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24 juin 2025
par Mambaye Farabiram Sene
KANKOU MOUSSA ET LE COÛTEUX INCIDENT PROTOCOLAIRE DU CAIRE
La prosternation de 1324 revêt une charge symbolique considérable, en tant que signe avant-coureur des conséquences dévastatrices du triptyque historique : traites négrières, colonisation et néo-colonialisme
Le Mansa Kankou Moussa, empereur du Mali, est traditionnellement présenté comme un grand souverain négro-africain, à la tête d’un État immensément riche grâce à de considérables ressources en or. Lointain successeur de Soundiatta Keita, fondateur du Mali en 1235, Kankou Moussa, musulman pieux, a marqué les esprits par son pèlerinage grandiose à la Mecque, précédé d’une halte de 3 jours au Caire, en Égypte. Son escale égyptienne est une occasion de nous interroger sur une constante des relations de l’Afrique Noire avec le reste du monde, en l’occurrence le monde arabe.
On estime qu’environ 15.000 personnes composaient la caravane impériale, essentiellement des soldats et des esclaves. L’empereur avait également apporté avec lui pas moins de 12 tonnes d’or pour financer le voyage mais également, et surtout, pour faire des dépenses royales et offrir des présents de haute valeur aux dignitaires rencontrés sur son itinéraire.[1]
C’est donc en 1324 que le souverain malien arrive en majesté au Caire, étape vers la Mecque, et qu’il s’apprête à y rencontrer le sultan mamelouk Malik an Nassir Muhammad ibn Qala’un pour une entrevue diplomatique de courtoisie. Mais avant de relater cette rencontre, intéressons-nous à la dynastie mamelouk d’où est issu an Nassir.
Un premier indice sur cette dynastie est à chercher dans l’origine de cette appellation ; en effet mameluk signifie chose possédée en arabe. Les mamelouks constituent une armée d’élite d’origine caucasienne, dont les membres sont des esclaves affranchis suite à leur formation militaire. C’est en 1250 que ces soldats – esclaves mettent fin à la dynastie ayyoubide (fondée par Saladin) et prennent le pouvoir au Caire.
Suite à ce coup d’État, la dynastie mamelouk restera au pouvoir jusqu’en 1517. Mais deux autres exploits sont à mettre à leur crédit. Profitant de la chute du califat abbasside en 1258 suite à la prise de Bagdad par les Mongols, les mamelouks deviennent les protecteurs des califes, qui se retrouvent sans territoire politique et sont accueillis par les sultans du Caire[2]. De plus, les maîtres de l’Égypte puis du couloir syro-palestinien contrôlent également les deux villes saintes de La Mecque et Médine.
Cette aura religieuse se trouve amplifiée lorsque les mamelouks mettent fin à 2 siècles de croisades euro-chrétiennes en Orient, en remportant une victoire décisive à Acre (Israel actuel) en 1291[3]. C’est donc dire si an NASSIR est issu d’une lignée illustre qui a fait de l’État mamelouk, la première puissance dans le monde islamique.
De son côté, Kankou Moussa est l’un des souverains négro-africains les plus puissants de son temps. Il entend le faire savoir, lui le fin lettré en arabe, qui utilisait malgré tout des interprètes avec ses interlocuteurs arabes. Cependant, en tant que mansa musulman se rendant en pèlerinage à la Mecque, ville contrôlée par les mamelouks, sa position n’est pas des plus confortable.
C’est ainsi que le protocole diplomatique cairote demande à Kankou Moussa d’aller rendre hommage au sultan mamelouk. En clair, il lui est demandé instamment de se prosterner devant an Nassir. Ce que refuse l’empereur malien. Mais devant l’insistance mamelouk pour satisfaire au protocole, se trouvant face au sultan an Nassir, il s’exécute en usant d’un « subterfuge » verbal, affirmant : « Je me prosternerai devant Allah qui m’a créé et mis au monde. »[4]
En parallèle à cet incident protocolaire, l’arrivée massive d’or sur les marchés du Caire dévaluera le métal jaune pendant plusieurs années. Les témoignages au Caire comme à la Mecque sont unanimes pour saluer la prodigalité et la magnificence toutes royales de Mansa Moussa. Ces qualités fort louables incitèrent néanmoins certains marchands à tripler voire décupler les prix des produits vendus aux Maliens (Ki-Zerbo 1978, p.135).
