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25 juin 2025
MACRON DONNE DES GAGES À L'AFRIQUE
Des responsabilités de la France au Rwanda à la restitution des biens pillés à l'époque coloniale, le président français multiplie les gages symboliques d'une volonté de normalisation avec l'Afrique, dont les contours restent toutefois très incertains
Le rapport d'historiens publié vendredi établissant des "responsabilités accablantes" de la France dans le génocide des Tutsi en 1994 a posé un nouveau jalon dans cette relation qui se veut plus égalitaire, moins paternaliste, loin de l'héritage colonial et des dérives de la "Françafrique".
"Au-delà du Rwanda, nous pensons que ce rapport aura aussi un impact sur l'ensemble de notre relation avec l'Afrique (..) C'est une brique supplémentaire dans ce travail de refondation", souligne-t-on à l'Elysée à l'approche du sommet Afrique-France en juillet.
Le chef de l'Etat a aussi amorcé un ambitieux travail mémoriel avec l'Algérie, à l'issue peut-être plus hypothétique face à un régime algérien qui assoie depuis 60 ans sa légitimité sur la guerre d'indépendance et le rapport de forces avec la France.
Emmanuel Macron espère se rendre au Rwanda et en Algérie d'ici la fin de son quinquennat, en mai 2022, pour concrétiser un peu plus ce renouveau initié par un discours enflammé à la jeunesse africaine à Ouagadougou en novembre 2017.
"La stratégie de politique mémorielle d'Emmanuel Macron est de tenter de passer l'ardoise magique sur la période coloniale et post-coloniale (..) Il essaye de renverser la table en choisissant deux symboles", le Rwanda et l'Algérie, résume à l'AFP Antoine Glaser, spécialiste de la "Françafrique".
- La France et les "autocrates" -
Autre acte fort de cette stratégie, 26 pièces provenant du "Trésor de Béhanzin" pillé au palais d'Abomey en 1892 pendant les guerres coloniales doivent être restituées au Bénin d'ici la fin de l'année.
Et la France doit officiellement sortir prochainement de la gestion du Franc CFA - qui deviendra l'eco -, un des derniers vestiges de la "Françafrique" en Afrique de l'Ouest.
Invoquant volontiers son âge - à 43 ans, il est né après la décolonisation -, Emmanuel Macron s'adresse avant tout à la jeunesse africaine.
Mais pour Antoine Glaser et Gilles Yabi, président du centre d'analyses WATHI, ce message laisse paradoxalement plus un arrière-goût de déjà vu qu'une impression réelle de renouveau.
"Les préoccupations des jeunes, c'est la difficulté de venir étudier ou travailler en France, c'est le plafond de verre auquel ils se heurtent dans l'Hexagone.C'est aussi le fait que Macron ne dit jamais un mot sur les autocrates africains, les Biya (Cameroun) ou Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) dont la France a besoin", relève Antoine Glaser.
- "Un acte courageux" -
"Le fait d'être d'une nouvelle génération, d'être un président jeune, ne change rien dans la continuité des relations historiques entre la France et les pays africains", renchérit Gilles Yabi.
"C'est comme si on demandait aux jeunes Africains de considérer que parce qu'on décrète qu'une page est tournée, elle l'est effectivement", poursuit le chercheur, basé à Dakar.
En agissant de la sorte, le président Macron donne le sentiment de vouloir à tout prix "maintenir l'influence de la France sur le continent" face aux nouveaux venus (Chine, Russie, Turquie), là où les jeunes Africains aspirent avant tout à plus "d'autonomie", dit-il.
Beaucoup saluent certes le rapport sur le Rwanda, après plus de 25 ans de non-dits et de dénis."Un acte courageux digne d'appréciation", a tweeté le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.
"Un pas important vers une compréhension commune du rôle de la France", s'est félicité le gouvernement rwandais, dans un contraste saisissant avec la douche froide reçue à Alger par le rapport de l'historien Benjamin Stora sur les questions mémorielles liées à la guerre d'Algérie.
Le chemin à parcourir reste toutefois tortueux si l'on en croit le dernier baromètre du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) dans lequel les Etats-unis, l'Allemagne et le Canada caracolent en tête en termes d'image auprès des leaders d'opinion africains, loin devant la France (7e), qui se retrouve talonnée par la Turquie.
"L'érosion continue de l'image de la France souligne la difficulté à renouveler efficacement le récit de notre relation avec l'Afrique", y compris en termes de dynamisme économique, souligne Etienne Giros, président délégué du CIAN.
LA GALÈRE DES MASTERS
Depuis quelques années, ce n’est pas la grande réussite dans les universités publiques sénégalaises, notamment au second Cycle (Master 2). Nombreux sont les étudiants qui restent des années sans soutenir leur mémoire
Depuis quelques années, ce n’est pas la grande réussite dans les universités publiques sénégalaises, notamment au second Cycle (Master 2). Nombreux sont les étudiants qui restent des années sans soutenir leur mémoire. L’Observateur a fait un tour à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour s’imprégner des raisons de cette traversée du désert.
