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27 juin 2025
«S’IL Y A UNE VALEUR QUE NOUS PARTAGEONS, C’EST L’ANTISYSTEME»
Désormais la classe politique a, en son sein, un antisystème autre qu’Ousmane Sonko qui l’exhibe partout. A côté de lui, il y a l’ancien ministre de Macky Sall, Malick Gackou.
Recevant au siège de son parti le leader du Pastef, Malick Gackou a déclaré que s’il y a une valeur qu’il partage avec Ousmane Sonko, c’est bien l’antisystème. C’est la raison pour laquelle le chef de file du Grand parti a appelé l’opposition à se passer de leurs intérêts « crypto personnels» et à combattre dans l’unité le système et Macky Sall qui, à ses yeux, en est un symbole vivant.
Désormais la classe politique a, en son sein, un antisystème autre qu’Ousmane Sonko qui l’exhibe partout. A côté de lui, il y a l’ancien ministre de Macky Sall, Malick Gackou. Recevant hier au siège de son parti le leader du Pastef / Les Patriotes, l’ex numéro 2 de l’Alliance des Forces des Progrès de Moustapha Niasse a fait une annonce qui a suscité des acclamations nourries de la part de ses quelques militants et responsables venus assister à la rencontre. «S’il y a une valeur que nous partageons, c’est l’antisystème. Moi, peut-être contrairement à vous, j’ai eu la chance de vivre très tôt à côté des systèmes mais jamais dans le système. Puisque très tôt, j’ai fréquenté le régime du parti socialiste. Plus tard, après les études, je suis rentré au Sénégal avant d’être recruté au Conseil Economique et Social par le président Famara Ibrahima Sagna dans le cabinet duquel j’ai passé 5 longues années à apprendre les rudiments de l’Administration. Plus tard, je suis devenu président de la région de Dakar, ministre des Sports et Ministre du Commerce et du Secteur Informel, poste duquel j’ai démissionné du gouvernement en 2013. Je connais tous les systèmes tout en étant à côté des systèmes mais sans jamais profiter des systèmes», a déclaré l’ancien ministre qui jure la main sur le cœur n’avoir jamais eu à bénéficier d’un privilège quelconque de l’Etat du Sénégal encore moins du système.
Par ailleurs, Malick Gackou demande à Ousmane Sonko, s’il est amené à donner des cours de déontologie à ses jeunes camarades, de le citer comme un exemple type de l’antisystème. «J’ai toujours combattu le système. Parce que sans nul doute, je suis un produit de l’antisystème. C’est la raison pour laquelle je vous tends la main pour qu’ensemble, nous continuions à nous battre contre le système», a ajouté le président du Grand Parti qui estime qu’il est très réducteur de parler seulement du système politique. Celui dont il est question, dit-il, dépasse largement le cadre politique. Mieux, poursuit-il, ce système est constitué de cette bourgeoisie compradore qui s’est constituée et qui a accaparé notre richesse nationale de 1960 à nos jours. «Il est inimaginable que depuis l’indépendance, 2% de la population puisse gérer 99% de la richesse nationale. Il n’est plus question pour le Sénégal d’être dirigé par des hommes politiques qui n’ont pas des mains propres», tranche l’ancien ministre.
MALICK GACKOU A L’OPPOSITION : «MACKY SALL N’EST PAS FORT, C’EST L’OPPOSITION QUI EST FAIBLE DE PAR SES DIVISIONS»
Répondant à l’appel de l’unité de l’opposition lancé par Ousmane Sonko, Malick Gackou précise : « Macky Sall n’est pas fort. Mais c’est l’opposition qui est faible de par ses divisions. Malheureusement nos divisions ont constitué nos faiblesses à travers lesquelles le pouvoir a surfé pour gagner du terrain ». Il en veut pour preuve les revers de l’opposition lors du référendum de 2016 et lors des législatives avec la fissure de la coalition Manko wattu Sénégal, faute d’un problème de tête de liste. Toutefois, il a exprimé tout son souhait de voir l’opposition unie en enterrant ses dissensions pour aller vers la réalité de la situation actuelle qui l’impose.
Pour sa part, Ousmane Sonko a salué la grande ouverture et la parfaite écoute de son «grand frère» Malick Gackou. «Nous avons pu trouver un consensus sur tout ce qui pourrait être une incompréhension entre nous. Maintenant, nous voulons travailler sur un projet inclusif qui prend en compte toutes les préoccupations des Sénégalais. Car malgré notre proximité, on n’a jamais été ensemble dans une coalition. Mais c’est de la politique. Il y a des moments où il faut faire des choix par rapport à des critères objectifs pour déterminer son choix» a fait noter le chef de file des «Patriotes».
PROCÈS POUR APOLOGIE DE TERRORISME, MAMADOU DIAOU ENCOURT 5 ANS DE PRISON
La Chambre criminelle, siégeant en formation spéciale, du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a ouvert hier, mercredi 17 mars, le procès des dossiers sur le terrorisme
Le français Mamadou Diaou risque 5 ans de prison. Le Procureur a demandé l’application de cette peine à son encontre, en plus d’une amende d’un million de francs CFA et la confiscation de son téléphone. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs et apologie du terrorisme.
La Chambre criminelle, siégeant en formation spéciale, du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a ouvert hier, mercredi 17 mars, le procès des dossiers sur le terrorisme. Pour ces audiences qui vont se dérouler jusqu’au 9 avril, le ressortissant français Mamadou Diaou, a été le premier à comparaitre. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs et apologie du terrorisme. Il risque 5 ans de prison, en plus d’une amende d’un million de francs CFA, si toutefois, le président du Tribunal suit le réquisitoire du parquet qui a demandé cette sanction, en plus de la confiscation du téléphone de l’accusé.
