Dakar, 23 sept (APS) - Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a donné des instructions à ses services pour le paiement, à partir de ce jeudi, des salaires du mois de septembre, annonce la cellule de communication de ce ministère dans un communiqué de presse parvenu à l’APS.
"Par ailleurs, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor a déjà entamé le paiement des pensions, ce mercredi 22 septembre 2021", signale la même source. La fin de ce mois de septembre coïncide avec la célébration du grand magal de Touba, qui se tiendra dimanche prochain.
Trois millions de fidèles, dont de nombreux travailleurs de l’Etat, prennent part à cette manifestation marquant le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba. A l’occasion du magal, des dépenses importantes sont conensenties pour des "berndé" (repas de réjouissance distribués aux pèlerins).
LE MINISTERE DE LA JUSTICE RAPPELLE QUE LE DOSSIER EST TOUJOURS A L’INSTRUCTION
Liberté provisoire de Seydina Fall dit «Bougazelli»
Le ministère de la Justice a réagi par rapport au débat sur la liberté provisoire de l’ancien député Seydina Fall «Bougazelli». Le dossier n’est pas clôturé ; il est toujours en instruction, a rappelé le département dans un communiqué parvenu à la Rédaction hier, mercredi 22 septembre.
Le ministère de la Justice a sorti un communiqué hier, mercredi 22 septembre 2021, pour revenir sur l’affaire de Seydina Fall dit «Bougazelli», détenu dans le cadre d’un trafic supposé de faux billets de banque puis libéré provisoirement. Selon le document, Seydina Fall est toujours entre les mains du magistrat instructeur.
Le ministère de la Justice tient à rappeler que «la liberté provisoire lui a été octroyée suite à sa demande, comme le prévoit la procédure». Il affirme aussi que «les investigations suivent leur cours, à charge et à décharge, à la fin desquelles, la décision sera prise ou non, de le traduire devant la juridiction de jugement le cas échéant». Le département de la Justice souligne, par ailleurs, que «les motifs de placement sous mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire inhérents au secret de l'instruction ne sont connus que du magistrat instructeur, du Procureur de la République et des conseils». Ainsi, «toutes autres informations et interprétations sur la décision de mise en liberté et sur la suite qui sera donnée à l'affaire relèvent d'une spéculation gratuite».
Pour rappel, Seydina Fall dit Bougazelli, est arrêté en novembre 2019, puis présenté au magistrat instructeur, le défunt Samba Sall. Il s’en est suivi la décision de son inculpation, pour association de malfaiteurs, corruption, trafic de faux billets de banque, le 22 novembre 2019, par le magistrat instructeur Samba Sall. Seydina Fall a bénéficié, après quelques mois passés en prison où il était placé sous mandat de dépôts, d’une liberté provisoire, en juin 2020, après deux demandes dans ce sens rejetées par le juge. Sa sortie de prison avait été motivée par des raisons médicales, selon une déclaration de ses avocats. Seulement, récemment, une vidéo de son arrestation circule sur l’Internet, remettant en scène l’affaire.
Après la diffusion de la vidéo, coïncidant avec l’arrestation de deux membres influents du mouvement Y en a Marre, Simon et Kilifeu, des politiques réclament la relance du dossier de l’ex-député. Le Collectif Noo Lank a réclamé, en début de semaine, la libération des deux activistes impliqués dans une histoire supposée de trafic de visas, à défaut d’un retour en prison de Seydina Fall Bougazelli.
Par Jean Michel DIATTA
HARO SUR LE DEUX POIDS, DEUX MESURES
Relayée dans la presse nationale, tout au début du mois de septembre, l’affaire de trafic de faux passeports diplomatiques, impliquant deux députés prend des relents inquiétants
Dans une note rendue publique hier, mercredi 22 septembre, la Direction de la communication de l’Assemblée nationale, répondant certainement aux critiques concernant le «silence» observé par le président de l’institution, concernant les cas des deux députés cités dans les affaires de faux passeports diplomatiques, informe que Moustapha Niasse n’a jusque-là pas reçu de demande de levée de l’immunité parlementaire des députés incriminés. Des lenteurs notées du côté du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Malick Sall qui inquiètent plus d’un.
