Il ne restait que lui et voilà qu’il s’invite au débat. A force d’agiter inutilement des concepts dont une bonne partie de la population ignore le contenu, ça donne souvent ce genre de confusions qui pourrait exploser. Une vraie bombe ! Un écran qui se retrouve avec des mires de barre, et voilà que l’on y voit des couleurs du mouvement LGBT. Des professionnels de l’image ont beau tenter d’expliquer qu’il s’agit d’une panne, mais y a forcément des gens qui croient fermement qu’il s’agit là plutôt des couleurs des bannis qui font carrément peur au Sénégal. Et gare à celui qui s’afficherait avec sans même savoir de quoi ça retourne. Ou aux impertinents comme ce vilain Kàccoor Bi qui se hasarderaient à prendre leur défense. Il sera vite traité d’homo et condamné à la vindicte populaire sans autre forme de procès. Voire pendu haut et court ou lynché. Et dans cette hystérie collective, on pointe du doigt de pauvres innocents sans avoir aucune preuve de leurs (mauvaises) orientations sexuelles. Rien que des on dit. Invité dans une émission télévisuelle à se prononcer sur ce débat qui fait rage dans ce charmant pays où l’on ne s’ennuie jamais, celui que l’on appelait le Mollah de Kaolack a lancé depuis hier une bombe. Ou du moins a ouvert la boite à pandore. Lui également a pointé du doigt des gens sans mettre des noms. A l’en croire, un ancien conseiller en communication du Père Léo serait le précurseur de l’homosexualité au Sénégal. Et depuis hier, on désigne Paul ou Massamba comme étant ce conseiller du Président- poète. Il est également venu jeter l’opprobre sur le monde de la banque et de la presse où se recruterait les gays. Bien entendu, ils sont en train de chercher qui est gay et qui ne l’est pas. Tout le problème est de savoir si le Mollah de Kaolack a procédé à un recensement des gays pour savoir dans quelle catégorie socio-professionnelle du Sénégal on en trouve le plus ! Sinon, on aimerait bien savoir comment il sait qu’il y en a tant chez les journalistes et les banquiers. Un jeu de massacre, on vous dit ! Après les questions « ethnicistes », ce qui pourrait ravager ce pays, ce serait cette question relative au mouvement LGBT. Ce, dès lors que les contempteurs de ces gens ayant une déviance sexuelle leur promettent l’enfer. Et menacent de les brûler vifs. Ça craint…
KACCOOR BI
ACCUSÉ DE PIRATAGE NDIAGA NDOUR EN GARDE À VUE, HIER, À LA GENDARMERIE
La plainte déposée par le patron de la 2S TV, El Hadj Ndiaye, est en passe de connaitre un début d’exécution judiciaire. Hier, « Le Témoin » a appris que Ndiaga Ndour, un des directeurs et responsables de la Tfm (Télévision Futurs Médias) a fait l’objet d’une garde à vue à la Section de recherches de la Gendarmerie de Colobane. Une information confirmée par des employés du groupe Futurs Médias qui se disent convaincus que Ndiaga Ndour pourrait bénéficier d’une liberté provisoire ou d’un contrôle judiciaire dès qu’il serait présenté au procureur de la République, ce qui devrait se faire ce matin. Les faits remontent courant juin en marge de la fête de la musique où El Hadj Ndiaye avait dénoncé ce qu’il qualifie de système frauduleux de piratage dont il était victime. Mieux, le bouillant El Hadj Ndiaye avait accusé nommément Ndiaga Ndour de la Rfm d’avoir piraté ses fréquences et de naviguer illégalement sur son satellite. « Depuis 2018, ce piratage m’a causé des pertes d’images lors de plusieurs grands événements que ma chaîne comptait diffuser en direct. J’ai déposé une plainte contre X devant le Procureur » avait révélé El Hadj Ndiaye. C’est donc suite à cette plainte que le frère de Youssou Ndour, le propriétaire du GFM, a été placé en garde-à-vue par les pandores de la Section de recherches.
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR L’ANCIEN MINISTRE MOUHAMADOU MAKHTAR CISSÉ RETOURNE À LA FAC
Selon notre confrère de Leral, l’ancien ministre de l’Energie et du Pétrole, Mouhamadou Makhtar Cissé, a repris du service dans l’enseignement supérieur. Comme, avant lui, d’autres anciens ministres-universitaires comme Pr Serigne Diop, Pr Iba der Thiam, Pr Mamoussé Diagne, Pr Penda Mbow entre autres. Considéré comme l’un des plus brillants technocrates de la République, l’ ancien enfant de troupe Mouhamadou Makhtar Cissé ou l’éternel major dans tous les examens et concours (touchons du bois ! ), qui fut aussi directeur général de la Douane, a commencé à dispenser des cours à la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’UCAD. Il ne sera pas en terrain inconnu puisque l’ancien avocat est aussi un pur produit de l’Ucad où il a soutenu sa thèse de doctorat d’Etat. Craie en main, Makhtar Cissé fera partie des examinateurs de la soutenance de thèse de doctorat de Mamadou Touré, qui porte sur la régulation. Ladite thèse est dirigée par le professeur Abdoulaye Sakho, Agrégé de droit. L’ex-ministre de l’Energie et du Pétrole et ancien directeur général de la Douane avait également repris du service à l’Inspection générale d’Etat (Ige), après son départ du gouvernement en novembre 2020. Un grand commis de l’Etat, vrai soldat de la Nation !
GROGNE DES AGENTS DE L'ÉTAT CIVIL DE TOUBA
Les agents de l'état civil de Touba, bénéficiaires de CDI, de CDD et prestataires confondus, ont observé ce mardi un mouvement d'humeur pour revendiquer des avances Tabaski et dénoncer leurs conditions précaires. Selon un des agents interrogé par nos soins, leur traitement "misérable" dure depuis plus de quatre ans avec le recrutement de policiers des commissariats de Janatou et de Mbacké et devant faire valoir leur droit à la retraite. À en croire nos interlocuteurs, non seulement ces policiers au nombre de cinq continuent de bénéficier de leurs pensions de retraite, mais encore ils ont des émoluments beaucoup plus conséquents que les agents normaux qui émargent à moins de 83.000 F CFA mensuels sans allocations familiales. Les agents de l'état civil de la capitale du mouridisme, qui ont crié leur ras-le-bol, regrettent l'absence d'échelonnement depuis l'acte de décentralisation de 2016. Ils reprochent également au maire Abdou Ahad Ka de refuser de valider la liste des agents bénéficiant du décret portant leur intégration dans la fonction publique. Nos tentatives de joindre l'édile de Touba pour avoir sa version des faits ont été vaines.
