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20 juin 2025
DÉCÈS DE MORIBA MAGASSOUBA
Le journaliste est mort ce samedi à Abidjan où il résidait. Auteur du livre "L’Islam au Sénégal : demain les mollahs ?", le diplômé de la deuxièe promotion du Cesti a travaillé au Soleil, à Jeune Afrique et à l’agence panafricaine Pana, entre autres
Le journaliste sénégalais Moriba Magassouba est décédé ce samedi à Abidjan (Côte d’Ivoire) où il résidait, a-t-on appris de source informée.
Moriba Magassouba était issu de la 2e promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il a travaillé au journal Le Soleil, à l’hebdomadaire Jeune Afrique, à l’agence panafricaine Pana, au magazine Africa international, entre autres.
Moriba Magassouba est l’auteur du livre "L’Islam au Sénégal : demain les mollahs ?".
AFFAIRE PAPE NDIAYE, LES DÉTAILS DE L'ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE
La Sûreté urbaine de Dakar indique que le journaliste invitait ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt pour le remettre au procureur de la République et aux juges en charge des dossiers des plaignants
En attendant que jaillisse la vérité judiciaire, les faits collectés par la Sûreté urbaine de Dakar semblent confondre le journaliste Pape Ndiaye dont le procès est prévu lundi. Il invitait «ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt» pour le remettre au procureur de la République et aux juges en charge des dossiers des plaignants, selon l’enquête préliminaire.
Placé sous mandat de dépôt mercredi pour escroquerie présumée et tentative de jeter le discrédit sur l’institution judiciaire, Pape Ndiaye attend son procès en flagrant délit prévu lundi prochain. En attendant, Le Quotidien en sait davantage sur son interrogatoire mené par les policiers de la Sûreté urbaine du Commissariat central de Dakar. Visé d’abord par une plainte de Ndèye Awa Ndir, Pape Khone Ndiaye à l’état civil a vu une autre se greffer dans son dossier, de la part de Pape Demba Diop, pour les mêmes faits. Dans sa plainte du 7 mai dernier, l’Informaticienne et gérante de la société «Seydi ordi», Ndèye Awa Ndir, a précisé que le propriétaire de l’entreprise en question est «présentement sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss pour des faits de recel d’ordinateurs».
Selon la plaignante, son patron a été déféré par le commissariat de Grand-Yoff suite à un cambriolage perpétré par trois individus qui ont déclaré lui avoir cédé un des ordinateurs issu du butin. Assurant l’intérim de la direction de l’entreprise et résolue pour une liberté provisoire de son patron, Ndèye Awa Ndir a confessé avoir saisi un ami, un journaliste du groupe Walfadjri, pour l’aider à tirer d’affaire son patron. C’est ainsi qu’il a été mis en rapport avec Pape Ndiaye, journaliste et chroniqueur judiciaire à Walf Tv. Durant sa rencontre avec Pape Ndiaye dans le bureau de ce dernier à Walfadjri, Ndèye Awa Ndir affirme qu’il lui «a réclamé la somme d’un million de francs».
Le procès-verbal des services du commissaire Bara Sangaré ajoute : «Persuadée grâce à ses habitudes au prétoire, la dame a admis lui avoir versé un acompte de 500 mille francs et le reliquat du même montant devait être versé après l’élargissement de son patron. Ainsi, pour matérialiser cette remise, le sieur Ndiaye a établi le 20 mars 2020 une décharge attestant avoir reçu ladite somme en prenant la précaution de mentionner qu’il s’agit d’un ‘’prêt’’.» Troublée par la mention «prêt», l’accusatrice dit avoir demandé des explications au chroniqueur judiciaire. Mais, dit-elle, le mis en cause lui «a tout simplement signifié que l’essentiel est que le montant y figure, car l’argent est destiné aux autorités judiciaires». Le Sûreté urbaine est formelle : «En fait, le sieur Ndiaye a utilisé ses connaissances juridiques pour soutirer de l’argent à la dame pour ensuite se réfugier sur le caractère civil de la décharge afin d’échapper à la loi pénale. En agissant ainsi de la sorte, il a gravement porté atteinte à l’honorabilité du juge d’instruction, chargé du 2e cabinet, ainsi qu’à celle de tous les magistrats et de l’institution judiciaire d’une manière générale.»
Etant consciente qu’elle a été «bernée» par Pape Ndiaye avec le non élargissement de son patron, Ndèye Awa Ndir a déclaré avoir contacté le mis en cause via le réseau social WhatsApp le 6 juillet 2020 et le 29 avril 2021 pour «rentrer dans ses fonds, mais celui-ci a refusé de s’exécuter, préférant faire jouer au dilatoire». Par conséquent, la plaignante a décidé d’ester en justice après avoir fait constater les discussions WhatsApp par un huissier de justice. «L’exploitation du procès-verbal de constat en date du 6 mai 2021 a fait ressortir les discussions dans lesquelles le sieur Ndiaye avoue implicitement la réception de ses fonds en disant à la dame ‘’tu veux qu’on annule toute la procédure en cours et que je réclame l’argent aux gars pour restitution’’. Le ‘’gars’’, évoqué en l’espèce, ne devrait être en principe que le juge en charge de cette affaire. Pis, selon la dame, le sieur Ndiaye lui a déclaré ouvertement que c’est une affaire civile et personne ne pourrait le poursuivre pénalement», mentionne le procès-verbal de police.
Après avoir entendu le journaliste du groupe Walfadjri, facilitateur de la rencontre entre Ndèye Awa Ndir et Pape Ndiaye (il a confirmé les dires de la plaignante), la police a convoqué Pape Ndiaye. Ce dernier a été cueilli par la police après son refus de déférer à la convocation.
Concernant les 500 mille francs qu’il a reçus de la dame Ndir pour faire sortir son patron de prison, Pape Ndiaye a expliqué que c’est un prêt, même s’il était au courant de l’emprisonnement du sieur Cheikh Ahmadou Bamba Sèye. «Ses propos incohérents et illogiques ne cadrent pas avec les discussions qu’il a eues avec la plaignante sur WhatsApp où il reconnaît à demi-mot qu’il était en train de régler une procédure relativement à la somme encaissée. A ce propos, ses déclarations ont été contredites par son collègue journaliste dans le même groupe de presse. Ce dernier a déclaré que la dame l’avait sollicité pour une intervention suite au placement sous mandat de dépôt de son employeur», souligne la police.
