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20 juin 2025
LA KORITÉ DANS L'INTIMITÉ D'UNE FAMILLE DAKAROISE
Les senteurs du lakh, bouillie de mil, à la muscade et vanille finissent d’envahir la modeste maison familiale. C’est le petit-déjeuner traditionnel pour l’Aïd. Et, pour rien au monde, la famille Seck n’aurait dérogé à la règle
Les senteurs du lakh, bouillie de mil, à la muscade et vanille finissent d’envahir la modeste maison familiale. C’est le petit-déjeuner traditionnel pour l’Aïd. Et, pour rien au monde, la famille Seck n’aurait dérogé à la règle. L’Aïd, communément appelé Korité au Sénégal, marque la fin du ramadan.
Au Sénégal, l’Aïd se nomme la Korité, une fête de dévotion, de partage mais aussi d’énormes dépenses pour les familles les plus modestes. Après un mois de diète religieuse, le lakh, la bouillie de mil, fait son effet comme premier petit-déjeuner. « Place maintenant à la nourriture spirituelle », lance Birane Seck, 45 ans, père famille de 5 enfants et employé dans une société d’assurance.
Les versets coraniques dilués par les haut-parleurs de la mosquée encore en construction inondent la nouvelle Cité Gadayen en banlieue de Dakar. Nichée entre la mer et un lac, c’est un cadre idyllique. D’ailleurs, la ville attire de plus en plus la classe moyenne sénégalaise, malgré son éloignement du centre de Dakar.
Vêtus de leurs nouveaux habits, les hommes de la famille s’installent hors des murs de la petite salle de prière. « Les prières de rue ne dérangent personne ici », glisse Birane. Après une demi-heure de prières sous un soleil de plomb, les salamalecs usuels dans le voisinage tendent à se demander pardon pour les nuisances et incivilités du quotidien.
Après la prière et le sermon de l’Imam, Birane, le père, Maïmouna, la mère qui est institutrice, et Pape, le cousin et jeune étudiant venu de Diourbel pour l’événement devisent sur l’actualité du moment en attendant les réjouissances de la fête.
Même si tout n’est pas encore totalement prêt. Maïmouna prend un « clando », un de ces nombreux taxis clandestins qui sillonnent la ville. Direction : le marché, pour finir les emplettes. Ne disposant pas d’un réfrigérateur, la famille préfère acheter au dernier moment la nourriture. Si la Tabaski est la fête du mouton, la Korité est bien celle du poulet.
Le lourd investissement des commerçants pour la Korité
Le marché Boubess, où elle se rend, est très exigu. Les cantines, étales, voitures, camionnettes et charrettes s’y côtoient sous un épais nuage de poussière. Dans ce labyrinthe, Maïmouna trouve facilement son chemin en se faufilant jusqu’à l’emplacement d’un poulailler improvisé. Elle prend le temps de la réflexion entre les poulets « ordinaires » ou « de chair ». En clair, les poulets locaux élevés à l’air libre ou ceux de l’élevage industriel.
Au niveau du goût, les premiers l’emportent alors que les seconds gagnent en termes de poids. Mais ils sont, paradoxalement, plus chers. La mère de famille choisit six poulets de chair à 3 500 francs CFA la pièce.
En demandant à un de ses employés de les préparer, Demba, le gérant du poulailler, assure avoir « dépensé en amont 75 000 francs CFA pour 150 poussins et 12 sacs de 50 kg d’aliments à 15 000 l’unité ». Un important investissement pour le primeur. Malgré des pertes nettes dues à la mort d’une dizaine de poussins, le jeune homme ne regrette pas son choix.
Déplumés et vidés, les poulets sont embarqués dans deux grands paniers, dont l’un tenu par la fille de Maïmouna qui l’a accompagné, d’une quinzaine d’années. Sur le chemin du retour, une halte est faite chez le tailleur pour récupérer les tenues des filles de la famille.
