Babacar Ba du Forum du justiciable valide le projet
Juriste de formation et président de l’organisation de la société civile, Babacar Ba refuse de succomber à la dénonciation tous azimuts des actions du pouvoir même si ce dernier a raison, comme c’est le cas de certains membres de la société civile. « Il n’y a qu’une seule chose qui change, c’est la peine. En effet, pour les personnes inculpées pour terrorisme, la peine ne sera plus des travaux forcés à perpétuité, mais la réclusion criminelle à perpétuité », dit-il au micro de nos confrères de la Rfm. Une manière de dire que cette levée de boucliers de l’opposition ressemble plus à de la manipulation.
Arrestation de plusieurs manifestants à la place de l’obélisque
Lors de l’examen de la modification du Code pénal et du Code de procédure pénale, le dispositif des forces de l’ordre a anéanti les tentatives du M2D de manifester devant l’Assemblée nationale. Raison pour laquelle, ceux qui tenaient coute que coute à manifester contre la loi qualifiée de liberticide, se sont donné finalement rendez-vous à la place de la Nation pour dénoncer un recul démocratique et une menace sur les libertés. Après une brève déclaration à la presse, ne dizaine de manifestants ont été embarqués par la Police. Le mouvement Y en a marre parle de l’arrestation de «premiers terroristes». Parmi les personnes arrêtées, on peut citer le coordonnateur de Y en a marre Aliou Sané, le rappeur Nit Doff, Kilifeu de Y en à marre, Simon Kouka de Y en à marre, Guy Maruis Sagna de Frapp France Dégage, Dr Babacar Diop des Fds, Bentaleb Sow de Frapp France Dégage, Gadio de Frapp / Doyna, Tiger de Y en a marre et Mbaxan de Y en à marre. Il y a également Maimouna Bousso, Clédor Sène, Fadilou Keita de Pastef, Assane Diouf et plusieurs autres manifestants. Ils ont été conduits au Camp Abdou Diassé. Le M2D exige leur libération immédiate et dénonce, par ailleurs, les sévices corporels exercés sur Karim Xrum Xax et d’autres militants par les forces de l’ordre. Réaffirmant son opposition farouche à cette loi, le M2D exige son retrait inconditionnel et maintient son appel à la résistance.
Decroix appelle à des manifestations
Le leader d’Aj/Pads a déjà concocté la stratégie de l’opposition après l’adoption des projets de loi portant modification du Code pénal et Code de procédure pénale. Le député Mamadou Diop Decroix demande à l’opposition et au M2D de passer immédiatement à la phase supérieure à savoir l’organisation de manifestations continues pour exiger la démission du président de la République, si le projet en l’état sur le Code pénal est adopté par les députés. Pour le folliste, le peuple malien ne devrait pas être plus digne que le peuple sénégalais. Il exhorte le M2D à manifester jusqu’au retrait de cette loi ou jusqu’à l’abandon du pouvoir par Macky Sall. Mamadou Diop Decroix est convaincu que les deux projets de loi constituent un complot sans précédent dans l’histoire récente du pays contre la démocratie et les libertés et pour la légalisation d’une dictature hideuse.
Des nervis encore des nervis
Revoilà les nervis dont les agissements au Fouta avaient défrayé la chronique. La section communale Pastef de la commune de Patte D’oie a alerté hier, dans un communiqué, sur la présence de nervis devant le domicile Maïmouna Dièye. Il s’agit, à leurs yeux, d’une tentative d’intimidation contre la coordinatrice de la section communale et présidente du Mouvement national des femmes patriotes. Pastef de la Patte D’Oie tiendra pour responsable l’Alliance Pour la République (APR) de tout ce qui en découlera, tout en réitérant sa volonté manifeste de résister face à l’oppression.
Des journalistes brutalisés par la police
La journée d’hier a été mouvementée pour certains députés et des manifestants qui sont interpellés par les forces de l’ordre. Elle n’a pas été paisible non plus pour la presse. Alors qu’il était en plein travail, notre confrère Alassane Baldé de «SenTv» a été interpellé à l’Assemblée nationale par les forces de l’ordre. Le journaliste Amadou Sabar Ba de la «Rfm» été également brutalisé par les policiers.