«Un million qui devait être partagé entre le procureur et le juge d’instruction…»
Selon la police, les «revirements abracadabrantesques» prouvent le caractère fallacieux des déclarations ainsi que la mauvaise foi de Pape Ndiaye. Ayant les échos de l’arrestation de Pape Ndiaye, Pape Demba Diop a aussi déposé une plainte contre ce dernier pour les mêmes faits d’escroquerie. Il a soutenu que son frère était incarcéré à la Mac de Kaolack pour offre et cession de drogue. M. Diop a fait savoir que lors de la visite de son oncle Mamadou Lamine Mbengue à son frère détenu à Kaolack, ce dernier lui avait demandé de se rapprocher des services du journaliste Pape Ndiaye pour le faire sortir de prison, mentionne la police. Selon Pape Demba Diop, le chroniqueur judiciaire «a réclamé la somme d’un million de francs qui devait être partagé respectivement entre le procureur de la République et le juge d’instruction en charge du dossier avant de leur faire savoir que ces derniers sont tenus de le libérer après avoir reçu l’argent», relève le procès-verbal de police. La Sûreté urbaine de déduire : «Ces propos d’une telle gravité constituent des actes de nature à jeter le discrédit sur l’institution judiciaire et ces deux magistrats dont tout le monde connaît leur sens élevé de la responsabilité.»
Dans le désarroi et voulant à tout prix que leur frère recouvre la liberté, Mamadou Lamine Mbengue «s’est rendu au domicile de Pape Ndiaye à la date du 28 mars 2020 où, au terme de leur discussion, il lui a fait un transfert Orange money de 500 mille francs contre la remise d’une décharge matérialisant le dépôt avant de compléter le reste par un autre transfert le 4 avril 2020 par le même canal après s’être rendu au siège du groupe Walfadjri où il s’est entretenu à nouveau avec le sieur Ndiaye». Après ces versements, Pape Ndiaye «n’a pas honoré ses engagements. Pis encore, il a continué à réclamer des fonds supplémentaires pour soi-disant faire un rapport destiné aux organisations des droits de l’Homme (…)», a fait savoir le rapport de police.
Interrogé sur les raisons de la remise du montant d’un million par le sieur Mbengue, il a déclaré qu’il «s’agissait d’un prêt destiné à assurer ses dépenses quotidiennes». Sur le discrédit jeté sur les procureurs et juges en leur traitant de magistrats corrompus, Pape Ndiaye a déclaré «n’avoir jamais été de ses intentions». Les réquisitions faites au niveau de l’opérateur Orange money ont permis de prouver l’existence des transferts d’argent entre Pape Ndiaye et les plaignants. Au terme de sa garde à vue, la Sûreté urbaine a relevé que le modus operandi de Pape Ndiaye est «d’inviter ses victimes à lui verser de l’argent qu’il décharge sous forme de prêt avant de déclarer à ces dernières qu’il va remettre ces sommes au procureur de la République et aux juges qui ont en charge les dossiers».
LES ZONES D'OMBRE D'UN ASSASSINAT
15 mai 1993-15 mai 2021 ! Cela fait 28 ans que Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal a été assassiné sur la corniche ouest de Dakar.
15 mai 1993-15 mai 2021 ! Cela fait 28 ans que Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal a été assassiné sur la corniche ouest de Dakar, à bord de son véhicule, au lendemain de la publication des résultats de l’élection présidentielle de 1993. Un drame qui avait plongé le Sénégal dans une situation indescriptible. La famille éplorée continue de pleurer son défunt père dont la disparition mystérieuse n’est toujours pas éclairée. Les parents, proches parents et alliés multiplient leurs prières pour que la lumière soit apportée, un jour, dans ce dossier.
Abdou Sèye est l’un des fils de Me Babacar Sèye. Joint au téléphone par Emedia, il renseigne qu’en ce jour commémorant la disparition de son père, la famille va organiser une cérémonie de récital de Coran pour le repos de l’âme de ce dernier. Selon lui, ils s’en sont remis à Dieu pour combler le vide que cette disparition tragique a créé en eux. « Nous ne parviendrons jamais à l’oublier. Cet évènement tragique nous a à travers la gorge », a déclaré Abdou Sèye qui dit regretter le dénouement de cette affaire.
« La limite de certaines considérations ont prévalu sur d’autres parce que l’affaire Babacar Sèye est une affaire d’Etat. Et la seule lecture qui en a été faite a annulé toutes les autres lectures notamment celle économique et financière. À l’époque, les enjeux économiques et financiers étaient énormes à la période de cette présidentielle. Une autre lecture pourrait aider à l’éclatement de la vérité concernant cette affaire. Mais néanmoins on remercie le bon Dieu de nous permettre, 28 ans après, de toujours nous rappeler de notre père et de remercier toutes les personnes qui sont avec nous. Aussi, nous demandons à Dieu de prêter longue vie à ses enfants qui acceptent, stoïquement, la disparition. Ils n’ont pas dévié de l’éducation que leur père leur a donnée », a expliqué Abdou Sèye.
Abdou Sèye interpelle Clédor Sène et compagnie
En effet, plusieurs personnes ont été arrêtées suite à cet assassinat mais, trois parmi elles ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt avant d’être jugées. Il s’agit de Amadou Clédor Sène, Assane Diop et Pape Ibrahima Diakhaté. Jugés par la Cour d’Assises le 30 septembre 1994, ils ont été condamnés des peines allant de 18 à 20 ans de travaux forcés. Ils ont été, en février 2002, libérés à la suite d’une grâce présidentielle avant d’être amnistiés, trois ans plus tard, c’est-à-dire en février 2005. Donc, les faits sont supposés n’avoir jamais existés d’autant plus qu’ils ont été effacés par la loi Ezzan.
D’ailleurs, Amadou Clédor Sène après son élargissement de prison, clame toujours son innocence. Il plaide -non coupable et estime qu’il a été condamné injustement. Mieux, est en train de refaire son image grâce à ses sorties médiatiques. Ses interventions sur des sujets de l’actualité sont appréciées par les détracteurs du régime en place. Selon Daouda Mine, du moment qu’il a été amnistié, personne n’a le droit de lui imputer les faits. Et, il peut même ester en justice contre celui ou celle qui l’accuse d’assassin.
Réouverture du procès : mission impossible ?
Pour ce qui de la réouverture de cette affaire, Daouda Mine indique qu’elle est impossible du moment qu’il y a pas eu d’éléments dans cette affaire. Cependant, Abdou Sèye interpelle Clédor Sène en lui demandant de dire ceux qui l’auraient instrumentalisé. « S’il dit qu’il a été utilisé pour travestir la réalité des faits, il n’a donné les preuves. Les autorités judiciaires, si elles le désirent, peuvent les interpeller pour les poser des questions », dit-il avant d’exprimer ses attentes sur ce dossier.
« Les Sénégalais, épris de justice, veulent que cette affaire soit élucidée. Ceux qui sont nés en 1993 ont, aujourd’hui, 28 ans. Ils attendent parler de cette histoire sans en connaitre les tenants et les aboutissants. Ils désirent savoir ce qui s’est passé. Ce que nous attendons, ce que tout le monde attend, c’est qu’un jour, la vérité éclate pour la mémoire de Me Babacar Sèye surtout pour que sa famille soit apaisée. Pas seulement sa biologique mais aussi sa famille judiciaire », a fait savoir Abdou Sèye.
