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19 septembre 2025
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MENDIANT, DROGUÉ, AGRESSEUR OU ... SAOULARD
Artiste, scénariste et acteur habitué à jouer des rôles prestigieux (médecin, commissaire..), après quelques années d’expérience, Tapha Sarr qui a pris ses marques dans le cinéma au Sénégal, rêve d’explorer d’autres rôles à ses risques et périls
Issu d'une famille d’artistes cinéma, Mouhamadou Bamba Camara, alias Tapha Sarr a, lui, aussi chopé le virus du 8è art. Très tôt, il a commencé à écrire des scenarios depuis l'école primaire et à faire du théâtre sur scène. Le terrain était ainsi balisé pour basculer vers le cinéma un art déjà dompté par les siens. Ainsi au collègue, Mouhamadou Bamba Camara, de son vrai nom, a commencé a produit son premier film en tant que scénariste. Puis les choses se sont enchainés.
Le jeune passionné, n’hésite surtout pas à s’emparer des sujets qui font tabous. Puisqu’ils sont le reflet de la société et l’actualité aidant parfois, le scénariste profite pour le traiter. Polyvalent, le natif de Diamniadio swingue avec divers métiers du cinéma, mais se réclame beaucoup plus acteur et directeur artistique.
Depuis quelques années, Tapha Sarr est à fond dans cet art qu’il exerce avec passion. Après avoir tourné beaucoup de films dans différentes régions du pays, Tapha Sarr s’est lancé dans le tournage des séries sénégalaises, notamment les plus célèbres comme Dikon, Impasse, Idoles, Secret de famille avec diverses maisons de production comme Piccini. Dans cette entrevue accordée à AFRICAGLOBE TV ET AFRICAGLOBE.NET, le jeune acteur trace son parcours, les difficultés liées au secteur au Sénégal, les défis du secteur au Sénégal, des anecdotes qui ont jalonné sa carrière ainsi que quelques périodes marquantes, voire fastes de sa jeune carrière.
Habitué à jouer des rôles prestigieux comme médecin, commissaire, Tapha Sarr, rêve paradoxalement d’interpréter des rôles peu valorisants, voire détestables comme celui de drogué, mendiant. Pourtant, Tapha ne perd pas de vue le fait que naïvement, selon les rôles joués parfois, la société a tendance à considérer l’acteur comme tel. Sous ce rapport, un ivrogne dans un film, peut dans la vie réel vu comme tel et peut-être stigmatisé. Idem pour un don juan ou un agresseur. La preuve Tapha a lui-même a déjà reçu des coups de fil de personnes lui demandant une intervention à propos de leur enfant malade ou leur femme enceintes après que Tapha a interprété le rôle de gynécologue dans l’un de ses films. Le détail dans la vidéo ci-dessus.
ARISTIDE LE DANTEC, UN ACCOUCHEMENT DIFFICILE
Surendettement, baisse des recettes, ruptures de réactifs et de médicaments, pannes en série et défaillances graves de l’infrastructure, deux ans après certains des engagements pris pour redonner à l’établissement sa dignité ne sont tenus qu’à moitié
Fonctionnement et prise en charge des malades: les praticiens de Le Dantec sifflent la fin de la récréation et avertissent l’Etat (Déclaration)
« Il y a un an devant la situation difficile que traversait l’hôpital Aristide Le DANTEC (surendettement, baisse des recettes, ruptures de réactifs et de médicaments, pannes en série et défaillances graves de l’infrastructure), l’ensemble des praticiens de l’hôpital s’est investi dans l’inventaire des problèmes et a proposé des solutions à travers un mémorandum selon 5 axes :
- L’infrastructure
- Le projet d’établissement
- Le fonctionnement de l’établissement
- Les urgences
- L’équipement
Devant la vétusté de l’infrastructure, il avait été proposé de mettre l’accent sur le projet d’établissement. La réfection de plusieurs services et des blocs opératoires entamée depuis plus de 2 ans n’est toujours pas finalisée (le bureau d’accueil des patients, la salle commune de prélèvements, le bloc de l’urologie….) tandis que d’autres n’ont jamais démarré notamment pour le service de chirurgie plastique, de stomatologie, d’ophtalmologie, de chirurgie dentaire, et de kinésithérapie, ainsi que les locaux de la consultation externe.
En réalité, l’ensemble des services de l’hôpital est dans un tel état que l’administration de soins de qualité aux patients y est quasiment impossible. En plus, sont apparues des dégradations, pour la plupart liées au non entretien d’un bâtiment ancien mais aussi à la mauvaise qualité des travaux de réfection qui y sont effectués.
Le projet de reconstruction qui est la seule véritable solution devant cet état de fait, tarde à voir un début de réalisation, ceci malgré la finalisation de la rédaction et de la révision du projet d’établissement de l’hôpital selon les recommandations du Ministère de la Santé et de la Banque Mondiale.
