Dakar, 13 juil (APS) - La livraison de mardi de la presse quotidienne traite des désaccords de la classe politique sénégalaise en matière électorale, lesquels ont été grandement mis en exergue la veille lors de l’examen par l’Assemblée nationale d’un projet de loi soumis aux députés.
"Le projet de loi n° 18/2021 portant code électoral a été voté en procédure d’urgence lors d’une plénière marquée par une "pléthore d’intervenants", et après des débats clivants ayant conduit à l’adoption d’un code non consensuel, rapporte Sud Quotidien.
"Ce fut une longue journée", mais malgré "les multiples tentatives de l’opposition, la majorité a adopté la nouvelle loi", écrit le quotidien L’Observateur, le journal Le Quotidien notant que le consensus souhaité par l’exécutif autour du nouveau code électoral "n’a pas eu lieu".
"L’opposition a dénoncé une volonté +manifeste+ de Macky Sall d’écarter Karim Wade et Khalifa Sall en maintenant les articles sur l’inéligibilité", souligne encore le journal Le Quotidien.
La majorité, de son côté, a fait valoir que les articles concernés "étaient déjà dans le code électoral de 1992 ou +code Kéba Mbaye+", du nom du magistrat sénégalais qui a supervisé et servi de facilitateur pour l’élaboration de ce code sur la base duquel les élections se tenaient jusqu’en 2019, ajoute le journal.
L’As note par conséquent que les "deux K polluent les débats", en référence à Karim Wade et Khalifa Sall, deux personnalités parmi les plus en vue de l’opposition sénégalaise, mais qui pourraient voir leurs ambitions politiques contrariées par le maintien de ces deux articles sur l’inéligibilité.
Karim Wade et Khalifa Sall, tous deux condamnés dans des affaires pour lesquelles ils étaient poursuivis, pourraient se voir opposer ces articles si d’aventure ils venaient à vouloir se présenter à une quelconque élection, en l’état actuel des choses.
"Les députés de l’opposition se veulent formels" : non seulement le projet de loi portant code électoral "trahit (....) l’esprit consensuel du dialogue politique mais aussi il est anticonstitutionnel dans le sens où il exclut de sérieux adversaires politiques du président Macky Sall comme Karim Wade", écrit L’As.
Il ajoute que cette thèse est démontée par des membres de la majorité parlementaire selon lesquels "les articles L29 et L30 n’ont connu aucune évolution".
Mais le résultat c’est que Karim Wade et Khalifa Sall sont "toujours out", constate Enquête. Surtout que sur cette question, le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome "est resté inflexible", insiste le même journal.
Antoine Diome, qui plus est, "écarte sa responsabilité", selon Vox Populi citant certaines de ses déclarations : "Ce n’est pas de mon ressort de dire si un citoyen est autorisé ou pas à être candidat ou à s’inscrire sur les listes électorales".
Des précisions "peu convaincantes", estime Alerte quotidien. Il est cependant incontestable que la validation ou non des candidatures aux élections est une prérogative qui revient de fait aux juridictions compétentes en la matière.
"La majorité, droite dans ses bottes !", malgré tout (Sud-Quotidien), puisque cette loi qui "passe au forceps" (Walfquotidien). Kritik’ note qu’au bout du compte, le dialogue politique initié après la présidentielle de 2019, pour parvenir à un consensus sur ces questions, n’a été que "verbiage inutile".
"Malgré deux ans de discussion et de dialogue sur le processus électoral et les aménagements nécessaires, les consensus n’ont pas tenus devant les fortes divergences opposées sur des points liés aux règles du jeu électoral", analyse ce journal.
Le Soleil s’intéresse principalement à la visite d’amitié et de travail effectué par le chef de l’Etat Macky Sall lundi en Mauritanie. "Sept accords de coopération signés" par les deux pays lors de cette visite, signale le journal.
SI RIEN EST FAIT D’ICI LA TABASKI...
L’avancée de la 3e vague de Covid-19 inquiète le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal qui s’est réuni autour de la question, sonne l’alerte, réclamant des mesures strictes
L’avancée de la 3e vague de Covid-19 inquiète le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES). Son Bureau exécutif national (BEN), qui s’est réuni autour de la question, sonne l’alerte, réclamant des mesures strictes.
"Les services sont au bord de l’implosion"
"Après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des centres de traitement, le SAMES constate que cette vague a atteint un niveau sans précédent, inquiétant, les services sont au bord de l’implosion surtout à Dakar, et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire", lit-on dans leur communiqué.
C’est pourquoi, ajoute le document, "le SAMES demande à l’État d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable."
Appel aux chefs religieux
Ainsi, le SAMES lance un appel aux chefs religieux, aux responsables politiques et de la société civile "pour leur participation à faire respecter les gestes barrières et à se vacciner surtout dans les régions de l’intérieur du pays. Un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique pour préserver notre cher Sénégal. Les acteurs de la presse doivent en faire leur propre affaire parce que personne ne sera à l’abri si cette flambée continue et se dissémine."
