Natif de Dakar-Plateau, Cheikh Ahmed Tidiane Sall est le coordinateur de l’opposition sénégalaise en France. Conseiller municipal à la mairie de Dakar-Plateau, il est également coordinateur du Front pour le départ de Macky Sall (Fdm) regroupant plusieurs partis politiques et mouvements citoyens à Paris. A travers cette interview exclusive, il se démarque de certains dignitaires de la Collectivité Lebou et manœuvre pour un candidat d’une opposition forte dans le but de virer le très contesté maire de Dakar-Plateau, le ministre Alioune Ndoye.
Le Témoin : Comment un coordonnateur de l’opposition en France, vous en l’occurrence, peut-il avoir disparu si subitement de la circulation alors qu’il était pourtant très présent dans les médias ?
Cheikh Tidiane Sall : D’abord, permettez moi de rappeler que je suis aussi le coordinateur du Front pour le départ de Macky Sall (Fdm) à Paris. C’est un cadre voire une plateforme qui regroupe des partis politiques et mouvements citoyens, à savoir le Pds, le Ps ou Taxawu-Senegal avec Khalifa Sall, Bok Guiss-Guiss, Démocratie Républicaine d’Aguibou Soumaré, la République des valeurs, Tekki, la société civile avec Bengelloun, Daffa Djott, Frapp France dégage et autres. Vous voyez, la liste n’est pas exhaustive ! Pour revenir à votre question, je tiens à préciser qu’au sortir de l’élection présidentielle de 2019, nous avons subi une déception énorme à la suite de la défaite de notre candidat Idrissa Seck. J’étais le coordinateur de la coalition « Idy 2019 » en France. Naturellement, j’avais du mal à me remettre de cette défaite puisque nous avons dépensé beaucoup de nos propres moyens constitués de cotisations pour battre la campagne partout en France. Comme durant tout lendemain de défaite amère, j’avais pris volontairement le choix du silence et du repli politique tactique. Un recul politique provoqué également par des soucis d’ordre privé. Donc, il me fallait lâcher du lest du côté de l’engagement politique et citoyen. A travers cet entretien dans les colonnes du « Témoin », je vous annonce mon retour dans l’arène politique pour sauver ma ville natale qu’est Dakar-Plateau des mains d’imposteurs…
D’imposteurs ? Nous y reviendrons ! Mais comment se porte l’opposition sénégalaise en France?
Je crois qu’il ne faut pas faire dans la langue de bois, les gens me connaissent par rapport à une certaine franchise. On ne peut pas nier les problèmes internes au niveau des composantes du Fdm et de l’opposition qui entravent la bonne marche du cadre de lutte. Sans oublier les tentatives vaines d’un petit groupuscule en mal de reconnaissance politique qui voulait s’accaparer de la coordination, mais suite à l’échec de ses animateurs, ils ont quitté le navire. Ce serait malhonnête de ma part de ne pas assumer une partie de la léthargie du fonctionnement du Fdm. Jai tenté de me faire remplacer, mais avec le Covid, cela n’a pas pu aboutir. Souhaitons que les parties prenantes aillent s’organiser au sein du Fdm pour un nouveau souffle afin de faire repartir la machine de guerre. D’ailleurs, j’en ai discuté avec certains responsables pour qu’on puisse convoquer une réunion visant à trouver les voies et moyens de la mise en place d’une nouvelle dynamique. Justement, je saisis l’opportunité de cette interview qui m’est offerte pour remercier toutes ces femmes et ces hommes qui m’ont toujours fait confiance contre vents et marées.
On dit que vous avez été viré de la tête de la coordination de l’opposition en France ! Donc comment avez-vous manœuvré pour revenir ?
Non, je suis désolé, personne ne m’a viré de cette coordination ! C’est moi qui avais démissionné sous le coup de la colère. Et cette démission n’a jamais été acceptée par les responsables et militants de l’opposition sénégalaise de France. Juste pour vous dire que ma démission avait fait l’objet d’un rejet massif par la majorité des membres. Et ce refus de me laisser partir a été confirmé au cours d’une réunion par vidéoconférence avec 40 participants-responsables dont 35 ont voté pour me reconduire à la tête de l’opposition en France. Cette marque de confiance venant des autres est la meilleure des reconnaissances et cela n’a pas de prix.
On s’achemine vers les élections locales en janvier prochain. Êtes-vous candidat à la mairie de Dakar-Plateau ?
Etre maire n’a jamais été une fin en soi pour ma modeste personne, je ne suis pas venu dans la politique par hasard. Je suis né à Dakar-Plateau dans une maison renfermant une gorgée d’histoires politiques. Et j’ai en mémoire encore la phrase de ma voisine en ces termes : « Vous, dans votre maison, vous apprenez à dire non avant de savoir marcher ». Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2009, nous étions un groupe de cinq personnes parmi lesquelles mon frère Djiby Sylla et Berthé à aller à la conquête de la commune de Dakar-Plateau. Cette année là, nous avons engrangé plus de 800 voix au milieu des deux grandes coalitions Sopi et Bss. Ces deux mastodontes ne tournaient guère qu’aux alentours des 3.000 voix. En 2014, je suis revenu en force en constituant ma propre liste. Malheureusement, je n’ai pas pu être présent pendant la campagne électorale. Et pourtant, nous avions réussi à obtenir, mes camarades et moi, 383 voix à cause d’une erreur de casting de la part de mon mandataire qui s’était trompé sur la constitution de notre liste en me mettant en tête de la proportionnelle, ce qui a fait de moi un conseiller municipal de Dakar-Plateau. C’est juste un rappel pour mieux vous convaincre que je ne suis pas obnubilé par le poste de maire. A quelques mois des prochaines locales, mon objectif est de rassembler et fédérer toutes les forces politiques de l’opposition au sein d’une de coalition de feu dans Dakar-Plateau. D’ailleurs, certains leaders de l’opposition m’ont choisi dans ce sens. Maintenant, il reste à convaincre d’autres leaders de partis politiques à nous rejoindre dans ce combat. Et le moment opportun, l’opposition désignera un candidat pour Dakar-Plateau. Quel que soit le profil du candidat, je crois toujours aux vertus du collectif car « On vit et on meurt ensemble ! »
Pensez-vous pouvoir détrôner le maire Alioune Ndoye ?
