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25 juin 2025
MACRON RECONNAIT LA DETTE DE LA FRANCE APRÈS L'INTERVENTION OCCIDENTALE EN LIBYE
Par une phrase laconique, longue de six secondes, Emmanuel Macron a – pour la première fois – reconnu officiellement la responsabilité de la France dans les désordres qui agitent la Libye et une partie de l'Afrique depuis dix ans
« Nous avons une dette envers la Libye, très claire : une décennie de désordre. » Ces mots d'Emmanuel Macron, adressés aux nouveaux dirigeants libyens mardi 23 mars à l'Élysée, sonnent comme l'aveu d'une erreur : l'intervention de 2011 contre Mouammar Kadhafi, encouragée à l'époque par le président français Nicolas Sarkozy, et qui a eu des répercussions dans le Sahel.
Par une phrase laconique, longue de six secondes, Emmanuel Macron a – pour la première fois – reconnu officiellement la responsabilité de la France dans les désordres qui agitent la Libye et une partie de l'Afrique depuis dix ans.
Les chefs d'État du Sahel se plaignent régulièrement des conséquences de l'intervention des Occidentaux contre Mouammar Kadhafi en 2011 : sa chute les a non seulement privés de la manne financière de Tripoli, mais a aussi dispersé des combattants en armes dans toute la région et provoqué « l'arrivée massive de mercenaires de toutes nationalités », comme le dénonçait encore Idriss Déby, le président tchadien, au micro de RFI en août 2020.
Un geste pour reprendre pied en Libye ?
Certains acteurs de la coalition de l'époque avaient déjà fait leur mea culpa. L'ex-président américain Barack Obama jugeait même que l'intervention en Libye, à l'appel de Nicolas Sarkozy, était sa plus grande erreur.
Selon l'analyste Antoine Glaser, Emmanuel Macron réalise cet aveu d'une culpabilité française moins pour souligner la responsabilité de son prédécesseur que pour tenter de reprendre pied en Libye, alors que la Turquie, la Russie et l'Italie ont regagné du terrain. La Libye, outre ses richesses pétrolières, est un pays clé pour le contrôle de la Méditerranée et des flux de migrants.
Le président de la République, Macky Sall, a rappelé en Conseil des ministres, hier mercredi, l’importance que l’artisanat peut jouer dans la promotion de l’emploi des jeunes.
Le président de la République, Macky Sall, a rappelé en Conseil des ministres, hier mercredi, l’importance que l’artisanat peut jouer dans la promotion de l’emploi des jeunes.
«Le chef de l’Etat a rappelé au gouvernement, l’impératif d’asseoir l’Artisanat comme un secteur prioritaire du développement économique et social du Sénégal, d’où la création, en novembre 2020, du ministère de l’artisanat et de la transformation du secteur informel», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres.
A ce titre, signale le document, le président de la République a rappelé que l’artisanat est un secteur vital intégrateur des savoirs faire dans plusieurs filières (couture, cordonnerie, bijouterie, menuiserie-ébénisterie, poterie…) et s’érige ainsi en secteur majeur, porteur de croissance forte et créateur d’emplois décents, pour les jeunes (notamment les apprentis). Il invite dés lors, selon le document, le ministre en charge de l’Artisanat, dans le cadre du renforcement des mesures de soutien à l’employabilité des jeunes, à présenter un projet spécial d’accompagnement et de promotion de l’entreprenariat des jeunes artisans recensés dans chaque filière. Le président de la République indique, à ce sujet, la nécessité d’alléger les procédures de formalisation, de formation rapide et de financement de ce secteur.
Le président Macky Sall, a aussi rappelé que «cette dynamique de réorientation devra être renforcée par un système d’encadrement spécifique des jeunes artisans, mais également par l’intensification de l’édification de sites artisanaux modernes (équipés de matériels de pointe), en vue de la promotion des productions artisanales de qualité dans les marchés nationaux et internationaux».
