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LA DIFFICILE RÉADAPTATION D'ATIKA

Dans ce chef-lieu d’arrondissement de Goudomp, des populations anciennement déplacées sont en train de rejoindre leurs patelins d’origine. Mais la reconstruction de la vie se fait encore dans l’insécurité alimentaire et le banditisme transfrontalier

Abdoulaye Kamara  |   Publication 22/09/2021

La circulation est libre sur l’axe Djibanar-Guinée Bissau (17 km) en passant par les villages, anciennement déplacés ou malmenés par la rébellion, de Saliot, Kloniya, Bafata et Adénanding. Plus de cas de braquages diurnes ou de crainte de sauter sur une mine. Cela, à la faveur du silence des armes, provoqué par le démantèlement des bases rebelles du Mfdc dans la province du Balantacounda dont celle de Sikoune au mois de janvier 2021. Dans ce chef-lieu d’arrondissement du département de Goudomp, des populations anciennement déplacées sont en train de rejoindre leurs patelins d’origine, aidées en cela par l’Ong Shelter for life. C’est le cas à Kloniya, Bafata, Sinkère et Adéanading. Mais la reconstruction de la paix, de la vie tout court, se fait encore, dans l’insécurité alimentaire et le banditisme transfrontalier. Plongée dans l’ancien front sud du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), dans la commune de Djibanar

Tout ce qui brille n’est pas de l’or. Les tôles grisâtres qui rutilent du haut des toits des bâtiments en banco du village d’Adéananding, en reconstruction, ne sont pas signe d’abondance. Comme c’est souvent le cas dans les villages casamançais où ce sont les toits en chaume qui renvoient à la pauvreté et le contraire par les tôles. Mais, dans ce village de la commune de Djibanar, niché au milieu d’une forêt d’anacardiers, à 2 km de la frontière avec la Guinée-Bissau, les 9 habitations qui ont juste 2 mois d’existence dégagent l’épuisement moral et physique ainsi que le dénuement. Ousmane Mansaly est le chef de ce village rasé de la carte de cette commune du département de Goudomp (Sud du Sénégal) depuis le début des années 1990. Trouvé sous la véranda moite de son bâtiment en banco qui sert aussi de cuisine, il raconte comment ils sont revenus dans ce village, il y a environ 2 mois. Il dit : «Après la traque des rebelles dans la zone, des agents d’une Ong (Shelter for life) nous ont trouvés dans le village de Bafata (à 3 km de là) pour proposer de l’appui si nous voulons retrouver nos terres. Nous sommes 9 familles à avoir accepté la proposition. Nous avons obtenu, pour chaque famille, 120 tôles, 40 lattes de rôniers, une offre de latrines et 1 puits pour le village. Il fallait auparavant construire la structure du bâtiment. Ce que nous avons fait dans la peine. La saison des pluies nous a surpris sur les travaux et il fallait presser le pas, à la sueur de nos fronts. Avec l’argent de la vente de notre récolte en anacarde», dit-il. Amadou Sagna Mané, chef de ménage, ajoute : «Ce que le vieux a dit à demi-mot, c’est que nous sommes épuisés physiquement et moralement. C’était en pleine année scolaire, nos enfants sont à l’école. Nous, adultes, faisions le travail avec quelques ouvriers que nous payions. Parce qu’on ne pouvait pas s’offrir le luxe de payer tout le travail nécessaire à la construction totale des maisons. Tout l’argent reçu des noix d’anacarde est passé par là. En conséquence, on n’a pu faire que des champs à côté de nos habitations, de petites surfaces en maïs et en arachide, faute de temps et du fait de l’installation difficile de l’hivernage. Actuel­lement nous n’avons aucun rotin. Pas d’accompagnement de l’Etat, pour l’heure.»

«Nous avons retrouvé nos vergers»

Le village d’Adéananding est entouré par des vergers d’anacardiers. D’ailleurs la première habitation que l’on découvre en provenance du Sénégal au nord est séparée des 8 autres maisons par une plantation de près de 4 ha, touffue en anacardiers géants. Amadou Sagna Mané, son propriétaire explique : «J’ai choisi de me mettre là pour me réveiller tous les matins et faire face à ces arbres. On nous en avait privés pendant des années. Des rebelles nous interdisaient de les récolter ou en ramasser les noix. Parfois ils nous donnent le temps de récolter et puis, ils viennent reprendre de force toute la production et nous obligent à la mettre sur nos têtes jusqu’en Guinée-Bissau, à près de 3 km.» C’est peu dire que Adéananding et les villages de Saliot, Kloniya, Bafata, remercient le Colonel Sou­leymane Kandé de leur avoir permis de retrouver leurs vergers, leur principale source de revenus. Tous ces villages se cachaient pour ramasser les noix des anacardiers qu’ils ont eux-mêmes plantés. Ceci est un mauvais souvenir. Ces populations ont pu accéder à leurs plantations cette année. En­couragées et rassurées en cela par la présence d’un cantonnement militaire dans le village de Bafata et de Sikoune, ancienne base des rebelles du front sud du Mfdc. «Cette année nous avons pu ramasser la totalité des noix sans problème. C’est notre unique source de revenus», renseigne Youssouph Mansaly, fils du chef de village de Bafata. Il ajoute : «nous n’avons plus peur des braquages diurnes, ni des mines antipersonnel sur le principal axe routier qui nous mène vers la route nationale, à Djibanar précisément. Si le réseau de la téléphonie cellulaire était à son top, la sécurité en serait plus garantie», assure-t-il.