(Rires) Le terreau est fertile pour gagner, car le maire actuel, après deux mandats et près de douze années à la tête de la commune, ne peut présenter qu’un bilan calamiteux. Comme l’ont si tristement constaté toutes les populations de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye a échoué à faire renaître le Plateau. Donc, le bon sens voudrait qu’il s’en aille ! D’ailleurs, je me demande comment le président Macky Sall a-t-il pu nommer ministre quelqu’un qui est techniquement et politiquement limité comme Alioune Ndoye. Mais cela se comprend dès lors qu’Alioune est nommé par quota (Ndlr, c’est le Ps, parti allié qui l’a désigné) et non du fait de sa compétence. Allez visiter le ministère des Pêches et de l’Economie maritime, vous y verrez de brillants technocrates voire d’excellents conseillers techniques compétents et chevronnés qui font pratiquement tout à sa place. Ce sont ces hauts fonctionnaires-là qui méritaient d’être promus. Dommage qu’au Sénégal, on politise certains ministères clés et stratégiques qui devaient être le fer de lance de notre économie. Comme tout habitant de Dakar-Plateau, j’estime que détrôner Alioune Ndoye sera une promenade de santé pour l’opposition. Dans ce sens, j’ai eu à discuter avec certains leaders de l’opposition et du Frn (Front de résistance nationale). Et nous ferons bloc afin de créer une dynamique unitaire au niveau des locales pour virer ce piètre maire Alioune Ndoye de Dakar-Plateau. Je prends l’opinion nationale et les lecteurs à témoin, Dakar Plateau et Ville de Dakar auront de nouveaux maires issus des rangs de l’opposition le 22 janvier prochain.
Que pensez-vous justement des deux candidats investis par la Collectivité Lebou à savoir Alioune Ndoye et Diouf Sarr ?
(Rires) Vous savez, l’Imam Samba et le Grand Serigne Abdoulaye Makhtar Diop qui les ont désignés sont nos « Kilifeu ». Non seulement, ils sont de hauts dignitaires religieux et coutumiers, mais aussi ils symbolisent le respect, la dignité et fierté de la collectivité lebou. Que Dieu leur donne longue vie et santé pour qu’ils puissent encore nous guider et nous bénir. Malheureusement, je suis désolé de dire que le choix d’un maire ne se fait pas au sein d’une communauté sociale ou religieuse puisque nous sommes en politique. D’ailleurs, je vais vous raconter une anecdote : en 2014, j’étais allé voir l’Imam pour qu’il bénisse ma candidature. Ce jour-là, il m’avait très bien reçu en tenant dans sa main mon prospectus de campagne sur lequel figurait ma photo. Après avoir examiné le document, l’Imam m’avait dit ceci : « C’est bien d’avoir des ambitions, mais Cheikh, ce n’est pas encore le bon moment ! » avait-il estimé. Je profite de cette occasion pour saluer l’Imam au passage. Et avant les élections prochaines, j’irai lui demander si le bon moment pour moi est arrivé ou pas ? Ce même s’il a déjà fait son choix. Pour la petite histoire, j’ai la chance d’être issu de l’ethnie Halpulaar par le biais de mon père et lebou de par ma défunte mère. Et je suis fier de ce métissage ethnique qui est l’avenir de l’humanité…
Si Cheikh Sall est élu maire de Dakar Plateau, quelles seraient ses priorités ?
Moi ! Amine…Si par la grâce de Dieu et le soutien de l’opposition, je suis élu maire, je ferais de l’emploi une sur-priorité car ne sont pas les opportunités de créer des milliers d’emplois qui manquent. Le Plateau est une commune qui reçoit un million de personnes par jour, c’est quasiment une île. Mieux, Dakar-Plateau est le siège de grandes multinationales et institutions qui sont des vecteurs de création d’emplois. Avec mon équipe, nous ferons de la Santé, l’Education et de l’Economie également des priorités. Sans oublier le Sport qui est un maillon incontournable du développement.
Comment un membre fondateur de l’Apr en France, comme vous, est-il si radical contre le régime de Macky Sall ? Pourquoi avez-vous quitté le parti du président ?
Je n’étais pas uniquement membre fondateur de l’Apr en France. J’étais aussi responsable de l’Apr à Dakar-Plateau. Juste pour rappeler que je suis le principal artisan de la victoire du président Macky Sall au Plateau en 2012. A preuve, les deux autres responsables ayant bénéficié des retombées de cette victoire sont Salif Keita et René Pierre Yehoume qui est mon neveu, il était à Londres. A l’époque, pendant trois mois, j’ai déserté mon travail en France pour venir battre campagne à Dakar. Sans compter les autres jours où je retournais en France pour y présider des meetings et des tournées de campagne avant de revenir encore à Dakar. Je connais très bien la sociologie de ma commune de Dakar-Plateau et ses coins et recoins abritant des niches de voix. En 2012, je suis allé chercher ces voix pour faire élire Macky Sall. Ce, malgré le manque de moyens. Parfois, je quémandais des sandwiches dans les restaurants et « chawarmas » de Dakar-Plateau pour les distribuer aux jeunes de mon équipe de campagne. Donc si j’ai quitté l’Apr de Macky Sall, c’est parce que je me sentais ostracisé. J’avais attaqué Alioune Sall dans le dossier Petrotim et beaucoup de cadres hypocrites m’en avaient voulu jusqu’à me dire ouvertement ceci « Tu oses attaquer le frère du président, tu n’auras pas de poste ! ». Face à cette situation inconfortable, j’ai quitté l’Apr pour prendre mon destin politique en mains. Certes, quand on fait de la politique, il faut savoir avaler des couleuvres. Mais parfois, on du mal à les avaler dans la vérité…
Selon nos informations, des responsables de l’Apr manœuvrent pour vous enrôler dans la mouvance présidentielle en vue des prochaines élections locales et législatives. Est ce vrai ?
C’est faux ! C’est une fausse information pour torpiller notre future coalition….Il est vrai qu’en 2019, bien avant la présidentielle, certains responsables de l’Apr avaient tenté de me faire revenir dans ce parti, mais j’avais déjà donné ma parole à la coalition « Idy 2019 ». Et je n’ai aucun regret d’avoir porté le drapeau de cette coalition malgré la défaite. Ironie du sort, dernièrement, j’avais entrepris des démarches pour rencontrer Idrissa Seck juste pour le saluer. J’ai envoyé un message à son directeur de cabinet, il n’a pas daigné me répondre. Je le rappelle, il ne décroche pas. Pire, je contacte le responsable du parti Rewmi en France, il me dit être incapable de me trouver un rendez-vous tout en faisant le mort. Vous voyez comment l’hommepolitique est ingrat dès son accession au pouvoir ou au mini-pouvoir ! Bref, la leçon qu’il faut tirer de cela, c’est que les leaders en général sont très mal entourés avec des collaborateurs méchants, jaloux et ingrats comme leur mentor. Heureusement que j’ai mon travail en France et je gagne très bien ma vie. Parfois, il m’arrive même de dire que la politique est une épine dans le pied qui a ralenti ma course dans la vie professionnelle. Mais que faire, j’ai la politique dans le sang !
LE MATCH-TEST CONTRE L’ALLEMAGNE ANNULE
Dans un communiqué, l’instance dirigeante «informe que les tests Pcr, effectués aujourd’hui à Heidelberg en Allemagne, ont révélé 4 cas positifs de Covid-19 au sein des membres de la délégation de l’Equipe nationale masculine de basket-ball du Sénégal».