« Que ces pressions exercées sur la Justice soient punies », Me Ousmane Sèye
Ce 28e anniversaire de l’assassinat de Me Babacar Sèye intervient dans un contexte des attaques sont dirigées contre la Justice. Les principes constitutionnels régissant l’organisation et le bon fonctionnement de la justice sont attaqués. Également des magistrats sont attaqués, critiqués et voués aux gémonies. Un constat confirmé par Me Ousmane Sèye avocat au barreau de Dakar qui affirme que, de plus en plus, on assiste non seulement à des menaces contre les magistrats mais, il également il y a des pressions terribles sur la justice. « Quand certaines personnes sont arrêtées, ce sont les mêmes organisations qui, souvent, se disent démocratiques, se lèvent pour demander leur libération. Or, la pression contre la justice est contraire à la démocratie », a regretté Me Sèye, demandant que cela cesse. A son avis, c’est désolant de voir des gens exigeant la libération de quelqu’un qui a maille avec la justice sans qu’il ne soit d’abord jugé.
« Les injonctions, les pressions et les menaces exercées contre la justice sans que les autorités ne réagissent doivent cesser. La justice est un pouvoir autonome, il faut la laisser s’exercer librement. Il faut que ces pressions exercées sur la Justice soient punies », a plaidé la robe noire avec instance.
LA CAUTION POUR LES ÉLECTIONS LOCALES ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 15 mai (APS) – Le démenti du ministère de l’Intérieur à une information faisant état de la fixation du montant de la caution pour les élections locales de janvier 2022 à 10 millions de francs Cfa et d’autres sujets sont menu des quotidiens reçus samedi à l’APS.
Selon L’Observateur, ’’l’info n’aura tenu que quelques heures’’. En effet, ‘’un communiqué attribué au ministère de l’Intérieur fixant la caution pour les élections locales à 10 millions de francs Cfa pour chaque type d’élection et par liste, quel que soit le nombre de départements ou de communes où la liste de candidats se présente a été relayé par plusieurs sites avant d’être démenti’’ par la cellule de communication de Antoine Diom.
Le Soleil rapporte que ’’le ministère de l’Intérieur, par la voix de son responsable de la communication Maham Ka, a démenti l’information faisant état de la fixation du montant de la caution pour les élections locales de 2022 à 10 millions de francs Cfa’’.
Il a indiqué que ‘’le moment opportun, ce sont les canaux de communication officiels du ministère de l’Intérieur (….) qui seront utilisés’’.
Sud Quotidien parle de ‘’mic mac’’ autour de la caution et de son montant. ‘’Sitôt la date des élections départementales et communales connue (…), la caution pour la participation à ce scrutin ainsi que son montant font l’objet d’informations contradictoires entre une partie de la presse et le ministère de l’Intérieur’’, écrit Sud.
Selon le journal, ce ministère ‘’a tenu à nier, hier, la vérité de toute information ayant trait à la caution aux locales de janvier 2022 et de même que son montant avancé de 10 millions de francs Cfa’’.
Dans son long entretien avec Vox Popouli, Assane Dioma Ndiaye, le président de la ligue sénégalaise des droits humains se prononce, entre autres, sur la question des bavures policières. Selon lui, ‘’on ne peut pas laisser les policiers agir selon leur guise’’.
’’La Police est là pour protéger et non pas pour faire un certain nombre d’actes qui n’honorent pas et ne l’honorent pas. Le fait que ce climat d’impunité soit entretenu est source de danger et creuse encore le fossé entre la Police et la population’’, soutient l’avocat.
Le Quotidien s’intéresse à la sauvegarde des données nationales et parle de ‘’fichiers à risque’’.
’’Au-delà de la fiabilité du fichier électoral, les auditeurs ont alerté sur la sécurité du fichier national des cartes nationales d’identité (CNI). Dans son rapport, la mission a exprimé des craintes pour le data center, en cas d’incendie par exemple, et recommandé par conséquent l’installation d’urgence d’un +système de détection et d’extinction automatique+’’, écrit le journal.
Le Soleil a ouvert ses colonnes à l’ambassadrice de l’Union européenne (UE) au Sénégal. Selon Irène Mingasson, ‘’le Sénégal est un allié très sûr, très fort, avec une démocratie exemplaire’’.
22 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 02 DÉCÈS
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, samedi, 22 nouveaux cas positifs de coronavirus et 02 décès recensés au cours des 24 dernières heures
Dakar, 14 mai (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapporté, samedi, 22 nouveaux cas positifs de coronavirus et 02 décès recensés au cours des 24 dernières heures.
Ces nouveaux cas proviennent des résultats de 961 tests réalisés, soit un taux de positivité de 2,29%, a indiqué le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Parmi ces nouvelles contaminations, il y a 12 cas contacts par les services sanitaires et 10 cas issus de la transmission communautaire répertoriés à Dakar (09) et dans les autres régions (01).
Le Directeur de la Prévention a annoncé que 29 patients suivis ont été déclarés guéris tandis que 10 cas graves sont pris en charge par les services de réanimation.
Deux décès (02) ont été enregistrés, vendredi.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a comptabilisé 40 828 cas positifs dont 39 558 guéris, 1 124 décès et 145 patients encore sous traitement.
Concernant la vaccination, le ministère a rapporté que 431 916 personnes ont été vaccinées depuis le 23 février.
Par Dr Babacar DIOP,
LA LEÇON DE BONNE GOUVERNANCE DU CALIFE UMAR IBN ABD AL-AZIZ
Umar ibn Abd al-Azîz est une source d’inspiration inépuisable pour ceux qui rêvent de réhabiliter l’action politique dans la voie de la justice, de l’équité et de la liberté
Umar ibn al-Khattâb (584- 644), deuxième calife de l’islam, avait vu dans un songe qu’un de ses descendants portera le même nom que lui, exercera le pouvoir politique et «remplira la terre de justice». Au réveil, il s’écria : mais qui est ce balafré des Umayyades qui gouvernera son peuple dans la justice et l’équité ? Le balafré des Umayyades (à cause d’une blessure dont la cicatrice est devenue un marqueur sur le visage), annoncé dans cette prédiction, n’est personne d’autre que Umar ibn Abd al-Azîz (682-720) dont la vie constitue un foyer ardent pour tous les militants d’une société nouvelle fondée sur la justice et l’égalité
Le calife des pauvres
De 661 à 750, la dynastie des Umayyades, inaugurée par Mu’âwiya (602-680), règne sur un empire immense dont Damas est la capitale. Umar ibn Abd al-Azîz, appelé aussi Umar II, est élu huitième calife de la dynastie des Umayyades en 717, la même année où Léon III est désigné empereur des Byzantins. Mais par sa droiture et son sens de la justice et de l’équité, il est considéré dans l’historiographie de l’islam comme le cinquième calife bien guidé derrière Abu Bakr as-Siddîq, Umar ibn alKhattâb, Uthman ibn Affân et Ali ibn Abî Tâlib. Sulaymân ibn Abd al-Malick, septième calife des Umayyades, sentant sa mort prochaine, a désigné dans son testament Umar ibn Abd alAzîz comme son successeur à l’insu de ce dernier. Après la mort du calife Sulaymân, le bruit se répand dans tout l’empire musulman que Umar ibn Abd al-azîz est désigné comme le nouveau calife et qu’il lui revient d’assumer la charge de Commandeur des croyants. Dès qu’il apprend la nouvelle, il convoque le peuple à la mosquée de Dâbiq, située à Damas.
