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22 septembre 2025
L’ELECTION AU SUFFRAGE UNIVERSEL DIRECT FAIT PEUR AUX MAIRES DE LA MAJORITE
Il faut oser le dire, nous sommes de la majorité, certes, mais le point sur le suffrage direct ne nous arrange pas. Car, il y a le vote sanction des populations qui représente une menace
Du fait de l’importance du projet de loi portant modification du nouveau code électoral et de l’importance des enjeux qu’il polarise, les députés ont massivement participé à la session de lundi qui lui était consacrée. Finalement, la majorité présidentielle a imposé sa force — d’aucuns diraient sa majorité mécanique — et la loi a donc été votée. Les trois amendements déposés par le député Mamadou Lamine Diallo n’ont pas arrêté le rouleau compresseur de la majorité. Toutefois, cette majorité a manifesté ses inquiétudes par rapport à la réforme portant élection des maires au suffrage universel direct. A en croire les députés de Benno Bokk yaakar (BBy), à quelques semaines des élections, les risques de sanctions populaires sont à craindre.
Parmi les nouveautés contenues dans la loi portant réforme du code électoral votée lundi, le point portant sur l’élection des maires au suffrage universel direct fait peur aux députés de la majorité. « Nous allons voter la nouvelle loi portant modification du code électoral. Cependant, il faut oser le dire, nous sommes de la majorité, certes, mais le point sur le suffrage direct ne nous arrange pas. Car, il y a le vote sanction des populations qui représente une menace. Mais également, nous devons fustiger le comportement de certains acteurs politiques, surtout ceux de l’opposition, car l’intérêt général leur importe peu », a ainsi soutenu le député Awa Niang. A l’en croire, le suffrage direct fait jaser la majorité et même si beaucoup de maires ne le disent pas, ils ont peur de cette nouveauté. « Honnêtement, le suffrage direct ne nous arrange pas. Mais je ne peux pas le dire. Car, je risque d’être sanctionné. Nous, députés et maires de la majorité, n’aimons pas ce point car les risques sont énormes. Il est conseillé en politique de réduire certains risques », nous souffle un député de la majorité présidentielle.
LE BASSIN DU FLEUVE SÉNÉGAL DÉVOILE SES ATOUTS
Un Forum d’échanges économiques aura lieu les 29 et 30 juillet à Dakar
Le Bassin du Fleuve Sénégal, « Espace de vie, espace d’opportunités ». Tel est l’énoncé du Forum d’Échanges économiques qui se tient à Dakar, les 29 et 30 juillet 2021. Cet événement, à l’initiative du Cabinet Polycom Consulting, en partenariat avec l’OMVS, verra la participation de plusieurs acteurs (administrations, secteur privé, partenaires financiers, collectivités locales).
D’une longueur d’environ 1700km, le fleuve Sénégal couvre un bassin d’une superficie de 300 000km2. La population totale des 4 États membres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) est estimée à 53 millions d’habitants, dont environ 8,5 millions(soit à peu près 16% de la population globale) vivent dans le bassin.
L’agriculture et l’élevage sont les principales activités économiques. L’agriculture irriguée est pratiquée sous différentes formes (grands périmètres, petits périmètres d’irrigation privée et exploitations familiales). La pêche est une activité bien présente dans le bassin avec un développement de l’aquaculture et de la pisciculture en perspective.
Autre particularité du bassin, sa richesse en ressources minières diversifiées: phosphate (dans la vallée), or, fer, manganèse et bauxite dans le haut bassin. La mise en exploitation de ces ressources est faite par des industriels dans la zone de la Falémé (or et fer), dans la vallée (phosphate) et dans le haut bassin (bauxite et or).
Le développement de la navigation sur le fleuve Sénégal offre une opportunité pour le transport de ces produits miniers et aussi des biens et services. Le potentiel hydroélectrique est estimé à environ 200MW et celui d’irrigation à 375 000 ha.
La réalisation des infrastructures hydrauliques et hydroélectriques (Diama et Manantali) permet le développement de l’irrigation et la production d’énergie électrique, ainsi que la navigabilité sur le fleuve Sénégal.
L’aménagement de cet espace de vie dans un cadre intégré où les acteurs peuvent jouer leur partition pour faire de ce bassin un espace d’opportunités et de développement solidaire. Dans ce sens, l’objectif est d’élaborer un agenda global d’une vision partagée du développement du bassin dans laquelle le secteur privé, les collectivités locales, les administrations, les partenaires au développement et l’OMVS seront en synergie. Il se pose un défi de mise en cohérence du processus d’acquisition de l’intelligence territoriale allant de la prise de conscience collective liée aux défis majeurs (énergie, maîtrise de l’eau, mobilité, migration, habitat, environnement, santé, numérique, sécurité, etc.) à l’ingénierie territoriale, en passant par la veille et le traitement rigoureux des données.
L’identité territoriale du bassin offre un panorama contrasté caractérisé par :
- une production animale extensive et non productive,
- une production aquacole mal organisée,
- une production minière sans externalités positives,
- un manque de diversification et d’accroissement des sources d’énergie,
- une absence d’industries légères (agroalimentaire, matériaux de construction, textile, etc.),
- une absence d’industries lourdes (sidérurgie, chimie, cimenteries, briqueteries, pâtes et papiers, etc.),
- un manque d’enseignement technique et de formation professionnelle,
- un déficit d’infrastructures touristiques et de loisirs.
Pourquoi un tel Forum
L’objectif fondamental de cette grande première est de mettre en synergie les acteurs importants intervenant dans cet espace : secteur privé, administrations, collectivités territoriales, partenaires financiers et l’OMVS. Fruit d’une grande vision des pères fondateurs, bénéficiant d’un appui volontariste et ininterrompu des partenaires au développement, l’OMVS comme catalyseur du développement du Bassin du Fleuve Sénégal est devenue un modèle de référence avec des acquis importants : infrastructures hydroélectriques majeures: barrages de Diama, Manantali, Félou, Gouina..., outils de Gestion concertée exemplaire des ressources en eau (Commission Permanente des Eaux, Comité de Bassin, etc.), harmonisation institutionnelle remarquable, préservation de son patrimoine mémoriel.
Dans le cadre de ses missions, l’OMVS a su mettre en oeuvre d’autres grands projets impactant favorablement le développement socioéconomique du bassin (PGIRE, PARACI, SITRAM).
Toutefois, le modèle d’intégration évolue dans un contexte géopolitique en pleine mutation avec des menaces stratégiques pesant sur la pérennité des acquis :
- Menaces écologiques (pollution du cours d’eau, utilisation abusive de matières non biodégradables, changements climatiques, désertification) ;
- Menaces sanitaires(maladies, épidémies, etc.) ;
- Pauvreté, démographie galopante, chômage ;
- Mutations sociologiques.
