Le médecin français Didier Raoult, en visite à Dakar, a été reçu mardi par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a appris l’APS dans l’entourage de ce membre du gouvernement sénégalais.
Le professeur de médecine, spécialiste des maladies infectieuses, dirige l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille. Il enseigne à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille.
Sa visite à Dakar se déroule dans le cadre de ses recherches sur l’émergence des variants du Covid-19, précise le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Il venu, pour sa visite de quelques jours, "échanger avec les chercheurs sénégalais sur la riposte contre la pandémie" de coronavirus.
Ses échanges avec les autorités sénégalaises portent "également sur le transfert de technologies en matière de recherche".
L’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille collabore, dans le domaine de la recherche sur le Covid-19, avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD), un organisme français représenté au Sénégal.
C’est également un partenaire de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (IRESSEF), dirigé par le professeur Souleymane Mboup et basé à Diamniadio, à l’est de Dakar.
Une audience du professeur Didier Raoult avec le président de la République, Macky Sall, est prévue au cours de son séjour à Dakar.
Le médecin français va donner une conférence de presse au siège de l’IRESSEF, mercredi, selon la même source.
Agé de 69 ans, né à Dakar, M. Raoult a connu une notoriété internationale en 2020, lorsque son équipe a proposé un traitement qu’il avait jugé satisfaisant contre le très meurtrier Covid-19.
Il s’agissait d’un traitement à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, qui a suscité la controverse dans le monde de la recherche.
LES LIONS TENUS EN ÉCHEC PAR L’ESWATINI
Au terme d’un match très pauvre, le Sénégal a finalement arraché le point du nul à la dernière minute du temps additionnel, face à la très modeste sélection d’Eswatini
Au terme d’un match très pauvre, le Sénégal a finalement arraché le point du nul à la dernière minute du temps additionnel, face à la très modeste sélection d’Eswatini, dernière au classement du groupe I, qui a mené au score dès la 5e minute et résisté pendant 85 minutes avant de craquer, sur un but inespéré de Cheikhou Kouyaté. Les Lions n’ont pas perdu, mais sortent du stade sans donner des gages sur leur niveau en direction de la prochaine Can, prévue au Cameroun.
Le sélectionneur, Aliou Cissé, a insisté sur un nouveau système à trois défenseurs centraux, qui n’a pas prospéré sur les deux matchs de cette fenêtre. Après un match sans aucun tir cadré, samedi, face au Congo, ses protégés ont servi une nouvelle piètre prestation, cette fois ci à domicile, au stade Lat Dior où ils ont encaissé un but et concédé le nul pour la première fois.
Le résultat n’aura toutefois pas d’incidence sur le classement du groupe. Le Sénégal, déjà qualifié depuis la 4e journée, garde la première place du groupe tandis que son adversaire du jour reste dernier au classement.
Dans l’autre match, les Djurtus de la Guinée Bissau ont renversé la tendance en éliminant les Diables rouges du Congo (3-0). Avec cette victoire, la Guinée Bissau rejoint le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée et le Mali, tous qualifiés, en attendant le Cap Vert pour compléter le tableau des pays voisins du Sénégal.
OUSMANE TOUNKARA CONDAMNÉ À UNE PEINE D’EXPULSION DES ÉTATS-UNIS
Accusé de terrorisme et arrêté le 15 mars dernier, Ousmane Tounkara a été jugé ce mardi, 30 mars 2021, aux États-Unis, suite à une plainte de l’État du Sénégal.
Le juge américain de l’ICE (Immigration and customs enforcement), chargé de l’immigration et des douanes, a décidé d’expulser l’activiste sénégalais, mais la défense peut faire appel avant son expulsion, selon des informations obtenues par Emedia.
Ses avocats ont jusqu’au 27 avril prochain pour faire appel et prouver que le mis en cause n’est pas un terroriste. Il revoit le juge le 11 mai pour une notification définitive.
Ousmane Tounkara avait été dans le viseur de l’Etat du Sénégal après ses appels sur les réseaux sociaux, à brûler les maisons d’autorités, lors des dernières manifestations. Il avait déjà été arrêté en 2015 pour des faits de vol de voiture de luxe.
Avant lui, Assane Diouf, dans des conditions similaires, avait été rapatrié au Sénégal où il a enchainé les déboires avec la justice.
par Hamidou Anne
LE SÉNÉGAL EST LE PAYS DE DIEU
Quel pays au monde peut se vanter d’avoir eu une opposition entre deux figures intellectuelles et politiques, Senghor et Cheikh Anta, qui ont chacune atteint l’universel ? Le spectacle d’effondrement moral que nous offrons ne nous honore pas
Une amie d’amis, ouest-africaine, a dit récemment du Sénégal à propos des dernières émeutes : « Si ce pays en est là, c’est qu’il n’y a plus rien à attendre de l’Afrique. » Le Sénégal est un grand pays. Nous avons toujours illuminé le chemin du continent par la culture et les humanités. Ce statut est gage de fierté, mais appelle aussi à une exigence dans la préservation de la paix et la poursuite du chemin vers l’universel.
Notre histoire et notre géographie font de nous un pays d’exception. Les Sénégalais, par conséquent, doivent se ressaisir, car le spectacle d’effondrement moral que nous offrons ne nous honore pas. Le Sénégal contemporain est le legs de plusieurs générations de monuments, qui ont bâti ce pays dans le sang, la sueur et le culte du dépassement de soi, au profit de quelque chose qui nous dépasse. Quel pays au monde peut se vanter d’avoir eu une opposition entre deux figures intellectuelles et politiques, Senghor et Cheikh Anta, qui ont chacune atteint l’universel ? A l’indépendance nous avons eu le plus grand président d’Afrique. Il était issu, ainsi que le rappelle souvent mon ami le poète Hamidou Sall, d’une minorité ethnique et religieuse, mais a dirigé notre pays pendant vingt-ans avec le soutien des plus grandes confréries musulmanes. Amadou Lamine Sall, poète de la possession, disait : « Notre pays a été créé par un poète. Ça laisse des traces. » Relisons Malraux, qui dit en 1966, à Dakar, lors du premier Festival mondial des Arts nègres : « Nous voici donc dans l’Histoire. Pour la première fois, un chef d’État prend dans ses mains périssables le destin spirituel d’un continent. Jamais il n’était arrivé, ni en Europe, ni en Asie, ni en Amérique, qu’un chef d’État dise de l’avenir de l’esprit : nous allons, ensemble, tenter de le fixer.»
