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20 juin 2025
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LE MÂLE NOIR ET SA QUÊTE DANS L'AMOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - El Hadj Souleymane Gassama alias Elgas invite les lecteurs à découvrir son deuxième ouvrage, Mâle Noir, roman paru aux Éditions Ovadia dans lequel il navigue dans les eaux incertaines de l'amour
Le roman Mâle Noir est le premier guest-star de cette rubrique Les Notes des écrits. L'auteur Elgas, éditorialiste à SenePlus vient de publier ce roman aux Éditions Ovadia, son deuxième ouvrage après Un Dieu et des moeurs. Le livre évoque la problématique de l'Homme noir à travers l'amour.
Elgas était à Dakar le 23 juin pour la séance de dédicace de cette oeuvre, témoignage d'un auteur qui entend explorer tous les genres littéraires.
par Jean Pierre Corréa
CHRONIQUE DU TEMPS PERDU
Que nous reste-t-il de l’esprit du 23 juin ? L’apathie relative du peuple est trompeuse et il regarde le spectacle politique comme blasé, parce que n’ayant pas généré cette rupture et ce si bel espoir de « la patrie avant le parti »
23 Juin 2011-23 Juin 2021… Déjà 10 ans…Le 23 juin 2011 a marqué l’Histoire de notre Sénégal, rebattu les cartes que les hommes et femmes politiques avaient habitude de manipuler et de distribuer, et bouleversé le sentiment et les engagements citoyens de nos compatriotes, leur faisant brutalement prendre conscience de leur si important pouvoir. Nous avons collectivement découvert que la démocratie était populaire, ce qui tout compte fait, a les allures rafraîchissantes d’un pléonasme.
En ces jours de juin 2011 socialement caniculaires, les Sénégalais ont partagé la certitude que ce pays avait en son tréfonds des formidables capacités d’endurance, et avait encore envie d’espérer et de croire au combat du bien-être et du développement…et de la dignité. La célébration de ce 23 juin a été timide et d’ailleurs, comme pour établir en effet miroir la première anicroche à l’esprit du 23 juin, avait eu lieu déjà en 2017, pour avoir libéré Karim Wade qui avait été au cœur du « Jengu » populaire un 23 juin, en disait déjà long sur la relative conscience qu’avait encore la coalition au pouvoir de ce qui avait alors tant contribué à sa victoire de 2012. Nous avions attribué cette maldonne à une simple faute de goût, dont on sait qu’elle est souvent pire qu’un crime. Que ceux qui sont encore dans les « vapeurs » du M23 actuel, phagocytés par les sucettes du pouvoir, incapables de se prononcer avec courage contre un possiblement funeste 3ème mandat, organisent un rassemblement sans ferveur populaire, mais plein de calculs opportunistes et acrobatiques, prouvent à l’envi que Mamadou Diop est mort pour rien.
Alors que nous reste-t-il de « l’esprit du 23 juin » ? Cet « esprit » s’était dissipé et avait disséminé dans chaque individu, un refus de l’arrogance des hommes au pouvoir, un rejet de la partisanerie et des coteries, un dégoût pour les revirements opportunistes et les recyclages en toute honte bue. Alors, le verbe, même affublé d’effets de menton, ne suffira pas. L’éloquence et le verbe hypnotisant de Wade s’étaient même heurtés à « l’esprit du 23 juin » … Les discours incantatoires et la communication en 3D ne suffirent pas. Ce que le peuple a exigé le 23 juin 2011 n’a pas disparu. Il sait ce qu’il veut, le peuple. Les « trains futuristes », les « projets hollywoodiens de Diamniadio en 3D », les TER, les BRT, tout ça, il connaît, il sait que c’est possible, il le voit partout dans le monde à travers les tablettes et smartphones connectés. Il n’en rêve même plus. Le peuple, ce qu’il veut voir, c’est si ses épidermiques exigences de 2011, et qui s’appelaient rupture, dignité retrouvée, respect, humilité, combat pour éradiquer la pauvreté, besoins d’éducation, de formation et de rêves à vivre sont encore à l’esprit des gens qui nous gouvernent. L’esprit est encore vivace et déterminé et il se tient encore incandescent au cœur des préoccupations des Sénégalais qui souhaitent toujours que ces préoccupations soient aussi celles des hommes politiques que le 23 juin avait projetés, voire catapultés, ébahis au sommet du pouvoir.
Alors, « esprit, es-tu là » ? L’apathie relative du peuple est trompeuse et il regarde le spectacle politique comme blasé, parce que n’ayant pas généré cette fameuse rupture et ce si bel espoir de « la patrie avant le parti », gravement écorchés par les querelles intestines des « républicains » et leur indécente boulimie foncière. La Place Soweto est peuplée de fantômes… Cela fait désordre sur l’esprit du 23 juin… Le jeu politicien qui nous est offert pourrait gratouiller l’épiderme sensible d’un peuple qui est au bout du…bout… L’addition déposée avec violence par une jeunesse désespérée au mois de mars dernier nous a projetés au bord du gouffre… Pourvu que le « pas en avant » promis par le Yonnu Yokkuté ne nous précipite pas… au fond du gouffre.
À bon entendeur…
PAR Philippe D'Almaeida
ÉCO, L'ERRANCE SANS FIN
Samedi dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont confirmé, si besoin en était encore, que la monnaie unique commune est une Arlésienne, juste bonne à nourrir les fantasmes d’une communauté embourbée dans ses contradictions
Samedi dernier, les chefs d’Etat de la CEDEAO, réunis en sommet, ont confirmé, si besoin en était encore, que la monnaie unique commune est une Arlésienne, juste bonne à nourrir les fantasmes d’une communauté embourbée dans ses différences nationales, dans ses contradictions communautaires et dans son impuissance à faire des options monétaires souveraines, depuis plusieurs décennies.
