Le Sénégal a validé son ticket pour la Can 2021, mais les critiques continuent de pleuvoir sur le sélectionneur national. Aliou Cissé qui a bouclé la campagne des qualifications sur deux décevants matchs nuls (contre le Congo et l’Eswatini) fait face à une tempête, la faute à sa façon de gérer cette équipe nationale. Ancien des Niayes de Pikine et formateur respecté, Lamine Gadiaga estime que le Sénégal mérite mieux que ça. Dans cet entretien qu’il a accordé à votre site L’Asnews, il ne ménage pas le coach national, mais aussi les dirigeants. Lamine Gadiaga demande le départ de ces derniers et la mise en place d’une équipe jeune et ambitieuse. Entretien
L’Asnews: Lamine Gadiaga, quelle lecture faites-vous de la campagne du Sénégal dans les qualifications, mais aussi des deux dernières sorties de l’équipe?
Lamine Gadiaga: Le résultat du Sénégal lors de ses deux derniers matchs ne me surprend pas. L’équipe ne cesse de décevoir et cela, à chaque sortie. A mon avis, ce n’est pas un problème de dispositif. C’est avant tout un jeu collectif. Mais dans un collectif, il faut avoir une complémentarité. Mais nous ne sommes pas dans ces dispositions-là. L’entraîneur que nous avons, il n’en fait qu’à sa tête. Il fait ce qu’il veut, quand il veut et avec qui il veut. Et malheureusement, on le laisse faire.
Mais l’essentiel a été fait, avec cette qualification pour Cameroun 2021 ?
La qualification est acquise, mais il ne faut pas oublier que nous étions dans un groupe très très facile. Nous avons des joueurs de très grandes qualités. Nous avons des footballeurs qui jouent dans les plus grands clubs en Europe et dans le monde. Depuis six ans, le Sénégal n’arrive pas à gagner quelque chose, malgré le talent que nous avons dans cette équipe. Avec un entraîneur normal, doté de qualités, on aurait au moins gagné une coupe d’Afrique. Mais nous avons perdu toutes les campagnes. Ce qui est désolant, le monsieur vient de perdre une finale de Coupe d’Afrique et les dirigeants s’empressent de lui faire un nouveau contrat.
Et selon vous, qu’est-ce qui manque à cette équipe pour franchir ce cap ?
Si sa façon de gérer c’est de mettre tous les bons footballeurs sénégalais qui sont en Europe, mais finalement il va se retrouver avec 50 000 joueurs. Les joueurs issus de l’immigration sénégalaise sont partout et c’est normal. Mais il faut avoir une conduite. Mais celui qui dirige notre équipe est incohérent. Le football est un sport très logique. Le coach est dans ses incohérences depuis six ans. Les joueurs donnent de l’espoir, mais l’entraîneur, il ne sait pas quoi faire. Mais c’est clair qu’il n’a pas de consignes à donner. Le Sénégal n’a jamais été cohérent dans son jeu. Et cela, depuis le début. Les joueurs viennent, d’autres partent. Là, il nous parle de système de jeu. Ça n’existe pas, le système de jeu. L’organisation de jeu en 3-5-2, c’est lui qui l’a voulu imposer. Alors qu’il ne sait pas qu’on ne peut évoluer ainsi avec des milieux excentrés. Où on le joue avec des hommes de couloirs qui jouent sur toute la ligne. Et est-ce que dans ce groupe-là, nous avons des profils pareils ? Il ne le sait sans doute pas. Ce qui fait qu’il est toujours dans l’improvisation. On ne fait pas d’essais en équipe nationale. L’équipe nationale, c’est la suite logique du comportement d’un joueur sur sa carrière. Mais on ne doit pas y emmener des gens pour essayer des systèmes.
Et le classement FIFA, n’est-il pas un indicateur pour se faire une idée de cette équipe ?
Vous savez, ces histoires de premier au classement africain, c’est de la pommade. Ce n’est pas du tout évident et la preuve est là. Nous avons eu du mal à arracher le nul contre l’Eswatini, pourtant classée 153éme mondiale. Une équipe nationale, c’est avant tout un vécu. Certaines équipes arrivent à le démontrer au quotidien. C’est le cas de l’Algérie, le Cameroun, l’Egypte ou encore la Côte-d’Ivoire. Ces équipes nous prouvent à chaque fois comment faire pour gagner une compétition. Leurs secrets, c’est d’avoir des gens compétents, aussi bien au niveau des fédérations que des sélections. Ce qui est loin d’être le cas chez nous.
Certains observateurs réclament le départ d’Aliou Cissé. Etes-vous d’avis ?
Le virer en ce moment, je pense que c’est trop tard. Il fallait le faire le jour où nous avions perdu la finale contre l’Algérie. Mais nos dirigeants, je veux parler du président de la fédération sénégalaise de football et de ses acolytes se sont empressés de lui faire un nouveau contrat, hors du pays. Alors qu’on n’a même pas pris le temps d’évaluer. C’est comme si l’ambition était d’atteindre une finale de Coupe d’Afrique. Moi je suis convaincu qu’on est meilleur que ça. Ce groupe a les capacités d’atteindre une demi-finale de coupe du monde. Ce n’est pas de la prétention, mais c’est la réalité. Mais avec ce monsieur et son staff, cela m’étonnerait qu’on gagne ce qu’on doit gagner. En plus, on ne peut pas virer un entraîneur comme ça. Il s’est qualifié pour la Can, dans un groupe très facile. Mais les gens qui l’ont installé à la tête de cette équipe doivent lui dire publiquement que ça ne va pas. Cela ne peut pas continuer ainsi. Le peuple a besoin de victoires. Le peuple est dans une situation précaire et une victoire ferait du bien aux Sénégalais. Mais c’est le cadet de leurs soucis. On a le droit d’être heureux. Mais la chose qui nous reste pour être heureux, c’est ce football-là, ce sport-là.
