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20 juin 2025
L’AS PIKINE CONSOLIDE SON FAUTEUIL
En enchaînant hier, dimanche 16 mai au stade Alassane Djigo par une victoire face au Stade de Mbour (8e, 21 points), l’AS Pikine reste aux commandes de la Ligue 1 à l’issue de la 16e journée disputée ce week-end.
En enchaînant hier, dimanche 16 mai au stade Alassane Djigo par une victoire face au Stade de Mbour (8e, 21 points), l’AS Pikine reste aux commandes de la Ligue 1 à l’issue de la 16e journée disputée ce week-end.
Les Pikinois se sont imposé sur la marque de 1 à 0 et portent le compteur à 31 points. Soit un point de plus que son dauphin Teungueth FC qui pointe à la 2e place avec (30 points). Les Rufisquois se sont imposés en déplacement au stade Amadou Barry face Niary Tally, actuel lanterne rouge (14e, 9 points) qu’ils ont battu sur la même marque de (1-0). Dans le duel des «Académiciens», Génération Foot a dominé (1-0) Dakar Sacré Cœur. Ce qui permet aux Grenats de compléter le podium avec (27 points). En déplacement, l’As Douanes (5e, 24 points) a de son coté partagé les points (2-2) avec Mbour Petite côte (12e, 12 points).
A Thiès, le Ndiambour de Louga (11e, 17 points) a réussi le bon coup en allant s’imposer (1-0) contre le CNEPS Excellence (9e ; 19 points). A Ziguinchor, le Casa Sport (6e, 21 points) a été bousculé sur sa pelouse en se faisant tenir en échec (2-2) par l’Union sportive goréeenne, première équipe relégable (13e, 11 points)
A noter que le match Jaraaf-Diambars a été reporté à cause du déplacement du Jaraaf effectuer au Cameroun pour les besoins des quarts de finale de la Coupe de la CAF.
RESULTATS 16E JOURNEE
AS Pikine-Stade de Mbour (1-0) ;
Niary Tally-TFC (0-1) ;
Génération Foot-Dakar Sacré Coeur (1-0) ;
CNEPS - Ndiambour ( 0-1) ;
MPC-AS Douanes ( 2-2) ;
Casa Sport - Gorée ( 2-2)
L’OPPOSITION DÉFIE MACKY
Matar Sourang, le coordonnateur du Front de résistance nationale (Frn), est formel : le camp au pouvoir devra faire face à un large regroupement des forces de l’opposition aux élections municipales et départementales du 23 janvier 2022
Les élections locales, prévues pour le 23 janvier 2022, risquent d’être un véritable parcours de combattant pour les futurs «élus» locaux partisans de Macky Sall. Pour cause, une large coalition pour contrer les candidatures de la majorité présidentielle au niveau des communes et des départements est en gestation au sein de l’opposition. Ainsi que l’a révélé hier, dimanche 16 mai 2021, le coordonnateur du Front de résistance nationale (Frn), Matar Sourang, confirmant par-là les sorties de certains leaders du camp anti-Macky comme Cheikh Bamba Dièye du Fsd /Bj qui parlaient déjà de cette coalition de l’opposition, en vue du scrutin local.
Matar Sourang, le coordonnateur du Front de résistance nationale (Frn) qui était l’invité de « Jury du dimanche » hier, dimanche 16 mai 2021, est formel : le camp au pouvoir devra faire face à un large regroupement des forces de l’opposition aux élections municipales et départementales du 23 janvier 2022. Pour lui, l’opposition sénégalaise est veritablement en ordre de bataille pour les élections locales et une large coalition est en gestation pour faire face au camp du pouvoir. Réagissant en fait la date arrêtée des élections locales par le chef de l’Etat, Matar Sourang a tenu à déplorer le fait que le président ait choisi de manière unilatérale cette date.
À l’en croire, les plénipotentiaires de l’opposition au dialogue politique ont démontré que, techniquement, ces joutes électorales pouvaient se tenir au courant de l’année 2021. Malgré tout, selon lui, Macky Sall a choisi la position de son camp. Et de dire cependant : « Nous en prenons acte. Maintenant, je travaille pour une large coalition de l’opposition. Nous allons y aller ensemble pour gagner ces élections. Nous sommes convaincus que le président Macky Sall n’a plus la majorité dans ce pays. On est en train de parachever un mécanisme d’unité d’action qui va nous permettre de travailler ensemble, de manifester ensemble, de revendiquer ensemble ».
Qui plus est, il a fait savoir que « Ce travail est presque bouclé. Aujourd’hui, la problématique qui s’est posée, c’est soit on est ensemble, soit tout le monde disparait…Nous allons mutualiser nos forces pour aller ensemble aux élections ». Quid du fichier électoral ? Sur ce point, le coordonnateur du Frn ne transigera pas sur la position déjà exprimée par l’opposition réunie au sein du Frn. Laquelle avait fait savoir qu’elle ne reconnaissait pas les résultats issus de l’audit du fichier. Et de ressasser que pour le Frn, il y a de graves manquements que les auditeurs ont révélé.
Le premier est le fait que le fichier soit géré depuis la Malaisie. « Un audit, c’est une commande à travers des termes de références. Il fallait évaluer les données qui ont permis d’avoir ce fichier électoral. Nous avons demandé d’apprécier les fraudes à partir des extraits de naissance et des certificats de résidence. Nous avons dit qu’il fallait un audit sur place et sur pièce ». Qui plus est, a relevé Matar Sourang, « Les auditeurs n’ont pas rencontré les comités électoraux. Ils ont fait des constats très graves dont lge fait d’être restés un mois avant d’avoir accès au fichier électoral parce qu’il n’était pas géré au Sénégal».
DES ACTEURS RECLAMENT L’APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DE LA CNRF
Partout, sur le territoire national, la gestion foncière est remise en cause.
