Dans le cadre de son étude sur l’utilisation des réseaux sociaux au Sénégal, l’équipe d’Afrobarometer, conduite par le consortium pour la Recherche Economique et Sociale (cRES), s’est entretenue avec 1 200 adultes en décembre 2020 et janvier 2021. Répondant aux questions des enquêteurs, 71% des Sénégalais ont indiqué qu’ils étaient favorables à une réglementation par le gouvernement.
La libération de la parole via les réseaux sociaux a été plus ou moins bénéfique pour le vivre ensemble et le respect de la dignité humaine. A côté de nombreuses opportunités qu’ils présentent, les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui le terreau de toutes les dérives. Ils sont devenus de vrais outils de diffusion où toutes sortes d’informations sont véhiculées, parfois très nuisibles avec une responsabilité moindre que celle des acteurs des médias.
Et selon les résultats d’une nouvelle enquête d’Afrobarometer au Sénégal, la majorité des citoyens considèrent que les médias sociaux facilitent la propagation de fausses informations et de l’intolérance. «Ils rendent les gens plus réceptifs aux fausses informations (78%) et moins tolérants à l’égard de ceux qui ont des opinions politiques différentes (60%)», précise le document. Ainsi, note-t-on, plus de sept personnes sur 10 (71%) approuvent une intervention du gouvernement pour interdire la diffusion de fausses nouvelles ou informations. De plus, d’après Afrobarometer, les répondants expriment leur accord pour proscrire tout discours de haine (68%) et toute information qui insulterait le président de la République (65%).
Toutefois, juste un tiers (34%) des citoyens sont d’accord pour l’interdiction des informations ou opinions que le gouvernement désapprouve. En tout cas, il demeure constant que l’Etat veut mettre un terme à ce fléau même s’il rencontre toujours un mur d’hostilités. Ceux qui sont contre ce projet doutent de la bonne foi du gouvernement d’autant que l’Etat dispose déjà d’un arsenal répressif ou coercitif qui n’est pas appliqué convenablement. Et qu’adopter encore de nouveaux textes va laisse entrevoir d’autres velléités qu’une volonté d’assainir l’espace. En tout cas, le président de la République, Macky Sall, a demandé à son gouvernement de mettre en place un dispositif de régulation et d’encadrement spécifique des réseaux sociaux au Sénégal.
54% DES SENEGALAIS SOUTIENNENT L’ACCES SANS RESTRICTION AUX RE SEAUX SOCIAUX ET A L’INTERNET
Pour autant, revenant au rapport d’Afrobarometer, il est établi que même si la majorité des Sénégalais soutiennent la limitation des informations fausses, des nouvelles ou opinions qui critiquent ou insultent le Président, et des discours de haine, ils s’opposent à la régulation de l’accès aux médias sociaux et à l’Internet. Ainsi, souligne-t-il, en dépit de la volonté de laisser au gouvernement la possibilité d’interdire certains types d’informations, la majorité des Sénégalais (54%) soutiennent que l’accès sans restriction aux réseaux sociaux et à l’Internet devrait être sauvegardé, contre 42% qui sont favorables à une réglementation de l’accès.
Aujourd’hui, le rapport Afrobarometer renseigne que les Sénégalais sont nombreux à estimer que les médias sociaux rendent les gens mieux informés et plus efficaces comme citoyens. Il ajoute que si les médias traditionnels, la radio et la télévision notamment, restent les moyens d’information les plus utilisés au Sénégal, les médias sociaux sont de plus en plus prisés par les citoyens comme sources d’information et de mobilisation sociale et politique. A peu près neuf Sénégalais sur 10 (88%) connaissent les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, et WhatsApp, note l’étude de Afrobarometer. «De manière générale, l’impact des réseaux sociaux sur la société sénégalaise est perçu plus positivement (49%) que négativement (28%). Plus spécifiquement, la grande majorité des citoyens affirment que les réseaux sociaux informent beaucoup les Sénégalais sur l’actualité (90%) et permettent aux populations de s’impliquer davantage dans les processus politiques (83%)», liton dans l’étude. Il faut rappeler qu’Afrobarometer est un réseau panafricain et non partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Sept rounds d’enquêtes ont été réalisés dans 38 pays entre 1999 et 2018. Les enquêtes du Round 8 en 2019/2021 sont prévues pour au moins 35 pays.
Dans le cadre de ces enquêtes, Afrobarometer réalise des entretiens face à face, dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale. Les marges d’erreur sont de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes ont été précédemment réalisées au Sénégal en 2002, 2005, 2008, 2013, 2014, et 2017.
L’OPPOSITION SENEGALAISE LAPIDE ISRAËL
Entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens de gaza, l’opposition sénégalaise semble choisir son camp suite à l’éclatement de la violence entre les deux belligérants.
Entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens de gaza, l’opposition sénégalaise semble choisir son camp suite à l’éclatement de la violence entre les deux belligérants. Dans des communiqués parvenus à « L’AS », les opposants ont condamné les agissements d’Israël pour prendre fait et cause pour la Palestine.
Les condamnations contre les bombardements israéliens sur le territoire palestinien fusent de partout dans le monde. Sidérée et meurtrie par la situation qui prévaut dans la Bande de Gaza, l’opposition sénégalaise est sortie de sa réserve pour exprimer son indignation et condamner l’agression de l’armée israélienne contre la Palestine.
C’est le cas de la formation politique dirigée par Dr. Babacar Diop. Le parti des Forces démocratiques du Sénégal (FDS/Les Guelewars) s’est fendu d’un communiqué hier pour clouer au pilori les dirigeants d’Israël. « Depuis quelques jours maintenant, le peuple palestinien opprimé se défend avec courage et détermination face aux agressions israéliennes incessantes. Cette escalade de violence est la résultante des affrontements du 11 mai, sur l’esplanade des mosquées dans la Vieille Ville, à Jérusalem-Est (Cisjordanie), en marge d’une manifestation de soutien à quatre familles palestiniennes menacées d’expulsion au profit de colons juifs.