Mine de déterré, une cigarette au bec et un « Café Touba » à la main, Aziz, le tailleur, distille ordre et recommandations à ses quatre employés. « Je ne compte plus les nuits blanches car avec les coupures de courant dans la journée, c’est plus pratique de travailler la nuit ». Sur les mannequins, les tenues de présentation portent des noms insolites : « Obasanjo » (deux fois président du Nigeria) connu pour avoir vulgarisé un vêtement à deux pièces, mais aussi « Macky Sall », un modèle à trois pièces.
« Peut-être qu’il fera trois mandats », sourit Maïmouna. La Sénégalaise loue le sacrifice de son « mari qui a dépensé près de 150 000 francs CFA pour que tout soit au point ». Une somme colossale dans le budget des familles. A côté des courses pour le repas, les vêtes prennent une bonne partie du budget de la Korité.
À quelques encablures du tailleur, il y a un attroupement devant un jeune homme qui manie un crayon à la bave noirâtre. « Je suis le tatoueur de l’éphémère », se présente-t-il. Depuis quelques années, le henné traditionnel des jours de fête est remplacé par un tatouage à l’encre non indélébile. « C’est 300 Francs CFA pour les enfants et 500 pour les adultes ». Le regard désapprobateur de Maïmouna suffit à éteindre toute demande de sa fille.
Une fête en famille et entre amis
De retour chez les Seck, où l’ambiance des jours de fête règne. Au programme : les visites de courtoisie des proches et amis. Et les poulets, donc. Un seul regret pour le père de famille : qu’il y ait « deux » Korité au Sénégal.
Une partie des musulmans du Sénégal a célébré la fin du ramadan la veille, vendredi 17 juillet. Pendant que la famille devise sur l’impossibilité de l’islam du Sénégal d’avoir une seule et même voix, les enfants préfèrent le débat, plus prosaïque, de leurs tenues de fête pour la chasse aux « Ndéwénales ». Ce sont les étrennes, en argent, qu’ils demandent en famille et dans le proche voisinage. Malgré les récentes disparitions d’enfants dans l’actualité sénégalaise, les recommandations de vigilance de Birane passent au second plan face à l’enthousiasme de ses enfants.
Alors que les dernières lueurs de la journée s’enfoncent dans l’écrin du soir, c’est au tour de toute la famille, avec les enfants revenus, d’aller rendre visite aux grands-parents. Pour clore une longue journée de fête.
PAR Ibrahima Silla
EMBOUTEILLAGE AU CIMETIÈRE
Les morts ne reposent plus en paix. Le bordel urbain s’est invité jusque dans les cimetières. Les incivilités, les véhicules et autres engins mécaniques violent la quiétude des lieux
Les morts ne reposent plus en paix. Et les visiteurs venus se recueillir au cimetière n’arrivent pas, non plus, à trouver le calme, la paix et la sérénité nécessaires en de tels instants. Ce matin, c’était l’embouteillage au cimetière. Le bordel urbain s’est invité jusque dans les cimetières. Il a franchi le portail du cimetière en dépit du parking immense réservé aux visiteurs. Les incivilités, les véhicules et autres engins mécaniques, électroniques ou mystiques violent la quiétude des lieux pour se frayer un chemin vers la tombe d’un être cher disparu. Le parking qui devrait servir de dépotoir à ces trophées matériels temporellement éphémères, le temps d’un recueillement devant les tombes, est boudé. Nombre de visiteurs veulent se garer devant les tombes visitées au mépris de tout bon sens. Alors, ils se comportent au cimetière comme ils le font sur la voie publique. A contresens des indications religieuses.