Les craintes sur l’article 238
De tous les deux projets de lois soumis aux députés hier pour examen, c’est l‘article 238 du Code pénal qui préoccupe le plus les défenseurs des droits humains. Dans un communiqué conjoint, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Raddho), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (Lsdh et Amnesty International Sénégal disent être surprise du libellé du nouveau texte de l’article 238 du Code pénal incriminant le crime d’association de malfaiteurs au Sénégal, en rapport avec le crime de terrorisme. Ainsi, ils considèrent que tout regroupement serait désormais potentiellement constitutif soit du crime d’association de malfaiteurs, soit du crime de terrorisme. Pour les défenseurs des droits humains, une telle loi remettrait substantiellement en cause le droit à la manifestation et de façon générale la liberté d’expression. Au regard des risques, ces organisations interpellent solennellement le président de la République Macky Sall pour que du temps soit accordé au débat sur les préoccupations soulevées pour leur prise en compte.
Birahime Seck plus profond
Le Forum civil s’est intéressé aussi aux deux projets de loi polémique. Pour le coordonnateur national, le problème réside moins dans les textes que l’interprétation qu’en feront les parquetiers. De prime abord, Birahime Seck pense que l’enjeu sécuritaire ne doit pas être un prétexte pour bâillonner des segments de la vie publique. A ce niveau, la responsabilité de l’Exécutif et de la justice est engagée, dit-il. Selon lui, la crainte réside plus dans l’interprétation que le parquet fait de la loi que dans le projet de loi lui-même. A l’en croire, c’est le problème de l’indépendance de la justice qui resurgit, après que notre système judiciaire a pris un sacré coup de domestication avec la loi de 2017 portant une réforme sur l’âge de la retraite des magistrats. Il est d’avis que le véritable combat demeure au niveau de l’indépendance de la justice. Aussi, regrette M. Seck, une loi de ce type ne doit pas être discutée en procédure d’urgence au regard de ses multiples implications sociales, sécuritaires et de gouvernance. Par ailleurs, Birahime Seck pense que la faute est aussi imputable à l’opposition parlementaire qui n’a pas su informer convenablement les citoyens depuis la discussion de la loi en Commission
La présidente de «And Takku Liguey» en prison
La présidente du groupement «And Takku liguey» croupit en prison pour escroquerie. Fatou B. habitant l’Unité 21 des Parcelles assainies et âgée de 43 ans, a réussi à soutirer de l’argent à plusieurs personnes, prétextant la mise sur pied d’un groupement de femmes. A. Faye, l’une des victimes, a été approchée par Fatou B. pour être la garante de l’obtention d’un financement de 550 mille francs, dans le cadre d’un projet de vente d’ustensiles de cuisine. Après l’obtention d’un financement de 550 mille francs auprès d’une mutuelle de la place, Fatou B. revient dire à A. Faye qu’elle a loué un magasin avec l’argent. Ainsi elle devait commencer à rembourser l’argent en octobre 2020. Mais elle n’a pas respecté son engagement à date échue. Contactée à plusieurs reprises par la Banque, A. Faye se rend à la Police des Parcelles assainies pour porter plainte contre Fatou. B qui lui a soutiré 1,8 million de francs. La comptable M. Diarra été aussi victime des agissements malsains de Fatou B. Elle y a perdu 250 mille francs. Fatou B a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Elle est déférée au parquet pour escroqueries multiples.
Les danseurs de Waly envoyés en prison
Le parquet n’a pas perdu de temps pour envoyer les deux danseurs de Wally Seck à la citadelle du silence. Selon seneweb, Ameth Thiou et Eumeudy ont passé leur première nuit à la prison du Cap Manuel. Ce, en attendant leur procès prévu dans la semaine à venir pour le chef de prévention d’attentat à la pudeur. Les mis en cause étaient en garde à vue dans les locaux de la Sûreté Urbaine du commissariat central deDakar depuis hier, avant d’être déférés hier, vers 13 h. Ameth Thiou et Eumeudy Badiane sont arrêtés à la suite de la plainte de l’ONG Jamra et du mouvement Nittu Dëgg. Le chanteur Wally Seck a été aussi entendu par les enquêteurs, comme témoin.