Le président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a, en effet, annoncé à Accra la mise en place d’une nouvelle feuille de route pour accélérer le processus d'instauration de la monnaie unique, éco, au terme du 59e Sommet ordinaire tenu dans son pays.
Le pacte de convergence qui avait été officiellement suspendu, pour cause de coronavirus en 2020, va reprendre entre 2022 et 2026. Et c’est finalement en 2027 que la nouvelle monnaie va entrer en vigueur.
Autre paramètre qui a prévalu au report du lancement de la monnaie, selon le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou : le naïra - la monnaie du Nigeria, première économie d'Afrique de l'Ouest - a un taux de change flottant, tandis que huit autres pays de la région utilisent le franc CFA arrimé à l'euro et il se trouve qu’en cette période-ci, le Nigeria a une forte inflation à deux chiffres, alors que le BCEAO se bat pour la maintenir à 3 %.
Voilà pour les informations officielles qui ne réussissent, hélas pas, à convaincre les observateurs de cet interminable processus d’intégration économique et monétaire initié par les quinze pays de la CEDEAO, au début des années 80. Multiples péripéties jusqu’en 2001 où la CEDEAO adopte le mécanisme de surveillance multilatérale des politiques économiques et financières des Etats membres. Objectif : le respect d’un ensemble de critères de convergence macroéconomiques, susceptibles de contribuer à homogénéiser les économies de la région. Première pierre d’achoppement de la marche de chacun des Etats vers la monnaie unique commune.
En effet, après trois reports successifs, en 2003, 2005 et 2009, les autorités ouest-africaines renoncent finalement, en juillet 2014, à lancer l’éco en janvier 2015 au sein de la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest, tel que préalablement retenu. La raison évoquée est le niveau insuffisant de préparation et de convergence économique au sein de la ZMAO, la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest, qui compte six pays : le Ghana avec son cedi ; la Gambie avec son dalasi ; le Liberia avec son dollar libérien ; le Nigeria avec son naïra ; la Sierra Leone avec son leone ; la Guinée avec son franc guinéen.
Il faut rappeler que ces critères de convergence, dits de premier rang, avant 2020, consistent en un déficit budgétaire limité à 3 % du PIB, une inflation à 10 % maximum et une dette inférieure à 70 % du PIB.
En 2017, à l’issue du sommet d’Abuja, les gouvernements déplorent alors, dans leur communiqué final, ‘’le faible niveau du taux d’intégration économique, après plus de 40 ans d’existence de la CEDEAO’’.
On pourrait prendre l’option d’en sourire, mais la réalité est depuis longtemps criarde d’une Afrique qui peine à s’entendre autour des solutions déterminantes pour son développement économique et qui excuse ses faillites par les immixtions imaginaires dont elle se veut victime, pour justifier sa paralysie.
Fin 2019, le Togo, seul, semble tirer son épingle du jeu et respecte les fameux critères de convergence. Néanmoins, les chefs d’Etat de la CEDEAO adoptent le symbole de l’éco et le futur nom de la Banque centrale qui sera la BCAO. On sait les controverses auxquelles prêtera la simple dénomination de l’éco, monnaie à parité fixe arrimée à l’euro et garanti par la France et la volée de bois vert qu’essuiera Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, pour avoir donné l’information non-consensuelle aux côtés du français Macron. Un certain nombre de pays dont le Nigeria et le Ghana y voient tout sauf une monnaie indépendante.
La question semble alors remisée dans l’un de ces interminables tiroirs remplis des bons vœux de la conscience des dirigeants africains tout au long de l’histoire ; la crise sanitaire de l’année dernière viendra comme confirmer cette fatalité.
La monnaie unique annoncée pour 2020 est désormais conjuguée au passé et les africanistes étaient censés en faire leur deuil jusqu’à ce que, à la faveur du week-end dont nous sortons, la voix d’outre-tombe de l’éco vienne nous dire qu’elle n’est peut-être pas tout à fait morte et qu’elle intéressait à nouveau le désir de souveraineté et d’indépendance des dirigeants ouest-africains.
"Nous avons une nouvelle feuille de route et un nouveau pacte de convergence qui couvrira la période entre 2022 et 2026, et 2027 sera l'année de lancement de l'éco", a fièrement annoncé le président ghanéen le 19 juin 2021. Mais il ne réussit pas à nous dire comment il y arrivera, alors même que les taux d’inflation sont disparates, que dans la majorité des pays concernés, les taux d’intérêt sont inférieurs au taux d’inflation, ce qui devrait être le contraire et que dans un pays comme le Nigeria, ce taux d’inflation est de 10 % et risque, pendant longtemps encore, en l’absence d’une politique ferme et volontariste, de ne point changer. Arlésienne formatée, visiblement, plus dans un manque de lucidité que de bonne foi.
Mais attendons ! 2017 ce n’est pas les calendes grecques.