Par ailleurs, regrette le SAMES, "au moment où tous les agents de santé sont concentrés sur la lutte, le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale continue de désorganiser le secteur comme l’illustre la mutation clientéliste du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni, à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, la nomination à des postes stratégiques du Ministère de la Santé de novices comme au SNEIPS et à Dakar en bafouant les règles préétablies. Cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19 laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination."
Vers un plan d’actions ?
Pour finir, "le SAMES apporte son soutien total aux camarades de Mathlaboul Fawzaïni et à ceux de l’hôpital de Mbour où Polimed a fini de mettre à genou un hôpital jadis solvable. Le SAMES dénonce cette politisation à outrance des postes de responsabilité au Ministère de la Santé et le non-respect des critères de la mobilité. Le SAMES se réserve le droit de mettre en place un plan d’action pour lutter contre les dérives constatées. Enfin le SAMES encourage les agents de santé pour leur engagement dans cette lutte solitaire et appelle la population sénégalaise pour le respect des mesures barrières et l’adhésion massive à la vaccination, en dehors de toutes considérations religieuses, politiques ou idéologiques. Nous gagnerons cette bataille ensemble mais aidez-nous en suivant nos conseils et les agents de santé vont s’engager sans limite", clôt la note.
Macky Sall en visite en Mauritanie
Le Président Macky Sall est en visite d’amitié et de travail de deux jours en Mauritanie. Il a rejoint Nouakchott hier dans la soirée, en compagnie de la première dame Marième Sall. Le couple présidentiel a été accueilli à l’Aéroport International de Nouakchott-Oumtounsy par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et son épouse Mariem Vadel Dah. “Dans le cadre de la visite de travail et d’amitié du Président Macky Sall en Mauritanie, sept accords ont été signés au Palais de la République, devant les deux Chefs d’Etat. Ces accords portent notamment sur des questions relatives à la justice, à la pêche et au transport”, renseigne la présidence de la République sur sa page facebook. Il faut rappeler qu’entre les deux chefs d’Etat, les relations sont excellentes contrairement à l’ancien président Ould Abdel Aziz. Macky Sall inaugure son nouvel avion Restons avec le chef de l’Etat pour dire qu’un fait intéressant a failli échappé à nos radars. En se rendant en Mauritanie, le couple présidentiel inaugure en même temps le nouvel avion de commandement baptisé «Langue de Barbarie» dont l’annonce de l’achat avait suscité un énorme tollé. L’avion est bien visible sur le tarmac de l’aéroport avec la mention ««Langue de Barbarie». Pour rappel, le nouvel avion présidentiel A-320 NEO a été acquis à 58 milliards Fcfa chez Airbus.
Deuxième anniversaire du décès de Tanor
Le défunt secrétaire général du Parti Socialiste (Ps) est toujours dans les cœurs de ses militants. Le Ps va commémorer, dans la sobriété, le 2e anniversaire de la disparition de Ousmane Tanor Dieng, jeudi prochain à Nguéniène et à Dakar. Cela, à cause de la propagation du coronavirus. Selon les socialistes, Ousmane Tanor Dieng a laissé certes derrière lui, toute une famille, des amis de tous bords, des camarades et des collaborateurs dans l’émoi; mais il a surtout laissé à la postérité le souvenir impérissable d’un homme qui aura marqué son époque, par ses qualités exceptionnelles qui forcent l’admiration etle respect. Il est prévu des cérémonies de prières et de récitals de coran, dans les différents daaras et lieux de cultes de Nguéniène, à la mosquée Omarienne et celle de Mermoz. Outre l’aspect religieux de cette commémoration, indique la formation verte dans un communiqué, le Secrétariat Exécutif National (Sen) du Ps a décidé d’immortaliser Ousmane Tanor Dieng, en donnant son nom à la salle des congrès de la Maison du Parti socialiste. Mais, cette cérémonie solennelle de Baptême aura lieu ultérieurement.
Poursuite de la grève des travailleurs de Aftu
C’était la croix etla bannière hier pour se déplacer dans Dakar. Ce, à cause de la grève des chauffeurs et receveurs de Aftu. Malgré le calvaire des populations, les travailleurs de l’Association de Financement des Transports Urbains (Aftu) vont poursuivre le mouvement d’humeur. Ils observent aujourd’hui également le mot d’ordre de grève, puisque les négociations avec leurs employeurs et les autorités se sont soldées par un échec. Selon nos sources, les syndicalistes ont exigé au préalable la libération de 05 travailleurs détenus dans les commissariats de Police et la brigade de Gendarmerie de Dakar. Ce qui n’a pas pu se faire. Alors, ils ont quitté la table des négociations. Les syndicalistes ont refusé la médiation du Directeur du Cetud, Thierno Birahim Aw, qu’ils accusent d’avoir laissé les transporteurs continuer de violer le protocole d’accord de 2019 qu’ils avaient signé à Diamniadio devant les autorités du ministère des Transports.
