasard, l’un des médiateurs se trouvait être le chef du personnel au ministère de la Justice du temps où je prenais mes fonctions de greffier et jusqu’à ma démission volontaire de la Fonction publique sénégalaise. Je trouvais que cette personne était un témoin privilégié des conditions dans lesquelles j’avais eu à exercer les fonctions judiciaires et qu’en conséquence, elle peut attester de la fausseté des affirmations de Souleymane Téliko. Notre ami m’affirma qu’il a bien eu à le faire savoir à Souleymane Téliko. Mais le mardi 15 juin 2021, dans la soirée, après que mon avocat Me Baboucar Cissé venait d’envoyer la version que je considérais comme la dernière, la rumeur a circulé que le Tribunal avait fini de délibérer, que le verdict qui sera rendu le jeudi 17 juin 2021 condamnait Madiambal Diagne à une peine de 3 mois de prison et à payer la somme de 10 millions de francs à Souleymane Téliko. J’ai eu à insister auprès de journalistes d’au moins trois organes de presse, qui étaient informés, de ne pas publier l’information. J’expliquais que ce serait une grave violation du secret des délibérations et que cela jetterait le discrédit sur l’institution judiciaire. Je dois dire que certains de mes proches n’étaient pas de cet avis, considérant qu’à la guerre comme à la guerre. De toute façon, à partir de cet instant, Souleymane Téliko et ses conseils n’ont plus donné de suite à la médiation. Le mercredi matin, j’eus une discussion avec Me Baboucar Cissé, lui demandant de ne surtout pas relancer l’autre partie.
Effectivement, la messe était bien dite. Le lendemain, le jeudi 17 juin 2021, le verdict a été rendu. Pour ma part, je poursuivrai inlassablement le combat de la préservation de mes droits devant les institutions judiciaires par toutes les voies de droit. Si, en dernier ressort, je sortais condamné, j’accepterais stoïquement la peine et je n’attendrais pas d’être appelé pour l’exécuter. Que nul n’en ignore ! Il me plaira de saluer le courage de mes conseils Me Baboucar Cissé et Me Abdou Dialy Kane qui avaient tout à perdre en assurant ma défense et n’avaient peut-être à gagner que la satisfaction d’avoir défendu la veuve et l’orphelin pour faire honneur à leur serment d’avocat. Pour l’heure, mes avocats ont interjeté appel le… 18 juin 2021. Comme De Gaulle en 1940, nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre.
CHANS’ART PRONE UNE NOUVELLE VISION
Fervent mouride doublé d’un Baye Fall, Cheikh Amath Ndiaye dit Chans est un artiste autodidacte qui a une grande passion pour l’art plastique depuis des années et des aptitudes en dessin
Fervent mouride doublé d’un Baye Fall, Cheikh Amath Ndiaye dit Chans est un artiste autodidacte qui a une grande passion pour l’art plastique depuis des années et des aptitudes en dessin. Grace à son label Chans’ Art, il met son talent au service de l’humain. Hier, dimanche 20 juin, l’artiste a fait son baptême de feu à travers un vernissage à la Maison de la culture Douta Seck.
Cette exposition portant sur le thème : « Nouvelle vision de l’art plastique au Sénégal » est placée sous le haut patronage de Mamadou Ndione, directeur général du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec). « Etant enfant, j’aimais beaucoup faire des dessins. C’est par la suite que j’ai commencé à avoir le goût de la peinture. C’est ainsi que j’ai décidé de tendre vivants les dessins que je faisais en y ajoutant une touche de peinture pour réaliser des œuvres d’art », a-t-il confié. L
’artiste, à travers ses œuvres, prône une nouvelle vision de l’art plastique au Sénégal en rendant ses tableaux accessibles à toutes les couches de la société. Selon lui, les tableaux ne doivent plus rester dans les musées et autres endroits. «Avec la crise économique en Afrique, il est souvent difficile pour les gens d’acheter un tableau d’art à 100 mille francs à cause de la cherté de l’ouvrage. C’est pourquoi je pense que l’artiste doit rendre accessibles ses œuvres en les vendant à des prix abordables. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vendre moins cher mes œuvres d’art. Je veux voir mes tableaux couvrir des murs délabrés », soutient-il.