Sur les gradins désertés du terrain de basket de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ibrahima Tamba a la tête dans les nuages. Impassible aux bruits environnants, l’étudiant en Master 2 en Linguistique générale est clairement occupé, voire préoccupé. Le jeune homme de 28 ans a du mal à extérioriser ses sentiments. Son mal est profond. «Depuis l’année scolaire 2017-2018, je suis dans l’impossibilité de soutenir mon mémoire. J’ai fait presque 5 ans dans le système», confie-t-il. Dans sa chemise bleue aux rayures grises et son pantalon beige, l’étudiant conte ses souffrances: «Je fais le pied de grue à l’université, sans pouvoir rencontrer mon professeur-encadreur. C’est très décourageant», confesse l’étudiant en Master 2, le ton triste. Et, pourtant, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche a alerté. «Les étudiants qui viennent faire un Master (1 et 2) pour deux ans passent 5 ans dans le système. Aucun étudiant ne réussit en Master 2 en une année. Tous les étudiants qui viennent en Master 2 redoublent avant de réussir. Ce dispositif n’est pas performant», affirme sans détour le ministre Cheikh Oumar Hanne. Un constat illustratif de la difficile passe que vivent des étudiants en Master 2, dans l’attente de soutenir leur mémoire.
«Nous avons un problème sérieux de professeurs encadreurs…»
Dans le hall de la Faculté de sciences économiques et de gestion de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, l’heure est aux déroulements des activités universitaires. Ici, malgré le vacarme des passants, les étudiants sont visiblement concentrés. Assis sur les escaliers du bâtiment, Pape Ibrahima Fall a l’air dépité. L’étudiant en Master 2 depuis 2017-2018 en économie est dans l’impasse. La mine triste, l’homme de 29 ans n’a toujours pas soutenu son mémoire. Le débit haut, il peste contre son encadreur. «Au courant de l’année 2018, je pouvais rester 3 voire 4 mois, sans voir mon professeur encadreur. Quand je l’appelais, il ne décrochait pas et quand j’allais à son bureau, il n’était jamais sur place. Vu que j’avais deux ans pour terminer la rédaction, j’ai recommencé au courant de l’année 2018-2019», révèle l’étudiant. Avant d’ajouter : « Finalement, il a approuvé l’intégralité de mon travail et m’avait fixé une date pour la soutenance en décembre 2019». Mais, une semaine avant la soutenance, le directeur de mémoire lui fit savoir qu’une information manquait sur le travail. «Alors que pendant deux années, j’étais encadré par un professeur. Ce qui prouve qu’il n’a pas lu tout mon travail», confie l’étudiant en Economie à la Faseg. Sans bourse, Pape Ibrahima Fall a dû se démêler comme un beau diable pour pouvoir finir les corrections demandées et rendre le mémoire en novembre 2020.
«Je prends de l’âge et je risque de ne pouvoir postuler à aucun concours»
L’étudiant Pape Ibrahima Fall peine à contenir sa colère. Le temps qu’il a traîné à l’université le ronge. Son avenir étant menacé. «Je voulais tenter des concours, mais tant que je n’ai pas mon Master, il me sera très difficile de les faire. Pis, je prends de l’âge. Je risque de ne pouvoir postuler à aucun concours», dit-il avec regret. Pour l’heure, l’étudiant en économie attend toujours l’aval de son professeur encadreur pour enfin soutenir un mémoire qui lui a pris 4 ans. Le problème de l’encadrement des étudiants en Master 2 est l’une des principales sources d’échec académique. Bouba Diop, Professeur d’histoire ancienne et ancien médiateur de l’Ucad, pointe du doigt certains de ses collègues enseignants qui ont du mal à encadrer les étudiants. «Ils prennent beaucoup d’étudiants et n’ont pas le temps de lire ce qu’ils proposent. Cela peut être un facteur d’échec», indique Professeur Diop. Omar Dia, professeur au département de philosophie et Secrétaire du Sudes, d’accuser le gouvernement de n’avoir pas mis en place le maximum d’infrastructures ni recruté massivement les enseignants de rang A et du personnel de support.
«Mes chances de rentrer à l’Ecole doctorale sont réduites à néant»
Trouvée près des escaliers du département d’Histoire de l’Ucad, la jeune étudiante Astou Guèye a presque les larmes aux yeux. Elle peine à trouver des mots pour expliquer sa situation. Lunettes sur le nez, Astou Guèye, vêtue d’une robe bleue, foulard à la tête, en veut à l’administration de son département. Elle ne mâche pas ses vérités. «Depuis 2018, j’attends toujours qu’on me fixe une date de soutenance. Mais depuis lors, toujours rien», confie l’étudiante en Master en linguistique depuis 2017-2018. Son Mémoire de Master est pour elle un véritable cauchemar. «Au début, j’avais du mal à trouver un professeur encadreur. Il m’a fallu beaucoup de temps pour en trouver un». Mais l’étudiante de 27 ans aura du mal à rencontrer son professeur encadreur. Astou Guèye n’en revient toujours pas. Elle est très déçue de sa situation. «Mes chances de rentrer à l’Ecole doctorale sont réduites à néant», apprend-elle l’air abattu. Comme Astou, Serigne Fallou étudiant depuis 2018, au département de Géographie à la Faculté des Lettres de l’Ucad, qui n’arrive toujours pas à soutenir son mémoire se dit abandonné par le système.
