SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 juin 2025
LA NOUVELLE DÉMARCHE DE PASTEF EN QUESTION
Dans sa nouvelle quête effrénée de voix, Ousmane Sonko semble accorder très peu d’intérêt à la qualité de ses conquêtes : insulteurs publics, repris de justice, hommes du système, tout le monde semble être le bienvenu dans la galaxie patriote
Dopé par les derniers évènements, Ousmane Sonko continue les parades politiques dans la rue publique ainsi qu’auprès de certaines personnalités. Dans cette quête effrénée de voix, le président du Pastef/Les patriotes semble accorder très peu d’intérêt à la qualité de ses conquêtes : insulteurs publics, repris de justice, hommes du système, tout le monde semble être le bienvenu dans la galaxie patriote.
Ousmane Sonko dans toutes les sauces ! Il ne rate presque plus aucune occasion de se mettre sous le feu des projecteurs, depuis les évènements de la semaine du 3 au 8 mars derniers. Pour certains, le pourfendeur du système fait un virage à 180 degrés dans son discours politique radical. Mais selon des spécialistes de la politique, le président du Pastef/Les patriotes fait juste preuve de pragmatisme et de réalisme. C’est le point de vue de l’enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw.
A la question de savoir s’il s’agit d’un reniement ou de l’opportunisme, voici sa réponse : ‘’Je ne pense pas que cela puisse être considéré comme un reniement de son discours. On est quand même dans le registre politique. Et dans ce registre, il y a le discours, mais il y a aussi la réalité. On ne peut pas être prisonnier d’un discours et renoncer à développer des stratégies de rassemblement.’’
A l’en croire, il faut juste remettre le discours dans son contexte, c’est-à-dire la volonté du leader politique de se situer idéologiquement et sociologiquement par rapport à la majorité et à un mode de gouvernance ambiante depuis les indépendances. ‘’C’est ce qui justifie ce discours de rupture, à mon avis, ce discours antisystème. A travers ce discours, Ousmane Sonko entend, je pense, lutter contre certaines pratiques comme le clientélisme, le néocolonialisme, la mal gouvernance… Sur ce plan, je pense qu’on ne saurait parler, en tout cas pas pour le moment, de reniement. Il fait surtout preuve de pragmatisme, à mon avis’’.
Un politicien comme les autres ?
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, une certaine opinion se demande si cette volonté de tendre la main à tout le monde ne va pas, demain, mener à des pratiques du genre : ‘’Gagner ensemble, gouverner ensemble.’’
Pour Moussa Diaw, il n’y a encore aucun motif de le croire. ‘’Ce n’est pas parce qu’il les côtoie qu’il va gouverner avec ceux qui sont considérés comme des membres du système. Mais comme je l’ai dit, en politique, il faut éviter de s’emprisonner dans le discours. S’il raisonne comme ça, il ne parviendra jamais à son objectif. Il faut des stratégies de mobilisation pour atteindre les objectifs politiques qu’il s’est assignés. Cela dit, s’il accède au pouvoir et veut mettre en œuvre ses politiques de rupture, il fera des tris. Il ne peut pas travailler avec tout le monde, de toute façon.’’
Pour le coach en art oratoire Jupiter Faye, ce qui est sûr est que jusque-là, la stratégie réussit bien au patriote en chef. A l’instar de l’universitaire, il estime que l’opposant fait surtout preuve de réalisme. ‘’C’est valable, souligne-t-il, pour tous les hommes politiques dans tous les pays du monde. C’est dans l’exercice du pouvoir qu’on peut apprécier si les engagements étaient sincères ou non ; s’il y a reniement ou non. Au moment de la conquête, il faut faire preuve de pragmatisme. Ce serait suicidaire de s’enfermer dans le discours radical, surtout dans le contexte sénégalais, avec la réalité religieuse et sociologique. Cette réalité, on ne peut l’ignorer, si on veut accéder au pouvoir. Et Ousmane semble le comprendre’’.
Selon le communicant, cette démarche nouvelle s’inscrit dans le cours normal des choses, dans la mesure où il y a eu une forte adhésion populaire à la cause du leader politique. ‘’C’est une occasion, dit-il, non seulement de remercier ses soutiens, mais aussi de massifier son camp. Pour moi, c’est tout à fait légitime et peut lui être bénéfique’’.
La gestion de l’agenda
En fait, depuis sa libération provisoire le 8 mars, dans le cadre de l’affaire de viols l’opposant à Adji Sarr, le président du Pastef/Les patriotes multiplie les visites. Tantôt, c’est pour remercier des soutiens, tantôt pour présenter des condoléances ou pour rendre visite à des blessés, ou tout simplement pour paraitre devant les médias. Sociaux et ou classiques. Certaines visites dont celle effectuée auprès du guide religieux Ahmeth Khalifa Niasse ont d’ailleurs beaucoup marqué les esprits, en raison d’une hostilité antérieure entre les deux personnalités.
Pour certains, la question qui se pose est de savoir si ces sorties ne risquent pas de lasser le public, à la longue. Pour Jupiter Faye, on ne saurait le dire à ce stade. ‘’Moi, je pense qu’il gère bien jusque-là sa communication. Maintenant, il faut savoir que la communication est très sensible. A force de multiplier les sorties, les gens peuvent se lasser du discours. Surtout quand c’est long et porte sur les mêmes thématiques. Mais il faut reconnaitre que Sonko réussit jusque-là à parler convenablement et à toucher les masses. Il faut juste veiller à ne pas commettre certaines erreurs’’.
