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27 juin 2025
Par NJ AYUK
LA PAIX A DAKAR EST ESSENTIELLE A LA PROSPERITE ECONOMIQUE
Le Sénégal vit une véritable révolution économique qui a le pouvoir de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de fournir des emplois, de la richesse et de la prospérité à toute la nation, selon Nj Ayuk
La semaine dernière, le monde s’est réveillé avec des images inhabituelles sur ses écrans de télévision : pillages, vandalisme et émeutes dans les rues de la capitale sénégalaise. Les pires troubles civils qu’ait connus le Sénégal depuis des décennies ont été de courte durée, mais ils ont laissé une marque indélébile sur l’image internationale du pays. Après tout, le Sénégal s’est présenté comme l’étoile montante de l’Afrique occidentale ces dernières années.
Outre le fait que le pays est un hub pétrolier et gazier, le Sénégal est également un centre d’investissement dans les énergies renouvelables, de développement commercial et de galvanisation de la croissance dans des secteurs tels que le tourisme et la pêche. Il n’est donc pas surprenant que les images de voitures en feu et de manifestants lançant des pierres aient suscité l’inquiétude, en particulier lorsqu’elles sont suivies de clichés de supermarchés et de stations-service détruits, qui sont tous des symboles de sociétés étrangères bien établies au Sénégal. Il est surprenant que l’histoire d’un leader politique poursuivi en justice pour viol, puis arrêté pour incitation à l’agitation civile, se traduise par des violences contre des entreprises étrangères. Il est curieux et inquiétant que le mécontentement populaire soit orienté de cette manière : pour saper les entreprises et les entreprises génératrices de richesse.
Le Sénégal vit une véritable révolution économique qui a le pouvoir de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de fournir des emplois, de la richesse et de la prospérité à toute la nation.
Grâce à l’exploitation de ses ressources énergétiques, renouvelables et non renouvelables, le Sénégal est en train de vivre une renaissance qui ouvrira une myriade de nouvelles opportunités de développement, alimentera le pays en énergie et offrira à la prochaine génération de jeunes des choix qu’aucun Sénégalais n’a eu dans le passé. Toutefois, pour que ce potentiel soit réalisé, le pays a besoin d’investissements étrangers, de savoir-faire, de formation, de transfert de compétences et, surtout, de stabilité.
Aucune entreprise étrangère ne souhaite investir dans une destination où ses bureaux risquent d’être vandalisés chaque fois qu’un leader de l’opposition ne veut pas affronter le système juridique du pays et utilise les peurs sociales pour détourner le débat public.
Le Président Macky Sall a fait un travail remarquable pour attirer les investisseurs et ouvrir des opportunités sur le marché Sénégalais, où les entreprises produisent déjà des emplois, de la richesse et de la croissance dans l’économie, notamment grâce aux vastes ressources énergétiques du pays.
Ces efforts doivent être soutenus par tous et maintenus grâce à un environnement stable, favorable aux entreprises et transparent. Si nous nous retournons contre nous-mêmes en recourant à la violence pour exprimer nos griefs, nous finirons par éloigner les possibilités mêmes de résoudre les problèmes à l’origine de ces griefs, qu’il s’agisse de la pauvreté, du chômage, des inégalités sociales ou de l’accès à l’éducation. Nous devons nous unir derrière les dirigeants politiques qui font avancer notre pays et notre continent, et soutenir les entreprises qui développent nos ressources afin qu’ensemble nous puissions créer de la valeur, des emplois et de la richesse pour tous.
Par NJ AYUK,
Président exécutif, Chambre africaine de l’Energie
par Boubacar Camara
JE M’INQUIETE POUR MON PAYS
La surdité à l’alerte a tué l’anticipation souhaitée laissant le pouvoir insensible au discours de la raison en temps de paix. Et ce fut le coup fatal, brutal et violent
Je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes des douloureux événements qui ont récemment secoué notre pays et prie Dieu le Tout Puissant de les accueillir au Paradis. Je présente mes condoléances à leurs familles et au peuple sénégalais. Je souhaite aux blessés un prompt rétablissement. J’encourage les gestes salutaires de solidarité envers les victimes. Je salue respectueusement toutes les démarches notamment celles des chefs religieux et coutumiers, de la société civile visant à rétablir la paix et la sérénité qui n’auraient jamais dû être rompues.
Le 13 février 2021, brisant le silence que je m’étais imposé pendant quarante (40) jours à la suite du décès de mon cher père, j’adressais une Lettre ouverte à Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal, dans laquelle je disais ceci : « Il faut calmer les esprits. Nous avons tous besoin de sérénité ».
J’y disais aussi, parlant de l’arrestation éventuelle de l’Honorable député Ousmane SONKO : « Vos faux amis vous supplient de le faire arrêter pour ne pas donner l’image d’être à la tête d’un Etat faible. Ils vous entrainent dans une voie sans issue et aux conséquences incalculables pour la stabilité de notre pays. N’ouvrez pas la boîte de Pandore ! »
J’avais bien compris que, dans le contexte d’alors, malgré les lueurs d’espoir avec l’arrivée du vaccin contre la COVID-19, la crise sanitaire persistante liée à la pandémie, la rigueur du couvre-feu ainsi que la sévère crise économique, étaient des facteurs aggravants d’une tension sociale déjà vive. J’aurais souhaité ne pas avoir raison. Malheureusement, suite aux interpellations du Président Ousmane SONKO, le Sénégal est entré dans une instabilité qui fait craindre l’atteinte, d’un moment à l’autre, du point de basculement dans le chaos.
