Le Sénégal va siéger au conseil exécutif de l’OMS
La 71ème session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique a démarré depuis hier à Brazzaville, la capitale congolaise. Prévu du 24 au 26 août 2021, l’évènement qui se tient en vidéoconférence a déjà livré les premières décisions. Ainsi, le Sénégal et l’Éthiopie sont désignés pour siéger au conseil exécutif de l’OMS à compter de la 151ème session, prévue en mai 2022 après la 75ème assemblée mondiale de santé. Le pays de Téranga et les Seychelles seront aussi les représentants de la Région africaine au Programme spécial de recherche, de développement et de formation à la Recherche en Reproduction humaine (HRP) pour une période de trois ans, avec effet à compter du 1er janvier 2022. Parmi les sujets techniques qui seront débattus lors de cette 71èmesession figurent l’évolution du coronavirus en Afrique mais aussi les défis et les perspectives ; la mise en œuvre du programme de vaccination 2030 dans la Région africaine de l’OMS, entre autres.
Le Programme 100 000 logements entamé
Les Sénégalais ont été nombreux à s’inscrire au programme des 100.000 logements. L’on se demande même si l’Etat sera capable de fournir un habitat décent à toutes les personnes intéressées. Quoi qu’il en soit, les populations attendent avec impatience d’être édifiées sur leur sort. Il faut dire qu’elles seront contentes d’apprendre que les choses bougent du côté des entités du gouvernement chargées de la mise en œuvre de cette politique du chef de l’Etat. Hier, la Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, chargé du Logement, Victorine Ndèye a informé que des demandeurs ont été identifiés et convoqués à des entretiens suite à la phase d’instruction de leurs éligibilités. Elle a tenu à rassurer les uns et les autres que le processus de sélection est toujours en cours et qu’aucune attribution n’a été faite à ce jour. En plus de la plateforme de suivi, des numéros de contact téléphonique et WhatsApp seront mis en service prochainement. Tout demandeur pourra disposer d’informations sur son dossier, indique-t-elle.
«Julio l’Absolu» sous contrôle judicaire
Souleymane Ndiaye alias «Julio l’Absolu» a été libéré hier et placé sous contrôle judiciaire. Il l’a fait savoir hier dans l’après-midi via un post sur Facebook à travers lequel il s’est photographié à sa sortie de la cave du Palais de justice. Il dit sortir de sa garde-à-vue la tête haute et tient à remercier tout le peuple pour son soutien. Placé en garde à vue dimanche dernier par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic), l’auteur du titre intitulé «Tariixa» avait bénéficié d’un retour de parquet avant d’être placé sous contrôle judiciaire.
Le rappeur, victime d’un coup monté…
Jamra n’a cessé de clamer l’innocence et la bonne foi du rappeur «Julio l’Absolu» dont le clip sert d’alerte relativement aux déplorables rivalités inter confrériques. Selon Mame Mactar Gueye et Cie, un minimum de bonne foi suffit pour admettre que le rappeur a été victime de gens malintentionnés qui ont pris un malin plaisir à présenter des «intros» de son clip séparément de la conclusion de son œuvre artistique. Ils pensent que c’est une manœuvre malveillante susceptible, pour les non-avertis, de donner à cet opus la malencontreuse configuration d’un prosélytisme malsain, facteur de division entre croyants. Alors qu’il se révèle plutôt, dans son épilogue, être un hymne à l’unité de la Oummah islamique sénégalaise.
Cheikh Bamba Dièye
Certains candidats aux élections municipales et départementales s’insurgent contre la somme de 15 millions Fcfa fixée comme caution pour chaque type d’élections. Parmi ceux-là, on peut citer le leader du Fsd/Bj, Cheikh Bamba Dièye qui soutient qu’on ne régule pas une élection par l’argent. Selon le député, le fait d’imposer une caution à 15 millions Fcfa est discriminatoire. «Cela revient à priver les citoyens de la possibilité de voter pour le candidat de leur choix. C’est ouvrir une voie royale à ceux qui jouissent honteusement et impunément des ressources de notre pays», indique Cheikh Bamba Dièye.
Le RIS en croisade contre la débauche
Jamra compte un soutien de taille dans sa lutte contre la banalisation de la débauche et des atteintes récurrentes à la dignité et à la pudeur à travers les médias classiques et sur Internet. Il s’agit du Rassemblement Islamique du Sénégal (RIS Al Wahda) qui justifie sa posture par le fait que Mame Mactar Gueye et Cie font face depuis quelques temps à des tentatives d’intimidation de certaines organisations qui veulent les réduire au silence. Le RIS lance ainsi un appel à tous les citoyens à se tenir debout pour freiner toute entreprise de banalisation de la dépravation des mœurs, des valeurs morales, culturelles et religieuses qui fondent notre humanité. L’organisation dirigée par Cheikh Matar Kébé invite les autorités, le Cnra en tête, à veiller à leur rôle de régulateur moral de l’espace audiovisuel public en interdisant toute publication ou diffusion audiovisuelle qui porte atteinte à la pudeur et à la dignité humaine..
Un pénitentiaire agressé par un détenu à Rebeuss
Gora Fall est vraisemblablement sadique. En détention à la Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss pour meurtre, il n’a trouvé rien d’autre que d’agresser un agent pénitentiaire en formation. Profitant certainement de son innocence, Gora a violenté le pauvre maton. Il a été appelé hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits de violence à agent, outrage à agent et rébellion. Devant la barre, le prévenu a reconnu les faits qui lui sont reprochés avant de demander la clémence du tribunal. Mais, cela n’a pas convaincu le juge qui a condamné Gora Fall à 6 mois de prison ferme.