HAÏTI LE PRÉSIDENT JOVENEL MOÏSE ASSASSINÉ
Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit de mardi à mercredi par des hommes armés dans sa résidence privée. Le Premier ministre sortant d'Haïti, Claude Joseph, a annoncé, mercredi 7 juillet, que le Président Jovenel Moïse a été assassiné dans la nuit de mardi à mercredi. "Vers une heure du matin, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet 2021, un groupe d'individus non identifiés, dont certains parlaient en espagnol, ont attaqué la résidence privée du président de la République et ainsi blessé mortellement le chef de l'État", a annoncé le chef du gouvernement dans un communiqué. "Condamnant cet acte odieux, inhumain et barbare", le Premier ministre a appelé "la population au calme" et assuré que "la situation sécuritaire du pays" est "sous contrôle". L'épouse du président a été blessée dans l'attaque et hospitalisée, a précisé Claude Joseph. Un pays gangréné par la violence. "Les circonstances sont assez floues sur ce qu'il s'est passé dans la résidence privée du Président qui habite sur les hauteurs de la capitale Port au Prince", explique Amélie Baron, la correspondante de France 24 en Haïti. Venu du monde des affaires, Jovenel Moïse, 53 ans, avait été élu président en 2016 et avait pris ses fonctions le 7 février 2017. Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l'insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d'une quasi impunité. Une situation qui valait à Jovenel Moïse, accusé d'inaction face à la crise, d'être confronté à une vive défiance d'une bonne partie de la société civile. "L'annonce de cet assassinat dans ce contexte où les bande armées contrôlent une majeure partie de la capitale haïtienne, c'est jeter un peu plus le trouble dans ce pays où une majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et peine à survivre", estime Amélie Baron.
HAÏTI LE PRÉSIDENT JOVENEL MOÏSE ASSASSINÉ
Depuis début juin, des affrontements entre bandes rivales dans l'ouest de Port-au-Prince, la capitale, avaient paralysé toute circulation entre la moitié sud du pays et la capitale haïtienne. Des milliers d'habitants du quartier très pauvre de Martissant, disputé par les gangs, ont été contraints de fuir leur logement et ont dû être accueillis par des proches ou dans des gymnases. Le 30 juin, 15 personnes avaient été tuées dans une fusillade en plein Port-au-Prince, dont un journaliste, Diego Charles, et une militante politique d'opposition, Antoinette Duclair.Dans ce climat particulièrement tendu faisant redouter un basculement vers l'anarchie généralisée, le Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis et l'Europe appelaient à la tenue d'élections législatives et présidentielle libres et transparentes d'ici la fin 2021.
CASAMANCE DES ACTIVITÉS PLUVIO-ORAGEUSES PRÉVUES
Selon l’Aps, citant l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), des activités pluvio-orageuses sont attendues sur la Casamance et le Sine-Saloum au cours de cette nuit. "Les activités pluvio-orageuses en cours sur les localités sud du pays évolueront progressivement vers la Casamance et le Sine-Saloum au cours de cette nuit", souligne-telle dans un bulletin météo pour les prochaines 24 heures, à compter de ce mercredi à 21 heures. Les prévisionnistes annoncent un retour de la stabilité à partir de jeudi, journée qui sera globalement ensoleillée sur le territoire. "Le temps chaud persistera dans les régions intérieures, particulièrement à l’est et au centre où les pics de températures journalières atteindront 37 à 42°C par endroits", ajoutent-ils. Ils préviennent que "des particules de poussières réduiront légèrement les visibilités dans les zones nord du territoire au courant de la journée du jeudi". "Les vents, d’intensité faible à modérée, seront de direction ouest à sud-ouest sur le pays."
La troisième vague tend vers le pic
La troisième vague de la pandémie de Covid-19 qui est montée subitement est en passe d’atteindre le pic. Le Sénégal a enregistré le record de contamination hier avec 356 nouveaux cas sur les 2388 tests réalisés, soit un taux de positivité de 14,91%. Parmi les cas positifs, on compte 127 cas contact et 229 cas issus de la transmission communautaire. Parmi ces cas communautaires, 205 cas sont recensés à Dakar contre 24 cas dans les autres régions. Dans la région de Dakar, c’est la commune de Ouakam qui remporte la palme avec 19 cas, 17 à Dakar-Plateau, 11 à Ngor et Yoff, 10 à Ouest-Foire; 09 à Mermoz; 08 aux Maristes; 07 aux Mamelles et Yeumbeul; 06 aux Almadies, Nord-Foire et Rufisque ; 05 à Diamniadio, Pikine, Sacré-Cœur et Sébikotane; 04 à Guédiawaye, Keur-Massar, Liberté-6, Médina et Sicap Foire; 03 à Cité Djily Mbaye, HLM et Port; 02 à Diakhaye, Dieuppeul, Grand-Dakar, Hamo4, Keur Mbaye Fall, Liberté-3, Parcelles Assainies, Petit-Mbao, Sangalkam et Thiaroye et 01 ca à Amitié-2, Bène Taly, Cambèrène, Castors, Cité Biagui, Cité Gendarmerie, Cité Keur Gorgui, Cité Mixta, Gibraltar, GrandMbao, Grand-Yoff, Gueule Tapée, Hann Bel Air, HLM-Fass, Liberté-5, Ouagou Niayes, PointE, Zac Mbao et Zone-B. Dans les autres régions, c’est Thiès qui arrive en tête avec 05 à Thiès; 04 à Dagana; 03 à Ranérou; 02 à Mbour, Popeunguine et Saly et 01 à Diourbel, Kaolack, Kébémer, Malicounda, Nioro et Ourossogui. Le ministre de la Santé a déploré 05 décès et 20 cas graves. Cependant, 73 patients sont déclarés guéris. A ce jour, on dénombre 44.436 cas positifs dont 41.906 guéris, 1183 décédés. Ce qui signifie que 1346 cas sont, actuellement, sous traitement. A la date d’hier, 7142 personnes ont été vaccinées, portant le nombre total à 564.018.