Que Dieu nous en préserve !
La surdité à l’alerte a tué l’anticipation souhaitée laissant le pouvoir insensible au discours de la raison en temps de paix. Et ce fut le coup fatal, brutal et violent. Nous nous demandons encore comment notre pays a pu sombrer dans un trou noir aussi terrifiant et aussi rapidement. Pourtant, l’explication est simple : le peuple ne veut plus continuer à vivre comme avant et le pouvoir ne peut plus continuer à gouverner comme avant.
Le caractère violent des manifestations est regrettable. La violence d’État l’est encore plus. La résistance ne signifie pas non plus une agression contre les biens communs et la propriété privée. Rien ne peut le justifier ! Nous devons aux générations futures la sauvegarde des biens publics et la garantie de la protection de la propriété privée. Il est donc impérieux de choisir des méthodes de lutte qui excluent la violence.
Heureusement, une bonne partie des forces de défense et de sécurité a fait preuve de sang-froid et l’opposition politique ainsi que la société civile n’ont pas mis l’huile sur le feu.
Malgré tout, des morts sont enregistrés, des blessés très graves recensés, des centaines d’arrestations opérées, des sévices et mauvais traitements infligés, des tirs effectués à bout portant sur des citoyens désarmés, des dégâts matériels et des pertes d’opportunités incalculables subis à la suite des saccages indescriptibles, des scènes de pillage pour étancher une soif, tempérer la faim, momentanément, et des larcins commis sous l’œil de la caméra.
Malgré tout, de profondes blessures ont engendré un traumatisme généralisé tuant nos illusions sur un peuple sénégalais qui a tourné le dos aux préoccupations ethniques et à la xénophobie, à une justice malmenée, à un parlement chahuté, à des forces de sécurité épuisées et humiliées, à la présence de nervis armés, à une presse à la fois manipulatrice, manipulée et persécutée, à une régulation audiovisuelle déséquilibrée, à des règlements de comptes personnalisés, à la promotion de la détestation entre sénégalais, à la transgression du secret des correspondances, à la violation de la liberté de circuler et de manifester, aux troubles à l’ordre et à la tranquillité publics.
Malgré tout, certains métiers, subitement placés sous les projecteurs (avocats, médecins, masseurs, etc..), ont suscité de sérieuses interrogations. Plusieurs secteurs ont été des victimes collatérales des événements (l’éducation, la santé, l’industrie, le commerce, le transport etc.). Le visage du Sénégal de la Teranga est devenu hideux. La vitrine de la stabilité et de l’État de droit est craquelée devant une opinion internationale incrédule, médusée. Je m’inquiète pour mon pays !
Comment en est-on arrivé là ?
Depuis l’indépendance en 1960, au fur et à mesure que l’État se construisait dans les mains de serviteurs dévoués de la Nation dans le secteur public comme dans le secteur privé, il était déconstruit par des « hôtes du hasard » dont la préoccupation est plutôt l’enrichissement personnel et familial et les règlements de comptes politiques.
Nous avons même assisté à la mise en œuvre de stratégies politiques visant à éliminer des candidatures sérieuses aux élections par le biais de dossiers judicaires, d’un système inique de parrainage ou d’autres obstacles. Le pouvoir politique en place ne doit plus pouvoir choisir ses adversaires et/ou éliminer des adversaires redoutés.
Nous avons assisté à une distribution de la justice donnant l’impression d’être un bras armé contre les adversaires du pouvoir politique et d’organiser l’impunité de ses protégés. Cette situation a fini par installer la perte de confiance en un pilier essentiel de l’État de droit : la justice.
Nous avons constaté une perte de neutralité de l’administration et une rupture de l’égalité devant les services publics et les charges publiques. L’on se rend compte, à la lumière de cette crise, qu’en amont, on a toléré et laissé prospérer des sources potentielles de conflits sociaux. On a donné la parole à tout bout de champ et laissé dire n’importe quoi sur n’importe qui. On nous a même imposé des débats insipides, dangereux et suicidaires pour la cohésion sociale.
L’absence de bilan documenté de l’utilisation des milliers de milliards collectés depuis l’indépendance, le manque de transparence sur le sort réservé aux ressources naturelles et aux entreprises publiques, l’opacité qui entoure la gestion des ressources foncières dont dispose le Sénégal, ont fini par consacrer l’idée de deux Sénégal ; celui qui a gagné et celui qui a perdu.
La jeunesse ne voit pas la couleur de l’argent dont elle entend parler quotidiennement. Où se trouve l’argent du Sénégal ? A qui a-t-il profité ? Telles sont les interrogations qui irritent et nourrissent le désespoir.
Ce désespoir mobilisateur de la jeunesse l’a rendu prête à en découdre avec tous ceux qui sont considérés comme responsables de la situation qu’elle vit, quel qu’en soit le prix. Le mal qui ronge notre pays est devenu profond et le peuple, fatigué des conséquences de cette situation désastreuse, a emprunté la voie de la résistance.
J’ai souvent répété que les jeunes, incompris aujourd’hui, de surcroît diplômés chômeurs, sans emploi ou chômeurs tout court, sont les maîtres de demain et qu’ils ne se contenteront pas de participer au jeu mais prendront leur destin en mains en en fixant les règles.
