KARIM KEÏTA, UN FILS ENTRAÎNÉ DANS LA CHUTE DE SON PÈRE
Surnommé affectueusement "Kim Jung 2", Karim Keïta, visé par un mandat d'arrêt international, était omniprésent dans le monde politique et des affaires au Mali jusqu'à la chute en 2020 de son père, Ibrahim Boubacar Keïta
La justice malienne réclame que Karim Keïta, 42 ans, "vienne s'expliquer" sur la disparition en 2016 d'un journaliste d'investigation, Birama Touré, qui aurait été en possession de dossiers compromettants pour le fils aîné du président.
En Côte d'Ivoire depuis le putsch du 18 août 2020 qui a renversé son père, réélu deux ans auparavant malgré la crise sécuritaire, sociale et économique au Mali, Karim Keïta a toujours fermement démenti toute implication dans cette disparition.
Son sort dépend à présent des autorités ivoiriennes, qui doivent décider si elles mettent à exécution le mandat d'arrêt international délivré lundi par un juge de Bamako.
"Sans Karim, je n'aurais jamais été élu", confiait son père, dit "IBK", en 2013, l'année de son accession au pouvoir. Cette même année, Karim était élu député, en dépit, dit-il, des réticences du nouveau président.
"Son père est son modèle et sa première légitimité. Il le savait et en jouait.Tout le monde se mettait au garde-à-vous devant lui du temps d'IBK", explique le sociologue Mohamed Amara Diallo, selon qui "le père adorait également le fils".
Mais le pouvoir de Karim Keïta, président de la puissante commission de la Défense et de la Sécurité de l'Assemblée nationale, pouvait irriter jusqu'aux chefs d'Etat étrangers.
Lors d'un sommet de l'organisation régionale G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), le président français Emmanuel Macron a fait part du "problème Karim" à son homologue malien, s'agaçant de son omniprésence, un facteur selon lui de l'impopularité de son père, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources diplomatiques maliennes et étrangères.
Quelques mois plus tard, "IBK" répondait publiquement que ce n'est pas parce qu'il est son fils que Karim a "moins de droits que les autres Maliens".
Karim Keïta a toujours cherché à s'affranchir de son image d'affairiste."On me met tout sur le dos.Certains arnaquent en mon nom", a-t-il confié un jour à un correspondant de l'AFP.
- De l'ombre à la lumière -
Né en France, Karim Keïta a vécu une partie de son enfance à Bamako, avant de passer son bac à Bruxelles puis d'étudier l'économie au Canada.
En 2008, deux ans après son retour au Mali, il monte sa société de location de véhicules puis dirige un cabinet de conseil aux entreprises.
Alors que son père enchaîne les postes de haut fonctionnaire, ministre, Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Karim reste dans l'ombre.
Mais après le coup d'Etat de 2012 contre le président Amadou Toumani Touré, il prend langue avec les putschistes, oeuvrant en coulisses pour faciliter la transmission du pouvoir à son père un an plus tard à l'issue d'élections.
Elu député, il se montre de plus en plus visible aux côtés de son père, multiplie les visites de terrain, réveillonne avec les troupes ou interpelle les ministres à l'Assemblée.
On le voit aussi assister, radieux, à une parade des nouveaux hélicoptères acquis par l'armée. Quand ceux-ci s'avèrent défectueux, il déclare que le Mali a "peut-être été floué", mais une partie de l'opinion soupçonne plutôt des détournements lors de la passation du marché public.
Niant profiter de sa situation pour s'enrichir, Karim Keïta gagne l'image d'un homme d'affaires prospère, généreux avec les oeuvres de bienfaisance.
Mais avec sa réputation de bon vivant, ses larges lunettes de soleil et ses nombreux voyages, il finit aussi par personnaliser aux yeux de certains Maliens les travers d'un régime de plus en plus contesté.
En juillet 2020, alors que la colère populaire gronde, de vieilles vidéos surgissent sur Internet, le montrant au milieu d'une fête joyeuse ou sur un yacht de luxe, en compagnie d'amis consommant des boissons alcoolisées et de jeunes femmes peu vêtues.
S'il se défend une nouvelle fois de s'amuser aux frais de ses compatriotes, il démissionne de la présidence de la commission de la Défense en dénonçant un "délit de patronyme". "Rien ne m'aura été épargné", dit-il alors.
Un mois plus tard, lorsqu'un groupe de colonels chasse son père du pouvoir, Karim disparaît pendant quelques jours, avant de refaire surface en Côte d'Ivoire.
