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20 septembre 2025
VIES SOUS OXYGENÈ
Au Cte de l’hôpital Dalaal Jamm, le personnel médical est sur le grill pour maintenir en vie des patients sous assistance respiratoire et d’autres dans le coma en réanimation. Il y a des destins… en suspens en quête de second souffle
En plus de l’explosion des cas positifs et de décès, la troisième vague de Covid-19 a été exacerbée par des problèmes d’oxygène et de lits. Au Cte de l’hôpital Dalaal Jamm, le personnel médical est sur le grill pour maintenir en vie des patients sous assistance respiratoire et d’autres dans le coma en réanimation. Il y a des destins… en suspens en quête de second souffle.
La troisième vague, provoquée par le variant Delta, a déferlé sur le pays avec son lot de cas positifs et de décès. Elle a évidemment secoué l’infrastructure sanitaire jusque dans ses fondations avec un déficit d’oxygène, de lits avec la saturation des Centres de traitement des épidémies (Cte). A l’hôpital Dalaal Jamm, installé dans le ventre mou de la banlieue, à Golf, l’un des plus grands et premiers Cte de la région de Dakar, le temps est figé dans l’évolution de la pandémie. Depuis le début de la maladie, l’hôpital a enregistré plus de 240 décès et reçu plus de 80 patients en difficulté respiratoire. Néanmoins, la structure dispose d’un plateau médical pour assister les patients internés à la «Zone rouge» réservée aux patients en formes graves. Comment vivent-ils aujourd’hui dans cette structure hospitalière ? Est-ce qu’ils sont pris en charge correctement par la structure ? Comment se fait l’assistance au sein du Cte ? Est-ce que la structure est prête à faire face à cet afflux de cas positifs qui ne tarit pas ? Jeudi 5 août. Il est 12h…
Pr Louise Fortez, responsable du Cte, ouvre les portes de la structure, tend les Equipements de protection individuelle (Epi) pour offrir un système de défense maximale au visiteur. Dans la «Zone rouge», appelée aussi «Périmètre de tous les dangers», le bruit des machines est assourdissant. Au bout d’un long couloir très bien éclairé se nichent les chambres où sont internés les malades sous traitement. Certains sous oxygène continuent de recevoir l’air artificiel pour s’agripper au fil de la vie. Il flotte un sentiment de tristesse et d’impuissance. R. Diop, âgée de 66 ans, restée pendant plusieurs jours, sous assistance respiratoire, se projette déjà sur les retrouvailles avec sa famille. Elle se remet progressivement après des jours de lutte contre le virus. Elle revient de loin : «On m’a transportée en urgence à Dalaal Jamm. J’étais dans un état assez compliqué, je ne pouvais pas contrôler cette toux. Au-delà de cette maladie, j’avais pensé surtout à ma famille. Je me pose toujours la question, et pendant toute cette période je suis restée chez moi. Je ne sais pas où est-ce que j’ai pu choper cette chose. Mais je sais que c’est effroyable. Si ma mémoire est bonne, c’est une semaine avant la fête de la Tabaski. J’étais avec ma famille, elle a commencé par des toux persistantes, alors là j’ai compris que j’ai chopé la chose. C’est ainsi qu’on m’a mis en rapport avec un docteur.»
Après avoir appris qu’elle était positive au Covid-19, elle a senti le monde se dérober sous ses pieds. Mais, elle a été rassurée par le traitement mené par l’équipe du Pr Fortez. Il y a une nette amélioration de sa santé dégradante il y a quelques semaines. Agé de 70 ans, un homme s’accroche à la vie grâce à un masque d’oxygène. Mine froissée, tendue, son épouse raconte : «Il était parti en voyage au village. Et lorsqu’il est rentré, il avait une petite fièvre et toussait beaucoup surtout, avec son âge ce n’était pas facile. Heureusement que nous l’avons très vite évacué à l’hôpital. C’est ainsi qu’après les tests, les résultats ont été positifs. Et sous l’assistance du personnel, d’ailleurs très dynamique, aujourd’hui bien vrai qu’il est sous respiratoire oxygène, il va mieux. C’est propre et on désinfecte tout le bâtiment de jour comme de nuit.» Au Service de réa, une dame, qui a subi une césarienne, reprend des forces avec son masque à oxygène. Sur place, l’équipe d’urgentistes reste au front pour garder ses patients encore sur terre. Aujourd’hui, les malades sont nombreux dans ce Cte, pris dans un maelström de sentiments. Fatalistes, mais déterminés, apeurés, mais résilients, ils se battent pour vaincre le coronavirus.
Pour certains, c’est une souffrance quotidienne : ils ont du mal à se retourner sur leur lit, n’arrivent pas à prononcer des mots audibles et implorent le Ciel pour recouvrer la santé et quitter cette «Zone rouge»…. Où rode la mort. Au service de la morgue, les deux équipes de garde sont harassées par ces mois de pandémie. Chef de service, Victor Mendy vient de noter sur son registre bien tenu, deux cas de décès dans cet après-midi du vendredi 6 août. Patron de ce service depuis le 7 juillet 2020, il n’a jamais vu «autant de morts». Ainsi va la vie imposée par le Covid-19.