Pourtant si on interroge les chiffres, Aliou Cissé a quand même un bilan à défendre ?
Les chiffres et après ? Avons-nous remporté quelque chose ? Vous savez, le football, c’est la complémentarité. Ce n’est pas une juxtaposition de joueurs de qualités. Nous avons des compétences ici. Et même s’il faut aller les chercher ailleurs, il faut le faire. Mais avec ce que nous avons en ce moment, je ne vois pas le Sénégal remporter quelque chose sur le continent. Le peu d’identité de jeu que nous avions, Aliou Cissé l’a complètement détruit. Pour moi, ce sont les dirigeants qui ont montré leurs limites. Mais à la tête de ce sport, on a mis des gens qui ne comprennent absolument rien au football de haut niveau. Et cela ne datepas d’aujourd’hui. On ne peut pas mettre un monsieur à la tête d’une équipe nationale, alors qu’il n’a jamais entraîné ne serait-ce qu’un club. Je suis désolé, mais on n’apprend pas ce métier là au sommet du football. Ce n’est pas possible. Michel Platini l’a essayé et il s’est cassé les dents. D’autres l’ont essayé, mais cela n’a pas marché. Celui qui dirige une équipe nationale doit avoir un vécu. Je suis désolé, mais cela démontre que dans ce pays-là, tout est politisé. Pour moi, ce sont les dirigeants qui ont montré leurs limites.
En tant que technicien, qu’est-ce que vous proposez concrètement pour faire bouger les lignes ?
Pour que ce football fonctionne, il faudrait que Senghor (NDL : président de la FSF) et son équipe partent. Il faudra mettre sur place des gens nouveaux, des gens qui pensent football pour le pays, des gens qui connaissent la pyramide du jeu du football. C’est la pyramide qui accélère la formation pour arriver au sommet. Mais maintenant pour intégrer l’équipe nationale, il faut être en Europe. Et quel que soit ton niveau, tu peux venir jouer en équipe nationale. Ce n’est pas possible. Il faut remettre les pendules à l’heure. Il faut que les gens puissent avoir le courage de le dire. Aliou Cissé, je ne vais même pas dire qu’il a atteint ses limites. Car quand quelqu’un montre ses limites, cela veut dire que ce dernier a déjà montré ses compétences en quelque sorte. Mais depuis qu’il est là, le Sénégal n’a jamais joué à son niveau. C’est sur la qualité individuelle des joueurs que nous arrivons à compétir. Il faut enrichir le staff technique avec d’anciens joueurs qui ont un vécu en Europe. Je peux citer par exemple Roger Mendy, Oumar Guèye Sène ou encore Boubacar Sarr « Locotte ». Ce sont des jeunes qui peuvent être intégrés dans le staff de l’équipe nationale. Ils auront forcément des choses à dire à l’entraîneur et aux joueurs. Cela se fait dans plusieurs pays.
Quelle lecture avez-vous de ce qui est déjà appelé «le Protocole de Rabat » ?
Pour moi, ce qui s’est passé à Rabat est une humiliation. Monsieur Augustin Senghor a le droit de postuler pour être président de la Confédération africaine de football (CAF). Il pensait pouvoir emmener des idées, mais il n’a pas fait de bons résultats au niveau de la fédération sénégalaise de football. Le football des jeunes n’existe pas. Nos jeunes, nos cadets ne jouent pas. Il faut désormais passer par les centres de formations pour jouer au football. Mais combien de jeunes ont le droit de faire du sport et qui en sont privés ? La direction technique est nulle. Le monsieur, il est candidat, il fait des voyages, accompagné de gens qui voulaient qu’il soit président de la Caf. Et à un moment donné, un autre monsieur qui dirige la FIFA vient lui raconter des histoires. On lui demande de laisser tomber, avec comme récompense un poste de vice-président. Mais de qui se moque-t-on ? Même s’il devait être battu, il devait aller aux élections. Ce n’est pas une honte d’aller aux élections et d’être battu. Cela démontre que ces gens ne sont là que pour leur personne. Il est vice-président de la Caf et ça lui suffit. Et le ministre des sports applaudit des deux mains. Et c’est une chose très grave. C’est la première fois qu’un de nos candidats se déculotte devant un étranger, à savoir le président de la FIFA. Le football africain doit être régi et pensé par des Africains. Ils sont dans la contradiction, les gens de la Caf. Ils disent que pour entraîner une équipe ici, il faut avoir un diplôme Caf. Et je suis d’accord. Mais pourquoi font- ils allégeance au président de la FIFA, à des fins électoralistes ? Ce dernier n’avait besoin que d’une chose : s’assurer des voix de l’Afrique pour les prochaines élections au niveau de la FIFA.
Par Coumba KANE SALL
MON CRI DE CŒUR
L’Éducation doit donner à l’enfant les codes pour la vie en société avec des règles basées sur le respect, la discipline, la tolérance, la courtoisie entre autres
Fondatrice du groupe scolaire La Pointe des Almadies, je me rends à mon lieu de travail tous les matins pour remplir ma mission, avec passion et intérêt :
Une mission d’enseignante
Une mission d’éducatrice
Une mission d’encadrement
Une mission de protectrice et de lanceuse d’alertes
Nous devons avoir à l’esprit que le futur de notre nation dépend en grande partie de l’éducation que nous donnons à nos enfants et petits-enfants, car comme disait Marie Curie, « Vous ne pouvez pas espérer construire un monde meilleur sans améliorer les individus ».