Noyades à Mbao
La mer continue de faire des victimes en cette période de chaleur à Dakar. Hier,trois corps sans vie ont été repêchés à la plage de Sipres de Mbao. Plus chanceux, deux autres jeunes ont été repêchés vivants par les sauveteurs. Les dépouilles des victimes ont été acheminées dans des structures sanitaires par les sapeurs-pompiers.
Rapport final du fonds Force covid-19
Le président du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Force covid-19), le général François Ndiaye, a terminé ses investigations. Général Ndiaye et son équipe vont présenter le rapport final de leurs activités au président de la République, le jeudi 1er juillet à 11 heures au Palais. Après la remise du rapport au chef de l’Etat, le Comité animera une visioconférence de presse pour rendre public le contenu du document.
Ivre, le pêcheur subtilise un téléphone
O. Sène est un drôle de pêcheur. Sous l’emprise de l’alcool, il s’est introduit dans la chambre de D. S. à l’Unité 25 des Parcelles assainies. Sommé de s’expliquer sur la raison de sa présence dans la chambre d’autrui,I. Sène menace le maître des lieux. Ce dernier alerte les occupants de la maison. C’est ainsi que O Sène a pris la fuite avant d’être rattrapé par une foule en furie prête à lui faire la fête. Il avait déjà réussi à subtiliser le téléphone portable de D. S. A la Police des Parcelles assainies où il a été conduit, il a déclaré avoir agi sous l’emprise de l’alcool. Il a été déféré au parquet.
Plénière avec le G7 en juillet
Les enseignants dont la carrière est quasiment hypothéquée par les lenteurs administratives espèrent des changements à l’issue de la rencontre entre le ministre de la Fonction Publique et les syndicats. Après avoir déterré la hache de guerre, ils ont été reçus hier par le ministre de la Fonction publique et du Renouveau du Service public. Mariama Sarr a annoncé une plénière avec le G7 dans la première quinzaine du mois de juillet. La partie syndicale a apprécié la reprise du dialogue social suspendu à cause de la covid-19.
Doléances du Fouladou : l’achèvement des chantiers
Le Fouladou a déjà compilé ses doléances en attendant l’arrivée du Président Macky Sall en tournée économique dans les prochains jours. Dans le cahier de doléances figure beaucoup de chantiers inachevés. Lors du passage du chef de l’Etat les populations vont réclamer l’achèvement des chantiers du centre délocalisé de l’université Assane Seck à Kolda, le pont de Hillèle, le complexe frigorifique de Bouna, le démarrage du DAC de Fafoucourou malgré les promesses. A cela, le problème de la couverture téléphonique, l’absence d’électricité dans le monde rurale et l’enclavement de certaines localités, notamment le département de Médina Yoro Foulah, le bitumage de l’axe Kolda-Salikégné etc. Pour rappel lors du conseil des ministres décentralisé il était prévu un investissement de 204 milliards dans la région de Kolda.
Visite de travail du ministre gambien de la Santé
Le ministre gambien de la Santé, Ahmadou Lamin Samateh effectue une visite de travail au Sénégal depuis le 22 juin. Il a tenu hier, avec son homologue de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, une séance de travail. Les deux parties ont discuté du renforcement des relations entre les deux ministères en matière de traitement des patients gambiens, la formation des médecins et chercheurs gambiens, la coopération bilatérale en matière de fournitures médicales, le renforcement des capacités des spécialistes et des recherches transfrontalières. Le ministre de la Santé du Sénégal, Abdoulaye Diouf Sarr a assuré son homologue de la disponibilité du Sénégal à accompagner son pays dans le cadre d’une coopération bilatérale forte. Aussi Abdoulaye Diouf Sarr a magnifié l’amitié sénégalo-gambienne et promis de tout mettre en œuvre pour une approche collaborative dans les prestations médicales.
L'ÉLÉGANTE VOIX DE TIVAOUANE RÉSONNE TOUJOURS DANS LES COEURS
Un an déjà que Serigne Pape Malick Sy, porte-parole du Khalife général des Tidianes, a été rappelé à Dieu à l’âge de 80 ans à Dakar. Les cœurs pleurent encore cet homme au verbe agréable, à l’humanisme incommensurable
Un an déjà que Serigne Pape Malick Sy, porte-parole du Khalife général des Tidianes, a été rappelé à Dieu à l’âge de 80 ans à Dakar. C’était le 25 juin 2020. Une année plus tard, les cœurs pleurent encore cet homme au verbe agréable, à l’humanisme incommensurable. Jusqu’à ce jour, son remplaçant n’a pas été désigné.
