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24 juin 2025
RIEN NE VA PLUS ENTRE MACKY SALL ET ALPHA CONDÉ
Fermée depuis cinq mois sur décision d’Alpha Condé, la frontière guinéo-sénégalaise, longue de 330 km, « le demeurera jusqu’à nouvel ordre », dit-on à Conakry, alors que celle avec la Sierra Leone a été rouverte le 18 février
Fermée depuis cinq mois sur décision d’Alpha Condé, la frontière guinéo-sénégalaise, longue de 330 km, « le demeurera jusqu’à nouvel ordre », dit-on à Conakry, alors que celle avec la Sierra Leone a été rouverte le 18 février, après la visite du président Julius Maada Bio chez son homologue guinéen.
La prolongation sine die de cette mesure très pénalisante pour le commerce entre les deux voisins est présentée dans l’entourage d’Alpha Condé comme relevant de la « sécurité nationale ». En cause, selon Conakry : la présence au Sénégal – où résident un à deux millions de Guinéens – d’activistes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), que les autorités considèrent comme un « mouvement insurrectionnel », et en particulier de deux de ses dirigeants faisant l’objet de mandats d’arrêt émis par la justice guinéenne depuis les troubles qui ont précédé l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 : Ibrahima Diallo (chargé des opérations) et Sekou Koundouno (responsable des stratégies).
Selon un document des renseignements généraux guinéens que JA a pu consulter, les militants du FNDC « se livrent à des déclarations et des actions dangereuses » depuis le territoire sénégalais et des tentatives d’introduction d’« armes de guerre » auraient été déjouées aux postes frontaliers.
Relations personnelles dégradées
Même si les autorités sénégalaises, qui reprochent à leurs homologues guinéennes de ne pas les avoir consultées, se sont toujours défendues de soutenir ou d’encourager des actions de déstabilisation de la Guinée, il est évident que les relations personnelles entre les présidents Alpha Condé et Macky Sall se sont progressivement dégradées depuis la mi-2020, l’hôte du Palais de Sekhoutoureya soupçonnant celui du Palais de la République de sympathies pour son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo.
Le chef de l’État sénégalais s’est ainsi abstenu de féliciter son voisin après sa réélection et il a brillé par son absence à la cérémonie d’investiture d’Alpha Condé le 15 décembre, se contentant d’y dépêcher sa ministre des Affaires étrangères, alors qu’il était présent la veille à celle d’Alassane Ouattara.
TRIPLE SCRUTIN, CONSULTATION UNIQUE EN FÉVRIER PROCHAIN
A moins que nous n’autonomisions nos collectivités locales en pôles régionaux, il ne sert pas à grand-chose d’organiser des élections locales et législatives en marge de la présidentielle qui n’ont un caractère local que de nom
Le peuple sénégalais, représenté par sa jeunesse dont c’est l’avenir qui est en jeu, est sorti en mars 2021 pour réaffirmer qu’il est un peuple démocrate à plusieurs égards. Non seulement il tient à ses libertés civiles et politiques mais également à une gouvernance qui corresponde à sa culture démocratique. Il a ainsi démontré à la classe politique que lorsqu’il doit sortir pour affirmer sa souveraineté, il le fait et remet les choses à l’endroit. Il s’agit donc d’un grand peuple qui préfère le dialogue à la confrontation certes, fait jouer ses régulateurs sociaux pour exprimer cette préférence, mais devant la nécessité, il ne fait pas dans l’indifférence. La classe politique doit donc se hisser au niveau de ce peuple. Le faire de la manière la plus noble et non politicienne est de le consulter par le biais d’élections libres, transparentes, et non contestées dans le cadre de règles du jeu consensuelles et faire reparler la majorité silencieuse qui ne manque pas les grands rendez-vous (voir Démocratie Sénégalaise Debout).
Nous disions en 2014 dans notre contribution intitulée « les élections locales sont-elles en fait nationales ? » qu’une « fois de plus, nous nous acheminons vers des élections locales qui ne sont locales que de nom. Les maires des communes du Sénégal n’ont pas les moyens de fournir les services publics auxquels les citoyens s’attendent car ces derniers n’ont pas les moyens de financer les services publics qu’ils désirent. De ce fait, les maires ne peuvent pas faire grand-chose sans l’état central…Le problème est que l'État central non plus n’a pas les moyens d’offrir aux citoyens ce qu’ils désirent. Il lui faut de ce fait être sélectif dans la distribution de ses moyens limités et transférables à la base. Dans cette sélectivité, l'État doit satisfaire en priorité ceux qui sont prêts à le soutenir politiquement. C’est de ce point de vue que nos élections locales sont véritablement nationales. Il s’agira pour les Sénégalais qui participeront au vote de choisir ceux qui pourront obtenir les privilèges du pouvoir central ou de sanctionner le pouvoir à travers ceux qui aspirent à le représenter dans les localités. Dans l’éventualité d’une forte abstention des citoyens indépendants, les élections locales seront une compétition entre politiciens pour marquer leur territoire en vue de joutes électorales futures et de positions dans l’appareil d'État ».
De ce fait, les prochaines élections locales devraient être couplées aux législatives et à la présidentielle pour un rendez-vous unique entre le peuple et sa classe politique le 27 février 2022. En effet, ce rendez-vous pourrait également être, nous l’avons dit, celui du respect de la parole donnée par le Président Macky Sall qui démissionnerait au 31 Décembre 2021 pour que des élections présidentielles puissent se tenir le 27 février 2022. Ceci ne l’empêcherait pas de diriger sa coalition aux législatives. Ce triple scrutin serait à 3/4 bulletins uniques (Présidentielle, Législatives, et Locales). Des députés élus en février 2022 prendraient fonction à l’expiration de la législature en cours 3 mois plus tard en juillet 2022. Le champ politique bipolarisé aura une année pleine pour expliquer ses visions alternatives sous l’œil vigilant des citoyens indépendants engagés. Nous nous remettrions au travail pendant 5 ans sans élection et en perspective de défis majeurs liés notamment au pétrole et au gaz mais également à la gestion macroéconomique post-Covid-19.
Une telle consultation permettrait, tôt plutôt que tard suite à la révolte de mars 2021, de clarifier la volonté du peuple quant à son leadership politique au niveau le plus élevé de notre régime présidentiel. Dans ce régime, le parlement est sensé accompagner l’exécutif élu pour lui permettre de gouverner tout en le contrôlant et en permettant à l’opposition représentée de faire entendre sa voix. Ce régime nous est préférable car nous avons besoin d’un leadership transformationnel et ce dernier ne peut être pluriel bien qu’accompagné.
A moins que nous n’autonomisions nos collectivités locales en pôles régionaux par des transferts de ressources conséquentes de l'État central, il ne sert pas à grand-chose d’organiser des élections locales et législatives en marge de la présidentielle qui n’ont un caractère local que de nom.
Enfin, un triple scrutin le 27 février 2022 pourrait permettre d’éviter une potentielle cohabitation de bords différents entre un Président élu en 2024 et une assemblée élue en 2022 ou une reprise d’élections législatives en 2024 pour demander au peuple de clarifier des choix ambigus entre 2022 et 2024.
