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16 septembre 2025
Par Abdou SANE
LE SENEGAL DOIT AVOIR HONTE DE SE GLORIFIER D’ETRE PREMIER AU NIVEAU DE L’UEMOA
Après la publication du résultat des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages, des autorités de la mouvance présidentielle se sont évertuées à se glorifier et à crier à tue-tête que le Sénégal est premier au classement au sein de l’Uemoa
Après la publication du résultat des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages, des autorités de la mouvance présidentielle se sont évertuées à se glorifier et à crier à tue-tête que le Sénégal est premier au classement au sein de l’Uemoa. Rappelons que l’Uemoa est constitué de huit pays avec des profils d’opportunités différents : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, La Gui - née-Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le Sénégal. Parmi ces huit pays, trois sont continentaux. Il s’agit du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Cette continentalité constitue une contrainte naturelle au développement pour ces pays dans le contexte économique actuel : absence de port maritime, action négative de l’alizé continental à l’origine de la sécheresse, avec tous ses impacts. S’y ajoute l’insécurité intérieure et aux frontières (avec cette tentative d’invasion djihadiste) paralysant et anéantissant tout effort de développement ; dégradation de la situation sociale avec cette masse humaine de déplacés internes.
Quant aux cinq autres pays restants, ils sont côtiers. Il s’agit du Bénin, de la Côte d’ivoire, de la Guinée-Bissau, du Togo et du Sénégal. La Côte d’ivoire constitue la locomotive de l’Uemoa. Mal - heureusement, ce pays a vécu une situation politique difficile et qui a eu pour effet le ralentissement de sa vie économique dans cette période où se sont déroulées les enquêtes. La Guinée-Bissau quant à elle, malgré d’importantes opportunités économiques (ressources, halieutiques, climat tropical humide, important réseau hydrographique…), a des contraintes d’existence en tant qu’Etat : absence d’institutions solides, plaque tournante des narcotrafiquants, instabilité politique…
Le contexte dans lequel les enquêtes ont été menées est une situation conjoncturelle pour certains Etats (la Côte d’ivoire par exemple). Ce que ne semblent pas comprendre certains thuriféraires du régime de Macky Sall. Ils se réfèrent à ces pays de l’Uemoa pour apprécier les performances socioéconomiques du Séné - gal. Ce qui dénote d’un manque d’ambition. L’absence d’ambition s’illustre par le fait que le Sénégal mesure ses performances par rapport à ces pays mais non par rapport à ses propres opportunités : stabilité socio-politique, position géographique stratégique, héritage historique…
La référence du Sénégal doit être aussi son histoire : le Sénégal est le pays qui au moment de l’indépendance a hérité d’importantes infrastructures : port maritime, fluvial, aéroport, chemin de fer, réseau routier, infrastructures industrielles, hospitalières, administratives, scolaires et universitaires, commerces, Palais présidentiel, Assemblée nationale… Si l’on se réfère à l’histoire et à la géographie, le Sénégal d’aujourd’hui devrait se référer dans le pire cas à la Malaisie ou à la Corée en matière de performance en faveur du développement.
Comparaison des rapports de 2011 et 2018 interne au Sénégal
A ce niveau, il est bon de rappeler que le rapport de 2011 correspond à la période où le prix du baril de pétrole a connu une flambée inédite jusqu’à atteindre 147 dollars en juillet 2008. Alors que le rapport de 2018 coïncide à la tendance significativement baissière du prix du baril de pétrole. Où est le mérite pour l’actuel pouvoir ? En réalité, le pouvoir actuel pouvait faire mieux s’il avait privilégié la compétence et l’approche structurelle du développement adossé à une bonne gouvernance. Comment expliquer rationnellement aujourd’hui qu’au Sénégal, les régions les plus pauvres correspondent paradoxalement à celles qui ont le plus d’opportunités (Il s’agit du Sud et de l’Est du pays) ? N’est-ce pas un aveu d’impuissance et d’incompétence ? Comment comprendre qu’un pays comme le Sénégal, riche en ressources humaines de qualité, puisse être dans cette situation d’éternel assisté, renonçant malgré lui à son honneur et à sa dignité ? N’est-ce pas une des conséquences de la mal-gouvernance ? C’est dans ce contexte d’une République du Sénégal affaissée et malade qu’un soi-disant cadre du nom de Samba, se réclamant du parti de l’Alliance pour la République (parti de Macky Sall au pouvoir), a fait irruption pour prétend-il, soigner le mal.
