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20 juin 2025
LE KHALIFE DE MEDINA BAYE CONDAMNE LES ATTAQUES CONTRE LE PEUPLE PALESTINIEN
Le guide religieux basé dans la région de Kaolack lance un appel à l’endroit de « la communauté internationale à faire preuve de responsabilité, d’engagement et de justice pour trouver les voies et moyens pour une résolution pacifique de ce vieux conflit
Médina Baye condamne fermement les violences en cours à la Mosquée Al-Aqsa, en Palestine. « Ces violences meurtrières ne sont qu’une énième agression à l’encontre d’habitants palestiniens victimes d’une inacceptable privation des droits les plus élémentaires comme le droit à la vie », dénonce le Khalif général de Médina Baye, Cheikh Mouhamadoul Mahy Ibrahima Niass, dans son message transmis par son porte-parole, Cheikh Mouhamadoul Aly Cissé. Dans sa déclaration, il ajoute qu’il y a là « une intention manifeste de faire mal à une communauté mondiale musulmane qui compte des milliards de membres. »
Le guide religieux basé dans la région de Kaolack lance un appel à l’endroit de « la communauté internationale à faire preuve de responsabilité, d’engagement et de justice pour trouver les voies et moyens pour une résolution pacifique de ce vieux conflit avec le souci de respecter les droits inaliénables du peuple palestinien. »
Les échanges de tirs se sont poursuivis, hier mardi, 11 mai, entre Israël et Palestine.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et hélicoptères de combat, ont fait au moins 28 morts, parmi lesquels dix enfants et 125 blessés.
En représailles, le Hamas et le Jihad islamique ont tiré des roquettes sur Tel Aviv. Trois israéliennes auraient été tuées.
Par Mbenda NDIAYE
LES FEMMES AUX COMMANDES
Les femmes devraient être plus nombreuses à être maires et présidentes de conseil départemental, par souci d’équité simplement, et même pas de parité
Les élections locales du 29 juin 2014 marquent une étape importante dans la longue marche des femmes sénégalaises pour plus de représentativité dans les conseils territoriaux. En effet, l’application de la loi instituant la parité absolue homme – femme dans toutes les institutions électives et semi-électives a permis le triplement du taux national de présence des femmes dans les Collectivités locales, passant de 15,9 % en 2009 à 47,2 %, soit 13 103 femmes sur 27 760 élus. Ces beaux résultats, hélas, semblent être l’arbre qui cache la forêt.
En effet, s’il faut saluer ces avancées, il convient, en revanche, de déplorer la faible représentation des femmes dans les bureaux des conseils locaux (17, 5 % seulement). Sur 557 communes, il n’y a que 13 femmes maires alors que seuls deux département sur 45 sont dirigés par des femmes. Les prochaines élections locales devront nécessairement inverser cette tendance. Et c’est là un défi important à attacher à ces échéances. Il faudra faire en sorte qu’à l’issue de ces élections nous ayons plus de femmes qui soient maires et qui dirigent des conseils départementaux. C’est un défi qu’il est possible de relever. Les acteurs politiques et les institutions de notre pays concourant à l’exercice de la démocratie doivent, de façon concertée, aller au-delà de la parité et travailler à l’avènement de bureaux de conseils locaux où les femmes ne feront pas simplement de la figuration, mais où elles auront le même poids que celui des hommes et où elles participeront activement aux délibérations.
Selon la loi, ces bureaux doivent être paritaires, comme le rappelle la Cour suprême (ARRÊTN°02 du 8/01/15 Mbenda Ndiaye, Sokhna Seynabou Mbacké et Ndéye Lobé Lam Contre : Conseil Municipal de Kaolack, Ministre chargé des Elections): « Considérant que ce bureau, n’ayant pas respecté la parité à partir de l’élection du 2e Adjoint, il y a lieu, statuant à nouveau, d’ordonner la reprise de l’élection de ses membres, le Maire et le 1er Adjoint n’étant pas concernés par cette mesure ; PARCES MOTIFS :Infirme l’arrêt n°14 du 25 juillet 2014 de l’Assemblée générale de la Cour d’appel de Kaolack ; Statuant à nouveau, ordonne la reprise de l’élection des membres du bureau du Conseil municipal de Kaolack ». Cet arrêt a établi la jurisprudence qui a été confirmée par les arrêts ultérieurs (arrêt n°1 du 14 janvier 2016, Mairie commune Sicap Liberté, contre Aida Niang).
