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24 juin 2025
FINIR LES ÉLIMINATOIRES DE LA CAN EN BEAUTÉ
Leader de son groupe et assuré de finir premier, le Sénégal va jouer sa dernière rencontre de qualification de la CAN ce soir à 16 h face à l’Eswatini au stade de Lat Dior de Thiès
Le Sénégal joue aujourd’hui son dernier match de qualifications pour la CAN 2021, à 16 h à Thiès contre l’Eswatini. Un match devant permettre au sélectionneur national Aliou Cissé de rectifier le tir en essayant d’élargir son 3-5- 2 à d’autres nouveaux joueurs pour s’en accommoder.
L eader de son groupe et assuré de finir premier, le Sénégal va jouer sa dernière rencontre de qualification de la CAN ce soir à 16 h face à l’Eswatini au stade de Lat Dior de Thiès. Un match que les Lions du Sénégal vont tenter de remporter pour faire oublier leur prestation ratée de vendredi dernier contre le Congo à l’issue de la 5 ème journée de ces mêmes éliminatoires. Ce match a été marqué par la mise en place du système 3-5-2 qui n’a pas fait ses preuves, mise à part la défense qui a tenu bon à l’image d’Abdou Diallo dont la première sélection a été couronnée de succès. Mais le secteur le plus mis en difficulté reste celui de l’attaque où Sadio Mané et Keita Baldé ont été transparents.
Si l’on en croit le sélectionneur national Aliou Cissé après le match, le Sénégal va de nouveau évoluer avec le même système. Mais cette fois, l’équipe tend vers un réaménagement comme l’avait annoncé le quotidien sportif Record dans son édition d’hier, lundi 29 mars. Des joueurs comme Khadim Joher, Ariel Mendy, Mamadou Fall, Alassane Ndao peuvent cette fois être mis à l’épreuve.
FINALE DE BISSAU
Une finale va par ailleurs opposer à 16 h la Guinée-Bissau au Congo pour voir quelle équipe va au final accompagner le Sénégal à la prochaine CAN. Un match nul suffira aux «Diables Rouges» pour décrocher leur billet pour le Cameroun puisqu’ils sont deuxièmes du groupe avec huit points. Mais les «Djurtus» ne sont pas loin avec six points et une victoire va les envoyer au pays des «Lions Indomptables» pour une troisième participation à une phase finale du plus grand tournoi du continent africain.
GROUPE I
MARDI 30 MARS 2021
16h : Sénégal-Eswatini
16h : Guinée Bissau-Congo
KIGALI À L’HONNEUR DU 16 AU 30 MAI PROCHAIN
La capitale rwandaise va accueillir la saison inaugurale de la Basketball Africa League (BAL)
La Basketball Africa League a annoncé hier, lundi 29 mars, que la saison inaugurale de la Basketball Association League aura lieu du 16 au 30 mai prochain à Kigali, au Rwanda, sous le respect d’un protocole sanitaire. Elle va réunir 12 équipes africaines pour un total de 26 matches.
Du 16 au 30 mai prochain, Kigali, la capitale rwandaise, va accueillir la saison inaugurale de la Basketball Africa League (BAL). La décision a été prise hier, lundi 29 mars. A l’issue de cet évènement, 12 pays africains vont être représentés.
Il s’agit des équipes de l’Angola, de l’Egypte, du Maroc, du Nigéria, du Sénégal et de la Tunisie directement qualifiées pour cette saison inaugurale et des équipes d’Algérie, du Cameroun, de Madagascar, du Mali, du Mozambique et du Rwanda qui ont obtenu leur droit de participer lors de tournois de qualification organisés par le Bureau Régional Afrique de la FIBA à travers le continent fin 2019.
La saison inaugurale de la BAL se fera à travers de « solides protocoles sanitaires pour les 12 équipes et le personnel participants, se basant sur les conseils de l'Organisation mondiale de la santé et des Centres Africains pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (CDC Afrique), ainsi que des responsables de la santé publique et des experts médicaux ». « Nous sommes ravis que la saison inaugurale de la Basketball Africa League se déroule dans la très réputée Kigali Arena.
À travers la BAL, nous donnons une plateforme aux joueurs d'élite de tout le continent afin qu'ils puissent exposer leurs talents et inspirer les fans de tous âges, faire du basketball un moteur de croissance économique en Afrique et mettre en lumière la dynamique culture sportive de notre continent », a déclaré le président de la BAL, Amadou Gallo Fall.
Pour sa part, le président de la FIBA Afrique, Anibal Manave affiche toute sa satisfaction. « Nous sommes extrêmement heureux de pouvoir enfin lancer la très attendue première saison de la BAL. La FIBA et la NBA collaborent étroitement à l'élaboration de protocoles visant à garantir la santé et la sécurité de tous les joueurs, entraîneurs et officiels. L'expérience acquise lors du tournoi de qualification à l’Afro Basket 2021 au Rwanda en fin d'année dernière contribuera à une saison inaugurale de la BAL à la fois sûre et réussie », a-t-il fait savoir.
Concernant le programme de la saison inaugurale de la BAL, il est prévu un total de 26 matches qui se joueront tous à Kigali Arena. La compétition débutera par une phase de poules de 18 matchs, avec les 12 équipes réparties en 3 groupes de 4.
Selon la NBA, « pendant la phase de poules, chaque équipe affrontera, à une reprise, les trois autres équipes de son groupe et les huit meilleures équipes de la phase de poules se qualifieront pour les phases finales qui se joueront à élimination directe (quarts de finale, demi-finales et finale) ».
Pour rappel, la Basketball Africa League qui est un fruit d’un partenariat entre la Fédération internationale de basketball (FIBA) et la NBA, est une nouvelle ligue professionnelle de basket-ball regroupant 12 équipes venues de toute l’Afrique. Son siège se trouve à Dakar.
