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24 juin 2025
Par Benjamin MAIANGWA
LA CEDEAO A-T-ELLE FAIT DE L'AFRIQUE DE L'OUEST UN ENDROIT PLUS SUR ?
Dans un article publié en 1994 intitulé The Coming Anarchy, le journaliste Robert Kaplan a prédit un Armageddon imminent pour l'Afrique de l'Ouest en raison de ce qu'il considérait comme sa notoriété pour le crime, les coups d'État
Dans un article publié en 1994 intitulé The Coming Anarchy , le journaliste américain Robert Kaplan a prédit un Armageddon imminent pour l'Afrique de l'Ouest en raison de ce qu'il considérait comme sa notoriété pour le crime, les coups d'État et les régimes tyranniques. Vingt-six ans plus tard, il convient d'examiner si la région a mesuré à la hauteur de cette sombre prévision. Dans mon article, j'ai examiné comment la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s'était comportée dans le contexte de certaines menaces sécuritaires émergentes et récurrentes dans la région. Celles-ci comprenaient le terrorisme djihadiste, le trafic de drogue et la piraterie et les changements anticonstitutionnels de gouvernement.
La CEDEAO a été créée en 1975 par les États d'Afrique de l'Ouest pour accélérer la croissance économique et le développement de la région. Ses États membres comprennent la République du Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Sénégal, la Sierra Leone, le Togo et le Nigéria. L'adoption de l'Accord sur la non-agression et la défense en 1978 a marqué les incursions de la CEDEAO dans le régionalisme sécuritaire en tant que condition préalable à la réalisation de l'intégration économique. J'ai évalué les progrès de la CEDEAO dans la résolution des principaux problèmes de sécurité dans la région. J'ai conclu qu'il y avait des raisons d'être optimiste. Mais les récentes tendances de conflit ont ravivé de nombreuses inquiétudes quant à la stabilité politique de la région. J'ai conclu que la CEDEAO est limitée dans ce qu'elle peut accomplir. Néanmoins, il doit être décisif dans l'application de ses protocoles et politiques et de sanctionner les États membres et les élites gouvernantes qui les bafouent.
PAYSAGE DE LA DEMOCRATIE
J'ai passé en revue la période entre 1989 et 2020. L'une des catégories d'instabilité politique que j'ai examinée était celle des tendances des coups d'État constitutionnels. Au cours de cette période, les changements anticonstitutionnels de gouvernement ont représenté un pourcentage élevé des conflits dans la région. Il s'agissait du Libéria (1989– 2005), de la Sierra Leone (1991–2002), de la Côte d'Ivoire (1992–2002; 2010– 2011), de la Guinée Conakry (2007–2010) et de la Guinée Bissau (2005–2009). Seuls le Cap-Vert et le Sénégal ont été épargnés par un coup d'État militaire. Malgré cela, l'ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade, alors âgé de 86 ans, a tenté un coup d'État constitutionnel en 2012 pour briguer un troisième mandat. En réponse à nombre de ces développements, la CEDEAO a déployé des tactiques militaires et diplomatiques à des moments différents. Par exemple, la CEDEAO a déployé l'armée dans les conflits au Libéria et en Sierra Leone et a enregistré un minimum de succès, mais cette intervention a été controversée en raison de violations présumées des droits humains. La diplomatie a été déployée en 2012, lorsqu'un défi terroriste et une rébellion touareg au Mali ont conduit à l'éviction du président Amadou Toumani Touré dans un putsch.
La CEDEAO a initié un règlement négocié avec la junte pour restaurer l'ordre constitutionnel tout en leur accordant l'amnistie. Il n'a pas réussi à déployer une tactique militaire en raison du manque de capacités et des désaccords des États membres. Cependant, l'utilisation de Blaise Compaoré comme médiateur dans l'intervention au Mali contredit les protocoles de l'organisation compte tenu de ses tactiques despotiques chez lui. Compaoré a finalement été renversé par une manifestation populaire en 2014. Après un coup d'État militaire au Burkina Faso en 2015, la CEDEAO a renvoyé le président par intérim , Michel Kafando, au pouvoir. Et cela a facilité une transition politique en Gambie en 2017. Pourtant, il n'a pas réussi à démanteler la dynastie Gnassingbé au Togo. Et il n'a pas déploré la décision d'Alpha Condé de Guinée de faire passer un référendum constitutionnel en mars 2020. Cela l'a vu revenir au pouvoir pour un troisième mandat à la présidence. De même, le président Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire a capitalisé sur une nouvelle constitution et s'est présenté pour un troisième mandat en 2020 au milieu de violentes manifestations dans le pays. Selon Adam K. Abebe dans le rapport Afrique, la nouvelle constitution.
«CONSERVE LA LIMITE DE DEUX MANDATS POUR LES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE MAIS NE DIT RIEN SUR LES MANDATS PURGES AVANT SON ADOPTION»
En 2020, le Mali était de retour sous les projecteurs lorsqu'un soulèvement populaire et un coup d'État ont mis fin à l'administration du président Ibrahim Boubacar Keïta. Cette fois, la CEDEAO a imposé des sanctions économiques et a donné une date limite pour que l'armée passe le relais à un gouvernement de transition. Dans l'ensemble, j'ai constaté que les réalisations de la CEDEAO dans la réponse aux crises de gouvernance qui ravagent la région ont été mises à rude épreuve par le non-respect par ses propres dirigeants de son protocole de bonne gouvernance
DROGUES, PIRATERIE ET TERRORISME
L'une des principales menaces à la sécurité dans la région est le trafic de drogue. Les États côtiers de la Guinée-Bissau, de la Guinée, du Cap-Vert, du Nigéria, du Ghana, de la Gambie et du Sénégal sont devenus des routes de transit importantes pour les trafiquants de drogue . Et d' importantes saisies de drogue ont été effectuées entre 2005 et 2007. Ce défi s'est accompagné d' enlèvements alarmants en mer dans le golfe de Guinée.
