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23 septembre 2025
«TANT QU’ON NE SERA PAS MASSIVEMENT VACCINÉS, LE COVID-19 CONTINUERA»
Comme à son habitude, Moussa Seydi n’est pas allé par quatre chemins pour tirer la sonnette d’alarme et marteler à haute et intelligible voix que la pandémie à coronavirus est loin d’être finie
En marge de la journée de restitution et de mobilisation du réseau des volontaires communautaires en appui au personnel de santé, le chef du Service des Maladies infectieuses de l’hôpital de Fann est revenu sur la hausse des cas de Covid-19 constatée actuellement. Selon le Pr Moussa Seydi, la pandémie à coronavirus est loin d’être finie et tant que les populations ne seront pas massivement vaccinées, la maladie continuera.
Comme à son habitude, le Pr Moussa Seydi n’est pas allé par quatre chemins pour tirer la sonnette d’alarme et marteler à haute et intelligible voix que la pandémie à coronavirus est loin d’être finie. Expliquant la hausse considérable des cas recensés ces derniers temps, il estime que cela est dû au relâchement des populations par rapport aux gestes barrières (lavage des mains, port du masque, distanciation sociale). «Dès que le nombre de cas diminue, les gens se relâchent en pensant que c’est fini, alors que personne ne peut prédire la fin de cette pandémie. Ce qui nous permettra de gagner cette guerre, c’est la prévention centrée sur la vaccination qui est efficace et bien tolérée», a soutenu le spécialiste des maladies infectieuses qui informe que la vaccination réduit drastiquement le risque d’être infecté et même par les nouveaux variants. «Nous devons nous vacciner pour éviter que ces nouveaux variants qui circulent ne nous créent des problèmes, mais aussi afin de revenir à une vie normale. Qu’on ne s’y trompe guère, cette pandémie est loin d’être finie, il y aura des hauts et des bas. Tant qu’on ne sera pas massivement vacciné, on continuera ainsi», tranche-til avant de révéler que le coronavirus tue en une année beaucoup plus que le paludisme et la tuberculose réunis. «On a beaucoup dit que c’est une maladie qui ne tue pas beaucoup de monde, mais il n’en est rien, car les chiffres disent le contraire. En une année, elle a tué 3,5 fois plus que paludisme. Elle a aussi tué plus de 2 fois que la tuberculose», clame-t-il.
Par conséquent, le Pr Moussa Seydi invite la population à se faire vacciner afin de se protéger. «Il faut que les Sénégalais se vaccinent pour protéger leur propre vie et éviter d’être le tremplin par lequel le virus va passer pour atteindre d’autres personnes vulnérables et les tuer», soutient-il. Se voulant formel, il estime qu’on ne pourra pas venir à bout de cette pandémie sans la vaccination. «Circuler en voiture qui tue tous les jours et le vaccin n’a encore tué personne. Toutefois, il reconnait que la communication et la sensibilisation par rapport aux vaccins ont fait terriblement défaut. «Nous sommes en faute, parce que nous n’avons pas suffisamment communiqué par rapport à la vaccination», indique le chef de Service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, Pr Moussa Seydi.
LE SPORT SENEGALAIS ANNONCE LA COULEUR
En 2026, le Sénégal va organiser les Jeux olympiques de la Jeunesse (Joj), une première pour le continent africain.
En 2026, le Sénégal va organiser les Jeux olympiques de la Jeunesse (Joj), une première pour le continent africain. Afin que l’esprit de cette compétition s’anime partout dans le pays, le Comité local d’organisation a célébré la journée olympique au Musée des Civilisations noires, à l’instar des autres pays du monde
Hier, le Musée des Civilisations noires du Grand Théâtre a accueilli une journée entièrement dédiée au sport. Autour de différents messages sur la promotion et les valeurs de l’olympisme, les participants issus des différentes fédérations sportives ont tenu à magnifier cette journée célébrée pour la première fois le 23 juin 1948. Lors de cette manifestation, le Comité local d’organisation des Joj en a profité pour lancer le relais de la flamme olympique. Ainsi, les différents pratiquants ont fait des démonstrations en attendant les Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) de 2026 que le Sénégal va organiser.
À l’esplanade du Grand Théâtre, ce fut également l’occasion de faire découvrir à la jeunesse sénégalaise de nouveaux sports olympiques ou des épreuves que le pays va pratiquer pour la première fois et qui gagnent du terrain partout dans le monde. Selon le président du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (Cnoss), Mamadou Diagna Ndiaye, le but de cette journée est de renforcer la célébration en mettant en place des manifestations pour faire connaître le mouvement Olympique aux jeunes. «Cette journée est d'abord celle de l'amitié, ce lien particulier qui nous rapproche les uns des autres, qui nous connecte les uns aux autres et qui fonde l'olympisme», a déclaré le président du Cnoss qui était aux côtés de la mairesse de Dakar, Soham Wardini. Il estime que cette journée vise à soutenir les sportifs pour la consécration des valeurs Olympiques. «Il n'y a d'olympisme que dans la claire conscience de tous d'appartenir à la grande communauté humaine qui est une, dans la volonté et l'exigence de chacun d'exprimer le meilleur de son humanité, dans une quête permanente d'excellence et du dépassement de soi», a-t-il ajouté. Pour bâtir un monde meilleur, il considère que l'inclusion sociale doit être la règle. «Il ne peut y avoir d'amitié que dans la démarche d'ouverture à l'autre, la capacité d'empathie et d'identification à l'autre, d'acceptation et de respect de l'autre. C'est de ce postulat que nous devons nous inspirer pour bâtir un monde plus juste et plus solidaire», a conclu le président du Cnoss.
