Si l’or ne manque pas dans ce pays — plus de 16,2 tonnes de ce métal précieux ont été extraites rien qu’en 2019 —, en revanche, les Sénégalais ne voient guère son éclat. Les bijoutiers par exemple. Pour répondre à une de leurs vieilles doléances, un comptoir d’achat d’or a été mis en place depuis 2017 allant dans le sens de la transformation du produit brut sur place. Cependant, ce comptoir établi dans le artisanal village de Soumbédioune et réalisé pour un coût de 20 millions de nos FCFA peine à recevoir le moindre gramme d’or. Une situation que les acteurs de la bijouterie ne comprennent pas. Car, encore une fois, si plus de 16 tonnes du métal jaune ont été produites au Sénégal et si la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avait montré dans son rapport de 2020 que 536 milliards de nos francs sont tirés de la filière Or, les pauvres bijoutiers sénégalais, eux, n’aperçoivent même pas de la poudre d’or. Toutes choses qui les poussent à réclamer une meilleure gestion des ressources parce que, selon eux, le secteur de l’artisanat en général, celui de la bijouterie en particulier est à l’agonie.
L’or est invisible aux rayons du comptoir d’or du village de Soumbédioune. Pourtant, ce joyau avait été financé à hauteur de 20 millions de nos francs en 2017 afin de satisfaire une vieille doléance des acteurs de la bijouterie. Et pourtant, le rapport 2020 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) avait orienté les projecteurs sur les 536 milliards FCFA tirés du sous-sol sénégalais pour la seule filière de l’or. « Le problème majeur que rencontrent les bijoutiers depuis longtemps, c’est l’exploitation de l’or qui est faite dans le Sénégal oriental, plus précisément à Sabodala. Actuellement il y a Sabodala Gold, Toro Gold et d’autres compagnies complètent qui exploite le métal précieux. Sur les 16,2 tonnes extraites par an, il n’y a aucun quota dédié à la bijouterie locale » se désole Moussa Niang, président du Conseil national de l’artisanat du Sénégal, par ailleurs président sortant des bijoutiers du Sénégal. A l’en croire, ceci est une contradiction de taille d’autant plus qu’il existe un comptoir d’achat d’or au village de Soumbédioune qui, s’il disposait de matière première, pourrait servir favoriser la transformation sur place de ce métal dont la quasi totalité de la production est exportée à l’état brut principalement vers la Suisse. Poursuivant, Moussa Niang explique que le secteur de l’artisanat en général, la bijouterie en particulier, peut lutter contre le chômage. Car ce secteur peut absorber un nombre important de jeunes chômeurs vu que le secteur est très pourvoyeur d’emplois. D’ailleurs, les chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) font apparaître clairement que l’économie nationale repose pour beaucoup sur le secteur l’informel. Selon l’ancien président des bijoutiers, l’informel couvre plusieurs corps de métiers. Toutefois, plus de 60 % des très petites, petites et moyennes entreprises (PME) meurent faute d’accompagnement. Selon lui, pour sauver l’artisanat, il faut impérativement accompagner les acteurs dans la formation afin qu’ils soient plus productifs. C’est d’autant plus nécessaire, soutient-il, qu’il existe un grand marché dans la sous-région. Moussa Niang se demande d’ailleurs pourquoi on ne ctéerait pas un le label « Made in Sénégal » dans le secteur de la bijouterie, car les ressources humaines ne manquent pas dans ce pays. Le seule problème, soutient-il, c’est mauvais management de ce secteur.
La taxe de 18 % sur l’or brut, un véritable goulot d’étranglement
La politique fiscale concernant l’or brut est une chose qui dépasse l’entendement des acteurs de la bijouterie. « Il n’y qu’au Sénégal que l’or brut est taxé jusqu’à hauteur de 18 % dans un secteur qui est à l’agonie. Par conséquent, l’or est très cher et n’est pas accessible à tous les bijoutiers du pays. Une telle taxe à un tel taux et pour cette matière, cela n’existe dans aucun autre pays au monde et pourtant les autorités continuent de la maintenir !» s’offusque l’actuel président de l’Association nationale des bijoutiers du Sénégal, Ibrahima Niang. En outre, l’autre point qui lui tient à cœur et qu’il a du mal à comprendre c’est le manque d’or au niveau du comptoir d’or de Soumbédioune. Il ne s’explique pas non plus que les bijoutiers ne puissent pas bénéficier de la production d’or de la région de Kédougou. Selon la personne morale des bijoutiers locaux, il faut impérativement un marché de l’or moderne, c’est-à-dire de dernière génération, qui en prenne en charge toute la chaine de production. Ce marché embrassera toute la chaine de la raffinerie jusqu’à la commercialisation sans oublier la production. Ibrahima Niang épouse plaide pour la transformation et la consommation locale pour sauver le secteur de l’artisanat. Mais, surtout, celui de la bijouterie dont le savoir-faire n’est plus à prouver. Il souhaite aussi la prise en charge de la bijouterie par le Projet d’employabilité des jeunes par l’apprentissage (PEJA).
CONTOURS DES DIFFERENTS PROJETS MINIERS EN OR
Projet de Mako104 Toro Gold
Le projet se situe dans l’est du Sénégal, au sein de la fameuse « Fenêtre de Kéniéba » dans laquelle se trouve un nombre d’opérations minières de classe mondiale, y compris la mine de Sabodala à environs 40km de Mako. Une étude de faisabilité définitive achevée en 2015 indique une ressource de 1,4 million d’onces avec une réserve d’un million d’onces à une teneur moyenne de 2.25g/t. Une Etude d’Impact Environnemental et Social pour le projet de Mako a aussi été complétée en 2015. Une concession d’une durée de 15 ans a été obtenue en juillet 2016. La construction de la mine a duré 18 mois pour un investissement de 160 MUSD. La production a démarré en Janvier 2018. Les autres opérations de Toro à Kédougou sont toujours au stade de l’exploration.
Gisement de Malikoundi105 IAM Gold
La société a découvert le gisement de Malikoundi (dans le cadre de son permis pour Boto) et, par conséquent, elle a étendu ses opérations de forage dans la zone. Le permis s’étend sur 236 km2 et l’étude de faisabilité annonce le 22 octobre 2018 des réserves prouvées et probables totales de 1,7 million d’onces. Ressources indiquées (incluant les réserves) de 2,2 millions d’onces. Production aurifère annuelle moyenne est prévue à environ 140,000 Oz
Gisement de Makabingui
WATIC-Makabingui Gold Operation a obtenu fin 2016 un permis d’exploitation de 5 ans renouvelable pour le gisement Makabingui (1 M d’onces d’or contenues dans 11,9 Mt de minerais d’une teneur moyenne en or de 2,6g/t), pour une entrée en production également en 2018.
Teranga Gold Corporation :
Une multinationale canadienne dont le siège est à Toronto. La société est cotée à la bourse de Toronto Le projet aurifère de Sabodala est divisé en six projets : Sabodala, Near Mine, Falémé, Dembala, Massakounda et Garaboureya. Aux termes d’une convention minière globale conclue en 2005 avec le gouvernement sénégalais, une concession minière a été accordée en 2007 au projet de Sabodala et 10 permis de recherche ont été octroyés à cinq autres projets. Le projet de Sabodala produit de l’or depuis mars 2009. La concession minière pour ce projet s’étend sur 33 kilomètres carrés environ et elle a été récemment prolongée jusqu’en 2022 (sous réserve de renouvellement). Le projet de Sabodala compte 5 gisements en plus de Sabodala : Masato, Niakafiri, Niakafiri Ouest, Soukhoto et Dinkokhono. Les permis de recherche pour ces projets couvrent un périmètre d’un peu plus de 1 000 kilomètres carrés. Barrick Gold/ Terangagold En termes d’investissements, la compagnie a dépensé 34,5 milliards de FCFA. En Mars 2020, Terangagold a complété l’acquisition auprès de Barrick Gold du gisement de Massawa et de ses satellites. Les termes de la transaction indique une contrepartie initiale s’élevait à 380 millions de dollars et comprenant environ 300 millions de dollars en espèces et un total d’environ 80 millions de dollars d’actions ordinaires de Teranga (les «actions de Teranga») émises à Barrick et CSTTAO. En ce qui concerne la composante en actions de la contrepartie initiale, environ 19,2 millions des actions Teranga ont été émises à Barrick et environ 1,6 million d’actions Teranga ont été émises à CSTTAO..
Projet aurifère de la Somigol Teranga Gold Corporation
Aux termes d’une convention minière globale conclue en 2005 avec le gouvernement sénégalais, une concession minière a été accordée en 2010 au projet aurifère de la Somigol (Société des mines de Golouma) qui est voisin du projet de Sabodala. La concession qui s’étend sur un périmètre d’environ 212,6 km2 expire en 2025 (sous réserve de renouvellement). Elle couvre les gisements de Masato, Golouma Ouest, Golouma Sud, Kerekounda, Kourouloulou, Niakafiri SudEst, Niakafiri Sud-Ouest et Maki103. Le site présente des réserves exploitables estimées à plus de 38 (t). Source Rapport ITIE 2019
Par Boubacar Boris Diop
FOOTBALLEURS NOIRS EN EUROPE, ENTRE OMBRES ET LUMIERES
Qui se souvient du reste que le foot est à ce jour le seul sport à avoir directement déclenché une guerre ?
Tout le monde est d’avis depuis bientôt deux ans qu’un petit virus est en train de changer le rapport de chacun de nous à lui-même et au reste de la société. Le virus mute et fait muter le monde. Et beaucoup de secteurs de l’existence humaine que l’on croyait éternels, périssent lentement sous nos yeux. Les arts et la littérature ne sont pas épargnés. La musique et le cinéma non plus. Seul le sport semble survivre au massacre et le football est de tous celui qui résiste le mieux.
Durant la pandémie, la Liga et la Premier League n’ont cessé à l’échelle globale de nous faire vibrer. Les passions suscitées par la déculottée des Three Lions de Southgate continuent à alimenter une violente polémique : certains de ces «Lions» n’avaient pas, semble-t-il, la bonne couleur de peau. Au niveau africain ou national, ce sont surtout les sagas électorales - présidence de la CAF ou de telle ou telle fédération - qui mobilisent les énergies. Dans quelques semaines, il ne sera question que de la Coupe du Monde au Qatar en 2022. La colonne des faits divers des journaux s’enrichira alors de nombreuses histoires de supporters victimes d’arrêts cardiaques ou choisissant de se donner la mort après la défaite de leur équipe. Qui se souvient du reste que le foot est à ce jour le seul sport à avoir directement déclenché une guerre ?
C’était en juin 1969 et les combats entre le Salvador et le Honduras, s’ils n’ont duré que quatre jours, ont tout de même coûté la vie à deux mille personnes, les blessés se comptant par dizaines de milliers. Mais l’impact social du football peut aussi se décliner de manière bien plus sympathique. N’a-t-il pas réussi en effet à faire taire les armes, le temps d’un séjour de George Weah au Liberia pendant l’horrible guerre civile qui a déchiré ce pays entre 1989 et 1997 ? Aujourd’hui, juste retour des choses, l’ancienne star du Milan AC est le président du Libéria. Mais d’après les observateurs, «Mister George» se montre beaucoup moins convaincant sur le terrain politique bien moins gazonné ! Dépositaire de la fierté de toutes les nations, le football est souvent le seul moyen pour certaines d’entre elles de rappeler au monde leur existence. Il est d’ailleurs tout aussi révélateur de l’insupportable arrogance de certains grands pays.
Lorsque pendant le Mundial espagnol de 1982, l’Algérie bat l’Allemagne, beaucoup de gamins allemands, choqués, se ruent sur les cartes et posent une seule question à leurs parents : mais où se trouve donc l’Algérie ? En Afrique aussi, une compétition de football, la CAN, est de nos jours l’unique et éphémère occasion de se souvenir que le continent est constitué par 54 Etats. Sans elle, la République centrafricaine et l’Egypte n’entendraient probablement jamais parler l’une de l’autre. Mais il est vrai que rien ne crée autant que ce sport un sentiment de proximité entre des peuples ou des individus sans aucun rapport, a priori, entre eux. Ainsi, lorsque des jeunes Sénégalais sont prêts à forcer toutes les frontières au péril de leur vie pour entrer en Europe, leur cri de ralliement en wolof, largement repris par les medias, est : Barsaa ou Barsàq (Barça ou l’au-delà).
En parlant de la sorte, ils pensent davantage à la formidable équipe de football de Lionel Messi et Ousmane Dembélé qu’aux ramblas de la capitale catalane. Pour ces migrants partis à l’aventure sur de frêles pirogues, le foot est presque toujours le seul moyen de s’intégrer à leur pays d’accueil. Déjà quand, chez eux, ils rêvaient de l’eldorado européen, c’était à travers les confrontations épiques entre Manchester United et le Real Madrid. A Brescia, Santa Cruz de Ténériffe ou ailleurs, ils vivent entassés dans des appartements exigus et insalubres qui manquent de tout sauf de l’écran de télévision géant sur lequel ils naviguent d’un championnat européen à un autre. Cela leur permet de s’assimiler d’autant plus aisément que des vedettes africaines ou d’origine africaine font les beaux jours des plus grands clubs de la planète.
Au fond, les jeunes Sénégalais, par exemple, se moquent bien du classement final de Chelsea ou de Liverpool car face à l’écran ils n’ont d’yeux que pour Edouard Mendy et Sadio Mané. Exactement comme leurs copains restés au pays. Un des mystères du foot, c’est la relation fusionnelle qu’il sait créer entre des gamins milliardaires - en godasses - et d’autres gamins crevant, eux, littéralement de faim dans les bidonvilles du monde entier. Les migrants peuvent donc s’identifier sans peine à ces vedettes parties elles aussi de rien et qui leur rappellent au plus profond de leur désespoir que leurs lendemains ne sont pas aussi opaques qu’ils en ont l’air. D’ailleurs pourquoi pense-t-on que les écoles de football sont devenues subitement si nombreuses et si fréquentées à Dakar, Yaoundé et Abidjan ? Les hommes d’affaires savent qu’elles sont infiniment plus rentables que des universités privées, par exemple ! Le foot est devenu un moyen digne et sûr d’émigrer en Europe. En décrochant un contrat on échappe, au moins, au risque de se faire balancer à la mer par quelque capitaine de navire un peu trop irritable…
Et, cerise sur le gâteau, on peut retourner de temps à autre au pays en héros. Inutile de dire en effet que pour les compétitions internationales, la plupart des équipes africaines misent sur ces footballeurs évoluant dans des championnats de contrées lointaines mais également très proches par la magie du petit écran. Cela ne s’arrête pas là, car les joueurs nés en Europe de parents africains ont la possibilité de choisir entre leurs deux pays. Il en résulte des situations bizarres où la quasi-totalité des joueurs ne savent rien du pays dont ils sont le porte-drapeau : ni son hymne, ni son histoire et encore moins sa langue. Ils n’en connaissent souvent que l’aéroport, le stade, un hôtel et peut-être un ou deux night-clubs…
Il ne faut pourtant pas se moquer trop vite. Si étrange soit-il, ce retour au pays natal peut créer un déclic, favoriser une réconciliation avec soi-même d’autant plus nécessaire que dans leur pays européen de naissance ces jeunes footballeurs se sentent souvent rejetés. Un international anglais de 19 ans, Bukayo Saka, est en train d’en faire l’amère expérience. Et pour dire le vrai, nombre d’entre eux n’ont jamais eu envie de s’identifier à une Afrique dont, comme cela vient d’être dit, ils ignorent tout. Mais les négrophobes, très actifs sur les réseaux sociaux, ne ratent aucune occasion de les renvoyer à leurs origines. Comment donc ? Par des jets de cacahuètes et de bananes accompagnés de cris de chimpanzés. On aurait tort de mettre ces dérives sur le compte de jeunes paumés d’extrême-droite vomissant ainsi leurs frustrations.
Le racisme dans le foot n’épargne pas ses figures les plus glorieuses. Et à en juger par certaines déclarations, cela fait un certain temps que la présence dans les équipes d’Allemagne et de France de joueurs d’origines diverses et variées laisse assez perplexe le grand public. Il a suffi que Mbappé et Saka - moins de quarante à eux deux... - ratent leur penalty pour que tombent les masques.
OUMAR PENE PARLE DE SON NOUVEL ALBUM
Après un silence discographique de huit ans, Omar Pène a publié un nouvel album. L’opus « Climat », qui contient neuf titres inédits, a été présenté à la presse. Nous revenons sur les grands thèmes abordés par le chanteur au cours de cette rencontre.
Après un silence discographique de huit ans, Omar Pène a publié un nouvel album. L’opus « Climat », qui contient neuf titres inédits, a été présenté à la presse. Nous revenons sur les grands thèmes abordés par le chanteur au cours de cette rencontre.
Sur le titre « Climat »
Nous vivons une époque où le réchauffement climatique sévit un peu partout. Ce qui a pour conséquence le changement climatique qui est en train de poser de nombreux problèmes dans le monde... J‘ai aussi remarqué qu’il y a des organismes comme le COP qui tentent de faire face tant bien que mal. Cependant, force est de constater que les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. C’est après tout cela que j’ai pensé qu’il était temps de pousser un peu plus la réflexion et surtout, sensibiliser sur les néfastes conséquences de ce réchauffement climatique. Il y a aussi le fait que l’Afrique de l’Ouest est très exposée et nous serons très impactés négativement. Il est même admis que nous commençons à subir ces conséquences .Pour s’en rendre compte, il suffit juste de constater cette forte érosion côtière que nous remarquons un peu partout. C’est pour toutes ces principales raisons que j’ai encore usé de ma voix pour sensibiliser l’opinion sur l’existence de ce fléau qui existe réellement. Ce, contrairement à ce que pensent certains. C’est un album bien mûri, car j’ai pris huit ans pour faire ce travail. On a eu le temps de le préparer sur le plan musical et sur les textes. D’écrire et de prendre l’info là où cela se trouve
Collaboration avec Believe
C’est une collaboration tout à fait normale et naturelle. Je travaille avec des personnes comme Ousmane et les gars de Safoul Productions. Ce sont ces personnes qui sont chargées de tout faire pour développer la carrière d’Oumar Péne. C’est donc dans le cadre naturel des choses et de leur travail que les contacts se sont noués. Cela a abouti à cette collaboration avec cette maison de production française dénommée Believe. C’est cette structure qui va se charger de la distribution. Je pense que tous les fans qui désirent consommer la musique d’Oumar Pène n’ont qu’à cliquer sur le site www omar pene.com. Tout le monde se tourne vers le digital, c’est un autre moyen de travailler sa musique et de la vendre. Aujourd’hui, les albums physiques ne marchent plus, c’est le digital et tout le monde se tourne vers le digital.
Le thème du terrorisme
Il faut prendre conscience que les terroristes sont des gens puissants et assez riches. Il faut protéger nos jeunes. Parce que s’ils n’ont pas de boulot pour subvenir à leurs besoins, ils deviennent des proies faciles. On peut les acheter pour leur indiquer des chemins assez tortueux. Le Sénégal est épargné jusque-là, mais il ne faut jamais se dire que cela n’arrive qu’aux autres. Ce qui se passe dans les pays limitrophes peut nous arriver aussi. Le choix porté sur Faddah Freddy Le choix porté sur Fadda Freddy se justifie simplement par le fait qu’il fallait inviter un artiste sur le titre « Lu Tax ». Cet invité pouvait être sénégalais ou étranger. Si vous remarquez bien, dans le circuit de la world music, les gens privilégient les collaborations entre les artistes. C’est devenu une mode assez récurrente pour ne pas dire fréquente. Il fallait donc se mettre dans le sens du vent et nous avons tous convenu que Fadda dispose d’un style qui devait lui permettre d’être parfaitement à l’aise sur ce morceau bien précis. Il y a aussi le fait qu’il est aussi un sénégalais plus jeune que moi. Nous avons finalement décidé de porter notre choix sur ce talentueux artiste. Quand on lui a proposé le projet, il en était tellement ravi et nous a montré tout son bonheur et sa grande joie de partager le micro avec moi. Il est venu poser sa voix et cela a été très bien perçu par nous qui avions décidé de l’inviter et aussi toutes les personnes qui ont eu la primeur d’écouter ce titre. C’est donc un résultat positif que nous apprécions à sa juste valeur. Nous sommes heureux et satisfaits de ce choix qui est parfaitement judicieux au vu du résultat final.
Situation tendue à l’Université entre Kekendo et Ndef leng en sa qualité d’Ambassadeur
J’ai eu à discuter séparément avec les deux groupes. C’était pour engager des discussions essentiellement axées sur le thème primordial et central de la paix. Heureusement, ils ont répondu positivement à mon appel. Ils ont admis qu’il s’agissait juste d’une erreur qui a été sans doute un peu amplifiée... Mais grâce à Dieu, nous avons pu trouver un terrain d’entente après les discussions. Nous avions convenu d’un commun accord de faciliter une rencontre entre les deux entités. Malheureusement, Dieu a fait que le garçon qui était blessé au moment des échauffourées a fini par rendre l’âme. Les choses sont ainsi restées en l’état. Mais nos démarches n’ont pas été vaines car ils ont reconnu qu’entre les diolas et les sérères, ils ont les mêmes ancêtres et qu’ils ne peuvent vivre qu’en parfaite harmonie. J’ai surtout retenu qu’ils ont tous très bien apprécié le fait que cette rencontre ait pu se tenir .Ils m’ont clairement fait savoir que c’était juste une erreur et cela ne pouvait en rien entraver l’excellence de leur relation.
Pause annoncée de Youssou Ndour
Ce sont des choses qui peuvent arriver. Il peut arriver un moment où un artiste ressent le besoin de faire une pause et c’est très normal. Je trouve que c’est son choix personnel. C’est une décision que je respecte, mais je suis convaincu qu’il va encore reprendre le micro.
Affaire Wally Seck et conseils en tant que père
La vie d’artiste est ainsi faite et tout peut arriver. Comme le disait son père, la célébrité est un réel fardeau pour nous autres et il faut toujours essayer de faire la part des choses et faire face. Mais je reste convaincu que bientôt les gens vont passer à autre chose. Wally est encore jeune et il a une belle carrière devant lui. Nous prions pour qu’il puisse continuer à encore bien faire son travail. Ces désagréments ne peuvent pas manquer dans la vie d’un artiste.
Hommage à Thione Seck
Dans mon album qui va sortir sur le plan local, je lui ai dédié une chanson. C’est une façon de lui rendre personnellement un hommage. Si l’album sort, vous aurez l’occasion de l’apprécier. Par ce geste, j’ai voulu honorer la mémoire d’un ami, un frère et un collègue. Sa perte a été très dure à accepter, très dure !!!
Par Serigne Saliou Guèye
CODE ÉLECTORAL MODIFIÉ, KARIM ET KHALIFA CONDAMNES… A MORT
La montagne des conclusions du dialogue politique au terme de deux ans de discussions, de disputes ou de hâbleries a fini par accoucher d’une souris.
La montagne des conclusions du dialogue politique au terme de deux ans de discussions, de disputes ou de hâbleries a fini par accoucher d’une souris. Pourtant, les partisans du chef de l’APR et de l’Etat brandissent les 23 points d’accord sur les 30 en discussion comme des trophées de guerre alors que ce n’est en réalité que du menu fretin.
Les deux points essentiels de désaccord (adoption du bulletin unique et dissociation des fonctions de chef de l’Etat et chef de parti) et les cinq points en suspens (la suppression des articles L30, L31 devenu L29, L30, la caution, le parrainage à la présidentielle, le rôle de la justice dans le processus électoral, une autorité indépendante chargée de l’organisation des élections) n’ont finalement pas fait partie du projet de loi modifiant le Code électoral. Finalement, le Dialogue, qui était un espoir pour renforcer la démocratie électorale, est devenu une tragédie qui scelle la peine de mort politique de certains leaders de l’opposition.
Dire pourtant qu’il y a des opposants qui n’ont jamais cru à la sincérité du leader de Bennoo lorsqu’il initiait ce soi-disant « dialogue » au lendemain de sa réélection controversée en 2019 ! Stratégiquement, il fallait au président Macky Sall un moyen pour désamorcer une éventuelle bombe populaire qui pourrait menacer sa victoire litigieuse. Une bombe d’autant plus probable que les leaders de l’opposition avaient déjà sonné la charge au soir de la présidentielle. Aujourd’hui le chef de l’Etat se présente comme un chantre de la démocratie, un homme d’ouverture, un homme de dialogue alors même qu’il est l’archétype de l’autocrate désireux de conserver à tout prix le pouvoir. Ce même si le terme de son second et dernier mandat est 2024. Aujourd’hui, il est clair dans la tête des gens qu’il est en train de mettre en place tous les mécanismes d’une troisième candidature. De plus en plus, le discours des apéristes sur l’éventuelle troisième candidature de Sa Majesté est arrimé à la délibération du Conseil constitutionnel. Un Conseil constitutionnel où l’on annonce instamment un certain Ismaïla Madior Fall. Certainement que lui ou quelqu’un de sa trempe au sein de la juridiction suprême pourrait jouer un rôle prépondérant pour crédibiliser, voire matérialiser, ce qui se concocte dans les officines de l’APR.
Pourtant, ils n’ont jamais perdu leur inéligibilité
Quand on entend certains participants au Dialogue, surtout ceux de la société civile, déplorer le refus du président de se plier aux exigences de l’opposition, on ne peut que les taxer de collaborationnistes qui roulent à visage masqué pour Macky Sall. Dire que Macky aurait pu accepter la modification des anciens articles L30 et L31 qui privent Karim Wade et Khalifa Sall de leurs droits civiques, c’est participer à cette imposture qui valide illégalement l’inéligibilité de ces deux leaders politiques. Demander l’amnistie pour Karim et Khalifa, comme le font machiavéliquement certains politiciens participants du dialogue sur fond d’une grande générosité, c’est valider l’« inéligibilité » des deux « K » alors qu’ils n’ont jamais perdu leur éligibilité.
La bataille pour que les leaders de Taxawu Senegaal et du PDS participent aux élections n’est point juridique mais politique. Aujourd’hui, l’atonie dans laquelle baignent Khalifa et Karim atteste la thèse de l’acceptation par eux du sort que Macky leur a infligé. Leur posture aphone et atone est une sorte de résignation à la condamnation à mort politique décidée par les tribunaux politiques de l’APR. C’est pourquoi, le discours de la société civile est de ne pas demander l’amnistie pour Khalifa et Karim mais d’engager la bataille politico-juridique pour que l’actuel pouvoir reconnaisse que ces deux précités ont toujours gardé intacts leurs droits civiques
Karim Wade traqué de toutes parts
Après la condamnation du fils de l’ancien président de la République, l’ancien Garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba, avait, lors d’une conférence de presse, déclaré que « le chef du Pds n’a perdu aucun de ses droits civils, civiques et de famille ; par conséquent, il est électeur et éligible. » En cela, le ministre avait raison puisqu’il faut que la mention figure expressément sur la décision de justice pour que le condamné perde ses droits civiques. « Les tribunaux ne prononceront l’interdiction mentionnée dans l’article précédent que lorsqu’elle aura été autorisée ou ordonnée par une disposition particulière de la loi » dit l’article 35 du Code pénal. Et puisqu’aucune disposition de la loi 81-53 du 10 juillet 1981 relative à la répression de l’enrichissement illicite n’interdit l’exercice des droits civiques pour le délit 163 du Code pénal, Wade fils a toujours conservé entièrement ses droits civiques. Mais du côté du palais présidentiel, les faucons, se fondant sur l’ancien article 31 du Code électoral, avaient toujours soutenu que Karim Wade n’est pas éligible du fait sa condamnation à plus de cinq ans ferme. Mais si on y regarde de près, aucun point de cet article n’empêche d’inscrire Karim Wade sur les listes électorales.
Selon l’article L31, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les individus condamnés pour crime ; ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement ; L’un dans l’autre, Karim Wade n’est concerné par aucun de ces délits puisqu’il a été condamné sur la base du délit d’enrichissement illicite. Il est clair que le délit d’enrichissement illicite n’empêche pas l’éligibilité d’un candidat.
En sus, les partisans de Macky Sall brandissaient l’ancien article L.57 du code électoral qui dispose que « tout Sénégalais Electeur (ndlr, c’est nous qui soulignons) peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des conditions d’âge et des cas d’incapacité ou d’inéligibilité prévus par la loi ».
Pourtant, l’article L.115, qui fixe les conditions pour être candidat à l’élection présidentielle, n’arrime pas la recevabilité de la candidature au statut d’électeur inscrit. Voici ce que dit l’article ancien L115 du code électoral sur le dépôt de la candidature à la présidence de la République. Cette candidature doit comporter : les prénoms, nom, date, lieu de naissance et filiation du candidat ; la mention que le candidat est de nationalité sénégalaise et qu’il jouit de ses droits civils et de ses droits politiques, conformément aux dispositions du titre premier du Code électoral ; N° de carte d’électeur. Cet alinéa (N° de carte d’électeur) a été volontairement et illégalement inséré dans l’article pour « plomber » la candidature de Karim Wade. la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti politique légalement constitué ou d’une coalition de partis politiques légalement constitués, ou se présente en candidat indépendant ; la photo et la couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et éventuellement le symbole et le sigle qui doivent y figurer ;
La signature du candidat.
Last but least, notre charte fondamentale, en son article 28, précise expressément les conditions d’éligibilité à une présidentielle : « Tout candidat à la présidence de la République doit être de nationalité exclusivement sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques ; être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans tout au plus. Il doit savoir écrire, lire et parler couramment la langue française ». Il appert, au vu de toutes ces dispositions du code électoral et des articles 34 et 35 du code pénal, que le fils du président Wade pouvait bien être candidat lors de la dernière présidentielle et pourra également se présenter en 2024. Hélas, le dialogue-mascarade politique a fini parfaire en sorte que l’ancien ministre « du Ciel et de la terre » soit toujours politiquement condamné à mort.
Khalifa écarté par des articles liberticides
Et ce sont les mêmes procédés machiavéliques qui ont servi à l’écarter de la course à la présidentielle de 2019 qui avaient été utilisés pour se débarrasser de Khalifa Sall. En 2019, « le ‘considérant’ N° 66 de la décision N°2/E/2019 disait effroyablement ceci : « Considérant que Khalifa Ababacar Sall ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur au sens des articles (anciens, ndlr) L.27 et L.31 du code électoral ; que par suite, ne remplissant pas la condition prévue par l’alinéa 1er de l’article (ancien, ndlr) L.57 du Code électoral, il ne peut faire acte de candidature à l’élection présidentielle ». En réalité, l’analyse de la portée juridique de ces anciens articles du code électoral (L.27, L.31 et L.57, alinéa 1) visés par le ‘Considérant’ N° 66 de la décision N°2/E/2019 du Conseil constitutionnel met à nu toute la manipulation utilisée pour écarter Khalifa Sall de la présidentielle. D’abord l’article (ancien, ndlr) L.27 dit : « Sont électeurs, les Sénégalais des deux sexes, âgés de dix-huit ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, et n’étant dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi ». Or, à ce jour-là, l’ex-maire de Dakar jouissait de tous ses droits civils et politiques. Ni le jugement du tribunal de grande Instance de Dakar du 30 mars 2018, ni l’arrêt N° 454 de la Cour d’appel de Dakar du 30 aout 2018, ni l’arrêt N° 001 de la Cour suprême du 03 janvier 2019 n’avaient prononcé une privation des droits civils et politiques à l’encontre de Khalifa Sall.
Le terme « prononcé » a une signification juridique précise, aime dire mon ami le brillant juriste Seybani Sougou. Il signifie que la Justice doit prononcer la privation des droits civiques formellement (le prononcé doit figurer dans le jugement ou l’arrêt).
Le Conseil constitutionnel était dans l’impossibilité de fournir une seule décision de justice dans laquelle figurait la privation des droits civils et politiques de Khalifa Sall. Par conséquent, le fait de viser l’article (ancien, ndlr) L.27 du code électoral relevait d’une farce grotesque de la part des 7 « Sages ».
Ensuite l’article L.31 dit : « Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 2) les individus condamnés à une peine d’emprisonnement pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq (05) ans d’emprisonnement…».
Khalifa Sall était régulièrement inscrit sur les listes électorales. Sa qualité d’électeur était définitivement acquise le 17 juillet 2018, après la clôture de la révision exceptionnelle des listes électorales, conformément au décret n°2018- 476 du 20 février 2018. Il figurait en bonne et due forme sur la liste électorale issue de cette révision établie de manière définitive par les services du ministère de l’Intérieur, le 17 juillet 2018.
Partant de cette date, l’ancien maire de Dakar ne relevait plus de l’article L.31, puisqu’il était définitivement inscrit sur les listes électorales. L’article (ancien, ndlr) L.31 est extrêmement clair, puisqu’il dispose « Ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales… ».
Or, Khalifa Sall étant déjà inscrit sur les listes électorales, l’article L.31 du code électoral ne lui était nullement applicable. Pour une raison simple : toutes les dispositions de l’article (ancien, ndlr) L.31 concernent les condamnés qui ne sont pas encore inscrits sur les listes électorales. Ce qui n’était pas le cas de Khalifa Sall, dont l’inscription était définitive depuis le 17 juillet 2017.
La qualité d’électeur du leader de Taxawou ndakaaru était incontestable dans la mesure où il avait été élu député à l’issue du scrutin du 30 juillet 2017. Mais la volonté de réélection de Sa Majesté avait fini par prendre le dessus sur les lois de la République. Ce qui fait que Khalifa Sall, à l’instar de Karim Wade, avait été privé du droit sacré de demander les suffrages de ses concitoyens. Tout cela pour dire que demander perfidement aujourd’hui une amnistie pour les deux « K », c’est faire le jeu du pouvoir qui veut encore les écarter de la prochaine course présidentielle. Même si ces articles anciens L30, L31 découlent du code de 1992, il demeure qu’ils doivent être réformés pour les conformer au Code pénal et à la Constitution.
En France, depuis le 1er mars 1994, la déchéance des droits civiques n’excède pas cinq ans pour les délits et dix ans pour les crimes. Et toute personne frappée de cette peine a la possibilité de faire une demande de relèvement ou de réhabilitation parce que le droit de vote est sacré en démocratie. Il est inadmissible qu’un groupuscule de politiciens, animés par la seule volonté de conserver le pouvoir, refuse toute proposition allant dans le sens d’amender les nouveaux articles L29, L30. Cela dit, pour refuser cette peine de mort politique suspendue au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès, Khalifa Sall et Karim Wade doivent se départir de leur mollesse et engager un rapport des forces avec leurs guillotineurs. Comme le disait le président Mao-Ze-Dong, « la politique n’est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s’accomplir avec autant d’élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d’amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d’âme ».
LE DIAGNOSTIC DES ACTEURS
Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ?
L’équipe Sénégalaise de basket masculine va participer à l’Afrobasket prévu du 24 août au 5 septembre prochain à Kigali au Rwanda. Une coupe d’Afrique qui fuit le Sénégal depuis 1997, année du dernier sacre du Sénégal. Pour reconquérir le titre, l’Association Nationale de la Presse Sportive (ANPS) a organisé un panel intitulé : Les Lions du Basket : Diagnostic de 24 ans de traversée du désert, quelles solutions pour reconquérir le titre ? Panel qui a vu la participation de beaucoup de connaissances de la discipline notamment experts, journalistes, coachs, anciens et anciennes joueuses sans compter la présence du président de la Fédération Sénégalaise de Basketball (FSSB). Trois thèmes ont été développés dans ce panel. Il s’agit : 24 ans de traversée du désert, diagnostic d’une longue période de disette par Moustapha Gaye, Directeur Technique National. Thème 2 : quelles solutions pour reconquérir le titre ? Par Bassirou Badji, ancien coach des Lions du basket. Thème 3 Professionnalisation du Basket, Exploitation du vivier sénégalais en Europe et aux USA par Lamine Savane, chefs des opérations de la Basketball Arica League (BAL).
MOUSTAPHA GAYE, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL : «Laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
«Quand on perd une CAN, le plus important c’est l’évaluation qu’on en a fait. Quand on gagne il faut tout de suite se projeter sur ce qui a été bon dans la victoire, ce qui n’a pas été bon dans la victoire et avoir des perspectives. Il faut avoir la lucidité d’évaluer en toute objectivité et savoir donner des orientations. Je pense sincèrement pendant toute cette période de 1997 à 2021, vous allez voir la liste des coachs qui sont passés ici entre 1908 et 1997. Mais de 1997, à aujourd’hui en 24 ans, nous avons changé 13 fois de sélectionneurs. Cela veut dire chaque 2 ans nous changeons de sélectionneurs. Le constat est simple. Vous voyez Bassirou Badji de 1995 à 1999, Moustapha Gaye de 1999 à 2001. Magatte Diop en 2003 (…) et actuellement Boniface (Ndong). La conséquence c’est qu’il y a une instabilité au niveau des bancs de touche. Quand on dit instabilité au niveau des bancs de touche, ça implique instabilité au niveau des effectifs. Chaque sélection qui vient, arrive avec ses joueurs. Nous n’avons jamais gardé tous nos joueurs, tous nos bons joueurs. Nous n’avons jamais laissé de temps à un sélectionneur de travailler dans la durée. A mon humble avis je pense que les échecs, il peut y en avoir, mais, il faut laisser le temps à un sélectionneur de travailler dans la durée»
BABACAR NDIAYE, PRÈSIDENT FÉDÉRATION SÉNÉGALAISE DE BASKETBALL : «Nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre»
"Nous remercions l’ANPS pour cette belle initiative qui a consacré un après-midi pour parler du basket sénégalais. L’ANPS a toujours travaillé pour le développement de notre discipline. On parle de reconquête du titre et pour cela, il faut que l’environnement soit favorable pour atteindre les objectifs fixés. Nous avons 5 titres chez les garçons et 12 titres chez les filles sur 50 ans. Chez les filles, le Sénégal a toujours dominé. Aujourd’hui, je pense que nous avons un environnement propice pour gagner un titre caractérisé d’abord par une Fédération légitime qui a été élue par acclamation et qui travaille depuis lors pour le développement du basket. Une fédération légitime, c’est important parce que je pense qu’aujourd’hui la famille du basket est une et indivisible. La preuve lors de l’assemblée générale, je pense que la famille du basket a réitéré sa légitimité, sa confiance à la Fédération Sénégalaise de Basket. Donc, nous sommes dans un environnement qui nous permet de reconquérir le titre caractérisé entre autre par la construction de Dakar-Aréna. Autre élément important sur le basket sénégalais, c’est l’instauration du siège de la Basketball African League (BAL) au Sénégal. Je pense que ce n’est pas quelque chose d’anodine. C’est important pour le développement de notre discipline qui est une discipline aussi importante pour que la BAL s’installe à Dakar. Vous voyez ce que cela implique pour le développement de notre discipline. Aujourd’hui, nous avons une Fédération qui est classée dans la catégorie A. Cela veut dire que nous avons une des meilleures Fédération au monde. Nous sommes une Fédération choisie par la FIBA pour bénéficier d’un programme qui porte sur deux aspects. Le premier aspect c’est un aspect purement matériel qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. Le deuxième également c’est de les assister sur le plan humain, sur le plan également de la conception des programmes de stratégies de développement. Donc aujourd’hui, je pense que depuis le basket existe au Sénégal, nous avons tous les éléments nécessaires de travailler dans la sérénité pour la reconquête du titre."
BASSIROU BADJI, ANCIEN COACH DES LIONS DU BASKET EN 1997 : «On doit tous être derrière l’entraîneur»
«Quel que soit le travail qu’on peut faire, quelle que soit l’orientation, on peut aller jusqu’au bout. Mais, il restera un bout de chance pour que nous puissions réussir. C’est sur la base de ça que nous voulons coute que coute faire en sorte que nous réussissions le challenge. Si nous voulons vraiment reconquérir le titre et le garder dans la pérennité, il serait souhaitable que nous puissions travailler dans la durée et faire en sorte que tous les éléments détectés qu’ils sont ici ou ailleurs qu’il ait des moments de travaux pendant lesquelles on regroupe tous ces éléments là et on travaille ensemble. Le basket est un jeu rapide, un petit terrain ou si on n’a pas la cohésion des joueurs aussi bien en défense qu’en attaque ça peut poser des problèmes. C’est dans ce domaine là que l’Etat doit essayer de pousser les entraineurs et la Direction Technique dans le travail qu’il doit concevoir puisse le faire régulièrement et faire en sorte qu’il n’y est pas d’arrêt parce qu’ici souvent les équipes ne travaillent que quand il y a Coupe d’Afrique ou échéances quelconques. L’autre aspect, c’est l’option des entraineurs car certains sont offensifs d’autres sont défensifs.
Dans la conception des majorités avec le style américain, beaucoup d’entraineurs optent pour le jeu offensif. Si on a de la réussite, le problème ne se pose pas mais si on n’a pas de la réussite le problème se pose. Il faut que dans les sélections que nous, entraineurs, essayons de voir dans quelle mesure on peut avoir des joueurs même s’ils ne sont pas talentueux mais qu’ils soient des défenseurs capables d’empêcher un attaquant quelle que soit sa force, sa technique de l’empêcher de pouvoir évoluer correctement. Ce qui permettrait à nos attaquants de scorer et aussi empêcher à l’adversaire de scorer et que nous puissions gagner. Ça doit faire partie des objectifs qu’on doit se fixer demain. L’autre aspect c’est l’objectif que le Sénégal se fixe, mais particulièrement l’entraineur. Si nous n’arrivons pas à avoir de bons conseils, nous risquons de perdre avant l’heure. L’autre objectif est le choix. Quand on choisit un entraineur, on a toutes les qualités qu’on veut de cet entraineur-là. Mais mon choix par rapport à cet entraineur ce n’est pas que lui seul puisse faire de résultats. Mais que toute l’équipe, tout le Sénégal soit autour de cet entraineur-là. Le joueur quel que soit son talent doit savoir qu’il a en face de lui un entraineur. Si tous les joueurs l’acceptent et qu’ils essaient de travailler dans l’optique de l’entraineur je pense qu’on aura aucun problème parce qu’on perd parfois des matches par de petites choses qui n’ont rien à voir avec la réalité»
UN NOUVEAU RECORD DE 738 NOUVELLES CONTAMINATIONS
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
À cinq jours de la célébration de la Tabaski, les cas de Covid-19 connaissent une flambée au Sénégal. Un nouveau record a été enregistré, ce vendredi, 16 juillet 2021. 738 nouvelles contaminations ont été enregistrées sur 2913 tests réalisés, soit un taux 25,3%. Parmi elles, 264 sont des suivis contacts, il n’y a pas de cas importé, 474 sont issus de la transmission communautaire.
Le département de Dakar continue d’être l’épicentre de la maladie avec 284 nouveaux cas enregistrés, ce jour. À l’intérieur du pays, la ville de Touba trône en tête avec 25 cas déclarés.
Même si aucun décès n’a été enregistré ce jeudi 15 juillet 2021, 27 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Seuls 130 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
À ce jour 49 008 cas positifs ont été enregistrés au Sénégal, 42 973 guéris, 1209 décédés et 4825 sous traitement.
«LES JEUNES DOIVENT SE POLITISER MAIS DANS LE SAVOIR, LA SOLIDARITE ET LA RESPONSABILITE»
Entretien avec Maurice Soudieck Dione (docteur en science politique, Université Gaston Berger de Saint-Louis)
Comment expliquer le fossé entre les politiques et les jeunes sénégalais, avec cette tendance à privilégier les mouvements citoyens ou activistes au détriment des partis politiques ?
Par plusieurs facteurs. D’abord le déclin des idéologies. Dans le temps, les partis politiques portaient et défendaient des valeurs et des idéaux. Dans les partis de gauche par exemple, on mettait l’accent sur la qualité du militant et non sur la quantité de militants ; et dès lors ceux-ci devaient être bien formés, pour mieux comprendre leur idéologie, le sens de leur engagement et les moyens politiques de le réaliser. Aujourd’hui, avec le désenchantement du politique et la crise de la démocratie représentative qui est aussi une crise de sens, les partis politiques ne sont pas épargnés. La transhumance, le clientélisme et les compromissions politiciennes ont tendance à donner une image peu reluisante de la politique. En plus, il y a souvent dans ces organisations, une absence de démocratie interne : le chef gère le parti comme sa propriété privée. En d’autres termes, il y a une faible institutionnalisation des partis politiques, dans la mesure où la structure est pour l’essentiel organisée autour d’un homme. La ligne du parti et ses intérêts à préserver font que la liberté d’expression peut être bridée voire sacrifiée à l’autel de la discipline de parti. Par contre, dans les mouvements citoyens, la structuration est moins hiérarchique et moins rigide ; elle est bâtie autour de valeurs et d’objectifs précis, et qui plus est, ne sont pas liés à la conquête du pouvoir.
On a vu l’implication de certains jeunes dans la politique à travers le rap comme le mouvement BulFaale (2000) et Y’en a marre (2012). Quels ont été leur apport dans les deux alternances ?
Le mouvement BulFaale a été d’abord un état d’esprit qui a consisté, face à la persistance de la crise économique et sociale liée surtout à l’application des politiques draconiennes des Institutions financières internationales, à prendre la vie du bon côté, à avoir confiance en soi, à savoir compter sur soi-même, pour se réaliser à partir de rien. C’était une attitude de résilience face à l’incapacité et l’incompétence des dirigeants, dont la gestion fondée sur le clientélisme et la corruption systémique et systématique avaient abouti à la faillite économique de l’État à partir de 1980, amenant les populations à vivre le calvaire, notamment les jeunes, déboussolés par l’absence de perspective. Le BulFaale était alors une manière de voir et de vivre les choses en cherchant à s’en sortir en dehors de l’État. Le mouvement BulFaale avait aussi nécessairement des implications politiques notamment à travers le rap. Les jeunes, par cette forme musicale, vont dénoncer avec virulence et véhémence les tares de la société, la mauvaise gestion des affaires publiques, en s’émancipant des formes langagières traditionnelles qui constituaient également une manière de les tenir et de les contenir, de perpétuer donc une domination des aînés, délégitimés par leur incapacité à trouver des solutions à leurs problèmes (… )Le mouvement des rappeurs va ainsi jouer un rôle important dans l’avènement de la première alternance.
Tout de même, certains partis politiques n’ont pas été totalement absents de cette évolution des jeunes…
Oui, il faut rendre justice aux partis politiques. Car l’apport du rap a été facilité par les sacrifices et l’engagement de plusieurs générations de militants de la gauche qui ont été très durement réprimés notamment sous le régime du Président Senghor. Sous le Président Diouf, Me Wade a su mobiliser les jeunes, surtout lors de la crise politique de 1988, pour faire pression sur le parti au pouvoir, y compris par la violence, afin d’obtenir des réformes juridiques et institutionnelles allant dans le sens d’une plus grande démocratie. Ce sont ces réformes, notamment la libéralisation des médias, le respect plus effectif des droits des citoyens et des libertés publiques, qui vont permettre aux générations suivantes de mener efficacement le combat.
Quid du mouvement Y en a marre ?
Après l’alternance de 2000, une nouvelle ère s’ouvre pleine d’espoir pour la consolidation de la démocratie. Mais très vite c’est le désenchantement. Les pratiques néo-patrimoniales, la prédation et la dilapidation des ressources du pays se poursuivent, en plus des pratiques autoritaires et répressives, malgré les nombreuses réalisations, surtout sur le plan des infrastructures. Les jeunes vont franchir une nouvelle étape à travers le mouvement Y en a marre. Les dérives du pouvoir ne sont plus seulement dénoncées musicalement, mais l’engagement se poursuit et se prolonge concrètement sur le terrain politique dans les mobilisations contre la cherté du coût de la vie, les coupures d’électricité permanentes et intempestives, contre la loi sur le ticket présidentiel en 2011, contre la troisième candidature du Président Wade considérée comme anticonstitutionnelle en 2012. Le mouvement a donc contribué dans le cadre du Mouvement du 23 juin à l’avènement de la deuxième alternance démocratique en 2012. Le mouvement Y’en a marre a aussi initié des mécanismes de contrôle du pouvoir et de mise en œuvre de la redevabilité au niveau local, participé à la campagne du référendum en appelant à voter « Non » entre autres initiatives
Voyez-vous des forces à même de jouer un rôle aussi déterminant face au pouvoir actuel ?
Aujourd’hui, d’autres forces sociales s’organisent qui regroupent beaucoup de jeunes. Le Collectif Niolank, Aar li nu book, FRAPP etc. Je pense que le travail qu’ils font est essentiel pour préserver la démocratie, l’État de droit et réclamer la transparence dans la gestion des ressources publiques. C’est un travail d’avantgarde. Ils peuvent être rejoints dans leurs mouvements par plusieurs autres jeunes et constituer une large coalition, comme celle qui a été mise en place en 2012, le Mouvement du 23 juin (M 23), pour freiner d’éventuelles dérives autoritaires et arbitraires liées à l’obsession de la conservation du pouvoir.
Que représente la citoyenneté de nos jours ? Les jeunes doivent-ils se politiser et sous quelle forme ?
La citoyenneté est devenue centrale, car c’est se focaliser sur ce que nous avons ensemble. Ce qui nous permet de tenir en un bloc homogène et harmonieux, à travers des valeurs, des principes et des règles qui fondent, guident et nourrissent le vivre ensemble, au-delà des différences de toutes sortes et même des différends qui ne peuvent manquer de traverser une société. La citoyenneté, c’est aussi ce qui permet de nous mobiliser autour de la gestion de nos ressources, de faire pression pour une gouvernance efficace, transparente et équitable afin d’assurer le développement du pays. La citoyenneté c’est donc un peu, comme si on mettait l’accent sur l’essentiel, surtout que la politique a tendance à être minée par la volonté de puissance, l’accaparement des ressources, l’enrichissement personnel, le primat du parti, des militants et des clients sur la République que nous avons tous en partage. La citoyenneté a une place focale dans la démocratie, l’État de droit et la République. Oui, les jeunes doivent se politiser massivement parce qu’ils constituent l’écrasante majorité de la population ; et ils doivent peser davantage sur le destin de la Nation. Mais pour que leur engagement soit productif et utile, il faut nécessairement qu’il soit éclairé, c’est-à-dire fondé sur le savoir et les valeurs de solidarité et de responsabilité. La politisation peut naturellement emprunter le canal des partis politiques afin que les jeunes puissent accéder à des postes de responsabilités ; mais l’engagement citoyen me semble également déterminant. Car c’est un lieu privilégié d’expression des valeurs de promotion d’une société démocratique, plus juste et égalitaire, plus prospère.
UNE JEUNESSE, TROIS REGARDS DIFFERENTS DE LA POLITIQUE
Face au malaise social, la jeune génération ne rate aucune occasion pour porter des critiques contre la gestion du pays. Qu’en est-il de leur engagement politique ?
Estimée à plus de 16 millions en 2018, la population du Sénégal compte pas moins de 55% de jeunes de moins de 20 ans, avec un taux annuel de croissance de 3,8%. Un tel rythme bouleverse les cadres traditionnels, avec notamment le chômage des jeunes étroitement lié à celui de la scolarité, au désir de sécurité et de stabilité dans l’emploi, entre autres, face à des tenants du pouvoir à court d’alternatives. Face au malaise social, la jeune génération ne rate aucune occasion pour porter des critiques contre la gestion du pays. Qu’en est-il de leur engagement politique ?
LARGE FOSSE ENTRE LES JEUNES ET L’ENGAGEMENT POLITIQUE : Les transformations souhaitées en sursis
L ors d’une rencontre organisée, les 16 et 17 décembre 2016, à l’université Gaston-Berger de Saint-Louis-du-Sénégal, par la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS) et l’Imagine Africa Institute, une réflexion a été menée sur les résultats d’une enquête intitulée “Millennial Dialogue“, menée auprès de jeunes Sénégalais, mais également sur l’engagement démocratique des jeunes Sénégalais et leur rapport à la politique, à la religion et au monde économique.
L’étude conduite en ligne et qui porte sur 500 jeunes Sénégalais et Sénégalaises montre que bien qu’ils soient peu intéressés par la politique, dans son format et sa représentativité actuels, 63 % des jeunes sénégalais (16-35 ans) indiquent que si une élection avait lieu demain, ils y participeraient. L’enquête montre que la participation dans des manifestations publiques ou des meetings politiques ne concerne qu’un jeune sur dix, contre presqu’un sur deux pour un événement sportif ou religieux.
Ainsi donc, la question de l’engagement politique des jeunes, surtout africains, a depuis longtemps suscité un intérêt particulier pour les chercheurs. Cela, d’autant plus que cette jeunesse souffre de marginalisation, aussi bien sur le plan économique qu’en matière de représentation politique. La jeunesse refuse-t-elle de s’engager, se détourne-t-elle des institutions de la vie collective ? La réponse semble couler de source pour Hamidou Anne, co-auteur du livre “Politisez-vous : un phare dans le brouillard“, qui appelle à un engagement partisan, afin de proposer une révolution transformatrice de l’action publique en Afrique. «On constate que les jeunes se plaignent beaucoup de la manière avec laquelle ils sont gouvernés par l’élite politique, par le système politique de façon globale», a souligné l’un des dix auteurs dudit livre.
Les questions liées au chômage, à la santé, à l’économie, à la sécurité, au devenir, au futur, etc, sont toutes des préoccupations ayant un rapport, selon lui, à la gouvernance, donc à la politique. Mais, à son avis, les jeunes semblent être dans l’expectative. «Plutôt que de se mettre dans des positions à se plaindre, l’idée est de se dire que faisons-nous en tant que jeunes par rapport aux problématiques qui sont globales», a considéré Hamidou Anne. Car, il reste convaincu que, comme l’a dit Thomas Sankara : «les problèmes de l’Afrique sont politiques, les solutions ne peuvent être que politiques». « Se politiser » revient à « être conscient des enjeux sociologiques, économiques, culturels, etc. qui régissent un espace public », explique Hamidou Anne.
Qui admet néanmoins que tout le monde ne peut pas être dans les partis politiques, lieu potentiel d’impulsion et de prise en charge des aspirations citoyennes à tous les niveaux. Le premier pas serait donc de s’intéresser aux dynamiques politiques, aux rapports de force, à la marche de la société. « Ça, c’est déjà politique » même si les décideurs au pouvoir ont souvent le dernier mot, la décision politique.
DESINTERET DE CERTAINS JEUNES DE LA POLITIQUE AU SENEGAL : La politique politicienne pointée du doigt
Faisant souvent état d’un décalage à l’égard d’institutions de participation à la vie de la cité qu’ils perçoivent comme mal adaptées à leurs pratiques de socialisation ou dominées par les générations antérieures, certains jeunes ont tout bonnement choisi de prendre leurs distances, pour diverses raisons. «Non. Je ne fais pas de politique. C’est parce que les politiciens ne disent pas la vérité. En période électorale, ils vous promettent des choses. Ils vous disent que si vous les aidez à obtenir un tel poste, ils vous aideront en retour à trouver du travail… Mais, une fois élus, ils vous oublient», se plaint René Pierre Diatta, la trentaine révolue.
Rencontré à l’Unité 15 des Parcelles assainies, son lieu de résidence, ce menuisier de formation déteste même d’entendre parler de politique car «tout ce que disent les politiciens, c’est des mensonges». «Quand ils ont besoin de toi, même si tu habites dans un trou à rats, ils feront tout pour y venir. Mais dès qu’ils atteignent leurs objectifs, ils n’ont plus besoin de toi», déplore ce ressortissant de la région de Ziguinchor.
Même pour les mouvements citoyens, René Pierre Diatta ne se fait pas d’illusion. « Dans tous les cas, la finalité est de devenir politicien. Parce que, une fois dedans, si les politiciens te repèrent comme quelqu’un d’influent, ils vont tout faire pour t’intégrer dans leur parti. Du coup, tu oublies ceux avec qui tu étais», a-t-il répondu. La perception de la politique et de ses pratiquants est quasiment la même pour Joëlle Ndecky, jeune dame, demeurant à l’Unité 16 des Parcelles assainies. «La politique n’est pas mon affaire. Les politiciens du Sénégal disent une chose et son contraire du jour au lendemain. Il n’y a pas l’émergence promise. Il n’y a rien dans les autres régions.
Seule la capitale Dakar compte pour eux. Le chômage est là. Ils nous promettent monts et merveilles en période de campagne, mais rien de concret après les élections», peste cette diplômée en Licence Marketing communication, sans emploi. Poussant son dédain pour les hommes politiques encore plus loin, elle dira qu’elle ne les écoute même pas au journal télévisé. «C’est parce qu’ils parlent toujours de la même chose, alors qu’il y a énormément de problèmes à résoudre. Il ne font que parler de choses inutiles pour les populations», explique-t-elle.
Des perceptions péjoratives de la politique que même certains jeunes engagés dans les partis politiques comprennent assez bien. «Aujourd’hui, les politiciens ont une image qui laisse à désirer. Il y a des gens qui font de la politique pour chercher des prébendes ou des positions administratives pour améliorer leurs conditions sociales. D’où la désaffection des populations, particulièrement des jeunes, vis-à-vis de la politique», reconnait ce jeune militant du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (APR).
Pour autant, Pape Moussa Cissé, Manager de projet, qui dit s’être engagé de manière spontanée aux côtés du chef de l’Etat, Macky Sall, pense que les jeunes doivent comprendre que «c’est à travers la politique que se font les transformations, que la citée est gérée». «C’est à nous jeunes de redorer l’image de l’homme politique pour que la politique soit beaucoup plus attractive, car elle doit être un engagement sacerdotal, car la politique c’est l’art de bien gérer la citée», estime Pape Moussa Cissé. Cela, dans le but de barrer la route «aux politiciens de métier», d’autant plus qu’il reste persuader que «la seule chose qui permet le mal de triompher est l’inaction des hommes de bien». Le jeune poulain du président Sall, domicilié aux Parcelles assainies, n’a pas maqué d’inciter «la jeunesse Sénégalaise à s’engager d’avantage en politique, afin qu’ensemble, nous puissions assainir ce milieu et redorer le blason de la politique Sénégalaise, mais aussi de celle Africaine».
PREFERENCE DES JEUNES AUX ORGANISATIONS CITOYENNES PLUTOT QUE LES PARTIS POLITIQUES : Les libertés d’expression et d’initiative évoquées
Dans une étude intitulée « La contribution des jeunes à l’alternance politique au Sénégal : le rôle de Bulfaale et de Y en a marre », Moda Dieng, Professeur, Etude de conflits au Département de Science politique à l’université de Montréal, Canada, démontre le rôle politique de la jeunesse en Afrique et son influence sur les dirigeants au pouvoir.
Le Professeur Moda Dieng constate que ces deux alternances survenues au Sénégal ont été le fruit d’une jeunesse non engagée dans les carcans politiques classiques. A ce phénomène de préférence des jeunes pour les organisations citoyennes et activistes au détriment des partis politiques, Abdourahmane Sow, coordonnateur de la Commission orientation et stratégie du Mouvement du 23 juin (Cos/M23), voit plusieurs raisons. Dont «d’abord l’aspect “Liberté d’expression“». Dans le fonctionnement traditionnel des partis politiques, il est très rare de voir les jeunes s’exprimer en dehors de la ligne définie par le leader tout-puissant, dit-il. «Les questions abordées sont souvent en droite ligne avec les positions du parti sur les questions débattues en public. Les jeunes sont le plus souvent en service commandé, et donnent l’impression d’être des gardes du corps du leader», déplore-t-il. «Il est malheureux de constater que pour être promu dans les partis politiques, il faut en général à certains
LYCÉE DE SINDIAN : LES GENDARMES SAISIS APRÈS DES ACTES DE VANDALISME
Après le Collège d’enseignement moyen (CEM) de HANN, les élèves du Lycée de Sindian s’y mettent, célébrant l’arrivée des vacances à leur manière. Ils ont attaqué la salle des professeurs
Après le Collège d’enseignement moyen (CEM) de HANN, les élèves du Lycée de Sindian s’y mettent, célébrant l’arrivée des vacances à leur manière. D’après le récit de Libération, mercredi dernier, à 08 heures, le Censeur du Lycée en question a alerté les gendarmes de Popenguine, sur un acte de vandalisme, visant la salle des professeurs.
Sur les lieux, les gendarmes ont constaté que la porte de la salle a été défoncée et l’intérieur incendié. Des cahiers de texte (où sont relevées les absences des élèves), des fiches de pointage des absences d’élèves, ont été également détruits. Parmi les premières pistes de l’enquête, il a été relevé que les documents détruits concernent les classes de 5e et de 4e du CEM du même lycée.
ENTRE AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE SECURITAIRE ET MAINTIEN DE L’ORDRE
Le programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix «est un programme qui est particulièrement pertinent au regard des enjeux qui sont aujourd’hui posés à nos territoires.
Face à la recrudescence de la violence urbaine, l’évolution de la criminalité et leurs causes multiformes, les Collectivités territoriales doivent être renforcées par de nouveaux leviers d’actions. Afin de contribuer à cette réorientation stratégique, le Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS), en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer (FKA), a organisé un séminaire de lancement du programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix hier, jeudi 15 juillet 2021. La cérémonie a été présidée par le directeur de Cabinet du ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, Gaye Abou Ahmad Seck.
Le programme Collectivités territoriales, Défense, Sécurité et Paix «est un programme qui est particulièrement pertinent au regard des enjeux qui sont aujourd’hui posés à nos territoires. Parmi ces enjeux, il y a la question du développement, de la sécurité qui est au cœur des problèmes de développement dans nos territoires», a déclaré Gaye Abou Ahmad Seck, directeur de Cabinet du ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires.
Le nouveau programme, qui couvre l’étendue du territoire national, vise globalement à améliorer la contribution des Collectivités territoriales à l’édification du maintien de l’ordre, à la sécurité propice à la cohésion sociale et au développement de notre pays. Cet objectif colle parfaitement avec les orientations définis dans le Plan Sénégal Emergent (PSE), référentiel public des politiques de développement économique et social dans notre pays. En effet, dans le PSE, il est établi clairement que l’un des principaux défis de l’humanité au 21e siècle, est sans conteste, celui de la sécurité des personnes et des biens. Sur ce, le représentant du ministre des Collectivités territoriales soutient que la recrudescence de la violence et la criminalité est devenue aujourd’hui la préoccupation la mieux partagée au niveau international, régional et national. Donc, ces menaces sécuritaires vont entraver, si rien n’est entrepris, la mise en œuvre des collectivités de développement dans nos pays.
STRATEGIES ADOPTES PAR LE SENEGAL POUR REDUIRE LES MENACES ET DISPARITES SECURITAIRES SUR LES COMMUNAUTES
Néanmoins, poursuit M. Seck, «le gouvernement du Sénégal a mis en place des stratégies et des cadres afin de réduire les risques et menaces, les disparités, les discriminations et d’atténuer les impacts sur les communautés et le pays. D’abord, notamment par la mise en place de mécanismes d’alerte précoce pour la prévention des conflits, épidémies et crises sanitaires. Ensuite, la création d’une autorité indépendante administrative chargée de la protection des données personnelles, le renforcement de capacité et des prérogatives des Sapeurs-pompiers à travers la réforme structurelle érigeant le Groupement national des Sapeur-pompier, en Brigade. Cette évolution est importante.
L’élaboration et également la mise en place du plan d’action de la Résolution 13- 25 sur les Femmes, la Paix et la Sécurité 2010-2015. Et enfin, la construction de beaucoup de Commissariats, de Brigade de Gendarmerie sur l’étendue du territoire national. Il y a également, la création de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité, le renforcement des équipements et effectifs des Forces de défense et de sécurité de notre pays et aussi la mise en place d’un Conseil interministériel des échanges pour la préservation de la question».
POUR UNE REORIENTATION STRATEGIQUE MAJEURE DANS L’APPROCHE ET LA GOUVERNANCE SECURITAIRE
A en croire M. Seck, ce sont autant d’initiatives prise par l’Etat «pour faire en sorte que le Sénégal soit à l’avant-garde de cette guerre et de toutes les formes d’insécurités. C’est une réorientation stratégique majeure dans l’approche que nous allons avoir. Dans la gouvernance et la sécurité qui pourrait être participative, inclusive l’on doit associer les Collectivités territoriales et les réseaux de la société civile à la promotion de la sécurité au niveau territorial pour le renforcement des mécanismes de la prévention et de la délinquance de manière générale. Parce qu’en raison de la forte criminalité urbaine et du développement de la petite délinquance, la sécurité est devenue une forte attente au niveau des populations ; elle a même tendance à supplanter beaucoup d’autres aujourd’hui, notamment la dégradation des valeurs sociales, l’absence de références communes et l’échec scolaire augmentent, de même que la vulnérabilité de populations désavantageuse».
En outre, souligne-t-il, l’évolution technologique crée de «nouvelles formes de la communication qui creusent le fossé entre les nouvelles générations. Alors, cette évolution oblige les maires et autres élus locaux, les présidents de Conseils départementaux notamment à élaborer des politiques de préventions innovantes, prenant en compte le contexte local, particulièrement les nouveaux univers urbains, avec ses injustices, ses problèmes et ses changements sociaux. C’est pourquoi, le maire, le président du Conseil départemental sénégalais sont aujourd’hui responsables au premier plan de la mise en place des politiques sécuritaires à l’échelle de notre territoire», a conclu le représentant du ministre.