Ce tableau historique, vieux de 700 ans, n’est pas sans rappeler des constantes dans les relations internationales des pays négro-africains avec leurs voisins européens ou arabes. Avec Kankou Moussa, on observe la même fascination de certains chefs d’État noirs africains contemporains pour la civilisation arabo-islamique. Le « subterfuge » de l’empereur Moussa devant son homologue mamelouk n’abuse personne. En 1324, l’histoire a retenu la génuflexion impériale de l’homme le plus puissant d’Afrique de l’Ouest devant un souverain étranger.
De nos jours, les Comores, Djibouti et la Somalie, trois pays musulmans, font partie de la Ligue Arabe, fondée en 1945, alors que leurs langues nationales appartiennent au groupe linguistique négro-africain. Ils ont été acceptés dans l’organisation panarabe du fait de l’usage de l’arabe comme langue officielle dans ces pays. Or, l’article 1 de la charte de la Ligue dispose que chaque pays arabe indépendant a le droit d’adhérer à l’organisation. Au-delà de l’acceptation de ces trois pays au sein de la Ligue, il convient de se demander ce qui a poussé Somaliens, Comoriens et Djiboutiens à faire leurs demandes d’adhésion.
Il est probable que la raison majeure est à chercher du côté du prestige accolé au rayonnement de la civilisation arabo - islamique et, fait non négligeable, de la solidarité organique en pétro – dollars qui en découle. Avec Kankou Moussa, il est désormais possible de faire l’historique de cette subjugation d’une fraction du Monde Noir par le Monde Arabe.
De plus, la non-réciprocité s’insinue également dans les déplacements de princes nègres hors d’Afrique Noire. Au-delà de son caractère religieux, le pèlerinage à la Mecque d’un souverain s’apparente souvent à un déplacement politique. Et c’est Mansa Oulé (1255-1270), fils et successeur du fondateur Soundiatta Keita, qui inaugure les pèlerinages. Il sera imité par Mansa Sakoura (1285-1303). Ce dernier fut d’ailleurs assassiné sur le chemin du retour par des brigands en Tripolitaine (Libye actuelle) (KI-ZERBO 1978, p.135).
Quelques décennies après l’avènement de l’empire Songhay en 1464, un coup d’État porte au pouvoir le lieutenant torodo Mohamed Sylla sous le nom de Askya Mohamed en 1493. En mal de légitimité, bien que soutenu par les oulémas de Gao, Askya Mohamed s’empresse d’aller à la Mecque et en revient auréolé du nouveau statut de calife pour le Soudan (pays des Noirs, en arabe) (KI-ZERBO 1978, p.145).
Askya Mohamed venu en Arabie avec 300.000 pièces d’or renforçait cette tradition pèlerine des souverains musulmans d’Afrique Noire, sans égaler le faste du déplacement de Kankou Moussa. Mais si les princes nègres ont beaucoup voyagé dans le monde arabe, force est de constater que la réciproque n’est pas vraie. N’oublions pas que la traite orientale des Noirs qui avait débuté au VIIème siècle se perpétuait. L’Afrique Noire étant considérée comme un réservoir inépuisable d’esclaves par les arabo-berbères, le regard inévitablement condescendant du monde arabe sur l’Afrique noire a probablement joué comme un frein puissant dans l’absence de visites de haut rang vers l’Afrique noire.
Le parallèle avec la période contemporaine est également frappant. On ne compte plus le nombre astronomique de visites officielles ou privées de chefs d’État négro-africains en France depuis 1960, date charnière dans l’accession à l’indépendance. Alors que le président français de l’époque, Charles de Gaulle (1958-1969), ne s’est rendu dans aucun pays indépendant d’Afrique noire.