Librement
RAMA YADE DEVIENT DIRECTRICE AFRIQUE DE L'ATLANTIC COUNCIL
L’ancienne secrétaire d’État française a été nommée nouvelle directrice Afrique de l’Atlantic Council. Le think tank américain mise sur Rama Yade pour « accroître sa visibilité et mieux développer le partenariat transatlantique»
Jeune Afrique |
Clarisse Juompan-Yakam |
Publication 01/04/2021
Elle avait quasiment disparu des radars. Rama Yade fait son grand retour à… Washington, où elle a été nommée, le 29 mars, directrice Afrique de l’influent think tank américain Atlantic Council. À 44 ans, l’ex-secrétaire d’État chargée des Droits de l’homme puis des Sports de Nicolas Sarkozy aura pour mission de promouvoir les relations entre les États-Unis et les pays du continent.
Rama Yade se dit « fière d’avoir l’opportunité d’agir au niveau mondial dans une période décisive pour le continent africain et ses partenaires américains et européens ». Le think tank, qui se targue d’avoir reçu en 2020 plus d’une douzaine de chefs d’État et de ministres du continent, mise quant à lui sur l’aura médiatique de l’ex-égérie de la Sarkozie « pour accroître sa visibilité et mieux développer le partenariat transatlantique ».
« Étroite collaboration avec les Africains »
Rama Yade – première femme d’origine subsaharienne à devenir membre d’un gouvernement français, en 2007 – s’était faite discrète en France depuis qu’elle avait échoué à réunir les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Sans parti ni mandat électif ou même soutien majeur déclaré, elle disait vouloir incarner les oubliés de la démocratie, ceux qui n’ont pas le droit de revendiquer leur place dans un système qui favorise les mêmes profils, le même genre, les mêmes tranches d’âge, les mêmes origines…
Le 31 mars, le président Macky Sall a décoré Didier Raoult. Si le professeur français est né au Sénégal et que ses recommandations anti-Covid controversées y ont été suivies, cette distinction fait grincer quelques dents
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 01/04/2021
Les prophètes et leur pays : depuis le retour chahuté de Jésus à Nazareth, le manque de reconnaissance en sa patrie est bien souvent expérimentée. Et les Africains de reprocher régulièrement à leurs dirigeants de pleurer prioritairement les victimes occidentales du terrorisme ou de décorer plus volontiers les méritants venus de loin que les vertueux locaux.
Alors qu’un tweet de la présidence du Sénégal annonçait, ce mardi, que l’infectiologue français Didier Raoult venait d’être « élevé à la dignité de commandeur dans l’ordre national du Lion par le Président Macky Sall », le professeur sénégalais de philosophie Hady Ba s’étonnait qu’aucune médaille n’avait été accrochée aux blouses sénégalaises du professeur Moussa Seydi ou du docteur Abdoulaye Bousso, respectivement responsable de la prise en charge des malades atteints par le coronavirus et expert en gestion des urgences et catastrophes sanitaires…
« Complexe du colonisé all over again! », concluait le twittos agacé. C’est pourtant bien au Sénégal qu’est né, en 1952, Didier Raoult, professeur de microbiologie à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille et à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU).
Tous les jeudis, désormais, « Le Témoin » publiera une page « Economie » soit sous forme d’analyses ou de commentaires sur l’actualité économique, ou alors d’interviews d’acteurs du monde de l’économie voire de dossiers thématiques
Tous les jeudis, désormais, « Le Témoin » publiera une page « Economie » soit sous forme d’analyses ou de commentaires sur l’actualité économique, ou alors d’interviews d’acteurs du monde de l’économie voire de dossiers thématiques. Ancien cadre de banque, ex-président du conseil d’administration de la Sones pendant plus d’une décennie, consultant international, notre compatriote Abdoul Aly Kane animera cette page dont nous souhaitons qu’elle occupe une place centrale dans ce journal. Le premier papier porte sur les industries créatives.
L’économie créative est devenue un enjeu premier pour le développement
Cette assertion est indéniable si l’on jette un regard sur les choix de pays dits émergents comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, le Nigéria, le Cap Vert, le Rwanda, d’investir massivement dans les industries créatives. Le design et les arts visuels figurent parmi les secteurs les plus performants, la mode, la décoration d’intérieur et les bijoux représentant 54 % des exportations de produits créatifs dans les économies développées. Les principaux facteurs de production de l’économie créative sont essentiellement la créativité et le capital immatériel (intellectuel, l’innovation), et non la dotation en facteurs de production physiques qui demande une longue accumulation primitive. Cela rend le secteur attractif pour une population dans un pays comme le nôtre dont l’âge médian est de 19 ans. La capacité à innover, à créer des concepts et à produire des idées est le principal avantage compétitif à détenir. Cette approche de la culture par son aspect innovant, créatif et marchand commence à faire son chemin en Afrique. En Afrique, le Maroc, l’Egypte, le Rwanda et le Cap Vert, le Nigéria et le Rwanda s’engagent fortement dans la promotion d’un secteur identifié comme porteur de croissance, celui des industries créatives. Le gouvernement rwandais a d’ailleurs fait de ces industries créatives et culturelles un élément clé de sa stratégie économique. L’industrie du cinéma du Nigéria, Nollywood, « pèse » entre 500 et 800 millions de dollars par an et constitue à ce titre la troisième industrie cinématographique du monde en termes de production de films. Au niveau financier, Afreximbank annonce la création d’un fonds de soutien à l’industrie créative de 500 millions de dollars (250 milliards de francs CFA) pour soutenir la production et le commerce des produits culturels et créatifs africains au cours des deux prochaines années.
Au Sénégal, la notion globalisante de culture reste encore privilégiée par rapport au concept plus « marchand » d’économie ou d’industrie créative.
La part de notre pays dans ce secteur est encore très faible, alors que nos talents créatifs sont reconnus dans le monde entier. La compétition étant basée sur la connaissance et le savoir, il est préférable pour nous de nous accrocher à ce train — celui de la connaissance et du savoir dont font partie les industries créatives — plutôt que de miser sur les schémas de décollage économique basés sur l’agriculture. Pour ce faire, un changement de mentalités s’impose. Au Sénégal, l’entendement populaire de la culture renvoie généralement à la lutte, aux danses folkloriques etc. Or, l’art ne doit plus être considéré sous son seul aspect d’expression du patrimoine culturel, ni comme le refuge de jeunes n’ayant pas réussi leurs études. Nous évoquerons ici quelques domaines d’activité porteurs :
La musique
Au total, les ventes de musique dans le monde ont atteint en 2018, 19,1 milliards de dollars (17,05 milliards d’euros, soient 11.184 milliards de Fcfa).
Le marché est énorme et à la portée des musiciens africains, dont certains Sénégalais comme Youssou NDOUR, Cheikh LO, le BAOBAB Orchestra, Ismaila LO, Baba MAAL, Wasis DIOP, TOURE KOUNDA, OMAR PENE, feu Doudou NDIAYE ROSE surnommé le mathématicien des rythmes, DIDIER AWADI, DAARA J, les jeunes rappeurs, qui sont reconnus et appréciés pour leurs talents.