72 h de mobilisation contre la Covid-19 à Dakar
Restons avec la pandémie de Covid-19 pour dire que les autorités ont concocté un plan de riposte contre la propagation du virus. A Dakar, le gouverneur a pris une circulaire pour décliner la stratégie de communication sur les risques et l’engagement communautaire pour la riposte contre la pandémie de Covid-19. A l’en croire, il est prévu sur toute l’étendue du territoire régional une intensification des activités de communication à travers l’organisation de caravanes de sensibilisation et des activités de plaidoyer en faveur de la vaccination contre la Covid-19 et du respect des mesures barrières. Cela se passera du 08 au 10 juillet prochain. La campagne sera lancée vendredi prochain dans la commune des Parcelles Assainies. Ensuite, des caravanes de sensibilisation et des séances de plaidoyer seront déroulées dans chaque département. Le gouverneur va faire d’une pierre deux coups. Il va profiter de la cérémonie pour procéder aussi au lancement officiel des opérations pré-hivernage de la Brigade régionale d’hygiène. El Hassan Sall invite ainsi les médecins chefs de districts à se rapprocher des Préfets et Sous-préfets en vue d’une bonne organisation des activités.
L’OMS offre 924.000 masques au Sénégal !
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a apporté son soutien au Sénégal, dans la lutte contre le coronavirus. A travers sa représentante résidant, l’OMS a offert un important lot, composé essentiellement de masques. Par ce geste, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) réaffirme son soutien à l’Etat du Sénégal. Afin de participer à la prévention et à la riposte de la pandémie Covid-19, l’OMS, tout comme l’Allemagne, a fait un don de 924.000 masques au Sénégal. Face à la hausse des cas notés ces dernières semaines, Dr Lucine Imbua a appelé à la « redynamisation des populations » pour observer les gestes barrières. Elle estime que ces masques vont aider non seulement la population, mais aussi le personnel de santé aux côtés des malades au quotidien. Pour Alassane Mbengue, Secrétaire général du Ministère de la Santé, l’Organisation mondiale de la Santé et l’Allemagne répondent à l’appel du Chef de l’Etat Macky Sall à se mobiliser plus que par le passé, autour de la riposte pour faire face au virus et freiner sa propagation.
L’Arabie saoudite appuie le Sénégal en matériels de réanimation !
Dans sa riposte contre le coronavirus, le Sénégal peut compter sur ses partenaires stratégiques. Après l’Allemagne ou encore l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est au tour de l’Arabie saoudite d’apporter sa contribution. Alors que la troisième vague de coronavirus est annoncée depuis quelques jours, la riposte s’organise déjà au niveau des autorités sénégalaises. Et sur cet aspect, le Sénégal a dû compter sur la générosité de ses partenaires. Hier, le Secrétaire général du Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a réceptionné un important don de l’Arabie saoudite. D’une valeur de 324.000 euros, ce matériel est destiné aux services de réanimation. Alassane Mbengue qui représentait le ministre de la Santé, a, au nom de ce dernier, salué la démarche des autorités saoudiennes. Il soutient que ce geste n’était pas le premier, au vu des relations d’amitié et de coopération que les deux pays entretiennent. M. Mbengue a par ailleurs exprimé la gratitude du Gouvernement sénégalais et son engagement à poursuivre la riposte.
FAR a vendu toutes ses parts sur le pétrole de Sangomar
La société australienne FAR Ltd met fin à 15 ans d’activités sur un projet d’exploration qui a, pendant plusieurs années, tenu en haleine l’ensemble de l’industrie, débloquant le potentiel d’une province pétrolière jusque-là peu explorée. Le 7 juin, la société a annoncé la finalisation de la cession de ses 15% d’intérêts dans la future zone de production de pétrole de Sangomar à son compatriote Woodside Energy. Selon Ecofin, l’accord de vente a été conclu au premier trimestre de cette année. A cet effet, suite à la conclusion de l’accord, FAR a reçu 126 millions de dollars de Woodside. Les paiements supplémentaires à FAR qui devraient s’afficher jusqu’à 55 millions de dollars, dépendent du prix futur du pétrole et de la date du début de la production, prévue pour 2023. Woodside détient désormais 90% des parts totales du projet, contre 10 % pour la Société Publique Sénégalaise du Pétrole (Petrosen).
700 millions alloués au fonds d’appui à la presse
L’information a failli échapper à nos radars. Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop a installé les membres du comité de gestion du Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp). Les membres vont étudier les modalités d’octroi de ces fonds au regard du nouveau Code la presse. Puisque l’ancienne pratique consistant à distribuer les fonds aux patrons de presse sans autres conditions n’est plus acceptable au regard du nouveau Code qui prévoit désormais le financement de projets de développement ou de modernisation des entreprises de presse. D’ailleurs, le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, pense qu’au-delà de l’aspect de modernisation et de développement des entreprises de presse, l’un des objectifs majeurs de ce fonds, c’est de soutenir la formation des jeunes journalistes et techniciens des médias. Mais en attendant la transition, il a été décidé de partager l’aide à la presse comme à l’accoutumée. Ainsi la presse va se partager une enveloppe de 700 millions Fcfa.
Saliou Dièye élu président de l’Ordre national des experts
Saliou Dièye a été porté hier à la présidence de l’Ordre National des experts du Sénégal (ONES). L’expert fiscal a été élu à la tête de la structure lors de l’assemblée générale tenue dans un hôtel de la place. A cette occasion, l’ONES a rendu un vibrant hommage à feue Marie Delphine Ndiaye, présidente de l’exercice en cours, décédée au cours du mois de février 2021. Après la validation des rapports d’activités et financier, l’assemblée a procédé à l’adoption de nouveaux textes relatifs au règlement intérieur et au code des devoirs professionnels et procédé également au renouvellement du tiers sortant du Conseil de l’Ordre.
Le procès de Aida Mbacké renvoyé au 28 juillet prochain
La dame Aida Mbacké va devoir garder son mal en patience. Le procès de cette dame qui est présumée d’avoir brulé vif son époux a été prévu pour hier, devant la chambre criminelle de Dakar. Mais finalement, le procès ne s’est pas tenu. Le président de la Chambre criminelle de Dakar a renvoyé le procès au 28 juillet prochain pour la comparution des deux témoins. Pour rappel, Aida Mbacké est soupçonnée d’avoir mis le feu dans leur chambre à la suite d’une dispute, alors que son époux s’y trouvait. Le drame s’était produit à Hann Maristes.