UNE PARTICIPATION DE 500 ELEVES ET ETUDIANTS
Avec l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2026, Ibrahima Wade, président du Comité local d’organisation des Joj, est revenu sur l’importance de cette journée. «Cette année, nous avons pensé que cette journée était importante, puisque nous nous acheminons vers la préparation et l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Et il s’inscrit dans l’agenda du plan de travail de la commission mobilisation et engagement de la jeunesse un certain nombre d’activités sociales comme celles-là», a déclaré Ibrahima Wade. Avec une participation de 500 élèves et étudiants, cette cérémonie va permettre aux athlètes de mieux communier ensemble. «Nous avons voulu donner de la hauteur et de la contenance à cet événement en permettant aux jeunes des écoles, des universités et des fédérations sportives de communier ensemble, d’apprendre ce que le sport a de valeur et de vertu, d’apprendre les valeurs de l’Olympisme», a poursuivi Ibrahima Wade. Grâce aux démonstrations des différentes disciplines, Ibrahima Wade pense que les jeunes peuvent apporter une satisfaction pour les compétitions à venir. «Ces jeunes, filles et garçons, peuvent être les futurs médaillés du Sénégal pour les Jeux Olympique de la Jeunesse en 2026. Nous avons sélectionné 13 disciplines parmi ces 35. Et lors des prochaines sessions que nous ferons à l’intérieur du pays, ce sont d’autres disciplines qui seront mises en valeur.
Ainsi, on va faire en sorte que les Sénégalais se familiarisent avec ces nouvelles disciplines», a souligné Monsieur Wade. Il entend continuer sur cette lancée pour obtenir les résultats escomptés. «Nous sommes déjà dans la trajectoire de 2026 et nous allons maintenir cette dynamique et cela, partout dans le pays. Les résultats que nous attendons sont très simples : que toute la jeunesse de ce pays soit mobilisée autour cette grande fête de l’Afrique et du monde», affirme Ibrahima Wade.
KARINE SILLA RESSUSCITE L’HEROÏNE DE CABROUSSE A ZIGUINCHOR
L’Alliance française de Ziguinchor a refusé du monde à l’occasion de la cérémonie de dédicace du livre que l’écrivaine Karine Silla a consacré à Aline Sitoé Diatta, figure emblématique de la résistance pacifique en Casamance, pendant la colonisation.
Paru en août 2020, l'ouvrage «Aline et les hommes de guerre» a été présenté à Ziguinchor par l’auteure Karine Silla. La cinéaste, qui retrace dans son livre le parcours d’Aline Sitoé Diatta, a mis en exergue la bravoure de la prêtresse de Cabrousse et a invité la jeune génération à s’inspirer du combat qu’elle a mené pour l’émancipation de son peuple pendant la colonisation
L’Alliance française de Ziguinchor a refusé du monde à l’occasion de la cérémonie de dédicace du livre que l’écrivaine Karine Silla a consacré à Aline Sitoé Diatta, figure emblématique de la résistance pacifique en Casamance, pendant la colonisation. Historiens, hommes de culture, personnalités politiques, élèves et étudiants ont attentivement suivi l’auteure franco-sénégalaise exposer les grandes lignes du livre intitulé «Aline et les hommes de guerre ».
Dans l’ouvrage, la scénariste met en exergue le parcours remarquable de la prêtresse qui s’est érigée en bouclier contre l’oppression coloniale. « Les paroles de mon père, qui était socio-anthropologue et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop, sur cette dame de valeur m’ont poussée à faire des recherches sur elle », explique Karine Silla.Née vers 1920 àNialou, dans le village de Cabrousse, Aline Sitoé Diatta s’est opposée à l’expansion de la colonisation en Casamance. La prêtresse, capable de faire tomber la pluie, avait appelé au boycott des produits français. La fille de Solossia et d’Assoléno Diatta s’est aussi opposée à la culture de certaines variétés et à l'effort de guerre que les colons exigeaient des populations durant la deuxième guerre mondiale. Ses idées réfractaires à toute forme de domination furent considérées comme dangereuses par l’administration coloniale qui ordonna son arrestation en 1943 pour rébellion et insoumission. Elle fut déportée à Tombouctou au Mali, où elle fut déclarée morte un an plus tard.
Selon l'écrivaine, le combat de l’héroïne est toujours d’actualité. « La jeune génération doit connaître davantage Aline Sitoé Diatta et les valeurs qu’elle avait incarnées. Les jeunes doivent avoir, en bandoulière, la résistance et le culte du travail. Mais surtout croire en eux. S'ils écoutent Aline Sitoé Diatta, ils abandonneront leur rêve d'aller mourir en mer en tentant de gagner un eldorado qui n’existe que de nom », renchérit la scénariste franco-sénégalaise. Karine Silla estime que la colonisation est une des pages les plus sombres de l’histoire. Pour elle, l'Afrique a été blessée et il faut que la jeune génération apprenne ce qui s’est réellement passé.
RAPATRIEMENT DES RESTES D’ALINE SITOE ET DE SIHALEBE
Présent à la cérémonie de dédicace du livre «Aline et les Hommes de guerre», le député maire de Ziguinchor a exprimé toute sa fierté. « C'est un honneur d’avoir assisté à cette cérémonie. Ce livre est une sorte de résurrection pour notre chère grand-mère qui n’a pas eu la reconnaissance qu'elle mérite», s’est réjoui Abdoulaye Baldé qui plaide pour la vulgarisation de l'ouvrage qui, selon lui, pourrait servir de repère à la jeune génération. L’édile de Ziguinchor a exprimé sa volonté de voir les restes de la prêtresse de Cabrousse rapatriés dans son village natal. «J’ai mené ce combat aussi bien à l’hémicycle qu’aux côtés du Président Wade. Nous sommes en train de nous constituer en comité pour réclamer le rapatriement des restes d’Aline, afin qu’elle puisse bénéficier de sépultures dignes de son rang. De même que le roi Sihalébé Diatta d’Oussouye dont les restes se trouvent au musée Grévin à Paris. C’est un combat que toutes les générations du Sénégal doivent mener », dixit le Maire de Ziguinchor.
