Dakar, 16 juil (APS) - Les quotidiens annoncent "le retour des restrictions", pour contrer la flambée des cas de Covid-19 notée ces derniers jours à Dakar.
La plupart des journaux parvenus vendredi à l’APS se font l’écho des mesures annoncées par les autorités sanitaires, jeudi, à l’issue d’une réunion du comité national de gestion des épidémies (CNGE).
"Les 11 commandements du comité de gestion des épidémies", affiche par exemple Lii quotidien, citant le renforcement de la surveillance épidémiologique, la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid.
Le journal évoque également la mobilisation des acteurs et le renforcement de la synergie des actions, l’utilisation accrue des tests de diagnostic rapide, le renforcement des ressources humaines pour la prise en charge à domicile, l’intensification de la sensibilisation des populations sur les risques liés au Covid et les moyens de prévention.
Il y a aussi le port systématique de masque dans les véhicules de transport, les véhicules particuliers, lieux recevant du public et lieux de travail, le recours précoce aux soins, l’interdiction des rassemblements, la vaccination, la limitation des déplacements notamment pour la Tabaski.
"Retour au semi-confinement : télétravail, Tabaski chez soi...", affiche Vox Populi. "Des mesures proches du confinement", relève Les Echos. "Des mesurettes" plutôt, estime le quotidien L’Info.
Selon L’Observateur, c’est "la peur du désaveu" qui empêche l’Etat de prendre des mesures plus restrictives face à "l’explosion des cas de Covid-19 notée ces derniers jours".
"Entre la pression des médecins et les réalités socio-économiques, le gouvernement du Sénégal peine à trouver la voie la plus appropriée pour faire face à la pandémie, en évitant un chaos social et économique", analyse le quotidien Enquête.
Wafquotidien note que le ministre de la Santé et de l’Action sociale s’en tient à "des recommandations", devant "l’incapacité de pouvoir contraindre les Sénégalais au port obligatoire de masque dans les transports, les lieux publics et privés".
Ne pouvant non plus interdire les rassemblements et amener les populations à éviter les déplacements pour les besoins de la Tabaski par exemple, le gouvernement "s’est contenté de prescrire des recommandations aux populations", écrit le même journal.
"Le CNGE ne veut pas de déplacement pour la Tabaski", insiste le quotidien Enquête, qui annonce "le retour des restrictions", comme le télétravail et la réduction du personnel dans les entreprises.
Les mêmes points de restrictions sont repris par le journal le Quotidien, mais surtout plusieurs journaux citent les propos du biologiste et virologue sénégalais Souleymane Mboup, selon lequel "30% des nouvelles infections sont dus au variant indien". "Alerte Delta", affiche Sud Quotidien, faisant référence à l’autre appellation de ce variant.
Le quotidien L’As en conclut que les populations "ont intérêt à redoubler d’efforts en ce qui concerne le respect des gestes barrières destinés à lutter contre le coronavirus" qui, désormais, "dicte sa loi".
Le Soleil revient sur le front de la vaccination et retient comme bonne nouvelle les "500.000 doses (de vaccin) attendues avant la fin du mois" au Sénégal. "Cela permettra de faire face aux nombreux cas graves de Covid-19 notés ces dernières semaines au Sénégal", selon le journal.
UN TEST DE SURVIE POLITIQUE POUR AMINATA TOURE ET CIE
Prévues le 23 janvier 2022 prochain, les élections municipales et départementales s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise.
Prévues le 23 janvier 2022 prochain, les élections municipales et départementales s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise. En effet, au-delà de l’enjeu du renouvellement des exécutifs locaux en perspective des prochaines législatives et la présidentielle de 2024, ces élections sont également un test de survie politique certains compagnons du président de la République Macky Sall mis au frigo depuis le remaniement ministériel de novembre 2019. De Mimi à Boune Dionne, en passant par Amadou Ba, Ngouille et autres.
Les élections municipales et départementales qui seront organisées en janvier prochain s’annoncent cruciales pour la classe politique sénégalaise. Enjambant en effet l’enjeu du renouvellement des exécutifs locaux en perspective des prochaines législatives et la présidentielle de 2024 qui va opposer pouvoir et opposition, ce scrutin est parti pour être également un moment décisif duquel pourrait dépendre l’avenir politique de certains camarades du président de la République, Macky Sall.
Il s’agit autres entres de ses anciens Premiers ministres, Aminata Touré et Mahammed Boun Abdallah Dionne et des ministres Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Mouhamadou Makhtar Cissé et Oumar Youm. Issues d’horizons diverses, ces personnalités partagent aujourd’hui une même histoire : celle de proches collaborateurs de l’actuel chef de l’Etat tombés en disgrâce à cause de leur ambition politique, supposée ou réelle.
En effet, engagée totalement pour la cause du président Sall, la plupart d’entre eux ont été dans tous les combats politiques qui ont abouti à l’accession de Macky Sall à la station présidentielle en 2012 et à sa réélection au premier tour lors de la présidentielle de 2019.
Membres du gouvernement, certains d’entre eux n’avaient pas hésité, au risque de perdre leur portefeuille ministériel en cas de défaite, de descendre dans leur localité, lors des élections locales de 2014, pour enraciner les bases politiques de leur nouvel parti, l’Apr à la tête des exécutifs locaux. Trois ans après, lors des élections législatives de 2017, on a également vu ces mêmes personnalités monter au front comme têtes des listes départementales pour aller arracher une victoire qui n’était pas certaine comme à Dakar, ville considérée par bon nombre d’observateurs comme fief indiscutable de l’ancien maire, Khalifa Ababacar Sall, également en lice.
A l’époque, une réforme de la loi pour permettre aux députés nommés ministres de reprendre leur place à la l’Assemblée nationale après leur limogeage avait été agitée sans que cela ne puisse aboutir à quelque chose de concret. Au lendemain de ces législatives remportées haut la main par la coalition au pouvoir qui a ainsi conforté sa majorité à l’Assemblée nationale, ils ont tous cédé leur poste de député élu à leurs suppléants pour retrouver leur place autour de la table du Conseil des ministres pour quelques temps seulement avant de retourner sur le terrain lors de l’élection présidentielle.
Nommés coordinateurs départementaux de la coalition Benno Bokk Yaakaar de leurs localités respectives, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, et Oumar Youm s’étaient encore donnés à fond pour conforter l’hégémonie de la mouvance présidentielle à Dakar, à Mbour et à Linguère avec des scores nettement plus confortables que ceux obtenus lors des législatives permettant ainsi au président Macky Sall, candidat à sa succession, de surclasser ses quatre adversaires dans ces localités. Reconduites dans le premier gouvernement post réélection du président Sall marqué par la suppression du poste de Premier ministre, ces personnalités souvent citées par des observateurs comme de potentiels successeurs du chef de l’Etat ne vont pas tarder à être remerciées par ce dernier après seulement 01 an et six mois passés à la tête de leurs départements ministériels lors du remaniement du 1er novembre 2019 qui a consacré le retour du parti Rewmi d’Idrissa Seck dans l’attelage gouvernemental. Mises au frigo depuis cette date, ces personnalités, présentées également comme des principaux opposants à l’idée d’une troisième candidature pour le président Sall en 2024, devront jouer leur carrière politique lors de ces prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022.