MOUSTAPHA SALL, CONSEILLER TECHNIQUE DU MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : «On est dans un ratio de presque 45,9 étudiants par enseignant à encadrer»
SITUATION - «Avec la réforme LMD, nous avons trois sorties dans les universités. La Licence, le Master et le Doctorat. Il y a deux types de Masters. D’une part, les Masters professionnels ou payants qui sont délivrés dans le cadre de la fonction des services. D’autre part, les Masters qui sont délivrés dans le cadre public, on les appelle aussi les Masters généralistes, de recherche ou de la formation unifiante. Sur la base de nos statistiques, on voit que la Licence n’est pas une sortie parce que les 76% se retrouvent en Master. Le premier problème se trouve à ce niveau parce que la Licence classique ne permet pas aux étudiants de sortir et d’avoir du travail. Soit, ils sont obligés de faire une formation supplémentaire, ou bien de faire un concours afin d’avoir un profil professionnel. Ce problème d’adéquation entre le diplôme de Licence et l’employabilité se pose. Raison pour laquelle tous les étudiants postulent au Master. On l’appelle le Master pour tous. La solution était de créer des Masters payants dans certaines universités pour que tous les étudiants qui n’arrivent pas à être absorbés par le Master public puissent se retrouver en Master payant. Pour être admis, il y a des critères dont le profil des enseignants encadreurs. Là, on a des problèmes au niveau des effectifs et surtout des profils. Pour le Cames, par exemple, il faut être un enseignant de rang A, c’est-à-dire qu’il faut être un professeur titulaire ou un maître de conférences Cames pour encadrer des étudiants en Master. Ce sont les mêmes professeurs titulaires et maîtres de conférences qui encadrent aussi en Thèse. Mais, avec la réforme des titres au Sénégal, nous avons également pris certains maîtres de conférences titulaires qui sont l'égalité d’un maître-assistant de Cames pour qu’ils puissent encadrer au niveau Master.»
CHIFFRES – «Si, antérieurement, on restait juste sur la norme (professeur titulaire et le maître de conférence), on a dans tout le Sénégal, 638 enseignants de rang A qui théoriquement doivent encadrer un total cumulé de 29 314 à l’heure actuel. Les statistiques de l’année 2019-2020 montrent que les étudiants entre le Master1 et le Master2 sont au nombre de 25 206. Si on fait le calcul, on est dans un ratio de presque 45,9 étudiants par enseignant à encadrer, en plus des heures des cours. L’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) a 1 335 enseignants. Les professeurs titulaires sont au nombre de 222. Les professeurs assimilés sont au nombre de 217. Les maîtres de conférences titulaires 487. Les maîtres de conférences assimilés 317. Les assistants sont au nombre de 92. Ils sont chargés d’encadrer 16 289 étudiants en Master. Les 439 professeurs de rang A ont en charge 3 094 doctorants. C’est pareil à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Au total, on a 2 116 professeurs qui vont se charger d’encadrer 29 314 entre Master et le Doctorat. On a un problème au niveau de l’encadrement. En Master 1, les étudiants passent en masse. C’est en Master2 qu’il y a de l’encombrement. Ils peuvent rester sur place pendant deux ou trois ans. Par exemple, à l’Ucad, pour l’année 2019-2020, on a 6 945 en Master 1, alors qu’en Master 2, ils sont 9 344. A l’Ugb, 1 448 étudiants sont en Master1 et 1 964 en Master2. A l’Université de Thiès, c’est 504 en Master1 et 527 à Master 2. A l’Université Alioune Diop de Bambey, ils sont 448 en Master1 et 554 en Master2. A l’Université Assane Seck de Ziguinchor, c’est 444 en Master1 et 484 en Master2. A l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs), c’est le contraire. Les étudiants restent plus longtemps en Master 1. Ils sont 1 974 en Master1 et 419 en Master 2.»
CAUSES DU BLOCAGE – «Le diagnostic montre que les Masters professionnels créés dans les universités sont en train de phagocyter les Masters publics. Les cours se déroulent normalement dans ces Masters payants et les étudiants font le cycle en deux (2) ans. Cela veut dire que, soit là-bas les étudiants paient et travaillent mieux ou bien les enseignants sont plus assidus au niveau des cours et des encadrements. En revanche, en Master public, c’est le contraire. Les étudiants n’avancent pas. A côté du problème de l’encadrement, un autre fait est soulevé par les responsables d’instances pédagogiques. Ils disent que certains étudiants terminent tous leurs cours de Master2 et même leur mémoire, mais optent de ne pas le déposer afin d’avoir des années de bourse supplémentaires. Ainsi, seuls 10 à 15% des étudiants de Master se retrouvent en Doctorat. Le diagnostic effectué lors de l’atelier que nous avons tenu avec les Recteurs, les Directeurs des affaires pédagogiques des universités, les responsables des Ecoles doctorales montrent que les étudiants de Master ont peur de sortir sans avoir un travail. Il se pose alors, à ce niveau, un problème de l’employabilité.»