Pour finir, Cheikh Amath Ndiaye invite les autorités à suivre l’exemple du directeur général du Cosec Mamadou Dionne en aidant davantage les artistes dans la production d’œuvres d’art.
Par Abdoulaye THIAM
DÉRIVES COMMUNAUTAIRES ET RECONNAISSANCE DES COLLABO
Les recommandations du chef supérieur des Lébous à l’issue de leur journée de communion du 12 juin dernier constituent une dérive communautaire que tous les Sénégalais devraient condamner afin qu’elle ne fasse pas tache d’huile
Le 5 août 2017, Sud Quotidien avait alerté sur les dérives qui menacent «notre commun vouloir de vie commune». Nous avons également indiqué que trois irrédentismes sont à éviter pour ne pas brûler notre cher Sénégal. Il s’agit de l’irrédentisme régional, l’irrédentisme religieux et enfin, l’irrédentisme ethnique. Nous avons d’ailleurs frôlé le chaos avec le premier notamment avec la crise casamançaise déclenchée en 1982 dont les plaies sont encore béantes nonobstant la paix des braves prônée par le Chef de l’Etat et quelques membres du mouvement irrédentiste.
Nous avons publié un autre édito, le 7 juin 2021, allant toujours dans le sens d’alerter sur les discours de haine et autres traitements de certains sujets dans les médias. Sans prétention aucune, nous allons continuer à jouer ce rôle de vigie, de veille, d’avant-gardiste, pour ne pas dire de sentinelle, dévolu aux médias. Voilà pourquoi, nous déplorons une maladresse contenue dans les recommandations du chef supérieur des Lébous à l’issue de leur journée de communion tenue à la Mosquée de la Divinité, en présence des représentants des 121 villages du terroir Lébou, le 12 juin dernier. Dans un communiqué parvenu aux médias, «il est recommandé aux électeurs des différentes localités de la région de Dakar de soutenir les listes conduites par les candidats lébous».
Pis, lit-on sur des sites "pour les élections locales du 23 janvier 2022, les Lébous n’accepteront plus qu’on leur impose des candidats. Ils défendront dans chacun de leurs villages et ’’pencc’’, leurs candidats. Et aujourd’hui, pour la commune de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye est notre candidat. Pour la mairie de la ville de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr est notre candidat." Il s’agit là d’une dérive communautaire d’une rare violence que tous les Sénégalais devraient condamner avec la dernière énergie afin qu’elle ne fasse pas tache d’huile. De tels discours n’ont aucune place dans une République encore moins dans une démocratie. C’est d’ailleurs ce qu’a compris, Abdou Khadre Gaye, membre du comité scientifique qui a bien fait de «recadrer» ces dérives ethniques et égocentriques qui risquent même d’être contreproductives pour Abdoulaye Diouf Sarr et Alioune Ndoye qui ont été portés légitimement à la tête de la mairie de Dakar-Plateau par des Sénégalais et non par une seule communauté. Dakar est un véritable creuset, un melting-pot et elle le restera jusqu’à l’extinction du soleil. Tout comme le Sénégal restera un pays, un et indivisible. Chapeau bas alors à M. Gaye d’avoir rappelé le caractère «arcen-ciel de la population» dakaroise, dont nous devrions être tous fiers.
LE SILENCE COUPABLE DES ACTIVISTES, DE LA SOCIETE CIVILE ET DES POLITIQUES
Autant, il nous plait de relever l’alerte de M. Gaye, sur la dangerosité des propos, autant nous nous étonnons de l’omerta, du silence coupable des activistes, des membres de la société civile et autres hommes politiques, toute obédience confondue. Pour moins que ça, il sont montés au créneau pour occuper les plateaux de télévisions, les ondes des radios et remplir les colonnes des journaux et autres sites friands de «buzz» et du sensationnel. C’était le cas des gravissimes propos tenus par le député et non moins président du Conseil départemental de Ranérou, Aliou Dembourou Sow, dans un cadre privé, avant d’être partagés dans les réseaux sociaux. Nous les avions condamnés (voir Sud Quotidien 13 octobre 2020). Tout comme nous avions condamné les propos tenus par Ahmed Khalifa Niass qui avait soutenu que la «Génération du Concret est dirigée par un caste de toucouleurs sans troupes, ni troupeaux». Imaginons un seul instant si les Sereres venaient à déclarer que ne peut être maire dans le Sine qu’un des leurs.
