JEUX DE CARTES - En pensant à Mountakha !
Chez nous au Mali, il y a au moins 31 soldats tués dans le nord-est du pays lundi 15 mars, dans une attaque attribuée à des groupes terroristes. Ce bilan s’est alourdi. Triste nouvelle pour l’Armée malienne qui continue ainsi de subir des pertes encore plus grandes dans ses rangs. Des centaines d’hommes qui passent ainsi de vie à trépas. Nous pensions que le départ d’Ibrahima Boubacar Keïta était la solution. On se rend compte que les maux demeurent. Les drames se poursuivent. Le Mali s’enfonce. Et la Guinée ? En plus de la crise mondiale liée au coronavirus, il y a cette épidémie d’Ebola qui y sévit. Heureux de constater qu’elle n’a pas la même ampleur que celle du premier “séjour”. Le climat politique y est lourd après la victoire mouvementée d’Alpha Condé pour un troisième mandat. La Guinée Bissau sort d’une grave et longue crise postélectorale. Une paix relative dans un contexte surchauffé. La Gambie est à la croisée des chemins. Difficile de savoir ce qui s’y passera demain. Les voisins du Sénégal sont donc enrhumés. Notre pays tousse fort. Les récentes manifestations violentes nous rappellent la fragilité de notre modèle démocratique tant chanté. Le feu est là. Le danger est là. Une petite brindille peut tout enflammer. Nous ne sommes pas à l’abri des tumultes qui violent la sérénité d’autres pays et traumatisent leurs populations. Nous ne sommes pas à l’abri des plus folles cruautés, des plus abjectes méchancetés, des pires sévices. C’est pourquoi nous avons l’obligation de savoir raison garder. De prévenir au lieu de guérir. Du moins, espérer pouvoir guérir. Car, il y a des plaies qui sont in..guérissables. Elles sont à vie. Rappel: le coronavirus sévit toujours. Bientôt mille morts. Chiffre symbolique qui apeure. Adji Rabi Sarr a parlé. Elle n’a pas dit quelque chose de nouveau. Ses accusations de viols répétitifs contre Ousmane Sonko demeurent. La deuxième vague de polémiques s’installe. On ose espérer qu’elle ne va pas engendrer une deuxième vague de violences. Ce serait dommage pour tous ceux qui prônent l’apaisement. Ce serait une grave violation des recommandations pacifiques de Serigne Mountakha. Miim Reew
Bocar Samba Dièye gagne
L’homme d’affaire Bocar Samba Dièye n’en a pas fini avec ses démêlées judiciaires, même si pour ce cas, il remporte la victoire. Il avait traîné la Bicis et la Société Ascot devant le Tribunal de commerce. Statuant publiquement en matière commerciale et en premier ressort, le tribunal a condamné la société ASCOT Commodities à payer à Bocar Samba Dièye la somme de 884 901 930 Fcfa à titre principal et 05 millions Fcfa de dommages et intérêts pour préjudice subi. Toutefois, l’homme d’affaire a été débouté de toutes ses demandes à l’égard de la Bicis. En outre, la société ASCOT Commodities est déboutée de sa demande reconventionnelle. Le juge a ordonné l’exécution provisoire à hauteur de 500.000 Fcfa.
Thione Seck honoré
Le leader de Raam Daam a été honoré à titre posthume. Le président de la République a décidé, hier en réunion de conseil des ministres, de décerner à titre posthume la distinction de Commandeur de l’Ordre national du Lion à Thione Ballago Seck. Selon Macky Sall, Thione Seck fut l’un des plus grands musiciens de l’histoire du Sénégal. Parolier visionnaire et compositeur réputé, ajoute le chef de l’Etat, le leader du Raam Dan a toujours développé un style musical spécial, faisant de ses œuvres des références nationales et internationales. Macky Sall présente les condoléances de la Nation au monde de la Culture, à la famille et aux proches de feu Thione Ballago Seck, arraché brutalement à notre affection.
Fin de l’état de catastrophe sanitaire
A une journée de la fin de l’état de catastrophe sanitaire, le Président Macky Sall a tenu à rappeler aux populations que le virus de la Covid-19 continue de circuler. En conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a souligné que la levée de l’état de catastrophe sanitaire, le vendredi 19 mars 2021 à minuit, ne signifie pas la fin de la pandémie de la Covid-19.D’où son invite au gouvernement à développer une stratégie de communication persuasive et une mobilisation communautaire adaptée afin d’éviter tout relâchement préjudiciable aux efforts collectifs jusque-là consentis pour faire face à la pandémie de Covid-19. Dans le même sillage, il demande au ministre de la Santé et de l’Action sociale d’accélérer le déploiement de la campagne nationale de vaccination, en veillant à l’administration adéquate de la seconde dose aux concernés. Abdoulaye Diouf Sarr est également interpellé pour accentuer le plaidoyer pour l’observation stricte des mesures barrières et le respect permanent du port du masque dans les commerces, les transports et les lieux publics.