PISTES DE SOLUTION – «L’objectif de l’atelier n’était pas de faire tout de suite des réformes, mais d’amener tous les acteurs à évaluer les types de Master qui sont créés parce qu’il y a beaucoup de Master redondant. Il s’agissait de faire l’état des lieux des Masters, les problèmes, les flux entrants et sortants et comment s’adapter pour que les étudiants qui ont une Licence ou un Master puissent trouver du travail. Mais aussi comment les rationaliser. Le ministre a donné des orientations. Parmi lesquelles, faire de sorte qu’il y ait plus de Masters et de Licences professionnelles qui relèvent du public. Il s’agira aussi d’inviter le monde socio-économique à donner son avis dans la révision des curricula. Il faudra également mutualiser les compétences en créant des Masters interuniversitaires. Mais aussi, que les formations classiques, que cela soit au niveau Licence ou Master, puissent être enrichies par des modules professionnels. Après deux jours de discussion, la première idée qui est sorti est que déjà, de manière ponctuelle, qu’on mette en place au niveau national une plateforme numérique où les étudiants peuvent avoir des modules complémentaires en technique de rédaction de Cv, entretien de travail, d’entrepreneuriat, de langue et communication etc. pour enrichir leur formation classique. On donne des pistes de propositions pour la rationalisation des Masters au niveau des instances. Et au niveau central, on va élaborer une cartographie nationale de l’offre des Masters pour qu’on puisse avoir la note de présentation pour chaque Master, la maquette, les enseignants qui interviennent et les cours qui sont dispensés. On mettra tout cela dans une plateforme nationale pour que chacun puisse accéder aux offres. Pour la rationalisation des Masters, nous pensons mettre en place un cadre normatif pour avoir un socle de critère commun de sélection. Il peut alors être complété par des critères spécifiques à chaque discipline, à chaque université ou département.»
par Seydou Ka
LES COPILOTES
Il est de la responsabilité des acteurs politiques de protéger les guides religieux des positions partisanes afin de garder intacte leur autorité morale garante de l’exceptionnalité du modèle sénégalais
Depuis le déclenchement des manifestations de début mars, les guides religieux, fidèles à leur rôle de régulateurs sociaux, ont entrepris une médiation entre le pouvoir et l’opposition. D’abord, pour ramener le calme. Ensuite, pour arrondir les angles entre les différents protagonistes. Désormais, c’est le khalife général des mourides qui est en première ligne. Les médiateurs qu’il a désignés multiplient les rencontres avec les deux camps. L’opposition a transmis au guide religieux ses «exigences» via ces émissaires. Le Président Macky Sall a promis, de son côté, de tout faire pour ramener le calme et la stabilité. Cet épisode remet la figure du religieux au centre du jeu politique, permettant de vérifier que le fameux contrat social sénégalais théorisé par Donal Cruise O’Brien, Momar-Coumba Diop et Mamadou Diouf, reste plus que jamais valable. Si cette «exception sénégalaise» est souvent louée en Afrique, parce qu’ayant permis à notre pays d’avoir une certaine stabilité, comparé à ses voisins, l’implication du religieux dans la sphère politique fait régulièrement l’objet de critiques. En Europe, dont s’inspirent nos institutions politiques, l’époque médiévale a été marquée par «l’union des deux glaives spirituel et temporel», mais il y a, aujourd’hui, un primat absolu du temporel sur le religieux.
Au Sénégal, on n’en est pas encore là. On se souvient de l’article retentissant qu’avait publié Ousseynou Kane, alors chef du département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop, dans Wal Fadjri, le 8 mai 2001, intitulé «La République à genoux» à propos de la visite d’Abdoulaye Wade à Touba au lendemain de son élection. Plus récemment, l’écrivain Fadel Dia a publié dans Sud Quotidien du 14 juillet 2018 un article intitulé «Les présidents de la République ont-ils besoin d’avoir les marabouts comme copilotes ?». Ce que ces penseurs mettaient en cause, c’est le «parasitage» de l’État, notamment au sommet, par la caste maraboutique, mettant l’accent sur le danger qu’induit ce «copilotage» parce que le politique et le religieux ne sont pas du même monde, mais relèvent de deux mondes non seulement distincts mais opposés. En clair, l’art du politique, comme l’a montré Machiavel dans «Le Prince», repose sur la dissimulation, la ruse, alors que pour le marabout les «impératifs éthiques» (la vérité et plus généralement l’éthique) sont de règle pour se rapprocher du divin. Autrement dit, le politique a une approche instrumentale avec ces impératifs, alors que le religieux en fait l’alpha et l’oméga de son action.
Ainsi, dans le terrain glissant du jeu politique, le marabout peut vite se retrouver piégé face au politicien professionnel (qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition), calculateur, rusé, monstre-froid, appliquant à la lettre les redoutables préceptes de Machiavel.
Toutefois, il y a marabout et marabout. Il y en a qui poursuivent des ambitions temporelles sous le manteau de la religion. Dans son article, Fadel Dia soulignait que, malgré les apparences, ce sont eux (les marabouts, les vrais) qui ont le plus à perdre dans cette «collusion» avec le pouvoir, du moins si l’on prend en compte les valeurs qui fondent leurs sacerdoces. Il y a eu un cas d’école dans l’histoire récente : la tentative de l’ancien président Wade, toujours lui, de placer le khalife général des mourides tête de liste lors des élections locales de mars 2002 avant de se raviser devant le tollé. Une manœuvre qui, si elle avait abouti, aurait discrédité le saint-homme.