Les adieux du capitaine radié
Coucou, revoilà l’ex-capitaine, Seydina Oumar Touré radié récemment des cadres de la Gendarmerie nationale par un décret présidentiel. Sur sa page Facebook, l’ex officier de la Gendarmerie informe avoir reçu hier la notification de sa radiation des contrôles de la gendarmerie nationale consécutive au décret signé le 17 juin 2021, par le chef de l’Etat. Il rappelle qu’il est incorporé dans la Gendarmerie nationale le 03 décembre 2012 et nommé au grade de sous-lieutenant, le 09 mars 2015. Ce qui veut dire qu’il a servi pendant 08 années, 06 mois et 14 jours au sein de la Gendarmerie sénégalaise. Monsieur Touré reste malgré tout attaché à la Gendarmerie. «Si demain, on m’interpellait sur le meilleur service public de la République, je répondrai sans hésiter que c’est la Gendarmerie nationale», a-t-il écrit dans un long texte. A l’en croire, la Gendarmerie n’est et ne sera jamais à l’image d’un seul homme quels que soit sa personnalité, son comportement ou sa position hiérarchique mais la somme de sacrifices et le reflet d’hommes et de femmes qui sont les remparts de la cité partout et chaque jour. Il remercie le peuple et toutes les personnes qui, à travers les réseaux sociaux dans le monde entier, lui ont apporté leur soutien et continuent de le faire aujourd’hui encore.
Bougane Guèye Dany à Thiès
Dans le cadre de son opération «Tibb Tank», Bougane Guèye Dany, leader du mouvement Gëm sà Bopp, était hier à Thiès. Il a fustigé la démarche du «Mburook Soow», avant de souligner que Thiès était jadis la ville du refus, à travers Mamadou Dia, Ibrahima Sarr, Boubacar Sall le grand Lion aux côtés de Me Abdoulaye Wade. Pour toutes ces raisons, dit-il, la ville de Thiès ne mérite pas la situation qu’elle est en train de vivre actuellement. De l’avis de Bougane Guèye Dany, l’ambition du Président Macky Sall s’arrête à offrir aux populations du «Mburook soow», dans un contexte marqué par une flambée des prix de certaines denrées. Il a par ailleurs exhorté les chefs de village à refuser d’entrer dans le jeu du Président Macky Sall, qui veut les asservir à travers des salaires de 50 000 Fcfa pour faire d’eux de grands électeurs.
La CJRS lance le concours national des meilleurs articles
Le président de la convention des jeunes reporters, Ibrahima Baldé, a lancé hier l’édition 2021du concours national de la presse. Ainsi le concours des meilleurs reporters est officiellement ouvert. Les articles sélectionnés devront faire l’objet de publication durant la période allant de décembre 2019 à septembre 2021. Et la date limite des dépôts des dossiers est retenue pour le 30 septembre. L’année dernière, précise-t-il d’emblée, le gala national de la presse n’a pas pu se tenir à cause de la crise sanitaire. Avant d’annoncer la tenue de la 10e édition du gala pour le 27 novembre 2021. Pour la présente édition, les jeunes reporters vont honorer l’ancien de la RTS, Mansour SOW dont le prix Radio portera son nom ; le prix presse en Ligne est dédié aux reporters de Leral décédés dans un accident; le prix télé est dédié au regretté Ahmed Bachir Kounta ; feu Momar Seyni Ndiaye pour la Presse écrite ; et le Photojournalisme à Awa Tounkara, une ancienne du Soleil
SÉNÉGAL, CHRONIQUE D’UN SOFT POWER EN DÉCLIN, UNE DÉMOCRATIE EN RUINE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’État de droit, les normes démocratiques et toutes les variables qui déterminaient l’attractivité du Sénégal sur la sphère internationale, sont en train d’être oblitérées. Nous sommes dans une décennie de tous les dangers
Une crise démocratique, des tensions à un niveau rarement connu, une attractivité mitigée à l’internationale… le Sénégal perd de sa superbe d’antan et à un rythme crescendo. L’État de droit, les normes démocratiques, la stabilité politique et toutes les variables qui déterminaient l’attractivité et la légitimité du Sénégal sur la sphère internationale, sont en train d’être oblitérées. L’inventaire des faits auxquels nous sommes tous témoins, expose un Sénégal qui ne satisfait plus son statut de modèle et qui est presque un “soft power” en déclin. L’histoire de nos prouesses diplomatiques et de la perception que le reste du monde a de notre pays, reflète oui, un potentiel de soft power dont dispose le Sénégal. Aujourd’hui, les sources de cette puissance s’étiolent et un diagnostic lucide s’impose.
Les sources du soft power sénégalais
Malgré la petitesse de cette nation, les aléas de la géographie et de l’histoire lui ont conféré des relents d’une puissance qui lui accordent une importance capitale à la face du monde. De par la situation géostratégique, le Sénégal a été toujours perçu comme le pays francophone le plus important d’Afrique subsaharienne par l’administration américaine (Peter Schreader, 2005). Sa stabilité et sa maturité démocratique manifestées et confirmées lors des deux alternances, en ont fait un modèle non seulement pour l’Afrique mais aussi pour le reste du monde. Au soir de la défaite d’Abdoulaye Wade en 2012, les éloges ne manquaient pas. Macky Sall prenait les rênes d’un pays dont l’attractivité de par sa démocratie acclamée, était au zénith. Goodluck Jonathan président du Nigéria d’alors estimait que cette élection "était une bonne chose pour le peuple sénégalais et pour notre sous-région, particulièrement à l'heure où un pays frère fait face à de graves défis en matière d'ordre constitutionnel (parlant du Mali)".
Le Sénégal a surtout toujours été un modèle de démocratie non pas pour l’Afrique uniquement, mais pour le monde musulman. Un modèle de pays africain, démocratique à majorité musulmane, dont le premier président de la République était issu de la minorité chrétienne. La capacité de cette nation à avoir une voix écoutée à l’internationale, est issue de cette tradition démocratique dont les origines remontent même au XVIIIe siècle avec la Révolution Torodo ou encore avec le modèle d’Etat de la collectivité Lébous, mais aussi d’un certain leadership incarné dans le monde musulman. En plus de présider depuis 45 ans le Comité pour l'Exercice des Droits Inaliénables du Peuple Palestinien, le Sénégal est un acteur marquant de l’Organisation de la Coopération Islamique dont il a abrité le 11e sommet en 2008.