Inondations au Sénégal
Le leader de Tekki est convaincu que les récentes inondations notées sont dues à la mauvaise gestion de l’Etat. Mamadou Lamine Diallo dit être particulièrement touché par le vécu des populations avec les eaux. Dans son 265ème Questekki publié hier, le concepteur du responsabilisme a indiqué que Macky Sall, ses ministres et DG manquent d’empathie. A l’en croire, ils ont leurs âmes rivées sur les milliards accumulés. Pour eux, souligne-t-il, les vies humaines des Africains sont des marchandises, le prix étant 10.000 Fcfa ou un sac de riz à la veille des élections. Comment comprendre que c’est en juin 2021 que l’Assemblée nationale daigne examiner un rapport de mission sur les inondations qu’elle a commandité en octobre 2020, s’interroge-t-il. Sa conviction, dit-il, c’est que la lutte contre les inondations ne marche pas à cause de la politique politicienne du régime basée sur la corruption. Aussi, il pointe du doigt la politisation des postes de direction. En effet, souligne-t-il, celui qui est chargé d’exécuter le projet à Keur Massar, le patron de l’ADM, le juge Sall, ne travaille pas et qu’il passe son temps à battre campagne pour la mairie de Mbour, passage obligé pour devenir ministre.
Hissein Habré décédé de Covid-19, l’administration pénitentiaire s’en lave les mains
Hissein Habré était atteint de Covid-19. Sa femme Fatime Raymonne Habré l’avait confirmé quelques jours avant son décès avant de rassurer que les médecins s’étaient mobilisés pour le soigner. Malheureusement, l’ancien Président du Tchad ne survivra pas de cette maladie. Pour dissiper toute ambiguïté et rejeter toute responsabilité dans la contamination de l’ancien chef de l’Etat à la Covid-19, l’administration pénitentiaire a sorti un communiqué pour faire l’état des lieux en ce qui concerne le niveau de contamination dans les prisons sénégalaises et particulièrement à Dakar. Elle informe l’opinion publique que depuis le début de la pandémie à ce jour, aucun cas de contamination à la Covid-19 n’a été enregistré à l’intérieur des établissements pénitentiaires de Dakar. Concernant la maison d’arrêt et de correction du Cap manuel, les tests de Covid-19 effectués à la date du 23 août 2021 sur le personnel pénitentiaire de surveillance sont revenus négatifs.
Habré sera inhumé au Sénégal
Le Président Habré reposera bien en terre sénégalaise. L’information a été donnée par son avocat Me François Serre. Faisant passer le message de la famille, la robe noire a levé toute équivoque concernant un possible rapatriement du défunt au Tchad. L’avocat estime que Madame Fatime Raymonde Habré a indiqué n’avoir rien demandé au gouvernement tchadien, et qu’un jour viendra où le Président Habré sera entièrement réhabilité, et, tout ce qu’il a fait pour son pays, sera reconnu. Ce jour-là, rapporte Me François Serre, il reposera en terre tchadienne, avec dignité, respect, considération et, avec tous les honneurs dus à son rang et à ce qu’il a été toute sa vie. Telle a été toujours sa volonté et celle de sa famille, souligne-t-il avant d’ajouter qu’en respect à sa mémoire et les idéaux qu’il a défendus toute sa vie ; il reposera par conséquent en terre sénégalaise, une terre d’islam.
Bagarre à Pikine Nord
La violence s’est encore invitée au siège de la mairie de Pikine Nord. A l’origine, des divergences autour des opérations d’inscriptions sur les listes électorales. En effet, des militants du parti la République des Valeurs (RV), proches du responsable politique local Lamine Guéye, se sont battus contre les militants de l’Apr proches du maire Aamadou Diarra. Un blessé a été d’ailleurs enregistré du côté de RV. Cette scène de violence prédit une rude bataille entre acteurs politiques pour le contrôle de cette institution municipale.
Colère à Keur Massar
Les populations du département de Keur Massar sont fatiguées. C’est la conviction du coordonnateur de la Ligue des Jeunes patriotes du Sénégal (LJPS) de Keur Massar. Dans une note parvenue à «L’As», Aziz Diao affirme que malgré les 15 milliards Fcfa promis par le Président Macky Sall pour sortir les populations de la localité des inondations, force est de constater que celles-ci sont quasiment sur le point d’atteindre le paroxysme du désespoir total après les fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale sénégalaise. «Nous sommes là pour déplorer cette situation que vit la population massaroise. Nous sommes navrés de voir les conditions inhabitables dans lesquelles vit la population massaroise. On dirait que nos autorités ont de sérieux problèmes avec le sens des priorités. Car au moment où la population se noie dans les eaux de pluie, l’Etat investit des milliards Fcfa pour des besoins qui ne sont ni prioritaires ni urgents (TER, BRT, 60 milliards Fcfa pour l’achat d’un avion,...). Aziz Diao et Cie lancent ainsi un appel solennel au chef de l’Etat pour qu’il agisse promptement face à cette situation.
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc
Cela ne va plus entre le Maroc et l’Algérie. Celle-ci a annoncé hier la rupture de ses relations diplomatiques avec le Royaume chérifien. Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra, a donné la nouvelle accusant dans la foulée le Maroc de poser des actions hostiles à l’égard de son pays. Justifiant cette décision, le ministre a fait porter, rapporte l’Agence France Presse (AFP), aux dirigeants marocains la responsabilité des crises répétées notées en Algérie et qui se sont aggravées dans le temps. Il accuse le Royaume d’être à l’origine des derniers incendies meurtriers qui ont ravagé le nord de l’Algérie. Tout ceci étant, dit-il, l’Etat algérien a décidé de réviser ses relations avec le Maroc et d’intensifier les contrôles sécuritaires aux frontières Ouest.