KEEMTAAN GI - Concerto à voix multiples
Des leurres. Des mirages en plein désert. Des illusions d’optique. Des voix comme celles que Jeanne d’Arc croyait entendre. Bref, tout ce que nous ont montré nos télévisions et les sites d’informations, les réseaux sociaux d’une manière générale, sans compter ce que avons vu de nos propres yeux et entendu de nos propres oreilles, n’existait pas ! Cela procédait de rêves éveillés. Vu avez cru avoir vu des milliers de jeunes gens qui manifestaient pour la libération d’Ousmane Sonko ? Eh bien, vous avez rêvé ! Personne n’est sorti dans les rues de Dakar, en tout cas aucun habitant de la capitale. S’il y a eu des manifestants, c’étaient des combattants, des militants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Mais oui, mais oui, des combattants diolas que des cars ont déversés dans les rues de Dakar pour qu’ils y sèment la pagaille et y foutent le bordel. Des combattants qui ont pu ensuite repartir tranquillement dans leur verte Casamance sans que nos forces de sécurité leur mettent la main dessus. Nous qui croyions que nos forces de sécurité étaient parmi les plus performantes au monde et voilà que des dizaines de milliers de Casamançais membres du Mfdc viennent mettre le désordre dans le capitale sans qu’elles puissent s’y opposer ! On tremble à l’idée que des jihadistes puissent venir eux aussi bivouaquer à la place de l’Indépendance sans être inquiétés ! Et le président de la République qui dit avoir compris le message des jeunes avant de débloquer 350 milliards en leur faveur pour les trois prochaines années ? Ndékétéyo ces jeunes dont il dit avoir compris le message étaient des combattants du Mfdc. Cela dit, on aimerait quand même qu’ils accordent leurs violons, pour ne pas dire parlent le même langage, les gens du pouvoir. S’est-il agi au début de ce mois de « grands bandits et de terroristes » (Antoine Diom), de « forces occultes et de pays jaloux du Sénégal » (Aïssata Tall Sall), de « lutteurs restés un an sans livrer de combats » (Me Malick Sall) ou encore de « militants du Mfdc » ? Pire que les gens de la Tour de Babel que Dieu avait condamnés à parler des langues différentes pour faire échouer leur projet de construire une Tour qui arriverait jusqu’au Ciel ! KACCOOR BI
FONDS/PRESIDENTIELLE 2012 LE JOUR OU TELIKO RESTITUE LES 34 MILLIONS RESTANTS
On peut tout lui reprocher, peut-être, mais nul ne peut dire que le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko, n’est pas un juge intègre, compétent et pieux. Et surtout honnête en matière de gestion de deniers publics. A preuve, entre autres, par cette anecdote que « Le Témoin » quotidien vous raconte et qui prouve, si besoin en est, qu’il n’y a aucune raison de douter de l’honnêteté du juge Souleymane Téliko. Tenez ! Lors de la présidentielle 2012, le président Souleymane Téliko, en sa qualité de secrétaire général de la Cour d’Appel de Dakar, avait géré un budget de 200 millions cfa. Un budget destiné à payer des indemnités de magistrats et autres informaticiens pour l’organisation matérielle des élections. Eh bien, à la fin des opérations électorales, le président Téliko a restitué près de 34 millions de francs qui restaient au Trésor public. Restituer des fonds restants dans un climat euphorique de régime tombant, il fallait être Souleymane Teliko pour le faire ! D’ailleurs, à l’époque, certains cadres du Trésor public avaient été très surpris de l’honnêteté de cette équipe de gestionnaires dirigée par le président Souleymane Téliko.
PLAINTE DE DAKARACTU QUATRE PERSONNES ARRETEES PAR LA DIC
Ces derniers temps, notre confrère Serigne Diagne de Dakaractu avait fait l’objet de menaces de mort et autres injures publiques. Ces malfaiteurs du Net avaient prétexté que Dakaractu diffusait des informations pas ou peu favorables à leur leader. Hier, la division des investigations criminelles (Dic) a démantelé les membres de cette bande d’insulteurs et de cybercriminels qui se défoulaient sur Dakaractu. Il s’agit des nommés Prési Cissé, Cheikh Karim Metzu, Mouta Diop et Dou Guèye. Ils ont été tous arrêtés pour association de malfaiteurs. Les autres membres de cette bande des Onze (11) sont en fuite et actuellement recherchés par la Police. « Le Témoin » a appris que lors de son audition, le nommé Prési Cissé a tenté de créer la confusion entre les « infos » qu’il avait postées sur d’autres et les graves menaces contre Serigne Diagne. Peine perdue ! Car, lui et ses complices seront tous déférés ce mardi. drame en mer
MALICK KANE ET SON FILS RETROUVES MORTS AU LARGE DE DJIFER
Après les trois pêcheurs de Thiaroye-sur-mer disparus en mer la semaine dernière au large de Ngor, deux autres pêcheurs, originaires de Mbour, ont été retrouvés morts, hier, au large de Djiffer. En effet, Malick Kane, âgé d’une cinquantaine d’années et son fils, Makane, la quinzaine, étaient partis en mer au moment où un vent fort soufflait. Depuis lors, il n’y avait eu aucune nouvelle d’eux et de leur pirogue. Inquiets, les habitants du quartier Golf, dans la commune, se sont mobilisés pour aller à leur recherche. Après deux jours de patrouille en mer, leurs corps sans vie ont été retrouvés.
AMBASSADE DU SENEGAL A CONAKRY REVOILA ALPHA...BOLT !
Et revoilà Alpha Condé qui met son grain de sel dans ce qui s’est passé au Sénégal au début de ce mois. Le vieil autocrate sanguinaire s’est réjoui publiquement des malheurs de son cadet, voire fils, Macky Sall. Que notre pays brûle, c’est tout le mal que souhaiterait Alpha Condé à Macky Sall en feignant d’oublier ses propres démêlées avec son opposition. Elu au forceps et à l’issue d’un bain de sang pour un troisième mandat très illégitime, ce président du quatrième âge ferait bien de s’occuper de ses problèmes domestiques au lieu de se réjouir des malheurs de son voisin. Son inimitié avec le président Sall ne lui donne aucun droit de se satisfaire des émeutes au Sénégal. Des Guinéens comme des Sénégalais ont été impactés mais le vieux président a du mal à contenir sa joie. Son âge si avancé milite contre cette joie sordide, lui qui devrait faire œuvre de sagesse à presque 90 ans ! Comme tous ces présidents trop âgés qui veulent mourir au pouvoir sans rendre compte de leur gestion calamiteuse, les malheurs de leurs voisins sont des prétextes fallacieux pour oublier les misères qu’ils font subir à leur peuple. Et pourtant c’est ce même Alpha qui s’était ‘’introduit’’ comme un voleur dans notre ambassade à Conakry après une course digne d’un Usain Bolt qui l’avait sauvé de ses poursuivants lorsque le président Lansana Conté avait voulu lui faire sa fête !