« Quelqu’un qui vous prête tout le temps une oreille attentive, s’il n’est plus là, il vous manque ». Ces mots de Sokhna Astou Sy, fille de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, témoignent à suffisance du vide laissé par Serigne Pape Malick Sy. « C’est quelqu’un qui vous manque forcément. C’était un homme effacé, mais ceux qui l’ont côtoyé retiennent un homme affable, présent en toutes circonstances. Aujourd’hui, beaucoup de marabouts sont inaccessibles. Lui, il prenait son téléphone à chaque fois qu’on l’appelait. Il suffisait de lui parler pour être apaisé. Jusqu’à présent je ne m’en remets pas. Il tenait beaucoup aux relations humaines », témoigne-t-elle, d’une voix teintée d’émotions.
Posé et éloquent, souriant et charismatique…, les qualificatifs ne manquent pas pour éveiller le souvenir de l’homme qu’a été le défunt porte-parole du Khalife général des Tidianes, Serigne Pape Malick Sy. Un homme sobre et humble, un modèle d’urbanité. C’est cette belle âme qui s’en est allée dans la nuit de mercredi à jeudi 25 juin 2020. Promu porte-parole de la famille suite au rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », son frère aîné, il a rempli sa mission terrestre de la plus belle des manières. Parlant du défunt, Serigne Khalifa Lô, ancien chargé de mission de Serigne Abdou Aziz Sy « Al Amine », estime que le simple fait de dire qu’il « était le protégé de Serigne Babacar qui l’avait baptisé du nom de son père » suffit pour avoir une idée de la dimension de l’homme.
Dans le même sens, Oustaz Pape Hanne, animateur d’émissions religieuses à la Tfm, estime que Serigne Pape Malick a été façonné par Al Maktoum. C’est avec lui qu’il a appris le sens de la mesure face aux événements de la vie.
Un homme de son temps
Serigne Pape Malick Sy était un esprit libre, très au fait des dynamiques de la société sénégalaise qu’il analysait avec lucidité et hauteur. Pour lui, le marabout est d’abord un citoyen qui paie ses impôts et s’acquitte de tous ses devoirs. Par conséquent, il ne lui est pas interdit de s’intéresser aux faits de société, à la politique. Malgré son enviable lignée, sa science et le fait qu’il ait été un enfant choyé par son père, l’illustre Serigne Babacar Sy, il n’a jamais quitté son allée de vertus. D’après El Hadji Youssoufa Diop, proche de l’actuel khalife général, « il ne perd jamais sa sérénité quels que soient l’assistance devant lui ou les événements ». Le défunt guide religieux était un homme de son temps qui chérissait les valeurs de l’Islam.
LE MEUTRIER DE GEORGE FLOYD CONDAMNÉ À 22 ANS DE PRISON
Derek Chauvin, un ancien policier de Minneapolis, a été condamné vendredi à 22 ans et six mois de prison pour le meurtre de George Floyd dont il a été reconnu coupable le 20 avril dernier. Le président Joe Biden a réagi en évoquant un verdict "juste"
"Le tribunal vous condamne à la détention pour une période de 270 mois, soit dix ans de plus que la peine" prévue par le barème du Minnesota, a déclaré le juge Peter Cahill, 13 mois jour pour jour après la mort du quadragénaire noir à Minneapolis.
"Ma décision n'est pas basée sur l'émotion ou la sympathie", "ni sur l'opinion publique", a-t-il ajouté. "Je ne cherche pas à envoyer un message."
Le barème des peines dans le Minnesota recommande 12 ans et demi de prison pour un meurtre. Mais le juge Cahill avait retenu, avant l'audience, plusieurs facteurs aggravants. En étouffant George Floyd avec son genou, le 25 mai 2020, Derek Chauvin "a abusé de sa position de confiance et d'autorité" et a agi "avec une grande cruauté", avait-il notamment écrit.
Après la fin de l'audience, le président Joe Biden est sorti de sa réserve et a estimé que ce verdict était "juste".