Au Sénégal, les ressources foncières font de plus en plus objets de conflits devenus plus violents avec les risques pouvant compromettre la paix et le climat social. Cette instabilité relève grandement de la confusion faite autour de la législation foncière qui est ignorée par les communautés et des pratiques sociales non reconnues par la loi. Sans occulter l’émergence de pratiques douteuses voulues ou entretenues par des régisseurs. Dans ce dossier réalisé par Sud Quotidien, en collaboration avec Osiwa, les acteurs préconisent la finalisation de la réforme foncière et surtout l’application des recommandations de Commission nationale de la réforme foncière (CNRF).
Partout, sur le territoire national, la gestion foncière est remise en cause. Un mal-vivre lié à la multiplicité des acteurs qui interviennent sur le foncier laissant entrevoir une certaine absence de coordination et d’harmonisation entre les différents acteurs. Mais ce qui est sûr, c’est que chaque acteur à des domaines de compétences spécifiques. A titre illustratif, on peut faire cas «des collectivités territoriales avec à leur tête les Conseils municipaux qui gèrent les terres du domaine national en particulier celle situées en zones rurales et destinées en priorité à l’agriculture et l’habitat rural. Les services des Eaux et forêts qui gèrent une partie des terres de ce même domaine nationale.
Il s’agit des forêts classées ou zones classées», précise le directeur exécutif l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), Cheikh Oumar Ba. Il y a aussi un domaine de l’Etat composé d’un domaine public et d’un domaine privé et dont la gestion est assurée par le Ministère des finances et du budget en particulier par la Direction des domaines. Ce sont les services du Ministère qui donnent tout ce qui est bail, autorisation d’occuper ou encore titre foncier. D’autres services tels que l’urbanisme, «l’aménagement du territoire, l’Apix ou encore la Sapco chargée en priorité de l’aménagement des zones touristiques ont également voix au chapitre foncier avec chacun des textes spécifiques qui encadrent leurs compétences», rajoute le responsable d’Ipar. Dans le même registre, l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) de soutenir que le domaine de l’Etat relève de deux régimes à savoir «la domanialité publique et la domanialité privée», précise le directeur exécutif Amadou Kanouté. Pour le domaine privé, dira-t-il « il est composé des biens et droits mobiliers et immobiliers acquis par l’Etat, à titre gratuit ou onéreux » , selon les modes du droit commun des immeubles acquis par l’Etat par voie d’expropriation; des immeubles immatriculés au nom de l’Etat; des immeubles préemptés par l’Etat; des biens et droits mobiliers et immobiliers dont la confiscation est prononcée au profit de l’Etat; et des immeubles abandonnés dont l’incorporation au domaine est prononcée en application des dispositions de l’article 82 du décret du 26 juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété foncière.
L’ETAT APPELE A JOUER SA PARTITION POUR REDUIRE LES CONFLITS FONCIERS
En règle générale, il y a qu’un seul modèle de gouvernance foncière. C’est celui prévu par le cadre légal et réglementaire en vigueur dans le secteur foncier que l’ensemble des acteurs, collectivités territoriales qui ont compétence de gestion en matière foncière doivent respecter. Il n’y a pas non plus ce qu’on peut qualifier de pilotage à vue en la matière. Aujourd’hui, «du fait de la spécificité de certaines zones et de l’accompagnement dans bien des cas d’acteurs et d’organisations de la société civile, il peut arriver que des collectivités territoriales décident de mettre en place des outils certes de gestion foncière pour réduire les conflits et les confrontations/compétitions sur le foncier». Pour s’en convaincre, il cite en exemple des chartes foncières bien connues des acteurs locaux. Sur ce, dira-t-il : «Ces chartes ont beaucoup de mérite puisqu’elles sont généralement assez inclusives et traduisent bien les besoins des acteurs locaux. L’Etat qui connait bien ces mécanismes, gagnerait à les capitaliser et s’en inspirer dans la mesure du possible pour réduire les nombreux conflits fonciers en milieu rural ».
L’Ipar pour sa part considère que les procédures de mise à disposition des terres sont différentes en fonction du statut de la terre, soit le domaine national, le domaine de l’Etat et le domaine des particuliers. Pour ce qui concerne les terres du domaine national, « les procédures changent également en fonction des zones que sont la zone urbaine, classée, pionnière et la zone des terroirs, cette dernière étant réservée à l’habitat rural, l’agriculture et l’élevage», soutient le directeur exécutif Cheikh Oumar Ba. Pour cette dernière zone, explique-til «la gestion est décentralisée au niveau des communes et les délibérations sont soumises à l’approbation du représentant de l’Etat qui peut être le sous-préfet ou le préfet pour toute superficie allant de 0 à 10 ha, le préfet exclusivement pour les superficies comprises entre 10 et 50 ha et le gouverneur de région pour toute superficie supérieure à 50 ha, avec enregistrement au secrétariat du gouvernement».
Au niveau de la commune, poursuit-t-il «la délibération fait intervenir le conseil municipal qui délibère, la commission domaniale qui en constitue le bras technique, le chef de village, membre de ladite commission quand elle se déplace sur un terrain relevant de son terroir villageois, le maire qui signe la délibération». La procédure va de la demande à l’installation sur le terrain. Cette délibération se limite au droit d’usage, impliquant une interdiction de toutes les formes de transactions foncières, une absence de dévolution successorale automatique, une absence de pouvoir utiliser la terre du domaine national pour garantir un crédit.
LE DECRET D’APPLICATION DU CODE DU DOMAINE DE L’ETAT RECLAME
Selon l’ancien directeur des domaines et expert à Ipar, Alle Sine : «C’est la loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant code du domaine qui pose en son article 9 le principe selon lequel le domaine public est inaliénable et imprescriptible», souligne-til. Cela veut dire qu’il est interdit de vendre, une portion du domaine public, et qu’on ne peut en propriétaire en invoquant une occupation de longue durée (prescription acquisitive). Toutefois, «cette règle est atténuée par la possibilité légale de soustraire un bien du domaine public, pour l’incorporer dans le domaine privé et, le dénuder ainsi de la protection initialement conférée par le manteau de la domanialité publique», tient-il à préciser. Cette possibilité est ouverte par un acte dit de déclassement. Ainsi, une parcelle de terrain du domaine public une fois déclassé, «relève désormais du domaine privé et est soumis aux mêmes règles de gestion, et d’occupation par voie de bail emphytéotique, ou de cession définitive pouvant aboutir à la délivrance du foncier. La détention d’un droit réel annule donc le caractère précaire et révocable de l’occupation et confère le droit de construire en dur».