Guy Marius Sagna entendu dans le fond lundi
On peut penser que c’est le vent de la décrispation qui est passé par là. L’activiste et membre de FRAPP/France Dégage, Guy Marius Sagna en prison depuis quelques semaines, sera entendu dans le fond du dossier lundi prochain par le doyen des juges d’instruction. Guy Marius Sagna est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs et actes de nature à menacer l’ordre public.
09 décès et 42 cas graves en réanimation
A deux jours de la levée de l’état d’urgence sanitaire, le taux de positivité au coronavirus est à 10,15%. En effet, sur les 1 892 tests réalisés, 192 sont revenus positifs dont 56 cas contacts et 136 cas issus de la transmission communautaire. A Dakar, 69 cas issus de la transmission communautaire sont recensés dont 09 cas à Dakar-Plateau, 06 à Rufisque, 03 au Point E, aux HLM, à Ouakam, aux ParcellesAssainies, Keur Massar, Grand-Mbao, Thiaroye et Pikine, 02 àGueule Tapée, Maristes, Dieuppeul, Liberté 2, Ouest-Foire, HLM Grand-Yoff et Zac Mbao, 01 Médina, Colobane, Centenaire, Bopp, Fann Résidences,Niarry Tally, Liberté 5,Almadies, Mermoz, Mamelles, Patte d’Oie, Cité Soprim, Sébikhotane, Giédiawaye, Cité Aliou Sow, Diamaguène. Dans les autres régions, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a recensé 67 cas dont 23 cas à Thiès, 06 cas à Kédougou, 06 cas à Mbour, 04 cas à Kébémer, 03 cas à Louga, 03 cas Kolda, 03 cas Malicounda et 03 cas à Saint-Louis. Deux cas sont notés à Birkelane, 02 cas à Kaolack et 02 cas à Somone. Un cas est recensé à Kanel, à Khombole, à Pout, à Saly, à Ngaparou, Mbacké, à Mont Rolland, Salémata, à Tivaouane et Ranérou. 283 patients sont déclarés guéris et 42 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. 09 décès sont enregistrés. A ce jour, le Sénégal compte 37 254 cas positifs dont 33 326 guéris, 990 décédés, et 2 937 sous traitement. Par ailleurs malgré la réticence, 5 089 personnes ont été vaccinées portant le nombre à 14 4207.
Macky en tournée à l’intérieur du pays
Le chef de l’Etat se rendra très prochainement à l’intérieur du pays pour inaugurer les nouveaux hôpitaux régionaux de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou et Touba. La date n’’est pas r encore publique mais elle le sera bientôt d’autant que cette tournée devrait être une occasion du chef de l’Etat de prouver que sa cote de popularité est intact malgré la dernière crise liée à l’affaire Sonko-Adji Sarr. Par ailleurs, il a rappelé pour la énième fois l’urgence de finaliser le processus de relance des activités de l’usine pharmaceutique Medis Sénégal Sa.
Aly Ngouille Ndiaye bientôt de retour aux affaires
Entre Macky Sall et Aly Ngouille Ndiaye c’est comme du Mburu ak soow. D’après des sources sures, il a été reçu en audience par le chef de l’Etat au lendemain de la crise qui a secoué le pays.Il se dit qu’il va revenir aux affaire avec une bonne planque. On parle même de lui confier la gestion de l’emploi des jeunes surtout que l’enquête diligentée par le gouvernement a montré que l’Etat a mis des milliards sur la jeunesse alors que l’impact n’a pas ressenti. Vrai ou faux ? En tout cas alors que le gouvernement est en train de chercher des solutions au chômage endémique des jeunes, l’ancien ministre de l’Intérieur a pris les devants. Aly Ngouille Ndiaye qui s’est retiré dans son Djoloff a devancé le gouvernement. Le maire de Linguère, en partenariat avec le Conseil départemental de la jeunesse, a initié un forum qui a été clôturé hier. Ainsi, Aly Ngouille Ndiaye veut contribuer à la recherche de solutions à cette problématique en œuvrant dans la promotion de l’insertion socioéconomique des jeunes par l’entrepreneuriat et l’auto-emploi. Plusieurs ateliers sur différents thèmes ont été tenus lors du forum. Les thèmes portent sur l’agriculture, l’élevage et les services.
L’ancien dircab de Mimi casé
Le juge Amadou Bal a été nommé hier Directeur général du Centre de Formation judiciaire (CFJ), en remplacement de Mamadou Diakhaté. Ancien directeur de cabinet de Mimi Touré à la Justice et à la primature, le juge Baal était jusque-là à la cour suprême. Quant à l’ingénieur en génie civil, Boubacar Dangnokho, il est nommé Inspecteur général des bâtiments au ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Il remplace Jonas Martin Biagui, admis à la retraite. Oumar Tafsir Bocoum spécialiste en Ingénierie et Gestion de la Formation, est nommé Inspecteur technique à l’inspection interne du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Le Centre national de Formation des Techniciens en Elevage et en Industrie animale (CNFTEIA) de Saint-Louis change de patron.Dr Fatou Ka, jusque-là chef du service régional de l’Elevage et des Productions animales de Kaffrine, est promue Directrice du CNFTEIA de Saint-Louis, en remplacement de Dr Papa Sher Diop.