Si les peuls du Fouladou en faisaient de même à Kolda. Les Socé du Pakao pour Sédhiou, etc. Heureusement que la plupart des Sénégalais ont compris que l’identité ne se compartimente pas. Nous sommes tous à la fois, lébou, sérère, wolof, peul, diola, mandigngue etc. Sinon, ce serait là, une des meilleures façons de remettre en cause le caractère indivisible de notre Nation encore en construction. Notre étonnement devant le silence des activistes, des membres de la société civile et autres hommes politiques est d’autant plus grand que certains, parmi les auteurs de ces propos seraient des récidivistes. Ils se sont récemment encore distingués jusqu’à la désignation ainsi que de la succession de l’imam de la Grande Mosquée de Dakar.
Si on en arrive jusqu’à ethniciser l’imamat, c’est que le Sénégal a atteint l’Everest du danger. Ne nous étonnons donc pas de la remise en cause du leadership maraboutique de plus en plus chahuté. Pourtant Thierno Souleymane Baal, leur avait prévenu dans ses recommandations. «Détrônez tout imâm dont vous voyez la fortune s’accroître et confisquez l’ensemble de ses biens ; combattez-le et expulsez-le s’il s’entête ; veillez bien à ce que l’imâmat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ; l’imâm peut être choisi dans n’importe quelle tribu ; choisissez toujours un homme savant et travailleur ; il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ; fondez-vous toujours sur le critère de l’aptitude», avait dit le Chef de la Révolution dite Torodo de 1776. Quant à Saint Augustin (né le 13 novembre 354, mort le 28 août 430), canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII, il disait : «se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique». Mais Dieu reconnaitra les siens !
LE SENEGAL, UN PAYS DE PARADOXES
En France, les collaborateurs et leurs descendants rasent les murs. D’ailleurs, il a fallu attendre 2015, pour qu’un document recensant le nom de 100 000 personnes qui ont collaboré avec l'occupant nazi soit déclassifié. Selon le site francetvinfo.fr que nous avons visité, «plus de 95 000 d'entre eux ont été jugés et condamnés à des peines de prison plus ou moins lourdes. 791 ont été exécutés». Au Sénégal, certains historiens soutiennent que des Chefs de canton ont eu un rôle similaire en tant que relais du colonisateur au niveau de l’administration territoriale. De 1855 et 1960, ils ont servi les gouverneurs français dans le Fouta Toro, le Djolof, le Walo, le Cayor, le Baol, le CapVert, le Sine, le Saloum, le Bara, le NianiOuli, le Galam, le Bondou, le Damantan, le Bademba, le Bélédougou, le Fouladou, le Guimara, le Pata, le Kamoko etc. D’aucuns auraient commis des atrocités qui dépasseraient l’entendement notamment face à certains de leurs concitoyens qui n’avaient pas ou refusé de payer l’impôt devant être remis au maître blanc. Ces derniers étaient souvent enfarinés et/ou humiliés publiquement devant femmes et enfants dans le but d’intimider d’éventuels récalcitrants. Mais le Sénégal étant un pays des paradoxes, récemment, on a poussé l’outrecuidance jusqu’à honorer les relais du l’ancien oppresseur.
Toutefois, cela ne devrait étonner personne. Le Président de la République avait dans le cadre de la rationalisation des dépenses de l’Etat, enterré le projet de Me Wade, relatif à l’indemnisation des chefs de village. Paradoxalement, pendant que tous les pays luttent contre la récession à cause de la covid-19 et que le Sénégal organise une résilience pour sauver son économie, il opère un virage de 360 degrés pour valider la «révolution» wadienne. Ce qui risque d’être un précédent dangereux dans certains villages où les chefs sont de plus en plus contestés et, manifestement ne jouent plus leur rôle d’antan. Pis, l’indemnité aussi modique soit elle (50.000 F CFA), va davantage aiguiser des appétits devant déboucher sur de mortal kombat dans la succession en cas de vacances de pouvoir. Alors que ce titre de chef de village était devenu tout simplement honorifique.