La CEDEAO a tenté de lutter contre la criminalité liée à la drogue en adoptant une politique en 2009 et un an plus tard en acceptant l'Initiative de Dakar . La plupart de ses efforts se sont concentrés sur la restriction du flux de drogues, le renforcement des frontières et la poursuite des coupables . Ensuite, il y a le terrorisme continu de Boko Haram et de ses sectes dissidentes au Nigéria. Ceci est devenu un phénomène normalisé avec des réverbérations sismiques dans les états voisins. Le défi est aggravé par les activités des bandits armés et des ravisseurs.
La CEDEAO a adopté une stratégie antiterroriste et un plan de mise en œuvre en 2013. Celuici définit trois piliers principaux: prévenir, poursuivre, reconstruire . La priorité des États membres a été de poursuivre les coupables, avec peu d'investissements pour s'attaquer aux conditions idéologiques et politiques de la violence. Il y a aussi des lacunes importantes en ce qui concerne l'unité militaire de l'organisation. Les plus urgents sont la corruption et le manque de formation continue et améliorée. Et, malgré ses progrès mesurés, la CEDEAO reste confrontée au défi critique de la rareté des ressources. Il y a aussi le manque de volonté de donner suite à la mise en œuvre des protocoles, le non-respect des protocoles, le manque de leadership des membres, la brutalité des forces étatiques et une déconnexion générale avec les réalités des gens sur le terrain.
LA VOIE A SUIVRE
Le déclin de la violence interétatique et des guerres civiles en Afrique de l'Ouest, et la plus grande importance de la CEDEAO dans la gestion des conflits, sont peut-être des indications que la situation sécuritaire en Afrique de l'Ouest ne s'est pas avérée aussi sombre que Kaplan l'avait prévu il y a deux décennies. Mais il y a des leçons importantes qui ont été apprises. L'organisation devrait soutenir et protéger les droits de ses citoyens à organiser des manifestations pacifiques comme moyen d'équilibrer les excès des politiciens. Les gens devraient utiliser leurs droits accordés par l' article 4 du protocole révisé de 2005 sous la Cour de la CEDEAO pour demander justice dans des situations où ils ont été abusés par l'État ou d'autres groupes oppressifs.
La CEDEAO devrait nommer des personnes qui ne sont pas d'anciens chefs d'État et qui n'occupent pas de fonction politique en tant que médiateurs régionaux. Compte tenu des défis internes gigantesques du Nigéria et de son influence politique affaiblie, d'autres pays de la région doivent se mobiliser et inciter l'organisation à remplir son mandat de devenir une communauté de personnes plutôt qu'une institution qui améliore le statut et le profil des régimes subversifs .
PAR BENJAMIN MAIANGWA
Chercheur en relations internationales et études sur la paix et les conflits, Université de Durham (theconversation.com
RAPPORT SUR LES ORIGINES DU CORONAVIRUS
« Toutes les hypothèses demeurent sur la table », selon le chef de l’Oms
Le rapport de l’équipe de scientifiques internationaux réunis par l'Organisation mondiale de la santé (Oms) pour examiner les origines du coronavirus est un « début bienvenu, mais loin d'être concluant », a affirmé le chef de l'agence sanitaire de l'Onu lors de sa publication hier.
« Nous n'avons pas encore trouvé la source du virus, nous devons continuer à suivre la science et ne négliger aucune piste dans notre démarche », a déclaré le Directeur général de l'Oms, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Dr Tedros a salué les conclusions de l'équipe de 34 membres qui s'est rendue en janvier dans la ville chinoise de Wuhan, où les premiers cas de Covid-19 ont été révélés fin 2019. Toutefois le chef de l'Oms a été clair : dans l'ensemble, le rapport soulève « d'autres questions qui devront être abordées par d'autres études, comme l'équipe elle-même le note dans le rapport ». Il a noté que, bien que de nombreuses données aient été fournies, pour comprendre pleinement les premiers cas, ils auraient besoin d'un accès des autorités chinoises « aux données, y compris aux échantillons biologiques, à partir d'au moins septembre 2019 ». « Lors de nos discussions, l'équipe a exprimé les difficultés qu'ils ont rencontrées pour accéder aux données brutes », a continué le Dr Tedros, ajoutant qu’il « s’attend à ce que les futures études collaboratives incluent un partage des données plus rapide et plus complet ».
Le rôle des marchés d'animaux « n'est toujours pas clair ».
Dr Tedros a salué les recommandations d'études supplémentaires pour comprendre les premiers cas humains et les «clusters », ainsi que pour tracer les animaux vendus sur les marchés de Wuhan et des environs, soulignant néanmoins que « le rôle des marchés d'animaux n'est toujours pas clair ». L'équipe a confirmé qu'il y avait eu une contamination généralisée dans le grand marché de Huanan, mais n'a pas pu déterminer la source de cette contamination. « Encore une fois, je salue les recommandations de recherches supplémentaires, notamment une analyse complète du commerce des animaux et des produits sur les marchés de Wuhan, en particulier ceux liés aux premiers cas humains », a déclaré le chef de l'Oms.
Il a convenu que les agriculteurs, les fournisseurs et leurs contacts devraient être interrogés. Des études supplémentaires sont également nécessaires pour identifier le rôle que « les animaux sauvages d'élevage ont pu jouer dans l'introduction du virus sur les marchés de Wuhan et au-delà ».
La théorie de la fuite de laboratoire n'est pas exclue.
L'équipe a également visité plusieurs laboratoires à Wuhan et a envisagé la possibilité que le virus ait pénétré dans la population humaine à la suite d'un incident de laboratoire, a noté le Dr Tedros. « Toutefois, je ne pense pas que cette évaluation ait été suffisamment approfondie. Des données et des études supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à des conclusions plus solides », a-t-il déclaré. « Bien que l'équipe ait conclu qu'une fuite en laboratoire est l'hypothèse la moins probable, cela nécessite une enquête plus approfondie, potentiellement avec des missions supplémentaires impliquant des experts spécialisés, que je suis prêt à déployer », a ajouté le chef de l’Oms.