La répression sanglante qui s’en est suivie, jusque dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, constitue un précèdent grave et dangereux », dénoncent Dr. Babacar Diop et ses camarades. D’après leur communiqué, en agissant ainsi, « les forces de l’ordre israéliennes, peu scrupuleuses de l’émotion que cela pourrait susciter auprès de l’opinion publique internationale, ont provoqué une vague d’indignation et de réprobation ». Par ailleurs, poursuit le texte, les frappes aériennes sur la bande de Gaza sont disproportionnées. « L’armée israélienne, habituée à ces bavures impunies, a fini par cristalliser tous les regards en raison des pertes en vies humaines estimées à plus de 136 Palestiniens dont 31 enfants, et 900 blessés.
L’usage excessif de la force et le sort de Jérusalem-Est que les Palestiniens revendiquent comme leur future capitale, mais sous occupation depuis 1980, doivent être fermement condamnés », réclament-ils. Une position partagée par AND JEF/PADS/A de Landing Savané qui condamne avec la dernière énergie les attaques de l’armée israélienne contre les masses palestiniennes. Selon cette formation politique, les bombardements de l’armée israélienne contre les populations palestiniennes de Jérusalem Est et des territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza, constituent l’un des épisodes les plus brutaux de la longue histoire des violences criminelles perpétrées par l’État hébreux à l’encontre des masses palestiniennes.
Pour ANDJEF/PADS/A, « ces attaques aveugles » causent un profond préjudice aux intérêts du peuple palestinien martyrs et portent un coup terrible aux efforts de paix entrepris depuis des décennies par la communauté internationale et soutenus notamment par de nombreux pays africains. « AND JEF/PADS/A réprouve ces violences et exprime sa profonde indignation face à cette terreur anti-palestinienne. Il exige le retrait de l’armée d’occupation sioniste des territoires occupés depuis 1967, comme élément indispensable d’un règlement équitable fondé sur le principe des droits égaux de tous les peuples, des Arabes et des Juifs, sans lequel cette région du monde n’aura pour perspective d’avenir que la violence meurtrière et l’insécurité permanente », exigent Landing Savané et Cie.
Même son de cloche pour la LD/Debout qui, dans un communiqué également, a exprimé son indignation totale et absolue devant une telle situation, exigeant « du gouvernement sénégalais de sortir de son confort diplomatique et protocolaire et à se joindre à la lutte légitime des démocrates et citoyens du monde épris de justice, mobilisés en faveur d’une Palestine Etat indépendant et libre ». La LD/Debout dénonce aussi « sans équivoque et de manière énergique les condamnations diplomatiques timides et timorées qui se gardent, maladroitement, de FROISSER et de FACHER le véritable agresseur qu’est le gouvernement israélien, à l’image de celle du Président Macky Sall dont le pays préside pourtant depuis 1976 le Comité des Nations unies pour les Droits Inaliénables du Peuple Palestinien ».
L’ASSOCIATION «NAFORE» DE MBOUMBA CITEE EN EXEMPLE
Les femmes de la commune de Mboumba, réunies au sein de l’Association «Naforé», sont citées en exemple pour avoir réussi leur autonomisation et encouragé ce type d’engagement des femmes partout au Fouta.
Les femmes de la commune de Mboumba, réunies au sein de l’Association «Naforé», sont citées en exemple pour avoir réussi leur autonomisation et encouragé ce type d’engagement des femmes partout au Fouta.
La réussite de «Naforé» avec l’autonomisation de ses 600 membres a fini de faire tache d’huile dans toutes les communes du département de Podor. Ces femmes de la commune de Mboumba, réunies au sein de cette association, sont citées en exemple pour avoir réussi leur autonomisation et encouragé ce type d’engagement des femmes partout au Fouta.
Parties de peu, elles sont parvenues à s’occuper de l’essentiel de leurs besoins. Cela, grâce à des activités génératrices de revenus. Créée en 2004 du temps de la communauté rurale de Mboumba, l’Association «Naforé» a démarré ses activités par une exploitation d’un terrain de 3 ha sur les 5 ha clôturés et mis à sa disposition. Trois ans après sa création, elle a bénéficié d’un financement pour des activités de maraîchage. Entre autres spéculations, les femmes cultivent du gombo, de l’oseille.
Au terme de la commercialisation des récoltes, l’association obtient des bénéfices à hauteur de 3 millions de francs Cfa. De cette somme, elle confie au bureau de chacun des 6 sous-groupes, composés de 100 membres, un montant de 100 mille francs, avec lesquels chaque sous-groupe finance des activités génératrices de revenus sous forme d’emprunt individuel remboursable. Ces petits financements injectés dans des créneaux porteurs permettent à chacun de ces groupes de bénéficiaires d’empocher plus de 2 millions de francs Cfa. Par conséquent, l’association finance ses activités agricoles sans aucune difficulté. Les camarades de Maïmouna Ndiaye, présidente de «Naforé», ont deux options à chaque démarrage de campagne agricole. La première consiste à ce que chaque sousgroupe décaisse un montant de 200 mille francs. Et comme deuxième option, on fait intervenir l’association. Mais quelle que soit l’option choisie, toujours le préfinancement est remboursé avant le partage des bénéfices. Les activités agricoles et de petits commerces des femmes de Mboumba leur ont permis de mettre sur pied des structures qui rapportent des fonds à l’association.