Ce combat de la jeunesse, des populations et des travailleurs en proie à la pauvreté, à l’ignorance, au chômage, à l’insécurité et à la maladie va au-delà des leaders politiques ou de la société civile. Il est légitime. Peut-on occulter ces tristes vérités si nous aspirons à un véritable changement de cap pour une paix durable ? Evidemment non.
Cela dit, il faut trouver des solutions pérennes, tirées d’Assisses nationales sur la Jeunesse et sur l’Économie nationale. C’est le prix à payer pour préserver la stabilité dont nous ne mesurerons la valeur réelle que lorsque nous l’aurons perdue. Le Sénégal dispose des ressorts nécessaires pour ne pas en arriver là.
Il faut éviter l’escalade
La rupture dans la façon de gouverner est inévitable. Elle ne doit pas non plus susciter la peur chez les populations. Leur confiance est indispensable. Dans tous les cas, le pays doit rester gouvernable ! Un pays gouverné par l’instinct de survie ne peut pas garantir une survie durable à ses citoyens, ne peut non plus rassurer sur l’avenir.
Pour éviter l’éternel recommencement, rangeons les projets de vengeance aux oubliettes Faisons preuve de dépassement. Plusieurs révolutions nous attendent et supposent une paix durable intérieure et extérieure. Il nous faut une autre façon de financer le développement économique et social, une nouvelle orientation de l’investissement, en mettant l’accent sur la transformation industrielle des ressources naturelles, des produits agricoles, de la mer et des forêts.
La révolution énergétique dans le strict respect des exigences de la protection de l’environnement est devenue un impératif. Le chantier de la création d’emplois durables pour la jeunesse ne peut plus être différé. La révolution verte pour une agriculture moderne, la valorisation de l’artisanat, la relance du tourisme, la renaissance de la pêche, l’optimisation de l’élevage et la révolution culturelle attendent d’être engagées.
La révolution numérique au service de la santé et de l’éducation est devenue une exigence impérieuse et toutes les conditions sont réunies pour la réussir. Le capital humain d’ici et de la diaspora est prêt à se mettre à la disposition du pays. Il faut le mettre en confiance. L’Etat, l’entreprise et les ménages attendent des réformes urgentes pour se renforcer.
L’horizon d’un changement de cap suppose l’engagement d’épargner les vies humaines, l’adoption d’actes forts d’apaisement et l’observation de pratiques politiques transparentes.
DOUDOU GNAGNA DIOP APPELLE A LA TENUE D’ASSISES DU TOURISME
Il a ensuite dit regretter les conséquences incalculables que pourraient avoir les événements de ces derniers jours sur le secteur touristique national.
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 17/03/2021
Le président de l’Organisation nationale pour l’Intégration du Tourisme sénégalais (Onits), par ailleurs président du Front Social pour le Tourisme (Fst), Doudou Gnagna Diop, dit craindre les répercussions sur l’économie nationale manifestations relatives à l’affaire Sonko. Des troubles qui pourraient impacter gravement le secteur touristique. Face à la presse, il a invité l’Etat à la tenue des Assises du Tourisme pour sauver ledit secteur.
Le président de l’Organisation nationale pour l’Intégration du Tourisme sénégalais (Onits), Doudou Gnagna Diop, a d’abord présenté ses condoléances aux familles des disparus et souhaité le retour de la paix au Sénégal. Il a ensuite dit regretter les conséquences incalculables que pourraient avoir les événements de ces derniers jours sur le secteur touristique national. En effet, intervenant à la des effets désastreux de la pandémie de covid-19 qui sévit depuis un an, vidant complètement les hôtels, ces tensions socio-politiques vont avoir de terribles répercussions sur l’économie nationale dans son ensemble et le secteur touristique en particulier, estime-t-il. Selon Doudou Gnagna Diop, on ne peut pas avoir une industrie nationale comme le tourisme et que la plus-value ne soit pas créée localement. « Si on a 80 % de cette plus-value créés par les foyers émetteurs, on comprendra que notre économie ne puisse pas être viable pour la population sénégalaise. D’abord, le tourisme est local parce que le touriste vient pour découvrir et être en contact avec les populations locales. Or, si ces dernières ne s’y retrouvent pas, elles vont plonger dans la frustration, l’insécurité et le sous-développement », estime le président du Front Social Pour le Tourisme. Et d’attirer l’attention sur ce qui se passe au niveau la station balnéaire de Saly Portudal où, depuis un an, les hôtels ne fonctionnent presque pas. Ce, en plus de la paupérisation de la population locale qui s’aggrave. « Plus personne ne travaille. Ceux qui avaient l’occasion de travailler avec la transversalité du tourisme ont perdu ce privilège », se désole-t-il.
Le Sénégal n’a pas bien choisi son tourisme
Doudou Gnagna Diop dit avoir eu à alerter plusieurs fois mais, regrette-t-il, dans notre pays on n’écoute pas les professionnels. Selon lui, si par exemple depuis 40 ans on avait opté pour le développement d’un tourisme intérieur, aujourd’hui, les impacts de la crise seraient moins douloureux.
Selon lui, malgré la crise sanitaire, des hôtels continuent d’ouvrir dans d’autres pays, contrairement au Sénégal où, à l’en croire, nous n’avons pas bien choisi notre tourisme. « Le choix à faire était d’organiser le secteur pour qu’il soit profitable aux Sénégalais mais jusqu’à présent, ce n’est pas le cas. Et depuis une trentaine d’années, on a toujours essayé de faire une politique touristique en demandant que le sénégalais paye 50 % », a soutenu M. Diop qui dit n’être pas en phase avec cette politique. Il soutient que c’est aux propriétaires de décider d’une réduction et non à l’Etat.