Pr Louise Fortez, responsable du Cte : «A l’heure actuelle, la fatigue commence à se faire sentir»
«C’est le 27 mars (2020) que le Cte a ouvert ses portes. A cette date jusqu’au jour d’aujourd’hui (5 août), nous avons enregistré 3 mille patients. 2 mille 600 sont sortis. 240 sont décédés. Nous avons un taux de mortalité de 7,8%. Lors de la première vague, nous avons eu 64 décès. Pour la deuxième, nous avons eu 80 décès et au cours de ces trois derniers mois, nous avons enregistré plus de 50 décès au niveau du Cte. Au début, ces décès concernaient uniquement des patients âgés, certains qui étaient diabétiques, ou avaient l’hyper-tension artérielle. Mais au cours de cette vague parmi ces décès, nous avons des sujets jeunes. Mais également des femmes enceintes qui sont arrivées dans des tableaux sévères. Et par rapport à la prise en charge tout se passe bien, il y a plusieurs spécialités, plusieurs personnes notamment les médecins, nous avons les infirmiers, les hygiénistes, les agents du Service national d’hy giène, les assistants sociaux. Il y a les gynécologues qui ont eu à réaliser 8 césariennes de femmes qui sont arrivées dans un tableau grave. Et nous avons eu à déplorer le décès de deux (2) femmes enceintes après la césarienne. Nous sommes dans cette prise en charge depuis le mois de mars. Nous sommes rodés aujourd’hui dans cette prise en charge. Mais il faut dire qu’à l’heure actuelle, la fatigue commence à se faire sentir. On ne sait pas quand est-ce que cette 3ème vague va diminuer au niveau national. Et je profite de cette occasion pour lancer un appel à tous les Sénégalais pour leur dire que le Covid-19 est une réalité dans notre pays. Il faut respecter les mesures préventives et les mesures barrières. C’est vrai que nous les connaissons, mais il reste à les appliquer. Eviter les rassemblements et lorsque vous vous sentez malade, il ne faut pas prendre seulement des médicaments et rester chez vous. Il faut vite vous rendre à l’hôpital pour voir ce qu’il en ait. Si vous avez chopé cette maladie, vous serez vite pris en charge. Pour les signes, si vous avez mal à la gorge, ou une grippe, il y a des tests de diagnostic dans les structures. En 15 mn, on peut vous dire si vous êtes malade ou pas. Parce que souvent, quand nous avons eu à faire l’audit des décès de la deuxième vague et même de la troisième vague, ce sont des patients qui décèdent dans les prochaines 24h ou 48h parce que tout simplement ils sont arrivés dans un tableau très sévère.»
Dr Fatoumata Ba, chef du service de réanimation : «La particularité de cette troisième vague…»
«Généralement on prend quatre à six patients maximum. C’est ce qu’on peut prendre pour l’instant. On essaie de réguler avec le Samu national. Mais ces derniers temps, il y a un grand afflux, il y a des malades qui viennent directement vers la structure. Quand on reçoit des patients en détresse respiratoire, on ne peut pas ne pas les prendre. Et heureusement, il y a beaucoup qui s’en sortent. La particularité de cette troisième vague est que nous avons beaucoup de jeunes et de femmes enceintes. C’est différent de la première vague où il y avait beaucoup de vieux. Devant vous, c’est une patiente qui était en état de grossesse. On vient juste de lui faire une césarienne, elle était en détresse respiratoire. Et on a dû la mettre sous assistance respiratoire. Le bébé est à la néonatalogie parce que c’est un prématuré. La maman est dans un état très grave. Et depuis notre intervention, nous avons perdu 3 femmes. Sinon, on a réussi à sauver les autres mais on n’a pas pu récupérer les bébés.»
Victor Mendy, responsable de la morgue «C’est un milieu particulier»
«Ici toutes les disposition sont prises. Nous avons des équipements de protection. C’est un milieu particulier. Nous avons des agents qui ont été formés pour préparer un mort atteint de Covid-19. Parce que c’est n’est pas donner à tout le monde de pouvoir le faire professionnellement avec tous les risques de contamination. Et c’est géré par le service hygiénique de l’hôpital. Nous avons 20 tiroirs ou casiers pour les corps, tous opérationnels. Ces tiroirs portent des affiches qui montrent qu’il y a un corps à l’intérieur. Et quand il y a un décès, c’est le couloir qui mène directement à la Zone rouge où passent les corps. C’est bien sécurisé.»
MIMI TOURE DEFEND MACKY SANS CESE
Oui, Mimi Touré est de retour ! Même si elle considère qu’en dépit de son limogeage du Cese, elle n’a «jamais quitté l’Apr»
Aminata Touré continue de défendre la gestion de la crise sanitaire par le président de la République depuis leurs récentes retrouvailles. Mieux, elle invite ses camarades de parti et de Bby à envahir les médias pour sensibiliser les populations et expliquer les actions de l’Etat. Mimi Touré estime d’ailleurs que la question des élections locales est «secondaire» par rapport à celle du Covid-19.
Oui, Mimi Touré est de retour ! Même si elle considère qu’en dépit de son limogeage du Cese, elle n’a «jamais quitté l’Apr». Elle a vu Macky Sall et a échangé avec lui, comme l’avait écrit Le Quotidien. «Après tout, c’est le président de mon parti, l’Apr. Nous avons eu une large discussion parce que nous avons une relation qui ne date pas d’aujourd’hui. J’ai donné mes idées, et on n’a pas seulement besoin de donner ses avis que quand on est en poste. Vous savez, la vie évolue», a dit le prédécesseur de Idrissa Seck hier, au Grand jury de la Rfm. C’est donc une Aminata Touré qui, plus qu’après avoir rejoint les rangs, est au premier rang des défenseurs de Macky Sall.
Loin de l’imparfait qu’elle avait utilisé il y a quelques mois quand elle disait : «J’avais de l’espoir comme tout Séné - galais.» Même sur la question du 3ème mandat, elle a été moins prolixe que lors de son intervention à la conférence virtuelle du National democratic institute (Ndi) du 15 au 17 décembre 2020 sur la limitation des mandats. Elle avait déclaré : «Le Président Macky Sall réélu le 24 février 2019 a affirmé à de nombreuses reprises qu’il effectuerait son second et dernier mandat, notamment le 31 décembre 2018. Donc, au Sénégal, la question est derrière nous comme je l’ai déjà dit à diverses occasions.» Hier, elle n’a pas voulu trop s’épancher sur le sujet. «Cette question a été vidée depuis. Ce qui est à mon avis actuel, c’est ce dont on a parlé : le Covid-19», a-telle répondu. De même, Mimi Touré a été moins tranchante sur la suppression du poste de Premier ministre. «C’est lui (le Président) qui a fait son analyse et qui a pris cette décision là. Mais ce qui est important pour moi -je parle comme citoyenne qui a exercé des responsabilités- c’est de voir comment, dans le cadre de la majorité, nous pouvons davantage mettre en exergue les actions qui ont été prises, notamment dans cette situation très préoccupante qui est celle de la pandémie et comment en sortir», dit-elle. Mais voici ce qu’elle disait lors de l’émission Quartier général de la Tfm, en mai dernier, sur cette suppression : «C’est un poste important, surtout que dans notre pays les problèmes sont compliqués et nombreux. C’est très important de décentraliser l’Exécutif. C’est ma position.»