A la barre, le prévenu, âgé seulement de 22 ans, a nié les faits qui lui sont reprochés. «J’avais pris un mois de congés et je suis venu au Sénégal, juste par curiosité, sur invitation de Ibrahima Ndiaye que j’ai connu sur Facebook. Je devais visiter Dakar, l’Ile de Gorée. Je ne suis pas venu ici pour faire quoi que ce soit et je n’ai jamais été tenté par le jihadisme», a dit Mamadou Diaou. Interpellé sur les 66 vidéos découvertes dans son téléphone, l’accusé a soutenu les avoir visionnées pour s’informer. «Je ne savais pas que je pourrais avoir des ennuis avec ces vidéos», a-t-il ajouté. Cependant, d’après la lecture de l’ordonnance de renvoi et les éléments abordés à la barre, c’est en août 2016 que l’accusé a été arrêté à l’aéroport, à sa descente d’avion, grâce à un signalement de la base de données de Sécuriport. Il est ainsi présenté comme un individu dangereux, désirant se rendre dans les zones jihadistes.
Selon les éléments de l’enquête, la fouille faite sur sa personne a permis de découvrir la somme de 170 euros (111.350 francs CFA), un passeport ordinaire délivré parla mairie de Saint-Brieuc et un téléphone portable. En outre, les enquêteurs disent aussi avoir trouvé des images et des vidéos dont certaines montrent des jihadistes sur des théâtres d’opération et d’autres combattants, appelant à combattre les ennemis de l’Islam. De même, les enquêteurs soutiennent aussi avoir découvert que l’accusé communiquait avec un certain Ibrahima Ndiaye.
Mieux, ajoutent-ils, c’est ce dernier qui l’avait invité au Sénégal, afin qu’il lui facilite son voyage vers la Syrie, l’Irak ou la Lybie. Selon toujours le contenu de l’enquête préliminaire, Mamadou Diaou avait soutenu que son objectif principal était de quitter la France qu’il qualifiait de pays de «mécréants» et d’effectuer la «hijra» vers des pays musulmans où s’appliquait la «charia». Cette version de l’enquête a été remise en cause par le prévenu. Il dit n’avoir aucunement l’intention de rejoindre le camp des djihadistes.
A l’en croire, il n’a pas appris le Coran, mais respecte les 5 piliers de l’Islam. A la question de savoir s’il connait ce qui est le djihad, il a répondu : «ce sont les efforts personnels qu’il faut accomplir dans la religion pour obtenir la bénédiction de Dieu». Interrogé sur son voyage au Sénégal, à l’insu de ses parents, alors qu’il n’avait que 18 ans, il rétorque : «j’avais 18 ans et le droit de voyager seul partout où je veux». L’avocat de la défense a plaidé la clémence. Il a indiqué que son client est un jeune inconscient. Le délibéré est prévu pour le 29 avril prochain.
A signaler que les audiences pour apologie du terrorisme vont se poursuivre la semaine prochaine. Les accusés poursuivis dans le cadre de l’attentat terroriste de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, feront face au juge, mardi prochain.
DEMARRAGE DES DEPOTS POUR LES CARTES NATIONALES DE PRESSE
Le CORED a pris des dispositions nécessaires pour la délivrance de quitus
Les dépôts de dossiers pour l’obtention de la Carte nationale de presse ont démarré, lundi dernier 15 mars 2021. Le Comité pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie (CORED) a pris des dispositions nécessaires pour la délivrance de quitus émanant du CORED, pièce obligatoire pour prétendre à cette carte. Quelques précisions du Directeur du Cored et des postulants sont notées.
C’est à la Maison de la presse sénégalaise que se trouve le siège du Comité pour l’Observation des Règles d’Etique et de Déontologie (Cored), au deuxième étage. Sur place, hier mercredi, aux environs de 12 heures, l’ambiance était bonne. Des journalistes et techniciens qui postulent pour l’obtention de la Carte nationale de presse, étaient sur place, à la permanence mise en place à cet effet. Les professionnels des médias ont répondu présents ; ils sont tous là pour se procurer un quitus, délivré par le Cored. C’est un élément incontournable pour l’obtention de la Carte nationale de presse. L’initiative est appréciée par bon nombre de journalistes rencontrés sur place.
Trouvé dans son bureau, le président du Cored, Mamadou Thior, explique les raisons de la nouvelle stratégie posée afin de mieux régulariser le métier du journalisme au Sénégal. «L’objectif, c’est tout d’abord assainir le milieu, car il y a beaucoup de laisser-aller dans ce métier. La presse, d’une manière générale est envahie de partout. Mais, avec la nouvelle Carte nationale de presse, nous voulons savoir qui est qui, les gens qui sont dans le milieu, les anciens et les nouveaux. Et à ce niveau, nous pouvons déjà focaliser les gens. Et avec la carte, nous pourrions répertorier tous les journalistes et techniciens. Nous voulons que la presse retrouve ses lettres de noblesse et que l’expérience perdue, pendant longtemps, puisse revenir envers la presse d’une manière générale», soutient le président du Cored.
Selon monsieur Thior, la presse est menacée et il faudrait mettre en place cette mesure pour une bonne régulation. Pour l’organisation, le Cored a pris tout un dispositif, selon son président. Ainsi, la délivrance, c’est du lundi au vendredi, de 09 heures à 16 heures. Mieux, dans ce contexte de la pandémie de Covid-19, les mesures barrières sont respectées, étant donné que la commission et la permanence accueillent du monde.
Pour Mamadou Thior, «le quitus demeure comme un casier judiciaire, puisque c’est un élément incontournable». Un journaliste qui a déjà rempli les formalités et ayant requis l’anonymat revient sur le déroulement de la procédure pour l’obtention de la Carte nationale de presse. «Tout d’abord, nous avons déposé la copie de la Carte de l’Agence de presse. Après la vérification pour la conformité, la secrétaire nous a remis un formulaire à remplir. Après, elle nous a donné un reçu qui sera évalué 48 heures.
Et le Cored va évaluer pour une validation de la demande», détaille-t-il. Pour ce jeune journaliste, l’organisation est parfaite, l’ambiance est juste à apprécier. Et il salue l’acte posé car, dit-il, au bout de quelques temps, le paysage médiatique retrouvera tout son sens et aboutira à une meilleure réorganisation.