Pays de lettrés, de personnes raffinées, de gens civilisés, d’hommes et de femmes d’ouverture et de tolérance, le Sénégal est connu pour son art de vivre qu’il a enveloppé dans ce mot délicat qu’est Teranga. Ils sont nombreux, les hommes d’État, officiers et penseurs d’autres pays à avoir fait leurs humanités entre le Prytanée militaire et l’université de Dakar. Quand un politique, un intellectuel ou un artiste engagé fuyait la persécution dans son pays, il venait se réfugier dans la chaleur de Dakar. Ce pays, qui offre eau et nourriture au visiteur avant de lui demander son patronyme, ne peut avoir comme propos pour les étrangers « Dégage ». Nous sommes la Nation qui a donné gîte, couvert et scolarité à une génération d’Haïtiens quand leur pays a failli être rayé de la carte du monde par le séisme de 2010.
Nous sommes le pays du Festival mondial des arts nègres, tenu six ans après l’indépendance, et qui demeure la plus grande manifestation culturelle jamais organisée en Afrique.
Nous sommes, par le dialogue islamo-chrétien érigé au rang d’art de vivre, le pays qui détient la réponse aux crises religieuses qui sévissent dans le monde. Nous sommes l’allié le plus constant du peuple palestinien alors qu’Israël a une ambassade à Dakar. Joal-Fadhiouth, Poponguine, Cabrousse ; Gaston Berger, le couple Lemoine, Abbé Jacques Seck ; notre cousinage à plaisanterie, notre laïcité ouverte sont autant de solutions symboliques et matérielles aux convulsions identitaires du monde. Il faut aller au Nigeria et voir la place qu’y occupe la figure de Baye Niass pour davantage se convaincre de l’importance de notre pays en matière d’Islam des lumières, tolérant et empreint de la mystique du savoir.
Aujourd’hui la République, la Nation et l’État sont victimes de diverses menaces. L’hiver est là, porteur de nuages de doutes pour le Sénégal. Les discours violents et arides d’idées foisonnent menaçant de saper la concorde nationale. Il faut faire face aux entrepreneurs de l’identité étriquée par un sursaut républicain afin de préserver la Nation ; cette Nation qui sacralise les savants et élève la culture au rang de priorité. C’est par la culture que bat le cœur de notre Nation. Avec l’éducation, elle est la deuxième mamelle de notre grande histoire. Le seul fait d’être contemporain de cette période d’abaissement national nous rend coupable, tellement notre pays est devenu banal. Mais je ne veux pas totalement désespérer de ce grand pays. Je souhaite qu’émergent à nouveau les bâtisseurs d’une humanité réinventée et ouverte aux murmures féconds et fertiles du monde. Il nous faut achever ce cycle et rendre au Sénégal sa grandeur, sa flamme qui illumine l’Afrique.
Par les ancêtres qui habitent la cour du roi d’Oussouye ; par Notre-Dame de la Délivrance, que notre pays se ressaisisse et renoue avec son glorieux passé ! Car « nous sommes le pays de Dieu », comme me le soufflait élégamment mon ami Abdoul Aziz Diop, pour conclure notre dernière conversation.
LES RAISONS DES ÉCHECS MULTIPLES SUR L'EMPLOI DES JEUNES
Tous les régimes successifs du pays se sont cassés les dents sur l'épineuse question de l'emploi des jeunes. De Leopold Sédar Senghor à Macky Sall, tour d'horizon de ces programmes censés vaincre le chômage de masse, qui y ont fait pschitt !
Quand le président Abdou Diouf quittait le pouvoir en 2000, c’est le parti de la demande sociale qui l’avait éjecté en s’adossant sur Abdoulaye Wade pour le faire partir. Ce dernier, durant sa campagne électorale de cette même année 2000, demandait partout avec morgue aux jeunes chômeurs qui inondaient ses meetings de lever les bras. C’était une façon pour le Pape du Sopi de dire à son adversaire qu’il avait échoué dans sa politique d’emplois.
Abdou Diouf et l’ajustement structurel
En effet, tout le « règne » du successeur du président Senghor avait été caractérisé par des pertes massives d’emplois sous l’injonction, notamment, de la Banque mondiale. Même les domaines sur lesquels devait reposer le devenir du pays n’ont pas été épargnés au nom d’une politique d’ajustement structurel fondée sur la réduction des emplois de la fonction publique pour engranger des économies et renflouer les caisses de l’Etat vide au moment où Léopold Sédar Senghor quittait le pouvoir. Des fonctionnaires, parmi lesquels de nombreux enseignants, ont été poussés au départ volontaire et, faute d’offrir des emplois salariés aux sortants de l’Université, les fameux maitrisards, on leur a octroyé des financements pour créer des entreprises. Selon l’économiste Makhtar Diouf, « en 1983/84, l’État, par le biais de la SONAGA (Société nationale de garantie), lance l’opération maitrisards, en direction des diplômés de l’enseignement supérieur. I1 s’agit d’insérer ces derniers comme opérateurs économiques indépendants dans une gamme d’activités sélectionnées : boulangerie, commerce, transport, maraîchage, pêche, mareyage, bijouterie, embouche animale. Les intéressés bénéficient de prêts bancaires à des conditions favorables pour démarrer leurs propres affaires en équipe. Selon les statistiques officielles, le bilan s’est avéré positif : 200 entreprises créées avec 1 800 emplois, dont 500 pour les diplômés de l’université. Mais aucune donnée n’est publiée sur le nombre de faillites et cessations d’activités, qui ont été nombreuses ». La politique de l’emploi est précarisée : Une loi votée en juillet 1987 permet aux employeurs de recourir sans limite au contrat de travail à durée temporaire, à des compressions ou à des licenciements sans suite. D’après les travaux du professeur Makhtar Diouf, le gouvernement du président Diouf supprime des emplois publics pour espérer les retrouver dans une initiative privée. En 1987, il est créé un Fonds national de l’emploi et une Délégation à l’insertion et à la réinsertion (Dire), pour en assurer la gestion, pour insérer les diplômés de l’enseignement supérieur et les travailleurs émigrés sénégalais de retour dans le pays et réinsérer les victimes de compressions de personnel, les déflatés. Il est aussi créé un Fonds spécial de réinsertion pour déflatés de toutes catégories : fonctionnaires candidats au départ volontaire, travailleurs du secteur privé victimes de la NPI (Nouvelle politique industrielle). En 1988, est créée une organisation non gouvernementale, AGETIP, (Agence d‘exécution pour les travaux d’intérêt public contre le sous-emploi). Ces différentes mesures sont des incitations à l’initiative privée. Hélas, le secteur privé lui-même n’était pas épargné par la bourrasque de l’ajustement structurel.