Les femmes devraient être plus nombreuses à être maires et présidentes de conseil départemental, par souci d’équité simplement, et même pas de parité. Et, rappelons-le, l’équité est un signe de bonne gouvernance. Les partis politiques, en ce qui les concerne, doivent s’impliquer dans la formation des militants, en général, et des militantes, en particulier. De nombreuses femmes peuvent assumer des fonctions de maire ou de présidente de conseil départemental. Il ne faudra plus se contenter, comme le veut la loi, de confectionner des listes de candidatures alternativement composées de personnes des deux sexes, mais il faudra tendre à mettre, autant que possible, des femmes en tête de liste. Devant les enjeux liés à la gestion de nos ressources foncières, minières et forestières, nous gagnerions à avoir plus de femmes maires et plus de présidentes de conseils départementaux. Elles nous aideraient assurément à aplanir les difficultés que connaissent ces secteurs en les gérant avec plus de transparence et de justice.
DIFFERENCES SDE PERCEPTION DU COVID PEU SIGNIFICATIVES ENTRE MILIEU RURAL ET URBAIN AU SAHEL
Entre ruraux et urbains sahéliens, les différences de perception de la covid-19 sont peu significatives. c’est la conclusion tirée par le centre timbuktu Institute et Sayara International qui ont mené une étude dans 8 pays du Sahel
Entre ruraux et urbains sahéliens, les différences de perception de la covid-19 sont peu significatives. c’est la conclusion tirée par le centre timbuktu Institute et Sayara International qui ont mené une étude dans 8 pays du Sahel (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina-faso, niger, tchad, cameroun et Soudan).
Lorsqu’il s’est agi de prendre des mesures contre les ravages de la pandémie de Covid-19, les populations du Sahel ne font pas preuve de beaucoup de différences. Dans une étude menée dans 8 pays du Sahel pour analyser les perceptions des populations du Sahel à propos des informations sur la Covid-19, Timbuktu Institute et Sayara International révèlent que les mesures de prévention sont relativement appréciées au sein des communautés. «Près de 55% des citadins contre 52%des villageois pensent qu’il est important de prendre des mesures pour endiguer la propagation du virus. 18% des urbains et 11% des ruraux donnent une extrême importance aux mesures de prévention. Environ 30% des ruraux et 33% des citadins estiment que les membres de leur communauté attachent de l’importance aux mesures de prévention contre la propagation de la COVID-19», relève l’étude effectuée par 80 enquêteurs et 7 superviseurs locaux et conduite en décembre 2020 sur un échantillon de plus de 4000 personnes répondant sur des données quantitatives (KAP) et plus de 30 entretiens qualitatifs (KIIs). Ce qui est largement supérieur aux 3% des villageois et aux 7% des urbains qui présument que les membres de leur communauté trouvent extrêmement important de prendre ces mesures.
En effet, Timbuktu Institue et Sayara International soulignent dans leur étude que les Sahéliens jugent important de prendre des mesures pour venir à bout de la Covid-19. Malgré certaines thèses qui font croire que le milieu de résidence (urbain ou rural) constituerait un facteur influant fortement sur la perception et la mise en pratique par les populations des mesures de prévention, indiquent les enquêteurs, les écarts ne seraient pas aussi conséquents qu’envisagés a priori. «A ce propos, la campagne et la ville sont deux facettes d’une même réalité spatiale et socio temporelle mue par l’accroissement de la population, mais ne s’opposent pas. À presque égalité, environ 28% des ruraux comme des urbains répondent que les membres de leur communauté pensent qu’il est légèrement important de prendre des mesures préventives contre la maladie», renseignent-ils.
Par ailleurs, les enquêteurs révèlent que 52% seulement des habitants des campagnes respectent parfois ou rarement la distance d’au moins un mètre des personnes ne faisant pas partie de leur foyer. «Et cela se constate également en ville où 53% des personnes interrogées disent respecter parfois ou rarement la distanciation sociale». « La distanciation sociale, négligée en milieu rural comme en milieu urbain » Quant à ceux qui ne respectent jamais la distanciation sociale, révèle l’étude, ils sont 12% de citadins et 15% de campagnards.