HOMMAGE RENDU A LAYE DIAW
C'est désormais officiel. La rue Liberté 289 porte désormais le nom du doyen de la presse sportive sénégalaise, Abdoulaye Diaw. Hommage lui a été rendu ce vendredi par le comité Sargal
C'est désormais officiel. La rue Liberté 289 porte désormais le nom du doyen de la presse sportive sénégalaise, Abdoulaye Diaw. Hommage lui a été rendu ce vendredi par le comité Sargal.
L'annonce a été faite par le représentant du maire de la Sicap, Cheikh Ndiaye. Ce dernier a expliqué que Laye Diaw qui s'est déplacé avec sa famille, mérite tout cela car il reste un exemple pour la jeunesse sachant qu'il inspire les générations futures.
Pour le président du Comité Sargal, Moustapha Fall Ché "c'est logique et légitime" que la rue 289 porte le nom d'Abdoulaye Diaw. Et d'ajouter que le doyen rempruntait cette rue pour se rendre au stade Demba Diop pour courir les matchs de football. "C'est une histoire entre Laye Diaw et la rue. C'est ici qu'il garait sa voiture R5. Donc, cette rue est celle des sportifs", a expliqué M. Fall.
A noter que plusieurs anciens internationaux de football et d'autres disciplines sportives étaient présents à ce baptême. Parmi eux, on peut citer Roger Mendy, Séga Sakho, Pape Fall, Boubacar Sarr Locotte, Amadou Gackou (athlétisme), Amadou Diop Boy Bandit...Tout comme l'ancien premier ministre sénégalais Souleymane Ndéné Ndiaye et Serigne Mbacké Ndiaye qui fut ministre dans le gouvernement de Abdoulaye Wade.
Les régions de Dakar, Kaolack, Thies, Saint-Louis, Ziguinchor...étaient également présentes à cet événement. D'ailleurs, l'hommage se poursuit cet après-midi, au stade Alassane Djigo de Pikine, avec le match de gala entre anciens footballeurs avant la clôture prévue demain, au Cices.
TROIS DÉCÈS, ANNONCE RECORD DE 476 CAS POSITIFS
La hausse exponentielle des contaminations au nouveau coronavirus, constatée ces derniers jours, s’est poursuivie, au cours des dernières 24 heures
Dakar, 9 juil (APS) – La hausse exponentielle des contaminations au nouveau coronavirus, constatée ces derniers jours, s’est poursuivie, au cours des dernières 24 heures, avec l’annonce, vendredi, par les autorités sanitaires, de 476 cas supplémentaires d’infection et trois décès liés à la maladie.
Les nouvelles contaminations ont été détectées à partir des tests virologiques réalisés sur un échantillon de 2.104 individus, correspondant à un taux de positivité de 22, 62 % jamais atteint depuis le début de l’épidémie, a indiqué le bulletin épidémiologique quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Parmi les nouvelles infections figurent 215 cas contacts qui étaient suivis par les services sanitaires et 261 autres issus de la transmission communautaire, rapporte le document parvenu à l’APS.
Les cas de source inconnue des autorités sanitaires ont été identifiés à Dakar et sa région (217), ainsi qu’à Bignona (6), Kaolack, Mbour et Poponguine (5), Saly et Thiès (3), Dahra, Diourbel et Tamba (2), Aéré Lao, Dioffior, Kanel, Mékhé, Ngaparou, Sédhiou, Somone, Thilogne, Thionk Essyl, Touba et Ziguinchor (1).
Le document indique que 102 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, alors que 19 autres sont dans un état grave ayant justifié leur placement en réanimation dans les services de prise en charge de cette forme de la maladie.
Depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 2 mars 2020, 45.226 cas positifs ont été déclarés. Parmi les personnes ayant contracté le virus, 42.090 ont recouvré la santé, 1.187 sont décédées et 1.988 autres sont encore sous traitement, selon les autorités sanitaires.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a par ailleurs fait savoir que 6.242 personnes ont été vaccinées jeudi, portant à 574.150 le nombre total d’individus ayant au moins reçu une dose de vaccin depuis le lancement le 23 février dernier d’une campagne nationale de vaccination contre le Covid-19.
LE RAPPEL À L’ORDRE DU CORED
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias constate pour s’en désoler un "traitement déséquilibré" dans l’affaire opposant la TFM à la 2STV
Dans un communiqué reçu à Emedia, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) constate pour s’en désoler un "traitement déséquilibré" dans l’affaire opposant la TFM à la 2STV.