Sous ce rapport dit-il : «il faut admettre qu’il y a un vide juridique en ce qui concerne la procédure de déclassement. Cela résulte du fait que jusqu’à ce jour, à l’opposé du domaine privé de l’Etat qui a eu son décret d’application (loi 81_557 du 21 mai 1981), il n’y a pas encore de décret d’application du code du domaine de l’État en ce qui concerne le domaine public». Dès lors on peut valablement s’interroger sur le fait de savoir comment procéder pour déclasser un terrain dépendant du domaine public. Étant entendu que dans tous les cas quelle que soit la procédure mise en œuvre, elle devra aboutir à la signature d’un décret présidentiel pour consacrer cette entrée dans le domaine privé. « Ce vide juridique peut donc constituer une porte ouverte à diverses interprétations et à des pratiques susceptibles d’engendrer ultérieurement des contestations comme celles enregistrées aujourd’hui sur le littoral dakarois», souligne-t-il. M. Kanouté de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement de lever l’amalgame en indiquant qu’«il n’y a pas de distinction à opérer en fonction des zones mais plutôt selon la nature et le régime juridique des terres». Ce qui lui fera dire que «si la terre dont le titrement est sollicitée relève du domaine national, c’est la Collectivité territoriale qui sera compétente et l’acte d’affectation de la parcelle sera une délibération». Par contre, si la terre relève du domaine de l’Etat, public comme privé, à partir de ce moment, c’est «la direction des domaines qui sera compétente pour donner au requérant soit une autorisation d’occuper, soit un bail, soit lui établir un titre foncier», fait-il savoir
LE RESPECT DES PROCEDURES D’AFFECTATION ET DE DESAFFECTATION DES TERRES AU NIVEAU LOCAL SOLLICITE
Pour un apaisement du climat social, il faudra entreprendre un certain nombre d’actions notamment «veiller à la mise en place d’investissements fonciers responsables avec l’implication de l’ensemble des parties prenantes en s’assurant de leur consentement libre, préalable et donné en connaissance de cause», soutient M. Ba du l’Ipar. A cela, «renforcer les capacités des acteurs pour la connaissance du cadre normatif foncier par l’ensemble des acteurs. A défaut, il faut finaliser le processus de réforme foncière en mettant en place une gouvernance foncière renouvelée basée sur la recherche de convergence entre les pratiques et la législation», suggère-t-il. Faute de quoi, soutient-il savoir « la situation en cours va perdurer alors qu’elle est caractérisée par une confusion entre d’une part la législation foncière qui est ignorée par les communautés, d’autre part des pratiques sociales non reconnues par la loi et entre les deux l’émergence de pratiques rajoutant à la confusion voulue ou entretenue». M. Kanouté de mettre en exergue un certain nombre de principes clés pour des raisons de pacification foncière. A le suivre, il s’agit du principe de la «participation citoyenne, d’informer les populations de manière claire et exhaustive avant tout projet à forte incidence foncière, d’impliquer en amont les communautés, de veiller à ne pas les déposséder de manière définitive leurs terres, d’instituer au niveau de chaque territoire des mécanismes de contrôle citoyen sur les terres incluant Etat et Collectivités et enfin, veiller au respect de la loi dans les procédures d’affectation et de désaffectation des terres au niveau local. En clair, l’Etat gagnerait à mieux outiller les collectivités territoriales en termes d’outils de gestion de leur assiette foncière, de sorte que les doubles délibérations soient évitées et le problème du chevauchement des territoriales lié à l’intercommunalité soit réduit».
LA TRANSFORMATION DES CONSENSUS EN ACTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES SOUHAITEE
Il faut se réjouir du fait que pour la première fois au Sénégal les discussions autour de la question foncière ont abouti à l’élaboration, dans le cadre d’un processus inclusif et participatif, d’un document de politique foncière nationale qui reprend les consensus en matière foncière. Considérée de démarche intéressante au regard de la nouvelle approche pour dérouler des réformes foncières conformément aux orientations contenues dans le document cadre et lignes directrices sur les politiques foncières en Afrique de l’Union Africaine, la Commission nationale de réforme foncière a permis de franchir un premier pas qui concerne la transformation des consensus en actes législatifs et réglementaires. «Le Président de la République a dissous la commission après le dépôt du document et depuis le processus connait un coup d’arrêt», a-t-il regretté.
Actuellement, «tous les acteurs sont en train de se mobiliser pour rappeler au Président de la République l’urgence de boucler la réforme d’autant plus que les tensions foncières sont largement répandues à travers le territoire national et que le Président de la République a avoué qu’un gros pourcentage des alertes qu’il reçoit concerne la question foncière », relève-t-il. Interpelé sur la suite à donner sur le rapport de la commission nationale de réforme foncière, il dit ceci : «Nous sommes sans nouvelles, du moins de manière officielle quant à la suite réservée au document de politique foncière nationale de 2017. Les rares fois où il a été question de ce document, le Chef de l’Etat ne semblait pas être très chaud quant aux conclusions qu’on lui avait rapportées et qui seraient issues du travail de la Commission». Aujourd’hui, «l’Etat est plus dans une logique de réforme à travers les outils en témoignent les projets et programmes en cours dans le secteur foncier (Procasef, Promogef etc.) », constate-t-il. En tant que membre de la société civile, cette situation est fort préoccupante pour nous car «elle ne met pas en avant le dialogue, la concertation entre les différentes familles d’acteurs, ce qui est fort regrettable. C’est encore l’occasion pour nous, tout en saluant la décision du Chef de l’Etat d’interdire l’octroi de titres fonciers sur les terres agricoles en milieu rural, de lui demander de remettre à jour la foncière dans sa globalité et donner suite aux conclusions et recommandation de la défunte Commission nationale de la réforme foncière».