Certes, le Sénégal a opté pour la laïcité, mais une laïcité soft, modérée, qui tranche avec l’anticléricalisme du modèle français. Et par conséquent, les guides religieux en tant que co-constructeurs du Sénégal comme Nation et État moderne sont tout à fait fondés à intervenir quand la stabilité du pays et la paix sociale sont en jeu. Bref, comme copilote lorsque la barque tangue. Mais il est de la responsabilité des acteurs politiques, de tous bords, de les protéger des positions partisanes afin de garder intacte leur autorité morale garante de l’exceptionnalité du modèle sénégalais. En un mot, que chacun reste dans son rôle.
JE NE VOIS MÊME PLUS LA QUEUE DU DIABLE POUR LA TIRER
Victime d’une attaque cardiovasculaire, Habib Diop dit Baye Ely, artiste comédien, dans un entretien accordé à l’Obs, est revenu sur sa maladie.
Victime d’une attaque cardiovasculaire, Habib Diop dit Baye Ely, artiste comédien, dans un entretien accordé à l’Obs, est revenu sur sa maladie. Il a indiqué qu’il respecte ses rendez-vous médicaux et les séances de massage et il se porte mieux. Cependant, il reconnait que rester cloué au lit n’est pas chose facile pour quelqu’un qui était hyperactif. Mais, il s’en remet à Dieu : « la vie est faite de hauts et de bas ».
Toujours dans son entretien avec l’Obs, il a fait savoir que ses activités professionnelles lui faisaient gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille mais, précise-t-il : « Depuis un an, je ne vois même pas la queue du diable pour la tirer. Pis, je n’ai aucun soutien pour la prise en charge médicale ». Poursuivant, il ajoute : « J’avoue que les sénégalais ne m’ont pas rétribué à hauteur de tout ce que j’ai donné. La présence de ma famille est réconfortante ».
A l’en croire, mis à part la première Dame, Marième Faye Sall, Ngoné Ndour, Seune Sène, les ministres de la Culture et de la Santé ainsi qu’une organisation caritative basée en Allemagne, personne ne l’a aidé.
CE QUI BRÛLE LE PAYS CE SONT LES CONFLITS POLITIQUES
invité de la matinale d’ITV, Alioune Tine a demandé aux hommes politiques de savoir raison gardée et d’éviter de plonger le pays dans un chaos.
Les derniers événements sanglants qui ont secoué dernièrement le Sénégal ne laissent pas indifférent le défenseur des droits humains, Alioune Tine. Ce dernier, invité de la matinale d’ITV, a demandé aux hommes politiques de savoir raison gardée et d’éviter de plonger le pays dans un chaos.
« La confrontation démocratique approche aujourd’hui un degré qui ressemble à une guerre avec la prise militaire. Donc, il faut qu’on fasse attention et qu’on en tire les leçons parce que, la plupart du temps ce qui brûle les pays ce sont les conflits politiques. Donc, nous devons dire à nos hommes politiques, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, qu’il est de leur absolue responsabilité de s’asseoir, de discuter, et de voir comment faire face ensemble à ces menaces pour mieux protéger le Sénégal », a déclaré Alioune Tine.
Qui prône un dialogue sincère sur la manière de conquérir le pouvoir et de conserver le pouvoir. Selon lui, la démocratie de l’exercice du pouvoir est une démocratie qu’on n’a pas encore examinée à fond. « Nous avons besoin de plus en plus d’unité et c’est une nécessité absolue. Il nous faut une transition démocratique pour soigner le Sénégal dans une sous-région qui est gravement malade », a ajouté M. Tine.
« La chose la plus palpable, c’est la fragilité, la vulnérabilité de notre état »
Il a constaté, pour alerter, que le degré de ces menaces est énorme. « Il y a une menace qui arrive qui va être une déflagration pour toute la sous-région parce que la menace djihadiste s’aggrave de plus en plus. Il faut que les sénégalais soient unis et examinent les menaces qui sont là et se dressent contre les menaces. Et ces menaces vous envahissent, vous fragilisent surtout quand vous êtes divisés, ou quand vous êtes en état de guerre », prévient-il.
D’après lui, il faut examiner la crise de l’Etat de droit. « Nous revendiquons un Etat de droit. Aujourd’hui, la chose la plus palpable, c’est la fragilité, la vulnérabilité de notre État. Aujourd’hui, il nous faut apporter une réponse collective à la vulnérabilité de l’Etat de droit et aux menaces diffuses qui sont dans la sous-région », dit-il.
LE GRAND THEATRE INAUGURE SON STUDIO
Le nouveau studio d’enregistrement qui vient d’être inauguré au Grand Théâtre est partie intégrante de la Fabrique artistique, culturelle et citoyenne (Facc).
Le nouveau studio d’enregistrement qui vient d’être inauguré au Grand Théâtre est partie intégrante de la Fabrique artistique, culturelle et citoyenne (Facc). Ce projet, développé en collaboration avec la France, vise à pousser les jeunes évoluant dans les industries culturelles créatives à se créer une activité économique.