Il s’agit dès lors pour l’Etat de bâtir une stratégie d’organisation d’évènementiels en interne et de pénétration du marché international pour tirer profit de ce fabuleux marché.
L’organisation de festivals est un moyen performant de booster l’industrie musicale et la carrière de nos musiciens avec un effet d’entraînement sur le secteur du tourisme.
Prenons, à titre d’exemple, le FESTIVAL DE JAZZ DE MONTREUX.
Ce sont des dizaines de concerts, 250 000 visiteurs en 16 jours de festival, et près de 60 MILLIONS DE FRANCS suisses de retombées économiques, près de 36 Milliards de FCFA soit plus que le budget annuel du ministère de la Culture ici au Sénégal. L’événement, qui génère 55.000 nuitées dans la région de Montreux, permet aux hôteliers de réaliser 15 à 20 % de leur chiffre d’affaires annuel.
Ce sont des dizaines de concerts, 250 000 visiteurs en 16 jours de festival, et près de 60 MILLIONS DE FRANCS suisses de retombées économiques, près de 36 Milliards de FCFA soit plus que le budget annuel du ministère de la Culture ici au Sénégal. L’événement, qui génère 55.000 nuitées dans la région de Montreux, permet aux hôteliers de réaliser 15 à 20 % de leur chiffre d’affaires annuel.
LE FESTIVAL MAWAZINE RYTHMES DU MONDE DU MAROC
Dix-huit ans après sa création en 2001, Mawazine – Rythmes du Monde a acquis un statut à part entière : celui d’un festival marocain dont la fréquentation et l’audience rivalisent avec les plus grandes manifestations culturelles mondiales. Avec plus de 1300 artistes et environ 120 spectacles répartis sur 6 sites, le Festival accueille tous les ans des artistes de renom. Du point de vue des autorités marocaines, Mawazine porte non seulement le modèle culturel marocain à l’étranger, mais encore diffuse les valeurs du Royaume : la tolérance, l’ouverture, le partage, l’échange et la diversité. Depuis sa création, le festival a développé une filière de professions liées à l’activité des festivals en privilégiant une collaboration rapprochée avec des prestataires locaux et en embauchant des personnes expérimentées dans leur domaine.
Empruntant le même chemin, l’Arabie Saoudite a accueilli un festival «MDL Beast» de musique électronique en décembre 2019.
La promotion de la musique passe d’abord par la formation de bons musiciens
Nous devons nous inspirer des expériences hors de nos frontières et nous aligner sur les standards mondiaux par la création d’institutions dédiées à la musique pour former ou compléter la formation de musiciens maîtrisant les instruments de la musique du monde et impulser leurs capacités créatives. L’exemple des Universités américaines de musique est inspirant à ce propos.
La mode est un secteur important de l’économie créative.
. C’est l’une des plus puissantes industries du monde, avec 1 500 milliards de dollars de chiffre d’affaires ; elle représente 6 % de la consommation mondiale et est en croissance constante.
Le secteur de l’habillement en France totalisait un chiffre d’affaires de 28 milliards d’euros en 2017, soit près de 18.000 milliards de FCFA.
Le Sénégal recèle de nombreux talents au génie créateur reconnu en Europe et aux Etats Unis, qui se sont fait connaître par leurs propres efforts ou grâce à des mécènes.
Le niveau de créativité, de modernité et de professionnalisme de nos jeunes créateurs dotés de leur esthétique propre est une bouffée d’air frais insufflée dans une mode internationale essoufflée et en manque d’inspiration.
Les produits de nos « Fashion Designers » sont structurellement compétitifs, parce qu’«uniques» en terme de créativité et d’innovation. Ils intègrent dans leur art les techniques artisanales de leur cru qu’ils intègrent harmonieusement dans leurs créations résolument modernes.
Les stylistes sénégalais se sont fait connaître tout seuls à l’international grâce à la qualité et l’originalité de leurs créations et leur maîtrise des techniques modernes de production et de diffusion d’images et d’utilisation des réseaux sociaux. Des artistes de niveau mondial les soutiennent en portant leurs créations.
La Star américaine Beyoncé porte tant dans ses shows qu’en ville des vêtements de jeunes créateurs africains, dont deux de notre pays.
Beyoncé habillée en Tongoro (Sara Diouf)
A ce stade de leur développement, nos créateurs ont besoin d’accompagnement institutionnel, technique, organisationnel et financier pour prendre des parts de marché significatives à l’international. Pour jeter les bases d’une industrie de la mode solide, le secteur doit être doté *d’écoles supérieures de mode pour permettre à nos stylistes d’apprendre ou mettre à jour leurs connaissances des matières et accessoires, des exigences de standard de production, *d’un centre manufacturier local à leur disposition regroupant nos milliers de jeunes tailleurs formés à ces standards, *d’accès au marché, de facilitation du transport de leurs produits vers ces marchés. Il doit aussi bénéficier *d’organisation de « fashion shows » dans les lieux de déplacements en visite officielles de nos Ministres et Directeurs, *d’institutions financières spécialisées dévolues au secteur « textile/stylisme/confection » avec à leur tête des spécialistes et non des généralistes pour le renforcement des capacités de production et l’accès aux marchés. Last but not least, il faudra des agents de relations presse établis dans les pays dont les marchés sont porteurs.
Pour mettre en œuvre tout cela, il faudra avant tout une vision et une volonté politique. Commençons d’abord par valoriser par nous-mêmes les produits de nos créateurs en interne et à l’extérieur par le biais de nos représentants consulaires et officiels en mission. Le port des chemises PATHéO par Laurent GBAGBO et Nelson Mandela a été d’une grande importance pour la promotion de ce grand talent d’Afrique à l’international.
Pour ce qui concerne le cinéma, le Nigéria est la troisième puissance cinématographique au monde en nombre de films produits par an. Ce pays produit chaque année 2 000 films vidéos, pour un coût d’environ 20 millions d’euros, et un public de près de 150 millions de spectateurs. Au Sénégal, après une longue période d’hibernation qui avait débuté durant les années 80 du fait d’une politique d’ajustement structurel ayant entraîné la fermeture d’entreprises publiques de production et de distribution de films, notre cinéma renoue progressivement avec le succès international grâce aux talentueux jeunes cinéastes qui font la fierté de notre pays à l’international, tels Mati DIOP et Alain Gomis, derrière lesquels d’autres talents se manifestent dans le court métrage et la réalité virtuelle.
Toutefois, l’arbre ne doit pas cacher la forêt car il reste beaucoup à faire pour l’émergence d’un cinéma national fort et prospère. Les besoins du cinéma sénégalais sont connus : il s’agit de besoins en *formation pour la création et l’écriture, de besoins de *financement pour la production, de besoins en *métiers du cinéma non couverts (chef décorateur, costumiers, maquilleurs, scénaristes, monteurs, ingénieurs du son, de besoins en *salles de distribution dans un contexte où le public potentiel s’est habitué aux images et films numériques sur smartphones, ordinateurs télévision, de besoins en formation en* langues tout court pour permettre aux artistes de communiquer sur leurs œuvres) et en *informatique.