Le match-test que l’Equipe nationale du Sénégal de basket devait jouer ce jeudi contre l’Allemagne, en perspective du Tournoi de qualification olympique (Tqo), a été annulé après la détection de 4 cas positifs de Covid-19 au sein de la délégation sénégalaise actuellement présente à Heidelberg, a-t-on appris de la Fédération sénégalaise de basketball (Fsbb).
Dans un communiqué, l’instance dirigeante «informe que les tests Pcr, effectués aujourd’hui à Heidelberg en Allemagne, ont révélé 4 cas positifs de Covid-19 au sein des membres de la délégation de l’Equipe nationale masculine de basket-ball du Sénégal».
La Fsbb dit avoir «informé la Fiba de cette situation et attend la réaction de cette dernière pour déterminer la conduite à tenir par rapport à la participation du Sénégal au Tqo prévu à Belgrade du 29 juin au 4 juillet 2021».
En attendant, le «match-test contre l’Allemagne, initialement prévu ce jeudi, a été annulé», signale-t-elle dans son communiqué, ajoutant que de seconds tests seront effectués pour confirmer ou infirmer les cas déclarés positifs. «Les personnes testées positives sont en pleine forme et ne présentent aucun symptôme», renseigne la Fsbb qui promet d’informer «de la survenance de tout élément nouveau».
COUPE ARABE U20, LE SENEGAL SURCLASSE LES COMORES ET PASSE EN QUARTS
Entreprenants, dominateurs et surtout réalistes, les joueurs de Malick Daf n’ont pas tremblé devant la formation des Comores hier en Egypte, lieu qui abrite le tournoi.
Pour son deuxième match au tournoi de l’Unaf (Union nord-africaine de football), le Sénégal a largement triomphé des Comores (5-1) au Petro Sport Stadium. Même score infligé aux joueurs libanais lors de son premier match. Une nouvelle victoire, synonyme d’une qualification en quarts de finale de cette compétition.
Entreprenants, dominateurs et surtout réalistes, les joueurs de Malick Daf n’ont pas tremblé devant la formation des Comores hier en Egypte, lieu qui abrite le tournoi. Les Lionceaux ont gagné leur deuxième sortie de la Poule C grâce à un doublé de Souleymane Faye (4e, 34e), le pensionnaire de Galaxy Fa, des réalisations qui lui permettent d’être pour l’instant l’actuel meilleur buteur sénégalais du tournoi avec 3 buts au compteur.
Ibrahima Seck de l’Us Gorée a corsé l’addition en deuxième période (56e). Mame Faye de Darou Salam (89e) et Mamadou Gning de l’académie Dsfa (90e) ont marqué respectivement les quatrième et cinquième buts des Lions. Le score aurait pu s’alourdir si Malickou Ndoye avait marqué le penalty à la 39e minute de jeu, repoussé par le portier des Comores.
Néanmoins, les hommes de Malick Daf seront au rendez-vous pour les quarts de finale. Avant cela, ils effectueront leur dernière sortie de poule ce dimanche face à l’Irak.
LES TRAVAUX EXECUTES A HAUTEUR DE 66%
Les travaux avancent à un rythme soutenu sur le site du Stade Olympique de Diamniadio. Ouvriers locaux et turcs de l’entreprise Summa s’activent sans répit pour une livraison de l’infrastructure à date échue.
La fin des travaux prévue en février 2022, le Stade Olympique de Diamniadio avance à grand pas, selon le Directeur général de la Sogip.
Les travaux avancent à un rythme soutenu sur le site du Stade Olympique de Diamniadio. Ouvriers locaux et turcs de l’entreprise Summa s’activent sans répit pour une livraison de l’infrastructure à date échue. En février 2022 en effet le Sénégal pourra enfin disposer d’un stade digne de son statut de première nation africaine au classement Fifa. Six mois après la pose de la première pierre, quelque 35% des travaux restent à faire. «Les travaux avancent convenablement, nous sommes à près de 66% du taux d’exécution. C’est un stade de dernière génération dont les formes futuristes sont en train de se dessiner (… ) Il sera livré le 22 février 2022 et les Sénégalais auront le plaisir de le découvrir au même moment que le chef de l’Etat qui va procéder à son inauguration», a indiqué mercredi lors d’une visite du chantier, Gallo Bâ, Directeur général de la Sogip. «Le stade est un grenier d’emplois puisque près de 1500 travailleurs y officient actuellement dont 70% de Sénégalais», a relevé M. Ba. D’un coût de 238 millions euros (156 milliards francs Cfa), l’infrastructure va abriter un terrain principal entouré d’une tribune de 50 mille places. 4 vestiaires y sont programmés, un musée qui va porter le nom de Pape Bouba Diop, une salle de conférence, une loge présidentielle avec bureau et toutes les autres commodités vont garnir cette partie du stade. «Tous les 4 vestiaires sont identiques dans la conception. La seule différence à noter c’est dans celle qui va accueillir les Lions où le plafond va être estampillé du logo de la Fédération sénégalaise de football», a noté Koussini Armel, l’architecte ayant procédé à la présentation des lieux. «Les vestiaires disposent également d’une salle de prières avec toutes les commodités et une salle de balnéothérapie. Il y a aussi une salle de massage avec des vibromasseurs pour faciliter la récupération des joueurs après le match», a-t-il poursuivi dans sa description. Du musée bâti sur une surface de 1100 mètres carrés et conçu pour susciter l’intérêt des populations grâce à une offre attractive, il a dit qu’il va favoriser la fréquentation du stade en dehors des matchs. Outre ces installations, le «Stade du Sénégal» dispose encore d’une partie annexe dotée d’une piste d’athlétisme et d’une tribune de 2000 places ainsi qu’un stade d’entraînement multifonctionnel.
Senghor et Demba Diop attendent toujours
Si le Stade Olympique de Diamniadio est donc espéré en février prochain, pour les deux autres stades, Léopold Senghor et Demba Diop, il faudra attendre. En effet, depuis l’annonce de la délégation chinoise qui doit réhabiliter certains stades dont celui de «Senghor», on attend toujours. Le dernier délai avancé par le ministre des Sports était calé pour ce mois de juin. Et aujourd’hui rien ne bouge du côté des Parcelles Assainies. Concernant Demba Diop dont la réhabilitation a été confiée à la Fédération sénégalaise de football, aux dernières nouvelles, on attend l’argent de la Fifa. Les choses devraient bouger ces prochaines semaines avec la décision prise par le président de la République, mercredi en Conseil des ministres. Macky Sall a en effet demandé au ministre des Sports, Matar Ba, de lui faire parvenir «un rapport global, le 15 juillet 2021 au plus tard, sur la situation des infrastructures sportives». Avant d’annoncer prochainement une «réunion présidentielle» sur le même sujet.
LU BEES AVEC ANTA FALL ET AIDA NIANG
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LE FÉMINISME ET LES PESANTEURS SOCIOCULTURELLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Quelle incidence aura la mort annoncée du leader de Boko Haram dans la lutte anti-djihadiste en Afrique ? Retour les conclusions de la récente rencontre entre des générations de féministes au Sénégal
Dans ce nouveau numéro de Lu Bees, Anta Fall s'interroge depuis Paris sur les implications dans le combat contre le djihadisme en Afrique après la mort d'Abubakar Shekau, ancien chef de Boko Haram.