Après cinq ans d’intervention médicale sans succès (2015-2020), il s’est avéré que lui aussi est un faux médecin avec de faux diplômes académiques et professionnels. Au lieu de soigner le Sénégal, il l’a enfoncé dans l’agonie. Ce faux médecin a eu à travailler pour le compte de la Fondation Servir le Sénégal (structure appartenant à l’épouse du président de la république) et pour le compte de grandes entreprises dans la lutte contre le Covid-19. Cet autre faussaire est le reflet de l’image réelle de notre sombre république. Aujourd’hui, le Sénégal renvoie à une image affligeante : corruption, malversations financières, recul démocratique, promotion de faussaires au sein des institutions de la République, népotisme…
En perspective d’un éventuel redressement de l’image de la république vis-à-vis d’elle-même et vis-à-vis de ses partenaires et voisins : Les autorités sénégalaises doivent se garder de se comparer à un quelconque pays de l’Uemoa pour une question d’éthique. Le logo de l’Uemoa précise clairement que les Etats membres doivent adopter une attitude non de concurrence mais bien de solidarité et de complémentarité. Ensuite le président de la République, en toute humilité se doit aujourd’hui de présenter ses excuses à l’ensemble de la Communauté internationale pour le tort causé à certains Etats à cause de notre mal gouvernance qu’illustrent suffisamment ces nombreux scandales qui ont éclaté à des niveaux de responsabilité élevée et à tous les niveaux de pouvoir : l’Exécutif (le président de la République qui amnistie un justiciable qui n’a pas encore été jugé ni condamné), le Législatif (avec un député trafiquant de faux billets de banque, et d’autres accusés de trafic de faux documents de voyage), et du Judicaire (avec un président d’une Cour d’appel accusé publiquement de corrompu par son collègue juge). Enfin, la performance en matière de développement se vit. Le verbe, les incantations, les slogans ne peuvent la remplacer.
MBAYE NIANG QUITTE RENNES POUR BORDEAUX A MOINDRE FRAIS
L’attaquant sénégalais Mbaye Niang "a consenti un vrai effort financier’’ pour rejoindre Bordeaux, en acceptant de réduire de plus de la moitié le montant du salaire qu’il percevait à Rennes, rapporte le quotidien sportif français L’Equipe
Dakar, 24 sept (APS) - L’attaquant sénégalais Mbaye Niang "a consenti un vrai effort financier’’ pour rejoindre Bordeaux, en acceptant de réduire de plus de la moitié le montant du salaire qu’il percevait à Rennes, rapporte le quotidien sportif français L’Equipe dans son édition de ce vendredi.
"Pour que l’opération aboutisse, Niang a consenti un vrai effort financier sur le plan salarial", a écrit le quotidien sportif, selon lequel l’attaquant sénégalais a accepté que son salaire soit ramené de 250000 euros (163.845.451 francs) bruts mensuels à 80000 (52.430.544 francs).
L’international sénégalais, qui n’entre pas dans les plans de l’entraîneur breton Bruno Génésio, aura toutefois "la possibilité de gonfler ses émoluments en fonction de ses performances", précise L’Equipe.
"Il a privilégié l’aspect sportif alors qu’il disposait de propositions bien plus lucratives en provenance du Qatar", souligne le quotidien spécialisé
Mbaye Niang avait des différends avec le Stade Rennais depuis la fin de la saison 2019-2020, après qu’il a fait part de son envie de rejoindre l’Olympique de Marseille.
De transferts ratés à prêt, Niang n’a pratiquement pas joué depuis.
A Bordeaux, il était espéré depuis la semaine dernière et a eu le temps de discuter avec tout le staff des Girondins de Bordeaux.
De l’entraîneur Vladimir Petkovic au directeur technique Admar Lopes et au président Gérard Lopez, tout a été validé "pour le recrutement d’un numéro 9 de référence, puissant et capable de garder le ballon".
Et après l’échec du recrutement de l’Egyptien Mostafa Mohamed de Galatasaray (Turquie), Mbaye Niang est devenu la piste prioritaire de Bordeaux où il va retrouver le capitaine et gardien Benoit Costil avec lequel il a joué au SM Caen et à Rennes.
Mbaye Niang, auteur de 12 buts en 38 matchs de Ligue 1 lors de la saison 2018-2019, a également marqué 11 buts en 31 rencontres, la saison suivante.
Il aura besoin de sa plénitude physique pour être à la mesure de la recrue offensive que Bordeaux attendait pour sortir d’un début de saison plutôt mitigé.
UNE EXPOSITION EN HOMMAGE A ABABACAR SAMB MAKHARAM
La 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), se tient du 16 au 23 octobre prochain. Pays invité d’honneur, le Sénégal entend marquer sa partition par de nombreuses manifestations. Parmi les plus en vue, une exposition qui rend hommage au cinéaste sénégalais Ababacar Samb Maharam.
L’Association Vives Voix, Kenu Lab’oratoire des Ima - ginaires, Sangorm’art, Associa - tion Cinéma 221 vont présenter une exposition dénommée «Tanku Kanam» à Ouaga - dougou. Ce sera à l’occasion de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), prévue du 16 au 23 octobre 2021.
Le Sénégal, pays invité d’honneur, va dérouler un programme particulier à ce grand rendez-vous du cinéma africain. Et l’exposition consacrée au cinéaste sénégalais, Ababacar Samb Makharam, sera un des grands moments de ces festivités. Tanku Kanam : Sur Les traces de Makharam, va rendre un hommage mérité à ce précurseur dont l’héritage artistique et le militantisme panafricain continuent de nourrir la création. «Tanku Kanam qui signifie en wolof pas en avant, se veut une exposition qui nous invite à marcher sur les traces de Ababacar Samb Ma kharam, découvrir l’homme et son œuvre, pour résolument marcher avec la jeune génération de cinéastes, d’un pas déterminé vers l’avenir», note le communiqué de presse des initiateurs. Et d’ajouter que «l’intention première étant une mise en dialogue, faire entrer en résonance le travail du cinéaste, avec celui de la génération actuelle de cinéastes et de créateurs sénégalais».