Le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Coumba Rose dispose désormais d’un studio d’enregistrement. Celui-ci a été inauguré vendredi dernier au cours d’une cérémonie en présence du directeur du Grand Théâtre, Ansoumane Sané, et des partenaires que sont l’Institut français et l’ambassade de France. Ce studio vient appuyer les rappeurs et les slammeurs qui ne disposent pas de moyens pour valoriser leur talent. «C’est dire que c’est une opportunité qu’il offre à toute la jeunesse, particulièrement à cette jeunesse un peu désœuvrée qui est dans les coins les plus reculés et qui ne bénéficie pas de l’attention de l’autorité», se félicite le directeur du Grand Théâtre qui souligne que c’est un projet qui vient à son heure à un moment où on parle d’emploi pour la jeunesse. Pascal Moulin, directeur de l’Institut français de Dakar, apprécie ce projet qui, selon lui, est «en maturité et en construction régulière».
Soulignant que le Grand Théâtre lui sert de cadre, M. Moulin y voit «un geste très fort, très symbolique à destination de la jeunesse à qui il offre des débouchées dans les Industries culturelles et créatives» . Ce studio est partie intégrante de la Fabrique artistique, culturelle et citoyenne (Facc) dont le coordonnateur, El Hadji Kane, dispose de deux volets, un volet professionnel et un volet social. «Nous ne faisons pas dans la commercialisation. Pour vous dire, de 2019 à 2020, nous avons produit une vingtaine d’artistes sénégalais. Nous l’avons fait avec le soutien de nos partenaires. C’est la promotion de la jeunesse, de la jeunesse créative», dit El Hadji Kane qui renseigne que de jeunes danseurs de hip-hop, des cultures urbaines ont été produits dans le cadre du projet. «Les cultures urbaines et le hip-hop sont aujourd’hui des musiques et des danses actuellement écoutées partout», dit Yan Gild, promoteur du projet qui explique que la Facc «est née dans des quartiers populaires en France, des endroits de relégation, de discrimination et des endroits de gros dynamisme».
Logé au Grand Théâtre, la Facc vise à pousser les jeunes à créer leur métier, leur activité économique. «La pratique artistique est structurante», dit M. Gild qui informe que des rappeurs vont être signés par le label Factory qui est une vraie expérience concrète de production professionnelle à dimension économique. «Nous travaillons avec des jeunes qui ont été incarcérés. Si à travers la Facc, Strasbourg, Marseille, Dakar, nous arrivons à montrer un modèle de coopération à égalité civilisationnelle, à égalités sociale, économique et culturelle, nous allons mettre une belle pierre à notre jardin commun», dit-il.
Par VOVO BOMBY
LE «VILLAGE DES ARTS DE DAKAR», TROIS PETITS PAS VERS L’INFINI…
Rendre l’invisible visible, tous les artistes du «Village des arts de Dakar» appliquent, naturellement, cette «formule de transmutation» lorsque surgit - comme un lion - l’inspiration, d’où qu’elle vienne…
Je n’ai pas rencontré souvent, dans cette partie de l’Afrique que nous aimons tant, un «Village» si entièrement dédié aux arts plastiques. Le «Village des arts de Dakar» est un lieu magique, car la création artistique est toujours placée sous le signe de la magie en ce qu’elle comporte d’invisible…
Rendre l’invisible visible, tous les artistes du «Village des arts de Dakar» appliquent, naturellement, cette «formule de transmutation» lorsque surgit - comme un lion - l’inspiration, d’où qu’elle vienne…
Le «Village des arts de Dakar» ou «V’Arts» ouvre ses portes tous les matins - je doute qu’il les ferme jamais - aux visiteurs, surtout étrangers et parfois étranges qui viennent, nombreux, à la rencontre des artistes talentueux dont il regorge et qui leur parlent un langage proche du cœur… Les Sénégalais - je pense surtout aux enfants des écoles et aux étudiants - seront toujours les bienvenus au «Village des arts de Dakar» ; les arts visuels font leur culture et feront leur histoire… Nombreux sont les ateliers où l’on vient d’abord pour échanger : le dialogue est vite noué et les artistes laissent toujours leurs œuvres parler à leur place ; le dialogue reprend ensuite de plus belle directement avec les œuvres que l’on contemple sans jamais se lasser…
La beauté a son espace à Dakar : le «Village des arts de Dakar» ou «V’Arts», pour lui permettre de voler de ses propres ailes… Je crois avoir dit ce que dit «V’Arts» dès l’aurore ; tout le reste se laisse dire sous le regard chargé d’amitié des artistes du «Village des arts de Dakar», auxquels je dédie ces lignes qui leur ressemblent… J’ai écrit les lignes qui précèdent le 1er août 2005, après une «longue traversée» des ateliers du Village des arts de Dakar. J’étais à mille lieues d’imaginer, à cette époque - août 2005 - que les artistes du Village des arts de Dakar, un jour, seraient invités à quitter les cinquante deux ateliers du Village où tant d’œuvres, qui circulent à travers le monde et acquises par des amoureux de l’art, ont été créées. Une œuvre est toujours créée dans un espace qui est nommé souvent pour des siècles…
L’Union africaine a fort heureusement décrété l’année 2021, «année de la culture et du patrimoine» : le rendezvous culturel est donc fixé… Il est paradoxal que l’histoire des arts plastiques, lorsqu’elle sera écrite dans une de ses séquences temporelles, conserve le souvenir «malheureux» de la fermeture, fût-elle provisoire, du Village des arts de Dakar le 31 mars 2021 (une échéance a été fixée…) Les artistes du Village des arts de Dakar ont mené le combat qu’ils pouvaient pour faire rapporter cette décision incompréhensible pour le commun des «immortels», mais ils sont épuisés…
Notre temps, à leurs côtés, pour les soutenir dans le combat qu’ils mènent, a commencé et des solutions heureuses devront être trouvées pour éviter cette «incongruité culturelle» dont nous serons peu fiers demain et surtout aprèsdemain… J’ai souvent rappelé aux artistes du Village des arts de Dakar que leur proximité avec le stade Léopold Sédar Senghor était certainement une chance culturelle, plus que sportive… En effet, il est rare, sous nos cieux, qu’un stade dont la capacité atteint 60 mille places, coexiste dans l’espace avec un centre de création artistique, j’ai cité le Village des arts de Dakar (V’Arts).