L'avocat de la famille de George Floyd a également salué l'issue du procès. "Cette condamnation historique fait franchir à la famille Floyd et à notre nation un pas de plus vers la réconciliation en leur permettant de tourner la page et en désignant des responsables", a assuré Ben Crump sur Twitter.
"Qu'aviez-vous en tête ?"
Pour la première fois depuis le drame, le policier de 45 ans, devenu l'incarnation des abus policiers aux États-Unis, a pris publiquement la parole vendredi.
"À cause de questions légales en suspens, je ne suis pas en mesure de faire une déclaration formelle à ce stade mais, brièvement, je tiens à présenter mes condoléances à la famille Floyd", a-t-il dit, sans exprimer ni excuses ni regrets.
Les proches du quadragénaire noir lui avaient pourtant demandé des explications. "Qu'aviez-vous en tête quand vous vous êtes agenouillé sur le cou de mon frère alors que vous saviez qu'il ne représentait aucune menace ?", lui a notamment lancé Terrence Floyd, réclamant une "peine maximale".
À l'inverse, la mère de Derek Chauvin qui, elle aussi parlait pour la première fois, avait demandé la clémence pour son fils. Contrairement à son image publique, il a "bon coeur", a assuré Carolyn Pawlenty.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, Derek Chauvin avait voulu arrêter George Floyd, soupçonné d'avoir utilisé un faux billet de 20 dollars pour acheter des cigarettes. Avec trois collègues, il l'avait plaqué au sol, menotté, avant de s'agenouiller sur son cou.
Le policier avait maintenu sa pression pendant près de dix minutes, indifférent aux râles de George Floyd mais aussi aux supplications de passants affolés, et ce même une fois le pouls du quadragénaire devenu indétectable.
Organisé dès mars, le procès de Derek Chauvin avait été suivi par des millions d'Américains. Pendant des semaines, ils ont revécu la scène sous tous ses angles, entendu les témoins du drame raconter leur traumatisme et assisté à un défilé inédit de policiers, venus dénoncer l'attitude de leur ancien collègue.
De son côté, l'avocat de l'accusé, Eric Nelson, a martelé qu'il s'était contenté de suivre les procédures en vigueur dans la police et que la mort de George Floyd était due à des problèmes de santé combinés à l'ingestion de drogues.
Les jurés n'ont pas été convaincus et ont mis moins de dix heures à le reconnaître coupable.
Leur décision, le 20 avril, a été accueillie par un grand soupir de soulagement dans le pays, qui craignait de s'embraser à nouveau si Derek Chauvin ressortait libre des audiences.
Suites judiciaires
Me Nelson n'a pas changé de ligne de défense. En amont du prononcé de la peine, il a plaidé que son client avait commis "une erreur de bonne foi" et demandé une peine réduite à la durée déjà purgée.
Il a mis en avant le risque que son client, qui a été incarcéré dès l'annonce du verdict dans un établissement de haute sécurité, soit tué en prison.
En parallèle, il a demandé l'annulation du procès, notamment en raison de doutes sur l'impartialité de certains jurés. Vendredi matin, le juge Cahill a rejeté sa requête, estimant qu'il avait "échoué à prouver" ses allégations.
Le dossier judiciaire ne s'arrêtera pas là : les trois collègues de Derek Chauvin seront jugés en mars 2022 pour "complicité de meurtre" par la justice du Minnesota.
En parallèle, les quatre hommes devront aussi affronter un procès devant la justice fédérale qui les a inculpés pour "violation des droits constitutionnels" de George Floyd.
LA NOUVELLE VERSION DU CODE PÉNAL ADOPTÉE PAR LES DÉPUTÉS
L’Assemblée nationale a adopté, vendredi, le projet de loi n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, qui prend désormais en charge les infractions liées au financement du terrorisme et la piraterie maritime
L’Assemblée nationale a adopté, vendredi, le projet de loi n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, qui prend désormais en charge les infractions liées au financement du terrorisme et la piraterie maritime.
Le garde de Sceaux, ministre de la Justice, Malick Sall, déclare que le présent projet de loi voté en procédure d’urgence, introduit "la répression des faits de financement du terrorisme qui n’avaient pas été couverts par la loi n°2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme."