Le rôle modèle du Sénégal tourne surtout autour de sa capacité à être à équidistance avec les civilisations, sans pourtant autant porter atteinte à son identité de pays musulman. Le sécularisme hérité dans une moindre mesure de la colonisation, dont on a réussi à dresser l’osmose avec nos pratiques et principes religieux, c’est ce cocktail auquel s’est greffée notre démocratie, pour nous permettre d’avoir la légitimité et la crédibilité en tant que médiateur dans plusieurs conflits internationaux. Notre implication sans commune mesure dans la promotion de la paix et la stabilité dans le monde a été plébiscitée tout au long de l’histoire. De l’envoi des troupes sénégalaises à la guerre du Golfe aux multiples missions de l’ONU au Darfour, au Rwanda ou encore en Centrafrique, en passant par les médiations d’Abdoulaye Wade en Côte d’Ivoire ou au Madagascar en 2002, le Sénégal a toujours assuré un leadership marquant sur la sphère internationale.
Beaucoup de ces variables justifient le terme de “soft power” pour le Sénégal. Même si ce terme est encore absent de la communication des dirigeants autant que dans la sphère académique sénégalaise, le Sénégal est un soft power ou jouit d’un gros potentiel de soft power. C’est une puissance douce, qui s’impose dans le jeu international grâce aux trois fonctions du soft power tel que le définit Joseph Nye depuis le début des années 90. Nye explique que le concept de la puissance a changé et la façon dont les pays s’influencent et se persuadent dépend maintenant de trois fonctions : les valeurs, la politique étrangère et la culture.
Sans vouloir entrer dans les rudiments théoriques de la pensée de Nye, la description ci-dessus explique et justifie la perception du Sénégal en tant que soft power. Nos valeurs et notre activisme démocratique à l’international, notre réputation de pays de droit à l’internationale et notre désignation de pays de la Teranga (pays de l’hospitalité) nous ont donné la légitimité et la crédibilité nécessaire pour s’imposer sur scène internationale. La culture sénégalaise reste visible et convoitée, et le Sénégal joue aussi un rôle de carrefour culturel en Afrique de l’Ouest après avoir organisé deux fois le Festival mondial des Arts Nègres.
Il y a surtout un volet d’exceptionnalisme sénégalais qu’il convient de relever. Le Sénégal n’est ni une puissance économique ni une puissance démographique, ni une puissance militaire d’ailleurs, du moins à la hauteur de la réputation de ses succès dans les zones de conflits où nous sommes intervenus. La puissance sénégalaise est une puissance douce, qui dépend plus de ses richesses immatérielles.
Seulement, il y a un déclin retentissant de toutes les variables qui font le potentiel du soft power sénégalais.
Du déclin d’un soft power
Il y a une crise âprement démocratique au Sénégal. Il y a d’abord des sources de conflit qu’on n’aurait jamais imaginées entendre un jour dans ce dernier bastion de la démocratie ouest-africaine. Des discours ethnicistes, sous-tendus par une volonté de mettre “hors d’état de nuire un opposant” qui a implémenté une nouvelle façon de faire de la politique et qui bénéficie particulièrement de l’oreille attentive et réceptive d’une jeunesse qui se sent trahie (nous y reviendrons).
Il y a surtout une volonté manifeste d’un gouvernement, depuis 2012, de gouverner par la force de lois et de règles dont la conception et la finalité sont particulièrement antidémocratiques. Une constitution à polémique en 2016, le parrainage, et récemment, les nouvelles lois antiterroristes dont la qualification la plus adéquate serait “antidémocratiques”, ont été votées par une Assemblée nationale dont la crédibilité est au plus bas et qui ne reflète absolument pas, ni la volonté du citoyen sénégalais ni l’intégrité et l’élégance républicaines que le sénégalais a toujours exhibées fièrement. Il y a une crise profonde, même ahurissante des valeurs, surtout au sein des institutions, et qui ne se limite même pas à cette Assemblée à « majorité mécanique ». Le plus difficile c’est que nous devenons nous-mêmes, ceux qui outrepassent les principes de la démocratie et le respect des conventions internationales. Les décisions prises par la CEDEAO sur les cas de Khalifa Sall et du parrainage défavorablement au gouvernement, que celui-ci a ignorées d’ailleurs, démontrent une perte d’élégance républicaine et éthique au sein de nos plus hautes sphères.
Il y a la perte surtout de la crédibilité “d’une justice qui a démissionné”, comme le disait un juge démissionnaire. Quand, dans un pays, le président de l’Union des Magistrats réclame plus d’indépendance pour la justice, il y a péril en la demeure. Non seulement les démissions et les crises sont de plus en plus marquantes et récurrentes au sein de la corporation, mais il y a un sentiment partagé que les prérogatives du pouvoir juridique sont phagocytées par l’exécutif. Il y a une volonté manifeste de se servir du pouvoir juridique à des fins politiques, qui exacerbe davantage le sentiment d’injustice continuelle qui anime le sénégalais actuellement.
C’est ce sentiment d’injustice refoulé des années durant, qui explique le mieux les tensions inédites notées en mars dernier. Au menu, une affaire de mœurs qui laisse surtout entrevoir un complot visant à mettre à l’arrêt un opposant qui gêne. L’opinion publique s’est surtout faite à l’idée qu’il y a une volonté de l’exécutif d’écarter un opposant de plus, après l’avoir fait avec Karim Wade et Khalifa Sall, et de se baliser une route pour un probable troisième mandat ou pour une dévolution partisane du pouvoir. Cela s’est greffé à ce sentiment d’injustice qui anime le sénégalais depuis 2012 avec l’impunité dont jouissent surtout les membres de la mouvance présidentielle contrairement aux opposants, et qui plonge le Sénégal parmi les pays à justice sélective et peu recommandable.
Le Sénégal perd surtout son attractivité en Afrique. L’Etat et les dirigeants ne prennent aucunement en compte le besoin inquiétant et légitime de souveraineté qui anime les jeunes africains mais surtout les jeunes sénégalais. Il y a une jeunesse africaine qui se retrouve parfaitement dans le discours souverainiste et patriotique d’Ousmane Sonko et d’autres opposants de cette génération un peu partout en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, le président Macky Sall entretient une relation diplomatique avec la France qui nous rappelle les plus mauvais jours de la Françafrique pour l’Afrique de l’Ouest. Il renforce surtout cette réputation du Sénégal comme dernier bastion de la Françafrique avec la Côte d’Ivoire, soulignée récemment par l’analyste politique Emmanuel Desfourneaux sur les ondes d’une radio sénégalaise. Une réputation bien loin du rôle panafricaniste que le Sénégal a joué tant bien que mal sous l’ère Abdoulaye Wade et qui permettait au pays d’assurer légitimement aux yeux des africains, le rôle du leader d’une Afrique libre dans ses pensées et dans ses prises de décision.