Par ailleurs, ceux qui respectent souvent ou toujours cette distance de sécurité sont 29% en milieu rural et 33 % dans les villes. «Seulement, 1% des villageois contre 3% des urbains répondent que tout le monde porte un masque de protection ou se couvre le visage pour se rendre en public. 22% parmi ces derniers connaissent 10 personnes sur 100 qui portent un masque, et moins de 5% ne connaissent personne. 25%des villageois en connaissent 10 sur 100, et 8% n’en connaissent aucune qui portent un masque», informent les enquêteurs qui estiment que les écarts entre les villes et les campagnes en termes de perception et de respect des mesures de prévention contre la pandémie de la COVID-19 sont manifestement peu substantiels.
LE SENEGAL TARDE A RESPECTER LES 10% FIXES A MAPUTO
Même si le Sénégal a réussi à faire une bonne campagne agricole, il n’en demeure pas moins que le problème de financement du secteur de l’agroalimentaire se pose avec acuité pour les pays d’Afrique subsaharienne.
Le financement du secteur de l’agroalimentaire demeure un réel problème pour les Etats africains, si l’on se fie au dernier rapport de l’Afao sur les «dépenses publiques pour l’alimentation et l’agriculture en Afrique subsaharienne». En effet, sur 13 pays d’Afrique subsaharienne, seul le Malawi parvient à respecter les 10% fixés lors du sommet de Maputo sur l’agroalimentaire. un sous-financement qui, d’après le rapport, constitue un goulot d’étranglement pour le secteur
Même si le Sénégal a réussi à faire une bonne campagne agricole, il n’en demeure pas moins que le problème de financement du secteur de l’agroalimentaire se pose avec acuité pour les pays d’Afrique subsaharienne. Selon un rapport de l’Afao intitulé «dépenses publiques pour l’alimentation et l’agriculture en Afrique subsaharienne», il y a un grand écart entre les engagements politiques de longue date et la réalité financière dans les 13 pays d’Afrique subsaharienne dont le Sénégal.
En effet, réunis à Maputo au Mozambique en 2003 puis à Malabo en Guinée Equatoriale en 2014, les Etats membres de l’Union africaine se sont engagés à consacrer 10% de leurs budgets nationaux à l’alimentation et à l’agriculture, dans le but d’alimenter la croissance sociale et économique. Une promesse qui tarde toujours à être respectée, si l’on se fie aux résultats du rapport. Ce qui pousse le directeur général de l’Afao à inviter les pays d’Afrique subsaharienne à débloquer «les goulots d’étranglement qui freinent le potentiel en renforçant la coordination et en améliorant les capacités humaines dans les nations africaines. «Il faut débloquer les fonds et rationaliser les systèmes financiers publics, afin que les rares ressources dont nous disposons ne restent pas inutilisées», indique M. QU Dongyu. Il révèle que parmi les pays étudiés par le Programme de suivi et d’analyse des politiques alimentaires et agricoles (Mafap), initiative de la Fao ayant pour mission de suivre les dépenses publiques en Afrique, «seul le Malawi a toujours atteint l’objectif de 10% et le Mali l’a atteint certaines années».
Par contre, «11 autres pays dont le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie et l’Ouganda n’y sont pas parvenus», se désole M. QU Dongyu. Dans certains cas, rappelle-t-il, l’alimentation et l‘agriculture ne reçoivent que 3%, ou à peine plus, du budget national. En outre, le rapport indique qu’en moyenne, sur les quelques fonds disponibles pour le développement de l’alimentation et de l’agriculture, plus d’un cinquième n’est pas dépensé en raison de capacités de mise en œuvre insuffisantes. Dès lors, ledit rapport «suggère que l’agriculture soit implicitement pénalisée». Abondant dans le même sens, le directeur adjoint de la Division de l’économie agroalimentaire de la Fao a souligné que « l’efficacité technique dans l’agriculture augmente considérablement lorsque les dépenses approchent 80 dollars par habitant, après quoi elle commence à diminuer ». Mais il ajoute que la plupart des pays africains sont loin d’atteindre ce montant.
De l’avis de Marco V. Sánchez, il existait une « marge de manœuvre budgétaire étroite » pour accroître les investissements publics en Afrique, surtout dans un contexte de pandémie de Covid-19. Par ailleurs, il a fait remarquer que même lorsqu’il était impossible de dépenser plus d’argent, il restait possible de le dépenser mieux et de générer des gains d’efficacité.