Conséquence, explique le promoteur touristique, tous ces projets n’ont pas obtenu les résultats escomptés. « L’application d’une économie touristique nationale doit émaner d’une grande volonté des collectivités locales et des propriétaires des hôtels. Comme l’exemple du Portugal où la création de certaines formules a profité aux populations à travers le tourisme social qui est un concept permettant, par exemple, à chaque citoyen d’avoir droit à des vacances. Ce, contrairement au concept en cours chez nous qui n’est pas accessible à tout le monde », soutient-il. En tant que défenseur d’un tourisme plus humain, intégré dans la localité et dans l’économie locale des populations, Doudou Gnagna Diop dit souhaiter, face à la pandémie de coronavirus, que le gouvernement, les acteurs qui sont en première ligne, puissent organiser les assises du Tourisme et approfondir la discussion.
En tout état de cause, le président de l’Organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (Onits), président du Front social pour le tourisme (Fst), a pensé devoir mettre l’accent sur la nécessité de sauver l’industrie nationale touristique et hôtelière au profit surtout des générations futures.
EIFFAGE FAIT DES CONCESSIONS MINEURES
À l’arrivée, cinq années supplémentaires pour le groupe Eiffage qui fait une toute petite place à l’Etat dans son capital !
Le Sénégal est désormais présent à hauteur de 25 % dans le capital de la société gérant l’autoroute reliant Dakar à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). De plus, notre pays va percevoir une redevance domaniale représentant 2 % du chiffre d’affaires annuel du concessionnaire et percevra à ce titre au minimum 800 millions de francs CFA par an (environ 1,5 million de dollars). Ces décisions ont été annoncées au cours d’une rencontre tenue ce mardi 16 mars 2021 avec le groupe français Eiffage et portant sur la gestion de l’autoroute à péage.
Les organisations de la société civile qui demandaient « une redevance domaniale annuelle à la dimension de l’infrastructure » peuvent se retrouver dans les résultats obtenus après négociations. Hier, le gouvernement a fini d’établir un Protocole d’accord qui porte sur la gestion de l’autoroute à péage. Il s’agit d’un accord qui consacre la dynamique d’une concession autoroutière avec un rôle déterminant de l’État-actionnaire, l’État-Investisseur et l’Etat Régulateur, suivant en cela les orientations stratégiques du président Macky Sall.
Articulé autour de 3 axes, cet accord va engager l’État comme « actionnaire » chargé de participer dans les organes de gouvernance de la Concession ; mais aussi comme « investisseur », puisqu’il va bénéficier du partage du fruit et de la collecte de redevance foncière à effet immédiat ; et enfin comme « régulateur qui aura pour mission d’assurer le suivi du contrat de performance. » « Les parties ont accordé leurs violons par la conclusion d’un protocole. Différents points reflètent cet accord global qui marque la stabilisation du processus de renégociation du contrat de concession liant l’Etat au groupe français. Le premier point concerne l’entrée de l’État dans le Capital de Secaa (Société Eiffage de la Concession de l’Autoroute de l’Avenir), une entrée qui permet au Sénégal de participer enfin à la gouvernance de la Concession avec tous les avantages y afférents, notamment dans la gestion et le pilotage de l’exploitation, avec un suivi particulier du programme d’investissement, des recettes d’exploitation et des charges associées, en toute transparence. A ce titre, bien sûr, l’Etat va toucher des dividendes pour chaque exercice. « Un pacte d’actionnaires encadre cette disposition », précise l’APIX dans un communiqué.
De 1000 francs à 800 millions par an…
Selon toujours le texte, le deuxième point permet à l’État de percevoir « désormais une redevance domaniale annuelle représentant 2 % du chiffre d’affaires annuel de Secaa, avec un minimum de 800 millions de FCFA par an, au lieu de 1000 F CFA par an dans le contrat actuel ». Eh oui, vous avez bien lu, l’Etat ne percevait jusque-là qu’une misérable aumône de 1000 francs CFA par an au titre de la redevance domaniale sur cette infrastructure !
Le 3e point, d’après toujours l’APIX, profite à l’État qui a « conclu une clause de partage des fruits à effet immédiat, avec des flux positifs pour l’État pendant toute la durée de la Concession. Ceci consacre la suppression du principe du compte séquestre et les conditions rendant impossible son activation dans le contrat initial. »
Le Taux de Rendement Interne cible constitue le 3e point. Et il est plafonné à hauteur de 17 % au lieu de 20,3% dans le Contrat Initial et avec correction d’hypothèses, renseigne ledit communiqué. Le 4e point consacre le gel de l’indexation des tarifs à l’inflation. Lequel sera appliqué pendant 5 ans. Le 5e point dispose que « le concessionnaire réalisera à sa charge l’éclairage sur tout le linéaire de la section courante et aux niveaux des diffuseurs ». Mais attention, Eiffage ne fait pas toutes ces… concessions pour rien puisque, nous informe l’APIX, « dans la perspective d’un partenariat durable, sécurisé et permettant les meilleures conditions d’un transfert de l’ouvrage à terme et au-delà, la réalisation des gros entretiens et réparation, le Protocole dispose d’une extension de la durée de la Concession pour 5 ans’’. Et voilà ! Le reste, c’est de la littérature.