Le président de la République souligne, dans cet élan de refondation de la politique artisanale du Sénégal, la nécessité de réajuster la stratégie nationale de développement de l’artisanat aux nouveaux impératifs en matière de productivité, de “produire et consommer local” et de création d’emplois jeunes dans une démarche d’identification des potentiels de chaque zone en termes de ressources propres. Le chef de l’Etat demande, enfin, au ministre de l’artisanat et de la transformation du Secteur informel, en relation avec le ministre de l’Emploi, de la formation professionnelle et de l’Insertion, de finaliser dans les meilleurs délais la nouvelle zone de recasement des mécaniciens.
Le chef de l’Etat demande, dès lors, au gouvernement, plus particulièrement au ministre de l’Artisanat et la Transformation du Secteur informel, en relation avec les ministres en charge des Finances, de l’Economie et de l’Economie sociale et solidaire, notamment, d’intensifier le recensement et l’identification des structures et entreprises informelles, d’accélérer la mise en œuvre des programmes et projet d’encadrement des entreprises informelles, afin d’optimiser les interventions de l’Etat destinées aux acteurs dans le cadre de la relance de l’économie nationale.
TERRITORIALISATION DE LA POLITIQUE D’INSERTION ET D’EMPLOI DES JEUNES
Sur la question liée à l’urgence de la territorialisation de la politique d’insertion et d’emploi des jeunes, le président de la République a indiqué avoir requis, lors du dernier Conseil des ministres, la tenue de Comités départementaux de développement (Cdd) et des Comités régionaux de développement (Crd), sous forme de consultation à la base, impliquant les autorités locales, mouvements associatifs, acteurs territoriaux, personnes ressources, afin de procéder de manière inclusive au recensement et à la nomenclature des besoins des jeunes et des potentialités de chaque département. Ces informations feront l’objet de synthèses régionales qui lui seront adressées
«UNE GROSSE FIERTE POUR MOI»
Abdou Diallo va honorer ses deux premières sélections avec l’équipe nationale du Sénégal le vendredi 26 mars contre le Congo à Brazzaville et le 30 mars contre l’eSwatini à Thiès.
Il est l’un des joueurs attendus pour les deux matches du Sénégal comptant pour les éliminatoires de la CAN 2022. Hier, mercredi 24 mars, sur FSF TV, Abdou Diallo a livré ses premiers mots depuis qu’il a rejoint l’équipe nationale. Selon le défenseur du PSG, le choix porté sur le Sénégal, reste «une grosse fierté» pour lui avant de dévoiler son objectif de gagner la CAN.
Abdou Diallo va honorer ses deux premières sélections avec l’équipe nationale du Sénégal le vendredi 26 mars contre le Congo à Brazzaville et le 30 mars contre l’eSwatini à Thiès. Deux matches comptant pour les deux dernières journées des éliminatoires de la CAN 2022 au Cameroun. Le tout nouveau défenseur des Lions est revenu hier mercredi 24 mars sur la FSF TV, sur ses motivations de jouer pour le Sénégal.
«Je suis très content d’avoir l’honneur de représenter le Sénégal, de porter ce maillot. C’est une grosse fierté pour moi. Le déclic, c’est qu’avant de signer au Paris Saint Germain, je suis venu pour la première fois au pays. J’ai découvert un peu dans l’anonymat personne ne me connaissait. J’ai beaucoup apprécié et depuis ça me trottait en tête. J’en ai parlé avec mes amis, la famille et puis j’ai fait mon choix», a-t-il expliqué.
Avant de justifier son choix pour le Sénégal au détriment de la France : «J’avais ces deux options. Parce que je suis Franco-Sénégalais. J’ai deux nationalités et puis au bout d’un moment je me demandais où est ma place. Et puis je me suis décidé sur le Sénégal». Et pour ce qui est de la concurrence qui est très rude au niveau de la défense, le joueur du PSG affiche sa sérénité car dit-il : «j’en ai l’habitude en club. C’est la même chose depuis le début de ma carrière.
La concurrence, ça fait progresser ; tout le monde est au service de la sélection. Donc on va donner tout le maximum et puis on donnera ce qu’on a de meilleur. Je connais les joueurs, j’ai parlé avec le coach avant de venir. Je connais un peu les compositions. Donc, maintenant je vais découvrir dans le détail et m’adapter». Enfin l’ancien de Dortmund se dit satisfait de l’accueil qui lui a été réservé et dévoile tout de suite son objectif qui est de gagner la CAN. Rendez-vous en janvier et février 2022 au Cameroun.
par Boubacar Dramé
ACCORDS ABRAHAM ET LE SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Sénégal ne doit pas subir les conséquences géopolitiques desdits accords. D’où l’importance de s’adapter à cet environnement international en mutation par l’ouverture d’un Bureau économique du Sénégal en Israël
Le Sénégal a tout temps mené une action diplomatique active. Notre pays continue de jouer un rôle majeur dans la résolution de crises régionales et internationales.