Aida Niang à Dakar revient sur les conclusions issues de la récente rencontre entre trois générations de féministes sénégalaises. Un rendez-vous quia permis de lever sur le voile sur les défis que font naître le combat pour une digne représentativité de la femme dans une société aussi conservatrice que celle du Sénégal.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.
THEODORE MONTEIL DEFENSEUR DES BOUILLONS ALIMENTAIRES
A en croire Chérif Théodore Monteil, le vinaigre est un puissant produit ainsi que le bicarbonate de soude, que nous utilisons dans nos mets.
Le vote de projet de la Loi de finances rectificative a été hier l’occasion de débattre de plusieurs points qui secouent actuellement la société sénégalaise. Dont, notamment, la taxe sur les bouillons alimentaires, ainsi que l’emploi des jeunes.
L’emploi des jeunes est une affaire sérieuse, dont la réussite doit passer par l’industrialisation. C’est l’avis de Mamadou Lamine Diallo. Le député invite le gouvernement à aller vers l’industrialisation. «On ne peut pas y échapper. Votre bricolage-là ne nous amène nulle part. On reçoit chaque année 200 mille demandes l’emploi», a soutenu hier le député de Tekki, lors de l’examen du projet de Loi de finances rectificative (Lfr) 2021. Cette Lfr s’explique en partie par les 450 milliards Cfa sur trois ans, que le chef de l’Etat veut consacrer à l’emploi des jeunes.
Bouillons alimentaires
Par ailleurs, les bouillons culinaires se sont invités aussi au débat hier. Après avoir salué la taxe sur bouillons alimentaires, les députés Aïda Mbodj, Woré Sarr entre autres, ont déploré les dégâts qu’occasionne leur consommation sur la santé publique. Mais le député chimiste a défendu avec becs et ongles ces produits alimentaires. A en croire Chérif Théodore Monteil, le vinaigre est un puissant produit ainsi que le bicarbonate de soude, que nous utilisons dans nos mets. «50% de sel dans une tablette de 10g, 15% de glutamate monosodique, plus du sucre, de l’amidon, de la farine, des arômes et des épices d’ail, d’oignon, de poisson. L’Oms recommande une consommation de 5g de sel par jour. Si vous utilisez deux bouillons alimentaires dans une marmite pour 5 personnes, vous ne leur donnez que 2g par jour. Ce qui est très loin en dessous de la norme Oms».
Le monosodium glutamate (Msg), poursuit-il, est naturellement présent dans de nombreux aliments. «Tomate, fromage, partout dans le monde, les gens ont consommé du glutamate de monosodique», rassure-t-il. Selon lui, dans l’histoire, les Asiatiques qui ont la plus grande longévité, sont les premiers consommateurs de glutamate monosodique. Le Msg est-il sûr à manger?
En tout cas, le député voyage partout dans le monde invité par les plus grands laboratoires pour y préparer des blocs de bouillons. «Mes enfants les mangent et je les mange. Si c’était un poison, je ne l’aurais jamais donné à un citoyen sénégalais», jure-t-il. D’après lui, aucune étude de santé publique, même embryonnaire n’a été faite sur l’impact des bouillons alimentaires sur la santé. Cependant, il reconnait que le sel favorise les maladies cardiovasculaires. «Mais tout le monde a un sac de sel dans sa cuisine, personne n’imagine mettre un sac de sel dans une marmite. Tout le monde a un sac de sucre dans sa cuisine, personne ne pense mettre 1 kg de sucre dans son café. C’est l’excès qui est nuisible», a fait savoir M. Monteil.
Par ailleurs, le consommateur étant la principale préoccupation de l’industrie du bouillon alimentaire, il s’interroge : «Est-ce que nous allons nous amuser à tuer celui qui nous donne de l’argent». En réponse, le ministre des Finances et du budget indiquera que la taxe sur les bouillons alimentaires devra être supportée par les consommateurs. «Certes, elle pourrait avoir des incidences sur la consommation, mais objectivement elle ne peut impacter le business-plan des entreprises. Il est vrai que les gens pensent que ce sont des produits nocifs, mais le gouvernement travaillera à donner plus d‘information sur cette question», a rassuré Abdoulaye Daouda Diallo.
La tournée économique que le chef de l’Etat vient de boucler dans le nord a été aussi dénigrée par l’opposition parlementaire. Si d’aucuns parlent de tournée politique, Serigne Cheikh Mbacké lui, parle de tournée de propagation du Covid-19. Le député du parti démocratique sénégalais (Pds) en veut pour preuve l’augmentation des cas de Covid, qui sont passés à 180 les dernières 24 heures. Ce, poursuit-il, au moment où tous les prix des produits de tout genre sont en hausse.
CE NE SONT PAS LES SOCIETES DE TELECOMS QUI MENACENT LES BANQUES
Libres échanges avec … Thierno Seydou Nourou Sy… DG de la BNDE
Le changement de visuel de la Banque nationale de développement économique est intervenu juste après l’annonce d’un résultat positif de plus de 2,5 milliards de francs CFA. Le Directeur général de la banque, M. Thierno Sy, en a profité pour faire un large tour d’horizon de la vision de sa société, et des perspectives qu’offrent les développements économiques dans le pays. Il donne l’image d’une entreprise épanouie, optimiste et résolument préparée à affronter les défis du présent et du futur ;
La Bnde change de look après avoir annoncé des résultats particulièrement brillants dans un contexte de marasme. Relation de cause à effet ?