Insécurité alimentaire

Dans les villages du Balantacounda, l’agriculture vivrière et celle commerciale de l’arachide a reculé au profit de l’arboriculture fruitière (mangues, agrumes), celle de l’anacarde en particulier. Cette situation est favorisée par l’installation de bandes armées le long des chemins qui mènent vers les champs et rizières, par la remontée de la langue salée sur les rizières et par les nombreux échecs des campagnes de commercialisation de l’arachide. Toutefois, le ramassage des noix d’anacarde, facilité cette année par la destruction des repaires des bandes armées, n’a pas pu servir à faire le plein de vivres dans les greniers, à partir du produit de sa vente, comme c’est le cas depuis plusieurs années. La cause, «nous avons mis une grosse part de cet argent dans la cons­truction/reconstruction de nos maisons. Pire, nous ne pouvions allier ce travail avec des travaux champêtres, faisant une course contre la pluie. Malheureusement, cette situation va perdurer jusqu’à la prochaine campagne de commercialisation de l’anacarde en mars-avril», a noté Moussa Mané, chef du village de Kloniya, non loin de là. Dans le village de Bafata, l’insécurité alimentaire a une toute autre origine : «nos champs se trouvent du côté ouest du village, estampillé zone rouge par l’Armée nationale. La zone est infestée de mines. On y avait commencé une opération de déminage à laquelle le front sud du Mfdc s’est opposée et l’entreprise a plié bagage», indique Youssouph Mansaly, fils du chef du village, qui poursuit : «Nous sommes obligés d’agresser la forêt classée de Bafata dans laquelle nous cultivons. Là également des éléments des services des Eaux et forêts nous font payer des amendes à chaque fois que nous sommes surpris sur place. C’est difficile.» Ce n’est pas le seul problème : «nous avons d’autres champs en dehors de la zone rouge, mais ils sont exploités par des Bissau-guinéens contre lesquels nous sommes impuissants. Nous ne pouvons pas engager un combat contre eux. Non seulement ils sont toujours armés mais aussi nous nous rendons souvent dans leur pays pour certains marchés et besoins sociaux. Ils sont très revanchards. Les autorités administratives et locales sont au courant de la situation. Mais n’ont jamais engagé des négociations avec leurs homologues guinéens.  Oui à la paix, mais surtout oui à la vie, aux moyens basiques de survie», conclut-il.

Banditisme transfrontalier

La présence d’un cantonnement militaire dans le village de Bafata et celui de Sikoune n’a pas suffi à garantir la sécurité des populations de cette bande de terre frontalière à la Guinée-Bissau de la commune de Djibanar. Le village de Bafata qui loge des militaires fait face à des vols de bétails sporadiques. Youssouph Mansaly : «Quand les enfants conduisent les bœufs et petits ruminants en brousse pour paître, il arrive qu’ils rencontrent des bandes armées qui les conduisent avec les bêtes jusqu’à la frontière avec la Guinée-Bissau et ensuite les libèrent et amènent les bêtes dans leur pays. Les militaires n’ont pas le temps de réagir parce que recevant l’information au retour des petits bergers. Au mois de juillet passé, il y eut un échange de tirs entre les militaires et ces voleurs.»

Le village de Kloniya est aussi victime de ce type de vol de bétail, mais nuitamment pour leur cas. Mais pire : «ce sont les panneaux solaires qui éclairent le village qui sont souvent volés. Le jeudi 9 septembre passé, pendant qu’il pleuvait la nuit, des bandits sont venus arrachés 7 panneaux solaires sur les 24 que compte la centrale. L’opérateur menace de résilier le contrat et de partir avec le reste des panneaux si nous ne pouvons pas assurer leur sécurité. Malheureuse­ment, les militaires ne font pas de patrouilles nocturnes ou ne détachent pas d’éléments dans le village entre minuit et 5 heures du matin», informe Malang Diokou, conseiller municipal de la commune de Djibanar.

La construction de la paix est loin d’être garantie par la destruction des camps rebelles. L’implication de la Guinée-Bissau est nécessaire pour la consolider. En attendant, les programmes et projets de l’Etat comme le Puma, le Pudc et le Pacasen rural sont fortement sollicités dans ces villages qui commencent à revivre, dans une paix… relative.

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