Ce matin, jour de korité, grande a été mon amertume de voir autant de véhicules et scooters circuler dans le cimetière, profaner et souiller de leurs bolides cet endroit ; se disputant le passage avec les piétons ; soulevant le sable ; s’enlisant dans les allées principales pour se frayer un chemin vers la tombe d’un être cher disparu. Tout autour d’eux gisent des âmes certainement perturbées par autant d’indélicatesse, d’indécence, de vanité, d’indiscipline et de bêtise humaine. Pourtant ces perturbateurs, humains trop humains, n’ignorent pas toute la symbolique et le sacré qui caractérisent ce lieu ; leur future demeure. Ils savent sans aucun doute qu’un jour viendra où ses objets de fierté, bêtement brandis jusqu’au cimetière ne pourront plus leur servir de bouclier existentiel. Un jour viendra où ils seront dépouillés de tous ces artifices pour être ensevelis sous un mètre de terre. Un jour viendra où ils voudront que règne un silence total dans cet endroit, pour ne laisser vibrer et vrombir que des prières pour leurs âmes en partance vers l’au-delà. Ceci est l’essentiel, le primordial, le vital… Ici la priorité est au recueillement dans le calme. Aucun permis de profaner la tranquillité des lieux ne saurait être délivré. Alors délivrez nos cimetières de vos bruyants engins !
La liberté et la puissance les auraient-ils conduits à ne pas vouloir se salir les pieds en marchant ? Auraient-ils été obnubilés par le désir insatiable de se montrer pour mieux se faire voir ? J’ai juste envie de leur dire : le meilleur bien que vous pourriez faire à tous défunts, c’est de faire votre circuit spirituel en respectant la tranquillité, la propreté et la sacralité du cimetière. Ce circuit n’est pas un circuit de formule 1, ni une de nos routes nationales qui ont d’ailleurs envoyé nombre d’âmes ici du fait de l’indiscipline des chauffards. Ce circuit ce n’est ni une question de vitesse ni de publicité et encore moins de narcissisme. Ce circuit ce n’est pas du cinéma. Alors arrêtez de profaner nos cimetières avec vos comportements indécents, indélicats et honteux ! Nous le devons à ceux qui nous précédés à notre destination finale avant le jour du jugement dernier.
THIERNO ALASSANE TALL UN APPELLE À MÉDITER LES DIFFICULTÉS DU MONDE
L’imam de la grande mosquée de Kolda (sud) a invité les fidèles à méditer les difficultés actuelles du monde, la pandémie de Covid-19 notamment, afin de se dévouer davantage à Dieu et d’éviter les péchés
Kolda, 13 mai (APS) - L’imam de la grande mosquée de Kolda (sud) a invité les fidèles à méditer les difficultés actuelles du monde, la pandémie de Covid-19 notamment, afin de se dévouer davantage à Dieu et d’éviter les péchés.
‘’La situation actuelle, avec la maladie à coronavirus, est un signal fort de Dieu (…) Les fidèles doivent retourner au respect des recommandations de l’islam’’, a dit Thierno Alassane Tall lors de la prière de l’Aïd el-Fitr.
‘’Dieu sait tout’’, a-t-il rappelé aux fidèles, les mettant en garde contre ‘’le mariage entre deux hommes ou entre deux femmes’’, ‘’la méchanceté’’ et d’autres péchés.
Thierno Alassane Tall a également exhorté ses coreligionnaires à respecter les gestes barrières contre le Covid-19.
‘’Les agents de santé nous invitent au respect des mesures d’hygiène. L’islam recommande la propreté également. Nous devons nous laver le corps et l’esprit’’, leur a-t-il conseillé, leur recommandant d’‘’implorer Dieu’’ et de toujours demander ‘’le pardon devin’’.
A la grande mosquée de Kolda, les fidèles ont pris part à la prière collective de l’Aïd el-Fitr, dans le respect des gestes barrières, le lavage des mains notamment.
MACKY SALL INVITE ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS À LA ‘’DÉSESCALADE’’
Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
Dakar, 13 mai (APS) - Le président de la République a préconisé jeudi la ‘’désescalade’’ au Proche-Orient et a souhaité des négociations entre Israéliens et Palestiniens, ‘’dans le respect du droit international’’.