par Vieux Savané
COVID, NOTRE BUL FAALE HÉDONISTE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Fini les différences géographiques, économiques, culturelles et sociales ; place à une réalité qui, n’en déplaise à toutes les formes de séparatisme, nous rappelle que nous constituons une humanité commune
#SilenceDuTemps - La survenue d’une troisième vague dénommée Delta a craquelé la vitrine de la bonne gestion de la pandémie de la Covid-19 par le système de santé du Sénégal. Et pourtant, rien ne semble perturber nos compatriotes dans leur grande majorité. En dépit du nombre plus important de morts, de contaminés, de cas graves, ils continuent en effet de voguer à leurs occupations dans une tranquillité étrange. Au milieu du ballet strident des ambulances et des processions en direction des cimetières toutes sirènes déployées, ils ne se gênent pas de dérouler une attitude « bul faale » bien loin d’être visitée par l’angoisse. Abonnés au « no stress », ils donnent le sentiment de nager dans les eaux calmes d’un hédonisme insouciant. Aussi s’adonnent-ils à des rassemblements lors d’évènements heureux ou malheureux, devisant en groupes compacts autour de séances de thé, de jeux de société ou autres convivialités. Sans compter cette façon singulière d’exposer le masque sous le menton, en dessous du nez, de la bouche.
Et curieusement, ce n’est nullement la traduction d’une irresponsabilité encore moins « l’habitude du malheur » qui plombent une perception convenable de la situation sanitaire, mais une conviction portée par une foi tenace dans le fait que, c’est « Dieu qui donne la vie et qui la reprend ». Aucune raison de se laisser saisir par la peur panique puisque, point de Corona ou autres virus qui tuent.
Ce qui apparaît alors pour d’aucuns comme un dévoilement du destin
devrait peut-être inciter à « économiser Dieu » (thème d’une conférence prononcée à Dakar par Paulin Hountondji) car en s’abandonnant ainsi, l’on feint d’oublier comme le rappelle le théologien allemand Martin Luther que si « Dieu nous donne des noix, il ne nous les casse pas ». Il nous revient donc de trouver les outils pour y faire. Ce que le Pasteur Martin Luther King avait bien cerné, lui qui indiquait que « la vraie compassion ne consiste pas à jeter une pièce à un mendiant, mais à « comprendre la nécessité de restructurer l’édifice-même qui produit des mendiants ».
Sans compter, faut-il le souligner, qu’une telle attitude qui flirte avec la défausse est en complet déphasage avec ce chambardement qui a secoué le monde. À l'échelle de la planète-terre, nous voilà donc toutes et tous concernés. Fini les différences géographiques, économiques, culturelles et sociales ; place à une réalité longtemps occultée et qui, n’en déplaise à toutes les formes de séparatisme et d‘exclusion, nous rappelle énergiquement que nous constituons une humanité commune. Tel est le grand rappel à l’ordre de la pandémie.
Aussi, en imposant un peu partout dans le monde le confinement, les mesures de distanciation sociale, en contrôlant la mobilité des personnes, a-t-elle en effet fracassé nos prétentions, embrumé nos horizons. Elle nous a ainsi ramenés à une réalité souvent ignorée et qui nous revient en boomerang, à savoir que nous sommes peu de chose.
Toutefois convient-il de le rappeler, la pandémie s’est dévoilée sous la forme d’une inversion étrange qui continue d’interroger. Contrairement à l’hécatombe annoncée, les pays les plus impactés ne sont pas ceux du sud, mais bien ceux nantis du nord comme en ont attesté les images que les télévisions ont déversées dans nos salons, nous les montrant complètement submergés, paniqués, débordés, les urgences des hôpitaux surchargés, les obligeant à parer aux plus pressés, etc.
Pour autant, même si les Dieux ont semblé pencher du côté des laissés-pour-compte, faisant vaciller la balance des inégalités, épargnant le continent africain des hécatombes annoncées, refusant de les atomiser là où certains regards les avaient assignés d’office, cela ne devrait pas donner le sentiment d’une protection exogène. Encore moins amener à se satisfaire d’une sorte de revanche faisant dire à d’aucuns : « Ah ces occidentaux qui se prenaient pour des héros, les voilà réduits à zéro par Dieu ».
Drôle de période que celle de cette pandémie qui occasionne un vrai charivari dans nos modes d’être, faisant flotter par moment comme un air de folie douce, sorte de dérivatif qui permet d’enjamber les inquiétudes du quotidien pour les noyer dans le merveilleux. Si ce ne sont pas des idées complotistes, ce sont d’autres, plus fantaisistes, encore qui sont portées au pinacle, à l’image de cette histoire surgie de nulle part et qui se retrouve au cœur de conversations sous la baguette magique de sa « majesté Thierno Koukandé ». Ce dernier s’était promis de fendre la mer le jour de l’Achoura pour permettre aux jeunes, diplômés chômeurs notamment, de pouvoir ainsi rejoindre l’Europe pour y tenter leur chance. À pied ? En voiture ? En train ? Nul ne sait ! Un grand n’importe quoi finalement. Et bien sûr, le pouvoir dont il se targue est selon ses dires « un don de Dieu ». Que quelqu’un puisse ainsi délirer et que cela puisse être relayé par des médias soumis à la tyrannie « fait-diversière » en dit long sur le niveau du débat actuel. Au passage, cela nous fait prendre conscience que nous ne sommes toujours pas vaccinés contre la désertion de la rationalité. À l’image de l’épisode Sharifou (1) qui avait défrayé la chronique, Selbe Ndom (2) et ses prédictions de crach d’avion qui avaient amené les étudiants à quitter précipitamment l’université le jour indiqué. Désespérant !
À l'évidence, tout cela nous interpelle et nous oblige à un recentrage sur nous-mêmes et à nous réconcilier avec la pensée critique. Cela est d’autant plus à notre portée qu’on constate dans ce pays une formidable énergie souterraine, une énergie sourde, bridée, piaffant d’impatience de pouvoir exprimer toutes ses potentialités pour peu que l’État organise les conditions de son déploiement.