L’engagement et la pertinence de leur approche, leurs pas résolument tournés vers un avenir meilleur, font qu’ils ne cessent de marcher sur les traces de Ababacar Samb Makharam, indique le communiqué. «Au travers de multiples archives photographiques, textes, correspondances et témoignages inédits, l’exposition mettra en lumière les thèmes-clés chers au réalisateur : le retour, la femme, la transmission et bien sûr le Jom dont il fut l’un des plus éloquents ambassadeurs», précise le même document qui indique également que ces différents thèmes serviront de point de départ au second temps de l’exposition qui tâchera de montrer comment le cinéma sénégalais contemporain, à travers quelques exemples de jeunes cinéastes, affronte des problématiques encore très contemporaines.
Pour rappel, Ababacar Samb Makharam fait partie de la première génération de cinéastes sénégalais. Né le 21 octobre 1934 à Dakar, il a joué un rôle pionnier dans le processus de construction d’un cinéma national. Il a fondé, avec l’Ivoirien Timité Bassori et d’autres acteurs africains et antillais, la troupe Les Griots, et a joué dans quelques pièces, et fréquenté le Centro Sperimentale di Cinema tografia, l’école d’excellence de Rome. Ababacar Samb Ma kharam, fut le premier Secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) de 1972 à 1976, effectuant, à ce titre, un important travail de lobbying pour la définition et la mise en oeuvre de politiques cinématographiques nationales sur le continent. Il est décédé le 7 octobre 1984, à l’âge de 52 ans.
Le Fespaco qui se tient tous les deux ans à Ouagadougou, se veut être un rendez-vous du cinéma africain depuis sa création en 1969.
DAKAR NE VEUT PLUS BRADER SON ARACHIDE
Le Sénégal s’oriente vers une limitation de l’exportation de l’arachide, et vers une libéralisation du marché qui doit profiter aux producteurs locaux, et vers une réforme de l’interprofession
Une concertation entre le ministère de l’Agriculture et les principaux acteurs de la filière arachidière, a abouti à la décision de ne plus laisser les Chinois réguler la commercialisation de l’arachide. Mais aussi, à veiller à ce que les producteurs bénéficient en priorité de leur travail.
Le Sénégal s’oriente vers une limitation de l’exportation de l’arachide, et vers une libéralisation du marché qui doit profiter aux producteurs locaux, et vers une réforme de l’interprofession. Les premiers jalons en seront posés au plus tard le 30 octobre prochain. C’est, du moins, parmi les annonces qui ont été faites à la suite de la rencontre entre le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural (Maer), Moussa Baldé, et plusieurs structures du monde rural, avant-hier mercredi 22 septembre, dans les locaux du ministère à Diamniadio. Il y avait notamment, les principales organisations de producteurs agricoles, à savoir, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), le Cadre de concertation des producteurs d’arachide (Ccpa), l’Association des producteurs du bassin arachidier (Apba), le Réseau national des coopératives de producteurs de semences (Rncps), l’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (Asprodeb).
Ces producteurs étaient accompagnés de l’ensemble des huiliers privés du pays, les industries Copéol Sénégal, West african oil (Wao) et Ssi Industrie. Mais il y avait également les producteurs artisanaux regroupés au sein du Rasiaat (Regroupement des acteurs du secteur industriel et agro-alimentaire de Touba). Il faut croire que tous les interlocuteurs dans leur ensemble, étaient conscients de l’importance des questions à traiter et des réponses à y apporter. Les campagnes arachidières des années passées ont été des sujets à controverse, et il fallait en finir avec cet état de fait. Les principaux acteurs de la filière arachidière ont présenté au ministre, leur analyse des dysfonctionnements des campagnes passées et les réformes qu’ils proposent pour y remédier. Ils ont souligné la quasi-disparition de la transformation locale de l’arachide au cours des deux dernières campagnes, l’essentiel de la production ayant subi un décorticage rudimentaire, sans nettoyage, tri, ni criblage, pour être exporté tel quel vers la Chine où elle a servi de matière première à l’industrie chinoise.
Les industriels ont expliqué que cet état de fait ne résultait en rien d’un problème de capacité ou de compétitivité de leur part. Ils ont au contraire pointé la duplicité des autorités chinoises qui, tout en signant un accord pour pouvoir acquérir la matière première sénégalaise, ont contrevenu aux règles de l’Organisation mondiale du commerce en taxant lourdement, voire interdisant l’importation, en provenance du Séné - gal, des produits arachidiers transformés, l’huile et le tourteau. Cette distorsion a conduit à la disparition de milliers d’emplois de l’économie nationale, transférés en Chine et fait peser un risque majeur sur la filière puisque celle-ci devient dépendante d’un unique dé bouché qui est l’industrie chinoise.
La proposition des acteurs sur ce sujet a été de n’autoriser l’exportation que des produits transformés, à savoir, la graine entière, l’huile et le tourteau. La transformation primaire (le décorticage-triage) s’effectuera sur le sol national et une partie de la production alimentera les huileries locales et satisfera ainsi la demande nationale et internationale en huile sénégalaise dont la réputation de qualité est connue de tous. Les acteurs ont également appelé à achever la libéralisation de la commercialisation de l’arachide pour qu’elle profite aux producteurs, en instaurant une concurrence à l’achat qui aura un effet positif sur les prix. Ils ont souligné l’obsolescence et l’inadaptation au contexte, des textes réglementaires et du système dit «carreau-usine» qui date de l’époque où n’existait qu’un acteur monopolistique. Et dans le même esprit d’augmenter le revenu des producteurs, les acteurs ont également appelé à la suppression de la taxe à l’exportation, qui impacte directement le prix bord champs.