Pour en revenir aux fameuses 12 tonnes d’or emportées par Kankou Moussa, la préparation du pèlerinage a nécessité une contribution spéciale des marchands et des provinces de l’empire.[5] Assurément Mansa Moussa avait soif de prouver quelque chose à ses coreligionnaires du proche Orient. L’historienne Madina Ly Tall estime que ce pèlerinage aura coûté plus de 10 tonnes d’or aux finances maliennes [6].
De la magnificence et la munificence des premiers jours, le souverain malien sombrera dans l’embarras lorsque, 10 tonnes d’or plus tard, il se retrouva contraint d’emprunter une lourde somme à un marchand d’Alexandrie pour tenir son rang sur le chemin du retour (Ki-Zerbo 1978, p.135).
Au total, le voyage de Kankou Moussa en Arabie est une malheureuse préfiguration de notre temps présent négro-africain. Les dépenses folles de certains dirigeants politiques d’Afrique noire (biens immobiliers, voitures de luxe…) en Méditerranée septentrionale rappellent furieusement les 10 tonnes d’or dépensées 700 ans plus tôt par un souverain nègre fasciné par la civilisation arabo-islamique.
Le besoin de se faire certifier par l’étranger calife hier, président aujourd’hui est révélateur d’un fait dont l’épaisseur historique est sidérante en Afrique Noire contemporaine : l’absence patente de projet politique conçu par et pour les Négro – Africains, sous-tendu par un niveau élevé de sciences et techniques.
La prosternation de 1324 revêt une charge symbolique considérable, en tant que signe avant-coureur des conséquences dévastatrices du triptyque historique : traites négrières, colonisation et néo-colonialisme.
[1] Hadrien COLLET in Romain BERTRAND, ss dir. (2019), L’exploration du monde. Une autre histoire des grandes découvertes, Seuil, p.97
[2] François REYNAERT (2016), La grande histoire du monde, Fayard, p.282
[3] Christian GRATALOUP (2019), Atlas historique mondial, Les Arènes – L’Histoire, p.131
[4] Joseph KI-ZERBO (1978), Histoire de l’Afrique Noire, ed. Hatier, p.135
[5] Djibril Tamsir NIANE in UNESCO - Tome IV. ss dir. D.T. NIANE, (1985) L’Afrique du XII au XVIème siècle, ed. UNESCO/ Présence Africaine / Edicef, p.112
[6] Madina LY TALL (1977), L’empire du Mali, Nouvelles Editions Africaines, p.181
BIDEN VOIT GRAND
René Lake, éditorialiste et analyste politique à Washington, analyse le plan d’infrastructures de 2.000 milliards de dollars présenté par le nouveau président américain
Le président américain Joe Biden a présenté son plan d’infrastructures. Il compte investir, quelque 2.000 milliards de dollars au cours des huit prochaines années. Il veut augmenter les impôts des entreprises. René Lake, éditorialiste et analyste politique à Washington, en fait une analyse.
LA CAN TIENT SA DATE, LE MAROC LES FINANCES, L’AFRIQUE DU SUD LE MARKETING
La décision a été prise ce mardi 30 mars par le Comité exécutif de la CAF qui s’est réuni en visioconférence sous la présidence de Patrice Motsepe
La CAN Cameroun 2021 va se dérouler du 9 janvier au 6 février 2022. La décision a été prise ce mardi 30 mars par le Comité exécutif de la CAF qui s’est réuni en visioconférence sous la présidence de Patrice Motsepe. Une occasion saisie par le nouveau boss du football africain pour récompenser ses souteneurs. Ainsi, le Président de la Fédération Somalie de Football, Abdigani Said Arab a été coopté au sein du ComEx de la CAF. Hany Abou Rida (Egypte) et Pinnick (Nigeria) intègrent le comité d’urgence. Quant à Fouzi Lekjaa (Maroc), il conserve son poste d’argentier de la CAF. Enfin, Daniel Alexandre Jordaan (Afrique du Sud) en tant que Conseiller, aura la charge des concours et du marketing à la présidence.
Du 9 janvier au 6 février 2022 ! C’est la période retenue enfin par le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) pour l’organisation du tournoi final de la CAN Cameroun 2021. La décision a été approuvée à l'unanimité, informe un communiqué de l’instance dirigeante du football continental. L’édit précise également le tirage au sort est prévu le 25 juin 2021.