En ce qui concerne l'Oms, « toutes les hypothèses restent sur la table », a-t-il déclaré lors du briefing des États membres sur le rapport à Genève. « Trouver l'origine d'un virus prend du temps et nous devons au monde de trouver la source afin que nous puissions collectivement prendre des mesures pour réduire le risque que cela se reproduise », a dit le Dr Tedros, précisant qu’aucun voyage de recherche ne peut à lui seul apporter toutes les réponses.
KEEMTAAN GI - Misère insoutenable
Il y a des moments où l’on a envie de chialer. Pleurer pour faire évacuer un trop plein de rage, de rancœur, déception et douleur qui sourdent. Des incompréhensions qui plombent un pays où l’on a tendance à occulter les vrais problèmes existentiels pour des banalités que l’on devrait dépasser. Comme la sempiternelle question du fichier électoral qui est la seule préoccupation des politiques comme si elle devait nous ouvrir les portes du paradis. Vivre tout près de la richesse et végéter dans une insoutenable misère. Des vies écorchées et en lambeaux alors que 15 puits de gaz reposent aux pieds de petites gens, dépossédées de leurs terres pour des salaires de misère. Voilà des préoccupations qui doivent interpeller nos consciences recluses, plus que ce fichier électoral. Ce pays va mal. Sa plus grande affliction reste sa classe politique. Ce qui se passe dans le village de Ngadiaga, dans une grande indifférence, nous parait aberrant et scandaleux. C’est une honte que tout un pays assiste à un tel spectacle sans rien faire. C’est pire que ce débat sur « l’ethnicisme » pendant que des fils du pays sont presque broyés et réduits en esclaves. Car c’est justement de ça qu’il s’agit. Priver des gens de leurs richesses pour les rendre plus misérables, il n’y a apparemment pire asservissement. Le Chef doit mettre fin à cette situation révoltante. Si l’on doit subir le même sort avec notre pétrole, alors que cet or noir brûle ! Cette pauvreté à laquelle on fait face sans rien faire pourrait produire les mêmes effets que le terrorisme. Il convient de voir les choses de manière frontale et les résoudre, c’est mieux que le spectacle que nous offrent de faux dévots plus tournés vers la recherche de privilèges que vers l’adoration de Dieu. S’agripper à une commission de supervision du croissant lunaire pour des sous. En voilà un autre exemple de l’indigence morale de ce pays qui marche sur la tête ! KACCOOR BI
DES ELEMENTS DU MFDC A DAKAR CES FAKE-NEWS VIDEO QUI CIRCULENT !
Au lendemain des émeutes qui ont secoué Dakar et le reste du pays, le ministre Aissata Tall et autres autorités de l’Etat avaient indexé des «forces obscures» visant à déstabiliser le Sénégal. Certains sont allés jusqu’à faire allusion à des membres du Mdfc transportés jusqu’à Dakar pour manifester. Pour conforter cette thèse, des vidéos de scènes de fusillade à la « Texas » ont circulé sur la toile. Un caméraman retraité de la Rts et habitué au montage n’a pas tardé pas à déceler la « supercherie » voire la mise en scène : « Ce sont des images d’un autre pays de la sous-région avec des voix off s’exprimant en « Wolof » qui ont été intégrées au montage. Mieux dans la vidéo, on montre des hommes armés de fusil qui tirent sur des manifestants dans les rues de ….Dakar. Si vous agrandissez les images, vous apercevrez un panneau hippomobile autorisant la circulation des calèches. Or, ces panneaux n’existent pas à Dakar-plateau, Médina, Grand-Yoff, Sicap, Hlm etc où la circulation routière des calèches est strictement interdite » a décelé notre perspicace retraité, à la fois caméraman et technicien en montage télévision. Selon un ancien commandant de brigade de gendarmerie ayant servi en Casamance et Tamba, les éléments du Mdfc opèrent, en général, avec des Kalachnikov, mais pas avec des fusils comme ceux que l’on voit sur la vidéo. Si vraiment des éléments du Mdfc sont transportés jusqu’à Dakar avec des armes de guerre pour manifester et rentrer tranquillement sans être arrêtés, mieux vaut dissoudre toutes les forces de sécurité et de défense du Sénégal. De même que les Services de renseignements…D’ailleurs, c’est un manque de respect aux unités qui travaillent pour la sécurité intérieure du pays » se désole-t-il. Vrai ou faux ? « Le Témoin » quotidien ouvre le débat aux techniciens et experts du Net et de la Sécurité.
FETE DU 04 AVRIL UNE CELEBRATION DANS LA SOBRIETE
Malgré la levée de l’état d’urgence assorti du couvre-feu dû à la propagation de la pandémie covid-19 dans le pays, le président de la République a maintenu sa décision de ne pas organiser dans toute l’étendue du territoire la célébration de notre accession à l’indépendance, il y a de cela 61 ans. Hier encore, il l’a rappelé lors du Conseil des ministres en indiquant que le Sénégal célébrera dans la sobriété, le 04 avril 2021, le 61ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. A cet effet, il souligne quand même que la fête nationale sera marquée par une cérémonie de levée de couleurs au palais de la République avec la participation des membres du gouvernement et des présidents d’institutions constitutionnelles.
PAQUES LE « DEWENATI » DU PRESIDENT SALL AUX CHRETIENS
Lors du Conseil des ministres, le président de la République a, par ailleurs, adressé, au nom de la Nation, ses chaleureuses félicitations et ses meilleurs vœux à la communauté chrétienne, dans le contexte des célébrations de la Semaine Sainte et de la fête de Pâques. Par ailleurs, le chef de l’Etat a noté les carences du ministre des Pêches Alioune Ndoye dans ce secteur à problèmes. Hier, en abordant la question liée à la nécessité du renforcement des actions préventives de sécurité en mer et l’impératif d’asseoir l’aquaculture, comme sous-secteur prioritaire dans la promotion de l’emploi des jeunes, il s’est incliné devant la mémoire des pêcheurs disparus en mer et a demandé au ministre des Pêches et de l’Economie maritime, l’urgence de renforcer les actions de sensibilisation. Estimant que le travail n’est pas bien fait dans ce secteur de la pêche, il a indiqué l’urgence de consolider le programme de dotation des pêcheurs en gilets de sauvetage subventionnés ; d’accélérer le renouvellement du parc de pirogues motorisés (subvention des moteurs hors bords) avec l’extension de l’acquisition des embarcations en fibres de verre et de vulgariser le programme de géolocalisation des pirogues. Une preuve de l’incompétence du patron de ce secteur. C’est pourquoi, Macky Sall invite son ministre Alioune Ndoye à poursuivre le développement intensif du sous-secteur de l’aquaculture, un des moteurs de croissance retenu dans la mise en œuvre du Pse.