Relayée dans la presse nationale, tout au début du mois de septembre, plus précisément le 5 courant, l’affaire de trafic de faux passeports diplomatiques, impliquant deux députés de cette 13ème Législature, suite au démantèlement d’un réseau par les éléments de la Division des investigations criminelles (DIC), prend des relents inquiétants. Ou du moins, l’avancement du dossier impliquant des parlementaires fait couler beaucoup d’encre et de salive au regard des lenteurs notées notamment sur la mise des parlementaires cités dans cette affaire à la disposition de la justice. Cela, en procédant à la levée de leur immunité parlementaire. Seulement, la sortie de la direction de la communication de l’Assemblée nationale, indiquant n’avoir pas encore reçu une lettre du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, sur ce dossier, dans le cadre d’une demande de la levée de l’immunité des deux députés cités, à savoir Mamadou Sall et Boubacar Biaye, ne fera que poser la lancinante question de la célérité de Dame Justice ou plutôt du Procureur de la République et du ministre en question, quand il s’agit de députés opposants.
LE FAST TRACK DU CAS SONKO
En effet, les exemples ne manquent pas pour rappeler la rapidité avec laquelle le Ministre de la justice, sur demande du procureur de la République, a invité l’Assemblée nationale à lever l’immunité d’un député opposant, dans le but de le mettre à la disposition de la justice. Le cas du député de Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire de «viols répétés» et de «menaces de morts» présumés contre la jeune masseuse, reste encore fraiche dans les mémoires. Le député Sonko avait refusé de déférer à la convocation de la gendarmerie prévue le 8 février, aux motifs que son immunité parlementaire n’avait pas été levée.
Après ce refus du candidat sorti 3ème à la dernière élection présidentielle, les choses se sont accélérées, parce que le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice saisit le président de l’assemblée nationale, le mardi 9 février, par courrier du Procureur général près la Cour d’Appel de Dakar demandant la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Après une rencontre des membres du Bureau et ceux de la Conférence des présidents, le 11 février, pour la suite à donner à cette affaire, l’Assemblée nationale ratifie, le 17 février, la liste des membres de la commission ad hoc chargée de statuer sur ladite demande. Alors qu'Ousmane Sonko continue de dénoncer un «complot politique», l'Assemblée nationale lève, le vendredi 26 février, son immunité parlementaire. On connaît la suite !
LE CAS D’ECOLE DE L’AFFAIRE KHALIFA SALL
Si au moins le député Ousmane Sonko a exigé et obtenu la levée de son immunité parlementaire avant de décider d’aller répondre à la convocation de la gendarmerie, son ex-collègue parlementaire, Khalifa Sall a connu un autre sort, avec un imbroglio politico-judiciaire jamais connu au Sénégal. Emprisonné dans le cadre de la Caisse d’avance de sa mairie, Khalifa Sall battra campagne du fond de sa cellule et deviendra député de la 13ème législature. Pour autant, le procureur du tribunal de grande instance de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, s’opposera à sa libération d’office prétextant l’antériorité de son incarcération qui invalidait, selon lui, toute possibilité de jouir d’une immunité parlementaire. A la surprise générale, ce même procureur demandera au président de l’assemblée nationale quelques mois après, à savoir le mercredi 25 octobre 2017, la levée de l’immunité parlementaire Khalifa Sall.
L’hémicycle accélère la cadence avec la mise sur pied, le jeudi 2 novembre, d'une commission ad hoc composée de 11 députés chargés de statuer sur la requête du parquet. Cette dite commission convoque en vain Khalifa Sall, en prison à Reubeuss, le mercredi 22 novembre à 17h afin de statuer sur une éventuelle levée de son immunité. Chose qui sera effective le 26 novembre de la même année. Des exemples qui rappellent à bien des égards des traitements à double vitesse, selon le bord politique du député incriminé, dans la saisine du bureau de l’Assemblée nationale pour la levée de l’immunité parlementaire des mis en cause.
NIASSE S’EXPLIQUE
Depuis l’éclatement de l’affaire du présumé trafic des passeports diplomatiques, il est réclamé la levée de l’immunité parlementaire des deux députés mis en cause, à savoir Mamadou Sall et Boubacar Biaye
Depuis l’éclatement de l’affaire du présumé trafic des passeports diplomatiques, il est réclamé la levée de l’immunité parlementaire des deux députés mis en cause, à savoir Mamadou Sall et Boubacar Biaye. Dans un communiqué publié hier, mercredi 22 septembre, l’Assemblée nationale explique la situation, en soutenant qu’elle n’a pas encore reçu de lettre du ministre de la Justice, Garde des Sceaux dans ce sens, autorisant le déclenchement de la procédure.