Les syndicalistes snobent la Police
Les trois secrétaires généraux des Syndicats des travailleurs de l’Aftu qui étaient convoqués au Commissariat central de Dakar par appel téléphonique n’ont pas déféré. D’après nos sources, sur conseils de leurs avocats, ils ont refusé de se rendre à la Police. Car disent-ils l’administration est écrite.
Wally Seck retire ses plaintes
Tout est bien qui finit bien. Des médiateurs ont convaincu Wally Seck d’arrêter ses poursuites judiciaires contre Oustaz Makhtar Sarr et certains activistes. Le collectif des avocats de Wally Seck annonce dans un communiqué parvenu à «L’As» que faisant suite aux instructions de son guide religieux depuis Touba, aux interventions d’autres autorités religieuses, coutumières et politiques et en concertation avec ses conseils, Wally Seck a décidé de retirer la plainte pour injures publiques, diffamations, mise en danger de la vie d’autrui, violences et voies de fait, déposée à la Brigade de Recherches de la Gendarmerie le 6 juillet dernier contre différentes personnes. L’artiste a également retiré la citation directe pour diffamation contre les sieurs Makhtar Sarr et Jupiter Diagne dont l’audience était prévue le 11 août prochain au tribunal correctionnel de Dakar. A cet effet, le pool d’avocats précise que la citation ne fera pas l’objet d’enrôlement. Malgré le désistement de Waly Seck, ses avocats renseignent qu’il s’est senti heurté par des propos attentatoires à sa dignité d’homme et de musulman. Selon eux, Wally Seck continue de réaffirmer son attachement aux valeurs qui constituent le ciment de la société sénégalaise, toutes obédiences confondues.
Week-end macabre à Mbour
Le Week-end passé a été macabre pour Mbour. Trois personnes ont perdu la vie lors de deux accidents de la circulation. Le samedi, deux habitants du village de Louly Ngogom (localité située dans la commune de Sandiara) ont perdu la vie dans un accident. Le conducteur d’une moto jakarta qui transportait deux personnes a été fauché par une voiture. Le conducteur et l’un des passagers ont perdu la vie sur le coup, alors que le deuxième passager, grièvement blessé, a été interné à l’hôpital Grand Mbour. Le deuxième accident, ayant causé la mort d’homme, a eu lieu le lendemain dimanche à Nianing. Un jeune garçon a été mortellement fauché par une voiture.
Élaboration de la stratégie nationale portuaire du Sénégal
La Belgique renforce les capacités des acteurs sur le leadership et la logistique portuaires. A travers l’expertise du Port International d’Anvers, le leadership programme va entretenir avec les membres du comité de pilotage et du comité technique de la Stratégie Nationale Portuaire du Sénégal (SNPS) cinq modules de formation allant de la gouvernance à la stratégie commerciale, de la gestion environnementale à la santé, la sureté et la digitalisation. A cet effet, le secrétaire général du ministère des Pêches et de l’Economie Maritime, Mactar Diallo et le chef de la Coopération de l’Ambassade de Belgique à Dakar, Thomas Hiergens, ont coprésidé hier, le lancement de la session de formation. Ce programme de renforcement de capacités, indique M. Diallo, constitue un des principaux axes du protocole d’accord récemment signé entre l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM) et l’Agence belge de développement (Enabel). Ce cadre conceptuel destiné au management portuaire devra permettre de guider l’étude financée par le Belgique pour l’élaboration de la SNPS et son implémentation dans le cadre institutionnel.
Une dame et son petit-fils fauchés par un camion
La récurrence des accidents de circulation sur la route nationale n°1 est préoccupante. Un accident est survenu hier dans la matinée dans la commune de Malem Hodar (région de Kaffrine, Ndlr). Une dame et son petit-fils qui attendaient un véhicule au croisement Moustakhima pour aller présenter des condoléances ont été fauchés par un camion fou qui roulait à vive allure. Ils sont décédés sur le coup. Les dépouilles sont déposées par les sapeurs-pompiers à la morgue de l’hôpital de Kaffrine.
De faux laissez-passer au Magal de Touba
Cela commence à bouger àTouba dans le cadre des préparatifs du grand magal de Touba. Le Préfet de Mbacké a présidé, hier, une réunion du Comité de Développement Départemental (Cdd) consacré au grand rendez-vous des mourides. Après un tour de table, Serigne Modou Diop Diaobé de Xudamul Xadim a révélé l’existence d’un réseau de trafic de «laissez-passer» pendant le magal. A l’en croire, les laissez-passer du ministère de l’Intérieur sont trafiqués par les membres du réseau qui les revendent. Toutefois, il informe que le cerveau a été arrêté l’année dernière par les forces de l’ordre. Il invite les forces de l’ordre à redoubler de vigilance.
