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15 mai 2025
LA JUSTICE FRANÇAISE S'EMPARE D'UN DOCUMENTAIRE SUR L'URANIUM AU NIGER
De Narbonne à Arlit, le documentaire "L'Uranium de la colère" diffusé sur France 5 avait levé le voile sur des niveaux de radioactivité alarmants autour des sites d'Orano
(SenePlus) - Selon les informations de Télérama publiées le 21 novembre 2024, la justice française vient de requérir comme pièce à conviction le documentaire "L'Uranium de la colère", issu de l'émission "Vert de rage" diffusée sur France 5.
D'après le magazine culturel, la division d'investigations de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) a adressé une commission rogatoire à France Télévisions le 8 novembre pour obtenir une copie de ce reportage diffusé initialement le 7 mars 2022.
Le documentaire mettait en lumière ce que Télérama qualifie de "double écocide" concernant les activités d'Orano (ex-Areva) : d'une part à Narbonne, où "la plus grande usine de conversion d'uranium en Europe, située à 3 kilomètres du centre-ville, dégage des vapeurs ultra toxiques et rejette des dizaines de milliers de tonnes de déchets" ; d'autre part à Arlit au Niger, où "les habitants sont exposés à une radioactivité qui dépasse celle de la zone critique de Tchernobyl."
Ces révélations ont eu des répercussions judiciaires importantes. Comme le rapporte Télérama, "vingt-sept citoyens nigériens, bientôt rejoints par cinq Français et plusieurs associations (trente-neuf plaignants au total)" ont déposé une plainte contre X en septembre 2020 pour "homicide involontaire, blessures involontaires avec interruption temporaire de travail supérieure à trois mois, mise en danger d'autrui, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence."
Me Élise Le Gall, avocate au barreau de Paris citée par Télérama, souligne que "le travail de Vert de rage, qui a notamment délivré des éléments scientifiques probants, a apporté une impulsion importante à l'instruction."
Paradoxalement, note le magazine, cette reconnaissance judiciaire intervient alors que France Télévisions a décidé de mettre fin à l'émission, malgré trois sélections pour le prix Albert-Londres et une implication dans "sept enquêtes en cours." Une décision qui avait "suscité l'incompréhension et la colère de plusieurs associations de défense du climat", selon Télérama.
LE SÉNÉGAL PRÊT À S'OFFRIR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Selon une révélation des Échos, l'État ambitionne de racheter la filiale locale de la banque française pour 268 millions d'euros. Cette opération historique, suivie de près par Bassirou Diomaye Faye, vise à doter le pays d'un puissant levier financier
(SenePlus) - Dans un mouvement historique de souveraineté bancaire, le Sénégal se prépare à racheter la filiale locale de la Société Générale pour 268 millions d'euros. Cette révélation majeure du quotidien Les Échos intervient dans un contexte de retrait massif des banques françaises du continent africain.
L'opération, suivie personnellement par le président Bassirou Diomaye Faye, vise à doter l'État sénégalais d'un "bras armé financier" pour stimuler l'économie nationale. Selon le journal français, ce rachat du deuxième acteur bancaire du pays a un double objectif : soutenir les investissements publics et développer les PME locales, qui ne captent actuellement que 10% des crédits accordés aux entreprises.
Cette acquisition s'inscrit dans une tendance continentale plus large. "Le retrait des banques françaises, qui étaient frileuses sur les crédits et visaient une clientèle plus aisée, va bénéficier au marché africain", analyse dans Les Échos Jamal El Mellali, expert de l'agence Fitch.
La Société Générale opère un repli général sur le continent. L'enquête du journal économique révèle qu'après avoir quitté le Congo, le Tchad, le Bénin, le Burkina Faso, le Mozambique et la Mauritanie, la banque vient d'annoncer son retrait de Guinée. La cession de ses filiales ivoiriennes est également programmée pour 2025.
Les chiffres expliquent ce désengagement : "Il est plus périlleux de prêter à des États, des entreprises ou des PME en Afrique qu'en Europe : le risque d'impayé est plus élevé", explique aux Échos Estelle Brack, experte des systèmes bancaires africains. L'Afrique ne représente que 7% du produit net bancaire de la Société Générale.