SONKO A BIEN COMPRIS QU’IL Y’A UNE FAIBLESSE AU SEIN DE LA MAJORITÉ
Moussa Diaw analyse le projet de création d’un nouveau front de l’opposition
Le Front de l’opposition en gestation pourrait représenter une réelle menace sur l’ambition du régime en place de conserver le pouvoir au-delà de 2024. Interpellé sur ce projet porté par le leader du Pastef, Ousmane Sonko hier, mercredi 17 mars, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, Moussa Diaw a indiqué «le contexte actuel constitue un enjeu important à mettre au profit de ce front en gestation»
Chaque jour qui passe, le leader de Pastef, Ousmane Sonko consolide son projet de création d’un large front politique pour faire face au régime en place à travers des visites de courtoisie aux responsables de mouvements citoyens et responsables. Hier, mercredi 17 mars, c’était autour du président du Grand parti, Malick Gakou de le recevoir au siège de son parti sis à Yoff non loin de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor.
Cette rencontre intervient quelques jours après celles tenues par l’ancien candidat classé 3ème à l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier avec les responsables du mouvement Y’en a marre, Dr Babacar Diop des Forces Démocratiques du Sénégal (FDS), Moustapha Mamba Guirassy et Khalifa Ababacar Sall. Interpellé surles enjeux liés à cette nouvelle coalition de l’opposition face au bloc Beno Bokk Yakaar(Bby) qui a pratiquement battu tous les records en termes de longévité dans l’histoire politique du Sénégal indépendant, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint Louis, Moussa Diaw a estimé que «la marge de manœuvre du régime en place est très faible» et que «le contexte actuel constitue un enjeu important à mettre au profit de ce front en gestation». «On sent une sorte de rafistolage politique au niveau du régime en place qui est en train de contourner les revendications sociales en apportant des réponses aux questions qui ne sont posées tout en ignorant celles qui ont poussé les gens à descendre dans la rue», a-t-il souligné.
Citant entre autres, le décret signé parle président visant la rationalisation des dépenses publiques par la dotation des indemnités forfaitaires globales à certains personnels de l’Etat et de ses démembrements et la renégociation du contrat avec Senac SA, le professeur Moussa Diaw estime que ces mesures ne correspondent pas du tout à la demande sociale qui se situe au niveau des questions de l’emploi des jeunes, de lutte contre la pauvreté, de la bonne gouvernance ainsi que le choix des projets prioritaires. «(Ousmane) Sonko a bien compris qu’il y’a quelque part une faiblesse de la majorité qui n’a pas su gérer les aspects sociaux, la jeunesse, le ras-le-bol des citoyens par rapport à la gestion de la pandémie qui a durement affecté l’économie», a-t-il fait remarquer.
Ainsi poursuivant son analyse, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques de faire remarquer au sujet de l’enjeu de ce projet de création d’une nouvelle coalition politique que le leader de Pastef «a compris que la majorité éprouve de la peine pour apporter des réponses aux difficultés actuelles». «Ousmane Sonko est donc en train de profiter de cette difficulté du régime à apporter des vraies réponses aux questions sociales pour asseoir une coalition qui pourrait être durable en raison de la situation sociale très difficile que vivent les populations. Donc, il peut facilement mobiliser les citoyens autour d’un projet», a-t-il ajouté avant de préciser au sujet de la menace d’inéligibilité qui pèse sur le leader de Pastef avec cette affaire «Sweet beauty». «Ousmane Sonko est conscient de sa situation, raison pour laquelle, il a demandé que la justice fasse son travail en toute impartialité parce qu’il est sûr et certain qu’il n’a rien à se reprocher.
Pour ce qui est de Karim Wade et Khalifa Sall, ils pourraient trouver en cette coalition une aubaine pour recouvrer leurs droits civils et politiques. Et si jamais, Sonko qui a mention ce point dans ses exigences, obtient gain de cause cela serait un grand atout pour lui».
MALHEUREUSEMENT, LA TORTURE EXISTE AU SÉNÉGAL
Même si aucun pays n’aime être accusé de torture mais la pratique existe au Sénégal. Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal en est convaincu
Seynabou BA et Ibrahima DIALLO |
Publication 18/03/2021
Inutile de se voiler la face. Le recours à la torture est bien une réalité chez nous. Même si aucun pays n’aime être accusé de torture mais la pratique existe au Sénégal. Seydi Gassama, Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal en est convaincu. Pis, c’est devenu un fait récurrent que des détenus dénoncent de telles pratiques dans les lieux de privation de liberté. Le défenseur des droits humains qui dénonce et pointe du doigt l’Etat qui n’ouvre pas d’enquêtes sur ces allégations, revient sur ce qui expliquerait la tendance à recourir à cette pratique pourtant interdite en toute circonstance et comment y mettre un terme.
«Je veux d’abord dire que la torture est interdite en toute circonstance. Un Etat ne peut absolument évoquer aucune circonstance, même une circonstance exceptionnelle, pour soumettre une personne à la torture. Ça ce sont des obligations qui encombrent à tous les États qui ont signé et ratifié (donc des États parties à) la Convention des Nation unies contre la torture… Donc un aveu obtenu après une torture ne peut être utilisé pour juger et condamner quelqu’un devant un tribunal. Une autre exigence, c’est qu’à chaque fois qu’il y a une torture, le parquet est tenu d’ouvrir une enquête sérieuse pour faire la lumière sur ces allégations-là. Or ce qui s’est passé pendant ces périodes a été quand-même inquiétant, surtout à Diaobé.