PECHE LE PRESIDENT SALL DEPLORE UN SECTEUR A PROBLEMES
Restons toujours dans le secteur de la pêche. Hier, lors du Conseil des ministres, le président de la République s’est beaucoup penché sur la pêche. Il a listé les nombreux manquements du secteur et déploré le bras de fer que joue le ministre de ce département avec les acteurs du secteur depuis un temps. Il a demandé à son ministre Alioune Ndoye d’engager des concertations avec toutes les parties prenantes, afin de mettre en œuvre, à partir de juin 2021, une stratégie nationale inclusive de relance durable de la pêche artisanale. Mieux, Macky Sall a annoncé qu’il présidera, en fin mai 2021, un conseil présidentiel sur le secteur des pêches.
MEDIAS : MODERNISATION DES ENTREPRISES DE PRESSE
Macky a encore reparlé de la presse en Conseil des ministres. Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, il a insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre des réformes relatives à la régulation optimale des entreprises de presse, conformément aux dispositifs du Code de la Presse. Il a demandé également au ministre de la Culture et de la Communication de lui faire parvenir des propositions « consensuelles » concernant la modernisation de la gouvernance des entreprises publiques de presse. Le chef de l’Etat a invité le gouvernement à finaliser la révision de la loi sur la publicité en concertation avec les professionnels du secteur. Il était temps assurément…
EMPLOI DES JEUNES UN SECTEUR NUMERIQUE PRIORITAIRE
Désormais, l’emploi des jeunes est au cœur des préoccupations du président Sall. En effet, le chef de l’Etat ne reste plus en un seul Conseil des ministres sans parler de cette équation de l’emploi des jeunes, cela surtout depuis les évènements tragiques de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, qui ont occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels énormes. Ce coup de colère des jeunes a fait se ressaisir le président Sall qui compte désormais mieux s’occuper de cette frange de la population. Hier en Conseil des ministres, il a indiqué que, dans le cadre de la réorientation des politiques et programmes publics vers l’emploi des jeunes, le secteur du numérique devra occuper une place privilégiée. Il a rappelé, à ce propos, la nécessité d’assurer l’intensification de la création d’emplois dans les centres d’appels qui doivent être mieux soutenus et encadrés par l’Etat dans le cadre de l’extension de la Convention Etat-Employeurs.
APRES PONT-FARAFEGNI (GAMBIE) : BIENTOT PONT-ROSSO !
Après le pont de Farafégni en Gambie, c’est au tour de celui de Rosso. Les passagers qui font cette traversée afficheront un large sourire. Hier, le président Macky Sall, en Conseil des ministres, a magnifié la signature, le 25 mars 2021, des contrats de travaux et de supervision du Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal et exprimé sa gratitude au président Mohamed Ould El Ghazaouani et au gouvernement de la Mauritanie. Il a remercié, dans cet élan, les partenaires techniques et financiers (Banque Africaine de Développement, Banque Européenne d’Investissement et Union Européenne) pour leurs concours à l’exécution de cet important projet intégrateur. Sur la mise œuvre de la phase II du PUDC, Macky Sall a demandé au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, de diligenter les procédures de financement auprès des partenaires concernés afin de permettre le démarrage des travaux programmés.
MESURES INDIVIDUELLES AU CONSEIL DES MINISTRES
Monsieur Mamadou Mbenda Fall, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n° 515 832/B, est nommé Directeur des Examens, Concours professionnels et Certifications, au Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’insertion, en remplacement de Monsieur Mamadou NIANG, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Monsieur Papa Abou CAMARA, Administrateur de sociétés, est nommé Président du Conseil d’Orientation du Programme de Formation Ecole-Entreprise, au Ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’insertion, poste vacant.
JEUX DE CARTES - Gbagbo, le coup bête du Niger
Laurent Gbagbo définitivement acquitté par la chambre d'appel de la Cour pénale internationale. Charles Blé Goudé aussi. En français facile, cela veut dire que l'ancien président ivoirien et son ancien ministre de la Jeunesse ne sont pas responsables de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dont ils étaient accusés. Ce qui ne signifie pas qu'ils n'ont pas une part de responsabilité sur les 3 000 morts lors de la crise postélectorale de 2010. Tout compte fait, c'est la fin d'une longue procédure "décennale" qui donne un quitus aux deux hommes pour un retour chez eux. Mais les choses ne sont pas si linéaires. Gbagbo est aussi condamné dans une autre "procédure locale". Il s'agit du braquage de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Lui et trois de ses ex-ministres ont écopé de 20 ans de prison et 329 milliards Fcfa d’amende. Ce qui donne toujours à Alassane Ouattara une prise sur le cours des événements. Gbagbo n'est donc pas tout à fait maître de son destin. Son salut réside dans une amnistie qui ne peut être accordée que par le président de la République actuelle. Ado va-t-il jouer sa partition pour un apaisement ? Du côté de la lagune Ebrié, on croise les doigts. Difficile de prédire ce qui se passera sur le champ politique ivoirien si compliqué, si alambiqué. La Aawo (première épouse) de Gbagbo, Simone, exulte et parle. Sa gnaarel (seconde épouse) Nady était aux anges avec lui à La Haye. Laurent peut savourer ce plaisir... En attendant. Au Niger, des militaires très mal inspirés, très mal préparés ont essayé de renverser un pouvoir qui était sur le départ. C'est du sabotage. Un coup bête. Même si le Président Issoufou n'est pas exempt de reproches, il a eu le mérite de ne pas tenter la "candidature de trop". Il a permis à son pays indépendant depuis 1960 de connaître sa première transition démocratique. Il mérite des applaudissements appuyés. Un hommage digne de son acte. Mim Reew
Youssou Ndour raccroche le micro
En voilà une nouvelle qui risque de désappointer beaucoup de mélomanes et inconditionnels du lead vocal du Super étoile. La star interplanétaire Youssou Ndour et non moins patron du groupe de presse Gfm a décidé de mettre un terme à sa carrière musicale. Il ne l’a certes pas annoncé officiellement, mais depuis le décès de Thione Seck qui l’a d’ailleurs beaucoup affecté, le roi du Mbalax est plongé dans un mutisme assourdissant:Il ne part plus en studio, ne répète plus et n’écrit plus. Un membre de son staff contacté par « L’As » confirme et subodore une « révélation » ou illumination
Sommet de Paris
Le Sénégal ne va pas manquer le Sommet de Paris sur le financement de la croissance des pays africains et le Programme d’Urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes. Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, a axé sa communication, hier en conseil des ministres, sur les préparatifs de cette rencontre. Auparavant, le Président Macky Sall a rappelé que le Sénégal va célébrer dans la sobriété le 61e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. Cette année, dit-il, la fête nationale sera marquée par une cérémonie de levée de couleurs, au Palais de la République, avec la participation des membres du Gouvernement et des présidents d’Institutions. Le chef de l’Etat en a profité pour adresser, au nom de la Nation, ses félicitations et ses meilleurs vœux à la communauté chrétienne, dans le contexte des célébrations de la semaine sainte et de la fête de Pâques.