Vieux Savané est journaliste et directeur de publication de Sud Quotidien. Ancien professeur de philosophie, il a collaboré à différentes publications, notamment « Set Setal, la seconde génération des barricades ». Sud Éditions, Collections Ruptures.1991 avec Boubacar Boris Diop et Idy Carras Niane.
1. Cheikh Sharifou, 5 ans, de nationalité tanzanienne, présenté comme un enfant prodige avait défrayé la chronique en mai 1999 à Dakar. De lui on a dit qu’il a prononcé le nom de Dieu à sa naissance, s’est sevré lui-même.
2. Selbe Ndom qui était présenté comme une voyante ayant prédit la chute d’Abdoulaye Wade, de l’ancien roi des arènes Yekini avait selon certains médias, prédit un crash d’avion le 18 juillet 2012. Malgré son démenti, le jour dit l’université avait été désertée.
LA COALITION CRD-JOTNA VEUT RATISSER LARGE POUR LES LOCALES
La meilleure stratégie procède de la construction de grand rassemblement, sans exclusions, dans laquelle chacun peut trouver sa place pour contribuer à la victoire - DÉCLARATION CONJOINTE
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration conjointe CRD-Jotna reçue ce 24 août à propos de l’actualité sociopolitique nationale.
« Mesdames et Messieurs de la presse,
Nous vous avons conviés à ce point de presse avec pour vœu d’adresser un message aux Sénégalaises et aux Sénégalais, et parmi eux aux partis politiques, Organisations de Société Civile, Associations professionnelles, de Jeunes, de Femmes, de quartiers ou de villages, Personnalités indépendantes dépositaires d'enjeux communautaires.
Nous vous remercions d'avoir répondu à notre invitation.
Nous voudrions avant tout, manifester notre entière solidarité aux populations victimes des inondations, qui vivent présentement sous les eaux dans leurs foyers.
Comme vous le savez, le gouvernement a décrété le Plan Orsec. Nous tenons à faire savoir au Gouvernement que la problématique qui se pose ne saurait être résolue par un texte administratif. Nous exigeons du Président de la République qu’il mobilise réellement et efficacement tous les moyens de l'Etat pour sortir immédiatement les populations des eaux afin de les écarter des dangers et nombreux risques sanitaires auxquels elles sont exposées. Nous adressons par ailleurs un avertissement solennel au Gouvernement et à son Chef : le refus de trouver des solutions durables aux inondations et leur récurrence entretenue ne sauraient servir de prétexte pour entretenir une gabegie coûtant des centaines de milliards de FCFA.
Par ailleurs, il convient de rappeler à nos compatriotes que la pandémie à COVID-19 continue de sévir dans le pays ; à cet égard la responsabilité du gouvernement et du Président Macky Sall est pleinement et entièrement engagée pour avoir contribué à titre principal à disséminer le virus dans le pays, à faire preuve de laxisme et de défaut d'autorité, en s'entêtant à garder aux commandes un ministre de la santé, affairiste et politicien à l’extrême, médiocre, incompétent, arrogant et suffisant. Tout cela n’a pas aidé à une gestion correcte de la pandémie au Sénégal.
Nous demandons expressément aux populations ainsi abandonnées par un gouvernement irresponsable à redoubler d'efforts et à rester vigilantes dans le strict respect des mesures et gestes barrières recommandées par les spécialistes et techniciens de la santé que nous ne cesserons de remercier et d'encourager pour tous les sacrifices consentis dans la lutte contre la pandémie.
Plusieurs parmi eux sont tombés sur le champ d'honneur ; nous nous inclinons pieusement devant leurs mémoires. Nous prions pour que Dieu réserve le Paradis à toutes les victimes qui ont perdu la vie. Aux familles éplorées, nous présentons nos condoléances les plus émues. Nous appelons tous nos compatriotes qui ne l’ont pas encore fait à se faire vacciner.
Pour l’heure, le respect des mesures et gestes barrières et la vaccination de masse sont les remparts les plus sûrs contre la maladie à coronavirus.
Mesdames et messieurs,
A propos du processus électoral qui mène à la tenue des élections départementales et municipales prévues le 23 janvier 2022, nous avons voulu, par la présente activité, mais en toute humilité, indiquer collectivement une direction à prendre et à assumer.
De notre point de vue, en matière de compétition électorale, les partis politiques et toutes les organisations qui concourent au suffrage sont d'égale dignité.
Cependant, la structure souhaitant prendre la juste mesure de son poids électoral peut librement présenter ses listes sur l'ensemble du territoire. Mais selon nous la question essentielle est ailleurs : il s’agit d’identifier le procédé par lequel battre les candidats de la majorité afin d’installer de nouvelles équipes à la tête des collectivités territoriales en raison de l’échec patent de celles en place depuis huit longues années. Il s’agit également d’engager avec méthode les changements attendus par les populations pour réduire leurs souffrances par une nouvelle gouvernance locale et de monter clairement à Macky Sall la voie vers la sortie.
Tels sont pour nous les enjeux de l'heure.
En pratique, nous restons et demeurons convaincus que pour y arriver, il faut parvenir à maîtriser nos egos, refreiner nos ambitions parfois démesurées, contrôler nos émotions en ce qu’elles peuvent se révéler sources d'erreurs fatales de jugement. Il est indispensable, au-delà des intérêts personnels et petitement politiciens de nous recentrer sur l’intérêt supérieur de notre cher Sénégal, la prise en charge correcte des aspirations et des attentes légitimes des Sénégalaises et des Sénégalais.