D’abord, pour le Groupe futurs médias (GFM), le tribunal des pairs constate "qu’aucun des supports médiatiques (du groupe) n’a fait état du placement en garde à vue du directeur général de la TFM, Ndiaga Ndour", déplorant "une volonté de passer sous silence une information largement relayée par les médias."
Ensuite, "il ressort un traitement déséquilibré de cette information, voire une prise de position affichée par les composantes du groupe Origines SA, la 2S tv et surtout Lii Quotidien, en faveur du propriétaire El Hadj Ndiaye, en conflit avec la TFM", regrette Mamadou Thior, le président du CORED.
Enfin, relève-t-il, "le groupe DMedia relaie sur ses supports, les moindres activités politiques de Bougane Gueye Dani, patron dudit groupe, avec des appels réguliers à la une du quotidien La Tribune."
Ainsi, le CORED rappelle "aux journalistes et techniciens qu’ils doivent exercer leur activité en toute autonomie et se garder d’être les porte-voix de leurs employeurs." D’autant plus qu’appuie le journaliste, "s’inspirant des Chartes internationales comme celle de Munich (1971), la Charte des journalistes du Sénégal postule dans son préambule que « le citoyen sénégalais a droit à une information exacte, pluraliste et impartiale en vue de mieux exercer son droit à la satisfaction de ses aspirations (...) »."
"La Charte indique également, en son article premier, que le journaliste doit « considérer que le droit du public à une information juste et équilibrée prime sur toute autre considération. » et « Eviter les situations de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflits d’intérêts, en se mettant ou en semblant se mettre, avec ou sans avantages personnels, au service d’intérêts particuliers » (article 15).
Autre obligation du Code de la presse, loi qui nous régit tous, en son article 11 : « Le journaliste et le technicien des médias doivent collecter et traiter l’information en toute honnêteté et en toute impartialité, dans le respect du droit du public à l’information (...) ». Par ailleurs, les articles 18 de la Charte des journalistes du Sénégal et 6 du Code de la presse donnent le droit d’invoquer la clause de conscience chaque fois que de besoin et de refuser toutes pratiques contraires à l’éthique et la déontologie", tranche Thior.
A côté de ses principaux collaborateurs du CNOSS, Mamadou Diagna Ndiaye s’est largement confié à Alassane Samba Diop et Babacar Ndaw Faye, dans ce grand entretien qui sera diffusé sur iTV et toutes les plateformes digitales du groupe Emedia
Le président du Comité national olympique sportif sénégalais (CNOSS), Mamadou Diagna Ndiaye, a accordé une grande interview au groupe Emedia Invest (Emedia.sn / iRadio / iTV). Le patron du sport sénégalais a passé en revue tous les points de l’actualité sportive et économique, dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Des Jeux olympiques de la Jeunesse, initialement prévus à Dakar en 2022 et finalement repoussés jusqu’en 2026, à la tenue des JO de Tokyo dans quelques jours, à huis clos, à cause de la nouvelle vague de Covid qui sévit dans le monde, en passant par la géopolitique, les relations entre les présidents africains et certains grands noms politiques européens, le financement des économies africaines, la relance des activités après le ravage du confinement, l’évolution du secteur bancaire, la gouvernance du sport sénégalais, la gestion des infrastructures…A côté de ses principaux collaborateurs du CNOSS, Mamadou Diagna Ndiaye s’est largement confié à Alassane Samba Diop et Babacar Ndaw Faye, dans ce grand entretien qui sera diffusé sur iTV et toutes les plateformes digitales du groupe Emedia.
G5 : SOMMET DE LA CLARIFICATION
Le futur format de l’engagement militaire de la France au Sahel focalisera les discussions qu’auront, aujourd’hui par visioconférence, les chefs d’État du G5 Sahel et leur homologue français.
Les chefs d’État de la coalition sahélienne et le président français échangent, ce vendredi, sur la nouvelle stratégie à mettre en œuvre, dans la perspective de la fin de l’opération Barkhane. Emmanuel Macron va-t-il saisir cette occasion pour apporter davantage d’éclairage sur les nouveaux contours de l’intervention française au Sahel ? Tout porte à le croire.