Phase II du PUDC
Restons à la réunion hebdomadaire du gouvernement pour dire que le Président Macky Sall a insisté sur la mise œuvre de la phase II du PUDC. A ce propos, il a demandé au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération de diligenter les procédures de financement auprès des partenaires concernés afin de permettre le démarrage des travaux programmés.
Dame Diop nomme
La Direction des Examens, Concours professionnels et Certifications du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a un nouveau patron. Il s’agit de Mamadou Mbenda Fall, Inspecteur de l'Enseignement élémentaire. D’après le communiqué du conseil des ministres, il remplace Mamadou Niang, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Au titre toujours des mesures individuelles, Papa Abou Camara a été nommé président du Conseil d'Orientation du Programme de Formation Ecole-Entreprise dans le même département ministériel. Administrateur de sociétés, il a trouvé le poste vacant.
Covid-19 : 332 patients sous traitement
Les centres de traitement des épidémies (Cte) continuent de se vider de ses occupants. Les professionnels de la Santé commencent à voir le bout du tunnel. Hier, 93 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris de la covid-19 au moment où 87 tests sont revenus positifs sur les 1607 réalisés, soit un taux de positivité de 5,41%. Ce qui porte maintenant le nombre total de patients sous traitement à 332 cas. Une situation qui va dans le sens d’alléger le travail du Pr Moussa Seydi et de son équipe qui craignaient que la pandémie ne devienne incontrôlable. Leurs inquiétudes avaient sans doute poussé le Président Macky Sall à décréter l’état de catastrophe sanitaire assorti d’un couvre-feu, sur l’étendue du territoire des régions de Thiès et Dakar. Les cas positifs d’hier, sont composés de 45 cas contacts et de 42 cas issus de la transmission communautaires. Les cas communautaires d’hier sont répartis comme suit : 04 à Rufisque ; 03 à Keur Massar, Saraya, Thiès et Ziguinchor ; 02 à Almadies, Kolda et Mbacké ; 01 à Cité Apecsy, Cité Djily Mbaye, Cité Sococim, Dieuppeul, Fass, Fass Mbao, Grand Dakar, Guédiawaye, Gueule Tapée, HLM Grand Médine, Maristes, Ouakam, Ouest Foire, Plateau, Thiaroye, Zone de captage, Kédougou, Matam, Tamba et Thiénaba Seck.
260 754 personnes vaccinées
Restons avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale qui appelle toujours les populations au respect strict des mesures de prévention individuelle et collective pour terrasser définitivement le coronavirus au Sénégal. Car le virus continue de circuler, même si c’est au ralenti. D’où l’accélération de la campagne de vaccination. Dans la journée du 30 mars dernier, 13.004 personnes ont pris leurs doses de vaccin. Ce qui porte 260.754 le nombre total des individus vaccinés contre la covid-19. Pendant que les autorités tentent de convaincre les Sénégalais que la prise du vaccin est pour le moment la meilleure manière de lutter contre la maladie, le ministère de la Santé a recensé 02 décès liés à la pandémie. Depuis l’apparition du coronavirus dans le pays, le Sénégal compte 38.705 cas de coronavirus, dont 37321 guéris et 1051 décès.
Pôle Sine-Saloum
Les élus locaux des régions de Fatick, Kaolack et Kaffrine anticipent sur la mise en œuvre du pôle territoire Sine Saloum. Le collectif des maires de ces trois régions a tenu mardi à Kaffrine une rencontre de partage et d’échange sur le pôle territoire du Sine-Saloum et les structures d'appui au développement communautaire et à l'emploi des jeunes. En plus des114maires, la rencontre a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement. On peut citer, le ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l'Aménagement des Territoires Oumar Guèye, le ministre du Développement Communautaire Samba Ndiobène Ka, son collègue de l’Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique Abdoulaye Saydou Sow, le ministre la Formation professionnelle, l’Emploi, de l'Apprentissage et de l'Insertion Dame Diop. Il y avait aussi le ministre des Sports et maire de Fatick, Matar Ba, le ministre de la Fonction publique Mariama Sarr et les Secrétaires d’Etat Victorine Ndèye et Mayacine Camara non moins maire Koungheul. Le président de l’Association des Maires du Sénégal (Ams), Aliou Sall, a également pris part à la rencontre en plus des autorités administratives et des chefs des services.