Concernant le fonctionnement de l’établissement, l’audit de la masse salariale inscrit dans le mémorandum ne parait pas être une urgence pour l’administration de l’hôpital alors que le déficit en personnel qualifié est évident.
L’informatisation des services avance, mais risque de s’arrêter faute de budget. Le conseil d’administration ne joue toujours pas son rôle de contrôle des finances et des investissements et à ce jour les ruptures répétées et durables de médicaments et de réactifs persistent et les renouvellements de matériels (instruments de bloc opératoires, tables d’opérations, matériaux de laboratoires) ne sont toujours pas assurés.
Au niveau du service des urgences qui est la vitrine de l’hôpital, la prise en charge des patients continue de poser problème. La mise à disposition d’analyses, d’examens d’imagerie et de traitements urgents sans attendre le règlement des patients n’est pas effective.
Tous ces manquements rendent à suffisance compte de graves soucis de gouvernance (financière et organisationnelle) de l’hôpital. Le soutien apporté par le ministère de la santé est insuffisant pour régler les problèmes auxquels l’hôpital est confronté et l’impact attendu du travail réalisé depuis un an est largement en deçà de nos espérances avec comme principales raisons : l’insuffisance de la subvention ministérielle et le non-respect voire l’absence de procédures transparentes de gestion.
Néanmoins, l’hôpital Aristide le Dantec, malgré toutes ses difficultés, continue encore de participer de façon importante à la prise en charge des patients Covid depuis le début de la pandémie. Une partie des charges non négligeable a été financée sur fonds propres. A ce jour le nouveau service d’accueil des urgences de l’hôpital a été consacré à la prise en charge des cas graves ou oxygéno-nécessitants. Ainsi nous mettons à la disposition des populations 6 lits (extensibles à 10) de réanimation entièrement équipés et 16 lits pour patients à risque ou oxygéno-nécessitants.
Les activités de prise en charge des patients non Covid se poursuivent difficilement en raison des nombreux problèmes qui semblent ne préoccuper au quotidien que les médecins, le corps paramédical, et les usagers directement concernés.
Ainsi la CME,
- considérant et comparant les aides et financements reçus du fond de riposte à l’épidémie de covid contrairement à d’autres hôpitaux ;
- considérant que le niveau de résilience des praticiens aussi extraordinaire soit-il a atteint ses limites.
Les praticiens de l’hôpital se sont posé les questions suivantes :
- Comment avons-nous été formatés pour accepter de telles conditions de travail ?
- Devons-nous continuer de laisser faire ?
- Est-ce bien ce que nous voulons laisser en héritage sous le prétexte que notre pays est pauvre?
La communauté médicale de l’hôpital considère que tout ceci est un véritable affront à ses compétences. Elle pense qu’il est non seulement normal, mais même obligatoire de réclamer beaucoup mieux.
Désormais nous souhaitons mettre en avant notre obligation de moyens quoi qu’il puisse nous en coûter.
Nous voulons à travers notre plan d'action régler deux problèmes : la gouvernance locale et l'absence de considération des autorités.
Après avoir mis les patients devant toute autre considération et analysé les risques que nous leur faisons courir à vouloir pratiquer dans des conditions insupportables, c’est pour nous, l’attitude la plus responsable à adopter jusqu’à preuve du contraire.
Soyez assurés, chers compatriotes de toute notre bonne volonté vers une solution définitive des problèmes de notre Hôpital.
Nous comptons, à la suite de cette déclaration, organiser une conférence de presse afin de clarifier notre démarche auprès de la population. »
Fait à Dakar le 20 août 2021
La Commission Médicale d’Etablissements (CME)
De l’Hôpital Aristide le Dantec
Dakar, 21 août (APS) – Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Dione, a annoncé samedi le déclenchement du Plan national d’organisation des secours (ORSEC) afin de faire face aux inondations provoquées les fortes pluies tombées ces derniers jours dans plusieurs localités du pays.
‘’Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours sur le territoire national ont provoqué des inondations dans plusieurs localités du pays, causant ainsi des désagréments aux populations’’, indique un communiqué reçu à l’APS.
‘’Pour faire face à cette situation, sur instruction du chef de l’Etat, Macky Sall, le plan national d’organisation des secours (ORSEC) a été déclenché par arrêté par le ministre de l’Intérieur n°9227814 du 21août 2021’’, précise la même source.
Vendredi, le Chef de l’Etat, Macky Sall, a présidé une réunion d’urgence sur les inondations au cours de laquelle le gouvernement a promis soutien et solidarité aux victimes, annonce la présidence de la République sur sa page Facebook.
Cette rencontre avait pour ‘’ but d’évaluer le dispositif de prévention et de gestion des inondations’’, précise-t-elle.
La présidence de la République signale que ‘’malgré les importants moyens déployés notamment à Keur Massar, des inondations ont été notées à la suite des fortes précipitations enregistrées ces derniers jours’’.