Par Fadel DIA
NAQBA, AN 73
L’État d’Israël a été bâti sur des ruines et sur l’injustice. Si il y a 73 ans, ses fondateurs poussaient les Palestiniens à l’exode, aujourd’hui ses dirigeants pourchassent ceux-ci jusque dans leurs refuges avec un acharnement incompréhensible
En 1948 une catastrophe, une « naqba »,s’abattait sur les populations arabes vivant en terre palestinienne depuis…depuis toujours, quand plus de 700.000 d’entre elles furent sommées , par des menaces en tous genres, par la peur ou par les armes , par des promesses jamais tenues, de quitter leurs maisons, leurs terres, leurs champs, leurs entreprises, pour un exode qui ne devait durer que le temps d’une petite guerre, au point que beaucoup d’entre elles n’ont rien emporté et que certaines ont juste pris la peine de fermer leurs portes. Depuis lors, 73 années sont passées et la guerre n’est toujours pas finie, la naqba est devenue le quotidien de ces fugitifs qui, avec leurs descendants, représentent aujourd’hui une population de cinq millions de femmes, d’hommes et d’enfants, disséminés dans plusieurs pays, vivant en situation précaire et quelquefois dans des abris provisoires.
L’état d’Israël a été bâti sur des ruines et sur l’injustice et si en 1948 ses fondateurs poussaient les Palestiniens à l’exode, aujourd’hui ses dirigeants pourchassent ceux-ci jusque dans leurs réduits, jusque dans leurs refuges, avec un mépris des lois internationales, avec un acharnement qu’on a du mal à comprendre. Comme on a du mal à comprendre qu’une nation dont la légitimité est fondée sur l’injustice subie par son peuple durant des siècles, use des mêmes armes contre un autre peuple, qui n’est même pas celui qui lui avait fait subir les pires affres de son histoire ! Cruel revers du destin : les opprimés se sont mués en oppresseurs, au grand désespoir de nombreux israéliens, fidèles à la vocation historique de leur pays, qui militent pour une cohabitation pacifique et pour le respect des droits des minorités et dont les voix sont malheureusement étouffées.
Israël, « état-nation-du-peuple-juif- », est aujourd’hui le seul pays au monde où le droit à l’égalité entre tous les citoyens est explicitement banni de la constitution, ce qui encourage à la fois la discrimination et le racisme, le seul qui pratique, au XXIe siècle, la « colonisation » en terre étrangère, le seul qui applique une discrimination sanitaire, en situation épidémique , au sein des populations qui relèvent de son autorité, et c’est par ailleurs le seul gouvernement à recourir à l’assassinat ciblé pour éliminer des savants, en plein jour, dans la rue !
Je ne reviendrais pas sur le long chapelet d’exactions exercées sur les Palestiniens depuis plus d’un demi-siècle. Je ne reviendrais pas sur Sabra et Chatila, bain de sang « suscité et facilité » par l’armée israélienne selon les termes mêmes de leurs alliés américains. Je ne reviendrais pas sur l’assassinat de Cheikh Yassine, paraplégique de près de 7O ans qui, après avoir échappé à une bombe lancée par un avion F16, est exécuté par un tir de missiles (qui fera 7 victimes collatérales), à la sortie d’une mosquée, après la prière de l’aube. Je ne reviendrais même pas sur les conditions que vivent aujourd’hui les 200000 habitants arabes de Hébron, « colonisés de l’intérieur », prisonniers, dans leur propre ville, d’un millier de colons israéliens …
Je ne m’en tiendrais qu’à ce qui se passe depuis quelques jours et qui rend obsolète la rhétorique brandie régulièrement par les démocraties occidentales selon laquelle Israël a le droit de se défendre alors que c’est toujours ce pays qui prend l’initiative d’attaquer.
Je m’en tiendrais à ce Premier Ministre, poursuivi pour de multiples affaires de corruption, qui se cramponne au pouvoir comme un vulgaire président africain, qui est en panne de gouvernement et qui cherche à retarder les échéances et à détourner les regards. Alors quoi de plus opportun, quand tout va mal, que de réveiller les volcans, car il y a un volcan au cœur de la Palestine, il s’appelle Jérusalem et dans son cratère il y a la mosquée Al Aqsa.
Je m’en tiendrais à cette tentative d’expulsion de leurs maisons de familles arabes installées à Jérusalem Est et que l’Onu considère comme une violation du droit international. Ce n’est pas la première fois qu’Israël défie le monde et cette opération participe par ailleurs à la « dés-arabisation » de la vieille ville qui abrite des lieux considérés comme sacrés par les Musulmans.
Je m’en tiendrais aux défilés des nationalistes politiques juifs qui appellent à tuer les Arabes, aux forces de police qui envahissent le troisième lieu saint de l’Islam, pas n’importe quand, mais pendant le mois de ramadan, pas à n’importe quelle date, mais pendant la « nuit du destin ». Le spectacle de grenades lacrymogènes jetées sur des hommes en prière, l’irruption de soldats en armes et en bottes dans une mosquée aussi symbolique que celle d’Al Aqsa, auraient dû soulever l’indignation à Ryad ou au Caire. Malheureusement pour les Palestiniens, seul le Hamas a été sensible à leur détresse.
Je m’en tiendrais à la diffusion de fake news propagées par l’armée israélienne et annonçant l’entrée imminente de ses troupes dans la bande de Gaza et qui se sont révélés être un piège pour pousser les populations civiles à chercher refuge dans les tunnels et en faire des proies faciles en cas de bombardements.
Je m’en tiendrais à ce phénomène nouveau, les Arabes israéliens, jusque-là très coopératifs, qui n’en peuvent plus de tant d’injustice, et qui n’hésitent plus à affronter, les mains nues, la police et les extrémistes juifs, les seuls à avoir le droit de porter des armes.
Je m’en tiendrais à ces bombardements à Gaza, qui ne visent plus des cibles « militaires » mais des habitations et des équipements sociaux, et aussi des médias susceptibles d’informer l’opinion mondiale. Le bombardement d’un immeuble de 15 étages serait sans doute passé inaperçu si l’américaine Associated Press n’y avait pas son siège.