La maison des femmes a été ainsi construite sur fonds propres avec des magasins de stockage de produits agricoles. La salle de conférence de la maison des femmes, mise en location pour certaines activités dans la commune, est devenue une source de revenus. Grâce à ces actions, «Naforé» a bénéficié d’autres partenaires, notamment de l’Agence française de développement (Afd) ainsi que du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) et d’autres organismes internationaux. Ces partenaires ont contribué financièrement au renforcement de la canalisation dans tout le domaine agricole. Ainsi, de 3 ha aménagés en 2007, les femmes sont passées à 6 ha. Un autre partenaire venu en appoint, c’est Onu-Femmes qui a confié à l’Agence régionale de développement (Ard) les travaux de l’aménagement de la superficie restante pour permettre l’exploitation de tout le domaine.
Pour ce financement, Boly Bocoum, secrétaire générale de l’association, renseigne : «Le financement de l’OnuFemmes pour l’aménagement de la superficie restante est déjà acquis et c’est l’Ard qui doit conduire les travaux.» L’entretien des infrastructures dans le domaine est endossé par le Conseil municipal. Mme Bocoum indique : «Le maire, par ses propres moyens, a sauvé plus d’une de nos campagnes à travers la réparation de la canalisation et d’autres apports.»
Au-delà du domaine économique, l’association intervient aussi dans le social. Les rencontres en sous-groupe constituent des cadres d’échanges, de partage d’expériences et de médiation. Le soutien moral a permis de résoudre certains de leurs problèmes et la solidarité entre femmes est de mise, sans tenir compte des revenus de chacune d’elles. A preuve, souligne la présidente Maïmouna Ndiaye, «l’association alloue à chaque mois de Ramadan à chaque membre une somme de 10 mille francs Cfa pour le ‘’sukeur koor’’».
La commune de Mboumba a aussi bénéficié des actions sociales de «Naforé», via la construction de 2 salles de classe de l’école élémentaire Mboumba 2
Par Pr Abdoulaye Sakho
SUR LA NON-HOMOLOGATION DES STADES DU SENEGAL PAR LA CAF
Spécialiste en Droit du sport, le Professeur Abdoulaye Sakho apporte sa contribution dans le débat lié à la non-homologation par la Caf de certains stades dont celui du stade Lat Dior de Thiès.
Spécialiste en Droit du sport, le Professeur Abdoulaye Sakho apporte sa contribution dans le débat lié à la non-homologation par la Caf de certains stades dont celui du stade Lat Dior de Thiès.
«La décision de la Caf sonne comme un avertissement pour les autorités en charge du sport dans notre pays, en premier, le département ministériel du sport. Elle fait certes mal à notre ego de Sénégalais parce qu’on croit toujours qu’on est ami avec le Bon Dieu et que rien ne nous arrivera. Et voilà ! Paf, au moment où on affirme partout que la prochaine Can nous appartient, la réalité nous rattrape. Difficile d’ailleurs de savoir sur quelles bases on se voit déjà victorieux de la prochaine Can. En tout cas, cela ressemble beaucoup à de la prétention démesurée et un manque total de respect pour les autres nations qui y seront. En tout état de cause, cette décision de la Caf exige une analyse lucide et dépassionnée. Ce qui n’est pas une qualité bien de chez nous. Et pourtant il le faut ! On va le faire en deux temps avec d’une part, les arguments qui donnent raison à la Caf et d’autre part, les arguments qui peuvent justifier l’état de nos stades de football. Si la décision permet de mettre à nu certaines de nos carences, elle révèle les difficiles arbitrages qui se dressent devant le décideur politique dans un pays en développement comme le nôtre.
1 – Oui, la décision nous permet de reconnaître (avec humilité ?) nos limites :
Reconnaître d’abord que les infrastructures de football du Sénégal ne sont pas du tout à la hauteur du rang que le Sénégal revendique dans le monde du football. Le fait que le seul stade potable ait été déclaré inapte à recevoir des rencontres de C coupe du monde est révélateur de cet état de fait. Reconnaître ensuite que le mode de gestion de ces infrastructures relève d’un système qui n’a pas changé depuis les premières années de notre indépendance. En effet, c’est dans une direction du ministère que l’on retrouve la question des infrastructures alors que, dans beaucoup de pays, ce sont des organismes plus ou moins autonomes par rapport à l’Aadministration centrale qui s’occupent de la construction, de l’entretien et de la gestion de ces infrastructures. Reconnaître enfin, par souci d’honnêteté intellectuelle, que ces infrastructures du football ne sont que le reflet de l’état réel de développement de notre football intérieur qui éprouve toutes les peines du monde pour s’imposer sur le continent malgré les grands espoirs (démesurés ?) placés de manière opportuniste dans le Jaraaf de Dakar. Le rang de notre Equipe nationale au classement Fifa ne doit pas faire illusion. Il n’est pas dû à un quelconque travail interne car, nos joueurs proviennent de plus en plus de la formation étrangère. Ce sont, à quelques exceptions près, tous des binationaux.
2 – Mais la décision est aussi un révélateur des difficultés qui se dressent devant les autorités de nos pays.
Pour cette raison, il est difficile de totalement les blâmer car il leur faut procéder à des arbitrages parfois cornéliens : en face de ce qu’on appelle abris provisoires et qui s’éternisent dans certaines bourgades, en face des localités sans structures de santé ni routes praticables, en face du manque d’eau courante dans certains quartiers de Dakar…, les infrastructures sportives deviennent dérisoires. En attendant, que l’Etat (c’est sa responsabilité) fasse vite les travaux réclamés par la Caf pour recevoir des équipes au Sénégal ! Tout le reste n’est que conjectures !»
AVEC LES EVENEMENTS DE MARS DERNIER, ON EST REVENU À LA CASE DÉPART
Il n’a jamais caché ses convictions que seule l’application des conclusions des Assises nationales peut mettre le Sénégal sur les rails. Abdoulaye Bathily l’a réitéré lors d’un panel consacré au centenaire d'Amadou Makhtar Mbow
Il n’a jamais caché ses convictions que seule l’application des conclusions des Assises nationales peut mettre le Sénégal sur les rails. Abdoulaye Bathily l’a réitéré lors d’un panel consacré au centenaire de Amadou Makhtar Mbow. Pour lui, avec les violentes manifestations sociopolitiques de mars dernier, notre pays est revenu à la case départ. Il annonce le «chaos» si on ne prend pas en compte les propositions des Assises nationales.