D'autres acteurs africains ont déjà pris le relais ailleurs sur le continent. La Coris Bank, fondée par le banquier Idrissa Nassa, a repris les filiales de la Société Générale au Tchad et en Mauritanie. En Côte d'Ivoire, elle a acquis la britannique Standard Chartered. De son côté, Vista Bank, dirigée par Simon Tiemtoré, promet dans Les Échos : "D'ici à 2026, nous serons présents dans 25 pays."
Jean-Luc Olivier Akoto, ancien dirigeant de la BNP en Afrique, livre dans le journal un témoignage éclairant sur les difficultés ayant mené à ce retrait : "On devait faire face à un bashing permanent sur l'Afrique. On nous disait que c'était corrompu, que c'était impossible d'y faire du business... Tout cela a plombé notre stratégie sur le continent."
Pour Estelle Brack, citée par Les Échos, ces rachats sont une opportunité : "Les banques françaises sont d'excellentes prises pour les banques africaines, elles sont généralement déjà performantes et très bien gérées." Une vision qui semble conforter la stratégie sénégalaise de reprise en main de son secteur bancaire.
LE NOUVEAU VISAGE DE L'HEMICYCLE
La Commission de recensement des votes a publié, jeudi, les résultats provisoires des législatives. Ci-dessous la liste complète des députés élus lors du scrutin.
La Commission de recensement des votes a publié, jeudi, les résultats provisoires des législatives. Ci-dessous la liste complète des députés élus lors du scrutin.
Coalition Sénégal Kese
Proportionnelle : Thierno Alassane Sall
Pole alternative 3ème voix
Proportionnelle : Birima Mangara
Coalition Sopi Sénégal
Proportionnelle
Tafsir Thioye
LES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ ASSANE SECK DÉCRÈTENT UNE GRÈVE ILLIMITÉE
“Nous avons décidé d’une grève illimitée avec un blocage total des cours pour réclamer l’achèvement des chantiers des amphithéâtres, à l’arrêt depuis 2015”, a dit le coordonnateur des étudiants.
Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont décrété, vendredi, une grève illimitée pour réclamer l’achèvement des chantiers de douze amphithéâtres engagés depuis 2015, la réception du pavillon de mille lits et un autre restaurant “digne de ce nom”.
“Nous avons décidé, à l’issue d’une réunion tenue hier (jeudi) avec tous les représentants des étudiants, d’une grève illimitée avec un blocage total des cours pour réclamer l’achèvement des chantiers des amphithéâtres, à l’arrêt depuis 2015”, a annoncé à l’APS le coordonnateur des étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor, Khadim Diène.
Selon lui, ”l’université Assane Seck de Ziguinchor est la seule à avoir un seul restaurant fonctionnel, en plus d’un pavillon de mille lits qui tarde à être livré depuis deux ans”.
Les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor ont organisé une marche ce vendredi sur la route principale menant à cet établissement d’enseignement supérieur pour réclamer de ”meilleures conditions d’études”.
Lors de ce mouvement d’humeur, trois véhicules du rectorat de l’université ont été incendiés.
Les étudiants ont finalement été dispersés par les forces de l’ordre.
LES BANQUES FRANÇAISES LARGUENT L'AFRIQUE
De la Société Générale à la BNP, le mouvement s'accélère, créant un vide que s'empressent de combler les institutions financières africaines. Une révolution silencieuse qui redessine le paysage bancaire du continent
(SenePlus) - Le paysage bancaire africain vit une mutation sans précédent. Les mastodontes français, longtemps piliers du secteur financier sur le continent, plient bagage les uns après les autres. Une récente enquête du quotidien Les Échos révèle l'ampleur de ce désengagement, particulièrement marqué chez la Société Générale.