«L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE NE SONT PAS SEULEMENT L’AFFAIRE DES MINISTERES DE L’AGRICULTURE»
En outre, Leonard Mizzi, membre de la Commission européenne, est d’avis qu’il faut mettre l’accent sur le dialogue interministériel. Convaincue que «l‘alimentation et l’agriculture ne sont pas seulement l’affaire des ministères de l’Agriculture», Léonard Mizzi déclare que « le statu quo nous enverra droit dans le mur», faisant écho à l’appel général en faveur d’approches transformatrices de la sécurité alimentaire en Afrique. En effet, selon toujours le rapport, la plus grande partie des dépenses nationales consacrées à l’alimentation et à l’agriculture en Afrique sert à subventionner les intrants (engrais, outils, etc.). Ce qui contribue à améliorer la baisse constante des rendements décroissants au fil du temps.
ALIOUNE NDOYE PROMET UNE DOTATION DE 1 MILLIARD FCFA
Le Fonsis, l’Ana, le Bos et l’Office des Lacs et cours d’eau (Olac) ont signé une convention relative au financement, à la conception et à la gestion de fermes aquacoles industrielles marines et continentales
Le fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (Fonsis), l’Agence nationale pour l’Aquaculture (Ana), le Bureau Opérationnel de Suivi du Plan Sénégal Emergent (Bos) et l’Office des Lacs et cours d’eau (Olac) ont signé une convention relative au financement, à la conception et à la gestion de fermes aquacoles industrielles marines et continentales. Au cours de la rencontre, le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Alioune ndoye, a promis une dotation de 1 milliard fcfa afin de renforcer l’attractivité du projet et de faciliter l’arrivée d’investisseurs privés nationaux et internationaux.
Accélérer le développement de l’aquaculture. C’est l’une des missions que s’est assignée le ministre des Pêches et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye, en signant avec le Bos, le Fonsis et l’Olac une convention relative au financement, à la conception et à la gestion de fermes aquacoles industrielles marine et continentale. Convaincu que la mise en œuvre de ce protocole sera un élément déclencheur de l’émergence de l’aquaculture commerciale au Sénégal, le maire de Dakar-Plateau s’engage, à travers l’Ana, à apporter une dotation d’un milliard Fcfa au projet au titre de la contribution de l’État. Ce qui permettra de renforcer son attractivité vis-à-vis des investisseurs privés susceptibles de prendre en charge la plus grande partie du financement, notamment celui de la phase de passage à grande échelle.
«La mise en œuvre du protocole permettra de mettre en place, les infrastructures de base du développement d’une aquaculture commerciale au Sénégal à travers la réalisation de fermes aquacoles industrielles, l’ouverture du capital au secteur privé national et la mise en place d’une ligne de financement pour développer un réseau de producteurs aquacoles», souligne Alioune Ndoye. Il annonce, dans la même veine, son souhait de lancer en 2021 les travaux de construction de la ferme continentale en vue de sa mise en service en début d’année 2022, pour une production de 2 500 tonnes de poissons-chats et la création de 1 000 emplois.
Persuadé du rôle important que joue l’aquaculture dans la restauration et la gestion durable des ressources naturelles, le Directeur général de l’Olac, Alioune Badara Diop, a jugé utile de soutenir le développement de l’aquaculture à travers l’appui à la mise à disposition de terres. Ainsi, il indique qu’une superficie de 1000 ha est déjà délimitée pour accueillir des ouvrages aquacoles de grande envergure.
Selon la directrice générale de l’Ana, Dr. Tening Sène, l’aquaculture est inscrite parmi les 27 projets phares du PSE. Elle rappelle que l’ambition de ce projet est de développer une aquaculture compétitive en mesure de nourrir les sénégalais à hauteur de 10% des volumes de pêche totaux.
Embouchant la même trompette, le Directeur général du Fonsis, Papa Demba Diallo, indique que l’aquaculture repose essentiellement sur des fermes familiales, communautaires et privées artisanales, avec des méthodes de production peu performantes.
Pour lui, c’est dans le but de développer la chaîne de valeur aquacole, conformément au projet phare «Développement Accéléré de l’Aquaculture» du PSE, que le Fonsis a entrepris de structurer ce projet. «La société Aquapoles créée par le Fonsis contribuera à asseoir un écosystème favorable à l’industrialisation de la filière aquacole, et à l’augmentation de la production dans un cadre de rentabilité financière pour les producteurs familiaux et communautaires», ajoute M. Diallo. Directeur général du Bos, Ousseynou Kane estime, pour sa part, que la transformation structurelle de l’économie ne peut se faire que par une accélération, une diversification et une industrialisation de la production.
