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20 juin 2025
L'HYGIÈNE, GRANDE ABSENTE DES MENUS DAKAROIS
Les Sénégalais ont de plus en plus tendance à manger n’importe où surtout pendant le Ramadan. Conséquence : l’on note dans la capitale une floraison de restaurants qui se soucient rarement des règles d’hygiène. Reportage
A Dakar, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué, ces dernières années. Les Sénégalais, emportés par la routine des activités quotidiennes, ont de plus en plus tendance à manger n’importe où surtout pendant le Ramadan. Conséquence : l’on note dans plusieurs quartiers de la capitale une floraison de restaurants qui se soucient rarement des règles d’hygiène. Ce qui pose un véritable problème de santé publique en cette période de Covid-19. Reportage !
Samedi 24 avril 2021. Un vent sec mélangé d’une poussière menaçante dicte sa loi à la cité Scat Urbam de Hann Maristes. Comme tous les soirs, après la rupture du jeûne, l’ambiance est vivante dans cette commune débordante de vie. Véhicules, motos et piétons, dans un charivari monstre, se disputent la route qui traverse le quartier semblable à un sentier. Sur un tableau noir bien scotché au mur d’un immeuble imposant, est mentionné avec de la craie le menu du jour d’un restaurant : « Domada-thiebou djeun-thiebou guinar ». Bienvenue chez « Lalla resto » ! A l’intérieur de la pièce exiguë située au rez-de-chaussée, clients et serveurs discutent de tout et de rien. C’est l’heure du déjeuner. Sur les lieux, le constat est inquiétant : les mesures barrières indiquées contre la pandémie de Covid-19 sont complètement bafouées. Pas de gel antiseptique, encore moins de masque et les clients se bousculent autour des tables en plastique.
Coronavirus
Devant son petit poste téléviseur, la télécommande à la main, Amy, une des gérantes, s’en explique. « C’est l’un des restaurants les plus prisés du quartier », lâche-t-elle, le sourire aux lèvres. Elle ajoute : « on avait l’habitude de mettre du gel sur les tables, mais à un moment donné, beaucoup de clients ne l’utilisent plus, c’est pourquoi on ne l’achète pas ».
Pour la restauratrice, le respect des règles d’hygiène est une obligation. « Je suis dans ce milieu depuis plusieurs années et j’ai toujours respecté les normes d’hygiène requises. C’est une obligation pour nous, il s’agit d’une question de santé publique », se défend-t-elle, l’air fatiguée.
En discussion avec un client, sous le bourdonnement assourdissant des mouches qui envahissent les restes des plats, Astou, l’une des trois serveuses du restaurant, déclare : « c’est parce que nous respectons les règles hygiéniques que nous sommes envahis à chaque heure du diner ». Avec un signe fait de la tête, Abdoulaye confirme son amie. « Elles sont propres et accueillantes, vraiment. Je suis abonné, ici, depuis que je suis installé dans ce quartier », raconte-t-il, montrant, du bout du doigt, son atelier.
Mécanicien de 45 ans, les habits tachés, il doute encore de l’existence de la maladie de Covid-19. Et par conséquent, il ne porte de masque que dans des circonstances très précises. « Même si le Coronavirus existe encore, il n’est pas aussi grave comme on le décrit en Occident », jure-t-il, s’empressant de finir son plat. Comme beaucoup d’autres consommateurs, il se régale goulument et s’empiffre joyeusement, ne prêtant guère attention aux mouches et autres insectes qui pullulent autour.
Des plats entre 600 ou 700 de FCfa
A la grande porte, Moustapha Samb, jeune marchand ambulant, pose ses produits composés d’accessoires de téléphone. Il passe sa commande en attendant impatiemment d’être servi. « J’ai choisi les restaurants parce que c’est plus rapide et comme je ne reste pas sur place, je mange n’importe où. Avec 600 ou 700 de FCfa, on mange bien dans ces types de restaurants », insiste cet originaire de Khombole.
A quelques jets de pierres de là, se trouve un autre restaurant, visiblement moins fréquenté. A l’intérieur, deux jeunes hommes, bercés par le vent frais d’un ventilateur, sont en train de commenter tranquillement le résultat d’un match de football de la Liga espagnole, de ce jour-là.
El Hadj Ndiaye, étudiant en Droit dans une université privée de la place, avoue que ce n’est pas très hygiénique comme il l’aurait souhaité dans ce restau, « mais c’est délicieux. Et ce n’est pas cher comparé aux restaurants chics ». Ce que confirme son ami, Djiby Leye. Les doigts manipulant son téléphone, il dit avoir une alternative. « Moi je prends toujours la peine de laver à nouveau les cuillères, il m’arrive même d’y mettre du gel pour tuer les microbes avant de manger », dit-il avec une voix à peine audible, probablement pour éviter d’être entendu par la maîtresse des lieux.