L’Éducation doit donner à l’enfant les codes pour la vie en société avec des règles basées sur le respect, la discipline, la tolérance, la courtoisie entre autres
L’Éducation à l’africaine que nous connaissions n’était pas seulement dévolue aux parents, mais la société toute entière avait son rôle à jouer
En tant qu’institution scolaire, nous venons en complément de cette éducation que reçoivent les enfants, en les instruisant, c’est-à-dire en leur apprenant à lire, écrire, compter, bien parler mais aussi en leur apportant des connaissances en sciences, histoire, géographie, langues, etc..
Notre mission dans la formation quotidienne de ces jeunes âmes se termine au son de cloche qui annonce la fin des cours, pour passer le témoin à la Société qui prend le relais.
Mon propos, dans la suite de ce texte, est un cri de cœur, un cri de colère contre toutes les agressions en général et plus particulièrement celles verbales et visuelles que les enfants que nous formons subissent à longueur de temps, dès leur sortie de l’école. Les événements douloureux que nous venons de vivre ces dernières semaines ont encore accentué cette violence que nous avions déjà constatée depuis un certain temps.
En cela, je m’indigne au plus haut point, sur le fait que des responsables ou pseudo responsables se donnent la liberté dans des émissions de grande écoute, d’utiliser un langage cru, voire obscène pour exprimer leurs idées. C’est d’autant plus révoltant que rares sont les personnes qui s’en offusquent.
J’interpelle les médias sur leur rôle dans l’éducation de nos enfants. De manière récurrente, certains médias, au nom de la course à l’audience ou au buzz, font la promotion de la médiocrité et des contre-valeurs.
Ces médias concourent à pervertir l’esprit des enfants en donnant la parole à des personnes sans aucune retenue, mais encore à d’autres dont le passé peu glorieux ne plaide pas en leur faveur et qui sont loin d’être de bons exemples.
S’il est vérifié que c’est en affichant des titres racoleurs ou en utilisant des termes choquants voire vulgaires qu’on attire l’attention du lecteur ou du téléspectateur, alors je pourrais dire en toute détresse que nous avons failli dans la formation et dans l’éducation de toute une frange de la population.
J’invite les groupes de presse à bien choisir leurs invités, à nous présenter des personnes qui savent écouter, qui savent répondre avec des arguments ; en d’autres termes, des personnes qui savent ce qu’est un débat respectueux. Aristote disait : « Seul un esprit éduqué peut comprendre une pensée différente de la sienne sans la cautionner pour autant. » J’exhorte les médias à revoir leur grille de programmes dont la majeure partie n’apporte aucune plus-value ni dans l’éducation, ni dans l’instruction des enfants.
Sur les plateaux télé, l’école et les enfants devraient avoir leur place à travers des émissions d’éducation civique, de morale, de culture générale, de contrôle de connaissances, des émissions sur le patrimoine culturel sénégalais et au sens large Africain, etc..
J’attire votre attention sur les dommages que certains programmes peuvent causer et sur la manière dont des émissions télé peuvent saper les efforts que parents et écoles font à longueur d’année pour l’éducation et l’instruction des jeunes.
J’attire l’attention des enseignants sur leur image et sur le comportement qui doit être le leur à l’école, dans les médias, et dans la vie de tous les jours.
J’interpelle les parents sur la portée du langage qu’ils utilisent devant leurs enfants et je les invite à plus de responsabilité. L’enfant reproduit les choses par imitation, d’où la nécessité de lui montrer les bons exemples.
J’attire aussi leur attention sur les mots, expressions voire insultes que pourrait utiliser le personnel de maison et que les enfants pourraient répéter sans en mesurer la gravité.
J’attire enfin leur attention sur un fait avéré : l’accès à internet, notamment à travers les écrans tactiles, est une porte privilégiée sur le monde de la perversion.
Nous devons être conscients que nous sommes les seuls artisans dans la construction de notre société de demain, mais nous en sommes aussi les potentiels destructeurs.
Si nous voulons une société meilleure, une société de valeurs, nous devons alors, dès aujourd’hui, offrir aux enfants des repères puissants afin qu’ils puissent s’en inspirer
Notre rôle d’ÉDUCATEURS n’aurait aucune raison d’être, si notre détresse et notre cri de cœur n’étaient pas entendus par nos différents partenaires.
Nelson MANDELA disait: « L’Éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » J’invite donc tous les sénégalais à une prise de conscience collective face à toutes ces dérives, dont les principales victimes sont, sans aucun doute, ces enfants qui sont appelés à être nos futurs dirigeants.
Coumba KANE SALL
Inspectrice de l’enseignement à la retraite
Fondatrice du groupe scolaire la Pointe des Almadies
LE FORUM CIVIL RAPPELLE AU CHEF DE L’ETAT SA PROMESSE ET PROPOSE UN CANEVAS
La section sénégalaise de Transparency International a proposé hier au gouvernement sa contribution au projet de création d’un Parquet National Financier (PNF)
La section sénégalaise de Transparency International a proposé hier au gouvernement sa contribution au projet de création d’un Parquet National Financier (PNF). Le Forum Civil met ainsi le chef de l’Etat devant le fait accompli en lui proposant un canevas en ce sens.