Pour se faire, ils devront relever un double défi à savoir: se faire désigner candidat de la mouvance présidentielle mais aussi remporter ces élections pour conforter leur assise politique. Car, une défaite lors de ces scrutins sera tout simplement une double sanction qui va non seulement leur faire perdre leur casquette de leader local indiscutable qu’ils ont jusqu’ici fait prévaloir mais encore hypothéquer leurs ambitions de se présenter candidat lors de la prochaine élection présidentielle de 2024.
Face à la montée des cas de coronavirus qui est en train de mener le Sénégal tout droit vers la troisième vague, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) a appelé hier, jeudi 15 juillet, à la mobilisation de tous les acteurs de la société afin de lutter contre la propagation du virus.
La crise sanitaire engendrée par la pandémie du coronavirus persiste encore et s’aggrave avec l’arrivée de plusieurs variants. Au Sénégal, selon le Comité national de gestion des épidémies (Cnge), on enregistre depuis plus de cinq semaines une hausse importante du nombre de cas de Covid-19 et les chiffres de ces derniers jours montrent que le virus circule activement.
Face à cette situation, le Comité national de gestion des épidémies qui s’est réuni hier, jeudi 15 juillet, en vue d’évaluer la situation épidémiologique relative à la pandémie de Covid-19 a recommandé le renforcement de la surveillance épidémiologique, notamment la poursuite et l’intensification de la surveillance des variants, le renforcement du système de dépistage pour détecter le plus tôt possible les cas de Covid-19 ; une plus forte mobilisation de l’ensemble des acteurs et un renforcement de la synergie d’actions en vue d’une riposte plus efficace ; l’utilisation de manière accrue des tests de diagnostic rapide; le renforcement des ressources humaines pour une correcte prise en charge à domicile ; l’intensification de la sensibilisation des populations sur les risques liés à la Covid19 et sur les moyens de prévention et de lutte surtout dans ce contexte de Tabaski.
A l’endroit de la population et de la jeunesse, le Cnge a conseillé de porter systématiquement le masque dans les véhicules de transports, les véhicules particuliers, les lieux recevant du public et les lieux de travail mais aussi de se mobiliser notamment à travers les associations sportives et culturelles et d’autres organisations pour stopper la propagation du virus. « Nous invitons vivement les transporteurs et chauffeurs de véhicules de transport en commun à faire respecter strictement le port de masque pour tout passager.
Aux Sénégalais de recourir précocement aux soins ; d’éviter tout rassemblement de quelque nature que ce soit ; d’éviter les déplacements et voyages pendant cette période de fête de la Tabaski ; de se faire vacciner contre la Covid-19 notamment pour se protéger contre les cas graves », a préconisé la source. Enfin, le Cnge a recommandé aux responsables du service public et des entreprises de privilégier le télétravail et de réduire le personnel dans les services.
PR SOULEYMANE MBOUPDE L’IRESSEF SUR LA 3ÈME VAGUE : Le variant indien, à l’origine des nouvelles infections
Le Sénégal est entré de plain-pied dans la troisième vague. Selon le professeur Souleymane Mboup, le variant Delta qui nous vient de l’Inde occupe 30% des nouvelles contaminations et serait à l’origine de cette 3ème vague qui évolue de manière rapide et destructrice.
Dans le cadre de la surveillance épidémiologique du Sénégal, plusieurs variants de la Covid-19 ont été détectés depuis l’apparition de la maladie dans le pays en mars 2020. Selon le professeur Souleymane Mboup à l’Iressef (Institut de Recherche en Santé, de Surveillance Epidémiologique et de Formation), si la première n’a pas connu de mutations, la deuxième et la troisième vague ont enregistré des variants. « La première vague n’a pas connu de mutations, ni de préoccupations. Cependant, au cours de la deuxième vague quarante variants ont été décelés dont les plus préoccupants étaient le variant Alpha britannique, le Beta Sud-Africain et enfin le Delta Indien. Dans cette troisième vague, nous avons constaté la rareté des autres variants mais l’ampleur du variant Delta qui représente 30% des nouvelles contaminations. Ce qui nous a amené à dire que le variant Delta est à l’origine de la troisième vague ».
LUTTE CONTRE LA 3ÈME VAGUE : Le Sénégal renforce son arsenal vaccinal
332 117 doses de Sinopharm seront disponibles entre le 26 et le 27 juillet prochain à Dakar qui va réceptionner aussi l’arrivée de 151 200 doses de Johnson Johnson pour le 31 juillet. L’annonce est du ministre de la Santé et de l’action sociale qui a donné hier, jeudi, l’information lors de la rencontre du Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Face à la montée des cas qui a conduit à la troisième vague, le ministère appelle la population à la vaccination afin d’amoindrir les risques.
MORTALITE DUE A LA COVID-19EN AFRIQUE : Plus de 40 % de décès par rapport à la semaine précédente
Dans son point de presse du jeudi 15 juillet, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé que l’Afrique a enregistré une augmentation de 43 % des décès dus à la Covid-19 en une semaine. Le nombre de décès est passé ainsi de 4384 la semaine précédente à 6273 au cours de la semaine se terminant le 11 juillet 2021. « L’Afrique est aujourd’hui à moins de 1% du pic hebdomadaire atteint en janvier lorsque 6294 décès ont été enregistrés. La Namibie, l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Ouganda et la Zambie ont été à l’origine de 83 % des nouveaux décès enregistrés la semaine dernière. Le taux de létalité du continent, qui est la proportion de décès parmi les cas confirmés, s’élève actuellement à 2,6% contre une moyenne mondiale de 2,2% » a renseigné l’Oms.
A en croire leurs experts, la montée en puissance est due à la fatigue du public avec des mesures de santé clés et à une propagation accrue des variantes. « À ce jour, la variante Delta, qui est actuellement la plus transmissible de toutes les variantes, a été détectée dans 21 pays africains, tandis que la variante Alpha est dans 35 pays et Beta dans 30 », ont –ils renseigné. Et le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique de déclarer « les décès ont grimpé en flèche au cours des cinq dernières semaines. C’est un signe d’avertissement clair que les hôpitaux des pays les plus touchés atteignent un point de rupture. Les systèmes de santé sous-dotés en ressources dans les pays sont confrontés à de graves pénuries de travailleurs de la santé, de fournitures, d’équipements et d’infrastructures nécessaires pour fournir des soins aux patients gravement malades de la COVID-19 ».
Diourbel, 16 juil (APS) - La région de Diourbel (centre) a déjà enregistré 130 000 moutons au niveau de ces différents foirail et vise 200 000 sujets pour ses besoins se rapportant à la fête de l’Aïd-el-kébir, qui sera célébrée en milieu de semaine prochaine, a indiqué le docteur vétérinaire Mame Diarra Ndiaye, cheffe de service régional de l’élevage.
"On a un besoin de 200 mille moutons. Nous sommes actuellement à 130 mille moutons. On espère atteindre le nombre avant la fête", a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS.
La région compte 7 points de vente normalisés cette année, dont le foirail de Diourbel, où il y a des moutons accessibles à toutes les bourses malgré les conditions difficiles de travail et l’étroitesse du site.
"Les moutons arrivent en nombre. On fait face à un problème d’exiguïté. Le daaral est très étroit. Il n’y a pas suffisamment d’eau. On a installé un seul robinet public mais les gens font la queue pour se procurer le liquide précieux", a expliqué El Hadji Sow, président foirail de Diourbel.