La non-application des conclusions des Assises nationales par le régime de Macky Sall a laissé un goût amer à bon nombre de ceux qui avaient participé à ce grand rendez-vous. Samedi encore, lors du panel consacré à l’engagement politique et citoyen de Amadou Makhtar Mbow, dans le cadre de la célébration de son centenaire, il a été beaucoup question de ces Assises et de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri).
Dans le compte rendu de ce panel fait par emedia.sn, Abdoulaye Bathily évoque l’actualité des violences de début mars. «Il y avait un esprit Assises nationales qui était né, et qui a insufflé pratiquement toutes les dynamiques politiques et sociales jusque dans les coins les plus reculés, au-delà des partis politiques. J’ai fait près de 60 ans de vie politique dans ce pays, mais je n’ai jamais vu un processus comme ça. Aucun parti, aucune organisation, n’en a produit de semblable. On parle d’émergence, de ceci, de cela, de beaucoup de programmes», a dit l’ancien Secrétaire général de la Ligue démocratique.
Bathily, qui «reli(t) toujours le document des Assises dans (sa) bibliothèque», constate qu’il y a un «déni». Il dit : «On a même dit que les Assises, ce n’est ni la Bible ni le Coran. Mais avec les événements de mars dernier, on peut dire qu’on est revenu à la case départ, ou même avant la case départ.» Acteur majeur de ces Assises nationales, il alerte : «On va vers l’inconnu, vers le chaos, si on n’engage pas le processus qui a conduit aux Assises nationales. Aujourd’hui, toutes les décisions sont prises par l’Exécutif. Par exemple, nous allons à des élections qui vont encore être des élections de contentieux alors que toutes ces questions ont été déjà réglées par les Assises.»
D’autres icônes de ces concertations nationales sous Wade, comme Pr Abdoulaye Dièye, Mamadou Lamine Loum, modérateur des débats, ou encore Pr Penda Mbow ont participé à ce panel. Pr Dièye regrette qu’on n’ait pas donné non plus «une suite favorable aux travaux de la Cnri» alors que Pr Penda Mbow estime qu’«on ne pourra pas aller vers ce renouveau sans passer par les conclusions des Assises nationales et la charte démocratique». Mamadou Lamine Loum a assuré que le projet de création d’un institut des Assises nationales suit son cours.
ABATTAGE DE CAÏLCEDRATS, UN CRIME ENVIRONNEMENTAL
A Thiès des centaines de caïlcédrats, incarnant un charme écologique qui depuis l’époque coloniale berce les férus de la nature, disparaissent progressivement du fait de l’abattage, l’élagage abusif et l’écorçage illicite.
A Thiès des centaines de caïlcédrats, incarnant un charme écologique qui depuis l’époque coloniale berce les férus de la nature, disparaissent progressivement du fait de l’abattage, l’élagage abusif et l’écorçage illicite. Une situation qui inquiète des mouvements citoyens, dont Y’en a marre/section Thiès qui exige l’arrêt immédiat de ce massacre. Le Service des eaux et forêts, lui, précise que l’abattage et l’élagage répondent à une procédure bien précise. Avant d’annoncer un programme de reboisement de 40 mille caïlcédrats pour reconstituer le peuplement vieillissant de ces arbres emblématiques de la Cité du Rail.
Le caïlcédrat ne se porte pas bien à Thiès. L’arbre, qui constitue un patrimoine écologique et culturel de cette ville, est gravement menacé par diverses agressions d’origine anthropique. Qui ont pour noms : abattage, élagage abusif et écorçage illicite. Un massacre ! Aussi, d’autres déperditions sont régulièrement enregistrées du fait de la vieillesse des sujets et de l’absence d’un Programme de traitement sylvicole approprié. En clair, cette espèce est en voie de disparition. Une situation qui pousse le mouvement Y’en a marre, section de Thiès, à demander l’arrêt immédiat de l’agression permanente exercée par l’homme sur cet arbre emblématique de la Cité du Rail.
Pour le mouvement citoyen, aucun motif ne justifie aujourd’hui cette forte agression exercée sur ces caïlcédrats légendaires qui constituent un patrimoine important dans la préservation de l’écosystème, se trouvant dans toutes les grandes artères de la ville et les bases militaires. Ainsi Bassirou Diop, coordonnateur du mouvement, et ses camarades plaident la préservation de ce patrimoine. Pour cela, ils demandent au Service régional des eaux et forêts de Thiès de mettre un terme à la délivrance des permis d’abattage. «Il est constaté un mouvement d’abattage clandestin de caïlcédrats ou khaya en wolof.» Conséquences : «Les arbres sont en train de tomber un à un dans la ville. A ce rythme, cette espèce historique risque de disparaître à jamais à Thiès. Et pourtant, il s’agit d’un patrimoine qui constitue même son identité. C’est pourquoi nous avons observé ce sitin devant le Service régional des eaux et forêts pour dire stop à ce désastre», indique Bassirou Diop qui annonce «un recensement de tous les caïlcédrats à Thiès et procéder à leur dénomination afin de préserver ce patrimoine». Et dans ce cadre, «des partenariats sont en train d’être scellés avec des organisations non gouvernementales pour atteindre cet objectif».