Le Sénégal ne peut plus surtout se prévaloir d’être un pays de droits. Le dernier rapport de Freedom House expose un recul démocratique et des libertés au Sénégal sur la période 2017-2020. À force de gouverner par la force des lois et des règles antidémocratiques, à force de mettre les opposants hors circuit, d’avoir recours à des méthodes peu conventionnelles comme l’invocation de l’article 80 pour emprisonner des activistes ou les indexer en tant que terroristes quand ils sont à l’étranger ; aujourd’hui, nous n’avons plus d’argument nous privilégiant face aux autres États africains jugés moins démocratiques.
Dans le cadre de la politique étrangère, il y a deux problèmes qui portent préjudice à la crédibilité des dirigeants sénégalais. Premièrement le leadership africain que le président Sall essaye d’incarner lors de ses discours face à une audience internationale, n’a rien à voir avec sa politique intérieure. Il y a toujours ce recours par exemple à l’étranger même dans la commande publique et surtout le recours aux lois liberticides sur le plan national. Alors que face à une audience internationale, le président essaye de promouvoir l’image d’une Afrique libre, d’un Sénégal émergent et démocratique, qui n’ont rien à voir avec les faits nationaux de sa politique.
La deuxième chose est que la politique étrangère de Macky Sall ne reflète pas la construction progressive de l’identité sénégalaise. L’identité détermine les intérêts d’un acteur dans la sphère internationale, ont expliqué les constructivistes. La politique du gouvernement actuel ne traduit pas les aspirations, les valeurs, les croyances et les principes auxquels obéissent les Sénégalais. Le cas du conflit israélo-palestinien en est une parfaite illustration. Leopold Sédar Senghor n’avait pas hésité à accorder un passeport diplomatique à Yasser Arafat à la fin des années 60. Le Sénégal en tant que défenseur des droits inaliénables de la Palestine (via le Comité) doit montrer son support à ce pays et se positionner en tant que médiateur actif face à Israël avec qui il bénéficie d’une bonne relation de surcroît. En mai dernier, Israël frappait pendant plus de six jours la bande de Gaza. Enormément de Sénégalais se sont insurgés de cet épisode et l’État sénégalais devait avoir un engagement beaucoup plus marqué qu’un simple discours d’appel à la désescalade le jour de l’Eid. Sans oublier l’épisode de la visite de Me Sidiki Kaba en 2018, ministre des Affaires Etrangères, au « mur des lamentions ».
La démocratie est à l’agonie au Sénégal. Nous sommes dans une décennie de tous les dangers. Avec l’exploitation des ressources, il y aura davantage de risque d’insécurité. Le débat devait être ailleurs. Aujourd’hui, cette étape devait être largement dépassée et le débat tourné vers notre capacité à être un “trading State”. Mettre les piliers d’une émergence avérée et non juste de slogan, concevoir une diplomatie proactive et multidimensionnelle. Le soft power sénégalais devait être davantage renforcé et surtout, utilisé comme un instrument d’une diplomatie économique ambitieuse. Le Sénégal est une puissance douce immatérielle, mais le Sénégal a la capacité d’être une puissance africaine avérée dans tous les domaines. Les niches diplomatiques à notre portée ne manquent pas. Notre capacité d’influence en Afrique de l’Ouest peut être ressuscitée et mise au service de notre diplomatie économique. Mais pour ces ambitions, il faut d’abord restituer l’État de droit.
Les acquis démocratiques ne doivent être menacés pour rien au monde, pour aucune cause personnelle ou communautariste, et pour personne. À chaque génération sa mission, la nôtre est de faire en sorte que l’intégrité démocratique du Sénégal d’antan, ne s’égare pas sous notre génération.
Les habitants du village de Djindi, situé dans l’arrondissement de Bandafassi, à seulement 15 km de la commune de Kédougou, sont affligés par la mort de deux personnes abattues par une bande de coupeurs de route. C’était ce lundi aux environs de 17 heures que deux jeunes garçons ont été assassinés par ces voleurs, qui ont aussi dépouillé d’autres personnes de tous leurs biens (argent et téléphones).
La consternation est à la hauteur du drame : deux jeunes ont été tués de sang-froid par des bandits dans la journée du lundi à Djindi, situé dans l’arrondissement de Bandafassi, à 15 km dans la commune de Kédougou. C’est un crime commis avec des armes à feu. Dondo Keïta, un témoin du braquage, qui a échappé miraculeusement au carnage, raconte la scène d’horreur.
«C’est dans un virage non loin du village que nous avons croisé les bandits. Les braqueurs étaient au nombre de six et étaient armés. Ils nous ont arrêtés et ils nous disent clairement : «Si vous courez on va tirer sur vous.» Nous étions trois personnes sur la moto.» Certains n’ont pas respecté les ordres des délinquants, qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les récalcitrants.
Il enchaîne : «Et mon ami Dondo a voulu courir et on a tiré sur lui. Il y avait une autre personne qui venait à moto et quittait Kédougou. Il paraît que c’est un Malien. On lui a demandé de s’arrêter, il a refusé et on a tiré sur lui aussi. Ils étaient très armés. Les deux personnes sont mortes sur le coup après avoir reçu les balles des assassins.» Lui a été dépouillé et s’en sort sans égratignure. «Ils ont pris mes 100 mille francs. Et mes autres amis ont été fouettés. Et ils ont emporté tous leurs biens», détaille Dondo Keïta, victime du braquage et natif du village Djindi, figé dans le deuil.
Et les populations se posent un paquet de questions : comment une telle chose a-t-elle pu arriver ? Comment peut-on tirer de sang-froid sur des personnes innocentes ? Quand la zone sera-t-elle sécurisée ? En attendant d’avoir des réponses à ces interrogations évidemment légitimes, une enquête a été ouverte par la gendarmerie, qui va essayer de lancer une chasse-à- l’homme pour retrouver les assassins. Ce drame relance le débat sur l’insécurité dans la zone. Il faut dire depuis un certain temps, les villages de Djindji mandingue, Djindji Bassari et Wakilaré ont pu sortir de l’ombre grâce à l’orpaillage traditionnel clandestin, qui continue de drainer du monde dans ces localités juxtaposées et très enclavées avec des routes impraticables.