«L’Affaire des passeports diplomatiques impliquant des députés sera traitée conformément aux lois et règlements en vigueur, en jugulant la part de l’émotion. Dans trois semaines, la Session Ordinaire Unique 2021-2022 sera ouverte. Si entre-temps le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, saisit le président de l’Assemblée nationale, pour la levée de l’immunité parlementaire de députés, le bureau se réunira immédiatement et la procédure appropriée sera engagée». Cette information est de la Présidence de l’Assemblée nationale.
Dans un communiqué daté d’hier, mercredi 22 septembre 2021, l’Institution parlementaire fait remarquer, dans ce sens, que «la levée de l’immunité parlementaire obéit à une procédure définie, avec précision, par la loi organique tenant lieu de Règlement intérieur de l’Assemblée nationale». Ainsi, signale le communiqué, le président de l’Assemblée nationale et le bureau de l’Institution «engagent une procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un député, en application des dispositions du règlement intérieur, dispositions qui prévoient la saisine du président de l’Institution par une lettre du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, transmettant une demande du Procureur Général près la Cour d’appel de Dakar, lui-même saisi par le Procureur de la République».
Mieux, explique-t-elle, le traitement d’une affaire commence par des enquêtes. C’est après cette phase d’enquête que le Procureur de la République décide ou ne décide pas, lorsqu’il s’agit de députés, de demander la levée de l’immunité parlementaire, selon cette procédure, précise l’Assemblée nationale dans sa note. Elle ajoute «qu’il serait incongru que le président de l’Assemblée nationale se livre à des déclarations à l’emporte-pièce, avant la réunion du bureau, dans le cadre des procédures prévues par la loi». L’Assemblée nationale dit que «l’approche de son président n’a pas varié, par rapport aux dossiers précédents, concernant des députés, en 2020, notamment. Le président de l’Assemblée nationale n’ayant pas encore reçu une lettre du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur ce dossier, il convient de laisser à la justice, le déroulement de ses procédures, conformément à la loi».
Toutefois, l’Assemblée nationale s’est dite ouverte à faire respecter la procédure. «Les deux députés sont prêts à répondre à toute convocation, dans le traitement de ce dossier. L’Assemblée nationale remplira toutes ses missions, en la matière, en temps opportuns, lorsque toutes les conditions prévues par la loi seront réunies», a-t-elle garanti dans son communiqué. Elle signale, auparavant : «dès que la nouvelle a été annoncée concernant les députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall, le président de l’Assemblée nationale a pris l’initiative de les convoquer, le mardi 7 septembre 2021.
En présence du président du Groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (Aymérou Gningue, Ndlr), il a reçu le député Boubacar Biaye pour l’entendre sur le dossier évoqué dans la presse. Mamadou Sall, qui se trouvait à Salémata, dans la région de Kédougou, a été reçu le lendemain, jour de son retour à Dakar. Après ces deux rencontres, le président de l’Assemblée nationale a demandé à la secrétaire générale de l’Institution, d’ouvrir un dossier sur la question, en attendant de plus amples informations», fait noter le document.
Et la même source de relever que les concernés à l’occasion de leur rencontre avec le président de l’Institution, en présence du président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar, ont accepté, sans hésiter, de répondre à toute convocation des services chargés de la phase de l’enquête préalable, sans attendre la levée de leur immunité parlementaire, lorsque cette mesure sera demandée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice.
Par Alassane THIAM
LA SOCIÉTÉ CIVILE SÉNÉGALAISE A-T-ELLE LES MOYENS DE SA LIBERTÉ ?
Les accusations à l’encontre de deux courageux activistes sont graves. Nous pouvons dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu, sauf en temps de brouillard
S’il est difficile de définir la société civile, il y a cependant, un consensus qui considère qu’elle correspond aux citoyens qui n’exercent pas d’activités politiques et militaires. Ce sont des hommes et femmes défenseurs des droits de l’homme, des associations d’étudiants, d’universitaires, d’avocats, Bloggers, etc., qui exercent leurs activités dans un but non lucratif.