JEAN-BAPTISTE TINE, UN GÉNÉRAL DROIT DANS SES BOTTES
Les commentaires qui entourent les circonstances de son départ de la tête de la gendarmerie amusent, selon des confidences de proches de l’officier. Pour normale et attendue qu’elle soit, son évincement révèle des zones obscures…
Après près de 19 mois passés à la tête de la Gendarmerie nationale, le Général de corps d’Armée Jean-Baptiste Tine qui avait remplacé le Général Cheikh Sène le 15 novembre 2019, passe le relais au Général Moussa Fall. Quoi donc de plus normal, dirait-on, dans l’univers des hommes en bleu ? Pourtant, pour normale et attendue qu’elle soit, cette ‘’alternance’’ en bleu révèle des zones obscures…
Matam ! C’est de cette région que le Président Macky Sall a signé le décret mettant fin au magistère du général de division Jean-Baptiste Tine, lors de la réunion du Conseil des ministres du jeudi 16 juin dernier, tenue en pleine tournée politico-économique. Le sort ou le hasard a voulu que ce soit à Matam, dès 1981, que le jeune lieutenant Jean-Baptiste Tine a servi en premier, dans sa carrière de gendarme qui s’achèvera en septembre prochain, ce dernier devant faire valoir ses droits à la retraite.
Les commentaires qui entourent les circonstances de son départ amusent, selon des confidences de proches de l’officier, fervent catholique, très cultivé, qui a reçu une éducation rigoriste. Sans doute ‘’surpris’’ par l’ampleur des réactions, surtout dans les médias, Jean-Baptiste Tine, qui a cultivé la discrétion et la rigueur pendant tout le temps qu’il a dirigé la Gendarmerie nationale, reste zen.
Ce natif de Thiès, un certain 4 septembre 1961, a le sang ‘’bleu’’ dans les veines. Jean-Baptiste Tine, qui est sorti de la prestigieuse Académie royale militaire de Meknès au Maroc, en même temps que diplômé de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale de Melun en France, est reconnu par les siens pour ses compétences et sa loyauté. Mais ‘’cela ne signifie autre que la loyauté par rapport à sa tenue et donc à la République’’, nous souffle un de ses proches.
Le dossier Sonko qui a tout accéléré
Pour cet homme expérimenté qui capitalise plus de 30 ans de service et qui a presque flirté avec tous les segments de la Gendarmerie nationale, aussi bien dans les unités mobiles que dans les compagnies territoriales, le fleuve ne pouvait pas rester tranquille.
Début mars 2021, dépôt de plainte. L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr secoue la Section de recherches avec des suspicions de fuites et donc de déloyauté de la part du capitaine Touré. Mais ce sont les excroissances de cette affaire, avec les violentes manifestations qui ont secoué Dakar, qui mettent la Haute hiérarchie de la Gendarmerie nationale à l’épreuve. Dès les premières heures des émeutes, le général Tine prend lui-même la tête des opérations, en coordonnant tout depuis son QG de commandement. ‘’S’il n’avait pas agi ainsi, je pense qu’on aurait eu plus de morts et plus de dégâts pour le pays et ses symboles’’, nous souffle un officier, pourtant pas si proche de lui.
Et d’ajouter : ‘’Certains pensent qu’il aurait dû avoir la main plus lourde, mais cela signifie aussi qu’on aurait eu plus de morts sans garantie de maintien réel de l’ordre. Je pense que s’il n’avait pas pris les opérations en main, les choses auraient réellement dégénéré. Je ne peux pas rentrer dans les détails de tout ce qui a été fait pendant ces moments troubles, mais à mon avis, il a évité le pire au pays.’’
Le malaise de l’affaire du capitaine Touré
Mais après la pluie, c’est toujours le sale temps. Car, à peine fermée la page des émeutes de mars, les effets collatéraux se font jour, avec le dossier du capitaine Touré, soupçonné être de connivence avec le leader du Pastef, Ousmane Sonko. Le Général, en patron de la Gendarmerie, veut savoir tout ce qui s’est passé. Il initie donc une procédure d’enquête interne. Selon nos sources, ‘’il a été étonné d’apprendre des choses qui lui avaient été presque cachées’’. Lesquelles ? Mystère et boule de gomme, puisque nos interlocuteurs sont malheureusement peu bavards sur ce sujet. En tout cas, il a vécu cela ‘’comme une trahison’’. Car, en tant que Haut-Commandant, tout ce qui se fait doit remonter jusqu’à lui. Y compris cette lettre qui aurait dû lui parvenir venant de l’officier Touré incriminé, qui dénonce ‘’un harcèlement systématique’’ de la part de sa hiérarchie. Ce dernier n’étant pas sans reproche, parce qu’ayant violé certaines règles de la discipline militaire, en s’épanchant par exemple dans les réseaux sociaux, a été radié après avoir purgé 45 jours d’arrêt de rigueur. Tous les officiers de la Gendarmerie ne sont pas d’accord avec cette mesure jugée par certains de ‘’radicale’’.
Mais alors, quel visage pour la Gendarmerie nationale, après la nomination du général Moussa Fall ? Il se susurre, en tout cas, que de nouveaux hommes forts devraient entrer en scène dont le colonel Cissé, ancien patron de Saint-Louis, et Cheikh Sarr, qui trône à Thiès et qui est très lié à la famille présidentielle.
Des chantiers…
Dans tous les cas, c’est avec le sentiment du devoir accompli, en ‘’bon soldat’’ que le Général Tine va quitter la Gendarmerie nationale, si l’on en croit certaines confidences. ‘’Bon soldat’’, mais ‘’têtu’’ et curieusement libre. Il aurait sans nul doute voulu parachever son projet d’érection du nouvel Etat-major de la Gendarmerie nationale qui devait être inauguré au mois d’août prochain, comme la grande Piscine olympique de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale qui devait être inaugurée le 16 juin dernier, mais qui ne l’a pas été du fait de l’indisponibilité du ministre des Forces armées, Sidiki Kaba. Les gendarmes devaient aussi arborer une nouvelle tenue dès le 1er juillet 2021. Un marché sur fonds propres…
Sur le tarmac des projets, on peut aussi citer la création de 30 brigades routières, en charge exclusivement de la police de la route, pour lutter contre la corruption, l’augmentation de la puissance et de la mobilité des escadrons de surveillance et de protection dont la dernière, celle de Kaffrine, devait être inaugurée courant juillet. Entre autres.