Il apporte comme autre innovation majeure, ’’la redéfinition de l’infraction d’association de malfaiteurs, la répression des faits de piraterie maritime tels que spécifiés dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982", a-t-il ajouté.
En outre, cette révision inclut "la fixation d’un régime général de la responsabilité pénale des personnes morales, ainsi que la refonte du régime général de la responsabilité pénale des personnes morales", selon lui.
Abordant l’exposé des motifs, il a expliqué que "malgré la panoplie d’incriminations prises en compte dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et son financement", le droit positif sénégalais "ne couvre pas encore entièrement certaines problématiques que posent les résolutions pertinentes n°1373 (2001) et n°2178 (2014) du Conseil de sécurité de l’ONU."
Il en est de même, a-t-il ajouté, de certains instruments internationaux "ratifiés", tels que la "Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme du 09 décembre et la Convention de Nations unies contre la criminalité transnationale organisée du 15 novembre 2000."
Tous ces manquements, a-t-il soutenu, ont valu au Sénégal, membre du Groupe d’action financière, regroupant toutes les structures qui luttent contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, d’être placé dans "une zone grise", car il a été estimé que le pays n’avait pas pris toutes les dispositions nécessaires.
’’D’où la pertinence de la procédure d’urgence" choisie par le gouvernement, pour "éviter d’être classé dans la zone rouge, incompatible à l’investissement et au financement étranger", a-t-il expliqué.
Il souligne à ce propos que "le rôle du gouvernement est de veiller à ce que le Sénégal soit bien noté sur la scène internationale et d’éviter que notre pays soit accusé de complicité de terrorisme international."
Le garde des Sceaux a par ailleurs précisé que l’article 279 du code pénal qui définit le terrorisme et tout ce qui va avec, n’est en aucun cas concerné par le texte soumis, contrairement à ce qui est déclaré par une partie de l’opposition.
Pour les opposants, cette réforme assimile l’exercice du droit de manifester au terrorisme.
’’C’est fait juste pour lutter efficacement contre le terrorisme sous toutes ses formes, y compris certaines infractions commises en bande organisée et toute autre forme d’économie parallèle", a ainsi précisé Maître Malick Sall.
Corrélativement à cette réforme, les députés ont également procédé à l’adoption sans débat de la loi n°11/2021 modifiant la loi n°65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale.
Cette nouvelle loi régissant la procédure applicable à la criminalité organisée, annonce la création de l’Organe de gestion et de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC), dans le cadre de l’amélioration de la gestion des biens saisis, selon le rapport de la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Elle prévoit également la saisie patrimoniale, dès le stade de l’enquête et de l’instruction, afin de garantir l’effectivité des peines de confiscation susceptibles d’être prononcées par les juridictions répressives en phase de jugement le cas échéant, ainsi que l’instauration d’un système d’indemnisation des victimes sur les biens confisqués, lit-on dans le même document.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
VERS LA RÉPUBLIQUE DU SABRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce sont les dictatures et les dictateurs qui fabriquent et sécrètent des terroristes. Ces derniers pour exister n’ont d’autre choix que d’user de la « terreur » à leur portée : la résistance
Jusqu’à l’intervention du « député sabreur », j’hésitais quant à la qualification future de la République sous laquelle nous allions vivre après l’adoption de ce projet de loi. Et puis, surgit le « sabreur », tout de blanc vêtu comme une ombre portée qui jeta dans l’hémicycle le voile noir de la terreur. Comme le régime du même nom vers lequel on nous mène. Il dit qu’il n’a pas de garde du corps, mais son sabre ; il n’a pas de chauffeur, mais son sabre. L’autre pourtant bien bâti le trouve dehors. Parce que, ajoute-t-il, il ignore si son adversaire est un homme ou une femme. Répété plusieurs fois dans une Assemblée tétanisée sans que le président ne martèle son marteau pour rappeler à l’ordre le sabreur et son adversaire...
Le sabre ! C’est bien la République de sabreurs que nous promettent Sa Majesté et sa Cour. Oui, quand cette loi sera adoptée tard ce vendredi par la chambre enregistreuse, l’industrie du sabre fleurira. Contre le troisième mandat tu ne manifesteras au risque de tomber dans le désormais « terrorism act » à la « Sunu galienne ».