LE SUTSAS REVELE UNE DETTE DE PLUS DE 11 MILLIARDS
L’hôpital Principal de Dakar est plus malade que ses patients. Il rencontre des difficultés sur le plan social, administratif et financier.
La section Sutsas de l’hôpital Principal de Dakar a tenu une assemblée générale hier pour dénoncer les maux dont souffre cet établissement. Selon El hadji Mansour Ndao, secrétaire général section and Gueusseum, cette structure sanitaire souffre de maux chroniques sur le plan social, administratif et financier. Lors de cette réunion, les syndicalistes ont révélé que cet établissement traîne une dette de plus de 11 milliards. Pour exprimer leur ras-le-bol, il annonce un sit-in lundi prochain.
L’hôpital Principal de Dakar est plus malade que ses patients. Il rencontre des difficultés sur le plan social, administratif et financier. C’est le diagnostic fait par la section Sutsas de l’hôpital Principal de Dakar à l’occasion de leur assemblée générale. Selon El Hadji Mansour Ndao, secrétaire général section And Gueusseum de l’hôpital Principal de Dakar, ils ont organisé cette assemblée pour informer les gens de la situation dudit hôpital.
Selon les syndicalistes, dans la déclaration de presse, la structure sanitaire croule sous le poids d’une dette de plus de 11 milliards. «La dette aux fournisseurs est estimée à 1 milliard 540 millions 990 mille 230 francs, celle sociale à 4 milliards 187 millions 356 mille 981 francs et celle fiscale à 5 milliards 572 millions 508 mille 259 francs», indique le document. D’après lui, la structure sanitaire souffre d’un manque criant de communication par rapport à la planification et à l’exécution des chantiers. «Le bâtiment Brévier, qui est en chantier depuis deux ans, a été laissé en rade et la direction a engagé d’autres chantiers inutiles ailleurs à coût de milliards. La direction de l’hôpital Principal de Dakar veut atteindre aujourd’hui un budget de 20 milliards. Ce qui est impossible en ces temps de pandémie de Covid-19. Avec ce budget, la direction a entrepris les multiples chantiers au sein de l’hôpital, lesquels ont engendré des dysfonctionnements au niveau des urgences», dénonce le secrétaire général de la section And Gueusseum.
Poursuivant, il ajoute que beaucoup de services cliniques sont à l’arrêt à cause des travaux. Selon toujours lui, il y a un manque criard de lits, le bloc opératoire de la maternité ne fonctionne pas et certaines salles d’hospitalisation sont transformées en bureau. Le préavis de grève est établi sur la base d’une plateforme revendicative sur quatre points. «Le premier point, c’est par rapport à la formation et au plan de carrière des travailleurs ; le deuxième point, c’est par rapport aux primes d’intéressement. Nous sommes à 13% là où l’hôpital Le Dantec est à 17%. On est le seul hôpital capable de gérer l’ensemble de la situation sanitaire du pays. Mais on est à 13% de recettes annuelles qui correspondent à 75 000 francs. Alors que les primes de personnels civils sont à 40 000 depuis lors, là où certains touchent 600 mille francs. On est au même titre de dignité égale», explique El Hadj Mansour Ndao.
A cela s’ajoutent la dette sociale et l’Ipres. « Personnellement, depuis 2014, l’hôpital n’a pas versé pour moi des cotisations sociales. Et je ne suis pas le seul dans cette situation. Beaucoup de travailleurs ont des difficultés à rentrer dans leurs fonds. Cette situation est liée aux tensions de trésorerie que connaît l’hôpital Principal de Dakar », a-t-il renseigné. Face à de telles difficultés, les syndicalistes annoncent un sitin lundi prochain, de 8 heures à 9 heures, dans l’enceinte de l’hôpital. Ils programment de porter des brassards pour une durée de 15 jours. Mais à préciser que cela dépendra de l’issue de la réunion avec la direction qui se tiendra aujourd’hui à 15 heures.
LA MAJORITE PRESIDENTIELLE ENFLAMME LA PLACE DE LA NATION
La majorité présidentielle a réussi le pari de la mobilisation hier, mercredi 23 juin pour la commémoration du Mouvement du 23 juin qui a conduit à la chute du pouvoir d’Abdoulaye Wade alors président de la République du Sénégal.
La majorité présidentielle a réussi le pari de la mobilisation hier, mercredi 23 juin pour la commémoration du Mouvement du 23 juin qui a conduit à la chute du pouvoir d’Abdoulaye Wade alors président de la République du Sénégal. Une commémoration aux allures de meeting politique au vu de l’ambiance qui régnait sur place.
Elle avait l’habitude d’accueillir des opposants, mouvement citoyens, activistes, société civile pour «défendre la démocratie» et les «dérives du pouvoir» en place, mais elle a, cette fois ci, changé de camp. La majorité présidentielle a occupé hier mercredi 23 juin la fameuse place de La nation (ex Obélisque) pour célébrer l’an 10 du mouvement du 23 juin qui a conduit à la chute du régime Wade qui voulait faire passer une projet de loi instaurant un ticket présidentiel et une élection avec un suffrage universel égal à 25%.
A l’instar du mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) regroupant des partis d’opposition et qui s’est installé aux HLM Grand Yoff pour les même raisons, les partisans de Macky Sall ont sonné la mobilisation pour marquer leur appartenance à cette date historique de la vie politique sénégalaise. Une cérémonie qui a débuté par l’exécution de l’hymne nationale du Sénégal suivie d’une minute de silence en mémoire des 12 victimes des manifestations entre 2011 et 2012 et d’acteurs du M23 aujourd’hui disparus notamment Amath Dansokho, Ousmane Tanor Dieng etc. Se succédant au présidium les discours ont été centralisés sur un rappel des faits qui ont marqué la journée du jeudi 23 juin 2011 et le maitre mot reste la victoire du peuple. «Le peuple s’est levé pour arracher ce qui lui a toujours appartenu.