La léthargie du Conseil national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) a été considérée comme responsable de l’inadaptation de la filière aux nouvelles réalités. Le ministre Moussa Baldé a de son côté, rappelé ses objectifs pour une campagne de commercialisation réussie. Il s’agit pour lui, d’un prix qui soit le plus favorable possible au producteur, d’un enlèvement rapide de la production et du maintien du maximum de la valeur ajoutée et donc de l’emploi au Sénégal.
Analysant une à une les propositions des acteurs, il s’est félicité de ce qu’elles correspondent aux objectifs ainsi définis et a exprimé la volonté qu’elles soient rapidement concrétisées. Il a décidé de la mise en place, sous son autorité, d’une commission élargie à l’ensemble des acteurs publics concernés, à savoir les ministères du Budget, de l’Economie, de l’Industrie, du Commerce et la Sonacos ainsi qu’aux exportateurs privés. Anticipant une bonne récolte, il a fixé pour objectif que cette commission rende ses conclusions au plus tard le 30 octobre afin que toutes les dispositions soient prises avant le démarrage de la campagne de commercialisation.
LA FINALE DE LA COUPE NATIONALE OUVERTE GRAND PUBLIC
L’édition 2021 de la finale de la Coupe nationale seniors, qui opposera le Casa-Sports au Diambars de Saly, aura lieu samedi 2 octobre en présence du public au stade Lat Dior de Thiès, a annoncé la Fédération sénégalaise de football (FSF)
Dakar, 24 sept (APS) - L’édition 2021 de la finale de la Coupe nationale seniors, qui opposera le Casa-Sports au Diambars de Saly, aura lieu samedi 2 octobre en présence du public au stade Lat Dior de Thiès, a annoncé la Fédération sénégalaise de football (FSF) dans un communiqué.
En août dernier, l’instance dirigeante du football national avait décidé de faire jouer les rencontres à huis clos, en raison de la recrudescence des cas de contamination au virus du Covid-19, avant d’autoriser la présence d’un public restreint lors des demi-finales.
Pour la finale, assure le communiqué, "la FSF veillera à ce que les gestes barrières édictés par l’Etat du Sénégal soient respectés pour maintenir la tendance baissière de la Covid-19".
Le coup d’envoi de cette rencontre est prévu à 17 heures, poursuit le même document.
LES LOIS REPRESSIVES SONT TOUJOURS EN VIGUEUR, SELON AMNESTY
GAMBIE, 5 ans après l’arrivée au pouvoir de Barrow
Le Président gambien, Adama Barrow, n’a pas respecté sa promesse d’apporter des réformes en abrogeant les lois restreignant les droits humains et la liberté d’expression. Amnesty international, qui a fait le constat, estime que la session parlementaire actuelle est l’occasion d’apporter des changements importants afin de renforcer la protection des droits humains.
Le changement de régime en Gambie n’a pas permis d’abroger les lois restreignant les droits humains. Tel est le constat d’Amnesty international. L’organisation de défense des droits humains informe, dans un document, que «malgré la promesse du Président gambien, Adama Barrow, de réformer le pays il y a près de cinq ans, les lois répressives restreignant les droits humains, notamment les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, qui ont servi sous le régime de son prédécesseur Yahya Jammeh à éradiquer la dissidence pacifique, sont toujours en vigueur».
Rien que pour le secteur des médias, «le syndicat gambien de la presse (Gpu) a recensé plus de 15 agressions visant des professionnel·le·s des médias au cours des quatre dernières années». Dans le même document, les membres de cette organisation de défense des droits de l’Homme soulignent qu’il «n’y a toujours pas de nouvelle Constitution et les dispositions législatives punitives et restrictives relatives aux droits hu - mains, particulièrement aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, demeurent inscrites dans la loi».
Amnesty rappelle dans son document que «le 14 février 2018, la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a rendu un jugement concluant que la plupart des lois relatives aux médias en Gambie bafouaient la liberté d’expression». Et l’organisation de préciser : «La Cour a demandé au gouvernement d’abroger ou de modifier toutes les lois pénales relatives à la diffamation, à la sédition et aux fausses informations, afin de les aligner sur les obligations incombant à la Gambie au titre du droit international relatif aux droits humains.»
Pourtant, regrette Amnesty, «la plupart des textes de loi qui ont servi à réprimer les défenseur·e·s des droits humains, les militant·e·s et les journalistes sous le régime de Yahya Jammeh sont toujours en vigueur». Parmi les plus marquants, l’organisation cite «l’article 138 de la Loi sur l’Information et les Communications, qui confère aux services chargés de la sécurité nationale, aux autorités chargées des enquêtes et à l’Autorité de régulation des services publics (Pura), le pouvoir de surveiller, d’intercepter et de stocker les communications à des fins de surveillance, sans réel contrôle judiciaire». Il en est de même, selon Amnesty, du code pénal qui, dans sa forme actuelle, «con tient encore plusieurs clauses restreignant le droit à la liberté d’expression, pénalisant la sédition en lien avec le Président et prévoyant des peines sévères, dont l’emprisonnement contre ceux qui osent critiquer les autorités». Ce qui constitue «un sujet d’inquiétude pour les journalistes et les défenseur·e·s des droits hu - mains».