BOCAR NIANG LAUREAT 2021 DU PRIX JOHN BULLEN
Bocar Niang, diplômé du doctorat en histoire, est lauréat du prix John Bullen pour la meilleure thèse doctorale complétée dans une université canadienne portant sur un sujet historique, remis par la Société historique du Canada
Bocar Niang, diplômé du doctorat en histoire, est lauréat du prix John Bullen pour la meilleure thèse doctorale complétée dans une université canadienne portant sur un sujet historique, remis par la Société historique du Canada. L’ancien Chef de Desk Economie de Sud Quotidien a réalisé son doctorat sous la direction des professeurs Patrick Dramé (Université de Sherbrooke) et Alpha Ousmane Barry (Université Michel de Montaigne Bordeaux III). Sa thèse, intitulée «Les fonctions de la radiodiffusion en situation coloniale et dans la construction de l'État-nation au Sénégal: quête de légitimation, propagandes, outils éducatif et/ou de développement (1939-1976)».
Dr Bocar Niang est lauréat 2021 du Prix John-Bullen, accordé à la meilleure thèse de doctorat complétée dans une université canadienne et portant sur tout domaine de spécialisation en histoire. Dr Niang est professeur en histoire à l’Université Sherbrooke, Dr Niang a effectué sa thèse sous la direction Pr Alpha Ousmane Barry (Université Michel de Montaigne Bordeaux III) et du Pr Pape Dramé professeur titulaire, chercheur et spécialiste en histoire coloniale et de la décolonisation en Afrique au département d’histoire de l’Université Sherbrooke.
L’étude de Bocar Niang sur la diffusion de masse est une réflexion importante sur le rôle dominant de ce média dans la construction de l’autorité de l’État et de l’idéologie officielle de la négritude dans l’histoire du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. Depuis l’introduction de la radio en 1939 par la France, en passant par les indépendances, jusqu’aux années 1970 où se développe le socialisme africain, la radio a été un outil stratégique essentiel dans le développement de la vie politique du pays et dans l’affirmation de l’autorité de la puissance existante. Cependant, comme le démontre l’ancien Journaliste de Sud Quotidien, Chef de Desk Economie, dans le cas du Sénégal, la propagande a une trajectoire particulière et a subi des transformations importantes.
Dans le contexte postcolonial, où l’idéologie officielle privilégie l’oralité et l’usage des langues nationales, le rôle de la radio va au-delà de la propagande, et Niang démontre de manière convaincante que la radio avait plusieurs fonctions dans la formation de l’opinion publique. A travers une étude détaillée des archives sonores de la Radio-Télévision du Sénégal (RTS), des archives de l’Association colonies-sciences à la Bibliothèque Nationale de France, de plusieurs journaux, et à l’aide de nombreux entretiens oraux menés avec d’anciens animateurs de la première radio franco-africaine, Niang offre un nouveau regard sur le rôle joué par les médias dans la politique postcoloniale. Son intervention dans l’histoire de la négritude offre un regard novateur sur le développement de l’idéologie postcoloniale et sur la révolution culturelle de l’Afrique noire. Sa thèse est stimulante et provocatrice à plusieurs égards. Située à l’ère du mouvement Black Lives Matter, cette thèse démontre l’inter-sectionnalité importante de la critique politique, culturelle et intellectuelle dans le rejet et la contestation de l’assimilation culturelle.