De son côté, le ministère des Finances et du Budget aussi a tenu à communiquer sur la signature de ce protocole d’accord. Il informe que le gouvernement, suivant les orientations stratégiques du président Macky Sall, « a stabilisé un Protocole d’Accord engageant pour le Titulaire et qui consacre la dynamique d’une concession autoroutière avec un rôle déterminant de l’État-Actionnaire, l’État-Investisseur et l’État-Régulateur ». « En outre, l’Etat du Sénégal va bénéficier de la distribution de dividendes pour chaque exercice. Un pacte d’actionnaires encadre cette disposition. Des programmes d’investissements impliquant l’Etat-actionnaire accompagneront l’évolution de la capacité de l’ouvrage, en fonction du profil du trafic et la mise en œuvre de la réalisation des ouvrages différés », renseigne le communiqué du Ministère des Finances.
Le Ministère des Finances informe enfin que « l’issue des négociations n’était en rien garantie, des travaux approfondis ont été réalisés par chacune des parties, plusieurs réunions ont été organisées, les échanges ont été nombreux et les divergences, par moment, profondes ».
Et à l’arrivée, cinq années supplémentaires pour le groupe Eiffage qui fait une toute petite place à l’Etat dans son capital ! Oui, l’Etat qui n’aura même pas de minorité de blocage mais puisque 800 millions annuels et quelques sièges d’administrateur feront son bonheur…
PAPE DARI NIANG PRÉCONISE LA SUSPENSION D'ASTRAZENECA
L’usage du vaccin contre le covid19 fait polémique
Dr Pape Dari Niang appelle ses collègues médecins à la vigilance par rapport à l’utilisation du vaccin Astra Zeneca. Il dit craindre que le Sénégal subisse le même sort que des pays européens où des effets secondaires ont été notés chez des personnes vaccinées.
L’usage du vaccin Astra Zeneca contre le covid19 fait polémique ! Des pays européens dont l’Autriche, le Danemark, la Norvège, l’Islande ou encore les Pays-Bas, la France, l’Allemagne l’Italie et l’Espagne ont décidé de suspendre ce vaccin. Ceci après que des effets secondaires ont notés chez certaines personnes vaccinées dans ces pays.
Pour le Dr Pape Dari Niang, médecin vétérinaire, notre pays doit faire comme ces pays en suspendant l’utilisation du vaccin Astra Zeneca. Il appelle les autorités médicales à la vigilance. « Astra Zeneca a fait des ravages dans certains pays. Il n’est pas dit qu’il fera autant de ravages en Afrique comme d’ailleurs la pandémie de façon générale. Mais la prudence voudrait qu’on soit vigilants par rapport à ce vaccin. Que nos médecins n’aient pas d’états d’âme sur le choix des vaccins. Parce que leur rôle ultime c’est de préserver les vies de nos compatriotes » a-t-il préconisé sur les ondes de Radio Futurs medias.
Pour rappel, depuis plus de trois semaines, notre pays est de plain-pied dans la campagne de vaccination contre le covid19. Malgré la suspension par plusieurs pays européens de la vaccination avec l’AstraZeneca, les autorités sanitaires nationales ont décidé de poursuivre les opérations avec des sérums produits par l’université d’Oxford, en Angleterre, et un laboratoire suédois. D’ailleurs à en croire le porte-parole du ministère de la Santé, Dr Mamadou Ndiaye, les médecins sont rassurés par le fait que le Sénégal n’a pas encore enregistré des effets secondaires liés au vaccin Astra Zeneca. Le directeur du cabinet Afrique émergence, Dr Niang, lui, fait fi de ces assurances. Tout en étant en phase avec les médecins, il ne cesse d’appeler à la prudence et à la vigilance par rapport à ce vaccin.
« On n’est pas en contradiction avec les médecins. Nous sommes tous du corps médical, des acteurs de la santé publique. Maintenant, il faut juste que nos médecins étayent davantage leurs argumentaires pour rassurer les populations qu’il n’y a pas d’effets secondaires. Parce que ces populations avaient déjà une certaine crainte par rapport au vaccin. Si elles entendent de l’extérieur que ce vaccin Astra Zeneca est en train de faire des ravages, elles vont être craintives » a conclu le Dr Pape Dari Niang.
Par l'éditorialiste de SenePlus, Serigne Saliou Guèye
VIOLENCE D’ÉTAT, TERREUR DU PEUPLE
Le peuple sénégalais a longtemps souffert de la violence institutionnelle de l’Etat parrainée par le président. Dans une République, l’inconduite des gouvernants conduit à l’incivisme des masses
Le Sénégal a vécu du 4 au 8 mars passé des affrontements d’une rare intensité entre les populations et les forces de l’ordre. Partie de Dakar et de Ziguinchor, la violence s’est très vite métastasée dans tout le pays.
A l’origine, la convocation d’Ousmane Sonko par le juge du 8e cabinet Mamadou Seck relativement à la plainte pour « viols » et « menaces » déposée par la jeune masseuse Adji Sarr contre le leader de Pastef. Mais en réalité, les manifestations violentes avaient commencé dès le lundi 8 février, date à laquelle l’opposant avait été à la Section de recherches de la gendarmerie pour audition dans le cadre de cette affaire. Refus de Sonko de déférer à cette convocation pour non-respect de la procédure de levée préalable de son immunité parlementaire.