ATTAQUES DE CONAKRY SUR DAKAR L’OPPOSANT GUINEEN BAH OURY CONDAMNE !
Selon nos confrères de « Guineenews », les propos du président de la République Alpha Condé accusant Dakar d’être la base de «tous les complots contre la Guinée », tenus dimanche à Tormélin, défraient la chronique dans la cité. Joint hier, lundi, par « Guineenews », l’opposant Bah Oury, leader du parti UDRG a trouvé regrettable cette déclaration présidentielle. «Il y a longtemps que tous les complots déclarés en Guinée n’étaient pas fondés. Au-delà, nous avons besoin de connaître la véritable histoire de ce pays pour distinguer le bon grain de l’ivraie. Il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites. Beaucoup de nos compatriotes ont souffert des tensions politiques ou des situations complotistes qui ont fait que des femmes et des hommes ont été emprisonnés et d’autres ont été pendus ou tués » a rappelé l’opposant guinéen Bah Oury. « Ce serait intéressant de faire œuvre utile en faisant parler les archives, en encourageant les historiens à aller chercher à connaître la vraie histoire. Ce serait un grand service rendu aux deux pays respectifs que sont le Sénégal et la Guinée » a-t-il expliqué. « En d’autres termes, c’est une justification a posteriori de la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Guinée, d’une part, et entre la Guinée et la Guinée Bissau d’autre part. Beaucoup de personnes et non des moindres insistent sur la nécessité de la réouverture des frontières parce que cela a un impact extrêmement préjudiciable à l’économie de notre pays et nos populations respectives » a ajouté l’opposant guinéen Bah Oury, leader du parti UDRG, pour déplorer et condamner les propos peu diplomatiques du président Condé faisant allusion au Sénégal de Macky Sall.
ATTAQUES DE CONAKRY SUR DAKAR MEME «SONKO-PRESIDENT» EN GUINEE CONDAMNE !
En dehors des opposants guinéens, les partisans d’Ousmane Sonko ou « Sonko-Président » en Guinée ont aussi déploré les propos d’Alpha Condé. Malgré la guerre politique entre Macky Sall et Ousmane Sonko, les militants de Pastef restent et demeurent toujours républicains pour défendre leur patrie. Selon « Guineenews », Magatte Mbodj, ressortissant sénégalais et, par ailleurs, représentant de la coalition « Sonko Président » en Guinée lors de la dernière élection présidentielle sénégalaise s’est dit « surpris et triste » par les déclarations d’Alpha Condé. « Il ne devait même pas tomber dans ce genre de déclarations. Ce n’est même pas bon pour un chef de cabinet à plus forte raison un chef de l’Etat…», a regretté notre compatriote. « J’ai une vision assez lucide des relations entre nos deux pays et de la spécificité de la considération de M. Alpha Condé. Franchement, ce sont des déclarations qui me gênent et que je trouve sans fondement d’autant plus que je viens du Sénégal, il n’y a pas dix jours. Je suis assez perplexe parce que lorsqu’on connaît l’importance du nombre de Guinéens vivant au Sénégal, près de quatre millions (…), je suis un homme de paix, je suis également un patriote africain et je prône la fraternité entre les pays » a déclaré Magatte Mbodj qui vit à Conakry. « Nous ne sommes pas en situation d’hostilité ou d’adversité avec la Guinée. Je ne vois pas une certaine adversité entre le gouvernement sénégalais et celui de la Guinée (…) » a-t-il estimé avant d’ajouter : « Je connais aussi les réalités du Sénégal. Franchement, on n’a pas besoin de ça. Je ne vois pas aujourd’hui un responsable sénégalais que tu peux interroger ou un Guinéen qui va abonder dans ce sens (…)», déploré Magatte Mbodj de Pastef-Guinée. En voilà un compatriote qui, malgré l’adversité politique, sait rester patriote !
LES PLATES EXCUSES DU TEMOIN
Notre article paru dans notre édition du mercredi 24 mars 2021 a créé une véritable scène de ménage au sein d’un jeune couple. En effet, en illustrant notre article relatif à la tendance, « Am Jëkër am far », nous avons tiré au hasard du Net une photo sans penser qu’elle allait créer une scène de ménage. Pour cause, la photo n’avait aucun rapport avec le texte. Bien entendu, on aurait dû mettre un bandeau sous les jeux des deux personnes. Pour cette monumentale erreur, nous présentons toutes nos excuses au couple et à sa famille. Ce couple n’étant pas concerné par notre article et n’a aucun rapport avec nos interlocuteurs cités dans le corps de l’article. Encore une fois, nos excuses au couple à qui nous souhaitons de longues années de mariage. Amine !