A l’en croire, il est "très difficile d’approvisionner tous ces moutons en eau alors qu’il y a qu’un seul point avec une faible pression".
A cela s’ajoute l’obscurité occasionné par le manque d’électricité sur le site à cinq jours de la fête.
Une fois la nuit tombée, les clients "n’osent pas s’arrêter au niveau du foirail à cause de l’insécurité. La nuit, on est obligé d’utiliser des torches pour veiller sur notre cheptel", dit-il.
El Hadji Sow invite les autorités compétentes à mettre à la disposition des éleveurs "un site digne de ce nom" ou leur affecter officiellement le terrain qu’ils occupent provisoirement.
"Les autorités nous disent toujours que ce site est un titre foncier appartenant à un tiers, alors que nous avons fait 22 ans sur ce lieu. Nous voulons que l’on nous aménage cet espace avec clôture et toutes les commodités ou qu’on nous affecte un autre site digne de ce nom", ajoute-t-il.
Le "daaral" de Diourbel accueille tous les jeudis un louma (marché hebdomadaire) avec des commerçants qui viennent de Ndindy, Keur Ibra Yacine, Gossas et Pattar Sine, des localités de la région de Fatick.
Aussi à l’endroit de ces clients, le président du foirail de Diourbel donne-t-il des assurances quant à la disponibilité des moutons à des prix abordables.
"Les prix varient de 60 mille à 250 mille FCFA. Cependant, on ne peut pas avoir un budget de 100 mille FCFA et vouloir acheter un mouton qui coûte 150 mille FCFA. Cette année, les moutons sont bien bedonnés parce qu’il y a assez de fourrage", relève le président du foirail de Diourbel.
Malgré un nombre important de moutons sur le marché, les clients se font rares, ce qui contribue à augmenter les charges en aliment de bétail pour les vendeurs.
"Nous ne voyons pas d’acheteurs et ceux qui viennent ne payent pas de bons prix. Par exemple, ils te payent 70 000 FCFA pour un mouton pour lequel tu as fait un investissement de plus de 100 000 FCFA", se désole, Aliou Sène, un éleveur venu du village Sambé, dans la commune de Ndoulo.
Pour "l’opération Tabaski" de cette année, M. Sène expose 20 moutons au niveau du foirail de Diourbel.
Trouver un mouton s’avère est un véritable casse-tête pour les pères de famille, raison pour laquelle beaucoup d’entre eux ont changé de stratégie.
"L’année dernière, j’avais acheté un petit mouton à 70 mille FCFA, c’est pour cela que j’ai décidé d’élever mon mouton pour la fête" cette année, renseigne Abdou Mbaye, chauffeur de taxi.
"J’ai déjà mon bélier pour l’Aïd, donc je suis venu au foirail pour acheter un mouton pour ma maman’’, a indiqué un client trouvé en pleine négociation.
Il espère s’accorder avec un vendeur qui lui a proposé un mouton à 250 mille FCFA pour lequel il peut monter jusqu’à 175 mille FCFA.
LUTTE CONTRE LE TERRORISME : BAZOUM CHEZ TEBBOUNE
Une visite d’amitié et de travail. Pratique classique entre les chefs d’Etat. Celle que rend le président nigérien Mohamed Bazoum à son voisin Abdelmadjid Tebboune, constitue un pas vers le retour de l’Algérie dans le jeu
Une visite d’amitié et de travail. Pratique classique entre les chefs d’Etat. Celle que rend le président nigérien Mohamed Bazoum à son voisin Abdelmadjid Tebboune, constitue une occasion pour réchauffer davantage les relations entre deux pays étroitement liés par la géographie qui les réunit par une frontière que n’hésitent pas à traverser des populations, notamment celles nigériennes, en quête de mieux-vivre. Mais ces flux migratoires dans les deux sens sont loin d’être les mieux sécurisés, d’où, mettant à profit ses visites de proximité à ses concitoyens et la campagne pour la présidentielle de décembre 2020, le candidat Bazoum, avait fait la promesse ferme à ses concitoyens, de prendre langue avec les autorités algériennes pour assurer une migration plus fluide et mieux structurée entre l’Algérie et le Niger. Le sujet était sans doute, sur la table des échanges entre les deux présidents de la république.
Mais, le séjour de Mohamed Bazoum à Alger pourrait, lui, constituer l’une des clés de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, du fait de l’expérience de l’Algérie en la matière, mais surtout de la contribution en armements aériens qu’elle devrait pouvoir mettre à la disposition du Niger pour combattre les forces du mal. De plus, la porosité de sa frontière avec le Mali, qui favorise, comme avec une complicité ou une complaisance de l’Algérie, dans les mouvements des terroristes entre les deux pays, était probablement, sans doute, au menu des plusieurs rencontres entre le président nigérien et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.
L’opportunité est d’autant plus grande pour les deux pays de muscler cette coopération militaire, dans un contexte où la Force française Barkhane qui s’érigeait en rempart contre les incursions des djihadistes dans le Sahel, se servant surtout du Mali comme passage pour semer la mort et la désolation dans la zone dite des Trois frontières, est annoncée sur le départ. L’Algérie, qui faisait face, à une crise au sommet, du fait de la vacance de fait du pouvoir pour des raisons d’incapacité physique d’un président Abdel Aziz Bouteflika grabataire, a trop longtemps, fait preuve de peu d’efficacité et d’engouement, sur des décennies, dans cette lutte contre le terrorisme. La guerre de positionnement et la révolte populaire qui s’en sont suivies, exigeant le départ de tout l’establishment politique, ont fini par contraindre l’Algérie à s’occuper davantage, sinon uniquement, de ses soucis domestiques.
La désormais caducité de fait de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali de 2015, accord n’ayant jamais été appliqué et faisant de plus en plus l’unanimité contre lui, a sans doute, retenu également l’attention des présidents algérien et nigérien pour, le cas échéant, déboucher sur de nouvelles pistes de mécanismes pour le retour à la paix au Mali, un retour à la paix qui, avant tout, sera l’affaire des Maliens eux-mêmes. C’est clair, cet Accord d’Alger qui a montré ses limites doit subir plus qu’un simple dépoussiérage.
En tout cas, le président Mohamed Bazoum, par ce premier pas d’un long voyage pour la paix dans son pays le Niger et surtout dans une zone sahélienne aux prises avec les forces du mal, qu’elles s’appellent EIGS ou JNIM ou qu’ils soient de simples bandits et trafiquants de drogues, d’armes et de toutes sortes de marchandises, joue gros. Et ce n’est pas peu de réitérer l’importance de l’Algérie, ce pays qui est une des pièces essentielles manquantes du puzzle de la lutte contre l’insécurité au Sahel, dans un dispositif, qui sera, bientôt, délesté de la Force française Barkhane.
Certes, la task force européenne Takuba, largement renforcée par les éléments de l’armée française, sera au rendez-vous, mais l’Algérie aura une partition essentielle à jouer dans cette chasse aux terroristes où les armées nationales du Niger, du Mali et du Burkina Faso auront également, mieux équipées, un rôle de taille, car la défense du territoire est, avant tout, une question de souveraineté.