En tant qu’espace harmonisé intégrant des systèmes monétaires différents, l’espace économique du Bassin du Fleuve Sénégal doit aller au-delà de sa mission primaire en renforçant aussi bien sa vocation d’agent de développement global que son rôle de promoteur/facilitateur des échanges entre secteurs économiques prives des pays membres, et surtout son esprit communautaire pour faire face aux défis stratégiques. En plus de l’organisation institutionnelle, le Bassin du Fleuve Sénégal constitue également un espace caractérise par un brassage multiculturel.
Objectifs
Le Forum d’Échanges économiques des 29 et 30 juillet prochain poursuit plusieurs objectifs. Il s’agit, notamment, de créer les conditions d’une véritable économie solidaire entre les riverains du Bassin, de faire de ce Forum un cadre d’impulsion d’une nouvelle synergie des acteurs pour un plaidoyer robuste en faveur d’une meilleure transformation territoriale, de transformer le modèle institutionnel réussi en un espace d’opportunités et d’échanges économiques et commerciaux pour les acteurs privés en favorisant la co-Entreprise.
Il est également question d’ériger le modèle OMVS comme référence de gestion commune de cours d’eau, de renforcer l’esprit communautaire en vue d’obtenir l’adhésion des populations aux objectifs stratégiques de l’institution, de valoriser l’héritage culturel des populations riveraines afin de propager la conscience écologique et l’esprit de paix, de renforcer les solidarités socioculturelles et, enfin, de faire connaître les réalisations de l’OMVS et le rôle de ses précieux partenaires.
Prévu sur deux jours, le Forum comprendra une exposition sur les acquis et les perspectives du Bassin, un espace média, un espace de contacts entre les différents acteurs et cinq panels dont les thématiques sont les suivantes : Panel 1 : Énergie : Potentialités, Innovation et Défis.
Panel 2 : Transport fluvial : Au seuil d’un bouleversement et quel rôle pour le secteur privé ?
Panel 3 : Ressources en Eau : Accessibilité et maîtrise des impacts.
Panel 4 : Agrobusiness : Projets d’irrigation et agro-industrie.
Panel 5 : Exploitation minière: Impacts des ouvrages hydroélectriques et contribution du secteur au développement du Bassin.
Une soirée culturelle mettra fin à cette grande première qui marquera, sans doute, un tournant dans la vie de l’OMVS
Par Alioune Badara BEYE
HOMMAGE A LAYE DIAW, MUSEE PARLANT DU FOOTBALL SENEGALAIS ET UNIVERSEL
Si un peuple, un but, une foi est la devise du Sénégal, Abdoulaye Diaw, lui, pourrait avoir la suivante : « un homme, un idéal, un symbole ».
Si un peuple, un but, une foi est la devise du Sénégal, Abdoulaye Diaw, lui, pourrait avoir la suivante : « un homme, un idéal, un symbole ».
J’ai connu Laye Diaw dans les premières années des indépendances. Il maniait le ballon à la manière d’un poète ou d’un magicien du ballon rond. Il jouait en ce moment avec nos ainés du ‘’Reims de Colobane’’ c’est-à-dire les Diop Noireau, Chimpling, Bâ Demba, etc. Nous étions les disciples de ces grands des Navétanes qui ont joué un rôle déterminant dans le développement du football sénégalais. Il était surnommé Amarildo, du nom de ce fameux avant-centre de l’équipe brésilienne de 1962. Celui qui refusait d’être un remplaçant de Pelé mais voulait simplement être Amarildo. Il fut champion du monde avec les Garrincha, Vava, et tant d’autres.
Abdoulaye Diaw était un surdoué du ballon rond. Il l’a démontré magistralement avec la Saint Louisienne, l’US Gorée. Malheureusement, il n’a pas franchi les portes de l’équipe nationale, malgré son talent et bien que doté d’une qualité et d’un sens du jeu extraordinaire.
Cette brillante carrière de footballeur freinée en plein élan, il l’a remplacée par une autre, celle de chroniqueur sportif hors-pair, connaissant parfaitement l’histoire du football sénégalais, africain, européen, pour ne pas dire mondial. Ses émissions avec Doudou Diène resteront à jamais gravées dans les limbes de l’histoire, tellement il alliait archives, mémoires, informations et statistiques.
En plus de ce volet sportif, Abdoulaye Diaw est un fervent connaisseur de la musique cubaine et sénégalaise. Qui ne se souvient pas de ses commentaires des tubes du Star Jazz de Saint Louis, du Super Star de Labah Socé, du Star Band de Ibra Kassé, des fameux orchestres de Thiès et de Kaolack ?
La connaissance footballistique de Laye Diaw provient d’abord de son encadrement familial. Son père était un fervent formateur et une école avérée qui a couvé beaucoup d’anciens footballeurs. Son amour pour l’histoire des autres pays n’était pas du tout un hasard : descendant du Ndiawdine Madiaw Khor Yacine Pathé, « SEB ak Baor », ‘’Assemblée nationale du Oualo’’, Abdoulaye Diaw tenait de ses ancêtres cette fibre patriotique qui enflamme les foules en délire et décline des messages trans-temporels qui résistent à la furie du temps.
A l’instar de ses illustres aînés comme Alassane Ndiaye Allou, Ahmed Bachir Kounta, Magib Sène, Golbert Diagne, Pathé Fall Dièye, il apporte et maîtrise parfaitement les murmures polyphoniques et les refrains du premier chant. Sa mémoire fertile sur le football est tout simplement époustouflante. Les grands sommets tels que Africa Sport d’Abidjan, Réveil de Saint Louis, Etoile Filante de Lomé, Jeanne d’Arc de Dakar furent souvent ressuscités avec des hauts faits inoubliables et des joueurs dont les pieds dorés continuent encore d’illuminer les pelouses d’Afrique.
Laye Diaw, dans ses émissions, nous commente les exploits de Baba Yéra, de l’équipe ghanéenne du F.N.L., de Ben Barka, de notre compatriote Serigne Mbaye Fall, capitaine du Réveil de Saint Louis, des tacles et relances de Raoul Diagne, premier Sénégalais international français. Mais la connaissance de Laye Diaw ne s’arrête pas au football africain.
Grâce à lui, en effet, qui ne se souvient pas de cette fantastique équipe de France de 1958 avec les Kopa, Just Fontaine, Jonquet, Piantoni et cette épopée tricolore qui allait échouer face à la magnifique équipe brésilienne version 1958 du phénomène Edson Arantes Do Nascimento dit Pelé, avec Manoel Francisco Dos Santos dit Garrincha ‘’l’oiseau tropical’’ avec les Didi, Vava, Djalma Santos, Nilton Santos, Zito ? Qui savait que Mazzola, blessé en 1958, offrit la chance à Pelé qui devint plus tard « Roi du football » ?