Le Forum Civil s’impose comme une force de proposition. Il a publié hier une contribution rappelant au chef de l’Etat sa promesse tenue le 31 décembre 2020 de créer un parquet financier qui s’occuperait de certains dossiers de prévarication. A en croire la section sénégalaise de Transparency International, un tel instrument est fondamental dans la mesure où l’Indice de Perception de la Corruption en Afrique en général et au Sénégal en particulier montre à suffisance que des mesures juridiques et institutionnelles fortes s’imposent pour faire face au phénomène de la corruption et aux autres délits connexes.
Selon le coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck et cie, la question de la spécialisation des organes de lutte contre la corruption est une exigence souveraine de transparence des autorités politiques et parfois des groupes d’investisseurs et prêteurs. Mieux, soutiennent-ils, c’est un gage d’efficacité de la justice commerciale caractérisée par la technicité, la simplicité et la rapidité. «L’ambition commune des Etats ayant mis en place un tribunal ou un parquet national financier est la recherche d’efficacité et de rapidité dans la gestion du contentieux des affaires publiques par des acteurs intègres et compétents», lit-on dans le document du Forum civil parvenu à la rédaction. Dès lors, Birahime Seck et cie estiment qu’à l’image de l’autorité administrative indépendante anticorruption, le service public de la justice doit être doté ou comporter au sein des juridictions existantes des formations spécialisées en charge de la délinquance économique et financière. Et pour faciliter la tâche au gouvernement, ils ont formulé des propositions au gouvernement en ce qui concerne les modalités de sélection et de révocation des membres du PNF, ses compétences territoriales et matérielles, la procédure applicable et la relation entre ce parquet financier avec les juges en charge de l’instruction et du jugement.
COMPETENCES DU PNF
Revenant sur les modalités de nomination et de cessation de fonction des membres, la section sénégalaise de Transparency International indique que celles-ci doivent obéir aux mêmes règles que celles régissant leurs collègues de même rang. «La fonction de membre du parquet financier doit être plus protégée en raison de la sensibilité de la matière et des exigences de stabilité de l’institution. Il doit être nommé pour une durée de cinq ans renouvelables une fois. La sélection peut être confiée au Conseil supérieur de la magistrature, élargie à des représentants de la société civile et du Bâtonnier de l’Ordre des avocats», propose le Forum civil. Qui ajoute que des entretiens avec les candidats proposés permettraient de renforcer la transparence dans le choix définitif qui se fera sur la base des critères d’intégrité, de compétence et d’indépendance.
Pour être membre du parquet financier, note-t-on, le candidat doit être hors hiérarchie et justifier d’une solide expérience de magistrat du parquet. Aussi, précise le document, les membres du Parquet National Financier sont choisis par appel à concurrence. Pour ce qui est des compétences du parquet national financier, il a été retenu principalement que celui-ci doit avoir une compétence nationale et assurer la direction des enquêtes sur toute l’étendue du territoire. «La compétence matérielle ne doit être ni trop élargie au risque de vider les juridictions répressives de droit commun de l’essentiel de leurs attributions, ni trop restreinte pour laisser échapper d’autres formes d’atteinte à la probité pouvant impacter négativement le secteur économique et financier », lit-on dans le document parvenu à la rédaction.
PROCEDURE APPLICABLE
En outre, sur la procédure applicable, le Forum civil pense que la procédure en matière de traitement des infractions relevant de la compétence du parquet financier doit être celle régissant les crimes et délits dans le code de procédure pénale sous réserve des exceptions proposées. Birahime Seck et ses camarades estiment que les magistrats du parquet financier ne doivent cumuler leur fonction avec aucun autre emploi judiciaire, leur charge de travail étant lourde et complexe. En plus de pouvoir recevoir des plaintes et dénonciations et apprécier les suites à donner, ils peuvent ordonner des enquêtes, procéder ou faire procéder à tous actes de poursuite utiles à la manifestation de la vérité, y compris les interrogatoires et auditions, les perquisitions et visites domiciliaires, les constatations et expertises, déclare le Forum civil. «Outre les procès-verbaux d’enquêtes menées par les officiers de police judiciaire et portant sur des infractions de sa compétence, le parquet national financier doit être directement destinataire des rapports de la Cellule nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) et ceux de l’Office National de Lutte contre la Corruption (OFNAC)», note-t-on dans la contribution de la section sénégalaise de Transparency International. Qui indique également que le procureur national financier ne doit ni pouvoir utiliser la procédure de flagrant délit en raison du statut politique de certains potentiels justiciables, ni classer les procès-verbaux et rapports d’enquête reçus comme ça a été toujours le cas en matière de blanchiment de capitaux. «Le parquet national financier devrait soit ouvrir une information judiciaire, soit citer le ou les présumés auteurs devant la juridiction compétente », souligne l’organisation dirigée par Birahime Seck.
En définitive, la contribution du Forum civil a accordé une attention particulière à la relation entre le parquet financier et les juges en charge de l’instruction et du jugement. L’organisation dit être convaincue que l’efficacité d’un parquet national financier est tributaire en grande partie de l’existence de juges spécialisés en charge de l’instruction et du jugement.