Elles ne sont pas aussi couvertes par le réseau téléphonique mobile et restent coupées du reste du pays. Avec les activités aurifères, ce coin reculé de la région de Kédougou semble être une zone de non-droit qui attire les délinquants, qui arrivent à fondre dans le décor comme si de rien n’était.
2E EDITION DU CONCOURS NATIONAL DE PLAN D’AFFAIRES, 145 PME RECOMPENSEES
L’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme) a fêté hier les lauréats de la 2e édition du Concours national de plan d’affaires.
L’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme) a fêté hier les lauréats de la 2e édition du Concours national de plan d’affaires. Il s’agit de 145 Pme en provenance de toutes les 14 régions du Sénégal qui, à l’issue de cette compétition, ont prouvé la robustesse de leur plan de développement.
«Vous avez suivi avec succès un parcours sélectif, transparent, mis en place par l’Adepme et ses partenaires, notamment la Banque mondiale, l’Apix et les autres structures membres du comité technique du Concours national de business-plan», a dit le ministre du Commerce et des Pme aux récipiendaires. Qui, selon Assome Aminata Diatta, recevront «chacun en moyenne 14 millions de francs Cfa en termes de subvention».
L’Adepme leur a également promis «un accompagnement et un suivi personnalisé à travers des formations, du coaching, de la mise en place d’outils de gestion, de l’appui à l’export et dans la maîtrise des processus de qualité». «Un accompagnement que nous mettrons en œuvre avec l’appui de l’ensemble de nos partenaires et tout spécialement d’un de nos partenaires stratégiques : les Chambres de commerce», assure Idrissa Diabira, le Dg de cette agence.
Tirant les enseignements de la 1ère édition (2016) qui était destinée aux jeunes créateurs d’entreprises, conjuguée au contexte de la pandémie, le comité technique, d’après le directeur général adjoint de l’Apix, a décidé de changer cette fois de cibles en orientant ses efforts vers des entreprises déjà existantes et particulièrement éprouvées par le Covid19. «Il s’agit pour nous, à travers ces subventions, de témoigner aux entreprises de notre engagement à leurs côtés dans le cadre de la résilience postCovid-19», a indiqué le colonel Diallo, qui estime que ce concours vient à son heure en apportant un second souffle aux entreprises fragilisées par la crise et souvent confrontées aux problèmes d’accès aux financements.
Mais, précise le Dga de l’Apix, ces Pme, après avoir franchi une partie des obstacles, doivent entamer la seconde partie du parcours, certainement la plus difficile, celle de la mise en œuvre en faisant en sorte d’assurer le succès de ce plan par une utilisation judicieuse et efficace des ressources qui permettront de préserver le tissu des emplois et même mieux d’en générer d’autres. Ce faisant, elles permettront la génération de retombées positives et favoriseraient ainsi la prospérité partagée. Grâce au soutien de la Banque mondiale et d’autres partenaires, l’Adepme a pu mobiliser plus de 2 milliards de francs Cfa pour organiser ce concours.
Lequel s’inscrit dans le cadre du projet de développement du tourisme et des entreprises qui a été élaboré par le gouvernement du Sénégal dans le but d’apporter des réponses durables au problème de compétitivité de l’économie sénégalaise.
Par Eric SCHWARTZ
LES CONFIDENCES DE SEYDOU BADIAN
Seydou Badian Kouyaté était un sage. J’ai eu le privilège de le connaître au début des années 1990 quand il venait fréquemment rendre visite au Roi Hassan II
Le Dr Seydou Badian Kouyaté était un sage. J’ai eu le privilège de le connaître au début des années 1990 quand il venait fréquemment rendre visite au Roi Hassan II. Le célèbre écrivain avait plusieurs amis parmi les personnalités politiques, et il visitait souvent la famille de son «aîné» Sékou Touré, exilée au Maroc.
A cette époque, Seydou Badian avait «presque» mis un terme à une longue carrière de conseiller de chef d’Etat. Il a été plusieurs fois ministre de Modibo Keïta, le père de l’indépendance du Mali, puis arrêté lors du coup d’Etat du 19 novembre 1968. Seydou Badian a été libéré sept ans plus tard grâce aux interventions du Roi Hassan II, des Présidents Sékou Touré et Léopold Sédar Senghor et de nombreux intellectuels de gauche, et il s’est exilé au Sénégal.
Ensuite, Seydou Badian a connu une longue carrière de conseiller diplomatique et politique auprès des Présidents Sédar Senghor (Sénégal), Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Sékou Touré (Guinée Conakry) et Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville). Le Dr Seydou Badian s’est éteint à l’âge de 90 ans, le 28 décembre 2018, à Bamako : L’écrivain panafricaniste et homme politique est connu par ses deux célèbres œuvres, Les dirigeants africains face à leurs peuples, Essai (1965), qui a obtenu le Grand prix littéraire d’Afrique noire, et Sous l’orage, roman, suivi de La mort de Chaka, pièce en cinq tableaux (1957) qui est au programme de collèges et lycées dans plusieurs pays francophones. Seydou Badian Kouyaté a été sacré lauréat du Grand prix des mécènes pour l’ensemble de sa production bibliographique (2017).
Le Dr Seydou Badian Kouyaté était un témoin de l’histoire, celle de l’Afrique coloniale, de la décolonisation, un militant de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain (Us-Rda), un critique des indépendances de façade, des dictatures, des multipartismes, de la mauvaise gouvernance, des rebellions, des coups d’Etat et des élections truquées. L’homme politique malien était aussi le camarade politique, ami fidèle et vrai du Président Modibo Keïta, et celui qui a écrit les paroles de l’hymne national de la République du Mali. C’était un privilège et un plaisir de rencontrer régulièrement l’écrivain et l’homme politique Seydou Badian. Il partageait volontiers des souvenirs et des anecdotes de l’Afrique qu’il aimait. On s’entretenait jusqu’à une heure avancée de la nuit, dans le salon de son modeste appartement du boulevard Mohammed V à Casablanca. J’étais journaliste et responsable des relations publiques chez l’agence FP7 McCann, il y a bien longtemps.
En écoutant le sage Seydou Badian, je posais toutes les questions qui me préoccupaient sur l’Afrique, la politique, les chefs d’Etat, les écrivains de la négritude et ses anciens camarades de la lutte anticoloniale, sans jamais me lasser de ses réponses. Une fois, l’écrivain Seydou Badian m’avait fait cet aveu au sujet de ses amitiés : «Pour moi, c’était compliqué d’être à la fois l’ami du Senghor et de Cheikh Anta Diop.» Il a été un médiateur entre le Président sénégalais et son principal opposant pendant ses années d’exil à Dakar. Cheikh Anta Diop est alors Professeur à l’Université de Dakar, mais il subit des mauvais traitements de l’Administration publique. Et Seydou Badian m’avait confié que le célèbre anthropologue le taquinait souvent en disant : «Dis à ton copain Senghor d’arrêter de me persécuter !»