JEUX DE CARTES - Sall Con dé ... Jammeh
Alpha Condé n’a manifestement rien compris. S’il pense faire du mal à Macky Sall en continuant de fermer les frontières, c’est qu’il ne mesure pas assez les dégâts collatéraux de tels actes. Tout être réfléchi comprendrait que la Guinée se barricade pour des raisons objectives sanitaires ou sécuritaires. Mais à entendre parler Condé, on note que cette décision est sous-tendue par des conflits personnels entre lui et Sall. Et c’est inacceptable que ces différends impactent si négativement sur les populations des deux pays qui forment un seul peuple. Les accusations du président de la Guinée qui arguent que ses opposants ont pour “base arrière” le Sénégal sont assez graves. S‘il n’est pas capable de montrer des preuves ou s’il pense que déstabiliser un pays consiste seulement à s’exprimer librement dans la presse d’un pays étranger, il faudrait qu’il revoie sa copie. Il ne faut pas que les peuples déjà martyrisés par une conjoncture internationale très rude, par une pandémie du coronavirus qui perdure, continuent d’être victimes des turpitudes de leurs dirigeants respectifs. Il serait dommage qu’ils continuent de payer des pots qu’ils n’ont pas cassés. Nous avons assez souffert de ces joutes verbales qui déteignent sur nos vécus quotidiens. Mais les propos de Condé, faisant allusion aux malheureux événements de début mars au Sénégal, pour désolants qu’ils soient, peuvent être très utiles pour Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais a l’occasion de montrer à son “frère ennemi”, qu’ils “ne boxent pas dans la même catégorie” des présidents africains qui s’accrochent au pouvoir. Si Sall pose des actes de rupture pour trouver des solutions aux nombreux problèmes qui sont à l’origine des manifestations dramatiques de début, ce serait une bonne réplique à Condé. S’il s’engage à ne pas tenter quelque action aventureuse pour une troisième candidature, il pourrait bien se mettre à l’aise et dire à Alpha Condé qu’il “ne mange pas de ce pain-là”. Un pain au goût amer pour les populations tuées ou blessées sur le chemin d’un mandat de trop. Macky Sall a les cartes en main pour montrer l’exemple et surtout mettre en exergue ce qui fait“ l’exceptionnalité” du Sénégal dans la sous-région. Nous avons une démocratie certes inachevée mais vive. Yaya Jammeh chassé du pouvoir en Gambie, avec l’aide décisive de Macky, ne doit aucunement avoir l’occasion de rire sous cape, de son exil équato-guinéen. Miim Reew
Démission El Hadji Souleymane Ciss, conseiller municipal de l’Alliance
Pour la République (APR) à la commune de Thiès-Est, a rendu hier, le tablier. L’acte est en tout cas rare pour être signalé. Et il l’a posé pour dénoncer le report des élections locales jusqu’en 2022, alors que le mandat des équipes actuellement à la tête des collectivités territoriales est à terme depuis plusieurs années. Selon lui, ce report marque une rupture nette du respect du contrat social liant l’Etat aux populations. Et pour El Hadji Souleymane Ciss, la prolongation continue du mandat des élus pose un réel problème de légitimité et de ce point de vue, ils sont disqualifiés pour délibérer au nom des populations. N’étant plus à l’aise dans cette fonction de représentation de la base, dit-il, il a préféré jeter l’éponge. Et c’est dans ce sillage qu’il a déposé sa lettre de démission du Conseil municipal sur la table du maire Pape Bassirou Diop.
Litiges fonciers
La récurrence des litiges fonciers qui opposent souvent des promoteurs immobiliers et les populations reste une préoccupation des responsables du Parti de la construction et de la solidarité du Sénégal/Jengu Tabax Sénégal, de Boubacar Camara. Ils ont exprimé leurs inquiétudes sur ces problèmes fonciers, lors d’une cérémonie de remise d’attestation de fin de formation technique en transformation de fruits et légumes et de céréales locales à leurs militantes. Les camarades de Boubacar Camara se désolent également du problème d’accès des femmes. Ils prônent des assises sur le foncier pour remettre de l’ordre.
Malaise à Benno de Pikine
Après le maire de Mbao qui a claqué la porte, le leader du mouvement des grands électeurs, le guide religieux Serigne Moustapha Cissé Jamal a mis fin à son compagnonnage avec la coalition Benno bokk Yaakaar pour déposer ses baluchons au parti Jengu Tabax Sénégal de Boubacar Camara. M. Cissé se désole des comportements des responsables locaux de cette coalition. Il cite Cheikh Tidiane Gadio, Amadou Hott, Dabel Ba qui s’activent à Yeumbeul. Le leader du mouvement des grands électeurs promet également de prendre part aux élections locales pour déboulonner le maire libéral Bara Gaye à Yeumbeul Sud.
Les insulteurs de Dakaractu et leraltv arrêtés
Le procureur de la République a instruit la plainte du directeur du portail Web Dakaractu pour menaces et injures sur les réseaux sociaux. La Division des investigations criminelles (Dic) qui a été actionnée a procédé hier à l’arrestation des personnes répondant sur facebook aux noms de Prési Cissé, Adbou Karim Metsu, Mouta Diop, Abdou Guèye Dia etc.) C’est d’ailleurs Prési Cissé qui a alerté sur son arrestation. Il a fait un post sur le mur de sa page facebook pour annoncer qu’il est placé en garde à vue suite à son post «sur Labavo et un commentaire sur dakaractu». Il était assisté par Me Bamba Cissé.
Le Synpics
Restons sur la plainte du directeur de Dakaractu qui est soutenu dans cette affaire par le Synpics. Le Secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, informe que le syndicat suit avec attention l’affaire qui oppose Dakaractu à une bande de présumés agresseurs contre la Liberté de Presse. Selon lui, les auditions ont démarré depuis la semaine dernière et que certains mis en cause font l’objet depuis hier d’une mesure de garde à vue à la Brigade des Affaires Criminelles de la DIC. Il s’agit, ajoute M. Kassé, de quatre personnes qui ont des liens d’amitié assumés avec le sieur Marcel Diagne, porteur du projet Diamniadio Lake City et gestionnaire de la société Semer-Holding. Le directeur de Dakaractu a été insulté à la suite d’un article publié le 15 mars, parlant de l’expulsion de SemerHolding, la Société de Marcel Diagne.
Marcel Diagne
Ses amis étant dans de beaux draps, Marcel Diagne de la société Semer-Holding sollicite la clémence du directeur de publication de Dakaractu, Serigne Diagne. L’entrepreneur a écrit une lettre à Serigne Diagne pour demander la levée de la plainte. Il ne peut pas rester, dit-il, indifférent à la situation de Prési Cissé, Adbou Karim Metsu, Mouta Diop, Abdou Guèye Dia parce que leurs familles sont préoccupées. En outre, regrette Marcel Mendy ces arrestations découlent d’une série de commentaires regrettables sur un des articles de Dakaractu publié sur Facebook et portant sur le groupe Semer Holding qu’il dirige. Il dit mesurer à sa juste valeur à quel point les propos de Prési Cissé ont dû affecter Serigne Diagne ainsi que ses collègues. Il prie d’accorder l’indulgence aux mis en cause et de ne pas leur en tenir rigueur. Marcel Mendy est convaincu qu’ils ne manqueront pas de faire amende honorable.