Cette dernière s’appelle Mariama Baldé. La mère de famille d’origine guinéenne, un bébé criant sur son dos, hésite avant de lâcher. « C’est ma fille-ainée qui m’aidait. Mais, aujourd’hui, elle est un peu souffrante. C’est moi qui prépare le repas et sers les clients », dit-elle, la sueur au front. Sur le non-respect des règles d’hygiène, elle martèle, en sanglots : « Personne n’est à l’abri de cette maladie, seul Dieu peut nous protéger !»
Autre lieu, même décor. Vers l’école japonaise, le flux humain est impressionnant et l’animation est à son comble. Hommes, femmes et enfants, dans un empressement sans nom, vaquent à leur occupation après une longue journée de jeûne.
Devant « Mia restaurant », un homme d’une trentaine d’années, le corps imposant, est préposé à la sécurité des lieux. Une bouteille de gel à la main gauche, un thermo flash à la main droite, il veille au respect strict des consignes indiquées par les autorités sanitaires. Ici, contrairement aux lieux, c’est le calme plat. Les tables sont bien dressées. Une quinzaine de clients, assis généralement à deux, discutent, regardant de temps en temps une série télévisée qui passe sur un écran plat installé au fond du restaurant. Sous la terrasse, d’autres clients, autour d’une grande table, sont bien pris en charge : c’est la partie réservée aux VIP. Occupé à débarrasser des tables, Edouard, jeune serveur, sapé en chemise blanche assortie d’une cravate rouge, jure que les règles d’hygiène sont bien respectées dans ces lieux.
« Nous tenons à la santé publique et surtout celle de nos clients », rembobine-t-il. Selon lui, les entrées sont filtrées. « Tous nos clients sont contrôlés, nos plats et ustensiles sont lavés et réchauffés avant d’être réutilisés », précise notre interlocuteur.
A quelques mètres, Adama tient, depuis 2014, son restaurant de fortune à ciel ouvert qu’elle aménage, tous les jours, devant un magasin, avec l’aide d’un grand morceau de tissu. Très populaire dans ce lieu, cette lebou originaire de Yoff, est prise d’assaut. Ses plats sont vendus entre 500 à 600 de FCfa. Les clients, généralement des commerçants, sont conscients de l’insalubrité sur les lieux, mais certains disent ne pas avoir le choix. « On ne mange que ce que l’on voit. Après la rupture, nous les Sénégalais, on pense au riz et là il n’y a que ces restaurants. De l’autre côté, vers le croisement, il y en d’autres mais leurs plats sont, la soixantaine. « Moi, avec le Coronavirus, je commande des plats à emporter pour manger dans mon commerce. C’est plus sûr. Les gens sont nombreux et on ne sait pas s’il y a un malade ou pas ».
A l’image d’Adama, elles sont nombreuses les dames qui gagnent leur vie dans la restauration dans les populeux quartiers de Ouakam et dans Dakar, mais qui, malheureusement, font fi de l’hygiène. Ce qui pose un réel problème de santé publique surtout dans ce contexte marqué par la pandémie de Covid-19.
par Hamidou Anne
LE TCHAD, LABORATOIRE DES IMPASSES AFRICAINES
Le pays a connu ses dictateurs sanguinaires, ses enjeux frontaliers. Dans ce drame à ciel ouvert, qui n’offre en soixante ans aucun répit à des citoyens qui souffrent de pauvreté, risque de se rajouter la dynastie Déby Itno
Idriss Déby Itno est mort comme il a vécu : en faisant la guerre. Courageux soldat dans un pays rongé par la guerre civile depuis l’indépendance, Déby avait peu réussi en matière de prospérité économique et de renforcement démocratique. C’est à l’aube d’un sixième mandat obtenu après un simulacre d’élection qu’il a «donné son dernier souffle», selon les mots du général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l’Armée tchadienne. Le défunt maréchal laisse un pays exsangue, en proie à des défis politiques, économiques et sécuritaires colossaux. Le Tchad est un condensé des impasses africaines, soixante ans après la vague des indépendances. Le pays a connu ses dictateurs sanguinaires, ses rebellions soutenues par des puissances étrangères, ses enjeux frontaliers, ses alliances et mésalliances qui reconfigurent un champ politique marqué par une violence constante dont les dernières manifestations ont eu raison du soldat Déby.