Les Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) arrivent et seront organisés pour la première fois sur le continent africain : le Sénégal a été choisi pour les abriter. Pourquoi la décoration nouvelle du stade Léopold Sédar Senghor ne serait-elle pas confiée à des artistes qui seraient tous basés au Village des arts de Dakar, mais pas seulement, et qui pourraient ainsi, par les créations qui naîtront d’abord sur la clôture du stade, sa première vitrine internationale, et ensuite en divers endroits choisis pour recevoir les œuvres de nos talentueux artistes ? Des fresques qui raconteront une histoire, des sculptures de nos grands maîtres, et autres créations seraient visibles autour et dans le périmètre du stade Léopold Sédar Senghor qui porte le nom du premier protecteur des arts et lettres du Sénégal indépendant lequel fut un immense poète universel…
Le Village des arts de Dakar a porté longtemps rêves et espérances : laissons son pouls battre à cet endroit et nul autre, chargé de toutes les vibrations de la capitale dakaroise. «Le cinéma a son espace : les cinémas…» Les œuvres d’art ont plusieurs espaces et le Village des arts de Dakar fait partie des espaces privilégiés de la création artistique au Sénégal. «V’Arts» c’est déjà notre futur culturel…
LE STADE BABACAR SEYE DIVISE LES SAINT-LOUISIENS
L’éventualité de la délocalisation du stade avant sa reconstruction évoquée récemment par le maire Mansour Faye fait débat à Saint-Louis. L’idée d’un Centre d’affaires à la place divise les populations
L’éventualité de la délocalisation du stade Me Babacar Sèye avant sa reconstruction évoquée récemment par le maire Mansour Faye fait débat à Saint-Louis. L’idée d’un Centre d’affaires à la place divise les Saint-louisiens.
Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Mansour Faye, a récemment évoqué l’idée d’une délocaliser du stade Me Babacar Sèye. En lieu et place, l’édification d’un Centre d’affaires et le stade reconstruit sur un autre site beaucoup plus grand. Une annonce du ministre, par ailleurs maire de la Ville, qui a fait l‘effet d’une bombe à SaintLouis où une polémique s’est vite installée. Les partisans de la délocalisation et ceux du maintien du stade à son actuel emplacement se sont opposés parfois avec beaucoup de passion. Pour certains, c’est tout un pan de l’histoire sportive de Saint-Louis qui risque de s’effondrer et donc de disparaître de la mémoire collective. Ces derniers n’ont pas manqué de dénoncer une volonté du maire de céder le stade à des hommes d’affaires aux desseins inavoués. La famille de maître Babacar Sèye s’est aussi invitée au débat à travers une lettre ouverte adressée au maire et signée par maître Khalilou Sèye, fils de Me Babacar Sèye, dans laquelle les membres de la famille ont rappelé au maire le rôle joué par feu Babacar Sèye dans l’histoire politique et sportive de la ville. La famille a dans la même lancée rappelé au premier magistrat de Saint-Louis «que depuis que le stade Wiltord a été rebaptisé stade Maître Babacar Sèye, la famille du parrain reconnaissante s’est battue pour en faire un lieu d’épanouissement et de pratique saine de sport individuel et de sport de masse pour la jeunesse de Saint-Louis».
Un budget de 11 milliards Cfa dégagé par l’Etat pour le nouveau stade
Ajoutant que toutes les éditions du Mémorial feu Maître Babacar Sèye s’y sont déroulées depuis l’an 2 000 jusqu’à la date de sa fermeture pour cause de vétusté. Pour toutes ces raisons évoquées plus haut, la famille Sèye a demandé solennellement au maire de renoncer à son projet d’érection d’un Centre d’affaires en lieu et place de la réhabilitation du stade mythique Maître Babacar Sèye dont le financement est déjà en place. Pour la famille, «justifier une telle option par l’exiguïté du site pour abriter un stade à la dimension de la ville de Saint-Louis paraît trop simpliste, voire réducteur, dès lors que les environs immédiats du stade ainsi que la configuration des lieux permettent d’envisager la mise en place du projet à l’intérieur même d’un complexe sportif construit sur le site du stade qui ne nécessitera aucune délocalisation».
Les travaux du nouveau stade devaient démarrer en mars 2020
Le stade Me Babacar Sèye bénéficie d’un budget de 11 milliards Cfa dégagé par l’Etat depuis plusieurs mois pour sa reconstruction aux normes internationales, la maquette du nouveau stade avait été présentée par Mansour Faye et l’entreprise en charge des travaux choisie suite à un appel d’offres. La date de démarrage des travaux avait été retenue une première fois, puis reportée. En décembre 2019, le ministre des Sports avait déclaré, lors d’une visite à Saint-Louis, que le chantier allait démarrer en mars 2020. Mais depuis lors les Saint-louisiens attendent.