Toutefois, l’écrivain m’avait exprimé ses regrets face à son embarras, soulignant que «ça faisait mal de voir Cheikh Anta Diop travailler dans de mauvaises conditions à l’Université de Dakar alors qu’il était un savant exceptionnel… C’était indigne du Sénégal, même indigne de l’Afrique». Cette rivalité légendaire entre deux éléphants de la pensée africaine me tenait vraiment à cœur, ayant été moi-même Dakarois pendant deux ans. J’étais vraiment rempli d’amertume, et je ne m’en étais pas rendu compte. Et le sage africain avait compris que j’avais besoin de plus d’information, s’il devait me garder dans la confidence, dans l’intérêt de la transparence. «Senghor avait parfois un comportement mesquin,» dit-il, avant d’ajouter : «Une fois, il m’a proposé de rédiger la préface d’un de mes livres... Et quand il m’a montré son texte, un long texte dans lequel Senghor y dénigrait ses amis écrivains pour se prévaloir... J‘ai refusé...»
Et comme s’il voulait se raviser, Badian conclut : «Senghor était mon ami. Il est encore mon ami... Mais je me suis fâché...» Je n’avais pas commenté. J’ai même changé de sujet. Et puisque je comprenais son embarras, le poids de cette confidence m’avait convaincu de son intégrité. Sa cordialité.
Le Dr Seydou Badian Kouyaté était un homme estimable, honnête, loyal, un ami sincère ou est-ce que le destin l’avait conduit de le devenir ? Une autre fois, le conseiller diplomatique de Senghor m’avait fait une autre confidence : «Amadou Ahidjo était l’ami de Senghor. Ils se téléphonaient souvent. Ahidjo admirait Senghor… Et Senghor l’estimait beaucoup. Ahidjo discutait des sujets intellectuels avec Senghor… Ahidjo était passionné de lectures, d’histoire et les essais politiques.
Cette admiration mutuelle entre Senghor et Ahidjo offusquait Houphouët-Boigny.» Après un quart de siècle à la Magistrature suprême, Ahidjo avait démissionné pour céder le fauteuil présidentiel à son dauphin constitutionnel, son Premier ministre Paul Biya, en conservant la présidence du parti unique, mais un conflit éclata entre le nouveau Président et son illustre prédécesseur : c’était une sorte de «cohabitation étrange» que les chefs d’Etat africains demandaient à Biya d’endurer, par souci d’une paisible alternance politique au Cameroun.
«Le Roi Hassan II a essayé de réconcilier Ahidjo et Biya, expliqua Badian. Au Cameroun, Biya et ses proches déshonoraient Ahidjo. Les chefs d’Etat n’ont pas apprécié les attitudes de Paul Biya. Pourtant, c’est HouphouëtBoigny qui a accueilli en grande pompe Biya à Abidjan...» Paul Biya a humilié Amadou Ahidjo en le faisant condamner deux fois à mort par contumace, à «être fusillé sur la place publique pour avoir fomenté un complot contre l’Etat.» Biya s’est rapproché du Président Togolais Gnassingbé Eyadema, le «protégé du Vieux», avec la «bénédiction de François Mitterrand». Et Ahidjo, se sentant trahi par son «fils spirituel» et ses pairs, est mort de chagrin quelques années plus tard à Dakar.
Pour Seydou Badian, les accusations de complot contre Biya étaient imaginaires : «Amadou Ahidjo était l’ami intime de Senghor, me dit-il. Ahidjo, comme Senghor, n’avait pas l’intention de s’éterniser au pouvoir… Ahidjo a démissionné volontairement pour laisser le pouvoir à son Premier ministre Paul Biya comme Senghor l’a fait. Il y a eu cette entente entre eux : Senghor a préparé Abdou Diouf à sa succession et Ahidjo a préparé Paul Biya… Ces histoires de coups d’Etat fomentés par Ahidjo pour renverser Biya sont ridicules...»
Et Seydou Badian me confia que : «Houphouët-Boigny n’avait pas apprécié les démissions successives de Senghor et de Ahidjo… Houphouët semblait avoir une dent contre Ahidjo… Il a encouragé Biya dans sa révolte contre Ahidjo… » Badian savait que je n’étais pas un admirateur de Félix Houphouët-Boigny, parce qu’il avait la réputation d’être «l’homme de la France en Afrique».
Et Seydou Badian m’expliqua comment «Houphouët-Boigny a milité contre l’Afrique pour la Côte d’Ivoire, milité contre la Côte d’Ivoire pour les Baoulés, milité contre les Baoulés pour Yamoussoukro et contre Yamoussoukro pour sa famille...» Toutefois, Seydou Badian ne cachait pas son admiration pour le défunt Président égyptien Gamal el-Nasser, «un panafricain !», m’avait-il dit. «Gamal Nasser ?”, lui demandais-je ; Il a promu le panarabisme, il a nationalisé le canal de Suez, il s’est opposé aux Occidentaux, il était même à mon sens un nationaliste arabe.» «J’ai connu le président Gamal Nasser, dit-il avec assurance, il nous a soutenus pendant les luttes d’indépendance. Nasser était un nationaliste africain.» Puis, le sage Seydou Badian m’expliqua alors avec les mots simples qu’au début des années 1960, le Président Senghor avait entrepris d’organiser le premier Festival mondial des arts nègres. C’était une ambitieuse initiative de Senghor pour célébrer les humanités africaines, les «cultures nègres» et les grands artistes de la diaspora noire. Le Sénégal avait envoyé des invitations aux Etats d’Afrique et des Caraïbes, aux intellectuels célèbres (Aimé Césaire, Langston Hughes), aux artistes noirs des Etats-Unis (Duke Ellington et Louis Armstrong), etc.
Informé par les médias, le Président égyptien avait appelé son homologue sénégalais, et Gamal Nasser lui avait dit ces paroles inédites : «Senghor, j’espère que vous n’oublierez pas les artistes égyptiens ! … L’Egypte sera représentée au Festival de Dakar. Nous sommes aussi des Noirs.» Seydou Badian m’avait donc dévoilé sa conception du Panafricanisme.