À Diaobé, nous avons un groupe de jeunes qui, à la suite de l’incendie de la Brigade de la ville, ont étés convoqués à Véligara et ont décrit, dans des détails près, la manière dont ils ont étés torturés par des gendarmes de Véligara. Une situation extrêmement grave. Nous pensons aujourd’hui que l’Etat du Sénégal est tenu d’ouvrir une enquête sur la situation de ces jeunes de Diaobé. Le Procureur de Kolda n’a pas à entendre que les jeunes de Kolda viennent porter plainte, ils ont fait des allégations publiques à la presse. Ils doivent autosaisir, ouvrir une enquête et faire la lumière sur ces allégations-là. Nous avons demandé aux jeunes de chercher des certificats médicaux, on ne sait pas s’ils l’ont fait, mais en tout cas, d’aller voir un médecin. Mais, même sans certificats médicaux, au vue de ce qu’on a vu dans la presse et que ses jeunes lui ont dit, le Procureur de Kolda est tenu d’ouvrir une enquête sérieuse pour faire la lumière et poursuivre les gendarmes qui ont commis ces actes, si ces actes sont avérés. On a également entendu un activiste comme «Thiat» de «Keur-gui» dire combien il a été giflé ; il a avoué avoir subi de mauvais traitements pendant son arrestation.
«IL NE S’AGIT PAS DE NIER, MAIS POUR L’ETAT DE METTRE FIN A CETTE PRATIQUE ILLEGALE, HONTEUSE DONT AUCUN ETAT AU MONDE N’AIMERAIT ETRE ACCUSE
Aucun pays n’aime être accusé de torture. Mais, malheureusement, la torture, elle existe au Sénégal, comme elle existe dans tout les autres pays. Il ne s’agit pas de nier ; il s’agit pour l’Etat de s’engager à mettre fin à cette pratique illégal, une pratique honteuse, une pratique dont aucun Etat au monde n’aimerait être accusé et qui, malheureusement, persiste dans notre pays. À chacun fois qu’il y a des situations où la Gendarmerie doit coûte que coûte trouver un coupable, où la Police doit coûte que coûte trouver un coupable, on a évidemment des cas de torture. C’était évidemment le cas des jeunes de Colobane qui étaient accusés de tuer le policiers Fodé Ndiaye. Ils ont étés torturés. Fort heureusement, à un appel, le juge a annulé leur condamnation parce que tout simplement les aveux qu’ils avaient donnés étaient l’histoire de torture. Ici aussi (à Dioabé, ndlr), parce qu’une brigade a été brûlé, parce que des armes ont étés volées, il faut tout faire tout pour retrouver ses armes. Et c’est cela qui a conduit à cette situation de torture à laquelle on fait cas aujourd’hui à Diaobé.
COMMENT ARRIVER AMETTRE UN TERME AU RECOURS A LA TORTURE?
Pour mettre fin à ses tortures, nous, entant qu’Amnesty, nous avons travaillé pendant une dizaine d’années pour amener l’Etat du Sénégal à ratifier un instrument international important, un traité international important : c’est le deuxième Protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture. On a amené l’Etat du Sénégal à ratifier ce texte, à mettre en place l’Observateur des lieux de privation de liberté qui est une institution administrative indépendante qui aurait dû avoir, aujourd’hui, beaucoup de moyens pour pouvoir intervenir partout où la torture est allégé. Partout où il y a un risque de torture, l’observatoire doit pouvoir être présent et pouvoir se déporter dans ces lieux-là. Malheureusement, cette institution n’a pas de moyens ; l’État donne des budgets dérisoires par rapport à ce que donne beaucoup d’autres Etats à des institutions comme celle-là. Donc elle a une capacité d’action très limitée. Malgré tout, quand l’observatoire a été mis en place, en 2012, nous l’avons soutenu pour faire la formation des membres des Force de défense et de sécurité, la Police, la Gendarmerie, dans toutes les régions du Sénégal. On a également fait plusieurs sections à l’Ecole de Police, à l’Ecole des officiers de la Gendarmerie, plusieurs sections de formation dans d’autres écoles. L’observatoire lui-même a reçu le soutien de l’Union européenne et a pu faire des formations pendant 2 (deux) où 3 (trois) ans aux membres des Forces de défense et de sécurité. Mais, on se rend compte que ces formations sont inutiles parce que, malgré toutes ces formations qu’on a faites, que l’observatoire a fait depuis 2012, on s’est rendu compte que la torture persiste encore.
CONTINUER A FORMER DES AGENTS DES FORCES DE L’ORDRE OU ORIENTER LES RESSOURCES VERS LA POURSUITE DES AUTEURS DE CRIMES?
Donc, aujourd’hui, faut-il continuer à faire ses formations où faut-il orienter les ressources vers la poursuite des auteurs de crimes ? Nous, nous pensons que, de plus en plus, on va orienter nos ressources vers l’assistance judiciaire, ici au Sénégal, mais aussi à la Cour de justice de la CEDEAO, au niveau des mécanismes onusiens pour que d’abord le personnel, à titre individuel, soit poursuivi devant les cours et tribunaux du Sénégal, mais pour que l’Etat du Sénégal soit poursuivit devant la Cour de justice de la CEDEAO et devant les mécanismes onusiens de droit. Je pense qu’on a trop fait de formations. On ne voit pas le bénéfice de la formation parce que les tortures et mauvais traitements continuent. Donc, il faut vraiment orienter notre ressource vers le soutien au victimes d’injustice ; cela signifie les aider à porter des plaintes au Sénégal, à suivre les plaintes mais aussi à porter plainte contre l’Etat du Sénégal au niveau des juridictions africaines mais aussi au niveau des mécanismes des Nations unies.
LOI SENEGALAISE : LES COUPABLES DE TORTURE ENCOURENT DE LOURDES PEINES ET LA RADIATION
La loi sénégalaise est très claire. À chaque fois qu’il y a torture, c’est une infraction extrêmement grave. Donc les auteurs de torture encourent de lourdes pleines de prison. Et s’ils sont condamnés à des peines de prison ferme, ils encourent la radiation. Donc les peines sont là, elles sont bien prédites par la loi. Le problème que nous avons aujourd’hui, c’est la protection que l’Etat accorde aux Forces de défense et de sécurité. La loi est là, elle punit la torture. Mais pour qu’un policier ou un gendarme soit puni, c’est vraiment le Chemin de Croix parce que l’Etat protège ces Force de défense et de sécurité. Quand un civile commet un délit au Sénégal, on l’arrête et on le met en prison où il croupit pendant très longtemps. Et lorsqu’un militaire, un policier où un gendarme commet de tels actes au Sénégal, c’est la croix et la bannière pour le faire poursuivre parce que vous avez de côté les ordres de poursuites ; les ordres de poursuites sont les autorisations que le ministre doit donner. Et même si les ordres de poursuites sont donnés, le Procureur, généralement, ne fait pas le travail qu’il doit faire pour enquêter et pour poursuivre la personne susceptible d’avoir commis ses actes de tortures. L’autre difficulté à laquelle nous sommes confrontés, c’est que bien que la torture soit interdite et qu’on puisse l’utiliser n’est jamais extorquer des aveux pour juger et condamner quelqu’un, nous avons eu plusieurs cas où des gens, devant un tribunal, ont dit : «nous avons été torturés» ; certains se sont mêmes déshabillés pour montrer les traces de torture sur leurs corps. Et même malgré ça, des juges se sont permis de les condamner à des peines de prison en leur disant : «Oui, nous allons vous juger et vous condamner pour ensuite aller porter plainte».