Selon lui, l’aquaculture est un secteur inscrit parmi les 27 projets phares, moteurs de croissance, dont la mise en œuvre est sous la supervision du BOS.
LE SILENCE PESANT DE LA CLASSE POLITIQUE SUR LA SITUATION À JERUSALEM
Depuis le début de cette escalade de violences, le chef de l’Etat n’a pas réagi officiellement à ce sujet. A l’opposé de bon nombre de pays de la Umma Islamique comme la Mauritanie, le Maroc, le Sénégal a adopté la stratégie du silence
Depuis le 07 mai dernier, jour coïncidant avec la Journée mondiale d’Al qods célébrée annuellement par le monde musulman, durant le dernier vendredi du mois béni de ramadan, il y a eu un regain de violences à Jérusalem. Au Sénégal, la classe politique, du chef de l’Etat à l’opposition, reste aphone
Doit-on s’interroger sur le prix du silence de la classe politique sénégalaise sur le regain de violences notés à Jérusalem où une vingtaine de Palestiniens ont été tués ? En tout cas, depuis le début de cette escalade de violences, le chef de l’Etat n’a pas réagi officiellement à ce sujet. A l’opposé de bon nombre de pays de la Umma Islamique comme la Mauritanie, le Maroc qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, le Sénégal a adopté la stratégie du silence. D’ailleurs, une attitude qui n’a pas l’heur de plaire aux dirigeants palestiniens.
C’est pourquoi l’Ambassadeur de la Palestine au Sénégal, Safwat Ibraghith, a demandé, dans une interview avec L’Observateur, à la diplomatie sénégalaise de «marquer clairement sa position» sur les heurts entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes. Force est de constater que depuis le début de cette escalade de violences, le Ministère sénégalais des affaires étrangères n’a pas communiqué sur cette affaire qui préoccupe en ce moment vivement le monde musulman. Il faut dire que le pouvoir n’est pas le seul à adopter cette posture. En effet l’opposition, très encline parfois à prendre certaines positions d’ordre international, semble se ranger derrière la position du pouvoir.
Pour le moment, les services de communication des partis politiques semblent préoccupés à rédiger des messages de souhaits pour la fête de l’Aïd el Fitr qui va être célébrée dans les prochaines 24 heures. En attendant que la classe politique sorte de son silence, des organisations de la société civile et des guides religieux se sont manifestés, notamment sur les réseaux sociaux à travers le hashtag Free-Palestine, pour exprimer tous leurs soutiens au peuple palestinien. Toutefois, il faut signaler que Dakar, une des rares diplomaties du monde musulman à abriter sur son sol un consulat israélien, coopère avec l’Etat hébreux sur plusieurs sujets essentiels, notamment dans le domaine sécuritaire et les nouvelles technologies. Mais le pays de la Teranga a toujours opté dans ce vieux conflit qui oppose l’Israël et la Palestine une position équilibriste.
D’ailleurs en 2016, le Sénégal avait parrainé puis voté la résolution 2334 de l’ONU sur l’arrêt des implantations israéliennes en Cisjordanie. Une position du Sénégal qui avait refroidi les relations diplomatiques entre les deux pays avec le rappel de l’Ambassadeur de l’Etat hébreux par Benyamin Netanyahou pour consultations. Mais il faut rappeler les images de l’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères, Sidiki Kaba qui s’était rendu en 2018 devant le Mur des Lamentations avec une kippa sur sa tête. Une image qui avait beaucoup fait jaser tant du côté du Sénégal que dans le monde musulman.
LA CLASSE POLITIQUE DOIT S’EN VOULOIR À ELLE-MÊME
Dethie Faye, coordonnateur du pole des non-alignés, a réagi à la décision du chef de l’Etat de fixer les élections locales au 23 janvier 2022
Il faut simplement regretter que la classe politique n’ait pas pu aboutir à un consensus autour d’une date pour la proposer au président de la République. Ce dernier s’était engagé à mettre en œuvre tous nos consensus. A défaut, le chef de l’Etat était dans l’obligation de faire un arbitrage.
Nous avions souhaité que les élections se tiennent en 2021 ; mais quand il y a un désaccord, il est évident que l’arbitrage peut être fait à notre défaveur. Et si tel est le cas, la classe politique doit s’en vouloir en elle-même. Parce que l’opportunité nous était donnée d’aller dans le sens de trouver un consensus. Il y a eu cette réticence pour l’organisation des élections locales en 2022 parce que la classe politique soupçonnait que cela puisse entraîner le report des élections législatives. Et pour parer à cela, le pôle des non-alignés avait proposé que le gouvernement s’engage solennellement à organiser les élections législatives à date échue.