Les institutions ont toujours appartenu au peuple. Assemblé nationale, Présidence de la République, Gouvernance, Préfecture appartiennent au peuple et le resteront pour toujours. Ce jour J, ce ne sont pas non seulement les leaders, responsables politiques, mais ce sont des hommes, des femmes, des jeunes qui se sont levés pour rappeler à l’assemblée nationale que c’est le peuple qui est son maitre», déclare Doudou Sarr, coordonnateur du M23.
Et d’ajouter: «Aucun leader politique ne peut revendiquer ce combat. Et depuis le 23 juin 2011 jusqu’à maintenant, c’est le peuple sénégalais qui dirige, qui dicte les mesures à prendre. Bourse de sécurité familiale, emploi, bourse d’enseignement supérieur pour les non orientés dans les universités, tout ça, c’est le combat du peuple sénégalais qui l’a engendré. Maintenant, les confrontations politiques ne peuvent pas justifier. Aucun bruit en faveur de tel politicien ou de tel autre, ne peut empêcher cela. Le peuple sénégalais a lancé son assaut depuis le 23 juin.
Le peuple sénégalais continuera de dicter sa volonté. Personne ne pourra l’empêcher». Mor Ngom étant le porte-parole de l’APR dans le mouvement dira : «Le 23 juin date repère dans la construction démocratique. Le 23 juin est une pièce précieuse du patrimoine nationale. Il appartient désormais à tous parce que son message fondamental est adressé à l’ensemble de la communauté nationale voire internationale.
Le 23 juin est un esprit, il demeure vivant et actuellement, il s’agit de veiller à son équilibre mais aussi à la stabilité et aider le peuple au vivre ensemble. Il s’agit de considérer le pays et la nation. Chers compatriotes, restez fidèles à cet évènement crucial qui a valu à notre pays les avancées démocratiques considérables». «Le 23 juin est une date historique pour le peuple. C’est la défense de la patrie. Nous l’avons défendu avec dignité, avec détermination», déclare celui qui se réclame la paternité du mouvement, Me El hadj Diouf. Et d’entonner: «Ici, c’est pour nous, ici c’est pour nous. On a gagné, on a gagné. Vive Macky Sall !».
Une célébration transformée en meeting politique
Sous les multiples interventions de la sécurité, et les appels au calme, les militants venus de tous les départements de Dakar, étaient déchainés, survoltés. Avec des chansons à la gloire de leurs leaders politiques, la place de l’obélisque a été peinte sous les couleurs de la majorité. Des pancartes allant de : «Amadou Bâ derrière Macky Sall pour célébrer les acquis de la démocratie», «And Dolel Ndèye Saly Diop Dieng derrière le président Macky Sall», «Lat Diop Ak le président Macky» riment avec les sonorités des «assico», des coups de sifflet accompagnés des pas de danse. Même la tribune officielle où étaient massés Seydou Guèye, Mbaye Ndiaye, Amadou Bâ, Abdou Mbow entre autres, était secouée par un désordre qui a contraint les agents déployés pour la sécurité à sortir les matraques pour calmer les plus perspicaces
LE M2D MOBILISÉ CONTRE LE TROISÈME MANDAT
Tenue au terrain des Hlm de Grand-Yoff, cette manifestation qui a été transformée en tribune contre la troisième candidature pour l’actuel chef d’état, a enregistré la participation de plusieurs personnes
Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a organisé son rassemblement commémorant les dix ans des manifestations du 23 juin 2011 contre le projet loi instituant l’élection simultanée d’un président et son vice-président avec seulement 25% des suffrages. Tenue au terrain des Hlm de Grand-Yoff, cette manifestation qui a été transformée en tribune contre la troisième candidature pour l’actuel chef d’état, a enregistré la participation de plusieurs personnes mais aussi les absences d’Alioune Tine et du professeur Abdoulaye Bathily.
Paris réussi pour le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D). Lancé le mois de mars dernier par des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile, dans la foulée de la convocation du leader de Pastef, Ousmane Sonko visé par une plainte pour «viol répété et menace de mort» contre une employée d’un salon de massage, le M2D a commémoré les dix ans du Mouvement du 23 juin 2011.
Au terrain des Hlm de Grand-Yoff où s’est tenue cette manifestation en présence de plusieurs responsables de l’opposition et de mouvements citoyens, beaucoup de jeunes ont répondu à l’appel. Ils étaient pour la plupart habillés en teeshirts de couleur rouge avec des pancartes sur lesquelles, étaient mentionnées «Non au 3ème mandat», «Fouta Tampi, Sénégal Tampi », «Non aux Nervis», «Non au pillage des ressources naturelles», «Dignité et honneur au général Jean Baptiste Tine, un grand patriotique».
Du coté des leaders, ils étaient également une dizaine à faire le déplacement dans ce lieu. Il s’agit entre autres, de l’ancien maire de Saint louis, le député Cheikh Bamba Dièye, celui-là même qui avait donné dès les premières heures de cette matinée du 23 juin 2011, le signal en se faisant enchainée devant les grilles de l’Assemblée nationale. De ses collègues députés, Déthié Fall ex-numéro 2 du parti Rewmi d’Idrissa Seck, Ousmane Sonko, leader de Pastef et Mame Diarra Fam, députée membre de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais (Pds) initiateur du fameux projet de Loi sur le ticket présidentiel qui a été la goutte d’eau à l’origine des manifestations du 23 juin.