Mais les personnes qui sont torturés sont des gens faibles, se sont des gens qui, très souvent, ont peur de la Police, de la Gendarmerie. Et ce n’est pas eux qui vont aller porter plainte, s’ils n’ont pas la chance de rencontrer une organisation des droits humains qui veut les assister à faire ce travail là. Or, malheureusement, ce ne sont pas tout les victimes du torture qui viennent vers les organisations des droits humains pour faire ce travail. Beaucoup de gens qui sont torturés, qui sont menacés, lorsqu’ils sont libérés, ne veulent plus avoir à faire avec la Police où à la Gendarmerie.»
PRÉSOMPTION DE CRIMES IMPUNIS
C’est devenu un fait récurrent au Sénégal que des détenus dénoncent des cas de torture ou autres actes de maltraitance et de traitements inhumains et dégradants subis dans les lieux de privation de liberté
Seynabou BA et Ibrahima DIALLO |
Publication 18/03/2021
Des cas (avérés ou non) ou allégations de torture et traitements cruels, dégradants et inhumains sont récurrents dans les lieux de privation des libertés au Sénégal. Et depuis l’éclatement de l’affaire dite Ousmane Sonko-Adji Sarr, le débat pollue l’atmosphère. Entre dénonciation de la société civile qui décrit une manière indue d’extorsion d’aveux en violation de la loi et démenti des Forces de l’ordre qui menacent les «accusateurs» de poursuite judiciaire, le mal reste entier et persiste encore. Difficile d’y voir plus clair. Pendant que les supposées victimes de ces sévices physiques ou moraux continuent de souffrir en silence des traumas, les présumés auteurs se la coulent douce, sans jamais être inquiétés.
C’est devenu un fait récurrent au Sénégal que des détenus dénoncent de cas de torture ou autres actes de maltraitance et de traitements inhumains et dégradants subis dans les lieux de privation de liberté, sans suite. Et, ces derniers temps, des allégations de torture et de maltraitances ont refait surface avec les incidents violents suivis d’arrestations de manifestants, d’activistes. Tout est parti de la convocation pour audition avortée du leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, à la Section de Recherche de la Gendarmerie de Colobane, dans le cadre de présumés viols répétés et menace de mort pour lesquels il est poursuivi. Cela remonte au lundi 8 février 2021. Des heurts ont éclaté entre militants et sympathisants qui ont convergé vers le domicile du député des Patriotes et les Forces de l’ordre qui avaient déjà quadrillé la zone sise à la cité Keur Gorgui. Il s’en est suivi des séries d’arrestations qui se poursuivront jusqu’à l’interpellation de M. Sonko, le 3 mars, et sa libération conditionnelle le 8 mars dernier. Au total, une dizaine de personnes ont officiellement perdu la vie dans ces incidents dont certains atteint par balles réelles et plus d’une centaine (100) d’autres arrêtés et encore en détention. Selon la Croix-Rouge du Sénégal au moins 6 personnes sont décédées et au moins 590 blessées, dont 232 qui ont été transférées vers des centres de santé pour être y soignées. Des activistes, notamment du Font pour une Révolution Antiimpérialiste, Populaire et Panafricain (Frapp/France dégage) ont dénoncé dans les médias des actes de torture infligée à certaines personnes arrêtées (surtout des militants de Pastef/Les Patriotes et de Frapp).
Et, loin de calmer le jeu, l’activiste Guy Marius Sagna en remettra une couche. Arrêté, le lundi 22 février, et placé sous mandat de dépôt à la prison du Cap Manuel, le 26 février, après l’expiration de sa garde à vue, il se fera entendre à travers une grève de la faim, entamée du fond de la cellule d’isolement où il a été transféré tout nu alors qu’il faisait froids, pour avoir déploré des traitements inhumains. Il s’agissait de ce qu’il qualifiait de «situation dégradante» à la chambre 1 de la prison où étaient entassés 150 prisonniers, selon lui. Guy Marius Sagna aura été évacué à l'infirmerie de la prison, avant de mettre fin à sa diète. Actuellement, l’activiste et certains de ces codétenus ont été transférés à la prison de Sébikhotane, en guise de respect des mesures sanitaires dans les lieux de détention en cette période de Covid-19. Aussi Cyrille Touré, alias «Thiat», rappeur et membre fondateur du mouvement citoyen Y’en a marre, a raconté sa mésaventure lors de son arrestation dans un grand groupe de manifestants à Dakar vers 16 h le 5 mars par la Police. Dans le cadre de ces manifestations, après l’incendie de la Brigade de Gendarmerie de Diaobé, suite à la mort d’un manifestant qui aurait été tué par les Forces de l’ordre, des jeunes de cette commune de la région de Kolda convoqué à la Gendarmerie de Vélinguara ont eux aussi fait état des sévices et maltraitances à eux infligés sur place. Et la société civile spécialisée dans la défense des droits humains s’est fait l’écho de ces «allégations» du coordonnateur de Frapp/France dégage, Guy Marius Sagna, pour exiger l’arrêt de telles pratiques et interpeller les autorités, mises devant leurs responsabilités et engagements internationaux.