Ainsi, il démissionne publiquement du titre de calife qu’on lui a imposé sans le consulter et sans son consentement. Umar ibn Abd al-Azîz dit à l’endroit du peuple qui est venu écouter le premier discours du nouveau Commandeur des croyants : «On m’a nommé calife sans me demander mon avis, et sans même consulter le peuple. Je déclare donc que je libère ceux qui m’ont juré allégeance de leur serment. Choisissez vous-mêmes votre calife» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p.370). C’est le premier acte posé par Umar ibn Abd al-Azîz, en conférant au peuple le droit de choisir ses propres dirigeants. Cet évènement à lui seul invalide la conception exclusivement occidentale de la démocratie.
L’idée de démocratie est présente dans plusieurs traditions et cultures en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. La foule se presse autour de Umar ibn Abd al-Azîz et crie qu’il est le dirigeant qu’il s’est choisi. Ainsi, dans la fleur de l’âge (à trente-cinq ans), il hérite d’un pouvoir corrompu et violent dont le mode de gouvernance est fondé sur la trahison et la violence. Le règne des Banû Marwân (la branche Umayyade au pouvoir) a semé des crimes atroces partout dans l’empire. A cette époque, le gouvernement a pour nom corruption et terreur. Le peuple a soif de justice, d’égalité et de paix. Umar ibn Abd al-Azîz, après son accession au pouvoir, nourrit la noble ambition de rétablir la vérité et remplir la terre de justice.
Sa devise est «La justice, la sincérité et la droiture doivent remplacer l’injustice, la fausseté et la malhonnêteté». Cette parole coranique guide ses pas dans la voie de la justice et de la droiture : «Ô David, nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens et ne suis pas la passion» (Coran, 38 : 26). Il a une haute conscience de ses responsabilités étatiques, renonçant à beaucoup de privilèges et privant sa famille de beaucoup d’avantages pour subvenir aux besoins du peuple, surtout des déshérités. Il met toute son énergie dans la lutte contre la pauvreté, le gaspillage et l’insolence des familles princières. Pour lui, l’Etat doit venir en aide à tous ceux qui souffrent, à tous les nécessiteux et aux handicapés. Il est allé jusqu’à soutenir que l’Etat doit mettre un guide à la disposition de chaque nonvoyant. Le projet de Umar ibn Abd al-Azîz est de redonner le sourire aux pauvres. Ainsi, voici une histoire remplie d’humanisme qui doit inspirer les hommes politiques de notre époque, empêtrés dans la corruption et l’enrichissement illicite. Fâtima bint Abd al-Malick, l’épouse de Umar ibn Abd al-Azîz, raconte : «Un jour, j’allais le trouver dans le lieu où il accomplissait ses prières.
Le voyant pleurer à chaudes larmes, je lui demandai ce qu’il avait. Il me répondit : ‘On m’a rendu responsable de cette Nation. J’ai pensé aux pauvres qui souffrent de faim, aux malades qui n’ont personne pour leur venir en aide, à ceux qui n’ont pas assez de vêtements pour couvrir leur nudité, aux orphelins sans tuteur, aux opprimés qui subissent l’injustice, aux étrangers, aux prisonniers, aux vieux, aux veuves esseulées, aux chefs de famille nombreuse qui n’ont pas assez de ressources pour les entretenir, ainsi qu’à d’autres cas similaires dans des pays lointains et dans d’autres régions sur terre. J’ai alors eu la certitude que le jour de la résurrection, mon Seigneur me demandera des comptes à leur sujet et que le Prophète Muhammad (Psl) prendra leur défense. J’ai peur de ne pas avoir assez d’arguments solides pour m’en sortir ce jour-là. C’est pour cette raison que je pleure’» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 379).
Justice et équité
Umar ibn Abd al-Azîz se soucie des droits et de la dignité humaine. Au gouverneur de Khurâsân qui lui a écrit en lui disant que seuls le sabre et le fouet permettent d’amener le peuple dans la voie de la perfection, Umar ibn al-Azîz a répondu dans un message plein d’humanisme : «Bien au contraire, seules l’application de la justice et la préservation des droits permettent d’améliorer leurs conditions. Répands donc cette pratique parmi eux» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 388).
L’homme a un sens élevé de la justice. C’est pourquoi il a l’habitude de dire : «Si la justice ne pouvait régner qu’au prix de ma vie, je me sacrifierais volontiers» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 389). Le respect des droits est à la base de la paix et de la stabilité dans la société. Un Etat qui ne respecte pas les droits ouvre la voie à la désobéissance. Les représentants de l’Etat doivent être des exemples qui inspirent confiance et respect. C’est pourquoi Umar ibn Abd alAzîz considère que celui qui mérite le plus d’être appelé «hors-la-loi» est le gouverneur injuste qui ne se soucie jamais du respect de la loi. Dans une lettre adressée aux citoyens de ses provinces, il écrit : «Si l’un de mes fonctionnaires se détourne de la vérité […] vous ne lui devez aucune obéissance. Je vous autorise à contester ses décisions, jusqu’à ce qu’il se soumette aux justes lois» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 396).
Les représentants de l’Etat doivent gouverner par la vertu et le respect des droits des citoyens. Cette conception du pouvoir est conforme à l’enseignement du sous-commandant Marcos du Chiapas (au Mexique), selon lequel «ceux qui commandent doivent commander en obéissant» (E. Dussel, Vingt thèses de politique, 2018, p. 60), c’est-à-dire en obéissant à la volonté générale, à la volonté de la communauté. La Bible ne dit pas autre chose : «Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous» (Marc 10, 43-44). Ainsi, ceux qui gouvernent doivent obéir à la volonté de la communauté et non exercer la violence et la domination sur la communauté. Umar ibn Abd al-Azîz est un exemple radical de la bonne gouvernance. Il a fait sa déclaration de patrimoine avant de prendre fonction. Il a poussé son épouse, dont le père et le frère étaient califes, à renoncer à son héritage au profit du Trésor public. Il a interdit à ses gouverneurs de s’adonner à des activités commerciales, parce qu’ils peuvent profiter de leurs positions pour amasser indûment des richesses. Il a lutté contre les dépenses de prestige afin de secourir les pauvres.