Des citoyens des vieilles démocraties occidentales se sont organisés pour dénoncer certaines dérives en matière du droit de l’homme ou du non-respect des conventions internationales. Certains pays se sont vus infliger de lourdes amendes suite au dépôt de plainte de leurs compatriotes. Ces militants, parfois activistes, sont souvent soutenus par une presse engagée et des donateurs acquis à leur cause. Ils sont également en activité professionnelle, ce qui leur permet d’être libres et indépendants à l’égard du pouvoir en place. Le Sénégal a pris son envolée démocratique depuis mars 2000. Il a vu Abdoulaye Wade, accéder au sommet du pouvoir après quarante années d’opposition.
Malgré cette première alternance politique rare en Afrique, le Sénégal, à l’instar de différents pays, n’échappe pas aux sentinelles créées par des organisations et associations non gouvernementales pour surveiller le fonctionnement des institutions. Notons qu’il y avait des prémices de combat durant les années 90. Les journaux sénégalais, qui tenaient leur rôle de quatrième pouvoir et de vigie, ont participé à leur manière à une résistance au régime en place à leurs dépens. Certains ont subi des sanctions lourdes, allant jusqu’à la fermeture temporaire de leurs organes. La société civile sénégalaise, avec des mouvements comme Yen En Marre, a participé activement à la déstabilisation du régime du président Abdoulaye Wade. Elle a poussé l’ancien président de la République sénégalaise à renoncer à son bidouillage législatif qui aurait permis à son fils de le remplacer. Ces mouvements sont indispensables et permettent à la démocratie de respirer. Ils offrent aux Sénégalais un outil de contrôle de l’exécutif en dehors des partis constitués, car ils sont censés être dénués de toute appartenance politique.
LA PYRAMIDE DE MASLOW ET LA LIBERTE D’AGIR
Abraham Maslow, psychologue américain, a défini cinq étapes des besoins humains hiérarchisés. Il indique que l’être humain ne s’engage à combler le besoin supérieur que lorsque le précédent est comblé. Les premiers sont physiologiques : se nourrir, respirer et dormir... La très grande difficulté de la société civile sénégalaise réside dans son incapacité à résoudre cette première étape.
En effet, beaucoup de sénégalais ne montrent pas une aisance économique, (sans être riche), pour accéder, non plus à la dernière étape qui sont les besoins d’accomplissement de soi. Dans la durée, ils risquent d’être rattrapés par la réalité économique, malgré des soutiens non avoués de certains groupes de pression. Les gouvernants savent très bien que ces protecteurs de la liberté, de la démocratie, des droits de l’homme, peuvent avoir des faiblesses liées à leurs conditions de vie. Les Sénégalais ne toléreront aucun dérapage de la société civile car, ils ne doivent pas ressembler à ceux qu’ils dénoncent. Plusieurs activistes ont été condamnés pour des faits qui sont liés à des dénonciations des activités du pouvoir politique.
Par ailleurs, d’autres sont accusés des faits liés à des activités délictueuses. Deux rappeurs, Simon Kouka et Kilifeu doivent répondre à la justice pour «trafic de passeports et escroquerie sur visa». Il me semble qu’il est encore très tôt de considérer que les accusés sont coupables tant qu’ils n’ont pas épuisé toutes les voies de recours. Néanmoins, cette situation vient nous renseigner sur les difficultés de la société civile à exercer pleinement son rôle. Benjamin Franklin, un des fondateurs de la constitution américaine, disait : «Un sac vide tient difficilement pas debout».
La société civile a besoin d’un soutien financier pérenne et du renouvellement de ses représentants. Les accusations à l’encontre de deux courageux activistes sont graves. Nous pouvons dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu, sauf en temps de brouillard. Disons qu’il y a du feu et du brouillard ; chacun fera son idée… Seule l’indépendance économique permet réellement d’être libre de ses actions et d’éviter les compromissions, voire des comportements de survie qui peuvent relever d’une infraction ou d’un délit.
LE SENEGAL RETROUVE LE MOZAMBIQUE EN QUART DE FINALE
L’équipe nationale féminine de basketball du Sénégal va rencontrer jeudi, en quart de finale de l’Afrobasket, celle de Mozambique.