Dans ses commentaires mémoires, Laye nous rappelle la tragédie du foot brésilien au Maracana, le Brésil battu par l’Uruguay avec deux buts de Schiaffino et de Ghiggia. Laye a souvent eu l’occasion de raconter la profondeur de la blessure de Pelé alors jeune admirateur du Brésil. Mazzola, émigra ensuite en Italie sous le nom de Altafini et gagna avec le Milan AC deux « scudetti » (championnat d'Italie) et une Ligue des champions en 1963, appelée alors Coupe d'Europe des clubs Champions et deux autres championnats avec la Juventus.
Grâce à Laye Diaw, la carte internationale révéla aussi les exploits des magnifiques Péruviens Hector Chumpitaz et Théophile Cubillas, du fameux Eusebio du Benfica de Lisbonne et de la magnifique équipe anglaise de la Coupe du monde 1966. Grâce à ses recherches, ses chroniques, sa connaissance du football, Laye Diaw a révélé à nos compatriotes les hauts faits des anciennes gloires nationales comme les Cheikh Thioune, Lô Madièye, Zakaria, Malé, Lamine Coura, Laye Diop, etc.
Laye Diaw est un communicateur sansfrontières. Ses interventions aident la nouvelle génération à mieux comprendre la marche du football mondial. Les faits vécus ou non vécus qu’il raconte sont tissés comme une toile de tisserand. Et dans ses émissions, il n’oublie aucun secteur et aucun acteur du football. Il a parlé des entraîneurs, des arbitres, des dirigeants, des fédérations, des ministres du Sport, de leur réussite mais aussi des lieux et des sélectionneurs comme l’avait fait Allou au Mali avec le différend entre les internationaux et les autorités.
Laye est capable de parler de chaque étape de la vie footballistique d’une équipe nationale. Ses commentaires lui donnent souvent raison. Témoin des hauts faits du football, Laye Diaw est une oasis de connaissances qui a vécu les grandeurs et les décadences de notre football mais aussi du sport mondial. Quel régal quand il décrivait avec minutie les prouesses et exploits des vainqueurs des jeux de l’Amitié 1963 avec les Samassa, Demba Thioye, le « maréchal » Cheikh Thioune, Youssou Ndiaye, El Hadj Malick Sy ‘’Souris’, Soumaré et autres.
Son émission « Nïwon Demb » nous révèle le passé et le présent de notre sport en général, il nous réconcilie avec notre passé et nous présente de nouveau le combat du souvenir de ceux qui ont suivi la mutation jusqu’au sacrifice suprême. Nous souhaitons que cette émission soit diffusée plus tôt car s’adressant aux anciennes gloires et à la nouvelle génération d’autant plus qu’elle est beaucoup suivie par le peuple sénégalais dans sa diversité.
Et Mamadou Samassa de l’ASFA marqua le premier but au stade Demba Diop nouvellement inauguré !
Laye nous a raconté les exploits de mon capitaine de l’ASFA, Mamadou Samassa, premier buteur du stade Demba Diop, de Domingo Mendy, de l’inoubliable Bouba Diakhao alias le « Prince de Thiali », des deux pépites auxquels s’ajoutent Yatma Diouck et Yatma Diop, ce dernier restant pour moi l’un des meilleurs attaquants sénégalais.
Qui ne se souvient pas de Asmara 68 et de cette fantastique équipe qui ébranla la mythique équipe ghanéenne avec les deux Yatma (Diop et Diouck) mais aussi avec feu Doudou Diongue que France Football a surnommé ‘’diamant noir’’ après un certain Nimes Saint-Etienne.
Toujours grâce au micro d’or de Laye Diaw, on se souvient de la génération de footballeurs tels que Matar Niang, Doudou Diongue, Baye Moussé Paye, Ibrahima Coulibaly (mon coéquipier à l’ASFA de 1966), meilleur buteur de tous les temps du championnat sénégalais, Mbaye Fall, Mame Touty, Séga Sakho, Séga Cissé, Christophe Sagna, Bosquier, Malick Diallo, Roger Mendy, Edouard Niakadia, Yamagor Seck, Ndoffène Fall etc…
Qui n’a pas en tête ces hommes du milieu inoubliables (le fameux Louis Camara qui nous rappelle Gerson du Brésil et son complice Louis Gomis, mais aussi le régulateur de charme Cissé Saliou Chita sans compter l’élégant Léopold Diop et le virevoltant Amadou Diop « Boy Bandit » du Jaraaf ?
Qui a oublié les exploits de cette flamboyante équipe de la Linguère avec Badou Gaye, Pelé, Baye Touré, Babacar Bâ, Insa Diagne, Bamba Sano ?
Grâce aux reportages de Laye Diaw, la merveilleuse équipe de la Jeanne d’Arc des années 1970 atteignit les demi-finales de la Coupe d’Afrique avec cette génération de feu formée par les Alpha Touré, François Gomis, Alioune Ndiaye ‘’cheval fou’’, Mamadou Diop Boy Dakar, Ousmane Faye, Thiapé, etc. Je suis fier d’avoir porté ce maillot en 1969 après mon oncle Samba Laobé Sarr des années 50. J’ai appartenu brièvement à cette belle équipe avec comme capitaine Moustapha Dieng, et le gardien de but Amadi Thiam.
Le destin m’a éloigné de cette grande équipe après le match contre le Gaieté Football Club de Saint-Louis à la suite d’une blessure qui mit fin à ma carrière. Ce fait du destin m’a ouvert les portes de l’écriture qui m’a permis d’être à la tête de l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES) et de la Fédération Internationale des Ecrivains de Langue Française (FIDELF) et qui me permet de rendre hommage à une icône de la presse sportive mondiale.
Laye Diaw, dans ses reportages, nous replonge toujours dans les grands moments de notre football, de notre histoire et de notre sport en général. En 1975, douanier affecté à Foundiougne, je passais toujours à Kaolack voir mon ami et conseiller Ablaye Diaw pour non seulement discuter avec lui, mais aussi lui emprunter quelques enregistrements du Super Star de Labah Sosseh dont il détenait une collection unique.
Laye Diaw a toujours sublimé les équipes nationales du football sénégalais et africain et leur a inculqué cet esprit de création, de talent et de conquête. Il mérite amplement l’hommage que la nation lui rend à juste titre avec ferveur et patriotisme. Il a joué un rôle déterminant dans la carrière du Malien Salif Keïta dit Domingo, mais aussi de l’ivoirien Laurent Pokou, de l’Algérien Rabah Madjer, des Guinéens Petit Sorry, Chérif Souleymane, Thiam Ousmane Tolo, Maxime Camara mais aussi des pépites marocaines et algériennes (Faras, Belloumi, etc.)
Lorsque j’ai té porté à la tête du comité d’organisation du Fesman, durant les années 2005-2009, mes premières missions au Brésil étaient étroitement liées à l’histoire des footballeurs racontée par Laye Diaw. C’est ainsi que j’eus l’honneur de rencontrer des monuments comme Pelé, Socrates, Tostao, Luis Pereira, Romario, Bebeto, Zairzinho, Luis Pereira, Falcao, etc.