Rassemblement de 06 familles de détenus vendredi
Six familles de détenus dans l’affaire de la saisie record de drogue par la douane seront dans la rue vendredi prochain. Ces familles, avec le soutien de Frapp France Dégage, vont dénoncer les détentions, depuis 2018, de Babacar Diop, Vieux Diop, Dioula Sow, Mamadou Niang, Seydina Mohamed Ndiaye et Alioune Badara Coly. Elles ont déposé sur la table du Préfet de Dakar la lettre d’information de l’organisation d’un rassemblement devant le ministère de la Justice vendredi prochain pour dire non aux longues détentions, aux libertés provisoires, aux contrôles judiciaires, aux grâces à géométrie variable et à l’insécurité juridique de tous les citoyens. Elles réclament le jugement ou la liberté provisoire de leurs parents.
Les apéristes de Mbour au secours de familles démunies
Le maire de Malicounda et Directeur général du COUD a présidé une cérémonie de remise de denrées alimentaires en perspective de la tabaski. Le week-end dernier, les responsables de Benno Bokk Yakaar du département de Mbour se sont donné rendez-vous à Keur Maïssa pour cette action. Ils ont offert 80 tonnes d’oignons, 40 tonnes de pommes de terre et 200 moutons achetés avec la cotisation des responsables. Les plus vulnérables et les handicapés étaient les bénéficiaires ainsi que les anciens et les sages de l’Apr. Les bénéficiaires résidant à Mbour se sont partagés 10 tonnes d’oignons, 07 tonnes pour Malicounda et 05 tonnes pour chacune des autres communes. Pour les moutons, 20 sont destinés à la ville de Mbour et 10 pour chacune des 15 autres communes. Selon Maguette Sène, maire de Malicounda, ce don est estimé à 60 millions Fcfa. Cette action de solidarité commune des responsables de l’Apr dans le département est la deuxième du genre après la campagne médicale qui a permis de sillonner les 16 communes.
La société Aquatech chassée de Mboro
La société Aquatech a été chassée de Mboro depuis plus de 7 mois, par le mouvement « Aquatech dégage », qui prend depuis lors la gestion des ouvrages hydrauliques dans la commune. Selon El Hadji Malick Guèye Coordonnateur du mouvement, tout se passe bien depuis lors, l’eau coule à flots et les populations sont plus que satisfaites et viennent régulièrement s’acquitter du paiement des factures. Il s’y ajoute que le mouvement est parvenu à payer une dette de 57 millions de Fcfa léguée par la gestion d’Aquatech. Il accuse cependant l’autorité administrative qui, tenant coûte que coûte à ce que la gestion des forages reviennent entre les mains d’Aquatech, de dire partout que les problèmes persistent, avec aujourd’hui des difficultés sans précédent. « Ce qui est totalement contraire à la réalité » dit-il, avant d’ajouter que jamais les clés des forages de Mboro ne seront confiées à Aquatech. Il a par ailleurs souligné le souhait du mouvement de rencontrer les plus hautes autorités de l’hydraulique, pour discuter de toutes les questions afin que la gestion soit encore plus efficiente.
par Amadou Tidiane Wone
FÉODALITÉS
En Afrique, on a cannibalisé nos institutions ante-coloniales et vidé de leurs substances nos meilleures traditions. On nous a lavé les cerveaux pour y installer des clichés et des raccourcis, en rupture totale avec le génie créateur de notre histoire
En Europe, 10 États sont des monarchies héréditaires, parmi lesquelles on dénombre 7 royaumes (Belgique, Espagne, Danemark, Norvège, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni), deux principautés (Monaco et Lichtenstein) et un grand-duché (le Luxembourg). En Afrique contemporaine trois pays… seulement (!) sont des monarchies : le Maroc, le Lesotho et le Swaziland. Toutes les institution africaines ante-coloniales ont été radiées de l'histoire de l'humanité.
Cette énumération détaillée a l'avantage de montrer que les notions de « démocratie » et de « République » dont la vieille Europe serait, soi-disant le pôle émetteur universel, ne sont pas la panacée sur le sol même de l'Europe !
Relevons ensuite que les institutions que l'on nous a imposées par la force ne sont pas les plus porteuses de sens ni de bien-être. En effet, les monarchies nordiques européennes sont les pays parmi les plus agréables à vivre au monde. Les plus respectueuses de l'humain.