«Cette question des élections est secondaire»
Mais envisage-t-elle un retour aux affaires ? «La question se règlera quand elle se règlera. Vous savez, la vie, il faut la prendre comme elle arrive. Seul Dieu sait. Je n’ai pas d’obsession particulière. Ce qui est important dans la vie, c’est de faire les choses avec engagement et détermination et le reste est entre les mains de Dieu qui, en dernière instance, tranche», a dit celle qui se dit «fière» d’avoir été récemment sélectionnée parmi les 24 experts à travers le monde pour donner des avis aux Etats membres des Nations unies sur les questions de gouvernance et d’administration publique pour la période 2021-2025.
Pour l’ancienne Envoyée spéciale auprès du chef de l’Etat, parler de politique dans un tel contexte «paraît très bizarre, parce que ce qui est important, c’est de rester en vie». Tout de même si cela ne peut manquer, elle estime que cela devrait se faire dans le cadre de la sensibilisation autour du Covid-19 et sa 3ème vague qui fait des vagues depuis 3 mois. «Les politiques, moi ou d’autres de l’Apr et de Bby, doivent venir aussi devant les radios et les télés expliquer pourquoi il faut faire de la prévention, les actions que l’Etat a prises, aider les populations à disposer de masques, de gels hydroalcooliques et à aller se vacciner. Et d’ailleurs, cela doit être aussi la tâche de l’opposition», souligne Mme Touré. Et dans ce sens, la candidate potentielle à la mairie de Kaolack, qui s’inscrit dans la «discipline» de parti, est d’avis que la tenue des élections territoriales dépend de l’évolution de la pandémie. Elle dit : «Théoriquement, les élections se tiennent en janvier. Nous sommes en pleine crise du Covid-19. Moi, quand je vais à Kaolack, je sensibilise les populations. Cette question des élections est secondaire. Encore une fois, il faut arriver vivant même aux élections. En pleine pandémie, vous irez à des élections ? Commet vous allez le faire ? Il faut investir les gens trois mois avant. C’est ce que dit le code électoral sur le dépôt des listes, c’est-à-dire le 23 octobre. Donc, prions pour que nous soyons complètement sortis de cette vague d’ici là.»
«Ça ne sert à rien de dire que si la situation empire, ça va affaiblir le gouvernement»
Sans répondre précisément à Ousmane Sonko ou d’autres responsables de l’opposition qui ont pointé la responsabilité du Président Sall dans la situation actuelle, Mimi Touré a lancé tout de même quelques piques. «Qu’on ne fasse pas l’apologie du malheur ! Ça ne sert à rien de dire que si la situation empire, cela va affaiblir peut-être le gouvernement, on y trouvera notre compte. Ça n’a pas de sens à mon avis. Et les Sénégalais ne sont absolument pas préoccupés par d’autres questions que celle-là, c’est-à-dire préserver leur santé et celle de leurs familles. L’Etat ne peut pas investir autant d’argent dans la crise sanitaire et ensuite devenir négligent. C’est plutôt une surprise. Tout le monde a été pris de court. Dans d’autres pays les activités avaient repris», explique l’ancien Premier ministre. Qui invite, par conséquent, à «recréer ce sursaut national de la première vague»
LA BANQUE MONDIALE PRECONISE L’ENSEIGNEMENT DANS LA LANGUE MATERNELLE
Enseigner dans les langues maternelles pour aider les enfants à mieux comprendre, telle est la solution que préconise la Banque mondiale pour améliorer la qualité de l ‘apprentissage
Plus de la moitié des élèves du primaire dans le monde sont confrontés à la pauvreté des apprentissages parce qu’ils sont incapables de lire et de comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans. Cette révélation est de la Banque mondiale qui préconise d’enseigner dans la langue que les élèves utilisent et comprennent le mieux, pour améliorer la qualité de l’apprentissage
Enseigner dans les langues maternelles pour aider les enfants à mieux comprendre, telle est la solution que préconise la Banque mondiale pour améliorer la qualité de l ‘apprentissage. En réalité, elle renseigne que «jusqu’à 37% des enfants scolarisés dans le monde reçoivent un enseignement dans une langue qu’ils ne parlent pas à la maison et qu’ils ne comprennent pas bien». Pis, révèle le rapport de la Banque mondiale, «les politiques relatives à la langue d'enseignement, qui devraient préparer les enfants à la réussite, les condamnent trop souvent à l'échec dès le début de l'école primaire». Même s’ils saluent les progrès considérables dans l’amélioration de l’accès à la scolarité notés au cours des dernières décennies, les experts de la Banque mondiale affirment que «le monde se trouve toujours confronté à une crise de l’apprentissage».
Montrant la voie aux décideurs, ces experts de l’éducation sont d’avis que lorsque les élèves reçoivent un enseignement dans la langue qu’ils parlent et comprennent bien, ils apprennent à lire mieux et plus vite. «Ils sont également mieux placés pour apprendre une deuxième langue, pour maîtriser d'autres contenus scolaires tels que les mathématiques, les sciences et l'histoire, et pour développer pleinement leurs capacités cognitives». D’autant plus que les enfants qui apprennent dans leur langue maternelle sont également plus susceptibles de s'inscrire et de rester à l'école plus longtemps, révèle toujours le rapport. Lequel document précise que les politiques efficaces en matière de langue d'instruction améliorent l'apprentissage et la progression scolaire et réduisent également les coûts nationaux par élève, ce qui permet une utilisation plus efficace des fonds publics pour améliorer l'accès et la qualité de l'éducation pour tous les enfants.
Estimant qu’il y a des approches réussies en matière de langue d'enseignement, ces experts proposent l’enseignement dans la langue maternelle dès l'éducation de la petite enfance et au moins jusqu'à la fin de l'école primaire. A cela s’ajoute l’utilisation de la langue maternelle pour l'enseignement des matières scolaires autres que la lecture et l'écriture. Aussi, ils préconisent l’introduction de toute langue supplémentaire en tant que matière en mettant l'accent sur les compétences linguistiques orales, mais aussi en continuant à utiliser la langue maternelle pour l'enseignement sous une forme ou une autre, même lorsqu'une autre langue devient la langue officielle d'enseignement.
