«Tant que 3 membres du Conseil Constitutionnel ne sont pas nommés, les lois modifiant le code pénal et le code de procédure pénale ne pourront être promulguées»
L’article 17 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil Constitutionnel dispose que « le Conseil doit statuer dans le délai d'un mois à compter du dépôt de recours (ce délai est ramené à huit jours francs lorsque le gouvernement en déclare l’urgence) ».
Le 30 juin 2021, l'opposition parlementaire a déposé un recours au niveau du greffe du Conseil constitutionnel aux fins d’annulation des 2 lois adoptées par l'Assemblée nationale portant sur la modification du code pénal et du code de procédure pénale, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Saisi le 30 juin 2021, le Conseil Constitutionnel doit statuer dans un délai d’un mois, soit au plus tard le 30 juillet 2021 : 30 juin 2021 – 30 juillet 2021 = 1 mois.
Or, la composition actuelle du Conseil Constitutionnel est totalement irrégulière : en effet, le Conseil Constitutionnel comprend 4 membres alors que l’article 23 de la loi organique du 14 juillet 2016 dispose que le Conseil Constitutionnel ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres au nombre de 7 (une obligation légale à laquelle il ne peut déroger).L’incapacité du Conseil Constitutionnel à délibérer (impossibilité juridique) sur le recours de l’opposition parlementaire, du fait de sa composition irrégulière est d’une extrême gravité, puisqu’en l’absence d’une décision du Conseil Constitutionnel, la promulgation de la loi est suspendue. La saisine du Conseil Constitutionnel suspend de droit le délai de promulgation de la loi. Aux termes de l’article 18 de la loi organique n°2016-23, du 14 juillet 2016 « la publication de la décision du Conseil constatant qu'une disposition n'est pas contraire à la Constitution met fin à la suspension du délai de promulgation de la loi… ».
La loi organique du 14 juillet 2016 relative au Conseil Constitutionnel est très claire : deux (2) conditions cumulatives permettent de mettre fin à la suspension du délai de promulgation:
1- il faut une décision du Conseil Constitutionnel (or, le Conseil ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres),
2- la décision du Conseil doit être publiée au Journal officiel.
Aucune loi ne pourra être promulguée en cas de saisine du Conseil Constitutionnel et tant que ce dernier n’a pas statué sur le recours. Pour que le Conseil Constitutionnel puisse délibérer, il faut impérativement la présence de tous ses membres (7). Ce n’est pas une faculté, mais une obligation légale. La seule exception qui puisse permettre au Conseil Constitutionnel de ne pas délibérer avec 7 membres ; c’est lorsque certains de ses membres sont frappés d’une incapacité physique prévue par l’article 5 de la loi organique du 14 juillet 2016, définie comme un empêchement temporaire (l’incapacité physique, c’est une inaptitude physique partielle ou totale à pouvoir continuer à exercer ses fonctions). Et même dans ce cas d’un éventuel empêchement temporaire, l’article 5 de la loi organique n°2016-23 a tout prévu, au niveau des délais :
« si cet empêchement temporaire se prolonge au-delà d’une durée de 60 jours, il est mis fin aux fonctions de l’intéressé dans les conditions prévues au premier alinéa de l’article 5 ».
En d’autres termes, un empêchement temporaire ne doit en aucun cas durer plus de 2 mois. Pour les 3 ex-membres du Conseil Constitutionnel (la défunt Bousso Diao Fall, Ndiaw Diouf et Mandiogou N’Diaye) ; la question d’un empêchement temporaire ne se pose pas ; Bousso Diao Fall est décédée depuis le 03 janvier 2021, soit plus de 6 mois (empêchement définitif), tandis que pour les 2 autres, c’est une fin de mandat, non renouvelable (Ndiaw Diouf et Mandiogou N’Diaye n’ont pas été frappés d’une d’incapacité physique, leur mandat a pris fin). Par conséquent, l’empêchement temporaire ne s’applique ni à la défunte Bousso Diao Fall, ni à Ndiaw Diouf, ni à Mandiogou N’Diaye.
Ce qui est inédit, c’est que le Conseil Constitutionnel n’est même pas en capacité de délibérer pour se déclarer incompétent (pour se déclarer incompétent, il faut pouvoir délibérer, or l’article 23 de la loi organique interdit de délibérer sans la présence de tous ses membres). Toute délibération avec les 4 membres actuels est une flagrante violation de la loi.
Le Conseil Constitutionnel prendra-t-il le risque de violer la loi et d’organiser un coup d’état constitutionnel en délibérant à 4 membres alors que l’article 23 de la loi organique n°2016-23 l’oblige à délibérer en présence de tous ses membres au nombre de 7 ?
Les 4 « Sages » actuels du Conseil Constitutionnel (M. Pape Oumar SAKHO, M. Saidou Nourou TALL, M. Mouhamadou DIAWARA et M. Abdoulaye SYLLA) oseront-t-ils violer la loi n°2016-23 qui régit le fonctionnement du Conseil, compromettre définitivement leur crédibilité, ruiner leur réputation et devenir les « 4 délinquants » de la plus haute institution judiciaire du Sénégal pour les beaux yeux d’un Président-délinquant comme Macky Sall ?
Si le régime de Macky Sall nous a habitué depuis 2012 à des coups d’Etat constitutionnels, un coup d’Etat constitutionnel organisé par le Conseil Constitutionnel himself serait d’une extrême gravité et traduirait l’effondrement de la plus haute institution judiciaire du Sénégal.
Tant que les trois (3) nouveaux membres du Conseil Constitutionnel ne sont pas nommés, l’opposition dispose d’une arme redoutable : elle doit systématiquement saisir le Conseil Constitutionnel à chaque fois qu’une loi est adoptée définitivement par l’assemblée nationale.
L’opposition doit multiplier les recours pour que la promulgation des lois soit suspendue, puisque le Conseil Constitutionnel ne peut en aucun cas délibérer avec 4 membres. En effet, la condition pour mettre fin à la suspension du délai de promulgation, c’est qu’il y ait une décisiondu Conseil (ce qui est juridiquement impossible avec les 4 membres actuels).
En ne nommant pas 3 membres du Conseil Constitutionnel, Macky Sall bloque le Conseil dans son fonctionnement mais est lui-même piégé : en cas de saisine du Conseil Constitutionnel, la promulgation des lois est suspendue car c’est la publication de la décision de conformité qui met fin à la suspension du délai de promulgation.
Macky Sall a le choix de s’embourber dans une impasse :
** S’il ne nomme pas 3 membres, le Conseil Constitutionnel ne pourra pas délibérer,
** Si le Conseil ne peut pas délibérer, il ne peut prendre aucune décision,
** Et puisque l’article 18 de la loi organique n°2016-23 précise qu’en cas de saisine du Conseil Constitutionnel, la promulgation des lois est suspendue jusqu’à la publication de la décision du Conseil ; il faudra que les 7 membres soient présents pour délibérer. L’article 23 de la loi précitée est clair : aucune décision du Conseil n’est possible sans la présence des 7 membres.