PAR ELDON OPIYO
LA RESILIENCE CLIMATIQUE DU POULET RURAL VIENT DE SES GENES
Lecture rapide L'élevage de basse-cour produit 97% de la viande de volaille et des œufs en Éthiopie
Une étude montre comment les poulets ruraux deviennent résilients au climat
Les résultats de cette étude pourraient améliorer les programmes de sélection
[Nairobi] Une étude réalisée en Éthiopie révèle que la constitution génétique des poulets ruraux a changé pour mieux faire face aux défis climatiques, donnant de l’espoir à l’élevage futur d’une race de volaille plus productive et plus résiliente au climat.
Selon les chercheurs, l’élevage de la volaille de basse-cour fournit environ 97 pour cent de la production totale de viande de volaille et d’œufs en Éthiopie.
Les poulets ruraux d’Afrique sont connus pour leur résistance à des conditions environnementales difficiles, mais la façon dont leurs gènes contribuent à cette résilience était jusque-là inconnue.
Les chercheurs ont analysé les données environnementales et génomiques relatives à 245 poulets ruraux de diverses régions climatiques d’Ethiopie, notamment des zones chaudes et tempérées, afin d’identifier les moteurs environnementaux et génétiques de leur adaptation.
“Les résultats de cette étude sont importants à la fois pour les petits exploitants et les décideurs, en particulier dans le contexte des rapides changements environnementaux”
Almas Gheyas, Centre for Tropical Livestock Genetics and Health
Selon l’étude publiée dans Molecular Biology and Evolution, les chercheurs ont identifié des gènes associés à l’adaptation à six facteurs environnementaux clés ; parmi lesquels la température, les précipitations qui ont un impact sur la disponibilité de l’eau et la couverture du sol qui affecte la disponibilité de la nourriture pour les poulets en quête d’aliments.
« Les résultats de cette étude sont importants à la fois pour les petits exploitants et les décideurs, en particulier dans le contexte des rapides changements environnementaux dans de nombreuses régions du monde, y compris en Afrique », déclare Almas Gheyas, auteure principale de l’étude et chercheur en génétique animale et génomique au Centre for Tropical Livestock Genetics and Health et au Roslin Institute à l’université d’Edimbourg au Royaume-Uni.
« Comprendre la réponse génétique [des poulets ruraux] au changement climatique pourrait […] avoir un impact significatif sur des dizaines de millions de petits agriculteurs et leurs familles à travers l’Afrique », souligne-t-elle à SciDev.Net.Almas Gheyas explique que la capacité des poulets ruraux à développer des traits pour une meilleure adaptation aux défis climatiques dans leur environnement pourrait améliorer leur taux de survie et leur aptitude à trouver de la nourriture, à se reproduire et à produire de la viande et des œufs.
Soulignant l’importance de l’aviculture en Afrique, la chercheure ajoute : « Quelque 5,7 millions de tonnes de viande de poulet ont été produites en Afrique en 2018, soit une augmentation de 4,2 % par rapport aux niveaux de 2017. »
Les résultats de cette étude pourraient aider les futurs programmes d’élevage à améliorer la productivité et la résilience climatique des poulets ruraux, a-t-elle confié.
Pour cette étude, les poulets ont été choisis « parce qu’ils présentent une large tolérance environnementale, étant donné qu’ils sont trouvés dans pratiquement toutes les zones d’établissement humain du monde – à la fois dans les régions tropicales et tempérées », explique Almas Gheyas.
La chercheure ajoute que l’étude pourrait être reproduite dans d’autres pays africains pour guider les programmes d’élevage qui veulent promouvoir une meilleure productivité et une meilleure résilience au changement climatique.
Samuel Mbuku, éleveur à la Kenya Agricultural and Livestock Research Organization, déclare que ces résultats sont importants pour les aviculteurs d’Afrique subsaharienne, car ils pourraient conduire à l’élaboration de programmes d’élevage appropriés et durables pour les poulets ruraux dans leur environnement.Ce dernier ajoute que le changement climatique a le potentiel d’affecter progressivement la distribution et les caractéristiques des systèmes de production agricole, et d’augmenter la fréquence des catastrophes liées aux conditions météorologiques telles que les sécheresses et les épidémies.
« Les aviculteurs ruraux seront les plus vulnérables aux conséquences négatives du changement climatique », dit Samuel Mbuku.
« Par exemple, explique-t-il, la population d’une race dont le nombre et l’aire de répartition ont diminué à la suite de changements progressifs des systèmes de production dans une certaine zone géographique est plus susceptible d’être anéantie par une catastrophe aiguë telle qu’une pandémie. »
Samuel Mbuku souligne que les programmes d’élevage de volailles devraient viser à répondre aux conditions socio-économiques et de production sous-jacentes des systèmes villageois, à aider les agriculteurs d’Afrique subsaharienne à rivaliser dans l’économie de marché et à lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.
La version originale de cet article a été produite par l’édition anglophone de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne.
KEN DERRICK OTIENO
UN MILLION DE FILLES AFRICAINES « POURRAIENT NE JAMAIS RETOURNER A L’ECOLE»
scidev |
Ken Derrick Otieno |
Publication 16/07/2021
Avant la COVID-19, les filles africaines étaient plus susceptibles que les garçons d'abandonner l'école
Mais la pandémie a en outre poussé plus d'un million de filles à abandonner l'école
L'Afrique peut perdre une décennie de progrès en matière de développement si le problème n'est pas résolu
[NAIROBI] D’après un récent rapport, environ un million de filles en Afrique subsaharienne pourraient ne jamais retourner à l’école après être tombées enceintes en raison des fermetures d’écoles liées à la COVID-19. Une situation qui pourrait compromettre la croissance du continent.
Le rapport du Forum Ibrahim met en évidence les défis liés à la COVID-19 auxquels l’Afrique est confrontée, notamment une augmentation de la violence sexuelle et sexiste, une pression sur des services de santé déjà faibles, une instabilité croissante et des difficultés économiques.
Le rapport publié ce mois de juillet souligne que les fermetures d’écoles ont un impact négatif sur la socialisation des filles, l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive et aux espaces sûrs.
Il indique que les filles deviennent vulnérables à la violence et à l’exploitation sexuelles, aux mutilations génitales féminines (MGF), au mariage forcé et aux grossesses précoces.
“Le rapport du Forum Ibrahim montre comment les fermetures d’écoles risquent d’élargir les inégalités d’apprentissage existantes”
Camilla Rocca, Fondation Mo Ibrahim
« Le rapport du Forum Ibrahim montre comment les fermetures d’écoles risquent d’élargir les inégalités d’apprentissage existantes », explique Camilla Rocca, responsable de la recherche à la Fondation Mo Ibrahim.
« Déjà en 2019, il y avait un écart de 3,9 points de pourcentage entre le taux de filles et celui de garçons non scolarisés en Afrique subsaharienne », ajoute-t-elle.
Cette analyse, explique Camilla Rocca, est basée sur des données telles que la scolarisation et les taux de grossesse chez les adolescentes.
Les appels à rester à la maison pendant la pandémie ont déclenché une augmentation de la violence contre les femmes et les filles à travers le monde, note la chercheure.
Ajoutant que « cela se produit à un moment où l’accès au soutien et aux services d’urgence pour lutter contre les violences basées sur le genre et le sexe ont diminué en raison de la pandémie et des restrictions qui y sont liées. »Camilla Rocca indique à SciDev.Net que dans une enquête menée auprès de 1 056 femmes au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal, près de 41% des personnes interrogées ont signalé des incidents de violence domestique avant la pandémie, alors que ce chiffre est passé à plus de 52% pendant la COVID-19.