Expresso lance sa 4G
La troisième société de téléphonie mobile du Sénégal se met au même niveau que ses concurrentes. Présent au Sénégal depuis 2007, Expresso Sénégal a lancé hier sa 4G. Elle s’engage à offrir des tarifs toujours avantageux et un service de qualité à ses clients à travers de nouvelles offres avec plus de volume internet, de minutes d’appels mais également une meilleure qualité de réseau (3G/4G). Dans le même sens, l’opérateur lance pour la première fois au Sénégal e-SIM. Il s’agit d’une carte SIM numérique qui permet d’activer un forfait mobile auprès de l’opérateur Expresso sans avoir à utiliser une carte SIM physique. C’est une carte SIM virtuelle qui permet au client de se libérer de toute tracasserie et de voyager avec son numéro.
Des Sénégalais de Sanyang fuient vers Batokunku
Des centaines de Sénégalais ont fui le village de Sanyang (Gambie) après l’éclatement de violentes manifestations lundi dernier dans ce village où le poste de police a été incendié. D’après nos confrères de «Fatunet», les jeunes de Sanyang avaient tout détruit sur leur passage après le décès d’un jeune du village qui a été poignardé par un Sénégalais. A Sanyang, vivent plus de 200 Sénégalais, mais ils ont tous fui à Batokunku et sont hébergés dans une école où la police les protège. Un responsable de la NDMA a déclaré au «Fatunet» que les Sénégalais déplacés étaient au nombre de 205 dont des hommes, des femmes et des enfants. LaNDMA et la Croix-Rouge gambienne ont apporté une aide alimentaire et des matelas à nos compatriotes.
Décès du Président Tanzanien
Le Président tanzanien John Magufuli est décédé à la suite de problèmes cardiaques, a annoncé, hier (mercredi) à la télévision, la vice-présidente du pays, après plus de deux semaines d’absence inexpliquée du chef de l’Etat. M. Magufuli, 61 ans, était apparu pour la dernière fois en public le 27 février, et des rumeurs persistantes circulaient sur son état de santé. Il aurait chopé la covid-19.
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 17 mars 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Amadou BAL, magistrat hors hiérarchie, matricule de solde n° 503 649/C, est nommé Directeur général du Centre de Formation judiciaire (CFJ) en remplacement de Monsieur Mamadou DIAKHATE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Boubacar DANGNOKHO, ingénieur en génie civil, est nommé Inspecteur général des bâtiments au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement de monsieur Jonas Martin BIAGUI, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Oumar Tafsir BOCOUM, titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Ingénierie et Gestion de la Formation, matricule de solde n° 601511/B, est nommé Inspecteur technique à l’inspection interne du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique ;
Madame Fatou KA, Docteur vétérinaire, matricule de solde n° 615 410/G, précédemment Chef du service régional de l’Elevage et des Productions animales de Kaffrine, est nommée Directrice du Centre national de Formation des Techniciens en Elevage et en Industrie animale (CNFTEIA) de Saint-Louis, en remplacement du Docteur Papa Sher DIOP, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite."
MACKY SALL DÉPLOIE PLUSIEURS MESURES EN FAVEUR DE LA JEUNESSE
Le président insiste sur la prise en charge des préoccupations des jeunes, par un changement de paradigme. Il demande une évaluation des politiques de jeunesse, dont le rapport devra lui être soumis en avril 2021 - COMMUNQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 17 mars 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres ce mercredi 17 mars 2021 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations et ses meilleurs voeux au Khalife général des Layènes, El hadji Abdoulaye Thiaw Laye et à la communauté Layène, à l’occasion de la célébration de la 141 ème édition de l’Appel de Seydina Limamou Laye.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, présenté les condoléances de la Nation, au monde de la Culture, à la famille et aux proches de feu Thione Ballago SECK, arraché brutalement à notre affection.
Thione Ballago SECK, fût l’un des plus grands musiciens de l’histoire du Sénégal. Parolier visionnaire et compositeur réputé, il a toujours développé un style musical spécial, faisant de ses œuvres, des références nationales et internationales.
Le Président de la République a informé le Conseil de sa décision de lui décerner, à titre posthume, la distinction de Commandeur de l’Ordre national du Lion.
Abordant la question liée à la pandémie de la COVID-19, le Président de la République a souligné que la levée de l’état de catastrophe sanitaire, le vendredi 19 mars 2021 à minuit, ne signifie pas la fin de la pandémie.