‘’C’est le [moment] de prier pour la paix, la paix en Palestine et en Israël. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à la désescalade, pour que la paix revienne, pour que des discussions saines et sérieuses puissent être engagées entre ces deux communautés dans le respect du droit international’’, a déclaré Macky Sall.
Le chef de l’Etat a lancé cet appel en s’adressant à la nation, via la RTS 1, après qu’il a sacrifié à la traditionnelle prière de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, le mois du jeûne musulman.
‘’C’est notre devoir de faire cet appel’’, a-t-il affirmé, rappelant que le Sénégal dirige, depuis 1975, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
‘’Israël est également un partenaire. Nous l’invitons à tenir compte de la situation et à agir dans le sens de l’apaisement‘’, a ajouté Macky Sall.
Des violences ont éclaté depuis plusieurs jours, entre les Palestiniens et les Israéliens. Les heurts se déroulent partiellement dans la mosquée al-Aqsa. Situé à Jérusalem, cet édifice est l’un des plus importants lieux saints de l’islam.
Les tensions sont alimentées par les risques d’expulsion de plusieurs familles palestiniennes du quartier Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lancé des centaines de roquettes en direction d’Israël. L’armée israélienne, elle, a mené plusieurs raids meurtriers à Gaza, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés.
SERIGNE MOUSTAPHA IBN SERIGNE ABDOU KHADRE APPELLE À UN RETOUR VERS LES RECOMMANDATIONS DIVINES
l’imam de la grande mosquée Massalikoul Djinane a livré le message du khalife général des mourides tout en insistant sur le retour des valeurs de l'islam pour la bonne marche du pays
La grande mosquée de Massalikoul Djinane a refusé du monde ce jeudi, marquant la célébration de la fin du ramadan, avec la fête de l’aïd-el-kébir, communément appelée Korité. Les fidèles musulmans, majoritairement les disciples mourides, s’y sont convergés pour la prière.
Après la prière des deux "raakas", l’imam de la grande mosquée a livré le message du khalife général des mourides. Serigne Moustapha Ibn Serigne Abdou Khadre a insisté sur le retour vers les recommandations divines pour la bonne marche de ce pays. Il a rappelé l’importance de l’apprentissage du Saint Coran qui, selon lui, purifie le cœur.
« L’islam est la meilleure des religions. Il faut toujours œuvrer à purifier les fondamentaux de cette religion. Cela nous permettra de suivre toujours le droit chemin et nous préserve de la déviance », a prêché l’imam.
Poursuivant, son argumentaire, il a demandé aux fidèles de toujours cultiver la paix et d’éviter de poser des actes pouvant porter préjudice à leur prochain. « Un vrai musulman ne doit pas se permettre de tout dire ou de faire ce que bon lui semble. Il faut éviter de vivre comme un bourgeois au point d’oublier ce que Dieu nous recommande. Serigne Touba nous a toujours demandé de toujours les recommandations divines », sermonne-t-il.
Avant d’ajouter : « le temps est très précieux. Il faut utiliser à bon escient car la vie, ici-bas, est éphémère. Multiplions les bonnes actions et tournons le dos à tous les interdits du fondateur du mouridisme. Suivons la voie tracée par Serigne Touba ». D’après l’imam, un musulman ne doit pas être « prétentieux, vaniteux, irascible ».
Également, il ne doit pas « tromper, trahir, ou faire des combines ». Bref, indique l’imam, il faut être à l’abri de tout ce qui peut nuire à son prochain ou altérer une relation. « Il ne faut pas terroriser les gens ou les dénigrer. Ce sont de mauvais comportements bannis par la religion. Il faut redoubler d’efforts dans les bonnes actions », a prêché Serigne Moustapha Ibn Serigne Abdou Khadre.
LES MUSULMANS FÊTENT L’AÏD EL-FITR
Cette année, la prière collective de la Korité a repris de plus belle dans les mosquées. D’autres fidèles ont sacrifié à cette tradition islamique, mercredi, sous l’égide de la Coordination des musulmans du pays
La plupart des musulmans du Sénégal célèbrent ce jeudi l’Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan, le mois du jeûne.