En une semaine l’armée israélienne a tué près de 200 personnes, presque toutes des civils, et beaucoup d’enfants. Mais l’opération en cours n’est que la 22e qu’Israël mène à Gaza, elle n’a pas encore atteint la moyenne de tués que s’autorise l’état hébreu et l’une des dernières, Bordure Protectrice (car toutes un nom de guerre !), avait fait 1750 victimes…
On pourrait dire, en paraphrasant Aimé Césaire, que « l’admirable est que le Palestinien ait tenu », car cette liste pourrait s’allonger. Mais à quoi bon poursuivre, puisque nous affirment le ministre français de l’Intérieur, et à sa suite, plus curieusement, la maire socialiste de Paris, toute manifestation de soutien au peuple palestinien ne peut être qu’une manifestation de haine ? Puisque proclamer, comme l’a fait Human Rights Watch, sur la base d’une enquête minutieuse, que le gouvernement israélien pratique bien une forme d’apartheid est considéré comme un acte antisémite ?
Aujourd’hui Israël a réussi la prouesse de rendre sacrilège toute contestation de sa politique intérieure et extérieure et pour ce pays, le blasphème reste interdit. Si l’on suit Manuel Vals, en pleine reconquête de légitimité, ou Bernard-Henri Lévy, « seigneur et maitre des faussaires » selon Pascal Boniface, il faut soutenir Israël non quand il a raison mais quoiqu’il fasse ! Les Occidentaux se bouchent les oreilles et ferment les yeux et pourtant, les nationalistes politiques israéliens sont bien plus dangereux pour l’avenir de la paix dans le monde que les jihadistes islamistes. Contrairement à ces derniers, ils ne sont pas dans la clandestinité, ils ont pignon sur rue, sont ménagés par le Premier Ministre et sont représentés au parlement israélien. Ce qu’ils disent, eux et leurs pendants ultra-orthodoxes juifs, est terrifiant comme l’a révélé une enquête d’une chaine de télévision française. Ils sont racistes et le revendiquent, ils sont conquérants et fiers de l’être. Pour eux Israël n’englobe pas seulement la Judée et la Samarie, ses frontières vont jusqu’à l’Euphrate à l’est et jusqu’au Nil à l’ouest, parce que selon la Thora, toute cette terre leur appartient. Pour eux il n’y a pas de place pour les Arabes sur cet espace et ils sont prêts à user de toutes les armes, y compris les plus brutales, pour arriver à leurs fins.
Un proverbe peul dit qu’une querelle de lézards près des feux d’une cuisine peut engendrer une catastrophe aux proportions incontrôlables, quand la queue d’un des reptiles fait sauter un tison, qu’une braise enflamme la toiture de la case où dormait un petit bébé, que la mère de l’enfant se précipite dans les flammes etc.
Demain quand les extrémistes israéliens, qui sont tout près du pouvoir, mettront leurs menaces à exécution, les Européens et les Américains diront, comme ils l’avaient fait en 1944, qu’ils ne savaient pas…
Par Abdoulaye THIAM
CONSOLIDONS NOTRE DÉMOCRATIE
La suppression du parrainage combinée avec le scrutin majoritaire à un seul tour, débouchera forcément sur l’élection d’un maire avec 40 % des suffrages. Voire moins. Ce qui pose un réel problème de légitimité
La démocratie ! Ce mot grec «dêmokratia», formé de dêmos «peuple» et de kratos «pouvoir» est un système qui met le citoyen au centre du pouvoir décisionnel. Abraham Lincoln, président des États-Unis de 1860 à 1865 aurait d’ailleurs déclaré que c’est «le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple».
Convenons-en donc, c’est le moins mauvais des systèmes politiques comparé notamment au communisme (qui débouche souvent au totalitarisme) à la monarchie (aristocratie), à la timocratie (recherche des honneurs), à l’oligarchie (recherche des richesses) et à la tyrannie (violence). L’atteindre nécessite des sacrifices. Enormément d’efforts. Souvent des révolutions. Et dire que la démocratie a pris ses racines depuis le Vème siècle avant J-C suite à des réformes engagées dans la cité d’Athènes dans la Grèce antique ! Depuis, elle réussira à franchir tous les obstacles, les mirages, les clivages.
Tel un tsunami, elle va renverser les plus grands tyrans, percer les murs les plus hermétiques pour s’installer un peu partout dans le monde. La démocratie permettra surtout de mettre un terme à la discrimination entre les sexes, les couleurs de la peau etc. En France, par exemple, alors que les hommes obtiennent le droit de vote «universel» en 1848, les femmes devront attendre 1944 pour l’obtenir et 1945 pour l’exercer pour la première fois. Le 1er octobre 1931, la Constitution de la Seconde République espagnole a été proclamée et inscrit les mêmes droits électoraux pour les femmes et les hommes sur la base du principe général d’égalité devant la loi et accordait le 19 novembre 1933, le droit de vote des femmes aux élections générales. Au Québec, dernière province canadienne à légaliser le suffrage féminin, bien que les femmes du Bas-Canada fussent les premières à l’avoir eu en 1791, le droit de vote leur est définitivement accordé le 25 avril 1940. Sauf pour les femmes autochtones (jusqu’en 1969). Même aux Etats-Unis, pays symbole de la démocratie et de la liberté, des millions de Noirs, d’Amérindiens ou d’- Hispaniques vont mener une révolution, sans cesse entravée, avant d’avoir le droit de se rendre aux urnes. Une très longue lutte qui va déboucher sur l’amendement XV ratifié par le Congrès et selon lequel «le droit de vote des citoyens des États-Unis ne sera dénié ou limité par les États-Unis, ou par aucun État, pour des raisons de race, couleur, ou de condition antérieure de servitude».