Le dimanche 7 février au soir, veille de son rendez-vous supposé avec les pandores, il s’est adressé à ses partisans pour leur demander de « résister » au cas où la gendarmerie voudraient l’emmener de force. Une déclaration qui a galvanisé ses troupes qui, tôt le lendemain, sont allées servir de bouclier à leur leader. La présence simultanée des forces de l’ordre et des militants de Pastef à la Cité Keur Gorgui où habite Ousmane Sonko a attisé le feu qui couvait sous la cendre. Et il a fallu une petite provocation d’un élément des forces de l’ordre pour que les protagonistes s’affrontent. Ce jourlà, des véhicules ont été brûlés, des magasins saccagés, des stations services attaquées.
Policiers et gendarmes d’un côté, partisans de militants de Pastef de l’autre, se sont violemment affrontés. Finalement, le procureur de la République a fini par reculer en entamant la procédure normale de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Mais durant tout le temps où la procédure suivait son cours au niveau de l’Assemblée nationale, l’opposant était comme en résidence surveillée, les forces de l’ordre ayant quadrillé tout son quartier sans compter l’installation d’un dispositif sophistiqué de surveillance et d’espionnage. Des espions qui ont d’ailleurs été pris à partie une fois par la garde rapprochée de Sonko. L’accès au domicile du leader Pastef était rigoureusement surveillé et filtré.
Ainsi, 17 femmes membres de ce parti ont été appréhendées au moment où, scandant des slogans, elles se dirigeaient vers le domicile de leur leader. Gardées à vue dans des conditions insupportables, elles feront l’objet de retours de parquet incessants pendant cinq jours.
Au même moment, d’autres militants du Pastef et de la société civile accusés d’avoir menacé de divulguer des images indécentes de personnalités du régime ou d’avoir appelé à l’insurrection ont été interpelés et placés sous mandat de dépôt. Il s’agit de Birame Soulèye Diop, Abasse Fall, Guy Marius Sagna, Assane Diouf, Clédor Sène.
Dans cette affaire, le ministre de l’Intérieur, le préfet de Dakar, la police et la gendarmerie de collusion avec le ministre de la Justice, le Parquet et les juges d’instruction ont été les principaux boutefeux. D’ailleurs, le préfet de Dakar et le ministre de l’Intérieur ont mis le feu aux poudres. Le préfet a outrepassé ses prérogatives pour demander aux agents du GIGN de charger la presse pendant que le convoi de Sonko était bloqué pour un problème d’itinéraire.
En bloquant Sonko pour compromettre sa rencontre avec le juge du 8e cabinet, Alioune Badara Samb et Diome allaient plonger le pays dans une violence inouïe. L’arrestation de Sonko, retransmise en direct par les télévisions et les réseaux sociaux, a provoqué un déferlement de violence jamais connue dans ce pays.
Partout à travers le pays il y a eu des soulèvements. Rien que le premier jour, il y a eu trois morts. Des symboles de l’Etat ont été attaqués, des brigades de gendarmerie et des commissariats de police incendiés. Même la caserne Samba Diéry Diallo, où Sonko était gardé à vue, a subi les assauts des manifestants. Les biens mobiliers et immobiliers des gens du pouvoir sont lapidés s’ils ne sont pas incendiés. La violence institutionnelle venait d’avoir comme répondant la violence physique du peuple. Ce peuple doux comme un agneau venait d’enfiler la peau d’un loup dévorant tout sur sa route.
La carotte et le bâton…
Pendant longtemps, le peuple sénégalais a souffert de la violence institutionnelle de l’Etat sénégalais parrainée par le président de la République. Ce dernier a toujours tenu à l’endroit de ses militants et de ses opposants un discours violent empreint d’une arrogance sans commune mesure.
Dans son parti, tel un potentat, personne ne s’oppose à ses idées. Il limoge toute personne qui se prononce en défaveur du 3e mandat. Tous les acquis démocratiques, il les foule au pied. Lorsque l’opposition a demandé que les élections soient dirigées par une autorité indépendante, il a simplement imposé son ministre de l’Intérieur. Et d’ailleurs, au cours d’une entrevue avec la presse le 31 décembre dernier, il a avec toute impudence dit que jamais il ne va confier les élections à une autorité indépendante sous son magistère.
Pourtant, c’était son combat sous le règne de Wade. Tout son discours secrète la violence. Déjà au début de l’alternance, son désir de réduire l’opposition à sa plus simple expression révélait la violence psychique avec laquelle le Président de tous les Sénégalais entendait asseoir ses rapports avec les leaders de l’opposition. Avec lui, c’est la carotte ou le bâton. Ceux qui ont accepté la carotte sont pouponnés, promus et protégés de toutes poursuites judiciaires. Et ceux qui la refusent sont passés à la guillotine judiciaire. Ses opposants les plus coriaces sont mis au gnouf sans autre forme de procès. Avec sa cinquième colonne que constituent les pouvoir législatif et judiciaire, le chef de l’Etat élimine tous ses adversaires. Le surnom de « niangal » qui lui est donné n’est pas fortuit, il traduit bien les pulsions et impulsions nerveuses de Macky Sall.