Par ailleurs, Amnesty fait remarquer que «malgré tous les efforts déployés par la Société civile et la Communauté internationale, le gouvernement n’est pas parvenu à adopter une nouvelle Constitution». Selon les auteurs du document, «le Parlement gambien a rejeté un projet de Constitution en septembre 2020».
Ainsi, renseignent-ils, «l’article 69 de la Constitution actuelle, qui prévoit l’immunité civile totale et une compétence limitée en matière de procédures pénales visant le Président après son départ du pouvoir, est toujours en vigueur». Il est aussi relevé dans le document que la «Constitution confère également l’immunité totale aux membres du Conseil provisoire des forces armées (Afprc) et aux personnes nommées par ses soins, ainsi qu’aux membres du gouvernement et de la population qui seraient impliqués dans le coup d’Etat de 1994». Il en est de même de «la peine de mort, abolie dans le projet de Constitution, qui demeure en vigueur et les tribunaux continuent de prononcer des condamnations à mort». Aussi, informe Amnesty, «les député·e·s n’ont toujours pas promulgué le projet de loi sur la prévention et l’interdiction de la torture, en instance devant l’Assemblée nationale depuis l’an dernier».
Autre fait souligné par l’organisation de défense des droits humains, c’est l’impunité dont bénéficient des membres du régime de Jammeh. «Amnesty International demande que les auteurs présumés de violations des droits humains soient poursuivis, d’autant que la Société civile s’inquiète de voir que des membres du régime du Président Yahya Jammeh, qui ont reconnu leurs crimes devant la Commission vérité, réconciliation et réparation (Tvrr), occupent toujours des postes au sein des forces de sécurité», exige l’organisation.
Michèle Eken, chercheuse sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. Citée dans le document, elle déclare : «La mise sur pied de la Commission vérité, réconciliation et réparation fut une première étape cruciale dans la lutte contre l’impunité. Mais pour qu’elle soit considérée comme une réussite, il faut que le gouvernement mette effectivement en œuvre ses recommandations.»
LES LIBERTES PROVISOIRES SONT-ELLES SYNONYMES DE LIBERTES DEFINITIVES DANS NOTRE PAYS ?
La justice «oublie» de juger des vip qui en ont bénéficié
Obtenir une liberté provisoire, c ‘est la croix et la bannière au Sénégal. Rares sont les avocats de prévenus ou détenus qui demandent et obtiennent une liberté provisoire pour leurs clients. Pour cause, le parquet s’y oppose la plupart du temps. Pourtant, le législateur a prévu cette faveur dans les textes de lois même si elle est encadrée. Pour le commun des Sénégalais, les libertés provisoires sont distribuées selon qu’on est avec ou contre le pouvoir ou qu’on est riche ou pauvre. Une justice à deux vitesses en somme !
Les libertés provisoires accordées à la tête des clients ne ternissent-elle pas l’image de la justice sénégalaise ? Il faut dire que les LP accordées à certains gros bonnets ou VIP, élargis souvent de prison pour des raisons médicales, font beaucoup grincer des dents. Au sein de l’opinion, ces happy few seraient tout simplement « des malades imaginaires » bénéficiant des faveurs de la justice pour ne pas purger des peines méritées. De nombreux cas de LP comme ceux de Khalifa Sall dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, de Rachelle Sleylaty, principale accusée dans le méga-détournement (2,8 milliards de francs !) commis dans la société Bati-Plus et libérée « provisoirement » après 5 mois seulement, ces cas, donc, restent en travers de la gorge des Sénégalais. Il y a aussi celles dont ont bénéficié l’ex- député apériste Seydina Fall Bougazelli dans un dossier de multiplications de faux billets, ou l’homme politique Barthélémy Dias pour le meurtre du vigile Ndiaga Diouf…
Le maire de Mermoz-Sacré-Coeur a obtenu une LP depuis 2012. Lors des graves événements de mars dernier, près de 40 membres de Pastef, qui avaient été arrêtés, ont bénéficié eux aussi de LP. Le journaliste Adama Gaye a passé un mois et demi en prison pour offense au chef de l’Etat avant d’obtenir une Lp en septembre 2020. Les exemples foisonnent de personnalités ayant bénéficié de libertés provisoires « définitives ». Sur cette même lancée, des avocats dans le passé ont eu à manipuler l’opinion en faisant relayer au sein de la presse des articles sur la situation médicale supposée de leurs clients respectifs. On se rappelle des manchettes comme « Bibo Bourgi pisse du sang » ; « Baïla Wane court un risque de mort subite »; « Cheikh Béthio Thioune patient âgé de 76 ans aux antécédents : cardiovasculaires, hypertension artériel et fibrillation auriculaire récidivante, AVC ischémique avec transformation hémorragique sous anti vitamine K (AVK), maladie des petits vaisseaux, néo plagie en rémission sous chimiothérapie’’. On n’oublie pas non plus les informations alarmistes selon lesquelles ‘’Taïb Socé souffre de diabète. Il tremble à tout-va et souffre aussi d’une anomalie de la vision’’. Ce sur la base de confidences faites par des proches du prêcheur, après lui avoir rendu visite à la prison du Cap Manuel.