Et enfin, ils invitent les Etats à planifier, développer, adapter et améliorer en permanence la mise en œuvre des politiques relatives à la langue d'enseignement. Entre autres solutions, les experts de la Banque mondiale recommandent d’observer minutieusement l'expérience scolaire des élèves, et exhortent «les décideurs politiques (à orienter) leurs systèmes scolaires pour qu'ils réussissent alors qu'ils réfléchissent à la manière de mieux reconstruire après la pandémie de COVID-19».Ils considèrent également que les systèmes doivent se concentrer sur l'apprentissage essentiel et améliorer l'efficacité du processus d'enseignement et d'apprentissage. D’autant que «l'enseignement dans les langues appropriées et la mise en œuvre de mesures efficaces en matière de langue d'enseignement aideront à atteindre ces objectifs». Ces experts révèlent en outre que, «bien qu'elles représentent un facteur important pour la promotion de l'alphabétisation, ces mesures en matière de langue d'enseignement doivent être bien intégrées dans un ensemble plus vaste de politiques d'alphabétisation».
Dans la mesure où les initiatives isolées sont inefficaces. Ils estiment alors qu’il faut un engagement politique et technique en faveur de l'alphabétisation, qui se traduit en partie par un engagement à mesurer et à suivre les résultats d'apprentissage, un soutien aux enseignants sous forme de plans de cours, un accompagnement des enseignants, ainsi que la mise à disposition de livres et de textes de qualité, et l'engagement des parents et des communautés à encourager l'amour des livres et de la lecture à la maison.
PLUS D’UN MILLION DE PERSONNES VACCINEES CONTRE LA COVID-19
Face à la furie de la pandémie, les populations continuent de jour en jour de se rendre dans les lieux dédiés à la vaccination contre le coronavirus pour prendre leurs doses
Face à la furie de la pandémie, les populations continuent de jour en jour de se rendre dans les lieux dédiés à la vaccination contre le coronavirus pour prendre leurs doses. D’après les dernières estimations, 1020569 personnes ont été déjà vaccinées sur l’étendue du pays
Démarrée le 23 février 2021, la campagne de vaccination contre le coronavirus a connu des débuts timides. Mais avec l’augmentation du nombre de décès liés à la maladie ces dernières semaines, elle s’est accélérée à la vitesse grand V.
Selon les autorités sanitaires, 1020569 personnes ont déjà pris leurs doses pour mieux s’armer contre le virus qui a fait, d’après les dernières estimations, 1482 décès sur l’étendue du territoire national. Ces statistiques montrent visiblement que le discours en faveur du vaccin semble de plus en plus prendre le dessus sur la propagande des anti-vaccins, dirigée pour la plupart du temps par des pseudo-experts sur les réseaux sociaux. Cependant, si on se fie au ministère de la Santé, le Sénégal continue toujours de subir la furie de la covid-19. Pour les autorités sanitaires, le virus a tué 15 personnes le vendredi et 10 autres le samedi. Ce qui fait dire à beaucoup de spécialistes que le pays risque la catastrophe, si les populations ne continuent pas de se ruer vers les centres de vaccination et les vaccinodromes.
Ces derniers craignent également que la réticence contre le vaccin ne soit fatale pour le Sénégal en cas de quatrième vague. En ce qui concerne les nouveaux cas enregistrés au cours du week-end, le département ministériel dirigé par AbdoulayeDiouf Sarr a annoncé que sur 4050 tests réalisés dans le bilan quotidien du samedi, 648 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 16,00 %.
Les cas positifs d’avant-hier sont composés de 70 cas contact et 578 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 259 pour le département de Dakar ; 48 pour le département de Rufisque ; 30 pour le département de Guédiawaye ; 17 pour le département de Pikine ; 17 pour le département de Keur-Massar. Dans les autres localités du Sénégal, 27 contaminations communautaires ont été signalées à Ziguinchor ; 26 à Thiès ; 21 à Touba ; 12 àDahra et Mbour ; 11 à Richard-Toll et Saint-Louis ; 09 à Pout ; 08 à Joal ; 07 à Bignona et Thilogne ; 06 à Tivaouane ; 05 à Kolda, Kaolack, Mékhé et Tamba ; 04 à Fatick ; 03 à Goudomp, Guinguinéo, Keur Momar Sarr et Sokone ; 02 à Koumpentoum et Matam ; 01 à Birkilane, Coki, Kébémer, Louga, Ndoffane, Niakhar, Passy, Popeunguine, Sédhiou et Vélingara.
Pour la journée d’hier, sur 4093 tests réalisés dans le bulletin quotidien, 681 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 16,64 %. Les cas positifs de ce dimanche sont composés de 64 cas contact et 617 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 257 pour le département de Dakar ; 45 pour le département de Rufisque ; 44 pour le département de Guédiawaye ; 17 pour le département de Pikine ; 10 pour le département de Keur-Massar.
Dans les autres localités du Sénégal, 41 contaminations communautaires ont été signalées à Saint-Louis ; 32 à Touba ; 25 à Thiès ; 21 à Ziguinchor ; 19 à Mbour ; 17 à Kaolack ; 16 à Richard-Toll ; 14 à Dioffior ; 10 à Tivaouane ; 06 à Fatick ; 05 à Diourbel et Thiadiaye ; 04 à Koumpentoum et Matam ; 03 à Foundiougne, Gossas et Guinguinéo ; 02 à Bambey, Joal, Kolda, Oussouye et Tamba ; 01 à Bounkiling, Goudomp, Ndoffane, Passy, Saraya et Vélingara. Depuis l’apparition du coronavirus jusqu’à présent, 67579 cas de covid-19 ont été enregistrés au Sénégal, dont 50533 guéris. Actuellement, 15563 patients sont sous traitement, dont 69 dans un état grave.
LE CONTENU LOCAL MIS EN BRANLE
Le contenu local est le dispositif qui permet d’assurer l’équité dans la répartition des ressources pétrolières et gazières. Et ce, quelle que soit la situation géographique de la région
Le contenu local est le dispositif qui permet d’assurer l’équité dans la répartition des ressources pétrolières et gazières. Et ce, quelle que soit la situation géographique de la région.
Le contenu local permet d’assurer l’équité dans le système de partage des revenus des ressources naturelles. Ce qui constitue un réel avantage pour les régions périphériques qui seront prises en compte à travers le partage, les projets et programmes d’investissement, au même titre que les autres parties du pays.
Les régions qui sont excentrées par rapport aux côtes voisines des gisements (Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) bénéficieront elles aussi des retombées de l’exploitation du pétrole et du gaz. D’après la loi sur le contenu local, ces régions vont également, si elles sont dynamiques et créatives, développer, en partant de leurs potentialités économiques, de nouvelles filières rentables et industrielles susceptibles de créer un grand nombre d’emplois et d’accroître dans la foulée le bien-être de leurs populations.