A l’en croire, «la vieillesse des arbres ne saurait justifier un tel massacre. Il faut aller vers un encadrement et un plan de remplacement», dit M. Diop. En réponse, le commandant Daouda Ndiogou, chef du Service des eaux et forêts de Thiès, précise que l’abattage et l’élagage répondent à une procédure bien précise. Il explique : «Il faut d’abord formuler une demande, la déposer au niveau de la mairie. La requête est transférée ensuite au Service des eaux et forêts, lequel dépêche une équipe sur les lieux pour vérifier la véracité du risque, avant de délivrer un permis d’abattage ou d’élagage.» Il ajoute : «On vérifie si réellement l’arbre constitue un danger. C’est sur cette base qu’un avis est donné. S’il est avéré qu’il y a un danger, l’avis est favorable. Et dans le cas contraire, c’est le rejet pur et simple», avant d’estimer qu’au cours de cette année 2021, «sur les 99 demandes reçues, le Service des eaux et forêts de Thiès n’a délivré que 22 autorisations, dont 12 d’élagage et 10 demandes d’abattage».
Promesse de repeuplement
Commandant Ndiogou poursuit : «Chaque fois qu’une autorisation d’abattage ou d’élagage est donnée, l’objectif est de protéger l’être humain qui constitue l’alpha et l’oméga de la gestion durable des ressources. Nous ne donnons pas d’autorisations tous azimuts, mais nous le faisons dans un seul but: protéger l’être humain», a-t-il indiqué, évoquant le cas d’un arbre qui s’était effondré durant l’hivernage 2019, tuant une jeune dame. «Pour éviter de telles tragédies, le service prend toutes les dispositions idoines. Mieux vaut abattre les khayas avant qu’ils ne s’abattent sur les individus», dit-il, non sans ajouter que «depuis cet incident, les populations introduisent des demandes d’élagage ou d’abattage, par mesure de précaution». Outre cette précision, le patron des Eaux et forêts de Thiès annonce un programme de reboisement de 40 mille caïlcédrats qui sera bientôt lancé à Thiès pour reconstituer le peuplement vieillissant de ces arbres emblématiques de la Cité du Rail. «Le peuplement de caïlcédrats est vieillissant. Il faut nécessairement le reconstituer», a-t-il dit, rappelant que leur plantation avait démarré en 1900 au quartier Ballabey de Thiès et s’était poursuivie jusqu’en 1945, sous la houlette de l’Administration coloniale. Ces arbres centenaires menacent de plus en plus de tomber.
Le dernier inventaire de 2003 faisait état de 3 188 pieds de caïlcédrat. Un autre inventaire est prévu prochainement pour déterminer le rythme de disparition de ces arbres ombragés, qui bordent de nombreuses avenues de la ville. «Un vaste programme a été mis en place pour reboiser l’ensemble de la ville de Thiès. Ce programme est axé sur la production de 40 mille arbres. Et la mise en œuvre va se faire en synergie avec les collectivités territoriales et les différents partenaires, notamment le mouvement ‘’Thiès en marche’’ et de l’ensemble de la population, dans une approche inclusive et participative.» D’ailleurs, un concept accompagne ce programme. Il s’agit d’«Une concession, un arbre» qui consiste à planter des arbres dans chaque concession, chaque quartier, en vue de restaurer cet écosystème qui est le «khaya senegalensis» de son nom scientifique. Déjà, indique-t-il, «après chaque abattage d’un arbre, il est procédé à un reboisement compensatoire, en vue de pérenniser l’espèce». Il donne l’exemple l’école de la cité Ibrahima Sarr ex-Ballabey et de l’avenue El Hadji Malick Sy. A savoir que ces caïlcédrats ont été plantés à Thiès à partir de 1933, en tenant compte des contraintes climatiques et pédologiques. Arbre d’une grande utilité, avec le caractère très ombrageux qu’il donne aux artères, le caïlcédrat a été souvent choisi comme arbre parrain des campagnes nationales de reboisement comme en 1995, 1996, 2014 et 2015. Le recensement des caïlcédrats de la commune de Thiès, effectué en 2003 par le Service forestier de Thiès, faisait état de 3 188 arbres vivants.
SONKO ÉCHOUE À TROMPER SERIGNE MOUNTAKHA
Le leader de Pastef a eu le toupet de dire au guide religieux que 10 des victimes des émeutes de mars sont des disciples mourides. Que cherchait-il en faisant une telle déclaration qui ne repose sur aucun élément factuel ?
Le khalife général des Mourides a été sans équivoque à l’endroit du leader de Pastef, Ousmane Sonko, quand ce dernier avait appelé les populations à des manifestations pour se soustraire de l’action de la justice dirigée contre lui dans l’affaire de viol présumé sur la dame Adji Sarr. Serigne Mountakha Mbacké avait formellement interdit toute manifestation dans la ville de Touba. Cette consigne n’avait pas manqué de contrarier les responsables de Pastef dans la localité, mais ils ont été obligés de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Aussi, à la suite des émeutes sanglantes de mars dernier, Ousmane Sonko avait fait des pieds et des mains pour essayer de se faire recevoir par le guide de la communauté des «Mourides», dont il se réclame être un disciple.