Il est tout aussi étrange que l’empire colonial britannique aie survécu à la décolonisation ne serait-ce que symboliquement. Dans la mesure où la Reine d’Angleterre est celle du Royaume-Uni (soit Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord). Elle « règne » en plus sur le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Jamaïque, la Barbade, les Bahamas, la Grenade, les Îles Salomon, les Tuvalu, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Belize, Antigua-et-Barbuda, Saint-Christophe-et-Niévès. Elle « règne » sur le Commonwealth qui regroupe en plus tous les pays africains anglophones ! Une cinquantaine d'États se reconnaissent comme des joyaux de la Couronne…fût-ce de manière symbolique, la zone d’influence est réelle.
En réalité, la vieille Europe, pôle émetteur du trafic international d'esclaves et dessinateur de la configuration du monde contemporain par la colonisation, est restée très conservatrice. Tout en nous vendant les théories et idéologies de la liberté et de la démocratie ! À l'inverse, les familles régnantes traditionnelles européennes, toutes alliées par le sang sont toujours au cœur de la gouvernance mondiale. Elles ont mis en place des mécanismes qui les préservent des soubresauts et des sautes d’humeur de la plèbe, par des modes de gouvernement qui ne remettent jamais en question leur autorité. Des outils de communication puissants entretiennent le mythe dans la tête du peuple et alimentent ses fantasmes en étalant la vie privée des monarques, et de leurs familles, au travers de tabloïds dédiés.
Pendant ce temps en Afrique, plus particulièrement, on a cannibalisé nos institutions ante-coloniales et vidé de leurs substances nos meilleures traditions. On nous a lavé les cerveaux pour y installer des clichés et des raccourcis, en rupture totale avec le génie créateur de notre histoire plurimillénaire. Nos élites tournent en rond dans la cage de certitudes d'emprunt dont ils n'osent pas sortir. Même lorsque la porte est ouverte. Au lieu de réinventer des institutions politiques et sociales conformes à nos identités véritables, nos juristes copient et collent des mécanismes qui procèdent du génie de nos tortionnaires. Comment voulez-vous vous développer avec une laisse au cou ? Nos intellectuels récitent des leçons mal sues et débitent des mots convenus qui rassurent notre tuteur, la France pour ce qui nous concerne, mais ne peuvent porter aucun dessein de grandeur.
Parlons de la France et de sa révolution de 1789 qui en fait une exception en Europe. Ils ont décapité leurs souverains et inventé une République laïque fondée sur la négation de Dieu et l’élimination de l’aristocratie. Est-elle le meilleur exemple à suivre ?
Le débat doit s’ouvrir ! La castration de nos intelligences n'a que trop duré. La liberté mentale est une conquête intérieure qui est un des fondements de l’indépendance. Des hommes et des femmes libérés forment une nation libre.
Au demeurant, j'entends déjà certains esprits chagrins me prêter des arrière-pensées nostalgiques et royalistes…Grandissons un peu et regardons la lune au lieu du doigt de celui qui la montre !
Ils sont nombreux au niveau des arrêts de bus. Hommes, femmes, enfants et jeunes, ils guettent tous la même chose, l’un des transports en commun les plus prisés à Dakar, les bus TATA
Ils sont nombreux au niveau des arrêts de bus. Hommes, femmes, enfants et jeunes, ils guettent tous la même chose, l’un des transports en commun les plus prisés à Dakar, les bus TATA.
Keur Massar, il est déjà 08h passées et toujours pas de bus. Pour la plupart, ils sont sur place depuis 6 heures mais aucune trace des "TATA". L’inquiétude commence à s’installer. Quelques minutes après, un bus arrive avec des passagers. Les clients se ruent vers les portes pour se trouver des places mais le conducteur les stoppe net au moment où ils essayent de se frayer un chemin. Après interrogation, il leur informe qu’ils sont en grève et que tous ceux qui sont dans le bus sont en réalité des receveurs et conducteurs.
KEUR MASSAR, PAS L’OMBRE D’UN BUS
Les clients commencent à rouspéter. Michelle, une jeune femme avoisinant la trentaine essaie de trouver un autre moyen pour aller travailler. "Je n’étais pas au courant de cette grève, me voilà déjà en retard et je dois à tout prix me rendre au travail. Maintenant je vais faire quoi ? Je n’ai pas de quoi prendre un taxi. C’est vraiment compliqué", lance-t-elle agacée. La foule commence à se disperser petit à petit. Aujourd’hui, tous les moyens sont bons pour sortir de cette situation. Certains préfèrent s’aventurer à la marche jusqu’à la route nationale.