Face à cette tournure des dénonciations, la Police, indexée nommément, a apporté un démenti formel. La Police nationale qui dit agir conformément aux lois et règlements, y compris le Règlement N°5 de l’UEMOA (article 5) et la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants du 10 Décembre 1984, «se réserve le droit de poursuivre les auteurs de ces déclarations non fondées qui, in fine, déteignent négativement d’une manière ou d’une autre sur l’image de la Police nationale qui reste républicaine», informe un communiqué du Bureau des relations publiques de la Police daté du 21 février
. TORTURE ET BAVURES Ces cas ayant défrayé la chronique
Loin d’être isolés, des cas ou allégations de torture et de bavures similaires ont été rapportés plusieurs fois et à différentes occasions ces dernières années. Alors que déjà depuis des années, notamment en 1994 avec le l’arrestation et l’inculpation pour atteinte à la sûreté de l'Etat de près de 150 personnes suite aux manifestations violentes à Dakar ayant causé la mort de 8 personnes dont 6 policiers, en février (1994), Amnesty International en parle dans tous ses rapports ou presque, le Sénégal n’a pas encore réussi à enrayer ces formes d’atteinte aux droits humains, même s’il y a eu des progrès notables.
Pis l’on a encore en mémoire, cette dernière décennie, la mort d’Abdoulaye Wade Yinghou qui aurait a été violemment battu à coups de matraque et de crosse par des policiers lors de son arrestation et par la suite au Commissariat de Police, en juillet 2010. Il serait décédé, le soir même, des suites de ses blessures au Commissariat de Police. Il y a aussi les cas de Mohamed Ndoye pour qui il a été rapporté des sévices subits au Commissariat central de Dakar en le violentant aux testicules, de Pape Sarr qui finira par s’immoler avec le feu au Commissariat de Thiaroye, avant de mourir dans ses bandages à l’hôpital, et la mort d’Elimane Touré en garde à vue au Commissariat du Port. Il s’y ajoute les allégations non encore élucidées sur les morts de Seck Ndiaye dans sa chambre (de prison) et d’Abdoulaye Timera. En janvier 2014, des lycéens ont manifesté à Oulampagne en Casamance. Des militaires ont tiré sur eux à balles réelles blessant 4 élèves. Un an plutôt, en juillet 2013, Antoine Robert Sambou, un jeune pécheur a été battu à mort par des militaires en faction à Elinkine, en Casamance.
La plainte contre X de la famille de la victime devant le Procureur de la République pour élucider cette bavure semble classée sans suite. Libérés au bénéfice du doute en 2016, les jeunes de Colobane, arrêtés dans le cadre de la mort d’un policier au cours d’une manifestation en 2012, ont fait état de tortures qu’ils auraient subies en détention préventive. Ils porteraient même sur leurs corps des séquelles qu’un médecin aurait eu à diagnostiquer comme relevant effectivement de violences physiques. C’est également le cas édifiant du détenu Ibrahima Sow qui tentait de s’évader de la prison de Diourbel en 2016, en compagnie de Modou Fall alias «Boy Djinné». Lorsqu’il a été rattrapé et reconduit en prison, ses deux jambes auraient été cassées dans sa cellule par des gardes pénitentiaires, parait-il, en représailles à sa tentative d’évasion.
L’administration pénitentiaire a réfuté cette accusation, relevant que le détenu s’est cassé les deux jambes lors de sa tentative d’évasion. Mais, des témoins ont contesté cette version, indiquant avoir vu le fugitif être reconduit en prison marchant normalement sur ses deux jambes. Aussi ont-il témoigné avoir entendu des cris venants de sa cellule lorsqu’il y a été reconduit, en compagnie d’agents pénitentiaires, après sa capture. Le liste est encore loin d’être exhaustive. A ce jour, pour tous ces cas/allégations, aucune enquête n’est ouverte pour élucider et sanctionner les coupables, s’ils sont avérés. Pourtant, dans son article 12, la Convention contre la torture, oblige l’Etat à ouvrir «immédiatement …une enquête impartiale…» en cas d’allégations de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Même si quelques cas de bavures ont nécessité l’ouverture d’enquêtes ayant abouti à l’identification et la condamnation de personnes dans les rangs des Forces de sécurité, le recours à cette pratique «criminelle» semble persister encore au Sénégal.
TORTURE, TRAITEMENTS INHUMAINS ET DEGRADANTS… Ce que disent les textes…
«Le terme «torture» désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. Ce terme ne s’étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles.» C’est la définition que donne la Convention contre la torture et autres peines, traitements cruels, inhumains ou dégradants de 1984, en son article premier, partie 1. La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, dans sa première partie et chapitre premier, dispose : article 4 : «La personne humaine est inviolable. Tout être humain a droit au respect de sa vie et à l'intégrité physique et morale de sa personne : Nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit.»
Le texte ajoute, à l’article 5 : «Tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique. Toutes formes d'exploitation et d'avilissement de l'homme notamment l'esclavage, la traite des personnes, la torture physique ou morale, et les peines ou les traitements cruels inhumains ou dégradants sont interdites.» Et à l’article 6 il est écrit : «Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa personne. Nul ne peut être privé de sa liberté sauf pour des motifs et dans des conditions préalablement déterminés par la loi; en particulier nul ne peut être arrêté ou détenu arbitrairement.» Malgré ces textes internationaux qui s’imposent aux différents signataires, des cas de tortures continuent de faire lésion dans des lieux de détention dans plusieurs Etats membres des Nations unies (ONU) et de l’Union africaine (UA) en particulier. Or, avant même le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui, en 1976, en son article 7, traite de la question, la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948 stipule : article 5 – «Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.»
… ET LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE
Cependant, le Droit international humanitaire (DIH) diffère quelque peu de cette définition (de la torture), considérée comme coutumière, de la Convention contre la torture (de 1984, article 1), en ce sens que la participation d’une personne agissant à titre officiel n’est pas requise comme condition d’un acte qui vise à infliger une peine ou une souffrance aiguë pour définir la torture. Bref, le DIH interdit en tout temps la torture et les autres formes de mauvais traitements et exige que les personnes privées de liberté soient traitées selon les règles et les principes du droit international humanitaire et les autres normes internationales. En effet, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) utilise le terme général de «mauvais traitements» pour couvrir à la fois la torture et d’autres pratiques violentes qui sont interdites par le droit international, notamment les traitements inhumains, cruels, humiliants et dégradants, les outrages à la dignité de la personne, et la coercition physique ou morale.