Les besoins concernent aussi les *entreprises de location de matériel cinématographique (caméra, sons et lumières, set design). Des appels sont lancés aux Etats, à la BAD et à la Banque mondiale et au secteur privé pour aider à bâtir la stratégie, et mettre en place les ressources financières pour la couverture de ces besoins.
En définitive, l’industrie culturelle est à bâtir.
Elle passe par la réhabilitation du département ministériel s’occupant des artistes. Dans l’entendement collectif, le ministère de la Culture apparaît comme une sorte de purgatoire pour ministres en déchéance ou un lieu d’apprentissage pour les ministres débutants. Il est important, symbolique et pédagogique de passer du Ministère de la Culture au Ministère de l’Economie créative pour mettre en relief le caractère marchand des produits culturels et le rôle potentiel de l’industrie culturelle dans notre développement économique. A jeudi prochain, Inshaallah !
«LES ENJEUX NUMERIQUES SONT PLUS IMPORTANTS QUE LE PETROLE ET LE GAZ»
Ces mots sont d’Ahmadou Bamba Thiam, l’invité de l’émission matinale d’I radio hier. Dans sa réflexion, l’expert en cybercriminalité reste convaincu que l’éducation numérique, en bas âge, est la seule alternative pour également lutter contre les dérives
Les réseaux sociaux ont fait sauter toutes les frontières géographiques du globe. De ce fait, l’interconnexion est devenue une réalité vivante. Par conséquent, l’influence culturelle de l’occident et le mauvais usage, mais surtout le retard que nos Etats accusent, inquiète l’expert en cybercriminalité Ahmadou Bamba Thiam. Car les enjeux se trouvent dans la recherche des données de masse, surtout dans un contexte de géopolitique hyper tendu. Toutes choses qui font que l’expert exhorte l’Etat à avoir une politique digitale, car il y va de la souveraineté nationale.
« Les enjeux numériques sont beaucoup plus importants que les ressources naturelles, à savoir le pétrole et le gaz qui font couler beaucoup d’encre dans ce pays. D’autant plus que nous sommes encerclés par des pays qui souffrent du terrorisme. Donc les enjeux numériques sont de taille et sont plus que jamais urgents ». Ces mots sont d’Ahmadou Bamba Thiam, l’invité de l’émission matinale d’I radio hier. Dans sa réflexion, l’expert en cybercriminalité reste convaincu que l’éducation numérique, en bas âge, est la seule alternative pour également lutter contre certaines dérives. Selon Ahmadou Bamba Thiam, le mauvais usage que les gens font de l’Internet n’est que le reflet de la société. C’est pourquoi, la crise des valeurs dont souffre la société est forcément ressentie dans les réseaux sociaux. C’est ce qui explique les dérives tristement constatées sur la toile parce que les portes sont grandement ouvertes. Donc, l’Etat doit davantage travailler à changer où à maitriser les réseaux sociaux afin de donner un contenu local de l’enseignement numérique. Le formateur en cybercriminalité reconnait que des pays comme le Rwanda, le Nigéria et le Ghana profitent des opportunités de ces réseaux sociaux pour enrôler une masse très importante de jeunes dans des projets de startup. Au fil de ses analyses, Ahmadou Bamba Thiam souligne les données de masse et les dangers que cela comporte. Ce qui lui fait dire que nos pays ne sont pas en sécurité, car l’une des grandes batailles que se livrent les grandes puissances, c’est d’avoir une mainmise sur les différentes données afin de déterminer la politique sécuritaire du monde. Pour l’expert, les opportunités qu’offre le monde digital sont à prendre, car les réseaux sociaux ne sont pas forcément une mauvaise chose.
Les réseaux sociaux, une fenêtre pour lutter contre le chômage des jeunes
Les réseaux sociaux ne sont pas forcément une mauvaise caisse de résonance. Surtout dans un contexte où le taux de chômage des jeunes cristallise toutes les discussions. D’après l’expert en cybercriminalité, des pays comme les Etats Unis et l’Inde ont profité de cette occasion magistrale des réseaux sociaux pour former et financer des jeunes. De ce fait, le Sénégal ne souffrant pas de ressources humaines, la jeunesse s’est appropriée ces nouvelles technologies afin de donner un sens à leur existence. Ce, en créant des applications. Dans ses arguments, Ahmadou Bamba Thiam laisse entendre que l’Etat doit profiter de l’internet pour créer des emplois tout en mettant des villes ou créant des régions virtuelles. L’avènement des réseaux sociaux doit être une occasion pour les autorités de répondre à l’attente des jeunes» conseille l’expert en cybercriminalité Ahmadou Bamba Thiam.
LES HABITANTS DE NGADIAGA CRIENT MISÈRE
La pauvreté de la population du village de Ngadiaga, dans la région de Thiès, dépasse tout entendement alors que la zone qui renferme pourtant quinze puits de gaz
Le gaz est une ressource naturelle précieuse qui cristallise l’espoir des populations partout où il est découvert et, surtout, exploité. Ce devrait être le cas des habitants du village de Ngadiaga, dans notre pays, où 15 puits sont exploités. Hélas, ce combustible, qui aurait dû améliorer qualitativement les conditions de vie des villageois de Ngadiaga et faire de leur zone un eldorado, s’est transformé en un cauchemar. En effet, plutôt que d’être prospère, ce village manque de tout tandis que ses habitants sont noyés dans un océan de misère. Le chômage des jeunes est endémique, les femmes vivent dans une pauvreté révoltante. Même le liquide précieux pour faire leurs besoins primaires est infecté. La seule structure de santé de la localité est moribonde. C’est dans ce contexte que le Forum civil, sous la conduite de son président, M. Birahime Seck, a organisé un forum populaire sur les externalités de l’exportation gazière à Ngadiaga par la société FORTEZA sur le thème : « Fonds, responsabilité sociétale de l’entreprise et impact socio-environnemental ». Une tribune offerte aux populations pour conter leur misère.
La pauvreté de la population du village de Ngadiaga, dans la région de Thiès, dépasse tout entendement alors que la zone qui renferme pourtant quinze puits de gaz. Une ressource naturelle en principe synonyme de richesse. Dans ce village, ce qui frappe de prime abord, c’est la tristesse des visages, donnant l’impression d’un deuil. A force de végéter dans la pauvreté, les habitants en sont arrivés à perdre le sourire. Pour eux, le gaz est devenu une source de malédiction. Une jeune dame du nom d’Astou Ngadiaga est entourée de ses cinq enfants. Elle est habillée d’un boubou sous lequel un pull-over la protège du climat qu’il fait dans le village avec un vent froid qui vous fouette le visage.