Le Chef de l’Etat invite, dès lors, le Gouvernement à développer auprès des populations, une stratégie de communication persuasive et une mobilisation communautaire adaptée afin d’éviter tout relâchement, préjudiciable aux efforts collectifs jusque-là consentis pour faire face à la pandémie COVID-19.
Le Président de la République demande, à ce titre, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’accélérer le déploiement de la campagne nationale de vaccination, en veillant à l’administration adéquate aux concernés, de la seconde dose.
Le Chef de l’Etat invite, surtout, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale à accentuer le plaidoyer pour l’observation stricte des mesures barrières et le respect permanent du port du masque dans les commerces, les transports et les lieux publics.
Le Président de la République rappelle, aussi, l’urgence de finaliser le processus de relance des activités de l’usine pharmaceutique MEDIS SENEGAL SA.
Le Chef de l’Etat indique au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, la nécessité de finaliser le plan de réformes devant soutenir les importants investissements dans le système sanitaire, en impliquant fortement toutes les parties prenantes (partenaires sociaux, universitaires, collectivités territoriales, etc ).
Le Président de la République demande, enfin, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de veiller au fonctionnement optimal des quatre (4) nouveaux hôpitaux régionaux de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou et Touba, dont il procédera à l’inauguration, très prochainement.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat rappelle au Gouvernement, la nécessité de procéder à une évaluation prospective des politiques de jeunesse, de renforcer la vie associative et de promouvoir une nouvelle doctrine inclusive et participative de promotion de l’emploi des jeunes.
Il a, à ce propos, insisté sur la nécessaire prise en charge des préoccupations des jeunes, par un changement de paradigme, en développant davantage une démarche d’écoute et de proximité dans la formation, l’encadrement, l’entreprenariat, l’insertion et l’emploi des jeunes.
Le Président de la République souligne l’impératif de territorialiser, au niveau des communes et départements, les plateformes de gestion des offres et demandes d’emplois des jeunes et de déployer les dispositifs innovants de l’Economie sociale et solidaire.
A cet égard, le Chef de l’Etat a requis la tenue, dans le courant de la semaine prochaine, des Comités régionaux et départementaux de développement (CRD et CDD) sur l’Emploi des jeunes associant tous les acteurs concernés.
Le Chef de l’Etat demande, en outre, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération d’engager en relation avec la Ministre de la Jeunesse, et la Commission d’Evaluation des Politiques et programmes publics, une évaluation des politiques de jeunesse et d’encadrement des jeunes, dont le rapport exhaustif devra lui être soumis avant fin avril 2021.
Le Président de la République invite, dans le même élan, les Ministres en charge de l’Education, de la formation professionnelle et de la Jeunesse à consolider les actions d’instruction civique et de formation citoyenne des Jeunes.
Le Chef de l’Etat demande, à ce sujet, au Ministre de la Jeunesse, avec le concours du Ministre des Forces armées et du Ministre des Finances et du Budget, l’urgence de renforcer le Service Civique National (SCN), structure qui doit être dotée d’un plan stratégique, ainsi que de ressources humaines et financières exceptionnelles à partir de 2021.
Le Chef de l’Etat invite, enfin, le Ministre de la Jeunesse à présenter en Conseil des Ministres, avant la fin du mois de mars 2021, le projet de loi d’orientation sur le volontariat.
Le Président de la République a, particulièrement, félicité le Gouvernement et APIX SA, pour la signature du protocole d’accord de renégociation de la concession de l’Autoroute à péage Dakar- Aéroport International Blaise Diagne (AIBD). Cet acte majeur de partenariat gagnant-gagnant, consacre l’entrée de l’Etat du Sénégal dans le capital de la société concessionnaire à hauteur de 25 %, ainsi que la détermination des redevances importantes à verser régulièrement à l’Etat.
Revenant sur la rationalisation des dépenses publiques et la réduction des charges de fonctionnement de l’Etat, le Président de la République a rappelé, après la réforme des conditions de logement des agents de l’Etat, la poursuite de la politique d’optimisation des ressources publiques avec le décret n° 2019 -1310 fixant une allocation forfaitaire mensuelle pour charges de téléphone mobile à certains agents de l’Etat. Cette mesure a permis la diminution de la facture téléphonique de l’Etat qui passe de 22 milliards FCFA (en 2019) à 3,5 milliards FCFA (en 2020), soit une économie annuelle de 18,5 milliards FCFA.
Le Chef de l’Etat indique que cette dynamique de rationalisation s’est poursuivie également au niveau des véhicules administratifs à travers le décret n° 2020-474 du 19 février 2020 portant suspension de toute commande ou acquisition de véhicules administratifs.