DES CITOYENS DES «QUATRE COMMUNES» A LA PARITE HOMME-FEMME
Paradoxalement le Sénégal a connu une discrimination savamment entretenue par le colon et qui aurait été «fièrement» affichée par les bénéficiaires. Elle renvoie aux citoyens des Quatre communes contre leurs propres concitoyens considérés comme des indigènes. Dans un article intitulé «la nationalité et les droits de l’Homme dans l’espace francophone: le cas du Sénégal», Kantome Seck (Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master II recherche droits de l’homme et de la paix 2010) écrit que «les habitants des villes de Dakar, Saint-Louis, Gorée et Rufisque plus connues à l’époque sous l’appellation citoyens des quatre communes, bénéficiaient du statut moderne de la nationalité et étaient par conséquent des citoyens français pas d’origine métropolitaine mais d’origine africaine». Mais progressivement, des mutations vont s’opérer.
Du parti unique (BPSUPS-PS) au multipartisme accéléré par le discours de La Baule de François Mitterrand (en 1990) en passant par les courants de pensée (libéral et démocratique ; socialiste et démocratique et communiste ou marxiste-léniniste), le Sénégal va très vite intégrer les nations démocratiques et s’imposer en Afrique comme un des leaders. A l’instar des autres pays au monde, des Leaders d’opinion, de partis politiques, des Syndicalistes, des Journalistes et toutes les personnes éprises de démocratie et de liberté d’expression, vont mener une bataille sans merci contre les différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Souvent au péril de leur carrière voire de leur vie. Mais, ils vont réussir deux alternances en 2000 et 2012. Ce qui serait impossible sans le code consensuel de 1992, sans un vote secret matérialisé par un isoloir, sans l’ONEL puis la CENI, sans une presse privée libre et indépendante particulièrement les stations FM qui ont relayé à temps réel les résultats sortis des urnes. Mais aussi et surtout un peuple qui était déterminé à exercer pleinement sa souveraineté. La liste des combats pour la consolidation de notre démocratie avec une réelle possibilité d’alternance, c’est aussi le quart bloquant devant offrir au Chef de l’Etat une bonne légitimité et combattre le fort taux d’abstention. Cette lutte pour son perfectionnement va se poursuivre jusqu’à l’avènement de la parité absolue homme-femme sur les listes électorales. Même si ce qui était considérée comme une «révolution» a accouché d’une toute petite souris.
EXIT LE PARRAINAGE ?
Aujourd’hui encore, le Sénégal poursuit sa marche vers l’avant. Après un système à la fois incongru et corruptogène qu’est le scrutin majoritaire, communément appelé Raw Gaddou, au niveau départemental, les acteurs politiques se sont convenus d’aller vers un suffrage universel direct pour élire les maires et/ou présidents de conseils départementaux. Ce qui constitue un grand pas en avant. Toutefois, il y a un énorme risque d’envoyer à la tête des mairies des édiles illégitimes. La suppression du parrainage combinée avec le scrutin majoritaire à un seul tour, débouchera forcément sur l’élection d’un maire avec 40 % des suffrages. Voire moins. Ce qui pose un réel problème de légitimité. S’il n’est pas encore trop tard, notre démocratie gagnerait à adopter un système majoritaire mais à deux tours. C’est le cas avec l’élection du président de la République, dont la légitimité ne souffre d’aucune ambiguïté.
Comme en témoigne l’article 33 alinéas 2, 3 et 6 de la Constitution : «Nul n’est élu au premier tour s’il n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés». «Si aucun candidat n’a obtenu la majorité requise, il est procédé à un second tour de scrutin le troisième dimanche qui suit la décision du Conseil constitutionnel». «Au second tour, la majorité relative suffit pour être élu». Par ailleurs, le parrainage citoyen à la sénégalaise, certes meilleur que celui de la France (parrainage par les élus), a vite montré ses limites. La décision de la cour de justice de la Cedeao sonne d’ailleurs comme un désaveu, puisqu’elle estime que le parrainage «viole le droit de libre participation aux élections». Notre pays dispose de six mois pour le supprimer.
Inutile alors de monter sur ses grands chevaux pour réaffirmer notre souveraineté judicaire ou autre. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce filtre a pu nous éviter un désordre électoral comme ce fut le cas lors des législatives du 30 juillet 2017 avec ses 47 listes. Mais le Sénégal est et reste un pays connu par sa vitalité démocratique et surtout son respect envers les instances et autres institutions sous-régionales, continentales et internationales. Nous ne devrions pas perdre cette image d’un pays-modèle dans la grisaille de l’Afrique de l’Ouest. Par conséquent, pensons déjà à une réforme consolidante pour notre démocratie. Le Confidentiel-Lettre Quotidienne annonce, à cet effet, que le pouvoir réfléchit au système des Grands électeurs. Pourvu juste qu’une telle trouvaille ne soit encore une fois une sorte d’entourloupe dans le seul et unique but d’administrer un nouveau coup de Jarnac à l’opposition.
LES TENSIONS AU PROCHE-ORIENT EN EXERGUE, LES SUJETS SOCIO-POLITIQUES PAS EN RESTE
Dakar, 17 mai (APS) - Les réactions sénégalaises aux tensions prévalant au Proche-Orient sont au menu de la livraison de lundi des quotidiens, en même temps que plusieurs autres sujets sociopolitiques relevant de l’actualité nationale.
Sur le premier sujet, relatif aux "violences à Jérusalem contre les Palestiniens", Vox Populi fait état d’une "levée de boucliers contre Israël au Sénégal". "Concert de réprobations, marche vendredi à Dakar", souligne le journal à sa une.
Le journal cite les termes d’un communiqué commun rendu public par 13 partis politiques et mouvements citoyens, dans lequel ces organisations appellent "à défendre le droit du peuple palestinien à disposer d’un Etat libre, indépendant et démocratique".
L’As note à propos : "L’opposition lapide Israël". Le journal estime que "l’opposition sénégalaise semble choisir son camp", entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens de Gaza, "suite à l’éclatement de la violence entre les deux belligérants".
Dans plusieurs communiqués transmis aux médias, "les opposants ont condamné les agissements d’Israël pour prendre fait et cause pour la Palestine", indique L’As, pendant que Alerte Info note "la position confuse" du président Sall relativement à ce conflit israélo-palestinien.