Selon elle, lorsque le procureur de la République financier entendra ouvrir une information judiciaire, il saisit la commission d’instruction composé d’un Président, six juges titulaires et deux suppléants. A la fin de son information, ajoute-t-elle, la Commission pourra prendre un non-lieu ou renvoyer l’affaire devant une des deux chambres financières du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Non sans préciser que les décisions rendues par ces chambres financières sont susceptibles d’appel devant les deux chambres financières d’appel de la Cour d’Appel de Dakar dans un délai de 15 jours, à compter du prononcé de la notification ou de la signification de la décision et selon les formes de droit commun de la procédure pénale. Et les arrêts rendus par les chambres financières d’appel seront susceptibles de pourvoi en cassation, conclut le Forum Civil.
LES VACATAIRES DE L'UNIVERSITÉ DE ZIGUINCHOR BLOQUENT LES EXAMENS POUR RECLAMER LEUR ARGENT
Les examens ont connu des perturbations, mardi, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor à cause d’un mouvement d’humeur observés par les vacataires
Les examens ont connu des perturbations, hier, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor à cause d’un mouvement d’humeur observés par les vacataires. Ces derniers, qui devaient assurer la surveillance, ont adopté la politique de la chaise vide pour réclamer 6 mois d’arriérés de salaire.
Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, qui ont très tôt occupé hier les amphithéâtres et les salles de cours, ont eu la surprise de constater que leurs examens de validation de l’année universitaire 2019-2020 ne pourront pas se tenir à cause du boycott des vacataires. Pas d’argent, pas d’évaluation. C’est la décision prise par les vacataires qui observent un mouvement d’humeur depuis hier matin. «Trop c’est trop. On ne peut pas travailler dans une institution comme l’Université Assane Seck et rester 6 mois sans être payé. Nous pensons qu’il y a un manque de respect total de la part de l’administration et de la tutelle», fulmine Abdou KhadreDiallo, porte-parole des vacataires de l’Université Assane Seck.
Regrettant les désagréments causés aux étudiants, le sieur Diallo estime c’est le seul moyen dont ils disposent pour rentrer dans leurs fonds. «Le recteur a promis de nous payer à la fin du mois de mars, mais à notre grande surprise nous constatons le contraire. Pendant ce temps, tous les travailleurs ont été payés, même les femmes de ménage», tonne-t-il.
A la question de savoir jusqu’à quand ils comptent boycotter les évaluations, les vacataires se montrent intransigeants. «Cela ne dépend pas de nous. Si les autorités universitaires nous payent notre argent, nous reprendrons aussitôt. Dans le cas contraire, le boycott va se poursuivre», indique le porte-parole des vacataires.
En plus du boycott, ses camarades et lui vont suspendre toutes leurs prestations à l’Université Assane Seck jusqu’à nouvel ordre. Ce mouvement d’humeur qui a perturbé les évaluations à l’Uasz est un coup dur à encaisser pour l’administration de l’institution. Sous l’anonymat, un de nos interlocuteurs souligne que l’administration déplore ces perturbations qui participent à réduire davantage le quantum horaire déjà très affecté. Et de rassurer que les responsables de l’Université sont en train de prendre les dispositions pour régler le problème.
A l’en croire, les plaignants vont rentrer dans leurs fonds dans les plus brefs délais.
AND GUEUSSEUM DÉTERRE LA HÂCHE DE GUERRE
L’Alliance des syndicats autonome de la santé Sutsas-Sudtm/Asas a sonné la mobilisation pour la concrétisation des accords de 2018
La journée mondiale de la Santé est célébrée ce mercredi, 7 avril, au Sénégal, sur fond de contestations. L’Alliance des syndicats autonome de la santé Sutsas-Sudtm/Asas "And Gueusseum", qui reprend du service, a sonné la mobilisation pour la concrétisation des accords de 2018 et la prise en compte des préoccupations du personnel. "Nous allons jouer notre partition et bien la jouer pour que véritablement nous puissions remettre les pendules à l’heure. Nous ne sommes pas des enfants de cœur et nous avons choisi la lutte. Désormais, ce sera la lutte jusqu’à ce que nos droits soient reconnus et surtout qu’on respecte les accords signés avec le Gouvernement", a décrété son vice-président Seydina Ndiaye.
Tout en invitant l’État à joindre l’acte à la parole, à travers la signature du décret portant régulation de la situation administrative des techniciens supérieurs de la Santé, le syndicaliste a également fustigé la non-implication des techniciens supérieurs de la santé dans la commission nationale de lutte contre la Covid-19. "La gestion de la pandémie pose problème. Je pense que quelqu’un comme Mballo Dia Thiam, eu égard à son parcours, à son expérience, à son expertise, qu’on le laisse en rade par rapport à certaines questions. C’est inacceptable dans un pays qui s’appelle le Sénégal", a-t-il motivé. Poursuivant, il a aussi réclamé le paiement des primes de motivations dans la lutte contre la Covid-19.
"Puisque de l’argent avait été dégagé, mille milliards pour lutter contre la pandémie, aujourd’hui, nos travailleurs courent derrière des arriérés", a-t-il déploré, exigeant ainsi "le paiement des motivations que chef de l’État avait accordée à tous. On a dit 50 000 F CFA par mois. Certains n’ont pas vu la couleur de l’argent plus de neuf mois après". Cette année, le thème de cette journée mondiale de la santé est « pour un monde plus juste et en meilleure santé ». L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère comme une priorité absolue le fait que chaque être humain à travers le monde puisse bénéficier d’un accès aux soins et d’un état de santé aussi bon que possible.
LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT MOBILISENT PLUS DE 175 MILLIARDS FCFA
Table ronde avec les Partenaires Techniques et Financiers (Ptf) est organisée pour mobiliser un fonds de 732 milliards FCFA destinés au financement de projets structurants en milieux rural et péri-urbain
Pour mobiliser un fonds de 732 milliards FCFA destinés au financement de projets structurants en milieux rural et péri-urbain pour atteindre l’objectif ambitieux de l’accès universel à l’électricité en 2025, le ministre du Pétrole et des Energies et son collègue de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale ont organisé hier une Table ronde avec les Partenaires Techniques et Financiers (Ptf). Ces derniers se sont engagés à verser dans le panier 175 milliards Fcfa pour accompagner la mise en œuvre du projet.
175 milliards Fcfa! C’est le montant collecté en marge de la première table ronde qui a regroupé des représentants du gouvernement du Sénégal et les Partenaires Techniques et Financiers (Ptf) dans le cadre de la campagne de mobilisation de 732 milliards FCFA destinés au financement de projets structurants en milieu rural et péri urbain afin d’atteindre l’objectif ambitieux de l’accès universel à l’électricité en 2025.
Le Fonds sera constitué en effet des contributions de l’ordre de 200 millions de dollars Us (soit 100 milliards FCFA) de la Banque Mondiale, 75 millions d’euro (soit 45 milliards Fcfa) de la Boad, 30 millions d’euros (soit 18 milliards FCFA) de l’AFD et 20 millions d’euros (soit 12 milliards FCFA) de l’Union Européenne.
Se réjouissant de la rencontre, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Internationale, Amadou Hott a appelé les partenaires au développement à accompagner le gouvernement pour le financement de cet ambitieux programme. «Sa réalisation requiert une mobilisation totale à la dimension de l’immensité des défis de développement économique et social. Car ce projet vise l’équité sociale et territoriale, mais aussi l’objectif de l’amélioration de la compétitivité du pays. Et pour gagner ce pari, le Gouvernement doit réussir la mobilisation des financements nécessaires à la mise en œuvre d’un programme complémentaire décliné dans le Plan opérationnel pour l’accès universel, d’un coût total de 700 milliards FCFA».
Abondant dans le même sens, le ministre du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima rappelle que le Sénégal s’est fixé comme objectif de fournir à tous les citoyens l’accès à une électricité fiable, en quantité et qualité mais aussi à un prix abordable d’ici 2025. «Il s’agit aussi d’un important challenge», souligne Aissatou Sophie Gladima Siby. Si à l’échelle nationale, indique-telle, 76% de la population dispose de l’électricité, seule 53,9% de la population en zone rurale bénéficie d’un accès à l’électricité. «Or, une bonne partie de la jeunesse sénégalaise se trouve en milieu rural qui, sans accès à une source d’énergie fiable, elle reste limitée dans ses capacités d’entreprendre et de développer des activités économiques génératrices de revenus», déclare le ministre Aissatou Sophie Gladima Siby . Elle estime en outre que malgré les efforts importants fournis ces dernières années par le gouvernement pour hisser le Sénégal dans le peloton de tête des pays ayant les plus forts taux d’accès à l’électricité en Afrique de l’Ouest, qu’ils doivent encore accélérer la cadence pour électrifier les 13 819 localités (villages et hameaux) restants à travers trois technologies identifiées (extension du réseau, mini centrales solaires, systèmes solaires photovoltaïques individuels), en tenant compte d’un ensemble de critères comme la taille de la localité et sa position géographique par rapport au réseau électrique national.
Pour ce faire il est prévu d’électrifier 8500 localités par raccordement, soit 61% des localités pour un montant de 495 milliards FCFA, 1000 des localités à partir de mini réseaux solaire, soit 7% des localités pour un montant de 105 milliards FCFA. Il y a aussi l’électrification de 4500 localités par des systèmes photovoltaïques individuels, soit 32 % des localités pour un montant de 2 1milliards FCFA.
A noter dans la même dynamique, le gouvernement du Sénégal rencontrera ce jeudi le secteur privé pour recueillir leurs engagements.
«CE QUE MACKY SALL N’A PAS PU FAIRE EN 9 ANS, IL NE PEUT PAS LE REALISER EN 3 ANS»
Serigne Thiam, enseignant chercheur à l’Ucad se prononce sur la nouvelle politique de l’emploi des jeunes
C’est un réel sentiment d’échec de la politique de jeunesse qui ressort du discours du chef de l’Etat, Macky Sall du 3 avril dernier, qui a «spécialement dédié» la fête du 4 avril aux jeunes. Cette analyse est de l’Enseignant-Chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Selon Sérigne Thiam «ce que Macky Sall n’a pas pu faire en 9 ans, il ne peut pas le réaliser en 3 ans».
«Cette fête, jeunes du Sénégal, vous est spécialement dédiée», a déclaré le chef de l’Etat, Macky Sall, le 3 avril dernier, lors de son adresse à la Nation à la veille de l’Indépendance du Sénégal. Cette phrase du président renseigne de la place particulière qu’il a accordée à la jeunesse du Sénégal dans son discours. Une frange jeune à qui il a promis un «nouvel élan» dans la lutte contre le chômage.
Pour y arriver, le président Macky Sall a promis «une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de FCFA au moins, sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année» pour financer un «Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio- économique des jeunes». Mieux, il a pris l’engagement de recruter, dès ce mois de mai, 65.000 jeunes dans différentes activités.
Cette adresse à la Nation, avec comme axe principal la jeunesse et leur insertion, continue de susciter des réactions diverses d’observateurs avertis. Contacté par la rédaction de Sud quotidien, l’Enseignant-chercheur à la Faculté des sciences juridiques et politiques à l’Ucad, Sérigne Thiam pense qu’il est un peu trop tard pour le chef de l’Etat, de vouloir placer l’emploi des jeunes aux cœurs de ses politiques. «Si aujourd’hui, il (Macky Sall) parle de la jeunesse, si c’est aujourd’hui qu’il pense à la jeunesse, comme il l’a fait au lendemain des émeutes, lorsqu’il a dit aux jeunes «je vous ai compris», je pense qu’il est trop tard. Je pense que ce qu’il n’a pas pu faire en 9 ans, il ne peut pas le réaliser en 3 ans», a déclaré M. Thiam pour qui, ce discours n’apporte aucune différence des précédentes adresses à la Nation marquées par de nombreuses promesses.
Concernant d’ailleurs ces nombreux engagements pris par le président Sall, l’Enseignant-chercheur soupçonne une stratégie «politicienne» bien connue des régimes africains. Il est d’avis que «quand il leur reste peu de temps pour les élections, tout ce qu’ils (régimes africains) font ne sont que des promesses et des campagnes. Ils (les alliés du régime) l’ont montré à travers les meetings qu’ils ont eu à faire récemment», non sans renchérir qu’en réalité «c’est un discours de politicien simplement» car convaincu qu’il est de «l’échec de la politique de jeunesse» du chef de l’Etat. Tout compte fait, M. Thiam reste persuader que le président de la République «n’a pas les moyens de sa politique, c’est-à-dire les moyens d’une politique d’insertion, d’emplois, de satisfaction par rapport à la demande professionnel». Ce que, du reste, lui sera «fatal aux prochaines échéances électorales», estime Sérigne Thiam.
JEAN MICHEL DIATTA
LA HAUSSE DES CAS DE DÉCÈS NOIRCIT LE TABLEAU DE LA DÉCRUE
Après 48 heures sans aucune victime comptabilisée, le Sénégal a enregistré le retour des cas de décès, dans le bulletin d’hier, faisant état de deux morts. Ce matin, cinq nouveaux décès sont annoncés
Le Sénégal compte 205 patients sous traitement, d’après le bulletin épidémiologique de ce mercredi, 7 avril. Le document fait également état de 66 patients guéris contre 25 cas graves.
Autre signe de la décrue notée après le rebond qui a précédé l’installation de la deuxième vague, à partir de novembre dernier, et ce malgré la diminution du nombre de tests effectués : 37 échantillons sont revenus positifs sur 867 tests réalisés. Il s’agit de 13 contacts suivis et 24 cas communautaires.
Par contre, le nombre de décès noircit le tableau. Après 48 heures sans aucune victime comptabilisée, le Sénégal a enregistré le retour des cas de décès, dans le bulletin d’hier, faisant état de deux morts. Ce matin, cinq nouveaux décès sont annoncés.
A ce jour, d’après les chiffres officiels du ministère de la Santé et de l’Action sociale, 39 164 cas ont été déclarés positifs, au Sénégal, dont 37 888 guéris, 1 070 décédés et donc 205 patients sous traitement.
Par ailleurs, 308 318 vaccinés sont dénombrés depuis le démarrage de la campagne de vaccination anti-Covid-19, en février dernier.
LES QUOTIDIENS S’INTERROGENT SUR LA POLITIQUE D’EMPLOI DE L’ETAT
Dakar, 7 avr (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS évoquent les difficultés de la politique d’emploi menée par l’Etat, en même temps qu’ils s’intéressent à la collecte de fonds en vue de l’‘’accès universel’’ à l’électricité au Sénégal et à la querelle de leadership au sein de la commission nationale sur le croissant lunaire.
Début mars, le président de la République a annoncé un investissement de 350 milliards de francs CFA prévu pour les trois prochaines années, et le 3 avril, il a promis d’octroyer un financement de 450 milliards à l’emploi des jeunes. Ces promesses emmènent les quotidiens à s’interroger sur la destination réelle des fonds publics déjà dépensés par l’Etat pour réduire le chômage.
Le Témoin Quotidien s’est intéressé au dispositif chargé de mener la politique d’emploi de l’Etat en s’entretenant avec un enseignant de l’université Cheikh-Anta-Diop, lequel estime que toutes les entités publiques concernées par la question doivent être réunies.
‘’La DER, l’ANPEJ, l’ADPME et les autres structures doivent être fondues en une seule’’, suggère Meïssa Babou.
Mais cela ne suffit pas. ‘’Il faut aussi faire un audit de l’utilisation des milliards’’ dépensés pour trouver des emplois aux jeunes, propose M. Babou.
‘’S’il est vrai que des programmes existent pour endiguer le phénomène grandissant du chômage, leur impact reste à démontrer par ceux-là qui ont été désignés pour leur exécution’’, écrit Tribune.
‘’La situation des chômeurs empire et les jeunes sont de plus en plus gagnés par la galère’’, ajoute le même journal.
Sud Quotidien déduit de l’analyse de l’enseignant-chercheur Cheikh Thiam que ‘’c’est un réel sentiment d’échec de la politique de jeunesse qui ressort du discours du chef de l’Etat, Macky Sall, du 3 avril dernier’’.
L’universitaire déclare qu’en matière d’emploi, ‘’ce que Macky Sall n’a pas pu faire en neuf ans, il ne peut pas le réaliser en trois ans’’.
Le Soleil constate que ‘’les nombreuses agences publiques créées (…) n’ont pas permis de dégarnir sensiblement les rangs des chômeurs, avec des bilans en demi-teinte qui mettent malheureusement l’Etat, seul, au banc des accusés’’.
