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16 septembre 2025
par Charles Faye
GÉOCULTUREL
Capitale jadis des événements culturels et pas que de ça d’ailleurs, Dakar s’est fait distancer par Abidjan, sa concurrente, qui a toujours rêvé de lui damner le pion
Capitale jadis des événements culturels et pas que de ça d’ailleurs, Dakar s’est fait distancer par Abidjan, sa concurrente, qui a toujours rêvé de lui damner le pion, en lui arrachant ses lampions contrastés, faisant sa beauté dans ses chaudes nuits bercées par ses sirènes marines, désormais absorbées par les bétons de front de mer.
Orpheline, prise au piège par un absentéisme totalitaire et assourdissant, la culture a pris le large. Se laissant courtiser par la ville lagune, que feu Félix Houphouët Boigny, premier président de Côte d’Ivoire, a dressée droit au ciel, pour porter ombrage au vieux Ndakaru de son vieil ami et non moins rival, Léopold Sedar Senghor.
Une revanche, s’il en est du progressiste sur le poète, pour qui pourtant, Dakar ne pouvait avoir pour destin, que d’être une ville lumière millésimée, élevée au rang de Paris, Vienne, Rome, New-York.
Pacheco s’était même laissé prendre aux lambris de l’an 2000.
Que s’est-il passé ?
Que nous ayons perdu le Cinéma, nous n’avons même plus de salle de projection, que nous mobilisons des fonds pour des films que nous ne voyons jamais, hormis les séries que de jeunes génies s’évertuent à sortir avec peine de leurs objectifs numériques, que nous ayons fait de la culture, la locomotive manquante du développement, ne dérange pas.
Dans un tel contexte, la culture, prise trivialement pour une activité satanique dans laquelle s’exhibent l’oisiveté et les damnés de l’enfer, ne peut que manquer d’air et prendre le large afin de se mettre à l’abri de contenants sans contenus autres que l’obscurantisme et les frontières hermétiques de communautarismes.
Tant pis ! Abidjan brille ! Ouaga projette ! Dakar se rurbanise.
Heureusement pour nous, il y a les affaires de la cité. Celles de la justice. Notamment cette affaire de trafics de visas filmée à la Dakarwood, à laquelle s’invite sans surprise la politique.
Qui est fou pour laisser passer l’opportunité d’aider Simon à porter à sa croix et donner à Landing un statut de Kilifeu.
Chapeau le Sonko pour la scénarisation d’une prise de position immédiate et sans faille, campant un discours sans gants, clair comme l’eau de roche.
Le leadership culturel passé sous le nez et la barbe de Dakar ne saurait être au profit de coalitions sans âmes quand bien même elles se définiraient en angles triangulaires.
El phénoméno n’a que trop bien vu l’angle politique, pour laisser passer l’occasion d’affirmer un statut de leader et qui sait, celui du seul vrai patron de l’opposition. Si ce n’est de la culture politique, c’est ignorer comme le disait Marcus Garvey qu’un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. Déraciné !
EXIL DE CONDÉ, ÉLECTIONS DANS SIX MOIS : LA JUNTE DIT NIET À OUATTARA ET ADDO
Le CNRD a organisé son premier point de presse ce samedi 18 septembre à Conakry. Il a été essentiellement consacré au bilan de la visite des chefs d’États de la Cédéao vendredi (le président Ghanéen Nana Akufo Addo et son homologue ivoirien Alassane Ouattara). L’organisation ouest africaine a décidé de sanctions ciblées contre les responsables de la junte, exigé une transition courte de six mois, et également la libération « sans conditions » du président renversé Alpha Condé.
Sur ces deux exigences, le Lieutenant Mamady Doumbouya et ses hommes ont signifié une fin de non recevoir à leurs hôtes, si l’on en croit les mots du colonel Amara Camara, porte-parole de la junte qui animait la rencontre avec la presse.
Concernant Alpha Condé, il a rappelé que les présidents ghanéen et ivoirien ont pu le rencontrer vendredi. Quel sera son sort ? « L’ancien président demeurera en Guinée dans un lieu choisi par le CNRD. Toutes les mesures seront prises pour le respect de son intégrité physique et morale. Il est en lieu sûr, je ne pourrais pas vous en dire plus aujourd’hui », conclut-il.