C’est que le Sénégal "ne peut pas se mettre à dos Israël", explique L’Observateur, citant le professeur Mamadou Aliou Diallo, enseignant en relations internationales à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
Le fait que le président Macky Sall "puisse prendre la parole pour fustiger les positions des Israéliens par rapport aux Palestiniens, d’un point de vue diplomatique, ce n’est pas quelque chose qui pourrait arranger le Sénégal dans ses relations", analyse cet universitaire.
Il répète la maxime selon laquelle les Etats "n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts", en faisant observer que le Sénégal "a de bonnes relations avec la plupart des Etats du monde", dont "les plus puissants de la planète", qui sont "tous derrière Israël".
L’actualité relative au Proche-Orient, aussi importante qu’elle soit, n’élude pourtant pas totalement d’autres sujets abordés par les quotidiens, dont plusieurs s’intéressent à l’actualité politique.
Sud Quotidien, par exemple, annonce la gestation d’une "large coalition en vue des élections locales", une sorte de défi à l’endroit du président Macky Sall, selon ce journal.
Tribune, qui traite du même sujet, affiche : "Une large coalition de l’opposition prend forme". Le journal avance que l’opposition sénégalaise "ne compte pas se laisser surprendre, en perspective des élections" arrêtées pour le dimanche 23 janvier 2022.
Il ajoute que dans cette perspective, "elle travaille autour d’une large coalition pour se donner les moyens de renverser la tendance lors de ces joutes électorales considérées comme des primaires en direction des législatives prévues la même année (sauf report) et de la présidentielle de 2024".
Kritik’ s’intéresse à la situation interne au parti au pourvoir, l’Alliance pour la République (APR), au sein de laquelle une stratégie de "neutralisation des +têtes émergentes+" serait en oeuvre, en perspective justement de la prochaine présidentielle.
"En sortant du gouvernement la plupart des présidentiables de l’APR, Macky Sall a, selon la version officielle, voulu étouffer dans l’œuf toute velléité de candidature pour 2024 avant l’heure. Mais, en affaiblissant des compagnons de la première heure, il a fait braquer les projecteurs sur son propre agenda", écrit le journal.
Dans ce contexte, le quotidien Enquête s’interroge sur les voies et moyens d’exorciser "les démons" de la violence au Sénégal où de plus en plus, relève le journal, "on assiste à un règlement des différends socio-politiques par la violence."
"On va vers le chaos", prédit l’historien et homme politique Abdoulaye Bathily, selon qui les évènements de mars ramènent le Sénégal "à la case de départ".
L’interpellation du député et opposant Ousmane Sonko, visé par une plainte pour "viols répétés et menaces de mort", avait suscité en mars dernier une vague de manifestations à l’origine d’une explosion de violence rarement enregistrée au Sénégal.
Les échauffourées ayant opposé pendant plusieurs jours les forces de sécurité à des jeunes principalement se réclamant de l’opposant ont provoqué une dizaine de morts à travers le territoire sénégalais.
Les dignitaires religieux, musulmans et chrétiens, ont été finalement mis à contribution pour un retour au calme et à l’apaisement, une médiation qui a également conduit à la mise en liberté provisoire de l’opposant.
Dans des propos relayés par Walfquotidien, Ibrahima Sène du Parti de l’indépendance et du travail (PIT, mouvance présidentielle), prévient pour sa part l’opposition contre la tentation de s’emparer du pouvoir par la rue. Ce sera "à ses risques et périls", dit-il.
Le Soleil apporte une certaine légèreté à la crispation inhérente à ces sujets, par le biais d’un retour sur la vie du Théâtre national Daniel Sorano, qui "ravive sa splendeur", renseigne le journal.
MACKY CORSE LES MESURES
La chef de l’Etat a pris la ferme volonté de mettre fin à la gabegie dans la gestion du parc automobile de l’Etat. Ce, afin de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation et l’entretien des véhicules
La chef de l’Etat a pris la ferme volonté de mettre fin à la gabegie dans la gestion du parc automobile de l’Etat. Ce, afin de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation et l’entretien des véhicules.
D’après les Echos, le chef de l’Etat a engagé des réformes en profondeur par rapport aux modalités de gestion des véhicules administratifs. Cette nouvelle réglementation, indique le journal, fait état de la limitation des ayants droits aux véhicules de fonction, la suppression de la catégorie des véhicules de service de l’Etat, l’attribution d’indemnités forfaitaires globales, nettes d’impôts, à une liste de fonctionnaires ainsi que le désengagement de l’Etat de l’entretien, de la réparation des véhicules et de la mise à disposition de chauffeurs pour la conduite des véhicules détenus par cette catégorie de personnels.
Parmi les mesures, il y a aussi l’allègement des différents parcs de l’Etat par les procédures spécifiques de réforme et de cession des véhicules. D’après le journal, les nombreux dysfonctionnements notés dans la gestion des parcs automobiles ont poussé le Président Macky Sall à ordonner l’identification et la récupération de tous les véhicules administratifs en surplus détenus par des agents de la présidence de la République et des personnes sans lien avec l’institution. Aussi, le chef de l’Etat voudrait que l’on transmette la liste des
ON VA VERS LE CHAOS
Le constat est amer pour les intervenants du panel consacré, ce samedi, 15 mai 2021, à l’engagement politique et citoyen d’Amadou Mahtar Mbow. Parmi eux Abdoulaye Bathily qui fait part de ses inquiétudes sur la marche de la démocratie au Sénégal
Le constat est amer pour les intervenants du panel consacré, ce samedi, 15 mai 2021, à l’engagement politique et citoyen d’Amadou Mahtar Mbow, dans le cadre de la célébration du centenaire de l’ex-directeur général de l’UNESCO pendant treize ans, et plusieurs fois ministre dans son pays d’origine. Ayant pour la plupart participé aux travaux des assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), ils gardent un goût d’inachevé.
Parmi eux, il y a Pr Abdoulaye Bathily, ex-candidat à l’élection présidentielle et ex-membre du front ’’Siggil Senegal’’. Qui "après la mascarade électorale des Législatives de 2007, avaient décidé de sortir des ghettos des partis politiques et d’aller vers un rassemblement plus large pour s’opposer à la confiscation du pouvoir par Abdoulaye Wade et d’ouvrir des perspectives nouvelles pour le pays. Nous avons fait un avant-projet qu’on a discuté au sein du front, ensuite qu’on a distribué à la société civile, à des personnalités", rembobine-t-il.