LES INFRASTRUCTURES, PRINCIPALES PRIORITES DE LA CAF
L’autre point qui a été abordé par les membres du ComEx est relatif aux infrastructures. Sur ce, le Secrétaire Général, souligne le communiqué, a remis «un rapport à l'EXCO sur l'état de dégradation des infrastructures du continent africain qui n'offrent pas ou plus les garanties et aptitudes pour accueillir les compétitions de la CAF, en particulier la Coupe d'Afrique des Nations». C’est ainsi qu’il a été convenu que l'amélioration de plusieurs infrastructures sera une «priorité» pour la CAF et un plan détaillé sera présenté à court terme. Il a également indiqué, concernant les défis posés par les tests COVID-19 et PCR actuellement requis lors des compétitions, que des discussions ont été engagées pour mettre en place - en collaboration avec l'OMS - des organismes indépendants chargés de réaliser les tests, avant les matches, ce notamment dans la perspective de la CAN Cameroun 2021.
ABDIGANI SAID ARAB COOPTE ; FOUZI LEKJAA GARDE L’ARGENT ; HANY ABOU RIDA ET PINNICK INTEGRENT LE COMITE D’URGENCE
Un autre fait marquant de cette réunion tenue par visioconférence ce mardi 30 mars en présence de Véron Mosengo-Omba, Secrétaire Général et présidée par le président de la CAF, le Dr Patrice Motsepe, a été la cooptation. Le Président de la Fédération Somalie de Football, Abdigani Said Arab, intègre le Comité Exécutif de la CAF. Quant à Fouzi Lekjaa, il a été reconduit dans ses fonctions de Président du Comité des Finances de la CAF. Au même moment Hany Abou Rida (Égypte) et Amaju Melvin Pinnick (Nigéria), eux, sont cooptés en tant que membres du Comité d'urgence de la CAF. Par ailleurs, le Président Patrice Motsepe a informé le Comité exécutif de la nomination de deux conseillers: M. Jacques Bernard D. Anouma (Côte d'Ivoire) en tant que conseiller spécial principal auprès du président ; et son compatriote et non moins directeur de campagne, Dr Daniel Alexandre Jordaan (Afrique du Sud) en tant que conseiller en charge des concours et du marketing à la présidence. Enfin, le Secrétaire Général a informé le Comité Exécutif de la mission d'audit initiée par le Cabinet PwC au siège de la CAF et dont les résultats sont attendus début mai 2021.
POURQUOI J’AI REJOINT MACKY SALL
est devenu ministre conseiller. Il a été nommé à ce poste depuis le 2 mars par le président de la République, Macky Sall. est devenu ministre conseiller. Il a été nommé à ce poste depuis le 2 mars par le président de la République, Macky Sall.
Candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Issa Sall, par ailleurs ancien numéro 2 du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) est devenu ministre conseiller. Il a été nommé à ce poste depuis le 2 mars par le président de la République, Macky Sall.
En exclusivité sur Iradio (90.3), il est revenu sur les raisons pour lesquelles il a rejoint les prairies marrons. D’emblée, le patron du Parti de la Paix, de l’Éthique et de l’Équité a répondu à ceux qui soutiennent qu’il a violé la loi en acceptant cette nomination alors qu’il n’avait pas démissionné de son poste de député. A l’en croire, il n’a violé aucune loi d’autant qu’il a averti à qui de droit aussitôt après sa nomination. « Je sais que je n’ai pas violé la loi parce que j’ai envoyé une correspondance pour invoquer l’article du Code électoral qui en parle pour demander au président de l’Assemblée nationale de procéder à mon remplaçant. Il ne peut pas y avoir de violation », a déclaré Issa Sall.