Un jour, alors qu’on lui demande d’accorder un budget qui doit servir à renouveler l’habillement de la Ka‘ba, il répond : «Je préfère donner cet argent à ceux qui souffrent de la faim, ils le méritent plus que la Ka‘ba» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 386). Il considère que l’argent public est aussi sacré que la religion. C’est pourquoi il a confisqué les domaines agricoles des familles princières pour les rattacher au Trésor public. Umar ibn Abd al-Azîz a un cœur sensible qui sache écouter la voix de la justice : «Celui qui indique une injustice nécessitant une réparation me fait une proposition qui contribue à consolider le bien et à éradiquer le mal, ou me fait part d’un projet d’intérêt général ; celui-là aura une récompense de cent à trois cents dinars, selon la distance qu’il aura traversée pour venir me voir» (Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 397).
Umar ibn Abd al-Azîz est un homme profondément juste, un chef d’Etat qui protège la liberté d’expression et les minorités religieuses. La reconstruction de l’église de Saint Jean à Damas témoigne de l’humanisme radical du Commandeur des croyants. Les musulmans avaient détruit une partie de l’église pour l’extension de la mosquée umayyade à sa place. Les chrétiens de Damas se plaignirent auprès de Umar ibn Abd alAzîz, après son accession au pouvoir. Il ordonna de détruire la partie construite de la mosquée sur le sol de l’église pour la restituer à la communauté chrétienne. C’est pour cette raison que le sage Aristote a écrit que «les actions des gens justes et tempérants ont pour aboutissement beaucoup de belles choses» (Les politiques, 1993 : 459).
Le calife Umar ibn Abd al-Azîz serait l’auteur de l’institution du Pacte la dhimma qui garantit la sécurité aux gens du Livre (ahl al-kitâb) en protégeant leurs personnes, leurs biens, leurs églises et leurs croix. Au total, le règne de Umar ibn Abd al-Azîz à la tête de l’empire musulman a duré seulement vingt-neuf mois. Ceux qui ne rêvent que de domination, de fraude et de corruption vont interrompre cette belle histoire en empoisonnant cet homme engagé au service de la justice et des pauvres. Mais il aura gravé son nom en lettres d’or dans le cadran de l’histoire de la lutte contre l’injustice et la pauvreté. Nul mieux que Léon III, l’empereur byzantin, n’a rendu un hommage plus beau à Umar ibn Abd al-Azîz à sa mort.
Les belles paroles de celui qui est pourtant son adversaire résonnent encore dans l’histoire : «Un roi dont personne n’a jamais égalé la justice est mort. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un moine renonce aux plaisirs de la vie pour adorer Dieu dans sa cellule. Ce qui est étonnant par contre, c’est qu’un homme se voie maître du monde, mais choisit de vivre en ascète. Il est normal qu’un tel homme meure d’une mort précoce ; les bons s’en vont rapidement et ne restent pas longtemps en compagnie des méchants» Khâlid Muhammad Khâlid, 2009, p. 412).
Pour conclure, Umar ibn Abd al-Azîz fait partie de ces rares chefs d’Etat de l’histoire qui ont exercé le pouvoir politique dans le but de la libération des déshérités et des opprimés. Il est une source d’inspiration inépuisable pour ceux qui rêvent de réhabiliter l’action politique dans la voie de la justice, de l’équité et de la liberté.
Dr Babacar DIOP
Leader de FdsLes Guelwaars
LES ACCORDS SUR LA MIGRATION ENTRE LE SENEGAL ET L’ESPAGNE : DE LA COOPERATION A LA VIOLATION DES DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS
Il appartient dès lors à la société civile sénégalaise d’engager le combat du droit des migrants pour que l’Etat du Sénégal puisse les respecter en toutes circonstances.
Il y a quelques jours, la presse sénégalaise faisait état de la visite du chef du gouvernement Espagnol, M. Pedro Sanchez, pour signer des accords de coopération entre le Sénégal et l’Espagne. Le maître mot était la «migration circulaire»1 prévoyant de sélectionner des jeunes Sénégalais en tant que «travailleurs saisonniers»2 pour une durée déterminée et selon des garanties précises. Cette visite venait entériner celle de la ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne et de la coopération, Mme Arancha González Laya, en novembre 2020 au Sénégal concernant la coopération espagnole sur la «gestion concertée des flux migratoires» au moment où les embarcations de fortune arrivaient par grandes vagues sur les îles espagnoles. Cette visite de Pedro Sanchez a permis aux deux (2) gouvernements de signer des accords sur la migration, permettant de cogérer la dimension préventive et de coordonner le retour des migrants dits irréguliers comme c’était le cas en 2006. En ce moment, le chef du gouvernement espagnol d’alors disait que le Sénégal doit «assumer la partie de la responsabilité qui leur corresponde dans la gestion des flux migratoires». La longue coopération de l’Espagne et du Sénégal en matière de migration a donné lieu à un accord cadre en 2006, à une coopération policière en 2008 et 20093 et à des accords de réadmission et de rapatriement, comme on en parle actuellement dans la presse. Ces accords se sont faits dans un contexte particulier où le Sénégal doit présenter son rapport au Comité des droits des migrants le 1er mai 2021, conformément à l’article 73 de la Convention de 1990 sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille. Cette convention de 1990 protège les travailleurs migrants (réguliers ou irréguliers) contre la violence, les mauvais traitements, les expulsions collectives, entre autres4.
Les rapports alternatifs de la Sidh-Sénégal et de la Lsdh de 20165 mentionnaient ces expulsions récurrentes ainsi que le défaut de protection des autorités consulaires et diplomatiques, bafouant ainsi les droits fondamentaux et les droits de travailleurs migrants même en situation irrégulière. Selon l’article 2 de la Convention des droits des travailleurs migrants, les travailleurs migrants sont des «personnes qui vont exercer, qui exercent ou ont exercé une activité rémunérée dans un Etat dont elles ne sont ressortissantes». Et l’article 5-b de préciser que font partie de la catégorie des travailleurs migrants, des personnes «dépourvues de documents ou en situation irrégulière si elles ne remplissent pas les conditions». Sous ce rapport, il convient de s’interroger sur la portée des accords de coopération sur la migration entre le gouvernement espagnol et celui du Sénégal qui prévoient le rapatriement. Cette réflexion prend en considération les accords signés entre l’Espagne et le Sénégal pour montrer d’une part qu’ils favorisent les réadmissions, les rapatriements ou les refoulements6 et d’autre part que ces accords de réadmission bafouent les droits des travailleurs migrants et les droits de la personne humaine.