Dégraissage du mammouth socialiste
Selon l’étude du professeur Makhtar Diouf, « le Plan d’ajustement économique et financier à moyen et long terme comporte aussi une mesure importante de redressement des finances publiques relative au gel des dépenses salariales. La part de celles-ci dans le budget de fonctionnement doit être ramenée de 52 % à 49 % : à cet effet, le recrutement dans la fonction publique est bloqué ; les départs à la retraite ne peuvent faire l’objet de remplacements, lesquels ne sont dorénavant possibles qu’en cas de décès ou de démission ». Ainsi « la mise en place des programmes d’ajustement a conduit à des suppressions massives d’emplois selon deux modalités : fermetures d’entreprises et restructurations. De janvier 1981 à janvier 1989, près de 20 000 emplois ont été perdus (soit 14 % de la population salariée) ». C’est dans cette dynamique de dégraissage du mammouth, d’ailleurs, qu’Abdou Diouf et son tout-puissant ministre d’Etat, directeur de cabinet d’alors, Jean Collin, ont pris prétexte du mouvement d’humeur des policiers pour alléger davantage encore la masse salariale publique. Ainsi le 13 avril 1987, 1465 policiers sont radiés par Abdou Diouf avec le support de l’Assemblée nationale qui a voté ladite loi. Jamais dans l’histoire du monde, un Président ne s’était séparé auparavant, pour des raisons budgétaires, de sa police nationale qui est un maillon important dans la sécurisation de son pays. Mais pour le couple Diouf/Collin, ce mouvement constituait une aubaine pour satisfaire une des exigences des institutions de Bretton Woods. Ce même si, des années plus tard, quelques-uns d’entre ces policiers ont été intégrés dans une police municipale créée à cet effet. Le secteur de la santé aussi subira les contrecoups des injonctions de la banque mondiale et du FMI. « De 1985 à 1989, seuls 12 médecins ont été recrutés dans la fonction publique, en remplacement de 22 partants (décès, retraites, départs volontaires) » selon le Professeur Diouf. Ainsi les secteurs sociaux les plus vitaux, la santé et l’éducation, en plus d’un autre d’une importance névralgique, la sécurité ont subi les bistouris du Gouvernement sous la dictée de la Banque mondiale et du FMI. Et en lieu et place des maîtres et professeurs diplômés des écoles de formation, des enseignants bon marché ont été recrutés. C’est la fameuse époque des volontaires et des vacataires de l’Education nationale. Certes, les clignotants économiques sont devenus verts à la veille de l’an 2000 mais les Sénégalais avaient fini de s’appauvrir parce que sans emplois, sans pouvoir d’achat. D’ailleurs, la demande sociale pressante sera à l’origine de l’éjection démocratique de Diouf du pouvoir. On avait alors parlé de son terrassement par Pds, non pas Parti démocratique sénégalais de son tombeur Abdoulaye Wade mais Parti de la Demande sociale !
Wade démantèle le secteur industriel
Abdoulaye Wade, qui avait surfé intelligemment sur le chômage chronique des jeunes, a remporté l’élection présidentielle de 2000. Hélas, lui aussi sera rattrapé par la réalité du terrain. Malgré un recrutement massif dans la fonction publique, Wade échoue dans la politique d’industrialisation, secteur pourvoyeur d’emplois. Paradoxalement, il s’est évertué à détruire des entreprises florissantes comme les Industries chimiques du Sénégal (Ics), première entreprise du Sénégal en matière de recettes et de performance économique. Ce fleuron, après avoir frôlé la faillite, a été racheté pour une bouchée de pain par des Indiens basés en Indonésie. La Sonacos sera bradé à 5 milliards alors que, sous le régime du président Diouf, une offre de 50 milliards avait été rejetée. Malgré la mise en place de structures de financement d’emplois pour les jeunes comme le FNPJ, l’ANEJ, l’ONFP, l’OFEJBAN, Abdoulaye Wade n’a pas su matérialiser ses promesses de campagne de 2000. Le secteur privé n’a pas beaucoup été beaucoup soutenu sous son magistère. Au contraire des entreprises nationales ont été démantelées au profit des étrangers. Talix Group, entreprise de BTP appartenant à Bara Tall, a été combattue par Karim Wade et son père. Elle a été privée de marchés pour avoir refusé lors du sommet de l’OCI d’accepter une proposition sous-tendue par la corruption. Pire, l’entrepreneur aura des démêlés judiciaires dans l’histoire des chantiers de Thiès avec l’Etat. Faute de marchés, Talix Group a supprimé des centaines d’emplois au point que Bara est allé en un moment donné s’établir Gambie sur proposition du président Jammeh. En 2011, le taux de chômage des jeunes actifs était estimé à 12,2 %. Le taux de chômage des diplômés du supérieur était particulièrement élevé car se situant à 31 % en 2011 contre 16 % en 2005. Acculé par la demande sociale, Wade sera battu par Macky Sall qui, lui aussi, pour remporter la mise promet durant sa campagne électorale de 2012 de créer des 100 000 emplois par an. Ce qui ne représente rien dans un pays où presque tous les jeunes sont au chômage.
Macky Sall anéantit son secteur privé
Une fois au pouvoir, à l’instar de Wade, Macky Sall créera des structures de financement ou de promotion de l’emploi à savoir la Der, l’Anpej, le Fnpj et le Prodac. En même temps, des structures de financement ou d’encadrement des entreprises comme le Fongip, le Fonsis et la Bnde (avec une majorité du capital détenue par le privé pour cette dernière) voient le jour. Malgré l’existence de toutes ces structures, l’emploi des jeunes demeure un casse-tête pour Macky Sall. Le défaut de rationalisation de ces institutions de promotion de l’emploi, le pilotage à vue, le financement sur fond de clientélisme électoral sont les principales causes du manque d’efficacité, voire de l’échec, des politiques et programmes de promotion de l’emploi de la politique mis en œuvre par le président Macky Sall. En faisant le bilan en marge du Conseil interministériel sur la création et la politique d’emploi, tenu le 19 mai 2016, Seydou Guèye, porte-parole du Gouvernement, avait indiqué ceci : « On peut dire que, de 2012 à aujourd’hui, notre système a contribué à la création d’emplois puisque aux dernières statistiques sur l’emploi et le travail, nous avons créé 234 260 emplois hors secteur agricole et hors secteur rural, hors d’autres domaines de création d’emploi et d’activités. » !
Bara Tall, Kabirou Mbodj, Bougane Guèye Danny out
Le lundi 31 décembre 2018, le chef de l’Etat, Macky Sall révèle la création de plus de 491.000 emplois. Des chiffres évidemment démentis par la réalité du terrain. Et même à supposer que ces emplois aient été effectivement créés, combien ont été perdus et détruits durant la même période ? Rien qu’entre 2012 et 2015, 420 entreprises ont fermé entrainant ainsi des milliers de pertes d’emploi.