Merci pour cette question qui nous permet de faire une rétrospective de la situation de la Bnde depuis son démarrage. La Bnde a commencé ses activités en 2014 avec un agrément obtenu en 2013. Nous avons durant les débuts, peiné à progresser sur le marché bancaire sénégalais. Mais nous nous sommes accrochés sur une stratégie, qui était de mieux connaître la Pme, mieux la comprendre et proposer des produits adaptés à ses besoins. Et c’est là que nous nous sommes rendu compte que le véritable besoin pour la Pme, était de survivre dans un contexte où elle arrive à gagner des marchés, à fonctionner, mais dans lequel elle n’arrive pas à trouver les moyens de financer son exploitation. Donc, on a accompagné toutes sortes de Pme, aussi bien les Pme structurées que non structurées, et même celles qui sont en création. Et grâce à cette phase, nous avons appris à mieux connaître les Pme, même celles qui n’ont pas d’états financiers. Trois années importantes, durant lesquelles nous étions seuls, nous n’avions pas de soutiens. Les institutions financières nous regardaient et attendaient de voir. Mais on y croyait, parce que nous avions la mission d’accompagner les entreprises sénégalaises. Et les statistiques montraient que ces entreprises avaient un rôle important dans l’activité économique du Sénégal, dans sa croissance et dans la constitution du Pib. Mais n’étaient pas accompagnées convenablement. Nous étions convaincus que le pays doit être soutenu par les acteurs financiers implantés au Sénégal. Et nous étions là pour montrer que malgré tout ce qui se disait sur les banques de développement dans les années 1980, on peut effectivement créer un mécanisme de financement inclusif, durable et rentable. Nous nous sommes rendu également compte que les Pme avaient beaucoup besoin de grandir et de croître, mais n’en avaient pas les moyens. Sur beaucoup d’entre elles, nous avons identifié des besoins de croissance forte, et des produits d’accompagnement leur ont été proposés, cela a été un déclic pour elles et leur a permis d’abord, de renouveler leur équipement pour augmenter leur capacité de production, et d’investir dans des activités annexes. Durant les 2 années qui ont suivi les 3 années que j’appelle «la période start-up», nous avons accompagné les Pme dans la phase d’investissement. C’est à ce moment que beaucoup d’entreprises sénégalaises ont commencé à croire en la Bnde, aussi les partenaires financiers à s’intéresser à la banque, à nous accompagner sur des lignes de financement ? Et c’est durant cette période que nous nous sommes forgé une expertise qui nous a permis d’attaquer des marchés qui étaient jusque-là réputés inattaquables, du fait de leur organisation, comme les chaînes de valeur agricole et industrielle. Nous avons aussi, au cours de cette phase, subi une situation qui a affecté tout le monde, à savoir la pandémie. Elle est arrivée lorsque l’on a commencé à accompagner les entreprises dans leur croissance. Il fallait soit regarder la pandémie nous battre, soit la contrecarrer. La volonté de se battre était déjà là à la Bnde, mais elle a été appuyée par les actions menées par les autorités sénégalaises et par la Banque centrale, qui ont chacune, pris une responsabilité historique, pour les autorités sénégalaises, en mettant en place un fonds de résilience, et pour la Banque centrale, en optant pour un allègement du dispositif bancaire et en facilitant l’accès au marché monétaire. Cela nous a permis à nous, qui avons la volonté de mieux accompagner les Pme sénégalaises, de le faire de manière très organisée, et d’intervenir dans le Fonds de résilience à des montants très élevés, de l’ordre de 10 milliards, et de pouvoir, durant cette période, sauver des entreprises, en leur permettant de continuer à fonctionner et à payer leurs salaires. Nous avons aussi, durant cette période, accompagné les autorités dans des secteurs aussi stratégiques que celui du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi que celui du transport aérien. Nous avons injecté plus de 12 milliards dans ce secteur, qui bénéficie déjà d’un plan de relance spécifique. C’est dire que la Bnde a aujourd’hui gagné en expertise. Il y a plus de 220 personnes qui y travaillent. Elle a mis en place des agences un peu partout au Sénégal. Nous avons 16 agences, dont une agence mobile. Et nous continuons d’en créer, dont 3 pour cette année. La Bnde a grandi. Elle a un total bilan qui la place parmi les banques moyennes, sinon celles de grande taille. Nous avons atteint une taille qui nous permet de viser encore plus haut et plus grand. D’avoir l’audace d’intervenir dans des secteurs stratégiques forts, et de pouvoir faire bénéficier l’économie du Sénégal de notre expertise, surtout en matière de financement. Notre pays va être producteur de pétrole et de gaz ; il a défini un plan d’actions prioritaire accéléré et ajusté (Pap2A) sur des secteurs de souveraineté. Nous pensons que c’est le moment de faire le grand saut avec tous ses projets et avec l’appui des autorités, ainsi que de nos partenaires, qui nous accompagnent dans les lignes de financement. Nous le ferons également avec notre personnel qualifié, prêt à engager ce grand défi du développement.
Ce qui veut dire, si je comprends bien, que vos résultats de 2020 ne sont pas un hasard, et que vous êtes déterminés à faire encore mieux cette année… ?
Exactement, nous avons la volonté de faire plus et mieux, même si 2021 est une année de vérité, en ce sens que personne ne pensait que la pandémie allait se poursuivre jusqu’à présent. Mais, même si elle a été un choc pour tout le monde, on doit considérer cette pandémie comme une opportunité. Et en 2021, l’opportunité va être pour nous, le Plan de relance économique, qui est doté d’une enveloppe globale de 300 milliards, que l’Etat du Sénégal va injecter dans le secteur bancaire, et qui doit nous permettre d’intervenir davantage dans le financement des secteurs stratégiques, comme la santé, le numérique, les Btp, les infrastructures, l’agrobusiness. Nous avons des clients dans ces secteurs, qui vont tenter de développer leurs activités, et nous allons les y accompagner. L’autre opportunité que nous avons, est que les entreprises vont commencer à investir dans leurs secteurs d’activités, et des secteurs comme celui du tourisme, du transport aérien et de l’hôtellerie, vont être mieux accompagnés. Nous avons signé dernièrement, deux conventions avec 2AS et LAS, pour capter le maximum de flux d’affaires qui tournent autour de l’aéroport de Diass et qui va devenir un grand hub. Nous nous sommes aussi impliqués sur les grands projets liés à l’exploitation pétrolière en prospérant au-delà du niveau 2 de l’exploitation du pétrole, à savoir, le financement de l’exploitation du pétrole brut et du gaz, de leur distribution en passant par leur transformation.
Donc, de l’Aval…
Oui, de l’Aval en amont, pour capter un peu toutes les activités tournant autour des grandes structures qui vont travailler dans le pétrole comme Woodside ou autres. Nous ne pourrons pas pour le moment avoir directement des entreprises comme Woodside, mais nous pourrons avoir leurs partenaires sénégalais, qui ont des besoins énormes de financement, que nous allons essayer de capter, avec la loi sur le contenu local. Donc, nous souhaitons être sur la chaîne de valeur du pétrole et du gaz. Cela va nécessiter des interventions assez fortes, et nous pensons que, si tout se passe bien, nous allons encore davantage progresser…
Cela va nécessiter aussi des ressources humaines
Des ressources humaines et de la capacitation. Il faut d’abord avoir une expertise dans ce domaine, et nous sommes en train d’investir dessus. Je salue sur ce point, l’apport de nos autorités, qui nous aident à mettre à niveau nos ressources humaines. Nous allons bientôt faire une formation sur la gestion pétrolière, une formation assez pointue dans le domaine financier de ce secteur et qui va impliquer toutes les parties internes de la Bnde, pour leur permettre de connaître les produits que l’on doit mettre en place dans le cadre du financement du pétrole. Car il faudra mettre en place des financements structurés, en crédits de trésorerie mais aussi, en engagements de signature, avec des partenaires extérieurs qui pourront accorder leur garantie à la Bnde,....
Vous êtes une banque née il y a moins de 10 ans, et à vous entendre, vous donnez l’impression de grandir un peu trop vite, et d’embrasser trop de choses. Ne craignez-vous pas de connaître le sort des banques de développement qui vous ont précédés ?