Sur le délai de six mois demandé par la Cédéao pour organiser des élections, « Le colonel Doumbouya » a répondu qu’il était « important que l’organisation écoute les aspirations légitimes du peuple, il a rappelé les concertations nationales en cours » et affirmé que « seul le peuple de Guinée décidera de son destin » indique le colonel Amara Camara.
Enfin sur les sanctions ciblées à l’encontre des membres du CNRD, les échanges là-dessus ont été « très brefs », affirme-t-il. Selon lui, le colonel Doumbouya a répondu : « Nous sommes des soldats. La mission pour nous se passe en Guinée, donc pas besoin de voyager. Et nous n’avons rien sur nos comptes ».
GUINÉE, LA JUNTE S'AFFIRME FACE AUX EXIGENCES DE LA CEDEAO
Les militaires affirmaient leur autorité samedi, presque deux semaines après le putsch, repoussant pour le moment les demandes de libération de l'ex-président Alpha Condé et les exigences d'élections dans les six mois, au nom de la "volonté du peuple"
Depuis vendredi soir, la junte formée lors du putsch du 5 septembre, le "Comité national du rassemblement et du développement" (CNRD), désigne son chef, le colonel Mamady Doumbouya, comme "président de la République et chef de l'Etat".
Le CNRD a détaillé samedi lors de sa toute première conférence de presse la réponse du colonel Doumbouya aux exigences de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) qu'étaient venus lui exposer la veille les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et ivoirien Alassane Ouattara.
"Il a été rappelé par le président de la République à ses hôtes qu'il était important que la Cédéao écoute les aspirations légitimes du peuple de Guinée", a déclaré un porte-parole du CNRD, le colonel Amara Camara, au sujet de l'organisation d'élections dans les six mois, réclamée par l'organisation régionale.
Le colonel Doumbouya a souligné la nécessité de ne pas rééditer les "erreurs du passé", rappelant qu'une concertation nationale pour tracer les grandes lignes de la transition que conduira un futur "gouvernement d'union nationale" avait débuté mardi et que "seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin", a ajouté le colonel Camara.
"Il est aussi clair pour toutes les parties que l'ancien président demeurera en Guinée au lieu du choix du CNRD", a précisé le porte-parole.
Dès vendredi soir, le CNRD affirmait "que l'ancien président de la République, le professeur Alpha Condé, est et demeurera en Guinée", dans un communiqué lu à la télévision publique.
"Nous ne céderons à aucune pression", assurait la junte, expliquant vouloir balayer des "rumeurs" de négociations avec la Cédéao pour une sortie du pays de M. Condé, dont la communauté internationale réclame la libération depuis le putsch.
La visite de la délégation de la Cédéao faisait suite à un sommet extraordinaire de l'organisation jeudi au Ghana, qui en assure la présidence tournante, au terme duquel les dirigeants ouest-africains ont exigé "la tenue, dans un délai de six mois, des élections présidentielle et législatives".
- "Sentinelle de la démocratie" -
Le CNRD a par ailleurs annoncé que la concertation nationale continuerait la semaine prochaine, notamment lundi avec des rencontres avec les acteurs culturels, les associations de presse et celles du secteur informel.
La junte a encore gagné en popularité samedi à l'occasion du retour d'exil de quatre figures de la mobilisation contre un troisième mandat de M. Condé.
L'arrivée à l'aéroport de ces quatre militants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de mouvements politiques et de la société civile qui a mené la contestation contre le troisième mandat a été saluée par des cris de "liberté!liberté!", mais aussi "merci au colonel Doumbouya !".
Dans la transition à venir, "le FNDC sera là comme sentinelle de la démocratie", a assuré l'un d'entre eux, Ibrahima Diallo.
De leur côté, des organisations de défense des droits humains se disant "préoccupées pour le respect des principes démocratiques et de l'Etat de droit" ont appelé le CNRD à "communiquer dans les meilleurs délais une feuille de route de la transition qui tient compte de toutes les propositions issues des concertations".
Dans un communiqué elles "exhortent la junte à inscrire la lutte contre l'impunité des crimes de sang et économiques parmi les priorités du prochain gouvernement de la transition".