‘’A l’occasion, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de renforcer le mécanisme. Aux victimes des inondations, l’Etat va apporter son soutien et sa solidarité’’, souligne-t-elle.
DE CONDITIONS MODESTES CERTES, MAIS BRILLANTES
Des lycéennes lauréates de l’association Shine To Lead recrutées à Dakar, Thiès, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Louga, Matam, Sedhiou, Tambacounda et Ziguinchor sont issues de milieux très modestes,. Ce n'est pas le cas de leur intelligence
AfricaGlobe.Net |
Fred ATAYODI |
Publication 22/08/2021
Malgré la crise sanitaire de 2020, l’association Shine To Lead n’a pas cessé son accompagnement à ses boursières. Les cours de renforcement se sont poursuivis cette année. Relancés en mars, ils vont continuer jusqu’en juillet dans les matières stratégiques identifiées pour faire de ses lycéennes de futures scientifiques et leaders du pays. Sokhna Aïcha Sèye est la coordonnatrice des activités et responsable des cours au sein de l’association. Dans cet entretien accordé à AfricaGlobe, elle explique le profil des bénéficiaires de l’accompagnement de STL, les conditions matérielles et techniques de l’organisation des cours, sachant que toutes les bénéficiaires ne sont pas dans les grandes villes du pays. Depuis environ 5 ans, Sokhna Aïcha Sèye évolue dans le domaine de l’humanitaire. Ses actions sont essentiellement dirigées vers les femmes et les enfants en tant que coordonnatrice des actions sociales et éducatives. De ce point de vue, Mme Sèye est à sa place à Shine to Lead/Jiggen Jang Tekki, une association qui a pris le parti d’appuyer des jeunes lycéennes des milieux modestes, mais brillantes et conscientes de leur potentiel et de leurs capacités à réussir.
Qui sont les bénéficiaires de ces cours dans quelles conditions se tiennent ces cours ?
Les bénéficiaires des cours de renforcement sont des jeunes filles issues de familles modestes pour la plupart. Elles viennent des 14 régions du Sénégal et inscrites dans la Série Scientifique dans les lycées de l’enseignement public. Elles sont au total une centaine de jeunes filles de la Seconde à la Terminale S qui suivent les cours de renforcement en ligne. Les cours se font via la plateforme Zoom. Les classes virtuelles expérimentées à l’apparition du covid-19, nous permettent de rassembler des élèves du même niveau mais d’établissements différents pour participer ensemble à un cours afin d’améliorer leurs niveaux.
Combien de temps cela va durer et quelles sont les matières ciblées ?
Les cours ont démarré le 5 Avril 2021 et vont se terminer en Juillet 2021. Il y a aura 4 mois de cours pour les lauréates sur la plateforme Zoom. Les matières ciblées sont Maths, la Physique Chimie (PC), les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et le français.
Combien d’heures de cours y sont consacrées par séance ?
Les lauréates reçoivent 20h de cours par semaine dont 80 heures le mois. Chaque classe à 4h de cours pour chaque matière.
De quelles régions du pays sont les bénéficiaires ?
Les jeunes filles viennent de Dakar, Thiès, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Louga, Matam, Sedhiou, Tambacounda et Ziguinchor.
Comme les filles sont issues de milieux modestes est-il évident que toutes les aient des outils (portables, ordinateurs) et la connexion nécessaires pour suivre les cours en ligne ?
Il n’est pas très évident. En effet, certaines ont eu des difficultés à un moment donné à participer aux cours en ligne. De ce fait, Shine To Lead a mis à leur disposition des téléphones portables afin qu’elles puissent se connecter. Nous leurs fournissons aussi des pass internet toutes les semaines afin qu’elles soient connectées pour participer aux cours sur zoom.
Quels sont les résultats obtenus en termes de performances pour les premières cohortes?
Pour la première cohorte, nous avons cinq (5) bacheliers qui sont à l’université maintenant dont deux (2) à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), deux (2) à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) et une (1) à l’Université Gaston Berger (UGB). Elles sont satisfaites du programme qui les a permis de réussir leurs études dans de meilleures conditions et de pouvoir se projeter à un avenir professionnel. Une autre partie des recrues de la première cohorte continuent leurs études aux lycées avec de très bonnes moyennes.
Peut-on avoir une idée du contenu des fournitures scolaires distribuées en avril ?
Depuis le début de l’année, nous avons livré des kits scolaires composés de livres didactiques (maths PC ou SVT), des cahiers, stylos, matériels géométriques, calculatrices, romans, etc….
Comment aviez-vous géré la période de ramadan, on imagine que c’était plus compliqué de faire cours?
En période de Ramadan, il était plus compliqué de suivre les cours en ligne car l’après-midi les élèves étaient fatiguées ou préparaient les repas de la rupture du jeûne . Nous avons trouvé une alternative avec les professeurs afin de rallonger des cours le soir après la rupture du jeûne de 20h à 22h. Et cela convenait parfaitement aux jeunes filles.