Le génie de cette tradition diplomatique s’est traduit par l’engagement de notre pays dans la recherche d'une solution juste et équitable au conflit israélo-palestinien en soutenant constamment une position officielle et courageuse du Sénégal qui préside depuis 1975 le comité pour l'exercice des droits inaliénables du Peuple Palestinien.
Toutefois, dans ce nouveau contexte des « Accords Abraham », la signature des accords de paix spécifiques et bilatéraux entre Israël et certains pays arabes depuis septembre 2020 et prochainement la normalisation de ses relations diplomatiques avec d’autres pays non moins importants, redessine une nouvelle donne géopolitique.
Cette normalisation crée un nouvel alignement régional rompant le statu quo historique des pays arabes vis-à-vis d’Israël.
Le Sénégal ne doit pas subir les conséquences géopolitiques desdits accords en restant en marge. D’où l’importance de se positionner en se replaçant au centre de l’échiquier géopolitique.
D’autant plus que la défense des intérêts économiques de notre pays doit primer sur tout et ne peut certes se faire au détriment du socle de valeurs fondamentales qui sont au cœur de la diplomatie.
Or la situation de crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 a conduit à une révision des projections de croissance avec la mise en place du Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré sur la période 2021-2023.
De ce fait, le recentrage des priorités afin de mieux redynamiser la marche vers l’émergence ne peut, en effet, être effectif qu’avec une relecture de notre diplomatie vis-à-vis de certains pays comme l’État hébreux.
Cette réorientation arrimée aux objectifs stratégiques de la phase II du Plan Sénégal émergent constitue une stratégie permettant l’atteinte d’un développement endogène, porté par la quête des souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique.
Ainsi, le réalisme géopolitique aidant, la diplomatie économique revêt une importance particulière. D’où l’importance de s’adapter à cet environnement international en mutation par l’ouverture d’un Bureau économique du Sénégal en Israël qui pourra contribuer fortement à mieux positionner notre pays.
In fine, l’impact d’une telle stratégie géopolitique permettra d’accélérer la croissance et le processus de transformation industrielle de notre pays en s’inspirant de l’expérience de l’État d’Israël en tant que Nation start-up dans ses choix politiques industrielles.
Ainsi, l’érection d’un tel bureau promeut le transfert des innovations dans différents domaines allant des start-ups des industries agro-alimentaires, d’armement et de défense à l’intelligence artificielle visant ainsi à accélérer le développement industriel inclusif et durable du Sénégal dans la perspective de réaliser une transformation économique accélérée.
Boubacar Dramé est Conseiller Technique – Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement Rural
CHEIKH BAMBA DIEYE DECHIRE «LE PROTOCOLE 2024»
Si cela tenait qu’à Cheikh Bamba Dièye, il n’y aura pas d’accord permettant au président Macky Sall et sa famille de quitter le pouvoir sans être poursuivi par une quelconque justice
La proposition du vice-président de la commission des lois de l’Assemblée Nationale, le député Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly, a vite été rejetée par le leader du Front pour le Socialisme et la Démocratie/Benno Jubel (FSD/BJ) Cheikh Bamba Dieye. Le responsable de Bokk Guis Guis a révélé que l’opposition est en train de travailler pour permettre au président Macky Sall d’être blanchi de toute poursuite, au cas où il renonce à l’idée de briguer un troisième(3) mandat à la présidentiel de 2024.
Si cela tenait qu’à Cheikh Bamba Dièye, il n’y aura pas d’accord permettant au président Macky Sall et sa famille de quitter le pouvoir sans être poursuivi par une quelconque justice. En effet, le leader du FSD/BJ a vite rejeté l’idée émise par la vice-président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly de Bokk Guis Guis. Cheikh Bamba Dièye a estimé à la limite indécente la proposition, en ce sens que «le troisième mandat n’est pas un droit, y renoncer n’est pas une faveur faite au peuple», a-t-il posté.