Chanvre indien
Un grand dealer est tombé dans les filets du Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (GPRRF) de la Douane. Le dispositif de surveillance du territoire national mis en place par les gabelous reste efficace. Le Groupement polyvalent de Recherches et de Répression de la Fraude (GPRRF) basée à Thiès a effectué des opérations «coup de poing» dans la zone de la Petite Côte, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. L’opération a été un succès. Les douaniers ont saisi 774 kilos de cannabis transportés par voie maritime et débarqués nuitamment.
Le juge sermonne Me Assane Dioma Ndiaye
Le procès en appel de l’étudiant Saër Kébé, qui était prévu hier, a été renvoyé au 26 avril. Ses avocats ont obtenu de la Cour d’appel de la chambre criminelle à formation spéciale un report de l’audience. La défense motive sa demande par le retard de la réception de la citation à comparaître. Selon Me Assane Dioma Ndiaye, son client a reçu la citation le 25 mars dernier et ils n’ont pas eu le temps de s’imprégner du dossier et préparer la défense. Le juge Chimère Diouf répond à la défense en rappelant que les affaires judiciaires commencent à faire beaucoup, notamment l’affaire Saër Kébé. A l’en croire, les gens qui parlent de l’indépendance de la justice dans les médias sont les premiers qui violent la loi. Il précise qu’il ne s’agissait pas hier de tenir le procès mais seulement d’une convocation du mis en cause pour son identification avant l’audience. Le magistrat dira que cette affaire a été très médiatisée. Avant de rappeler que les affaires de la justice, c’est au prétoire et non dans les réseaux sociaux
Des responsabilités de la France au Rwanda à la restitution des biens pillés à l'époque coloniale, le président français multiplie les gages symboliques d'une volonté de normalisation avec l'Afrique, dont les contours restent toutefois très incertains
Le rapport d'historiens publié vendredi établissant des "responsabilités accablantes" de la France dans le génocide des Tutsi en 1994 a posé un nouveau jalon dans cette relation qui se veut plus égalitaire, moins paternaliste, loin de l'héritage colonial et des dérives de la "Françafrique".
"Au-delà du Rwanda, nous pensons que ce rapport aura aussi un impact sur l'ensemble de notre relation avec l'Afrique (..) C'est une brique supplémentaire dans ce travail de refondation", souligne-t-on à l'Elysée à l'approche du sommet Afrique-France en juillet.
Le chef de l'Etat a aussi amorcé un ambitieux travail mémoriel avec l'Algérie, à l'issue peut-être plus hypothétique face à un régime algérien qui assoie depuis 60 ans sa légitimité sur la guerre d'indépendance et le rapport de forces avec la France.
Emmanuel Macron espère se rendre au Rwanda et en Algérie d'ici la fin de son quinquennat, en mai 2022, pour concrétiser un peu plus ce renouveau initié par un discours enflammé à la jeunesse africaine à Ouagadougou en novembre 2017.
"La stratégie de politique mémorielle d'Emmanuel Macron est de tenter de passer l'ardoise magique sur la période coloniale et post-coloniale (..) Il essaye de renverser la table en choisissant deux symboles", le Rwanda et l'Algérie, résume à l'AFP Antoine Glaser, spécialiste de la "Françafrique".
- La France et les "autocrates" -
Autre acte fort de cette stratégie, 26 pièces provenant du "Trésor de Béhanzin" pillé au palais d'Abomey en 1892 pendant les guerres coloniales doivent être restituées au Bénin d'ici la fin de l'année.
Et la France doit officiellement sortir prochainement de la gestion du Franc CFA - qui deviendra l'eco -, un des derniers vestiges de la "Françafrique" en Afrique de l'Ouest.
Invoquant volontiers son âge - à 43 ans, il est né après la décolonisation -, Emmanuel Macron s'adresse avant tout à la jeunesse africaine.
Mais pour Antoine Glaser et Gilles Yabi, président du centre d'analyses WATHI, ce message laisse paradoxalement plus un arrière-goût de déjà vu qu'une impression réelle de renouveau.
"Les préoccupations des jeunes, c'est la difficulté de venir étudier ou travailler en France, c'est le plafond de verre auquel ils se heurtent dans l'Hexagone.C'est aussi le fait que Macron ne dit jamais un mot sur les autocrates africains, les Biya (Cameroun) ou Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) dont la France a besoin", relève Antoine Glaser.
- "Un acte courageux" -
"Le fait d'être d'une nouvelle génération, d'être un président jeune, ne change rien dans la continuité des relations historiques entre la France et les pays africains", renchérit Gilles Yabi.
"C'est comme si on demandait aux jeunes Africains de considérer que parce qu'on décrète qu'une page est tournée, elle l'est effectivement", poursuit le chercheur, basé à Dakar.
En agissant de la sorte, le président Macron donne le sentiment de vouloir à tout prix "maintenir l'influence de la France sur le continent" face aux nouveaux venus (Chine, Russie, Turquie), là où les jeunes Africains aspirent avant tout à plus "d'autonomie", dit-il.
Beaucoup saluent certes le rapport sur le Rwanda, après plus de 25 ans de non-dits et de dénis."Un acte courageux digne d'appréciation", a tweeté le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.
"Un pas important vers une compréhension commune du rôle de la France", s'est félicité le gouvernement rwandais, dans un contraste saisissant avec la douche froide reçue à Alger par le rapport de l'historien Benjamin Stora sur les questions mémorielles liées à la guerre d'Algérie.
Le chemin à parcourir reste toutefois tortueux si l'on en croit le dernier baromètre du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) dans lequel les Etats-unis, l'Allemagne et le Canada caracolent en tête en termes d'image auprès des leaders d'opinion africains, loin devant la France (7e), qui se retrouve talonnée par la Turquie.
"L'érosion continue de l'image de la France souligne la difficulté à renouveler efficacement le récit de notre relation avec l'Afrique", y compris en termes de dynamisme économique, souligne Etienne Giros, président délégué du CIAN.