Mais en communication politique, semble avertir Moussa Diaw, la gestion de l’agenda est très importante. ‘’Il faut savoir, analyse-t-il, que le temps politique est très court. Il faut donc s’y adapter ; être rationnel dans l’organisation de ce temps, tout comme dans les méthodes et stratégies à mettre en œuvre’’.
Le politologue de renchérir : ‘’A un moment, il faudra bien une pause pour éviter de lasser le public. Il faut s’inscrire dans une logique consistant à rationaliser les actes, les stratégies et les entreprises. Je pense qu’actuellement, il a un soutien spontané de ceux qui souffrent de la gouvernance politique actuelle. Mais il faut savoir gérer le temps.’’
Cela dit, en tant qu’homme politique, Sonko a tout intérêt à se déployer pour rallier le plus de personnes à sa cause. ‘’C’est dans ce cadre que s’inscrivent ces rencontres avec des leaders de l’opposition et de la société civile. C’est pour bâtir une coalition forte dans l’optique de pouvoir faire face à la majorité. C’est ainsi qu’il faut le comprendre. Je pense qu’ils ont compris que le contexte leur est favorable et ils veulent capitaliser les gains au sortir de ce bras de fer avec le pouvoir. D’autant plus que ce dernier ne semble pas sur la bonne voie pour apporter les réponses idoines aux aspirations de la population, particulièrement de la jeunesse’’, déclare Moussa Diaw.
Une question d’image et de discours
Jusque dans les rangs des sympathisants du président du Pastef, certains s’interrogent sur l’avenir des relations entre l’opposant radical et certains intervenants dans l’espace public, aux réputations sulfureuses. Parmi eux, il est notamment cité Clédor Sène qui traine encore comme un boulet sa peine de prison dans l’affaire Maitre Babacar Sèye. Mais pour Jupiter, il n’y a rien de trouble dans ces alliances de circonstance. Le spécialiste répond à la question de savoir s’il n’y a pas un hiatus avec les vertus toujours érigées en bandoulière. ‘’Il n’y a pas de remise en cause de l’éthique. En ce qui concerne les insulteurs, ce sont des gens qui partagent avec lui leur hostilité au pouvoir, même si les méthodes de se battre ne sont pas les mêmes. Je dois dire que c’est souvent les gens du pouvoir qui les considèrent comme des insulteurs. Pour les sympathisants de l’opposition, ils sont vus comme des influenceurs, quelles que soient leurs méthodes’’.
Quant à Clédor Sène, le spécialiste plaide son droit à une réinsertion sociale. ‘’Pour moi, il a réglé ses comptes avec la société. Je ne vois donc pas pourquoi Sonko devrait cracher sur son soutien. Pour moi, cela ne contraste pas avec l’éthique qu’il a toujours prônée’’.
Pour sa part, Moussa Diaw invite à relativiser et à éviter les amalgames : ‘’Je pense que c’est juste des étiquettes. Pour d’autres, ce sont des gens peut-être un peu extrêmes dans leur positionnement par rapport au régime en place. C’est leur stratégie. Dans la majorité aussi, on trouve des insulteurs. Et il y en a même pire, en l’occurrence ceux qui tiennent des discours clivant contre la République.’’ Aussi, peste-t-il : ‘’Il faut relativiser les discours, relativiser les étiquettes qu’on colle à certains. Est-ce leur vraie nature ou est-ce la résultante de certaines injustices dont ils ont fait l’objet ? Ce sont des questions qu’il faut se poser.’’
AMADOU MAHTAR MBOW, UNE VIE, DES COMBATS
Dans cette biographie, pour la collection Figures, Hamidou Anne, jeune auteur de talent, dresse le portrait d’un « patriarche » engagé pour la construction de la nation sénégalaise et pour l’achèvement du projet panafricaniste
« La vie d'Amadou Mahtar Mbow est un roman, un essai politique, une poésie de l'humain et un traité de vie. ». Cette vie, qui se confond avec la trajectoire de notre pays, fascine, tant l’homme a assumé divers rôles et positions à travers lesquels il n’a cessé de prôner l’humanisme et l’émancipation sociale.
Enseignant, soldat, militant politique, diplomate et icône nationale, Amadou Mahtar Mbow est une personnalité majeure de l’histoire contemporaine du Sénégal, et plus largement de l’Afrique, continent auquel il a dévoué sa vie et ses combats.
Dans cette biographie, pour la collection Figures, Hamidou Anne, jeune auteur de talent, dresse le portrait d’un « patriarche » engagé pour la construction de la nation sénégalaise et pour l’achèvement du projet panafricaniste, à travers l'éducation, la souveraineté, la justice et l’amitié entre les peuples.
Hamidou Anne est né en 1983 au Sénégal. Ancien élève de l’ENA, il vit et travaille à Dakar. Co-auteur de l’ouvrage collectif Politisez-vous ! (United Press, 2017), il a aussi publié Panser l’Afrique qui vient ! (Présence Africaine, 2018).
« Vives Voix a choisi d’interroger le patrimoine immatériel de nos territoires africains par la mise en exergue de ces personnalités marquantes qui ont mêlé de façon inextricable leur histoire à celle du continent. Ces noms, que la collection « Figures » honore, évoquent tous quelque chose aux enfants d’une certaine génération. Ils résonnent en nous avec fierté, souvent sans connaître les raisons véritables, les positions prises et assumées qui ont dessiné les contours du monde dans lequel nous vivons. Cette collection interroge ces vies qui traversent des époques et des lieux, met une lumière différente sur ces personnes-marqueurs qui ont ancré leurs actions dans un monde afin de toujours le rendre meilleur. Que ces Figures nous inspirent !