Cette même situation, Moustapha y est confronté. Venant d’arriver sur son lieu de travail, il explique les difficultés qu’il a rencontré avant de trouver un moyen de transport. "En sortant de chez moi ce matin, je ne savais pas que les bus TATA étaient en grève. Arrivé à l’endroit où je prends d’habitude les Ndiaga Ndiaye, il y avait un monde fou. Les gens couraient derrière les voitures dans une folle bousculade. Après presque une heure à patienter, je me suis résolu à prendre un taxi pour ne pas être plus en retard. Mais là encore, les choses se sont compliquées. Presque tous les taxis que j’ai arrêté m’ont demandé entre 3500 et 4000, pour un trajet qui coûte d’habitude entre 2000 et 2500 F CFA. Voyant qu’il était 8h30 passées, j’ai été obligé de prendre un taxi à 3000 F CFA. Là où je dépensais d’habitude 200 FCFA pour aller au travail, j’ai dépensé 10 fois plus".
Au garage des Ndiaga Ndiaye, c’est le chaos total. En plus de la bousculade, les prix ont été doublés. Impossible de voir un seul client qui attend, tous sont préoccupés par la foule de personnes qui attend les bus Dakar Dem Dikk, s’inquiétant de savoir s’ils auront une place même debout.
Le terminus Dakar Dem Dikk des Parcelles assainies grouille de monde. Tous les clients des bus TATA se ruent vers les bus marron-beige. Ces derniers sont remplis sur place par les clients qui s’échangent des propos pour le moins respectueux. Car, certains ont du mal à suivre la file.
DES REVENDICATIONS PAS ENCORE SATISFAITES
Tous comme les autres terminus des bus TATA, celui de la ligne 61 est aussi à l’arrêt. Les travailleurs respectent le mot d’ordre de grève. Ils sont habillés en rouge pour certains, d’autres arborent des brassards rouges autour des poignées et de la tête. Ils discutent tranquillement entre eux dans un de leurs bus sous les yeux des clients impuissants face à cette situation. Ces travailleurs réclament l’augmentation du nombre de chauffeurs et de meilleures conditions de travail.
Mor Sary Dieng, le porte-parole du jour de ces travailleurs de la ligne 61 à Keur Massar s’exprime. "Nous en avons marre de cette situation qu’on vit depuis plusieurs années maintenant. Nous travaillons de 4h du matin à 23h ou 00h pour certains mais les transporteurs ne voient pas les efforts que nous faisons. Quand nos machines montrent des défauts, certains des patrons le déduisent de nos salaires. S’il nous arrive de ne faire que 100.000 F CFA de gains journaliers, ils ne sont pas contents car nous devons en faire beaucoup plus comme si tous les jours sont pareils. Nous sommes fatigués de vivre ce manque de respect de leur part car en plus de cela, nous n’avons pas de bons salaires. Nous voulons des contrats pour bien mener notre travail. Nous vivons dans la précarité et pourtant nous avons des familles à entretenir, des besoins à gérer aussi. Aucun de nous n’a réussi à se payer même une petite baraque. Il faut que tout cela cesse, trop c’est trop", gronde-t-il.
De l’avis de Ndongo Fall, les travailleurs disposent de contrats valides. "La grève est illégitime. D’ailleurs, ils ont déposé un préavis de grève, mais ce préavis ne concerne qu’AFTU, qui n’est qu’une association, avec 11 personnes comme personnel. AFTU n’a pas de chauffeurs ni de receveurs, ils devaient s’adresser aux membres du GIE", a-t-il déclaré. Par rapport aux revendications, les salaires sont réglementés par l’État du Sénégal, dit-il. "Nous avons des contrats qui sont passés par l’Inspection du travail. D’ailleurs, chaque jour, on leur donne 2500 F CFA de gratuité. Ils ont leurs congés, une garantie sociale, une cotisation sociale."
Ces travailleurs semblent déterminer à aller jusqu’au bout de leur combat. "Nous appelons le Président Macky Sall pour qu’il nous vienne en aide car nous avons espoir en lui en tant que chef de l’État. Après ces 48h de grève, si nous n’obtenons pas une suite favorable à notre demande, nous n’excluons pas de battre le macadam pour faire entendre nos voix", lance alors Mor Sary Dieng avant que ses collègues ne commencent à crier à l’unisson leur ras-le-bol.
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DÉBAT HOULEUX À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Comme on pouvait si attendre, le cas Karim Wade s’est invité à l’Assemblée nationale, au vote du nouveau Code électoral. C’est son frère de parti, Serigne Cheikh Mbacké Bara Doly qui pose le débat
Comme on pouvait si attendre, le cas Karim Wade s’est invité à l’Assemblée nationale, au vote du nouveau Code électoral. C’est son frère de parti, Serigne Cheikh Mbacké Bara Doly qui pose le débat. Le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie (opposition) n’a même pas attendu la discussion générale soit ouverte pour soulever cette question. Dès que le rapporteur général a fini la lecture du rapport, il a demandé la parole pour une question préalable. La règlement intérieur l’autorise.