L’équipe nationale féminine de basketball du Sénégal va rencontrer jeudi, en quart de finale de l’Afrobasket, celle de Mozambique. En match de barrage, les Mozambicaines ont obtenu leur billet en surclassant (72-50) le Kenya.
L es Sénégalaises ont enregistré deux victoires en autant de sorties en phase de poule. Elles ont dominé respectivement la Guinée et l’Egypte. Onze fois champion d’Afrique, le Sénégal, équipe la plus titrée du continent africain, n’a plus remporté le titre continental depuis six ans. Elle avait battu le Cameroun lors de son dernier sacre en 2015, à Yaoundé.
Les quarts de finale sont prévues ce jeudi et les demi-finales demain vendredi. Les matchs pour la troisième place du podium et la finale auront lieu dimanche 26 septembre. L’Afrobasket féminin qui se déroule au Palais des sports de Yaoundé, au Cameroun, réunit 12 Nations. Les deux dernières éditions ont été remportées par le Nigeria.
L'EXPERTISE SENEGALAISE EN MARCHE !
Les entraîneurs sénégalais de foot s’exportent plutôt bien sur le continent. Depuis des décennies. Ils sont de plus en plus nombreux, ces entraîneurs à avoir répondu aux sirènes de l'exode
L'expertise sénégalaise n’a jamais été aussi bien exportée que ses dernières années. Après les précurseurs dans la sous région, la tendance à «l’exode» des techniciens sénégalais s'est davantage étendue depuis quelques années un peu partout en Afrique mais aujourd'hui dans les grands champions européens où le contingent s'est considérablement agrandi.
Les entraîneurs sénégalais de foot s’exportent plutôt bien sur le continent. Depuis des décennies. Ils sont de plus en plus nombreux, ces entraîneurs à avoir répondu aux sirènes de l'exode. Toutefois, il ne serait pas juste d'expliquer cette tendance par les résultats des clubs sénégalais sur la scène africaine ou encore en se basant sur le classement Fifa et la place de l'équipe nationale du Sénégal (20ème mondial, 1er en Afrique depuis 3 ans). Mais c'est sans doute par le crédit, la compétence, le profil de nos techniciens. Si, ce ne soit principalement par les moyens de travail nettement plus conséquents.
BAMOUR FALL ET LAMINE NDIAYE EN PRECURSEURS
Ayant roulé sa bosse au Burkina Faso et en Guinée équatoriale, Bamour Fall est un des précurseurs de l'exode des entraîneurs sénégalais en dehors du Sénégal souligner dans un entretien avec le quotidien Le soleil la difficulté. "Au Sénégal, c’est très difficile pour nous entraîneurs. Puisque si la qualité ne nous fait pas défaut, ce sont les structures des clubs qui font la différence. Au moment où il arrivait à l’Etoile filante de Ouagadougou (Efo) en 2004, «au Sénégal, on sous-estimait le football burkinabé. Mais j’avais trouvé sur place un club bien structuré, avec son terrain gazonné et éclairé et avec toutes les commodités», rappelle celui qui a conduit club l’Efo du Burkina Faso à un doublé de Coupe – Championnat mais aussi l’Asfa Yennenga au titre de champion dans les années 80. Momar Thioune l'ancien international sénégalais n'en relève pas la question des moyens lorsqu'il évoque son expérience avec le club de Nador en D2 marocaine. «J’avais beaucoup plus de moyens que dans un club sénégalais de D1». Et à Gafsa, en Tunisie, il certifie avoir été logé dans un hôtel 4 étoiles et que son «traitement salarial était très conséquent et ne souffrait d’aucun retard. Là-bas, tout est fait pour vous mettre à l’aise et ne penser qu’au boulot», explique-t-il. L'exode des entraîneurs de football est devenue en effet une réalité pendant ces dernières années. Aujourd'hui le Sénégal ne s'illustre pas seulement par sa légion de footballeurs expatriés. Audelà de ses frontières, l'expertise des Sénégalais est l'une des plus sollicitées.