C’est donc le monde entier qui doit rendre hommage à Laye Diaw, une bibliothèque vivante, un musée parlant, restituant les hauts faits du sport roi, le football. Laye qui nous a aussi permis de revivre la Coupe du monde de 1954 avec l’Allemagne qui triompha de la Hongrie des Puskas, Kocsis, Csibor mais aussi des héritiers de 1963 avec les Tichy, Gorocs, Fenyvesi, etc…
L’Association des Ecrivains du Sénégal ne pouvait rester insensible à l’hommage rendu à Laye Diaw car le football est un art de mutation et de création, un art où l’intelligence rejoint l’action des cercles de combativité, de coordination et d’esprit. Ce n’est pas un hasard si beaucoup d’anciens footballeurs fréquentent ‘’Keur Birago’’, le siège des écrivains. Dans ce rappel de l’histoire du football mondial, qui n’a pas été au courant, grâce à Laye Diaw, des hauts faits de la formidable machine à gagner qu’était l’équipe d’Argentine sous régime militaire avec les Kempes, Luque, Ardiles le tango argentin, Daniel Passarella, etc. Personne n’oubliera non plus Diégo Armando Maradona ‘’El Pibe de Oro’’ longtemps comparé à Pelé.
Je profite donc de cet hommage pour féliciter les initiateurs de ce projet : Moustapha Fall, président du Comité , As Diaw, vice-président, mais aussi notre fils Malal Diagne Junior, notre président et ancien ministre El Hadj Malick Sy ‘’souris’’, cette ancienne gloire du football, mais surtout de la fédération du football.
A son actif, l’épopée des Lions de 2002 avec l’extraordinaire El Hadj Diouf, double ballon d’or africain, feu Pape Bouba Diop, premier buteur sénégalais en Coupe du monde, Salif Diaw, le capitaine Aliou Cissé, Henri Camara, etc. Le Caire 86 fut aussi une belle épopée de l’équipe nationale avec l’extraordinaire gardien Cheikh Seck ‘’le lion volant’’, mais aussi Thierno Youm, Bocandé, Locotte, le capitaine Amadou Diop ‘’Boy Bandit’’, etc…
Laye Diaw est le symbole vivant d’un maître du son et de l’image qui grâce à sa maîtrise, ses connaissances du milieu et des hommes du football, rend ce sport attrayant mais aussi consensuel et pratiquement fraternel. La relève est aussi assurée avec les Moumar Thioune, Assane Sène, Tassirou Diallo, Abdoulaye Diagne, Cheikh Tidiane Diagne, Malal Junior Diagne, Ndèye Fatou Ndoye, Soda Thiam etc.
Cet hommage que je lui rends est essentiellement consacré au football, mais seul un livre avec plusieurs tomes peut permettre de restituer la dimension multidimensionnelle de Laye Diaw, maître du verbe, orfèvre du football et icône du sport universel. Nos chaleureux vœux pour qu’il continue encore très longtemps à bercer nos rêves et hallucinations du football d’hier et d’aujourd’hui incrustés dans les rails de l’espérance qui appellent à la nouvelle vie, pour que les records qui sont faits pour être battus atteignent les plus hauts sommets du football africain. En définitive, les reportages de Laye Diaw sont l’expression d’une symphonie achevée forgée dans l’enclume du talent et de la perfection.
Alioune Badara BEYE
Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal
UNE JUSTICE COMPLICE D’UNE VASTE ENTREPRISE D’ESROQUERIE
Décision de la Cour d'appel sur l'affaire de 94 milliards: Ce qu'en dit Sonko
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a confirmé l’ordonnance du Doyen des juges qui avait estimé qu’il ne pouvait pas instruire la plainte de Sonko sur l'affaire des 94 milliards. Le leader de Pastef vient de réagir sur la décision. Pour lui, dans cette affaire, la "justice est complice d'une vaste entreprise d'escroquerie". Ci dessous sa tribune.
UNE JUSTICE COMPLICE D’UNE VASTE ENTREPRISE D’ESROQUERIE
Chers compatriotes, on peut vous voler des milliards de francs de vos impôts avec la bénédiction d'une certaine justice aux ordres de Macky Sall.
Sur l’affaire des 94 milliards, la chambre d’accusation vient de confirmer le refus d’informer rendu par feu le doyen des juges. De quoi s’agit-il ?
1- Nous avions déposé une série de plaintes et de dénonciations pour escroquerie portant sur des deniers publics auprès :
- du Procureur de Macky Sall ;
- du Doyen des juges ;
- de l’OFNAC ;
- de l’Inspection Générale d’État.
L’OFNAC a établi un RAPPORT D'ENQUÊTE N° 03 /2019, transmis au Procureur de Macky Sall depuis octobre 2019, dans lequel il recommande l’ouverture de poursuites judiciaires contre les mis en cause pour les délits :
- d’association de malfaiteurs, fait prévu et réprimé par les articles 238 à 240 du Code Pénal ;
- d’escroquerie portant sur des deniers publics, fait prévu et réprimé par les articles 152 à154 du Code Pénal;
- de tentative d’escroquerie portant sur le montant résiduel;
- et de complicité de ces faits.
L’OFNAC ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a mis en lumière 26 autres dossiers qui se présentent de la même manière et qui ont permis aux mêmes acteurs de siphonner des dizaines et des dizaines de milliards du Trésor public.
2- Le procureur de Macky Sall, qui a sur sa table notre plainte datée de 2017 et l’excellent rapport de l’OFNAC de 2019, refuse de lever le plus petit doigt pour la simple raison que les escrocs sont affiliés à l’APR et qu'il s’agit d’un butin partagé à plusieurs niveaux par le biais des ”ristournes”. Rien de vraiment étonnant avec cet homme ;
3- Le doyen des juges, après avoir enregistré notre plainte et nous avoir entendu, a préféré refuser d’informer arguant que nous n’avions pas qualité à agir lorsque l’argent de 15 millions de sénégalais est volé par une poignée de personnes. Rien de surprenant là aussi : feu le doyen des juges m’avait avoué devant mes avocats et son greffier, lors de notre dernier face à face le 3 mars 2021, qu'il s’était fait taper sur les doigts par toute la hiérarchie étatique pour m’avoir simplement entendu en 2019 en qualité de partie civile ;
4- La chambre d’accusation, avec un zèle et une précipitation inexplicables, vient de confirmer ce refus d’informer. On n'en attendait pas plus de ce juge : quand on est pressenti au remplacement du procureur de Macky Sall, il faut bien donner des gages à ce dernier qui considère que les postes de procureur, doyen des juges, présidents du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême, entre autres, lui appartiennent et leurs occupants lui doivent docilité et obéissance. À surveiller dans les semaines à venir !