Toujours parmi les leaders présents, il y avait également le maire de la commune de Mermoz-Sacré cœur, le Pdg du groupe D média, Bougane Guèye Dany, Dr Babacar Diop des Fds, Alla Kane, Pr Malick Ndiaye, des membres de plusieurs mouvements citoyens dont Y’en a marre, Frappe France dégage, collectifs Ño Lank, collectif des victimes de spoliation foncière pour ne citer aux ceux-là. Devant une foule acquise, les responsables se sont reliés devant le micro central installé sur le podium avec comme maitre-mot «Non à une troisième candidature» de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall. «Chassé Macky du pouvoir est un devoir pour tout sénégalais. Je suis venu ici en tant membre de la représentation du peuple pour dire non aux dérives du régime en place. Tous derrière M2D contre la troisième candidature de Macky Sall », martelé la députée élue sur la liste de la diaspora, Mame Diarra Fam qui n’a pas manqué de saluer l’esprit d’ouverture du président Abdoulaye Wade qui a permis aux peuple de s’affirmer le jour du 23 juin.
Poursuivant ainsi propos, elle a appelé l’opposition à l’unité pour infliger au président Sall sa première défaite dès le 23 janvier 2022 lors des prochaines locales. Abondant dans le même sens, le syndicaliste, Dame Mbodj prenant la parole au nom de la coalition le peuple, a invité «l’opposition à faire bloc pour matérialiser le changement de régime et du système souhaité par le peuple sénégalais». «Comme en 2011, nous continuons à dire que personne n’a le droit à un 3ème mandat au Sénégal. Et si Macky persiste dans sa volonté de vouloir faire 3ème mandat, nous inviterons tous le peuple à faire face».
Prenant la parole à son tour, le leader du mouvement «France dégage», Guy Marius Sagna a déploré l’inertie de la démocratie sénégalaise. «Cette manifestation montre que le Sénégal n’a pas évolué. Il y a 10 ans, je disais en tant que coordinateur local du M23 à Tamba, non au 3ème mandat. Nous ne sommes pas là, pour réclamer la paternité du M23. Si nous sommes là, c’est pour dire non au 3ème mandat ; peu importe la personne qui dirige ce pays. Que ce soit Bougane, Sonko, Bamba Dieye ou Barth (Barthlémy Dias), nous disons non au débat sur le troisième mandat. Plus jamais de 3ème candidature au Sénégal», a martelé l’activiste. Dans ce même ordre d’idées, Dethie Fall souligne que cette manifestation constitue une preuve suffisante de l’échec du président Macky Sall.
Pour sa part, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a invité la foule à se préparer au combat. «Préparez-vous au combat! Sachez que, face à un Président qui recrute des nervis, il ne faut pas se laisserfaire. C’est dès à présent qu’il faut se battre et lui faire savoir que vous, en tant que jeunes, vous êtes bien réveillés pour lui barrer la route face à ses agissements exagérés». De leur côté, le député Cheikh Bamba Dièye et l’ancien responsable du parti Rewmi, Dr Abdourahmane Diouf n’ont également épargné les responsables du régime en place. «Si vous étiez dans le combat, il y a 10 ans et que vous n’y êtes plus, cela veut dire que vous avez trahi la nation», a martelé l’ancien maire de Saint-Louis. «Quand on n’est pas éligible à un mandat, on n’est pas éligible à une candidature, ni éligible au dépôt de la candidature, on n’a pas le droit de mettre la pression sur le Conseil constitutionnel», a lancé également l’ex-compagnon de l’actuel président du Conseil économique social et environnemental
Alioune Tine, Pr Bathily et des leaders du Frn ont manqué à l’appel
Par ailleurs, il faut noter que les grands absents lors de ce rassemblement célébrant les dix ans du M23 sont sans doute, Alioune Tine et le Pr Abdoulaye Bathily.
En effet, malgré leur position critique contre certaines pratiques du régime en place, les deux personnalités n’ont pas fait le déplacement hier, à GrandYoff. Ily a aussi des leaders politiques notamment certains responsables du Front de résistance nationale à l’image du président du Grand parti, Malick Gakou, Khalifa Ababacar Sall, ou encore Abdoul Mbaye qui ont brillé par leur absence à cette manifestation.
Par Abdoul Aziz Tall
ARRÊTONS DE JOUER AVEC LE FEU
Une partie de la communauté léboue soutient l’idée que le prochain maire de Dakar devrait être des leurs. Quelle catastrophe ! Il est temps de se ressaisir, afin de conserver ce que nous avons de plus précieux : le désir d’un commun vouloir de vie commune
Depuis quelques temps, apparaissent dans notre pays des signes inquiétants qui augurent, si l’on y prend garde, de réelles menaces sur notre cohésion nationale, laquelle a toujours été la compétence distinctive de notre nation, en matière de cohabitation pacifique, harmonieuse entre les races, les ethnies, les religions et les confréries.
Cette cohabitation pacifique et exemplaire s’est enracinée bien avant les indépendances. En effet, elle s’est construite d’abord sur le socle de solides relations, empreintes de bienveillance et de cordialité, de convivialité, voire de parenté indestructible, entre les différents chefs religieux et coutumiers, qui se sont toujours voués un respect mutuel et une profonde considération qui dépassaient les frontières de leur localité d’origine, servant ainsi d’exemple à l’ensemble des communautés dont ils étaient à la tête.
De même, les mariages scellés entre familles d’origine culturelle ou religieuse diverses ont largement contribué à raffermir les liens de solidarité et d’entente, partant, à consolider la communion si essentielle entre les différentes composantes de la société. Et ce n’est pas rien, dans un monde où le repli sur soi, l’autarcie sclérosante, le conservatisme identitaire sont en passe de devenir un véritable fléau, porteur de conflits latents, tapis sournoisement dans l’ombre maléfique des consciences.