Toutes les entités avaient accédé à cette proposition. On était sur le point de rédiger une résolution au niveau de la commission politique. Mais le représentant de l’opposition est revenu pour indiquer qu’il n’avait plus mandat pour discuter dans ce sens. Et que son mandat se limitait maintenant à discuter tout simplement de la date des élections.
Donc, devant cette situation, on a perdu une manche parce qu’on aurait pu, non seulement avoir la date des élections, mais en même en temps avoir une garantie que les élections législatives ne seraient pas repoussées. Et c’est ça qui est regrettable dans le résultat de nos concertations.
IL FAUT ALLER À CES ÉLECTIONS
Saliou Sarr, coordonnateur du pôle de l’opposition au sein du dialogue politique étale sa déception de voir le Président Macky Sall se ranger du côté de la majorité sur le report des élections locales au 23 janvier 2022
Le coordonnateur du pôle de l’opposition au sein du dialogue politique a réagi hier à la décision du chef de l’Etat de fixer les élections locales au 23 janvier 2022. Joint au téléphone, Saliou Sarr a d’abord étalé sa déception de voir le Président Macky Sall se ranger du côté de la majorité sur cette question polémique. Pour autant, il estime que l’opposition devrait aller à ce scrutin au risque de déserter le terrain au profit du régime en place.
La posture de l’opposition est fortement attendue sur la décision du gouvernement d’organiser les Locales le 23 janvier 2022. Le front de résistance nationale (FRN) devrait se réunir incessamment pour donner sa position officielle. Mais tout porte à croire qu’elle ne va pas boycotter le processus. Si l’on s’en tient au coordonnateur de l’opposition au dialogue politique, le boycott n’est pas une bonne chose surtout pour les collectivités locales.
«Ne pas aller à ce scrutin, c’est laisser la porte ouverte pour le pouvoir. Il faut absolument aller à ces élections. Je ne connais pas encore la position des leaders du FRN, mais je présage qu’ils ne vont pas boycotter les élections», confie Saliou Sarr. Il a appelé dans la foulée ses compères de l’opposition à se battre ensemble sur le terrain. Parce que, dit-il, renouveler les exécutifs locaux des communes et des départements est devenu un impératif. Toujours, selon Saliou Sarr, le chef de l’Etat a la prérogative de fixer la date des élections. «Il était ouvert pour discuter avec l’opposition. Maintenant, s’il prend unilatéralement une décision, on prend acte tout en se préparant pour gagner le maximum de collectivités locales. Il faut un travail de terrain pour créer des rapports de forces pour l’opposition», martèle monsieur Sarr.
Le coordonnateur des plénipotentiaires de l’opposition d’informer que la conférence des leaders du FRN va se réunir aujourd’hui ou en fin de semaine pour donner son point de vue sur la question.
«ON CONSTATE QUE C’EST LE CHEF DE PARTI QUI AGIT ET NON LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Auparavant, Saliou Sarr avait étalé ses regrets de constater que le dialogue appelé par le chef du gouvernement n’était pas sincère. La preuve, note-t-il, le Président Macky Sall prend à chaque fois position pour son camp. Or, souligne-t-il, le chef de l’Etat devait avoir une posture horizontale pour écouter les parties politiques dans leur proposition de date des élections. Il s’est aussi désolé du double jeu du chef de l’Etat.
En effet, il a rappelé que suite à la suspension de la participation de l’opposition au dialogue due au projet de loi proposant l’organisation des élections locales le 28 février au plus, le président de la République avait accepté de revenir sur cette décision et de réduire cette date au 31 janvier 2022 au plus. «Le Président Sall a ensuite indiqué qu’il restait à l’écoute de la commission politique pour la fixation de la date du scrutin. C’est ainsi que l’opposition est revenue sur la table du dialogue. Et dans les concertations, pratiquement toutes les entités, opposition, non alignés comme société civile avaient proposé le mois de décembre 2021 pour organiser les Locales en démontrant que c’était possible. Seul le pôle de la majorité avait proposé la date du 23 janvier », soutient monsieur Sarr. Qui ajoute qu’au moment d’arbitrer, le chef de l’Etat a voulu suivre les positions de ses représentants, faisant fi des avis des autres parties prenantes au dialogue. «Ce n’est pas une bonne chose. On constate en fait que c’est le chef de parti, le chef de coalition qui agit et non le président de la République », a conclu le coordonnateur du pôle de l’opposition au dialogue.