D’autres fidèles ont sacrifié à cette tradition islamique, mercredi, sous l’égide de la Coordination des musulmans du Sénégal, qui a assuré que la lune avait été aperçue au Mali, au Niger, en Côte d’ivoire et dans d’autres pays.
Cette fête est l’une des plus importantes célébrations du calendrier musulman. Comme le début du ramadan, elle commence avec l’observation de la nouvelle lune.
Cette année, la prière collective de la Korité - comme on l’appelle également au Sénégal – a repris de plus belle dans les mosquées.
L’année dernière, l’Aïd el-Fitr a eu lieu pendant l’état d’urgence décrété par le président de la République pour réduire les risques de propagation du Covid-19.
Certaines autorités religieuses avaient ordonné le maintien de la fermeture des mosquées à cause de la pandémie de coronavirus, même si les autorités gouvernementales avaient donné la permission de les rouvrir.
Cette année, l’Aïd el-Fitr coïncide avec l’Ascension, la fête chrétienne célébrée le quarantième jour après Pâques.
En Conseil des ministres, mercredi, le président de la République, évoquant cette coïncidence, a souligné la nécessité de ‘’consolider en permanence’’ le dialogue interreligieux au Sénégal.
Macky Sall a adressé ses ‘’chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne’’.
‘’La célébration de ces deux fêtes marque un symbole du dialogue interreligieux, qu’il convient de consolider en permanence’’, a dit le chef de l’Etat dont les propos sont rapportés dans le communiqué du Conseil des ministres.
Macky Sall a ‘’présenté ses meilleurs vœux à la oumah (communauté) islamique.
A l’étranger, l’Aïd el-Fitr survient dans un contexte très tendu, marqué par des affrontements entre Israéliens et Palestiniens. Une soixantaine de personnes ont été tuées dans les heurts et des centaines de blessés ont été dénombrés.
Des organisations ont condamné l’occupation par l’armée israélienne du quartier Cheikh Jarrah et de la mosquée al-Aqsa (Jérusalem), l’un des principaux lieux saints de l’islam.
par Karim Wade
J'EXHORTE LA JEUNESSE À FAIRE PREUVE DE RÉSILIENCE
Que cette fête de Korité et du partage célébrée aujourd’hui contribue à renforcer la concorde et la cohésion sociale dont notre beau pays le Sénégal a tant besoin
Chers compatriotes, nous célébrons cette année la fête de l’Eid El Fitr quelques jours après que nos frères chrétiens ont fêté Pâques qui commémore la résurrection de Jésus. Pour les uns comme pour les autres, le mois de jeûne représente un mois de piété, de charité et de souci de l’autre. Il constitue également et surtout une des manières par lesquelles nous rendons un culte à Dieu.
En effet, le jeûne invite chacun d’entre nous à mieux remplir ses obligations, dont celle de cultiver la paix et la justice pour consolider notre volonté commune de vivre ensemble sur cette terre que nos ancêtres nous ont léguée et il nous appartient de transmettre aux générations futures les traces de notre histoire, le respect de nos valeurs où l’intolérance et l’instrumentalisation de la force pour régler des différends ont été toujours bannis.
Je vous présente à tous, mes sœurs et mes frères, mes meilleurs vœux en implorant le Tout Puissant d’accepter notre jeûne, nos prières et nos bonnes œuvres en ce mois béni de Ramadan.
Je voudrais également saisir cette occasion pour exhorter la jeunesse à faire preuve de résilience, d’ambition et de dynamisme pour développer le Sénégal de demain que nous allons construire ensemble.
J’implore enfin, en ce jour sacré, célébré par les musulmans du monde entier, le pardon de chacune et de chacun d’entre vous tout en souhaitant que cette fête de Korité et du partage célébrée aujourd’hui contribue à renforcer la concorde et la cohésion sociale dont notre beau pays le Sénégal a tant besoin.