Dans ce drame à ciel ouvert, qui n’offre en soixante ans aucun répit à des citoyens qui souffrent de pauvreté et d’insécurité, risque de se rajouter la dynastie Déby Itno. En effet, la mort de Idriss Déby semble ne pas coïncider avec la fin de la souffrance des Tchadiens qui voient, deux jours après sa disparition, un coup d’Etat s’opérer pour installer le fils Mahamat Idriss Déby. Rien de surprenant, à vrai dire. Sauf que le putsch est avalisé par le principal opposant de Déby père.
Le putsch survenu sur les cendres de Déby est curieux et insupportable. Curieux, car autant l’Union africaine, les puissances régionales que la France, amie et alliée historique du Tchad, ne semblent s’émouvoir d’une rupture de l’ordre constitutionnel. Un hommage est rendu à Idriss Déby, et pour le reste, personne ne semble avoir vu les manœuvres inconstitutionnelles qui ont prévalu pour imposer Mahamat Déby.
Ce putsch est insupportable, car il bénéficie de l’aval d’une partie de l’opposition qui, il y a encore quelques semaines, critiquait de façon véhémente le pouvoir de Déby. En juin 2017, j’écrivais pour le journal Le Monde sur les oppositions africaines. Je dénonçais leur médiocrité, leur inconstance, leur inconsistance et leur vénalité. De rares projets alternatifs sérieux émergent des partis d’opposition africains qui n’usent que de la rhétorique guerrière et de la ruse pour appliquer le vieux principe du «ôte-toi que je m’y mette».
Actuellement, au Tchad, Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre de Idriss Déby, passé depuis dans l’opposition, a été nommé chef du gouvernement de transition par le leader de la junte, Mahamat Déby.
L’homme s’était opposé au boycott d’une partie des opposants pour participer à la dernière Présidentielle et, disait-il, «battre Déby». Le 6 avril dernier, dans une interview à Jeune Afrique, il qualifiait le pouvoir de Déby d’«autoritarisme» et de «dictature». Moins d’un mois plus tard, il est Premier ministre d’un gouvernement putschiste dirigé par le fils et imposé aux Tchadiens par les généraux du pays, la Garde prétorienne du régime, l’Ua, les pays du G5 Sahel et la France, au nom de la sécurité et de la stabilité de la région. Comme si les Peuples n’avaient aucun droit ; le plus élémentaire soit-il en matière de respect des principes démocratiques, même de façade. M. Padacké, réagissant sur Radio France internationale, justifie son choix par la nécessité d’une «union sacrée» pour relever les défis communs relatifs à la «paix et la stabilité».
Cela m’a rappelé – avec certes moins de tragédie – le prétexte du Covid-19 au Sénégal pour le retour du parti Rewmi au sein de la majorité, moins de deux ans après la Présidentielle.
Les hommes et femmes politiques savent renier leurs engagements d’hier pour s’ajuster et ajuster leur doctrine dans le sens des intérêts du moment.
Loin de moi l’idée d’un rejet complet de changement de dynamique qui épouse une configuration politique nouvelle, mais la politique exige une certaine décence, une rigueur et un minimum de cohérence. Prétexter dans un système présidentialiste avoir un apport majeur en matière d’orientation politique relève soit d’une naïveté soit d’une cynique entreprise de manipulation.
C’est dans les manœuvres malsaines que se meurt la politique comme action au service des opprimés et des faibles, et comme volonté de servir l’intérêt général. Et ainsi, les citoyens se détournent de la politique qu’ils jugent comme activité de manipulation et de dissimulation d’une partie de l’élite. Difficile de les contredire.
DAKAR ET MATAM ENREGISTRENT PLUS DE CAS
Ce mardi, 27 avril 2021, les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont annoncé 27 nouveaux cas de Covid-19 sur un total de 880 tests. Parmi ceux-ci, 7 sont des cas contacts suivis et les 20 sont issus de la transmission communautaire
Ce mardi, 27 avril 2021, les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont annoncé 27 nouveaux cas de Covid-19 sur un total de 880 tests. Parmi ceux-ci, 7 sont des cas contacts suivis et les 20 sont issus de la transmission communautaire. Il n’y a pas de cas importé.
Pour cette transmission communautaire, Dakar et Matam enregistrent le plus gros lot avec respectivement 8 et 7 cas.
Sur le bilan épidémiologique, on note 49 patients guéris et 9 dans un état grave. Deux décès sont également à déplorer.
À ce jour, 40 193 cas positifs ont été notés au Sénégal dont 38 953 guéris et 1106 décès notés. Seuls 133 patients sont actuellement sous traitement.
Par ailleurs, le Directeur de la Prévention informe que 4 03935 personnes ont été vaccinées sur l’ensemble du territoire, depuis le démarrage de la campagne de vaccination.
LA SAISON DE LA MATURITE POUR ISMAILA SARR
Grand artisan de la montée de Watford en Premier League un an après sa rétrogradation, Ismaila Sarr aura livré sa meilleure saison depuis son envol vers l’occident.