Au niveau politique, seules ses décisions font loi. Lors de la réforme de l’Acte III de la Décentralisation qui concerne l’avenir des collectivités territoriales, aucune proposition, aucun amendement des opposants n’a été pris en compte. Au contraire, il s’est évertué à dépouiller la mairie de Dakar aux mains de celui qui était alors son principal adversaire de toutes ses prérogatives.
A l’Assemblée nationale, le 29 juin 2015, une loi augmentant le nombre de députés requis pour constituer un groupe parlementaire a été adoptée. Le nombre minimum de députés requis pour constituer un groupe parlementaire passe de 10 à 15, soit un quota près de quatre fois supérieur à ce qu’il est en France ! Tout cela pour empêcher la constitution d’un autre groupe parlementaire composé essentiellement des non-inscrits et de certains démissionnaires de Bennoo Bokk Yaakaar. Quand il s’est agi de créer des postes de députés de la diaspora, Macky en a imposé 15 contre la volonté de l’opposition qui demandait que ces 15 supplémentaires soit inclus parmi les 150 déjà existants. Ce pour éviter des charges financières supplémentaires inopportunes.
Pour le parrainage, Macky a procédé de la même façon. Toujours l’argumentaire de la force finit par anéantir la force de l’argumentaire. D’ailleurs, lors du vote de cette loi de filtrage le 19 avril 2018, il avait sorti ses chars anti-émeutes, ses camions lance-eau, ses flics casqués, gantés et bottés prêts à en découdre avec tout opposant qui oserait se rendre aux abords de la place Soweto où les députés de sa Majesté étaient en train d’assassiner la démocratie. Les quelques velléités de manifestations ont vite été réprimées et quelques leaders arrêtés et gardés à vue jusqu’au lendemain à l’aube.
Les élections législatives de juillet 2017 se sont déroulées dans la plus grande opacité. Les cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées selon les règles du code électoral et, in fine, plusieurs électeurs, surtout les primo-votants, n’avaient pas reçu leurs cartes. Des cartes frauduleuses ont été imprimées et distribuées aux militants de Bennoo. A Touba, où le PDS est majoritaire, les élections ont été sabotées. Plusieurs cartes d’électeurs ont été égarées. Les élections ont été volées à Dakar notamment aux Parcelles assainies où un nombre impressionnant d’électeurs a été transféré pour faire basculer ce fief de Taxawu Dakar dans l’escarcelle de Bennoo. Ce je-m’en-foutisme institutionnalisé est synonyme d’une violence d’Etat exercée sans aménités sur tous ceux qui ne sont pas du même bord politique que Macky Sall. Combien de fois vu de pauvres « goorgoorlus » ont vu leurs maisons acquises au prix de plusieurs années de sacrifices et de privations être démolies en un tournemain par la Descos ?
Hélas, les pauvres victimes n’ont aucun moyen pour rentrer dans leurs fonds ou pour trainer en justice les démolisseurs de la Descos. Aujourd’hui ce qui se passe avec les vaccins est un vrai scandale d’Etat. Les ministres, les députés, les directeurs généraux, certains gros bonnets de l’armée, de la police et de la gendarmerie, en plus de leurs épouses, ont été les premiers servis au détriment des nécessiteux. La Première dame s’est même fait le plaisir de rameuter toutes ses amies pour les faire profiter des premiers vaccins achetés en Chine. Aujourd’hui, c’est le si controversé vaccin AstraZeneca qui est laissé aux populations sans autre solution.
Dans une République, l’inconduite des gouvernants conduit à l’incivisme des masses. Et c’est ce qui fait que quand la mèche de la violence est allumée, elle consume tout sur son passage. Les cinq jours infernaux de violence n’ont été qu’une réponse adéquate à cette violence quotidienne institutionnelle que l’Etat exerce sur les pauvres citoyens. C’est pourquoi, il serait même restrictif voire réducteur de vouloir circonscrire ces jours de révolte à la seule libération de Sonko.
Désormais, les autorités doivent savoir que diriger un pays n’est pas synonyme de liberté de faire tout ce que l’on veut. Il arrive un moment où les forces de défense et de sécurité ne peuvent contenir la houle populaire dévastatrice. Et c’est ce qui est arrivé pendant ces cinq jours de violence inouïe.
RIEN NE PEUT JUSTIFIER QU'ON PUISSE S'EN PRENDRE AUX BIENS PUBLICS
Aliou Sall a déploré mardi, les attaques dont font l’objet les biens publics lors des récentes manifestations
Le président de l’Association des maires du Sénégal (Ums), Aliou Sall, a déploré mardi les attaques dont font l’objet les biens publics lors des manifestations. S’exprimant en marge de la revue sectorielle de l’aménagement territorial à laquelle il a pris part, le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) a souligné qu’il n’y a aucun sens de s’attaquer aux services d’état civil. « Le résultat, c’est que, quand on a besoin d’extrait de naissance, on ne le retrouve plus », a regretté Aliou Sall. Qui ajoute : « rien ne peut justifier qu’on puisse s’en prendre aux biens publics et plus particulièrement aux données d’état civil. C’est extrêmement grave en termes de conséquence ».
A cet effet, le magistrat de la ville de Guédiawaye a appelé les Sénégalais à la sérénité demandant aux acteurs, quelles que soient les motivations, quelle que soit la crise, de préserver les biens appartenant à l’Etat et principalement les données de l’état civil. « L’avenir du pays est sacré. On ne s’en rend pas compte, mais on s’en prend à l’identité des citoyens. On met en péril le fonctionnement du service public et de l’Etat en tant que tel », a insisté le frère du chef de l’Etat.