On présume que certaines bénéficiaires en tant que jeunes filles peuvent être confrontées aux contraintes liées aux tâches ménagères. Comment cela est-il géré ?
Effectivement, étant des jeunes filles sénégalaises, elles doivent souvent faire leurs tâches ménagères. De ce fait, elles trouvent un moyen de faire leurs travaux domestiques avant l’heure des cours. À notre niveau aussi, nous organisons l’emploi du temps en prenant en compte cet aspect. Nous proposons des heures où elles sont libres pour étudier.
Quelle évaluation pouvez-vous faire du taux d’assiduité des filles au cours ?
Le taux d’assiduité est satisfaisant, on peut l’évaluer à 90% par cours. Par exemple, la Seconde S est au nombre de 10 élèves et elles participent toutes aux cours sans absences. Pour la TS2, sur les 23 lycéennes, nous avons au maximum 18 à chaque cours. Il y a des absences certains jours, mais la plupart du temps elles sont toutes présentes en cours.
LA SCIENCE NE DOIT PAS ÊTRE L'APANAGE DES SEULS GARÇONS
Dès le début de la propagation de la pandémie de Covid-19, Shine to Lead a apporté son soutien aux lauréates de la cohorte de ses recrues 2019/2020 en leur faisant notamment bénéficier de cours en ligne en mathématiques.
Au plus fort de la crise du coronavirus, marquée par l’état d’urgence et la suspension des cours, le décrochage scolaire a été noté chez des apprenants, en l’occurrence chez les filles des milieux défavorisés. C’est dans ce contexte que l’association SHINE TO LEAD Jiggen Jang/ Tekki a profité pour déployer un programme de renforcement de capacité en ligne de plus d’une centaine de jeunes lycéennes dans les matières scientifique de août à septembre 2020. Un programme qui a eu un franc succès, suscité un grand engouement et beaucoup intéressé les participantes. Dans cet entretien avec AfricaGlobe.net, la chargée de communication de l’association explique l’objectif de ce programme, son déploiement, les résultats obtenus les perspectives d’une telle initiative.
Clara, Fanahimanana, Shine to Lead a organisé un programme de cours de vacances et de développement du Leadership 100% digital en faveur des jeunes filles scolarisées issues de milieux défavorisés. Pouvez-vous revenir sur le contexte social de cette initiative ?
La fermeture des établissements scolaires a en effet causé un ralentissement de l’économie, affectant lourdement les ménages modestes. De nombreuses jeunes filles se sont retrouvées en décrochage scolaire à cause des difficultés pour certains établissements de pouvoir assurer la continuité pédagogique, d’un accès à la technologie très limité ou encore d’une sollicitation dans les tâches ménagères plus fréquente qu’en temps normal. Dans ce contexte difficile, les lauréates de l’association Shine to Lead ont pu bénéficier de cours en ligne dans les matières essentielles. Les retours très positifs de nos lauréates bénéficiant de cet accompagnement nous ont motivés à porter nos actions au niveau national en déployant un programme à plus grande échelle, sur toute l’étendue du Sénégal. Ce programme avait pour objectif majeur de permettre aux jeunes filles à potentiel de combler les lacunes liées aux longs mois de fermetures des établissements scolaire et de réduire au maximum le décrochage scolaire à la rentrée 2020-2021.
Quels ont été les critères de sélection puisque vous aviez reçu environ 1500 candidatures et n’aviez retenu qu’une centaine de filles seulement ?
Ce programme était destiné aux jeunes filles scolarisées en classe de Seconde et Première de série Scientifique à travers tout le Sénégal. Cette attention particulière pour la série scientifique est un choix délibéré d’encourager les filles à embrasser des carrières scientifiques pour combler le gap par rapport aux garçons.
En clair, un appel à candidature a été lancé en ligne au début du mois de juillet via des publications sponsorisées sur les médias sociaux de Shine to Lead, avec un ciblage appuyé vers les régions à faible taux de connectivité. Les jeunes filles étaient invitées à répondre à un certain nombre de questions, via un formulaire en ligne : ville, moyenne générale, matières dans lesquelles elles souhaitaient le plus combler des lacunes, leur motivation pour intégrer le programme, etc. Nous nous sommes basées sur leurs réponses pour effectuer les sélections.
Nous en avons retenu 127 au total pour nous assurer que le programme serait de qualité et qu’il se déroulerait dans les conditions optimales. Il a constitué une forme de test et nous savons désormais que nous pouvons le déployer à bien plus grande échelle, avec le soutien de davantage de partenaires.
Quels étaient les objectifs du programme ? Ont-ils été atteints ?