Poursuivant, il a donné les motivations qui l’ont conduit à travailler avec Macky Sall. La première, selon lui, c’est de servir le pays en tant que patriote. « J’étais candidat à l’élection présidentielle et j’avais donc une idée sur comment travailler pour mon pays. Donc, je ne peux pas attendre d’être présent un jour pour travailler pour mon pays. Si j’ai l’honneur d’être convié par le président de la République pour donner des idées sur la bonne marche du pays en tant que patriote, je ne dois pas hésiter. C’est pourquoi le fait que le président m’ait appelé à ses côtés pour le conseil, je ne pouvais pas faire mieux que d’accepter », ajoute-t-il, tout en soutenant qu’il n’a jamais émis des critiques sur la gouvernance du chef de l’Etat et de son régime. « J’étais candidat à la dernière élection présidentielle de 2019. Le candidat Macky Sall proposait un programme, moi je proposais un programme. Si le président Macky Sall m’appelle à ses côtés, je dois pouvoir partager les idées que j’ai avec lui pour la bonne marche de notre pays », a-t-il expliqué non sans informer que son parti, mis sur les fonts-baptismaux dernièrement, se porte très bien.
REPORT DES LOCALES, LA SOCIÉTÉ CIVILE ENTRE DANS LA DANSE
Déjà, "vivement préoccupée" par la suspension de la participation du pôle de l’opposition aux travaux en cours de ladite commission, la société civile appelle les pôles de la majorité et de l’opposition, à "faire preuve de dépassement
La société civile, présente à la commission politique du dialogue national, propose la tenue des élections dans le courant du mois de décembre 2021. C’est le sens de son appel lancé à l’endroit du chef de l’État, Macky Sall, à prendre un décret fixant la date de la tenue de ces échéances électorales.
Déjà, "vivement préoccupée" par la suspension de la participation du pôle de l’opposition aux travaux en cours de ladite commission, la société civile appelle les pôles de la majorité et de l’opposition, à "faire preuve de dépassement en vue de trouver un compromis" sur la date des prochaines échéances.
D’ailleurs, les députés sont convoqués en séance plénière, ce vendredi, 2 avril. A l’ordre du jour, l’examen avant le vote du projet de loi portant report des élections territoriales. La représentation nationale devra trancher une question qui divise la classe politique.
Hier déjà, le Front national de résistance (FNR) a suspendu ses activités au sein de la commission politique du dialogue national, en crachant du feu contre la majorité présidentielle. Moctar Sourang et ses collègues ne veulent pas entendre parler de nouveau report.
LE SÉNÉGAL N’A PAS DE LEÇON À RECEVOIR
Le ministre de la Justice rejette les accusations de violations des droits de l’homme portées contre le pays par le département d’Etat américain dans son rapport annuel (2020)
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice fait une autre lecture du rapport annuel (2020) du département d’Etat américain sur les droits de l’homme au Sénégal. Me Malick Sall estime que le Sénégal n’a pas de leçon à recevoir d’autres pays en matière de droits de l’homme. Il s’exprimait hier, jeudi 1er avril en marge de la cérémonie de passation de service au centre de formation judiciaire où il a aussi nié les accusations de torture de Guy Marius Sagna en prison.
Le ministre de la Justice rejette les accusations de violations des droits de l’homme portées contre le Sénégal par le département d’Etat américain dans son rapport annuel (2020). Présidant hier, jeudi 1er avril la cérémonie de passation de service au centre de formation judiciaire, Me Malick Sall a déclaré que «le Sénégal n’a pas de leçon à recevoir à ce niveau». «Nous n’avons vraiment pas honte ni de notre justice, ni de notre police, ni de notre gendarmerie», a-t-il fait savoir. Selon Me Malick Sall, le Sénégal devra plutôt mieux faire d’après le rapport. «Ce que j’ai lu du rapport, c’est plutôt que le Sénégal a largement amélioré les droits humains. C’est plutôt une appréciation positive en disant qu’on peut mieux faire parce qu’on attend toujours plus du Sénégal, c’est une référence».