Il convient de préciser que, de 2012 à 2020, l’Etat, sans les structures parapubliques, les collectivités territoriales et les sociétés nationales, a dépensé 246. 851. 794 .189 FCFA pour l’acquisition, l’entretien, la réparation de véhicules et l’achat de carburant, soit une moyenne annuelle de 27,4 milliards FCFA.
A la lumière des évaluations engagées et des études de benchmark réalisées, le Président de la République a décidé de la réforme du système de gestion des véhicules administratifs, qui concerne toutes les structures publiques et sociétés nationales. Cette réforme, en vigueur, repose sur le principe de désengagement total de l’Etat du processus d’acquisition et de gestion des véhicules administratifs en termes de carburant, d’entretien, de réparation, d’amortissement et d’assurance. Désormais, l’Etat va procéder, à compter du 1er mars 2021, à l’allocation d’une indemnité forfaitaire globale et d’une indemnité kilométrique aux ayants- droit prévus dans le décret n° 2021-03 du 06 janvier 2021 relatifs aux véhicules administratifs.
L’impact budgétaire mensuel est de l’ordre de 371 millions FCFA au niveau de la solde centrale, soit une dépense annuelle de 4,4 milliards FCFA.
Par conséquent, il se dégage une économie annuelle globale d’environ 41, 2 milliards FCFA (soit 22,7 milliards FCFA sur la gestion des véhicules et 18, 5 milliards FCFA sur le téléphone). Ces ressources vont améliorer les capacités d’investissement de l’Etat et seront ainsi affectées au programme d’urgence de formation, de financement, d’emploi et d’insertion socio-économique des jeunes, conformément à la décision du Président de la République, de procéder à la réorientation des allocations budgétaires de 2021.
Sur le climat social, la gestion et suivi des affaires intérieures, le Président de la République a adressé, au nom de la Nation, ses meilleurs vœux de santé au Professeur Amadou Makhtar MBOW, Historien émérite, Ancien Ministre de l’Education, Ancien Directeur général de l’Unesco, à qui il avait confié la Présidence de la Commission nationale de Réforme des Institutions (CNRI).
Le Chef de l’Etat, a saisi l’occasion de la célébration, le 20 mars 2021, du centenaire de sa naissance, pour lui exprimer toute la reconnaissance de la Nation. Selon le Président de la République, le Professeur Amadou Makhtar MBOW est un exemple de Citoyen remarquable pour les jeunes générations, mais surtout un modèle de dignité, d’intégrité, de générosité, de patriotisme et de panafricanisme.
Le Président de la République demande au Gouvernement d’accompagner le succès des manifestations scientifiques et culturelles organisées dans le cadre du centenaire de notre illustre compatriote.
Sur le suivi de la coopération et des partenariats, le Chef de l’Etat demande au Ministre des Finances et du Budget, en rapport avec l’ADIE, de veiller à l’exécution optimale du projet Smart Sénégal.
Le Président de la République rappelle également au Gouvernement l’urgence d’intensifier la mise en œuvre de la seconde phase du parc industriel de Diamniadio.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication par son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution budgétaire 2021 ;
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur le bilan de la pandémie COVID-19, sur la stratégie nationale de vaccination contre la COVID-19 et sur la situation mondiale de la vaccination contre la COVID-19 ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne de commercialisation de l’arachide 2021 et sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 ;
- Le Ministre de l’Environnement et du Développement durable a fait une communication sur le cadre de coordination du volet national du projet continental de la Grande Muraille verte ;
- Le Ministre de la Culture a fait une communication sur Plan spécial de relance de la Culture ;
- Le Ministre de la Jeunesse a fait une communication sur le guichet unique électronique pour l’emploi des jeunes ;
- Le Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a fait une communication sur la préparation du Conseil national pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNEIJ) ;
- Le Ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur informel a fait une communication sur le projet de recasement des mécaniciens ;
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur la revue annuelle 2020 de l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet de loi d’orientation relative à l’économie sociale et solidaire ;
- le projet de décret fixant les taux de redevance des communes au titre de la participation au fonctionnement des services nationaux de protection contre l’incendie et les feux de brousse.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Amadou BAL, magistrat hors hiérarchie, matricule de solde n° 503 649/C, est nommé Directeur général du Centre de Formation judiciaire (CFJ) en remplacement de Monsieur Mamadou DIAKHATE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Boubacar DANGNOKHO, ingénieur en génie civil, est nommé Inspecteur général des bâtiments au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, en remplacement de monsieur Jonas Martin BIAGUI, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Oumar Tafsir BOCOUM, titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Ingénierie et Gestion de la Formation, matricule de solde n° 601511/B, est nommé Inspecteur technique à l’inspection interne du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique ;
Madame Fatou KA, Docteur vétérinaire, matricule de solde n° 615 410/G, précédemment Chef du service régional de l’Elevage et des Productions animales de Kaffrine, est nommée Directrice du Centre national de Formation des Techniciens en Elevage et en Industrie animale (CNFTEIA) de Saint-Louis, en remplacement du Docteur Papa Sher DIOP, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite
THIONE SECK FAIT COMMANDEUR DE L'ORDRE NATIONAL DU LION
Le Président de la République Macky Sall a informé le Conseil des Ministres, tenu ce mercredi, de sa décision de décerner à titre posthume, la distinction à l'artiste décédé le 14 mars dernier
Le Président de la République Macky Sall a informé le Conseil des Ministres, tenu ce mercredi, de sa décision de décerner à titre posthume, la distinction de Commandeur de l’Ordre national du Lion au chanteur Thione Ballago Seck, disparu le dimanche 14 mars 2021.