UN MORT NOMMÉ EN CONSEIL DES MINISTRES
La nomination de Moussa Gadio, décédé depuis le 6 février, comme sous-préfet de Bandafassi est un sérieux couac même si le ministère de l’Intérieur a essayé de rattraper l’erreur en annonçant une nouvelle nomination à la tête de cette sous-préfecture
C’est un chamboulement en règle de l’Administration territoriale. Mais, il y a un couac, qui fait tache dans le communiqué du Conseil des ministres qui a acté la nomination de nombreux cadres au niveau des départements et des sous-préfectures. Moussa Gadio, instituteur précédemment adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Thiès Nord, est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Bandafassi, en remplacement de Mamadou Moustapha Seck, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Grosse erreur : Moussa Gadio est décédé depuis le 6 février à l’Hôpital régional de Thiès et a été inhumé au cimetière de Diakhao dès le lendemain. Cette nomination fait naître des interrogations : Comment cela a pu échapper aux services du ministère de l’Intérieur ? A-t-on fait les recoupements nécessaires ? Il s’agit d’un terrible dysfonctionnement administratif qui donne une mauvaise image de l’Administration.
Antoine Diome rattrape la bourde
Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur a essayé de rattraper la bourde en annonçant une nouvelle nomination à Bandafassi. Il s’agit de Lamine Diop, agent technique de l’agriculture, qui hérite du poste de sous-préfet de la localité située dans la région de Kédougou.
LE CRI DU CŒUR DU DG DE PATISEN
Youssef Omaïs dit être affligé par la polémique qui entoure l’utilisation des bouillons culinaires, mais aussi de la taxe spécifique de 25% prévue dans la Loi de finance rectificative qui sera examinée aujourd'hui
Youssef Omaïs, Président directeur général de Patisen, dit être affligé par la polémique qui entoure l’utilisation des bouillons culinaires, mais aussi de la taxe spécifique de 25% prévue dans la Loi de finance rectificative (Lfr) qui sera examinée aujourd’hui par les députés.
«Le fait qu’on soit incriminé à chaque fois nous fait très mal. Ça nous a peinés d’entendre dire par certaines autorités que les bouillons sont nocifs. Si le bouillon était un produit nocif, il ne serait pas entré dans d’autres pays. Nous exportons au Nigeria, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, en Europe. Nos produits sont mêmes à New York», a déclaré hier, le Président directeur général (Pdg) de Patisen, pour déconstruire les idées reçues sur leurs produits. D’aucuns considèrent que certains ingrédients contenus dans ces bouillons sont nocifs à la santé des consommateurs. Pour Youssef Omaïs, ces préjugés ne sont pas vérifiés.
A l’en croire, des études ont montré que les bouillons ne présentent aucun danger pour la santé des populations. En 2017, rappelle-t-il, le ministre du Commerce d’alors, Alioune Sarr, des représentants d’organisations consuméristes, des parlementaires, avaient effectué une visite à Patisen, pour s’enquérir des conditions de fabrication de certains produits alimentaires, notamment les bouillons. Et l’autorité avait soutenu qu’une étude a montré que les bouillons ne présentent aucun danger pour la santé. Le ministre s’était assuré de la qualité et la conformité des règles de fabrication des bouillons dans cette usine agro-alimentaire.
Par contre, martèle le Pdg de Patisen, «tout excès est nocif. C’est à chacun de doser ce qu’il a besoin dans sa cuisine et qu’on arrête de nous traiter de personnes qui fabriquent des produits nocifs à la santé. On a toutes les certifications, on a l’autorisation du ministère du Commerce, donc on ne peut pas dire que nos produits sont nuisibles. Je demande aux autorités, notamment le ministère du Commerce, d’éclairer la lanterne des consommateurs, car c’est le ministère qui nous a autorisés à produire. Si ce n’est pas bon, qu’ils le disent et on ferme». Dans le projet de la première Lfr de l’année budgétaire 2021, qui sera examiné ce jeudi, à l’Assemblée nationale, l’Etat a décidé d’imposer une lourde taxe sur ces produits. Une taxe spécifique de 25% sur les bouillons fabriqués au Sénégal ou importés.
D’après le Pdg de Patisen, cette mesure va impacter négativement les industries agro-alimentaires. «On dirait qu’on veut abattre l’industrie. C’est vraiment décourageant. Si cette histoire continue, on va fermer et ce sont plus de 5 mille emplois qui seront perdus. On crée des taxes et on incrimine les produits, ce n’est pas encourageant», grogne l’industriel. Pour le Secrétaire général de l’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal (Upics), les champions méritent d’être soutenus. Et ce contexte marqué par la pandémie, indique Djibrilou Ba, ne milite pas en faveur d’une pression fiscale quelconque. Aujourd’ hui, ce n’est pas seulement une entreprise, mais un secteur qui va sinistrer. La taxation va impacter l’emploi, la croissance.
LA LUTTE CONTRE LA COVID-19 AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS
Le Réseau des volontaires communautaires en appui au personnel de santé (REVOCAP) s’est engagé hier à se remobiliser pour lutter contre la progression de la covid-19.
Le Réseau des volontaires communautaires en appui au personnel de santé (REVOCAP) s’est engagé hier à se remobiliser pour lutter contre la progression de la covid-19. Il se fixe pour objectif de réunir toutes les entités impliquées dans la lutte contre la Covid-19 pour une séance d’échanges et de partage autour des actions réalisées.