Des accords favorisant les rapatriements des travailleurs migrants
L’«offensive diplomatique» du gouvernement espagnol peut s’expliquer au nom de la «gestion concertée» des migrants qui s’entassent dans les camps d’accueil et provoquent une crise d’intégration, une crise humanitaire et politique. Cependant, pour la plupart des pays de départ (Sénégal, Mauritanie, Mali) avec un certain niveau de développement, l’intensification d’accords bilatéraux porte essentiellement sur les rapatriements contre de l’aide financière et le financement des projets de développement. Seulement, il faut dire que même si les réadmissions suscitent un vif débat dans la société civile et chez les défenseurs des droits humains, l’article 13 de l’accord de Cotonou Ue-Acp est la base juridique souvent invoquée pour justifier l’utilisation d’un tel procédé. Cet article de l’accord de coopération fait de la migration un enjeu intégré et précise : «Chacun des Etats Acp accepte le retour et réadmet ses propres ressortissants illégalement présents sur le territoire d’un Etat membre de l’Ue à la demande de ce dernier et sans autres formalités.»7
Par conséquent, ces accords ont permis de justifier le renvoi en 2006 de 623 Sénégalais en provenance d’Espagne. Etjusqu’en 2020, des Sénégalais étaient refoulés d’Espagne même si le Président Abdoulaye Wade avait suspendu en 2006 le rapatriement qui se passait dans des «conditions déplorables», car «ils étaient ligotés et menottés». Ces conditions déplorables ont motivé la mobilisation de la société civile malienne à refuser depuis 2007 tout rapatriement des nationaux. Par ailleurs, dans une perspective de développement, ces accords s’accompagnent de financements considérables au développement. Il en est ainsi des 20 millions d’euros de 20068 ou des accords de crédits de 50 et de 15 millions d’euros de 20219 qui permettent «de financer un projet de gestion des déchets solides dans la région de Dakar, et un projet d’irrigation dans le Sahel». Pourrait-on dire que les financements sont conditionnés par l’acceptation du rapatriement ? En tous les cas, le sentiment d’un monnayage de l’avenir des jeunes qui exportent la misère sociale et contribuent tant bien que mal au soulagement de leur famille par les envois est perçu de plus en plus concernant les rapatriements. Il faut ajouter que ces accords manquent de transparence et affichent des contours plus ou moins flous.
Le manque d’informations approfondies à propos de ces accords, les moments où les annonces sont faites (en pleine crise et durant les visites des partenaires) et le sentiment des conditionnalités sont décriés par la société civile qui ne dispose pas plus d’informations que celles partagées dans la presse. Dès lors, il faut dire que ces accords sont compris comme promouvant la migration légale, mais dans les faits, il s’agit plus de bloquer les personnes dans le but de les renvoyer dans leur pays d’origine au compte-gouttes ; sans accès à la justice et par des mesures d’expulsion collective. C’est la raison pour laquelle nous pensons que ces accords de réadmission violent les droits fondamentaux de la personne humaine et ceux des travailleurs migrants que le Sénégal s’est engagé de défendre.
Des accords violant les droits fondamentaux et ceux des travailleurs migrants
Les réadmissions découlant de ces accords de coopération flexibles diluent les garanties procédurales des travailleurs migrants et les droits fondamentaux de la personne humaine. Rappelons que ces droits dontil est question proviennent des engagements internationaux que l’Etat du Sénégal a contractés et qu’il a l’obligation de respecter ! D’abord, les accords entre le Sénégal et l’Espagne permettent la présence des patrouilles dans les côtes de l’Etat du Sénégal ; et de ce point de vue, criminalisent les départs et la «liberté de quitter son pays» contenu à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Ces patrouilles sont en quelque sorte une externalisation des frontières de l’Espagne au sein du territoire sénégalais. Ce qui peut avoir un effet dissuasif pour les embarcations de fortune, mais viole en même temps les droits fondamentaux des personnes. Ensuite, ces réadmissions couvrent des expulsions collectives qui sont prohibées par la convention de 1990.
Ainsi, l’article 23 de cette convention précise qu’ils ne peuvent faire «l’objet de mesures d’expulsion collective. Chaque cas d’expulsion doit être examiné sur une base individuelle». La décision d’expulsion doit être conforme à la loi et que les intéressés ont le droit de demander la suspension de la décision d’expulsion. Mais cette possibilité n’est pas offerte aux concernés qui trouvent leurs droits bafoués. Et c’est la raison pour laquelle, dans le 1er rapport du Rapporteur spécial sur les droits des migrants du 4 mai 2018, M. Gonzales Morales «attire l’attention sur la tendance croissante des Etats à accorder la priorité au retour au détriment des alternatives comme la régularisation ou l’inclusion sociale, car le retour doit s’effectuer en toute sécurité, dans la dignité et le respect des droits humains»10. Le Rapporteur spécial continue en ces termes : «Les Etats ont davantage recours à des opérations d’expulsion et signent des accords bilatéraux ou régionaux de réadmission ; ce qui contrevient aux principes et normes internationaux relatifs à l’interdiction des expulsions collectives et le principe de non-refoulement même pour la préservation des droits socioéconomiques.» Donc le refoulement ou le rapatriement, en plus de l’aspect légal, peut souffrir d’un caractère arbitraire. C’est pourquoi la dignité de la personne humaine des travailleurs migrants est bafouée dans ces opérations. Qui plus est, le rôle des autorités consulaires et diplomatiques est déterminant dans le processus des expulsions collectives11.
En réalité, celles-ci doivent protection et assistance dans les procédures engagées contre les nationaux, selon l’article 23 de la Convention de 1990 sur les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Enfin, la garantie des conditions de retour et la réinsertion ne sont pas offertes par de tels procédés qui violent les droits fondamentaux et les droits des travailleurs migrants. Il faut rappeler que ces réadmissions, violant nos engagements internationaux, gagneraient à être plus transparentes pour que le Sénégal, qui est lié par les conventions des droits humains comme la Convention des droits des travailleurs migrants, puisse les respecter. La résistance de la société civile malienne me semble un bon exemple pour refuser ces rapatriements de Sénégalais qui, même irréguliers, ont des droits que l’Etat du Sénégal doit s’efforcer de respecter en dépit de tout projet d’aide financière ou d’appui au développement. Il appartient dès lors à la société civile sénégalaise d’engager le combat du droit des migrants pour que l’Etat du Sénégal puisse les respecter en toutes circonstances.
2 L’article 2-b) Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille en donne la définition suivante : « L’expression «travailleurs saisonniers» désigne les travailleurs migrants dont l’activité, de par sa nature, dépend des conditions saisonnières et ne peut être exercée que pendant une partie de l’année ».
3 Lorenzo Gabrielli, «Flux et contre-flux entre l’Espagne et le Sénégal. L’externalisation du contrôle des dynamiques migratoires vers l’Afrique de l’Ouest. «, REVUE Asylon(s), N°3, mars 2008, Migrations et Sénégal., url de référence: h t t p : / / w w w . r e s e a u - t e r ra. eu/ar ti c l e 7 16.html; Communiqué de presse 193, http://www.exteriores.gob.es/P ortal/fr/SalaDePrensa/NotasDe Prensa/Paginas/2020_NOTAS _P/20201122_NOTA193.aspx
4 Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, https://www.ohchr.org/FR/Prof essionalInterest/Pages/CMW.as px, Consulté le 21 Avril à 04h17.