Poursuivant le leader du FSD/BJ a indiqué que «la promesse de non poursuite à l’endroit d’un décideur qui a fauté avec les deniers publics, qui a fauté avec le droit et qui a piétiné la justice sous le seul prétexte de ne pas prétendre à un troisième (3) mandat, est une double peine infligée aux Sénégalais».
Opposant son refus formel à cette proposition, Cheikh Bamba Dièye a fait savoir que celle-ci «est une injustice de trop parce qu’un tel acteur ne mérite aucune protection. Un homme d’Etat qui se respecte et qui a guidé son peuple avec éthique et responsabilité, n’a que faire d’une telle promesse. Il la percevrait comme un déshonneur», a-t-il regretté.
LA BAD ET LE CANADA OFFICIALISENT UN FONDS CLIMAT DE 133 MILLIONS DE DOLLARS CANADIENS
Le Canada et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé un accord pour la création d’un fonds pour le climat en Afrique prenant en compte les questions de genre.
Le Canada et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé un accord pour la création d’un fonds pour le climat en Afrique prenant en compte les questions de genre. Désignée comme administratrice du fonds, au terme de cet accord d’un montant de 133 millions de dollars canadiens, signé le 17 mars 2021, la BAD s’est engagée à fournir aux pays africains un financement climatique de 25 milliards de dollars, d’ici à 2025.
Dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, le Canada et la Banque africaine de développement (BAD) ont officialisé la mise en place d’un fonds climat d’un montant de près de 133 millions de dollars canadien. «Le gouvernement du Canada et la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) ont signé, le 17 mars dernier, un accord officialisant le Fonds climatique Canada-Banque africaine de développement (CACF), un fonds spécial transformateur visant à accorder des prêts concessionnels à des projets liés au changement climatique comportant une forte composante sexo-spécifique», informe un communiqué parvenu hier, mercredi 24 mars 2021, à la Rédaction de Sud Quotidien.
Ainsi, «le fonds sera capitalisé grâce, d’une part, à la combinaison d’une contribution remboursable de 104,8 millions de dollars américains (122.9 millions dollars canadiens) visant à accorder des prêts concessionnels tant pour des opérations souveraines que non souveraines, et d’autre part, à une contribution de 10 millions de dollars canadiens pour une assistance technique complémentaire. La Banque africaine de développement a été désignée comme administratrice du fonds». Et la source de poursuivre : «en tant que fonds de prêts concessionnels, les ressources du CACF seront investies dans des technologies innovantes à faible émission de carbone, les énergies renouvelables, l’agriculture intelligente face au climat, une foresterie durable, une gestion de l’eau et des projets de résilience climatique.
Le fonds financera des projets liés au changement climatique dans les pays africains, notamment ceux qui mettent l’accent sur l’égalité entre les sexes. L’autonomisation des femmes et des filles sera un objectif de tous les financements concessionnels du CACF, le but étant d’obtenir des résultats directs et mesurables en matière d’égalité des genres», lit-on dans le communiqué. En effet, étant «en bonne voie pour atteindre son objectif de 40% d’ici à la fin de 2021», la Banque africaine de développement s’engage «à fournir aux pays africains un financement climatique de 25 milliards de dollars d’ici à 2025».
Aussi le document rappelle-t-il que «le Symposium Canada-Afrique sur la croissance propre, organisé conjointement par le Canada, l’Éthiopie et le Sénégal, a réuni des dirigeants des secteurs public et privé du Canada et de l’Afrique subsaharienne. Il visait à identifier des moyens novateurs pour faire croître leurs économies, tout en réduisant les émissions de carbone et en renforçant la résilience au changement climatique».
Et de terminer : «le Canada, un des principaux membres non régionaux du Groupe de la Banque africaine de développement, a participé à toutes les augmentations de capital de l’institution, dont la 7e augmentation générale de capital, et aux reconstitutions du Fonds africain de développement, y compris la 15e reconstitution (FAD-15). Le pays a porté à 7,5 % d’unités de compte (UC) sa part dans la Banque africaine de développement. Il contribue également à l’abondement de nombreux fonds fiduciaires et initiatives gérés par le Groupe de la Banque», indique-t-il.