La pauvre dame fait pitié à voir. Sa peau est devenue sèche, laissant apparaitre des déchirures qui ressemblent à des écailles. Ses pieds ne sont guère mieux lotis. Les tendons laissent apparaitre une plaie qui la fait boiter et l’oblige à marcher sur la pointe des pieds. Elle contient mal son mécontentement. « Nous n’avons pas d’eau. Cela fait plus deux semaines que l’eau ne coule pas. Celle que nous buvons provient des puits traditionnels qui sont dans la brousse. Car l’eau du village est tellement amère quelle est devenue imbuvable. Je n’ose pas donner cette eau à mes enfants », révèle la dame.
Pour illustrer son propos, elle prend la direction des toilettes et en ressort avec une eau très colorée et laissant apparaitre un liquide visqueux qui surfe dessus. « Voici l’eau que nous utilisons pour faire nos besoins avec tous les risques que cela comporte. Nous, habitants du village de Ngadiaga, on dirait que ne faisons pas partie du Sénégal. Et pourtant, le président Macky Sall était le directeur de cette entreprise de gaz. Il est au courant de toutes nos difficultés. Le gaz qui provoque tant de débats et se trouve au centre de tant de foras est la source de toutes nos souffrances sur terre. Mieux vaudrait mourir que de vivre dans cette misère », explose la dame. Ses larmes coulent devant ses enfants, car notre interlocutrice ne peut plus supporter cette misère. Sa fille, élève en classe de troisième, tente de la consoler. « Ne pleure pas, maman. Dieu est grand » la réconforte-telle. A moins de trois-cent mètres du fameux puits qui avait pris feu il y a quelques mois, se trouvent des concessions qui sont en état de dégradation avancée et laissant voir la vie misérable de ces petites gens dépourvues de tout. Le vent qui souffle dans tous les sens charrie avec lui du sable. Le relief est accidenté avec de petits monticules. Sous un manguier est assis un vieux la tête complètement recouverte d’un turban pour se protéger du vent. « Depuis que l’incendie s’est déclenché, nous sommes là et nous n’avons vu aucune autorité. Elles nous ont laissés avec nos problèmes. Nous sommes tous malades car la fumée qui se dégageait était gigantesque. Je n’ai jamais vu ça depuis ma naissance. Les sapeurs pompiers et les gendarmes étaient là tous les jours, mais aucune autorité n’est venue nous réconforter.
Et pourtant, cela fait plus de trois mois que cela dure. Je n’arrive plus à dormir ni à travailler » confie le vieux Assane Bâ qui dit ne pas être prêt à quitter sa maison où se trouve tout ce qu’il a de plus cher, c’est-à-dire pas grand-chose hormis la charge affective, en plus des manguiers qui ont commencé à se reproduire. Son épouse, Bigué Ndoye, habillée en rouge, est désarçonnée et dépassée par la situation qu’elle juge insupportable. « Nous avons mal car nous sommes des agriculteurs et nous ne pouvons pas laisser nos champs pour aller ailleurs. Nous sommes tous malades. Les enfants passent toutes les nuits à tousser et souffrent maux de tête et autres maladies. Nous demandons de l’aide », sollicite la dame qui renseigne avoir travaillé dans la société FORTEZA durant trois mois avant d’être remplacée par une autre femme. La société procédant par rotation pour faire travailler le maximum de villageois.
Le foncier, le mal du village
Les notables du village ne comprennent pas cette loi qui leur arrache les terres de leurs parents. A tour de rôle, les sages du village content leurs peines. « J’avais un champ de manguiers qui comptait 58 pieds et j’arrivais à avoir pendant la récolte 700 000 F Cfa. Quand la société avait ciblé mon périmètre, elle voulait payer 25 000 F Cfa pour chaque manguier. J’ai refusé. Par la suite, les sages m’ont demandé de lâcher prise », explique Mame Lô, un père de famille et mécanicien de formation qui a hérité des champs de ses parents avec ses deux frères. C’est ainsi que ces malheureux ont perdu leurs terres du fait de la loi sur le domaine national. A en croire tous ces malheureux, la société Forteza, plutôt que de lutter contre la pauvreté, a accru le dénuement dans la zone. « Elle m’a arraché mes trois champs. Après, on m’a recruté pour trois mois en me payant une somme dérisoire que je n’ose même pas vous dire », confie le nommé Moussa Ngadiaga. Dans la foulée, un autre sage du village, ne faisant dans la langue de bois, fait entendre ses vérités. « Nous ne pouvons plus supporter cette situation. Nous avons des enfants à nourrir et nous savons tous que cette situation est causée par la société qui exploite le gaz. Nous vivions bien avant l’implantation de cette entreprise de misère qui nous a appauvris », éructe de rage le vieil homme.
Une jeunesse prête à franchir la ligne rouge
r le peu que nous avons, la société nous l’a arraché », s’emporte le jeune Abdou Karim Mbaye. « Je suis un jeune diplômé en électricité. Mais nous ne pouvons pas trouver du travail dans cette entreprise. Les responsables de l’usine prennent les parents des villages environnants et nous laissent dans la misère. Nous n’avons pas d’eau. Et pourtant, nous savons que, pour trouver le gaz, il faut creuser le sol jusque dans ses entrailles. Ce qui fait qu’ils ont de l’eau dans l’usine tandis que le village est sans eau », soutient le jeune homme. A l’en croire, la politique du président Macky Sall, avec 350 milliards de francs promis à la jeunesse, n’est que du saupoudrage. Son ami Pape Samb Ngadiaga, membre du collectif qui défend les intérêts du village, confirme ses propos.
ENJEUX D'UNE RECOMPOSITION POLITIQUE
Ousmane Sonko semble avoir pris une longueur d’avance sur Khalifa Sall et Karim Wade. D’où la nécessité pour ces derniers de s’unir avec le leader du Pastef pour défendre ensemble la démocratie et retrouver leur droits civiques et politiques
Trois années nous séparent de l’élection présidentielle de 2024 si cette échéance n’est pas reportée bien sûr. D’ici là, il est raisonnable de s’attendre à une recomposition politique. En particulier du côté de l’opposition qui se cherche pour faire face au régime du président Macky Sall. Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko sont pour le moment les potentiels candidats à cette présidentielle. Et ce même si, les deux K n’ont pas leur destin en main car il leur faudra retrouver leurs droits politiques et civiques. Autrement dit, il faudra qu’ils bénéficient d’une amnistie pour pouvoir participer à la prochaine présidentielle. Pour avoir une idée de ce que sera cette recomposition politique attendue, Le Témoin a accroché quelques spécialistes. Pour Pr Moussa Diaw de l’Ugb, Ousmane Sonko semble avoir pris une longueur d’avance sur ses deux autres concurrents en occupant le terrain politique. Ce, contrairement à Khalifa Sall et Karim Wade. D’où la nécessité pour ces deux derniers, selon l’analyste politologue Mamadou Sy, de s’unir avec le leader du Pastef pour défendre ensemble la démocratie et retrouver leur droits civiques et politiques !