Bara Tall, qui pensait que Macky qu’il a soutenu politiquement et financièrement allait réhabiliter son entreprise agonisante, a vu la situation de son entreprise empirer. L’actuel président préfère les Turcs, les Chinois, les Français plutôt que les nationaux dans les travaux de BTP que nos entrepreneurs locaux savent aussi bien faire que ceux-là susnommés. D’autres entrepreneurs subissent le même sort que Bara Tall. Kabirou Mbodj, fondateur de Wari, a été combattu au profit de Orange Money des Français. Ce même Kabirou Mbodj qui voulait racheter Tigo a vu Free (entreprise française) lui ravir la vedette grâce à la complicité de l’Etat. Plusieurs emplois promus par Wari sont en train d’être perdus. Bougane Guèye Danny a fini par fermer son service de transfert d’argent Joni Joni parce que l’Etat l’a combattu pour les Français et en plus le propriétaire, leader du mouvement Guëm sa Bopp est considéré comme un adversaire politique qu’il faut anéantir. Joni Joni qui faisait 17 milliards mensuels était devenu une menace pour Orange Money. Aujourd’hui, 350 emplois directs sont perdus en sus des 19 000 indirects.
Aïda Ndiongue victime de sa posture politique
On peut dire la même chose pour la « lionne » Aïda Ndiongue dont les entreprises sont fermées parce que l’Etat a saisi illégalement ses biens estimés à 14 milliards. Voilà une self made woman qui est parti de sa position d’enseignante pour entrer dans le monde de l’entreprenariat à ses risques et périls. Entreprenante et persévérante, elle a fini par s’imposer dans ce milieu dominé par les hommes. Elle était déjà milliardaire sous le régime du président Abdou Diouf pour ceux-là qui pensent qu’elle a acquis sa fortune sous le régime de Wade. Dans le contentieux qui l’oppose à l’Etat, la Cour d’appel l’a blanchie et a enjoint à l’Etat de lui restituer ses biens. Au préalable, la Crei lui avait délivré une ordonnance de non-lieu. Et devant le Tribunal de Grande instance comme devant la Cour d’appel, la brave entrepreneuse avait été relaxée. Dans toutes les juridictions, Aïda a gagné et l’Etat du Sénégal a perdu. Mais, comme dans un baroud d’honneur, c’est la Cour suprême qui condamne Mme Ndiongue et ordonne la confiscation de ses biens. Dans cette affaire, il faut souligner que la Cour suprême qui ne possède aucun pouvoir d’appréciation, a outrepassé ses prérogatives en refusant la restitution à la lionne du Walo de l’ensemble de ses biens confisqués. Cette juridiction a simplement pour mission de sanctionner la correcte application de la loi par les autres juges appelés juges du fond et non de rejuger. « La Cour Suprême n’est pas un troisième niveau de juridiction, la juridiction suprême a pour mission de contrôler l’exacte application du droit par les tribunaux et les cours d’appel, garantissant ainsi une interprétation uniforme de la loi uniquement sur le droit en sorte que l’interprétation des textes par les tribunaux soit la même sur tout le territoire » dixit Serge Braudo, Conseiller honoraire à la Cour d’appel de Versailles, en France. C’est donc dire qu’Aïda Ndiongue doit recouvrer ses biens afin de reprendre ses activités économiques desquelles dépendent des centaines de pères de famille.
Une politique d’emploi paradoxale !
On pourrait citer à l’infini les entrepreneurs sénégalais qui ont mis la clé sous le paillasson à cause d’une mauvaise politique de distribution des marchés de l’Etat. Car il est permis de se demander comment le président Macky Sall veut-il créer des emplois si concomitamment il en détruit des milliers ? C’est là le paradoxe de la politique d’emploi de l’Etat ! Les récentes émeutes des jeunes Sénégalais, précédées de la traversée suicidaire de l’Atlantique par des centaines de jeunes, valident l’échec de la politique d’emploi de l’Etat. D’ailleurs lors de l’attaque des magasins Auchan, des services Total, un jeune s’est permis de dire à ses collègues manifestants de ne pas toucher la salle de jeu où l’on effectue les paris. « Parce que c’est notre avenir, c’est notre espérance » s’est-il écrié avec conviction. Bien sûr, cette salle de jeu n’a finalement subi aucune égratignure de la part des manifestants qui l’ont protégée comme un trésor. C’est caricatural mais c’est expressif de l’échec de la politique d’emploi du président Macky Sall.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
DÉRAPAGE MÉDIATIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le discours de Madiambal fait horreur aux républicains. Les Sénégalais ne sont pas du tout disposés à se plier à sa stratégie discriminante bâtie sur des considérations identitaires
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 30/03/2021
C’est un journaliste du Prince, la rage au ventre, le levain sur le cœur et une pointe de « diolaphobie » dans ses prises de position, qui a encore eu la magie de polariser la presse depuis plus d’une semaine autour de sa personne. Et cerise sur le gâteau, le teigneux journaliste Babacar Fall, connu pour sa coriacité, lui déroule le tapis rouge dans le Grand jury, transformé ces derniers temps en Chambre criminelle, pour qu’il y parachève la philippique de sa chronique du lundi 22 mars. Cette tribune du dimanche a été une opportunité pour Madiambal Diagne de réitérer sa logorrhée sordide qui exhale les empuantissements d’une "sonkophobie" et par-delà, d’une diolaphobie irrationnelle. Ceux qui pensaient que le patron du canard Le Quotidien irait à résipiscence en battant sa coulpe après la publication de sa chronique doivent déchanter. Ce sont ces Sénégalais brèles qui ne maîtrisent en rien la langue hugolienne et qui n’ont qu’une lecture primaire, partielle et parcellaire de sa chronique, qui doivent lui présenter leurs excuses. Oui ces Sénégalais doivent aller à Canossa et présenter leurs excuses au pape de la plume majestueuse qu’est Madiambal Diagne. Un vrai pied nez !
Bien qu’il essaie de légitimer le contenu de sa chronique empreinte d’ethnisme, son discours fait horreur aux Sénégalais républicains qui comprennent le sens des articles 1 et 5 de la Constitution « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion »,« Tout acte de discrimination raciale, ethnique ou religieuse, de même que toute propagande régionaliste pouvant porter atteinte à la sécurité intérieure de l’État ou à l’intégrité du territoire de la République sont punis par la loi ».