Le futur format de l’engagement militaire de la France au Sahel focalisera les discussions qu’auront, aujourd’hui par visioconférence, les chefs d’État du G5 Sahel et leur homologue français. Il s’agira pour Emmanuel Macron d’expliciter davantage le fond de sa décision de procéder à un désengagement progressif de Barkhane, tout en réarticulant la lutte antiterroriste autour d’une “alliance internationale”. L’idée fait son chemin depuis février. Mais, la situation politique dans notre pays a offert une fenêtre de tir à Macron pour la mettre en train, avec une justification principale : l’absence de progrès sur le plan politique.
La transformation de Barkhane reflète donc les demandes non satisfaites de la France pour que les États de la région assument eux-mêmes de plus grandes responsabilités en matière de sécurité et de gouvernance. Cependant, ces demandes déplacent le blâme de l’échec de l’Hexagone à aider à arrêter la propagation de l’instabilité dans le Sahel.
En dépit des succès tactiques revendiqués, force est de constater que les groupes terroristes ont étendu leur emprise.
Le tableau demeure très sombre au Mali, au Niger et au Burkina Faso où les terroristes ont su engrener des rouages locaux. Au Mali, les attaques asymétriques frappent d’un égal désarroi les militaires et les civils. Dans ces conditions, analyse le chef de projet Sahel à l’International Crisis Group (ICG), la conséquence du retrait de la France, c’est une «militarisation des sociétés dans l’espace sahélien» qui sera «très dure» à freiner.
On pourrait donc penser que le colonel Assimi Goïta a plus de raisons que ses pairs de craindre les implications de la «transformation profonde» annoncée. Même si le contexte sécuritaire est pour le moins tendu pour l’ensemble du Sahel, le Mali, plus que tous les autres, est sur la corde raide. D’ores et déjà, des observateurs sont unanimes sur le fait que la fin de Barkhane, en tant qu’opération, extérieure aura un impact important sur toute opération ultérieure, en particulier au Mali.
Barkhane sert de nœud d’opérations pour une série de partenaires dans notre pays. Il fournit d’importantes capacités de renseignement et de logistique qui sont essentielles aux opérations de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et de la Force conjointe du G5 Sahel. Un retrait, sans aucune clarté sur la façon de combiner la sécurité avec la gouvernance et le travail de stabilisation, rendra plus difficile de maintenir une pression efficace là où c’est nécessaire, pour justement permettre à l’administration de reprendre pied et œuvrer à la fourniture des services sociaux de base.
FARDEAU - La préoccupation première pour Paris est de se soulager du fardeau de la lutte antiterroriste au Sahel, en déléguant une partie de ses charges à ses alliés européens. La France voudra donc, à l’occasion de ce sommet, convaincre ses partenaires africains de la viabilité de son projet européen : La Task Force Takuba, censée combler le vide. Sauf qu’à la pratique, cette force peine à entrer véritablement en scène et bien des observateurs doutent de sa capacité à compenser la fin de Barkhane. À en croire un chercheur au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), «l’implication militaire de beaucoup de gouvernements européens dépasse déjà les limites de leur politique intérieure et ils vont maintenant reconsidérer leur propre présence dans la région».
Alors que feront les armées nationales pour sauvegarder ce qui n’est pas encore sous la coupe des terroristes, et comment récupérer les sanctuaires sans Barkhane ? Comment va fonctionner la jonction entre la Task force Takuba et les forces des pays du Sahel ? Voilà des sujets connexes qui doivent être débattus.
À l’Élysée, l’objectif affiché est de diviser par deux le nombre de soldats français au Sahel d’ici janvier 2023. Selon certaines sources, un scénario en trois étapes est envisagé. La première échéance, prévue début 2022, pourrait aboutir à la fermeture de certaines des bases françaises. Ensuite, une baisse de 30 % des effectifs est envisagée à l’été 2022. Enfin, la dernière étape, prévue début 2023, verra une réduction de moitié des effectifs de l’opération française.
Pour certains observateurs, Emmanuel Macron concède intelligemment son échec.
En « sahélisant » la réponse, il fait effectivement pression sur les pays du G5 Sahel pour qu’ils se prennent davantage en main. Sauf que les armées qui composent la Force conjointe du G5 Sahel ont encore des capacités opérationnelles limitées. Sans être aussi faibles que celles de leurs voisins du Sahel central (Mali, Burkina Faso et Niger), les capacités des armées mauritaniennes et tchadiennes sont loin d’être exceptionnelles. Également, le refus américain et britannique de financer la Force conjointe du G5 Sahel au travers d’un mécanisme onusien régulier et durable (chapitre 7) met la coalition sahélienne à la merci d’une insécurité budgétaire permanente.