Quel bel exemple de grandeur et de noblesse que cette anecdote édifiante relatée souvent dans les chaumières des anciens : Cheikhoul Khadim, un jour, mû par sa mansuétude et son ouverture d’esprit et de dépassement, prit la décision mille fois salutaire d’envoyer un de ses disciplines à Seydi Haadj Maalick Sy, pour le parachèvement de ses humanités à Tivaouane.
Et lorsque ce dernier termina brillamment sa formation, Maodo, le saint de Tivaouane, lui demanda de retourner auprès de son cousin, le saint de Touba, Cheikhoul Khadim, afin de poursuivre sa mission à ses côtés. Dans un esprit chevaleresque, d’une grandeur d’âme dont seuls les Hommes de Dieu ont le secret, Khadimou Rassoul, l’auteur de Masalikuoul Djinâne, demanda à Maodo de garder son fidèle à ses côtés, et de lui donner éventuellement la tarikha Tidiane, s’il en était demandeur. C’est ainsi que ce dernier s’installa à Tivaouane où il devint un des distingués Moukhadames de Seydi Haadj Maalick Sy, jusqu’à son rappel à Dieu. Quelle belle leçon de sagesse, de magnanimité qui prouve s’il en était encore besoin, que ces hommes là, n’ont jamais été animés de compétition, de concurrence, ou je ne sais de quelle vaine rivalité.
Autre exemple éloquent : Sans l’avoirjamais rencontré, un éminent Cherif de la Casamance d’alors, avait envoyé tous ses enfants auprès de Seydi Haadj Maalick Sy pour parfaire leur enseignementreligieux. Le seul lien qui les unissait alors, était leur appartenance au Sénégal, à l’islam et aux valeurs qu’il incarne. Après l’indépendance du Sénégal, le Président Léopold Sédar Senghor, aura contribué à la création et à la consolidation d’une véritable nation sénégalaise et d’un État républicain.
Quoique de confession chrétienne, il fut soutenu dans sa conquête du pouvoir par les Khalifs Serigne Falilou Mbacke et Serigne Babacar Sy. Preuve que l’appartenance confessionnelle n’a jamais constitué un obstacle à notre «commun vouloir de vie commune». Un concept traduit en idéal de vie communautaire, que le président poète avait fini lui-même par institutionnaliser, en demandant qu’après chaque réunion du conseil de cabinet, que son ministre chargé de l’information fasse un éditorial axé sur les valeurs cardinales qui fondent une nation .
N’est-ce pas là, une fort belle manière de donner un sens à la devise du Sénégal : Un peuple, Un but, Une foi ? Au demeurant, même s’il ne l’a pas inventé, Senghor aura largement contribué à asseoir solidement la parenté à plaisanterie, qui demeure aujourd’hui encore un des ciments de notre cohésion nationale.
Au cours de sa gouvernance, le président Abdou Diouf s’est évertué à consolider cet héritage si précieux, et à raffermir le socle sur lequel repose une véritable République. Jamais durant son magistère, n’ont été mis en exergue des questions identitaires, de quelque nature que ce soit. Même la question du conflit casamançais n’a jamais été gérée par l’Etat sous le prisme déformant de considérations ethniques ou religieuses.
Pour preuve, Diouf avait constamment associé les fils du territoire à la recherche de solutions, pour asseoir l’idée que ce n’était ni une affaire d’ethnie, encore moins un problème de religion. Bien que n’étant pas dit de manière officielle, le choix de Ziguinchor comme deuxième ville devant abriter la CAN 92 participait à ce souci d’intégration, pour montrer à la face du monde que la Casamance fait partie intégrante du Sénégal. Aujourd’hui, au regard des dérives auxquelles on assiste, autant dans les discours que dans les comportements de responsables censés cultiver un esprit de cohésion nationale, il y a lieu de se demander si tous ces précieux acquis ne sont pas menacés. Qui ne se souvient de cet appel à la violence, lancé par un représentant du peuple, invitant ses parents à l’usage de machettes, à l’endroit de tous ceux qui se seraient opposés à un troisième mandat de l’actuel président de la République ?
En dépit d’une laborieuse explication sémantique, il n’aura convaincu personne quant à la relativité de ses graves propos. Il ne fut jamais rappelé à l’ordre, du moins officiellement. Au surplus, des messages sont véhiculés tous les jours dans les réseaux sociaux, qui dénoncent une absence d’équité à travers des nominations considérées comme ethniques, politiques ou familiales au sein de l’Administration publique. Ce ne sont là que deux exemples, mais qui illustrent parfaitement la chienlit rampante qui devrait faire froid dans le dos de tous ceux se soucient de la cohésion nationale, de la cohabitation harmonieuse et d’une nation apaisée, qui ont toujours existé dans notre société. On constate que la pudeur qui bâillonnait jusque là nos compatriotes d’aborder ce délicat sujet est en train de s’effriter dangereusement.
Et c’est d’ailleurs pour éviter ce genre de situation en matière de promotion au sein de l’Administration publique, que les conclusions des Assises nationales avaient suggéré que les nominations à certains postes de responsabilité soient soumises à un appel à candidatures. Une telle démarche aurait l’avantage de sélectionner les meilleurs candidats, en plus de mettre le chef de l’Etat à l’abri d’accusations de nominations subjectives, voire affectives. Sur la base de ce processus de sélection et à l’issue des épreuves, il lui serait soumis une liste de trois candidats sur lesquels, il pourrait opérer son choix. Une telle démarche n’affecterait en rien, la prérogative constitutionnelle qui voudrait que le Chef de l’Etat soit celui qui nomme aux emplois civils et militaires.
Toujours, dans ce souci d’alerte à la retenue face au danger des pratiques identitaires, il été observé récemment, qu’une partie de la communauté léboue s’est fendue d’un communiqué pour soutenir l’idée que le prochain maire de Dakar devrait être des leurs. Quelle catastrophe ! Quelle hérésie !