5- Nous considérons avoir largement rempli notre rôle de citoyen et de vigie dans cette affaire. Toutefois, pour épuiser la procédure, et sans illusion aucune, nous avons demandé à nos avocats de saisir la Cour de Cassassion.
Sénégalaises, Sénégalais, pour faire simple :
- le procureur de Macky Sall vous dit qu'il lui est égal que des milliards de vos impôts soient subtilisés par des caciques du régime. Lui est beaucoup plus préoccupé par la traque des opposants à son maître ;
- le doyen des juges et la chambre d’accusation vous disent que oui, certainement il y a eu escroquerie, mais il ne revient pas à Ousmane Sonko, citoyen sénégalais et député représentant du peuple de le dénoncer : “Xaalisu réew mi la, yoonam nekku ci”
Voilà à quoi une partie importante de notre justice est réduite.
Triste pour tous ces magistrats encore debout et fiers qui souffrent plus que tous de ce spectacle désolant de soumission volontaire à l'exécutif.
EX-GOUVERNEUR MILITAIRE DU PALAIS, LE COLONEL DAOUDA DIOP PROMU
Cette distinction récompensait son travail à la tête de l’administration pénitentiaire
Le colonel Daouda Diop n’est plus Gouverneur militaire du Palais. Il est promu Commandant de la Gendarmerie mobile, remplaçant le général Thiaka Thiaw, nouveau haut commandant en second de la Gendarmerie.
Après une maîtrise en droit privé-option judiciaire, entre 1988 et 1992, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Colonel Diop a entamé sa formation militaire, intégrant jusqu’en 1994, l’école nationale des officiers d’active, puis l’école d’application d’infanterie, qu’il a quittée en 1995 pour l’Université Paris Sud. Avant d’intégrer l’École des officiers de la gendarmerie nationale, entre 1995 et 1996.
Il a été Directeur de l’Administration pénitentiaire (DAP), de décembre 2015 à novembre 2017.
Il a été élevé au grade de chevalier de l’ordre du Mérite, par le président de la République française, Emmanuel Macron. La médaille lui a été remise, en décembre 2019, par l’ambassadeur de France au Sénégal.
Cette distinction récompensait son travail à la tête de l’administration pénitentiaire.
UN RECORD DE 733 NOUVEAUX CAS DE CORONAVIRUS
Un taux de positivité record a également été atteint avec 25, 68 % après les 2854 tests effectués à travers le pays
Dakar, 14 juil (APS) - Le Sénégal a enregistré ce mercredi un record de 733 nouvelles contaminations au Covid-19, a appris l’APS du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Un taux de positivité record a également été atteint avec 25, 68 % après les 2854 tests effectués à travers le pays.
Avec cette hausse exponentielle des nouvelles infections, les cas issus de la transmission communautaire ont également atteint un chiffre jamais égalé, avec 483 cas, contre 250 pour les cas contacts suivis.
Le département de Dakar continue de demeurer l’épicentre de la pandémie avec 222 nouvelles contaminations, contre 66 pour le département de Rufisque, 49 pour le département de Pikine, 18 pour le département de Guédiawaye, 18 pour le département de Keur Massar.
Les régions de Thiès et Saint-Louis enregistrent respectivement 20 et 24 cas sur les 110 recensés à l’intérieur du pays.
Selon le ministère de la Santé, 138 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris. Les centres de réanimation accueillent actuellement 19 cas graves.
Deux nouveaux décès sont venus allonger la liste des personnes ayant succombé à la maladie.
Depuis l’apparition de la pandémie, 45 796 personnes ont été infectées par le nouveau coronavirus au Sénégal. Parmi elles, 42 685 ont été déclarées guéries, tandis que 1203 sont décédées. Au total, 3707 sont encore sous traitement.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale indique que depuis le début de la campagne de vaccination en février, 590 969 personnes ont été vaccinées.
DES MESURES ATTENDUES, UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE LUTTE EN VUE
Le virus du Covid-19 circule à un rythme effréné dans le pays. Le nombre quotidien de nouveaux cas est inquiétant
Le virus du Covid-19 circule à un rythme effréné dans le pays. Le nombre quotidien de nouveaux cas est inquiétant. Plus de 730 cas ont été enregistrés, ce mercredi, 14 juillet 2021. On annonce le renforcement de la sensibilisation qui sera officialisé, ce soir, à l’issue du Conseil des ministres. Une nouvelle stratégie sera définie pour endiguer le mal. Laquelle stratégie de sensibilisation verra l’implication des chefs religieux, selon une source sanitaire. Dans cette lutte, les autorités en charge de la santé vont y impliquer également les leaders politiques.
Pour le Secrétaire général des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), la mise en place d’une nouvelle stratégie de lutte est plus que urgente. Cette stratégie, a-t-il estimé, devrait mettre l’accent sur la vaccination. « Nous avons besoin d’une augmentation de la couverture de la population vaccinée. Parce que, si nous n’atteignons pas un certain niveau de degré de couverture, nous n’allons pas avoir la chance d’infléchir la courbe épidémique. Donc, l’Etat doit d’une manière impérative user de tous les moyens disponibles pour mettre à disposition ces vaccins et mettre en place des stratégies innovantes dans les régions », a déclaré Dr Yéri Camara.
Dans la nouvelle stratégie que l’Etat va mettre en place, le SG du Sames propose d’y intégrer des vaccinations de proximité. « Il faut mettre assez de moyens pour que les infirmiers, chefs de poste puissent se déployer pour faire des stratégies avancées de vaccination. Qu’ils aillent faire du porte à porte, recenser les candidats à la vaccination, pour les vacciner. Il ne faudrait pas que l’information soit disponible que pour ceux qui sont contre les vaccins. Il y a des gens, à l’intérieur du pays, qui veulent se faire vacciner et qui n’attendent que le vaccin », a-t-il signalé.
POUR OFFRIR UNE VISIBILITE AUX TALENTS CACHES
A cinq mois de la tenue du Grand carnaval de Dakar, les organisateurs sont déjà à pied d’œuvre en se projetant sur la 2ème édition qui doit se tenir du 26 au 28 novembre prochain.
Musiques, danses, théâtre seront au cœur de la 2ème édition du Grand carnaval de Dakar. Reportée l’année dernière du fait de la crise sanitaire due au coronavirus, cette édition a pour thème «Contes et légendes du Sénégal et d’ailleurs» et va se tenir du 26 au 28 novembre prochain.
A cinq mois de la tenue du Grand carnaval de Dakar, les organisateurs sont déjà à pied d’œuvre en se projetant sur la 2ème édition qui doit se tenir du 26 au 28 novembre prochain. «Contes et légendes du Sénégal et d’ailleurs» sera le thème de cette édition après celle tenue en 2019 et qui avait connu un franc succès avant celle-ci qui n’a pu se tenir en 2020 à cause de la pandémie du Covid-19 et qui a contraint les organisateurs à la tenir cette année.