Pôle du Sine-Saloum (bis)
Ne quittons pas la rencontre des élus locaux du Sine-Saloum sans signaler que ce pole-territoire regorge de potentialités économiques, politiques et sociales qui le place parmi les localités porteuses de développement durable. Les représentants des différents ministères ont tour à tour exposé les principaux programmes mis en œuvre dans le Sine-Saloum. Le Pudc, Promoville, le Puma, le Pndl, l'Anat, le cadre de vie, l'habitat social, le Fongip, l'électrification, l’emploi des jeunes et le financement des collectivités territoriales étaient au menu des échanges. Selon les élus locaux, la territorialisation des politiques publiques vise à résoudre les disparités entre régions, réduire la pauvreté, surtout dans ce contexte de relance économique post-Covid-19.Ainsi, ils pensent que les divers programmes présentés constituent des leviers pour lutter contre le chômage des jeunes et participent à la redynamisation économique du Sine-Saloum.
Barthelemy Dias
Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer le report des élections locales en2022. Le maire de Mermoz Sacré-Cœur s’insurge contre l’attitude du Président Macky Sall qui, à ses yeux, n’est pas intéressé par la consolidation de la démocratie. En visite de proximité hier, en compagnie de Khalifa Sall à Grand Yoff, Barthélémy Dias a indiqué que le chef de l’Etat se plait de retarder le processus électoral parce qu’il craint une débâcle. Selon Barth, Macky Sall sait bien qu'en allant aux élections ses chances de gagner sont minimes. A l’en croire, les nombreux reports des élections ont fini d’écorner la démocratie sénégalaise. Mais pour Barthélémy Dias, le renforcement de la démocratie n'est point une préoccupation pour lePrésident Macky Sall.
Division de Bby à Pikine-nord
Les responsables de Benno bokk Yaakar (Bby) de Pikine-Nord sont à couteaux tirés. A l’origine de leur division, les relations désormais fraternelles entre leur coordonnateur départemental Abdoulaye Thimbo maire de la Ville de Pikine et l’édile libéral de Pikine-Nord Amadou Diarra. Depuis l’invite d’Abdoulaye Thimbo à Amadou Diarra à rejoindre l’Alliance pour la République (Apr), des responsables de la mouvance présidentielle sortent de leur réserve pour s’en prendre à Thimbo. Ils reprochent à l’édile de Pikine de faire dans la provocation en encensant leur adversaire politique vomi par ses administrés. Selon l’un des frustrés de Bby, Birahim Fall, par ailleurs coordonnateur local du Front Républicain (Fr), Abdoulaye Thimbo a fait un deal avec AmadouDiarra. Pour eux, l’appel de Thimbo est un acte dangereux et va fragiliser la coalition Bby de Pikine-Nord.
Division de Bby à Pikine- nord (bis)
Restons avec la coalition Bby de Pikine-Nord pour dire que la réplique des souteneurs du maire de la Ville de Pikine, Abdoulaye Thimbo, n’a pas tardé. La députée Salémata Koréra, coordonnatrice locale de l’Apr de Pikine-Nord, condamne les attaques discourtoises de certains responsables contre le maire Thimbo. A l’en croire, l’heure est à l’unité pour soutenir le Président Macky Sall. La parlementaire appelle les élus locaux à l’unité et à suivre les directives du chef de l’Etat. Elle félicite le maire Abdoulaye Thimbo et l’encourage dans sa dynamique de massification de la mouvance présidentielle. Saccage de boutiques à Pikine-Est Après les violentes manifestations nées de l’affaire Adji Sarr Ousmane Sonko et leurs conséquences dramatiques, l’heure est au bilan. A Pikine-Est, l’économie locale a été durement touchée par les scènes de pillage. Des boutiques de téléphones, des restaurants, des magasins comme Auchan ont subi un lourd tribut. Conséquence : plus d’une cinquantaine de travailleurs se sont retrouvés au chômage technique. Une situation dont s’émeut le maire de la Commune de Pikine-Est, Issakha Diop, qui promet la relance de l’économie locale. Une réunion du conseil municipal extraordinaire est prévue pour voir comment appuyer ces entreprises durement touchées lors des émeutes.
LAURENT GBAGBO, L'OPPOSANT HISTORIQUE DEVENU PRÉSIDENT CONTROVERSÉ
Avant d'être le premier ex-président détenu par la CPI, l'ex-dirigeant ivoirien, né le 31 mai 1945, a eu une vie pleine de bruit et de fureur. Portrait
Ancien opposant populaire devenu président controversé de Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, 75 ans, définitivement acquitté mercredi par la Cour pénale internationale (CPI) des accusations de crimes contre l'humanité, reste un personnage central dans son pays où ses partisans attendent désormais son retour avec impatience.
Absent de Côte d'Ivoire depuis une décennie, ce retour plusieurs fois annoncé et reporté devrait intervenir rapidement après la décision de la CPI: ce serait un signe fort de la volonté de réconciliation nationale affichée par son principal rival, le président Alassane Ouattara.
Ce retour devrait en outre contribuer à l'apaisement constaté lors des législatives du 6 mars auxquelles le parti créé par Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a décidé de participer pour la première fois depuis dix ans.
Pour de nombreux observateurs, l'ancien président a pourtant précipité son pays dans le chaos par sa volonté de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010.Plus de 3.000 personnes sont mortes dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011.
Il fait toujours face en Côte d'Ivoire à une condamnation à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest lors de la crise de 2010-2011.
"On ira jusqu'au bout", lançait crânement Laurent Gbagbo après sa première apparition en décembre 2011 devant la CPI, qui le jugeait pour son rôle dans ces violences.
A La Haye, l'ancien président entendait faire éclater sa "vérité".Pour lui, l'ex-puissance coloniale française a "fait le travail" et est derrière le "complot" qui a conduit à son arrestation le 11 avril 2011 par les forces de son rival, après deux semaines d'affrontements armés.
Avant d'être le premier ex-président détenu par la CPI, Laurent Koudou Gbagbo, né le 31 mai 1945, a eu une vie pleine de bruit et de fureur.