Je pense qu’il n’y a pas une banque de l’Etat au Sénégal et dans le monde qui a progressé comme nous le faisons et qui a connu dans son parcours des déboires. Il y a eu, bien avant, des structures étatiques qui, il faut dire, étaient dans un environnement non règlementé, non contrôlé, où l’autorité monétaire n’avait pas la fonction de contrôle et de sanction. Avant les années 90, la Banque centrale n’était qu’une autorité d’émission de monnaie. Aujourd’hui, la Banque centrale est l’entité émettrice de monnaie, et en même temps, une entité de contrôle et de supervision des banques. Elle fait aussi de la prospection économique. En tant que banque, nous sommes contrôlés, vérifiés tous les ans par la Commission bancaire. Nous faisons des reporting mensuels qui permettent à la Banque centrale de savoir si nous ne sommes pas en train de dériver, de faire autre chose que ce que nous devons faire. A ce moment-là, la Commission bancaire a le pouvoir de descendre quand elle veut au niveau des banques. La Banque est plus régulée qu’avant, le contexte a changé. Nous avons l’avantage d’être dans des pays où il y a une importante marge de progression. Sortez de Dakar, pour voir, à partir de Thiès, le vide qu’il y a. Ce vide, si nous ne le comblons pas, personne ne le fera à notre place. Dans ce «vide», peut-être un jour y trouvera-t-on des minerais ou des matières premières, on n’en sait encore rien. Mais ce «vide» doit aujourd’hui être occupé par des industriels, par des populations. A ce moment-là il faudra une institution bancaire pour l’accompagnement des entreprises, de l’Etat et des populations. Tout cela nécessite de l’ambition. Et nous avons cette ambition
Vous êtes une banque étatique, dans un environnement où il existe d’autres structures de financement de l’Etat, dont les missions chevauchent un tout petit peu les vôtres. N’y a-t-il pas doublon, ou bien des structures qui mériteraient de laisser la place à d’autres ? Pour ne pas les citer, la Bnde, la Der, le Fongip ou la Lba ?
D’abord, s’agissant de la notion de banque étatique, je préfère dire banque de Sénégalais, l’Etat en est certes le fondateur, mais il opère avec d’autres partenaires. Au Brésil, en Afrique du Sud, vous avez des banques nationales de développement qui jouent le même rôle que nous. D’autres pays, comme la Rdc, le Rwanda, et d’autres encore, sont en train de créer leurs banques de développement. De plus, la pandémie a montré que les banques de développement sont indispensables dans nos écosystèmes financiers. Maintenant, par rapport à votre question, je pense qu’il n’y a pas de doublon. Si vous prenez les cas que vous avez cités, le Fongip apporte la garantie dans un financement. Il nous assure un complément. Maintenant, il y a d’autres banques sur le marché, qui sont à participation majoritaire de l’Etat, comme la Lba, la Banque de l’Habitat. Même si ces deux banques ont pris l’option stratégique de devenir des banques universelles, elles ont quand même des métiers de base. Il faudrait donc essayer d’optimiser les choses, voire harmoniser les actions. Il faudrait éviter que ces trois banques ne se marchent sur les pieds. Il faudrait un appui fort de l’Etat, qui doit laisser chacune dans son secteur d’activités et leur donner les ressources nécessaires pour accompagner les entreprises. Les avoir ainsi de manière séparée ne sert à rien. Ces trois banques ont individuellement un poids faible sur le marché. Par contre, réunies, elles peuvent être parmi les 4 premières banques du Sénégal avec une taille systémique.
L’Etat avait engagé une réflexion sur cette harmonisation des structures de financement. Où en est-elle ?
Je ne suis pas dans le secret des stratégies de l’Etat. J’avais appris cette réflexion, comme tous les Sénégalais et je n’en sais pas plus. Mais je crois que c’est une décision impérieuse, à prendre rapidement. Sinon, nous risquons, toutes les trois banques, d’être bloquées par le niveau de fonds propres dans notre recherche de croissance. Prenons le cas du programme des 100 mille logements. Aucune d’entre nous ne peut porter ce projet. Par contre, si on se syndique et qu’on trouve des mécanismes autour de nous, on pourrait faire un grand pas dans cet immense programme. Je pense que l’Etat a bien compris cela et veut prendre les bonnes décisions. Mais il faudrait le faire rapidement. Lorsque l’on annonce une décision pareille, sa mise en œuvre doit être rapide
Votre ancien partenaire, Bridge Bank, s’installe à Dakar et devient un peu votre concurrent. Quelles relations allez-vous entretenir avec elle aujourd’hui ?
Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier le promoteur de Bridge Bank Group West Africa, M. Yérim Sow. Lorsque je suis arrivé ici en 2012 pour rechercher un agrément bancaire, le premier écueil que j’avais pour l’obtenir, était de constituer un tour de table crédible. Personne ne voulait être actionnaire de la Bnde, parce que peu de gens y croyaient. C’est lorsque M. Yerim Sow a donné son accord pour être actionnaire que beaucoup d’opérateurs ont accepté de rejoindre le projet. Nous avons travaillé, depuis 2014, dans une ambiance qui a des hauts et des bas. Mais qui nous a permis à tous, de nous mesurer et de nous apprécier. S’il s’installe aujourd’hui au Sénégal, c’est qu’il sait qu’il y a des opportunités dans notre pays. Il sait que la Bnde ou toute autre banque, ne peut accompagner l’économie de manière totale à elle seule. Il faut plusieurs banques pour le faire. Nous l’accueillons comme un partenaire et lui souhaitons Akwaba, ou comme on le dit au Sénégal, «Yeksil ak jamm».Nous sommes sûrs que nous travaillerons en bonne intelligence ;
Quelles perspectives dans l’immédiat, pour la Bnde ?
C’est préparer la banque de demain. Tout ce que l’on fait, si l’on ne transforme pas notre approche commerciale et clientèle, est voué à l’échec. Le monde de demain est celui de la digitalisation. Nous ne pourrons pas continuer à faire de la banque physique…
Vous craignez les Fintechs ?