Pauvres, les pays du G5 Sahel vont pourtant devoir devenir responsables de leur propre sécurité tout en étant dépendants de financements extérieurs. Elle prendra du temps à se construire et, comme l’espère une France fatiguée et à court de solutions, à remplacer ses soldats. Mais, en réalité, l’ex-puissance coloniale restera dans les encablures des dunes de sable du Sahel. Pour sa sécurité.
ID (AMAP)
«KEKENDO» CHANTE LA PAIX
Quelques mois après les violents affrontements ayant opposé des étudiants de «Ndef Leng» à ceux de «Kekendo», ce dernier pose un acte de paix.
Quelques mois après les violents affrontements ayant opposé des étudiants de «Ndef Leng» à ceux de «Kekendo», ce dernier pose un acte de paix. En prélude à l’organisation des journées culturelles les 8, 9 et 10 juillet, l’Association des étudiants pour le développement de la Casamance (Aedc) plus connue sous le nom de «Kekendo», a choisi comme thème principal : «Le cousinage a plaisanterie, vecteur traditionnel de résolution des tensions sociales dans l’espace universitaire.»
Créé depuis 2002, le Kekendo est une structure d’accueil, de rencontre et d’échanges des étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ressortissants de la Casamance. Mais il y a quelques mois, l’association avait été impliquée dans des évènements violents à l’université de Dakar.
En conférence de presse hier en prélude à leurs journées culturelles prévues les 8, 9 et 10 juillet, les membres de Kekendo ont exprimé des regrets quant à ces événements qui ont occasionné la mort d’un membre de l’Association Kekendo (Ndlr Ismaïla Gaoussou Diémé décédé à la suite des affrontements survenus au mois d’avril entre le Ndef Leng et le Kekendo). Aly Diédhiou, le porte-parole de Kekendo, exige que justice soit rendue. «Nous avons jugé opportun d’interpeller les autorités étatiques de faire en sorte que justice soit faite tout en faisant preuve de diligence dans le traitement dudit dossier», a dit M. Diédhiou.
Pour lui, c’est au regard de tous ces événements «déplorables et regrettables», qu’ils ont jugé nécessaire de proposer ce thème : «Le cousinage à plaisanterie, vecteur traditionnel de résolution des tensions sociales dans l’espace universitaire» afin de réduire la tension qui règne à l’université. «Le choix de ce thème est motivé par un désir d’éradiquer la violence au sein de l’Université et de promouvoir les interactions entre les différentes cultures existantes au Sénégal ; notamment sérère, poular, diola, manjaque, mandingue entre autres», a-t-il ajouté. «Aujourd’hui, l’association a beaucoup évolué par rapport à son objectif initial et à sa trajectoire faite de complémentarités et construite sur des affinités et de la solidarité», a expliqué hier Aly Diédhiou.
Selon lui, ces 72 heures que l’association célèbre annuellement depuis sa création, s’inscrivent dans une perspective de valorisation des valeurs culturelles de la Casamance dans toute sa splendeur, mais aussi de promouvoir la paix, le développement et la cohésion sociale.
«Les propos de Cheikh Oumar Hann sont amers à entendre»
Se prononçant sur l’actualité avec les sanctions infligées à certains étudiants, parmi lesquels des membres du Kekendo, Aly Diédhiou informe que Kekendo demeure apolitique même s’il peut jouer un rôle fondamental de médiation dans ce fait. «Si les autorités nous appellent à faire une médiation entre ces étudiants et l’administration, nous sommes partants. Parce que, nous sommes expérimentés, nous sommes des étudiants et il y a certaines choses que nos camarades ne maîtrisent pas. Même s’il y a encore des instances beaucoup plus habilitées à gérer cette crise.» Répondant à Cheikh Oumar Hann, qui a déclaré que les sanctions sont méritées et que ce sera ainsi dorénavant, il considère que ces propos sont amers à entendre parce que ces étudiants sont l’avenir. «L’étudiant représente un avenir. Donc il faut revoir comment le sanctionner. Nous étudiants aussi, nous avons longtemps fait une introspection de notre comportement. Maintenant, il est temps de revoir notre manière de revendiquer. Une révision collective des étudiants, de l’administration pour aider l’Ucad à être une université d’excellence», a-t-il conseillé.
LA FAIM TUE PLUS QUE LE COVID-19
Pas moins de 11 personnes meurent probablement de faim et de malnutrition chaque minute dans le monde, selon le rapport d’Oxfam intitulé «Le virus de la faim se propage».