5 Voir lien pour consulter ces rapports alternatifs : https://tbinternet.ohchr.org/_la youts/15/treatybodyexternal/TB Search.aspx?Lang=en
6 Les notions sont utilisées indistinctement et désignent la même chose dans cette contribution.
8 Lorenzo Gabrielli, «Flux et contre-flux entre l’Espagne et le Sénégal. L’externalisation du contrôle des dynamiques migratoires vers l’Afrique de l’Ouest. «, REVUE Asylon(s), N°3, mars 2008, Migrations et Sénégal., url de référence: h t t p : / / w w w . r e s e a u - terra.eu/article716.html
9 Nadia Chahed, Le Sénégal et l’Espagne signent deux accords de coopération, https://www.aa.com.tr/fr/afriq ue/le-s%C3%A9n%C3%A9galet-lespagne-signent-deuxa c c o r d s - d e - coop%C3%A9ration/2204229, Consulté le 20 Avril 2021. 10 A/HRC/38/41, Rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants du 4 Mai 2018, page 9, 11Observations finales du Comité des droits des migrants après examen du rapport du Sénégal valant deuxième et troisième rapports périodiques le 21 avril 2016 consultable sur le lien suivant : https://tbinternet.ohchr.org/_la y o u t s / 1 5 / t r e a t y b o - dyexternal/TBSearch.aspx?- Lang=en
KIGALI, CAPITALE DU BASKET AFRICAIN
Près de deux ans après, la Basketball Africa league (Bal) va enfin voir le jour.
Woury DIALLO (Envoyé spécial à Kigali) |
Publication 15/05/2021
Lancée en juillet 2019 à Dakar, la Basketball Africa league (Bal) débute ce dimanche au Rwanda. Pendant deux semaines, Kigali sera la capitale du basket africain avec l’inauguration de cette nouvelle Ligue africaine, créée par la Nba, en collaboration avec la Fiba.
Près de deux ans après, la Basketball Africa league (Bal) va enfin voir le jour. Lancée en juillet 2019 au Musée des civilisations de Dakar, l’un des plus grands défis de la Ligue américaine de basket (Nba) sur le continent africain va s’écrire ce dimanche à Kigali, la capitale rwandaise. Pendant deux semaines (du 16 au 30 mai), l’Afrique sera au cœur de l’actualité de la «balle orange». Pendant deux semaines, les yeux seront rivés sur la capitale rwandaise ; et ce, dans un contexte particulier lié à la pandémie du Covid-19.
Présente sur le continent africain depuis plusieurs années, à travers différents programmes et activités - à l’image de la Nba Africa game en Afrique du Sud avec l’ouverture d’un bureau à Johannesburg (2010), la Nba academy à Saly au Sénégal, l’organisation de camps de basket à travers le continent, la formation de techniciens, d’arbitres ou encore la construction de terrains de basket - la Nba, en collaboration avec la Fiba, va se lancer dans une nouvelle aventure à travers la Bal. Initialement prévue le 13 mars 2020 à Dakar, la Bal sera finalement reportée en raison de la pandémie du Covid-19.
Prévue pour se tenir dans les villes de Dakar, Monastir, Luanda, Lagos, Salé, Caire et Kigali, elle va finir par se jouer au Rwanda. Plus d’un an après, l’engouement et l’enthousiasme des responsables de la Bal sont restés intacts. «Le but de la Bal est de créer une véritable industrie autour du basket. C’est tout un écosystème qui va se professionnaliser. C’est un investissement considérable de notre part. On a une approche sur le long terme, on est là pour toujours. On pose des jalons en y allant étape par étape.» Un message que le président de la Bal, le Sénégalais Amadou Gallo Fall, n’a cessé de rappeler ces dernières années. Il est désormais temps de balancer la musique et laisser la place aux acteurs. Ce dimanche et pendant deux semaines, 12 clubs auront le privilège d’être sous les projecteurs. Il s’agit de l’As Douanes (Sénégal), Rivers Hoopers Bc (Nigeria), As Salé (Maroc), Gsp (Algérie), Fap (Cameroun), Zamalek (Egypte), Gnbc (Madagascar), As Police (Mali), Patriots Bc (Rwanda), Us Monastir (Rwanda), Petro de Luanda (Angola) et Ferroviàrio de Maputo (Mozambique). Kigali fin prête pour le lancement
Près de deux ans après le lancement, l’Afrique semble fin prête pour un bon déroulement de la compétition afin d’écrire une nouvelle page de l’histoire de son basket. Et cela, malgré les restrictions liées à la pandémie du Covid-19. Sous ce chapitre, toutes les dispositions ont été prises avec les autorités rwandaises pour mettre l’ensemble des délégations dans les meilleures conditions d’hébergement, de préparation et de participation.
Dans une «bulle» inspirée de celle d’Orlando pour la suite de la saison de la Nba la saison dernière, joueurs et autres membres des délégations ont pu prendre leurs marques avant le début de la fête du basket africain. Entre mise en quarantaine, séances d’entraînement et matchs amicaux, Kigali est fin prête pour offrir du beau spectacle à la famille de la balle orange. Une compétition qui sera d’ailleurs retransmise aux fans de 215 pays et territoires, dans 15 langues. En match d’ouverture, le Patriots du Rwanda affrontera les Rivers Hoopers du Nigeria dimanche, à 18h Gmt. Alors que la Douane, représentant sénégalais, effectuera son entrée lundi contre Gs Pétroliers d’Algérie. Que le spectacle commence !
Listes des équipes :Avec 154 joueurs de 24 pays
La Basketball Africa league (bal) a dévoilé hier les listes des 12 équipes de la Bal. Au total, ce sont 154 joueurs de 24 pays d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et des EtatsUnis qui vont prendre part à cet événement historique pour le continent. Chacune des 12 équipes, qui viennent de 12 pays africains, aura jusqu’à 13 joueurs (12 actifs et un inactif), dont au moins 9 sont des citoyens du pays d’origine de leur équipe respective.
Le Sénégalais Ibrahima Thomas avec l’As Police du Mali
A noter que Ben Uzoh, ancien international nigérian, qui a rejoint les Rivers Hoopers du Nigeria, sera le premier ancien joueur de la Nba à jouer dans la Bal, après avoir évolué à New Jersey Nets, Cleveland Cavaliers et Toronto Raptors de 2010 à 2012. Avec la sélection du Nigeria, il a participé aux Jeux olympiques de 2016, au Mondial 2019 et à l’Afrobasket en 2013 et 2015. Neuf joueurs apportent leur expérience de la Nba G league à la première saison du Bal dont l’ancien international sénégalais, Ibrahima Thomas (As Police du Mali).