En Afrique, l'ancien entraîneur Lamine Ndiaye a ouvert la voie à travers son passage. Le technicien sénégalais s'est d'emblée fait un nom, au Coton Sports de Garoua (Cameroun) qu'il mènera aux demi-finales de la Coupe de la Caf, avant de connaitre la consécration avec le trophée de Ligue des champions CAF avec le Tout Puissant Mazembé en 2010. Son vécu a aujourd'hui convaincu les dirigeants de Horoya Athletic Club de Conakry. Il retrouve en Guinée son compatriote Amara Traoré qui l'avait précédé sur le banc de Horoya AC. L'ancien sélectionneur des Lions du Sénégal a effectué depuis quelques mois son retour l’AS Kaloum qu'il avait entraîné en 2013 au lendemain de son départ du banc du Sénégal après le bide de Bata lors de la Can 2012. Cet exode a fait tache d'huile dans d'autres pays.
En Mauritanie, l'expertise sénégalaise a commencé à se développer avec l'arrivée de Moustapha Seck. Désigné comme meilleur entraîneur de la Ligue 1 sénégalaise en 2010, l’ex-entraineur du Soumba FC a signé un contrat d’un an avec le club de Tevragh Zeina (Mauritanie), club évoluant en Super D1 mauritanien. L'ancien entraîneur de l'équipe nationale locale, de l'As Saloum, NiaryTally (NGB), dd As Pikine, Guédiawaye FC, Teungueth FC, et du FC Soumba de la Guinée rejoint un sénégalais Pape Assane Kara. C'est toutefois le Maroc qui va accueillir le plus gros contingent d'entraîneurs sénégalais. En première ligne, on retrouve Moussa Ndaw. L'ancien joueur du club vainqueur de la Ligue africaine des champions en 1992 et entraineur intérimaire du WAC de Casablanca entraîne aujourd'hui du FC Salé du Maroc. L'ancien meilleur footballeur étranger du championnat marocain a été rejoint par deux autres anciens de la Ligue pro sénégalaise. Il s'agit de Boubacar Gadiaga qui, après avoir passé plus de 10 ans sur le banc de Diambars, champion du Sénégal 2013, a rejoint depuis 2019 le FUS Rabat du Maroc. Mais aussi Demba Mbaye, ancien coach de NGB et de Génération Foot. Ce dernier a connu sa première expérience avec le Fus de Rabat.
SADIO DEMBA ET LA NOUVELLE VAGUE EN EUROPE
En plus de ses footballeurs professionnels, nombre d'anciens internationaux sénégalais ont trouvé leur voie sur le banc dans les championnats les plus huppés au monde. Dans le lot, l’ancien international, Sadio Demba a fini de marquer son empreinte en Belgique. L'ancien sociétaire de la Jeanne d'Arc et arrière latéral des Lions à la CAN 86, a réussi l'une des meilleures performances par un entraîneur sénégalais dans le secteur. Après avoir réussi à faire remonter en Jupiter Pro Ligue (D1, Belgique), cinq clubs belges, il aussi exercé dans d'autres clubs saoudiens. Son exemple a été suivi depuis quelques saisons par d'autres jeunes techniciens. Parmi eux, figure Mbaye Lèye, vu comme une référence dans le rang des Africains. Porté à la tête du Standard de Liège (Belgique), l'ex-attaquant des Lions est ainsi devenu, à 38 ans, le troisième international africain à entraîner un club de première division d'un championnat européen.
En France, le rang des Sénégalais s'est agrandi depuis quelques saisons avec l'arrivée également de quelques techniciens. Premier sénégalais à diriger une équipe professionnelle française en tant que coach titulaire, Omar Daf fait ses premiers pas avec son ancienne formation du Football Club de Sochayux-Montbéliard. Son ancien partenaire chez les Lions, Kader Mangane s'est aussi reconverti en s'orientant dans la gestion du Racing Club de Strasbourg en tant que coordonnateur sportif. Tout comme Pape Fall, l'ancien international qui a intégré le staff de Caen comme coach adjoint. D'autres techniciens sénégalais, moins connus en tant que footballeur, ont aussi fait une percée un peu partout en Europe. On peut citer la percée de Daniel Thioune de VfL Osnabrück, évoluant dans le championnat allemand de deuxième division. Sans occulter l’ancien joueur de l’US Rail, Babacar Ndiaye manager général du RB Leipzig (première division allemande).