par Yoro Dia
TORTURE DU FICHIER ET IMMOBILISME POLITIQUE
Le fichier électoral est un alibi que les hommes politiques utilisent à tour de rôle et selon leur posture, pour ne pas réfléchir sur les vraies questions, sur les alternatives. Ce consensus est solide parce qu’il arrange tout le monde
Quand j’étais chef du desk politique de Walf Fm à la fin des années 90, le débat essentiel de la Présidentielle de 2000 tournait autour de la question de la fiabilité du fichier électoral. Plus de vingt ans après, l’essentiel du débat politique tourne encore autour de la fiabilité du fichier électoral. A la fin des années 90, le fichier que l’opposition d’alors voulait jeter à la poubelle, lui permit paradoxalement d’accéder au pouvoir avec une alternance exemplaire. Les anciens opposants devenus gouvernants procédèrent à une refonte du fichier. Avec le fichier électoral, notre pays connut des alternances à la tête de plusieurs grandes villes, dont Dakar, et une autre alternance présidentielle en 2012. L’alternance, étant devenue la «respiration naturelle de notre démocratie», la question du fichier est devenue une sorte de mythe de Sisyphe de notre démocratie.
Quand on est dans l’opposition, on conteste la fiabilité du fichier, avant de le trouver aux normes dès qu’on s’installe au pouvoir. Notre pays vit un immobilisme démocratique incroyable à cause de cet éternel retour au fichier. Un éternel recommencement. Une véritable torture politique. Au fond, on a l’impression que le seul consensus sur lequel tous les acteurs politiques sont d’accord est de réduire le débat politique à la question électorale, plus particulièrement à celle du fichier. Ce consensus est solide parce qu’il arrange tout le monde. On n’a pas besoin de compétence particulière pour aborder politiquement la question du fichier, ce qui n’est pas le cas pour la question de l’emploi, de la sortie de la guerre en Casamance, de l’école publique et de la défense ou de la sécurité nationale. Il n’y a que sur le fichier électoral que tout le monde connaît les positions du Gouvernement et celles de l’opposition. Sur toutes les autres questions, il n’y a jamais de débat. C’est parce que dans notre pays, on a toujours réduit le débat politique au débat électoral, que nous avons des traditions électorales très fortes et nos traditions démocratiques si fragiles. Il ne peut y avoir de traditions démocratiques solides dans un pays où il y a un éternel recommencement, qui empêche les bonds qualitatifs.
Lors de la dernière présidentielle aux Etats-Unis, au pays de Google, Microsoft, Facebook, l’Us Postal (la poste américaine) était au centre du débat, parce que les Américains ont gardé des traditions démocratiques qui remontent à plus de deux siècles. Chez nous, la question du fichier a encore de beaux jours devant elle, parce que de façon transversale, elle arrange une classe politique d’une grande paresse intellectuelle et quelques rentiers de la tension électorale.
L’énergie que la classe politique consacre au fichier, si elle la consacrait à la question économique, le pays aurait émergé depuis longtemps. Le fichier est un alibi que les hommes politiques utilisent à tour de rôle et selon leur posture, pour ne pas réfléchir sur les vraies questions, sur les alternatives. L’alternance est devenue la respiration du système pour deux raisons. Premièrement, notre code électoral est le condensé des 26 ans de lutte de Wade contre la fraude et deuxièmement, ce sont les mêmes fonctionnaires dont le travail se réduit à de la logistique électorale, qui organisent sans état d’âme les élections depuis 2000. Les ministres de l’Intérieur passent, l’administration électorale demeure. La démocratie est la compétition des réponses aux questions que les citoyens se posent.
Le fichier électoral n’est pas la question essentielle que les Sénégalais se posent tous les jours. Il serait bon qu’on sache les positions de ceux qui aspirent à nous gouverner, sur des questions qui nous interpellent tous les jours, pas seulement une question qui intéresse les politiciens à la veille de chaque élection. Le Sénégal est une exception. C’est le pays où l’on dialogue le plus, mais où il n’y a un consensus sur rien. A part l’alibi du fichier, pour ne pas aborder les questions sérieuses.