Le rapport présente une feuille de route pour se remettre durablement de la COVID-19 en Afrique, notamment le renforcement de la collaboration, la priorisation des jeunes et la défense de la bonne gouvernance.
Tijani Salami, un médecin défenseur de la santé et des droits sexuels et reproductifs au Nigeria, affirme que les femmes subissent de plein fouet les conséquences socio-économiques de la COVID-19.
« Le mariage des enfants est répandu en Afrique subsaharienne », explique ce dernier qui est un bénéficiaire de la bourse Aspen New Voices.
« Environ 43% des filles au Nigeria se marient avant l’âge de 18 ans. Les impacts de la COVID-19 pourraient aggraver cette pratique avec des conséquences sur leur santé, dit-il.
La bourse New Voices de l’Aspen Institute est un programme non résidentiel d’un an qui offre une formation intensive aux médias et au plaidoyer pour les experts en développement de première ligne.Tammary Esho, directrice du Centre d’excellence d’Amref Health Africa pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, affirme que la pandémie a exacerbé les pratiques néfastes consistant à couper ou à blesser délibérément les organes génitaux féminins dans des pays comme l’Éthiopie, le Kenya, le Sénégal et l’Ouganda.
« Les femmes et les filles constituent un énorme capital humain et cela aura un impact négatif sur l’Afrique qui pourrait perdre jusqu’à une décennie de progrès en matière de développement si la question des violences basées sur le genre ne sont pas traitées », dit-elle.
La pandémie appelle à des approches innovantes pour renforcer et soutenir les systèmes sociaux, économiques, de santé et de justice pour la prévention des urgences publiques et la préparation aux interventions, ajoute Tammary Esho.
Elizabeth Anne Bukusi, scientifique principale en recherche clinique à l’Institut de recherche médicale du Kenya, déclare pour sa part que la COVID-19 a démontré le manque d’attention aux services de santé promotionnels et préventifs qui sont essentiels pour atténuer la pandémie.
La reprise nécessitera un accès aux vaccins anti-COVID-19 pour lesquels l’Afrique est en queue de peloton, et un cadre pour aider à augmenter la capacité de la région à faire face aux crises futures, selon cette dernière.
« L’Afrique doit également repenser les priorités et les investissements dans les soins de santé de ses citoyens [et] dans la recherche afin de parvenir à la santé et au bien-être de ses citoyens », ajoute Elizabeth Anne Bukusi.
La version originale de cet article a été produite par l’édition anglophone de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne.
MOHAMED BAZOUM : «JE N’ATTENDS PAS DE LA FRANCE QU’ELLE NOUS DEFENDE»
Il n’y a pas de doute, le terrorisme gagne du terrain en Afrique de l’Ouest. Il est même en train de s’étendre pour affecter les zones jusque-là épargnées. Il s’est en particulier très étendu au Mali. Ici au Niger la situation ne s’est pas dégradée.
Wakat Sera |
Morin YAMONGBE |
Publication 16/07/2021
100 jours dans le boubou présidentiel et «toujours le même homme». 100 jours, ce n’est pas beaucoup, mais c’est bien suffisant pour donner les gages de sa volonté ferme de se mettre au service de ses concitoyens à qui il a promis sécurité, bonne gouvernance, alimentation, santé, éducation, etc., en somme, le mieux-être. Et bien que sa modestie légendaire et son humilité chevillée au corps l’empêchent de reconnaitre qu’il a tracé les bons sillons d’un nouveau vivre nigérien, ceux qui lui ont fait confiance, lors de la présidentielle de décembre 2020, affirment avec fierté, leur satisfaction d’avoir fait le bon choix pour le Niger. Ceux qui ne voulaient même pas le voir en rêve, et ont juré de ne jamais voter pour lui, sont devenus ses plus fervents supporters. «Il a renversé les anciens fondements qui bloquaient la bonne gouvernance au Niger», est persuadé le vieux K., serveur au restaurant d’un hôtel de la place. «Pourtant, je n’ai pas voté pour lui», a reconnu celui qui ne tarit plus d’éloges à l’endroit de «notre président de la république». Une amie nigérienne, avant même notre retour à Niamey, après l’investiture du chef de l’Etat nigérien, et sachant que nous avons assuré la couverture médiatique, de bout en bout, de la campagne présidentielle, dans un message sur l’un des réseaux sociaux, nous a simplement écrit: «J’ai rejoint ton camp, à cause des premiers signaux de notre président et je suis convaincue qu’il fera encore plus et mieux». Sans pouvoir passer en revue, le chapelet d’appréciations positives de ces 100 jours du président, Mohamed Bazoum, puisque c’est de lui qu’il s’agit, et que les Nigériens ont baptisé «don de Dieu» et d’autres le «king du 227», 227 étant l’indicatif téléphonique du Niger, nous ne saurons passer sous silence, ces déclarations, reprises in extenso, sur le président nigérien: «Gouverner n’est pas sorcier. Il suffit de faire le contraire de ce que les Nigériens ont vécu sur la décennie passée. Bazoum est une fois de plus, bon pour les Nigériens». Et: «Donc maintenant, les gens sont entrain d’applaudir le PR Bazoum Mohamed, vous qui êtes ses 1ers partisants au lieu de vous taire et continuer à contempler l’attente qui commence à régner au Niger, non vous venez parler de division. La Présidence De La République Du Niger n’est plus comme vous le pensez. Ce ne sont pas vos paroles qui vont le pousser à devenir mauvais. (…)». Et encore: «Le Niger a juste besoin de vrais Hommes. Bien qu’il soit contesté par bon nombre de Nigériens, il a pu arrivé et être le PR. Il fait plus parti d’un clan ou d’un parti politique. Et Dieu merci on est tous content de ce qu’il fait en tout cas jusqu’à maintenant! Où est le mal dans le fait que l’opposition l’acclame?? Ou bien ce sont pas des nigériens? Il est président de tous les nigériens (…)». Et enfin: «(…) Laissez BM faire son travail. (…)». Oui, lui Mohamed Bazoum, selon ses visiteurs du soir, ne demande qu’à faire plus, tant que tout ce qu’il entreprend, contribue au bonheur de « nous tous, ses frères et sœurs» nigériens. En tout cas, c’est, la tête toujours biens fixée sur ses solides épaules que Mohamed Bazoum garde conscience des défis qui l’attendent pour son quinquennat.
«Je n’ai pas changé, je suis le même», a réitéré Mohamed Bazoum, dans l’entretien qu’il nous accordé en cette soirée dominicale du 11 juillet 2021, alors qu’il venait de rentrer de son séjour français au cours duquel il a participé, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron, au dernier sommet sur le G5 Sahel, le 9 juillet. Sans chercher à comprendre comment il a pu récupérer aussi vite de la fatigue des milliers de kilomètres avalés et des heures harassantes de séances de travail et de traitements de dossier, mes confrères Ousséni Ilboudo de L’Observateur Paalga et Dieudonné Zoungrana de Aujourd’hui au Faso et moi-même, nous nous sommes vite empressés de lui arracher ses sentiments, à l’occasion de ses 100 jours symboliques passés dans son nouveau boubou de président du Niger. Les chantiers domestiques, entre autres, de l’éducation, de la lutte contre la corruption, de la modernisation de l’administration, de l’opération mains propres, de la suppression de certains avantages, tout comme ceux à l’échelle de la sous-région, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel et la présence des troupes françaises toujours dans cette zone sahélienne du continent, ont constitué la trame de ces échanges qu’il fallait mener aux pas de charge. Car le lendemain, l’infatigable Mohamed Bazoum prenait encore son avion pour d’autres destinations, dont Alger, où il était très attendu pour parler de relations de voisinage et de l’incontournable…lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Entretien.