Grand artisan de la montée de Watford en Premier League un an après sa rétrogradation, Ismaila Sarr aura livré sa meilleure saison depuis son envol vers l’occident. La saison de la confirmation pour la pépite sénégalaise qui aura tout explosé sur son passage.
Watford avait besoin d’un succès samedi pour valider son retour en Premier League à deux journées de la fin de Championship. Un objectif atteint puisque l’actuel deuxième de la 2ème division anglaise a décroché son ticket pour l’élite à la faveur de sa victoire étriquée devant Milwall (1-0). Comme tout au long de cette saison, c’est Ismaila Sarr qui a porté les Hornets en inscrivant l’unique but de la partie sur un pénalty qu’il a lui-même provoqué. L’international sénégalais aura réussi une très belle saison et a mis tout le monde d’accord. Une saison 2020-2021 mieux que celle de 2019-2020 où il aura livré une saison mitigée alors qu’il découvrait l’élite britannique. Le joueur formé par Génération Foot a été témoin des hauts et des bas de son équipe dans l’élite anglaise même s’il a marqué lors de victoires contre les poids lourds (Manchester United et Liverpool). Malgré une relégation en deuxième division et les sollicitations de grandes écuries qui ont voulu l’enrôler pour qu’il reste en Premier League, « Izo » aura fait preuve d’un gros mental en portant à bout de bras son équipe au point de le remonter une saison après. « Le passé est le passé, il est derrière nous. Maintenant, nous devons regarder en avant et revenir et nous assurer de bien faire en Premier League la saison prochaine » a-t-il d’ailleurs indiqué sur le site officiel de son club. Recrue la plus chère de l’histoire des Hornets, Ismaila Sarr aura convaincu tous les sceptiques cette saison. Il a ravi tous les honneurs à Watford. Avec 13 buts marqués et 4 passes décisives, il est le meilleur buteur et le deuxième meilleur passeur de son club à deux journées de la fin du championnat. Ce qui fait de lui le joueur le plus décisif cette saison. Il est également le joueur le plus utilisé de l’équipe avec 39 matches joués (3462 minutes disputées). Des statistiques qui témoignent de la grosse saison d’Ismaila Sarr qui aura été interstellaire. La meilleure depuis qu’il a rallié l’Europe en 2016. Le travail de son entraineur à la philosophie offensive Xisco Munoz n’y est pas étranger puisqu’il a inscrit 10 de ses 13 buts sous les ordres de ce technicien espagnol.
« C’est l’un des moments forts de ma carrière »
Le natif de Saint-Louis se la joue cependant modeste et se projette déjà vers la saison prochaine où il sera davantage attendu pour confirmer. « Je suis très heureux, et tout le monde est heureux aussi, parce que tout le monde a fait un excellent travail, des joueurs au manager et au staff dans les coulisses. J’ai juste essayé de faire mon travail, créant des situations dangereuses et marquant des buts. La réalité est qu’il y a eu un effort de la part de tout le groupe. Oui [c’est l’un des moments forts de ma carrière], mais nous pouvons encore faire mieux. La ligue n’est pas terminée et il nous reste encore deux matchs à disputer, alors nous devons continuer » assure-t-il. S’il n’est pas certain de rester chez les Hornets au vu de sa saison et au vu de son profil qui plait à pas mal de cadors anglais mais aussi européens, Ismaila Sarr ne demeure pas moins concentré pour le moment sur le maintien en Premier League.« J’espère que nous pourrons bien faire, et j’espère aussi pouvoir faire mieux en Premier League que je ne l’ai fait cette saison. La seule façon de le faire est de prendre notre repos une fois la saison terminée, puis de revenir et de recommencer à travailler et de pousser autant que possible » prévient-il. Sa qualité de dribbles et sa vitesse supersonique vont continuer de faire des ravages dans les défenses adverses la saison prochaine. Reste maintenant à savoir si ce sera avec Watford ou chez un cador de la Premier League.
Par Louis CAMARA
ACROSTICHE POUR UNE GRANDE DAME
Bon anniversaire et longue vie à vous, chère Aminata Sow Fall dont la plume enchanteresse a fait le bonheur de tant de lecteurs !
Bon anniversaire et longue vie à vous, chère Aminata Sow Fall dont la plume enchanteresse a fait le bonheur de tant de lecteurs !
AMINATA SOW FALL
Au firmament de nos Belles Lettres une grande dame
Magicienne du verbe et subtile romancière
Icône incontestée de la galaxie francophone
Nous a gratifiés d’une œuvre impérissable
Aminata est son prénom Fall son patronyme
Talent, simplicité, piété et générosité
Aimantent sa pensée et sa créativité
Sa plume alerte et tranchante comme un bistouri
Opère à vif et met à nu les tares de la société
Waaw moom, est-elle écrivaine ou chirurgienne ?