Le Sénégal possède-t-il un système judiciaire répressif ? Ou la LP s’octroie-t-elle en fonction de la tête du client installant le pays dans une justice à deux vitesses ? Tout porte à le croire si l’on se fie à quelques juristes et même à des Sénégalais lambda, interrogés par nos soins. Me Khoureyssi Ba ne va pas jusqu’à une telle interprétation. Mais il avoue que les « LP sont en définitive politiques au Sénégal ». Seulement le législateur a prévu qu’un prévenu puisse bénéficier d’une liberté provisoire, même si celle-ci obéît à des conditions précises. « Il faut retenir que la liberté est le principe, la détention l’exception. Chaque fois qu’une personne a des garanties de représentation. C’est-à-dire, si on est sûr que cette personne viendra répondre à la justice chaque fois qu’il n’y a pas risque d’altération des preuves, chaque fois que la liberté de la personne ne représente pas un danger pour elle-même, chaque fois qu’il n’y a pas risque de répétition comme un violeur, ou un assassin. Alors, normalement, la personne doit bénéficier de la liberté provisoire » précise Me Amadou Aly Kane, avocat émérite au barreau de Dakar. Selon lui, il y a plus de mandats de dépôt que de libertés provisoires ordonnées par les juges. « Malheureusement, au Sénégal, on met systématiquement les gens sous mandat de dépôt », s’est-il désolé. Et pourtant, estime Me Kane, la prison n’est pas faite pour tout le monde. « Dans notre système judiciaire, les parties civiles considèrent que si tu n’es pas emprisonné, il n’y a pas de justice. Il faut que l’adversaire soit mis en détention et c’est à ce moment seulement que ces parties civiles auront le sentiment que justice est rendue ou est en voie d’être rendue. Cela peut se comprendre dans des affaires ou il y a risque de réitération. Si, par exemple, ce sont des coups et blessures volontaires et que tu bénéficies de liberté provisoire, la famille de la partie civile peut se venger…» a ajouté la robe noire.
Les deux poids, deux mesures indexées
Définie comme une liberté dont peut jouir un prévenu en attendant son jugement et lorsque l’instruction de son affaire ne nécessite pas la détention, la liberté provisoire serait-elle synonyme pour certains de liberté définitive ? Me Amadou Aly Kane semble répondre par la négative. « Il y a toujours un procès. Maintenant, il est légitime de se demander à quand le procès ? En Europe, il y a des gens qui obtiennent la liberté provisoire, mais il y a par la suite toujours des jugements qui interviennent. Tant que l’action est en cours, il y aura un renvoi », a-t-il expliqué. Pourtant sur cette même question, Me Khoureyssi Ba indique la pratique de LP, qui est politique dans notre pays, peut porter une atteinte à l’image de la justice sénégalaise. « C’est une appréciation du moment, circonstanciée. Les LP deviennent souvent définitives. Surtout celles concernant l’offense au chef de l’Etat comme le dossier de Adama Gaye n’aboutissent jamais à un jugement » consent Me Ba qui nous renvoie au Code de Procédure Pénale.
Les LP doivent aboutir à des jugements, selon Oumar Faye de Leral Askanwi
Omar Faye de Leral Askan Wi estime qu’il n’y a pas assez de libertés provisoires ou conditionnelles accordées aux citoyens, mais les rares qui en bénéficient doivent être jugées, leurs actes ne devant pas être passés par pertes et profits. « Les affaires de Boughazelli, Batiplus sans compter celle d’Ousmane Sonko doivent être clarifiées par la justice. On ne peut pas vivre dans un pays de libertés provisoires et de contrôles judiciaires. Boughazelli a été arrêté pour un problème de faux billets de banque. Si l’affaire connaît une certaine lenteur, c’est parce que des gens haut placés dans ce pays en font partie. Celle de Batiplus avec les exonérations est connue et la justice doit y apporter des éclairages. Quant à l’affaire Sonko / Adji Sarr, il y a eu beaucoup de pertes humaines et financières. On interpelle la justice pour que ces affaires soient vidées, les Sénégalais en ont besoin » a dit l’activiste dans une vidéo postée sur le net.
Par Abdoul Aly KANE
DOING BUSINESS ET INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER
Il est même significatif, voire alarmant, que le débat économique actuel soit centré ces temps-ci sur l’augmentation ou la diminution de la pauvreté
Le Doing business vient d’être supprimé par la Banque Mondiale. La direction de cette institution de Bretton Woods justifie sa décision par la « manipulation des données des éditions de 2018 et 2019, confirmée par les audits et les enquêtes menés par des organismes et cabinets indépendants ». Des pays ont été cités comme bénéficiaires indus, tel la Chine.
A la différence du Sénégal, pays demandeur de capitaux, la Chine (exportatrice de capitaux, en particulier vers l’Afrique) use du Doing business comme stratégie d’attraction des entreprises étrangères dans le but d’acquérir les technologies de pointe des pays occidentaux, qui concentrent l’essentiel des brevets industriels du monde. Aux accusations de nature politique faites au Doing Business se surajoute la critique selon laquelle ce programme pousserait les pays africains à alléger leur réglementation afin de favoriser l’implantation des multinationales au détriment de l’entreprise locale. Avec cette mesure de suppression, c’est toute une stratégie d’attraction de l’investissement extérieur prônée par la Banque Mondiale qui vient d’être remise en question. L’abandon de cet indicateur d’attractivité serait-il un obstacle au développement de flux extérieurs de capitaux en direction de notre pays ? La réponse est négative à notre avis.