Allant plus loin, Me Malick Sall estime que le Sénégal est même un «modèle pour les américains et les européens». «Ce qu’on attend du modèle, c’est qu’il fasse toujours mieux mais je vous assure que le rapport que j’ai lu, c’est plutôt positif», a déclaré Me Malick Sall. Publié mardi dernier, le rapport du département d’Etat américain a déploré la situation des droits humains au Sénégal. Lequel rapport note des manquements quant au «respect de l’intégrité de la personne». Sur ce, il a reproché, entre autres, au Sénégal une «privation arbitraire de vie et autres homicides illégaux ou motivés par des considérations politiques», des «tortures et autres traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants». Dans le document, il est également dénoncé des «difficiles» conditions dans les prisons et des centres de détentions mais aussi des «arrestations arbitraires».
«NOTRE ADMINISTRATION PENITENTIAIRE EST EXTREMEMENT BIEN GEREE»
Revenant sur les accusations de l’activiste Guy Marius Sagna qui affirme avoir été maltraité en prison, le ministre de la Justice a déclaré qu’il n’en est rien. Mieux, Me Malick Sall tresse même des lauriers à l’administration pénitentiaire. «Je peux vous assurer que notre administration pénitentiaire est extrêmement bien gérée. Vous avez tous remarqué que nous sommes dans une pandémie. Mais que le monde entier a salué la réaction du Sénégal et dans cette réaction, l’administration pénitentiaire a joué un rôle essentiel. Il ne vous a pas échappé que dans nos prisons, je veux dire à l’intérieur des prisons, je ne parle pas des endroits des transits, il y a eu des victimes de covid-19 partout au Sénégal sauf dans nos prisons et cela prouve que nos prisons sont managées avec efficacité», a fait savoir Me Sall.
Toutefois, a-t-il reconnu, «dans n’importe quelle administration, il se peut qu’il ait quelque part quelque chose dont on peut parler mais parler de gestion opaque, pour moi honnêtement, c’est de la mauvaise foi». Quant aux dossiers des victimes des dernières manifestations qui ont secoué le pays, le ministre de la Justice rassure qu’ils sont tous pendants devant la justice. «Ceux qui ont des dossiers pendant devant le tribunal, savent que les dossiers sont toujours devant le tribunal. Les engagements que l’Etat avait pris à ce niveau-là, je peux vous assurer, vous pouvez aller rencontrer les familles des victimes, elles vous confirmeront que tous les engagements ont été respectés», a affirmé Me Malick Sall
Dakar, 2 avr (APS) – Le désaccord entre opposition et majorité sur la date des élections locales est le principal sujet en exergue dans la livraison des quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Selon La Tribune, ‘’le report des locales ravive la colère de l’opposition’’. ‘’Le Front de résistance nationale (FRN) qui a boudé la table du dialogue politique se donne le temps de réfléchir sur la conduite à tenir contre le report des élections locales’’.
Le Témoin souligne que le FNR ‘’claque la porte du dialogue et menace’’. ‘’Report des locales, la mère des batailles ?’’, s’interroge la publication qui lance dans un éditorial : ‘’Politiciens, rendez-nous nos mandats locaux !’’.
Parlant de ce désaccord sur la date des élections locales, Le Quotidien affiche à sa Une : ‘’Le FRN ne dialogue plus’’.
‘’Le FRN a décidé de suspendre sa participation au dialogue politique. Ce cadre unitaire de l’opposition qui milite pour des locales en décembre 2021 n’a pu s’accorder avec la majorité qui tient à février 2022’’, rapporte la publication.
Alors que l’Assemblée nationale se penche ce vendredi sur le projet de report des élections locales, le FRN annonce qu’il suspend ses activités au sein de la commission politique du dialogue nationale, indique Libération.
Selon le journal Kritik, ce report ‘’brouille’’ le calendrier électoral et ‘’cause un tort certain à la démocratie’’.
L’Assemblée nationale ‘’joue à l’arbitre’’, note Sud Quotidien qui écrit : ‘’Les députés sont convoqués ce vendredi pour valider ou rejeter (ce qui serait une première) la décision du gouvernement d’organiser les élections départementales et communales au plus tard en février 2022. Ce que rejettent l’opposition, les non-alignés et la société civile’’.