"Bientôt, il n'y aura quasiment plus de banques françaises en Afrique", prédit Estelle Brack, experte des systèmes bancaires africains, citée par le quotidien d'infos économiques. La Société Générale, emblématique avec son logo rouge et noir, illustre parfaitement cette tendance. Après s'être retirée du Congo, du Tchad, du Bénin, du Burkina Faso, du Mozambique et de la Mauritanie, la banque vient d'annoncer la cession de sa filiale en Guinée. Selon Les Échos, ses filiales ivoiriennes et sénégalaises devraient suivre en 2025.
Les raisons de ce repli sont multiples. "Il est plus périlleux de prêter à des États, des entreprises ou des PME en Afrique qu'en Europe : le risque d'impayé est plus élevé", explique Estelle Brack aux Échos. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'Afrique ne représente que 7% du produit net bancaire de la Société Générale, et à peine 1% pour la BNP.
Ce vide laisse place à de nouveaux acteurs dynamiques. Simon Tiemtoré, à la tête de Vista Bank, saisit cette opportunité. "D'ici à 2026, nous serons présents dans 25 pays", promet-il dans Les Échos. Son groupe a déjà racheté plusieurs filiales de la Société Générale, notamment au Mozambique et au Burkina Faso.
Les banques régionales africaines s'affirment également. Selon Jamal El Mellali, analyste chez Fitch cité par Les Échos, "le retrait des banques françaises, qui étaient frileuses sur les crédits et visaient une clientèle plus aisée, va bénéficier au marché africain". La Coris Bank au Tchad et en Mauritanie, ou encore Atlantic Financial Group au Mali, au Gabon et aux Comores, reprennent le flambeau.
Même les États s'invitent dans la danse. Les Échos révèlent que le Sénégal ambitionne de racheter la filiale locale de la Société Générale pour 268 millions d'euros. Une opération suivie de près par le président Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite "se doter d'un bras armé financier pour soutenir les investissements publics".
Jean-Luc Olivier Akoto, ancien dirigeant de la BNP en Afrique, livre un témoignage éclairant sur les difficultés rencontrées : "Chez nous, on devait faire face à un bashing permanent sur l'Afrique. On nous disait que c'était corrompu, que c'était impossible d'y faire du business... Tout cela a plombé notre stratégie sur le continent."
L’ANCIEN CAPITAINE BABACAR LOUIS CAMARA N'EST PLUS
C’est avec une profonde tristesse que le monde du football apprend le décès de Babacar Louis Camara, ancien capitaine des Lions du Sénégal. L’icône du football national a quitté ce monde la nuit dernière à l’hôpital Fann, des suites d’une brève maladie.
C’est avec une profonde tristesse que le monde du football apprend le décès de Babacar Louis Camara, ancien capitaine des Lions du Sénégal. L’icône du football national a quitté ce monde la nuit dernière à l’hôpital Fann, des suites d’une brève maladie.
Les hommages à ce grand sportif débuteront avec la levée du corps prévue à 15 heures à la Mosquée de Bopp, suivie de l’enterrement au cimetière Bakhiya de Yoff. Les funérailles se dérouleront à la maison familiale située à Bopp, sur l’avenue Cheikh Ahmadou Bamba.
Louis Camara, qui a fait ses débuts en équipe nationale le 18 avril 1965 à Bamako contre le Mali lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), a marqué l’histoire du football sénégalais. Malgré un contexte difficile, l’équipe nationale, alors mal perçue, a créé la surprise en remportant ce match 2-0. Camara a rapidement su s’imposer au milieu de terrain, formant un duo exceptionnel avec son homonyme Louis Gomis, devenant ainsi un élément clé de l’équipe, comme le rappelle le Professeur Mamadou Koumé dans son ouvrage « Sénégal : la saga de l’équipe nationale de football ».
Un moment marquant de sa carrière est survenu en 1965, lorsqu’il est devenu le premier buteur sénégalais lors d’une phase finale de la CAN, en inscrivant un but contre l’Éthiopie (5-1). Il a également brillé lors de l’édition de la CAN en Tunisie, où il a marqué deux buts, devenant co-meilleur buteur sénégalais aux côtés de Matar Niang. Louis Camara était reconnu pour sa virtuosité technique, son agilité et sa vision de jeu sur le terrain. Ceux qui l’ont vu jouer se souviennent souvent de sa capacité à transformer le jeu en un véritable ballet, tant il faisait preuve d’élégance et de talent.