Le colonel Doumbouya n'a encore donné aucune indication sur le possible contenu de la transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections.Mais il a affiché sa volonté d'une "refondation" de l'Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.
Comme à l’accoutumée, à chaque veille de Magal, le président de la République effectue une visite à Touba. Cette année, la visite sera marquée par l’inauguration de l’hôpital" de niveau 3 en construction à Touba. Le nouvel établissement hospitalier, lancé en 2016, sera mis en service, ce samedi 18 septembre. Arrivé un peu après 16 heures, l’invité de marque est introduit par le porte-parole du Khalif, Serigne Bass Abdou Khadre.
Avant de couper le ruban, cet après-midi, le chef de l’État sera reçu, dès son arrivée, pour une visite de courtoisie au Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, en prélude de la célébration du Magal de Touba prévu le 26 septembre prochain. C’est après qu’il procédera, avec le patriarche de Darou Minam, à l’inauguration du nouvel hôpital.
L’infrastructure portera le nom du fondateur du mouridisme, Serigne Ahmadou Bamba Mbacké. Le guide religieux a donné des consignes aux fidèles pour l’accueil de son hôte dans la cité sainte. Un accueil sans tambours ni trompettes selon son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre.
Les éventuels perturbateurs sont déjà prévenus.
En compagnie de son invité de marque, le Khalif se rendra, ensuite, sur le site du nouvel hôpital situé sur la route de Darou Mousty, à la sortie de la ville. Ils procéderont à la coupure du ruban et au dévoilement de la plaque. Le Khalif va formuler des prières avant de se retirer. Pour la suite de la cérémonie, le président Sall, en compagnie du porte-parole du Khalif, du maire de Touba, Serigne Abdou Lahat KA, des autorités administratives et politiques et des dignitaires religieux de Touba, fera la visite guidée des lieux avant de s’adresser aux populations de la ville sainte.
Finies les évacuations sanitaires vers Dakar
Le nouvel hôpital de niveau 3, dont les travaux ont démarré en 2016, d’un coût de 40 milliards F CFA est bâti sur dix hectares avec une capacité d’accueil de 300 lits. Doté d’équipements de dernière génération, la nouvelle infrastructure hospitalière devra résoudre le casse-tête des évacuations vers les hôpitaux de Dakar. Plus de 500 ouvriers ont travaillé à son élaboration.
La capitale du mouridisme étrenne son troisième hôpital après celui de Ndamatou et de Matlaboul Fawzeyni.
LA DIC DÉMANTÈLE UN RÉSEAU DE FAUSSAIRES À NORD FOIRE
Les éléments du Groupe de recherche et d’interpellation (Gri) de la Division des investigations criminelles (Dic) ont démantelé un nouveau réseau de trafic de passeports.
Les faussaires avaient élu domicile à Nord-Foire, chez la nommée Ndèye Yandé Seck. Cette dernière, en complicité avec un couple gambien, qu’elle hébergeait, et leur contact basé en Allemagne, parvenait à confectionner de faux passeports européens et américains qui étaient vendus à 6,5 millions de F CFA. De même que des cartes de séjour dans l’espace Schengen qui s’échangeaient à 5 millions de F CFA.
D’après le journal Libération, la Dic a envoyé une demande d’entraide à l’Union européenne et à l’ambassade des États-Unis afin de les aider à identifier les documents saisis. D’autres arrestations sont attendues, toujours la même source.
TROIS AUTRES ANNEES DE GESTION POUR BABACAR NGOM A LA MSAE
Le président de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE-Sénégal), Babarcar Ngom, a été reconduit pour trois ans à la tête de la structure, a appris l’APS des délégués de cette organisation.
Le président de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE-Sénégal), Babarcar Ngom, a été reconduit pour trois ans à la tête de la structure, a appris l’APS des délégués de cette organisation.
L’annonce de la reconduction de Babacar Ngom a été constatée samedi à travers une déclaration signée des délégués, alors que l’assemblée générale de la structure qui devait se tenir le même jour a fait l’objet d’une interdiction sous-préfectorale.