Il y a des Fintechs qui existent déjà. Nous allons nous appuyer sur eux pour pouvoir proposer des produits digitaux. Nous allons faire de la digitalisation de manière progressive car nous sommes avant tout des Africains, des Sénégalais. Nous avons besoin de nous voir et de nous parler. La digitalisation totale n’est pas encore une réalité forte, bien qu’il faille déjà se préparer à cela. On a déjà les sociétés de télécoms, qui ont leurs produits de digitalisation, parce qu’elles ont les infrastructures, les connaissances et le background nécessaires. Elles ont lancé des produits digitaux, comme les systèmes de paiement, qui concurrencent les banques. Il y en a même parmi elles qui ont obtenu un agrément bancaire, et sont devenues des banques. Mais, à mon avis, ce ne sont pas les sociétés de télécoms qui constituent le danger pour le système bancaire. Ce sont les Gafa (Google Amazone Facebook Apple. Ndlr). Ces Gafa vont venir balayer tout le monde, aussi bien les sociétés de télécoms que les banques. Si on n’y prend garde. Donc, tout le monde doit se préparer dès à présent, aussi bien les banques, les sociétés de télécoms que les régulateurs. Car, demain, le système bancaire sera difficile à réguler. Les opérations vont aller dans tous les sens et l’on risque de connaître une dérégulation et une dérèglementation qui vont perturber le système financier en général Donc, il faut le préparer. Et pour cela, il faut être déjà dans la digitalisation. Offrir au client des produits qui puissent lui permettre partout où qu’il se trouve, d’accéder à la banque. C’est ainsi que nous avons lancé un projet de digitalisation, qui est en cours. C’est un point qui va nécessiter une urgence forte dans sa mise en œuvre. La digitalisation concernera aussi bien les clients particuliers que les entreprises. Ces dernières n’auront plus besoin de se déplacer. Elles pourront faire leurs opérations à partir de chez elles. La seconde perspective sera de créer des structures de financement alternatif comme la micro-finance islamique. L’autre perspective est de lancer les agences, et couvrir tout le Sénégal. Nous allons aussi développer le mécanisme d’Agency Banking, par de petites agences créées par le biais d’un intermédiaire en opérations bancaires, à qui nous donnons un agrément pour qu’il puisse offrir les produits bancaires classiques à des populations qui n’avaient pas de banque dans leur localité. Nous avons aujourd’hui une quinzaine points de vente à Dakar et dans les régions. Nous comptons, d’ici 2022-23, avoir 80 points de vente partout dans le Sénégal.
«LE MAEP A PERMIS DE METTRE EN LUMIERE LE LIEN ENTRE GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT»
Le président de la Commission nationale de gouvernance, Ibrahima Thioub, salue ainsi l’engagement des instances du Maep dans ce processus alors que Me Malick Sall insiste sur l’importance de ce mécanisme dans la définition des politiques de gouvernance
Le Sénégal est disposé à se soumettre à une évaluation ciblée dans le secteur minier. Le président de la Commission nationale de gouvernance, Ibrahima Thioub, salue ainsi l’engagement des instances du Maep dans ce processus. Alors que Me Malick Sall insiste sur l’importance de ce mécanisme dans la définition des politiques de gouvernance et de développement.
Le Sénégal est prêt à se soumettre à une évaluation ciblée dans le secteur minier. La révélation est du Professeur Ibrahima Thioub. «Nous allions les avancées significatives du Maep au Sénégal. Et nous nous félicitons de l’acceptation volontaire de notre pays de se soumettre à une évaluation ciblée dans le secteur minier. C’est un domaine stratégique et éminemment sensible. Nous saluons l’engagement des instances du Maep dans ce processus en cours», déclare le nouveau président de la Commission nationale de gouvernance (Cng) à l’occasion de la célébration de la journée du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep).
A en croire l’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), «le Sénégal accueille favorablement la proposition d’être accompagné par le Maep à l’effet d’élaborer un rapport national sur sa gouvernance». «Nous restons en attente de l’équipe des experts qui travaillera dans ce domaine avec la Cng en toute indépendance», insiste l’enseignant qui s’est réjoui de l’engagement des instances du Maep à les accompagner pour l’atteinte des objectifs du programme.
A travers l’initiative du Maep, «l’Afrique a montré sa capacité à établir un diagnostic lucide et sans complaisance des pratiques, et à identifier et appliquer les remèdes les plus efficaces à la hauteur de ses moyens pour améliorer les conditions de vie de ses citoyens», poursuit-il. Il faut savoir que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) est une institution de l’Union africaine en matière de suivi des politiques.
Portée sur les fonts baptismaux par les Présidents Thabo Mbeki, Obasanjo et Abdoulaye Wade entre autres pour faire face aux problèmes de famine, de gouvernance, il a 18 ans d’existence. Selon Malick Sall, garde des Sceaux, ministre de la Justice, ce mécanise, qui permet aux pays membres de s’auto-évaluer, montre que l’Afrique est capable d’innover. «Elle avait innové avec Air Afrique. Aujourd’hui, elle a innové avec le Maep», explique le ministre de la Justice. D’après lui, «c’est une structure qui permet aux Africains de s’auto-évaluer».
Et l’objectif principal de la célébration de cette institution est de magnifier les efforts constants et louables déployés par le Maep dans la recherche de solutions aux problèmes africains. Depuis sa création par l’Union africaine, le Maep s’est illustré par son engagement pour établir, renforcer et consolider le partenariat pour le développement de notre continent. «Il a permis de mettre en lumière et en perspective le lien dialectique entre gouvernance et développement», enchaîne Me Malick Sall qui insiste sur l’importance de ce mécanisme.
LES LOIS SUR LE TERRORISME ET LES INQUIÉTUDES DE L’OPPOSITION À LA UNE
Dakar, 25 juin (APS) – Les projets de modification du Code pénal et du Code de procédure pénale pour lutter contre le terrorisme, selon le gouvernement, alors que l’opposition dénonce des restrictions aux libertés et appelle à des manifestations, sont largement commentés par les quotidiens reçus à l’APS.
Les députés examinent en séance plénière ce vendredi le projet de loi n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal et celui du n°11/2021 modifiant la loi n°65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale.
Vox Populi note que les opposants à ces modifications ‘’ont multiplié les rencontres et déclarations jusque tard dans la nuit’’. Le journal relève que selon l’exposé des motifs, ‘’la finalité de ces deux textes, aggravant la répression d’infractions jusqu’alors punies à temps, est notamment de lutter contre le terrorisme et tout acte assimilé’’.
Libération craint ’’un vendredi de confrontation’’. En effet, l’opposition parlementaire, le M2D et ’’Y en a marre’’ se disent ’’prêts pour la +résistance+’’. Dans le journal, le président du groupe parlementaire Benoo Bokk Yaakar (majorité) dénonce une ‘’manipulation’’ de l’opposition.
‘’Les députés vont examiner, vendredi, en séance plénière, le projet n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal. Selon l’exposé des motifs, cette réforme vise à définir une nouvelle politique de recouvrement des avoirs criminels. Elle porte également sur le financement du terrorisme, la piraterie maritime, entre autres’’, explique Le Soleil.
Selon L’As, ‘’l’Etat corse les peines’’ en matière de lutte contre le terrorisme, l’association de malfaiteurs, la destruction de biens d’autrui.
L’opposition ‘’dénonce un projet liberticide’’, note Le Quotidien qui affiche à la Une : ‘’loi sur le terrorisme, Macky Sall serre la vis’’. Le journal évoque ‘’l’éventualité du retrait du texte’’. ’’L’opposition dit non’’, soutient Enquête.
Selon Walfadjri, ’’L’Etat traque les +nouveaux+ terroristes...+’’ et l’opposition ‘’se sentant visée est sur le pied de guerre’’.
’’La journée de vendredi est partie pour être chaude aux alentours de l’assemblée nationale après les appels des leaders du M2D’’, souligne La Tribune qui affiche à sa Une ‘’Macky Sall brandit le sabre du terrorisme’’.