CHEIKH NDIGUËL LÔ ANNONCE LA SORTIE D’UN 6E ALBUM
Le musicien-chanteur sénégalais va célébrer les 50 ans de carrière musicale sur scène, et aussi fêter en même temps ses 70 ans
Dakar, 22 nov (APS) – Le musicien-chanteur sénégalais Cheikh Ndiguël Lô a annoncé la sortie prochaine de son sixième album en 2025, date à laquelle, il va célébrer ses 50 ans de carrière.
”Je travaille sur un nouvel album qui doit sortir l’an prochain parce qu’en 2025, on va célébrer les 50 ans de carrière musicale sur scène, et aussi fêter en même temps mes 70 ans’’, a-t-il déclaré.
Cheikh Lô s’exprimait lors d’un entretien avec des journalistes, en prélude du concert ”pour la fraternité et la paix universelle” qu’il doit donner, samedi, à l’Institut français de Dakar, dans le cadre de la 6e édition du ”Gingembre littéraire”, une initiative du journaliste El Hadj Gorgui Wade Ndoye, placée sous le thème : ”Sport et cohésion sociale”.
Il a promis un ‘’morceau inédit” pour le public lors de ce live, qui selon lui, sera à l’image de son ‘’immense carrière’’.
Le nouvel album, dit-il, sera composé ‘’exceptionnellement’’ de treize titres, dont ‘’Développement africain’’, une chanson en reggae qui parle de l’Afrique et de ses ‘’dirigeants véreux’’.
”D’habitude, je sortais 9 ou 10 titres, mais comme cela va faire dix ans depuis la sortie du dernier album (Balbalou sorti en 2015), cela va être un bonus pour tous mélomanes’’, a-t-il expliqué.
Tous les morceaux de cette nouvelle production ont été composés durant le confinement du à la pandémie du Covid-19, a-t-il précisé.
A l’en croire, la pochette de l’album est déjà faite, tandis que le label ”World Circuit Records”, basé à Londres, est en train de faire le mastering.
Une riche carrière toujours au sommet
Né en 1955 à Bobo Dioulasso, d’une famille sénégalaise installée au Burkina Faso, Cheikh Lo a su s’imposer comme une figure emblématique de la scène musicale africaine et mondiale grâce a sa voix envoutante, ses rythmes hybrides et son style singulier.
Ses premières armes musicales, cet autodidacte les a faites dans les années 1970 en tant que batteur dans les orchestres locaux, tels que ”volta jazz” au Burkina Faso autrefois Haute volta avant de s’installer à Dakar dans les années 1978 où il travaille à la Soctrac (Société des transports en commun du Cap-Vert).
Il y poursuit en même temps sa formation musicale auprès des Ousmane Diallo plus connu sous le nom de ”Ouza”. Il accompagnera aussi Papa Wemba dans les années 1980, une fois à Paris.
Depuis lors, ce passionné de musique, reconnu pour sa polyvalence et sa créativité, a sorti cinq albums : ”Né la Thias” en 1996, ”Bamba Gueej” ensuite 1999, ”Lamp Fall” en 2005, ”Jamm ” en 2010 et ”Balbalou” 2015.
Ces albums teintés d’une ambiance musicale riche, mixte de mbalax, de la musique mandingue, du reggae et de rythmes afro-cubains, ont tous été couronnés de succès au niveau international.
‘’Tu te rends compte, il y a 5 albums qui sont demeurés numéro 1, jamais numéro 2. Et ça, on peut dire que c’est du jamais vu dans le milieu musical’’, s’est-t-il réjoui, sourire aux lèvres.
‘’Parfois, tu peux être numéro 1. L’année prochaine, par exemple, tu es numéro 4. Mais de 1995 à 2015, tous les albums sont demeurés numéro 1. Je crois que ça, c’est un beau panneau’’, a ainsi martelé Cheikh Lô.