Baal leen ma akh, baal naa leen !
Que Dieu veille sur le Sénégal et l’Afrique !
Dewenati !
LE SOMMET AFRIQUE-FRANCE REPORTÉ À OCTOBRE
La crise sanitaire avait déjà contraint l’Élysée à annuler l’an passé le sommet Afrique-France prévu à Bordeaux. Cette fois, les restrictions de déplacement liées à l’épidémie ont poussé le palais présidentiel à reporter l’évènement
Le sommet Afrique-France devait se tenir du 8 au 10 juillet prochain à Montpellier dans le sud de la France. Il est finalement repoussé au mois d’octobre en raison des contraintes de déplacement liées à la pandémie de Covid-19.
La crise sanitaire avait déjà contraint l’Élysée à annuler l’an passé le sommet Afrique-France prévu à Bordeaux. Cette fois, les restrictions de déplacement liées à l’épidémie ont poussé le palais présidentiel à reporter l’évènement. « Les contraintes de déplacements fixées au niveau international seront insuffisamment levées cet été pour permettre la venue des centaines d'invités du continent africain », écrit la mairie de Montpellier dans un communiqué.
La mairie qui précise en outre que « les jauges estimées à ce jour pour les manifestations publiques ne permettraient pas d'associer largement les habitants de la Métropole ».
Mutualiser les moyens pour assurer aux jeunes nations africaines des liaisons aériennes entre elles et à l’international. Le 28 mars 1961, à Yaoundé, onze pays posent les jalons de leur compagnie commune
Jeune Afrique |
Nelly Fualdes |
Publication 13/05/2021
28 mars 1961. Cela fait moins d’un an que la plupart des anciennes colonies françaises sont indépendantes. La Conférence internationale des États indépendants d’Afrique n’a pas encore posé les jalons de ce qui deviendra l’Union africaine – il faudra attendre la réunion d’Addis-Abeba, en 1962.
Mais de Léopold Sédar Senghor à Patrice Lumumba, nombre de dirigeants portent à bras-le-corps l’idée que l’union fera la force. D’autant qu’à l’Est comme à l’Ouest les puissances empêtrées dans la guerre froide cherchent à s’assurer le contrôle – ou du moins le soutien – des nouvelles nations.
C’est dans ce contexte qu’est signé, à Yaoundé, le Traité relatif aux transports aériens en Afrique, qui donnera naissance à la compagnie Air Afrique et qu’Afrique Action (devenu depuis Jeune Afrique) qualifie, dans sa livraison du 17 avril 1961, de « deuxième tentative africaine importante après celle du Mali » – après l’éphémère Fédération du Mali (rassemblant le Sénégal et le Mali), qui n’aura tenu que quelques mois.
Créer et maintenir l’amitié et la compréhension entre les États
« Le développement de l’aviation civile et en particulier du transport aérien peut contribuer puissamment à créer et à maintenir l’amitié et la compréhension entre les États contractants », assure le texte qui donnera naissance à Air Afrique.
Parmi les leaders des Indépendances qui signent le texte, on retrouve : Ahmadou Ahidjo (Cameroun), David Dacko (Centrafrique), l’abbé Fulbert Youlou (République du Congo), Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Hubert Maga (Dahomey), Léon M’ba (Gabon), Maurice Yameogo (Haute-Volta), François Tombalbaye (Tchad), Moktar Ould Daddah (Mauritanie), Hamani Diori (Niger), et Mamadou Dia (Sénégal).
« En raison du poids économique de la Côte d’Ivoire en Afrique francophone, le président Félix Houphouët-Boigny, entouré d’une équipe très efficace, s’était fait, en quelque sorte, le commis voyageur de ce projet », relate Gervais Koffi Djondo dans ses mémoires, baptisées l’Afrique d’abord (2019, Présence africaine).
