Amnesty International a publié son rapport annuel 2020-2021 hier, mercredi 7 avril 2021. Lors de la conférence de presse de lancement de ce rapport, le Directeurs exécutif d’Amnesty International section Sénégal est revenu sur la situation des droits humains dans notre pays marquée par de multiples violences au cours des deux années successives, des atteintes aux libertés. La question des droits des homosexuels n’a pas été occultée, tout comme la situation des droits humains dans la sous-région, en Afrique, dans le Sahel et celle du Sénégal. Il invite les forces vives à la préservation des droits de l’homme, des libertés, pour une équité.
SITUATION DES DROITS HUMAINS AU SENEGAL : Que de libertés bafouées
L a situation des droits humains au Sénégal a été au cœur des débats lors du lancement du rapport 2020- 2021 d’Amnesty International hier, mercredi 7 avril à Dakar. Ainsi, le document d’Amnesty International révèle des violations des droits humains notamment la liberté d’expression, les conditions de détention dans les prisons, le droit à la santé, les droits des enfants talibés, entre autres. Selon Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, les mêmes problèmes sont soulevés depuis 12 ans. Seydi Gassama est revenu sur «la question du recours à la force, lors des opérations de maintien de l’ordre. En janvier de l’année 2020, un homme est décédé lors d’une garde a vue à Fatick, l’homme a été battu par les Forces de défenses et de sécurité notamment la Police. Et l’autopsie a montré qu’elle est décédée suite à la violence des Forces de l’ordre. Et au mois de mai, il y a eu également des événements de même nature survenus au Cap Skiring. Des jeunes qui tenaient une conférence de presse pour dénoncer un manque d’eau, ont vu leur conférence de presse interdite par le sous-préfet, ils ont été violements réprimés lors de ces violences. Et des jeunes avaient été arrêtés, jugés et condamnés à des amandes à payer», a-t-il rappelé.
En l’en croire, la situation des droits humains au Sénégal constitue un problème car vue les événements de l’année 2020, les citoyens n’ont pas eu droits à la liberté d’expression. Les litiges fonciers en sont un des problèmes, notamment le cas de Dingler, a souligné le Directeur exécutif d’Amnesty Internationale/Sénégal. Selon le rapport d’Amnesty, les droits humains au Sénégal, à ce rythme, peuvent menacer la stabilité du pays. Car beaucoup dans d’événements passés au cours de 2020-2021, les droits humains sont violés. «Le droit à la santé demeure le centre de la préoccupation des citoyens, le cas du Covid 19, la faiblesse du système de sante du Sénégal en vue. Nous avons vu dans la plupart des hôpitaux insuffisants, la prise en charge des cas de Covid-19 a été chaotique, pas d’équipements nécessaires, de personnel de santé, la question des salaires, des médecins non payés», a déploré Seydi Gassama. En outre, lors du lancement de son rapport, Amnesty International n’a pas occulté les récentes manifestations des mois de février et de mars, précisant que l’enquête sur ce dossier est en cours. Et pour la protection des droits de l’homme, l’Amnesty a mis en place une assistante judiciaire.
SEYDI GASSAMA PLAIDE POUR LE RESPECT DES DROITS DES HOMOS : «Il y a beaucoup de surenchère autour de la question des LGBT…»
L’autre point soulevé lors de la présentation du rapport annuel 2020-2021 d’Amnesty international, hier mercredi, concernant les évènements de 2020, c’est l’affaire des homosexuels. Ce, quelques semaines seulement après rapport des Etats-Unis mettent encore la pression sur le Sénégal pour la «légalisation» de l’homosexualité. Une occasion saisie par Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Section Sénégal pour plaider pour le respect des droits des homosexuels, appelant à la responsabilité de l’Etat. Selon lui, «c’est une question électorale au Sénégal ; il y a beaucoup de surenchère autour de la question des LGBT. L’Etat dit que l’on veut leur imposer de le dépénaliser. Quant il faut appliquer les résolutions des Nations Unies sur l’affaire Karim Wade, l’Etat dit on est souverain, on n’applique pas. Mais quand il s’agit des LGBT, ils disent : ‘’oui et on veut nous imposer’’. Il faut arrêter la démagogie, aucun Etat, aucune ONG, parmi les Nations Unies ne peut obliger le Sénégal à dépénaliser les LGBT».
Et M. Gassama de relever : «Quand il s’agit des LGBT, l’Etat dit qu’on veut leur imposer quelque chose. Il faut arrêter la surenchère, la démagogie… Nous n’avons pas de campagne spécifique pour demander la légalisation de l’homosexualité. C’est d’ailleurs une campagne qui serait vaine et sans succès», reconnaît-il. Cependant, assène le défenseur des droits des humains, l’Etat doit assumer ses responsabilités et protéger la vie des présumés homosexuels. «La Constitution du Sénégal protège tous les Sénégalais, protège le droit à la vie de tous les citoyens sénégalais. Même l’Etat ne peut pas prendre la vie de quelqu’un. La Constitution protège tous les Sénégalais contre la torture et les traitements cruels inhumains et dégradants. Tous les Sénégalais sont protégés et cette protection n’exclut aucune catégorie de personne», fait-il remarquer. Avant de dénoncer : «On ne peut pas accepter que les homos soient torturés, lynchés ou traqués. Le droit à la vie est garanti par la Constitution. Nous demandons à l’Etat de respecter la Constitution en protégeant tous les citoyens».
VIOLENCES ELECTORALES, CONFLITS ET ATTAQUES ARMES, ENLEVEMENTS… Ces terreaux fertiles aux violations des droits humains en Afrique et le Sahel
Faisant le focus sur la situation des droits de l’homme en Afrique d’une manière générale, l’Amnesty International dénonce les libertés bafouées en périodes de crise (notamment sanitaire avec la Covid-19), de manifestations ou attaques. Les violations des droits de l’homme notées par Amnesty sont diverses et variées. Selon Marceau Servieude, Directeur régional adjoint d’Amnesty International, la situation des droits humains varie d’un pays à un autre car, dans certains pays, il y a un avancement tandis que d’autres trainent les pieds. En Afrique de l’Ouest, M. Servieude souligne qu’il y a quatre (4) tendances qui marquent la situation des droits humains. «La première qu’on peut noter, c’est la persistance des situations de conflits et des attaques contre la population civile, le rétrécissement de l’espace des libertés dans la plupart des pays, une tendance frappante au niveau mondiale, un certain nombre de gouvernements cherche à restreindre les libertés et à s’attaquer aux voix critiques et dissidentes. C’est l’exemple des pays qui ont connu des processus électoraux extrêmement tendus, contestés, où les autorités ont cherché à faire taire les critiques sous leurs gouvernances. Un certain nombre d’interdictions de manifestation à long terme, des coupures du réseau internet, des arrestations arbitraires à l’égard des journalistes, à l’égard (de membres) d’organisations de la société civile, de défenseurs des droits humains ou même des activistes politiques. Des situations de violence, de discrimination fondées sur le genre dans de nombreux pays et encore trop de lois, des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, des pratiques discriminatoires au sein des familles, de la vie professionnelle, et des situations de violence à l’égard des femmes au moment de la pandémie, notamment lors des confinements. Sur ce, Amnesty exhorte aux respects du droit des femmes. Enfin la dernière tendance repose sur les inégalités dans un certain nombre de pays. Et la pandémie a mis (en exergue) cette situation de manière éclatante. Des populations marginalisées qui n’ont pas une certaine jouissance à un logement, à l’eau potable, à un niveau de vie descend».
S’agissant la situation des droits de l’homme dans les pays du sahel, le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont épinglés. Docteur Ousmane Diallo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest, reste convaincu que les droits humains ne sont pas respectés dans ces pays. Pour lui, la situation des droits de l’homme au Mali, Niger et Burkina Faso repose sur quatre facteurs. «Les quatre situations liées aux conflits, à la pandémie du Covid-19, aux échéances électorales (les élections qui ont eu lieu au Mali, Niger et au Burkina Faso), à la situation liée à la justice et à l’impunité. En matière de conflits, ces trois pays sont au cœur des tourbillons sécuritaires affectant le Sahel, ce sont les pays de la zone des trois frontières. Notons, dans ces pays, l’insécurité est la plus remarquée. On assiste dans ces zones à des cas d’enlèvements et de disparitions forcées et des cas d’homicides illégaux». Docteur Diallo rappel que durant l’année 2020, de nombreuses violations sont déplorées dans la zone du Sahel, surtout sur les populations civiles. Selon ce membre d’Amnesty, la situation des droits humains est plus flippante durant les périodes des élections, période de pandémie de Covid-19 dans ces zones du sahel.
«CE SONT DES MANIFESTATIONS INOPPORTUNES PAR RAPPORT AUX ENJEUX DU MOMENT»
L’enseignant chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Moussa Diaw est sans équivoque sur son analyse des meetings pro-Macky
L’enseignant chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Moussa Diaw est sans équivoque sur son analyse.
Sur les ondes de la radio privée Sud Fm, l’analyste politique reste persuader que la majorité présidentielle n’offre pas les réponses appropriés aux cris de cœur des jeunes. «Ce n’est pas une réaction normale par rapport aux différents messages qui ont été adressés au président de la République par la jeunesse. Ce n’est pas par des méga meetings qu’on règle cette question-là, même si les leaders cherchent des soutiens», tranche-t-il.
Toutefois, il reconnait que ces mobilisations répondaient à une situation où le président s’est retrouvé tout seul à prendre des décisions. Les forts rassemblements ne changeront pour autant pas la conviction de M. Diaw qui considère que «ce sont des manifestations inopportunes, par rapport aux enjeux du moment». Il croit, au contraire, que cela pourrait faire perdre le sens de la réalité au camp présidentiel.
En effet, considère-t-il, «on leur entend dire que les Sénégalais soutiennent le président de la République, mais il ne faut pas perdre le sens de la réalité. La réalité est toute autre. On est dans une situation de crise où le Président fait face à des exigences de la jeunesse désemparée, qui cherche de l’emploi, qui vit dans la pauvreté».
Par conséquent, à l’image du discours à la Nation du chef de l’Etat Macky Sall, promettant des emplois et des financements à la jeunesse, le professeur Diaw estime qu’il faudrait des réponses concrètes aux problèmes des jeunes, aux défis économiques, et à la pauvreté qui règne dans le pays. «Il faudrait apporter des éléments de réponses politiques, avec des actions concrètes plutôt que d’organiser des manifestations de politique politicienne», suggère-t-il.
Des méga meetings à la pelle, dans un contexte post-émeutes ayant fait une quinzaine de morts, plusieurs centaines de blessés, des biens publics et privés pillés et/ou dérobés, qui interpellent sur les enjeux des prochaines échéances électorales, notamment les locales, les législatives et enfin la présidentielle de 2024. Surtout si les velléités d’un troisième mandat occupent et tourmentent les esprits.
LE TROISIÈME MANDAT EN MARCHE
Pendant que Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall attendent toujours une amnistie pour devenir éligibles, le chef de l’Etat, Macky Sall, lui tente de reprendre en main les choses en perspective d’un 3ème mandat ?
Jean Michel DIATTA avec A. T |
Publication 08/04/2021
Après les émeutes meurtrières au début du mois de mars dernier, suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes, le camp présidentiel semble être dans une dynamique de contre-attaque à travers une cascade de méga-meetings sur l’ensemble du territoire. Une grande offensive ponctuée par une série de transhumances organisées et savamment orchestrées avec les arrivées dans l’escarcelle de Benno Bokk Yaakar de la désormais ex-égérie libérale Aïda Ndiongue et mais aussi du Professeur Issa Sall qui vient de porter sur les fonts baptismaux le Parti de la Paix, de l’Éthique et de l’Équité (PEE). Pendant que Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall attendent toujours une amnistie pour devenir éligibles, le chef de l’Etat, Macky Sall, lui tente de reprendre en main les choses en perspective d’un 3ème mandat ?
Le stade municipal de Bokké Dialloubé, qui recevait le meeting de l’Alliance pour la République (Apr) de Podor, le vendredi 2 avril dernier, était très petit pour contenir les différentes délégations venues de toutes les communes du département. Le Ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo y a reçu son «ennemi juré» à Podor, en l’occurrence son collègue de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Anne avec qui les morceaux semblent être recollés, mais aussi d’autres responsables du parti au pouvoir comme Mamoudou Dia, président du Conseil départemental, Mountaga Sy, maire de Aéré Lao, non moins directeur général de l’Apix.
Bien avant ce méga-meeting, d’autres responsables politiques de l’Apr dans d’autres contrées avaient eux aussi fait des démonstrations de force en termes de mobilisation. L’on se rappelle de celle organisée par le député-maire des Agnam (Matam), Farba Ngom et ses camarades du Fouta, le 21 mars dernier. Que dire de la manifestation des responsables de la mouvance présidentielle à Pikine, à la même date, qui s’est malheureusement terminée en queue de poisson ? Sans occulter la marée humaine à Kolda avec El Hadji Mamadou Dia dit Mameboye (directeur des domaines) et Fabouly Gaye, ou encore à Sédhiou, plus précisément à Madina Wandifa. Ainsi donc, après les émeutes survenues au Sénégal du 3 au 8 mars dernier, le camp présidentiel parait organiser la riposte à travers de grands rassemblements politiques, drainant des foules. Est-ce la bonne réponse aux problèmes soulevés par les manifestants suite à l’affaire ayant opposé Ousmane Sonko et Adji Sarr ? Etait-ce opportun dans un contexte marqué par le manque d’emploi des jeunes et la pauvreté ? A ces interrogations, l’enseignant chercheur en Science politique à l’Université Gaston Berger a répondu par la négative (voir par ailleurs).
Toutefois, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les tenants du régime qui avaient été surpris sur l’ampleur des dégâts, tentent de reprendre en main les choses. Et ceux qui pensent d’ailleurs, que ces «émeutes de la faim» avec plus d’une dizaine de morts ont enterré définitivement les velléités de 3ème mandat au Chef de l’Etat, vont vite déchanter. D’ailleurs les mobilisations tous azimuts en plein pandémie de covid-19 ayant occasionné plus de 1000 morts en est une parfaite illustration. Le Macky a reçu un coup de Jarnac qui lui donné du tournis ; il a même perdu une bataille pour la première fois depuis l’accession du Président Sall à la magistrature suprême le 25 mars 2012 ; mais il ne s’avoue pas vaincu. Au contraire ! L’opération «charme» à la jeunesse s’est même intensifiée avec l’annonce de plus de 60.000 emplois via un programme d’urgence à coup de milliards.
Last but not least, ce sont les «recrutements» de Aïda Ndiongue, fidèle par les fidèles de Me Abdoulaye Wade et du désormais ex-député du PUR devenu ministre conseiller du Président Sall. Une «massification» sans arrêts des rangs de Benno Bokk Yaakar qui compte en sein désormais Idrissa Seck, arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle de février 2019, prouve à suffisamment l’idée première du Chef de l’Etat de «réduire l’opposition à sa plus simple expression». Karim Wade peut toujours continuer à s’agiter depuis Doha au Qatar, le PDS peut poursuivre le renouvellement de ses instances à la base ; Khalifa Ababacar Sall sort de plus en plus du bois. Mais, pour plusieurs juristes, Macky Sall détient seul leur éligibilité pour la Présidentielle de 2024. Et pour l’heure, l’amnistie que le Chef de l’Etat avait agitée au lendemain de son élection dès le premier tour semble être renvoyée aux calendes grecques.
Quant à Ousmane Sonko, l’affaire Adja Sarr reste suspendue sur sa tête telle une épée de Damoclès. Sa liberté conditionnelle lui permettra juste de continuer à vaquer à ses occasions. Mais selon des sources dignes de foi, le patron du Pastef ne devrait pas échapper à un procès avec des révélations fracassantes, devant ternir davantage son image aux yeux de l’opinion publique. Même si par la suite, le viol pourrait être écarté et son éligibilité maintenue. Enfin, parmi les «bannis» de l’APR pour avoir eu à tort ou à raison des ambitions présidentielles, seule Aminata Touré «Mimi» semble décidé en à en découdre avec le Président de la République. L’ancien Premier ministre ne cache pas son opposition à un 3ème mandat d’ailleurs. Pendant ce temps, Aly Ngouille Ndiaye, Mouhamadou Makhtar Cissé s’emmurent dans un silence bruissant de paroles, pendant que Amadou Bâ ne cesse de réaffirmer son appartenance au camp présidentiel.
ALTERNATIVE A LA PROBLEMATIQUE DU MODE DE SAISINE DES ORGANES DE CONTROLE ET LEUR AUTONOMIE FINANCIERE
Selon le coordonnateur du Forum Civil, Birahim Seck, les difficultés que rencontrent les organes de contrôle au Sénégal à faire face aux problèmes de corruption et de détournement de deniers publiques ne sont pas forcément liées au mode de saisine. Interpellé dans le cadre de cet article réalisé en collaboration avec l’Ong Open Society West Africa au Sénégal (Osiwa Sénégal), le coordonnateur du Forum civil (Section sénégalaise de Transparency international) a plutôt pointé du doigt la faiblesse des moyens au plan humain, matériel et financier comme étant l’un des principaux facteurs paralysant l’action de ces organes. Ainsi, préconisant le renforçant de leurs moyens, Birahim Seck a également plaidé la mise en place d’un Parquet national financier (Pnf) chargé de mener toutes les enquêtes concernant les délits et crimes financières et économiques.
Le Sénégal est-il un géant aux pieds d’argile en matière de promotion de la bonne gouvernance ? Tout porte à le croire. Alors que le pays dispose de tout un arsenal, aussi bien au plan législatif que judiciaire, en matière de lutte contre la corruption et des pratiques assimilées, la bonne gouvernance reste encore un défi hors de portée. La preuve, la stagnation du Sénégal dans la zone rouge des résultats de l’Indice de Perception de la Corruption (Ipc) pour l’année 2020 publiés le 28 janvier 2021 avec un score de 45 sur 100 pour la quatrième année consécutive après une période de progression (36/100 en 2012, 41/100 en 2013, 43/100 en 2014, 44 en 2015). Il faut dire que cette situation est d’autant plus incompréhensible dans la mesure où le Sénégal dispose de plusieurs organes de contrôle tels que : l’Inspection générale d’Etat (Ige), la Cour des comptes, l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac), la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) et l’Autorité de régulation des Marchés publics (Armp)… dont la mission est justement de prévenir mais aussi de réprimer les pratiques de mauvaise gouvernance de ressources publiques.
Interpellé sur cette question, Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil (Section sénégalaise de Transparency international) , estimant que cette situation n’a rien à voir avec le mode de saisine de ces dits organes de contrôle, pointe plutôt du doigt leur gouvernance qui, selon lui, pose problème du fait de l’absence de moyens. Sous ce rapport, il a ainsi préconisé trois pistes de solutions pour rendre plus efficace l’intervention de ces organes.
La première concerne le renforcement des moyens financiers, matériels et humains de ces organes pour dit-il leur permettre de développer les actions et activités prévues dans les cadres de leurs missions respectives. « Le problème des organes de contrôle ne se situe pas au niveau de leur mode de saisine mais plutôt de leur gouvernance. L’Etat devrait commencer par donner un financement suffisant à ces organes de contrôle pour leur permettre de développer les actions et activités prévues dans les cadres stratégiques de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent», at-il expliqué.
Avant d’ajouter, «récemment, le président de la République avait demandé à l’Ofnac de vulgariser la stratégie nationale de lutte contre la corruption, je pense que le chef de l’Etat devrait plutôt commencer par doter l’Ofnac de moyens, non seulement pour pouvoir faire le travail de vulgarisation mais aussi, de mise en œuvre des actions et activités qui sont prévues dans cette stratégie nationale de lutte contre la corruption. Et tout comme l’Ofnac, il devrait également donner les moyens à la Centif pour lui permettre de mettre en œuvre ses actions et activités prévues dans la stratégique nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux».
Poursuivant son propos, Birahim Seck estime toujours, au sujet de l’Ofnac, que cet organe devrait non seulement bénéficier d’un renforcement de son personnel enquêteur et investigateur mais aussi de nouvelles compétences capables de faire un travail préliminaire pour renforcer leur rapport mais aussi, alimenter éventuellement le Parquet national financier (PNF) si le gouvernement venait à adopter cette réforme.
UNE REDYNAMISATION DES CORPS DE CONTROLE INTERNES
Par ailleurs, s’agissant de la deuxième piste de solution qu’il a évoquée, le coordonnateur du Forum civil souligne que celle-ci est relative à la léthargie des corps de contrôle interne qui se trouvent au niveau des différents ministères et autres services administratifs. En effet, soulignant que la plupart de ces corps de contrôle interne sont devenus aujourd’hui que l’ombre d’eux-mêmes, Birahim Seck recommande ainsi leur redynamisation. «Au-delà des organes de contrôle, il faudrait également un retour à l’orthodoxie par le renforcement en moyen matériel, humain et financier de tous les corps de contrôle interne. Autrement dit, des inspections internes qui se trouvent dans les différents ministères et services administratifs. Car, ce sont ces organes de contrôle internes qui doivent alimenter l’IGE, il faudra donc les doter de moyens humains, matériels et financiers en vue de leur permettre de faire leur travail», a-t-il préconisé.
PARQUET NATIONAL FINANCIER COMME ALTERNATIF
Abordant la dernière piste de solution, le coordonnateur du Forum civil a indiqué qu’elle est relative à la création d’un Parquet national financier (Pnf). Poursuivant son propos, il a expliqué au sujet de la mission de ce Pnf qu’il se chargera de mener toutes les enquêtes concernant les questions financières et économiques, notamment la corruption et autres délits connexes dont : le trafic d’influence, le détournement de deniers publics, le blanchiment de capitaux, l’enrichissement illicite, l’escroquerie portant sur les deniers publics et le favoritisme. Par ailleurs, Birahim Seck qui souligne que cette «panoplie d’infractions nécessite d’être prise en charge par une instance spécialisée pour mieux encadrer les enquêtes préliminaires», estime aussi que la mise en place du Pnf pourrait également contribuer à la clarification du jeu des compétences entres les différentes juridictions en ce sens où précise-t-il, «on saura maintenant que tout ce qui est corruption, blanchiment d’argent, détournement de deniers publics, escroqueries sera de la compétence du Pnf».
Le coordonnateur du Forum civil a également insisté sur la nécessité d’un renforcement des Officiers de police judiciaire (Opj) spécialisés en matière de criminalité et de délits financiers et économiques au niveau de la Police, notamment à la Division des investigations criminelles (Dic) et à l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocretis) et à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale. Notamment en ressources humaines, financières et matérielles pour leur permettre de mener à bien leur travail d’enquête préliminaire en cas d’infractions financières et économiques.
Par Fadel DIA
ALGÉRIE, RWANDA, LA REPENTANCE À PETITES GORGÉES
La France a toujours mal à son passé colonial, alors par intervalles réguliers, elle distribue des remèdes homéopathiques, comme le font toutes les autres nations dont la prospérité a été fondée sur la traite négrière, l’exploitation coloniale...
Emmanuel Macron a donc reconnu, «au nom de la France», que l’avocat algérien Ali Boumendjel avait été «torturé et assassiné» par l’armée française en 1957. Ce n’est pas un scoop puisqu’il y a vingt ans déjà que l’exécuteur en chef de ce crime l’avait dit et écrit, précisant même, pour ajouter à l’horreur, qu’il avait fait transférer le résistant algérien du rez de chaussée de l’immeuble où il était détenu, au sixième étage, pour rendre crédible la thèse officielle du suicide !
La vérité c’est que la France a toujours mal à son passé colonial, alors par intervalles réguliers, elle distribue des remèdes homéopathiques, comme le font toutes les autres nations dont la prospérité a été fondée sur l’une ou plusieurs de ces trois grandes tragédies humaines :
-la traite négrière, la transaction commerciale qui, dans l’histoire de l’Humanité, a connu le plus fort taux de profit, ce qui explique qu’elle ait pu durer trois siècles ;
-l’extermination des Amérindiens, plus meurtrière encore, puisque, selon un historien, le nombre de ses victimes était si massif que cela a provoqué… un refroidissement du continent américain ;
-l’exploitation coloniale, dont certains pays, notamment en Afrique, ne se relèvent toujours pas.
C’est toujours en trainant les pieds, en ordre dispersé et de manière inégale que les Etats qui portent ce lourd fardeau ont assumé leurs responsabilités. Le plus puissant d’entre eux, les Etats-Unis d’Amérique, ont tardé à faire leur mea culpa, mais quand ils ont franchi le pas, ils ont manifesté leur contrition sans ambages. Les présidents Clinton, à Kampala, et Bush, à Dakar, ont l’un , exprimé « ses regrets (pour la traite des esclaves), pire péché » des Etats-Unis, l’autre affirmé que celle-ci avait été « un des plus grands crimes de l’histoire ».
La Chambre des Représentants puis le Sénat américains, Démocrates et Républicains confondus, ont adopté des résolutions présentant les « excuses » du gouvernement et du peuple américains pour « l’injustice fondamentale, la cruauté, la brutalité et l’inhumanité de l’esclavage et de la ségrégation raciale envers les Noirs» ! Les Noirs ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette compassion puisque qu’une « politique de réconciliation » a aussi été adoptée en direction des peuples amérindiens, auxquels on a promis d’accorder plus de pouvoirs ou de visibilité. Pour les Indiens, comme pour les Noirs, tous les engagements n’ont pas été respectés, Donald Trump s’est même permis de tourner en dérision les racines cherokees d’Elisabeth Warren en la qualifiant de Pocohantas, il n’en reste pas moins que la décision de Joe Biden de nommer une personnalité de souche amérindienne à un poste ministériel important constitue une première historique. Ce n’est pas rien, puisqu’en cent cinquante ans de République française, aucun Français ressortissant d’Afrique ou de l’Outre-Mer n’a accédé à des fonctions ministérielles dans un domaine de souveraineté, à l’exception de Christiane Taubira…
Parmi les anciennes puissances coloniales, le Royaume-Uni est le pays qui a exprimé sa contrition de la manière la plus originale. Au niveau local, une municipalité, celle de Liverpool, ancien port négrier, a pour la première fois au monde, présenté ses « excuses officielles » pour sa participation au commerce des esclaves.
Au niveau central, le gouvernement britannique a, entre autres aveux, reconnu « la brutalité de la répression » que son pays avait menée au Kenya contre les Mau-Mau et pris l’engagement d’indemniser les victimes et de déclassifier ses archives. Enfin, des entreprises, publiques ou privées (banques, sociétés d’assurances…) ont tenu à s’excuser pour « les liens qu’elles ont pu avoir avec l’esclavage. » Citons, pour terminer ce survol rapide, le cas de la Belgique, qui, non contente de reconnaitre sa responsabilité dans l’assassinat de Patrice Lumumba, a, par la voix de son roi, présenté à la RDC ses « regrets » pour la douleur infligée au peuple congolais. Ce ne sont pas tout à fait des « excuses », mais personne en Belgique ne refuse que le débat soit ouvert.
Alors quid de la France ?
La France ne s’excuse ni ne se repent : qui peut imaginer que le Général de Gaulle présente ses excuses pour l’assassinat de Ruben Um Niobé et Felix Moumié par l’armée et le contre-espionnage français ? En réalité le refus de la contrition est dans les gênes du personnel politique français et on ne peut pas non plus imaginer Macron s’excuser pour ses tâtonnements dans la gestion du Covid, ce qu’a fait Angela Merkel, ou pour les bavures commises par son armée au Mali, même si elles sont attestées par l’institution qui est le garant du droit international !Ses prédécesseurs avaient ,après de longues hésitations, pris des positions courageuses sur la déportation des Juifs, mais aucun président français n’est apparemment prêt à tenir sur la colonisation et l’esclavage un discours comparable à celui de Chirac sur la rafle du Vel d’Hiv.
Les plus courageux ont préféré s’abriter derrière des lois votées au Parlement ou prendre en compte les travaux des historiens, car, selon Nicolas Sarkozy, « la repentance est une haine de soi ! » Pour que tout soit clair, François Fillon avait surenchéri : la France « n’a pas inventé l’esclavage », et la colonisation a été pour elle un acte humanitaire, l’occasion de « faire profiter sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique » …
Le rapport Duclert sur le Rwanda pourrait n’être, comme tous les travaux de mémoire qui l’ont précédé, qu’un outil politique, d’autant que ,nous rappelle Paul Valéry, « chaque historien nous tend une tête coupée qui est l’objet de ses préférences ».Le document affirme certes que la France a des « responsabilités lourdes et accablantes » dans la tragédie rwandaise, mais ajoute, pour la dédouaner, qu’elle n’est pas « complice », raisonnement pour le moins curieux car, dans les tribunaux ordinaires, la peine infligée aux responsables est généralement plus forte que celle que celle des complices ! Peut-on même réfuter la complicité de la France après avoir affirmé qu’elle a apporté « un soutien aveugle » à un régime « raciste, corrompu et violent », que son président a ignoré sciemment la réalité, que son ambassade, ses forces armées se sont impliquées dans la formation d’un gouvernement intérimaire et dans la fuite des génocidaires ? Pourtant tout cela ne vaut pas une once de repentance en France, mais au fond, le débat sur ce sujet a-t-il encore de l’intérêt au vu des résultats obtenus dans les pays où elle a été exprimée ?
Le rapport Duclert n’apporte pas fondamentalement de connaissances nouvelles, ses auteurs, de leur propre aveu, n’ont pas épuisé le sujet, la question est donc de savoir quelle suite lui sera donnée. Il marquerait un grand pas si, pour une fois, il donne lieu à une procédure judiciaire à l’encontre des personnes suspectées de crimes ou de complicité de crime. Si on prend en considération l’inculture profonde des dirigeants politiques français sur l’Afrique et ses peuples, qu’il a confirmée et qu’avait déjà mis en évidence l’insultant discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Si ce constat peut pousser les Français à cesser de croire que les sentences jupitériennes de leurs dirigeants peuvent changer notre existence, et que l’histoire de l’Afrique c’est l’histoire de la France en Afrique.
S’ils réalisent que l’on ne peut pas remplacer une supercherie par une supercherie et que, par exemple, rendre un sabre saisi dans les bagages d’un chef vaincu, ce n’est pas restituer une œuvre d’art, qui est l’expression du génie d’un peuple !Si les dirigeants français décident de ne plus attendre qu’on leur torde la main pour reconnaitre les dérives de leurs politiques africaines : il y a les intraitables, Algérie et Rwanda, mais il y a aussi d’autres foyers de violence qui sont passés sous silence : Madagascar Cameroun …Thiaroye. S’ils se décident, enfin, à démomifier leurs archives coloniales et, quand elles ne sont pas rapatriées, à les ouvrir à tous les chercheurs. Les chercheurs africains doivent y avoir un accès facile et pouvoir donner leurs avis sans attendre le verdict de l’Elysée. Car nous nous inspirerons désormais de Saint Thomas : nous ne croirons que ce que nous aurons vérifié par nous-mêmes !
KEEMTAAN GI - LES DEVOTS
Il a fallu de peu pour qu’ils s’étripent à coup de chapelets. Leur signe distinctif ? Ils sont tous des vieux qui ont besoin de lunettes de myopes, mais veulent scruter la lune pour des millions de Sénégalais. Pas étonnant que, chaque année, on voie deux ou trois lunes à chaque fin de Ramadan dans notre pays ! Ce alors qu’il n’en existe qu’une bien sûr. L’un des protagonistes soutient même qu’il a été agressé par celui qui lui dispute la place de chef au sein de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire. Ils auraient un contentieux que le belligérant voudrait transposer sur ce terrain. Autant dire qu’ils se vouent une haine tenace. L’autre point commun de ces messieurs en turbans, c’est qu’ils sont tous des imans. Donc censés guider les égarés de mon espèce, plus préoccupés à zieuter les donzelles qu’à ouvrir le Livre Saint. S’ils sont en guerre pour un poste qu’ils devraient occuper de façon bénévole, histoire de rendre service à leurs frères musulmans, c’est parce qu’il y a des thunes derrière et plein d’autres avantages. C’est d’ailleurs leur raison de vivre et d’exister. Vous les verrez se disputer l’imanat ou autres titres ronflants. Quand on guide des âmes, l’idéal serait de donner l’exemple aux pécheurs du genre de Kàccoor Bi. Mais ils sont le plus souvent comme lui et adorent ce qu’il vénère. Représentant la communauté, ils donnent le plus mauvais exemple en termes de bonne conduite. Leur dispute autour de la direction de la commission est apparemment la preuve qu’ils ne méritent guère leur statut de guides. Une commission d’ailleurs qui n’a plus sa raison d’être avec les avancées de la technologie. Mais puisqu’il faut remplir les poches à des zouaves, inutiles et improductifs et dont les avis sont peu suivis, l’Etat peut y aller à fond la caisse ! Et ce sont les mêmes qui viendront dans quelques jours prêcher l’unité et la solidarité dans leurs sermons. Pff !! KACCOOR BI
MACKY SALL REND HOMMAGE A IBRAHIMA SAKHO
Le président de la République a rendu un hommage, hier, en Conseil des ministres, à l’ancien préfet Ibrahima Sakho. Cela, dès l’entame de sa communication. Il s’est incliné devant la mémoire de feu Ibrahima Sakho, ancien préfet, ancien gouverneur de région, ancien directeur général de l’administration territoriale et secrétaire général sortant du ministère de l’Intérieur, arraché, hier, à notre affection. A cet effet, le Président Sall a présenté ses condoléances les plus attristées à sa famille, au ministre de l’Intérieur, au premier président de la Cour des Comptes, Institution dans laquelle il venait de le nommer comme magistrat, conseiller référendaire, ainsi qu’à toute l’administration sénégalaise, notamment son corps d’origine : celui des administrateurs civils. Macky Sall a témoigné que le défunt fut un fonctionnaire expérimenté, au dévouement exceptionnel, un républicain ayant l’Etat toujours chevillé au corps. Macky Sall a ajouté qu’Ibrahima Sakho demeure, de par son parcours, son courage et son engagement, un exemple remarquable de Serviteur de l’Etat, pour les jeunes générations d’agents publics.
FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE
Le président Macky Sall ne rate jamais l’occasion de rendre un hommage aux braves forces de défense et de sécurité. Lors du Conseil des ministres d’hier, revenant sur la célébration de la fête nationale du 04 avril 2021, sur le thème «Forces de Défense et de Sécurité et protection des frontières», il a félicité chaleureusement nos forces de défense et de sécurité pour leur professionnalisme notable et leur engagement permanent dans le cadre de leurs missions de défense et de protection des personnes et des biens. Il a ainsi réitéré sa détermination à consolider la construction citoyenne, mais également, la modernisation de notre outil national de défense et de sécurité qui est l’incarnation de notre commune volonté de vivre ensemble dans la paix, la stabilité, la solidarité et la prospérité dans l’équité.
EMPLOI DES JEUNES
Ce n’est plus une blague. Le chef de l’Etat tient à régler l’emploi des jeunes. Il a reparlé hier encore de cette problématique en Conseil des ministres. Il a rappelé au Conseil les orientations et décisions annoncées, lors de son message à la Nation le 03 avril dernier, relatives à l’emploi des jeunes, notamment la mobilisation, à partir de mai 2021, de 80 milliards de FCFA pour le recrutement de 65000 jeunes qui vont servir dans divers secteurs (éducation, sécurité, nettoiement, environnement et cadre de vie, culture urbaine, tourisme, …). A cet égard, il a, après un large échange avec les membres du Conseil sur les questions de jeunesse et d’emploi, réaffirmé sa forte volonté de territorialiser l’emploi des jeunes au niveau des collectivités territoriales. Il demande également au gouvernement une parfaite préparation du conseil présidentiel sur l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes, prévu le jeudi 22 avril 2021 au CICAD.
FONCIER
Le président de la République a demandé, dans cet élan, aux ministres en charge des Domaines et de l’Urbanisme, de veiller à la préservation foncière des sites «ZES» et au respect de leurs vocations en matière, notamment, de transferts de technologies, de développement industriel et de création d’emplois dans les localités d’accueil. Il a rappelé au gouvernement l’importance qu’il attache à l’accélération des réalisations d’infrastructures et de centres de formation professionnelle fonctionnels, afin de promouvoir davantage le renforcement du capital humain national mais aussi l’employabilité des jeunes dans les territoires (Communes et Départements). Le président de la République a demandé, à ce propos, au ministre chargé de la Formation professionnelle de procéder, d’une part, à l’évaluation rapide du fonctionnement des centres et instituts de formation professionnelle et, d’autre part, à l’actualisation des structures de formation.
NOUVELLE CARTE SCOLAIRE
Le président Sall veut une nouvelle carte scolaire et universitaire consolidée et optimisée. Il l’a fait savoir hier, lors du Conseil des ministres. Il a invité, enfin, les ministres en charge de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, à proposer une nouvelle carte scolaire et universitaire consolidée et optimisée, conforme à un rééquilibrage du système éducatif national vers le développement d’une formation professionnelle dynamique et adaptée aux besoins de l’économie nationale. Il a informé le Conseil qu’il présidera, en fin juin 2021, une réunion présidentielle sur la Formation professionnelle.
SECTEUR INFORMEL
Le secteur informel ne sera pas laissé en rade dans cette dynamique du président de la République de gérer l’emploi. Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le chef de l’Etat a invité le ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, en relation avec le ministre des Finances et du Budget, à accélérer les processus de mise à disposition intégrale des fonds (25 milliards) destinés aux artisans du Sénégal et à leurs organisations dans le cadre de la résilience économique et sociale. Sur ce, il a demandé également au ministre en charge de l’Artisanat de finaliser, avant le 15 mai 2021, la nouvelle stratégie nationale de développement de l’artisanat, en cohérence avec le Plan de relance de l’économie et le programme d’urgence d’insertion socioéconomique et d’emploi des jeunes. Ainsi, il a signalé, aussi, au ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel, l’urgence (i) d’engager la réforme fonctionnelle et la modernisation des Chambres des Métiers ; (ii) de renforcer le dialogue de proximité avec les acteurs du secteur, dont le rôle collectif majeur, demeure un atout pour le développement économique et la stabilité du Sénégal.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Docteur Amadou Mame DIOP est nommé Directeur Général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL) en remplacement de Monsieur Aliou SOW, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Philippe Ndiaga BA, Titulaire d’un Master en Langues étrangères appliquées, est nommé Directeur de la Promotion Touristique au ministère du Tourisme et des Transports aériens, en remplacement de Madame Oulimata Fall SARR, appelée à d’autres fonctions. Monsieur El Hadji Habib KANDJI, Administrateur civil, matricule de solde n° 624 574/F, précédemment Conseiller technique du Délégué général à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, est nommé Secrétaire Général de l’Agence nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, en remplacement de Monsieur Cheikh NDOUR, appelé à d’autres fonctions. Monsieur Mor NDIAYE MBAYE, Expert Auditeur en système d’information et organisation des entreprises, est nommé Secrétaire technique du Comité National de Suivi de Contenu Local (CNSCL).