Devant ses collègues députés, le chef de file de Libéraux à l’Assemblée nationale a plaidé pour que la loi soit retournée. Parce que, a-t-il estimé, elle est anticonstitutionnelle du fait de ses articles 29 et 30 qui privent l’inscription sur les listes électorales les individus ayant subi une condamnation ferme de plus d’un. Serigne Cheikh Mbacke sera conforté par son jeune frère, Toussaint Manga. « Ce n’est qu’au Sénégal qu’un citoyen perde ses droits civiques et politiques sans que le tribunal qui l’a condamné ne les prononce’’, a déclaré M. Manga.
Mais l’amendement des députés Libéraux ne sera pas adopté par leurs collègues. C’est la présidente de la Commission des Lois, Die Mandiaye Ba, qui a été la première a monté au créneau. Pour elle, il n’y a rien de nouveau sous soleil. Elle renvoie le député de Mbacke au Code électoral consensuel de 1992.
À l’en croire, les dispositions des articles L29 et L30 n’ont pas connu de modification depuis cette date. Sa collègue Yaya Diallo est du même avis. Rapporteur de la Commission des Lois, Diallo rappelle que ’’ cette affaire de Karim Wade et Khalifa Sall n’a jamais été inscrite dans les termes de référence de la Commission politique dialogue national’’. D’ailleurs, elle estime que, Serigne Cheikh Mbacke et ses frères de parti font de la manipulation et de la diversion. ’’ Karim Wade n’est pas plus Sénégalais que les autres’’, a-t-elle conclu.
Pour sa part, Toussaint Manga (PDS) avertit le pouvoir car, à son avis, il n’y a pas d’issue en 2024 pour une élection qui écarterait Khalifa Sall et Karim Wade.Il faut dire que cette doléance des députés du Pds a été auparavant discutée en commission des Lois, samedi dernier, sous la présence du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome. Devant cette commission technique, M. Diome avait clairement indiqué qu’il n’est pas de son ressort de préciser si un citoyen est autorisé ou pas à être candidat ou à s’inscrire sur les listes électorales. Pour lui, ’’ il appartient aux services compétents et aux personnels dédiés, prévus par le Code électoral, de recevoir et d’apprécier les candidatures et ou les inscriptions des citoyens. Ce n’est ni par décret ni par arrêté que ces questions peuvent être réglées’’, avait déclaré le ministre Diome.
LE MAL-VIVRE DE TIVAOUANE PEULH
Dans la commune du département de Rufisque, les populations restent confrontées à de nombreuses difficultés qui ont pour noms accès à l’eau, absence d’assainissement, insécurité. Une situation accentuée par les vols, les agressions et la délinquance
Maguette Ndong et Mbacké Ba |
Publication 12/07/2021
Avec son corps maigrichon enveloppé dans un jogging (vêtement de sport), Bineta trimballe, avec beaucoup de peine, un bidon de 20 litres. Entre le robinet d’à côté où elle vient de prendre l’eau et sa maison, cette mère de famille est obligée de s’arrêter par moment. « Ce n’est pas facile hein ! », dit-elle haletante, tout en esquivant un sourire. Quand les enfants sont à l’école, elle est obligée d’aller chercher les deux bidons d’eau puisés la nuit. À Missirah, l’un des 52 quartiers de la commune de Tivaouane Peulh (département de Rufisque), l’eau reste une denrée rare que les femmes doivent rechercher quotidiennement, hors de leur concession. Seules quelques maisons disposent de leur propre robinet. Dieynaba Thiam fait partie de ces privilégiés. D’ailleurs, elle utilise deux robinets dont l’un, installé à la porte de la maison, est destiné à la vente d’eau et l’autre servant à sa propre consommation. Les voisins qui n’ont pas encore de robinet sont obligés de se rapprocher d’elle pour disposer du liquide précieux. « La plupart des familles viennent déposer leur bidon ici, avec l’espoir de disposer du liquide précieux le lendemain », explique-t-elle.
Tous les jours, cette dernière est obligée de se lever entre 1h et 2h du matin pour remplir bassines, bidons ou tout autre récipient. « Je suis sur pied jusqu’à 5h du matin, heure de fermeture des robinets », soutient la bonne dame. Mais Dieynaba vit le même calvaire que Mamadou Badji, lui aussi propriétaire de robinet.
À « Keur Badji », comme on surnomme son domicile, dans le quartier, chaque jour, ce sont des dizaines voire des centaines de bidons d’eau remplis qu’on entasse pêle-mêle. « Chaque nuit, c’est moi-même qui remplis les bidons aussi nombreux qu’ils puissent être », confie ce bonhomme. Les propriétaires des différents bidons passent les récupérer au petit matin, en les mettant dans des charrettes ou sur des brouettes pour espérer boire de l’eau potable.