La tyrannie du Doing Business dans les réformes relatives à l’environnement des entreprises n’aura pas « accouché » d’une croissance à deux chiffres des pays d’Asie basée sur l’industrie et les services. Par ailleurs, la question de sa prise en compte exclusive par les investisseurs comme critère de décision n’est pas établie. Lorsque les investisseurs européens veulent investir dans l’or du Sénégal ou le fer de Guinée, ils sont peu regardants sur les critères de facilitation de création d’entreprises, d’accès au crédit ou de soubresauts politiques.
Par exemple, il n’est pas rare de noter la présence d’entreprises minières dans des régions à hauts risques sécuritaires d’Afrique Centrale. Ces considérations seront plutôt appréhendées par ces dernières comme des contraintes auxquelles il conviendrait de trouver les solutions adéquates. Ce qui serait plus déterminant pour l’investisseur, c’est beaucoup moins l’avis des agences de notation sur le risque que l’anticipation qu’il fait de la rapidité du retour sur investissements, tel qu’il apparaît dans ses business models et business plans.
Les investisseurs connaissent parfaitement les secteurs dans lesquels ils évoluent. Le Sénégal a figuré dans passé pas très éloigné (2013/2014), au rang des 10 pays les plus réformateurs du monde selon la Banque Mondiale. Seulement voilà, malgré ce satisfecit et en dépit des efforts entrepris, il n’y a pas été constaté un flux additionnel substantiel de capitaux destinés à l’investissement. En termes de flux financiers reçus annuellement, les montants d’IDE sont généralement inférieurs en valeur aux transferts des Sénégalais émigrés, même si la destination de ces fonds va généralement vers la consommation et peu à l’investissement.
Le rapport flux de capitaux reçus au titre de l’IDE sur les Besoins en Investissements globaux du pays est infime. Au Sénégal, ce sont les ressources financières publiques qui ont été à l’origine de la réalisation d’infrastructures depuis 20 ans. Les IDE sont encore peu significatifs dans l’investissement global à l’échelle du pays, encore moins dans le secteur industriel. Les besoins de ressources financières du plan de relance 2021/2023 du Sénégal ont été estimés à 22,4 milliards d’euros, soit 14.693 milliards de FCFA, alors que les IDE au Sénégal se sont élevés à 1,5 milliard $US en 2020 soit environ 840 milliards de FCFA.
En réalité, le Doing business, via ses réformes, a accentué l’ouverture de notre économie, sans contrepartie au plan de la maîtrise de la technologie, de la participation de nos PME aux activités générées par ces flux de capitaux et au développement de l’emploi. Ainsi, malgré la croissance générée par ces investissements, les transferts internes se résument à la fiscalité, souvent minorée par les avantages accordés en vertu des dispositions favorables des codes d’investissements.
Au regard du peu d’emplois créés, on peut affirmer sans risque d’être contredit que les IDE sont, jusque-là, allés vers des secteurs intensifs en capitaux et dont les profils de postes d’emploi sont d’un niveau de technicité hors de portée de notre main d’œuvre locale. Il est également notoire que les flux d’IDE ne se sont pas orientés vers les projets mis en avant dans nos plans de développement nationaux, tendant à la transformation de nos matières premières. In fine, on peut retenir que le Doing Business, qui a fait l’objet de tant d’attentions et entraîné des changements dans la réglementation dans le sens d’une plus grande ouverture aux capitaux étrangers à la recherche de profits rapides, n’aura que faiblement influé sur nos ambitions d’émergence qui supposent la diversification agricole, la densification du tissu industriel, l’exportation de biens et de produits à forte valeur ajoutée et l’initiation d’un cercle vertueux de croissance endogène profitable au développement du Sénégal pour le bien être des Sénégalais. Le bien être ! On en est loin, hélas. Il est même significatif, voire alarmant, que le débat économique actuel soit centré ces temps-ci sur l’augmentation ou la diminution de la pauvreté. Nous avions déjà eu un avant-goût de la détérioration des conditions sociales lorsque les programmes d’ajustement structurels ont été accompagnés de sous programmes de lutte contre la pauvreté, alors que nous pensions être installés dans une trajectoire d’enrichissement national avec l’ouverture de notre économie à l’international.
Au final, près de 40 après, nous en sommes à débattre du niveau de pauvreté de notre pays en termes d’avancement ou de recul. La conclusion qui s’impose, quel que soit le niveau de pauvreté, est que le Sénégal a été et est demeuré un pays pauvre au gré des politiques économiques menées jusque-là. Autant le Doing business a pu aider à infléchir une réglementation bloquante pour le business de nos PME (création d’entreprise en 20 j), autant on aura eu tendance à l’assimiler comme le moyen le plus sûr d’attirer les flux de capitaux internationaux, à la condition d’opérer des réformes suggérées. Il aurait été bénéfique au processus d’industrialisation que ces flux s’orientent également vers la fabrication de produits destinés au marché intérieur, en substitution aux importations, en association avec le secteur privé local. Cela demanderait évidemment une politique de promotion et de protection des entreprises locales. Une politique industrielle « souveraine » devrait, à notre sens, aller dans cette direction.