En l’espèce, les importantes retombées du pétrole et/ou du gaz vont impacter positivement sur la société en facilitant l’accès à l’eau, l’électricité, le pétrole et le gaz. En plus de cela, il y a la part du pays sur l’exploitation qui va impacter immédiatement sur la population et rehausser le niveau de vie en boostant des secteurs économiques tels que l’artisanat. L’agriculture aussi aura un changement structurel à travers l’accès à l’eau en permanence et une production constante avec le système d’irrigation ; ce qui est moins coûteux.
La production de pétrole et gaz peut conduire ainsi à une révolution culturelle. Même si cela semble paradoxal, l’exploitation des hydrocarbures servira d’appui à la lutte contre la déforestation avec la démocratisation de l’accès de la bombonne de gaz.
Dans la foulée, la baisse du coût de l’électricité va contribuer à son accessibilité et impacter les coûts de production des artisans des zones reculées. Elle va en fin de compte donner un coup de fouet à l’éducation en améliorant le cadre de vie des élèves et favoriser l’utilisation de l’internet.
LE FORAGE DES PUITS DE PÉTROLE A DÉMARRÉ POUR LA PRODUCTION D'HYDROCARBURES
C’est ce qu’a indiqué le PCA de Petrosen Holding, Mary Teuw Niane, samedi dernier à Tambacounda où il animait une conférence
Le Président du Conseil d’Administration (Pca) de Petrosen Holding, Pr Mary Teuw Niane, a révélé, samedi dernier lors d’une conférence à Tambacounda que le forage des puits de pétrole de développement a démarré depuis quinze (15) jours. Ce qui place le Sénégal dans le groupe des pays pétroliers.
Le Sénégal goûtera bientôt aux fruits du pétrole. C’est ce qu’a indiqué le Pca de Petrosen Holding, Mary Teuw Niane, samedi dernier à Tambacounda où il animait une conférence. «Depuis 15 jours, les puits de développements ont commencé à être forés. Donc, on est dans la dernière phase où on fore les puits pour tirer le pétrole et le gaz. C’est une étape cruciale vers la production de pétrole et de gaz sur le site de Sangomar.» D’autres gisements de pétrole et de gaz ont été découverts sur le même site en 2014 et en 2017. Et les recherches se poursuivent. Poursuivant, le Pr Mary Teuw Niane n’a pas manqué d’insister sur les défis et autres opportunités du pétrole et du gaz en faveur des régions périphériques comme Tambacounda. Toutefois, il a tenu à rappeler le visage hideux de certains pays dont la richesse de leurs sous-sols constitue la source de leurs souffrances.
A l’en croire, de nombreux pays africains possèdent d’énormes ressources extractives (or, diamant, fer, cuivre, bauxite, uranium, gaz…), mais cela ne les empêche pas de connaître des difficultés économiques. Et leurs populations vivent dans l’analphabétisme et la pauvreté. Pis, elles sont confrontées à des guerres civiles comme c’est notamment le cas au Congo et en République Centrafricaine. Cette situation désastreuse économiquement, socialement et du point de vue environnemental est popularisée à travers l’expression «la malédiction du pétrole», dit-il. Seulement, rassure le Pca de Petrosen, le Sénégal a les moyens de faire de ces ressources un levier du développement de tous les secteurs économiques, du renforcement et de la modernisation des secteurs sociaux notamment l’éducation, la recherche et l’innovation.
A cet effet, il a démontré comment la région de Tambacounda peut devenir florissante avec des avancées majeures au niveau des dynamiques socio-économiques. Pour ce faire, les entreprises de la région sont appelées à tirer profit des opportunités qu’offre la loi sur le contenu local. Il s’agit de modèles de contrats des retombées pétrolières, choisis pour les populations, les entreprises et les artisans afin d’améliorer leurs conditions de vie. Initiateur de cette rencontre dans la région de Tambacounda, le Pdg de «Alkuma Fm», Maké Dangnokho, s’est fortement de la grande mobilisation qu’il y a eue. «Ce n’était pas évident de tenir une telle table ronde en cette période pandémique», a indiqué le journaliste qui s’est engagé à réunir tous les fils de Tambacounda, notamment les cadres, dans l’intérêt de la localité.
Ainsi, Maké Dangnokho a appelé «tous les cadres de la région à une synergie d’actions». Désigné parrain de la rencontre, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba, a souligné que la première richesse de notre pays est la paix et la stabilité. «En effet, sans une stabilité, personne ne pourra profiter des retombées du pétrole et/ou du gaz », affirme Me Kaba qui invite les jeunes venus massivement à se mettre sur le chemin de l’excellence, de la compétence et de l’éthique. Au cours des interventions, les différents orateurs ont interpellé les autorités étatiques sur la formation des jeunes dans le domaine en initiant une filière des métiers du pétrole dans la future université du Sénégal Oriental.
LE SEVERE REQUISITOIRE DU JUGE TELIKO CONTRE L’EXECUTIF
La chancellerie a fait prévaloir, en lieu et place de la force de l’argument, l’argument de la force, de l’intimidation et du dénigrement dans le dessein de réduire au silence des voix discordantes
Les rapports entre l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) et la chancellerie ont été heurtés ces dernières années. Et l’ancien président de l’Ums, Souleymane Téliko, qui passait le flambeau à son successeur Ousmane Chimère Diouf, lors de l’assemblée générale élective de l’organisation, a vertement critiqué l’Exécutif qui, selon lui, cherche à réduire au silence toute voix discordante.
Après deux mandats non renouvelables aux commandes de l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), le juge Souleymane Téliko a, au moment de passer le flambeau, peint un tableau sombre du fonctionnement de la justice. Même s’il considère qu’elle est crédible, car dotée «de magistrats, femmes et hommes d’une compétence rare, une intégrité à toute épreuve», l’ancien président de l’Ums a fustigé l’attitude des autorités de l’Exécutif vis-à-vis des magistrats. Pour bétonner ses accusations, il souligne que jusqu’au milieu de l’année 2020, le bureau de l’Ums entretenait avec la Chancellerie d’excellents rapports fondés sur le respect réciproque, la communication permanente et la franche collaboration.