Poursuivant, il encense Amadou Mahtar Mbow, soutenant qu’il a œuvré que ce dernier dirige les Assises nationales. Car convaincu "par sa droiture moral, son expérience, sa connaissance de la société sénégalaise. Il avait des réticences tout à fait légitimes mais finalement grâce à son engagement politique, patriotique, il a fini par accepter."
VERS DES ÉLECTIONS DE CONTENTIEUX
"C’est avec beaucoup d’émotion que je me rappelle cet élan généreux qui a motivé tout le monde. Parce que de ce noyau initial, les assises nationales, et après ce que c’est devenu grâce à cette méthode de Mbow, participative, consultative, délibérative. Il y avait un esprit Assises nationales qui était né, et qui a insufflé pratiquement toutes les dynamiques politiques et sociales jusque dans les coins les plus reculés, au-delà des partis politiques. J’ai fait près de 60 ans de vie politique dans ce pays, mais je n’ai jamais vu un processus comme ça. Aucun parti, aucune organisation, n’en a produit de semblable. On parle d’émergence, de ceci, de cela, de beaucoup de programmes,... Je relis toujours le document des Assises dans ma bibliothèque. Fondamentalement, il y a un déni. On a même dit que les Assises, ce n’est ni la Bible ni le Coran... Mais avec les événements de mars dernier, on peut dire qu’on est revenu à la case départ, ou même avant la case départ", a-t-il dit, taclant le chef de l’Etat, Macky Sall.
D’ailleurs, pour lui, "on va vers l’inconnu, vers le chaos, si on n’engage pas le processus qui a conduit aux Assises nationales." Il en veut pour preuve : "Aujourd’hui, toutes les décisions sont prises par l’Exécutif. Par exemple, nous allons à des élections qui vont encore être des élections de contentieux alors que toutes ces questions ont été déjà réglées par les Assises".
"On n’a pas donné (également) une suite favorable aux travaux de la CNRI", a embrayé un des panélistes et membre de CNRI, Pr Abdoulaye Dièye, Enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’UCAD. Prenant la balle au rebond, l’ancien Premier ministre et modérateur des débats, Mamadou Lamine Loum, a pointé "un problème de l’heure."
Pour certains, le fait de ne pas avoir mis en place "un mécanisme de suivi des productions" visant à améliorer la situation du pays, y est pour beaucoup. D’où le plaidoyer pour la "vulgarisation" des travaux des Assises. Une proposition revenue dans plusieurs interventions.
Mais, le processus semble inéluctable, selon Pr Penda Mbow, arguant que "les conclusions de ces assises seront appliquées un jour ou l’autre. (D’abord), nous allons vers un monde où le renouveau démocratique sera un impératif. Au Sénégal, on ne pourra pas aller vers ce renouveau sans passer par les conclusions des Assises nationales et la charte démocratique. (Ensuite), nous avons plus que jamais besoin de bâtir un consensus très fort, si nous voulons négocier cette reconstruction post-Covid. Et là, je pèse bien mes mots, il nous faut retourner vers un consensus. Les conclusions de ces Assises ont embrassé tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, culturelle, juridique, il faut simplement réactualiser ces conclusions en fonction de ce que nous sommes en train de vivre. Et, on se rendra compte que la société est en train d’échapper petit à petit aux acteurs politiques, et c’est ça qu’il faudra éviter sinon demain, d’autres acteurs vont naître. Et ces acteurs peut-être ne seront pas les mieux armés".
Ce qui fait que la question de l’évaluation est "importante" afin d’éviter "de passer à côté de notre histoire", a appuyé Pr Mame Penda BA, agrégée de Sciences politiques.
DE WADE À MACKY...DU DÉJÀ VU !
"Ces dernières décennies, si on enlève les dates, on a l’impression que tout ce qui a été dit, c’est ce qu’on disait pendant la gouvernance Wade", a-t-elle souligné. Même si on régresse, il ne faut pas désespérer. Je viens de rentrer du Tchad d’une recherche sur la couverture sanitaire universelle, dix jours avant (la mort) du président Déby. On était en pleine campagne électorale. Je fais partie des 102 universitaires qui ont signé le texte sur la crise de l’Etat de droit. J’ai vu ce que cela voulait dire un régime autoritaire. C’est-à-dire qu’il n’y avait que des photos grandeur nature du président (Déby) et son épouse. J’ai vu ce que cela peut être un modèle non démocratique. Je me suis rendu compte que ce qu’on avait est précieux, et il faut le préserver, le maintenir. Il faut le défendre littéralement. Une autre chose qui m’a semblé importante, c’est que le Sénégal alors que je n’y croyais plus moi-même est un pays qui sert encore de modèle aux autres pays africains. Quand on dit, je suis sénégalaise, les gens connaissent l’actualité sénégalaise quasiment sur le bout des doigts. Commentant ce qui était en train de se passer ici, ils disaient que nous ne pouvions pas cédé, que le Sénégal a des acquis démocratiques, qu’il faut que la société s’accroche, etc. Donc, ça aussi, c’est important. Etre un modèle ne veut pas forcément dire qu’on est en avance. Cela veut dire que nous avons cette responsabilité pour ce continent. Ce que nous faisons a du sens."
Pour l’heure, le projet de création d’un Institut des Assises nationales suit son cours, a renseigné le modérateur, expliquant qu’il aura "pour tâche de faire d’abord la propagation de la charte de gouvernance démocratique, en faisant appel aux jeunes, de manière à ce que nous puissions passer la relève aux générations à venir. Ensuite, de caractériser le comportement de tous les adhérents à la charte, étatiques et non étatiques, pour voir en quoi on dévie du chemin. Enfin, voir comment nous nous situons par rapport aux principes des valeurs des assises nationales."
L’objectif, a-t-il conclu, "est d’en faire un outil d’évaluation des politiques publiques", élargi à la sous-région.