’’Le M2D appelle à manifester contre un projet de loi visant à modifier des dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénale pour mieux criminaliser les appels à la résistance des groupes appelant à des manifestations violentes’’, écrit le journal qui estime que ‘’manifester devient +criminel+ au Sénégal’’.
Sud Quotidien souligne, ’’face à la presse, Serigne Cheikh Mbacké, président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie et cie ont accusé le président Macky Sall de chercher à travers cette modification à assimiler l’exercice du droit de manifester à du terrorisme pour pouvoir se baliser le chemin d’une troisième candidature à la magistrature suprême’’.
L’opposition parlementaire ‘’se braque’’, souligne Kritik qui écrit : ‘’Macky Sall veut ainsi assimiler l’exercice du droit de manifester à du terrorisme …. Une disposition anticonstitutionnelle, selon l’opposition parlementaire qui alerte sur les visées dictatoriales d’une modification stratégique de la loi’’.
Selon Source A, ’’ces projets de loi sont contestés par des députés de l’opposition comme Ousmane Sonko, qui pense qu’avec ces dispositions, +Macky Sall veut confirmer son projet de troisième mandat et casser de l’opposant’’.
’’Un 25 juin pour faire oublier un 23 juin ?’’, s’interroge Le Témoin qui souligne que ‘’ce vendredi risque de constituer une journée de tous les dangers puisque l’opposition parlementaire a appelé les populations à s’opposer au projet de loi (…) modifiant la loi (…) portant Code pénal et celui (…) modifiant la loi (…) portant Code de procédure pénale’’.
Selon le journal, ’’à en croire l’opposition, ces modifications riment tout simplement avec la confiscation des libertés. Le droit de manifester serait désormais assimilé à du terrorisme et remis en cause par le régime de Macky Sall’’.
LES TERRES DE L’AÉROPORT APPARTIENNENT À L’ÉTAT
Muet depuis le début de la polémique sur les terres de l’aéroport de Dakar, le maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr, a réuni jeudi toutes les couches de la commune à l’hôtel Océan pour une séance d’explications
Au cours d’une réunion d’information, le maire de Yoff a signifié à ses administrés que les terres de l’aéroport de Dakar appartiennent à l’Etat et non aux Lébous. Mais Abdoulaye Diouf Sarr a dissocié ce dossier des 1 000 parcelles de Diass octroyées à chacune des communes léboues de Ngor, Ouakam et Yoff.
Muet depuis le début de la polémique sur les terres de l’aéroport de Dakar, le maire de Yoff a réuni hier toutes les couches de la commune à l’hôtel Océan pour une séance d’explications. Notables, chefs coutumiers, religieux, Asc, groupements de femmes, collectifs de jeunes, pêcheurs, sportifs ou artistes ont répondu présents dans une salle étouffante de chaleur. Habillé d’un boubou «Jesner» bleu, Abdoulaye Diouf Sarr, assis à côté de Cheikh Mansour Diouf, a décidé de tenir un langage de vérité à ses administrés. «Il n’y a rien que la commune de Yoff dispose au niveau de l’aéroport Léopold Sédar Senghor. On ne nous a rien donné qui puisse faire l’objet d’un partage. Soyons clairs», tonne-t-il. Sur les 20 ha, le maire précise qu’il s’agit d’un lotissement administratif de l’Etat à l’intérieur de la commune. Cependant, relève-t-il, Yoff dispose de 10 ouvrages dans ce projet. C’est une maison de la femme, une maison de jeunes, l’extension de la commune, un daara moderne, une maternité, école maternelle, un collège d’enseignement… Abdoulaye Diouf Sarr rappelle que le livre foncier du Sénégal ne mentionne nulle part que ces terres appartiennent à Ngor, Ouakam et Yoff. «Le droit foncier est droit le plus protégé. Quand on a un titre foncier, quand l’Etat veut le prendre, il passe par des procédures claires. Quand j’ai vérifié l’état des droits réels, il est écrit noir sur blanc que l’Etat du Sénégal est propriétaire de ces terres. Raison pour laquelle il est en train d’y dérouler ses projets. Il y a le parc forestier, le projet de la Cdc, un lotissement administratif…», détaille le maire de Yoff, par ailleurs ministre de la Santé.
«Je ne peux pas travailler avec chaque collectif constitué de 3 personnes»
Diouf Sarr révèle qu’au début, il ne voulait pas recevoir les collectifs qui ruent dans les brancards pour le contrôle de ces terres. «J’ai reçu les collectifs de Ngor et ensuite ceux de Yoff dans des conditions claires. La vérité appartient à Dieu. Je leur ai dit que ces terres appartiennent à l’Etat», relate-t-il. Avant d’ajouter : «Je peux soutenir ces collectifs à condition qu’ils fassent une demande à l’Etat. Cependant, quand l’Etat donne ces terres à des Sénégalais, on peut lui demander de nous en offrir parce que ça se trouve dans notre commune. Si cette approche est de mise, je soutiens le combat de ces collectifs. Je serais devant même», jure Diouf Sarr. Toutefois, il s’empresse de préciser que s’il devait mener ce «combat basé sur la légalité», ce ne sera pas avec des collectifs. «Il y a des institutions à Yoff qui sont désignées pour parler au nom de la commune. Je ne peux pas travailler avec chaque collectif constitué de 3 personnes et qui prétendent parler au nom de Yoff», recadre-t-il. Sur les 1 000 parcelles octroyées aux communes léboues dans le pôle urbain de Daga Kholpa, Diouf Sarr précise qu’elles n’ont rien à voir avec l’aéroport. «J’ai dit au Président : ‘’Nos communes sont étroites et il y a l’érection de pôles urbains avec la possibilité d’avoir des parcelles là-bas, ce serait bien.’’ Il a salué mon idée et m’a mis en rapport avec le ministre chargé des affaires foncières.» Le maire de Yoff dit avoir mis au courant Cheikh Mansour Diouf.
Cheikh Mansour Diouf : «Je ne suis pas dans des complots»
Le représentant du khalife général des Mourides à Yoff, Ouakam, Ngor et Cambérène, après avoir magnifié la démarche de Diouf Sarr, a décidé d’en parler aux chefs coutumiers des 3 communes. «Je les ai appelés à une réunion chez moi. Quand j’ai mis au courant le ministre Diouf Sarr, il m’a dit qu’il va appeler Abdoulaye Sow qui va prendre le repas chez lui. Après, les deux ministres sont venus nous trouver chez moi. A Yoff, on ne peut rien cacher. Donc ça m’étonne que des gens parlent de réunion secrète. De Abdou Diouf à aujourd’hui, tous les Présidents sont venus chez moi. Je ne suis pas dans des complots», assure Cheikh Mansour Diouf. Enfin, Abdoulaye Diouf Sarr signale que chaque parcelle des 1 000 offertes à Yoff peut contenir 10 personnes. De plus, le maire annonce la mise sur pied d’un comité technique qui va se charger de mettre en œuvre les conditions d’octroi de ces parcelles.