A l’occasion du Conseil des Ministres, le Chef de l’État a, présenté les condoléances de la Nation, au monde de la Culture, à la famille et aux proches de feu Thione Ballago Seck, arraché brutalement à notre affection. «Thione Ballago Seck fût l’un des plus grands musiciens de l’histoire du Sénégal. Parolier visionnaire et compositeur réputé, il a toujours développé un style musical spécial, faisant de ses œuvres des références nationales et internationales» lit-on dans le communiqué du Conseil des Ministres.
Disparu à 66 ans, Thione Ballago Seck, d’abord percussionniste au sein du groupe Star Band de Dakar dans les années 70, a intégré ensuite l’Orchestra Baobab de Dakar, avant de fonder en 1984 l’orchestre Raam Daan. Une formation musicale, qui a vu ses frères Mapenda, Ousmane Seck et Assane Ndiaye se révéler sur la scène et que l’artiste lègue aujourd’hui à son fils Wally Ballago Seck.
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HONORABLE SEYNABOU !
Première femme à soutenir une thèse en droit constitutionnel, Ndèye Seynabou Diop Dione impulse le changement. Celui d’une génération de femmes inspirantes, pour qui la carrière vient à peine de débuter.
A l’occasion du mois de la Femme, Emedia vous fait découvrir le parcours de Ndèye Seynabou Dione. Une pionnière, une femme de justice. La première a signé une thèse en droit Constitutionnel au Sénégal.
Première femme à soutenir une thèse en droit constitutionnel, Ndèye Seynabou Diop Dione impulse le changement. Celui d’une génération de femmes inspirantes, pour qui la carrière vient à peine de débuter. À seulement 36 ans, mariée et mère d’une petite fille de 5 mois, Seynabou Dione a passé la thèse avec brio. Mention honorable devant un parterre de personnalités, telles que l’ancien ministre de la Justice, éminent constitutionnaliste, Serigne Diop.
Travailleuse acharnée, Ndèye Seynabou Dione est aussi une personne touchante et modeste, à la fois forte et fragile, qui peine à lever les yeux pour s’expliquer face caméra. Sa thèse, l’apport des femmes dans la justice, le 3e mandat de Macky Sall. Zoom sur les débuts de cette jeune pionnière, qui continue à taper aux portes pour décrocher son premier job.
LES LUTTEURS REFUSENT D'ÊTRE MÊLÉS AUX TROUBLES
"Injuste" et "blessant": les lutteurs sénégalais, révérés pour leur force et leur statut, ont mal pris la suggestion qu'ils pourraient avoir activement participé aux troubles récents dans le pays
Le Sénégal a été le théâtre début mars de scènes d'affrontements et de pillages rares dans un pays reconnu pour sa stabilité.Un mélange de contestation politique et d'exaspération sociale et économique sur fond de pandémie a fait descendre dans les rues des milliers de personnes, très majoritairement de jeunes hommes dans ce pays pauvre dont plus de la moitié de la population à moins de 20 ans.
A l'heure des explications, un groupe inattendu, celui des pratiquants de la lutte traditionnelle, est venu mêler sa voix au chœur de réprobation contre les autorités.En cause: des déclarations récentes du Garde des Sceaux.
Malick Sall cherchait à convaincre sur la chaîne France 24 que l'explosion de mécontentement tenait moins à l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko, populaire auprès de la jeunesse, qu'à un ras-le-bol mondial devant les effets du Covid-19.Et de citer en exemple les lutteurs.
"Les jeunes, beaucoup étaient dans les écuries de lutte", passant toute la semaine à s'entraîner dans les salles ou au bord de l'Atlantique, et le week-end au stade, a-t-il assuré.
"Cela leur permettait non seulement de se défouler mais de gagner leur vie.Et cela, ils en sont privés depuis maintenant bientôt un an."
- "Balèzes" et "gros bras" -
Le ministre touchait là une matière sensible.La lutte, à la croisée de la tradition et du sport, est avec le football un des spectacles les plus populaires au Sénégal.
Les meilleurs lutteurs, idolâtrés du public, gagnent très bien leur vie.Retransmis en direct, les combats à torse et mains nues de "Bombardier" ou "Balla Gaye 2" remplissaient des stades jusqu'à l'apparition du coronavirus il y a un an.