« C’est vrai que je connais très bien le Niger et cette connaissance me confère une certaine aptitude à diriger ce pays. »
Wakat Séra: Excellence, comment vous sentez-vous 100 jours après votre investiture dans vos habits de nouveau que Président de la République du Niger?
Mohamed Bazoum-Président de la république du Niger: Je me sens plutôt moi-même…
C’est-à-dire?
En vérité, je ne suis pas quelqu’un qui ignore l’Etat, je savais ce qu’il y avait à faire et ma fonction de président m’a confirmé à peu près ce que je savais.
Dites-nous, votre dressing code vous impose-t-il le costume de l’Occident quand vous y allez, comme ce fut le cas récemment à Paris?
Oh! Je préfère m’habiller comme les Occidentaux quand je suis chez eux. C’est mieux à mon avis.
Le dossier le plus brûlant que vous avez trouvé en arrivant sur votre bureau présidentiel, c’est bien sûr le terrorisme. Où en êtes-vous avec votre plan de riposte?
Il n’y a pas de doute, le terrorisme gagne du terrain en Afrique de l’Ouest. Il est même en train de s’étendre pour affecter les zones jusque-là épargnées. Il s’est en particulier très étendu au Mali. Ici au Niger la situation ne s’est pas dégradée. Nous avons contenu le phénomène. Certainement que nous avons un bien meilleur rapport de force aujourd’hui qu’il y a de cela trois mois, grâce à Dieu. Ce que je sais, c’est que dans le lit du Lac Tchad, le mouvement terroriste Boko Haram et son avatar l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP en anglais) ont moins de capacité à nous faire mal qu’au mois d’avril.
Qu’avez-vous bien pu faire en trois mois déjà pour parvenir à ce résultat?
C’est tout simplement l’aboutissement d’un travail qui avait été fait antérieurement. Nous avons un dispositif aérien qui est devenu complètement fonctionnel à Diffa. Cela a changé considérablement le rapport de force. Sur Tillabéri, nous avons également un dispositif qui s’est beaucoup affirmé à force d’expériences. Et cette tendance à l’amélioration a atteint un point où nous sommes dans une position plus favorable. Puis, nous avons eu une opération bien coordonnée avec Barkhane sur Tillabéri qui a été très profitable pour nos forces armées et désastreuse pour l’ennemi. Nous avons eu aussi récemment une bonne coopération avec les forces burkinabè. Cette opération «Tanli» aussi a donné de bons résultats.
On pourrait croire qu’il s’agit de victoires conjoncturelles et que nous avons été seulement portés par des épisodes heureux, mais moi j’ai la conviction qu’à l’Est c’est le rapport de force lui-même qui a changé, qui s’est inversé en notre faveur et c’est la même chose du côté de la frontière du Mali et celle du Burkina Faso.
L’autre fait majeur depuis que vous êtes là, c’est la réinstallation des populations déplacées dans la région de Diffa. Quelle garantie avez-vous que ce retour sera définitif parce que toutes les conditions sécuritaires auront été réunies?
C’est à partir de l’appréciation très fine que j’ai faite des rapports de force que j’ai décidé que les populations doivent retourner chez elles et elles n’en demandaient pas plus. Elles ont été enthousiastes et ont répondu favorablement.
En vérité, Boko Haram a intérêt à ce que les populations quittent leurs terroirs pour se les approprier afin de développer son économie criminelle. Les intérêts des populations qui veulent vivre paisiblement de leurs activités économiques ne sont pas compatibles avec les intérêts de Boko Haram. C’est pourquoi par conséquent, il faut faire en sorte que les populations retournent dans leurs terroirs. Et si elles se livrent à leurs activités, elles deviennent un grand allié de nos forces de sécurité intérieure et de nos forces de défense. Nous nous appuierons mieux sur les populations en matière de renseignements si elles sont sur place que si elles sont absentes. Nous aurons des capacités de renseignements beaucoup plus faciles si elles sont sur place. C’est pourquoi elles sont l’ennemi des terroristes, ils n ‘en veulent pas dans les régions qu’ils veulent occuper de façon exclusive. Donc, l’un des instruments de notre combat, c’est le retour des populations et le fait qu’elles s’adonnent à leurs activités.
En dehors de Boko Haram à Diffa on sent qu’il y a une lutte acharnée des forces nigériennes au niveau de Tillabéri dans la zone dite des trois frontières. Quelle est la motivation de cette concentration sur Tillabéri?
C’est parce que nous sommes régulièrement agressés sur ce front. Les bases de l’Etat islamique dans le grand Sahara sont dans les régions de Ménaka et de Gao au Mali. C’est entre ces deux régions précisément que vous avez l’épicentre de l’EIGS, proche de notre frontière du côté de Tillabéri. Et c’est là que nous sommes le plus agressés par notre adversaire le plus aguerri et le plus redoutable. Du côté du Burkina Faso, nous avons surtout des bases qui se réclament du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui sont le prolongement de ce que fait Hamadou Kouffa au Mali relayé par ses chefs au Burkina Faso. Ce mouvement-là nous paraît moins organisé, moins structuré, moins aguerri que celui de la région de Ménaka. C’est un ennemi plus faible, le combattre est beaucoup plus facile que de combattre l’EIGS du côté de Ménaka.
La connaissance pointue que vous avez du Niger dans ses moindres recoins ne participe-t-elle pas aux résultats encourageants que vous avez déjà obtenus en matière de lutte contre le terrorisme?
Je n’en sais rien. Je pense que c’est davantage l’affaire des hommes sur le terrain que des dirigeants. Honnêtement, en trois mois je ne me suis pas présenté avec une baguette magique pour que les choses changent en un clin d’œil. Ce serait présomptueux. Cela dit, c’est vrai que je connais très bien le Niger et cette connaissance me confère une certaine aptitude à diriger ce pays.
Pour certains analystes, si jonction de califat il devait y avoir, ce serait du côté de Diffa, où, malgré la forte insécurité, vous avez passé une visite de trois jours et dormi deux nuits aux côtés des populations, avant de vous rendre, par la suite, en France. Est-ce pour cela qu’à la faveur de votre récent séjour parisien, la France vous a choisi un peu comme le superviseur de la zone, comme l’As de cœur de Macron dans le Sahel?
Non! Moi, quand j’entends des journalistes dire qu’il peut y avoir jonction de ce côté-là, c’est parce qu’ils ignorent la géographie des lieux. Entre les bases de Boko Haram dans l’Etat de Borno au Nigeria et la forêt où sévit le banditisme dans les États de Zamfara et de Katsina, il y a les Etats de Kanu, de Jigawa, il y a L’Etat de Yobe où la géographie est totalement différente. C’est un espace très dégagé où il n’y a pas de montagne, pas de forêt, donc pas de base possible pour des organisations terroristes. Mais les journalistes que vous êtes et certains analystes qui sont loin de ces lieux, peuvent se permettre beaucoup de choses et spéculer, se faire passer pour des connaisseurs de ces questions-là. Il n’y aura jamais de jonction entre les terroristes à ce niveau, parce que tout simplement, il n’y aura jamais de continuum géographique susceptible de permettre que cette jonction ait lieu et nous, nous n’avons jamais envisagé une telle situation.