L’apparition du coronavirus a entraîné de profonds bouleversements structurels, paralysant du coup le fonctionnement de tous les secteurs d’activités classiques dans les pays du monde. Ceci, avec un effet pernicieux sur l’environnement social, politique et économique. Parallèlement aux conséquences en termes de pertes en vies humaines, l’évolution de la crise sanitaire a aujourd’hui imposé une nouvelle marche aux sociétés à travers le développement ou encore la redynamisation d’actions destinées à mieux résister aux impacts de la pandémie. Ce besoin de changement sous-tendu par l’urgence de s’adapter aux réalités du contexte a motivé de brillantes politiques et initiatives dans les domaines de la santé, de la technologie et de l’industrie pharmaceutique. Les efforts de réadaptation ne sont toutefois pas cloisonnés dans la recherche scientifique. Ils se sont étendus aux communautés humaines dont la mission de veille, d’alerte et de suivi est constamment sollicitée tout au long du processus de lutte contre la Covid-19. Ainsi, dans l’élaboration des stratégies de riposte, les populations sont appelées à jouer un rôle déterminant pour accompagner les mesures prises par les autorités publiques et sanitaires afin de neutraliser les effets de la maladie et sa propagation.
C’est dans cette perspective, et considérant les enjeux sanitaires d’une telle situation dans le pays, qu’il a été pensé et mis en place le Réseau des Volontaires Communautaires en Appui au Personnel de Santé (REVOCAP) à la date du 23 mars 2020. Conscient de l’utilité publique associée à cette forme d’intervention citoyenne, le Revocap a su transcender toutes les sensibilités susceptibles de dévoyer le principe qui guide ses objectifs en regroupant autour de l’essentiel, plusieurs types de personnalités (politiques, religieuses, culturelles…), devenues des acteurs mobilisés par une seule cause : lutter âprement contre la progression déferlante du coronavirus dans le pays.
Après une année d’existence, le Réseau dans son expansion semble gagner en légitimité sociale au regard des programmes développés et activités réalisées auprès des communautés en vue de contribuer à l’effort de sensibilisation et de prévention contre la Covid19 au Sénégal suivant les différentes tendances qui ont prévalu avec la situation de la maladie au niveau national. Dans la continuité des actions inscrites dans son agenda stratégique, qui permettra d’effectuer une revue d’ensemble des stratégies et initiatives portées depuis sa création, tout en maintenant la dynamique pour une remobilisation des acteurs face aux défis de l’heure.
A cette effet, le réseau se fixe comme objectif principal, de réunir toutes les entités impliquées dans la lutte contre la Covid-19 pour une séance d’échanges et de partage autour des actions réalisées par le Revocap dans le cadre de ses différents programmes, de procéder à la restitution du bilan des activités mises en œuvre en termes d’impacts et de résultats, d’échanger sur les nouveaux défis identifiés par le Revocap.
Pour la suite de son plan d’actions, il s’agira de discuter de la nouvelle feuille de route du Revocap en vue d’une validation avec les différentes parties prenantes. Ses objectifs vont permettre de relever les défis actuels dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 qui seront clairement identifiés, de définir de nouveaux axes d’intervention et de nouvelles échéances pour renforcer la dynamique collective du Revocap et sa collaboration avec les partenaires.
DE 2019 À 2021, UNE DIZAINE D’AGENTS DE SANTÉ AGRESSÉS
Au niveau des postes de santé, les agressions dépassent aujourd’hui le cadre traditionnel des menaces. Des agents sont victimes de comportements abusifs, d’atteinte psychique et physique impliquant un risque pour leur sécurité et leur santé
Une dizaine de sages-femmes et d’infirmiers ont subi des attaques physiques dans les postes de santé au cours de ces trois dernières années. Une situation qui, selon le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), doit interpeler l’Etat pour une meilleure sécurité de ces agents de santé dans leurs lieux de travail. Les chiffres parlent. De 2019 à 2021, une dizaine d’agents de santé ont été agressés dans leurs postes de santé
Au niveau des postes de santé, les agressions dépassent aujourd’hui le cadre traditionnel des menaces. Des agents sont victimes de comportements abusifs, d’atteinte psychique et physique impliquant un risque pour leur sécurité et leur santé. Entre cambriolages, attaques verbales, agressions physiques et tentatives de viol, le phénomène gagne du terrain. Entre 2019 et 2021, c’est presque une dizaine d’agents qui a reçu les visites des malfaiteurs. La dernière en date, c’est le cas de la sagefemme de Fadial à Joal dans le département de Mbour. Gnima Sagna a échappé de justesse, lundi dernier, à un viol par un malfaiteur qui voulait abuser d’elle. Elle a su résister à ce viol avorté, mais n’a pas su bloquer son bourreau qui lui a déchiré la main en la poignardant sur le dos. La victime est présentement en soins intensifs à l’hôpital de Mbour pour avoir reçu des blessures assez graves. La présidente de l’Association nationale des Sages-femmes d’Etat du Sénégal, Mme Bigué Ba Mbodj, se demande si leur collègue pourra retrouver l’usage de sa main gauche. La semaine dernière, une autre sagefemme du nom de Marième Ndoye, officiant à Gorom 2, a été victime d’une agression verbale et physique. Elle a même porté plainte contre son agresseur à la gendarmerie. Il y a de cela deux mois, l’infirmier chef de poste de Dioffior a été aussi agressé et son bras cassé.