Colonel Cheikh Diop, président section basket As Douanes : «Faire le maximum pour défendre dignement le drapeau national»
Président de la section basket de l’As Douanes, représentant sénégalais à la saison inaugurale de la Basketball Africa league (Bal) qui s’ouvre ce dimanche à Kigali, le colonel Cheikh Diop promet que les Gabelous feront le maximum pour représenter dignement le drapeau national. Sur la première sortie des représentants sénégalais lundi contre le Gs Pétroliers d’Algérie, le dirigeant sénégalais se veut prudent. «Pour le moment, je pense qu’il est difficile de juger les autres équipes. Il est également difficile de se faire une idée de notre propre valeur parce que tout le monde vient en inconnu. Néanmoins, on sait que les équipes maghrébines, ce sont des joueurs très vifs, très adroits par rapport aux tirs primés. Ce sont des paramètres que les coaches vont prendre en compte pour pouvoir contrecarrer cette équipe de l’Algérie. Nous allons en tout cas jouer toutes nos chances. Les joueurs sont conscients de leur tâche et les enjeux par rapport à cette compétition. C’est une compétition qui leur permettra d’éclore, de voir d’autres horizons pour, pourquoi pas, signer des contrats avec d’autres clubs. Cela permettra à l’As Douanes d’avoir plus de visibilité, de gagner en expérience et, pourquoi pas, de franchir le pas vers le professionnalisme», soutient-il. Qu’en est-il de l’objectif ? «Dans un premier temps, je pense que c’est de sortir du premier tour, c’est-à-dire se qualifier en quart de final. Ce sont ces objectifs qu’on s’est d’abord fixés. Mais comme on dit, l’appétit vient en mangeant. En se qualifiant pour les quarts de final, on va se battre pour aller le plus loin possible. Les joueurs sont hyper motivés. Je peux vous assurer que nous mettrons tous les atouts de notre côté pour défendre dignement le drapeau national. Et c’est l’occasion de demander aux Sénégalais, aux autorités, de nous soutenir parce qu’il ne s’agit pas seulement d’une compétition de l’As Douanes. C’est le drapeau du Sénégal que nous portons aujourd’hui. Raison pour laquelle nous demandons à tout un chacun de communier avec l’équipe, de supporter l’équipe pour qu’au lendemain du 30 mai elle soit bien représentée et pourquoi pas remporter ce trophée majeur qui sera vraiment une prouesse qui sera inscrite dans les annales de l’histoire.».
LE PSD/JANT BI DENONCE LES «CAPRICES» ET LA «MAUVAISE FOI» DE L’OPPOSITION
Ce parti membre de la mouvance présidentielle estime qu’il est temps que le président de la République «siffle vigoureusement la fin de la récréation et fixe d’autorité la date des élections locales». Ce qui a été fait le 11 mai dernier.
Le Front de résistance nationale (Frn) a récusé les conclusions des experts qui estiment que le fichier électoral est «cohérent et fiable», même s’il est «perfectible». Le Psd/Jant bi dénonce «les caprices, pour ne pas dire la mauvaise foi d’une opposition qui refuse d’assumer ses propres turpitudes, sur la sempiternelle question de l’audit du fichier».
Mamour Cissé et ses camarades rappellent que c’est cette même opposition «qui a pourtant voulu cet audit, et l’a exigé avec force, a dressé le bon profil des experts, l’a validé après consultation, a homologué la méthodologie, contrôlé de bout en bout les différentes séquences de cet audit». C’est pourquoi le Secrétaire national, chargé de la communication du Psd/Jant bi, Abass Cissé, s’étonne dans un communiqué que le Frn, «brusquement, dans un retournement de situation spectaculaire», décide de «jeter les conclusions des experts dans la poubelle» ; d’où ses nombreuses interrogations : «Que cache ce jeu d’éternel recommencement et de report imposé perfidement ? Est-il seulement raisonnable de mettre l’Etat dans une situation de devoir reprendre l’audit d’un fichier qui, encore en 2018, avait prouvé toute sa fiabilité ?»
Ce parti membre de la mouvance présidentielle estime qu’il est temps que le président de la République «siffle vigoureusement la fin de la récréation et fixe d’autorité la date des élections locales». Ce qui a été fait le 11 mai dernier.
MENACES SUR LA SECURITE DU FICHIER NATIONAL
Au-delà de la fiabilité du fichier électoral, les auditeurs ont alerté sur la sécurité du fichier national des Cartes nationales d’identité (Cni)
Au-delà de la fiabilité du fichier électoral, les auditeurs ont alerté sur la sécurité du fichier national des Cartes nationales d’identité (Cni). Dans son rapport, la mission a exprimé des craintes pour le data center, en cas d’incendie par exemple, et recommande par conséquent l’installation urgente d’un «système de détection et d’extinction automatique»
«Le fichier électoral, malgré quelques légères anomalies relevées, est cohérent et fiable. Cependant, il reste perfectible et nécessite la mise en œuvre des recommandations de l’audit pour les prochaines révisions des listes électorales.» C’est la conclusion de la Mission d’audit du fichier électoral (Mafe2021), mais qui n’agrée pas l’opposition. Il y a aussi une grosse alerte des auditeurs qui ne doit pourtant pas laisser indifférents les acteurs.
Il s’agit de la sécurité même du fichier national des Cartes nationales d’identité (Cni), «primordiale» selon la Mission d’audit du fichier électoral (Mafe2021), qui est menacée. «Si par exemple un désastre majeur arrivait (incendie, inondation, tremblement de terre, action malveillante, etc.) et que le data center devenait inexploitable, il faudrait des semaines pour se procurer et réinstaller de nouveaux serveurs, les configurer, les tester et transférer les données sauvegardées sur le serveur hébergé à la Daf ‘’Cité Police’’», prévient la mission.
Selon les experts, l’incendie reste un «risque majeur» dans les centres informatiques. «Tout début d’incendie qui n’est pas maîtrisé très rapidement risque d’être fatal pour le data center. Pour pouvoir réagir rapidement face à un incendie, il faudrait le détecter rapidement, pouvoir accéder rapidement dans les locaux, avoir des moyens disponibles d’extinction et savoir s’en servir. Généralement, ces conditions sont rarement réunies», font remarquer les experts. Qui estiment que l’installation dans le data center actuel d’un système de détection et d’extinction automatique d’incendie est «vivement conseillée». Selon eux, «le coût très élevé des équipements et des données importantes qui y sont stockées justifient amplement l’acquisition d’un tel système».
Le data center présentant des «faiblesses de sécurité», une absence de système de détection et d’extinction automatique d’incendie à gaz, ni de sécurité physique d’accès, les auditeurs recommandent la mise en place d’un «Disaster recovery center ou un plan de reprise d’activité (qui) est une nécessité et une urgence absolues». Il s’agit, expliquent-ils, d’un «site miroir installé dans un lieu confidentiel, distant et sécurisé». En cas de sinistre rendant inexploitables les données, souligne la mission, «une continuité de service sera assurée par le serveur miroir dans un délai très court».