Mais pour cet auteur-compositeur-interprète, la plus grande consécration de sa belle carrière est intervenue en 2015 lorsqu’il est honoré à Budapest (Hongrie) du prix Womex, devenant ainsi le premier musicien africain à remporter ce prestigieux trophée international annuel dédié aux musiques du monde sous toutes leurs formes.
Durant la 14e édition, il n’y avait que des Européens et des Américains qui occupaient la première place.
‘’C’était une surprise, pour la première fois, un Africain décrochait ce prix. Donc c’était un prix non seulement pour le Sénégal, mais pour toute l’Afrique. Et cela, c’est un bon cheminement pour moi’’, a-t-il soutenu.
Toutefois, Cheikh Lô déplore ‘’le manque de considération des autorités d’alors après ce sacre inédit”.
‘’Le Womex, je peux dire que c’est la Coupe du Monde. Et quand je suis revenu avec le trophée, il n’ y a eu ni accueil, ni réception de la part des autorités, notamment le chef de l’Etat, Macky Sall, comme s’il sous-estimait ce prix. Et voilà quelque chose qui m’a trop touché’’, a-t-il regretté.
2025 une année de célébration
Du haut de ses 70 ans Cheikh Ndiguel Lô veut encore continuer de capter et d’inspirer.
Pour ce faire, il envisage de célébrer durant toute l’année 2025, ses cinquante ans de carrière, en partageant avec le monde entier, sa discographie riche et variée, restée une référence pour les amateurs de musique africaine, à travers notamment des concerts et spectacles.
‘’Je crois que toute l’année, ce seront des prestations d’anniversaires et aussi de célébrations. Que ce soit à Dakar, en Afrique, en Europe, un peu partout dans le monde, par rapport aux tournées, partout où je vais me produire, ce sera une fête, toute l’année’’, a-t-déclaré.
Selon lui, ces cinq dernières décennies n’ont été pour lui que ‘’joie et succès permanent’’.
‘’Moi, je n’ai pas senti des trucs sombres dans ma carrière. On peut dire que tellement j’aime la musique (…) au point que je ne vois rien d’autre que du bonheur’’, a ainsi laissé entendre le chanteur.
La recette de ce succès cinquantenaire, a-t-il indiqué, c’est ‘’le travail permanent, dans la rigueur et le sérieux’’. ”Non, ce succès, il n’y a pas de demi-mesure, il n’y a que le boulot”, a t-il avancé.
‘’Toujours être en studio, toujours écrire, toujours répéter, voir les harmonies, les mélodies, et ensuite passer en studio pour sortir un disque. C’est un travail permanent, de tout temps’’, lance le baye fall.
Fort de ce constat, il a ainsi invité les musiciens sénégalais de la nouvelle génération à s’en inspirer et prendre exemple sur les grands ténors du continent pour rayonner, tout en étant fortement ancrés dans leur identité culturelle.
‘’De plus en plus, on ne sent pas beaucoup l’originalité de cette nouvelle génération. Ils ont tous été influencés par les Américains. Donc, en gros, ils perdent leur culture, leur originalité. Je crois qu’ils doivent apprendre à voir aussi, écouter beaucoup les anciens”, a t-il relevé.
La musique : une histoire de famille chez les Lô
Installé il y a une vingtaine d’années avec sa famille dans sa villa à Keur Massar, à 25 kilomètres à l’ouest de Dakar, le chanteur y a aménagé un studio pour s’adonner plus tranquillement à son art, à l’écart de la capitale sénégalaise bouillonnante.
Aujourd’hui, Cheikh Lô, avec ses deadlocks, a transmis naturellement sa passion, la musique, à ses deux enfants.
‘’Je ne leur ai rien imposé. Je suis très démocrate. C’est venu, comme ça, naturellement, ils se sont intéressés aux instruments et ils ont appris à jouer de la musique’’, a-t-il tenu à préciser.