Une situation inadmissible, mais récurrente
Les cambriolages notés dans des postes de santé et les attaques sur des agents de santé sont récurrents. Au mois de mai dernier, le poste de santé de Boyard a été visé par des malfaiteurs qui ont agressé l’infirmier chef de poste, Mariama Cissé, emportant une somme de 80 000 Francs et son téléphone portable. La sous-section locale du Syndicat unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action sociale (Sutsas) avait même organisé un sit-in dans l’enceinte du centre de santé de Dioffior pour réclamer plus de sécurité aux autorités. Ils dénonçaient ce qu’ils qualifiaient d’ « actes odieux et indignes » et ont réclamé justice. Ils avaient surtout demandé un renforcement de la sécurité tout en exigeant de la municipalité, l’affectation d’agents de sécurité de proximité dans les différentes structures sanitaires. N’empêche, ils continuent leurs œuvres sur les agents de santé.
Appel au renforcement de la sécurité des agents de santé
Le 06 mai dernier, des individus avaient défoncé la porte principale du poste de santé de Khogué, situé dans la commune de Thiarny dans le département de Linguère et ont ouvert l’armoire qui servait de coffrefort de la pharmacie où étaient gardés les fonds tirés de la vente de médicaments et emporté toutes les recettes. En décembre 2019, à Mboussoubé, dans la commune de Touba, une douzaine d’hommes armés avait aussi fait une descente musclée au niveau du poste de santé. Les malfaiteurs avaient escaladé le mur de la structure sanitaire et ligoté le vigile en emportant 200 000 francs.
La sage-femme de garde de Mboussoubé, comme celle de Fadial, avait échappé à un viol. Sauvée par sa grossesse. Mais la matrone ainsi que l’infirmière chef de poste avaient reçu des attouchements. Les malfrats avaient aussi violenté d’autres agents, s’emparant de l’argent de la caisse de la pharmacie ainsi que des téléphones portables. Comme un cycle , l’infirmière chef de poste de Keur Saïb Ndoye a été violemment attaquée dans son bureau par un de ses patients, le 17 juillet 2019 alors qu’elle voulait lui porter assistance suite à des blessures sur le front à côté de l’œil gauche. N’eût été l’intervention des jeunes du quartier et du vigile, le pire se serait produit. Ces derniers avaient réussi à neutraliser l’individu qui présentait des blessures sur le front. Il avait été transféré au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès pour pouvoir bénéficier de soins. Cette infirmière de Keur Saïb semble plus chanceuse que la sage-femme de Nguindir à Sédhiou. Elle avait été attaquée par un kankourang à hauteur de la gendarmerie. Rokhaya Guèye se rendait en réunion à la région médicale de Sédhiou. Le kankourang lui avait assénée un coup de coupe-coupe sur la tête. Elle a souffert de traumatisme crânien. Le tribunal de Grande instance de Sédhiou avait prononcé une peine de 20 jours de prison contre l’auteur de l’agression. Les syndicalistes du Syntras, du Sames et du Sutsas avaient protesté contre l’agression physique, et la « violence gratuite sur leurs agents » qui semble trop duré. L’année précédente, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2020, un malade mental avait aussi asséné un violent coup de coupe-coupe à l’infirmier chef de poste de Nguer Malal de la commune de Keur Momar Sarr dans le département de Louga.
L’infirmier a été acheminé à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga où le médecin lui a délivré un certificat d’incapacité temporaire de travail de 30 jours. Le malade mental a été arrêté par la gendarmerie de Louga. Cela fait suite à l’agression d’un autre infirmier à Ndoffane, à Fatick. « Autant d’actes ignobles à régler le plus rapidement possible », selon secrétaire général du syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale. M.Mballo Dia Thiam considère que l’Etat est interpelé pour la sécurité des agents au niveau de leurs postes de travail par rapport à ce phénomène devenu courant. Pour ce syndicat de la santé, les structures sanitaires constituent aujourd’hui un danger pour les travailleurs. Comme ce fut le cas avec les pharmaciens qui étaient les cibles. Et qui n’avaient pas manquer d’arrêter de travailler la nuit pour dénoncer les multiples agressions dont ils étaient victimes. « Nous n’arrêtons pas à nous insurger contre l’Etat, les ministères de l’Intérieur et de la santé pour les dispositions à prendre. Nous ne manquerons pas aussi de nous réunir pour statuer sur ces cas de violences et sur le renforcement de la sécurité dans ces lieux de travail » a dit M. Thiam.
Par Abdoul Aly KANE
CONDITIONS POUR FAIRE PARTICIPER PLEINEMENT LES PME A LA RELANCE ECONOMIQUE
Au-delà des mesures sanitaires interdisant les rassemblements, tous les Etats du monde ont procédé à la mise en place de mesures de stabilisation de leurs économies en récession.
L’économie mondiale a été touchée de plein fouet par la pandémie du COVID 19, depuis plus d’une année. Au-delà des mesures sanitaires interdisant les rassemblements, tous les Etats du monde ont procédé à la mise en place de mesures de stabilisation de leurs économies en récession. La priorité a été accordée à la protection des personnes, en particulier les travailleurs. La baisse de la production mondiale s’est accompagnée d’une rétraction du marché international. Sans être dans l’ère post COVID, les pays du monde développé ont initié des plans de relance et de réorientation de leurs économies. Cette relance s’effectue dans un contexte de dérèglements en matière de gestion économique et monétaire. Les paradigmes changent, et les règles sont moins contraignantes au plan macroéconomique. La stricte observance des critères de convergence n’est plus de mise ; les banques centrales, gardiennes de la stabilité monétaire, créent de la monnaie pour le financement des plans de relance. C’est ainsi que le plan de stabilisation et de relance des USA avoisine 5 000 milliards de dollars entre 2020 et 2021, soit (au taux de change actuel 549,15 FCFA pour 1 dollar) 2 745 750 milliards de FCFA financés sur déficit budgétaire !