Serigne Cheikh Abdou Mbacké de Darou Mousty, guide religieux de Ousmane Sonko, reçu le 10 mars 2021 par Serigne Mountakha, n’avait pas pu décrocher une entrevue entre Ousmane Sonko et le patriarche de la communauté des Mourides. Serigne Abdou Samath Mbacké Cheikhouna fera un esclandre, annonçant démissionner de Pastef, car il considérait que Ousmane Sonko aurait dû réserver sa première visite à Serigne Mountakha, mais il apprendra rapidement que c’est faute de pouvoir accéder à Serigne Mountakha que Ousmane Sonko ne l’avait pas encore rencontré. D’autres membres de la famille de Serigne Touba, dont Cheikh Thioro Mbacké, s’y étaient eux aussi essayés en vain. Le 21 mars 2021, Ousmane Sonko a eu la mauvaise surprise de voir reporter sine die l’audience qui lui avait été promise avec Serigne Mountakha. Ousmane Sonko était irrité de se retrouver toujours portes closes chez Serigne Mountakha et protestera pour cela, déclarant sur sa propre chaîne YouTube «Jotna», le 22 avril 2021 : «S’il y a quelqu’un qui a souvent beaucoup de mal à rencontrer un chef religieux, c’est bien moi, Ousmane Sonko. Des fois, il arrive que, quand je dois voir un chef religieux, des gens s’organisent pour saboter la rencontre et faire en sorte que je ne puisse pas rencontrer le chef religieux en question. Et les coupables ne sont autres que les gens du pouvoir et ceux qu’ils payent et qui sont au sein des entourages des chefs religieux…» Il ne désarma pas pour autant et voulut profiter de son séjour à Touba, le 1er mai 2021, sous le prétexte de présenter des condoléances à la famille du défunt Serigne Cheikh Modou Faty Khary Mbacké, pour tenter une fois de plus de rencontrer Serigne Mountakha. Il n’y arriva pas non plus. Pourtant, Serigne Mountakha continuait de recevoir du monde, notamment des responsables politiques du pouvoir comme de l’opposition, dont des délégations du Frn ou différentes délégations du M2D. Finalement, Ousmane Sonko a pu «forcer» la porte du khalife général des Mourides, le mercredi 12 mai 2021, grâce à l’intercession, semble-t-il, de Serigne Moussa Nawel Mbacké. Sans doute que Ousmane Sonko ne pouvait savoir ce qui l’attendait chez Serigne Mountakha, car l’occasion se révéla bonne pour le guide religieux de lui asséner quelques bonnes vérités et des leçons de vie.
Les grossièretés de Ousmane Sonko devant le Khalife
Assurément, le leader de Pastef méconnaît foncièrement les règles de bienséance et autres codes et usages au sein de la communauté mouride. Il a mis les pieds dans le plat en entamant sa déclaration devant le khalife général, par vanter ses attaches avec d’autres membres de la famille de Serigne Touba. Il a sans doute ignoré qu’au sein de cette famille religieuse, le Khalife général fait office de Serigne Touba, d’autorité absolue sur tous les autres membres de la famille, qui sont ses disciples et lui font acte d’allégeance. Nul ne saurait donc y entretenir ou développer des relations particulières qui auraient pu primer sur la perception du Khalife général. Mais la plus grave faute ou méprise de Ousmane Sonko aura été de manquer de respect à la capacité de compréhension du Chef religieux, de la situation politique et des réalités sociologiques. Ousmane Sonko a eu le toupet de dire à Serigne Mountakha que 10 des victimes des émeutes sont des disciples mourides. Que cherchait-il en faisant une telle déclaration qui ne repose sur aucun élément factuel ou de vérité ? Ousmane Sonko aura ainsi fait montre d’arrogance en jouant à manipuler le guide religieux, pour titiller un sentiment de colère et ainsi chercher à le braquer contre des autorités politiques responsables, selon lui, de la répression.
Ce procédé a été employé lors d’une visite de présentation de condoléances à une famille d’une des victimes aux Parcelles Assainies à Dakar. Ousmane Sonko a ignoré que Serigne Mountakha a une formation politique au long cours pour avoir été un responsable du Parti africain de l’indépendance durant des années chaudes de la contestation politique contre le régime de Léopold Sédar Senghor. Il ne manque donc pas de culture ou de formation politique et peut distinguer une aussi grossière manœuvre qui, du reste, est cousue de fil blanc. Mais le plus révoltant pour de nombreux fidèles mourides est que la démarche de Ousmane Sonko a pu apparaître comme une subtilité (sournoiserie) pour faire percevoir, au Khalife général, les limites de la consigne qu’il avait donnée, interdisant des manifestations dans la ville de Touba. C’est en quelque sorte comme si Ousmane Sonko lui faisait remarquer que les disciples mourides avaient quand même, en grand nombre, bravé l’interdiction de manifester, ce qui expliquerait que sur 13 victimes, les 10 seraient des disciples de Serigne Touba. Ousmane Sonko a poussé l’irrévérence jusqu’à chercher à corriger le Khalife dans ses propos, notamment quand il tenta d’argumenter pour rappeler le sort réservé à Khalifa Sall et Karim Wade ou encore quand il a cherché à justifier le sermon que le Khalife était en train de lui administrer. Ousmane Sonko a voulu expliquer que si Serigne Mountakha avait parlé de la sorte, c’était justement parce que lui, Ousmane Sonko, l’avait souhaité. «J’avais l’habitude de venir ici et solliciter des prières et repartir, mais cette fois j’ai souhaité discuter et échanger avec vous.» Autrement dit, si Ousmane Sonko ne l’avait pas souhaité, Serigne Mountakha n’aurait pas parlé comme il a eu à le faire. D’ailleurs, on a pu voir sur les vidéos que Ousmane Sonko n’a acquiescé aux propos de Serigne Mountakha que parce que son accompagnateur Serigne Cheikh Thioro lui a soufflé de dire : «Nous y veillerons.»