«Ayant à cœur la diversité des expressions culturelles, la 2ème édition du Grand carnaval de Dakar fera rythmer musiques, danses, théâtre, improvisation, costumes traditionnels, contemporains, avec les récits imagés des contes et légendes», informent les organisateurs qui annoncent qu’il y aura le village du carnaval, un espace de l’oralité et du patrimoine, un espace maison des cultures urbaines, un pavillon des artisans et designers, un espace festival de grillades et un grand «ceebu jen».
«Le Grand carnaval de Dakar est un évènement dont l’objectif est de promouvoir notre diversité culturelle. C’est un événement festif, populaire et familial. Il est donc ouvert à tout public, national ou international, souhaitant avoir un accès à la culture à moindre coût ou gratuitement», déclare Mme Fatou Kassé Sarr, promotrice du Grand carnaval de Dakar.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse en présence de Mme Khoudia Diagne, directrice des Arts, Abdou Aziz Guissé, directeur du Patrimoine culturel, Hamidou Kassé, ministre-conseiller aux Arts et à la culture à la présidence de la République, Mme Fatou Kassé Sarr de souligner que «cette 2ème édition fera participer les acteurs culturels des 14 régions, les artisans, les acteurs culturels et la culture urbaine». «Ma conviction est que les talents de notre pays sont nombreux. Ils doivent avoir la chance d’être visibles au niveau national et international, d’autant qu’ils traduisent la vitalité de nos cultures», fait remarquer l’initiatrice du Grand carnaval de Dakar qui rappelle que la 1ère édition «a été une réussite avec 10 mille visiteurs sur trois jours et près de 400 participants».
«Le succès de la 1ère édition et les perspectives qui se dégagent d’un événement de ce type ont incité certains partenaires à renforcer leur soutien dès la 2ème édition. Nous avons signé des conventions d’accompagnement de 3 ans et avec la Ville de Dakar et l’Aspt (Agence sénégalaise de promotion touristique) avec pour objectif d’assurer la pérennisation du Grand carnaval de Dakar pour qu’il soit l’un des événements phare de Dakar», se félicite Mme Fatou Kassé Sarr.
«Faire venir les représentants régionaux à Dakar pour un événement peut donc représenter une opportunité économique. Ce qui inscrit le Grand carnaval de Dakar dans une démarche marketing territorial qui consiste à valoriser le potentiel local pour en tirer à terme un bénéfice économique. Ce dernier est intimement lié au tourisme. La culture est un atout et donc un outil d’attractivité des territoires», souligne-t-elle.
Pour Abdoul Aziz Guissé, directeur du Patrimoine culturel, ce grand carnaval de Dakar devrait être une occasion de célébrer la gastronomie nationale avec le «ceebu jen» géant que ne permet plus de faire le Salon de la gastronomie, qui n’est plus organisé
Par Yakhya DIOUF
EDUCATION : LES AVANTAGES DU BILINGUISME
La question du bilinguisme à l’école demeure une préoccupation étatique.
La question du bilinguisme à l’école demeure une préoccupation étatique. La volonté affirmée par les autorités au plus niveau, ayant en charge la gestion du système et qui s’est récemment traduite par un intérêt particulier apporté au cours Ebja (Education de base des jeunes adultes) en est l’illustration la plus parfaite. Ce cours est aujourd’hui pressenti comme un département à part entière dans l’organigramme des Crfpe (Centres régionaux de formation des personnels de l’éducation).
Reconnaissons que cet intérêt pour les langues nationales ne date pas d’aujourd’hui ! Au moment de son accession à l’indépendance, le Sénégal, comme la plupart des Etats africains francophones, a choisi la langue française comme langue officielle. A cette époque, toute la politique linguistique écrite du Sénégal tenait essentiellement à l’article 1 de la Constitution qui faisait du français la langue officielle.
Devenu chef de l’Etat sénégalais en 1960, Léopold Sédar Senghor a multiplié les déclarations officielles, soulignant la nécessité de recourir aux langues nationales. C’est grâce à Senghor que les six langues les plus importantes du Sénégal ont été codifiées et se sont dotées d’un alphabet. En 1971, le décret n° 71560 du 21 mai 1971 retenait six langues promues au rang de «langues nationales» : le wolof, le peulh, le sérère, le diola, le malinké et le soninké. Par la suite, Senghor choisit pour le Sénégal «une politique d’éducation bilingue comprenant le français d’une part, et les six langues nationales d’autre part».
Dans le décret de mai 1971, il expose les motifs de son choix : «Tout d’abord remplacer le français, comme une langue officielle et comme langue d’enseignement, n’est ni souhaitable ni possible. Si du moins nous ne voulons pas être en retard au rendez-vous de l’an 2000…» Cette volonté politique est clairement exprimée dans son ouvrage intitulé Liberté 1 et sous-titré Négritude et Humanisme à travers l’article formulé ainsi : «Le problème des langues vernaculaires ou le bilinguisme comme solution.» Dans son développement, Senghor souligne : «Le bilinguisme s’impose à nous. Il ne peut y avoir de doute sur le point. Le problème est de choisir une méthode pour concilier ce qui paraît, au premier abord, inconciliable.»
Aussi, Cheikh Anta Diop, dans Nations nègres et culture, tome 2, a-t-il abordé la question en ces termes : «Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère ; un enseignement qui serait donné dans une langue maternelle permettrait d’éviter des années de retard dans l’acquisition de la connaissance.»
Cela s’inscrit en droite ligne dans la pétition officielle que le Conseil régional du Val d’Aoste a adressée au gouvernement italien le 20 septembre 1980, lui demandant de proposer à l’Assemblée générale des Nations unies d’ajouter les clauses suivantes à la déclaration universelle des droits de l’Homme : «Toute personne a droit à la : connaissance approfondie de la langue maternelle ; connaissance utile d’une langue vivante de communication mondiale qui, par delà la culture nationale que tout homme reçoit et doit recevoir, lui permette de participer pleinement et directement à la culture mondiale et au dialogue universel.» Nous vivons dans un monde que l’on peut traverser en avion en quelques heures, où l’on peut se parler à des milliers de kilomètres de distance, et déjà communiquer visuellement par écrans interposés, un monde où aucune économie ne peut fonctionner en autarcie ; un monde où il suffirait d’appuyer sur un bouton pour déclencher une guerre mondiale. Et dans ce monde, les hommes communiquent en… quatre à cinq mille langues différentes.
Dans ces conditions, la proposition du Conseil italien, évoqué plus haut, apparaît non seulement pertinente, mais d’une nécessité absolue. Comme le disait Léopold Sédar Senghor : «Il ne saurait exister de coopération réelle entre les peuples sans possibilité minimale de communication linguistique. C’est un besoin universel et vital.» Il y a un siècle, la plupart des gens ne s’éloignaient jamais de leur terroir, encore moins leur pays. En conséquence, la vision du monde de l’individu moyen était bornée par les frontières de sa Nation, modelée par l’école, l’Eglise et des contacts personnels directs en nombre limité.