Pour ce qui nous concerne, le plan de relance du Sénégal s’inscrit dans le PAP II ajusté et accéléré finalement estimé à 12 125 milliards FCFA pour la période 2019- 2023, et dont l’ambition est de maintenir l’économie sur la trajectoire d’émergence grâce à un taux de croissance moyen de 8,6 % sur la période 2021- 2023.
Prévu en 2020 pour 14 712 milliards FCFA (2019/2023), son montage financier s’établissait ainsi qu’il suit : secteur privé 4770 milliards fcfa (8,5 milliards de dollars) et partenaires au développement 9942 milliards (17,7 milliards de dollars). L’un des principes directeurs du PAP 2 A ajusté et accéléré (voir rapport final) est l’impulsion « d’un développement endogène essentiellement porté par les forces vives de la Nation.
À tous les niveaux de l’activité économique, en prenant en compte le principe d’efficacité, l’Etat comme les acteurs économiques devront placer, au centre de leurs préoccupations, le consommer local et le contenu local, respectivement en matière de demande et d’offre. Pour y arriver, il convient de réviser le modèle de développement, en vue notamment de produire, de plus en plus, ce que l’on consomme dans l’optique d’une souveraineté alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, mais aussi en rendant le système éducatif plus performant». Ce principe directeur ouvrirait la voie à la promotion de l’entreprise locale, la souveraineté économique, la transformation des matières premières et l’orientation vers la substitution à l’importation comme stratégie développement.
L’homme d’affaires Serigne Mboup s’est fait l’écho de cette nouvelle orientation en proposant la mise en place d’un système de protection d’une industrie locale à créer en substitution aux tissus en provenance de Chine, ce qui, selon lui, générerait des millions d’emplois. Sans nul doute, le moment est propice pour l’émergence d’un secteur privé national fort comme souhaité par les autorités. Ce secteur privé à faire émerger n’est ni à la CNES (Confédération nationale des employeurs du Sénégal) ni au CNP (Conseil national du patronat), deux organisations constituées d’entreprises formelles travaillant sur le marché intérieur et ne créant pas suffisamment d’emplois à l’échelle souhaitée. Nous savons tous qu’au moins 300 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail sans qualification et qui ne sauraient donc être recrutés par les entreprises du secteur formel (3,6 % des emplois) faute de qualification, mais aussi du fait de la combinaison de plus en plus technologique des modes de production dans ces entreprises modernes. Conséquence : elles font de moins en moins appel au travail et à davantage de machines de dernière génération.
Miser sur des PME créatrices d’emplois ainsi que sur l’informel
La relance doit avoir comme objectif principal le soutien à une ceinture de PME davantage productrices d’emplois dans les secteurs porteurs de croissance, avec une large prise en compte des entreprises du secteur informel. Cette nouvelle vision inspirée par la crise implique nécessairement des pactes d’alliance avec le secteur privé national peu développé dans notre pays. Pour cela, il faut que l’accès aux ressources financières soit facilité. C’est l’heure, à notre avis, de créer de nouvelles institutions financières d’impulsion des PME, non calquées sur la structuration des banques commerciales mais spécialisées dans les corps de métiers d’artisanat et la petite transformation industrielle. Ce grâce à leurs experts. Il est notoire que les banques commerciales ne financent pas spécifiquement les PME, leur souci étant davantage de privilégier les fonds de commerce offrant tous les apaisements en termes de garanties et de mouvements d’affaires. Leurs excédents de ressources sont placés sur le marché monétaire ou financier pour conforter leurs marges en toute sécurité et non dirigés vers la prise de risques « PME ». Il y a, à notre avis, assez de banques de dépôts généralistes au Sénégal, alors que les PME souffrent d’un déficit de financement. Les principales banques de la place sont des filiales de groupes bancaires qui ne sont pas outillées pour financer les petites et moyennes entreprises. Les produits annuels de leurs activités, dividendes et autres frais payés au groupe, sont transférés à leurs sièges et leur trésorerie courante placée sur le marché monétaire ou financier. Les objectifs des banques commerciales étant de faire du profit essentiellement sur du court terme (produit des fonds utilisés, commissions sur diverses opérations et services), il n’y a pas de place pour le financement des PME.
Il appartient donc à l’Etat de mettre en place d’autres types d’institutions financières plus en rapport avec les besoins de toutes natures des PME.
La continuité du financement doit reposer sur la création d’institutions micro financières sectorielles (non généralistes), et non sur le système financier décentralisé peu outillé pour promouvoir, encadrer et financer les petites entreprises.
Pour des institutions de micro-finance spécialisées ou sectorielles
Des institutions financières centrées sur des secteurs d’activités sont les mieux adaptées à la situation actuelle des entreprises du secteur informel, de l’artisanat en particulier. Dans le secteur de la cordonnerie et de la bijouterie, par exemple, il y a de l’épargne placée dans les banques commerciales mais celles-ci ne sont pas outillées pour répondre à des besoins spécifiques liés aux cycles de production. Ce sont les professionnels de ces métiers qui sont en mesure d’appréhender la qualité des fonds de commerce, les marchés destinataires des produits, la saisonnalité des activités, et, par conséquent, d’apprécier finement les besoins d’encadrement et de financement des acteurs de ces secteurs.