Serigne Mountakha recadre vertement son hôte
Au sortir de l’audience avec le khalife, Ousmane Sonko s’est montré moins prolixe que d’habitude. Il s’est juste fendu d’un «post» sur les réseaux sociaux pour dire : «J’ai eu l’insigne honneur d’être reçu, en cette fin du mois béni de Ramadan, par Serigne Mountakha Mbacké, khalife général des Mourides, dans sa résidence à Touba. Nous avons eu un long entretien au cours duquel, au-delà des échanges sur la situation nationale, le sage de Gouye Mbind m’a gratifié de ses sages conseils et recommandations, que j’ai accueillis avec humilité et joie. J’ai ensuite rendu une visite de courtoisie à Serigne Moussa Nawel qui, depuis notre première rencontre, il y a cinq ans, m’a toujours témoigné son affection, sa compassion et son estime. (…).» Très vite, on lui fera remarquer que Serigne Mountakha n’appartient pas à la famille de Gouy Mbind et Ousmane Sonko changera son «post» pour parler du «sage de Darou Minam». Il a encore besoin de faire ses gammes. Ousmane Sonko a donc passé un quart d’heure de vérité chez Serigne Mountakha. Ce dernier s’est départi de son sourire habituel et, avec le geste et le verbe haut, s’est dit profondément attristé par les morts provoqués par les manifestations. En effet, le marabout n’a pas hésité à lui préciser qu’il a tenu à lui parler ainsi, pour lui dire qu’il regrette ce qui s’était passé et qu’il désapprouve totalement cette forme de conquête du pouvoir par la violence, les invectives et autres insanités. Serigne Mountakha n’aurait pas non plus apprécié que malgré tout cela, Ousmane Sonko ait pu continuer à prêcher la violence dans son action politique. On se rappelle que Ousmane Sonko avait continué, le 16 mars 2021, de proférer la menace qu’une «deuxième vague de violence plus dévastatrice», allait s’abattre sur le Sénégal. Aussi, devant la première édition de l’Université des cadres de son parti Pastef, le samedi 8 mai 2021, moins d’une semaine avant sa visite chez Serigne Mountakha, Ousmane Sonko avait de nouveau exhorté ses camarades à plus de courage, «pas seulement derrière les claviers, mais aussi sur le terrain. Il faut être prêt pour le combat, même physique s’il le faut. Il faut que chacun d’entre nous soit prêt pour le sacrifice que nous devons à ce pays et à notre continent. Le combat ne devra plus qu’être cérébral, il devra aussi être physique». Ce propos n’a pas manqué d’être relevé par Serigne Mountakha qui lui a indiqué : «Vous les hommes politiques êtes peut-être prêts au sacrifice suprême pour gagner le pouvoir, mais un tel sacrifice serait vain et inopportun.» Serigne Mountakha a insisté sur la manière par laquelle il faudrait conquérir le pouvoir qui, de son point de vue, ne saurait être que par des méthodes pacifiques.
Je vous avais dit qu’ils ne respectent rien
On sait que Ousmane Sonko avait entrepris une démarche pour «récupérer» l’enregistrement vidéo de l’audience, mais les proches de Serigne Mountakha qui avaient tenu à immortaliser cette séance n’ont pas accepté la transaction. Alors, les partisans de Ousmane Sonko ont cherché à relativiser les propos de Serigne Mountakha, voulant faire croire qu’ils n’étaient pas destinés exclusivement à leur leader politique, mais que le guide religieux s’adressait à toute la classe politique. Soit ! Mais on ne peut pas manquer de relever que ces derniers mois ou semaines, Serigne Mountakha a eu, en plusieurs occasions, à rencontrer des hommes politiques et à parler à la population, sans le faire de manière aussi directe et ciblée sur les questions de violences politiques. En outre, après le départ de Ousmane Sonko, Serigne Mountakha avait reçu Khalifa Ababacar Sall en audience publique, sans pour autant avoir senti la nécessité de tenir le même discours. On peut en effet considérer que l’occasion a fait le sermon, d’autant que Ousmane Sonko aura été le seul responsable politique à prôner ouvertement la violence et à appeler ses partisans «à donner leur vie pour le défendre». Mais le plus douloureux dans tout cela est que quand la vidéo de l’audience a circulé dans les médias et les réseaux sociaux, de nombreuses personnes se sont déchaînées pour tenir des propos peu amènes à l’endroit de Serigne Mountakha. C’est ainsi que de nombreux sites web ont fini par bloquer des commentaires on ne peut plus désobligeants. Cette furie et ce déferlement de violences verbales et d’injures, d’indiscipline et d’irrévérence pourrait être le fait de «Monsieur ou Madame tout le monde», mais elle ne constitue pas moins la marque de fabrique et la signature usuelle des partisans de Ousmane Sonko. Les guerriers des claviers excellent dans cet art. Nous rappelions dans ces colonnes «qu’ils ne respectent rien». Dans une chronique en date du 12 avril 2021, intitulée «La racaille ne peut l’emporter», nous nous interrogions sur ce phénomène nocif à la démocratie, à la citoyenneté et à la paix civile. Nous nous demandions : «Faudrait-il se résigner à faire avec des gueux qui investissent la vie publique sénégalaise et qui finissent par ne plus rien respecter ?»
D’autres chefs religieux attendraient Ousmane Sonko de pied ferme
Il est à craindre que Ousmane Sonko n’ait à vivre d’autres camouflets quand il aura à rendre visite à d’autres chefs religieux. Le ton est donné, aucun chef religieux ne voudrait être en reste pour prôner l’exigence de pacification de la vie publique et de la préservation des valeurs cardinales de la société sénégalaise. Aussi, d’aucuns pourraient être contrariés par l’attitude assez snobe du leader de Pastef à leur égard, qui s’était pratiquement interdit d’aller visiter un quelconque guide religieux avant de rencontrer le patriarche de la communauté religieuse dont il se réclame. Cette préférence «mouride» de Ousmane Sonko ne lui fermera-t-elle pas les portes des domiciles des autres dirigeants de confréries religieuses ?
Après la promesse d'une annulation massive de la dette afrcaine, le président français s’offre un nouveau coup de com’ en annonçant un «New Deal » pour le continent. L’opération vise avant tout à repositionner la France en perte de vitesse en Afrique
Il y a précisément un an jour pour jour, dans un message adressé à la nation française en pleine crise sanitaire, Emmanuel Macron promettait «une annulation massive» de la dette africaine. Un an plus tard, la promesse ne s’est pas encore concrétisée. Loin de s’en offusquer, Emmanuel Macron s’offre un nouveau coup de com’ pour annoncer un «New Deal ». L’opération vise avant tout à repositionner la France en tentant d’en faire un acteur incontournable en Afrique au cours de ce sommet des 17 et 18 mai prochains à Paris.