LES RACINES DU MALAISE À SAINT-LOUIS
Les récentes manifestations va au-delà de la personne d'Ousmane Sonko dans le nord du pays, une ville particulièrement touchée par le chômage des jeunes et point de départ de l’émigration irrégulière
Au Sénégal, les manifestations et les émeutes ne se sont pas seulement concentrées à Dakar suite à l’affaire Ousmane Sonko, leader du parti d’opposition le Pastef-Les patriotes qui est inculpé de viol et de menaces de mort. D’autres régions se sont mobilisées et soulevées pour « défendre la démocratie ». Un combat qui va au-delà de la personne d'Ousmane Sonko, comme à Saint-Louis au nord du pays, ville particulièrement touchée par le chômage des jeunes et point de départ de l’émigration irrégulière.
Le quartier populaire de Pikine de Saint-Louis est encore meurtri par le décès de plusieurs dizaines de jeunes, candidats à l’émigration clandestine qui voulaient rejoindre l’Europe en octobre 2020. Papis Lam, enseignant de 35 ans, est aujourd’hui le seul à avoir un salaire fixe pour faire vivre toute sa famille : « J’ai perdu deux frères. Ils voulaient aller chercher du travail. On vit le pire. Dans notre famille, il n’y a qu’un seul qui est salarié.»
EMPLOI DES JEUNES, ALIOUNE NDOYE JOUE SA PARTITION
Alioune Ndoye a visiblement bien saisi le message du Président Macky Sall qui ambitionne de réorienter sa politique concernant l’employabilité des jeunes :
Le Chef de l’Etat ne va pas être seul dans sa mission de résorber le problème de l’emploi des jeunes. Il peut compter sur le soutien de son ministre de la Pêche, par ailleurs maire de la commune de Dakar-Plateau. Alioune Ndoye qui brise le silence après une absence de quelques jours du territoire national a décliné sa partition dans l’accomplissement du vœu du Président Sall.
Ce n’est pas un ministre de la Pêche qui a parlé à ses collaborateurs mais un maire qui se veut plus proche de ses concitoyens. Alioune Ndoye, édile de la commune de Dakar-plateau, est sorti de son mutisme suite aux manifestations qui ont secoué le pays et sa capitale en particulier. Il a été accueilli comme un roi avec des chants en Wolof-Lebou dans une salle de la mairie. Une sortie qu’il a axée autour de l’emploi des jeunes.
Alioune Ndoye a visiblement bien saisi le message du Président Macky Sall qui ambitionne de réorienter sa politique concernant l’employabilité des jeunes : « Le président a instruit le gouvernement de préparer un Conseil présidentiel sur les questions d’emploi des jeunes après avoir indiqué une réorientation du budget vers plus de possibilité de financements. De ce point de vue, connaissant la capacité d’écoute du Chef de l’Etat, nous saluons la prospective et nous soumettrons par les canaux appropriés les suggestions et contributions».
Dans cette optique, le maire fait savoir qu’il a tenu une rencontre, le 18 février 2021, avec des jeunes porteurs de projets de sa commune en vue de les accompagner. En effet, renseigne Alioune Ndoye, 210 jeunes au service de Dakar-plateau ont bénéficié de contrats à durée indéterminée signés. D’autres projets dont la construction de lieux de commerce et de logements sont en vue. «La construction en cours de logement pour permettre à nos jeunes de revenir vivre au plateau pour ceux qui n’en ont plus les moyens. L’achat de terrains pour développer ce logement à caractère social. La construction d’infrastructures sociales est actuellement en cours dont 1 400 cantines au niveau de Petersen. L’appel d’offres déjà dépouillé pour la reconstruction du marché Sandaga, l’ouverture prévue du ‘’Péncum’’Amar Sokhna Trass Diop, ancien maire de la commune, sont également en cours», affirme l’édile de la commune. Tous ces projets entrepris ne seront que continuité pour bâtir ce « Sénégal émergent », voulu par le président Macky Sall. « Il a déclaré avoir entendu les jeunes qui ont manifesté d’une rare colère leur mal vivre du fait conjugué des contraintes dues à la situation de catastrophe sanitaire et aux problèmes d’emploi. Nous, conseil municipal, indiquons avoir entendu le Chef de l’Etat pour partager sa volonté de tout mettre en œuvre pour assurer les jeunes et les femmes en particulier. La commune reste attachée à sa jeunesse sur laquelle elle compte pour renforcer notre ambition commune de développer notre circonscription dans la concorde», dit-il.
A en croire Alioune Ndoye, l’allègement du couvre-feu a pour objectif clair de libérer les énergies génératrices de travail confinées par les mesures d’urgences sanitaires. Il n’a pas manqué de s’indigner du saccage de sa mairie. « Notre pays vient de traverser une crise sociale importante avec des manifestations d’une rare violence, suffisant pour que le Chef de l’Etat s’adresse à la nation pour appeler au calme et prendre des mesures fortes d’apaisement tout en veillant à l’Etat de droit. Je voudrais porter la voix du Conseil municipal et de l’ensemble des populations de la commune pour m’associer à l’hommage rendu aux victimes et exprimer notre compassion aux blessés et à tous ceux dont les biens ont été détériorés. Le conseil municipal apprécie positivement la hauteur d’esprit et la clairvoyance du président de la République Macky Sall. »