L’AFFAIRE SONKO RETOURNE À L’ASSEMBLÉE
Le bureau de l’Assemblée nationale qui avait examiné et mis sur pied une commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, vient d’être saisi à nouveau par des députés de l’opposition
Retour à la case de départ ! Le bureau de l’Assemblée nationale qui avait examiné et mis sur pied une commission ad hoc pour la levée de l’immunité parlementaire du leader de l’opposition, Ousmane Sonko, vient d’être saisi à nouveau par des députés de l’opposition. Cette fois, c’est une requête en annulation de la même procédure déjà enclenchée qui est déposée sur la table du bureau du Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass. Ce dernier devrait en principe convoquer ses collègues du bureau pour l’examen de ce recours. Par la même occasion, il devrait aussi se pencher sur le sort du Professeur Issa Sall qui vient de démissionner du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) de Serigne Moustapha Sy, en créant sa propre formation politique,
Des députés issus de l’opposition parlementaire veulent-ils profiter du vent de décrispation qui souffle depuis la mise sous contrôle judiciaire de Ousmane Sonko pour tirer d’affaire leur collègue ? Tout porte à le croire. Ils viennent d’introduire une demande de recours en annulation des poursuites contre ce dernier. Selon les sources de Sud Quotidien, ce sont les 19 députés qui avaient saisi le Conseil Constitutionnel pour contester la légalité de la Commission ad hoc, chargée d’entendre Sonko avant de lever son immunité parlementaire, qui sont revenus à la charge. «Effectivement des députés de l’opposition ont introduit une demande de recours en annulation. La demande est déjà sur le bureau du président de l’Assemblée nationale (Moustapha Niass, Ndlr)», confirme un député de la majorité, contacté par Sud Quotidien. D’autres sources précisent d’ailleurs que le bureau de l’Assemblée nationale devrait se pencher sur cette requête dès la semaine prochaine.
PEU DE CHANCE D’ABOUTIR
Sauf que ce recours a très peu de chance d’aboutir. En dehors du déclenchement de l’action publique, l’Assemblée nationale composée majoritairement de députés de la coalition Benno Bokk Yaakar ne devrait pas suivre les députés qui l’ont introduit. Au contraire ! «Ils sont libres d’introduire des recours. Mais, c’est une affaire privée encore une fois qui concerne certes notre collègue et une autre sénégalaise d’égale dignité. Il n’y a que la justice qui pourra dire s’il est coupable ou pas», tranche déjà une député que nous avons interpellé. A moins que le vent de décrispation qui souffle sur cette affaire et surtout l’implication du Khalife Général des mourides ne s’invitent à l’Hémicycle. Mardi dernier, rappelle-t-on, une délégation de Serigne Mountakha Mbacké, conduite par Serigne Bassirou Mbacké Porokhane a déjà rencontré des membres du Front de Résistance National (FRN). Abdoul Mbaye et Cie avaient exigé, entre autres, la libération des détenus politiques, l’identification et la condamnation des nervis lors des manifestations, la suppression du parrainage, l’indemnisation des victimes des émeutes, le respect du calendrier électoral (Locales en 2021, Législatives en 2022 et la Présidentielle sans Macky Sall en 2024), avec la participation de Karim Meïssa Wade et de Khalifa Sall.
PR ISSA SALL RISQUE DE PERDRE SON MANDAT
Le bureau de l’Assemblée nationale devrait aussi examiner le «cas» du Professeur Issa Sall suite à une saisine du Parti de l’unité et de rassemblement (Pur) qui réclame son siège. Ce, suite à la démission de ce dernier du PUR et à la création de sa propre formation politique sous l’appellation Parti de la Paix, de l’Éthique et de l’Équité (PEE). L’ancien candidat malheureux à la Présidentielle de 2019 serait rattrapé par l’article 7 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, mais aussi, l’article 60 de la Constitution sénégalaise qui stipule : «Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat. Il est remplacé dans les conditions déterminées par une loi organique». Plusieurs députés interpelés par nos services s’étonnent d’ailleurs que le Pr Issa Sall puisse attendre qu’on en arrive là. «Il a créé son parti politique. Il dispose d’un récépissé en bonne et due forme. Je suis même surpris qu’il ne quitte pas l’Assemblée nationale. Parce qu’il sait très bien qu’il a été élu grâce au Parti de l’unité et de rassemblement (Pur)»,
tonne un député.