KEEMTAAN GI - LES TURPITUDES DU CHEF
Ils sont enfin sortis du bois. Et c’est pour interdire leurs propres idioties du mois dernier. C’est-à-dire lorsqu’avec le Chef, vadrouillant dans le Nord du pays, ils tiraient la langue à la Covid en bandant les muscles, histoire de montrer que leur Champion est dans les cœurs. Et voilà que tout leur retombe sur le visage… Façon d’être poli, mais c’est plus fort que cela. Dans son palais, il doit avoir le sentiment d’être à l’origine des déboires que vit son peuple. Ce sera pire quand le chaos s’installera. Déjà que la Tunisie, au plateau médical plus relevé que le nôtre, appelle à l’aide internationale pour circonscrire le mal. Le conclave du comité national de gestion des épidémies d’hier avait quelque chose de rigolo. Il y manquait un hôte de marque. Comme ça, ils veulent limiter une épidémie dont ils savent sciemment qu’ils n’ont ni la force ni la volonté de pouvoir venir à bout. A moins qu’ils ne reviennent à leur stupide état d’urgence. Jugez en vous-mêmes ! Ces farceurs demandent de réduire les déplacements et rassemblements, de privilégier le télétravail et d’aller se faire vacciner. Soit ! En cette période de Tabaski, et avec ce que représente cette fête dans ce pays pas comme les autres, les autorités peuvent-elles interdire à des centaines de milliers de personnes de retrouver leurs familles à l’intérieur du pays ? Déjà qu’au niveau des transports en commun, tout le monde a jeté les masques. Sur les rassemblements ? Tiens, tiens !! Après les avoir favorisés, comment osent-ils regarder dans le blanc des yeux les citoyens pour les leur interdire ? Quoi encore ? Le Télétravail dans un pays de l’informel. Ils nous invitent également à aller nous faire vacciner alors que les doses de vaccin sont en rupture. On nous promet une livraison….d’ici la fin du mois. Et vous pensez avec tout ce cafouillage que ces messieurs et dames sont sérieux ? Il nous faut regarder les choses en face. Le chaos, ce n’est plus une prévision. Il faut se préparer au pire en souhaitant que le Bon Dieu, dont on pense qu’il est Sénégalais, nous sauvera de l’hécatombe de cette « vague Macky Sall » ! KACCOOR BI
AFFAIRE BOCAR SAMBA DIEYE LA JUSTICE DEBOUTE DEFINITIVEMENT LA CBAO
Le magnat du riz Bocar Samba Dièye a définitivement gagné son combat contre la CBAO. Le Témoin a appris hier que la Cour Suprême a sifflé la fin d’une procédure vieille de 13 ans en tranchant pour de bon pour Bocar Samba Dièye. Cette information, qui n’a pas été encore rendue publique par la plus haute juridiction du pays, a été confirmée par Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF). Ce dernier d’ailleurs prévoyait de tenir hier après-midi une conférence de presse pour communiquer ce qui représente à ses yeux « un acte historique, de courage, de défiance d’un particulier contre une puissante institution financière ». « L’affaire Bocar Samba Dièye contre la CBAO fera jurisprudence puisque les usagers et clients des banques sauront désormais qu’il est possible au Sénégal de gagner un combat judiciaire contre une banque » s’enthousiasme Famara Ibrahima Sagna. Ce qui reste à savoir c’est le montant du remboursement que la CBAO devrait faire au magnat du riz. Selon les conclusions de l’expert désigné par la plus haute juridiction, Bocar Samba Dièye devrait se retrouver, pour tout solde, avec une somme de près de 900 millions de frs. L’expert a fait une analyse détaillée de l’historique de la relation entre les parties ainsi que des opérations inscrites dans le compte ouvert par M. Dièye dans les livres de la CBAO. « La CBAO n’a pas été en mesure de communiquer la convention de compte courant régissant les rapports entre les parties, d’où la nécessité, dans le cadre du présent rapport, de déterminer le taux effectif global de nature à examiner la pratique ou non de l’usure » écrit l’expert-comptable. Ce dernier de relever la pratique de l’anatocisme ; ce qui le pousse à faire une proposition de déduction de la somme de 388.452.420 frs au titre des intérêts nés de cette pratique. En outre du fait que les conditions d’octroi de crédits n’ont pas été conformes aux usages bancaires, il a préconisé la déduction de 2 milliards 006 millions 798.414 frs au titre de la quote-part des agios. L’expert prendra aussi soin de faire une déduction de 5 milliards 650 millions de frs comme solde débiteur de M. Dièye auprès de la CBAO. « Dans cette hypothèse, le solde du compte entre les parties : 7.166.240.423-388.452.420-2.006.790.414- 5.650.000.000 frs, soit un solde de 879.002.411. frs en faveur de M. Dièye » conclut l’expert.
BOCAR SAMBA DIEYE «C’EST UNE VICTOIRE DU SENEGAL, DIEU EST JUSTE»
Après le verdict de la Cour suprême, M. Dièye a déclaré : « C’est une victoire du Sénégal ! », savourant sa victoire et remerciant la justice qui a montré toute son indépendance dans cette affaire juridico-financière. Considérant qu’il s’en est toujours remis à la justice sénégalaise, l’opérateur économique reconnaît qu’il a toujours pensé qu’il triompherait dans ce dossier. En bon croyant, il avance sur DakarActu que: « Dieu est juste. Il n’attend pas le jugement dernier. C’est dans ce monde qu’il va rendre justice car, il est juste… »
AIDE DE CAMP DU PRESIDENT UN POSTE A POURVOIR ?
Avant-hier, le désormais ex-colonel Meissa Cellé Ndiaye, aide de camp du président de la République Macky Sall, a été élevé au grade de général de brigade. Pour « Le Témoin » quotidien, cette promotion est une consécration d’une mission bien remplie. Car le général Meissa Cellé Ndiaye, comme tout Aide de camp, est le porteur de valise, de manteau, de discours entre autres du président de la République dont il veille aussi sur la sécurité. Bref, il assiste le chef de l’Etat dans son champ d’action. Dans la pure tradition républicaine, la fonction d’aide de camp est exercée par un officier (commandant) ou un officier-supérieur (colonel). Pour la première fois de l’histoire des armées sénégalaises, un général en activité devient aide de camp du président de la République. Une mission plus ou moins « étroite » pour un porteur d’étoiles. La preuve par les images de la visite du président Macky Sall à Abidjan (hier jeudi) où l’on aperçoit l’aide de camp, le général Meissa Celle Ndiaye portant fièrement ses insignes, attributs et étoiles de général. Une fonction que le général Ndiaye occupera pour quelques mois seulement puisqu’il partira à la retraite le 21 décembre prochain. Ce qui fait que le poste d’aide de camp est à pourvoir. C’est sans doute parce qu’il part à la retraite dans quelques mois que le général Meissa Cellé Ndiaye va continuer d’exercer cette fonction auprès du président Sall car, autrement, on voit mal un général rester aide de camp…
VARIANT DELTA (COVID 19) VERS L’HECATOMBE A L’HOPITAL LE DANTEC
Le décompte officiel du ministère de la Santé sur les cas confirmés de covid 19, décès, taux de positivité, et patients hospitalisés en réanimation est très loin de la réalité. En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que le variant Delta est en train de faire des ravages dans les hôpitaux et centres de santé du pays qui sont tous au bord de la saturation. Quant aux cliniques privées, elles refusent des clients désormais et font des affaires en or ! Pour en revenir aux structures publiques débordées, la preuve par l’hôpital Aristide Le Dantec, précisément l’Unité de dialyse péritonéale du Service de néphrologie, où plusieurs cas de décès liés à la pandémie ont été enregistrés et non comptabilisés dans les communiqués du ministère de la Santé. De même qu’à Touba, Thiès, Kaolack etc. où des patients sont décédés de Covid 19. Ce alors que la plupart des malades se faisaient passer pour des paludéens, nous souffle-t-on. En tout cas, le Sénégal vit ses pires périodes depuis le début de la troisième vague liée au variant Delta. Pendant ce temps, les populations s’occupent des préparatifs de la Tabaski comme si de rien n’était ! A ce rythme, le pays ira vers l’hécatombe…
COVID 19 OU GRIPPE SAISONNIERE RUEE DANS LES PHARMACIES !