Prix : 10 000 FCFA, en vente à Dakar
Les Editions Vives Voix : Basée à Dakar, Vives Voix a précédemment publié les Beaux-Livres Dakar Emoi , Dakar l’Ineffable raconté par Oumar Ndao, Musique Sénégalaise, Simb , entre autres
Dans la collection « Figures », vient de paraître la biographie Germaine Acogny, Danser l’humanité de Laure Malécot.
« Plus de 459 millions de doses administrés ; ces vaccins peuvent entrainer des effets secondaires qui pour la plupart sont temporaires et ne requièrent pas une assistance médicale », selon Jean-Marie Vianny Yaméogo, représentant de l'OMS en Côte d'Ivoire
“Aucun cas de décès” lié aux vaccins contre le covid 19 n’a été encore signalé à ce jour, rassure le représentant-résident de l’Organisation mondial de la santé (OMS) en Côte d’Ivoire, Jean-Marie Vianny Yaméogo, précisant que ces vaccins peuvent dans certains cas favoriser des « effets secondaires mineurs ».
« Plus de 459 millions de doses administrés et aucun cas de décès imputable au vaccin COVID n’a été constaté ; ces vaccins peuvent entrainer des effets secondaires qui pour la plupart sont mineurs, temporaires et ne requièrent pas une assistance médicale », a déclaré M. Yaméogo qui intervenait, lundi 29 mars 2021 depuis Abidjan, en qualité de conférencier d’honneur, lors d’une table ronde virtuelle regroupant une centaine de journalistes d’Afrique francophone.
Selon ce haut cadre de l’OMS qui a répondu à plusieurs préoccupations des participants sur le vaccin, les différents types de vaccins contre la COVID-19 sont « sûrs et efficaces ».
« Se faire vacciner, protège contre les formes graves et mortelles de la COVID-19 et reste la meilleure manière de se protéger et d’éviter les décès dus à cette infection », a-t-il exhorté.
Revenant sur le vaccin AstraZeneca, qui suscite des polémiques à travers le monde quant à d’éventuels effets secondaires graves, Jean-Marie Vianny Yaméogo indique qu’il s’agit d’un vaccin « vecteur viral non réplicatif ».
« Il ne contient pas le virus lui-même et ne peut pas provoquer la Covid-19 », clarifie-t-il, encourageant les journalistes africains à être des « avocats » du vaccin à travers leurs productions, en faisant barrage aux fausses informations qui circulent sur ce sujet.
Un panel de quatre journalistes africains spécialisés en santé, Kossi Balao du Togo, Line Renée Batongue du Cameroun, Harouna Drabo du Burkina Faso et N’déye Coura Seck du Sénégal, a permis d’instruire les participants de s’instruire sur les techniques et méthodes d’une bonne couverture de l’actualité sur le vaccin anti-Covid 19.
Ce webinaire qui s’est tenu sur le thème « Médias et Covid 19 : la vaccination en questions », est une initiative du Centre Africain de Contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique, entité technique de l’Union Africaine), Global Health Advocacy Incubator et Resolve to Save Lives, deux entités soutenant les Organisations de la société civile qui défendent les causes de Santé publique réduisant la maladie et la mortalité.
LE PEUPLE N'A PAS CONFIANCE EN VOUS
Le président du groupe parlementaire du Pds, le député Cheikh Barra Dolly n’a pas été tendre avec le ministre de l’intérieur lors du passage de ce dernier à l’assemblée nationale ce matin
Le président du groupe parlementaire du Pds, le député Cheikh Barra Dolly n’a pas été tendre avec le ministre de l’intérieur lors du passage de ce dernier à l’assemblée nationale ce matin. «Nous n’avons pas confiance en vous. Vous avez toujours été le bras armé du pouvoir, habile pour écarter des adversaires politiques. Aujourd’hui, il est également, certain, que vous préparez une magouille pour retarder la chute de ce régime qui a atteint ses limites», a accusé le député.
C’était lors de l’examen du projet de loi portant report des élections locales et prorogation du mandat des conseillers municipaux.
Selon le président du groupe parlementaire du Pds , ce projet de loi prouve à suffisance, que le régime en place a atteint ses limites et tente de mettre en place une stratégie qui va retarder sa chute.
«Vous êtes incapable de gouverner ce pays et vous venez de le confirmer car, vous n’êtes même pas capable d’organiser des élections. Ce projet de report est également la preuve que le président de la République et son régime ne se sont jamais préoccupé du respect du calendrier Républicain. Maintenant le report des élections est la seule stratégie que vous avez trouvée pour retarder votre chute», a-t-il déclaré.
Le député qui a évoqué l’Article 74 du règlement intérieur de l’assemblée nationale pour soulever une question préalable a exigé «l’organisation des élections des élections locales en 2021, des législatives en 2022, et l’organisation de la prochaine élection présidentielle en 2024».
Serigne Cheikh Mbacké a par ailleurs jeté des piques dans le jardins du ministre de l’intérieur qu’il considère comme le bras armé de l’Etat chargé d’exécuter la magouille orchestrée autour des élections.
«Le peuple n’a pas confiance en vous. Les dernières manifestations peuvent constituer un baromètre pour mesure leur mépris. Le peuple a également montré qu’il est le seul détenteur du pouvoir. Et ce même peuple demande à Macky Sall d’organiser les présidentielles et se tenir à l’écart car il est clairement disqualifié par la constitution.», a-t-il lancé à Antoine Felix Diome.