Seriez-vous prêt à redire dans les mêmes termes, vos propos qui ont suscité la polémique sur le G5 Sahel et ce que vous attendez de la France?
Mais je l’ai dit publiquement non? Je lis la presse et je connais les griefs qui sont faits à la France par une certaine opinion des Africains. Moi je n’ai pas de lien particulier avec la France, mais je ne reprocherai jamais à la France de ne pas assez nous défendre, parce que je n’attends pas de la France qu’elle nous défende. Moi je veux me défendre moi-même et tout ce que je peux souhaiter de la France aujourd’hui, compte tenu de mes lacunes sur certains aspects des exigences dans les combats, c’est qu’elle me complète, ou que les États-Unis me complètent. Moi je veux que les Nations-Unies financent la Force du G5 Sahel et donnent des équipements à l’armée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, pour faire ce combat.
« Il n’y a pas de doute, le terrorisme gagne du terrain en Afrique de l’Ouest. »
L’ONU c’est notre maison commune. C’est pourquoi nous demandons de mettre la force du G5 Sahel sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies. Mais les pays qui ne sont pas notre maison comme l’ONU l’est, nous ne pouvons pas leur demander des choses comme si nous avions des droits sur eux. Nous avons une coopération dont les termes sont définis et peuvent être très clairs. Et cette coopération, en tout cas nous au Niger, nous la concevons comme une coopération où la France ou tout autre État ami qui voudrait nous aider dans ce combat nous aide là où nous avons des lacunes. Mais nous ne devons pas amener des troupes au sol et leur dire: «allez-vous battre contre l’ennemi». Il faut aussi l’aviation.
Parce que la sécurité d’un pays est d’abord un domaine de souveraineté qui ne devrait pas être sous-traité?
Exactement! L’idéal eût, du reste, été de ne recourir à personne. Mais nous sommes dans un état aujourd’hui où, objectivement, nous avons besoin de l’appui de nos partenaires. Et nous n’avons aucun complexe à demander aux États-Unis, à la France et à d »autres amis, éventuellement, de former nos armées, de nous donner des équipements et le cas échéant, d’opérer avec nous au moyen des équipements technologiques qu’ils possèdent et que nous, nous n’avons pas; ou d’utiliser leur aviation que nous n’avons pas pour le moment. Mais nous faisons un travail acharné pour acquérir tous ces moyens. Et le jour où nous les aurons acquis, nous n’aurons plus besoin d’eux. Et ils n’auront aucune raison de rester sur nos différents territoires.
Monsieur le Président, restons sur votre séjour récent en France. Votre déclaration sur le Mali a plutôt irrité les autorités maliennes qui ont même convoqué, pour cela, votre ambassadeur à Bamako. On connaît votre franc-parler légendaire et on se demande si dans votre situation de chef de l’Etat, cela ne risque-t-il pas de vous jouer de vilains tours diplomatiques, notamment avec vos voisins dont vous avez pourtant besoin dans cette lutte.
Écoutez! Les Maliens sont des frères. Ils me connaissent et savent combien je les ai souvent défendus. Je me souviens, lorsque j’étais ministre des Affaires étrangères, partout où j’allais, s’il y a un Malien dans la salle, il venait me voir pour me remercier et cela a duré quatre ans. Jusqu’ici je reçois beaucoup de messages de sympathie des Maliens parce qu’ils savent que, moi, je suis un ami sincère du Mali. Personne n’a combattu la volonté de sécession de certains Maliens plus que le Président Issoufou Mahamadou (le prédécesseur de Mohamed Bazoum, NDLR) et moi-même du temps où j’étais chef de la diplomatie nigérienne. Qu’est-ce que j’ai dit? Que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, NDLR) a condamné un coup d’Etat classique, conformément aux dispositions du protocole relatif à la bonne gouvernance et à la démocratie.
Au demeurant, je me souviens d’une chose lorsque le président Mahamane Ousmane avait été renversé par le général Ibrahim Barré Maïnassara, alors que moi j’étais ministre des Affaires étrangères du gouvernement de cohabitation. Le général Barré m’avait maintenu dans ma fonction sur la base des promesses qu’il organiserait, des élections lorsqu’il aura changé la constitution qui avait été identifiée comme étant la base des problèmes de cohabitation que nous avons eus. Et à la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Francophonie qui a eu lieu en France à la fin du mois de février 1996, quelques semaines après le coup d’Etat, le ministre malien des Affaires étrangères Dioncounda Traoré avait exigé que je sois exclu de la réunion qui se tenait à Bordeaux. Nous avons difficilement négocié le principe qu’on nous laisse parler. Et c’est seulement lorsqu’on m’a écouté qu’on a trouvé des circonstances atténuantes pour nous permettre de participer à la réunion. Le président Alpha Oumar Konaré avait d’ailleurs fait beaucoup de déclarations contre le putsch de Barré. Ensuite, ils vont devenir de grands amis.
« Si je dis ces choses c’est parce que je suis un frère du Mali. »
Et lorsque Barré a été renversé par le commandant Daouda Mallam Wanké, le président Alpha Oumar Konaré avait exigé que le Niger soit exclu de l’OUA (Organisation de l’unité africaine, aujourd’hui Union africaine (UA), NDLR) et cela a été fait. Le gouvernement nigérien n’avait jamais convoqué l’ambassadeur du Mali, parce que tout simplement, nous pensions qu’ils étaient, dans leur rôle de frères, de faire ce genre de remarques. En tout cas, au Niger, par deux fois, deux chefs de l’Etat du Mali et les ministres des Affaires étrangères du Mali se sont répandus dans des déclarations après des coups d’État, rappelant des principes. Des déclarations sur lesquelles les gouvernements nigériens concernés n’avaient rien eu à redire. Les Namibiens ou les Botswanais n’avaient jamais rien dit car ils sont loin et ça ne les intéressait pas. Si je dis ces choses c’est parce que je suis un frère du Mali. Si ça c’était passé dans un pays lointain, vous pouvez me faire confiance, je n’aurai eu aucune raison de dire cela.
Rappelez-vous, le jour où Ghislaine Dupont et Claude Verlon, des journalistes de RFI ont été tués à Kidal, j’avais déclaré que la France faisait les frais de ses inconséquences. D’avoir osé dire cela alors que j’étais ministre des Affaires étrangères m’a attiré beaucoup de sympathie des Maliens. Je suis le même, je n’ai pas changé. C’est la même personne, avec la même franchise, qui avait dénoncé la France ce jour-là qui dénonce des choses au Mali aujourd’hui. Et je suis sûr que de la même manière que la majorité des Maliens avaient apprécié les choses que j’avais dénoncées contre la France, de même une majorité de Maliens apprécie ce que je dénonce aujourd’hui. Je l’ai dit parce que c’est le Mali, ce sont mes frères. Comme on dit, «qui aime bien châtie bien».