Finesse et retenue caractérisent son style
Auquel elle a su donner force et originalité.
La grève des Battu, L’appel des arènes ou encore
Le dernier de l’empire sont là pour en témoigner !
Par Souleymane Bachir Diagne
LA LEÇON DES BATTU.
C’est par la lecture de la grève des battú que s’est effectuée ma rencontre avec l’œuvre d’Aminata Sow Fall. Et c’est le livre qu’invariablement je recommande comme porte d’entrée dans ses romans.
C’est par la lecture de la grève des battú que s’est effectuée ma rencontre avec l’œuvre d’Aminata Sow Fall. Et c’est le livre qu’invariablement je recommande comme porte d’entrée dans ses romans.
Une magnifique fable que cet extraordinaire retournement qui nous fait vivre une grève, non pas de travailleurs, mais de ceux justement qui n’ont pas de travail ni ne peuvent, bien souvent, en avoir, et sont réduits à tendre la main pour demander la charité. Ce qui fait tout le prix des fables c’est qu’une fois qu’elles nous ont été contées, elles continuent de vivre en nous, et après qu’elles s’en sont allées à la mer, nous continuons d’en respirer le parfum. Le parfum insistant qui s’exhale de la grève des battù, c’est le sens même de la charité que cet ouvrage nous enseigne.
La leçon des grévistes de l’obole est celle-ci : la charité n’est pas une transaction. Lorsque les mendiants de la ville, ceux et celles qu’on regarde à peine lorsqu’on lâche dans leurs mains, son aumône du jour, décident de débrayer et de ne plus accepter les cubes de sucre soigneusement comptés, le bon mélange de colas noires et de colas blanches, le nombre exact de piécettes qui doivent valoir aux donateurs le retour sur investissement escompté, c’est la panique. Que va devenir le poste de directeur qui m’a été promis en échange d’un kilo de sucre offert à une mère de jumeaux ? Où trouver un mendiant handicapé dont le « merci, Dieu vous le rende » écartera de ma voie les mauvais présages qui l’encombrent ? Comprendre que la charité n’est pas transaction c’est revenir à la signification première du mot : la charité n’est pas une opération que l’on fait, c’est d’abord une vertu qui nous habite et nous soulève vers Dieu et notre prochain. « Si je n’ai pas la charité », a dit ainsi Saint Paul, « je ne suis rien ».
La charité est donc réalisation de notre humanité dans sa reconnaissance chez l’autre que je prie d’accepter mon offrande. Donner est déclarer un amour non mercenaire de Dieu, et donc de l’humain. Comme tout grand roman, et sans se donner pour autre chose qu’une œuvre de fiction, la grève des battù est une magnifique leçon d’humanisme. Cette leçon est, plus largement, celle de toute l’œuvre et d’abord de la personnalité d’Aminata Sow Fall. Alors merci, chère Dame des Lettres pour, entre autres dons, la belle leçon des battù !
Et merci de recevoir parmi les cadeaux pour ton anniversaire, ce témoignage de mon affection.
Par Nafissatou Dia Diouf
LA GRACE, L’ESPRIT ET LE CŒUR
« Il y a des sourires dont la grâce parle à l’esprit et qui vont droit au cœur » Cet aphorisme de George Sand, illustre femme de Lettres, semble avoir été écrit pour sa non moins illustre consœur, Aminata Sow Fall tant ces mots la caractérisent.
« Il y a des sourires dont la grâce parle à l’esprit et qui vont droit au cœur » Cet aphorisme de George Sand, illustre femme de Lettres, semble avoir été écrit pour sa non moins illustre consœur, Aminata Sow Fall tant ces mots la caractérisent.
Permettrez-moi donc cet anachronisme et ce saut dans le temps car la littérature, comme les gens de Lettres, sont intemporels. Tout d’abord le sourire car quoi de plus éloquent pour exprimer la bonté pleine de retenue, la générosité pudique, mais surtout la bienveillance de l’aînée jamais économe en conseils et en don de soi, toujours prompte à inviter ses hôtes littéraires au festin de l’esprit.
La grâce car cette Saint Louisienne de naissance et dans l’âme porte en elle à la fois la bonne éducation et de la conscience de son rang, la décence et le bon goût, des valeurs qu’elle voit à regret régresser dans notre société. Et pourtant elle demeure là, telle une sentinelle, traversant le temps de sa démarche altière, disant le monde d’aujourd’hui de ses paroles mesurées mais fortes. L’esprit car sa passion précoce pour les livres l’a menée à offrir à son tour à ses lecteurs cette joie de la découverte, cette immersion dans l’univers qui est le sien, et son devoir, sa mission de témoigner sur une société qu’elle aime mais dont elle dénonce sans complaisance les travers.