LA GALÈRE DES MASTERS
Depuis quelques années, ce n’est pas la grande réussite dans les universités publiques sénégalaises, notamment au second Cycle (Master 2). Nombreux sont les étudiants qui restent des années sans soutenir leur mémoire
Depuis quelques années, ce n’est pas la grande réussite dans les universités publiques sénégalaises, notamment au second Cycle (Master 2). Nombreux sont les étudiants qui restent des années sans soutenir leur mémoire. L’Observateur a fait un tour à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour s’imprégner des raisons de cette traversée du désert.
Sur les gradins désertés du terrain de basket de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ibrahima Tamba a la tête dans les nuages. Impassible aux bruits environnants, l’étudiant en Master 2 en Linguistique générale est clairement occupé, voire préoccupé. Le jeune homme de 28 ans a du mal à extérioriser ses sentiments. Son mal est profond. «Depuis l’année scolaire 2017-2018, je suis dans l’impossibilité de soutenir mon mémoire. J’ai fait presque 5 ans dans le système», confie-t-il. Dans sa chemise bleue aux rayures grises et son pantalon beige, l’étudiant conte ses souffrances: «Je fais le pied de grue à l’université, sans pouvoir rencontrer mon professeur-encadreur. C’est très décourageant», confesse l’étudiant en Master 2, le ton triste. Et, pourtant, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a alerté. «Les étudiants qui viennent faire un Master (1 et 2) pour deux ans passent 5 ans dans le système. Aucun étudiant ne réussit en Master 2 en une année. Tous les étudiants qui viennent en Master 2 redoublent avant de réussir. Ce dispositif n’est pas performant», affirme sans détour le ministre Cheikh Oumar Hanne. Un constat illustratif de la difficile passe que vivent des étudiants en Master 2, dans l’attente de soutenir leur mémoire.
«Nous avons un problème sérieux de professeurs encadreurs…»
Dans le hall de la Faculté de sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, l’heure est aux déroulements des activités universitaires. Ici, malgré le vacarme des passants, les étudiants sont visiblement concentrés. Assis sur les escaliers du bâtiment, Pape Ibrahima Fall a l’air dépité. L’étudiant en Master 2 depuis 2017-2018 en économie est dans l’impasse. La mine triste, l’homme de 29 ans n’a toujours pas soutenu son mémoire. Le débit haut, il peste contre son encadreur. «Au courant de l’année 2018, je pouvais rester 3 voire 4 mois, sans voir mon professeur encadreur. Quand je l’appelais, il ne décrochait pas et quand j’allais à son bureau, il n’était jamais sur place. Vu que j’avais deux ans pour terminer la rédaction, j’ai recommencé au courant de l’année 2018-2019», révèle l’étudiant. Avant d’ajouter : « Finalement, il a approuvé l’intégralité de mon travail et m’avait fixé une date pour la soutenance en décembre 2019». Mais, une semaine avant la soutenance, le directeur de mémoire lui fit savoir qu’une information manquait sur le travail. «Alors que pendant deux années, j’étais encadré par un professeur. Ce qui prouve qu’il n’a pas lu tout mon travail», confie l’étudiant en Economie à la Faseg. Sans bourse, Pape Ibrahima Fall a dû se démêler comme un beau diable pour pouvoir finir les corrections demandées et rendre le mémoire en novembre 2020.
«Je prends de l’âge et je risque de ne pouvoir postuler à aucun concours»
L’étudiant Pape Ibrahima Fall peine à contenir sa colère. Le temps qu’il a traîné à l’université le ronge. Son avenir étant menacé. «Je voulais tenter des concours, mais tant que je n’ai pas mon Master, il me sera très difficile de les faire. Pis, je prends de l’âge. Je risque de ne pouvoir postuler à aucun concours», dit-il avec regret. Pour l’heure, l’étudiant en économie attend toujours l’aval de son professeur encadreur pour enfin soutenir un mémoire qui lui a pris 4 ans. Le problème de l’encadrement des étudiants en Master 2 est l’une des principales sources d’échec académique. Bouba Diop, Professeur d’histoire ancienne et ancien médiateur de l’Ucad, pointe du doigt certains de ses collègues enseignants qui ont du mal à encadrer les étudiants. «Ils prennent beaucoup d’étudiants et n’ont pas le temps de lire ce qu’ils proposent. Cela peut être un facteur d’échec», indique Professeur Diop. Omar Dia, professeur au département de philosophie et Secrétaire du Sudes, d’accuser le gouvernement de n’avoir pas mis en place le maximum d’infrastructures ni recruté massivement les enseignants de rang A et du personnel de support.
«Mes chances de rentrer à l’Ecole doctorale sont réduites à néant»
Trouvée près des escaliers du département d’Histoire de l’Ucad, la jeune étudiante Astou Guèye a presque les larmes aux yeux. Elle peine à trouver des mots pour expliquer sa situation. Lunettes sur le nez, Astou Guèye, vêtue d’une robe bleue, foulard à la tête, en veut à l’administration de son département. Elle ne mâche pas ses vérités. «Depuis 2018, j’attends toujours qu’on me fixe une date de soutenance. Mais depuis lors, toujours rien», confie l’étudiante en Master en linguistique depuis 2017-2018. Son Mémoire de Master est pour elle un véritable cauchemar. «Au début, j’avais du mal à trouver un professeur encadreur. Il m’a fallu beaucoup de temps pour en trouver un». Mais l’étudiante de 27 ans aura du mal à rencontrer son professeur encadreur. Astou Guèye n’en revient toujours pas. Elle est très déçue de sa situation. «Mes chances de rentrer à l’Ecole doctorale sont réduites à néant», apprend-elle l’air abattu. Comme Astou, Serigne Fallou étudiant depuis 2018, au département de Géographie à la Faculté des Lettres de l’Ucad, qui n’arrive toujours pas à soutenir son mémoire se dit abandonné par le système.