Il appert que la « bouc-émissarisation » du ministre du Commerce Aminata Assome Diatta que Madiambal a implacablement crucifiée dans sa « chronicide » n’est qu’un subterfuge pour régler des comptes avec une région « pécheresse » qui a tourné le dos, nonobstant le nombre de ministres et de cadres promus, à celui qui nomme aux emplois civils et militaires. Et ce subterfuge aujourd’hui, c’est de vouloir dresser les peuples manjack, peul, mancagne de la Casamance contre les Diolas. Je me garderai de parler de parler d’ethnie parce que l’ethnie est un concept de l’Europe apparu à la fin des années 1800 dans un contexte de domination et dans le dessein nocif et discriminatoire de catégoriser les peuples « anhistoriques ». Et cette construction se pare des atours d’un discours mythique et mystificateur distillé et instillé dans le corps social afin de planter des cloisons étanches entre une population et une autre. In fine, l’ethnie serait finalement plus une construction fondée sur l’identitarisme et par voie de conséquence, une construction intellectuelle qu’une réalité sociobiologique.
Revenant à notre sujet, la référence de Madiambal à la minorité diola est révélatrice de sa propension à vouloir faire comprendre aux Peuls, Mandingues, Mancagnes, Manjacks, Wolofs, Pulars et autres, que ce peuple n’a pas à dicter sa loi aux autres parce que pour lui « la Casamance est une mosaïque de populations et si l’on se fie aux statistiques démographiques, les «Diolas» sont loin d’y être majoritaires ». Je n’entrerai pas dans une querelle stérile des chiffres parce que n’attachant pas d’importance au nombre majoritaire ou minoritaire de telle ou telle communauté, mais cela ne m’empêche pas de soulever le tissu de contrevérités sur la minimisation des Diolas en Casamance. Ainsi, je renvoie Madiambal à cette référence de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) sur la « Situation économique et sociale de la région de Ziguinchor année 2010 ». http://www.ansd.sn/ressources/ses/SES_Ziguinchor_2010.pdf. En effet, il en est ressorti (cf page 4) que les principales ethnies sont : l’ethnie Diolas (57,8%) qui est majoritaire, les Mandingues (11,10%), le groupe Pulaars (10,5%), les Ouolofs (3,9%), les Manjacks (3,5%), les Ballantes (2,9%), les Sérères (2,70%) et les Mancagnes (2,4%).
Et dans ses vaticinations catastrophistes, Madiambal, tel un Méphistophélès, fantasme sur une confrontation entre peuples casamançais à travers cette phrase apocalyptique : « force est de dire qu’il lui (Sonko, NDLR) sera bien difficile de s’imposer s’il risquait un front opposé, composé des Mandingues, Peuls, Baïnouncks, Mancagnes, Wolofs et autres ». Jamais dans le discours et l’attitude de Sonko, il n’est apparu une once d’ethnisme parce que la tension identitaire que véhicule l’ethnisme débouche inexorablement sur l’exclusion, voire sur la violence mortifère. Au contraire, son leitmotiv sur la Casamance, c’est le dépôt des armes et le retour à une paix définitive. Pourtant, un tel discours que tout Sénégalais rêve d’entendre sur la région est perçu comme une démagogie parce qu’émanant du leader Sonko dont tout propos afférent à la Casamance est analysé comme un expédient pour servir la cause Pastef.
Ainsi, en adoptant la stratégie de la violence verbale, Madiambal construit une imagemédiatique dans laquelle les Diolas se dressent devant leurs frères mandingues, pulaars, les ouolof manjacks, mais aussi devant des Ballantes, des Sérères et des Mancagnes. Mais c’est peine perdue ! Il peut attendre Godot. Les populations casamançaises sont unies dans la diversité et ce sont leurs différences qui les enrichissent. Et les Sénégalais ne sont pas du tout disposés à se prêter à son jeu scissipare, à se plier à sa stratégie discriminante bâtie sur des considérations identitaires.
Dans ses élucubrations fantasmagoriques et ses orages désirés, Madiambal déclare avec vidéos en bandoulière comme pseudo-preuves que des rebelles du MFDC ont été transbordés de la Casamance à Dakar avec leurs armes sans être inquiétés pour venir participer aux événements de Dakar et s’attaquer opportunément au palais de la République. Parcourir sereinement 440 km avec armes dans les bagages sans faire l’objet d’une seule fouille par les forces de défense et de sécurité, il n’y a qu’au Sénégal où l’État est inexistant que cela peut se produire. Et à la fin des émeutes, ces mêmes rebelles ont rebroussé chemin en toute tranquillité. Donc si l’on se fie aux propos de Madiambal, il ne serait pas surprenant un jour que des djihadistes traversent allégrement nos frontières pour venir déposer leurs bombes dans la capitale. Par conséquent, le patron du Quotidien doit s’attaquer au président Macky Sall qui a failli dans sa mission de prendre en charge la sécurité des Sénégalais dont il est dépositaire de leurs suffrages.
En fin de compte, Madiambal a-t-il quoi que ce soit à envier aux concepteurs de la Curdiphe des Niamkey Koffi, Saliou Touré, Benoit Sacanoud et autres intellectuels qui ont théorisé en 1996 dans un manifeste l’Ivoirité fascisante ? On se rappelle qu’il avait vilement évoqué dans le même journal les racines guinéennes du juge alors qu’il n’est pas plus guinéen que le président de l’UMS.
Le martyre de Yoro
C’est ici le lieu également de mettre en lumière la posture de l’autre chroniqueur du même quotidien en l’occurrence Yoro Dia qui souffre du double martyre d’Adji Raby Sarr qu’il nomme affectueusement – en réalité affreusement – la petite Niominka. L’évocation de son appartenance groupale s’inscrit dans cette même logique discriminante tracée par Madiambal. Mais, sans avoir l’air d’en parler, Yoro compare la méthode Sonko à la propagande goebbelsienne. Il ne manquait que la référence nazie pour compléter la taxonomie des qualificatifs du fils de Khady Ngom.
Lorsque notre chroniqueur du vendredi déclare qu’Adji Sarr n’a pas le cran d’une Mata Hari, il a tout faux. Mata Hari alias Margaretha Zelle, n’a jamais été une grande et intelligente espionne, mais une simple manipulatrice manipulée qui, in fine, n’a fourni aucune information utile à la France ou à l’Allemagne.
Mata Hari, c’est le portrait craché d’Adji Sarr. La première nommée a menti toute sa vie sur ses origines. Endettée à un certain moment de sa vie, elle s’est réduite en catin au point de se prostituer dans des maisons closes. Selon Frédéric Guelton, « bien qu’ayant accepté d’être espionne pour deux pays belligérants, Mata n’avait aucune conviction politique ou idéologique. Sa seule conviction, c’était de vivre et bien vivre ». Cette duplicité inintelligente l’a conduite un 15 octobre 1917 au peloton d’exécution.