L’un des objectifs majeurs du programme était de permettre aux filles de combler leurs lacunes, voire d’anticiper sur les prochains programmes, en participant à des cours intensifs en ligne dans les matières essentielles : Maths, PC, SVT, Français et Anglais. Les participantes ont été réparties en 4 classes (2 classes de Seconde et de classe de Première S) et ont bénéficié chacune de 35 heures de cours.
Cet objectif est atteint car plus 85% des participantes ont déclaré avoir rattrapé leur retard, dans la fiche d’évaluation finale. Le second objectif était de contribuer à développer leur leadership. Les filles ont beaucoup apprécié les talks inspirants que nous avons organisé chaque semaine. Je peux citer pour exemple celui organisé avec la scénariste et réalisatrice Kalista Sy sur le thème de la confiance en soi ou encore celui organisé avec la journaliste Rokhaya Diallo. Elles ont aussi pu participer à un concours de poésie et à un concours de dessin.
Enfin, lors de la session de clôture du premier volet du programme, nous avons tous été particulièrement émus, à travers les différents témoignages, de ressentir le lien très fort et l’esprit de solidarité qui s’est créé entre les participantes issues de 14 régions du Sénégal et qui ne se connaissent finalement que virtuellement.
On peut donc dire que les résultats ont dépassé vos attentes. C’est bien cela ? Quid du suivi ?
Le programme a dépassé nos attentes, avec une moyenne de 4,5/5 de satisfaction du programme par les participantes. Nous allons reprendre le programme pour les mêmes bénéficiaires à partir du 12 octobre et afin de répondre favorablement à la demande des filles de pouvoir achever leurs programmes avant la rentrée 2020/2021 prévue en novembre. Par ailleurs, les participantes les plus méritantes et assidues seront intégrées à la cohorte 2020/2021 de notre programme de Bourse d’excellence Shine to Lead / Jiggen Jang Tekki.
Manifestement c’est la première initiative du genre pour l’association «Shine to lead». Quelle évaluation en faites-vous ?
Depuis 2018, nous sélectionnons chaque année des jeunes filles de banlieue dakaroise ayant des contraintes financières, d’excellents résultats scolaires et un potentiel en leadership. Nous mobilisons des fonds pour financer leurs études et des frais annexes tels que les frais de transport et de subsistance. Elles bénéficient également d’un accompagnement personnalisé à travers un programme de mentorat.
Dès le début de la propagation de la pandémie de Covid-19, nous avons apporté notre soutien aux lauréates de notre cohorte 2019/2020 en leur faisant notamment bénéficier de cours en ligne en mathématiques. Ce qui est nouveau avec le programme déroulé du 10 août au 11 septembre, c’est que nous avons pu impacter davantage de filles, issues des 14 régions du Sénégal.
Puisque l’initiative est venue en pleine crise sanitaire du Covid-19, quel sera l’avenir de cette initiative après la crise du Covid-19, dans 1, 2, 3 ans ? Va-t-elle se poursuivre ?
Nous avons pour ambition de poursuivre ce programme sous une autre forme durant l’année scolaire, en impactant un nombre encore plus important de jeunes filles brillantes et méritantes sur tout le territoire du Sénégal.
Quels sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la conduite de ce programme?
Ce programme n’aurait pu être possible sans le soutien de personnes de bonne volonté, nos partenaires, la mobilisation de toute l’équipe de Shine to Lead, les professeurs ayant délivré les cours ainsi que toutes les personnes inspirantes ayant participé chaque samedi à nos talks diffusés sur en direct sur notre page Facebook. Au début du programme, il a fallu que les participantes comme les professeurs se familiarisent avec la plateforme Zoom sur laquelle les cours se sont déroulés. Les professeurs ont dû également reprendre des chapitres des programmes déjà vu durant l’année scolaire, afin d’homogénéiser le niveau des classes et adapter le contenu de leurs cours.
D’autres projets à venir pour « Shine to lead » ?
Nous avons pour ambition de déployer notre programme de bourse et de mentorat dans davantage de villes du Sénégal. L’expérience tirée de ce programme nous conduira naturellement à le poursuivre sous une autre forme durant l’année scolaire, comme évoqué.
Un mot sur Shine to Lead Jiggen Jang / Tekki
Nous défendons une cause noble essentielle : celui de l’accès dans des conditions favorables à l’éducation pour les jeunes filles au Sénégal. Ces propos de Nayé Anna Bathily, la fondatrice de cette initiative résument bien ce qui nous anime au quotidien : “ Toutes les populations ne sont pas pareillement exposées au risque de déscolarisation. Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables face aux crises, en particulier lorsqu’elles elles viennent de milieux défavorisés. (…) Cette crise est une occasion de remettre en question notre système scolaire et de le rendre plus juste, inclusif et performant.”
Propos recueillis par Rachad Moussa – (AfricaGlobe Dakar)
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KHALIFA SALL : CE QUE MACKY DOIT SAVOIR...