A un peu plus de 24 heures de la messe, il est acquis que le chiffre de 18 chefs d’Etats africains attendus sera revu à la hausse. Seulement, cette initiative macronienne fait grincer des dents à Addis Abeba, siège de l’Union Africaine. Dans les couloirs de la cossue «Africa Hall » du siège de l’Union Africaine, l’on s’étonne que le locataire de l’Elysée ait trié sur le volet le nombre d’invités. Seulement 20 des 54 pays du continent, soit moins de 33% des Etats membres, ont été conviés. Selon nos sources, la Commission de l’Union Africaine n’a pas été consultée par la diplomatie française.
Face aux attaques, calomnies et diffamations bruyantes, face aux procès d’intention et dénigrements, nous répondons par le silence, le silence de l’écoute, de l’observation et de la bonne conscience
Face aux attaques, calomnies et diffamations bruyantes, face aux procès d’intention et dénigrements, nous répondons par le silence, le silence de l’écoute, de l’observation et de la bonne conscience, sans aucune once de mépris à l’égard de leurs auteurs bien visibles et identifiables malgré leurs efforts surhumains de camouflage derrière le vocable suspect de « société civile » de France au Sénégal ou du Sénégal en France ou d’organes de presse savamment instrumentalisés et peu soucieux des principes de déontologie élémentaire de leur profession.
Dans la sérénité habituelle de notre conscience et la hauteur imperturbable de ceux qui préfèrent se faire violence plutôt que de faire violence, nous appréhendons ces agissements sans aucune peur pour nos personnes mais plutôt des craintes pour l’avenir de notre football qui a fini de conquérir, à force de persévérance et d’unité, la stabilité et la crédibilité que tout le monde lui reconnaît aujourd’hui.
Au bout du silence, la vérité jaillira, non pas à travers des paroles, répliques ou procès en diffamation mais plutôt à travers des actes et leurs résultats probants et déjà palpables pour qui veut être simplement objectif, sans plus. C’est en quelque sorte le choix de l’action porteuse d’espoir et de résultat au lieu de l’agitation et des polémiques stériles. Cette attitude est fondée sur la vérité absolue que les bonnes actions sont au-dessus des paroles et résonnent plus forts que les propos médisants des esprits mal pensants et malfaisants. Le silence est l’armure du succès des gens humbles.
Notre seule arme est le travail, notre bouclier, la foi. Cela fait de nos humbles personnes des forteresses imprenables sur lesquelles viennent chaque jour se fracasser Les vagues d’assaut d’adversaires en quête d’une reconnaissance que nous n’avons pas recherchée mais dont nous avons été gratifiés certainement par le destin mais aussi par le culte du travail et des valeurs. Combattre le silence est une gageure car le silence est imperceptible, invisible. Il est partout et nulle part à la fois. Il est simplement insondable et impénétrable et dès lors insaisissable. Face aux calomnies et aux diatribes, le silence est plus que d’or.
Son socle est le confort apaisé de la reconnaissance du plus grand nombre acquise au prix de l’humilité et du respect qu’on leur voue mais aussi de l’investissement désintéressé que l’on consacre à notre communauté, à notre pays et à nos passions communes. A propos de ce plus grand nombre, ne parle-t-on pas très souvent de majorité silencieuse qui ne dit mot mais qui sait être redoutable et déterminant au moment crucial de faire la différence ou la décision ?
Ce moment est tellement redouté par ceux qui cherchent cette reconnaissance à tout prix (ou à vil prix, c’est selon) qu’ils utilisent les armes des faibles, notamment les calomnies, les diffamations et autres diabolisations pour dissuader d’aller à la confrontation saine et démocratique sans laquelle aucune reconnaissance de la base ne saurait être éprouvée et donc aucune légitimité être assise. Ils n’y sont pas parvenus par le passé. Ils n’y parviendront pas non plus cette fois ci au nom de la suprématie de la vérité sur le mensonge érigé en programme de conquête de reconnaissance. Pourquoi vouloir transformer la maison familiale en un tas de ruines parce qu’on n’a pas en mains les clés de la chambre que l’on désirerait occuper ?
Dans le monde du sport, les victoires, les vraies, s’obtiennent après une compétition âpre mais saine et respectueuse des valeurs inspirées de l’idéal du fair play dans ses dimensions étymologique et éthique les plus aboutis ce, aussi bien dans le terrain de jeu que dans l’environnement de celui-ci, y compris la compétition pour le management et le leadership dans un cadre légal et statutaire bien défini. Ceux qui calomnient, diffament, dénigrent et diabolisent pour assouvir leurs desseins de reconnaissance n’auront de chance de nous croiser que sur le terrain de la compétition empreinte de sportivité où les gestes et comportements interdits n’ont pas droit de cité. Ce sera une fois leurs masques tombés pour des joutes loyales à la lumière du jour. Tout est dit et revenons vite au monde silencieux des valeurs de travail, d’abnégation, d’humilité et de respect qui sont notre credo depuis que tout jeune, nous avons choisi de servir notre pays et notre communauté à travers une passion forte pour le sport.
Qu’on ne compte pas sur nous, quel que soit le contexte, pour nous jeter dans une mêlée inopportune où tous les coups bas sont permis. Autrement, ceux très nombreux qui nous considèrent dans le monde du football ou ailleurs et nous font confiance ne nous reconnaitraient plus, nous qui avons toujours privilégié l’action discrète sur le vacarme opportuniste et malveillant. Nous ne ferons pas le jeu de ces adversaires tapis dans l’ombre obscur car c’est ce qu’ils recherchent, faute de mieux.
Dans notre vie de simple citoyen ou de responsable, nous avons très vite compris que pour réussir, nous avions autant besoin de nos amis et sympathisants que de nos détracteurs: les premiers nous soutiennent et nous aident à avancer ; les seconds nous maintiennent sur le qui-vive et nous poussent ainsi à progresser. Sportivement