D’autant plus condamnable que ce communiqué émane d’éminents notables, supposés être imbus des principes républicains et de vigiles de la sauvegarde de l’orthodoxie des valeurs traditionnelles et religieuses. Combien d’exemples pouvons nous citer, ici et ailleurs qui illustrent que nul ne peut être un étranger dans une localité de son pays, dès lors qu’il dispose de sa nationalité. L’exemple le plus évident de ce principe est celui du chef de l’Etat lui-même.
D’ethnie Al poular, n’a-t-il pas été régulièrement élu par une localité composée principalement de sérères, bien loin du Ndouloumadji Funebé de ses ancêtres? Jacques Chirac de la Corrèze serait-il maire de Paris si cette règle incongrue lui avait été appliquée en France ? Que dire d’un Manuel Valls, ancien ministre de l’intérieur, ancien Premier ministre de France qui a envisagé, il n’y guère longtemps, de présenter sa candidature à la mairie de… . Barcelone dont ses parents sont originaires. Cheikhoul Khadim comme Seydi Haadj Maalick Sy, ne sontils pas originaires du Fouta ?
Et pourtant c’est au Baol et dans le Cayor qu’ils ont été accueillis dans la pure tradition de l’hospitalité sénégalaise. Ce qui les a emmenés à s’y installer définitivement. Cet appel à l’élection ethnique d’un maire de Dakar devrait être très vite enterré, et définitivement. Sur un autre registre, nos médias, aussi bien dans les télévisions que dans les radios et réseaux sociaux sont devenus des canaux de transmission du discours de certains professionnels de l’escroquerie religieuse qui usent et abusent de nos appartenances confrériques pour attiser un fanatisme déconsolidant, dont ils sont les seuls à tirer profit, autant au plan matériel que financier.
C’est le lieu de regretter la responsabilité de l’Etat, défaillant à bien des égards, avec la timide, voire l’absence de réaction des organismes de contrôle et de régulation, face aux joutes organisées par certaines télévisions sous le couvert d’une fausse intention visant semble-t-il à exalter les mérites de tel ou tel guide religieux. Les auteurs de ces manipulations sont souvent couverts de cadeaux de la part de fidèles fanatisés, naïfs et incultes, qui considèrent que leur engagement à leur confrérie se mesure à l’aune de leur générosité ostentatoire à l’égard de ces prédateurs religieux. Outre le danger que ces compétitions entraînent au plan religieux et surtout confrérique, on assiste également à une autre menace à la cohésion nationale à travers l’utilisation de milices privées sur la scène politique.
Principalement des nervis recrutés pour casser des adversaires. En plus de fragiliser et de décrédibiliser les institutions républicaines, seules compétentes relativement à l’utilisation de la force publique, cette privatisation de la violence installe une psychose qui pourrait entraîner chaque citoyen ou groupe de citoyens à s’ organiser, afin d’assurer les conditions de leur propre sécurité C’est la responsabilité de l’État de veiller à ce que des dérives éventuelles pouvant déboucher sur des violences entre adversaires politiques soient évitées. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que des accusations sont portées sur la tolérance, voire la complicité passive des forces de l’ordre, alors que celles-ci doivent être mandatées pour assurer une mission régalienne, de service public au profit de l’ensemble des citoyens. Sans exclusive ! Les forces de l’ordre et de sécurité font partie intégrante de l’Administration publique.
A ce titre, elles doivent être par essence, le reflet du fonctionnement d’un système démocratique, en obéissant aux principes de neutralité, d’équité et de mutabilité dans l’exercice de cette mission régalienne. Il est temps de se ressaisir, afin de conserver ce que nous avons de plus précieux : la paix, la cohésion nationale et le désir d’un commun vouloir de vie commune, qui sont les préalables à un climat de sérénité et de sécurité, condition d’un développement harmonieux d’une nation. Nous sommes tous interpellées. Que nous soyons à l’intérieur du pays ou dans la diaspora. Personne n’a le droit, pour quelque raison que ce soit, de mettre en péril cet héritage laissé par les anciens.
Le président de la République, chef de l’Etat et de la nation a la responsabilité majeure et primordiale de consolider l’unité nationale, la concorde, de renforcer la cohabitation pacifique et harmonieuse de l’ensemble de ses compatriotes. En le portant à la magistrature suprême, en lui donnant tous les moyens nécessaires à la réalisation de sa mission, le moins que les sénégalais sont en droit d’attendre de lui, est qu’il assume pleinement cette responsabilité, notamment par la protection de ses compatriotes et de leurs biens. Quant aux hommes politiques, de quelque bord qu’ils se situent, ils devraient aussi avoir à cœur de sauvegarder la cohésion nationale. Car, il ne sert à rien de conquérir le pouvoir ou de chercher vaille que vaille à le conserver, si l’on doit passer tout le reste de son temps à recomposer les pièces d’une nation éclatée.
Dès lors, la seule et unique condition du maintien de l’unité nationale dans la pluralité des races, des religions, des ethnies, des opinions politiques et de tout ce qui peut nous caractériser différemment sans nous opposer, c’est la stricte application des règles et principes d’une véritable démocratie et le respect scrupuleux, par tous, de la loi fondamentale qu’est la constitution de la République.
Par Abdoulaye THIAM
WADE, ACTEUR PRINCIPAL DU 23 JUIN
A la place des pluies de grenades lacrymogènes et d’éventuels morts et blessés, Me Wade a permis que le peuple s’exprime. Librement
La mouvance présidentielle n’a pas cette année voulu laisser le terrain à l’opposition pour célébrer l’AN X du 23 juin. Les partisans du président de la République Macky Sall, ont pris d’assaut la place de la Nation hier, mercredi 23 juin, pendant que l’opposition regroupée autour du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) manifestait au terrain des Hlm Grand-Yoff.