Invité d'Alé Niang, l'ancien maire PS de Dakar pose la problématique de la formation des coalitions, il égratigne Benno Boko Yaakkar et accuse Macky de vouloir détruire les grands partis et critique ceux qui se plaisent dans le confort de la majorité.
Après des années passées dans les liens de la détention pour détournement de fonds, l’ancien maire qui a recouvré la liberté n’a pas perdu son appétence pour la politique. Il n’a nullement l’intention de laisser le champ libre à Macky Sall. Alors que tous les états major affutent leurs armes en direction des prochaines locales Khalifa Sall invité d’Alé Niang tacle Macky. Pour l’ancien maire de la capitale, le président Sall chercherait à détruire les grandes formations politiques à travers ses manoeuvres
LES LEÇONS AFGHANES POUR L'ANTI-TERRORISME
Les conditions du retrait américain sont humiliantes. On ne fait pas une guerre au terrorisme, on lui oppose une lutte. Dans nos pays, le terreau est fertile pour l'extrémisme. C’est ce que nous vivons au Mali - ENTRETIEN AVEC RENÉ LAKE
Propos recueillis par Falilou Faye |
Publication 21/08/2021
L’analyste politique et expert en relations internationales, René Lake, analyse dans cet entretien les événements en cours à Kaboul et leurs implications pour la lutte contre le terrorisme dans un contexte d’expansion progressive de l’extrémisme en Afrique et dans le monde.
Les Talibans qui avaient lancé l’offensive en mai dernier, à la faveur du début du retrait des troupes américaines, sont aux portes de Kaboul. Quelle lecture cefaites-vous de cette nouvelle situation en Afghanistan ?
René Lake : En fait les Talibans ont pris le contrôle du pays à l’exception de l’aéroport qui est toujours sous le contrôle miliaire américain. Il y a encore une semaine, l’objectif militaire américain était celui de la protection et du contrôle de leur ambassade et de l’aéroport. Ce week-end, les Américains ont entièrement évacués l’ambassade. Après une guerre, la plus longue de son histoire, qui a emporté plusieurs milliers de vies américaines et plusieurs dizaines de milliers de vies afghanes, qui a couté $300 millions de dollars par jour pendant 20 ans, l’Amérique est aujourd’hui réduite au contrôle de l’aéroport pour permettre l’évacuation de ses citoyens et de quelques alliés dans une atmosphère de total chaos. Selon une étude de la Brown University, la guerre a coûté aux contribuables américains, $2260 milliards soit environ l’actuel budget annuel du Sénégal cumulé pendant plus de deux siècles et demi. Au final, les Talibans reviennent aux affaires peut-être plus puissants que jamais et l’Amérique essuie non seulement une défaite politique mais les conditions de son retrait sont humiliantes comme l’étaient celles du départ de Saighon en 1975, à la fin de la guerre du Vietnam. Il est difficile de ne pas se dire, tout ça pour ça !
Cette nouvelle situation peut-elle faire boule de neige dans les autres pays confrontés à des menaces djihadistes ?
René Lake : Cette situation confirme les leçons historiques évidentes à tirer de la lutte contre le terrorisme. La guerre contre le terrorisme n’est pas une guerre conventionnelle, classique qui se gagne par la force militaire uniquement. C’est une guerre asymétrique. De nombreux stratégistes vont jusqu’à dire que l’on ne peut pas faire la guerre contre le terrorisme mais plutôt lutter contre le terrorisme. C’est une autre manière de dire que l’approche et les moyens à mettre en œuvre pour cette lutte ne peuvent pas se limiter à un envahissement militaire et à l’expression d’une force armée nettement supérieure à tous points de vue. Il ne s’agit pas d’un jeu de nombres mais d’un jeu de volonté, d’engagement qualitatif. Au-delà de l’erreur stratégique américaine qui a transformé une vaste opération militaire de contre-espionnage en opération contre-insurrectionnelle, il est essentiel de s’interroger sur la réalité de la gouvernance en Afghanistan. Si l’on considère qu’en grande partie, le désastre afghan est lié à l’incapacité des gouvernements successifs de Kaboul à mettre en œuvre un projet de bonne gouvernance populaire. Oui on peut dès maintenant imaginer comment cette situation peut faire boule de neige, comme vous dites. La corruption endémique, la prédation à large échelle, les abus de pouvoir, l’absence de transparence dans la gestion, l’iniquité du système judiciaire, etc. tout cela a fortement participé à l’absence de soutien populaire du régime d’Ashraf Ghani et à son effondrement face à des forces radicales et fondamentalistes qui elles présentent une offre politique alternative à une population désabusée. Oui, dans nos pays, où les problèmes de gouvernance sont au centre de la tragédie collective de la misère, le terreau est fertile pour les extrémismes les plus dangereux. C’est bien cela que nous vivons déjà depuis plusieurs années au Mali.