Evidemment, nous respectons les choix de tous et de chacun mais nous, leaders des organisations membres du Congrès de la Renaissance Démocratique et de la Coalition JOTNA, demeurons convaincus que l’unité de l’opposition est la seule perspective crédible pour relever ces défis. La meilleure stratégie procède, en effet, de la construction d'une large coalition de grand rassemblement, sans exclusions, dans laquelle chacun peut trouver sa place pour contribuer à la victoire, surtout qu’il s’agit d’élections locales au regard de la nature de scrutin, le tout dans le respect de la dignité de chaque partie prenante.
Nous croyons que c'est possible et nous y travaillons depuis comme juste réponse aux manœuvres de Macky Sall lui ayant permis l’élargissement de sa majorité « buru ak soow », le 1er novembre 2020. Nous espérons pouvoir compter sur l'engagement dans cette direction, de chaque organisation citoyenne, de chaque bonne volonté soucieuse de l’intérêt national, de chaque parti politique préoccupé par la situation désastreuse actuelle du Sénégal et de nos collectivités territoriales.
Au niveau national comme dans toutes les communes du Sénégal, nous, leaders de partis du Congrès de la Renaissance Démocratique et de la Coalition JOTNA, nos responsables et nos pilotes restent disponibles et attentifs à l’égard de tous ceux qui acceptent de bâtir avec nous, d’égale dignité, tous les consensus nécessaires.
D’ores et déjà, nous demandons à nos militants, sympathisants et soutiens de tous bords de se mettre ensemble, à l'intérieur de chaque circonscription électorale, dans la solidarité, pour constituer des équipes inclusives en vue de se donner toutes les chances de battre les candidats de la majorité au soir du 23 janvier 2022, à limage de ce qui se fait à Thiès, Malem Hoddar, Dakar, Tambacounda et dans plusieurs autres localités du pays et qui se poursuivra dans les jours et semaines à venir.
A ceux qui ont dirigé les collectivités territoriales du Sénégal pendant huit années et donc depuis trois années dans l’illégalité, nous leur demandons d’avoir le courage de présenter à leurs administrés et à l’ensemble des Sénégalaises et des Sénégalais les résultats et bilans de leur gouvernance.
Pour le reste, nous voulons réaffirmer très clairement, sur la question du troisième mandat, que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat et il ne sera pas candidat à un troisième mandat dans ce pays. Il doit se le tenir pour dit !
Nous vous remercions de votre attention ! »
Par le CRD : Taxaw Tem (Bouba Diop), ACT (Abdoul Mbaye), Tekki, (Mamadou Lamine Diallo), République des Valeurs (Thierno Alassane Sall), LD Debout (Pape Sarr), Label Sénégal (Alassane Kitane), Ensemble (Ibrahima Hamidou Dème), Lenen Ak Nienen (Ibrahima Silla) ;
Et
JOTNA : ADD (Moustapha Wade), ADS Garap (Amadou Sène Niang), AFAP (Moussa Sow Thiam), And Defar Sunu Senegal (Alioune Fall), ANDS et MEEB (Saliou Touré), Bloc pour la Démocratie et la Solidarité (Abdoulaye Diop), Def Sa Wareef (Bassirou Sene), Defar Senegal Authentique (Papa Mbar Faye), Galaxie Communautaire (Alpha Deh), Liggueyal Senegal (Ndeye Sow Leila), Mouvement Takku Ligguey/Le Changement (Abdoulaye Gueye), MPS Faxas (Gaoussou Koma), Parti Deggu (Abdou Akim Ka), Parti Pour l’Action Citoyenne (Bruno d’Erneville), Parti Teranga Senegal (Dr. Abdoulaye Niane), Pecum Senegal (Arona Toure), PRDS (Mamadou Ndiaye), TS 19-24 (Mouhamed Doudou Georges Djodj).
POURQUOI HABITER DAKAR EST UN CAUCHEMAR
La capitale est congestionnée, certes. Mais surtout, les logements y ont été trop longtemps conçus « à l’occidentale » plutôt que pour répondre au mode de vie des habitants. L’architecte Nzinga Biegueng Mboup explique comment on en est arrivé là
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 24/08/2021
Plusieurs théories expliquent l’origine du nom de Dakar. Pour certains, c’est la présence sur la presqu’île du Cap-Vert de nombreux tamariniers (daxar gi, en wolof) qui a donné son nom à la ville. Pour d’autres, il découle de l’expression dekk raw (« pays refuge ») que les familles lébous ont donné à la zone où elles ont trouvé asile pour fuir le damel (le souverain) du Cayor, au XVe siècle. Elles seront progressivement délogées de ce qui est devenu le centre-ville de la capitale sénégalaise à l’arrivée des colons français. S’en suit un siècle d’importantes modifications de la ville, qui permet d’expliquer aujourd’hui la « mésentente profonde » des Dakarois avec leur logement.
L’architecte sénégalaise Nzinga Biegueng Mboup a exploré les raisons historiques, politiques et architecturales, qui ont créé cette situation, et analysé l’évolution du logement dans la ville depuis 1857. La jeune femme a fait ses armes aux côtés de l’architecte ghanéen David Adjaye – connu pour s’être affranchi des canons d’architecture occidentaux -, avant de revenir s’installer à Dakar. Cofondatrice du collectif Worofila, qui promeut la construction bioclimatique au Sénégal, elle s’est spécialisée dans la construction en terre.
Nzinga B. Mboup a conçu l’exposition Habiter Dakar, en collaboration avec sa consœur française Caroline Geffriaud (qui vit et exerce, elle aussi, dans la capitale sénégalaise), où elle montre les profondes mutations de la ville et comment le logement y a été pensé depuis la colonisation. Sans oublier de proposer diverses pistes qui permettraient aux Dakarois de se réconcilier avec leur habitat. Pandémie oblige, l’exposition virtuelle est accessible sur Facebook (et téléchargeable sur le site du Goethe-Institut Senegal).
Jeune Afrique : Dans Habiter Dakar, vous abordez les grandes étapes de construction de la ville en vous concentrant sur l’évolution du logement. Pourquoi un tel choix ?