IL NE FAUT PAS BRÛLER LE 3-5-2 DE CISSÉ
Conscient qu’un système de jeu ne doit pas être figé, Aliou Cissé, en toute logique, cherche, à l’image de ses autres collègues techniciens, à tester un système alternatif. Ce qu’on ne peut pas lui reprocher. Décryptage
Le 3-5-2 mis en place par Aliou Cissé contre le Congo fait débat. Mais en fait, c’est un faux débat si on sait que le système préférentiel du sélectionneur des Lions reste et demeure le 4-3-3. Conscient qu’un système de jeu ne doit pas être figé, Aliou Cissé, en toute logique, cherche, à l’image de ses autres collègues techniciens, à tester un système alternatif. Ce qu’on ne peut pas lui reprocher. Décryptage.
Dans une de nos éditions, nous avions annoncé l’intention de Aliou Cissé de tester une défense à trois lors des deux derniers matchs des Lions, comptant pour les éliminatoires de la Can 2022. Adepte du 4-3-3, le sélectionneur des Lions a donc «plongé» en optant pour un 3-5-2 contre le Congo à Brazzaville.
Match joué vendredi dernier et qui s’est soldé par un nul vierge. Sur la forme, une telle démarche peut se comprendre parce qu’étant une réflexion tactique tout à fait logique pour tout entraîneur qui croit à l’adage qui dit : «Un système de jeu ne doit pas être figé.»
Le système préférentiel de Aliou Cissé reste le 4-3-3 C’est pourquoi nous nous étonnons de cette levée de boucliers, venant de surcroit de certains anciens internationaux, qui reprochent à Aliou Cissé de jouer en 3-5-2. Ces derniers feignent d’oublier que cette défense à trois n’est qu’un système alternatif par rapport à la tournure d’un match ; et que le 4-3-3 reste et demeure le système préférentiel, pour ne pas dire le système-fétiche, du sélectionneur des Lions
Un système qui garantit une assise défensive Maintenant dans le fond, c’est vrai qu’il y a à redire par rapport à l’animation de ce 3-5- 2 qui fait débat. Mais d’emblée reconnaissons-le, il y a un premier acquis à engranger : c’est cette assise défensive assez intéressante notée à Brazzaville où les Diables Rouges ne se sont presque pas créé des occasions dangereuses face à un axe à trois têtes bien en place et composé de Abdou Diallo, Cheikhou Kouyaté et Ousseynou Ba.
L’animation des couloirs, le maillon faible Mais c’est surtout l’animation des couloirs extérieurs qui a été le maillon faible de ce système. Pourtant Krépin Diatta qui jouait le rôle de pistondroit, connaît bien ce poste où il est pourtant à l’aise en club, hier à Bruges et aujourd’hui à Monaco. D’ailleurs son repositionnement comme milieu offensif lors de ses derniers matchs en Equipe nationale, avait fait débat. Certains estimant qu’il est plus productif sur les côtés. Donc le choix de Aliou Cissé de l’aligner à droite est cohérent au vu du profil de l’ancien Brugeois qui va vite et qui défend bien. Et que s’il a été assez timide dans son couloir à Brazzaville, surtout en première période, ce n’est pas la faute du sélectionneur. Quid de Fodé Ballo Touré ?
Défensivement, rien à dire sur la prestation du latéral gauche monégasque pour son premier match sous les couleurs du Sénégal. C’est surtout en phase offensive où il nous a laissés sur notre faim, hésitant à plonger dans son couloir. Sachant l’importance de l’animation des couloirs dans un système 3-5-2 ponctuée par des dédoublements et des centres, on peut aisément comprendre le fait que Aliou Cissé ne soit pas satisfait de la prestation d’ensemble de son équipe.
Mais de là à lui demander de «brûler» le 3-5-2, c’est renier certains fondamentaux qu’exige le haut niveau. Ce n’est pas donc pas une surprise si «Coach Cissé» a déclaré à la fin du match qu’il va continuer à tester un tel système. Il a les profils, à lui de faire en sorte que ses joueurs retrouvent certains automatismes ; et cela passe par une répétition générale… permanente.
LA COLÈRE DES FAMILLES DÉPLACÉES POUR LA CONSTRUCTION DU TER
Depuis quatre ans qu’elles attendent de disposer de titres fonciers viabilisés, l'État tarde à s'exécuter. Et pourtant des promesses avaient été faites. Face à la presse, le collectif qui regroupe ces familles dénonce des lenteurs insupportables
Depuis quatre ans qu’elles attendent de disposer de titres fonciers viabilisés, l'État tarde à s'exécuter. Et pourtant des promesses avaient été faites. Face à la presse, le collectif qui regroupe ces familles dénonce des lenteurs insupportables. Sur près de 2 500 chefs de famille concernés dans le département de Pikine en banlieue de Dakar, seuls 800 ont reçu notification pour un déplacement.
Ils sont en rogne. La raison est simple puisque depuis quatre mois qu’ils ont été délogés du tracé du train express régional, ils n’ont toujours pas rejoint leurs nouveaux lieux d’habitation ou de commerce.