LE FNR MET LE GOUVERNEMENT EN GARDE CONTRE LE REPORT DES LOCALES
Les lenteurs administratives" notées relèvent de la seule responsabilité du gouvernement. Aujourd’hui, tous les pôles politiques et la Société civile s’accordent pour l’organisation des élections locales d’ici la fin de l’année 2021 - COMMUNIQUÉ
SenePus publie ci-dessous, le communiqué du Front Démocratique et Social de Résistance Nationale (FRN), daté du 24 mars 2021, relatif au report des locales décidé par le gouvernement.
"Une réunion de la Commission politique restreinte du Dialogue National s'est tenue ce jour, 24 Mars 2022 pour discuter de la question de la tenue des élections locales qui devait être effective au plus tard le 28 mars dernier.
Face à l'absence de consensus sur la question, l’opposition tient à préciser que ce nième report, décidé ce jour, relève de la seule et unique responsabilité du pouvoir.
Pour rappel, les termes de référence de l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus électoral ont été envoyés le 6 février 2020 aux autorités. Ces transmissions sont restées sans réponse, malgré les nombreux rappels de la Commission politique et l’accord de l’USAID pour financer l’audit du fichier électoral. Ce n’est qu’au mois de Novembre 2020 que le processus a été repris ; aussi, les experts de l’audit et les évaluateurs du processus électoral ont été sélectionnés au mois de janvier 2021.
Si l’audit du fichier a démarré depuis mi-février 2021, le pouvoir vient seulement de nous informer, ce jour 24 mars 2021, que l’évaluation du processus électoral va démarrer le 1er Avril 2021.
Toutes ces précisions sont faites pour montrer que "les lenteurs administratives" notées relèvent de la seule responsabilité du gouvernement.
Aujourd’hui, tous les pôles politiques et la Société civile s’accordent pour l’organisation des élections locales d’ici la fin de l’année 2021. Seul le pôle de la majorité propose un report à février 2022, en dépit de tous les arguments techniques développés par les autres parties prenantes.
Le FRN maintient sa position déjà exprimée de respecter le calendrier électoral et d'organiser les élections locales en cette année 2021, les élections législatives en 2022 et le scrutin présidentiel en 2024.
En conséquence, le FRN, tout en dégageant ses responsabilités de toute nouvelle forfaiture en la matière, met en garde le gouvernement face à toutes les conséquences que de nouveaux reports pourront engendrer."
Ce qu'il a omis de mentionner, c’est le rôle joué par les puissances étrangères dans le chaos et la corruption qui font du pétrole un cadeau empoisonné pour certains et une mauvaise nouvelle pour d’autres
Lors d’une émission intitulée « Sénégal : la colère de la rue » - qui est passée sur la chaîne de télévision France 24 -, M. Christophe Ruffin, ancien ambassadeur de France au Sénégal, a affirmé que : « (…) On sait que c'est pas toujours une bonne nouvelle pour un pays d’avoir du pétrole, parce que ça augmente la corruption (…) ça a tendance à dépenser, à s’endetter (...) ». Et lorsque la journaliste lui parla de la malédiction des ressources naturelles, il répondit que : « (…) C'est pas toujours un cadeau...»
Les propos de M. Rufin peuvent être vrais, s’il faut à en juger par le chaos et la corruption semés dans certains pays dont le sous-sol regorge de pétrole. Cette ressource naturelle qui, comme l’or, le diamant et tutti quanti, devrait être une source de richesse pour toute société, a malheureusement été à l’origine d’une sorte de malédiction sur certaines terres. Au Nigeria, elle a été à la source d’une guerre civile qui a fait plus d’un million de morts (Biafra) ; en Irak, d’une autre guerre qui a coûté la vie à plusieurs centaines de milliers de personnes ; en RDC – que d’aucuns qualifient de « scandale géologique » tant son sous-sol est riche en matières premières -, et au Soudan, etc. elle a engendré des conflits meurtriers, ayant semé capharnaüm et instabilité politique. Même au Sénégal, malgré sa récente découverte dans le pays, elle a été à l’origine de beaucoup de polémiques, notamment à propos de la signature de certains contrats d’exploitation et de l'affaire Petrotim. Sans doute est-ce à cause de ces genres d’événement parmi tant d’autres que le fondateur de l’OPEP, un Vénézuélien, disait que : « les hydrocarbures sont les « excréments du diable[1] ».