Modernisation de l’administration, lutte contre la corruption, opération mains propres, suppression de certains avantages, le train emprunté à Paris… Autant d’actes qui se rapprochent des comportements d’un Thomas
Sankara, le père de la révolution burkinabè du 4 août 1983 et assassiné le 15 octobre 1987. Bazoum est-il sankariste?
Non, Bazoum était sankariste quand Sankara était vivant parce que moi j’étais un révolutionnaire et j’avais 25 ans quand il mourait. J’avais d’ailleurs créé un parti politique marxiste-léniniste clandestin le 3 Août 1983 à Ouagadougou…
Vous étiez donc à Ouaga la veille du 4-Août?
Oui, à Zogona (un quartier populaire de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, NDLR). J’étais donc sankariste à l’époque. Mais c’est parce que Sankara était jeune qu’il était sankariste. Mais s’il avait eu l’âge que j’ai aujourd’hui, il ne serait pas sankariste. Il aurait été Sankara mais pas sankariste au sens retenu par l’histoire. On ne peut pas être sankariste à 62 ans, ne serait-ce que dans le tempérament, la fougue.
Pendant la campagne présidentielle, l’un de vos chevaux de bataille c’était l’éducation, notamment celle des jeunes filles. En 100 jours quel acte fondateur avez-vous posé pour le renouveau de l’école nigérienne?
Je n’ai pas posé d’acte fondateur. Nous sommes en train d’élaborer tous les textes législatifs et réglementaires qui vont constituer la base et le cadre des changements qui auront un impact durable dans ce que sera notre système éducatif.
Et pour le problème de l’employabilité, avez-vous tracé quelques sillons en 100 jours pour l’emploi des jeunes?
Honnêtement, dans le contexte de rareté de nos ressources, il serait présomptueux et totalement prétentieux de dire qu’on a fait des choses qui vont avoir un impact. Moi je vais mettre l’accent sur l’amélioration de la formation professionnelle, ce qui induira des changements qualitatifs. Je compte aussi promouvoir l’industrialisation de l’économie du Niger, de son agriculture en particulier. Ce sont des choses qui vont changer. L’objectif global de notre programme étant de changer le rapport entre le secteur tertiaire et les secteurs primaires et secondaires. Donc une politique de fond qui aura besoin d’un certain temps pour qu’elle soit mise en œuvre et qu’elle donne des résultats.
A plusieurs reprises, notamment dans votre discours d’investiture, vous avez tendu la main à l’opposition qui a contesté votre victoire. 100 jours après, cette main tendue a-t-elle trouvé preneur?
Vous savez, les dirigeants de l’opposition se sont un peu auto-confinés en décidant qu’ils ne reconnaissent pas mon élection. Du coup, ils ne sont plus en mesure d’être des partenaires de dialogue avec moi. Toutefois j’ai posé bien des actes vérifiables qui ont eu des effets comparables à ceux que j’aurais attendus d’une discussion avec l’opposition.
A quoi faites-vous allusion?
Je fais allusion à cette décrispation que vous avez dû ressentir et ce jugement que porte la plupart de mes concitoyens sur moi parce qu’ils savent que je suis venu pour promouvoir la démocratie, les libertés, la bonne gouvernance, le dialogue. Il n’y a aucun citoyen qui doute de mes intentions car sur les trois premiers mois j’ai pu donner la preuve que j’y tiens beaucoup en ayant donné les gages qu’il faut à cet effet.
La construction du pipeline pour l’exportation du pétrole brut en 2023 et l’inauguration du barrage de Kandadji en 2022, sont-elles toujours dans les tuyaux si on peut dire?
Oui, absolument. Il faut dire que le pipeline a commencé. Il y a 75 km déjà construits. Cela a démarré totalement et ça va finir avant deux ans, c’est-à-dire à l’horizon juillet 2023. Il n’y a pas de doute. Pour le barrage de Kandadji, il faut l’envisager pour 2024-2025. Il a été beaucoup impacté par la COVID, les activités se sont arrêtées.
Le président Mohamed Bazoum (milieu) pose avec les journalistes, après des échanges bien nourris Connaissant votre relation fusionnelle avec le Burkina Faso, à quand votre première visite à Ouagadougou?
Ce sera pour très bientôt. Je vais convenir d’une date avec mon frère, mon camarade, mon ami Roch (Roch Marc Christian Kaboré, le président du Faso, NDLR). Et je me rendrai avec plaisir dans ce pays que j’aime beaucoup qui est d’ailleurs ma deuxième patrie, celle de Salif Diallo (feu le président de l’Assemblée nationale du Burkina, NDLR) et de Blaise Compaoré (ancien président du Faso, NDLR) qui était aussi un ami et il se pourrait que j’aille le voir.
Propos recueillis à Niamey par Morin YAMONGBE
MACKY SALL À ABIDJAN POUR UNE RÉUNION SUR LA 20E RECONSTITUTION DES RESSOURCES DE L’IDA
Dakar, 15 juil (APS) – Le chef de l’Etat prend part ce jeudi à Abidjan à une réunion de haut niveau sur la 20e Reconstitution des Ressources de l’Association Internationale de Développement (IDA-20).
’’Force est de reconnaitre que les efforts budgétaires conjugués aux programmes d’allègement de la dette n’offriront pas assez d’espace pour prendre en compte les besoins de financement des Etats, tant les chocs sont profonds et divers. Il est impératif d’agir dans la solidarité’’, a tweeté Macky Sall.
’’Soutenir une reconstitution ambitieuse des ressources de l’IDA, c’est offrir à nos pays l’opportunité d’investir dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé, du numérique, de l’emploi et de la formation professionnelle pour une transformation structurelle’’, a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, la présidence ivoirienne a indiqué que ‘’cette reconstitution soutiendra une relance forte suite à la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, et aidera le continent africain à poursuivre sa transformation économique’’.
Sont attendus à la réunion : Patrice Talon (Bénin), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Sahle-Work Zewde (Éthiopie), Alpha Condé (Guinée), Umaro Sissoco Embalo (Guinée-Bissau), George Weah (Liberia), Andry Rajoelina (Madagascar), Mohamed Ould El-Ghazouani (Mauritanie), Filipe Niusy (Mozambique), Mohamed Bazoum (Niger), Paul Kagamé (Rwanda), Macky Sall (Sénégal), Abdallah Hamdok (Soudan) et Faure Gnassingbé (Togo).
Selon les autorités ivoiriennes, la rencontre sera marquée à l’ouverture par les interventions de M. Axel van Trotsenburg, Directeur des Opérations de la Banque Mondiale, et M. Makhtar Diop, Directeur Général de la Société Financière Internationale, sur le financement de la relance économique, du capital humain et de l’emploi.
Les chefs d’État et les chefs de délégation se retrouveront ensuite pour une session à huis clos portant sur les priorités de développement, l’impact de la Covid-19, le plan de relance économique, les besoins de financement des États, le rôle de l’IDA20 et le partage d’expériences.
Il est prévu une cérémonie de clôture au cours de laquelle sera lue ‘’la Déclaration d’Abidjan’’.
L’Association Internationale de Développement (IDA), Institution de la Banque Mondiale qui aide les pays à revenus faibles, vise à réduire la pauvreté en accordant des prêts et des dons destinés à des programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire les inégalités et à améliorer la vie des plus démunis.