Chaque camp revendiquant cette révolte populaire qui avait contraint le régime d’alors d’abandonner le projet de loi machiavélique soumis au vote des députés. En effet, l'une des deux réformes devait instaurer pour la présidentielle de 2012, la mise en place d'un seuil de 25 % seulement des suffrages exprimés nécessaire à l'élection d'un "ticket présidentiel". Ce qui a donné naissance au M23 dont plusieurs leaders politiques, membres de la société civile et autres activistes revendiquent aujourd’hui, la paternité. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’ils ont tous joué un très grand rôle contre le projet de dévolution monarchique de Me Abdoulaye Wade dont les sondages le donnaient perdant au second tour.
Sans occulter la problématique du 3ème mandat que le peuple dans sa globalité avait récusé. En témoigne le nombre de victimes consécutif à la validation de sa candidature par le Conseil Constitutionnel. Toutefois, en ce moment historique de notre pays, on ne peut pas occulter le rôle joué par Me Wade dans cette «révolte» qui a débouché sur sa chute.
Le Chef de l’Etat d’alors avait autorisé au peuple qu’il vienne se masser devant les grilles de l’Assemblée nationale pour manifester son mécontentement, exprimer son courroux. Chose inédite dans la démocratique sénégalaise. Mieux, face à la détermination de son peuple, ce même Abdoulaye Wade avait demandé à son ministre de l’intérieur de retirer le projet de loi. Imaginons un seul instant alors s’il avait fait appliquer dans toute sa rigueur, l’arrêté Ousmane Ngom instituant des périmètres de sécurité qui doivent régir les manifestations publiques à Dakar Plateau ?
A la place des pluies de grenades lacrymogènes et d’éventuels morts et blessés, Me Wade a permis que le peuple s’exprime. Librement ! Il l’écoutera, l’entendra, le comprendra et décidera de reculer. Le peuple d’hier a eu ce droit. Celui d’aujourd’hui et demain n’en demande pas plus ! Pourvu juste qu’il lui soit permis de manifester.
Par Alassane THIAM
LES SANS PAPIERS EN FRANCE, UN ALLER SANS RETOUR
Lorsqu’ ils débarquent en Europe, ils s’interdisent de rentrer au pays natal sans le titre de séjour. Ils n’évoquent même pas l’idée de repartir au Sénégal pour enterrer un proche
En 2015, Sud quotidien faisait un reportage intitulé : « IMMERSION DANS LE CALVAIRE DES EMIGRES» ; l’accent était mis sur des sénégalais en situation irrégulière en France avec une parole forte d’un clandestin : « ICI C’EST LA MERDE».
Leurs situations ne se sont toujours pas améliorées. Elles se sont littéralement aggravées. Rappelons d’abord que le terme «sans- papiers» appelé aussi «les clandestins» désigne toute personne irrégulièrement installée en France sans titre de séjour. Il faut noter l’absence d’éléments chiffrés précis sur le nombre d’étrangers.
Néanmoins, selon la Caisse d’Assurance Maladie qui comptabilise le nombre de personnes bénéficiant de l’aide médicale d’Etat (AME), il y aurait entre 300 et 350 000 personnes en situation irrégulière. Il convient de rappeler qu’en 1974, le gouvernement français avait suspendu l’immigration des travailleurs étrangers et de leurs familles. Malgré cette décision, certains poursuivaient leurs émigrations sans gaieté de cœur. Il s’agit des personnes qui partent dans l’espoir d’une vie meilleure, pour échapper à un conflit, à une catastrophe naturelle et également pour des raisons politiques et économiques. Pour ces hommes et femmes, la migration est douloureuse car elle représente un arrachement à leur pays, à leur langue, à leurs proches…
Le journaliste Stephen Smith, spécialiste de l’Afrique, écrit dans son livre : « La ruée vers l’Europe», que la pression migratoire ne pourra jamais s’infléchir malgré les barricades mises en place par l’Europe.
Les Sénégalais font partie de ces clandestins qui vivent des situations catastrophiques en France. Ils sont souvent hébergés par des amis, frères, cousins, pères, etc., dans des foyers réservés aux migrants. La grande majorité d’entre eux est en France depuis plusieurs années, en situation irrégulière (cinq, dix, quinze ans, voire plus). L’un d’entre eux se confie : « Si j’avais su, je ne serais pas venu en France, je dors mal, je mange mal et je n’ai aucun avenir ici ; on est six personnes dans une chambre prévue pour accueillir une seule. »
La question du retour n’est pas du tout d’actualité. Lorsqu’ ils débarquent en Europe, ils s’interdisent de rentrer au pays natal sans le titre de séjour. Ils n’évoquent même pas l’idée de repartir au Sénégal pour enterrer un proche : mère, père, frère, sœur, femme, ni revoir leurs enfants qui grandissent sans eux. Il est admis par tous qu’il ne faut pas repartir au Sénégal sans le sésame, à savoir un titre de résident qui autorise le retour en France. La question n’est pas taboue, elle ne s’impose pas.
Au Sénégal, malgré le désir de la famille de revoir l’enfant prodige, elle ne souhaite pas son retour et ne veut pas le revoir traîner avec ses camarades oisifs qui sont parfois méprisés par la population. L’insulte majeure dans les villages, est : « Tu ne vaux rien, regarde, tous tes amis sont partis en voyage (ont émigré) pour subvenir aux besoins de leurs familles ».
Une infime minorité utilise d’autres nationalités aux fins de régularisation au titre de réfugié politique, car le Sénégal fait partie des pays appelés «d’origine sûre», au regard des garanties de protection que les autorités de ces pays offrent contre les persécutions et les mauvais traitements, ainsi que les sanctions qu’elles prévoient en cas de violation avérée des droits individuels.» Ces règles sont fixées par le conseil d’administration de l’OFPRA, (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides). «Les sans-papiers sénégalais en France sont prisonniers à l’insu de leur plein gré», pour reprendre la parodie des guignols de l’info.