La réduction du chômage reste, malgré les nombreuses initiatives prises, ‘’un défi qui interpelle les pouvoirs publics tout comme le secteur privé’’, qui doivent ‘’mettre fin au mal-vivre de la jeunesse’’, ajoute-t-il.
La campagne de collecte de fonds menée auprès des partenaires financiers de l’Etat en vue de l’‘’accès universel’’ à l’électricité au Sénégal d’ici à 2025 n’a pas encore atteint son objectif, selon Le Soleil et WalfQuotidien.
‘’Les partenaires techniques et financiers promettent déjà plus de 437 milliards de francs CFA’’, affirme le premier, ajoutant que l’objectif ‘’est en phase d’être atteint si l’on en juge par les premières intentions de financement lors de la première journée’’.
La campagne lancée mardi se poursuivra jusqu’à jeudi. ‘’Les bailleurs traînent les pieds’’, fait remarquer WalfQuotidien, selon lequel les engagements financiers de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement et la Banque ouest-africaine de développement ne s’élèvent qu’à 237 milliards, un peu moins du tiers du montant nécessaire, ce qui est ‘’loin encore du compte’’.
Les quotidiens commentent également la querelle de leadership au sein de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacol).
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé mardi avoir mis sur pied un comité provisoire chargé de scruter le croissant lunaire dans les trois prochains mois, en attendant la création d’une nouvelle instance chargée de cette mission.
Le comité provisoire est dirigé par Ahmadou Cissé Ndiéguène, Mohamed Bouchra Dièye et Oumar Diène. L’une de ses personnalités au moins faisait partie des protagonistes de la succession du défunt Ahmed Iyane Thiam, qui a dirigé la Conacol pendant plusieurs décennies.
‘’Trois imams pour un même croissant’’, écrit Le Quotidien.
Une subvention de 30 millions de francs CFA octroyée annuellement à la commission nationale serait à l’origine du litige lié à la succession du défunt président de la commission, selon le même journal.
‘’La hache de guerre est enterrée’’ au moins pour les trois mois que va durer le mandat du comité provisoire, affirme EnQuête. ‘’Antoine Diome a réussi une belle prouesse’’, ajoute-t-il.
C’est une ‘’éclipse temporaire [des] divergences’’, qui s’annonce, selon WalfQuotidien.
EMPLOI DES JEUNES, DES EXPERTS LIVRENT LEURS RECETTES
Lors de son message à la nation le 3 avril dernier, le président de la République, Macky Sall a annoncé le recrutement, dès le mois de mai prochain, de 65.000 jeunes, sur l’ensemble du territoire national
Lors de son message à la nation le 3 avril dernier, le président de la République, Macky Sall a annoncé le recrutement, dès le mois de mai prochain, de 65.000 jeunes, sur l’ensemble du territoire national. Pour concrétiser ce projet du Chef de l’Etat, des experts en la matière ont proposé des recettes. Tamba Danfakha, coach formateur et accompagnateur de projet, qui s’exprimait hier, mardi 6 avril sur les ondes de la Rfm, pense qu’il faut mettre en place un dispositif de formation performant.
«Aujourd’hui, la grande difficulté des jeunes du Sénégal c’est le manque d’information par rapport au recrutement. Il faut mettre en place un dispositif de formation performante». C’est l’avis de Tamba Danfakha, coach formateur et accompagnateur de projet. Il s’exprimait hier, mardi 6 avril sur les ondes de la Rfm. Selon lui, ce qu’il faut faire dans un premier temps, c’est d’aider les jeunes à se reconstruire en tant qu’individu et à augmenter leur capacité de confiance en soi. «En général, ils vont aller former des jeunes pour leur donner des métiers ou apprendre à gérer des entreprises alors que ce sont des formations qui ne sont pas adaptées», indique-t-il.
Ensuite, M. Danfakha suggère qu’on organise les jeunes. Parce que dit-il, si on les laisse isoler ça serait extrêmement difficile de les aider. «Il faut les organiser afin qu’ils mutualisent leurs efforts et de mieux maitriser les risques qui sont inhérents à la création de l’entreprise et de l’emploi», a-t-il soutenu. Selon lui, s’il y a une volonté politique aujourd’hui, l’Etat peut organiser des séances de certification de coach. «Il n’y a pas assez de coach et de formateurs sur l’étendue du territoire national pour répondre à la demande des jeunes. Mais, il y a énormément de gens qui sont capables de devenir des coach», laisse-t-il entendre.
De son coté, Tamsir Faye, directeur général de l’agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej), pense que le vrai problème du dispositif qui est mis en place c’est qu’il y a beaucoup de cloisonnement. Ce qui selon lui, fait que c’est difficile d’harmoniser. Dans le cadre du conseil national qui sera mis en place, il trouve qu’il est impératif que le guichet unique devienne une réalité sur le terrain. «Un guichet unique dans lequel tous les services qui s’activent dans la prise en charge de la problématique de de l’emploi des jeunes seront mis en place pour pouvoir mieux être le réceptacle de la jeunesse», propose-t-il. Aussi, recommande-t-il de rajouter à ce dispositif une autre disposition. «Il faut que l’Etat du Sénégal prenne langue avec les petites et moyennes entreprises et qu’on essaye d’associer ces Pme qui travaillent sérieusement, qui payent des impôts et qui peuvent créer de l’emploi», a-t-il conclu.*