Toutefois, ce que M. Rufin a omis de mentionner - peut-être n'y a-t-il pas pensé ou n’a-t-il pas eu le temps de développer sa pensée – c’est le rôle joué par les puissances étrangères complices, prédatrices et impérialistes, dont son pays, dans le chaos et la corruption qui font du pétrole un cadeau empoisonné pour certains et une mauvaise nouvelle pour d’autres, sinon les deux à la fois. L’histoire d’Elf - dont Loïk Le Floch-Prigent, lors de son procès, disait que : « ELF n’est pas une société pétrolière, c’est une diplomatie parallèle destinée à garder le contrôle sur un certain nombre d’États africains (…) Disons que le président d’ELF est à la fois président d’une société pétrolière et ministre de la Coopération[2]. "- peut en être la parfaite illustration. Au Congo Brazzaville, cette toute-puissante entreprise, par sa fourniture d’armes - comme la France l’avait jadis fait au Biafra - avait participé à la guerre fratricide opposant des factions rivales dans leur conquête du pouvoir. Au Gabon, d’après les propos d’Éva Joly, tirés de son livre, La force qui nous manque, l’ancienne entreprise française avait participé à la mise sur pied d’« un monde souterrain, un vaste réseau de corruption institutionnalisé, dont les fils étaient reliés en direct à l`Elysée. » C’est dire que malgré l’existence irréfutable de dirigeants africains corrompus, qui agissent parfois comme si les ressources naturelles de leurs pays leur appartenaient, ils sont souvent assistés dans leurs méfaits par quelques-unes des puissances néocolonialistes voraces, qui les aident souvent à arriver au pouvoir ou à s’y maintenir pendant plusieurs années. Les États-Unis et l’Angleterre ne sont pas en reste. Ils ont mis en œuvre en Irak ce qui Naomi Klein appelle la stratégie du chaos pour lui soutirer son pétrole, à la suite d’une guerre basée sur des mensonges grotesques. L’ex-agent de la CIA, Mike Battles, faisant référence au chaos consécutif à l’invasion du pays et à l’exploitation qui s’en est suivie, n’éprouve aucune honte à dire que : « La peur et le désordre nous ont admirablement servis[3] ».
Depuis la nationalisation de l’exploitation des hydrocarbures au Venezuela et en Bolivie, au détriment de certaines multinationales occidentales, ces deux pays ne cessent de subir les foudres de Washington. Le premier, outre les multiples tentatives de déstabilisation auxquelles il fait souvent face, doit encore affronter un embargo inique qui lui est imposé par les États-Unis alors que dans le second, un coup d’État a permis de renverser un président démocratiquement élu. Ce qui n’est chose nouvelle : Mossadegh avait subi le même sort. Ce fut la même foudre anglo-américaine qui a semé le chaos en Irak qui s’est abattue sur lui en 1952 à la suite de la nationalisation du pétrole iranien.
Quoi que l’on puisse dire sur la soi-disant malédiction des ressources naturelles, il serait très difficile de faire croire à un citoyen libyen, ayant vécu sous Kadhafi, qu’avoir du pétrole dans son sous-sol n'est pas un cadeau, une bonne nouvelle. Car il y avait une très bonne politique distributive : « enseignement obligatoire et gratuit jusqu'au premier cycle du secondaire, médecine gratuite, absence d'impôts, faible coût des transports publics, politique de prêts à taux zéro pour la construction de logements, construction massive de logements sociaux, allocation pour les nouveaux couples d'un montant de cinquante mille dollars pour la construction d'un logement, aide à la famille de trois cents euros [4]. » Malheureusement, à la suite d’une intervention militaire aux visées impérialistes – menée par la France et ses acolytes - dont l’un des objectifs inavoués était le contrôle du pétrole, le peuple libyen, qui peine à vivre en paix depuis ce moment, a perdu beaucoup de ces avantages.