Depuis, les entraînements collectifs et les combats sont interdits, condamnant la majorité des quelque 8.000 lutteurs formellement enregistrés à trouver d'autres revenus, provenant souvent d'emplois précaires, selon l'Association nationale des lutteurs.Ces petits boulots, prépondérants au Sénégal, ont durement souffert de la pandémie.
Pourtant, "pas un seul lutteur qui a une licence n'a participé aux rassemblements" qui ont agité le pays, assure Khadim Gadiaga, président de Rock Energie, écurie où s'entraîne le "Roi des arènes", Modou Lô, champion du Sénégal."On suggère au ministre de retirer ses paroles blessantes."
"Au Sénégal, tous ceux qui sont balèzes, qui ont des gros bras, les gens disent: +C'est des lutteurs+.Les lutteurs ont d'autres chats à fouetter", ironise-t-il, faisant écho à la présence pas entièrement élucidée de colosses dans les troubles, y compris du côté des forces de l'ordre.
Pour le président de l'Association nationale des lutteurs, c'est toute une "jeunesse sans espoir" qui s'est exprimée."Au lieu d'en tenir compte, un ministre de la République fustige les lutteurs sur une chaîne étrangère.C’est injuste", déplore Ibrahima Dione, alias "Gris Bordeaux", également champion de lutte.
- Facteur stabilisant -
Ses propos "ont fâché tous les lutteurs"."Depuis un an, les combattants n'ont rien, même pas un sou.Beaucoup perdent espoir et prennent des pirogues en direction de l'Espagne", se lamente-t-il.
Le coordinateur du groupe de contestation "Y en a marre" a admis la présence de lutteurs parmi les manifestants.Ceux qui expriment leur colère sont "des citoyens qui ont soif de démocratie, d’Etat de droit, de liberté.Et parmi ces citoyens, oui, il y a des lutteurs", a déclaré Aliou Sané devant la presse.Mais pas seulement, ajoute-t-il: "Il y a des étudiants, il y a des ouvriers, il y a de tout".
Si des lutteurs ont participé à la protestation, ils n'ont pas de licence, objecte Gaston Mbengue, un des plus grands promoteurs de combats."Les lutteurs sont des nobles", proclame-t-il.
Les services du ministre disent que ses propos ont été mal interprétés et Gaston Mbengue veut bien le croire.Il voit plutôt en eux une "plaidoirie" en faveur du "sport national".
"La lutte est un facteur de stabilité au Sénégal.Les gens en ont besoin", dit-il, comme des autres loisirs.
Pour apaiser les esprits, le président Macky Sall a annoncé l'allègement des restrictions imposées à cause du Covid-19.Le promoteur Gaston Mbengue anticipe déjà de nouveaux combats avec des gloires de la discipline début avril pour faire oublier la pandémie et "diminuer le stress dans le pays".
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ALIOU CISSE DEVOILE UNE LISTE DE 26 JOUEURS
A l’occasion de la dernière fenêtre qualificative pour le CAN 2021 au Cameroun, Aliou Cissé, malgré la grosse nuance qui plane avec la présence de certains joueurs
Déjà qualifié pour la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des Nations, le Sénégal n’a plus rien à jouer lors des deux dernières journées des éliminatoires. À cette occasion, Aliou Cissé vient de dévoiler son groupe de 26 joueurs pour affronter le Congo (le 26 mars) et l’Eswatini (30 mars)
Comme annoncé depuis quelques jours, trois binationaux font leur entrée dans la Tanière. Il s’agit du défenseur parisien, Abdou Diallo, le milieu de terrain de Leicester Nampalys Mendy et Fodé Ballo Touré.
Partis pour ne pas être libérés par leurs clubs respectifs, Sadio Mané, Gana Gueye ou encore Edouard Mendy figurent bien sur la liste rendue publique par le sélectionneur des Lions.
Par Yoro DIA
LE RÉVEIL DES CLERCS
On ne peut pas faire le tour du monde à chercher des investisseurs et passer notre temps à vitupérer contre les Français qui nous recolonisent, les Chinois qui nous traitent en esclaves, les Turcs qui nous envahissent
De la pénombre naît la lumière. Il a fallu la pénombre de la violence et de l’anarchie pour que jaillisse la lumière des clercs qui s’étaient endormis dans le confort académique. Après le manifeste des 102, nous avons eu la pétition des 133 initiée par Abdou Khadre Lô.
Le débat démocratique, intellectuel et civilisé reprend ses droits après les furies des foules. Les intellectuels ont raison de tirer la sonnette d’alarme. Les uns sont en croisade pour l’Etat de Droit et les autres pour la liberté d’opinion. Abdou Khadre Lô et ses 133 camarades ont raison de s’engager pour la «liberté d’opinion en toutes circonstances», parce que c’est cette liberté qui conditionne toutes les autres et il est évident qu’il n’y a pas d’Etat de Droit sans cette liberté. Je suis dans la presse depuis 20 ans.