MOUSTAPHA SALL, CONSEILLER TECHNIQUE DU MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : «On est dans un ratio de presque 45,9 étudiants par enseignant à encadrer»
SITUATION - «Avec la réforme LMD, nous avons trois sorties dans les universités. La Licence, le Master et le Doctorat. Il y a deux types de Masters. D’une part, les Masters professionnels ou payants qui sont délivrés dans le cadre de la fonction des services. D’autre part, les Masters qui sont délivrés dans le cadre public, on les appelle aussi les Masters généralistes, de recherche ou de la formation unifiante. Sur la base de nos statistiques, on voit que la Licence n’est pas une sortie parce que les 76% se retrouvent en Master. Le premier problème se trouve à ce niveau parce que la Licence classique ne permet pas aux étudiants de sortir et d’avoir du travail. Soit, ils sont obligés de faire une formation supplémentaire, ou bien de faire un concours afin d’avoir un profil professionnel. Ce problème d’adéquation entre le diplôme de Licence et l’employabilité se pose. Raison pour laquelle tous les étudiants postulent au Master. On l’appelle le Master pour tous. La solution était de créer des Masters payants dans certaines universités pour que tous les étudiants qui n’arrivent pas à être absorbés par le Master public puissent se retrouver en Master payant. Pour être admis, il y a des critères dont le profil des enseignants encadreurs. Là, on a des problèmes au niveau des effectifs et surtout des profils. Pour le Cames, par exemple, il faut être un enseignant de rang A, c’est-à-dire qu’il faut être un professeur titulaire ou un maître de conférences Cames pour encadrer des étudiants en Master. Ce sont les mêmes professeurs titulaires et maîtres de conférences qui encadrent aussi en Thèse. Mais, avec la réforme des titres au Sénégal, nous avons également pris certains maîtres de conférences titulaires qui sont l'égalité d’un maître-assistant de Cames pour qu’ils puissent encadrer au niveau Master.»
CHIFFRES – «Si, antérieurement, on restait juste sur la norme (professeur titulaire et le maître de conférence), on a dans tout le Sénégal, 638 enseignants de rang A qui théoriquement doivent encadrer un total cumulé de 29 314 à l’heure actuel. Les statistiques de l’année 2019-2020 montrent que les étudiants entre le Master1 et le Master2 sont au nombre de 25 206. Si on fait le calcul, on est dans un ratio de presque 45,9 étudiants par enseignant à encadrer, en plus des heures des cours. L’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a 1 335 enseignants. Les professeurs titulaires sont au nombre de 222. Les professeurs assimilés sont au nombre de 217. Les maîtres de conférences titulaires 487. Les maîtres de conférences assimilés 317. Les assistants sont au nombre de 92. Ils sont chargés d’encadrer 16 289 étudiants en Master. Les 439 professeurs de rang A ont en charge 3 094 doctorants. C’est pareil à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Au total, on a 2 116 professeurs qui vont se charger d’encadrer 29 314 entre Master et le Doctorat. On a un problème au niveau de l’encadrement. En Master 1, les étudiants passent en masse. C’est en Master2 qu’il y a de l’encombrement. Ils peuvent rester sur place pendant deux ou trois ans. Par exemple, à l’Ucad, pour l’année 2019-2020, on a 6 945 en Master 1, alors qu’en Master 2, ils sont 9 344. A l’Ugb, 1 448 étudiants sont en Master1 et 1 964 en Master2. A l’Université de Thiès, c’est 504 en Master1 et 527 à Master 2. A l’Université Alioune Diop de Bambey, ils sont 448 en Master1 et 554 en Master2. A l’Université Assane Seck de Ziguinchor, c’est 444 en Master1 et 484 en Master2. A l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), c’est le contraire. Les étudiants restent plus longtemps en Master 1. Ils sont 1 974 en Master1 et 419 en Master 2.»
CAUSES DU BLOCAGE – «Le diagnostic montre que les Masters professionnels créés dans les universités sont en train de phagocyter les Masters publics. Les cours se déroulent normalement dans ces Masters payants et les étudiants font le cycle en deux (2) ans. Cela veut dire que, soit là-bas les étudiants paient et travaillent mieux ou bien les enseignants sont plus assidus au niveau des cours et des encadrements. En revanche, en Master public, c’est le contraire. Les étudiants n’avancent pas. A côté du problème de l’encadrement, un autre fait est soulevé par les responsables d’instances pédagogiques. Ils disent que certains étudiants terminent tous leurs cours de Master2 et même leur mémoire, mais optent de ne pas le déposer afin d’avoir des années de bourse supplémentaires. Ainsi, seuls 10 à 15% des étudiants de Master se retrouvent en Doctorat. Le diagnostic effectué lors de l’atelier que nous avons tenu avec les Recteurs, les Directeurs des affaires pédagogiques des universités, les responsables des Ecoles doctorales montrent que les étudiants de Master ont peur de sortir sans avoir un travail. Il se pose alors, à ce niveau, un problème de l’employabilité.»
PISTES DE SOLUTION – «L’objectif de l’atelier n’était pas de faire tout de suite des réformes, mais d’amener tous les acteurs à évaluer les types de Master qui sont créés parce qu’il y a beaucoup de Master redondant. Il s’agissait de faire l’état des lieux des Masters, les problèmes, les flux entrants et sortants et comment s’adapter pour que les étudiants qui ont une Licence ou un Master puissent trouver du travail. Mais aussi comment les rationaliser. Le ministre a donné des orientations. Parmi lesquelles, faire de sorte qu’il y ait plus de Masters et de Licences professionnelles qui relèvent du public. Il s’agira aussi d’inviter le monde socio-économique à donner son avis dans la révision des curricula. Il faudra également mutualiser les compétences en créant des Masters interuniversitaires. Mais aussi, que les formations classiques, que cela soit au niveau Licence ou Master, puissent être enrichies par des modules professionnels. Après deux jours de discussion, la première idée qui est sorti est que déjà, de manière ponctuelle, qu’on mette en place au niveau national une plateforme numérique où les étudiants peuvent avoir des modules complémentaires en technique de rédaction de Cv, entretien de travail, d’entrepreneuriat, de langue et communication etc. pour enrichir leur formation classique. On donne des pistes de propositions pour la rationalisation des Masters au niveau des instances. Et au niveau central, on va élaborer une cartographie nationale de l’offre des Masters pour qu’on puisse avoir la note de présentation pour chaque Master, la maquette, les enseignants qui interviennent et les cours qui sont dispensés. On mettra tout cela dans une plateforme nationale pour que chacun puisse accéder aux offres. Pour la rationalisation des Masters, nous pensons mettre en place un cadre normatif pour avoir un socle de critère commun de sélection. Il peut alors être complété par des critères spécifiques à chaque discipline, à chaque université ou département.»