Tribun aimant à se poser en homme du peuple, historien de formation et d'abord activiste syndical, il a été l'opposant en chef au "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny, au pouvoir de 1960 à 1993 et longtemps premier relais de la France en Afrique.
- Nationalisme et religion -
Incorporé de force, emprisonné, il s'exile en France dans les années 1980, après avoir fondé clandestinement FPI, classé à gauche.
Membre de l'ethnie bété (ouest), il se lance ouvertement en politique en 1990, à l'avènement du multipartisme.
Son heure arrive le 26 octobre 2000 quand il accède à la présidence, dans des conditions de son propre aveu "calamiteuses", dans un pays en proie aux violences à l'issue d'un scrutin dont ont été exclus ses principaux rivaux, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, renversé fin 1999 par un coup d'Etat, et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
Il verra la main de Ouattara - malgré les démentis de l'intéressé - derrière la rébellion qui échoue à le renverser en septembre 2002 mais prend le contrôle du nord du pays, qui vivra des années coupé en deux.
Nationaliste farouche sous ses airs bonhomme et son large sourire, chantre d'une "seconde indépendance" vis-à-vis de la France, M. Gbagbo a su s'appuyer sur ses jeunes partisans, les "patriotes", qui enflammaient la rue à l'occasion et dont le chef, Charles Blé Goudé, égalemement poursuivi par la CPI pour crimes contre l'humanité a été définitivement acquitté en même temps que lui mercredi.
Signataire avec les rebelles nordistes d'un accord de paix en 2007, c'est finalement par ces combattants, alliés à Ouattara et aidés des bombardements français, qu'il sera capturé en avril 2011 et envoyé à La Haye en septembre de la même année.
En quatre mois de crise, le pays vient alors de frôler la guerre civile, à force d'exactions attribuées aux troupes pro-Gbagbo mais aussi au camp adverse.
D'abord prisonnier à Korhogo, dans la savane du nord ivoirien, puis à La Haye, Laurent Gbagbo fait face notamment par sa foi chrétienne évangélique, comme son épouse Simone avec qui il a eu deux filles.
L'ex-"dame de fer", réclamée par la CPI mais que la Côte d'Ivoire ne lui a pas livrée, a écopé de 20 ans de prison avant d'être amnistiée.
par Yoro Dia
MANIPULATION ET PEUR ARTIFICIELLE DE LA GUERRE ETHNIQUE
Ces honorables messieurs, qui m’accusent d’ethnicisme ignorent que contrairement à ce que mon nom, mon prénom et peut-être même mon visage indiquent, je ne parle pas un mot de puular. Ma seule ethnie est le Sénégal
« Bonjour, nous savons que vous avez pris part dans l’affaire Sonko du fait de votre ethnie. Vous pensez pouvoir manipuler les Sénégalais jusqu’à ce qu’une guerre ethnique se déclare au Sénégal. Nous ne comptons pas vous suivre. Mais la prochaine fois que vous aurez un quelconque commentaire sur Sonko, nous règlerons les choses autrement. » J’ai reçu sur Facebook cette joyeuseté de monsieur Ibrahima Ndiaye. Je vais à la fois le rassurer doublement et le décevoir. Le rassurer parce que je ne lui ferai pas l’honneur d’une plainte, mais surtout le rassurer qu’il n’y aura pas de guerre ethnique au Sénégal. La peur de la guerre ethnique est purement artificielle parce que dans notre pays, les entrepreneurs identitaires d’où qu’ils viennent sont voués à l’échec.
L’harmonie ethnique et religieuse au Sénégal n’est le fait ou la volonté de l’État, mais a des racines sociologiques et historiques très profondes.
Senghor, issu d’une double minorité (ethnique et religieuse), a gouverné pendant 20 ans, de même que Wade, issu d’une double majorité. Contrairement à beaucoup de pays africains, nous avons des fondamentaux solides. Nous sommes une Nation et nous avons un État solide. Nos fondamentaux sont tellement solides que nous avons pu gérer notre crise nationale la plus grave (la Casamance) sans qu’elle ne dépasse une crise de basse intensité. Cette crise, comme je l’écris souvent, a permis au Sénégal d’adapter son contrat social qui est passé de « Nation une et indivisible » à Nation plurielle, mais indivisible. Et l’émergenc de Sonko est l’incarnation de ce Sénégal pluriel, mais indivisible.
La menace de la guerre ethnique est une manipulation politicienne, parce qu’il y a toutes les ethnies dans tous les partis, à commencer chez Macky et Sonko. Il y a toutes les ethnies dans toutes les confréries, dans tous les quartiers où l’ethnicité se dilue dans la socialisation. S’il y avait le réflexe ethnique primaire qu’on veut créer de toutes pièces, je doute fort que Me Tall et Me Ly soient les plus grands croisés pour défendre Sonko. Je vais décevoir ce bon monsieur Ibrahima Ndiaye, et je vais continuer à m’exprimer car, comme dit Jefferson, « quand on renonce à la liberté pour plus de sécurité, on ne mérite ni liberté ni sécurité » et mieux encore, chez moi à Thiaroye, on dit «ragal dou dieggi rail». C’est à cause de légions d’insulteurs et des menaces que les meilleurs d’entre nous dans le monde intellectuel avaient abdiqué de leurs responsabilités. Mais heureusement, il y plus de deux semaines, ce pays a pris la première dose du vaccin contre la terreur intellectuelle, avec le réveil des clercs (Ma chronique il y a deux semaines). Une deuxième dose ne sera pas nécessaire parce que le virus a été neutralisé et le Sénégal a secrété des anticorps et retrouvé ses réflexes normaux et naturels de pays de débats, de pluralité et même de polémique, car il n’y a que dans les dictatures où le silence (autocensure) devient une vertu par la peur.