LES ARGUMENTS DE FÉLIX DIOME POUR LE REPORT DES LOCALES
Antoine Félix Diome a fait face aux membres de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le 31 mars 2021, pour justifier le report des élections locales
Antoine Félix Diome a fait face aux membres de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le 31 mars 2021, pour justifier le report des élections locales. Initialement fixées, au plus tard le 28 mars 2021, par la loi n°2019-16 du 29 novembre 2019, ces élections ne pourront techniquement se tenir à date échue. Et pour cause, a expliqué le ministre de l’Intérieur aux députés, la crise sanitaire qui a occasionné plus de 6 mois des travaux du dialogue national qui devait fixer la date exacte de l’organisation de ces élections. Cette suspension, selon toujours le ministre, a pris en compte les discussions sur l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral, une exigence de l’opposition.
Toutefois, renseigne Antoine Félix Diome, le projet de loi n°05 /2021 portant report des élections territoriales et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux, s’il est adopté, ce vendredi, devrait fixer la tenue de ces élections au plus tard le 27 février 2022.
COVID-19 : LÉGÈRE HAUSSE DES NOUVEAUX CAS, 2 DÉCÈS ENREGISTRÉS
C’est une évolution en dent scie de la courbe épidémiologique. Après une baisse notée, hier jeudi, le nombre de nouveaux cas a connu une légère hausse, ce vendredi.
C’est une évolution en dent scie de la courbe épidémiologique. Après une baisse notée, hier jeudi, le nombre de nouveaux cas a connu une légère hausse, ce vendredi.
Sur les 1823 prélèvements effectués (1659 hier), 107 sont revenus positifs (77 hier). Les 32 sont des cas contacts et les 75 sont issus de la transmission communautaire. Il n’y a pas de cas importé.
Parmi les nouvelles infections enregistrées, la région de Dakar totalise 48 cas. Saint-Louis et Diourbel s’en suivent avec respectivement 10 et 3 cas.
D’après le Directeur de la Prévention, Dr El Mamadou Ndiaye, 98 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, au moment où 34 malades sont dans une situation grave. Deux (02) décès sont à déplorer, ce jeudi.
Depuis l’apparition du virus au Sénégal, le 2 mars 2020, 38 889 cas positifs ont été enregistrés, 37 532 guéris, 10 56 décédés et donc 3 00 patients sont actuellement sous traitement.
Concernant la campagne de vaccination, les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale informent que 2 88 319 personnes ont été vaccinées sur l’étendue du territoire.
AFRICTIVISTES LANCE LE PROGRAMME LOG DANS 4 PAYS
Dans le cadre de l’intégration du numérique dans la gouvernance au niveau local, la Ligue africaine des blogueurs et web activistes pour la démocratie (AfricTivistes) a lancé le programme Local open govlab (Log).
Dans le cadre de l’intégration du numérique dans la gouvernance au niveau local, la Ligue africaine des blogueurs et web activistes pour la démocratie (AfricTivistes) a lancé le programme Local open govlab (Log). Le Sénégal, la République de Guinée, la Guinée Bissau et le Niger sont les pays ciblés pour cette première phase du projet.
C’est une opportunité pour les collectivités locales du Sénégal, de la Guinée, Guinée Bissau et du Niger. AfricTivistes vient de lancer un projet qui vise à appuyer, outiller, former et accompagner les administrations locales à intégrer le numérique pour une politique de transparence budgétaire, une politique de gouvernance ouverte et d’administration inclusive, l’accès à l’information, et la co-création avec des dynamiques citoyennes. Il va déployer le Local open govlab (Log) dans le cadre de sa programmation stratégique 2021-2022.
Ainsi, les collectivités locales qui souhaitent bénéficier des avantages sont appelées à déposer leur candidature. Au finish, ce sont huit collectivités locales qui seront retenues en raison de 2 par pays, suivant des critères d’éligibilité. En effet, un Volontaire AfricTivistes pour la gouvernance locale ouverte (Vagoa) sera affecté à chaque collectivité sélectionnée. Il va se charger d’accompagner la collectivité dans un domaine spécifique, en tenant compte de ses besoins prioritaires.
Dans un communiqué, les initiateurs du projet informent qu’il se fera en collaboration avec l’Administration locale pour l’atteinte des objectifs fixés. Il apprend aussi que c’est après un choix, suite à un appel à candidatures, que le Vagoa va être envoyé en mission dans un des pays cibles du projet pour 6 mois. «Pour les Vagoa, le Log permet de mettre en valeur leurs compétences au profit des collectivités locales. Leur contribution à des actions collaboratives et citoyennes va aider à impulser une dynamique nouvelle dans la gestion des affaires de la cité, favoriser l’accès à l’information publique et la dématérialisation des procédures administratives», expliquent les AfricTivistes.
Le président Cheikh Fall soutient que l’objectif principal du programme Log est de contribuer à la création de collectivités modèles en matière de gouvernance locale ouverte, en commençant par quatre (4) pays en Afrique de l’Ouest. Le projet aussi vise à favoriser l’innovation, la co-construction, la participation citoyenne, à promouvoir la transparence et la redevabilité de ces collectivités locales à travers l’ouverture des données publiques.
LA FEDE DE HANDBALL DENONCEE A L’INTERNATIONAL
A défaut d’avoir une réponse au niveau national, les partisans d’une réforme des textes de la Fédération sénégalaise de handball engagent la bataille au niveau international.
A défaut d’avoir une réponse au niveau national, les partisans d’une réforme des textes de la Fédération sénégalaise de handball engagent la bataille au niveau international.