par Seydou Ka
LES COPILOTES
Il est de la responsabilité des acteurs politiques de protéger les guides religieux des positions partisanes afin de garder intacte leur autorité morale garante de l’exceptionnalité du modèle sénégalais
Depuis le déclenchement des manifestations de début mars, les guides religieux, fidèles à leur rôle de régulateurs sociaux, ont entrepris une médiation entre le pouvoir et l’opposition. D’abord, pour ramener le calme. Ensuite, pour arrondir les angles entre les différents protagonistes. Désormais, c’est le khalife général des mourides qui est en première ligne. Les médiateurs qu’il a désignés multiplient les rencontres avec les deux camps. L’opposition a transmis au guide religieux ses «exigences» via ces émissaires. Le Président Macky Sall a promis, de son côté, de tout faire pour ramener le calme et la stabilité. Cet épisode remet la figure du religieux au centre du jeu politique, permettant de vérifier que le fameux contrat social sénégalais théorisé par Donal Cruise O’Brien, Momar-Coumba Diop et Mamadou Diouf, reste plus que jamais valable. Si cette «exception sénégalaise» est souvent louée en Afrique, parce qu’ayant permis à notre pays d’avoir une certaine stabilité, comparé à ses voisins, l’implication du religieux dans la sphère politique fait régulièrement l’objet de critiques. En Europe, dont s’inspirent nos institutions politiques, l’époque médiévale a été marquée par «l’union des deux glaives spirituel et temporel», mais il y a, aujourd’hui, un primat absolu du temporel sur le religieux.
Au Sénégal, on n’en est pas encore là. On se souvient de l’article retentissant qu’avait publié Ousseynou Kane, alors chef du département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop, dans Wal Fadjri, le 8 mai 2001, intitulé «La République à genoux» à propos de la visite d’Abdoulaye Wade à Touba au lendemain de son élection. Plus récemment, l’écrivain Fadel Dia a publié dans Sud Quotidien du 14 juillet 2018 un article intitulé «Les présidents de la République ont-ils besoin d’avoir les marabouts comme copilotes ?». Ce que ces penseurs mettaient en cause, c’est le «parasitage» de l’État, notamment au sommet, par la caste maraboutique, mettant l’accent sur le danger qu’induit ce «copilotage» parce que le politique et le religieux ne sont pas du même monde, mais relèvent de deux mondes non seulement distincts mais opposés. En clair, l’art du politique, comme l’a montré Machiavel dans «Le Prince», repose sur la dissimulation, la ruse, alors que pour le marabout les «impératifs éthiques» (la vérité et plus généralement l’éthique) sont de règle pour se rapprocher du divin. Autrement dit, le politique a une approche instrumentale avec ces impératifs, alors que le religieux en fait l’alpha et l’oméga de son action.
Ainsi, dans le terrain glissant du jeu politique, le marabout peut vite se retrouver piégé face au politicien professionnel (qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition), calculateur, rusé, monstre-froid, appliquant à la lettre les redoutables préceptes de Machiavel.
Toutefois, il y a marabout et marabout. Il y en a qui poursuivent des ambitions temporelles sous le manteau de la religion. Dans son article, Fadel Dia soulignait que, malgré les apparences, ce sont eux (les marabouts, les vrais) qui ont le plus à perdre dans cette «collusion» avec le pouvoir, du moins si l’on prend en compte les valeurs qui fondent leurs sacerdoces. Il y a eu un cas d’école dans l’histoire récente : la tentative de l’ancien président Wade, toujours lui, de placer le khalife général des mourides tête de liste lors des élections locales de mars 2002 avant de se raviser devant le tollé. Une manœuvre qui, si elle avait abouti, aurait discrédité le saint-homme.
Certes, le Sénégal a opté pour la laïcité, mais une laïcité soft, modérée, qui tranche avec l’anticléricalisme du modèle français. Et par conséquent, les guides religieux en tant que co-constructeurs du Sénégal comme Nation et État moderne sont tout à fait fondés à intervenir quand la stabilité du pays et la paix sociale sont en jeu. Bref, comme copilote lorsque la barque tangue. Mais il est de la responsabilité des acteurs politiques, de tous bords, de les protéger des positions partisanes afin de garder intacte leur autorité morale garante de l’exceptionnalité du modèle sénégalais. En un mot, que chacun reste dans son rôle.
JE NE VOIS MÊME PLUS LA QUEUE DU DIABLE POUR LA TIRER
Victime d’une attaque cardiovasculaire, Habib Diop dit Baye Ely, artiste comédien, dans un entretien accordé à l’Obs, est revenu sur sa maladie.
Victime d’une attaque cardiovasculaire, Habib Diop dit Baye Ely, artiste comédien, dans un entretien accordé à l’Obs, est revenu sur sa maladie. Il a indiqué qu’il respecte ses rendez-vous médicaux et les séances de massage et il se porte mieux. Cependant, il reconnait que rester cloué au lit n’est pas chose facile pour quelqu’un qui était hyperactif. Mais, il s’en remet à Dieu : « la vie est faite de hauts et de bas ».
Toujours dans son entretien avec l’Obs, il a fait savoir que ses activités professionnelles lui faisaient gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille mais, précise-t-il : « Depuis un an, je ne vois même pas la queue du diable pour la tirer. Pis, je n’ai aucun soutien pour la prise en charge médicale ». Poursuivant, il ajoute : « J’avoue que les sénégalais ne m’ont pas rétribué à hauteur de tout ce que j’ai donné. La présence de ma famille est réconfortante ».
A l’en croire, mis à part la première Dame, Marième Faye Sall, Ngoné Ndour, Seune Sène, les ministres de la Culture et de la Santé ainsi qu’une organisation caritative basée en Allemagne, personne ne l’a aidé.