Quant à Adji Sarr, elle a été un mauvais pantin manipulable, malléable et corvéable à la merci de Sidy Ahmet Mbaye, El Hadji Diouf et autres comploteurs encagoulés de Bennoo Bokk Yaakaar. Elle n’a jamais été la fille ingénue telle que ses portraitistes de circonstances ont voulu la ripoliner. Elle a voulu avec ses qualités de séductrice, jouer à la sexy James Bond girl et offrir la tête de Sonko à ses adversaires du pouvoir. À l’instar de la fausse danseuse hindoue, Adji Sarr a menti sur son âge, sur la période de sa défloration et sur sa maternité. Je me garderai de revenir sur le monceau de mensonges débités lors de son face-à-face avec les gendarmes enquêteurs de la Section de recherche de la gendarmerie. Aujourd’hui, sa boulimie inextinguible de l’argent l’a plongée dans une situation inextricable de laquelle aucune main salvatrice ne peut l’extraire. Aujourd’hui, recluse, elle paie le lourd tribut d’une condamnation populaire pour avoir voulu jouer à un double-jeu dont elle ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants. Victime de sa propension à la duperie, la petite Niominka de Yoro Dia est devenue cette femme fatale punie pour avoir voulu contre espèces sonnantes et trébuchantes jeter le discrédit sur un homme politique, espoir d’une jeunesse déboussolée dont l’ascension politique fulgurante pousse le pouvoir à user de tous les expédients pour l’éliminer.
Mais Sonko doit « s’inquiéter » parce que pour le chroniqueur-prédicateur Yoro, le futur vainqueur dans cette tragi-comédie politico-sexuelle, c’est Adji Goliath Sarr, la fille sans parents, sans âge, la victime-coupable sans soutien qui souffre du solipsisme abyssal dans lequel les associations de femmes l’ont couardement abandonnée.
sgueye@seneplus.com
«DEPUIS QUE JE SUIS LA, ON ME CRITIQUE MAIS…»
Aliou Cissé estime que les critiques ne vont pas l’empêcher de faire ce qu’il veut.
Le Sénégal croise cet après-midi Eswatini pour le compte de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Cameroun 2022. Une rencontre au cours de laquelle le sélectionneur national, Aliou Cissé, va reconduire le système 3-5-2. Un choix souvent critiqué par les férus du football sénégalais. Seulement, Aliou Cissé estime que les critiques ne vont pas l’empêcher de faire ce qu’il veut.
A quelques heures de la rencontre face à Eswatini, comment est l’état d’esprit des joueurs ?
Notre état d’esprit est bon. Aujourd’hui, nous sommes au nombre de 30 joueurs. Parmi eux, il y a pas mal de nouveaux. L’objectif de ces deux matchs est d’aider les nouveaux joueurs à s’intégrer dans le groupe. Et j’ai envie de dire que cela se passe très bien. On continue sur notre stratégie, c’est-à-dire le 3-5-2 que nous avons joué contre le Congo à Brazzaville. Pour la rencontre de demain (Ndlr : aujourd’hui) contre Eswatini, je vais reconduire le même système. A part quelques blessés, comme Abdou Diallo qui est incertain, l’effectif est au complet.
Comment comptez-vous procéder avec votre nouveau système, le 3-5-2
Dans chaque système qu’on met en place, il faut du temps. Ce n’est pas du jour au lendemain que tout sera parfait. Nous sommes conscients de cette situation. Nous savons depuis le départ que, pour qu’un système soit huilé, il faut du temps. Avec le staff, on a eu à discuter avec les joueurs cadres pour leur dire que ces deux matchs-là devraient nous permettre de jouer avec ce système. Nous avons joué contre le Congo et nous avons envie de le répéter demain (aujourd’hui) contre Eswatin.
Krépin Diatta ne s’est pas entraîné hier. Est-il blessé ?
Il a eu une béquille contre le Congo. Mais apparemment, il n’y a rien de grave. Il va reprendre cet après-midi (hier) l'entraînement collectif.
Vous êtes souvent critiqué à cause de votre système de jeu. Comment vivez-vous cela ?
Je suis là pour faire mon travail du mieux que je puisse le faire. Les critiques ne sont pas nouvelles pour moi. Cela fait 25 ans que je suis dans ce métier, dont 17 ans de football professionnel. Je suis habitué aux critiques. Depuis que je suis là, on me critique et chaque personne est critiquée. Cela ne m’empêche pas d’ailleurs de faire des résultats. Je ne suis pas le premier sélectionneur à être critiqué. Les grands hommes de ce pays sont également critiqués. Donc, qui suis-je pour ne pas être critiqué ?
Quel est l’objectif de cette rencontre ?
Ce sera un match intéressant et important pour nous. Dans la mesure où nous n’avons pas réussi à gagner contre le Congo. Notre objectif au départ était de gagner les six matchs. Là, on a fait match nul à l’extérieur. Il est important de renouer avec la victoire. Nous allons jouer pour gagner et finir ces éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2022 au Cameroun avec un bon résultat.
Peut-on s'attendre à des changements ce soir ?
On ne pourra pas faire jouer tous les 30 joueurs. L’objectif, c’était d’appeler les joueurs et leur donner la possibilité de jouer et de pouvoir les voir. Dans la composition d’équipe du match contre le Congo, il y a cinq joueurs qui, soit, honoraient leur deuxième sélection, soit étaient des nouveaux. Donc, c’est 50% des joueurs qui ont joué contre le Congo. Quand on a des matchs, dans des situations pareilles où on est déjà qualifié, le plus important, c’est de donner la possibilité aux autres garçons de pouvoir s’affirmer. Tous ces essais que nous sommes en train de faire montrent que nous sommes sur la dernière ligne droite.
Quel est l’enjeu de cette rencontre à vos yeux ?
En équipe nationale, tous les matchs sont importants. Nous jouons toujours pour gagner. C’est un pari que j’ai fait avec les joueurs de faire un six sur six. Il nous tient à cœur de jouer ce match et de le gagner avec la manière.
Par Baba Tandian
LETTRE OUVERTE A GUY MARIUS SAGNA
J’ai décidé d’interpeller particulièrement un homme en l’occurrence Guy Marius Sagna qui à mon humble avis à une grande responsabilité dans ce qui s’est passé au début de ce mois de mars au Sénégal avec son slogan France Dégage
Les émeutes du mois de mars qui resteront inédites dans l’histoire politique du Sénégal du fait de leur ampleur, du nombre élevé en pertes humaines, la destruction de biens particuliers incarnant la République (institutions brûlées et saccagées), mais surtout de biens privés notamment les enseignes françaises comme les Auchans, Total et l’autoroute à péage. Seulement au-delà de la stupeur, de l’incompréhension, et surtout avec le recul, j’ai décidé d’interpeller particulièrement un homme en l’occurrence Guy Marius Sagna qui à mon humble avis à une grande responsabilité dans ce qui s’est passé au début de ce mois de mars au Sénégal avec son slogan France Dégage.