«Monsieur le président, j’ai l’avantage et le privilège infime de m’adresser à votre autorité pour vous informer de la situation administrative de la Fédération sénégalaise de handball, une situation délétère qui y prévaut de manière préméditée et qui perdure à outrance.» C’est par ces mots que le président de club, El Hadji Badiane, a attaqué sa lettre adressée simultanément à la Confédération africaine de handball (Cahb) et à la Fédération internationale de handball (Ihf). Dans cette correspondance, datée du 8 mars 2021 avec comme objet : «Saisine aux fins de statuer d’office», M. Badiane, par ailleurs candidat à la présidence de la Fédération sénégalaise de handball (Fshb), égratigne l’équipe fédérale. «Cette Fédération nationale qui représente le handball sénégalais au sein des instances africaines et internationales est en porte-à-faux par rapport aux règlements la régissant (aucune Assemblée générale de renouvellement depuis avril 2014). D’où son illégitimité locale et un refus total de ses dirigeants de se conformer à la reforme mondiale du sport et au respect des idéaux du Comité international olympique sur la bonne gouvernance du sport.» Et le dirigeant mbourois de rappeler : «La Fédération internationale de handball (Ihf) dont les statuts sont conformes avec la Charte olympique a acquis la reconnaissance du Comité international olympique (Cio) et que «pour être reconnue par un Comité national olympique (Cno) et acceptée comme membre, une Fédération nationale doit exercer une activité sportive réelle et spécifique, être affiliée à une Fédération internationale (Fi) reconnue par le Cio et conduire ses activités conformément à la Charte olympique et aux règles de sa Fi.»
«La Fshb semble se complaire dans le principe de l’illégalité»
Suffisant pour ne pas comprendre la posture de l’instance fédérale qui refuse toujours de donner le droit de vote aux clubs. Une situation incompréhensible quand on sait que «notre Fédération, qui est membre de la Confédération africaine de handball et de la Fédération internationale de handball depuis une soixantaine d’années, semble se complaire dans le principe de l’illégalité malgré tous les précédents qu’elle nous a fait subir par ailleurs. Pourtant les statuts, adoptés en juillet 2019 au congrès de Göteborg par l’écrasante majorité du scrutin composé des Fédérations en présence, lient toutes les parties prenantes de l’Ihf depuis juillet 2020, date de leur entrée en vigueur. La Fshb, représentée par son président, a participé à ce congrès et signé le procès-verbal pour l’approbation de ces statuts».
«La Fshb n’a respecté aucun des statuts régissant le handball national ou international»
Selon El Hadji Badiane, la Fshb, qui a rempli toutes ses qualités de membre de l’Ihf et de la Cahb à travers toutes les assises et toutes les compétitions organisées depuis 2018, «n’a respecté aucun des statuts ou règlements régissant le handball national ou international : aucune réunion de son Comité directeur depuis janvier 2019 et aucune Assemblée générale depuis avril 2014», regrette-il.
«Le ministère des Sports a reçu plusieurs correspondances d’alerte sans bouger»
Avant d’enfoncer le clou : «Avec effronterie, le président de la Fshb brave les arrêtés des autorités et déclare qu’il ne s’appliquera pas les textes de la réforme. Au niveau national, nous ne sommes pas surpris de le voir renier foncièrement l’application de ces textes pour le renouvellement de la Fshb car le ministère, délégataire de pouvoir, a reçu plusieurs correspondances d’alerte des acteurs du handball sans bouger par connivence politique avec le président de la Fédération.» Justement sur la volonté des Fédéraux de privilégier les ligues au détriment des clubs, M. Badiane fait une piqûre de rappel : «La participation des clubs aux dispositions statutaires de la gouvernance démocratique est le principe fondamental de cette réforme universelle. Les clubs représentent la base administrative et sportive au niveau des fédérations nationales. Ces manquements notoires font que les indignés du handball sénégalais se sont levés comme un seul homme pour les dénoncer sur le plan international et ils comptent sur la diligence des organes dirigeants pour immédiatement rappeler à l’ordre cette Fédération à la dérive.».
LES SYNDICATS DE LA PRESSE APPLAUDISSENT
Le Président Macky Sall a demandé une révision de la loi de 1983 sur la publicité. Pour les organisations de la presse, cette loi obsolète doit être remise à jour.
Le Président Macky Sall a demandé une révision de la loi de 1983 sur la publicité. Pour les organisations de la presse, cette loi obsolète doit être remise à jour. Le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, estime qu’il faudrait que la publicité puisse profiter aux médias privés qui en tirent l’essentiel de leurs revenus.
Malgré l’absence de statistiques fiables, l’on sait que le marché de la publicité est très dynamique au Sénégal. Mais il se caractérise également par un cadre règlementaire obsolète. En effet, la loi 83-20 du 28 janvier 1983 n’a tout simplement jamais été effective, faute de décrets d’application. Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, le président de la République a invité le gouvernement à finaliser la révision de la loi sur la publicité, en concertation avec les professionnels du secteur. Une invite qui ravit le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics).
Selon le secrétaire général Bamba Kassé, les médias tirent leurs principales ressources des recettes publicitaires. Et la réforme de cette loi a été déjà intégrée dans la plateforme revendicative de la Coordination des associations de presse (Cap). «Ce que nous attendons, c’est que la loi soit mise à jour en tenant compte de l’évolution de la société sénégalaise dans son ensemble, mais surtout de l’évolution technologique.
En 1983, il n’y avait même pas internet», indique M. Kassé. Obsolète et dépassée, la loi de 1983 compte même le tamtam comme un des principaux supports utilisés au Sénégal avec notamment la radio, la télévision, le journal, le cinéma, l’affiche. Aujourd’hui, en l’absence de statistiques claires, certaines sources documentaires indiquent que le marché de la publicité avoisine les 15 milliards de francs Cfa par an.