Les enseignants « grèveront » désormais dans leurs salles de classe, avec le risque d’être accusés de terroriser les pauvres potaches. Médecins et infirmiers ne pourront plus décréter des journées sans soins pour réclamer leur dû, encore moins refuser de soigner : ils seront accusés de terrorisme contre les pauvres malades.
Les étudiants devront trouver d’autres modes d’expression que leurs traditionnelles "intifadas" pour bouffer gratis au resto U, parce qu'ils seront accusés de terreur sur les forces de l’ordre, les cuistots et autres serveurs.
Personne ne marchera plus pour s’opposer aux prédateurs fonciers et patrons « licencieurs », destructeurs d’emplois. Ce sera à nos risques et périls de s’affubler de brassards (qu’importe la couleur du reste) pour exprimer nos états d’âme. Parce que justement, la République qu’on nous prépare sera sans âme...
Et puis, nous autres plumitifs, ne serons-nous pas les terroristes en chef qui palabrent et pondent chaque jour des « appels à la raison » et à la citoyenneté ? Demain, ils essaieront de casser nos claviers ou nos micros rebelles !
La République du sabre et « Big Brother » fusionneront dans un régime qui n’aura d’autre nom que celui de la « terreur », bien connu après la mort de Robespierre. Et les dictatures latinos américaines des années 70-80.
« Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, exercer un chantage sur un gouvernement ou satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ». C’est ainsi le très respectable référentiel Larousse défini le terrorisme. La République qu’ils nous préparent ne ressemble-t-elle pas furieusement à cette définition ? Et, en quoi manifester son opposition, son mécontentement, ou dire ce qu’on souhaite, la vie qu’on veut vivre, celle qu’on ne veut surtout pas, en quoi, nom de Dieu, serions-nous terroristes et subir la terreur de nos gouvernants ?
En octobre, après le mariage du « Soow et du mburu » (mariage du pain et du lait), nous avions dans un éditorial annoncé que « les éléments du troisième mandat étaient en œuvre ». Après les évènements du début mars et la sortie du président avec son fameux « je vous ai compris », j’avais récidivé en déclarant « Non, il n’a pas compris ». Avec la loi scélérate, liberticide en débat, j’ose affirmer, la peur au ventre : au secours, voilà la République du sabre qui s’abattra sur tous les mauvais pensants. Et sous une République de cette nature, le droit à la résistance devient un crime. Mais on le sait : ce sont les dictatures et les dictateurs qui fabriquent et sécrètent des terroristes. Ces derniers pour exister n’ont d’autre choix que d’user de la « terreur » à leur portée : la résistance.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
MACKY SALL, L’ARROSEUR ARROSÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Que signifie « intimider » ? Quels actes répréhensibles cachent-ils pour mériter la perpétuité ? Les douze morts de mars 2021 sont loin des préoccupations du chef de l'État
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 25/06/2021
Macky est plein de ressources. Un genou à terre en mars, il ressuscite en mai. Plein d’allant, il n’a peur de rien, à l’opposé de ses ministres. Il redécoupe Dakar quelques mois avant les élections municipales, il s’offre des tournées régionales populaires le sourire aux lèvres, il envoie promener la Cour de Justice communautaire sur le parrainage. Il reprend la main, il redevient le stratège cynique qu’il est depuis son accession au pouvoir. Les douze morts de mars 2021 sont loin de ses préoccupations !
C’est dans ce contexte de reconquête du pouvoir que Macky Sall présente un projet de loi sur le terrorisme. A priori, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! Quoi de plus normal, en ces périodes troubles dans le Sahel, de lutter contre le terrorisme. Une personne sur ma page Facebook me rétorque qu’il s’agirait en l’espèce d’une simple transposition d’une loi internationale. Seulement, à y regarder de plus près, cette loi ne vise aucunement les radicalités religieuses ou les séparatistes casamançais. La loi parrainage en soi n’était pas anti-démocratique, c’est la manière dont on l’utilise qui la fait devenir anti-démocratique. Cette loi en question, peut-être, dans son contenu, n’est pas anti-démocratique, mais la manière dont Macky Sall l’utilisera risque d’abîmer encore plus la démocratie sénégalaise.