La distinction entre le connu et l’inconnu, le familier et l’étranger s’imposait avec évidence. De nos jours, la situation est radicalement différente. Grâce à l’avion, les pays les plus éloignés sont devenus proches et l’automobile a mis le voyage à la portée des masses. L’alphabétisation généralisée a permis à un public croissant de commencer à connaître d’autres pays, d’autres cultures. Avec la radio, le cinéma et surtout la télévision, un déluge d’informations, de voix et d’images venues d’ailleurs a déferlé sur tous les foyers, même les plus modestes. Le téléphone a également contribué à la désintégration des barrières culturelles.
Ce développement, sans précédent des communications, des voyages et des transports a conduit à une exclusion et une diversification sans précédent du commerce mondial. Mais parallèlement aux développements techniques que voilà, l’homme a acquis une autre possibilité, inimaginable il y a cent ans. Il peut détruire en l’espace de quelques minutes la vie et la civilisation sur terre.
A notre époque, le moindre conflit local peut se généraliser, embraser la planète et provoquer la conflagration finale. Il devient donc urgent d’abattre les barrières des préjugés, de dépasser notre peur de l’inconnu qui épouvante certes, comme dit Saint-Exupéry, mais une fois abordé, il n’est plus l’inconnu. Il urge de mieux connaître nos semblables, de les comprendre et de communiquer avec eux. Seul l’apprentissage des langues étrangères, selon les méthodes, les plus efficaces et les plus perfectionnées, peut répondre à cette exigence. Cela est hautement souhaitable à la fois pour la société et pour l’individu. Sous ce rapport, les avantages professionnels sont tellement évidents qu’il est à peine nécessaire de les énumérer.
La communication internationale s’est étendue à tous les aspects de la vie. Partout se fait ressentir le besoin urgent d’interprètes, de traducteurs, de professeurs de langues étrangères. Dans le monde des médias, le bi ou multilinguisme sont utiles et fort appréciés. Si l’on veut faire carrière dans le corps diplomatique ou une organisation internationale, il est indispensable de parler au moins une langue étrangère. Enfin, l’internationalisation du commerce et de l’industrie a créé d’innombrables occasions de mettre à profit la maîtrise de plusieurs langues.
Une telle qualification est fortement valorisée et peut se révéler utile même dans les secteurs où elle n’est pas fortement exigée. Il va sans dire qu’il est plus facile, plus gratifiant et plus agréable de voyager - que ce soit pour des motifs professionnels ou personnels l’on est capable de converser les autochtones soit dans leur propre langue soit dans une langue commune aux deux interlocuteurs. Ainsi, comme on le voit, les avantages du bilinguisme sont nombreux et évidents en ce qu’il engage la compréhension, la tolérance et l’ouverture d’esprit à l’égard des autres peuples et coutumes. L’une des objections soulevées contre le bilinguisme peut se résumer ainsi : le potentiel linguistique d’un individu serait limité et la cession de deux langues devrait réduire automatiquement son niveau dans chacune d’entre elles. Un tel cas peut certes se présenter, mais il n’est nullement inévitable de fait, c’est souvent le contraire qui se passe. Comme l’écrivait Go : «Seul celui qui comprend les langues étrangères peut comprendre sa langue maternelle.»
A ce propos, un bilingue écrit : «Il me semble d’ailleurs que le fait d’être bilingue confère de l’aisance dans la parole écrite dans les deux langues. Ainsi, je m’efforce, par exemple à m’exprimer dans un langage simple tant en français qu’en allemand et j’évite autant que possible les germanismes dans le langage de Racine et les gallicismes dans la langue de Goethe.» Ne peut-on pas dire de même Molière et Kocc Barma par exemple ?
Yakhya DIOUF
Inspecteur de l’Enseignement Elémentaire à la retraite
Par Hamath KANE -
LE CODE 92 DANS TOUS SES ETATS
Code 92 ou Code Kéba Mbaye. Cette loi est souvent évoquée comme étant la référence en matière électorale.
Les différents régimes se sont appuyés sur le Code électoral de 1992 qui, malgré ses insuffisances, a permis au Sénégal d’avoir des élections plus transparentes et moins contestées. C’est pourtant cette loi de référence en la matière qui a consacré, dans les mêmes termes, des articles sur l’inéligibilité déclinés en L3 et L4, et aujourd’hui L31 et L32 ou encore L29 et L30. Le Quotidien retourne à «92», et même «91» avec la Commission pilotée par Kéba Mbaye.
Code 92 ou Code Kéba Mbaye. Cette loi est souvent évoquée comme étant la référence en matière électorale. «C’est l’Adn du code électoral», a dit Abdoulaye Makhtar Diop, lundi, lors du vote du projet de loi portant code électoral issu du dialogue politique. Alors que la tension était vive et le maintien des articles L31 et L32 suggérait une volonté du pouvoir d’écarter des candidats, Khalifa Sall et Karim Wade, des autres élections après la Présidentielle de 2019, la majorité a puisé dans le code de 1992 un argument massue qui a quelque peu refroidi l’opposition. «Les articles dont parle l’opposition étaient déjà dans le code de 1992», rappelle Abdoulaye Makhtar Diop. «Depuis 1992, ces dispositions de L31 et L32 n’ont jamais bougé», ajoute le ministre de l’Intérieur. «Si l’on remonte à la loi 92-16 du 27 février 1992, les articles L3 et L4 disent la même chose que ces articles L29 et 30 qui ont remplacé L31 et L32», enchaîne Alioune Souaré. C’est effectivement et exactement la même formulation que les articles L31 et L32 et les nouveaux L29 et L30. A la faveur de la loi 97-15 du 8 septembre 1997, les articles L3 et L4 sont devenus L5 et L6, sans changement dans la rédaction. C’est dire que le code consensuel de 1992 a fait un long chemin.