Aminata Sow Fall aime les mots et les idées. Sa riche production littéraire est pour cela jalonnée de plaidoyers autant que d’invitations au partage. Le cœur enfin et la générosité qu’elle porte en bandoulière. Elle incarne la Teranga, mais pas n’importe laquelle, pas celle qui aujourd’hui reste le symbole de notre pays tout en ayant beaucoup perdu de son sens. Elle incarne l’art de vivre de nos aînés quand elle reçoit chez elle en toute simplicité les grands de ce monde, et avec les mêmes égards, le passant égaré. Teral buur teral baadoolo. Aminata Sow Fall dont nous célébrons aujourd’hui les quatrevingt hivernages incarne tout ceci et bien davantage. Elle contribue et de fort belle manière au rayonnement du Sénégal sur la scène culturelle et littéraire internationale. Grâce son œuvre riche et foisonnante, elle est entrée -chose rare- de son vivant dans le Panthéon universel des Belles Lettres. Puisse son ombre tutélaire continuer à éclairer longtemps nos chemins !
AMINATA SOW FALL CELEBRE SES QUATRE-VINGT ANS
L’universalité de ses romans ne fait plus l’ombre d’un doute. Celle que l’on surnomme avec affection la Grande royale de la littérature sénégalaise, séduit par l’élégance de sa plume. Jamais un mot de trop. Juste ce qu’il faut pour se faire comprendre
Elle ne cherche pas une notoriété par les médias et ne rue pas non plus dans les brancards par un discours tapageur ou racoleur comme savent si bien le faire certains de nos intellectuels. Elle, on ne l’entend presque jamais. Elle se contente d’exprimer sa vision du monde par ce qu’elle sait le mieux faire. L’écriture !
Elle ne le dit pas souvent, mais de toutes les femmes écrivaines du continent, elle demeure celle qui porte le souffle de beaucoup de jeunes et vieux du monde. L’universalité de ses romans ne fait plus l’ombre d’un doute. Aminata Sow Fall, celle que l’on surnomme avec affection la Grande royale de la littérature sénégalaise, séduit par l’élégance de sa plume. Jamais un mot de trop. Juste ce qu’il faut pour se faire comprendre. Elle est loin du clinquant ou de cette race d’intellectuels qui pérore dans les médias à longueur de journée en se répétant à l’envi.
« Il y a quelque chose de paradoxal chez vous. Vous êtes présente sur la scène littéraire sans être visible. Au Sénégal, par exemple, vous êtes presque effacée. » A cette question posée par une journaliste doublée d’une critique littéraire, Mme Aminata Sow Fall répondait avec ce sourire maternel qui ne la quitte presque jamais, ceci : « Cela est dû à mon tempérament. C’est aussi une question de choix. Je ne fais que ce que j’ai à faire et ce que je sais faire. Et ce que je sais faire, c’est écrire. J’y mets toute ma passion et mon énergie. Je ne cherche pas à me faire voir, à me créer une audience. C’est le seul domaine où je suis fataliste. Je ne vais pas au-devant des choses. Je suis de nature plutôt retirée. Je ne vais pas, par exemple, intervenir dans le domaine politique. Si je dois le faire, ce sera à travers la littérature… ».
C’est cette pionnière de la littérature africaine francophone, Grand prix de la Francophonie de l’Académie française (2015), que Le Témoin rend hommage à l’occasion de la célébration de son quatre vingtième anniversaire, ce mardi 27 avril, à travers la plume de femmes et d’hommes de culture. Dieu lui prête vie, encore et encore !
Par Mamadou Biguine Gueye
MACKY SALL, CE GRAND LEADER LONGTEMPS MAL ENTOURÉ
À quelques exceptions près, l’homme dispose d’équipes gouvernementales et de collaborateurs peu soucieux de l’intérêt général. Nombre de ses lieutenants ignorent les principes élémentaires qui sous-tendent les missions pour lesquelles ils ont été investis
C’est l’un des présidents de la République les plus crédibles d’Afrique, voire du monde. Son expérience de l’État n’est plus à démontrer. Sa vision pour un Sénégal et une Afrique épanouis et libre ne fait l’ombre d’aucun doute. Politiquement très doué et professionnellement rompu aux tâches dévolues à un chef d’État dans les démocraties modernes, Macky Sall a, de façon générale, été très mal entouré depuis son accession à la magistrature suprême.
À quelques exceptions près, l’homme dispose d’équipes gouvernementales et de collaborateurs peu soucieux de l’intérêt général. Pis, nombre de ses lieutenants ignorent les principes élémentaires qui doivent sous-tendre les missions pour lesquelles ils ont été investis des tâches qui devraient être les leurs. D’une suffisance irascible, ils sont d’une cupidité et d’une arrogance qui pousse le bas peuple chaque jour un peu plus, au mécontentement.
Macky Sall, artisan des nombreux chantiers qui sautent de nos jours à l’œil nu, l’a été depuis qu’il a commencé à travailler aux côtés du président Wade en qualité de directeur général, de ministre plusieurs fois et surtout de premier ministre. Compte non tenu des grandes réformes pour lesquelles il apporta sa touche autant au niveau de l’exécutif, du judiciaire que du législatif. L’actuel chef de l’État est de tout temps intervenu dans tous les secteurs de la vie socio-économique de notre pays, soulageant du coup des centaines de milliers, voire des millions de nos compatriotes. Il est par conséquent fondé à s’emporter quelques fois au regard de tous les moyens et de toutes les directives qu’il a toujours donnés afin que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais puisse se sentir à l’aise dans son panier. Il est dommage que plusieurs fois, le locataire de l’avenue du président Senghor soit victime de ses supposés plus proches serviteurs. Le chef de l’État se trouve étrangement mal barré.
Aux carences communicationnelles dans la vulgarisation de ses réalisations, s’ajoute une peur bleue de nombre de ses ministres et autres seconds couteaux, d’assumer leur engagement et leur loyauté envers ce leader qui leur a fait confiance. Macky Sall, c’est l’incarnation d’une solide volonté politique faite d’un attachement sans faille à ce qu’il est convenu d’appeler la Gestion Axée sur les Résultats.
Pédagogue hors pair, l’homme accorde à la solidarité gouvernementale une importance singulière. C’est donc de bonne foi que le président Macky Sall choisit ses collaborateurs. Cela aux fins de l’aider à atteindre les objectifs d’émergence qu’il a fini de se fixer depuis le programme Yoonu Yokute dont les incommensurables ambitions pour un Sénégal meilleur l’ont poussé à en faire un prolongement dénommé Plan Sénégal Émergent. Un plan dont tous les axes essentiels militent en faveur de notre mieux être.
Le capital humain et le développement durable en sont une parfaite illustration. C’est la raison fondamentale pour laquelle il mit en chantiers l’ensemble du territoire national de Diamniadio à Tambacounda en passant par Ziguinchor, Sedhiou, Diourbel, Kaolack, Fatick, Matam…. C’est aussi pourquoi il a injecté plusieurs milliards de nos francs dans les secteurs public et privé mais aussi dans l’informel. Il créa des mécanismes de financement et mit en place des stratégies d’accompagnement ; ce sont le Fongip, le FONSIS, l’ANPEJ, la BNDE, la DER…le CNIEJ tout récemment pour le compte de la jeunesse et des femmes dont le soulagement reste son cheval de bataille. Macky Sall peut réussir. Il doit réussir. Puisqu’en 9 ans de pouvoir, il aura réalisé ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a pu réaliser.
Le découragement d’une certaine frange du peuple a été matérialisé par les manifestations de mars dernier au cours desquelles l’on a assisté certes à des scènes de pillages et de vandalisme, mais à l’expression d’un certain nombre de besoins parmi lesquels le besoin vital de se nourrir. Quel paradoxe pour un Etat qui aura tellement investi à presque tous les niveaux! Le ver est par conséquent dans le fruit des tâches que distribue le chef de l’État. Il a les cartes en main. Il a l’ultime occasion de les redistribuer. Sous peine de voir tous ses efforts voler en éclats. Beaucoup de sénégalais sont de nos jours perdus dans ce qui se passe autour d’eux. Ils sont frustrés car ils demeurent convaincus que notre pays pouvait dépasser le stade où il se trouve.
Grâce à un président absolument compétent avec un leadership reconnu même de ses adversaires les plus féroces. Mais il devra procéder en urgence à un changement de paradigme dans la distribution et suivi des recommandations qui sont les siennes en sa qualité de numéro 1 du Sénégal ! C’est aussi cela la défense des intérêts de son pays avec toujours à l’esprit le fameux adage selon lequel les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».
CONFESSIONS GLAÇANTES D’UNE MERE VICTIME DE PRE-ECLAMPSIE
Méconnue du grand public, la pré-éclampsie est une maladie qui affecte les femmes enceintes.