Nzinga Biegueng Mboup : Nous avons retenu le logement comme sujet critique pour repenser la ville. Nous voulions expliquer pourquoi il n’est pas adapté au contexte social et économique, pourquoi il ne répond pas aux attentes des habitants en matière de confort thermique, de place, de conception urbanistique. À partir d’une analyse historique, nous avons voulu comprendre comment on en était arrivé là, et proposer des solutions.
Dans la partie historique, vous revenez sur l’arrivée des colons, en 1857. Comment s’articule cette « ingérence d’une nouvelle manière d’habiter » ?
Avant l’arrivée des Français, la majorité des villages lébous (divisés en douze penc, « terroirs ») étaient situés dans la pointe de Dakar, autour du port. Le premier plan de la ville est tracé par les Français. Certaines bâtisses sont alors construites. Progressivement, alors que le rôle politique de Dakar s’accroît, surtout lorsqu’elle devient la capitale de l’Afrique occidentale française [AOF, en 1902], les Français construisent de plus en plus d’infrastructures autour du port, déplaçant les habitations lébous vers l’Ouest. En 1914, lorsqu’éclate une épidémie de peste, l’administration française indexe « l’insalubrité » des Africains et crée la Médina. Avec ce quartier « indigène », le Plateau devient une ville majoritairement blanche.
Le jeune écrivain sénégalais part sur la piste d'un auteur africain culte, disparu après avoir publié un chef-d'oeuvre en 1938. La Plus Secrète Mémoire des hommes, une quête éblouissante, signée par un talentueux romancier de 31 ans
Autant le dire tout de suite, ce roman est un grand livre, un joyau de savoir-faire qui vous enchante, vous transporte et vous poursuit. Mohamed Mbougar Sarr, retenez ce nom, est le jeune auteur de cet ouvrage au propos passionnant et à l'architecture aussi parfaite qu'emballante. Le trentenaire, né à Dakar, fils de médecin, a une "tête bien faite". Il est diplômé de l'EHESS et auteur de trois romans. Il se fait conteur, mais aussi historien, philosophe, sociologue de la littérature... c'est dire la richesse de son récit fleuve, à l'ironie pétulante, dédié à un écrivain malien Yambo Ouologuem. Ce dernier fit sensation en 1968 en ayant été le premier romancier africain à recevoir le prix Renaudot pour Le Devoir de violence (Seuil), mais il connut l'opprobre, quatre ans plus tard, après de graves accusations de plagiat.
Le Renaudot 1968 en ligne de mire
C'est ce feuilleton, dont les heurs et malheurs, a inspiré le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr. "Attention, prévient l'auteur, rencontré dans la quiétude d'un Paris déserté, il ne s'agit en rien d'une exofiction, Ouologuem fait juste figure d'arrière-plan, de détonateur en quelque sorte. J'en avais entendu parler en classe de première. Plus tard, j'ai lu Le Devoir de violence, un roman éblouissant." Dans cette histoire audacieuse de la dynastie des Saïfs, dans l'empire imaginaire de Nakem, il est question, huit siècles durant, de guerres interethniques et de compromissions dans la traite négrière et la colonisation. "J'ai été touché par la solitude du jeune Malien, poursuit Sarr, notamment condamné par les tenants de la négritude, d'Hampâté Bâ à Senghor, qui a qualifié son roman 'd'effroyable' - sa vision du continent africain, en prise avec la domination arabe avant même la colonisation européenne, ne cadrait pas avec la thèse alors en vogue. Ont surgi les doutes et les dénonciations..." André Schwarz-Bart, Graham Greene (qui lui intentera un procès), John D. MacDonald, mais aussi Tacite, Flaubert, Maupassant, "divers griots et chroniqueurs noirs" sont quelques-unes de ses sources. Ouologuem parle de clins d'oeil, de références... Mais le mal est fait, l'ouvrage est retiré, l'écrivain rentre au pays.
"Rimbaud nègre" ou "bave de sauvage"
Oublions Yambo Ouologuem, place à T. C. Elimane, le héros sénégalais de La Plus Secrète Mémoire des hommes. Ce jeune inconnu de 23 ans déboule sur la scène littéraire en 1938 grâce à un roman, Le Labyrinthe de l'inhumain, l'histoire d'un roi sanguinaire prêt à commettre le Mal absolu pour obtenir le pouvoir. La presse s'enflamme. Chef-d'oeuvre signé par un "Rimbaud nègre" pour le critique de L'Humanité, "bave d'un sauvage" pour celui du Figaro, mystification pour d'autres... Elimane reste invisible, seuls ses deux jeunes éditeurs acceptent les interviews. Mais de phénomène de foire, il devient objet de scandale lorsque deux doctes professeurs du Collège de France l'accusent de pillages et d'emprunts. Le mystérieux écrivain disparaît, tout comme son livre, bientôt culte. La légende est en marche...
« Qu’Allah lui pardonne ses péchés et lui accorde le paradis. Qu’il donne à sa famille la force de surpasser ce deuil. On a pensé à le libérer après la troisième vague, mais c’est tout un processus. Quand il est tombé malade, il a été interné dans une des cliniques privées les plus huppées de ce pays, et c’est là-bas que la maladie s’est aggravée. La procédure enclenchée devait lui permettre de regagner sa demeure avec un bracelet électronique. Il ne devait pas retourner en prison, Dieu en a décidé autrement. Le président Macky Sall avait pris toutes les dispositions nécessaires pour le libérer avec le bracelet électronique », a expliqué le ministre, sur la Tfm.
Me Sall ajoute que « lors de la première vague, il a été sorti de prison pour le protéger contre la Covid. Mais après cela, il fallait qu’il retourne en prison par la suite pour ensuite déclencher la procédure visant à la libérer sous condition du bracelet électronique. Le Sénégal a tout fait pour mettre à l’aise Hissène Habré et sa famille. On leur a accordé la nationalité sénégalaise ».