Les institutions de microfinance actuelles instituées depuis 1995 n’ont pas su se spécialiser, et de ce fait fonctionnent comme des banques à une échelle plus réduite, avec en sus des organes dirigeants peu opérationnels, en particulier les organes de contrôle. Pourtant, l’Etat prévoit de mettre à leur disposition environ 100 milliards sous forme de prêts bonifiés dans le cadre de la relance. La DER est une réponse moins rigide aux besoins de financement du petit privé, parce que n’exigeant pas des conditions d’octroi de crédit impossibles à satisfaire pour des entreprises naissantes. Cette institution pêche cependant dans la gestion d’un volume important de dossiers de crédit, d’entreprises à accompagner ; elle court ainsi le risque d’enfreindre les règles en matière de distribution de crédit et de recouvrement. De surcroît, elle n’est pas outillée pour faire des crédits sectoriels maîtrisés.
La BNDE n’est pas une banque spécialisée, même si elle finance les PME. Or, celles-ci ont besoin d’encadrement, de conseils et de ressources financières, ce qu’aucune banque de la place ne peut offrir, faute d’expertise de leurs ressources humaines. De plus cette banque présente l’inconvénient d’avoir dans son tour de table de grosses entreprises privées dont le souci principal est de faire du profit et non de la promotion et du financement d’entreprise. Pour renforcer les institutions de financement spécialisées à créer, il faudrait intégrer dans le dispositif la création de fonds de garanties spécifiques, et solliciter des lignes de contre garantie auprès de banques de développement comme la Bad et la BOAD.
A notre humble avis, c’est l’heure de créer un réseau de PME impliquant le secteur informel qui génère près de 96,4 % des emplois contre 3,6 % d’emploi pour le secteur formel, et génèrent plus de 40 % du PIB, selon l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd). Autrement, nous resterions dans la même configuration de génération d’une croissance économique peu créatrice d’emplois, tirée par les secteurs traditionnels (services, mines etc.) et dopée par les gros investissements d’infrastructures financés sur ressources externes, même si à l’horizon se profilent des revenus additionnels attendus de l’exploitation du gaz et du pétrole.
JAXAAY DEMANDE LA REGULARISATION INTEGRALE DES 3000 TITRES DE PROPRIETE
Le président a bien signifié au directeur de la Sn-Hlm de donner aux populations de Jaxaay lesdits titres de propriété. Or, jusqu’à présent, il n’y a que 100 voire 150 sinistrés qui ont reçu leurs titres de propriété sur 3000 titres.
Arfang Saloum SANE, correspondant à Rufisque |
Publication 24/06/2021
Des responsables de la commune de Jaxaay remettent à nouveau sur la table du président de la République le dossier portant régularisation des 3000 titres de propriété des victimes des inondations survenues il y a une dizaine d’années. Une demande remise au goût du jour à l’occasion de la visite, ce jeudi, du chef de l’Etat à Malika, une commune du tout nouveau département de Keur Massar
En prélude à la venue ce jeudi du chef de l’Etat à Malika, des responsables de la mouvance présidentielle de Jaxaay, commune rattachée au tout nouveau département de Keur Massar, sollicitent la finalisation des 3000 titres de propriété offerts aux populations de Jaxaay, estimés à 12 milliards de francs. Ils ont ressorti cette promesse du chef de l’Etat exécutée à moitié, selon eux, par les techniciens en charge du dossier. « Depuis que le président Macky Sall a pris cet engagement, nous avons remarqué que le directeur général de la Sn-Hlm n’a pas respecté ses instructions et cela depuis 2012.
Le président a bien signifié au directeur de la Sn-Hlm de donner aux populations de Jaxaay lesdits titres de propriété. Or, jusqu’à présent, il n’y a que 100 voire 150 sinistrés qui ont reçu leurs titres de propriété sur 3000 titres. C’était une promesse faite aux populations par le chef de l’Etat et il faut que le directeur de la Sn-Hm respecte les instructions reçues dans ce sens », a martelé Boubacar Traoré lors d’une assemblée générale en vue de sonner la mobilisation pour accueillir le président de la République. Outre cette vieille doléance, le coordonnateur de la plateforme des jeunes pour l’émergence s’est prononcé sur le découpage administratif. Bien que satisfaits de cette nouvelle mesure, les responsables de Jaxaay invitent tout de même le chef de l’Etat à opérer quelques corrections pour plus de cohérence et d’équité territoriale.
En effet, avec la nouvelle configuration, la commune de Jaxaay-Parcelles-Niakoulrab est délestée de plusieurs localités non moins importantes rattachées à la commune de Sangalkam. Boubacar Traoré a donc tenu à attirer l’attention du chef de l’Etat sur cet état de fait. « Nous avons remarqué que nous avons été amputés de Darou Thioub et de la cité Lébougui. Même si le décret est déjà signé, nous lançons un appel au président Macky Sall pour voir les possibilités de faire en sorte que la cité Lébougui puisse être rattachée à la commune de Jaxaaay », sollicite le jeune leader qui n’exclut pas de briguer les suffrages des habitants de la commune.
Pour autant, il se dit disposé à ratisser en vue de mettre sur pied une large coalition pour que l’APR puisse gagner la commune dirigée actuellement par le maire sortant Mor Sarr Bâ. « J’ai convoqué tous les ténors et coordonnateurs de mouvements qui sont venus répondre à mon appel. Mon devoir c’est de rassembler et faire en sorte que la coalition Benno Bokk Yakaar puisse remporter les élections locales à Jaxaay », explique-t-il. A quelques jours de la première visite du chef de l’Etat dans le nouveau département de Keur Massar, le militant de la première heure de l’APR souhaite être reçu pour discuter de l’avenir de la commune de Jaxaay.