‘’Massamba, il ne chante pas parce qu’il a une voix de crapaud. Mais il est ingénieur de son et joue bien l’instrument. Kiya, elle chante bien. Mais je lui ai dit quand même d’arrêter un peu la musique parce qu’elle fait actuellement son master en droit. Après, elle pourra en faire son loisir’’, a expliqué le père.
Un artiste engagé
Musicien intemporel et universel, Cheikh Lô s’est aussi révélé ces dernières années comme étant un artiste engagé qui s’intéresse à la situation politique de son pays.
Lors des émeutes de mars 2021, il avait publié sur sa page Facebook, un message adressé à Macky Sall, en lui demandant de se ‘’plier aux exigences des jeunes pour éviter le pire’’.
‘’Je me suis adressé à lui directement sur Facebook pour l’avertir et le calmer aussi. Peut-être qu’il n’a pas bien reçu mon message, ou qu’il n’a pas voulu m’écouter, du moment où il s’est entêté’’, a-t-il relevé, indiquant que son propre fils à même reçu une balle à l’épaule lors de ces manifestations.
Cet engagement, dit-il, s’explique par le fait que ‘’depuis 1960 à nos jours, c’est la même chanson qui se répète à travers des dirigeants malhonnêtes et corrompus’’.
‘’Maintenant qu’il y a eu ce changement de régime, je crois que les données vont changer. J’ai ce pressentiment. D’abord, avec tous les discours que j’entends, j’ai quand même de l’espoir. Je crois que le Sénégal va changer complètement de visage, et ils vont contaminer aussi l’Afrique’’, a-t-il soutenu.
VERS UNE DÉLOCALISATION ET UNE RÉHABILITATION DU CICES POUR UN NOUVEAU SOUFFLE
À quelques jours de l’ouverture de la Foire Internationale de Dakar 2024, prévue du 28 novembre au 15 décembre, Dakar se prépare à devenir le centre d’attraction de l’Afrique.
À quelques jours de l’ouverture de la Foire Internationale de Dakar 2024, prévue du 28 novembre au 15 décembre, Dakar se prépare à devenir le centre d’attraction de l’Afrique. Les équipes dirigées par Justin Correa, directeur général du CICES, s’affairent pour assurer le bon déroulement de cette édition spéciale.
Le 21 novembre, le ministre de l’Industrie, du Commerce et des PME-PMI, Serigne Guèye Diop, a effectué une visite sur le site qui accueillera plus de 2 000 visiteurs. Lors de cette visite, il a annoncé des projets de réhabilitation du CICES ainsi que la délocalisation de la foire dans d’autres pôles économiques du Sénégal.
Fort de ses 50 ans d’existence, le Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES) a toujours joué un rôle clé dans la promotion des échanges et des investissements internationaux. Cependant, l’infrastructure, datant de 1974, nécessite une mise à niveau pour garantir la pérennité de cet événement.
Serigne Guèye Diop a déclaré : « C’est une occasion unique après cette alternance de montrer que la foire va prendre un nouveau tournant. Pour les 50 prochaines années, nous voulons de nouveaux bâtiments, une nouvelle mission, et des événements plus fréquents, y compris des manifestations mensuelles. » Il a précisé que la foire ne se limitera pas à Dakar, mais sera également délocalisée dans les régions de Ziguinchor, Matam, Saint-Louis, Thiès, Fatick et Kaolack, afin de permettre aux commerçants et industriels locaux de promouvoir leurs produits tout au long de l’année.
L’ambition du ministre est de transformer la foire en un véritable World Trade Center, avec de nouveaux bâtiments, des tours modernes, des hôtels et des restaurants, afin d’en faire une structure innovante. Ces projets s’inscrivent dans la vision 2050 du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.
L'ART, LE TRAIT D'UNION
L’Ecole supérieure d’architecture d’urbanisme et des beaux-arts (Aruba-Sup) de Dakar a présenté une exposition pluridisciplinaire tissant des liens entre l’art, l’architecture et le design dans le cadre du Off de la 15ème édition de la biennale...