HISSÈNE HABRÉ, UN BOURREAU IMPLACABLE
"Combattant du désert" puis bourreau des Tchadiens : l'ex-président tchadien Hissène Habré, mort mardi à 79 ans, a suscité fascination et horreur pendant son règne (1982-1990) après la répression implacable qu'il a exercée
Hissène Habré, qui s'est emparé du pouvoir par les armes en 1982, devenant rapidement l'architecte d'une répression terrible, est mort au Sénégal où il avait été condamné à perpétuité pour crimes contre l'humanité à l'issue d'un procès sans précédent.Les médias sénégalais ont rapporté qu'il avait succombé au Covid-19.
"Combattant du désert", "homme des maquis", "chef de guerre": les qualificatifs abondent pour exalter ses qualités militaires du temps de sa superbe.
Son parcours dans les années 1970 et 1980 s'inscrit dans l'histoire agitée du Tchad indépendant dont il a été le troisième président.
Né en 1942 à Faya-Largeau (nord), il grandit dans le désert du Djourab, au milieu de bergers nomades.Intelligent, il est remarqué par ses maîtres.
Devenu sous-préfet, il part étudier en France en 1963, à l'Institut des hautes études d'Outre-mer.Il étudie ensuite le droit à Paris, y fréquente l'Institut d'études politiques et fait son éducation politique en dévorant Frantz Fanon, Ernesto "Che" Guevara, Raymond Aron.
De retour au Tchad en 1971, il rejoint le Front de libération nationale du Tchad (Frolinat), dont il prend la tête, avant de fonder avec un autre nordiste, Goukouni Weddeye, le conseil des Forces armées du Nord (Fan).
A partir de 1974, il se fait connaître à l'étranger en retenant en otage - durant trois ans - l'ethnologue française Françoise Claustre, obligeant la France à négocier avec la rébellion.
Il sera ensuite Premier ministre du président Félix Malloum, avec qui il rompra, puis ministre de la Défense de Goukouni Weddeye, président du Gouvernement d'union nationale créé en 1979.
- Allié de l'Occident contre Kadhafi -
Nationaliste convaincu et farouchement opposé au dirigeant libyen de l'époque Mouammar Kadhafi, qui a les sympathies de Weddeye, il rompt peu après avec son ancien allié, déclenchant une guerre civile à N'Djamena, qu'il doit évacuer fin 1980.
A partir de l'est du Tchad, où il a repris le maquis, il combat Goukouni Weddeye soutenu par Tripoli, pour rentrer victorieusement à N'Djamena en 1982.
Son régime, soutenu face à Kadhafi par la France et les Etats-Unis, durera huit ans.
Cette période est marquée par une terrible répression: les opposants - réels ou supposés - sont arrêtés par la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS, police politique), torturés, souvent exécutés.
Une commission d'enquête estimera à plus de 40.000 le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées sous son règne, dont 4.000 identifiées nommément.
En décembre 1990, Habré quitte précipitamment N'Djamena, fuyant l'attaque éclair des rebelles d'Idriss Déby Itno, un de ses généraux qui a fait défection 18 mois plus tôt et a envahi le pays depuis le Soudan.Le président Déby, tué en avril 2021 par des rebelles venus de Libye, dirigera le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans.
Chassé du pouvoir, Habré trouve refuge à Dakar pour un exil qui sera paisible pendant plus de vingt ans.
Au Sénégal, il troque treillis et casquette kaki pour un grand boubou et un calot blanc.Musulman pratiquant, il se fait apprécier de ses voisins, avec lesquels il prie lors des fêtes religieuses, se montre aussi discret que généreux, participant à la construction de mosquées ou au financement du club de foot...
En 2011, quand le président sénégalais Abdoulaye Wade, sous pression, crée la surprise en voulant l'expulser, des habitants du quartier de Ouakam manifestent leur soutien à M. Habré, en soulignant qu'il a une femme et des enfants sénégalais.
Il est finalement arrêté le 30 juin 2013 à Dakar puis inculpé par un tribunal spécial créé en vertu d'un accord entre l'Union africaine et le Sénégal.
Son procès, le premier au monde dans lequel un ancien chef d'Etat est traduit devant une juridiction d'un autre pays pour violations présumées des droits de l'homme, s'ouvre le 20 juillet 2015.
Le 30 mai 2016, il est condamné à la prison à perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et viols.
LES PLANTEURS DE BANANES DE VELINGARA EMPOCHENT 170 MILLIONS
Mamadou Oumar Sall, grand producteur de bananes au Sénégal, semble avoir mis tout le monde d’accord, finalement
Les planteurs de bananes de l’arrondissement de Pakour, sous-couvert de Mamadou Oumar Sall, affectataire de 1000 ha de terres dans la localité, ont vendu dimanche leurs premières récoltes. Ils ont empoché 170 millions de francs. Comme quoi les «1000 ha ne sont pas vendangés».
Mamadou Oumar Sall, grand producteur de bananes au Sénégal, semble avoir mis tout le monde d’accord, finalement. Les 1000 ha de terres qui lui ont été offerts par le Conseil municipal de Pakour, département de Vélingara, ne sont pas vendangés. Les populations locales en bénéficient grandement.
Dimanche passé, M. Sall a procédé, en public, au paiement de la première production de bananes d’un bloc de 62 ha exploités sur une surface de 400 ha pour le moment valorisés dans les parages des villages de Manato et Diaocounda. C’est au total 118 planteurs qui ont empoché 170 millions de francs Cfa pour une production totale de 2835 tonnes. La cérémonie de paiement a eu lieu dans l’enceinte de la plantation qui donne sur le cours d’eau «la Kayanga».