Méconnue du grand public, la pré-éclampsie est une maladie qui affecte les femmes enceintes. Elle est causée par un défaut de colonisation de l’utérus par les cellules du placenta dans la paroi utérine entraînant les maladies cardiovasculaires de la grossesse. Celles-ci peuvent aller d’une simple hypertension artérielle à la pré-éclampsie sévère avec un retard de croissance intra-utérin et une mort néonatale. Cette maladie touche 5% des femmes et peut survenir à tout moment de la grossesse. Une femme en pré-éclampsie sévère connaît une hypertension artérielle grave avec des œdèmes importants sur le tout le corps. Du côté du fœtus, les principaux retentissements de la maladie sont la diminution voire l’arrêt de la croissance fœtale. Victime de pré-éclampsie lors de sa première grossesse, Maïmouna a frôlé la mort alors qu’elle venait juste de vivre un quart de siècle. Entre un gonflement général de tout le corps, des maux de tête insupportables, une hypertension, ayant causé la mort de son nouveau-né, elle raconte le calvaire de sa prééclampsie.
La prééclampsie est une pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle se produisant au plus tôt au milieu du second trimestre (après vingt semaines d’aménorrhée). Elle s’accompagne d’une élévation de la quantité de protéines présente dans les urines. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), «la maladie peut également survenir plus tardivement, peu de temps avant l’accouchement ou parfois même après (postpartum)».
Responsable d’un tiers des grands prématurés de naissance dans le monde, «ce syndrome est une cause majeure de retard de croissance intrautérin. Il reste en outre la deuxième cause de décès maternels dans le monde (environ 20 décès par an), après les hémorragies de la délivrance. Mais dans 1 cas sur 10, une forme sévère survient», révèle ce rapport. Cependant, la seule façon de sauver la mère «est alors d’extraire le fœtus et son placenta, qu’il soit déjà viable ou non». En effet, la pré éclampsie survient dans «70 à 75% des cas lors d’une première grossesse. Néanmoins, il n’est pas exclu de présenter ce syndrome au cours d’une grossesse ultérieure, notamment en cas de changement de partenaire». Il ressort toujours de ce même rapport que la réduction du risque de pré-éclampsie lors d’une deuxième grossesse et des grossesses suivantes, lorsqu’elles impliquent le même partenaire, serait liée à une adaptation immunologique de la mère aux antigènes du père». D’autant que dès l’apparition des premiers symptômes, «la pré-éclampsie peut évoluer rapidement et nécessiter une prise en charge». Elle peut également entraîner des complications graves dans 10% des cas et mettre alors en jeu, à court terme, le pronostic vital de la mère et de son fœtus.
«JE SOMBRAIS DANS UN TROU NOIR»
Ayant vécu une pré-éclampsie lors de sa première grossesse, Maïmouna a failli perdre la vie. A l’en croire, sa grossesse se déroulait normalement jusqu’au jour où tout a basculé. « e venais juste d’avoir 25 ans. Je ne pouvais pas imaginer qu’une grossesse puisse transformer ma vie en enfer. J’avais une tension artérielle normale, pour ne pas dire que j’étais hypotendue», se souvient-elle. Seulement, à 35 semaines d’aménorrhées, sa vie allait basculer. «Un matin, à 35 semaines et 4 jours, j’ai commencé à avoir des convulsions, des maux de tête insoutenables. Quelques jours auparavant, j’avais gonflé, mes pieds ne pouvaient plus rentrer dans mes chaussures. Ma mère disait que cela était dû à une consommation excessive de sel», raconte-t-elle. Elle a finalement dû se rendre à l’hôpital, lorsque la douleur est devenue de plus en plus insupportable. «Après m’avoir auscultée, le gynécologue était dans tous ses états. “Pourquoi êtes-vous resté tout ce temps chez vous sans consulter un médecin’’, m’avait-il demandé. C’est ainsi que le médecin a décidé de me garder en observation, du fait de ma tension artérielle un peu élevée. Mais, tout d’un coup, ma tête s’est comprimée, j’ai commencé à saigner du nez avec des difficultés pour parler. Alerté, le médecin a demandé à ce qu’on me prépare pour une césarienne d’urgence», raconte Maïmouna qui a du mal à oublier cet épisode sombre de sa vie.
Poursuivant, elle soutient que son état de santé s’est très rapidement détérioré et elle avait même perdu sa faculté de parler. «Quand mon bébé a été extrait, tout a basculé. J’ai sombré dans un trou noir. Je convulsais et puis je ne me souvenais plus de rien (Ndlr : sous le coup de l’anesthésie). Quelque temps après, j’ai repris connaissance, je me suis retrouvée en réanimation où je suis restée pendant 10 jours», a-t-elle indiqué.
A sa sortie de réanimation, Maïmouna a malheureusement appris que son bébé n’a pas survécu à la pré-éclampsie. *Maïmouna : nom d’emprunt