C’est un jeune diplômé, titulaire d’un MBA et d’un doctorat honoris causa, que « JA » a suivi entre Paris et Lyon. En quête de légitimité, l’ancien footballeur entend jouer un rôle dans l’avenir du sport continental. Et peut-être même en politique.
Aéroport du Bourget, le 19 mars. J’étais à l’heure, mais lui en avance et attendait dans un salon au luxe douillet. « Croissant ? Jus d’orange ? » s’enquit-il avec sourire. D’emblée, Samuel Eto’o me tutoie. La glace a fondu depuis notre première rencontre au siège de Jeune Afrique. C’était en novembre 2019.
À l’époque, méfiant, l’ancienne star du football avait affecté la distance. Il avait peu parlé, mais nous avait malgré tout livré quelques confidences, avec son débit lent et son accent difficile à localiser, lui qui est né et a grandi au Cameroun puis en France, qui a joué en Espagne, en Italie, en Angleterre, en Russie, en Turquie et au Qatar, et profite maintenant d’une confortable retraite entre ses résidences de Paris, Abidjan (la Côte d’Ivoire est le pays de son épouse, Georgette), Douala et Milan, sa ville de cœur, où vit une partie de sa famille. De Samuel Eto’o, son compatriote, l’historien et théoricien du post-colonialisme Achille Mbembe dirait volontiers qu’il est l’archétype de l’Afropolitain.
PDG et stars du PSG
À travers une large baie vitrée surplombant le tarmac, nous regardons un avion privé d’une dizaine de places se mettre en position de départ. Casquette noire, t-shirt, pantalon d’hiver en flanelle gris et sneakers, le jeune retraité de 40 ans a l’air d’en avoir dix de moins. On discerne encore chez lui et dans cette décontraction qu’il affiche les traits du gamin qui a grandi dans le quartier mal famé de New Bell, à Douala.
Aujourd’hui, il se meut sans complexe dans le plus grand aéroport d’affaires d’Europe, habituellement fréquenté par toutes sortes de dirigeants, de possédants et de prescripteurs. Ici, le voyageur arrive et repart quand il le veut, les tarifs varient entre 2 000 et 10 000 euros l’heure de vol, et les grands patrons partagent les salons du Bourget avec les athlètes à hauts revenus, tels Michael Jordan, Tiger Woods, Floyd Mayweather, Roger Federer ou les footballeurs du Paris Saint-Germain, convoyés par un luxueux Boeing 737 Executive mis à disposition par l’émir du Qatar.
On se souvient qu’entre 2011 et 2013, au moment d’amorcer le déclin de sa carrière, Samuel Eto’o jouait pour le club russe de l’Anji Makhatchkala, qui lui offrait un salaire annuel de 20,5 millions d’euros, ce qui faisait de lui à cette époque le joueur de football le mieux payé du monde.
« Devenir dirigeant du football »
9 heures. L’heure du départ venue, notre hôte s’emmitoufle dans un manteau couleur crème trop grand pour lui. Le Cessna décolle et met le cap sur le sud-est, direction Lyon. L’ex-footballeur doit y recevoir son diplôme, un MBA en management obtenu à l’issue d’une formation diplômante à l’École de Commerce de Lyon (ECLyon), qu’il a finalement préférée à la prestigieuse université américaine d’Harvard, dont il nous avait parlé en 2019. Flairant le bon coup de com’, la direction de l’établissement, qui envisage de lancer une formation spécialisée en management du sport, en a profité pour lui octroyer un doctorat honoris causa, en sus du MBA.
Sitôt l’aéronef dans les airs pour 55 minutes d’un vol sans turbulences, Eto’o s’endort. « Je suis arrivé d’Abidjan tôt ce matin », s’excusera-t-il plus tard. La veille, le gratin de la politique ivoirienne et du show biz africain s’était retrouvé aux obsèques de Hamed Bakayoko – que notre hôte décrit comme « un ami et un frère » – , mort foudroyé le 10 mars dernier par un cancer dans un hôpital de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne.