L’accès à la santé est encore inégal sur le territoire sénégalais. Une problématique à laquelle s’attelle le gouvernement avec l’ouverture de quatre nouveaux hôpitaux régionaux, dont celui de Kédougou qui vient d’être inauguré par le président Macky Sall le 31 mai. Mais les disparités continuent à l’intérieur même de cette région la plus pauvre du pays, enclavée au sud-est du territoire, au désespoir des populations et du personnel de santé.
Au bout d’une piste accidentée de 90 kilomètres, deux jeunes infirmiers gèrent le petit poste de santé du village de Sambarabougou. Une seule pièce est utilisée comme salle d’attente et d’accouchement.
Hapsatou Diop, sage-femme, s’occupe seule des femmes enceintes et des nouveaux nés. « On enregistre beaucoup de cas d'infections respiratoires hautes, mais le plateau technique est assez restreint. On n'a pas de bouteilles à oxygène, ni rien. C'est la sage-femme ou l'infirmière qui prend en charge l'enfant. S'il est dans un état critique nous sommes obligés d'en référer à Saraya, qui est assez éloigné. Pour un petit enfant qui fait des détresses respiratoires, ça peut être un voyage assez dangereux. Il y a de la mortalité », explique Hapsatou.
Un centre de santé surchargé
Ici, ce n’est pas le Covid-19 qui inquiète, mais les cas de paludisme qui vont arriver avec la saison des pluies. Surtout que le village n’est pas équipé en ambulance précise Tamba Cissokho, dépositaire du poste de santé. « Il nous faut d'abord une ambulance, ce qui est prioritaire. Il n'y a pas de matériel. Au niveau de la pharmacie, on a besoin de beaucoup de médicaments. On se débrouille seulement. On a quelques produits d'urgence comme le paracétamol, l'amoxicilline, on a pour les premiers soins... », décrit Tamba Cissokho.
Le leader du parti Pastef accuse la France de « néocolonialisme », et met de nouveau en garde le président Macky Sall contre une éventuelle candidature à un troisième mandat en 2024
L’opposant a tenu un discours musclé vendredi 2 juillet lors d’une déclaration à la presse. Il dénonce les récentes lois contre le terrorisme. Le leader du parti Pastef accuse la France de « néocolonialisme », et met de nouveau en garde le président Macky Sall contre une éventuelle candidature à un troisième mandat en 2024. Après les émeutes du mois de mars et en vue des prochaines échéances électorales, Ousmane Sonko conforte son positionnement politique.
Il se définit lui-même comme un « opposant radical ». Vendredi, Ousmane Sonko a multiplié les attaques, souvent frontales. Le député est notamment revenu sur les lois contre le terrorisme votées la semaine dernière à l’Assemblée, « liberticides et vicieuses », selon lui.
« Pourquoi le Sénégal, pays qui havre de paix, éprouve subitement le besoin de se doter d’une loi contre le terrorisme beaucoup plus liberticide que les pays qui sont confrontés à ce phénomène depuis très très longtemps ? Quel dessein inavoué se cache derrière cela ? L’objectif visé, c’est de perpétuer un système, c’est d'imposer un 3e mandat, de museler l’opposition… »
Des lois qu’il estime être « une copie conforme du Terrorism Act de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, en 2006 ». « Macky Sall se fait dicter les lois. Qui sont ceux qui soufflent à l’oreille de Macky Sall ? Monsieur Tony Blair, sous couvert de son institut, est aujourd’hui l’un des conseillers privilégiés du gouvernement du Sénégal. »
VIDE SOCIAL, VIOLENCE ET STRATÉGIE DU CHAOS, LES GERMES DU DÉSORDRE SOCIAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le parcours politique de Macky Sall révèle des épisodes qui tranche avec la tempérance. Sonko est prêt à assumer, quoi qu’il en coûte, le rôle de l’acteur principal dans le scénario d’un combat fractricide
Ma réflexion sur la question de la violence et des nervis adopte la distance critique vis-à-vis de la pratique du pouvoir qui s’adonne, en dépit de son autorité sur les forces républicaines, à ce que l’on peut appeler le construit politique de la violence dans ses rapports avec les opposants et les forces démocratiques. Dans le cadre de la praxis politique, la force de la tenaille que représente la dialectique des rapports de force conduit parfois à l’usage de la violence sous ses différentes formes. Mais, aujourd’hui, dans le contexte sociopolitique du Sénégal, la logique de conflictualité, pour les besoins du changement des rapports de force, présage des dérives aux conséquences imprévisibles. Il y a la stratégie du chaos, génératrice du désordre social, qui se construit, par la désacralisation et la fragilisation des forces de sécurité, avec la présence des nervis et des milices dans le champ politique. Les conséquences dramatiques qu’une telle pratique est susceptible de produire sont à situer dans un contexte de post crise, marqué par le vide social et la crise de l’éducation due à la fragilisation des différentes instances de socialisation que sont la famille, l’espace communautaire et l’école. Les médias et les réseaux sociaux, qui ont capturé les jeunes, n’ont pas aidé à inverser la tendance. Leur obsession aux chiffres de l’audimat et leur inféodation à des chapelles politiques les délestent, de plus en plus, de leurs rôles d’agents de socialisation. Il s’y ajoute les enjeux économiques et géostratégiques liés aux nouvelles ressources pétrolières et gazières qui aiguisent des appétits.
Vide social et mécanismes de construction de la violence sociale
Dans le jeu démocratique, les conflits d’intérêts, les affrontements d’idées, les oppositions d’opinions relèvent de l’évidence. Mais, quand la tendance à la radicalité l’emporte sur le jeu des équilibres, les divergences peuvent conduire à la violence aux conséquences souvent dramatiques. Au Sénégal, des signaux qui alertent sur un tel scénario sont, de plus en plus, perceptibles. L’espace politique est redevenu un lieu de conflictualité et d’expression de la violence aiguisée par la passion et les rancunes.
Des historiens de l’histoire politique du Sénégal vont remonter les compétitions électorales au mois d’octobre 1848, pour l’élection du député représentant la colonie à l’Assemblée nationale française. Le corps électoral était composé par les Français de souche, les métis et les habitants de Gorée et de l’île de Saint-Louis. Depuis les années 1960, on a dénombré neuf scrutins présidentiels et dix élections législatives. Bien que le Sénégal se prévale de cette longue tradition démocratique, notre pays n’est pas, au regard de la prégnance de la violence dans les rapports entre acteurs politiques, à l’abri des déchirures sociales. Depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir, la violence est immergée dans l’épaisseur des rapports politiques pouvoir/ opposition. Cette violence présage, en perspective des élections en vue et du troisième mandat, le scénario d’une dialectique aux allures de catastrophe : la violence du pouvoir contre la violence de résistance de l’opposition radicale. L’analyse sociologique et historique de la société sénégalaise montre que la violence politique a ses bases dans une société fortement configurée par la culture de la violence à travers ses différents ressorts et formes d’action. Elle est une donnée structurelle dans une société confrontée à la crise des sociabilités et à la défaillance de ces instances de socialisation et de reproduction sociale. La violence à l’école, la violence politique et la violence dans la rue au quotidien, relèvent toutes de la même source matricielle que sont le délitement des liens sociaux et son corollaire, la crise des valeurs et du religieux et le tarissement des sources de solidarité. C’est au prisme d’une telle lecture qu’on peut comprendre que le champ politique n’est que le lieu de prédilection de la violence structurelle, ancrée dans notre histoire politique et enchâssée dans les modes de sociabilité d’une société en crise, rattrapée par la perte de ses référentiels existentiels. Les multiples cas de violence, du verbal au physique, en passant par la violence symbolique, qui scandent le quotidien des Sénégalais, prouvent, à suffisance, qu’il y a dans notre pays la circularité de la violence, depuis les formes les plus ordinaires, les plus familières jusqu’aux formes les plus extrêmes qui se donnent à voir par des agressions violentes, pouvant conduire, souvent, à des morts d’hommes. La violence se banalise et devient une variable structurelle dans la société sénégalaise, confrontée aussi à son ouverture sous régionale qui en fait un lieu de refuge pour les délinquants de la sous-région.
Plusieurs facteurs ressortent de l'explication que les théoriciens donnent de cette violence dans notre contexte de vie. Mais, c’est par le prisme du triptyque vide social, culture juvénile délinquante et crise de l’éducation qu’il faut situer les mécanismes de production de la violence dans notre société. La notion de vide social, que nous empruntons aux sociologues de l’école de Chicago, vise à procéder à une objectivation de la situation des jeunes, confrontés à une double précarité : celle de l’angoisse des lendemains incertains et la précarité vécue dans l’univers familial où la survie au quotidien devient le signe révélateur d’un marasme social aigu.
Le vide social auquel les jeunes sont confrontés n’est pas le seul fait de la désorganisation sociale, mais il dérive plus des échecs politiques des régimes qui se sont succédé. Les différents pouvoirs, qui ont jalonné l’histoire économique, sociale et politique du Sénégal post indépendant, n’ont pas su produire des formes de gouvernance articulées à des stratégies efficientes dans la prise en charge des demandes sociales. C’est donc au niveau de ces échecs, corrélés à la crise de l’éducation, où se trouvent les mécanismes sociaux et/ou politiques de la violence dans notre société. On se rend compte que le construit politique de la violence n’est pas dissociable stricto sensu de celle qui imprègne l’ensemble des rapports sociaux. La paupérisation, le chômage des jeunes, la crise du modèle d’éducation, ont relié la violence à la crise des valeurs, donnant ainsi naissance à un contexte social chargé qui prédispose un champ politique en ébullition. La crise de l’éducation, qui résulte de la défaillance des rapports d’autorité au niveau des sphères familiale, scolaire, est un autre lieu de gestation de l’indiscipline et de la violence. L’affaissement de l’autorité familiale et la violence dans l’espace scolaire permettent de mettre en lumière l’homologie entre violence sociale et violence politique. Il subsiste ce que Bayart appelle cet « entrelacement des sentiments privés et de la politique publique ».
Certes, depuis le règne du parti socialiste, et bien avant même, la violence, tel un héritage génétique de l’évolution politique du Sénégal, est nichée au cœur de la vie politique de ce pays. Les « Tontons Macoutes » du PS, les « Calots bleus » du PDS, les « Marrons du feu » de l’APR, renseignent sur une tradition de mise en variable factuelle des nervis dans le champ politique sénégalais. Mais la dangerosité du phénomène est plus perceptible dans le contexte actuel où les enjeux sont à la fois énormes et complexes. C’est dans ce contexte de crises multiformes que prospère la réémergence des nervis sur la scène politique, avec des motivations inavouées qu’il faut situer dans la stratégie de préservation du pouvoir par tous les moyens.
Le construit politique de la violence au Sénégal
Les stratégies des hommes politiques s’inscrivent dans la logique de la mise en scène de la violence à travers toutes ses formes pour la fragilisation de l’adversaire. Le construit politique de la violence est allogène à la précarité et à l’instrumentalisation des appartenances à des fins d’endoctrinement (registre appartenances partisanes et identitaires, voire ethniques) ou bien par la marchandisation des allégeances politiques (argent distribué pour des besoins de mobilisation lors des rassemblements), ou encore par la défaillance des institutions démocratiques. Le construit politique de la violence au Sénégal est imputable à une conjonction de facteurs multiformes. On peut citer, à cet effet, l’absence de consensus sur les règles du jeu électoral ou leurs modifications unilatérales par les différents régimes au pouvoir, l’inefficacité et l’inefficience des mécanismes de régulation du processus électoral, l’instrumentalisation des organes de régulation des élections et de celui de l’audiovisuel, capturés par les régimes au pouvoir, une justice aux ordres des tenants du pouvoir, la présence des nervis et des milices dans le champ politique et l’instrumentalisation des identités de proximité ou ethniques. En dehors de ces déterminants qui s’expriment dans l’ordre du jeu politique, on peut évoquer le contexte socio-économique de précarité qui résume ce que nous avons désigné comme le vide social, en usant d’un concept des sociologiques de l’École de Chicago. Dans le registre communicationnel des opposants, renforcé par la violence symbolique de l’exhibition de la richesse mal acquise des hommes du pouvoir, l’opinion publique situe les difficultés sociales au niveau de la patrimonialisation des ressources du pays. Il s’est cristallisé, à travers les régimes qui se sont succédé, le sentiment d’amertume, la ligne de césure entre les politiques au pouvoir et le peuple sénégalais. Tous les régimes ont vécu cette temporalité du désamour entre le pouvoir et les populations. Voilà, en quoi le vide social devient une variable structurante de conflictualité et de violence dans notre pays, fortement ébranlé par une crise économique, sociale, politique, existentielle, à la fois profonde et multidimensionnelle.
Face au rejet des pouvoirs, après quelques années de grâce, l’élite politique gouvernante éprouve la peur de la perte des privilèges et, surtout, celle de rendre compte, pour avoir détourné les deniers publics. Les violences politiques des acteurs du pouvoir s’inscrivent dans l’obsession de rester au pouvoir, face à des populations résolues à opérer des ruptures profondes dans la gouvernance du pays. Le clivage entre les forces politiques actuelles se lit dans cette radicalité des postures, autour d’un duel de taliban entre Macky Sal et Ousmane Sonko.
Macky Sall et Sonko : les deux talibans du landerneau politique
Il est de tradition dans l’histoire politique du Sénégal, l’existence d’un invariant politique qui se traduit par une dualité pouvoir et opposition, par un duel affiché entre des figures au tempérament conflictualiste : Senghor/Dia, Wade/Diouf et aujourd’hui Macky/Sonko. Les discours politiques du moment et les stratégies en perspective vont se structurer et se produire dans cette dualité entre deux acteurs politiques que tout oppose et que rien ne prédispose à s’entendre, selon les principes de la concurrence apaisée, par le respect de la légalité démocratique et des institutions.
Comparant les tempéraments de Georges Bush fils et de Ben Laden, le philosophe iranien, Darush Shayegan, utilisait la figure métaphorique du taliban, pour désigner le premier comme le taliban du dollar et le second le taliban du pétrole. Ils sont tous deux portés vers la violence et la conflictualité permanente, partisans de la logique de la résolution des différends, par un usage démesuré de la violence. Au Sénégal, Macky Sall et Ousmane Sonko sont dans cette logique du clivage des postures tranchées, en perspective des échéances électorales en jeu.
Depuis 2012, il se dévoile dans la stratégie du pouvoir la transgression des fondamentaux du jeu démocratique, par la domestication des institutions et la manipulation des institutions judiciaires. Macky Sall est versé dans la constance du jeu politicien, comme un joueur d’échecs qui éprouve du plaisir à vouloir ériger, comme principe de gouvernance, la conflictualité dans l’adversité, face aux opposants pour qui il se donne la mission de les anéantir. Son obsession à diriger, comme un superman, la plus grande coalition de l’histoire politique du Sénégal, peut être interprétée, par le procédé de l’analyse psychologique, comme l’expression de la peur de l’adversité ou le réflexe de l’instant dictateur. Ou encore, il est, pour certains, dans la stratégie de se donner, à défaut de ressorts sociologiques, les leviers politiques pour briguer un troisième mandat, par la claudication de l’esprit de la constitution. L’analyse trajectorielle du parcours politique de Macky Sall révèle des épisodes dans la vie de l’homme qui tranche avec la tempérance. Le vote sans pièce d’identité, en tant que ministre de l’Intérieur de Wade, durant les élections de 2017, l’emprisonnement d’opposants politiques, l’exclusion d’adversaires d’envergure lors des dernières présidentielles, le rôle joué, en tant que Premier ministre, dans la disgrâce d’Idrissa Seck concernant les chantiers de Thiès, sa radicalité durant les émeutes du 23 juin, sont autant d’éléments instructifs sur le style machiavélique de sa gouvernance. Sa posture d’homme d’État n’a pas étouffé en l’homme l’âpreté de caractère. Le dernier projet de loi liberticide, proposé à l’assemblée, s’inscrit dans cette logique de conflictualité, dans la stratégie du chaos.
À propos de la présence des nervis lors de la tournée politique et/ou-économique, il faut en avoir une double lecture pour comprendre les motivations et les enjeux. Au-delà de sa fonction de mission-sécurité, la présence des nervis est aussi un signal, un message à l’endroit des prédicateurs de la seconde vague, en rapport avec les évènements de mars dernier. C’est d’ailleurs, ce message que retient une partie de l’opposition, en particulier Ousmane Sonko qui décide, dans le cadre du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), de se donner les moyens et les instruments d’une adversité à la dimension de l’engagement du pouvoir à procéder par le forcing pour briguer un troisième mandat. Sonko est convaincu que Macky Sall est dans le schéma d’Alassane Ouatara et d’Alpha Condé.
À défaut du respect des règles du jeu démocratique, comme rituel inhibiteur de la violence politique, le pouvoir et l’opposition sont dans une logique d’affrontement. Sonko est dans cette optique, prêt à assumer, quoi qu’il en coûte, le rôle de l’acteur principal dans le scénario d’un combat fratricide aux conséquences imprévisibles. Pour cette raison, Ousmane Sonko semble prendre l'envol de l’opposant qui adopte la position de l’opposition radicale, à la dimension des défis et des enjeux du moment, dans un contexte où les acteurs du pouvoir sont hantés par le drame d’une troisième alternance, synonyme de retour au dehors, dans le vécu fatidique du sénégalais lambda. La sortie de Sonko, appelant à ses partisans à adopter la loi du Talion, réaffirmé dans son discours lors de la commémoration des dix ans des évènements du 23 juin 2011, est, selon lui, la seule réponse qui vaille face à la fermeté du pouvoir. Il exhorte la jeunesse à ne pas flancher face aux nervis de Macky Sall. « Soyez prêts. Préparez-vous au combat. Il n’y a pas plus dangereux qu’un président qui recrute des nervis. On répond à la violence par la violence. N’écoutez pas ceux qui vous disent le contraire. Ce n’est pas en restant les bras croisés que les choses vont changer. Les maux de 2011 ont doublé ». La tonalité de la déclaration de Sonko s’inscrit dans le registre culturel du principe dionysiaque de l’éthique tiedo, « door fayou ». Par-là, il traduit le modèle oppositionnel de Wade qu’Ousmane Sonko adopte comme paradigme. Il ne cesse de rappeler à ses partisans que le pouvoir ne s’offre pas sur un plateau d’argent. Voilà deux figures politiques, deux styles, mais le même référentiel dans la praxis politique : l’adversité dans la conflictualité qui caractérise l’habitus taliban.
Les déclarations d’Aly Ngouille Ndiaye et Mansour Faye, situant la responsabilité des émeutes du 22 mars au niveau de ceux qui ont appelé à manifester, montre la cécité du pouvoir à comprendre que dans la dynamique des crises sociales et politiques, les facteurs de cause transcendent les effets de circonstance. En dehors des déterminants liés aux difficultés des Sénégalais, les griefs portés à Aly Ngouille Ndiaye, lors de son passage au niveau du ministère de l’Industrie et celui de l’Intérieur, et la gestion décriée de Mansour Faye concernant les fonds de la Covid, sont parmi les facteurs explicatifs du débordement populaire qui a failli emporter le régime de Macky Sall. On a l’impression qu’ils n’ont rien compris, de ce qui se pointe à l’horizon comme une nuée dans l’histoire politique du Sénégal. Au lieu de travailler à un resserrement des allégeances aux idéaux du progrès social et de l’État démocratique, pour construire du sens politique autrement, le régime de Macky Sall est dans la logique de la stratégie du chaos. Il est temps que les dirigeants de ce pays comprennent qu’au-delà de l’image de reflet de la propagande politique forcenée, par un régime qui réinvente son retour aux consciences, la stabilité du Sénégal devrait être une surpriorité pour tous. Ceux qui pensent qu’ils sont à l’abri de qui peut advenir de la violence politique, en perspective des élections en jeu, sont dans l’illusion et la naïveté coupables du vieillard de la fable, emporté par le duel des margouillats. Il faut espérer, peut-être, dans ces moments d’incertitude, que l’exception sénégalaise puisse prévaloir, car jusqu’ici les ressorts sociaux et religieux n’ont pas totalement dysfonctionné. Ils nous servent encore de soupape de sécurité, à l’exemple des évènements de mars dernier, quand tout semblait être compromis.
Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant chercheur, directeur du laboratoire Groupe interdisciplinaire de Recherche sur l’Éducation et les Savoirs (GIRES) Université Cheikh Anta Diop
DES DEPUTES DE L’OPPOSITION RECLAMENT LE DEPART DE MALICK SALL
«Je ne répondrai pas au coup de pied de l’âne», avait lancé le 25 juin dernier Me Malick Sall aux députés de l’opposition qui le traitaient d’«incompétent».
14 députés de l’opposition ont adressé hier une pétition au président de la République pour le départ de Malick Sall du gouvernement. Ils n’ont toujours pas digéré la formule du «coup de pied de l’âne» utilisée par le ministre lors de l’examen du projet de loi sur le terrorisme.
«Je ne répondrai pas au coup de pied de l’âne», avait lancé le 25 juin dernier Me Malick Sall aux députés de l’opposition qui le traitaient d’«incompétent».
C’est cette petite phrase qui a mis, ce jour là, l’Assemblée nationale dans un tohu-bohu indescriptible pendant plus d’une dizaine de minutes. Les cris des députés de l’opposition se confondaient aux applaudissements de ceux de la majorité. Et même le président de l’Assemblée nationale, qui a tenté de sauver le ministre avec un recours au «latin», n’y est pas arrivé. Me Malick Sall essaie d’éteindre le feu.
«Honorable députés, la présidente de la Commission des lois m’a demandé, au cours de son discours, de ne pas répondre au coup de pied de l’âne. Et je lui ai dit que je ne répondrai pas au coup de pied de l’âne. Je n’ai ciblé personne», a-t-il insisté.
Avant de présenter des excuses. Mais telle une couleuvre, des députés peinent à avaler ces propos du ministre de la Justice. Hier, 14 parlementaires de l’opposition ont adressé une pétition au président de la République pour le départ de Me Sall du gouvernement. Serigne Cheikh Mbacké, Mor Kane, Woré Sarr, Mamadou Lamine Diallo, Mansour Sy Djamil, Cheikh Abdou Mbacké, Marie Sow Ndiaye, Toussaint Manga, Aminata Kanté, Mame Diarra Fam, Aboubacar Thiaw, Oulimata Guiro, Ousmane Sonko et Cheikh Bamba Dièye dénoncent les propos «discourtois et irrespectueux» du garde des Sceaux à l’endroit des députés.
«Ce manque de respect est condamné par la loi organique portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose : ‘‘Les agents publics doivent respect aux députés’’», rappellent les députés de l’opposition. Si la pétition a peu de chances d’avoir gain de cause, cette initiative montre le fossé entre le pouvoir et l’opposition après l’adoption par l’Assemblée nationale des lois renforçant les sanctions contre les actes de terrorisme.
En effet, la séance plénière organisée pour l’examen et le vote des projets de loi 10-2021 et 11-2021 modifiant respectivement le Code pénal et le Code de procédure pénale a été le théâtre de pugilat, d’insultes et d’attaques entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition. Finalement votées par la majorité parlementaire, ces lois «liberticides», selon l’opposition, ont été attaquées mercredi devant le Conseil constitutionnel par 21 députés.
Par Yakhya DIOUF
ÉDUCATION, RESPONSABILITÉS DES PARENTS
Les devoirs des parents sont si difficiles et si délicats que personne n’oserait prétendre s’en acquitter sans se tromper
Dans les attelages gouvernementaux connus, depuis l’Indépendance, on a toujours noté un ministère constant qui s’occupe de l’Enseignement, dit : Ministère de l’Education. Dénomination pompeuse qui, en réalité n’est qu’une photocopie de la conception française de son système éducatif. On oublie souvent que ce ne sont pas les mêmes réalités qui se trouvent à la base de l’impulsion et de la marche des deux systèmes. Le Ministère Sénégalais de l’Education, aussi bien dans sa structure que son fonctionnement, n’a rien de « national ». C’est plutôt de l’instruction publique dont il s’agit que d’éducation au sens premier du terme. La véritable éducation, elle est de base et incombe plus aux parents, à la famille qu’à l’école. Certes, celle-ci en a une part non négligeable mais encore il est nécessaire qu’on puisse faire la part des choses.
Le curriculum de l’Education de base CEB a tenté d’apporter des correctifs par rapport aux programmes précédents en introduisant le concept de ESVS – Education à la science et à la vie sociale – non seulement, la maitrise de la pratique pédagogique par les enseignants est particulièrement lacunaire mais les disciplines qu’elle regroupe – vivre dans son milieu et vivre ensemble, notamment, ne font même pas l’objet d’une évaluation au CFEE. Où est alors l’éducation au sens propre du terme ?
Comme on le sait, celle-ci fait l’objet de diverses conceptions. Et la question de la légitimité de l’action éducative se pose. De quel droit intervenons-nous dans la vie présente et future d’un être humain ? Oui nous autorise à essayer de le former, à prendre en main la conduite de son développement – c’est le sens du mot éducation – et à l’élever selon nos conceptions ?
Mais malgré tout, si l’on devait hasarder une entreprise de ce genre, quelle est la structure qui devrait avoir le primat ? Bien sûr la famille, les parents en l’occurrence. De ce point de vue, il est admis que l’un des plus grands avantages accordés à la majorité des enfants est celui d’avoir à la fois un père et une mère. Tous deux sont indispensables pour une action éducative équilibrée. Pour s’occuper de ses enfants, il faut que le père soit présent à la maison le plus possible.
La vraie famille, complète, active, n’existe que lorsque les parents sont tous deux-là. Dans les milieux ouvriers, le travail arrache le père à son foyer le plus clair de son temps et il devient un méconnu, dont l’autorité est singulièrement ébranlée. Cela a nécessairement des répercussions sur le comportement des enfants.
En effet, les devoirs des parents sont si difficiles et si délicats que personne n’oserait prétendre s’en acquitter sans se tromper. Le père n’est pas un «dompteur ».Devant un tel idéal, on conçoit le non-sens des méthodes d’éducation dont font usage certains pères de famille et qui s’apparentent à celles d’un dompteur dans une cage de fauves : ceux qui « forcent » l’enfant, par la menace, à se soumettre sans réplique, aux ordres qu’ils donnent et ceux qui « achètent » , si j’ose dire, la bonne volonté et les bonnes grâces de l’enfant par des remerciements, des félicitations, des récompenses. Que demande-t-on à l’enfant qu’on éduque ?
Tout simplement de revenir, à travers de multiples expériences, à sa véritable nature. Il n’y a donc pas lieu de lui faire violence, ni de faire intervenir de bas intérêts. Il faut l’aider patiemment, avec fermeté et douceur, à ranimer la nature parfaite que le créateur a consentie pour lui. Voilà pourquoi il est non seulement inefficace et cruel, mais aussi anti pédagogique de chercher à « dompter », à « dresser » un enfant.
L’éducation véritable consiste à le mettre en contact avec la puissance divine, à disposer son cœur, par le précepte et par l’exemple, à recevoir des leçons que Dieu lui donne. Un père de famille ne doit pas être un dompteur. Et la mère dans tout ça ? Sa présence au foyer est une nécessité. Cependant la femme d’aujourd’hui tend de plus en plus à s’en détacher. Elle ne voit pas pourquoi elle vivrait dans l’ombre alors que son mari sort, rencontre du monde et joue un rôle infiniment moins effacé. « Tota mulier in utero » disent volontiers les savants, c’est-à-dire tout ce que fait la femme et tout ce qu’elle est, résulte de sa possibilité d’avoir des enfants.
Cette formule parait étroite ; en réalité, elle est aussi vaste que peut le souhaiter un être humain conscient de sa valeur et de sa dignité. Elle devrait donc regarder plus loin que les tâches immédiates. Lorsque, grâce à son action sage et patiente, une maman aura pu « mettre en circulation », si j’ose dire, un fils de vingt ans bien préparé à sa tâche de fonder un vrai foyer, elle pourra contempler le résultat de son travail. Ce travail consiste, il est vrai, en un nombre incalculable de « petits riens » accomplis avec patience et régularité. L’exemple de l’ordre et de la propreté, de l’activité toute simple, de la bonne humeur devant les contretemps aura contribué, souvent bien mieux que les longs et solennels discours paternels, à la formation d’une âme et d’une conscience.
L’influence de la femme au foyer est surtout d’ordre moral. On a fini par comprendre que les hommes de demain seront ce que les font les femmes d’aujourd’hui, que demain la situation sera prospère ou inquiétante selon que les mères de famille auront bien ou mal préparé le corps, le cœur et l’esprit de leurs enfants –« LIGUE YOU NDEYE, AGNOUB DOME », a-t-on l’habitude d’entendre. Telle est la véritable mission de la femme et de la mère. C’est ce que Pierre – Henri Simon a exprimé dans « la femme et sa mission » en ces termes : « on peut supposer tous les progrès sociaux, toutes les révolutions, tous les ordres de civilisation qu’on voudra, il restera deux faits contre lesquels aucune théorie de l’esprit, aucune contrainte de l’Etat ne pourront jamais rien : cet instinct qui pousse l’homme et la femme à chercher dans l’amour partagé la plus intense joie terrestre, et cette loi qui fait que le drame de l’humanité de demain se décide aujourd’hui, sur les genoux des mères. »
Lourde responsabilité ! En ont-elles conscience ? En tout cas, si ce travail qui incombe tant à la femme, comme le décrit si bien notre auteur, est mené de la façon la plus habile, on ne devrait pas observer, dans la vie de tous les jours, des comportements déplorables, de la part de certains jeunes, tels : Lever la main sur un professeur est un acte qui frise l’infamie. Il est condamnable à plus d’un titre .Un élève qui se livre à de tels actes n’a plus sa place dans le milieu scolaire. Il en est de même pour l’étudiant qui pousse l’outrecuidance jusqu’à l’audace d’arracher le micro de son professeur en plein cours.
L’humiliation ainsi faite à un universitaire, dépositaire d’un savoir si respectable, ne doit pas rester impunie. Que ceux-là qui procèdent ainsi comprennent qu’ils sont en train de se sacrifier eux-mêmes, car on ne récolte que ce qu’on a semé. On ne peut pas maltraiter ainsi, en tant que « talibé », son« serigne » et espérer connaitre plus tard la « baraka ».
On le leur rendra, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. Stoetzel écrivait, dans son commentaire d’une enquête sur les valeurs qui doivent être les fondements de comportement citoyen des jeunes dans le monde actuel : « les certitudes morales sont en train de s’effondrer, chez les jeunes, les normes sont désacralisées ».Déjà les différences d’opinions entre générations étaient hautement perceptibles : elles n’ont fait que s’approfondir au point que beaucoup de sociologues ou d’experts parlent aujourd’hui de « fracture ». Il faut agir pendant qu’il est temps.
QUAND LA DAF AUTOMATISE L’ESCROQUERIE
Se faire escroquer à la Direction de l’Automatisation des Fichiers, c’est impensable ! Mais c’est exactement à cette activité propre aux dealers que s’adonnent certains agents de la DAF, structure publique chargée de la confection de la carte d'identité
La Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) semble profiter du processus de récupération des pièces d’identité pour soutirer des sous à de paisibles citoyens. En plus de la lourdeur administrative, des agents prétendant travailler à ladite structure se plaisent à faire de cette situation un gagne-pain.
Se faire escroquer à la Direction de l’Automatisation des Fichiers, c’est impensable ! Mais c’est exactement à cette activité propre aux dealers que s’adonnent certains agents de la DAF qui est une structure publique chargée de la confection de la carte d’identité nationale. Tels des rabatteurs, ces agents profitent de leurs fonctions pour soutirer de l’argent à des citoyens qui ne demandent qu’à rentrer en possession de leurs cartes d’identité après un long temps d’attente. Il y a plus d’un un an, M. Kanté a été confronté à la même situation.
Après avoir procédé à l’inscription pour obtenir une carte d’identité nationale à Tamba, il est resté une éternité sans recevoir une information relative à la disponibilité de sa pièce. Grande fut sa surprise quand un énergumène prétendant être de la DAF s’est fait le malin plaisir de lui réclamer la coquette somme de 65 000 francs CFA pour qu’il puisse obtenir sa carte.
Très futé, le «Pablo escobar» de la Daf voulant faire tomber M. Kanté dans ses filets s’est même fait le charme de filmer sa pièce et de la lui envoyer par vidéo. Scandalisé, le propriétaire s’en est ouvert à la DAF en lui envoyant le numéro par lequel l’énergumène lui avait envoyé la vidéo. Mais la Daf lui a demandé de porter plainte en lui assurant qu’elle allait faire preuve de diligence afin de tirer l’affaire au clair. Depuis lors rien. Pire, lorsqu’ qu’il a déposé sa plainte au niveau du commissariat de Tambacounda, les limiers se sont déclarés incompétents, puisque le gars se trouve à Dakar.
Lorsque nous avions appelé à la Daf, notre interlocuteur avait indiqué que le mis en cause a été identifié. Mais c’est toujours le statu quo. La pièce a disparu comme enchantement. Manifestement la Daf n’a pas fait preuve de diligence pour mener une enquête au niveau de ses rangs pour non seulement mettre fin aux agissements de la personne incriminée, mais aussi permettre à notre compatriote de rentrer en possession de sa pièce d’identité. En effet, ce chantage orchestré sous le regard complice de la Daf, n’est que la face visible de la mafia qui prévaut. C’est la croix et la bannière pour la récupération d’une pièce d’identité. Cela a fini de causer d’énormes préjudices aux citoyens. Au point qu’il est mille fois plus aisé d’obtenir le passeport que la carte d’identité nationale à cause de ces rackets.
D’ailleurs, la DAF semble être habituée des faits. Une source signale qu’après être restée longtemps en attente pour récupérer sa pièce d’identité, elle a contacté les services de la DAF. Mais la DAF lui a demandé de payer 10 000 francs CFA pour un duplicata alors qu’elle n’a pas même reçu sa carte au préalable. C’est pourquoi elle se demande comment la DAF a-t-elle pu perdre sa carte et puis vouloir lui soutirer cette somme pour un duplicata. C’est autant de griefs qui sont reprochés à la Direction de l’Automatisation des Fichiers qui devient ainsi l’antre par excellence de l’escroquerie.
LE GENERAL MOUSSA FALL MET EN GARDE LES GENDARMES POLITICIENS
Visiblement, l’ombre des derniers rebondissements relatifs à la radiation du capitaine Omar Tine et le changement polémique du Général Jean Baptiste Tine qui ont secoué cette institution a plané dans cette cérémonie d’installation du Général Moussa Fall
Manifestement, le nouveau Haut Commandant de la gendarmerie est venu pour remettre de l’ordre dans une institution secouée ces derniers mois à cause des évènements du mois de mars. installé hier officiellement en tant que Haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall, en prononçant son premier discours appelé dans le jargon militaire l’ordre du jour numéro un, recommande de la retenue qu’exige le statut du militaire à l’égard des opinions philosophiques, politiques, religieuses.
Malgré une ambiance chaleureuse et empreinte d’émotion, l’on a assisté à des installations et des passations de service beaucoup plus cordiales entre hauts commandants de la gendarmerie. Visiblement, l’ombre des derniers rebondissements relatifs à la radiation du capitaine Omar Tine et le changement polémique du Général Jean Baptiste Tine qui ont secoué cette institution a plané dans cette cérémonie d’installation du Général Moussa Fall en tant que Haut commandant de la gendarmerie. D’abord dans les discours de ce dernier et du ministre des Forces Armées, en aucun moment le nom du Général Tine n’a transparu. Même pas pour une question de convenance protocolaire. D’autant plus que le successeur du Général Cheikh Sène n’a pas fait le déplacement. Ensuite, redoutant manifestement un effet boule de neige du cas du Capitaine Omar Touré, le nouveau haut commandant de la gendarmerie s’est voulu très clair en dressant sa feuille de route concernant cette question : ‘’Nous vivons dans un monde qui connaît des transformations rapides avec de grandes opportunités, mais également son lot d’incertitudes et d’instabilités. Le rapport de forces devient déterminant dans les situations de crise. En conséquence, nous devons résolument nous y préparer en questionnant en permanence notre modèle sécuritaire et en adaptant nos modes d’action’’, soutient Général Fall. Devant les ministres des Forces Armées Sidiki Kaba, de l’Intérieur Antoine Diome et de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, il avertit : ‘’Mais cela ne doit en rien remettre en cause notre identité et les valeurs cardinales qui caractérisent notre action, forgées dans la dualité de notre statut et trempées dans l’esprit républicain et la discipline militaire. Cette discipline militaire, qui constitue la force principale des armées, nous impose l’obligation de réserve.‘’ Et le nouveau directeur de la Justice militaire de mettre en garde dans la foulée : ‘’L’éthique du gendarme vous commande la retenue qu’exige votre statut à l’égard des opinions philosophiques, politiques, religieuses, mais également dans vos rapports aux médias et réseaux sociaux.’’
«MON AMBITION EST DE BATIR UNE GENDARMERIE PROFESSIONNELLE»
A l’en croire, sous l’uniforme bleu de la loi, la vie du gendarme au quotidien n’est rien d’autre qu’engagement, loyauté républicaine et courage, au service de la Nation. Le métier de gendarme, fait-il savoir, est un service au bénéfice de l’intérêt général et un sacerdoce permanent. ‘’C’est un devoir que nous accomplissons dans le respect des lois et règlements en vigueur, animés d’une haute conscience citoyenne et d’un dévouement permanent à l’idéal républicain’’, renchérit-il. Dans le même ordre d’idées, il a rappelé le contexte stratégique caractérisé par l’imprévisibilité et le recours systématique à une violence aveugle qui nourrit l’inquiétude et la peur chez les concitoyens.
Conscient selon toute vraisemblance de cet enjeu, il déclare : ‘’Mon ambition est de bâtir une Gendarmerie professionnelle, ancrée dans les valeurs au cœur des institutions républicaines avec un personnel fier et motivé, dont les capacités morales sont à la hauteur des défis qui les attendent.’’ Cette ambition doit se bâtir, d’après lui, autour d’une vision claire et inclusive dont la matérialisation exige des actions menées avec célérité, organisation, méthode et compétence. De son avis, il lui incombe la responsabilité de tracer un nouveau cap et de dessiner une feuille de route claire, cohérente et pragmatique prenant en compte les priorités pour les années à venir. ‘’L’effet final recherché est le renforcement de la confiance et le recul des violences ainsi que des incivilités, dans notre zone de responsabilité. Aussi, tous les échelons opérationnels devront-ils s’attaquer résolument aux violences urbaines et rurales, au vol de bétail, à la coupe illicite de bois, à l’extrémisme violent, à la criminalité transfrontalière organisée, à la cybercriminalité, au trafic de drogue et d’armes, à l’insécurité routière, mais aussi et surtout, concourir à faire de notre pays un sanctuaire à l’abri de la menace terroriste’’, préconise-t-il non sans indiquer que sa stratégie d’action, pour répondre aux attentes des populations et des autorités, va s’appuyer sur la prévention, l’anticipation, la détection et l’intervention.
«JE VAIS PRIVILEGIER LA SPECIALISATION SUR LA POLYVALENCE QUI SOUVENT DONNE LIEU A DES HESITATIONS PREJUDICIABLES A L’EFFICACITE»
Par ailleurs, le Haut Commandant de la Gendarmerie qui a procédé hier à sa première revue des troupes a souligné que la préparation opérationnelle sera pour lui un point d’attention majeur. Afin, renseigne-t-il, de privilégier la spécialisation sur la polyvalence qui souvent donne lieu à des hésitations préjudiciables à l’efficacité. ‘’Dans chaque domaine du service de la Gendarmerie, j’invite les commandants de subdivison d’arme à faire de la formation, de l’entraînement et de la gestion des ressources humaines placées sous leurs ordres, leur priorité. Ainsi, ils pourront obtenir des résultats satisfaisants dans le cadre de la sécurisation de leurs zones de compétence’’, lance Général Moussa Fall. La réalisation de l’objectif stratégique, selon lui, de porter les effectifs de la Gendarmerie nationale à 20 000 militaires à l’horizon 2025 devrait permettre de renforcer substantiellement les ressources humaines affectées aux grandes subdivisions d’arme.
«J’AFFICHERAI UNE FERMETE SANS FAILLE FACE AUX COMPORTEMENTS DEVIANTS, SOUS TOUTES LEURS FORMES»
Dans ce même sillage, il a invité les gendarmes à se réconcilier avec l’orthodoxie républicaine qui caractérise ce corps durant leurs services : ‘’ J’exige de chacun d’entre vous une attitude irréprochable, pendant et en dehors de l’exécution du service. Je commande à chaque gendarme d’observer un strict respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, en basant son action sur la confiance et l’écoute, qualités essentielles dans le service de la Gendarmerie. Ce lien de confiance se bâtit, en priorité, sur le terrain par une présence visible et un contact aussi fréquent et diversifié que possible avec les populations. La légitimité que procure cette relation constitue un gage d’efficacité dans l’exécution du service’’, recommande-t-il avant de préciser : ‘’ Être gendarme, c’est savoir que l’on n’a pas la charge de l’autorité pour être au-dessus de la loi, mais pour la servir et la faire appliquer. C’est être conscient que l’uniforme ne nous donne pas un avantage, une supériorité ou une impunité, mais au contraire qu’il nous oblige. De ce point de vue, je tiens à affirmer ici et maintenant que j’afficherai une fermeté sans faille face aux comportements déviants, sous toutes leurs formes.’’
LE SAEMSS MENACE DE PERTURBER LA PROCHAINE RENTREE SCOLAIRE
Les syndicalistes de l’éducation sont plus que jamais déterminés dans leur combat pour la matérialisation du protocole d’accords signé le 30 avril 2018.
Si les engagements pris ne sont pas respectés, la prochaine année scolaire pourrait être hypothéquée dès la rentrée. Cette mise en garde vient du secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du Moyen Secondaire (Saemss), Saourou Sène qui a fait face hier à la presse pour dénoncer la non-matérialisation du protocole d’accords signé le 30 avril 2018.
Les syndicalistes de l’éducation sont plus que jamais déterminés dans leur combat pour la matérialisation du protocole d’accords signé le 30 avril 2018. Déplorant le mutisme de l’Etat, les organisations syndicales du G7 menacent de perturber la prochaine rentrée d’octobre 2021.
«L’année scolaire s’est déroulée sans perturbation majeure, malgré l’absence totale de dialogue entre l’Etat du Sénégal et les organisations syndicales du G7 pour qui le protocole d’accord du 30 avril 2018 tarde à se matérialiser. Nous exprimons sans ambiguïté notre ferme engagement à porter à bras-le-corps toutes les préoccupations de nos collègues pour une école de la réussite à travers la matérialisation de ces accords sans lesquels l’école ouvrira ses portes en octobre avec une lutte acharnée et sans concession des enseignants du Sénégal», tonne le secrétaire général du Saemss, Saourou Sène qui faisait face à la presse. Il rappelle que leurs revendications concernent les lenteurs administratives dans le cadre de la gestion de leur carrière, le caractère inéquitable de la rémunération de l’enseignant dans la grille salariale de la fonction publique ; la surimposition des rappels payés aux enseignants ainsi que l’absence de plan de carrière suite à la réduction drastique des quotas pour la mise en position de stage et les passerelles professionnelles. En attendant, le secrétaire général du G7 appelle l’ensemble de ses membres à une mobilisation sans faille pour engager le combat le moment venu. Il exige en outre la suppression de la départementalisation du Brevet de fin d’études moyennes et le retour à l’orthodoxie en l’alignant sur le Bac ; le paiement à temps des avances et des indemnités dues aux examinateurs et la sécurisation de tout le processus dans un contexte où on note de plus en plus des cas d’agression à l’endroit du corps professoral.
Le Saemss met garde le gouvernement contre toute tentative de restriction des libertés Les syndicalistes ont profité par ailleurs de leur face-à-face avec la presse pour mettre en garde le gouvernement contre toute tentative de restriction ou de remise en question des libertés et des acquis fondamentaux obtenus de haute lutte. Ce, suite à l’adoption en séance plénière, le vendredi 25 juin 2021, du projet de loi 10 2021 modifiant la loi 65- 60 du 21 juillet 1965 portant code pénal et celui N° 11-2021 modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénale. Ils estiment en effet que l’examen des dits projets de loi a permis de constater l’introduction dans le code pénal de dispositions qui pourraient constituer des restrictions, des menaces et des entraves dans l’exercice de certains droits et libertés fondamentaux consacrés par des conventions ratifiées et par la Constitution de notre pays ainsi que les lois et règlement en vigueur. «Le Saemss considère que malgré ces nouvelles dispositions, rien ne saurait altérer l’expression des libertés syndicales », signale Saourou Sène.
Il condamne dans la même veine et avec la dernière énergie l’empressement notoire et l’absence totale de concertation avec les acteurs. «En effet, les autorités ont fait recours à une procédure d’urgence pour faire voter ce projet de loi, ce qui ne s’explique guère dans un contexte d’apaisement où des questions aussi importantes auraient pu faire l’objet d’échanges dans le cadre du Dialogue national initié par le gouvernement», déplore-t-il.
L’OMS ALERTE CONTRE LE VARIANT DELTA EN FORTE CROISSANCE DANS LES PAYS
«Covid-19 : le variant Delta alimente la troisième vague africaine.» Tel est l’intitulé d’une note de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui alerte sur le niveau de propagation du nouveau coronavirus.
Le continent africain est en train de vivre silencieusement une troisième vague de Covid19 avec son lot de dégâts. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de cas dépasse tous les pics précédents et de nouveaux variants comme Delta se propagent plus rapidement. Suffisant pour que l’OMS mette en garde les pays sur l’ampleur de la situation.
«Covid-19 : le variant Delta alimente la troisième vague africaine.» Tel est l’intitulé d’une note de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui alerte sur le niveau de propagation du nouveau coronavirus. A en croire le document, les cas ont augmenté en Afrique pendant six semaines consécutives et ont progressé de 25% d’une semaine sur l’autre pour atteindre près de 202.000 au cours de la semaine se terminant le 27 juin.
Selon la branche africaine de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il s’agit de neuf dixièmes du précédent record de 224.000 nouvelles infections sur le continent. Dans le même temps, souligne l’OMS, les décès ont augmenté de 15% dans 38 pays africains pour atteindre près de 3.000 au cours de la même période. «La vitesse et l’ampleur de la troisième vague africaine ne ressemblent à rien de ce que nous avons vu auparavant. La propagation galopante de variants plus contagieux fait passer la menace pour l’Afrique à un tout autre niveau», a déclaré Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
Et les chiffres publiés dernièrement par le ministère de la Santé du Sénégal, même si c’est à des degrés moindres comparés à d’autres pays du continent, confortent cette thèse. En effet, dans leur décompte quotidien, les services de la santé ont indiqué que sur 2024 tests réalisés, 135 sont revenus positifs soit un taux de positivité de 6,67%. Il s’agit de 61 cas contact et 74 issus de la transmission communautaire.
Aussi, 2 décès ont été enregistrés le mercredi 30 juin 2021. Pendant ce temps, il a été dénombré 4028 personnes vaccinées portant le nombre total à 529420. Sur le continent en général, il a été remarqué que le nombre de cas a doublé toutes les trois semaines. Pis, souligne l’OMS, le variant Delta se répand dans un nombre croissant de pays. «Ce variant, découvert pour la première fois en Inde, a été signalé dans 16 pays, dont neuf connaissent une recrudescence des cas », lit-on dans le communiqué dont «L’AS» détient une copie.
Selon l’OMS, il s’agit de la variante la plus contagieuse à ce jour, dont la transmissibilité est estimée entre 30 et 60% supérieure à celle des autres variants. Il est présent dans trois des cinq pays ayant signalé le plus grand nombre de cas au cours de la semaine se terminant le 27 juin. Et il domine en Afrique du Sud, qui a enregistré plus de la moitié des cas africains au cours de la même période.
«CETTE TROISIEME VAGUE INTERVIENT ALORS QUE LE CONTINENT DOIT FAIRE A UNE PENURIE DE VACCINS»
Selon les derniers rapports nationaux rapportés par l’OMS, le variant Delta a été détecté dans 79% des échantillons séquencés en République démocratique du Congo (RDC) et dans 97% des échantillons séquencés en Ouganda. En Ouganda également, 66% des cas graves chez les personnes de moins de 45 ans sont attribués au variant Delta, ajoute le communiqué.
«Les variants Alpha (britannique) et Beta (sudafricain) ont été signalés dans 32 et 27 pays respectivement. Le variant Alpha a été détecté dans la plupart des pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre.
Le variant Beta est plus répandu en Afrique australe. Ces deux variants sont plus transmissibles que le virus original», renseigne l’Oms. L’agence onusienne de la santé soutient en définitive que cette troisième vague intervient alors que le continent doit faire à une pénurie de vaccins. «Bien que huit vaccins se soient avérés sûrs et efficaces et qu’ils aient été inscrits sur la liste des vaccins d’urgence de l’OMS, les expéditions vers l’Afrique se sont taries. Seules 15 millions de personnes - soit 1,2% seulement de la population africaine - sont entièrement vaccinées, contre 11% des personnes dans le monde et plus de 46% des personnes au Royaume-Uni et aux États-Unis», explique l’organisation.
L’OMS indique dans la foulée que les difficultés d’approvisionnement se poursuivent et que le partage des doses peut contribuer à combler le fossé. «Nous sommes reconnaissants des promesses faites par nos partenaires internationaux, mais il est urgent de prendre des mesures concernant les allocations. L’Afrique ne doit pas être laissée à l’abandon dans les affres de la pire vague qu’elle ait jamais connue», a conclu la Dr Moeti.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
CES TRAINS MUNICIPAUX QUI ARRIVENT A L’HEURE…
En perspective des élections locales de janvier prochain, « Le Témoin » a choisi de jeter un coup de projecteur sur les success stories— mais si, mais si ça existe — de nos mairies.
Et si, pour une fois, on s’intéressait aux trains qui arrivent à l’heure ! En perspective des élections locales de janvier prochain, « Le Témoin » a choisi de jeter un coup de projecteur sur les success stories— mais si, mais si ça existe — de nos mairies.
A l’opposé de l’image d’Epinal de ces collectivités dont les édiles sont considérés au niveau de l’opinion comme d’indécrottables vendeurs de terrains, autrement dit des spéculateurs fonciers, et aussi des adeptes de la politique de « cantinisation » à outrance, - fraudeurs à l’état civil et autres joyeusetés, nous, pour une fois, voulons montrer qu’il y a d’autres types de maires.
Des maires qui investissent — en particulier dans l’éducation et la santé mais pas seulement —, qui sont proches de leurs administrés, qui ont su rendre leurs communes attractives aux investisseurs. Des maires, surtout, qui gèrent leurs budgets, souvent maigres, en bons pères de familles comme on dit. Qui ont à cœur d’améliorer les conditions de vie de leurs mandants et d’éradiquer un tant soit peu la pauvreté dans leurs terroirs.
Vaste chantier, on en conviendra, tant les ressources de nos collectivités locales sont limitées même si l’Etat, par le biais des fonds de concours et de dotation, tente de leur venir en aide. Avec l’assistance de consultants, nous avons donc choisi 20 mairies, dont nous estimons qu’elles sont bien gérées — pour ne pas dire qu’elles sont les mieux administrées du pays — afin de les faire connaître à nos lecteurs au cours des prochains mois. Bien sûr, comme toute œuvre humaine, ce travail sera critiqué et ne fera pas l’unanimité. Nous en sommes conscients.
Mais nous avons tenté d’être les plus objectifs — si tant est que l’objectivité existe — possible dans le choix des communes composant ce Top 20. Lequel se veut représentatif de nos collectivités puisque celles qui ont été retenues se situent dans presque toutes les régions de notre pays même si nous avons volontairement écarté le département de Dakar pour des raisons aisément compréhensibles. Bien évidemment, elles sont majoritairement dirigées par des maires APR mais on y trouve aussi des édiles de partis alliés à la formation présidentielle et aussi, en infime minorité hélas, de l’opposition. Les femmes non plus n’occupent pas le gros du peloton, loin s’en faut, même si elles y figurent.
Enfin, l’importance du budget ne joue pas dans ce choix puisqu’on trouve dans ces 20 happy des communes rurales très pauvres mais, on l’a dit, bien gérées. A preuve, nous commençons cette série de reportages par une commune du fin fond de la région de Kolda, celle de Médina Chérif. Les critères qui ont fondé notre choix se basent sur les réalisations, l’innovation, la bonne gouvernance et la transparence. Accessoirement, le budget. Bonne lecture et à dans 20 semaines inch’Allah pour connaître la commune la mieux gérée du Sénégal ! Du moins, à nos yeux…