Cette thèse clairement écrite apporte une contribution importante à l’historiographie du Sénégal et de l’Afrique française ainsi qu’aux études postcoloniales. Il s’agit d’un modèle de thèse exceptionnel et a donc été considéré comme la thèse de doctorat la plus méritante pour le prix John Bullen en 2020. (USHERBROOkE.CA)
LA CEDEAO DIFFÈRE L'ENTRÉE EN VIGUEUR DE L'ÉCO
Les quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont accordés, samedi, à Accra (Ghana) pour le lancement, en 2027, de leur monnaie commune, dénommée ‘’ECO’’, selon Jean-Claude Kassi Brou
Les quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont accordés, samedi, à Accra (Ghana) pour le lancement, en 2027, de leur monnaie commune, dénommée ‘’ECO’’. Ce qu’a fait savoir le président de la commission, Jean-Claude Kassi Brou.
Initialement annoncée pour juillet 2020, à la surprise générale de la communauté des huit pays de l’Union économique monétaire ouest-africaine (Umoa) par le président Ivoirien Alassane Dramane Ouattara qui, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron, en visite officielle de trois jours en Côte d’Ivoire annonçait que la nouvelle monnaie ECO unique des quinze pays de la Cedeao, est prévue le 1er juillet 2020, cette monnaie ne verra pas le jour de sitôt. Du moins, si l’on se fie à l’annonce du président de la commission de la Cedeao, Jean Claude Kassi Brou, qui s’est ainsi exprimé à l’issue d’un sommet du samedi 19 juin au Ghana. « Les chefs d’Etat des quinze pays membres de la Cédéao ont adopté une feuille de route en vue du lancement d’une monnaie commune en 2027 », a-t-il fait savoir.
Argumentant son propos, il laissera entendre qu’« en raison du choc de la pandémie (de COVID-19), les chefs d’État avaient décidé de suspendre la mise en œuvre du pacte de convergence en 2020-2021 ». Et d’ajouter : « Nous avons une nouvelle feuille de route et un nouveau pacte de convergence qui couvrira la période entre 2022 et 2026, et 2027 sera l’année de lancement de l’Éco ». Le naïra, la monnaie du Nigeria, première économie d’Afrique de l’Ouest, a un taux de change flottant tandis que huit autres pays de la région utilisent le franc CFA, arrimé à l’euro. Pour rappel, le lancement de l’Eco a été repoussé au moins quatre fois depuis 1983. La dernière échéance en date est fixée en 2027, après l’avant dernière de juillet 2020. Sera-t-elle respectée ? Rien n’est encore joué.
UNE APPROCHE GRADUELLE PRECONISEE
Selon nos informations, aucune rupture brutale n’est prévue avec le Trésor français, où se situent les réserves de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Il se susurrait en son temps que le gouverneur de la Bceao, Tiémoko Meyliet Koné était mandaté par « ADO » auprès des gouverneurs des banques centrales des autres zones monétaires de la Cedeao afin de tenter de les convaincre de soutenir ledit projet. L’économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Mor Gassam, le confortait en ces mots : « La rupture avec le système du franc CFA ne sera pas automatique avec le changement de nom. Il estime qu’il s’agit plutôt d’une décision politique ».
ECO, UNE MONNAIE A MILLE QUESTIONS
Un petit pas ou une révolution ? La question mérite d’être posée. L’annonce du remplacement du franc CFA par l’Eco dans huit d’Afrique de l’Ouest laisse ouvertes de nombreuses questions quant à sa portée, sa symbolique ou réelle, pour les économies et pour l’homme de la rue. En revanche, une chose ne change pas notamment l’indexation de la devise sur le cours de l’euro qui apporte une stabilité aux économies des pays de la zone mais les rend également dépendants de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. « Cette réforme Macron-Ouattara est un coup de bluff. Le cadre de la politique monétaire demeure inchangé, elle a juste porté sur les symboles qui fâchent comme le nom », avait déploré Ndongo Samba Sylla, économiste et directeur des programmes à la Fondation Rosa Luxembourg à Dakar. Une source à l’Elysée reconnaissait la montée en bouclier contre cette manipulation des Africains que la question de la parité a été méticuleusement discutée en amont de l’annonce de la réforme et la réponse de nos interlocuteurs africains … était qu’il était souhaitable de maintenir cette parité, essentiellement pour des questions d’attractivité.