Mon interpellation tournera autour de questions soulevées à l’endroit du leader du concept Frapp France Dégage. -Le pourquoi d’une telle haine contre la France qu’il cherche à transposer au Sénégal ? -Pourquoi vous n’allez pas en France pour y déverser votre haine et colère contre eux, chez eux ? En vous laissant le soin de répondre à ces questions, je tenais tout de même à vous préciser qu’ici au Sénégal, nous notons une formidable présence d’entreprises françaises. Ce qui dénote d’un climat positif des affaires qui permet d’attirer des investisseurs qui ne sont pas seulement français. Je sais que vous savez très bien qu’au sein de ces entreprises françaises, il y a une minorité de français qui y travaillent aux côtés d’une majorité de Sénégalais, mais aussi d’Africains. En outre, je ne comprends pas votre haine viscérale contre la France matérialisée à travers un concept qui pose problème, France Dégage. Votre posture met en péril une certaine tradition du Sénégal d’être une terre d’hospitalité, d’accueil dénommée Téranga sénégalaise. Vos concepts et mots sont bannis dans le lexique de nos coutumes et traditions de sociabilité légendaire. Ils n’ont pas leur place dans notre pays.
Votre slogan France Dégage et surtout votre haine de la France, dont vous êtes le seul à savoir avec vos amis que je ne citerai pas, ont participé à mettre ce pays à feu et à sang et à cibler essentiellement les Auchans dans la grande distribution. Pourtant, il y a des entreprises françaises au Sénégal qui ont été épargnées par la furie des hooligans ou des voyous comme vous l’entendez. Même s’il n’est pas question de cautionner toutes autres attaques contre ces dites entreprises, certaines surfaces commerciales qui font le même travail que les Auchans ont été épargnées. Pendant d’Auchans et d’autres commerces étaient en train de souder leurs portails, d’autres commerces de la grande distribution vendaient au vu et au su de tout le monde. Qui sont derrière ceux-ci ? Personne ne sait. D’ailleurs dès les premières heures de la furie contre les Auchans, une composante de l’Unacois, notamment Yessal du président Cissé et du secrétaire général Alla Dieng a fait une sortie dans les médias pour condamner ce pillage. Et pourtant du côté de l’autre fraction, Unacois Jappo, ce fut le silence radio. Si on peut m’expliquer, j’ai vraiment envie de comprendre. Ces attaques contre les commerces d’Auchans frisent le ridicule. On ne comprend pas. Parce que même si Auchan est une entreprise française, elle n’appartient pas à la France. L’enseigne appartient aux frères Munier. Si vous ne le savez pas M. Sagna, je vous le dis dit en mille, Auchan appartient aux frères Munier qui ont eu l’idée de monter il y a quarante ans un supermarché dans la banlieue lilloise qui a prospéré pour devenir aujourd’hui une multinationale prospère. De mon cursus sportif de basket, j’ai joué à St-Etienne dans le Loired et notre sponsor à l’époque était Casino qui est aussi une grande enseigne française qui avait ouvert en 1981 à St-Etienne, le premier supermarché de son rang. Aujourd’hui Casino existe partout dans le monde. On s’en félicite que Casino soit au Sénégal puisque ce sont des Sénégalais qui y travaillent, ensuite Casino n’appartient pas à des Français puisque c’est une franchise. Mais peu importe, ce qui est le plus important, c’est que ces supermarchés créent un engouement d’acheter, mais aussi font de la grande distribution et régulent les prix aux consommateurs. Ils boostent les entreprises. Je peux vous citer pas mal d’entreprises qui avaient du mal à l’époque pour booster leurs productions.
A l’époque, elles avaient du mal à écouler 70% de leurs productions. Aujourd’hui elles ont du mal à suivre la commande venue des supermarchés Auchan. Je vous citerai un très grand producteur d’eau en qui a vu sa production multiplier par 3 ou par 4 grâce à Auchan. Et pourtant au débat, Auchan ne commercialisait pas ses productions. Les impacts sur la création d’emplois sont très positifs surtout non pas seulement au niveau de l’enseigne française, mais aussi au sein de toutes les entreprises qui commercent avec Auchan. Je connais un autre producteur d’eau qui a aussi doublé sa production. Sans compter les impacts positifs à l’endroit des agriculteurs, des petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries, les distributeurs de produits divers.
En outre sur ces produits de première nécessité (riz, huile, lait), Auchan arrive à faire plier la main des producteurs pour faire baisser les prix de l’ordre de 10 à 15%. M. Sagna « yeureumal les consommateurs » M. Sagna. Vous n’avez pas le droit de mettre le pays à feu et à sang à cause de votre haine viscérale contre la France dont j’ignore et qui ne m’intéresse pas personnellement. Votre nationalisme supposé ne repose sur rien du tout. C’est du pur tape-à-l’œil. Nous sommes plus en 1950 ou 1960. Nous sommes en 2021. L’ordre économique établi est que tout le monde commerce avec tout le monde. Si vous voulez faire du Nationalisme à la Sékou Touré de la Guinée, c’est votre problème.
A l’époque, Sékou Touré avait brandi le slogan « les Français dehors ». Or par rapport à d’autres nationalités, l’humanisme développé par les Français est de loin le meilleur. Si vous regardez l’histoire de la Guinée, quand Sékou Touré a dit Non à la France, il est parti s’allier avec une autre puissance européenne, la Russie qui n’a jamais rien compris des questions africaines. La Guinée a subi une furie dévastatrice de son économie. Ils se sont totalement emparés des ressources minières du pays. L’ironie, c’est que le premier cadeau des Russes, c’était d’offrir à la Guinée des …chasse-neiges. La ferraille des chasse-neiges se trouvait juste il y a 7 à 8 ans sur des terrains vagues de l’aéroport de Conakry. Quand vous allez en Afrique pour leur offrir des chasse-neiges alors que les Africains ne voient la neige que par les images, c’est parce que ces gens ne connaissent pas l’Afrique. Pendant plusieurs décennies, la Guinée n’a pas bougé d’un iota. Elle a stagné, puis a été pillée. Contrairement à notre pays, la France n’a jamais pu faire n’importe quoi chez nous. Nos élites intellectuelles ont eu maintes fois à dire Non aux dérives supposées de la France. Mais lorsque l’intérêt du Sénégal est en jeu, ces élites savaient aussi dire Oui.