GIANNI INFANTINO SERA A L'INAUGURATION DU STADE DU SENEGAL
Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a annoncé, jeudi, en marge d’une audience avec le président Macky Sall, à New York (Etats Unis d’Amérique), sa présence à l’inauguration, en février prochain, du Stade du Sénégal en construction à Diamniadio, à
Dakar, 23 sept (APS) – Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a annoncé, jeudi, en marge d’une audience avec le président Macky Sall, à New York (Etats Unis d’Amérique), sa présence à l’inauguration, en février prochain, du Stade du Sénégal en construction à Diamniadio, à une quarantaine de kilomètres de Dakar.
"Je serai présent bien évidemment à cette inauguration qui sera une grande fête du football’’, a déclaré le président de la Fifa lors d’un entretien accordé à la télévision publique sénégalaise, (RTS), à l’issue de sa rencontre le président Sall.
Gianni Infantino a assuré avoir discuté avec Macky Sall des nouvelles compétitions de clubs qui seront lancées prochainement en Afrique.
Le chef de l’Etat sénégalais, en séjour à New York dans le cadre de l’assemblée générale annuelle des Nations Unies, avait procédé le 20 février 2020 à la pose de la première pierre de ce nouveau stade dédié au football.
L’infrastructure d’une capacité de 50.000 places assises est érigée non loin de Dakar Arena, la salle de basket qui a récemment abrité des championnats d’Afrique de judo et de taekwondo et un tournoi de boxe qualificatif pour les Jeux olympiques de Tokyo.
LES ÉCARTS DU PRÉSIDENT DE NOTRE GROUPE PARLEMENTAIRE
Le régime présidentiel qui permet le cumul de la fonction de président avec celle de Chef de l’Exécutif, a atteint ses limites sociales et politiques, et porte en lui, d’une part, les germes de violence et de déstabilisation et les dérives monarchistes
« A titre personnel, je suis contre la limitation des mandats. Je suis aussi contre le fait de les limiter à 5 ans. Je suis contre aussi le fait que l’on limite l’âge à 75 ans » !
En tenant de tels propos, le Président de notre groupe parlementaire BBY, se rendait-il compte, qu’il plaidait pour une « Présidence à vie » !?
Que fait il des sacrifices endurés depuis les années 60, par notre peuple dans des luttes mémorables contre la Présidence à vie, portées par des Partis qu’il représente à l’Assemblée Nationale ?
Ou bien, plus récemment, la lutte héroïque menée pour l’Alternance démocratique et la limitation des mandats à deux du président de la République, qui a été couronnée par le Code électoral consensuel de 1992 ?
Et que fait-il des martyrs du peuple en 2012, dans la lutte pour le respect de la limitation des mandats à deux, à laquelle le Parti qu’il représente à l’Assemblée nationale comptait parmi ceux qui ont payé un très lourd tribut ?
Comment a-t-il pu ne pas tenir compte de son statut de Président de groupe parlementaire de BBY, qui a appelé le peuple à adopter la Constitution de 2016, qui a consacré, non seulement la limitation des mandats du président de la République à deux, mais aussi leur durée à 5 ans, et l’âge limite des candidats à 75 ans ?
Comment n’a-t-il pas su, qu’en tant que Président du groupe parlementaire de BBY, il a l’obligation politique et morale de défendre, dans l’opinion, ces avancées remarquables de notre peuple, portées pas la Majorité présidentielle, dans la démocratisation de l’élection du président de la République au suffrage universel direct, dans notre pays ?
N’a-t-il pas compris que sa vision de l’élection présidentielle à vie dans un régime présidentiel s’apparente à une Monarchie, alors que la nature républicaine de l’Etat du Sénégal est non révisable selon la Constitution que notre peuple s’est librement dotée ?
Cependant, s’il n’est pas adepte d’une monarchie, son refus de la limitation des mandats et de l’âge des candidats à la présidence de la République, ne peut se concevoir que dans un régime parlementaire qui sépare le pouvoir exécutif et la fonction du Président de la République élu au suffrage universel indirect.
Dans un tel régime, seul le suffrage du peuple limite le nombre de mandats du Premier Ministre issu de la majorité parlementaire, détenteur du pouvoir exécutif, tandis que l’âge du Président de la République élu au suffrage universel indirect, ne souffre d’aucune limitation.
Il faudrait donc, après ces propos tenus publiquement, que le Président du groupe parlementaire de BBY, mette de la cohérence entre ses convictions personnelles et sa fonction, en demandant une réforme du régime présidentiel en vigueur, pour instaurer un régime parlementaire, afin de mettre fin au cumul de la fonction de président de la République avec celle de Chef de l’Exécutif, pour empêcher toute dérive à la monarchisation de Etat, que portent les velléités de contourner les dispositions de la constitution qui limitent le mandat du président de la République, à deux non renouvelable, sa durée à 5 ans, et l’âge des candidats à 75 ans.
Partout en Afrique, le régime présidentiel qui permet le cumul de la fonction de président de la République avec celle de Chef de l’Exécutif, a atteint ses limites sociales et politiques, et porte en lui, d’une part, les germes de violence et de déstabilisation à chaque échéance électorale, et, d’autre part, les dérives vers la monarchisation de l’Etat.
Dans notre cas, en prendre conscience et s ‘en défaire dès maintenant, avant la présidentielle de 2024, est le seul moyen de continuer à préserver la paix civile et la stabilité du pays, qui sont nécessaires pour un développement durable, soutenable et inclusif, d’un Sénégal Emergeant.