Pour les organisations de la presse, il faudrait alors faire en sorte que les médias privés puissent avoir accès à cette manne financière. «Les médias publics ont des subventions de l’Etat. Il faudrait que la publicité puisse aller aux médias privés. Ce qui permettra d’équilibrer les ressources des médias et assurer une viabilité des médias privés», estime Bamba Kassé. Mais attention, prévient l’expert-conseil en management du marketing et de la communication Massamba Mbaye : «Il ne faudra pas oublier l’inégale qualité des supports de presse et la liberté pour les annonceurs aussi bien publics que privés de choisir un média qui répond le plus à leurs référents et qui leur permettrait de toucher leur cœur de cible.» En tout état de cause, les organisations de la presse militent pour la fixation d’un pourcentage du budget à ne pas dépasser pour les médias publics.
La loi de 1983 prévoyait la mise en place d’un organisme de contrôle dont la création devait permettre l’application des principes de base. «Les règles fondamentales auxquelles la publicité doit obéir pour être un instrument de pratique loyale sont, entre autres, la décence, la loyauté, la véracité, la protection de la personne privée, des enfants et des adolescents, les impératifs de la sécurité, etc.», posait le législateur. Dans ce travail de régulation, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) assure un contrôle sur les médias. Mais l’affichage et internet restent des domaines qui lui échappent.
Par Cheikh Kalidou NDAW
N’ENTERREZ PAS SI VITE LE TROISIÈME MANDAT
Se baser uniquement sur l'hypothèse de la peur de l’embrasement du pays, une sorte de veto de la rue, pour espérer que Macky Sall n’envisage pas d’y aller en 2024 est une vision, dont la réalisation nous ravirait certes, mais que nous ne partageons pas
Les récents évènements ayant suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, dans le contexte de l’affaire de viol présumé commis sur la personne de Adji Sarr, employée comme masseuse dans un salon «Sweet Beauté», ont gravement secoué notre pays. Les émeutes qui en ont découlé, exacerbées par la mort de treize jeunes manifestants, ont donné des sueurs froides aux tenants du pouvoir en place et plongé le Sénégal dans une situation de tension quasi inédite. Le pouvoir a vacillé comme jamais il n’a été menacé par une furie, certes spontanée dans son explosion, mais nourrie dans la durée par des années de frustrations économique et sociale et par une ribambelle de sentiments d’injustice.
A cet égard, la cristallisation de la colère des jeunes, diplômés ou non, qui peinent, depuis bien longtemps, à entrevoir leur avenir avec sérénité, tant les perspectives d’emploi et de carrière sont presqu’inexistantes, a particulièrement été illustrée par les internautes sénégalais. Ces derniers, ayant lancé et alimenté le hashtag « #FreeSenegal » tout au long des manifestations, continuent de le faire pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve notre pays. Dans ce contexte, la libération et la mise sous contrôle judiciaire de Ousmane Sonko, alors que le Parquet avait requis un mandat de dépôt à son encontre, analysées comme une reculade du pouvoir en place pour apaiser la situation sociale, ne manque pas d’avoir des incidences majeures sur le jeu politique sénégalais.
Et au centre de ce jeu, se trouve sans nul doute la question du troisième mandat du Président Macky Sall. Le Président a toujours refusé de clairement prendre position sur la question et restait, récemment encore, lors d’une émission sur les médias nationaux, «Le grand entretien», très évasif, estimant qu’il n’était pas encore temps de s’exprimer sur la question et qu’il le ferait le moment venu.
Profitant de la pression populaire sur le régime, galvanisé par une montée soudaine de sa popularité, Ousmane Sonko s’est engouffré dans la brèche politique ouverte par les tensions pour régler cette question et disqualifier son adversaire désigné. Il a ainsi estimé, parlant du président de la République, qu’«il n’a qu’à déclarer publiquement et sans ambiguïté, et le Peuple le lui réclame, qu’en 2024, il fera ses bagages et il quittera, d’une manière ou d’une autre». Il faut dire que ce coup politique était habilement joué. L’occasion était très belle pour la laisser passer.
De son côté, en n’évoquant pas la question dans son allocution à la Nation, tenue quelques minutes après la conférence de presse de Ousmane Sonko, le Président a sans doute esquivé une grenade politique lancée par l’opposition, une nouvelle fois, mais n’a pas pour autant mis fin au débat. Loin de là. L’éminent penseur Boubacar Boris Diop, faisant une analyse de ces récents évènements et de leurs répercussions politiques certaines, n’a pas hésité à déclarer que la question du troisième mandat était désormais réglée.
Selon lui, en effet, «même dans ses rêves les plus fous, Macky Sall n’ose plus l’envisager. En plus du Peuple sénégalais, ses parrains étrangers, dont l’avis est d’ailleurs beaucoup plus important pour lui, s’y opposeront fermement. En voulant empêcher Sonko d’être candidat en 2024, Macky Sall a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même. Pour 2024, Macky s’est mis hors course tout seul, comme un grand». Il est vrai que situation penche plutôt en faveur d’une disqualification de Macky Sall pour 2024 et, en le disant, nous ne sommes pas loin de penser la même chose que Boubacar Boris Diop. La raison à cela tiendrait toutefois plus d’une crainte, de la part de Macky Sall et de son camp, d’un soulèvement populaire plus violent, plus grave, que celui récemment vécu plutôt que d’un angélisme politique ou d’une volonté soudaine de respecter les règles du jeu. Cependant, se baser uniquement sur cette hypothèse de la peur de l’embrasement du pays, une sorte de veto de la rue, pour espérer que Macky Sall n’envisage pas d’y aller en 2024 est une vision, dont la réalisation nous ravirait certes, mais que nous ne partageons pas totalement.