À la lecture de l’article 279-1, ce sont bien les leaders de l’opposition qui sont dans le viseur de Macky Sall, en particulier Ousmane Sonko. Dès lors, si le juge reconnaît une instrumentalisation de la population pour troubler gravement à l’ordre public ou au fonctionnement normal des institutions nationales ou internationales, et pour contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque par la terreur, les carottes sont cuites pour vous, c’est la réclusion criminelle à perpétuité. Bref le goulag !
Je souhaiterais vous soumettre mon étonnement sur la rédaction brouillonne de l’article 279-1 au cœur du projet de loi très controversé. Que signifie en droit pénal « intimider » ? Quels actes répréhensibles cachent-ils pour mériter la réclusion à perpétuité ? Je regarde le dictionnaire pour mieux comprendre le sens des mots de cet article. Intimider signifie grosso modo faire peur à quelqu’un. Autrement dit, cette loi s’en prendrait aux activistes et leaders d’opposition qui instrumentaliseraient leurs adeptes. C’est quand même osé d’un point de vue strictement juridique. Tout finirait par tomber sous l’effet de cette loi ! Cela ne donne pas envie de battre le pavé ! Avec la notion d’ordre public en sus, concept attrape-tout en droit, vous n’avez plus qu’à bien vous tenir jusqu’en 2024, voire après. Sinon gare à vous !
Faisons de la fiction politique afin que vous compreniez le caractère anti-démocratique de ce projet de loi : imaginez cette loi en application depuis des lustres. Aurait-elle permis mai 68 et le 23 juin ? Non, assurément non ! Tous les leaders de ces mouvements historiques dans la vie politique sénégalaise croupiraient aujourd’hui en prison avec l’étiquette de terroriste. Ils seraient des traites à leur patrie, des parias ! Et Macky Sall n’aurait jamais pu accéder à la présidence ! Si cette loi était en vigueur le 23 juin 2011, le président sénégalais serait lui-même un terroriste. Voilà la vérité sur cette loi, ni plus ni moins une honte pour les acquis démocratiques acquis lors de révoltes.
En aucun cas, je n’approuve les saccages, mais il y en a eu en mai 68 ; d’ailleurs déjà contre les intérêts français, il y en a eu le 23 juin 2011. Macky Sall, à cette époque, a beaucoup intimidé, pour reprendre cet étrange mot du projet de loi sur le terrorisme. Pour les besoins d’un documentaire, j’ai interrogé des protagonistes de mai 68 et du 23 juin. Ils sont unanimes, on doit beaucoup à ces deux révoltes. Ils nous apprennent aussi que les pouvoirs de Senghor et de Wade qui vacillaient, utilisaient les mêmes ficelles pour discréditer les opposants : les pouvoirs en place les assimilaient à des terroristes.
Sur les ondes de radio Sud FM, j’ai interpellé l’ambassadeur de France. À supposer qu’il s’agisse d’une transposition d’une loi internationale, c’est assez curieux de constater comment ce projet de loi tombe à pic et s’adapte si bien au contexte politique sénégalais d’aujourd’hui ! Non seulement le projet de loi s’en prend aux « intimidations » des opposants, et protège les intérêts de la France qui ont été gravement menacés par les jeunes manifestants.
Si l’institution du conseiller diplomatique français à la présidence sénégalaise a disparu, la France continue pour autant d’envoyer des magistrats du Conseil d’État ou des professeurs de la filière bordelaise en vue de rédiger des lois. Projet de loi d’origine internationale ou pas, la France a été secouée en mars 2021. Elle n’est pas restée inactive dans la bataille de Dakar. Ce pays ne saurait perdre Dakar et Abidjan, cela signifierait la fin de la présence française en Afrique. Alors, il est évident que la France est à la manœuvre et que cette loi terroriste a fait l’objet d’une lecture très attentive de la part des services de l’ambassade française, voire au plus haut sommet de l’État. Ne soyons pas naïfs !
Macky Sall intimide aujourd’hui avec la force légitime qu’il a en sa qualité de président. Autrefois, dans l’opposition, il intimidait aussi, mais sans la force légitime. Macky Sall, avec une lecture « rétroactive » de ce projet de loi, était, en juin 2011, un terroriste ! L’arroseur arrosé, cela finit toujours par revenir !