Source A signale la tenue ce vendredi d’une ‘’réunion cruciale’’ entre la commission politique du dialogue national et les experts chargés de procéder à l’évaluation du fichier électoral. Ces experts seront appelés à ‘’trancher’’ la possibilité de tenir les élections locales en 2021 ou 2022, indique le journal.
Selon L’As, la société propose la tenue des élections ‘’en fin janvier 2022’’.
L’Observateur explique que ‘’l’opposition (est) +perdue+ par ses exigences’’ en demandant l’audit du fichier électoral après la présidentielle de 2019.
‘’(…) c’est la prise en compte de cette exigence qui explique, en partie, l’impossibilité pour le gouvernement d’organiser les élections locales au cours de cette année. Car, le processus technique est soumis à des délais qu’il faut respecter’’, selon L’Obs.
Le quotidien Enquête souligne que malgré le ‘’report probable’’ des ces élections, ‘’la bataille fait rage au sein des états-majors politiques pour le contrôle de Dakar’’.
LE FRN SUSPEND SA PARTICIPATION AU DIALOGUE POLTIQUE
Les leaders du Front de Résistance Nationale (FRN) ont claqué la porte de la Commission politique de ce dialogue et reprochent à la majorité présidentielle « de prendre unilatéralement la décision de reporter les élections locales »
Le dialogue national connait une nouvelle perturbation. Les leaders du Front de Résistance Nationale (FRN) ont claqué la porte de la Commission politique de ce dialogue et reprochent à la majorité présidentielle « de prendre unilatéralement la décision de reporter les élections locales », ont-ils annoncé dans un communiqué.
Le front de l’opposition tient ainsi à informer l’opinion publique nationale et celle internationale que « le pôle de la majorité mis en minorité par les pôles de l’opposition, des Non-Alignés et de la société civile lors de la dernière réunion de la commission politique, est en train de s’arc-bouter sur sa décision unilatérale de faire tenir les élections locales au courant de l’année 2022 ».
Et cela, note le document, « en dépit de l’augmentation technique et scientifique qui lui a été servie, montrant clairement et nettement la possibilité d’organiser ce scrutin, au plus tard en décembre 2021 ». Or, selon le FRN, il est bien établi qu’en tel dessein de la majorité ne manquera pas, indubitablement, de bouleverser davantage le calendrier électoral déjà bien mis en mal, dans un contexte de recul net de la démocratie au Sénégal.
Pour le FRN, ce nouveau report des Locales va inéluctablement chambouler le calendrier républicain avec les élections législatives et présidentielles prévues respectivement en 2022 et 2024.
En conséquence de tout ce qui précède, «le FRN informe ainsi solennellement l’Opinion publique, tant nationale qu’internationale de sa décision de suspendre sa participation aux travaux de la Commission Politique du dialogue, jusqu’à nouvel ordre », renseigne le communiqué.
AÏDA NDIONGUE REJOINT MACKY
.Dans une salle remplie de sympathisants, Aïda Ndiongue du Réseau des Amis et Sympathisants de Aïda Ndiongue (RASAN) a tenu une déclaration hier, jeudi, pour faire part de sa décision de rejoindre officiellement le camp présidentiel.
.Dans une salle remplie de sympathisants, Aïda Ndiongue du Réseau des Amis et Sympathisants de Aïda Ndiongue (RASAN) a tenu une déclaration hier, jeudi, pour faire part de sa décision de rejoindre officiellement le camp présidentiel.
En effet, Aïda Ndiongue a fait comprendre qu’elle a finalement accepté la main tendue par le président Macky Sall pour rejoindre la majorité au pouvoir Benno Bokk Yakaar et de répondre à ceux qui le taxent de transhumante. « Le RASAN adhère sans aucune condition à la main tendue du président de la république. Sous ce rapport, avant que la mémoire ne se fossilise, je souhaite rappeler à ceux qui m’interpellent souvent sur ma décision d’accompagner le Président Macky Sall que j’ai fait face dignement, dans un passé récent, à une machine judiciaire ».