Malheureusement, se désole-t-il, l’affaire Ngor Diop du nom de ce magistrat relevé de son poste de président de tribunal de Podor pour avoir mis sous mandat de dépôt un chef religieux a vicié les relations entre l’Ums et le ministère de la Justice. A partir de ce moment, rappelle Souleymane Téliko, les magistrats ont fait l’objet de multiples manœuvres de déstabilisation dirigées notamment contre l’Ums et son président. A cet effet, il cite la parution dans la presse de la lettre de démission d’un des membres de l’Ums. Convaincu que nul n’a le monopole de la vérité, le juge Téliko estime «que les divergences, aussi profondes qu’elles puissent être, doivent pouvoir s’exprimer de manière civilisée, à travers un débat d’idées, dans le respect de la liberté d’opinion que la loi reconnaît à chacun d’entre nous».
Malheureusement, relève président de l’Ums, la chancellerie a fait prévaloir, en lieu et place de la force de l’argument, l’argument de la force, de l’intimidation et du dénigrement dans le dessein de réduire au silence des voix discordantes. «Que des particuliers malintentionnés s’adonnent à un tel exercice de dénigrement contre des magistrats est déjà, en soi, suffisamment grave. Mais lorsque les auteurs de tels actes peuvent le faire sans coup férir, dans de pareilles circonstances, ce n’est pas seulement l’honneur de telle ou telle personne qui est en cause, mais l’autorité et la crédibilité de l’institution judiciaire qui se trouvent aussi bafouées », tranche le président sortant de l’Ums.
Pourtant, il estime que rien de ce que prône l’organisation qu’il dirigeait n’est fondamentalement nouveau, encore moins révolutionnaire. «Il s’agit d’un débat de principe qui transcende les régimes», dit-il avant de déplorer : «Ce qui est nouveau, en revanche, c’est cette posture de l’Exécutif qui, non content de rejeter toute perspective de réforme en profondeur de notre mode de gouvernance judiciaire, semble décidé à réduire au silence toute voix discordante qui se fait entendre à ce sujet.
«NOUS NE SOMMES D’AUCUN CLAN POLITIQUE, NI D’AUCUNE CHAPELLE»
Afin de lever toute équivoque par rapport à l’attitude du magistrat, Souleymane Téliko souligne que l’obligation de réserve n’est pas un confinement au silence, encore moins la négation de la liberté d’expression. «S’il peut arriver que, dans l’exercice de la liberté d’expression que leur consacre leur statut, les magistrats rament à contrecourant des positions dominantes, cela ne doit pas, pour autant, faire d’eux des adversaires désignés d’un quelconque régime. Je le dis ici avec force : nous ne sommes d’aucun clan politique, ni d’aucune chapelle, si ce n’est celle de la Justice que nous avons l’honneur et le plaisir de servir», martèle Souleymane Téliko.
Par conséquent, il invite les pouvoirs publics à comprendre qu’ils n’ont pas en face d’eux des adversaires, mais des acteurs responsables, soucieux de l’intérêt général et ayant à cœur de servir loyalement et dignement leur pays. S’adressant à ses collègues, l’ancien président de l’Ums estime que le souci de préserver le fil du dialogue ne doit pas les conduire à cautionner ou à passer sous silence des violations de principes qui garantissent l’indépendance de la justice et l’épanouissement professionnel des acteurs. «Dans notre office quotidien de magistrat, comme dans le cadre de l’exercice du mandat à la tête de l’Ums, nous devons, sous peine de trahir notre mission, éviter de faire prévaloir la crainte de déplaire sur le devoir de vérité et de justice », prévient-il.
NIGERIA : SEPT ANS APRES, UNE «FILLE DE CHIBOK» RETROUVE SA FAMILLE
Une des 276 jeunes Nigérianes enlevées par Boko Haram en 2014 au Nigeria dans un collège de filles, à Chibok, a retrouvé sa famille.
Une des quelque 300 jeunes Nigérianes enlevées par Boko Haram dans un collège de Chibok (nord-est) il y a sept ans est libre et a retrouvé sa famille, a annoncé samedi le bureau du gouverneur de l’État de Borno au Nigeria.
Le 14 avril 2014, une centaine de djihadistes de Boko Haram (nom qui signifie «l’éducation occidentale est un péché») avaient enlevé 276 jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans, dans un collège de filles de Chibok, dans l’État de Borno, provoquant une énorme vague d’indignation internationale et une campagne intitulée #BringBackOurGirls pour leur libération.
Au fil des ans, la majorité des filles ont été relâchées ou retrouvées par l’armée, mais une centaine d’entre elles sont toujours portées disparues, avait rappelé Amnesty international en avril dernier, à l’occasion du septième anniversaire de leur enlèvement.
Mille élèves enlevés depuis décembre
Dans un communiqué, le gouverneur de l’État de Borno, Babagana Umara Zulum, a précisé que Ruth Ngladar Pogu s’était présentée auprès de l’armée le mois dernier en compagnie d’une personne qu’elle a identifiée comme son mari. «Je connais le sentiment des familles de celles qui sont encore en captivité mais nous devons garder espoir, surtout après le développement d’aujourd’hui», a déclaré le gouverneur.
Selon son bureau, la jeune fille s’est présentée le 28 juillet auprès de l’armée mais la nouvelle n’avait pas été rendue publique pour lui donner le temps de contacter ses parents. Depuis le début de la rébellion du groupe islamiste radical Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le conflit, qui s’est propagé aux pays voisins, a fait plus de 36’000 morts et trois millions de personnes ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU.
De nombreux autres enlèvements de masse se sont produits dans le nord du Nigeria depuis Chibok, entraînant la fermeture de centaines d’établissements scolaires. Depuis décembre, près de mille élèves ont été enlevés, principalement dans les États du nord-ouest et du centre du pays. La plupart ont été libérés, mais certains sont toujours détenus après des mois de captivité. (AFP)
ATTENTION DANGER !
La planète va subir une augmentation «sans précédent» des événements météo extrêmes comme les canicules ou les pluies diluviennes, même si le monde parvient à limiter le réchauffement à +1,5°C, a prévenu lundi le rapport des experts climats de l’ONU(Giec)
Un rapport des experts climats de l’ONU (Giec) paru lundi prédit une hausse «sans précédent» des événements météo extrêmes, en raison du changement climatique.