Pas moins de 11 personnes meurent probablement de faim et de malnutrition chaque minute dans le monde, selon le rapport d’Oxfam intitulé «Le virus de la faim se propage».
«C’est plus que le taux de mortalité mondial actuel du Covid-19, qui est d’environ sept personnes par minute», alerte l’Ong. Elle révèle que la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, notamment Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria et Sénégal, connaît «une stupéfiante augmentation de 67% de l’insécurité alimentaire». «Ce qui en fait l’une des crises alimentaires qui s’intensifient le plus rapidement dans le monde», commente-t-on dans un communiqué.
D’après la même source, au Sahel et en République centrafricaine, 17,4 millions de personnes vivent aujourd’hui dans des situations de crise d’insécurité alimentaire ou pire, soit 6,6 millions de plus que l’année dernière. Si les conflits sont un facteur-clé de cette faim, des pays comme le Burkina Faso, le Nord du Nigeria et la République centrafricaine (Rca), sont les plus durement touchés. «Les niveaux d’insécurité alimentaire au Burkina Faso ont augmenté de plus de 200% entre 2019 et 2020 et atteindront probablement 317% à la fin de la période de soudure actuelle», s’alarme Oxfam.
L’Ong informe que la violence dans le centre du Sahel et le bassin du lac Tchad a forcé 5,3 millions de personnes à fuir leurs maisons et à tout perdre. «Les populations de la région ont été frappées par trois C mortels : Conflit, Covid-19 et Climat, qui ensemble, ont entraîné une augmentation catastrophique de la pauvreté et de la faim. Des familles déplacées sont accueillies par des communautés qui ont déjà du mal à se nourrir. Les services sociaux et l’aide humanitaire sont perturbés en raison de l’insécurité», déplore Assalama Dawalak Sidi, Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.
En effet, en Rca, près de 340 mille personnes ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite des violences de décembre dernier, dont de nombreux agriculteurs qui ont dû abandonner leurs terres ou manquer la saison de plantation. Malgré cela, les gouvernements continuent d’augmenter leurs dépenses militaires. «Les dépenses militaires combinées des pays du Sahel : Nigeria, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger ont augmenté de 930 millions de dollars l’année dernière. Ce qui est suffisant pour couvrir entièrement les appels humanitaires combinés de l’Onu pour 2020 au Burkina Faso et au Mali», informe Oxfam. «L’approche du tout-sécuritaire ne fait qu’alimenter la violence et affamer les civils. Les déplacements massifs de populations privent des millions de personnes de l’accès à la nourriture et à l’eau alors qu’elles doivent également lutter contre la pandémie, les chocs économiques et les catastrophes climatiques», a déclaré Assalama Dawalak Sidi.
S’y ajoutent le chômage de masse et la production alimentaire gravement perturbée qui ont entraîné une hausse de 10% des prix des denrées alimentaires en Afrique de l’Ouest, la plus forte depuis cinq ans. En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes imprévisibles sont devenus plus fréquents et plus graves.
Gouvernements interpellés
D’après le document, la faim s’est également intensifiée dans des épicentres émergents, tels que la Sierra-Leone et le Liberia, où respectivement 22% et 20% de la population sont confrontés à la faim, des proportions jamais vues auparavant. «L’impact économique de la pandémie a fait augmenter les prix des denrées alimentaires tout en réduisant les revenus des ménages et leur capacité d’accès à la nourriture», signale Oxfam. D’après l’Ong, les conflits et la faim touchent plus les femmes et les filles, les hommes étant souvent tués en premier, laissant les femmes lutter seules pour la survie de leurs enfants.
D’après la Directrice régionale d’Oxfam en Afrique de l’Ouest, le temps presse. «Nous sommes maintenant entrés dans la période de soudure et une crise alimentaire majeure se profile pour la deuxième année consécutive, le nombre de personnes souffrant de la faim risquant de dépasser les 27 millions en Afrique de l’Ouest d’ici le mois d’août. Il s’agit d’une crise majeure qui nécessite un soutien urgent pour sauver des vies et restaurer l’espoir et la paix», déclare-t-elle. Oxfam invite les gouvernements à répondre de toute urgence aux besoins fondamentaux de la population et garantir un accès sûr aux organismes d’aide. Aux gouvernements donateurs, l’Ong exhorte à financer immédiatement et intégralement l’appel humanitaire des Nations unies afin de contribuer à sauver des vies dès maintenant.