Les dictatures sont silencieuses et les démocraties bruyantes de débats et de controverses. La semaine dernière, je parlais du talentueux Dr Goebbels qui avait inventé la notion de propagande ennemie pour l’ériger en rempart entre les Allemands et la raison ou le simple bon sens. Entre autres armes du Dr Goebbels, il y avait la stratégie qui consiste à attaquer l’émetteur pour détourner l’opinion du message. C’est une tactique primaire de manipulation. C’est ce qu’essaient de faire des messieurs comme Ibrahima Ndiaye en voulant m’enfermer dans le piège de la cage de l’ethnicité, parce que tout simplement j’ai parlé de petite Niominka, une anaphore pour exprimer mon empathie, pour ne pas dire ma pitié pour cette petite victime d’abus de faiblesses qui subit une double peine, parce qu’elle est «l’herbe victime de deux éléphants qui se battent».
Les entrepreneurs et manipulateurs identitaires y ont vu un « appel aux Niominkas ».Ils ont tort. Mon texte avait plus d’ambitions. J’en appelais à tous les Sénégalais et surtout à la République pour défendre Adji Sarr, qui subit une double peine (elle est victime s’il y a complot, elle l’est aussi s’il n’y a pas de complot). Elle est doublement victime parce que c’est la fille de personne, et la République qui est le système qui abolit le hasard de la naissance (privilèges) pour le remplacer par le mérite et l’égalité devant la loi, doit défendre les fils et les filles de personne. Comme moi, ceux qui nous ont gouvernés ou ceux qui gouvernent actuellement, sommes presque tous des fils de personne, qui devons tout à la République. Maintenant, monter l’expression petite Niominka comme un appel identitaire revient soit à avoir un problème de compréhension ou d’ignorance de notre répertoire symbolique traditionnel. Comme je suis de bonne foi, je plaide pour l’ignorance.
Personnellement, je n’ai jamais été vexé ou pris cela comme une question identitaire, quand je suis en Casamance et qu’un Manding, un Balante ou un Diola m’appelle Foulandingo (le petit peul), ou même qu’un Sérère ayant l’audace de réécrire l’histoire m’appelle Machoudo (mon esclave). Pour le machoudo, un peu quand même, parce que je ne reconnais ce droit qu’à mon ami instituteur Mbaye Ngoné Sène de Ndiaraw dans le Sandok, qui chaque année amène jusque chez moi un sac de mil et de niébé, prix pour lui de mon allégeance annuelle, ma famille et moi. Et depuis plus de 10 ans, je lui prête allégeance. Le fait de m’accuser d’ethnicisme a fait beaucoup rigoler mes amis, car ces honorables messieurs, qui m’accusent, ignorent que contrairement à ce que mon nom, mon prénom et peut-être même mon visage indiquent, je ne parle pas un mot de puular. Ma seule ethnie est le Sénégal pour une raison simple. Mon arrière-grand-père, après avoir converti le premier Damel, est resté dans le Cayor, ce qui fait que nous sommes devenus comme les Normands qui ont colonisé l’Angleterre, où tout ce qui est resté de français est le cachet de la Reine ou
du Roi : «Honni soit qui mal y pense, le Roi le Veult.» Tout ce qui m’est resté de puular est le nom et le prénom. J’ai des origines au Fouta, des racines séculaires dans le Cayor, je suis de culture lébou pour avoir passé toute ma vie à Thiaroye-sur-Mer, devenu un fundraiser du Casa-Sports (incarnation de la Casamance plurielle dans un Sénégal pluriel) et partisan du transfert de la capitale à Tamba (Ma chronique du 23 décembre) pour substituer la logique continentale à la logique atlantiste coloniale. Mon ethnie c’est le Sénégal, parce que comme tous les Sénégalais j’ai des appartenances et des identités plurielles et je refuse de couper l’une d’elles ou qu’on m’enferme dans l’une d’elles.
Donc, je tiens à rassurer ce bon monsieur Ibrahima Ndiaye qu’il n’y aura pas de guerre ethnique, parce que comme l’a écrit le Pr Makhtar Diouf dans les Ethnies la Nation, « le Sénégal est l’une des rares sociétés africaines à s’être détribalisé » et « desethnicisé » grâce, entre autres, aux deux melting-pots que sont le Wolof et les confréries. Nous sommes une Nation indivisible, mais plurielle. Les manipulateurs identitaires perdent leur temps et nous font perdre du temps, au point d’occulter des débats importants, comme le fait que la Mauritanie soit en train de devenir la plus grande alliée du Sénégal, certes grâce à l’histoire, mais aussi au business, avec le pétrole et le gaz, comme le modèle de l’Union européenne qui a substitué le business à la guerre comme mode de régulation de leurs relations, avec à la clé la plus longue période de paix et de prospérité de l’histoire de l’Europe.
Avec le pont de Rosso et celui de Farafegny, le Sénégal et ses voisins s’acheminent vers ce modèle qui inclura aussi la Guinée, malgré le ressentiment dont Alpha Condé accable le Sénégal (qui l’a sauvé des geôles de Lansana Conté) et qui
remonte à ses frustrations d’étudiant à la Feanf (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France) avant les indépendances. C’est sur des chantiers aussi gigantesques ou ceux de l’emploi, de la sécurité nationale et le terrorisme entre autres qu’on devrait juger nos politiques qui veulent nous enfermer dans la distraction massive de la peur artificielle du conflit ethnique.
A côté du message de Monsieur Ibrahima Ndiaye, j’en ai reçu beaucoup d’autres qui partagent mon point de vue et d’autres naturellement très critiques, mais très courtoises. C’est cela le relativisme qui est l’âme de la démocratie et l’antithèse de la terreur intellectuelle.
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LE SÉNÉGAL ET SES CRISES AU MIROIR DE DEUX INTELLECTUELS
Ce qui a longtemps fait la stabilité et l'unité du pays, parfois à coups de légendes, a cédé. Les hommes politiques ont troué la barque de la justice. La démocratie sénégalaise a toujours été surévaluée - ENTRETIEN AVEC MBOUGAR SARR & ELGAS
La chaîne de télévision itv acceuille à travers cette émission spéciale, deux intellectuels en la personne de Mohamed Mbougar Sarr et Souleymane Gassama alias Elgas, afin de décrypter la récente flambée de tension au Sénégal. Depuis la France, les deux penseurs posent un regard lucide sur la situation sociopolitique nationale marquée par des troubles multiples et multiformes.