La planète va subir une augmentation «sans précédent» des événements météo extrêmes comme les canicules ou les pluies diluviennes, même si le monde parvient à limiter le réchauffement à +1,5°C, a prévenu lundi le rapport des experts climats de l’ONU (Giec).
Pire et plus vite qu’on le craignait. Le réchauffement de la planète pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu’estimé, menaçant de nouveaux désastres «sans précédent» l’humanité, déjà frappée par des canicules et inondations en série.
À moins de trois mois de la conférence climat COP26 à Glasgow, le constat choc des experts climat de l’ONU (Giec) publié lundi, sonne comme un branle-bas de combat: les humains sont «indiscutablement» responsables des dérèglements climatiques et n’ont d’autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, s’ils veulent en limiter les dégâts.
Ce premier rapport d’évaluation depuis sept ans, adopté vendredi par 195 pays, passe en revue cinq scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, du plus optimiste – certains diraient utopiste – à l’hypothèse du pire.
Dans tous les cas, la planète devrait atteindre le seuil de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle autour de 2030. Dix ans plus tôt que la précédente estimation du Giec en 2018.
Ensuite, d’ici 2050, la hausse se poursuivrait bien au-delà de ce seuil – qui est une des limites-clés de l’Accord de Paris – même si le monde parvenait à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre.
«Ce n’est que la première salve»
Et si ces émissions ne sont pas drastiquement réduites, les +2°C seront dépassés au cours du siècle. Ce qui signerait l’échec de l’Accord de Paris et son objectif de limiter le réchauffement «bien en-deçà» de +2°C, si possible +1,5°C.
Alors que la planète a gagné pour l’instant +1,1°C, le monde voit de ses propres yeux les conséquences déjà à l’œuvre. Encore plus cet été, avec les images de flammes ravageant l’Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d’Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50°C au Canada.
«Si vous pensez que ça, c’est grave, rappelez-vous que ce que nous voyons aujourd’hui n’est que la première salve», commente Kristina Dahl, de l’organisation Union for Concerned Scientists.
Même à +1,5°C, les canicules, inondations et autres événements extrêmes vont augmenter de manière «sans précédent» en termes d’ampleur, de fréquence, d’époque de l’année où elles frapperont et de zones touchées, prévient le Giec.
«Ce rapport devrait faire froid dans le dos à quiconque le lit (…) Il montre où nous en sommes et où nous allons avec le changement climatique: dans un trou qu’on continue de creuser», a commenté le climatologue Dave Reay.
Avenir apocalyptique
Face à cet avenir apocalyptique, les appels à agir se multiplient. «Stabiliser le climat va nécessiter une réduction forte, rapide, et durable des émissions de gaz à effet de serre, pour atteindre la neutralité carbone», insiste Panmao Zhai, co-président du groupe d’experts ayant élaboré ce premier volet de l’évaluation du Giec.
Le deuxième volet sur les impacts, prévu pour février 2022, montre en détails comment la vie sur Terre sera inéluctablement transformée d’ici 30 ans, voire plus tôt, selon une version préliminaire obtenue par l’AFP.
Le troisième volet sur les solutions est attendu en mars. Mais la voie à suivre est déjà largement connue pour mettre en place la transition vers une économie décarbonée.
«Ce rapport doit sonner le glas du charbon et des énergies fossiles avant qu’ils ne détruisent notre planète», a ainsi plaidé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, accusant ces énergies et la déforestation «d’étouffer la planète».
Alors qu’il faudrait réduire les émissions de CO2 de moitié d’ici 2030 pour tenir le +1,5°C, tous les regards se tournent désormais vers Glasgow où se réuniront en novembre les dirigeants du monde entier.
Vers +4° ou +5° au rythme actuel
«Il n’y a pas le temps d’attendre et pas de place pour les excuses», a insisté Antonio Guterres, réclamant que la COP soit un «succès», après cette «alerte rouge pour l’humanité» lancée par le Giec.
Mais à ce stade, seule la moitié des gouvernements ont révisé leurs engagements d’émissions de gaz à effet de serre. La précédente série d’engagements, pris dans la foulée de l’Accord de Paris de 2015, conduirait à un monde à +3°C, s’ils étaient respectés, mais au rythme actuel, le monde se dirige plutôt vers +4°C ou +5°C.
Au milieu de ses sombres projections, le Giec apporte malgré tout un espoir auquel se raccrocher.
Dans le meilleur scénario, la température pourrait revenir sous le seuil de 1,5°C d’ici la fin du siècle, en coupant drastiquement les émissions et en aborbant plus de CO2 qu’on en émet. Mais les techniques permettant de récupérer le CO2 dans l’atmosphère à large échelle sont toujours à l’état de recherche, note le Giec.
Et certaines conséquences du réchauffement sont de toute façon «irréversibles», insiste le rapport. Sous l’influence de la fonte des glaces polaires, le niveau des océans va continuer à augmenter pendant «des siècles, voire des millénaires». La mer, qui a déjà gagné 20 cm depuis 1900, pourrait encore monter d’environ 50 cm d’ici 2100, même à +2°C.
Conséquences irréversibles
«Ça semble lointain, mais des millions d’enfants déjà nés devraient être encore bien vivants au 22e siècle», souligne Jonathan Bamber, un des auteurs du rapport.
Pour la première fois, le Giec souligne également «ne pas pouvoir exclure» la survenue des «points de bascule», comme la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique ou la mort des forêts, qui entraîneraient le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable.
Mais ce n’est pas une raison pour abandonner le combat, au contraire, insistent scientifiques et militants. Parce que le changement climatique ne se déchaîne pas par magie à un certain seuil: chaque fraction de degré compte et renforce les impacts.
«Nous ne sommes pas voués à l’échec», assure Friederike Otto, une des auteurs. «Nous ne laisserons pas ce rapport être remisé sur une étagère», insiste de son côté Kaisa Kosonen, de Greenpeace. «Nous l’apporterons avec nous dans les tribunaux». (AFP)
La violence se répand si rapidement au Mali qu'elle met en péril la survie même de l'État, a déclaré vendredi l'expert des Nations Unies sur les droits de l'homme dans le pays au terme d'une visite officielle de 11 jours au cours de laquelle il a été informé d'une augmentation des exécutions extrajudiciaires, d'autres homicides, des enlèvements de civils et de viols collectifs de femmes.