Depuis une semaine, « Le Témoin » a constaté une très forte affluence dans certaines pharmacies de Dakar. Partout, les gens font la queue pendant des dizaines de minutes pour pouvoir accéder au comptoir. Selon un pharmacien interrogé, la plupart des ordonnances concernent des médicaments liés au traitement anti-Covid 19 à domicile. D’autres prescriptions reposent essentiellement sur le traitement des symptômes de la grippe. Comme si le Sénégal était confronté à une épidémie de grippe saisonnière ! Face à cet important afflux de patients ou clients, notre pharmacien se dit convaincu qu’il ne s’agit pas d’une épidémie de grippe, mais plutôt d’une flambée de Covid-19 au variant silencieux.
LE MONDE HIPPIQUE EN DEUIL DECES D’IBRAHIMA BAO
C’est aussi la presse qui est en deuil car le défunt était le frère d’Abdoulaye Bao, patron du journal régional « Louga infos ». Ibrahima Bao, qui vient de tirer sa révérence, fervent éleveur et propriétaire de chevaux de courses n’est pas seulement le papa de l’entrepreneur Omar Bao Junior. Il est aussi le frère du professeur Omar Bao (homonyme du jeune entrepreneur) et du très dynamique Abdoulaye Bao, patron de l’un des rares journaux régionaux encore en activité. Il s’agit du journal « Louga Infos » qui paraît en papier mais aussi en ligne. Abdoulaye Bao gère son journal depuis plus de 20 ans et fait partie des précurseurs de la presse régionale. Cette famille qui vient de perdre un des siens, est connue pour l’amour qu’elle porte au cheval et elle a contribué très fortement à l’amélioration de la race équine dans notre pays. Le Témoin présente ses condoléances au patron de Louga Infos, notre ami Laye Bao, comme l’appellent ses proches, intrépide entrepreneur de la presse régionale et éminent membre du Ndiambour de Louga.
LE GROUPE MISSAL PREPARE LA SORTIE DE SON TITRE «NO STRESS»
Après avoir illuminé le festival de jazz de Saint-Louis le 20 juin dernier, le mythique groupe Missal de la Patte d’Oie Builders est en train de préparer la sortie d’un nouvel album, « No stress », dont l’un des titres phares s’appellera Mamie Nico. Composé de jeunes qui pour l’essentiel sont originaires de la Patte d’Oie Builders, le groupe Missal est l’un des plus fameux orchestres qui jouent toujours sur les registres de l’Afro Beat, du Jazz, du Reggae, avec une pincée de Mbalakh. Ses principaux animateurs, Racine Ly, Oumar Ba dit Tosh, Samba Laobé Ndiaye, Ndakhté Ndiaye, Ousmane Wade et Ousseynou dit Weuz Kaly (entre autres) ne sont plus ensemble depuis quelques années, mais ils se retrouvent très souvent pour donner des concerts ou préparer un nouvel album. Il arrive à certains d’entre eux de sortir des titres en solo comme le fameux Weuz Kaly qui est aujourd’hui mondialement connu comme l’un des chanteurs les plus talentueux du Sénégal. D’ailleurs, lors du festival de jazz de Saint-Louis, il s’est présenté comme une bête de scène, éclipsant les prestations de Baba Maal et Vieux Farka Touré qui ont pourtant une renommée internationale. L’album est prévu pour être dans les bacs vers le mois d’octobre.
par Lika Sidibé
GESTION DE LA COVID AU SÉNÉGAL, DÉFAILLANCE ÉTHIQUE SUR TOUTE LA LIGNE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - L’élite censée faire dans la pédagogie par l’exemple a été la première à enfreindre les règles. Quelle option mettre en œuvre ? Comment amoindrir l’impact de la troisième vague ?
#SilenceDuTemps - Le Sénégal est de plain-pied dans la troisième vague de la pandémie. Les chiffres annoncés depuis le début du mois de juillet ne laissent plus aucun doute. Cette augmentation du nombre de cas positifs (communautaires, importés et cas graves), était prévisible. La tendance est mondiale.
Au Sénégal, l’argument de la surprise agité depuis la confirmation du premier cas de Covid-19 en mars 2020 est intolérable et léger. Le Sénégal doté de spécialistes qui ne sont pas censés ignorer que l’existence d’un seul cas actif dans le monde peut être l’occasion d’une nouvelle flambée a eu une attitude très attentiste. Rapporté au jargon de la santé publique, notamment aux principes qui guident la prise en charge des questions y afférentes, on peut dire que la précaution n’a jamais été appliquée.
Chez nous, la troisième vague est arrivée dans un contexte de relâchement total : non-respect des gestes barrières, non-port de masques, rassemblements en tout genre (politique, sportif, privé, etc.).
Les rares Sénégalais qui suivent encore l’évolution de la situation sanitaire liée à la pandémie à Covid-19, anxieux, s’interrogent : durant les courts moments de répit entre la première et la deuxième vague, quelles stratégies ont été mises en œuvre par l’État, en termes de précaution et prévention, pour davantage sensibiliser, conscientiser parce qu’ils sont nombreux ceux qui doutent encore de l’existence de la maladie. Mais surtout communiquer à travers tous les canaux disponibles pour faire face à l’infodémie, qui a aussi porté un coup très dur à l’efficience des différentes stratégies de riposte mises en œuvre.
Les Sénégalais veulent savoir quelle option comportant des mesures politiques et techniques pertinentes mettre en œuvre et comment, afin d’amoindrir l’impact de la troisième vague et prévenir les prochaines ?
Par rapport à la vaccination, qu’est-ce qui est mis en œuvre pour obtenir l’adhésion des populations très réfractaires, à condition que le vaccin soit disponible. À la date du 10 juillet, le Sénégal avait à peine atteint le taux de 6 pour cent de couverture vaccinale, alors que ceux qui avaient pris la première dose du vaccin AstraZeneca sont dans l’attente de la seconde à cause d’une rupture. Et pour le vaccin Sinopharm la tension est nette.
Mais le fond du problème, c’est l’absence d’éthique dans la gestion de la Covid au Sénégal depuis le début. Dans une interview accordée à Seneplus Tv (https://www.youtube.com/watch?v=cjlS-yiD7Y8&t=569s) en juillet 2020, le Professeur Abdoul Kane, chef du service cardiologie de l’hôpital Dalal Diam, président de la Société Sénégalaise de Cardiologie et président de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale le déplorait en ces termes : « notre pays pourrait circonscrire le mal si on mettait plus d’éthique, plus d’empathie et moins de politique dans la gestion à l’époque trop verticale de la pandémie ». Sur ce dernier point, il avait vu juste puisque les hôpitaux ont été très vite saturés avant que le ministère de la Santé n’envisage une gestion extra hospitalière, donc à domicile, des cas positifs et aussi la mise en œuvre d’une approche communautaire. Le premier écueil a été la médicalisation de la riposte.
L’éthique, en santé publique ratisse très large ; elle s’intéresse plus à la population qu’à l’individu, plus à la perspective communautaire qu’à la perspective individuelle, plus aux déterminants sociaux qu’à l'action et la responsabilité individuelle. L’éthique renvoie à des questionnements qui permettent de prendre les bonnes décisions avec mesure et dans le respect des droits et de la dignité humaine, et pour le bien de tous. Ce sont des orientations qui doivent venir au secours de la décision. En santé publique, la décision est toujours politique et c’est là que se trouve tout l’enjeu de l’éthique, c’est-à-dire la dimension ontologique des actions.
La question éthique s’est posée avec beaucoup d’acuité dans tous les aspects de la gestion de la Covid, notamment la précaution et des mesures de prévention, la disponibilité des tests de diagnostic, la prise en compte d’un volet important que constitue la recherche clinique pour trouver un traitement. Est-il besoin d’évoquer le peu de moyens alloués à nos chercheurs ?
Il est d’ailleurs heureux d’apprendre que le Sénégal disposera d’une usine de production de vaccins contre la Covid-19 et d'autres maladies endémiques ; les premières doses sont attendues en 2022. C’est tant mieux puisque l’Afrique pourra désormais compter sur ses propres moyens et son expertise pour s’en sortir à l’occasion de prochaines épidémies ou pandémies. Mieux vaut tard que jamais.
Déjà, depuis 2018, l’organisation annuelle du forum galien Afrique pour la recherche et l’innovation dont la présidente du Comité scientifique est le professeur Awa Marie Coll Seck, offre une plateforme d’échanges scientifiques de haut niveau sur des questions d’intérêt commun, les priorités de notre continent pour les Africains et par les Africains. L’Afrique peut et doit trouver les ressources et nouer des partenariats pour développer l’industrie pharmaceutique locale, miser sur les transferts de technologies, les échanges et transferts de connaissances, etc. Des créneaux qui n’ont pas été exploités, nos gouvernants se limitant à tout attendre de l’extérieur.
Pour vaincre la Covid, un devoir de responsabilité est attendu de tous. Les récentes tournées politico-économiques du parti au pouvoir et de ses alliés, suivis des rassemblements « Tib Tank » du leader du mouvement Geum Sa bop, le « Nemekou tour » annoncé des militants du parti Pastef, la reprise des combats de lutte, bientôt celle des tournois de football du mouvement navétanes, les événements religieux qui occasionnent des déplacements massifs de populations d’une région à une autre, sont autant de facteurs qui aggravent la situation et met tout le pays en danger, notamment avec ce virus mutant dénommé Delta. Ce dernier a la particularité d’être plus contagieux, d’infecter de plus en plus de jeunes sans comorbidités, mais qui développent des formes graves de la maladie.
Depuis quelques jours donc, la Covid occupe à nouveau la une des médias, troisième vague oblige. Le sensationnel se mêle à l’émotion avec la diffusion de spots télé montrant des leaders communautaires appelant à la vigilance, diffusés en boucle. Mais force est de constater que la grande majorité de la population continue de faire comme si de rien n’était. Et puis, on est en droit de se demander quel sens aura désormais l’approche communautaire dans la gestion de ce problème de santé publique qui est une question d’analyse de l’environnement, de communication avec les communautés, de prises de décisions, de responsabilité du moment où l’élite censée montrer la pédagogie par l’exemple a été la première à enfreindre les règles.
L'approche communautaire suppose une implication dans tout le processus, depuis l'identification des problèmes en passant par leur analyse et les solutions à mettre en œuvre. Les populations ne s’exposeraient certainement pas si toutes les étapes de cette approche, telles que déclinées dans les lignes directrices de l'OMS datant de novembre 2015, relatives à la gestion des questions éthiques lors des flambées de maladies infectieuses étaient scrupuleusement mises en œuvre.
L’éthique, c’est aussi une compétence. Agir avec éthique permet de relever les forces de ceux qui ont en charge, au sein des gouvernements ou des structures de santé notamment la gestion de la Covid-19.
Le 08 juillet dernier, le ministre de la Santé et de l’action sociale, entouré de ses collaborateurs s’est longuement épanché sur la gestion de la Covid-19 lors d’une édition spéciale diffusée à la télévision nationale. Des journaux en ont fait un compte-rendu. La majorité a titré sur « l’aveu d’impuissance d’Abdoulaye Diouf Sarr », ministre très politique de la Santé et de l’action sociale et régulièrement à couteaux tirés avec les praticiens, notamment le Professeur Moussa Seydi en pointe dans la lutte contre la Covid, à en croire des articles de presse.
Le Dr Abdoulya Bousso qui a récemment démissionné du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire (COUS) en pleine crise sanitaire a évoqué tout simplement « des raisons personnelles ». D’ailleurs, ce dernier interpellé par rapport à la nomination d’un spécialiste à la tête du département de la Santé, a donné la réponse suivante : « Il faut quelqu’un qui ait cette intelligence de pouvoir écouter ces techniciens de la santé et aussi avoir le leadership pour pouvoir conduire la troupe ».
Une chose est d’écouter, autre chose est de pouvoir, en cas d’avis et de recommandations contradictoires venant des techniciens, faire preuve de discernement avec intelligence et célérité afin de prendre une décision éclairée, la meilleure possible.
Il est temps que la santé, secteur vital et stratégique qui a vu passer des monstres sacrés de la trempe d’Amadou Cissé Dia, Abdoulaye Ly, Daouda Sow, Doudou Ngom, Mamadou Diop, Thierno Ba, Assane Diop, Awa Marie Coll Seck, retrouve ses lustres d’antan.
Pour tout ce que représente la santé et son impact sur le développement de nos pays et sur les droits humains, reprenons Aristote qui disait : « seul le meilleur doit servir l’État ».
Mame Lika Sidibé est journaliste diplômée du Cesti. Elle collabore régulièrement avec SenePlus. Titulaire d’un master II Défense, Paix et Sécurité du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS), elle a été consultante sur un projet de l'Union Européenne mis en œuvre par l’Association des Professionnelles de la Communication du Niger (APAC-Niger) sur les questions d’extrémisme violent. Elle est également chargée de communication de l’Association Internationale d’Information sur la Dépigmentation artificielle (AIIDA).
Par Seybani SOUGOU
KARIM ET KHALIFA SONT ELIGIBLES EN 2024
« Aucune loi électorale ne peut empêcher Karim Wade et Khalifa Sall de se présenter aux élections présidentielles de 2024 (s’ils le souhaitent) »
« Aucune loi électorale ne peut empêcher Karim Wade et Khalifa Sall de se présenter aux élections présidentielles de 2024 (s’ils le souhaitent) »
Dans tout Etat démocratique, l’autorité des pouvoirs publics ne peut être fondée que sur la volonté du peuple exprimée clairement dans le cadre d’élections transparentes, sincères, libres et régulières, tenues périodiquement au suffrage universel, égal et secret. Le droit de vote et d’éligibilité est consacré par de nombreux textes régionaux en Afrique et internationaux y compris la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. L’article 25 du pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, dispose que «Tout citoyen a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques, de voter et d’être élu, au cours d’élections périodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret et d’accéder, dans des conditions générales d’égalité, aux fonctions publiques de son pays «. Les thèses développées, selon lesquelles Khalifa Sall et Karim Wade sont exclus d’office des joutes présidentielles de 2024, en vertu de dispositions du code électoral ne reposent sur aucun argument juridique valable mais plutôt sur des allégations mensongères et une stratégie d’enfumage, et de manipulation de l’opinion. En vérité les articles L.31 et L32 du Code électoral brandis par les partisans du régime et par des juristes au service de Macky Sall ne constituent aucun obstacle juridique pouvant entraver la participation de Karim Wade et Khalifa Sall aux présidentielles de 2024. Le projet de loi électoral dont les modifications ont entrainé une nouvelle numérotation pour brouiller les pistes (par exemple les articles L.30 et L.31 deviennent respectivement les articles L.29 et L.30) n’y change strictement rien : Khalifa Sall et Karim Wade sont bel et bien éligibles en 2024.
Article 23 du code pénal : la condamnation à une peine d’emprisonnement criminelle emportera la dégradation civique
Au regard des dispositions de l’article 23 du code pénal, une condamnation à une peine d’emprisonnement criminelle, emporte la dégradation civique. Les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 27 du code pénal sont claires, nettes et précises : « la dégradation civique consiste dans la privation du droit de vote, d’éligibilité et de manière générale de tous les droits civiques et politiques ». Or, il a définitivement établi que ni Khalifa Sall, ni Karim Wade n’ont été condamnés à une peine d’emprisonnement criminelle : Khalifa Sall a été condamné à 5 ans de prison ferme, pour le délit de détournement de deniers publics tandis que Karim Wade a été condamné à 6 ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour le délit enrichissement illicite. Khalifa Sall et Karim Wade ont été condamnés pour des délits et non pour des crimes ; en conséquence ils ne sont frappés d’aucune peine de dégradation civique, au sens des articles 23 et 27 du code pénal.
Article 34 du code pénal : seul le juge pourra interdire partiellement ou totalement l’exercice des droits civiques, civils et de famille
Au Sénégal, l’interdiction des droits civiques, et civils est strictement encadrée : seul le juge pourra prononcer une telle interdiction. L’article 34 du code pénal dispose que « Les tribunaux jugeant correctionnellement pourront, dans certains cas, interdire, en tout ou en partie, l’exercice de droits civiques, civils et de famille suivants : 1) de vote ; 2) d’éligibilité ; 3) d’être nommé aux fonctions de juré ou autre fonctions publiques, etc…... Il a été définitivement prouvé qu’aucun juge n’a prononcé une interdiction d’inscription sur une liste électorale ou une incapacité d’exercer une fonction élective pour Khalifa Sall et Karim Wade.
Article 730 du code de procédure pénale : le greffier compétent doit adresser à l’autorité chargée d’établir les listes électorales la fiche constatant une décision entrainant la privation des droits électoraux
L’article 730 du Code de Procédure pénale dispose « qu’une copie de chaque fiche constatant une décision entraînant la privation des droits électoraux est adressée par le greffier compétent à l’autorité chargée d’établir les listes électorales ». Toute privation des droits électoraux doit relever d’une décision de justice. Elle est matérialisée formellement par une fiche que le greffier transmet à l’autorité administrative. En aucun cas, Il n’appartient à l’autorité administrative d’interpréter la loi ou de se substituer au Juge pour priver un citoyen de ses droits électoraux (un acte totalement illégal). Dans son rapport de la « Mission d’audit du Fichier électoral » du 26 février 2018, les experts de l’Union Européenne (cf page 27), la MAFE a pointé des inhérences entre le code pénal, le code de procédure pénale et le code électoral et remis clairement en cause le principe
« d’une déchéance électorale perpétuelle »
Dans l’article 5.3.1 intitulé « l’effectivité des incapacités électorales » - cf page 29 du rapport, les experts de l’Union Européenne ont notamment rappelé les dispositions légales qui régissent la privation des droits électoraux, précisant que l’article 730 du Code de procédure pénale dispose qu’une « copie de chaque fiche constatant une décision entraînant la privation des droits électoraux est adressée par le greffier compétent à l’autorité chargée d’établir les listes électorales ».
Or, aucun greffier n’a transmis une fiche à l’autorité administrative chargée d’établir les listes électorales pour l’informer d’une décision de justice entrainant la privation de droits électoraux de Khalifa Sall et Karim Wade
La raison est simple : il existe une décision de justice condamnant Khalifa Sall et Karim Wade, mais il n’existe aucune décision de justice prononçant la privation des droits civiques ou politiques de Khalifa Sall et Karim Wade au sens de l’article 34 du code pénal. L’autorité administrative chargée d’établir les listes électorales doit se contenter d’appliquer la loi. Or, la loi n’a jamais privé Khalifa Sall et Karim Wade de leurs droits civils ou politiques. Aucun citoyen sénégalais remplissant les conditions requises ne peut se voir refuser le droit de vote ou de celui de s’inscrire en qualité d’électeur, si ce n’est en vertu de critères objectifs, fixés par la loi. Tout citoyen privé du droit de vote ou de s’inscrire en qualité d’électeur a le droit de faire appel d’une telle décision devant une juridiction compétente pour examiner celle-ci en vue de sa réintégration.
Article L.43 de la loi n° 2017-12 du 18 janvier 2017 portant Code électoral
« Dans les conditions fixées par décret, l’électeur qui a fait l’objet d’une radiation d’office, pour d’autres causes que le décès, ou celui dont l’inscription est contestée reçoit de la part de l’autorité administrative compétente, notification écrite de la décision de la commission administrative à sa dernière résidence connue. Il peut, dans les cinq (05) jours qui suivent, intenter un recours devant le Président du Tribunal d’Instance. Le recours contre les décisions de la commission administrative est porté devant le Président du Tribunal d’instance. Il est formé sur simple déclaration au greffe du tribunal d’Instance. Dans les dix (10) jours suivant ladite déclaration, le Président statue sans frais ni forme de procédure et sur simple avertissement donné trois (03) jours à l’avance à toutes les parties intéressées ». L’interdiction d’inscription d’un citoyen sur une liste électorale constitue une peine, et toute peine entraine l’application de l’article 8 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 aux termes duquel.
« La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée »
En matière de peines, certaines exigences constitutionnelles s’appliquent tant au législateur qu’aux juridictions : le principe de légalité des peines, le principe de nécessité et de la proportionnalité des peines et le principe de l’individualisation des peines. Le principe d’individualisation des peines interdit au législateur de prévoir des peines automatiques sans le juge les ait prononcés en tenant compte des circonstances propres à chaque espèce. Non seulement l’article L.31 qui induit « la notion d’une déchéance électorale automatique et permanente » n’est pas conforme aux dispositions du code pénal, mais plus grave encore, il est totalement illégal et inconstitutionnel. Il existe une abondante jurisprudence concernant l’interprétation stricte des inéligibilités : « toute inéligibilité, qui a pour effet de porter atteinte à la liberté des candidatures doit être interprétée restrictivement ». Tous ceux qui affirment que les articles L. 30 et L.32 du code électoral empêchent Karim Wade et Khalifa Sall de se présenter aux présidentielles de 2024 roulent pour Macky Sall, car ils savent pertinemment que c’est totalement faux. Karim Wade et Khalifa Sall n’ont besoin d’aucune amnistie. La question n’est pas juridique, mais purement politique.
Aucune loi électorale ne peut empêcher Karim Wade et Khalifa Sall de se présenter aux élections présidentielles de 2024 (s’ils le souhaitent).
La question est la suivante : Karim Wade et Khalifa Sall comptent ils se présenter aux présidentielles en 2024 et défendre fermement leurs droits ? Karim Wade et Khalifa Sall doivent prendre leurs responsabilités afin de créer un rapport de force ainsi que les conditions d’une réelle confrontation politique avec Macky Sall
Avec Macky Sall, les droits ne s’octroient pas, ils s’arrachent.
Ousmane SONKO l’a parfaitement compris, lui qui échappé en mars 2021, à une gigantesque entreprise de liquidation politique
Les locales de 2022 risquent de constituer le point de départ d'une série de consultations électorales rapprochées, entre lesquelles, les passions partisanes et les contestations belliqueuses vont prendre le pas sur des concertations sereines
Finalement, le dialogue politique controversé aura laborieusement accouché d’un code conflictuel, en droite ligne de la démarche clivante de son initiateur, loin du consensus de 1992. Cela n’a rien de surprenant, au vu des rapports exécrables entre les acteurs de la vie politique et quand on connaît l’aversion des cadres dirigeants de l’APR, depuis leur accession miraculeuse au pouvoir, pour la totalité du processus de refondation institutionnelle, tel que proposé par les Assises Nationales et la C.N.RI.
Par ailleurs, presque tous les partis d’opposition ont assisté aux travaux du dialogue politique, à l’exception notable de certains d’entre eux, comme le FSD/BJ, la République des Valeurs, le PDS... Ce faisant, ils cherchaient peut-être, à remettre sur les rails la vie politique de notre pays, mise à mal, lors du premier mandat, par sept années de politique du fait accompli et de gouvernance tyrannique, avec comme faits majeurs, l’emprisonnement arbitraire de concurrents politiques, des entorses notées sur le processus électoral, une loi scélérate sur le parrainage citoyen...etc.
Mais ce noble souci d’assainir le climat politique national ne semblait pas répondre à la conception du président Macky Sall, qui bien qu’ayant rempilé pour son second et dernier mandat, n’en continue pas moins de dérouler ses manœuvres ténébreuses, censées garantir la conservation du pouvoir à son clan familial ou à sa formation politique et peut-être pour lui-même.
On en a eu un aperçu avec le débauchage surprenant de l’ex-chef présumé de l’opposition ou quand des officines obscures de son administration ont monté, de toutes pièces, une cabale contre celui qu’eux-mêmes considèrent comme l’adversaire le plus antagonique à leur projet de mise en place d’une autocratie pétrolière, à savoir le leader du Pastef. Actuellement, le camp présidentiel déploie d’énormes efforts pour crédibiliser leur scénario improbable et alambiqué, qui trouve preneur dans des cercles insoupçonnés, auxquels l’ascension trop fulgurante du Pastef a fait de l’ombre.
Il en est ainsi de certains segments de l’opposition politique traditionnelle, qui ne voient leur raison d’être que sous le prisme déformant des questions électorales.
Promptes dans l’invective et la dénonciation des innombrables scandales auxquels le régime actuel nous a habitués, ces formations politiques semblent surtout chercher à se positionner en ersatz, à leur propre profit et non pour améliorer les difficiles conditions d’existence des masses laborieuses (hausse des prix des denrées, pénurie d’eau, pandémie de Covid-19). Elles ne proposent pas non plus de programme alternatif véritable, adoptant volontiers une posture populiste, allant même jusqu’à rivaliser avec le pouvoir sur des thématiques ayant pour finalité de flatter les sentiments religieux de nos concitoyens.
C’est cette attitude électoraliste, qui les a conduits à légitimer un prétendu dialogue politique, qu’elles ont rejoint sans poser de préalables, servant ainsi de faire-valoir aux manœuvres politiciennes du président de la coalition Benno Bokk Yakaar auquel, comble d’ironie ou de naïveté, elles vont même reconnaître la prérogative d’arbitrer les points litigieux issus des concertations.
Contrairement à leurs aînés, les nouvelles organisations de la jeunesse patriotique ont le mérite d’être moins électoralistes et d’essayer de se rapprocher du peuple, se faisant l’écho de ses préoccupations quotidiennes, que ce soit dans le monde du travail, sur les questions de pouvoir d’achat, du service public, du patriotisme économique, d’accaparement des terres...
Elles devront simplement veiller davantage à aider le mouvement populaire à préserver son autonomie de pensée et d’action et à se doter d’outils organisationnels de défense permanente de ses intérêts matériels et moraux, hors des tiraillements politiciens. À ce propos, elles devraient pousser les travailleurs à mettre fin à l’apathie et à l’excès de bienveillance de certains de leurs dirigeants syndicaux vis-à-vis du pouvoir et du patronat.
Au total, l’opposition politique manque de cohésion, mettant trop en avant leurs intérêts politiciens étroits et des logiques d’appareil au détriment de plateformes programmatiques.
C’est dire donc que le nouveau code conflictuel porte en lui les germes d’une instabilité politique durable, d’autant que les élections locales de janvier 2022 risquent de constituer le point de départ de toute une série de consultations électorales rapprochées, entre lesquelles, les passions partisanes et les contestations belliqueuses vont prendre le pas sur des concertations sereines et réfléchies.
Par Abdoul Aly KANE
LA PROBLEMATIQUE DE L’ASSAINISSEMENT URBAIN ET SON IMPACT SUR L’ACTIVITE ECONOMIQUE
La mise en place de bases infrastructurelles en matière d’assainissement dans notre pays date de la période coloniale, c’est dire l’énorme retard du secteur dont les performances sont jugées quelquefois inacceptables par les usagers.
La mise en place de bases infrastructurelles en matière d’assainissement dans notre pays date de la période coloniale, c’est dire l’énorme retard du secteur dont les performances sont jugées quelquefois inacceptables par les usagers. Ainsi, l’essentiel des réseaux d’assainissement du Dakar - Plateau a été installé entre 1925 et 1929. Le réseau eaux usées et eaux pluviales à la Médina date de 1950, les collecteurs de Hann/Fann ont été terminés en 1955, et le canal de la Gueule Tapée (lycée Maurice Delafosse) en 1950. Faute d’investissements nouveaux dans le domaine des infrastructures, la collecte et l’évacuation des eaux se heurtent à des problèmes liés à l’insuffisance des ouvrages, à leur vétusté ainsi qu’à leur dimensionnement devenu inadéquat du fait de l’urbanisation croissante. Les réseaux d’évacuation souffrent également de problèmes comportementaux des citoyens en mal d’appropriation du bien public national d’assainissement. Le patrimoine du secteur est davantage constitué d’infrastructures d’assainissement collectif caractérisées par la cherté de leurs coûts de réalisation. Des coûts hors de portée des ressources propres des sociétés en charge de la gestion de patrimoine. L’assainissement collectif ou le « tout à l’égout » a été le premier choix offert aux usagers dès la mise en place des réseaux urbains d’assainissement, en particulier à Dakar-ville. A l’usage, il est apparu que les sociétés en charge du secteur (SONEES, ONAS) ont eu et continuent d’avoir d’énormes difficultés à assurer l’entretien et la maintenance des infrastructures, qui se traduisent en charges d’exploitation et de trésorerie ruineuses, mais aussi par des pertes et dégradation de matériels et de petits équipements du fait des citoyens (vols de regards, bourrages des entrées d’évacuation…)
La gestion actuelle de l’assainissement
Avant la réforme institutionnelle de 1996 du secteur de l’hydraulique urbaine et de l’assainissement, ce sous-secteur géré par l’ex-SONEES (Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal) souffrait déjà d’importants retards d’investissements. Géré tant bien que mal par l’ex-SONEES en charge de l’eau potable, l’assainissement urbain a été dissocié de l’eau potable, et sa gestion confiée à l’ONAS, alors que l’eau potable était confiée à la SONES pour la gestion du patrimoine, et à la SDE (aujourd’hui SEN’EAU) pour la partie exploitation. Cette séparation dans la gestion a d’emblée éliminé toute possibilité d’une péréquation, pourtant de mise entre les deux sous-secteurs lors de la gestion SONEES durant laquelle l’eau potable « portait » l’assainissement. Les institutions financières avaient sans doute préféré régler en priorité la question du déficit en eau potable de 100 000 m3/j à cette époque, et délester la nouvelle SONES du poids d’un secteur de l’assainissement jugé non productif dans le souci de présenter un modèle financier viable, apte à sécuriser l’alimentation en eau potable sur le moyen et long terme. Au prix de sacrifier le secteur de l’assainissement, l’histoire a donné raison à cette option. Ce choix, même s’il a permis de se concentrer positivement sur la couverture d’une demande en eau fortement corrélée au croit démographique et au besoin de confort des usagers, a, en effet, relégué l’assainissement au second plan en confiant la gestion globale à un office public tant pour la gestion du patrimoine que pour l’exploitation sans le transfert concomitant des ressources financières correspondantes. En contrepartie de cette séparation, le secteur de l’hydraulique urbaine verse à l’ONAS une « redevance assainissement » portée sur la facture eau collectée par la SDE (aujourd’hui par la SEN’EAU)
Sous forme de surtaxe
Ces revenus, quoique réguliers, sont loin de permettre l’ONAS de faire actuellement face à ses besoins d’investissements et à ses charges d’exploitation courantes qui comprennent la maintenance et l’entretien, le renouvellement du patrimoine relatifs aux ouvrages et équipements d’assainissement de captage, de traitement des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales. Après près de 25 ans de réforme, il est loisible de constater que le sous-secteur de l’assainissement a perdu les moyens financiers de son fonctionnement normal, dans un contexte d’urbanisation effrénée dans la région de Dakar entrainant la saturation des ouvrages et équipements. Aussi, la tendance est aujourd’hui de privilégier l’assainissement autonome moins coûteux. On parle d’assainissement autonome lorsque les équipements sanitaires (latrines, toilettes à chasse, etc.) et éviers ne sont pas reliés à un réseau d’égout, mais aboutissent à des fosses (fosses de latrines, fosses toutes eaux, fosses septiques). Les excreta ne sont pas évacués au fur et à mesure de leur production mais stockés ; une fois pleine, la fosse est vidangée (camions de vidange). La problématique de l’assainissement urbain est d’abord d’ordre financier, sachant que l’expertise en la matière est disponible et avérée.
Impact de l’assainissement sur l’activité économique
C’est connu : une bonne prise en charge de la question de l’assainissement permet de traiter les enjeux liés à la santé (en particulier celle des enfants), à l’économie et à l’environnement. En matière de santé, l’assainissement réduit le coût des dépenses publiques liées aux maladies hydriques causées par les rejets à l’air libre d’eaux usées non retraitées, et la mauvaise évacuation des eaux pluviales du fait de bourrages de toutes sortes des réseaux par des citoyens indélicats, ou en tous cas mal informés. Le manque d’accès à l’assainissement est le principal responsable de maladies diarrhéiques, qui tuent chaque année deux millions de personnes dans le monde, dont 90 % sont des enfants de moins de 5 ans. Les maladies liées à l’assainissement freinent la croissance économique en ce qu’elles pèsent directement sur la capacité de travail des habitants et, partant, sur le dynamisme de l’économie. Globalement, on estime que l’Afrique subsaharienne perd environ 5 % de son PIB à cause du manque d’assainissement, soit quelque 28,4 milliards de dollars chaque année, un chiffre qui dépasse le montant total de l’aide et de l’allègement de la dette. Le défaut d’assainissement engendre des pertes économiques mesurées en jours de travail non ouvrés, qui se répercutent sur le PIB du fait des repos accordés aux malades, et a des répercussions négatives sur l’éducation et l’enseignement d’une manière générale. Au plan du tourisme, le défaut d’assainissement est également facteur de moins-value. Une bonne politique d’hygiène publique et d’assainissement est un préalable pour le développement du tourisme en général. De par son climat, son ensoleillement quasi permanent, sa position géographique privilégiée, la compétence de ses professionnels de santé et la qualité de son plateau médical et enfin la sociabilité de sa population, le Sénégal détient tous les atouts pour être une destination compétitive en matière de tourisme médical, pour autant qu’il daigne renvoyer l’image positive d’un pays propre soucieux de l’hygiène et d’une politique et pratiques d’assainissement à toute épreuve. Les désagréments liés au manque d’assainissement, qu’il s’agisse de pollution visuelle ou olfactive, nuisent aux citoyens, aux touristes et aux activités commerciales impactées dans les quartiers et les artères des grandes villes.
La mobilisation des ressources financières
La question centrale de l’assainissement urbain se rapporte à la disponibilité de ressources financières nécessaires à la réalisation des infrastructures et des équipements. Or, les institutions financières ont une préférence pour les services payants alors que, pour les usagers, l’assainissement apparaît comme devant être un service non payant. Autant payer l’eau potable est admis (en deçà d’un tarif sans rapport avec la valeur des investissements nécessités), autant le service de l’assainissement ne saurait être payant. Faute de cette volonté de payer qui aurait permis les remboursements d’emprunts, le sous-secteur de l’assainissement est réduit à se contenter de la redevance assainissement portée sur les factures d’eau, des subventions de bailleurs ou des prêts dont le remboursement est pris directement en charge par l’Etat. La mobilisation de ressources, tant nationales que locales, pour le secteur de l’assainissement reste un challenge difficile à relever, d’où la nécessité d’innover.
Or, c’est un impératif, des ressources financières additionnelles doivent être mobilisées
Au-delà des appuis budgétaires de l’Etat centrés sur la lutte contre les inondations en banlieue, et l’assainissement de capitales régionales et départementales, les usagers doivent être mis à contribution au plan financier et humain, ainsi que les institutions financières africaines de développement. Des techniques de levée de fonds innovantes devraient être expérimentées comme par exemple une taxation des transferts de fonds digitaux au profit de l’assainissement, en sus des contributions volontaires citoyennes au niveau des quartiers et au niveau national, ce qui, à l’évidence, irait de pair avec une gestion transparente des fonds affectés exclusivement à ce secteur. A cet effet, il faudrait se départir de deux idées. La première, c’est celle selon laquelle l’assainissement est un secteur improductif. La seconde voudrait qu’il doive nécessairement être le pendant de l’eau potable urbaine.
CONCLUSION
Les problèmes d’assainissement nécessitent des réponses à plusieurs défis que sont : la mobilisation de ressources financières en rapport avec les besoins, la conception de programmes fiables, et enfin une prise de conscience citoyenne pour la préservation des ouvrages et équipements, et la mise en application des bonnes pratiques en matière de rejets domestiques. L’option prise par l’Etat est de favoriser l’assainissement autonome dont les coûts seraient largement inférieurs à l’assainissement « tout à l’égout » et qui permettrait de surcroît la valorisation et la réutilisation des sous-produits d’épuration des eaux usées ou boues de vidange (production d’eau distillée pour le refroidissement de moteurs, engrais, électricité etc.) avec l’implication du secteur privé. Cette perspective, qui serait source de revenus complémentaires, devrait faire l’objet de séances de sensibilisation et d’explication susceptibles d’intéresser davantage les opérateurs privés mais aussi de vaincre les résistances socio-culturelles qui se sont déjà manifestées dans un passé récent, notamment pour ce qui concerne l’utilisation de sous-produits dans le secteur maraîcher.
Par Tulinabo S. Mushingi
NAKA NDAW YI?
L'ambassadeur des Etats-Unis, donne son point de vue sur l'engagement des professionnels de l’industrie créative au sénégal
En tant qu’Ambassadeur des États-Unis au Sénégal, il m’arrive fréquemment de rencontrer des jeunes issus de tous les milieux, qui sont source d’inspiration.
Ainsi, je voudrais citer Mame Woury Thioubou, réalisatrice de films et journaliste, qui a récemment été modératrice pour notre exposition de films américains ; Maah Khoudia Keita, musicienne talentueuse et fervente avocate des personnes atteintes d’albinisme, qui a participé à la célébration du Black History Month organisé par l’Ambassade l’année dernière ; et Milcos, un styliste qui se fait un nom sur la scène internationale, qui s’est joint à moi pour accueillir l’ancien secrétaire d’Etat Mike Pompeo au Regional Learning Center.
Ces jeunes gens pleins d’enthousiasme ne sont que quelques-uns des brillants exemples du potentiel illimité de la jeunesse sénégalaise, qui connaît de plus en plus de succès en tant que professionnels inspirés. Les secteurs créatifs sont l'industrie de croissance économique du futur.
Le film "Atlantique" de Maty Diop a gagné à Cannes et "Maitresse d'un Homme Marié" de Kalista Sy a été célébré dans les pages du New York Times.
La créativité de la jeunesse sénégalaise est irrésistible et reconnue au niveau international. C’est pourquoi, au cours des deux dernières années, j’ai dynamisé l’engagement de l’Ambassade des Etats-Unis auprès des jeunes professionnels créatifs du Sénégal.
La jeunesse du Sénégal est l’une des ressources majeures du pays. Aussi, l’Ambassade des Etats-Unis cherche-t-elle à magnifier son esprit d ’entreprenariat et son dynamisme. Permettez-moi de vous en donner quelques exemples récents :
•Nous avons fait venir deux cadres de Black Entertainment Television (BET) qui ont rencontré plus de 270 jeunes musiciens et cinéastes à Dakar, Thiès et Louga en février 2020.Ils ont partagé leur expertise et donné des conseils utiles sur la façon de devenir un créateur de contenu professionnel.
•Nous avons également organisé virtuellement un programme International Visitor Leadership pour des stylistes émergents comme Eva Tra et Pathé Dia, en décembre. Ils ont pu rencontrer des créateurs américains et découvrir des moyens de travailler ensemble pour accroître la prospérité.
Les hauts fonctionnaires du département d'État ont dit aux participants combien nous croyons au potentiel du Sénégal à développer ses industries créatives.
À la suite de cet échange professionnel, des stylistes sénégalais sont à présent en discussion pour commencer à vendre à des entreprises américaines des produits fabriqués localement.
•L'ambassade a organisé une projection de "She Did That" en mars 2021, dans le cadre de l’exposition de films américains, afin d'encourager les femmes cinéastes. Nous avons présenté aux jeunes cinéastes la réalisatrice américaine Sandra Bluit et l'actrice américaine AJ Johnson. Ces expertes ont partagé la façon dont elles amplifiaient les voix sous-représentées à travers le cinéma.
•Nous avons réuni des chefs de file de la production cinématographique pour découvrir des moyens de renforcer les liens entre les cinéastes américains et sénégalais. Moussa Sene Absa et Momar Talla Kandji m’ont raconté comment ils sont devenus des cinéastes à succès.
•En août prochain, nous donnerons à 12 jeunes cinéastes sénégalais l'accès à une formation de haut niveau avec un professeur de cinéma de University of Southern California. Nous espérons qu'ils affineront leurs compétences en matière de narration et de réalisation afin de perpétuer la tradition du cinéma sénégalais initiée par Ousmane Sembene. Nous faisons également appel à nos anciens élèves pour partager avec leurs collègues ce qu'ils ont appris dans le cadre de nos programmes d'échange.
Ainsi, le conservateur de mode Ibrahima Khalil Cissé a participé à notre programme de formation dans le domaine de la mode et ensuite organisé "Jaaba", une exposition au profit des créateurs en herbe. Nous étudions également la manière de surmonter les défis de l'industrie créative, notamment l'approvisionnement en matériaux, l'identification des possibilités de formation, le financement des projets de films et l'accès aux marchés américains.
Des blogueurs comme Demba Gueye, des créateurs de mode comme Touty Sy, et des fabricants de cosmétiques comme Victorine Sarr ont partagé leurs histoires et fourni des idées sur la façon de surmonter ces obstacles. Nous partageons leur expertise par le biais de notre réseau d'anciens et d'autres programmes, afin que leur expérience puisse aider d'autres aspirants professionnels de l'industrie créative.