‘’L’Assemblée générale, initialement prévue ce samedi, a été annulée suite à la notification au président de la MSAE de l’arrêté du Sous- préfet de l’arrondissement de Sindia interdisant sa tenue pour menace de trouble à l’ordre public’’, lit-on dans la déclaration rendue publique au cours d’un point de presse.
‘’Nous, délégués des sections à la 6eme Assemblée générale, nous nous félicitons des décisions suivantes prises à l’issue de la rencontre, à savoir la reconduction des membres du bureau exécutif sortant, l’installation des membres du CA issus des renouvellements, des sections départementales (…)’’, rapporte la même source.
Elle signale que parmi les décisions prises dans le cadre d’une rencontre tenue vendredi figurent la reconduction des membres de la commission de contrôle suite à la présentation de leur rapport et l’adoption des statuts, du règlement intérieur et du manuel de procédures de la mutuelle.
Les délégués font également savoir que les 42 Sections départementales de la Mutuelle ont renouvelé leur bureau, élu leurs représentants au Conseil d’Administration et leurs délégués à l’Assemblée générale nationale
par Momar Dieng
LES RÉFLEXES AUTORITAIRES DE RETOUR
En revenant à la règle illégale des interdictions systématiques sous prétexte d’anticiper le « trouble à l’ordre public », le président, par l’entremise de sa préfecture politisée, enfile à nouveau le sombre costume de la répression
Depuis quelques semaines, c’est le retour à la case-départ dans la gestion des « autorisations » liées aux manifestations publiques. Un tour de vis systématique est ainsi appliqué aux demandes citoyennes concernant l’exercice de libertés publiques constitutionnelles. C’était le cas ce week-end avec l’interdiction d’une marche contre la cherté des denrées alimentaires de première nécessité. Ce fut déjà le cas la semaine dernière en banlieue dakaroise. Ici et là, des citoyens ont été arrêtés, brutalisés, privés de libertés pendant des heures, relâchés… Et rebelote sans doute sous peu.
En revenant à la règle illégale des interdictions systématiques sous prétexte d’anticiper le « trouble à l’ordre public », le président de la république, par l’entremise de sa préfecture politisée, réenfile le sombre costume de la répression qui caractérise sa conception autoritariste du pouvoir. Or, il y a quelques mois, ses propres certitudes avaient été dangereusement secouées par une violente insurrection politique. L’une des branches de cette rébellion fut justement de mettre un terme au bâillonnement des libertés minimales dont les citoyens d’une démocratie, même de moyenne qualité, sont en droit de jouir. C’était la réponse à un processus de normalisation stalinienne de principes démocratiques immuables et inviolables sacralisés par la Constitution. Désireux subitement de sauver son pouvoir, Macky Sall abdiqua sans demander son reste.
Six mois après, comme s’il attendait que la bourrasque de mars 2021 perdît de sa puissance, le voilà qui retombe dans ses vieux réflexes impérieux, oubliant que c’est son autoritarisme primesautier qui fut l’une des causes de ces événements sanglants. Les forces de l’ordre sont de retour sur scène, sous les accoutrements préférés de politiciens cyniques : ceux de la répression. Au nom du principe de déclenchement des causes et des effets, il n’est pas certain que cette voie soit la mieux indiquée pour assurer la paix sociale.
«J’AI DÉMISSIONNÉ POUR MONÉTISER MA PASSION DU VOYAGE»
L’ancien ingénieur des télécoms a réussi une reconversion magistrale vers sa passion du voyage. Sans détour, il raconte dans cet entretien le secret d’une réussite qui a remis au goût du jour, «le voyager à l’intérieur du Sénégal»
Ziggy Faye n’a pas la carrure du baroudeur. Ce n’est pas non plus un risque-tout. Sa conception du voyage intègre surtout confort et agrément. A la tête de «Travel with Ziggy», comprenez «Voyager avec Ziggy», l’ancien ingénieur des télécoms a réussi une reconversion magistrale vers sa passion du voyage. Sans détour, il raconte dans cet entretien le secret d’une réussite qui a remis au goût du jour, «le voyager à l’intérieur du Sénégal».
Comment vous est venue l’idée de lancer Travel with Ziggy qui veut dire voyager avec Ziggy ?