Modou, un charretier trouvé en train de charger les bidons, doit les acheminer, au plus vite, à un des propriétaires. « Chaque matin, je viens prendre les bidons pour les déposer dans une maison d’à côté. Je suis rémunéré après la course », fait savoir le jeune homme.
Seulement, même s’il est fastidieux de se procurer de l’eau de robinet, Missirah fait partie des quartiers privilégiés. Car, beaucoup d’autres localités à Tivaouane peulh sont sevrées du liquide précieux. Ibou Bâ, délégué de quartier à Léona, déplore l’absence de branchements sociaux qui rend leur quotidien pratiquement difficile. « Il n’y a pas de robinet ici, on n’a que des puits, alors que le tuyau de Sen’Eau est à 12 mètres de chez moi, mais quand j’ai demandé un branchement dans le réseau, on m’a remis une facture de 800.000 FCfa. C’est impensable de payer une telle somme », fait savoir le responsable. La solution ici, c’est de se rabattre sur l’eau de puits. Ibou Bâ nous montre d’ailleurs comment, à partir de sa maison, il a raccordé une pompe sur un puits situé non loin de là pour espérer avoir de l’eau pouvant servir au linge, au lavage et au nettoyage de la maison.
Son homologue Saliou Ka du quartier Sant Yallah est un peu dépassé par la situation et ne s’en cache pas. « On avait promis à chaque quartier trois bornes fontaines, mais jusqu’à présent, on n’a rien vu. Cela nous met en mal avec le quartier », se désole le délégué de quartier. Mais celles qui pâtissent le plus de cette situation restent les femmes. Car, elles sont souvent obligées de se lever tôt le matin pour chercher l’eau des puits. La vendeuse de poisson, Adama Fall, estime que la recherche de l’eau dans ces quartiers angoisse ses congénères, obligées, selon elle, de préparer les enfants pour l’école avant de s’occuper des repas à préparer. « Cette situation dure depuis longtemps et l’on ne sait pas à quand une solution à cette problématique de l’eau sera trouvée », soutient la bonne dame.
La voirie urbaine fait aussi défaut
Dans les quartiers de Tivaouane Peulh, la non-disponibilité de l’eau n’est pas que l’unique problème auquel les populations sont confrontées. Si la plupart des habitants se sont installés depuis quelques années ici, la démographie n’a pas été accompagnée par un système d’assainissement adéquat. Qu’on soit à Baol, à Keur Baye Fall Niang ou au quartier Lamine Sow, aucun réseau d’assainissement n’a pas encore vu le jour dans ces localités. La rue est devenue un déversoir des eaux usées. « Après les travaux ménagers et la cuisine, les femmes n’ont que la rue pour se débarrasser des eaux usées et cela rejaillit sur nous », regrette Ibou Bâ, le délégué de quartier de Léona. Mais, selon lui, le seul avantage dont ils disposent ici, c’est que le sable « dior » aspire très vite les eaux et empêche aussi les inondations.
En plus d’un réseau d’assainissement inexistant, la voirie urbaine fait aussi défaut. Tivaouane Peulh manque terriblement de routes. À part quelques nouvelles cités bien assainies comme la Cité Apix, il n’existe qu’une seule route goudronnée : celle qui va du rond-point jouxtant le champ d’Abdoulaye Wade et qui mène aux cités Namora et Socabeg, etc. Empruntée par les minibus « Tata », les taxis-clandos, les particuliers et les charrettes, cette route se caractérise par son étroitesse. Ce qui favorise des embouteillages monstres et parfois des empoignades entre chauffeurs. « C’est n’importe quoi ici, chacun pense qu’il a la priorité sur l’autre. Certains font part d’une indiscipline notoire », note Oumar, un habitué des lieux. Quitter la route goudronnée pour se rendre aux quartiers intérieurs est encore une épreuve pénible à faire quotidiennement.
Outre la marche à pied, le seul moyen de déplacement ici restent les charrettes. Ces dernières qui ont pignon sur rue aux alentours de la grande mosquée restent incontournables. « Seules les charrettes font la navette ici, avec tous les risques que cela comporte », note Saliou Kâ, qui se rappelle l’accident qui a occasionné, récemment, la mort d’un vieux du quartier. « C’est en sortant de chez lui pour rallier la route goudronnée que le vieux Keita a été heurté par une charrette. Il est ensuite décédé d’une hémorragie interne », confie le délégué de quartier.
Seulement, outre le convoyage des habitants, ces charrettes sont le seul moyen pour acheminer les marchandises et les matériaux de construction dans ces quartiers de Tivaouane Peulh. Les rares véhicules qui s’aventurent ici restent les camions bene qui tombent souvent en panne. Pour les charretiers, ces camionneurs sont à l’origine du mauvais état de la route. « Chaque fois qu’ils passent ici, il devient impossible pour les chevaux de courir normalement », lance avec dégout, Modou, un des nombreux charretiers du coin.