C’était en présence du sous-préfet de l’arrondissement de Pakour, du représentant du président du Conseil départemental, des chefs des services départementaux de l’agriculture, de l’élevage et des eaux et forêts, des représentants des conseils de jeunes du département et de la commune ainsi que de plusieurs chefs de village et femmes des villages concernés par le projet.
Expliquant la présence de tout ce monde, M. Sall a dit : «J’avais pris des engagements au départ auprès des autorités et des populations. C’est le moment de montrer que le projet n’est pas un éléphant blanc. Que c’est au bénéfice des jeunes et des femmes et qu’il est possible de rester ici et réussir ici.» Au cours de la cérémonie, trois adolescents d’une moyenne d’âge de 20 ans et 2 septuagénaires ont reçu leur dû, pour servir d’exemple et expliquer la «Sall formula».
Chacun des jeunes et des vieux a empoché près d’1,5 million de francs Cfa après 6 mois de travail. Cela après avoir défalqué les dotations en équipement agricole, la ration alimentaire, les frais médicaux et les vélos ou autres prêts en espèces. D’ailleurs, sur une recette totale de 170 millions de francs Cfa, les dépenses ont coûté 60 millions de francs Cfa.
Au finish, les 118 planteurs sont rentrés à la maison avec effectivement un montant de 109 millions en espèces trébuchantes. Aux 2 personnes âgées, le roi de la banane au Sénégal a donné 2 génisses et aux jeunes, il a promis des vélos et une ration alimentaire. Le Conseil départemental, à travers son représentant, a dit que l’institution n’a pas regretté d’avoir autorisé le défrichement de cette brousse au vu des résultats obtenus. Le maire de la commune, Diarga Sané, tout comme le sous-préfet de l’arrondissement, ont invité les jeunes à adhérer au projet pour réussir à domicile et éviter d’emprunter les voies risquées de l’émigration irrégulière.
Mamadou Oumar Sall ne compte pas s’arrêter là. «Tant que la demande en banane existe et que les moyens suivent, je vais continuer à valoriser le reste des terres qui me sont allouées. Parce qu’il faut rappeler que nous avons voulu satisfaire une demande du chef de l’Etat Macky Sall qui, lors d’une tournée économique en 2016, nous a invités à assurer l’autosuffisance en banane du Sénégal. Pour se faire, il a mis une cagnotte de 2 milliards de francs Cfa sur la table. C’est un challenge que nous comptons relever», a conclu Mamadou Oumar Sall.
L’AMAS RELÈVE DES FAILLES DANS LES CRITÈRES D’ATTRIBUTION DES TENUES SCOLAIRES
La mise en œuvre du programme des uniformes scolaires d’un coût de 10 milliards par année, pendant trois ans, continue de soulever des polémiques
La mise en œuvre du programme des uniformes scolaires d’un coût de 10 milliards par année, pendant trois ans, continue de soulever des polémiques. Pressentis pour exécuter ce marché, les acteurs de la confection, réunis au sein de l’Association des acteurs de la mode associée du Sénégal (Amas), dénoncent déjà des failles dans la définition des modalités d’accès à ce marché.
Dès la prochaine rentrée scolaire, les écoliers sénégalais arboreront un uniforme fourni par les soins de l’Etat. D’un coût global de 10 milliards par année pendant trois ans, ce projet aiguise des appétits, notamment chez les confectionneurs locaux.
En conférence de presse ce dimanche, l’Association des acteurs de la mode associée du Sénégal (Amas), a souhaité rappeler aux autorités les ratés de la campagne de fourniture de masques durant la première vague du Covid. «Il faut veiller à ce que l’exemple des masques avec son lot de frustrations nées de la mauvaise exécution ne se reproduise», a plaidé Bamba Sow, président de l’Amas. En faisant leur propre analyse, les membres de l’Amas listent des failles dans l’attribution du marché des uniformes. Ces «failles», soulignent les membres de cette structure, sont volontairement entretenues. «Il apparaît parmi les omissions, que les conditions et les modalités d’accès à la commande n’ont pas été précisées. Autrement dit, s’agira-t-il d’un appel à la concurrence ? Si tel est le cas, les confections de dimensions industrielles vont rafler la mise et le grand nombre sera pénalisé», fait remarquer le président de l’Amas avant de souligner que «le principe de réserver les 15% à la commande publique n’est pas mis en avant dans le programme».
Indiquant qu’il «a été dit et redit que ce marché est réservé dans son intégralité aux tailleurs sans distinction de niveau», M. Sow de dénoncer une marginalisation des artisans dans la mise en œuvre dudit programme. «Au niveau de la composition des comités régionaux chargés de la mise en œuvre du programme comme du comité de pilotage, il a été noté que les organisations professionnelles représentatives des artisans n’ont pas été associées», argumente-t-il. «Les comités régionaux et départementaux n’ont aucune prérogative en matière de passation de marchés», souligne le président de l’Amas qui en tire la conclusion selon laquelle que cela «pose l’éternel problème de la décentralisation et entraîne l’opacité de l’opérationnalisation du programme». En guise de solution, l’Amas exige qu’en plus «d’une carte professionnelle en cours de validité», que «les représentants des artisans soient associés dans le comité de pilotage et les comités régionaux et départementaux et que les marchés soient décentralisés au niveau local».
Souhaitant la mise en place «des mécanismes d’évaluation annuelle à la fin de l’opération», les membres de l’Amas demandent que soient définis «les prototypes et les couleurs pour chaque type d’uniforme». «Tous ces points n’ont été pris en charge dans le document du programme», constate Bamba Sow, qui souligne que cela «entraîne des lacunes et des omissions qui pourraient porter préjudice à la transparence et plomber les résultats attendus de cet important programme triennal qui aurait pu être un levier efficace dans la promotion de la filière textile en général et la couture confection en particulier».