Par ailleurs, l’ancienne sénatrice sous Me Wade est revenue sur ses déboires judiciaires et après s’en être remise au Tout-Puissant, elle a fait savoir qu’elle ne cherche en aucun cas un refuge politique ou bien une virginité judiciaire. « En rejoignant le camp du Président Macky Sall, je ne cherche pas une virginité judiciaire, encore moins une virginité politique. C’est au nom de la transparence que mon dossier a été constitué, c’est au nom de la justice et de la reddition des comptes aussi que j’ai été attraite devant les juridictions. Par la grâce de Dieu, j’ai pu surmonter tous mes procès. Voilà la vérité des faits ! En tant que croyante, je sais que nul ne peut échapper à son destin. Il était prévu que dans mon cursus politique, j’allais faire la prison. J’accepte cette volonté de Dieu avec courage et dignité ».
Cette rencontre a été tenue sous la présence effective de Aliou Sall, Maire de Guédiawaye et président de l’AMS qui a magnifié l’acte de celle qu’elle surnomme « mère Aïda », laquelle a tenu à rassurer avec son réseau, le RASAN. « Fort de ses 150.000 membres répartis entre le Sénégal et la diaspora, le RESAN tend la main à tous les partis et coalitions membres de Benno Bokk Yaakaar. Nous venons apporter notre modeste expérience et notre part contributive dans le développement du pays pour l’édification d’une société prospère, démocratique, unie dans toute sa diversité et dans toutes ses sensibilités ».
En bouclant la boucle, Aïda Ndiongue n’a pas manqué de souligner les réalisations et le leadership du Président de la République Macky Sall.
L’ASSEMBLEE JOUE À L’ARBITRE AU SUJET DU DÉSACCORD AUTOUR DU REPORT DES LOCALES
La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale appelée, à trancher le différend opposant la majorité présidentielle à l’opposition, les Non-alignés et la société civile, relativement à l’organisation des élections locales en février 2022
Après quatre reports successifs, les élections locales vont faire l’objet d’une plénière ce jour, vendredi 02 avril. Les députés sont en effet convoqués à l’hémicycle pour valider ou rejeter (ce qui serait une première) la décision du gouvernement d’organiser les élections départementales et communales au plus tard en février 2022. Ce que rejettent l’opposition, les Non-alignés et la société civile.
La balle est désormais dans le camp de l’Assemblée nationale appelée, ce vendredi, à trancher le différend opposant la majorité présidentielle à l’opposition, les Non-alignés et la société civile, relativement à l’organisation des élections locales en février 2022.
En effet, c’est ce jour que les parlementaires sont convoqués à l’Assemblée nationale pour valider ou rejeter la décision du gouvernement d’organiser les élections départementales et communales en début d’année prochaine. Ce que réfutent les autres parties prenantes aux travaux de la Commission cellulaire du dialogue politique. Et pour cause, contre l’avis du camp au pouvoir, l’opposition, les Non-alignés et la société civile persistent et signent que les joutes électorales doivent se tenir en fin 2021.
A force d’arguments techniques, ces acteurs sont convaincus de la possibilité de tenir à la fin de l’année en cours les élections en question, lesquelles ont été déjà reportées quatre fois, alors qu’elles étaient initialement prévues pour le 1er décembre 2019, Face à ces exigences, le pouvoir a dit niet sous prétexte d’un délai minimal de onze mois pour diligenter toutes les opérations nécessaires à la tenue de ces joutes.
Selon les tenants du pouvoir, c’est le temps nécessaire pour mener à bien l’audit du fichier qui a démarré le 17 février dernier et l’évaluation du processus électoral qui commencera en début Avril 2021, mais aussi pour diligenter entre autres la période contentieuse, la rédaction d’un ou plusieurs projets de loi qui seront soumis aux députés etc.
Face à cette divergence de positions, c’est l’Assemblée nationale qui est appelée à trancher le report, à valider ou non la date retenue pour le gouvernement, et du coup à prolonger encore le mandat des élus Locaux. Le projet de loi sera défendu à l’Assemblée nationale, sauf imprévu de dernière minute, par le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Félix Antoine Diome qui aura à ses côtés de la majorité mécanique du camp au pouvoir et en face, la minorité parlementaire sulfureuse de l’opposition.