J’ai commencé dans le secteur du voyage en 2008. Mais au début, ce n’était qu’une passion parce que je travaillais comme ingénieur des télécoms. J’avais cette passion-là et je me demandais, en tant que Séné-galais, est-ce que je connaissais bien mon pays. Donc j’allais dans les villages faire des immersions. Et je rentrais de ces villages avec plein de photos et des textes où j’expliquais comment ça s’était passé. Je rencontrais les chefs de village qui me racontaient l’histoire de leurs localités, les premiers peuples, etc. Je partageais tout ça sur les réseaux sociaux quand je rentrais à Dakar. Les gens ont commencé à me dire : «Amènes-moi avec toi la prochaine fois.» En 2016, comme je travaillais pour une grande boîte, j’ai pris un congé et je suis parti en Asie. J’ai fait le tour, Kuala Lumpur en Ma¬laisie, Guangzhou en Chine. Quand je suis rentré de ce voyage-là, tout me disait que le travail que j’étais en train de faire dans cette entreprise-là, n’est pas vraiment le travail qui me permettrait d’être épanoui. Donc j’ai décidé tout simplement de démissionner et de réfléchir sur comment monétiser cette passion du voyage que j’ai. D’où ce concept Travel with Ziggy.
C’était difficile, les dé¬buts ?
Quand j’ai démissionné de mon travail, je rentrais d’un voyage où j’avais claqué toutes mes économies. Deuxième¬ment, il y avait ma mère à côté qui me disait : «Pourquoi tu décides de démissionner pour des caprices ? Tu dis que tu as un déclic. On t’a payé des études super chères pour que tu puisses avoir un bon boulot ! Tu es le plus jeune dans l’entreprise, pourquoi tu décides de démissionner pour faire autre chose ?» Donc c’était beaucoup de stress, beaucoup de pressions. Mais il fallait que je me batte, que je prouve à ma mère que ça pouvait être un bon projet. Et que ce projet me permettrait d’être épanoui, de faire ce que j’aime et de vivre pleinement de ça. Après, les problèmes ont été nombreux. On ne travaille pas seul, il y a des prestataires côté transport et côté hébergement d’hôtel. Et souvent, il y a des couacs avec les clients. Mais comme on dit en entreprenariat, des erreurs que tu fais, tu ne peux pas les répéter parce que tu apprends tous les jours. Aujourd’hui, ça fait plus de quatre ans, donc l’expérience est là et il y a plein d’erreurs qu’on faisait avant, on ne les répète plus. Tout se passe super bien pour le moment.
Vous avez commencé par organiser des séjours le week-end, avant de viser plus grand ? Comment ça s’est fait ?
Au départ, ce sont des choses que je faisais tout seul. Après j’ai essayé avec un groupe d’amis. On prenait la voiture du père ou de l’oncle. Et quand il a fallu lancer, il fallait créer le site internet, faire les papiers à la chambre de commerce pour être crédible. C’était étape par étape et c’est devenu ce que c’est devenu aujourd’hui. On arrive à vendre tous nos voyages avant même les deadline et les gens commencent à adopter le concept.
On a l’impression que les Sénégalais viennent tout juste de se rendre compte que le pays a des coins sympas…
C’était ça le combat de base. Parce que moi, j’avais remarqué que pour nous Sénégalais, les seuls voyages qu’on fait, c’est quand on prend nos passeports pour aller à l’aéroport. On ne prenait pas le temps de profiter de ce qu’on a ici. Dès qu’on prenait nos congés, on pensait aller à la Tour Eiffel, aux Usa, sans pren¬dre vraiment le temps de voir les beaux endroits qu’on avait ici. Le challenge, c’était ça déjà et de créer cette envie chez le Sénégalais, de découvrir son pays et de dépenser son argent pour découvrir son pays. Et aussi booster tout ce qu’il y a comme économie locale. Et ce combat-là, aujourd’hui, on l’a presque réussi. Les groupes qu’on a dans nos excursions, ce sont souvent des sénégalais qui ont toujours vécu au Sénégal ou qui ont vécu en Europe et qui sont revenus chez eux, ou des Africains qui sont là pour le travail ou les études. Mais la jeunesse commence à comprendre que c’est bien de découvrir.