« Nous sommes très préoccupés par la détérioration grave et continue de la sécurité qui a dépassé un seuil critique », a déclaré l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Mali, Alioune Tine, décrivant « un État affaibli et impuissant, qui assume difficilement son rôle régalien de protection des populations civiles face aux groupes armés qui essaiment dans tout le pays ».
La volonté politique des autorités remise en question
« Il est grave de constater que les populations civiles subissent aussi des violences de la part des Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM) censées les protéger », a-t-il ajouté.
M. Tine a déclaré que certaines personnes rencontrées lors de sa visite ont exprimé de sérieux doutes sur la volonté politique des autorités maliennes de prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des populations civiles, en particulier dans les régions les plus touchées par la crise et les conflits.
« Cela doit absolument changer », a-t-il déclaré. « Il faut un sursaut national et une volonté inébranlable des autorités maliennes, avec le soutien actif de leurs partenaires, pour restaurer l’autorité de l’Etat et assurer la protection des populations civiles. »
Tous azimuts contre les populations civiles
M. Tine s'est dit gravement préoccupée par la dégradation rapide et continue de la sécurité créée par la défaillance des institutions de l'État et qui donne lieu à des attaques tous azimuts contre les populations civiles par des groupes armés tels que la Jama'at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM), l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et d'autres qui consolident leur contrôle sur des zones dans le nord et le centre du pays. Ils s'étendent également aux régions méridionales du Mali, et la violence communautaire augmente dans le centre du pays.
Les populations civiles du nord (régions de Gao, Menaka et Tombouctou), du centre (régions de Bandiagara, Douentza, Mopti et Ségou) et du sud (régions de Koutiala, San et Sikasso) subissent des violations de leurs droits humains fondamentaux et atteintes à ces droits et sont même tuées.
Violations par les forces maliennes, les forces internationales et groupes armés
La détérioration du respect des droits de l'homme s'inscrit dans un contexte d'impunité généralisée des auteurs de ces violations and atteintes.
L'opération de maintien de la paix des Nations Unies, la MINUSMA, a recensé au moins 43 exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires commises par les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM) entre le 1er avril et le 30 juin 2021.
L'augmentation des atteintes aux droits de l’homme commises par les groupes armés et les milices communautaires est encore pire, le total des six premiers mois de cette année, soit 258 cas, représentant déjà 88 % du nombre de cas signalés pour toute l'année 2020.
Les enlèvements sont également en hausse spectaculaire. Au cours des seuls six premiers mois de cette année, la MINUSMA a documenté 435 enlèvements – cinq fois plus que pour toute l'année 2019.
Les ravisseurs sont principalement les groupes armés et les milices communautaires du centre du Mali, notamment la milice Da Na Ambassagou, mais aussi des groupes armés tels que la Jama'at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM) et d'autres groupes similaires.
Les viols collectifs et autres violences à l'encontre des femmes sont en augmentation, tout comme les attaques contre les « esclaves », un problème que l'expert indépendant a souligné le mois dernier.
Mettre fin à l’impunité et restaurer la confiance des populations
Lors des rencontres avec les autorités maliennes, M. Tine a fait part de ses sérieuses préoccupations quant à la détérioration continue de la situation des droits de l'homme. Les autorités maliennes se sont engagées à prendre des mesures concrètes pour répondre à ses préoccupations et améliorer la situation des droits de l'homme.
« Nous invitons donc les autorités maliennes à honorer leurs engagements », a déclaré Alioune Tine. « Cela permettra de rassurer et de restaurer la confiance des populations civiles et des nombreux interlocuteurs face aux institutions de l’Etat ».
Selon l’expert, une « priorité absolue doit être réservée par les autorités au traitement de la question préoccupante de l’impunité au Mali ».
L’impact sur le droit des femmes
Selon M. Tine la dégradation de la sécurité a un impact considérable sur la situation des droits fondamentaux de la femme avec la récurrence inquiétante des cas de violence basée sur le genre, y compris les viols collectifs.
Il a signalé que la MINUSMA a documenté plusieurs viol collectifs en mars. Aussi, dans les localités sous le contrôle ou l’influence des groupes extrémistes violents, les femmes sont forcées de porter le voile. Une vingtaine de cas de flagellations des femmes en guise de punition pour n’avoir pas porté le voile ou avoir porté le mauvais voile, auraient été signalés depuis le début de l’année.
L’expert a rappelé que les femmes continuent d’être sous-représentées dans la sphère publique et politique au Mali, en violation de la loi no 2015-052 du 18 décembre 2015, qui fixe un quota d’au moins 30 % de femmes aux fonctions nominatives et électives.
Des détentions à caractère illégal
Lors de sa visite, M. Tine a notamment rencontré le Premier Ministre, le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Ministre de la Défense et des anciens combattants, le Ministre de la justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Ministre de la Refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l'Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la Commission nationale des droits de l'homme et les autorités judiciaires.
« Nous avons pu rencontrer l'ancien président Bah N'Daw et l'ancien Premier ministre Moctar Ouane qui sont toujours en résidence surveillée » a déclaré Tine. « Nous avons discuté avec les autorités maliennes sur le caractère illégal de cette situation et la nécessité d’y mettre fin dans les meilleurs délais. Nous avons pris bonne note des dispositions concrètes prises par les autorités maliennes allant dans le sens d’une prochaine libération ».
L’Expert a également discuté avec les autorités sur le décès en détention dans des conditions non encore élucidées de l'individu arrêté pour tentative d'assassinat du Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.
« Nous demandons aux autorités maliennes d’ouvrir d'une enquête approfondie, rapide et impartiale conformément aux obligations internationales pertinentes du Mali en matière des droits humains », a informé M.Tine.
Il a également rencontré les organisations de la société civile, y compris celles des personnes atteintes d’albinisme et des personnes vivant avec un handicap, les organisations de la société civile et les associations de victimes de l'esclavage par ascendance et les associations luttant contre cette pratique, les organisations non gouvernementales, des représentants du corps diplomatique, les agences, fonds et programmes des Nations Unies ainsi que le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSMA.
Il s'est également rendu dans la région de Gao, où il a rencontré les autorités locales, les associations de femmes et les agences des Nations unies.
À l'issue de sa visite, AliouneTine a publié une déclaration. Il soumettra le rapport complet de sa visite au Conseil des droits de l'homme en mars 2022. (news.un.org)