Il serait tout aussi difficile de faire admettre aux citoyens de beaucoup de pays du Golf que le pétrole n'est pas un cadeau, une bonne nouvelle. Car, grâce à lui, nombre de ces pays ont trouvé une meilleure place dans le monde. Ils ont pu profiter des mannes financières générées par l’or noir pour développer leurs infrastructures – qui n’ont rien à envier à celles que l’on trouve dans quelques-uns des grands pays occidentaux –, pour aussi diversifier leurs domaines d’investissements et attirer beaucoup de touristes venant d’un peu partout dans le monde.
Autant peut être dit sur certains pays occidentaux comme les États-Unis, le Canada et les pays nordiques, etc. parce que le pétrole a aussi contribué et contribue encore à leur développement industriel et économique. La Norvège a utilisé les ressources financières qu’il génère dans le pays pour construire et assurer le paiement des retraites futures, selon Eva Joly.
En Amérique du sud, du temps d’Evo Morales, la Bolivie avait fait de grandes avancées sur le plan social après le « rétablissement de sa souveraineté énergétique », et une meilleure distribution des profits tirés des ressources pétrolières avait été faite. Sous Chavez, le Venezuela avait retrouvé richesse et fierté nationale grâce à une meilleure gestion de la production et de la vente de ses hydrocarbures.
Les questions que j’aurais posées à M. Rufin si l’opportunité m’en avait été offerte sont les suivantes : pourquoi les tout premiers mots qui lui sont venus à l’esprit lorsqu’on il a parlé de pétrole dans l’émission furent : « ça augmente la corruption. » ? Est-ce qu’il aurait tenu les mêmes propos s’il s’était agi d’un pays occidental ?
Même s’il est indéniable qu’il existe beaucoup corruption dans nombre pays africains, des pays comme le sien ne sont pays épargnés par ce fléau. L’affaire ELF, parmi tant d’autres, avec ses ramifications jusqu’à l’Élysée, en est un parfait exemple. L’affaire Fillon (ancien premier ministre) reste encore fraîche dans les esprits. L’ancien président, Nicolas Sarkozy, qui a été récemment condamné, traîne plusieurs dossiers judiciaires, dont certains pour corruption. C’est dire que la corruption n’est l’apanage d’aucun pays, d’aucun peuple, d’aucun continent. Il existe toutefois, pour moult raisons, des conditions qui rendent sa pratique plus facile à certains endroits qu’à d’autres.
En définitive, dire que le pétrole n’est pas toujours une bonne nouvelle ou un cadeau pour un pays - sauf dans quelques exceptions - revient souvent à établir le rapport entre la question de la gestion des ressources naturelles et celle de la souveraineté économique, politique et militaire face aux ogres que représentent quelques multinationales et les puissances prédatrices néocoloniales. Car il y a beaucoup de similitudes entre les pays où cette ressource n’est pas un cadeau encore moins une bonne nouvelle. Généralement, ils sont relativement faibles militairement, sont d’anciennes colonies qui peinent encore à retrouver pleinement leur souveraineté économique et politique ou sont sous l’emprise de dirigeants autoritaires, soutenus de l’extérieur, qui, avec leur famille, leur parti, accaparent l’essentiel des revenus tirés de la vente de leurs ressources pétrolières. De plus, on ne parle presque jamais de la malédiction des ressources naturelles dans les pays occidentaux. Cette question semble juste réservée aux autres pays parce que, eux, ils doivent certainement savoir, mieux que quiconque, comment bien se servir de cette précieuse ressource. L’expression de Cheikh Anta Diop : « La sécurité précède le développement » reste plus que jamais d’actualité. Quand un pays ne peut pas se défendre, il va de soi qu’il ne pourra pas défendre ses richesses. Surtout s’il dispose de dirigeants véreux qui accaparent tous les revenus engendrés par ses ressources naturelles et n’hésitent pas à s’allier avec le diable pour rester au pouvoir. Comme presque toute chose, le pétrole, dans de bonnes mains, peut être un cadeau, une très bonne nouvelle ; mais dans de mauvaises mains – étrangères ou locales – il peut constituer une vraie source de malédiction.