La présence française au Sénégal est la bienvenue
M. Sagna. Svp. Votre activisme permet de vous donner un nom, de faire de la publicité autour de votre personne, votre engagement devrait être orienté plutôt d’autres créneaux de mobilisation citoyenne, mais non de monter la France contre le Sénégal. Nous n’en avons pas besoin de cela. Aujourd’hui, le Sénégal a besoin dans un monde où la démographie est galopante, de paix, de sécurité. Un monde où les dirigeants ont dû mal pour faire face à la demande d’emplois et du chômage des jeunes confrontés à une technologie de plus en plus innovante mettant en péril l’emploi des jeunes. Je me rappelle de Jean Jacques Servan Schreiber, journaliste, écrivain disait en 1981 que bientôt le monde verra les autoroutes de l’information. Nous qui sommes illettrés dans ce domaine, nous nous posions la question de savoir, les autoroutes de l’information, c’est quoi. Nous comprenions plus tard que les autoroutes de l’information n’étaient rien d’autre que le développement de l’informatique qui a porté un boom au développement, mais a néanmoins créé un chômage élevé chez les jeunes. M. Sagna.
Le Sénégal n’est pas prêt à accepter ce jeu de yo-yo que vous êtes en train de faire pour mettre ce pays en difficultés. Nous Sénégalais, on ne l’acceptera pas. Nous voulons être clairs par rapport à cela. Laissez-nous travailler. Laissez les consommateurs sénégalais décider d’aller où ils veulent. L’image qui m’a frappé lorsque vous sortiez de prison, c’est le sac que vous tenez entre vos mains estampillé Casino. Et pourtant ces magasins ont été épargnés et n’ont pas été touchés alors qu’ils sont d’origine française. Vous voulez savoir ce qui appartient à la France ? Ce ne sont pas ces enseignes Auchan, Casino. Si vous vous voulez attaquer à des intérêts français, il faut s’en prendre à EDF, Alsthom, Airbus, la SNCF, Renault, les centrales nuclèaires... Ce sont des fleurons français.
Arrêtez de monter des Sénégalais contre des intérêts créés par des français lambda qui sont venus au Sénégal pour développer des emplois. Rien qu’Auchans, ce sont 2000 emplois créés en trois ans. L’hécatombe que vous avez failli créer en stigmatisant ces magasins, si cette sale besogne avait totalement réussi, vous vous rendrez compte des conséquences pour le Sénégal et les travailleurs. Non. M. Sagna ; vous ne vous rendez pas compte de vos actes. Je vous respecte en tant que politique. Faites votre politique. Svp, ne mettez pas le Sénégal dans une situation fâcheuse, irréversible même que vos amis que vous soutenez n’accepteraient pas de voir la disparition de ces enseignes qui apportent un plus-value sur le fiscal, douanier, social. Des entreprises qui respectent le niveau salarial, mais aussi en règle avec les institutions de sécurité sociale. La présence de ces enseignes n’empêche pas les marchés de fonctionner. Ceux qui ont envie d’aller aux supermarchés y iront, les autres dans les marchés. Chacun est libre de ses choix. Alors svp, M. Sagna, je vous demande de revenir à la raison, et d’abandonner ce slogan France Dégage qui n’est pas dans notre culture. Vous n’avez pas le droit de mettre en péril le Sénégal. 3
Le Sénégal n’a pas besoin de schéma de chaos surtout dans un pays où l’emploi est précaire et que pratiquement Auchan reste l’un des plus grands employeurs. M. Sagna, tous les pouvoirs africains ou européens y compris vos amis de l’opposition se battent pour la préservation des emplois qui se perdent par milliers. Surtout avec l’arrivée du covid, la situation est devenue une hécatombe. L’Afrique subit plus que les pays développés. Vous n’avez pas le droit, même si c’estle diable qui vient s’installer chez nous, je dis que s’il accepte de travailler de façon licite, ce diable nous devons l’accueillir à bras ouverts parce que ce qui est important, ce sont les emplois qu’il va créer. Un emploi créé, c’est six à huit bouches à nourrir. N’avons-nous pas le droit d’avoir un bon cadre de vie ? N’avons nous pas le droit de fréquenter les supermarchés ? Les supermarchés comme Carrefour, Auchan, Casino n’ont-ils pas le droit de venir s’installer dans notre pays ? Ces derniers embauchent le Sénégalais, ils achètent sénégalais et distribuent des produits sénégalais. M Sagna, plus nationaliste qu’Auchan, tu meurs. Vous me direz qu’il cherche de l’argent. Oui il cherche de l’argent, mais pas n’importe comment. Il y a d’autres supermarchés qui sont venus avec Auchan, mais ils n’ont jamais cherché à s’installer dans les quartiers traditionnels à cause de l’insécurité. Auchan a fait le pari d’aller vers ces quartiers traditionnels. Je lance un message aux quartiers traditionnels, aux chefs de quartiers, aux jeunes des quartiers comme ce que les jeunes de Yoff ont fait. Ces derniers avec le soutien des gendarmes ont défendu mordicus le saccage d’Auchan Yoff. C’est sous mes yeux le jeudi et le vendredi jusqu’à 2 heures du matin. Je suis écœuré aujourd’hui quand j’entends dire par M. Sagna que les gendarmes ont protégé Auchan. Non les gendarmes ont protégé les emplois. Or malgré les importants dégâts, Auchan a décidé de garder tous les emplois. L’information d’un licenciement des travailleurs par Auchan, ce n’est pas vrai. Les emplois libérés ce sont des CDD qui n’ont pas été renouvelés. Normal certains magasins ont été incendiés et pillés, la conséquence du mot d’ordre et des bêtises de France Dégage. Ils en prennent et en renouvellent en fonction de la demande. Cette demande n’existe plus. M. Sagna, il est temps de vous ressaisir.
Le slogan, la France Dégage, ce n’est pas notre culture. Nous avons un respect pour l’étranger à travers la Téranga sénégalaise. Il y a des mots qui sont bannis dans notre langage. Vous voulez transformer le Sénégalais vulgaire, les Sénégalais ne sont pas nés vulgaires et ils ne le seront pas. J’espère qu’à partir de maintenant vous allez peut-être parler Allemand, Italien ou Russe…. Le jour où je vais vous interpeller en français dans la rue et que vous répondez français, je serai extrêmement déçu. M. Sagna, je suis prêt à une confrontation d’idées avec vous sur la présence française au Sénégal. J’ai vécu 13 ans en France. Je sais ce qui est bien chez eux et ce qui n’est pas bien chez eux. J’ai longtemps côtoyé les Socialistes du temps de François Mitterrand. J’ai énormément d’amis dans ce milieu dont un certain Lionel Jospin ancien 1er ministre français qui fut ancien basketteur et qui a joué dans le même club que nous à Toulouse. Je suis prêt à vous affronter à un débat autour de la présence française au Sénégal parce que vous êtes en train de créer un séisme au Sénégal. Je vous assure qu’au regard de ce qui s’est passé lors des émeutes de mars, certainement consommateurs Sénégalais ne vous le pardonneront jamais à cause de votre slogan France Dégage.