Pour le CICR, la différence juridique entre la torture et les autres formes de mauvais traitements réside dans le degré de gravité de la douleur ou de la souffrance infligée. De plus, la torture exige qu’un but spécifique sous-tende l’acte, pour obtenir des informations, par exemple. Ainsi, les différents termes utilisés pour mentionner les mauvais traitements ou le fait d’infliger une douleur peuvent s’expliquer comme suit : «Torture : existence d’un but spécifique, et souffrance ou douleur aiguë intentionnellement infligée ; Traitements cruels ou inhumains : aucun but spécifique, degré élevé de la souffrance ou de la douleur infligée ; Outrages à la dignité de la personne : aucun but spécifique, degré élevé d’humiliation ou de dégradation», mentionne le CICR. Non sans relever que «les pratiques de mauvais traitements peuvent être à la fois de nature physique et/ou psychologique, et elles peuvent toutes deux avoir des effets physiques et psychologiques».
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REVUE DE PRESSE DU JEUDI 18 MARS AVEC MAMADOU MOUHAMED NDIAYE
KEEMTAAN GI - Immaculée contraception !
Alors que l’on croyait que l’heure est à l’apaisement suite aux violentes manifestations que notre pays a connues il y a deux semaines, voilà qu’Adji Sarr, plutôt que de la boucler après les plus de 15 morts de jeunes gens que son affaire a indirectement provoquées, nous apparaît dans un numéro de…vierge violée et plutôt plusieurs fois qu’une ! Apparemment la catin avait pris plaisir à se faire culbuter dans son salon de massage ! Car elle persiste à nous dire que c’est plusieurs fois qu’elle a été violée par son bourreau. Lequel, qui plus est, lui a fait perdre sa virginité. Et quand on sait que le certificat médical qui lui a été remis parle de défloration ancienne… Et puis, on ne sait pas quelle Adji Sarr croire : celle qui nous dit que Sonko la sautait sans dire un mot à la manière du légionnaire d’Edith Piaf ou celle qui prétend, au contraire, qu’il lui parlait longuement de tout le dégoût que lui inspirent ses deux légitimes avant de s’envoyer en l’air avec elle ? Bref, notre chère Adji nous a joué une scène d’ « Au théâtre ce soir ». Avec, dans le rôle du metteur en scène du navet dans lequel elle se produit, un avocat truculent qui tirait les ficelles à partir des coulisses. Le nom de la pièce ? « L’immaculée contraception d’Adji ». Bien entendu, en ces temps de carême pour nos amis chrétiens, et par respect pour eux, on aurait dû s’abstenir de la jouer cette pièce au risque d’encore jeter de l’huile sur le feu ! KACCOOR BI
EMPLOYABILITE DES JEUNES MACKY SALL ENGAGE QUATRE DEPARTEMENTS MINISTERIELS
Décidément, depuis les émeutes survenues dans le pays au début de ce mois de mars, la question de l’employabilité des jeunes hante le sommeil du pouvoir. Hier, elle a été encore agitée lors du Conseil des ministres. De ce fait, des ministères ont été sommés d’accompagner les jeunes dans la qualification et l’insertion. Il s’agit entre autres du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, de la Jeunesse, de l’Economie et celui de l’Education nationale. Le président de la République a rappelé à son gouvernement la nécessité de procéder à une évaluation prospective des politiques de jeunesse, de renforcer la vie associative et de promouvoir une nouvelle doctrine inclusive et participative de promotion de l’emploi des jeunes. Il a, à ce propos, insisté sur la nécessaire prise en charge des préoccupations des jeunes, par un changement de paradigme, en développant davantage une démarche d’écoute et de proximité dans la formation, l’encadrement, l’entreprenariat, l’insertion et l’emploi des jeunes. Il a aussi souligné l’impératif de territorialiser, au niveau des communes et départements, les plateformes de gestion des offres et demandes d’emplois des jeunes et de déployer des dispositifs innovants de l’Economie sociale et solidaire. Macky Sall a requis la tenue, dans le courant de la semaine prochaine, de comités régionaux et départementaux de développement (CRD et CDD) sur l’Emploi des jeunes associant tous les acteurs concernés. Il a également demandé au ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération d’engager, en relation avec la ministre de la Jeunesse, et la Commission d’Evaluation des Politiques et programmes publics, une évaluation des politiques de jeunesse et d’encadrement des jeunes, dont le rapport exhaustif devra lui être soumis avant fin avril. Macky Sall a invité, dans le même élan, les ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle et de la Jeunesse à consolider les actions d’instruction civique et de formation citoyenne des Jeunes.
DISTINCTION THIONE SECK FAIT COMMANDEUR DE L’ORDRE NATIONAL DU LION A TITRE POSTHUME
Rendant un hommage à l’artiste et compositeur Thione Ballago Seck, arraché à notre affection dimanche dernier, le président de la République a informé le Conseil de sa décision de lui décerner, à titre posthume, la distinction de Commandeur de l’Ordre national du Lion. Il a également salué la mémoire du défunt et présenté ses condoléances à la famille Seck, au monde culturel et à la nation tout entière. Thione Ballago Seck, rappelle le communiqué sanctionnant la rencontre hebdomadaire, fut l’un des plus grands musiciens de l’histoire du Sénégal. Parolier visionnaire et compositeur réputé, il a toujours développé un style musical spécial, faisant de ses œuvres, des références nationales et internationales.