Exceptés quelques appels au calme, pourquoi la communauté internationale est restée muette face à cette situation ?
René Lake : Non, je ne pense que la communauté internationale soit restée muette face aux images de chaos que nous voyons depuis quelques jours à Kaboul où la situation est dramatique. Avec le retour des Talibans aux affaires, non seulement il y a eu plusieurs réactions à travers le monde, mais j’ai aussi noté que de nombreuses organisations internationales anticipent sur le sort peu enviable que vont subir les femmes en particulier. Quoique l’on puisse dire, ces 20 dernières années ont permis une véritable révolution progressiste pour les femmes afghanes notamment dans l’accès à l’éducation mais aussi dans l’entreprenariat économique et l’assumation de responsabilités importantes à tous les échelons de l’État. Le retour des Talibans va certainement remettre tout cela en cause même si l’un de leur porte-parole vient d’annoncer que les femmes seront autorisées à se former contrairement à ce qui s’est passé il y a plus de deux décennies quand ils étaient aux affaires avant l’intervention américaine.
Le Mali risque-t-il de subir le même sort que l’Afghanistan si les troupes étrangères se retiraient du pays ?
René Lake : Votre question revient à se demander si la chute de Kaboul, la capitale du grand « cimetière des empires », est une alerte pour le Sahel. Tout dépend de l’analyse que l’on fait des interventions étrangères dans nos pays. Si vous faites allusion ici, en particulier, à l’intervention française au Mali, je vous signale qu’elle n’est pas populaire. La présence américaine en Afghanistan n’était pas non plus populaire. Vous savez, comme souvent, les envahisseurs dans leurs alliances locales favorisent les partenaires qui font dans la servilité. Au finish, cela se retourne contre les deux entités : les alliés locaux qui sont dans la mauvaise gouvernance et ne bénéficient pas du soutien de leurs populations et les étrangers qui eux sont perçus comme des prédateurs et des donneurs d’ordre qui n’ont pas l’intérêt du pays en tête. Une bonne gouvernance au bénéficie exclusif des populations de nos pays, c’est cela le meilleur rempart contre le terrorisme.
Si jamais le Mali s’écroule, le Sénégal est-il menacé ?
René Lake : Oui c’est une évidence, il me semble. Non seulement le Sénégal mais aussi une bonne partie de l’ensemble du Sahel et même au-delà. On peut déjà considérer que l’État malien s’est écroulé depuis un bon moment. Encore une fois, la bonne gouvernance axée sur les intérêts du pays et de ses populations est la meilleure des garanties contre les risques terroristes. La servilité, l’impopularité, l’inefficacité et l’incompétence des gouvernants sont autant d’opportunités que les terroristes savent saisir dès que les conditions sont propices à une expédition.
par l'éditorialiste de seneplus, penda mbow
DE LA NÉCESSITÉ D'UNE RÉFLEXION STRATÉGIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - On attribue aux Américains, un destin de dirigeants de ce monde. Sont-ils encore prêts à l’assumer ? La carte du monde est en train de se redessiner. L’intelligentsia sénégalaise a une responsabilité devant l’histoire
Tous les trois nous incitent à la réflexion, mais surtout, ils démontrent encore une fois, les possibilités d’un leadership intellectuel en tant qu’héritiers de « Présence Africaine ». L’intelligentsia sénégalaise a une responsabilité devant l’histoire. La carte du monde est en train de se redessiner sous nos yeux. Sans trop vite aller en besogne et proclamer la fin de l‘hégémonie occidentale, il faut reconnaître tout de même que nous sommes rentrés dans une période de compétition des civilisations et parfois de façon violente. Personne n’en maîtrise l’issue. On ne sait pas encore quelles en seront les conséquences puisqu’il y a une imbrication de plusieurs aspects de la crise : démographique, sanitaire, climatique, de la criminalité…on dirait que l’humanité va déserter notre univers.
Les Américains ? On leur attribue un destin de dirigeants de ce monde. Sont-ils encore prêts à l’assumer ? Depuis la Deuxième Guerre mondiale, leurs troupes sont stationnées à Avène dans le Frioul en Italie et en Allemagne pour rappeler à l’Europe leur part dans la défaite du spectre nazi.
Au moins, on peut reconnaître une chose aux Américains : leur capacité d’anticipation, leur contrôle et leur maîtrise de la circulation des idées, mais aussi de la nécessité d’avoir une cartographie précise de ce que représente l’Amérique aux yeux des autres. Une information juste et vraie permet de faire les meilleurs choix. Nous avions assisté, il y a quelques années, à Carnegie Endowment for International Peace, à la présentation d’une étude dirigée par Thomas Carothers sur « Pourquoi le monde déteste les États-Unis ?», sur la position morale du pays dans le monde. Comme écrit Julia Sweigh (Courrier international du 16 août 2006), « ne nous y trompons pas, l’anti-américanisme n’est pas seulement le fruit d’une colère contre George W Bush, il plonge ses racines dans une antipathie accumulée durant des décennies. » Grâce à la critique et l’autocritique, les États-Unis s’en sortent toujours renforcés.