Une reconfiguration politique semble se dessiner du côté de l’opposition depuis les visites de courtoisie du leader de Pastef aux leaders de partis qui l’ont soutenu durant l’épreuve qu’il a traversée. Depuis son placement sous contrôle judiciaire, Ousmane Sonko ne cesse d’appeler l’opposition à l’une unité pour faire face aux « dérives » du régime de Macky Sall et combattre l’injustice que, selon lui, ce dernier aurait installée dans le pays. Même si certains le présentent incontestablement comme le leader de l’opposition, M. Sonko a affirmé publiquement qu’il ne s’est jamais intéressé au titre qui lui est l’attribué. Peut-on parler déjà de recomposition ou reconfiguration politique à trois années de la présidentielle de 2024 ? Une chose est sûre, selon les analystes politiques, Ousmane Sonko, Khalifa Ababacar Sall et Karim Maissa Wade sont les trois figures de l’opposition que l’on pourrait considérer comme de potentiels successeurs de Macky en 2024. Cependant, le leader de Taxawu Ndakaru et Wade-fils doivent d’abord retrouver leurs droits politiques et civiques pour être éligibles. Ce qui passe par une amnistie que leur accorderait le président Macky Sall qui les avait déjà graciés. « En ce qui concerne les cas de Khalifa Sall et Karim Wade, ces deux sont sous contraintes judicaires. Il y a une pesanteur sur eux comme une contrainte majeure. Il faut naturellement que ces contraintes-là soit levées. Et cela dépendra du bon vouloir du président de la République de les amnistier. S’ils ne bénéficient pas de cette amnistie, alors leur participation aux élections serait problématique. Maintenant, c’est l’une des revendications des défenseurs des droits de l’homme de demander à que ces deux leaders retrouvent leurs droits civiques. Ce afin de pouvoir mener comme les autres des activités politiques. Dans le cas où cette revendication serait satisfaite, on ira vers une recomposition. C’est à ce moment-là seulement qu’il faudra s’attendre à une recomposition de la scène politique. Et que tous les leaders pourraient participer librement à la présidentielle où la compétition se fera en fonction de leur capacité à unir leurs forces pour faire face à la majorité », théorise le Pr Moussa Diaw de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Pr Moussa Diaw de l’Ugb : « La recomposition de l’opposition se fera avec ou sans Khalifa Sall, Sonko et Karim Wade »
Pour le moment, tous ces facteurs ne sont pas encore réunis. Mais l’enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis soutient que, de toute façon, la recomposition politique se fera avec ou sans eux. A l’en croire, il y aura une recomposition autour d’un certain nombre de leaders comme Ousmane Sonko ou autour de quelqu’un d’autre. « Même s’ils ne recouvrent pas leurs droits civiques, il y aura recomposition forcement. Il y aura recomposition autour d’un certain nombre de leaders. Reste maintenant à définir les modalités. Dans tous les cas, compte tenu de la posture d’Ousmane Sonko, il pourrait être l’homme politique autour duquel pourraient se former les alliances. D’ailleurs, je pense qu’il milite dans ce sens par ses rencontres, ses échanges avec les autres leaders qui s’inscrivent dans cette dynamique de consolidation de l’opposition, de mettre en place un cadre de concertation qui pourrait déboucher sur des alliances électorales. Cela dit, il reste à voir, en fonction du temps, si la majorité se laissera faire. C’est ça la grande question. Que va-t-elle-faire par rapport à la mobilisation de l’opposition ? », s’interroge l’analyste.
Une possibilité d’alliance entre Sonko- Khalifa Sall
Selon toujours le Pr Moussa Diaw, il est fort possible qu’une alliance puisse se former entre le leader de Tawaxu Dakar et le président des « Patriotes ». Il ne croit pas qu’une alliance puisse se nouer entre Karim Wade et Khalifa Sall encore moins entre Karim Wade et Ousmane Sonko. « Peut-être une alliance entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko. Ils ont beaucoup échangé. Et ils semblent être d’accord sur un point. Ils peuvent s’allier. Parce qu’on a vu Barthélémy Dias s’activer dans ce sens. Donc, il y a possibilité d’alliance entre ces deux leaders-là. Peut-être qu’ils vont être rejoints par d’autres. Tout est possible. De toute façon, il y aura des combinaisons et des recombinaisons et des pôles qui vont se constituer au niveau de l’opposition. Karim Wade, on ne sait pas encore. On ne sait quelle attitude il aura devant ces pôles- qui vont se constituer. Est-ce qu’il va les intégrer ? Va-t-il constituer un pôle ailleurs ou y aller seul ? Personne ne peut le dire pour le moment. Une chose est sûre, au Pds, les militants sont en train de s’entredéchirer du fait que le père du parti prend de l’âge. Et qu’il n’y a pas une personnalité qui assure l’intérim et à qui on peut faire confiance pour mener le combat. Le Pds est en léthargie. On verra s’il va être relancé si jamais Karim revenait. C’est vrai que ça va donner du tonus à ce parti et lui permettre de jouer vraiment son rôle dans le clivage politique sénégalais » indique encore le Pr Moussa Diaw de l’UGB.
Ousmane Sonko, pas encore à l’abri de se retrouver dans la même situation que les 2K !
Le leader de Pastef Ousmane Sonko, sous contrôle judiciaire dans l’affaire qui l’oppose à la masseuse Adji Sarr pour un présumé viol et des menaces de mort, pourrait se retrouver dans la même situation que Khalifa Sall et Karim Wade. C’est-à-dire que son casier judiciaire pourrait constituer une entrave pour son avenir politique, si toutefois il était condamné et emprisonné, selon le Pr Moussa Diaw pour qui tout dépendra des rapports de force. « Comment vont évoluer ces rapports de force ? Est-ce que, malgré ce problème qu’il a vécu, il pourra s’adonner tranquillement à ses activités politiques ? Car, sur le plan judiciaire, rien n’est encore réglé. On ne sait pas encore comment ce dossier va se terminer. Est-ce qu’il y aura un jugement ? Tout dépendra de la situation. Donc on est dans ce climat-là. Mais il n’empêche, d’ailleurs Ousmane Sonko l’a dit au juge, me semble-t-il, que même si on l’empêche de parler de l’affaire, il a une marge de manœuvre politique qui lui permet de rencontrer beaucoup de leaders politiques, de la société civile et tous les soutiens dont il a bénéficié quand il était entre les mains de la justice », a ajouté le Pr Moussa Diaw.
Mamadou Sy Albert « Pourquoi Khalifa Sall et Karim Wade doivent s’unir avec Ousmane Sonko ?»
Albert, si Ousmane Sonko se retrouvait dans la même situation que Khalifa Sall et Karim Wade ce serait un scénario catastrophique pour l’opposition. En effet, estime-t-il, si Ousmane Sonko ne sort pas libre de cette affaire qui l’oppose à la masseuse, et que Khalifa Sall et Karim Wade ne bénéficient pas d’une amnistie, le pouvoir n’aura pas d’adversaire sérieux en 2024 « C’est l’enjeu que pose l’unité de l’opposition. S’ils n’arrivent pas à réaliser l’unité pour faire face à la majorité, c’est sûr que cela fera l’affaire de la majorité. Je crois que ça va être extrêmement difficile pour que l’opposition trouve un sérieux candidat si ces trois-là ne fédéraient pas leurs forces » a précisé Mamadou Sy Albert.