L’Ecole supérieure d’architecture d’urbanisme et des beaux-arts (Aruba-Sup) de Dakar a présenté une exposition pluridisciplinaire tissant des liens entre l’art, l’architecture et le design dans le cadre du Off de la 15ème édition de la biennale de l’art africain contemporain de Dakar qui se poursuit jusqu’au 7 décembre.
Intitulée “Deukko-Fanal” (Habiter la joie en wolof), elle met en scène des œuvres d’arts visuels du Malien Abdoulaye Konaté, des sculptures de Soly Cissé ou encore des photographies de Nzinga B. Mboup et de Caroline Geffriaud qui montrent à travers des clichés le vieux Dakar avec ses architectures de l’époque.
L’exposition montre aussi les décorations de ‘’Ëttu design’’ qui travaille dans l’embellissement intérieur.
L’Ecole supérieure d’architecture d’urbanisme et des beaux-arts (Aruba-Sup) a rendu ‘’hommage aux artistes qui ont beaucoup contribué à l’essor aussi bien de l’art que de l’architecture.
‘’Nous pensons que l’art et l’architecture sont liés […]. Nous profitons alors de la biennale pour faire ce Off à deux volets ; d’abord rendre un vibrant hommage à certains de nos artistes disparus dont Félicité Kodjio, Souleymane Keita, et Amadou Sow qui a d’ailleurs fait le logo de la biennale. Ils ont contribué de manière très forte à l’émergence de l’art et de l’art appliqué’’, a déclaré l’architecte Abou Emile Diouf.
L'ART COMME MOYEN D'ATTRACTION DES TOURISTES
La directrice du Centre culturel régional de Kaolack (centre), Diouma Seck Ndao, est convaincue qu’une bonne promotion de la culture peut contribuer à rendre ‘’davantage attractive’’ la destination touristique du Sénégal.
La directrice du Centre culturel régional de Kaolack (centre), Diouma Seck Ndao, est convaincue qu’une bonne promotion de la culture peut contribuer à rendre ‘’davantage attractive’’ la destination touristique du Sénégal.
‘’Je suis convaincue qu’une bonne politique de promotion de la culture pourrait rendre attractive la destination touristique du Sénégal, surtout que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé mercredi en conseil des ministres, un accompagnement du secteur de la culture’’, a-t-elle notamment soutenu.
Elle présidait, jeudi, le vernissage de l’exposition ”Off” des artistes plasticiens de la région de Kaolack, dans le cadre de la quinzième édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art).
Commissaire de l’exposition, la directrice du centre culturel régional a estimé que c’est une ‘’opportunité à saisir’’ pour vulgariser et faire la promotion des arts visuels dans la région de Kaolack.
‘’Dans notre programmation pour 2025, nous prévoyons d’organiser des expositions individuelles ou collectives avec les artistes de la région qui sont engagés à nos côtés”, a t -elle précisé.
‘’Les artistes, où qu’ils soient, ont l’habitude de créer notamment à Kaolack où il y a d’éminents artistes qui ont été obligés de migrer ailleurs, parce que l’art ne nourrit pas son homme ici’’, a relevé Mme Ndao.
Consciente que pour développer le secteur culturel, il faut des mécènes et autres bonnes volontés, Diouma Seck Ndao appelle les uns et les autres à accompagner les artistes en achetant leurs œuvres pour leur permettre de vivre de leur art.
‘’Quand l’artiste crée, il a aussi besoin, quand même, que ses œuvres soient achetées. Ce qui pourrait les motiver davantage, parce que, quand ils vont à l’extérieur, ils vendent leurs produits artistiques. Donc, pourquoi ils n’arriveraient pas à vendre dans leur pays ?’’, s’est-elle interrogée.
Au-delà de la politique de promotion, a t -elle relevé, elle a évoqué la nécessité de mettre en place avec les artistes des mécanismes de mécénat pour les accompagner davantage’’.
Les agents du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, doivent accompagner les artistes’’, a assuré Mme Ndao, promettant que ses services vont jouer un rôle d’appui des acteurs pour les aider à mener à bien leurs activités culturelles et artistiques