Le deuxième exemple repose sur le fait que les Américains peuvent discuter avec leurs pires ennemis. Pour avancer au début des années 2000 dans les discussions avec certains extrémistes musulmans, le « Wilson center « avait entrepris des études sur « Islam is or not the problem » (cf Bramberg). Et c’est la période où Mahmoud Mamdani apportait sa réponse autour de son livre : « Good muslims, bad muslims. »
Le moment est venu pour nous Africains au moins dans notre frange intellectuelle, afin de ne pas être dévorés par ce monde incertain et son lot d’évènements imprévisibles, de nous organiser autour d’une réflexion stratégique, de créer de solides think tanks, des fondations politiques.
Au Sénégal, nous devons savoir quelle sera la place de notre pays en Afrique et celle de l’Afrique dans le monde. C’est une question de survie !
À ce propos, IDEP, CODESRIA, Forum du Tiers Monde, ont abattu un énorme travail, mais le niveau des bouleversements nous invite à nous organiser autrement. Il s’agit de réinvestir la pensée politique en Afrique, mais surtout de conquérir un nouvel espace pour le Sénégal. Il y a quelques années, Pierre Sané nous invitait à un « Imagine Africa ». Le temps presse !
FUNMILAYO RANSOME-KUTI, UNE YORUBA FIÈRE ET SANS PEUR
Leader politique, elle s'est levée contre les injustices faites aux femmes de sa région avant d'œuvrer à l'indépendance du nigeria. Elle devient un personnage public tout en élevant ses quatre enfants, dont le fameux musicien et chanteur Fela
Funmilayo Ransome-Kuti était la première figure féministe du Nigeria pendant la première moitié du XXe siècle. Leader politique, elle s'est levée contre les injustices faites aux femmes de sa région avant d'œuvrer à l'indépendance de son pays. Mariée à un enseignant et révérend anglican, Funmilayo Ransome-Kuti s'affranchit des conventions de l'époque. Elle devient un personnage public tout en élevant ses quatre enfants, dont le fameux musicien et chanteur Fela.
« Savoir se faire respecter. » Ce slogan résume la vie de Funmilayo Ransome-Kuti. Née en 1900, cette Yoruba est la première fille de la colonie du Nigeria à être scolarisée. Après des études en Angleterre, Funmilayo Ransome-Kuti lance les premières organisations politiques féminines. Pour Nike Ransome-Kuti, sa grand-mère reste un modèle. « Je crois qu'elle était féministe mais pas dans le sens le plus moderne. Vous savez qu'elle était juste une femme et chez le Yoruba, les femmes sont des personnalités très fortes. Ma grand-mère était un personnage fort. Elle était disciplinée, courageuse, forte d'esprit et avec une volonté de fer. Elle était prête à mourir pour ses idées. »
En 2007, le reggaeman sommait Karim Wade de s’expliquer sur l’utilisation de fonds publics et essuyait les foudres de son président de père. Un épisode qui contribua à bâtir la notoriété du chanteur hors de sa Côte d’Ivoire natale. Témoignage
Jeune Afrique |
Benjamin Roger |
Publication 21/08/2021
J’étais au Sénégal en 2007. Je jouais à l’Institut français de Dakar dans le cadre d’un festival de rap. Nous étions en pleine polémique sur Karim Wade, le fils du président Abdoulaye Wade. Il avait été convoqué par l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur des travaux qu’il avait faits à Dakar pour le sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui devait se tenir l’année suivante, mais il refusait de s’y rendre.
Comme Karim Wade était ministre et qu’il gérait des fonds publics, il me semblait important qu’il rende des comptes. J’ai donc prononcé un petit discours sur scène et j’ai dit qu’il devait s’expliquer devant les députés. Puis j’ai ajouté que si Abdoulaye Wade ne voulait pas que son fils aille à l’Assemblée nationale, qui était à l’époque dirigée par Macky Sall, il aurait fallu le laisser dans son berceau, à la maison, et ne pas le mêler à la politique. J’ai enchainé avec mon titre Quitte le pouvoir et le concert s’est terminé sans encombre.
Rencontre avec Abdoulaye Wade
Ce discours aurait pu rester dans les travées de l’Institut français mais le lendemain, alors que je me préparais à monter dans l’avion pour quitter Dakar, un policier est venu me chercher après le passage des formalités. Il a pris ma carte d’embarquement et mon passeport. Il venait pour m’interpeller, mais il a reçu un coup de fil lui disant qu’il fallait finalement me laisser partir. Je suis donc rentré à Abidjan. Le soir, au journal télévisé de la RTS, il a été annoncé que j’étais désormais interdit de séjour au Sénégal. Cela a duré trois ans.