IMMIGRATION CLANDESTINE
Malgré les promesses du Chef de l’Etat pour redonner le sourire à sa jeunesse, celle-ci continue de prendre les chemins de l’immigration clandestine. On nous apprend qu’un nombre important de Sénégalais continue à arriver dans ces îles Canaries, parmi ces migrants, de Maliens venant du Sénégal et de la Gambie. Ils seraient logés dans d’excellentes conditions car ils sont installés dans les hôtels désertés par les touristes du fait de la pandémie. Menant une vie de pacha dans ces réceptifs, ils envoient des photos à leurs connaissances. Ce qui pourrait créer un appel d’air. Et selon un Sénégalais d’origine qui est fonctionnaire espagnol, les autorités espagnoles veulent refouler les Sénégalais, mais nombre de nos compatriotes sont sans papier. Et ils disent qu’ils ne sont pas ...Sénégalais. Quant aux Maliens, ils seraient épargnés puisque les autorités considèrent qu’ils viennent d’un pays en guerre et qu’il faut leur accorder l’asile. C’est dans ce contexte que le chef du gouvernement espagnol Sanchez arrive demain à Dakar.
JEUX DE CARTES - Rwanda, un génocide et des leçons
Le génocide rwandais a vingt-sept ans. En 1994, plus de 800 000 personnes, majoritairement tutsies, sont exterminées dans des conditions abominables entre avril et juillet. Des crimes organisés rondement menés par des caravanes de la terreur. Les germes d'une implosion étaient déjà là.De fortes divergences entre Hutus et Tutsis. Le missile mortel contre le président Juvénal Habyarimana n'a été dès lors qu'un élément déclencheur. Début d'un long feuilleton macabre. Des mots qui replongent dans des cauchemars : Miliciens "interahamwe" du nom de ces milices rwandaises créées dès 1992 par le Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie du président Habyarimana. Interahamwe, ou "ceux qui attaquent ensemble", ont été bien entraînés pour commettre les pires forfaits. Plus de 300 hommes et des militaires pour une véritable "chasse aux Tutsis". Une folie meurtrière s'empare du Rwanda. Le substantif "Nettoyage" qui revient dans les discours est renforcé par le groupe de mots "nettoyer ceux qui sont restés". Un champ lexical qui ne pouvait qu'engendrer de graves conséquences. Si les mots d'ordre étaient bien reçus, c'est qu'il y avait cette "Radio Télévision Libre des Mille Collines" avec une campagne de propagande haineuse contre les Tutsis et les membres des partis politiques d'opposition. Les émissions virulentes qui ciblaient les "ennemis" ou "traîtres" étaient des appels au meurtre contre des personnes qui "méritaient la mort." Le Hutu power. Ce qui devait arriver, arriva.Des drames indicibles.Un mal qui perdure jusqu'aujourd'hui. Des plaies qui peinent à se cicatriser en dépit de la résilience du peuple rwandais. Tout cela, "sous les yeux" de la France et devant une communauté internationale qui a brillé par son inaction. Oui, le génocide rwandais doit être enseigné partout, notamment en Afrique y compris chez nous au Sénégal. Le récit fait froid dans le dos. Mais il instruit et nous ouvre les yeux sur les bêtises de ce monde. Mim Reew
Le Frn retrouve la table du dialogue
Malgré sa décision d’arrêter sa participation au dialogue politique, le Front de Résistance Nationale (Frn) a accepté la main tendue de la commission cellulaire du dialogue politique. Cette dernière a fait part à l’opposition de sa décision d’ouvrir des négociations pour proposer la nouvelle date des élections locales. Ainsi, le Frn demande à son coordonnateur des plénipotentiaires au dialogue politique d’aller transmettre la position de l’opposition quant à la date des prochaines élections locales en décembre 2021. Il remettra juste le document du Frn au président de la commission, Pr Babacar Kanté. C’est dire qu’il n’y a pas encore une date officielle pour les élections locale.
Sit-in des travailleurs de Voile d’or et Monaco plage
Les travailleurs de la «Voile d’Or» et de «Monaco Plage» ont observé hier un sit-in pour dénoncer l’augmentation «anarchique» des redevances portuaires qui s’élèvent à 150 millions Fcfa. Selon le porte-parole des travailleurs Atou Sow, les redevances sont passées de 05 millions à 30 millions Fcfa pour «Monaco Plage» et de 12 millions à 75 millions pour la «Voile d’Or». Une décision qui, selon eux, risque d’affecter leurs entreprises qui emploient plus de 100 personnes. Ces travailleurs sont étonnés par le comportement des autorités du Port qui ont envoyé des mises en demeure à la «Voile d’Or» et au «Monaco Plage» parce qu’ils n’arrivent pas à s’acquitter des redevances. Cette décision des autorités portuaires s’ajoute à la morosité économique causée par la pandémie de la Covid19 qui a arrêté toutes les activités touristiques et de loisirs.
Hommage à Ibrahima Sakho
Le chef de l’Etat a rendu un vibrant hommage à l’ancien gouverneur Ibrahima Sakho, en réunion de conseil des ministres. S’inclinant devant la mémoire du défunt, le président de la République renseigne qu’il venait de le nommer comme magistrat, conseiller référendaire à la Cour des Comptes. Macky Sall présente ses condoléances à sa famille, au ministre de l’Intérieur, au Premier Président de la Cour des comptes et aux administrateurs civils. A l’en croire, Ibrahima Sakho fut un fonctionnaire expérimenté, au dévouement exceptionnel, un républicain ayant l’Etat toujours chevillé au corps. Il demeure, ajoute-t-il, de par son parcours, son courage et son engagement, un exemple remarquable de serviteur de l’Etat, pour les jeunes générations d’agents publics.
Le maire de Richard-Toll à la direction de la Sapco
Un galon de plus pour le député-maire de Richard-Toll. Dr Amadou Mame Diop a été nommé hier, en conseil des ministres, Directeur Général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones Touristiques du Sénégal (SAPCO-SENEGAL). Il remplace l’avocat Me Aliou Sow dont le passage a pourtant été positivement apprécié. D’après nos sources, il a recruté beaucoup jeunes. Le chef de l’Etat a promu également Philippe Ndiaga Ba, Directeur de la Promotion Touristique au ministère du Tourisme et des Transports aériens, en remplacement de Mme Oulimata Fall Sar. El Hadji Habib Kandji lui est nommé Secrétaire Général de l'Agence Nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits, en remplacement de Cheikh Ndour dont les compétences sont vantées par tout le monde. Expert auditeur, Mor Ndiaye Mbaye est nommé secrétaire technique du Comité National de Suivi de Contenu Local (CNSCL).
Khalifa Sall s’adresse au peuple samedi
Le leader de la coalition Taxawu Senegaal est à fond dans la politique. Khalifa Sall a repris son cheval de bataille en perspective des prochaines joutes électorales qui seront déterminantes pour son avenir politique. En plus des visites de proximité dans les différents quartiers de Dakar en compagnie de l’édile de Mermoz Sacré-Cœur, Khalifa Sall va décliner sa feuille de route samedi, à travers le format «Jokko ak Askan wi». L’ancien maire de Dakar s’adressera aux populations samedi dans l’après-midi, dans un hôtel de la place. Il faut rappeler que Khalifa Sall avait entamé des démarches pour rassembler l’opposition avant que l’affaire Sonko-Adji Sarr n’éclate, mettant tout en stand-by.
Transmission communautaire
Malgré la baisse de la contamination, la transmission communautaire continue de propager le virus. En grande partie, la contamination de la covid-19 se fait par la voie communautaire. Le bilan d’hier du ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de 24 cas issus de la transmission communautaire sur un total de 37 cas positifs. Le taux de positivité du jour est de 4,27%. Sur les 37 cas positifs, les 21 cas sont recensés à Dakar contre 03 cas dans les régions à savoir : Mbour 02 cas et 01 cas à Ziguinchor. Cependant 25 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation 05 décès sont déplorés. Le taux de guérison des malades reste élevé. 66 patients hospitalisés sont déclarés guéris. A ce jour, 39 164 cas ont été déclarés positifs dont 37 888 guéris, 1 070 décédés, et donc 205 sous traitement. Par ailleurs, le nombre total de personnes vaccinées au mardi 06 avril est de 308 318.
Journée mondiale de la Santé
La journée mondiale de la santé a été célébrée hier dans la plus grande sobriété. Le thème de cette année est : «Un monde plus juste et en meilleure santé». Dans sa déclaration, le ministre de la Santé et de l'Action sociale indique d’emblée que le repositionnement des soins de santé primaire (SSP) pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle reste encore une priorité pour le Gouvernement du Sénégal. Dans le but de réduire les inégalités sociales dans l’accès aux soins, informe Abdoulaye Diouf Sarr, le Sénégal a régulièrement mis en œuvre toutes les déclarations portant sur les soins de santé primaires depuis 1978. Selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale, cela a nécessité plusieurs réformes majeures dans le système de santé et de l’action sociale. Il cite entre autres réformes la stratégie de l’Initiative de Bamako, la création des districts sanitaires et l’adoption du code des collectivités locales, avec le transfert de la compétence santé. Les différents gouvernements du Sénégal ont posé d’autres actes dans ce sens, notamment la mise en place de la Couverture Maladie Universelle (CMU), la stratégie nationale de financement de la santé, l’amélioration de la couverture du risque maladie de la population etc..
«Wallu inondations Keur Massar»
Dr Cheikh Tidiane Dièye et son équipe tirent un bilan positif de leurs opérations «Wallu inondations Keur Massar». Un comité a été mis en place lors des inondations pour secourir les familles démunies à Keur Massar. Selon Dr Cheikh Tidiane Dièye, les dernières familles relogées grâce aux dons ont rejoint leurs domiciles à la fin du mois de février 2021. Il informe qu’au total, les contributions s’élèvent à 2.151.330 Fcfa. Avec cet argent, ajoute-t-il, le comité «Wallu Keur Massar», essentiellement composé de jeunes de la localité, avait choisi 12 familles très vulnérables ayant des enfants de très bas âge, des femmes et des personnes âgées, pour les soutenir. Ainsi, 110 personnes composant ces familles ont été relogées dans des appartements et maisons pris en location, grâce aux dons, sur une durée de 3 à 4 mois. Le coût des dépenses estimé est à 2.087.330 F Cfa. Le comité Wallu a également distribué des kits alimentaires, des médicaments et des habits aux familles qui en avaient le plus besoin. Par ailleurs, le comité Wallu fournira ses recommandations en direction des autorités locales afin d’éviter des inondations au prochain hivernage.
Bras de fer entre le Sénégal et la norvégienne PetroNor
Ses négociations avec le Sénégal pour trouver un accord sur leur contentieux sur les licences Rufisque Offshore Profond (ROP) et Sénégal Offshore Sud Profond (SOSP) n’ont pas abouti. Finalement, la norvégienne PetroNor a décidé de reprendre le processus d’arbitrage devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI). En effet, en mai 2020, PetroNor et le Sénégal s’étaient entendus pour suspendre ledit arbitrage sur une période de six mois, afin de parvenir à un résultat satisfaisant pour les deux parties, grâce à un règlement à l’amiable. Selon le président de la société, Eyas Alhomouz, les négociations ont été entravées sans aucun doute par un certain nombre de facteurs, notamment l'incapacité de se rendre à Dakar en raison de la pandémie et des changements ministériels tout au long des négociations. Pour rappel, la compagnie qui contrôle ROP et SOSP à hauteur de 90% revendique le titre de propriété des périmètres, après que les autorités sénégalaises ont révoqué ses droits pour manquement aux obligations d’exploration. Le Sénégal a attribué la zone ROP à la société française Total qui fore un puits d'exploration depuis 2019, et un deuxième bloc, SOSP, est ouvert à la concurrence.
ERRATUM
Dans notre édition d'hier, nous avons malencontreusement présenté le DG du COSEC, Mamadou Ndione comme maire de Diass. Évidemment, le concerné lui-même a câblé pour préciser que l’actuel édile de Diass s’appelle plutôt Cheikh Tidiane Diouf. Toutes nos excuses à nos lecteurs, au maire d Diass et au Dg de Cosec