FIN D’UN MALENTENDU ME MALICK SALL ET LES LUTTEURS FONT LA PAIX
La hache de guerre est enterrée entre le ministre de la Justice et les lutteurs. En recevant l’association des lutteurs en activité, le ministre de la Justice, Me Malick Sall leur a expliqué le sens de ses propos tenus sur France24 il y a quelques jours. Des propos qui visaient à plaider en faveur des lutteurs afin qu’ils reprennent leurs activités après une année de chômage pour cause de pandémie. Malheureusement certains lutteurs avaient mal interprété la sortie de Me Malick Sall. Gris Bordeaux, le président de l’association des lutteurs en activité, avait décidé, en accord avec tous les autres lutteurs, de porter plainte contre le ministre qui est pourtant un grand ami de la lutte. Finalement, tout a fini par s’arranger entre le Garde des Sceaux Me Malick Sall, un grand amateur de lutte, et les lutteurs lors d’une audience tenue avant-hier dans les locaux du ministère de la Justice. Le ministre a expliqué aux lutteurs qu’il était difficile de communiquer, surtout dans ces circonstances, et leur a assuré qu’il est un fan de lutte et que « si la lutte marche tout rentrerait dans l’ordre parce que beaucoup de jeunes auraient des occupations ». Gris Bordeaux a salué la grandeur et l’humilité du ministre Malick Sall parce que, d’après lui, « ce n’est pas tout le monde qui a cette capacité de reconnaître ses erreurs, raison pour laquelle nous avons suspendu toute action à son encontre ». Comme quoi tout est rentré dans l’ordre entre les deux parties. D’ici à ce que le généreux Me Malick Sall parraine un grand combat de lutte !
AMBASSADEUR EN TURQUIE LE GENERAL CHEIKH GUEYE A PRESENTE SES LETTRES DE CREANCES
Hier, l’ancien Chef d’Etat-major général des armées (Cemga), le Général Cheikh Guèye, nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de notre pays auprès de Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie, a présenté ses lettres de créances. Après avoir reçu les honneurs du président Erdoğan, Son Excellence Cheikh Guèye a présenté les membres de son personnel diplomatique à l’homme fort de Turquie avant de lui livrer le message d’amitié du président de la République Macky Sall. Au cours de cette cérémonie officielle, le Général Guèye a rappelé les bonnes relations de coopération économique entre les deux pays amis. Rappelons-le, en juillet dernier, le général Cheikh Guèye était nommé ambassadeur du Sénégal à Ankara (Turquie). Il remplace à ce poste Son Excellence, l’honorable Serigne Moustapha Mbacké qui a accompli un excellent travail dans ce grand pays ami.
CRISE DE L’EMPLOI ALY NGOUILLE NDIAYE OFFRE UN FORUM D’AUTOEMPLOI ET D’ENTREPRENEURIAT AUX JEUNES DE LINGUERE
Afin de contribuer à la recherche de solutions à la lancinante question du chômage des jeunes, expliquent nos confrères de Dakaractu, l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, également maire de Linguère, en partenariat avec le Conseil départemental de la jeunesse, a initié un forum. Objectif : promouvoir l’insertion socioéconomique des jeunes par l’entrepreneuriat et l’auto-emploi afin de les aider à comprendre les idées nouvelles, des concepts innovateurs. Des ateliers consacrés aux secteurs Agriculture, Élevage et Services ont permis la présentation de projets ficelés par des jeunes. Ce forum est le 4ème du genre après les éditions de 1999, 2006 et 2015. Cette édition de 2021 permettra aux jeunes de pouvoir saisir les niches d’opportunités et d’identifier les créneaux porteurs dans le département de Linguère qui couvre une superficie de 15.375km², soit 62 % du territoire de la région de Louga et 8 % du territoire national et plus grand que 9 régions sur les 14
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LA MASSEUSE ADJI SARR SE DÉVOILE ET CHARGE OUSMANE SONKO
A visage découvert, elle confirme ses accusations de viols répétés et de menaces de mort - Vêtue d’une tunique ample et d’un voile serré sur la tête, elle parle en fixant un papier sur lequel sont griffonnés quelques noms
La masseuse la plus célèbre du Sénégal a enfin parlé à visage découvert. Un mois et demi après sa plainte contre l’opposant Ousmane Sonko, qu’elle accuse de viols répétés et de menaces de mort, la jeune Adji Raby Sarr s’est, pour la première fois, prononcée en public.
Jusqu’ici, elle ne s’était confiée qu’à travers les auditions devant les enquêteurs de la Section de Recherches et devant le Juge d’instruction du 1er Cabinet, le doyen des juges d’instruction, Samba Sall. Ce mercredi, 17 mars 2021, l’accusatrice s’est enfin dévoilée...
Mais, sous une apparence totalement à l’opposée de celle par laquelle le public l’avait découverte via ses photos partagées à grande échelle sur la toile. Chez un de ses avocats, en l’occurence Me El Hadji Diouf, Adji Sarr a fait face à quelques caméras, dont la nôtre, pour revenir sur cette affaire qui secoue le pays. Vêtue d’une tunique ample de couleurs jaune, noire et blanche, un voile bien serré sur la tête, elle parle en fixant un bout de papier posé sur la table et sur lequel sont griffonnés quelques noms.
D’abord, sur demande de son avocat, elle ne voulait faire qu’une déclaration. Mais, face à notre insistance, Me Diouf consentira finalement à laisser quelques questions, non sans jeter quelques piques : « Pourquoi quand vous allez chez Sonko, vous acceptez de vous contenter de simples déclarations, il parle et s’en va et là vous insistez pour des questions ? Mais puisque nous ne cachons rien, nous avons intérêt à ce que la vérité éclate, nous allons quand même vous laisser poser quelques questions. »
Dans son propos, Adji Sarr sera par moments évasive, parfois elle insiste sur certains détails, quelques fois pudique, d’autres fois crue... mais elle persistera sur le fait que selon elle, l’opposant Ousmane Sonko l’aurait contrainte à des rapports sexuels, parfois contre nature, qu’elle serait en état de grossesse de lui, que son ex patronne lui aurait conseillé d’avorter avec du coca-cola et trois cuillerées de café...
Nous vous proposons la vidéo intégrale de ses déclarations, en Wolof.
À la fin de son discours, elle est sortie sous forte escorte, à un endroit qui nous est inconnu.