Ce que Ousmane Sonko gagnerait si Karim Wade et Khalifa Sall ne recouvrent pas leurs droits !
Une potentielle alliance entre les trois hommes politiques peut être faite pour les élections locales, à en croire le politologue. Toutefois, il estime qu’une telle alliance ne pourrait pas durer car, soutient-il, aucun de ces trois ne cache ses ambitions présidentielles pour 2024. Pour l’instant, selon le doyen Mamadou Sy Albert, il urge pour Khalifa Sall et Karim Wade de se coaliser avec le leader du Pastef pour défendre la démocratie ensemble. Il convient surtout, à ses yeux, qu’Ousmane Sonko défende les droits de Khalifa Sall et Karim Wade. « Il y a une recomposition de l’opposition. Pour préparer les élections locales, ils ont au moins un consensus sur la nécessité d’aller ensemble. Cela dit, il se pourrait que cette recomposition ne dure pas jusqu’en 2024. Parce que tous les trois c’est-à-dire Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Karim Wade ont des ambitions politiques. Aucun d’eux ne cache son ambition présidentielle. Encore une fois, Khalifa et Karim Wade ne savent pas réellement s’ils vont retrouver leurs droits civils et politiques. Donc est ce qu’ils vont se désister en faveur d’Ousmane Sonko comme Khalifa Sall l’avait fait pour Idrissa Seck en 2019 ? Est-ce qu’ils vont faire la même chose en 2024 pour Sonko ? Ça peut être possible. Je crois qu’Ousmane Sonko doit se battre d’abord pour que Karim Wade et Khalifa Sall puissent retrouver leurs droits. L’enjeu pour Sonko, c’est d’avoir à ses côtés Khalifa Sall et Karim. Si jamais ces derniers ne retrouvent pas leurs droits politiques et civiles, ils pourront le soutenir Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle. Même pour les locales, ils peuvent accepter qu’Ousmane Sonko soit le chef de leur liste. Donc, Sonko serait avantagé si jamais Khalifa et Karim n’étaient pas amnistiés. Dans ce cas de figure, c’est sûr et certain que leur électorat ira vers le camp de Sonko. C’est ce qui s’est passé en 2019 avec le leader de Rewmi Idrissa Seck. Je crois que c’est ce scénario qui est le plus probable, si jamais Karim et Khalifa ne retrouvent pas leurs droits. Dans ce cas, c’est sûr et certain, Ousmane Sonko aura un gain politique » a conclu l’analyste politologue Mamadou Sy Albert.
UNE SUBVENTION SPECIALE DE 500 MILLIONS FRANCS CFA POUR LE PLUS GRAND HOPITAL DE DAKAR
Abdoulaye Diouf Sarr va proposer au chef de l’Etat une nouvelle allocation budgétaire à l’hôpital Aristide Le Dantec pour pouvoir éponger la totalité de sa dette.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale (Msas), Abdoulaye Diouf Sarr, annonce une subvention spéciale de 500 millions de francs qui sera allouée à l’hôpital Aristide Le Dantec. Une enveloppe qui permettra à cet établissement de santé en « détresse respiratoire » de pouvoir respirer à pleins poumons. Diouf Sarr invite d’ailleurs le directeur de l’hôpital à travailler avec la commission médicale sur un plan de trésorerie pour validation avant d’engager les dépenses. Une autre réunion est prévue aujourd’hui (jeudi) autour du réaménagement budgétaire avec les concernés pour pouvoir proposer au chef de l’Etat une nouvelle allocation budgétaire pour un « endettement zéro ».
En termes de renforcement du plateau technique, l’Etat a beaucoup fait pour les structures sanitaires du pays notamment l’hôpital Aristide Le Dantec. Lequel a bénéficié, entre autres, d’un scanner 33 barrettes, d’une table télécommandée pour la radiographie, d’endoscopes pour l’urologie et la gastronomie, d’un lot d’équipements pour la biologie et l’immunologie, d’un lot d’équipements complets pour l’anatomie-pathologie (mais qui n’est pas encore installé), d’un vidéo-laryngoscope pour la réanimation. Sans compter le pavage de la cour de l’hôpital et ses environs. Malgré tous ces efforts, les problèmes subsistent à l’hôpital Le Dantec et sont surtout liés à la conjoncture avec la pandémie de Covid-19. Une situation reconnue par le directeur de l’établissement qui nourrit un grand espoir de voir le projet de reconstruction de l’hôpital se réaliser « conformément à la volonté de l’ensemble des acteurs hospitaliers ».
En attendant la mise en œuvre du projet de reconstruction de l’hôpital, la commission médicale dudit établissement de santé a identifié les problèmes qui l’asphyxient. Au-delà des contraintes liées à la pandémie de Covid-19 dont souffre l’hôpital depuis près d’une année, la mise en route simultanée des réfections, notamment des blocs opératoires, encore non achevés, a fini de rendre les recettes de l’hôpital insuffisantes. Ce qui a bloqué son fonctionnement normal. « Malgré tout, cette structure sanitaire a continué à accueillir des prestations de haut niveau, autant sur le plan thérapeutique que sur le plan diagnostic. Mais, dans des conditions extrêmes », a tenu à préciser le président de la commission médicale d’établissement de Le Dantec. Pr Alain Ndoye se sent blessé au plus profond de lui-même du fait des humiliations quotidiennes — surtout celle de devoir référer leurs patients dans d’autres structures pour un diagnostic ou un traitement autrefois couramment disponibles dans l’hôpital —, qu’ils subissent mais aussi des critiques et attaques dans la presse, sur les réseaux sociaux comme les attaques verbales et malheureusement physiques d’usagers à bout de nerfs. « Nous avons le sentiment que notre action de tous les jours n’est reconnue ni par les usagers ni par l’Etat, si on en juge par ce que l’on sait des parts de subventions allouées aux hôpitaux pour faire face à la pandémie de covid-19 », martèle le président de la commission médicale d’établissement de l’hôpital Le Dantec.
A en croire Pr Alain Ndoye, « la commission médicale qui, depuis le mois de septembre, au lieu de faire valoir son obligation de moyens qui aurait conduit tout simplement à l’arrêt de toutes activités de soins, a courageusement identifié les problèmes et proposé des solutions ». Il cite le nouveau service d’accueil des urgences en voie d’achèvement qui, dit-il, « propose une solution moderne pour la prise en charge des urgences et l’humanisation de nombreux services. Bien que ceux-ci n’aient pas suffi à désembourber l’hôpital » tempère-t-il toutefois.
Les travailleurs de l’hôpital Le Dantec n’ont aujourd’hui qu’« un seul rêve », c’est de « rendre à leur structure sa place dans le système médical national ». Ce qui, selon Pr Ndoye, ne sera possible que si une subvention spéciale de l’Etat leur est allouée en urgence, couvrant la dette tout en permettant un approvisionnement en consommables et réactifs de laboratoires, voire le renouvellement de leurs outils de travail. « En échange, nous souhaiterions un droit de regard sur la gestion de cette allocation ». Notre interlocuteur a en effet demandé au ministre de tutelle que la commission médicale de l’hôpital puisse accompagner l’utilisation des ressources dégagées par l’Etat.