D’habitude, ce sont les journalistes qui «terrorisent» les politiques, les intellectuels et la Société civile. Depuis 20 ans, c’est la première fois que je vois un groupuscule «terroriser les terroristes» de la presse, comme aurait dit Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur français. Sans liberté d’opinion, pas de liberté académique, parce que l’Inquisition n’épargnera pas l’université et la Société civile, qui a raison de s’engager dans le combat. Car ce qui s’est passé au Sénégal lors des émeutes confirme la thèse de Thomas Hobbes, qui dit que toute la violence que peut générer l’Etat est infiniment préférable à la violence qui résulte de l’absence d’Etat. C’est pourquoi d’ailleurs, la sagesse arabe enseigne qu’il «est préférable d’avoir mille ans de tyrannie que 24 d’anarchie».
A partir du moment où l’ouragan des furies et des foules a tout dévasté sur son passage et qu’on constate les dégâts, il est bon de rappeler avec Emile Durkheim que «l’Etat ne doit pas rester à la remorque des citoyens et que son rôle n’est pas d’exprimer la pensée irréfléchie de la foule mais de surajouter à cette pensée irréfléchie une pensée méditée». Aujourd’hui la pensée irréfléchie, c’est vouloir enfermer le pays dans un orgueil autarcique et se glorifier des saccages des supermarchés Auchan, des stations Total, sous le prétexte facile que la France recolonise le pays.
La «pensée méditée» consiste à dire aux Sénégalais qu’avec notre maigre budget de 3000 milliards, on ne peut développer le pays. Par conséquent, le pays, comme tous les pays qui ont émergé, a besoin de l’investissement direct étranger pour décoller. On ne peut pas se faire appeler pays de la Teranga, le seul pays où le président de la République parle aussi aux «hôtes étrangers qui vivent parmi nous» en s’adressant à la Nation, et saccager les biens des étrangers sous prétexte de frustrations. Il faut que l’on sache ce que l’on veut. On ne peut pas faire le tour du monde à chercher des investisseurs pour accélérer notre marche vers le développement comme l’ont fait la Chine, Dubaï et la Malaisie, et passer notre temps à vitupérer contre les Français qui nous recolonisent, les Chinois qui nous traitent en esclaves, les Turcs qui nous envahissent. Si tous ces investisseurs étrangers viennent au pays de la Teranga c’est parce que le Sénégal a des avantages certains, qui ont pour noms la stabilité politique et règlementaire mais surtout un pouvoir d’achat.
C’est ce pouvoir d’achat qui explique que Auchan soit au Sénégal et pas en Mauritanie, pas en Gambie ou en Guinée Bissau, et Eiffage ait sa première autoroute dans la sousrégion. C’est le pouvoir d’achat et non une relation spéciale entre la France et une ancienne colonie, car les multinationales ne sont pas des philanthropes et encore moins des passionnés d’histoire.
C’est bien d’avoir de l’orgueil mais c’est encore mieux de se donner les moyens de son orgueil, comme la Chine qui est passée du péril jaune à la 2e économie du monde en 40 ans. Nous donner les moyens de notre orgueil, c’est exiger que les politiques se penchent sur la question économique comme la Chine, afin de pouvoir racheter Auchan ou le concurrencer. Ce n’est pas de saccager l’autoroute mais nous donner les moyens de prendre la relève à la fin de la concession, de construire et de gérer nos autoroutes.
Le miracle de Dubaï est né d’une sagesse et d’un grand courage politique. Quand les étrangers avaient commencé à investir massivement à Dubaï et à bâtir des routes et des tours, les autochtones avaient commencé à faire de l’orgueil et à dénoncer l’invasion étrangère.
Pour régler le problème, le Cheikh Makhtoum convoqua une réunion tribale dans le désert et leur dit ceci : «Nous arabes, nous n’aimons pas le désert, nous y sommes parce que nous n’avons pas le choix et Dieu nous promet le paradis qui est l’antithèse du désert. Si les Américains et les Européens viennent construire dans le désert, il faut les laisser faire. Celui qui construit une tour, s’il rentre chez lui en Occident, est-ce qu’il l’emporte ? S’il meurt est-ce qu’il l’emporte ? La réponse est évidemment Non.»
C’est cette sagesse et surtout ce courage qui sont à l’origine du miracle des Emirats, qui n’ont pas «constitutionnalisé» la teranga mais qui comptent 8 millions d’étrangers sur 9 millions d’habitants. Que serait Dubaï sans l’investissement étranger ? Un petit port de pêche et de commerce dans le désert, avec des plongeurs pour chercher des perles. Chez nous, le courage et la sagesse de Cheikh Makhtoum sont des denrées rares en politique. Sinon, pour une histoire de libido, on éviterait de jeter le bébé avec l’eau du bain.