De notre point de vue, les choses sont moins simples que cela. En effet, nous pensons qu’il existe presque «50 nuances» de troisième mandat et qu’il s’agirait de les avoir à l’esprit pour ne pas que les magiciens politico-constitutionnalistes nous sortent un nouveau tour de passe-passe en 2024. La première est celle qu’a peut-être entendu écarter Boubacar Boris Diop, celle d’un Président Sall se présentant malgré tout en 2024, au risque d’un soulèvement de la population qui lui contesterait alors le droit de concourir pour un troisième mandat. Nous estimons, comme lui, qu’au regard des évènements politiques récents, c’est peu probable. Mais contrairement à lui, nous ne l’excluons pas.
En effet, s’il y a une chose que ces émeutes nous ont rappelée –elles ne nous l’ont pas apprise–, c’est que le Président Sall n’est pas d’une oreille très délicate. Son refus initial d’écouter les appels de la Société civile, autorités religieuses y compris, la déclaration presque va-t’en-guerre de son ministre de l’Intérieur, la répression inédite des manifestations ayant causé plusieurs victimes et son allocution assez tardive, somme toute restée en surface, pour essayer d’apaiser la situation du pays au bord du gouffre, sont autant de signaux ne nous assurant en rien que nous avons en face un homme de dialogue et de paix, qui fera tout et renoncera à tout pour ne pas embraser son pays. Nous ne lui prêtons aucune intention malveillante, mais nous estimons que son apparent jusqu’au-boutisme entêté n’augure rien de bon dans cette hypothèse. Il faut alors espérer qu’il saura se comporter en homme d’Etat qui tient parole et n’ira pas dans ce sens-là.
La deuxième nuance –ou hypothèse, si l’on veut– est celle dont personne ne parle à notre sens, en tout cas pas encore. Nous l’appellerons celle d’un troisième mandat par personne interposée. Le principe est simple.
Le Président décide de ne pas y aller lui-même, notamment pour les raisons que nous venons d’exposer, mais choisit son candidat, le candidat de la majorité sortante qui, s’il gagne, lui assurera ses arrières et fera en sorte qu’il ne soit inquiété, pas le moins du monde, par rapport à sa gestion qui, faut-il le rappeler, n’a pas toujours été irréprochable. Cette hypothèse serait plus crédible s’il y avait un numéro 2 déclaré et assumé dans le camp du Président, mais en l’absence de Premier ministre –le poste ayant été supprimé par le Président pour des raisons obscures–, il est difficile de l’envisager. Difficile ? Non, pas tant que cela, en fait ! En effet, le Président, à notre avis, semble avoir anticipé le coup. Ce qui montre qu’il n’est pas si mauvais stratège que cela. Et dans cette partie d’échecs, sa reine, la pièce maîtresse, s’appelle peut-être monsieur Idrissa Seck. Surprise ! Il n’aura échappé à personne que Idrissa Seck, désormais bombardé président du Conseil économique social et environnemental, est maintenant au gouvernement ou, à tout le moins, restons formels, dans la majorité présidentielle. Mais de facto, compte tenu de son poids politique –il est arrivé deuxième à la dernière Présidentielle de 2019– et de l’absence d’une figure concurrente, c’est le numéro 2 de cette majorité derrière Macky Sall.
A cela s’ajoute que Monsieur Seck est un «frère libéral» de longue date du Président Sall. Ils ont sans doute plus en partage qu’en désaccord. Du reste, ce n’est un mystère pour personne que Idrissa Seck convoite la Présidence depuis longtemps et qu’il serait probablement prêt à conclure un de ces deals politiques, dont lui seul a le secret, avec Macky Sall, si celui-ci décidait de partir en lui cédant les clés de maison.
Dans cette configuration, Idrissa Seck serait alors désigné candidat de la majorité et pourrait s’appuyer, outre sa base personnelle non négligeable - même si d’aucuns pensent qu’elle s’est depuis étiolée-, sur l’armada politique du Président Sall et de ses alliés, notamment la plateforme Benno bokk yaakaar. Il serait alors un prétendant plus que crédible pour la magistrature suprême. Il n’est d’ailleurs pas à exclure que ce soit là la véritable raison du ralliement de Idrissa Seck à la majorité présidentielle. En tout état de cause, nous ne le soupçonnons que très fortement. Une troisième nuance, qui est peut-être une variante de la deuxième, serait, en ayant à l’esprit les différences de système politique entre les deux pays, un scénario à la congolaise où le Président Joseph Kabila, sous la pression internationale, n’ayant pas pu se représenter pour un autre mandat, a manœuvré en vue de confisquer la victoire de son principal opposant, Martin Fayulu, et de consacrer un outsider politique, en la personne de Félix Tshisekedi, qu’il jugeait peut-être plus manipulable, conformément à l’esprit d’un adage bien de chez nous : ku la àbbal ay gët, fu ko neex ngay xol (Qui vous prête ses yeux vous fait regarder dans la direction qu’il souhaite).
Ayant en main l’appareil d’Etat et organisant les élections, Macky Sall pourrait aussi tenter ce coup-là. Après tout, tant que l’objectif, qui est de garder le pouvoir, peut être atteint par ce biais, pourquoi pas ? Si le Congo n’est sans doute pas le Sénégal et que désormais certaines manœuvres politiques frauduleuses risquent de braquer les Sénégalais et de finir dans un soulèvement contre le pouvoir, la possibilité reste là. En useront-ils ? C’est là une autre question. Quatrième nuance. Le scénario russe à la sauce Vladimir Poutine : «Je m’en vais sans vraiment m’en aller, mais je reviendrai à coup sûr.» Le Président fait désigner un candidat de la majorité et devient le Premier ministre de celui-ci s’il gagne, le temps d’un mandat. Ce faisant, il fait d’une pierre deux coups : il garde la réalité du pouvoir politique et met, par la même occasion, en échec les dispositions de la Constitution qui lui interdisent de faire plus de deux mandats consécutifs. Le seul obstacle à cette possibilité, c’est la suppression du poste de Premier ministre. Encore que cela peut tout aussi marcher avec le scénario Seck même si, il faut le souligner, c’est très peu probable. Dans tous les cas, rien n’empêche le Président Sall de faire rétablir le poste de Premier ministre si jamais il voudrait aller dans ce sens. L’avenir nous le dira.