Et vous avez réussi à faire comprendre aux gens qu’aller aux îles du Saloum ou à Kédougou est aussi intéressant que d’aller ailleurs…
Au départ, ce n’était pas vraiment une stratégie qu’on avait mis en place pour les convaincre. Mais quand on fait les choses de façon naturelle et que ça vient du cœur, ça va rentrer dans le cœur des gens. C’est une passion que je voulais partager avec les gens et je l’ai fait avec le plus de naturel possible. Je partais dans ces coins, je vivais l’expérience et je partageais l’expérience comme je l’avais vécu sur les réseaux sociaux. Et les gens se sont intéressés à ça et ça a créé l’envie chez eux de venir. Ce sont des choses qu’on ne pouvait pas faire il y a 5 ans.
Quelles sont les destinations les plus prisées ?
On aime beaucoup le désert de Lompoul. C’est un endroit où les gens ne partaient pas forcément. Soit par paresse, soit parce qu’ils ne connaissent pas. Mais depuis qu’on a commencé à y aller, on a amené des mil¬liers de personnes et aujourd’hui, les gens y vont même de leur propre initiative. On est aussi beaucoup présent en Côte d’Ivoire à Abidjan parce que culturellement, il y a beaucoup de similitudes avec le Sénégal. Il y a aussi le Cap-Vert qu’on fait chaque année pour le carnaval qui se passe avant le carême.
Sur toutes vos offres, il y a un moment de networking et de partage d’expériences. C’est pour inciter les jeunes à entreprendre ?
C’est très important pour nous. C’est bien beau de voyager, de découvrir mais on s’est dit pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable et permettre à ces jeunes de se connecter de façon professionnelle avec d’autres gens. On rigole toute la journée et on fait des découvertes mais le soir, on se pose et ça va dans des présentations beaucoup plus profondes et ça va parler parcours professionnel et présenter des projets.
Côté financier, est-ce que toutes ces offres ne sont finalement accessibles que pour une certaine élite ?
Ce n’est peut-être pas accessible à tout le monde mais moi personnellement, j’essaie de tout faire pour baisser les coûts. J’arrive à négocier des rabais auprès des établissements hôteliers qui me permettent de proposer un prix beaucoup plus accessible. Après, on aurait souhaité que tout le monde puisse le faire mais on connait le Smic sénégalais. Peut-être que l’Etat aurait pu subventionner les résidents sénégalais comme cela se fait dans d’autres pays comme les Etats-Unis.
Comment vous avez vécu cette période Covid-19 dans vos activités ?
Je suis le genre de personne qui regarde toujours le verre à moitié plein. C’était très dur au départ. On est rentré d’un voyage au Cap-Vert et dès la semaine qui a suivi, les frontières ont été fermées et il y a eu un couvre-feu. Du mois de mars à juillet, on est resté sans activité mais on a profité de ces moments pour se reposer les bonnes questions, refaire le lead et voir ce qu’il y avait à améliorer par rapport aux services qu’on proposait. Et on a préparé la reprise avec beaucoup d’énergie et on s’est retrouvé à faire un chiffre d’affaires plus important que celui qu’on faisait avant Covid. Les gens ont compris aussi qu’il fallait voyager dans le Sénégal puisqu’il n’y a plus possibilité de sortir et que la seule possibilité de changer d’air, enlever le stress était de voyager à l’intérieur du pays.
Vous avez dû emmagasiner de nombreuses anecdotes de vos voyages …
J’aime raconter les choses naturellement et c’est ce qui fait l’originalité. Je ne suis pas le genre à poster que les belles choses. On parle aussi de nos mésaventures, quand on tombe en panne en plein désert. Quand une de nos clientes a eu un accident en conduisant un quad et qu’il fallait l’amener à l’hôpital à 3h du matin. Il y a plein de mésaventures qui arrivent mais c’est aussi ce qui donne du charme à tout ça. Le plus important, c’est que quand des choses de ce genre arrivent, qu’on puisse développer un réflexe qui permet de prendre le dessus et d’anticiper.
Des challenges pour le futur ?
Mes challenges prochains, comme on a des partenaires en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert, à Dubaï, à Las Palmas et Zan¬zibar, c’est d’avoir des représentations partout dans le monde et permettre au Séné¬galais qui a envie de voyager, de ne pas se prendre la tête, de nous contacter et on lui gère tout.
Aucun regret d’avoir lâché les télécoms ?
Du tout, du tout. (Rires). Là je suis un homme épanoui à 300%, j’adore ce que je fais et je souhaite à tout le monde de travailler dans sa passion. S’il y a une chose que j’aurais rectifié dans ma décision, c’est de démissionner alors que je n’avais plus d’économies. Les projets, au départ ça ne donne pas forcément d’argent, alors il faut avoir une certaine assise financière avant de se lancer, sinon ça peut être très dur.
«DONNER LA PAROLE À CEUX QUI SAVENT»
Abdoulaye Sakho, auteur du livre «Regards croisés sur le football sénégalais des indépendances»
«Regards croisés sur le football sénégalais des indépendances» : c’est le titre d’un livre du Professeur Abdoulaye Sakho qui vient de paraître. Cet ouvrage d’une centaine de pages, préfacé par l’ancien ministre de l’Agriculture, le Dr Papa Abdoulaye Seck, est marqué, entre autres, par le récit assaisonné d’anecdotes de Feu Youssoupha Ndiaye sur les Jeux de l’Amitié de 1963. Professeur de Droit, chercheur au Cres, spécialiste du Droit économique, fondateur du Master Droit de la Régulation et du Master Droit du Sport, le Pr Sakho, directeur de l’Institut Edge, «réécrit» son livre avec Le Quotidien.
Qu’est-ce qui a motivé la parution de ce livre ?
Ce sont des discussions dans un groupe WhatsApp qui ont justifié l’écriture de ce livre. On est un groupe d’hommes et de femmes qui avons le bonheur d’avoir partagé les classes et la cour d’un lycée : le mythique Lycée Blaise Diagne de Dakar (Promo-LBD). Dans ce groupe on discute assez souvent de nos souvenirs même si nos priorités demeurent la recherche permanente des moyens de réaliser les objectifs de notre association parmi lesquels, la contribution à l’amélioration des conditions d’études des élèves actuels. C’est à l’occasion d’un de ces échanges que l’idée a germé de faire de nos discussions des écrits pour la génération actuelle. Ce n’est pas que dans le sport d’ailleurs, car il y a aussi des projets sur la poésie, la littérature, la diplomatie. Tout est coordonné par notre ami, ancien directeur du Livre et pilier de notre association, Monsieur Abou Mbow. Au moment où je vous parle, une de nos camarades de promotion, Madame le Professeur Adama Sidibé, a vu ses écrits dans le groupe WhatsApp transformés, avec l’aide de M. Mbow, en un joli livre avec un titre évocateur, «Glissades». Elle aura certainement l’occasion d’en parler publiquement. Ceci dit, pour notre génération, aujourd’hui, avec le recul et l’âge, les passions ont cédé la place à l’analyse. La participation à la vie de la cité est devenue permanente. Le constat a été fait que la société sénégalaise oublie très vite. Nous avons donc, voulu participer à un devoir de mémoire comme le dit si bien le Docteur Papa Abdoulaye Seck, président de notre association, dans sa Préface. En ce sens, on a donné la parole à ceux qui savent pour nous entretenir sur ce qui est très certainement l’une des périodes les plus fastes, certainement la plus faste, du football sénégalais.
Par rapport aux choix, pourquoi les regards de Youssoupha Ndiaye «DU DEDANS» et Oumar Dioum «DU DEHORS» ?
C’est justement pour répondre à cette préoccupation consistant à faire parler ceux qui savent. Mais ceux qui savent non pas par les livres seulement, mais aussi et surtout, par leur vécu et leur expérience. Cette approche est, à mon avis, une nécessité rationnelle, en ces temps où tout le monde est expert en tout. Cela est surtout vrai pour le monde du football. C’est donc cette méthodologie qui a justifié les choix de nos interlocuteurs qui sont deux acteurs légitimes de la période considérée. Youssoupha Ndiaye pour son activité de joueur du onze majeur sénégalais qui es sorti vainqueur du tournoi et Oumar Dioum pour sa connaissance encyclopédique du football de cette époque. L’un était dedans et l’autre a observé du dehors. J’espère que les lecteurs ne seront pas déçus.
Justement un mot sur Feu Youssoupha Ndiaye qui vous a marqué ?
Je ne l’ai pas connu personnellement. J’avoue toutefois que j’ai encore plus apprécié, à la lecture de ses propos, la personnalité de ce grand Monsieur. Je suis émerveillé par la capacité qu’il a eu d’allier le haut niveau dans son sport et dans ses études de droit. Mon avis est qu’il faut le donner en exemple aux jeunes sénégalais. Je crois que son passage sur terre n’aura pas été vain, il a procuré du plaisir aux Sénégalais par le biais du sport et il a servi son pays en occupant des positions remarquables dans la marche du Sénégal. Que Dieu l’accueille au Paradis céleste. J’avoue être en admiration devant un tel parcours.
Y’a aussi le ministre, le Dr Papa Abdoulaye Seck, auteur de la Préface ?
Oui. Son Excellence, c’est notre Président. Il tient très bien la barque «Promo LBD». C’est un savant dans son domaine. C’est aussi un grand sportif et un connaisseur du football de cette période. Ma seule divergence d’avec lui, c’est qu’il est de la JA et moi du Jaraaf (rires). Je ne désespère pas de le débaucher un de ces jours. Trêve de plaisanteries, s’il était à Dakar, il aurait été votre interlocuteur parce qu’il dispose d’une légitimité supérieure à la mienne. Oui, il est l’un des mieux placés pour parler de Youssou Ndiaye et de notre groupe d’anciens du LBD. Il le dit d’ailleurs dans sa préface dont je recommande fortement la lecture.
D’une manière générale, qu’est-ce qui vous a marqué par rapport au football des indépendances et comment voyez-vous le futur du foot sénégalais ?
La réponse à votre question se trouve dans le livre et dans les entretiens. Je retiens quelques points : ces jeux de l’Amitié étaient une Can avant la lettre avec 17 équipes nationales dont une hors de l’Afrique. Youssoupha Ndiaye regrette beaucoup ce discours consistant à dire que le Sénégal n’a jamais rien gagné au football. Les conditions du succès sénégalais à cette compétition ne sont toujours pas réunies par nos sélections actuelles truffées de stars : les entretiens démontrent que l’équipe était dans une logique de «gagne», isolée en regroupement avec presque pas d’ingérence extérieure, que l’encadrement technique ne lésinait pas sur la discipline de groupe ; un joueur avait même été exclu du regroupement pour raisons de discipline et un autre, averti. Enfin, je crois que le public avait totalement collé à son équipe et supportait très bien. Bref, il me semble qu’il y avait un collectif tourné vers un but précis. Tout le contraire de ce qu’on vit dans le football moderne avec une montée en flèche de cette sorte de dictature des statistiques individuelles qui tue à ps ce que veulent en faire les Sénégalais. Soit un football tourné vers le développement des compétitions internes et la construction d’un marché du foot interne à notre pays et donc voir ainsi la possibilité pour nos jeunes de s’épanouir et de travailler au pays. Soit un football tourné vers l’extérieur et produisant des footballeurs pour les marchés extérieurs qui ne sont pas forcément en Europe ou au Maghreb car, nous exportons même vers des pays qui ne sont pas plus riches que nous (Guinée, Mauritanie etc.). A nous de voir !
«REPETEZ LA PERFORMANCE DE 2015 SUR LA MEME TERRE DE YAOUNDE»
L’ancienne capitaine des Lionnes, non retenue par le sélectionneur, Moustapha Gaye, pour l’Afrobasket 2021, a adressé un message de soutien à ses anciennes partenaires. «Bonne chance aux Lionnes. J’ai confiance en vous. Maximum de concertation et beaucoup de détermination», a écrit Astou Traoré sur sa page Facebook.
Celle qui vient signer un nouveau bail à 40 ans dans le club espagnol, Spar Girona, championne d’Afrique en 2015, d’ajouter : «Répétez la performance de 2015 sur la même terre de Yaoundé. Nos prières et celles de tous les Sénégalais vous accompagneront inchallah.