Un hôpital lourdement endetté !
Sur ce dossier de Le Dantec, les travailleurs semblent prêcher un convaincu. « Il y a une dette assez lourde, il est important de trouver une solution. Quand la dette est très, très élevée dans une entreprise, cela asphyxie totalement cette entreprise. Il faut une solution en trouvant soit de la ressource interne, ou aller chercher la ressource externe pour pouvoir payer. Vous venez de démontrer que les conditions ne le permettent pas. C’est un problème à régler, sinon l’hôpital va tomber », a dit le ministre de la Santé qui annonce le déblocage d’une subvention spéciale de 500 millions de francs, et éventuellement l’effacement de la totalité de la dette de l’hôpital estimée à plus de 600 millions de francs. « J’ai demandé au directeur de travailler avec la commission sur un plan de trésorerie, un plan d’utilisation de la ressource, pour validation avant d’engager les dépenses. Cela permettra d’aller dans le sens souhaité par l’hôpital de manière générale ».
En demandant au directeur de mettre en place un plan d’utilisation des ressources allouées, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé une autre rencontre pour aujourd’hui (jeudi) autour du réaménagement budgétaire avec le président de la Commission médicale (Pcm), la directrice des Etablissements de santé, entre autres. Une réunion qui lui permettra de proposer au chef de l’Etat une nouvelle allocation budgétaire pour un « endettement zéro ». Le ministre de la Santé estime que c’est ce qui permettra de se projeter, et donc de partir sur de nouvelles bases.
Toutefois, a-t-il souligné, cette réallocation doit tenir compte de la finalisation des travaux en cours. Parce que, dit-il, « si on éponge la dette sans tenir compte de la finalisation des travaux en cours, on va dans un vague garage. On s’arrête mais on n’avance plus ».
En termes clairs, il demande aux concernés de ne pas ouvrir de nouveaux chantiers « si ce n’est pas un chantier urgent ». Par ailleurs et parlant des questions conjoncturelles, Abdoulaye Diouf Sarr indique que le projet d’entreprise de l’hôpital Aristide Le Dantec est toujours en vigueur. Le plan d’établissement est donc toujours d’actualité.
Par Amadou Diongue
A MAKANE FAYE, LA COMMUNAUTÉ SÉNÉGALAISE D’ADDIS RECONNAISSANTE
Il fut simplement un homme bon et dévoué à toutes les causes, sa famille, les amis, les collègues, son pays et l’Afrique. Je puis témoigner, pour avoir vécu dans sa proximité pendant presque quinze ans
De Dieu nous venons, à Dieu nous retournerons. Telle est notre fatale condition comme les Ecritures saintes nous le rappellent. Le vendredi 26 mars, la faucheuse nous a ravi Makane Faye sur la route de Touba où il venait d’enterrer un de ses frères.
Makane, comme tout le monde l’appelait affectueusement, appartenait à ces premières générations d’informaticiens sénégalais. Il fut, pendant 23 ans, fonctionnaire de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) en charge du Programme des TIC pour le développement et la gestion de la connaissance connaissances, après avoir mis en place le Centre de documentation et d’information de l’Organisation africaine de normalisation à Nairobi, au Kenya.
Makane fut en outre un membre fondateur du Forum africain sur la Gouvernance de l’internet. Président de l’Association des anciens fonctionnaires internationaux du Sénégal (ASAFI), Makane a été également le président de la Fédération des syndicats et Associations de fonctionnaires des Nations unies.
Makane se faisait le devoir monastique d’accueillir à l’aéroport international de Bole tous les fonctionnaires et diplomates venant prendre fonction à Addis Abeba. Mon fils, à qui j’appris la mauvaise nouvelle, me rappela que c’est de sa fameuse voiture rouge de marque Mutsubishi qu’il a vu les premières images de la ville d’Addis Abeba. C’était le 8 octobre 2002, il était 6 heures du matin et il faisait un froid de montagne sur la ville. Je suis arrivé à Addis en septembre 2002, Makane, doyen de la Communauté sénégalaise, venait de passer déjà 10 ans dans cette capitale de l’Afrique ou la vie n’était encore aussi facile que de nos jours. C’était le temps où il fallait profiter de toutes les sorties du territoire pour faire provision de bien de choses de la vie ordinaire. Le Grand, c’est ainsi que je l’ai toujours appelé, avait acquis les bons réflexes d’un habitué des situations de pénurie.
Connaissant les habitudes alimentaires particulières de nos compatriotes, il pouvait réserver tout le stock disponible d’un produit et appeler tout le monde. Il avait à l’esprit les besoins spécifiques de chacun et surtout des enfants.
Makane, grand voyageur devant l’éternel, ne passait pas beaucoup de temps à Addis, mais pour lui toutes les occasions étaient bonnes pour rassembler la communauté et partager la cuisine exquise de Tabara, son épouse. Hauts fonctionnaires, gradés de notre armée, en mission ou en transit, voyageurs en rade, dans la région, tous étaient accueillis par la famille Faye, pour un repas avec la communauté.
Dans la pure tradition sénégalaise, son épouse Tabara en plus de faire la cuisine pour elles pour des jours, se faisait le devoir de faire découvrir aux nouvelles arrivées les différents marchés et supermarchés de la ville.
A l’occasion de la Tabaski, il nous rassemblait tous pour aller acheter le bélier du sacrifice. Les visites du Président de la République du Sénégal et de ses ministres, lors des grandes réunions de l’Union africaine et des Nations unies, étaient l’occasion pour leur faire part des difficultés vécues par la communauté sénégalaise de l’Afrique de l’Est en général. Je me souviens encore des nombreuses démarches qu’il a menées auprès du Ministère des finances pour obtenir de l’autorité une exonération de taxe sur le véhicule importe par les retraites du système international qui rentrent au pays. Nous venons de perdre un frère d'une extrême bonté, profondément ancré dans nos valeurs de dignité, d’humilité de générosité et de partage.
Pour ma part, j'en n'ai pas rencontré beaucoup comme Makane. Il fut simplement un homme bon et dévoué à toutes les causes, sa famille, les amis, les collègues, son pays et l’Afrique. Je puis témoigner, pour avoir vécu dans sa proximité pendant presque quinze ans, que je n’ai jamais entendu Makane dire du mal d'autrui. Je l'ai surtout vu aider, dans la plus grande discrétion, des gens dans le besoin. Combien de familles il faisait vivre ? personne ne le saura.
A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournerons. Alors restera toujours le souvenir, fasse le Seigneur qu’il soit dans le sens du Bien. Si « l’art est un antidestin » comme disait André Malraux, alors la bonne action témoignera éternellement pour l’homme de Bien. Jeuf ju baax du reer borom. Que le Seigneur lui accorde sa profonde miséricorde et l'accueille en son Paradis.
A Tabara, sa veuve, a ses enfants, et à tous nos ainés d’Addis, nous présentons, au nom de toute la communauté sénégalaise d’Addis Abeba, nos sincères condoléances.
Au revoir, Grand. Je suis fier de rester pour toi : My Boy.