Enfin, cinquième nuance et non des moindres, c’est le scénario Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire et, à quelques égards, celui de Alpha Condé en Guinée Conakry. Nous savons que Alassane Ouattara s’est présenté à un troisième mandat indu, auquel il avait dit renoncer, après le décès de son Premier ministre et candidat désigné, monsieur Amadou Gon Coulibaly. Alpha Condé en a fait de même en ciselant sa Constitution à sa mesure. Nous avons été tous témoins de ce qui s’est passé dans ces deux pays. C’est un bras de fer politique qui a eu raison de la vérité constitutionnelle. La France, parrain en chef des chefs d’Etat ouest-africains, a laissé faire ; son Président Emmanuel Macron allant même jusqu’à cyniquement arguer, sans grande considération pour le Peuple ivoirien, que monsieur Ouattara se présentait malgré lui, qu’il n’avait pas eu le choix à la suite du décès de son Premier ministre et candidat désigné. Quelle indécence !
En Guinée, la «colère de l’Hexagone» n’était que de façade. L’on ne peut pas dire, là non plus, que grand-chose ait été tenté par le parrain pour faire barrage au projet de monsieur Condé. Les félicitations tardives, peu chaleureuses dans la forme, n’y auront rien changé. A l’arrivée, le Président Condé a eu son nouveau mandat. Et tant pis s’il a tordu la main à sa Constitution. Et tant mieux si la France peut exploiter cette faiblesse d’une mal-réélection pour mieux faire avancer le pion de ses intérêts dans ce pays. Tout cela pour dire que si, en 2024, Macky Sall met en exécution le projet qu’on lui prête d’un troisième mandat, assurément anticonstitutionnel, le salut du Peuple sénégalais et de son opposition politique ne viendra certainement pas de la France. En tout cas pas celle de monsieur Macron qui perpétue allègrement les pratiques de la vieille France-Afrique, comme dans le vieux monde qu’il dédaignait. Mais peut-être que monsieur Macron ne sera plus Président de la France en 2024… Compte tenu de tout cela, ce n’est pas une vaine banalité que de dire, le combat contre le troisième mandat de Macky Sall se jouera d’abord dans l’arène politique sénégalaise et probablement pas ailleurs.
L’opposition politique a, à cet égard, un rendez-vous historique à honorer. Son premier défi, si le Président Sall décide d’y aller, ce sera surtout de se rassembler. Mais encore faudra-t-il ne pas attendre le dernier moment pour y songer. Car, et attention, au fond, la posture du «ni oui ni non» du Président Sall cache une stratégie politique : celle de la division et l’éparpillement. L’opposition compte plusieurs figures présidentiables qui, si elles se liguent très tôt contre lui et préparent le terrain en conséquence, peuvent lui mener la vie dure dans les urnes. Mais si les opposants n’en prennent pas collectivement conscience, il y aura un retard à l’allumage de leur machine politique qui profitera au régime de Sall. C’est une stratégie du diviser pour mieux régner. Or, se préparer, pour l’opposition, c’est aussi s’assurer que le fichier électoral est irréprochable ; c’est préparer une organisation matérielle rigoureuse qui puisse faire éviter des fraudes électorales si bien pensées et exécutées qu’il lui sera difficile d’apporter la preuve de leur commission. Enfin, et c’est toujours dans l’hypothèse où Macky Sall décide d’y aller en 2024, il faudra éviter le piège de la justice constitutionnelle.
En effet, il faut rappeler que nous nous retrouverons alors dans la même configuration que celle de 2012. Abdoulaye Wade qui n’avait plus le droit de concourir pour un troisième mandat avait néanmoins eu le sésame du Conseil constitutionnel, qui avait estimé que son premier mandat ne comptait pas, car ayant été accompli sous l’empire d’une Constitution précédente qui n’était en vigueur en 2012 et que, au surplus, la nouvelle loi constitutionnelle n’avait pas vocation à avoir des effets rétroactifs. C’est un précédent légal que peut tout à fait faire valoir le Conseil constitutionnel si le Président Sall décide de se représenter. Or, si l’opposition joue le jeu de la justice en saisissant cet organe de la constitutionnalité d’un troisième mandat du Président Sall, elle ne pourra, en toute logique, que respecter le verdict du juge, qu’il aille dans son sens ou non.
A notre avis, une telle démarche constituerait un piège qu’il vaudrait mieux éviter. Le combat est plus politique que juridique. En réalité, il l’a presque toujours été dans les tripatouillages et distorsions de Constitution à des fins politiques personnelles.
En conclusion, nous pensons que les dés d’un troisième mandat ou non ne sont pas encore jetés. Les différentes hypothèses que nous avons évoquées ne viennent pas simplement d’une imagination fertile, elles dérivent de l’observation de situations concrètes qui, soit ont déjà pris corps dans notre pays, soit dans d’autres, y compris dans notre sous-région. Il ne faut, dès lors, pas penser que le débat à propos de ce fameux troisième mandat est clos. Au contraire, il nous semble qu’il ne fait que commencer. En tout état de cause, nous estimons qu’il y a lieu de ne pas enterrer la question bien trop vite.