Le code 92 consensuel en débat
C’est d’ailleurs parce que les acteurs politiques se sont rendu compte qu’il n’était ni la bible ni le coran qu’il subit régulièrement des modifications. Pourtant Abdou Latif Coulibaly l’avait dit en mai 2019 lors du Jury du dimanche de I-radio. «Le code électoral obtenu avec le juge Kéba Mbaye n’a été consensuel qu’en 2000, après la victoire de Me Abdoulaye Wade. C’est avec ce code que les gens sont allés aux élections de 1993, contestées par l’opposition de l’époque. En 1996, les élections municipales ont été reprises dans certaines communes de Dakar. Cette même opposition avait aussi contesté les Législatives de 1998 et dernièrement, en 2007, toute l’opposition avait boycotté les législatives», avait-il expliqué, soulignant que «ce code électoral de 92 est consensuel seulement quand l’opposition gagne les élections». Cette sortie avait ému certains, mais le journaliste devenu ministre ne disait pas autre chose que l’exposé des motifs de la loi 97-15 du 8 septembre 1997 qui a consacré la création de l’Observatoire national des élections (Onel). «Le code électoral de 1992, objet d’un consensus de tous les partis politiques, a constitué une avancée démocratique importante. En effet, il a profondément transformé le processus électoral, notamment en associant les partis politiques à la mise en œuvre de ses diverses étapes. Les élections présidentielle et législatives de 1993, régionales, municipales et rurales de 1996 ont été le banc d’essai du nouveau code électoral», se réjouissait-on. «La pratique électorale observée ces dernières années commande cependant d’apporter à ce code de consensus des améliorations qui permettront non seulement de clarifier certaines dispositions, mais encore d’en renforcer d’autres pour prévenir d’éventuels défaillances ou manquements», justifiait le texte. Pour ce faire, le Président Diouf avait institué, par décret n° 97-146 du 13 février 1997, une concertation entre les partis politiques, sous la conduite d’une commission cellulaire. Et c’est avec cette loi de 1997 que l’Onel a été créé pour préparer les Législatives de 1998.
Macky et un code pour l’honneur
Depuis la publication du projet de code électoral sanctionné par le dialogue politique, la Majorité affirme que c’est un code consensuel, alors que pour l’opposition, il n’en est pas un. Tout de même le texte de «92» a été si révolutionnaire qu’il est resté une référence. Et c’est aussi bien à l’honneur du juge Kéba Mbaye que du Président Diouf. Macky Sall n’en serait pas moins fier de voir «son» code aussi progressiste, lui qui avait affirmé «sa disposition à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique». Et c’est vrai que ce sont les points d’accord qui ont été envoyés à l’Assemblée pour être insérés dans le code. Mais le salut de ces concertations politiques se trouverait dans l’arbitrage du Président sans arbitraire. C’està-dire quitte à faire preuve d’ingratitude vis-à-vis de son camp pour satisfaire certaines recommandations de l’opposition. Tout dépendra de la mouture finale et complète du rapport de la Commission politique du dialogue national qui lui sera remis incessamment par l’équipe de Pr Babacar Kanté.
COMMISSION DIRIGEE PAR KEBA MBAYE : LES ACTEURS ET LEURS ACTIONS
Le «Code consensuel» est davantage une référence qu’il inspire les acteurs politiques. A l’image de la Commission politique du dialogue national que dirigeait feu le Général Mamadou Niang et aujourd’hui Pr Babacar Kanté, en 1992, c’était une «Commission nationale de réforme du code électoral» composée de juristes connus (Youssou Ndiaye, les professeurs Tafsir Malick Ndiaye et Abdel Kader Boye, Me Alioune Badara Sène) et les délégués de 14 partis politiques, sous la présidence du juge Kéba Mbaye. C’est un récit de Pr Assane Seck dans son ouvrage intitulé «Sénégal, émergence d’une démocratie moderne (1945-2005) : un itinéraire politique», publié en 2005 aux Editions Karthala. «Le 20 mai 1991, à l’issue de la deuxième séance, des points d’accord, au nombre de 30, couvrant les aspects plus ou moins litigieux des consultations électorales du Sénégal, étaient retenus et publiés dans un communiqué par le président de la Commission, en présence des représentants de quatorze partis (Aj-Pads, Ld-Mpt, Pai, Pai-M, Pds, Pds-R, Pit, Plp, Ps, Lct, Mrs, Rnd, Udt, Uds-R) sur dix-sept, trois partis ayant refusé l’invitation (Msu- Mouvement pour le socialisme et l’unité, Ost- Organisation socialiste des travailleurs, Pps- Parti populaire sénégalais)», raconte-t-il. Pour la Cpdn d’aujourd’hui aussi quelques formations l’avaient boycottée dont le Pds. A l’époque, la «Commission cellulaire», comme celle qui existe aujourd’hui, avait retenu 36 points de convergence. «Après trois mois de travail, en juillet 1991, la Commission remit au président de la République un texte consensuel, à la grande satisfaction des Sénégalais», souligne Pr Seck. Il ajoute que «sans y changer quoi que ce soit», le Président Diouf remit le texte défendu par Madieng Khary Dieng, ministre de l’Intérieur, à l’Assemblée nationale présidée par Abdou Aziz Ndaw, qui l’adopta à son tour le 20 septembre 1991. Voilà qui deviendra loi 92-16 du 27 février 1992.
L3 ET L4 DE 1992 : QUAND LE DEPUTE KHALIFA SALL «VOTAIT» SON INELIGIBILITE
Il ne l’a peut-être jamais imaginé, la loi étant impersonnelle. Mais Khalifa Sall a voté lui-même ces articles qui l’ont disqualifié de la Présidentielle de 2019 et qui l’empêchent encore d’être candidat à des élections. En effet, le leader de Taxawu Senegaal, élu député du Parti socialiste depuis 1983, a voté la loi 92-16 du 27 février 1992 qui a consacré les articles L3 et L4 qui traitent de l’inéligibilité. Ce n’est qu’en 1993 qu’il va faire son entrée dans le gouvernement. Mais il ne quittera pas les députés puisque ses charges de ministre délégué chargé des Relations avec les Assemblées l’envoient régulièrement à l’Hémicycle
LOI 92 – 16 DU 27 FEVRIER 1992 PORTANT CODE ELECTORAL MODIFIE
ARTICLE L3
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : 1) les individus condamnés pour crime ; 2) ceux condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortie ou non d’une amende, pour l’un des délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants, détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contre façon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine supérieure à cinq ans d’emprisonnement ; 3) ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis, ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis, pour un délit autre que ceux énumérés au deuxièmement cidessus sous réserve des dispositions de l’article L5 ; 4) ceux qui sont en état de contumace ; 5) les faillis non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux sénégalais, soit par un jugement rendu à l’étranger et exécutoire au Sénégal ; 6) ceux contre qui l’interdiction du droit de voter a été prononcée par une juridiction pénale de droit commun ; 7) les incapables majeurs.
ARTICLE L4
Ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les condamnés soit pour un délit visé à l’article L3, 3° à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un mois et inférieure ou égale à trois mois, ou à une peine d’emprisonnement avec sursis égale ou supérieure à trois mois et inférieure ou égale à six mois, soit pour un délit quelconque à une amende sans sursis supérieure à 200 000 F Cfa, sous réserve des dispositions de l’article L5. Toutefois, les tribunaux, en prononçant les condamnations visées au précédent alinéa, peuvent relever les condamnés de cette privation temporaire du droit de vote et d’élection. Sans préjudice des dispositions de l’article L3 et du premier alinéa du présent article, ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale pendant un délai fixé par le jugement, ceux auxquels les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction.