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27 juin 2025
POPULATIONS ET AUTORITES PORTUAIRES INAUGURENT UNE NOUVELLE ERE DE COHABITATION HARMONIEUSE
Après des débuts conflictuels, c’est désormais le parfait amour entre les populations de Sendou et les autorités en charge de la construction du port minéralier et vraquier.
Les travaux de construction du port minéralier et vraquier de Sendou, entamés depuis 2017, avancent à pas de géant. Trois ans après la pose de la première pierre, les communautés riveraines saluent l’harmonie qui subsiste désormais entre la localité et la direction de cette infrastructure.
Après des débuts conflictuels, c’est désormais le parfait amour entre les populations de Sendou et les autorités en charge de la construction du port minéralier et vraquier. Une bonne entente matérialisée par l’enrôlement d’une vingtaine de jeunes de la localité avec des contrats de prestation de service mais aussi un appui constant aux populations. Une approche d’entreprise claire qui, selon Frédéric Zelmat, entre en droite ligne de la politique de responsabilité sociétale de l’entreprise. « Il est impératif que l’on travaille avec les communautés locales. Nous travaillons avec les communes de Sendou-Bargny, les autorités et responsables qui sont venus nous faire des suggestions de personnel. Il est plus logique pour nous de recruter des personnels qui sont à proximité des chantiers que de faire venir du personnel de très loin », a fait savoir Frédéric Zelmat, le directeur des travaux de l’entreprise Leduc au cours d’un entretien. Dans cette nouvelle page de la collaboration entre entités cohabitant, les entrepreneurs ne veulent surtout pas être des voisins encombrants.
Au contraire il est question pour eux, à ce niveau des travaux, d’ouvrir des perspectives pour les jeunes des communes sœurs de Sendou et Bargny. « Nous avons monté une usine entre Bargny et Sendou donc nous allons avoir du travail à temps complet. Nous venons avec un petit noyau de gens qualifiés et on prend sur le site du personnel qualifié que l’on forme si possible et qu’on fait travailler », a encore indiqué Frédéric Zelmat. « Nous allons continuer à travailler sur la base de ce registre. (…). Nous avons formé des soudeurs, des manœuvres et du personnel divers. Cette usine va être pérenne. Le but, c’est de travailler avec le maximum de personnes qui habitent dans la localité », a assuré le directeur des travaux de l’entreprise Leduc.
Outre la posture sociétale, Arona Ndoye, responsable du mouvement « And Suxali Sendou », se félicite des nombreuses actions faites dans la localité par cette entreprise. Une collaboration qui a jeté depuis lors les bases d’une coopération fructueuse. « A ce jour, il y a une vingtaine de garçons de Sendou qui travaillent dans le projet du port minéralier et vraquier. En créant des emplois, le port participe au développement de notre localité », a magnifié M. Ndoye qui salue l’harmonie et la bonne entente qui prévalent actuellement sur le site. « Ils se sont conformés aux réalités socioculturelles de la localité. Ils viennent toujours à la rencontre des populations, ils œuvrent dans le social surtout avec la pandémie. (…).
La grande mosquée a été dotée de ventilos pour les fidèles. Les gosses qui sont venus ici en tant que manœuvres sont formés », renchérit Arona Ndoye qui joue le rôle d’interface avec les communautés. Il a salué en outre l’accompagnement logistique de l’entreprise Leduc et l’appui constant des autorités portuaires lors des inondations avec les opérations de désenclavement de la commune de Sendou coupée pendant une bonne partie de l’hivernage du reste du département. Prévu sur une superficie de 484 hectares, le port d’un tirant d’eau de 13 mètres est le fruit d’un partenariat public/privé d’un coût global de 290 milliards francs cfa entièrement mobilisé par le promoteur Sénégal-Minergy Port.
DES MEDECINS DEMANDENT AU SENEGAL D’OBSERVER LE PRINCIPE DE PRECAUTION CONCERNANT ASTRAZENECA
Pour avoir causé des effets secondaires — notamment la formation de caillots de sang — chez des personnes ayant été vaccinés avec, le vaccin a vu son utilisation suspendue jusqu’à nouvel ordre dans certains pays d’Europe
Pour avoir causé des effets secondaires — notamment la formation de caillots de sang — chez des personnes ayant été vaccinés avec, le vaccin AstraZeneca a vu son utilisation suspendue jusqu’à nouvel ordre dans certains pays d’Europe comme la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et l’Italie etc. Ce « par précaution » en attendant que l’Agence européenne du Médicament se prononce ce mercredi. Refusant d’observer le principe de précaution, des pays africains comme le Sénégal continuent pourtant leur campagne de vaccination. Ce qui pousse des médecins à appeler à l’arrêt immédiat de ce vaccin suédo-britannique, ne serait-ce que pour, disent-ils, gagner la confiance de la population, en attendant les résultats des études scientifiques en cours sur l’innocuité de ce sérum.
Alors que la campagne de vaccination s’accélère, il y aurait aujourd’hui énormément de soucis avec l’utilisation du vaccin britannique AstraZeneca sur des personnes qui présenteraient des thromboses pulmonaires. Des personnes vaccinées seraient victimes de réactions secondaires. Plusieurs pays ont suspendu l’utilisation du vaccin britannique AstraZeneca en raison de problèmes de coagulation sanguine chez certaines personnes. Après l’Allemagne et plusieurs autres pays européens, la vaccination avec AstraZeneca est suspendue depuis hier en France a annoncé le président français, Emmanuel Macron. Des marins pompiers de Marseille n’ont pas attendu pour l’arrêter pour avoir mal réagi à la première injection. Selon des chaines de télévisions françaises, un sapeur-pompier se trouverait aujourd’hui dans un état grave avec malaises, pertes de connaissance liée à des « micro arrêts cardiaques ». Ce qui a amené les pompiers des Bouches-du-Rhône à suspendre l’administration du vaccin Astra-Zeneca pour leur personnel jusqu’à nouvel ordre.
De même que l’Italie après la mort d’un enseignant vacciné la veille. Selon les autorités italiennes, « il s’agit d’une mesure d’extrême précaution, en attendant de vérifier s’il existe un lien de causalité entre la vaccination et le décès ». L’Irlande a fait de même, après que des cas de caillots sanguins ont été rapportés en Norvège, sans lien avéré à ce stade. Avec ce principe de précaution poussé à l’extrême, les Pays-Bas ont suivi. L’Autriche également. Le Danemark, lui, fait une « suspension temporaire » après des « rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées avec AZ, selon les autorités sanitaires de ce pays d’Europe du Nord. La liste des pays qui ont suspendu ce vaccin ne finit de s’allonger. L’Islande, la Bulgarie, l’Irlande, le Danemark et la Norvège, l’Allemagne, Suède ont en effet décidé de suspendre l’usage de ce vaccin « par précaution ». Ils se sont rendu compte qu’il y avait des effets de thromboses. C’est-à-dire des caillots qui se forment dans le sang de certains vaccinés. Des thromboses qui peuvent provoquer des embolies pulmonaires. Ces pays attendent les résultats des études en cours pour savoir si les effets secondaires répertoriés ont un lien avec le vaccin développé par l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne, et la Suède. Pourtant, l’Agence européenne du médicament a dit qu’il n’y avait pas de lien établis entre ces incidents et le vaccin AZ surtout qu’il n’y av eu que 22 cas de thromboses pour 22 millions de vaccinations.
Pendant ce temps, en Afrique…
Eh bien pendant que ces pays européens font valoir le principe de précaution, en Afrique, on vaccine sans compter. C’est le cas du Sénégal qui a déjà vacciné 130 000 personnes dont les 30 000 ont reçu l’AstraZeneca, selon le coordonnateur du programme élargi de vaccination (Pev), Dr Ousseynou Badiane. La campagne de vaccination se poursuit dans l’étendue du territoire national. Et pourtant, selon un médecin ayant requis l’anonymat, dans les normes, et dans ce cas de figure, on doit suspendre immédiatement ce vaccin, et attendre les résultats. Ne serait-ce que pour gagner la confiance de la population, dit-il. Car, souligne-t-il, « le lien avec ces thromboses pulmonaires n’est pas encore établi. Mais il n’est pas exclu non plus » ajoute-t-il. « Il faut dire qu’un Etat qui se soucie de la santé de sa population ne doit pas prendre de risques. Avec les nouveaux vaccins, les gens prennent toujours le temps de faire des essais. Cela a toujours été la règle.
Par exemple, le vaccin chinois a été créé selon une méthode traditionnelle. Par contre, en ce qui concerne les autres vaccins, c’est une nouvelle formule que les gens n’ont pas eu le temps d’expérimenter », soutient notre interlocuteur. Un autre de ses collègues médecins pense, comme lui, que les industries pharmaceutiques n’ont pas respecté les procédures de création et d’expérimentation d’un vaccin. Et que, pour sa part, le Sénégal n’a pas fait un test sur un échantillonnage de personnes pour voir comment les gens vont réagir à l’administration des vaccins reçus. « J’ai toujours dit que le vaccin, pour le cas de notre pays, était inutile. On a pris des risques pour une maladie bénigne à 90 %. Aujourd’hui, c’est Astra, demain, ce sera quel vaccin ? Il faut dire que le problème de coagulation est lié à la maladie elle-même. Ce sont des menteurs. C’est de la malhonnêteté intellectuelle de dire qu’il n’y a pas d’effets secondaires pour un vaccin qui n’a pas respecté la durée normale de création d’un vaccin pour ne pas dire les bases scientifiques. Aussi, d’ici 5 à 10 ans, quels pourraient être les risques sur l’organisme humain ? La médecine est fondamentale. Or la nouvelle génération de scientifiques, qui ne croit qu’à la modernité, est facile à tromper. Or, Ici, il s’agit de question de santé.
Le vaccin contre la poliomyélite avait créé certaines poliomyélites, le vaccin contre l’hépatite également. Ce sont des effets qu’on ne voit pas immédiatement, mais au fil des temps ». Notre interlocuteur se demande comment certains médecins ont-ils pu faire confiance à des politiques à propos d’un vaccin qui n’a respecté la procédure normale ? « Surtout qu’il n’y a pas eu de débat sérieux sur les vaccins au Sénégal pour pouvoir peser le pour ou le contre, et pour que les populations sachent ce qui les attend. Il fallait leur expliquer, en clair, le pourquoi de ce vaccin. Mais quand vous dites aux gens « allez vous faire vacciner car ce sont les vaccins qui ont pu freiner le choléra ou autre, cela veut tout simplement dire qu’on ne maîtrise rien», martèle ce praticien. Notre premier interlocuteur, en tout cas, ne fait pas dans la dentelle. « J’ai reçu ma première dose de Sinopharm. Mais si, pour la deuxième injection, on me propose AstraZeneca, je ne vais pas prendre. Aussi, je ne vais jamais prescrire ce vaccin à quelqu’un », assure-t-il.
Pour cette blouse blanche, selon qui le vaccin n’est pas la solution à la pandémie au Sénégal, l’investissement dans la formation, le relèvement du plateau technique et l’équipement de nos hôpitaux nous auraient aujourd’hui permis de prendre du recul par rapport au vaccin. « Si l’Etat avait doublé le nombre de places en réanimation, on n’allait jamais être saturé. Sans ce préalable, toutes les campagnes de vaccination risquent de tomber à l’eau. Est-ce que les médecins accepteront de continuer de vacciner ? Le Sénégal est en phase de tests. Il a mis en place un comité de surveillance. Mais on n’a pas les moyens d’assurer le suivi. L’urgence est ailleurs encore une fois ! » Allant plus loin, ce médecin estime que rien n’explique cette précipitation de nos autorités sanitaires pour 15 morts Covid par jour, et pour des questions qui pourraient être réglées bien avant. Surtout que, selon lui, les accidents de la circulation tuent plus que cette pandémie.
En tous les cas, l’histoire semble donner raison à Dame Mbodj et compagnie qui ont créé le « Collectif Non au vaccin de la mort ». Et particulièrement au Dr Babacar Niang de la Clinique Suma Assistance qui avait décrié, dès le début, l’utilisation de ces produits chimiques conçus à la hâte sans connaitre leurs effets secondaires et leur efficacité. Des vaccins qui sont créés en quatre fois moins de temps que d’habitude. Ce qui lui fait dire que c’était juste pour enrichir Big Pharma ! Les faits semblent lui donner raison…
UN APÔTRE DE LA PAIX NOMMÉ SERIGNE MOUNTAKHA
Ses bonnes œuvres vont au-delà de la communauté mouride et de l’Etat. À travers ses actes, il perpétue le legs de son illustre grand-père
Le Khalife général des mourides a largement contribué à ramener la paix suite aux manifestations nées de l’arrestation de Ousmane Sonko, le leader de Pastef/Les Patriotes. Serigne Mountakha Mbacké ne s’en est pas arrêté là. Il a aussi réussi, par la grâce d’Allah, à faire annuler par le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) le rassemblement que ce dernier voulait organiser samedi dernier à la Place de la Nation. Dans un contexte où les esprits étaient surchauffés et où le feu couvait encore sous la cendre, nul doute que l’actuel Serigne Touba a sauvé notre pays d’une nouvelle flambée de violences. Mieux, l’inlassable apôtre de la paix s’est encore illustré dimanche en octroyant un soutien financier de 50 millions de nos francs aux familles des blessés et celles des manifestants tués lors des événements de la semaine dernière.
Serigne Mountakha Mbacké Bassirou n’est pas à sa première œuvre de haute portée sociale. Au début de la pandémie de coronavirus, le fils de Cheikh Mouhamadoul Bassirou Mbacké ibn Cheikhoul Khadim avait été le premier à contribuer financièrement dans la lutte contre le Covid-19.
A cette fin, il avait décaissé la rondelette somme de 200 millions de francs CFA pour appuyer les autorités étatiques. Conscient de son influence, le patriarche de Darou Miname s’est engagé à fond dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 qui continue de faire des ravages dans notre pays. Serigne Mountakha Bassirou n’a cessé d’appeler au respect des mesures barrières. D’ailleurs, pour aider les autorités sanitaires dans la sensibilisation, le petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba avait décidé de porter lors de toutes ses apparitions publiques un masque. Mieux, il a également fait annuler des Magal qu’organisaient annuellement des familles religieuses mourides.
100 millions pour la Grande Mosquée de Tivaouane…
Ses bonnes œuvres vont au-delà de la communauté mouride et de l’Etat. Serigne Mountakha Mbacké pose aussi de bonnes actions pour le raffermissement des liens entre les familles religieuses du pays. Plus particulièrement entre des confréries traditionnellement rivales. C’est ainsi que le 23 septembre dernier, le patriarche de Darou Miname qu’il est avait décaissé 100 millions de francs CFA pour contribuer aux travaux de réfection de la Grande mosquée de Tivaouane, initiés par Serigne Babacar Sy Mansour, Khalife général des Tidianes. Serigne Mountakha Bassirou avait également mis la main dans son ample grand-boubou pour venir en aide aux familles des jeunes morts en mer en tentant de traverser la Méditerranée pour émigrer clandestinement en Europe et aux victimes de l’incendie du Marché Ocass de Touba. Aux premières, il avait offert une enveloppe de 26 millions de francs. Et aux secondes, une enveloppe de 100 millions de francs.
Libération de Khalifa Sall, une médiation signée Serigne Mountakha
Vendredi 27 septembre 2019, en marge de l’inauguration à Dakar de la Grande mosquée Massalikoul Jinane, Serigne Mountakha Mbacké avait scellé la réconciliation entre le président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade après une longue brouille antérieure à la présidentielle du 24 février 2019. Le Khalife général des mourides ne s’en était pas arrêté là. Il avait également pesé de toute son influence pour arracher un engagement de Macky Sall en faveur de la libération du maire de Dakar qui eut lieu 48 heures après, le dimanche 29 septembre 2019.
Un soufi doublé d’un pacificateur…
Le mercredi 10 janvier 2018, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, qui a toujours été le trait d’union de la communauté mouride, avait accédé au khalifat général de cette puissante confrérie, suite au rappel à Dieu de Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké. Le 8ème khalife général des mourides est resté longtemps sous l’ombre tutélaire de ses grands frères dont Serigne Moustapha Bassirou Mbacké. Il a aussi été au service des différents khalifes généraux des mourides. Ce qui fait de lui un soufi doublé d’un pacificateur hors pair.
Bref, Serigne Mountakha est un chef religieux consensuel dont l’immense influence s’étend bien au-delà de la confrérie mouride. Dès son accession au khalifat, ce soufi amoureux des connaissances a entrepris la construction de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Auparavant, il avait terminé les travaux de modernisation de Porokhane (Nioro) où se trouve le mausolée de Mame Diarra Bousso, mère de Serigne Touba. Très intransigeant sur le respect des enseignements de Serigne Touba et du Coran, il a lancé cette année une Fatwa pour interdire un ensemble de pratiques aux antipodes de l’Islam. A savoir : l’usage de la drogue, de la cigarette, les jeux du hasard, la dépigmentation, les cheveux artificiels, la prostitution, le charlatanisme etc..
De l’avis des exégètes de la communauté mouride, Serigne Mountakha fait partie, avec son petit frère Serigne Abdou Akim Mbacké (disparu), des valeurs sûres promises à tenir haut l’héritage laissé par leur grand père, Cheikhoul Khadim (le Serviteur du prophète) chez les petits-fils. Le grand public a découvert les qualités de médiateur de ce fils de Serigne Bassirou Mbacké, ce dernier étant lui-même fils de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, dans la crise qui a opposé, en son temps le dahira Izbut Tarqiyah et Serigne Moustapha Saliou, un des fils de Serigne Saliou, qui fut lui aussi un Khalife général. Avant cette médiation, Serigne Mountakha Mbacké, qui est l’actuel khalife de son père et de toute la communauté mouride après la disparition de son grand frère et guide Serigne Moustapha Mbacké, avait toujours joué un rôle de médiateur hors pair auprès des différents khalifes généraux des mourides. C’était le cas avec Serigne Saliou Mbacké, Serigne Bara Mbacké et Serigne Cheikh Sidy Makhtar.
A son accession au khalifat, Serigne Mamadou Lamine Bara, qui a ouvert l’ère des petits-fils, avait porté son choix sur lui pour être son porte-parole. Un acte de confiance s’il en est. Mais Serigne Mountakha, qui cultive à l’extrême la discrétion, s’est déchargé de cette fonction pour des raisons «personnelles » sur Serigne Bass Abdou Khadre. Ce qui n’enlève rien à la grande confiance et l’estime qu’il vouait à El Hadj Mouhamadou Lamine Bara, lequel le lui rendait bien, ainsi qu’à Cheikh Sidy Makhtar Mbacké, 7e khalife général des mourides.
A 92 ans, le khalife général des mourides avec sa petite silhouette, son visage lumineux ceinturé par une jolie barbe blanche, vit à Darou Miname où il reçoit les talibés et les autorités sans distinction. Il y a plus de deux décennies que nous pleurons l’ancien khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh dont la grande érudition, la la sagesse, l’humilité, le désintéressement par rapport aux choses matérielles avaient sublimé les Sénégalais dans leur ensemble au point qu’ils avaient fait de lui leur référence absolue, celui dont les indications ne se disputaient pas. Depuis sa disparition, en 1997, notre pays souffrait de l’absence d’un homme de sa dimension qui saurait réconcilier les cœurs, raisonner les puissants et mettre les fidèles sur la voie de Dieu tout en promouvant la solidarité entre les composantes de la Nation. Eh bien, ce digne successeur de Dabakh, voilà que Dieu vient de nous le donner en la personne de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, troisième petit-fils de Bamba qui perpétue le legs de son illustre grand-père. Akassa Mbacké, que Dieu vous donne très longue vie !
«IL MANQUE UN MENEUR DE JEU A L’EQUIPE DU SENEGAL»
De par sa technique, son aisance et sa lecture dans le jeu, «Grand Mbodj», comme on l’appelle affectueusement, a conquis toute sa génération
Entretien réalisé par El hadji Abdoulaye GAYE |
Publication 16/03/2021
Méconnu par la génération actuelle, Amadou Mbodj a marqué l’histoire du football sénégalais. Figure emblématique de l’Union sportive de Gorée, il fut de loin le meilleur attaquant des Insulaires durant les années 1970 avant de se rendre en France pour évoluer à Besançon puis à Valence. De par sa technique, son aisance et sa lecture dans le jeu, «Grand Mbodj», comme on l’appelle affectueusement, a conquis toute sa génération. Dans cet entretien accordé à «L’As», l’ancien international est revenu sur sa vie de footballeur. Et au-delà de ses souvenirs sur le terrain, il s’est exprimé aussi sur la différence entre son époque et aujourd’hui et sur la perception qu’il a du football sénégalais. Par ailleurs, il a diagnostiqué les carences de l’équipe actuelle du Sénégal.
D’où vient le nom de Grand Mbodj ?
Ce nom n’a rien à voir avec le football. Pendant mon enfance, un aîné me disait que j’étais son grand. Tout le temps, il m’appelait ainsi. Je vois que c’était prédestiné, parce que le milieu du football me connaît à travers ce nom. Beaucoup de gens ignorent mon vrai prénom et ne m’appellent que par ce nom.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours à l’US Gorée et dans l’équipe nationale du Sénégal?
Je fais partie des footballeurs de la génération 1970-1980. En 1976, je suis allé en France où j’ai signé avec Besançon alors que j’avais 24 ans. J’ai fait deux saisons dans ce club. Ensuite, j’ai rejoint Valence où j’ai terminé ma carrière. Au Sénégal, j’ai joué à l’Union Sportive de Gorée.
Est-ce que l’intégration en France a été facile pour vous ?
Quand on est au Sénégal, on est loin de s’imaginer qu’on peut vivre du football. Entre le football amateur et celui professionnel, il faut du temps pour s’adapter, surtout si on vient d’un autre pays. A notre époque, les clubs ne devaient avoir que deux étrangers. Ce n’est pas comme maintenant où les clubs peuvent avoir plusieurs nationalités. Donc, il nous fallait trouver une équipe qui n’avait pratiquement pas d’étrangers. Lorsque je suis arrivé à Besançon, il y avait déjà deux étrangers. De ce fait, les dirigeants m’avaient proposé de prendre la nationalité, ce que j’ai refusé. J’ai toujours la nationalité sénégalaise. En quittant le Sénégal, je voulais juste avoir une meilleure situation. Mais au niveau de l’approche du football professionnel, ce n’était pas la même chose. Il fallait beaucoup de temps pour s’adapter. Moi, personnellement, sur le terrain, je parvenais à m’en sortir et à me débrouiller. Aujourd’hui, les jeunes sont encadrés. Ils ont un staff qui s’occupe d’eux. A notre époque, tout cela n’existait pas. On était livré à soi-même et on n’avait pas de conseiller. Ce qui constituait un réel handicap.
Compte tenu de tous ces problèmes, comment avez-vous fait pour jouer en France?
Personnellement, Laye Guèye a facilité ma signature de l’US Gorée à Besançon. Avant de rejoindre la France, il évoluait également à Gorée. C’est lui qui avait facilité ce transfert pour moi. Dans le passé, les Européens avaient voté des lois contraignantes pour venir dans leurs pays. C’était très difficile de se rendre en France. Même si certains footballeurs rejoindre la France, ils ne pouvaient pas le faire sans contrat.
Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en équipe nationale et à l’Us Gorée?
Je ne retiens que de bons souvenirs. Le football est un sport rassembleur. Aussi bien à Gorée qu’en équipe nationale, on a eu une génération de très bons footballeurs. Et plus, on était tous de grands amis. Je n’ai pas de souvenirs très précis. Avec la génération Cap-Vert, on était un noyau très solidaire. Nous étions une génération unique avec les Christophe Sagna, Oumar Diallo.
En sélection, vous avez joué sous les ordres du sélectionneur Pacha Diarra. Pourquoi, beaucoup de vos coéquipiers n’ont connu de réussite au niveau international ?
A cette époque, le football africain n’était pas aussi considéré qu’aujourd’hui. Tous les ballons d’Or jouaient en deuxième division dans des clubs moyens. Roger Milla était un joueur de Valencienne. Aujourd’hui, les lauréats évoluent dans les plus grands clubs du monde. Si c’était maintenant, beaucoup d’entre nous auraient signé dans des grands clubs.
Quel regard portez-vous sur le football sénégalais d’aujourd’hui ?
Je le suis, mais pas de façon régulière. A mon avis, les clubs sénégalais ont beaucoup progressé. Les équipes sont devenues grandes sur le plan africain. Maintenant, on a des valeurs sûres du football. Et certains joueurs qui évoluaient dans le championnat local jouent maintenant dans de grands clubs en Europe. Mais force est de reconnaître qu’il nous manque juste de la réussite pour gagner un trophée continental. A chaque fois, l’équipe s’arrête en demie ou en finale. Avec la qualité des joueurs, il est temps de gagner la coupe d’Afrique des Nations. De son côté, le peuple sénégalais a un devoir d’unité nationale. Nous avons les meilleurs joueurs du monde à l’image de Sadio Mané, Kalidou Koulibaly
Est-ce que le jeu de l’équipe nationale vous séduit ?
Oui, le jeu me séduit. Mais, il nous manque un certain type de joueurs. Par exemple, au niveau de l’entrejeu, il nous manque un meneur. Il y a Sadio Mané, mais il n’est pas un meneur de jeu. Sur le plan tactique également, il y a eu beaucoup de changements.
Jaraaf et Teungueth FC sont qualifiés en compétitions africaines. Que pensez-vous de leur parcours ?
Sincèrement, je ne les suis. Cependant, j’ai des amis qui sont à Valence et qui en parlent souvent. Je leur souhaite une réussite totale en terre africaine. Jaraaf, l’US Gorée et la Jeanne d’Arc sont des clubs mythiques. J’aurais bien aimé voir l’Us Gorée, comme à une certaine époque, représenter le football sénégalais. Aujourd’hui, Teungueth a mérité sa place.
Krépin Diatta a signé récemment à Monaco. Est-ce qu’il a les capacités pour réussir dans l’élite française ?
Il a largement les capacités, parce que c’est un jeune talentueux. A son âge, il a déjà de l’expérience. Il a joué la Ligue des Champions avec Bruges. Je sais qu’il peut apporter quelque chose à Monaco. Actuellement, il est bien en place et serein sur le terrain. Avec le temps, il va réussir à s’intégrer et montrer tout son savoir-faire.
Etes-vous impliqué dans le monde du football aujourd’hui ?
Je donne parfois des coups de main à des jeunes qui ont besoin d’éducateur. En dehors de cela, je ne suis plus impliqué dans le monde du football.
Quelle est la différence entre votre époque et la génération actuelle ?
La différence, se situe uniquement dans le domaine de l’argent. Le football s’est beaucoup modernisé. Maintenant, quand je regarde le football, il y a des choses qui m’échappent par rapport à ce que je connaissais. La tactique avait une place. Mais aujourd’hui, tout cela a changé.
A votre avis, qu’est-ce qui manque à l’équipe nationale du Sénégal pour décrocher un trophée continental ?
Il nous manque la réussite et l'unité. Lors des dernières éditions de la Coupe d’Afrique des nations (Can), on n’est pas loin du but. L’unité autour de l’équipe n’est pas totale. Il faut que tout le monde soit derrière les garçons. L’Algérie n’est pas plus forte que nous. On a un vivier au Sénégal. La plupart de nos joueurs évoluent dans les plus grands championnats du monde. Je garde espoir et prie pour que la prochaine Can soit la bonne. Ce sera extraordinaire pour le peuple.
Pour finir, un petit mot sur la crise sanitaire mondiale. Comment vivez-vous la pandémie à coronavirus?
Par rapport à notre âge, on est très ciblé parce que je suis à mes 68 ans. Cette maladie a impacté beaucoup de secteurs même sur le plan footballistique. Actuellement, on doit faire attention.
Entretien réalisé par El hadji Abdoulaye GAYE
L'AFFAIRE SONKO ET LA THÈSE DE L’AMNISTIE…
L’amnistie est une loi par laquelle l’institution législative fait disparaitre rétroactivement le caractère délictuel d’une infraction. Et par conséquent, l’élément légal de celle-ci
Une loi d’amnistie serait la meilleure solution pour faire «taire les rancœurs », rendre la liberté aux personnes arrêtées durant les évènement qui ont accompagné le déclenchement de l’affaire Ousmane Sonko. C’est ce qu’a déclaré Madiambal Diagne. Ballon de sonde ou non, nous avons soumis cette option au Pr Ndiack Fall, spécialiste en Droit Pénal. Ce dernier explique ce qu’est une loi d’amnistie et indique si Ousmane Sonko peut en bénéficier, notamment dans l’affaire du viol présumé.
C’est quoi une loi d’amnistie Professeur ?
L’amnistie est une loi par laquelle l’institution législative fait disparaitre rétroactivement le caractère délictuel d’une infraction. Et par conséquent, l’élément légal de celle-ci. La loi d’amnistie dans les conditions qu’elle prévoit, fait disparaître d’infraction d’un fait déterminé, dès lors que les conditions prévues par la loi sont remplies. Évidemment l’action publique ne peut plus être engagée.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire qu’au fond à quelque stade que se situe la procédure, l’auteur ne peut plus être inquiété. S’il était dans les locaux de la police il devrait être normalement libéré. S’il est entre les mains du procureur de la République le dossier devrait être classé sans suite, s’il était entre les mais du juge d’instruction il décernerait une ordonnance de non-lieu. Si l’on est devant la juridiction de jugement l’individu serait relaxé ou acquitté. Donc, l’amnistie est une mesure d’oubli qui découle de l’article 67 de la constitution sénégalaise c’est l’Assemblée nationale qui a compétence pour voter une loi d’amnistie.
Qui peut engager une telle procédure ?
L’initiative de la loi pourrait venir du gouvernement comme elle peut venir des députés. Indépendamment de cela également, l’amnistie s’inscrit dans une certaine durée. Autrement dit, on indiquerait que c’est pour des « infractions commises de telle à telle date » et même on peut préciser les infractions et dire lesdites infractions sont amnistiées.
Si une personne est condamnée, quand la loi d’amnistie intervient et s’intéresse à cette condamnation, évidemment la condamnation est effacée du casier judiciaire c’est la raison pour laquelle pour Khalifa Sall et Karim Wade certains songent à proposer une loi d’amnistie. Si cela advenait, leur casier judiciaire serait expurgé des peines dont ils ont fait l’objet.
Et les personnes arrêtées dans le cadre des dernières manifestations, peuvent-elles bénéficier d’une amnistie ?
La loi d’amnistie peut intervenir à tout moment. C’est-à-dire de la commission de l’infraction jusqu’à d’éventuelles condamnations. Durant tout ce cheminement, une loi d’amnistie peut intervenir. Parce que la loi d’amnistie est une mesure d’apaisement sociale. C’est généralement en cas de tension sociale, politique etc.
M. Ousmane Sonko pourrait-il bénéficier d’une amnistie dans le cadre de l’affaire du viol présumé ?
C’aurait été possible. Mais, évidemment il serait plus judicieux d’envisager une action en Justice. C’est-à-dire au fond, que le problème de viol soit élucidé par la justice. Et donc, si jamais par extraordinaire Monsieur Sonko était condamné, on pourrait songer à une éventuelle amnistie. Mais s’il triomphait en justice, c’est-à-dire que cette thèse du viol ne prospère pas en Justice, évidemment il n’aurait pas besoin d’une loi d’amnistie.
Donc en l’état actuel du dossier il peut bien bénéficier d’une amnistie ?
Oui la réponse est positive. Autrement dit, l’amnistie peut intervenir à tout moment. Depuis la commission de l’infraction jusqu’à une éventuelle condamnation. Durant tout ce processus une loi d’amnistie peur intervenir.
Quelle est la conséquence de l’amnistie ?
L’amnistie est une mesure d’oubli. On fait comme si l’infraction n’avait jamais existé. S’il y avait condamnation pénale, l’infraction serait effacée du casier judiciaire. Il y a, cependant, une limite à l’amnistie. On dit que l’amnistie ne préjudicie en rien au droit des tiers. C’est à dire qu’au fond, quand il y a des victimes d’une infraction déterminée, ces victimes doivent être indemnisées, en général par l’auteur de l’infraction.
LES ETUDIANTS DE L’UGB BOUDENT LES AMPHIS PENDANT 48 HEURES
Les membres de la Coordination des Etudiants de Saint-Louis (Cesl) ne digèrent pas l’annonce de la suspension des masters. S’insurgeant contre cette décision qu’ils jugent injuste et arbitraire, ils ont décrété un mot d’ordre de grève de quarante-huit (48
Les membres de la Coordination des Etudiants de Saint-Louis (Cesl) ne digèrent pas l’annonce de la suspension des masters. S’insurgeant contre cette décision qu’ils jugent injuste et arbitraire, ils ont décrété un mot d’ordre de grève de quarante-huit (48) heures.
Les membres de la Coordination des Etudiants de Saint Louis (Cels) excluent toute idée de suspension des masters annoncée par les autorités de l’enseignement supérieur. Ils ne cautionnent pas cette décision et comptent l’attaquer de toutes leurs forces. «Récemment, une réunion de l’assemblée de l’université s’est tenue. Ce jour-là, on nous avait fait savoir que la sélection des masters est suspendue momentanément. Les étudiants demandent une information claire, mais depuis lors le ministre de l’Enseignement supérieur fait la sourde oreille. Cette situation ne peut pas continuer. Nous voulons qu’on nous édifie sur la question. Nous voulons savoir le délai sur cette suspension», a martelé Babacar Ndiongue, porte-parole de la Cels qui trouve « anormale» la suspension.
Rappelant que l’Université Gaston Berger a un système Lmd, il estime que l’étudiant, après la licence 3, a le droit de déposer une candidature de sélection en Master pour pouvoir poursuivre ses études. «Malheureusement, décision a été prise de suspendre les Masters. L’intention, c’est d’éliminer une bonne fois pour toute les Masters. Nous disons non. Nous voulons des explications claires, nettes et précises. Les autorités prétendent que des classes entières ont redoublé, c’est impossible. l’Ugb, il n’y a aucune classe entière qui a redoublé une année. C’est totalement erroné», tonne le porte-parole de la Cels qui, par conséquent, invite les autorités de l’Ugb à prendre leurs responsabilités.
En attendant, la Coordination des Etudiants de Saint-Louis a décrété l’arrêt des cours dans les Ufr en guise d’alerte d’avertissement. «Nous avons donné un ultimatum d’une semaine aux autorités pour nous faire une communication officielle sur le délai», indique le sieur Ndiongue qui souligne que les étudiants plaident pour une effectivité sur l’ouverture des dossiers des Masters dans toutes les Ufr. «Nous sommes conscients des problèmes de l’université et nous ne voulons pas accentuer la situation», soutiennent Babacar Ndiongue et compagnie. A souligner que le mot d’ordre de grève a été suivi dans toutes les Ufr. Reste à savoir la réaction des autorités interpelées.
SCANDALE À LA CHAMBRE DE COMMERCE
Selon Libération, entre janvier 2019 et mi-avril 2020, un montant de 257, 681 millions de francs CFA ont été volés à la chambre de commerce de Dakar.
Scandale financier à la Chambre de commerce d’industrie et de d’agriculture de Dakar. Selon Libération, entre janvier 2019 et mi-avril 2020, un montant de 257, 681 millions de francs CFA ont été volés à la chambre de commerce de Dakar. D’après le journal, c’est ce que révèle un audit commandité par le président Abdoulaye Sow qui a saisi la justice. Ces sommes issues des recettes tirées des activités de pesée au port de Dakar, ont été tout simplement détournés grâce à la confection de faux documents, entre autres.
Selon le rapport de l’audit, 107 bordereaux de reversement, retrouvés au département de la comptabilité par les auditeurs, ont été trafiqués en plus de la falsification des signatures. L’audit indexe la responsabilité de plusieurs chefs de départements dont certains sont mêmes passés aux aveux. Une plainte, qui risque de faire beaucoup de dégâts internes, a été déposée par Abdoulaye Sow.
En attendant, les mesures conservatoires par ce dernier dès la découverte des magouilles, notamment la mise en place d’une nouvelle procédure de contrôle des opérations, ont porté leurs fruits. Entre avril et septembre 2020 par exemple, les montants collectés au comptant s’élevaient à 303, 544 millions de francs CFA contre 68 683 409 francs CFA. C’est-à-dire un écart de 234 861 059 francs CFA.
LES VICTIMES DE HARCÈLEMENT PEUVENT VIVRE DANS UN ETAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE
Dans cet entretien accordé à «L’As», le psychologue énumère les conséquences dramatiques du harcèlement sur la victime. Khalifa Diagne précise que les hommes sont également victimes de harcèlement sexuel
Le psychologue Khalifa Diagne donne les raisons qui poussent les hommes à harceler les femmes. Parmi ces motifs, l’adjoint au Directeur général du centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) cite le désir incontrôlé, une perte de discernement et de frein face à l’interdit etc. Dans cet entretien accordé à «L’As», le psychologue énumère les conséquences dramatiques du harcèlement sur la victime. Khalifa Diagne précise que les hommes sont également victimes de harcèlement sexuel.
Quand peut-on parler de harcèlement sexuel ?
Il convient de distinguer les définitions en droit pénal et en sciences sociales. Du point de vue psychologique, on peut avancer qu’il y a harcèlement sexuel à chaque fois qu’une pression physique ou non, impliquant la sexualité, est exercée par le comportement, le geste ou le verbe sur un individu.
Qu’est-ce qui peut expliquer un tel acte ?
Il peut y avoir plusieurs explications parmi lesquelles on peut noter le non-respect des normes sociales qui n’admettent pas le harcèlement sexuel dans les sociétés humaines civilisées. Au plan individuel, le harcèlement sexuel peut être considéré comme la conséquence d’une incapacité à se contrôler, voire se maîtriser face à la tentation sexuelle ou au désir sexuel. Autrement dit, sous l’angle purement psychologique, on peut dire que c’est quand le ça prend le dessus sur le surmoi.
L’accoutrement féminin serait-il déclencheur ?
Oui cela peut être un facteur déclencheur dès lors que cela dépend du ressenti de l’auteur du harcèlement par rapport à l’accoutrement en question. Mais quelle que soit la nature provocatrice de l’accoutrement, cela ne légitime pas socialement l’acte.
Qu’est-ce qui peut déclencher ça ?
Il y a toujours un effet stimulant, une montée en puissance de la libido, c’est-à-dire une forte énergie sexuelle; un désir incontrôlé, une perte de lucidité, de discernement et de frein face à l’interdit. Autrement dit, un manque d’autocensure nécessaire pour ne pas franchir la ligne rouge.
Quel est l’impact du harcèlement sexuel dans le quotidien d’une victime ?
La manière dont chaque victime vit le harcèlement sexuel n’est pas la même. Cela dépend de la manière dont elle le conçoit, de son vécu et de son histoire personnelle. Certaines victimes sont résilientes tandis que d’autres plus fragiles sont plus exposées à des souffrances psychologiques. Elles peuvent ainsi vivre dans un état de stress post traumatique et d’angoisse avec toutes les manifestations que cela peut engendrer dans leur vie de façon générale et dans leur vie sexuelle de façon particulière.
Que préconisez-vous pour solutionner ce problème ?
Malheureusement il n’existe pas de solution miracle. Cette question relève plus de la psychologie individuelle du “harceleur”. Les solutions dissuasives relèvent plus de la politique pénale que des sciences sociales. Toutefois, sur ce plan, il est important pour l’individu qui ne souhaite pas en être victime d’éviter si possible, parce que ce n’est pas toujours évident, les situations qui pourraient l’y exposer.
Les hommes sont-ils victimes de harcèlement sexuel ?
La victime de harcèlement sexuel, contrairement à une certaine idée reçue, n’est pas exclusivement la femme. L’homme en est également victime. Les formes peuvent être différentes mais l’homme comme la femme est susceptible d’être une victime.
AUDIO
LA POUSSIERE ENVELOPPE DAKAR ET FAIT CRAINDRE DES TROUBLES RESPIRATOIRES
L’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) annonce une nouvelle vague de poussière sur le pays. D’après l’ANACIM, il y aura des particules de poussières sur les régions Nord, Est, Centre du pays et à Dakar.
Au Sénégal, l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) annonce une nouvelle vague de poussière sur le pays. D’après l’ANACIM, il y aura des particules de poussières sur les régions Nord, Est, Centre du pays et à Dakar.
Depuis quelques temps, la capitale devient grise de poussières par moments. Un phénomène climatique qui a des conséquences sur les personnes qui souffrent de problèmes respiratoires, notamment les asthmatiques.
Les enfants sont les plus vulnérables, dit Ibrahima Thiam, père de famille. Tous ses enfants sont asthmatiques.
"La première alternative pour nous est de les garder à la maison le temps que tout redevienne normal. Je sais que cette pluie de poussière est un phénomène naturel qui va forcément passer", dit-il.
Les inondations ont touché de nombreux pays africains, dont le Soudan, depuis début fin août 2020.
Arame est vendeuse de légumes. Son étalage est en plein air. Souffrant de sinusite, elle est consciente qu'elle est très exposée et tente de son mieux pour ne pas inhaler la poussière.
"Je me couvre la tête, les narines et la bouche. J'ai toujours mon écharpe sur la tête, mon masque en plus d'un mouchoir en tissu. Respirer cette poussière c'est mettre ma vie en danger", s’inquiète-t-elle
"Ce climat poussiéreux peut avoir des conséquences négatives sur la vie de tous les patients qui souffrent de maladies respiratoires chroniques", valide le docteur Mass Ndiaye, spécialiste en troubles respiratoires.
Pour l'heure il est difficile de savoir combien durera ce phénomène de la poussière ambiante.
VIDEO
DES OBSÉDÉS AU CŒUR DE L'ADMINISTRATION
Le harcèlement en milieu professionnel dans le pays semble ‘’encouragé’’ par l’absence d’une répression pénale efficiente. Ce calvaire est vécu souvent en silence par ses victimes dont certaines se sont confiées à «L’As»
Chaque jour et son lot de faits divers sur divers types d’agressions sexuelles. Mais c’est le harcèlement sexuel en milieu professionnel qui est le plus répandu. Cet acte semble ‘’encouragé’’ par la présence remarquable de la femme dans les différents secteurs d’activités économiques du pays, la saturation du marché de l’emploi, l’apparition de statuts précaires de recrutement mais aussi et surtout par l’absence d’une répression pénale efficiente. Ce calvaire est vécu souvent en silence par ses victimes dont certaines se sont confiées à «L’As».
Tapoter les fesses. Un regard discourtois. Un câlin volé. Ces attitudes, répétées ou non dans les services, portent gravement atteinte à la dignité, à l’intégrité physique et psychologique ainsi qu’à la sécurité des victimes. L’auteur de ces violences sexuelles particulières peut être un supérieur hiérarchique ou tout simplement un collègue. C’est pourquoi, si certains salariés, en congé reprennent le travail, le cœur léger, pour d’autres femmes, la reprise est synonyme de souffrance. Elles ont la peur au ventre de revoir leurs bourreaux. Dans la plupart des cas, ce sont les femmes qui subissent le harcèlement sexuel (90%). Il est prouvé que la femme ne se livre à de telles pratiques que si elle jouit d’un réel pouvoir. En effet, le harceleur commence souvent ses attaques par un langage obscène, des blagues à double sens, des observations gênantes sur l’aspect physique, des allusions aux préférences sexuelles, des avances, sollicitations ou propositions déplacées faites verbalement, par téléphone ou mail. La seconde phase se caractérise par des regards osés, des gestes ou des mouvements sexuels en présence de l’employée.
CLERC DANS UN CABINET D’AVOCAT : «J‘AI FAILLI DIVORCER A CAUSE DU HARCELEMENT D’UN AVOCAT»
Clerc dans un cabinet d’avocat de la place, Adama Ba a accepté de raconter sa mésaventure. Teint clair, sourire radieux, formes généreuses, elle vient toujours au tribunal de Grande Instance de Dakar, en étant sur son 31. Cette dame au sourire radieux n’a pas échappé au harcèlement. Fréquemment cible des mâles obsédés par ses rondeurs, elle n’entend pas changer de style vestimentaire. Moulée dans un ensemble tailleur (jupe mini trois quarts) de couleur bleue, perchée sur de hauts talons, la jeune dame a failli voir son ménage voler en éclats à cause du harcèlement dont elle a fait l’objet de la part de son exboss. «Mon ex-patron est un avocat très célèbre. Mais, il n’y a pas plus pervers que lui», affirme notre interlocutrice pour décrire l’homme qui était censé guider ses pas dans le métier d’avocat. Au lieu de lui donner les rudiments du métier, il cherchait plutôt à assouvir ses pulsions. «Un jour, il a tenté de m’embrasser à la bouche, je me disais qu’il l’avait fait sans arrière-pensée. A mes débuts, je percevais 100.000 Fcfa en tant que stagiaire. Pendant 3 mois, le patron me chouchoutait et m’amenait avec lui à ses séminaires. Un jour, un collègue m’a rapporté les bruits de couloir qui couraient dans le cabinet et selon lesquels j’étais la maîtresse de Me… malgré ma situation matrimoniale. Les jeudis, il m’obligeait à rester avec lui en salle d’audience jusqu’à 00 heures. Du coup, à la fin du travail, il me déposait chez moi. Mon mari se plaignait tout le temps, mais je me disais qu’il s’habituerait de la situation», poursuit cette dame de 28 ans et mère d’une fille de 2 ans. Son patron a franchi le Rubicon en la draguant ouvertement après avoir vanté son élégance et ses formes. «Chaque fois, il disait que je suis élégante et classe. Parfois, il ajoutait que je devais être douce au lit compte tenu de ma manière de travailler. J’étais gênée, mais je ne pipais mot. Un jour, il m’a appelée dans son bureau pour me montrer un film porno. Ce jour-là, je l’ai remis à sa place. Déterminé à briser mon ménage, tard dans la nuit, il m’a envoyé ses photos intimes», informe la victime. Manque de chance pour elle, c’est son mari qui est tombé sur les messages. «Il m’a traitée de tous les noms d’oiseaux et m’a demandé de quitter la maisons. C’est ainsi que je suis retournée chez ma mère. J’ai démissionné de ce cabinet», raconte la jeune dame avant d’ajouter que son patron est allé auprès de sa mère pour demander sa main. «Ma mère lui a intimé l’ordre de ne plus remettre les pieds chez elle. J’ai porté plainte contre lui, pour qu’il arrête de me persécuter, mais le dossier a été classé sans suite. Après 6 mois de calvaire, mon mari m’a pardonnée après que je lui ai montré ma plainte et ma lettre de démission. Depuis lors, je ne cherche pas à avoir un ami», souligne Adama Ba.
BANDIARE NDOYE : «J’AI CEDE ET JE SUIS DEVENUE L’ESCLAVE DE MON DIRECTEUR DE PUBLICATION»
La quarantaine révolue, Bandiaré Ndoye (nom d’emprunt) gère maintenant sa propre entreprise en communication. Ayant connu la promotion canapé, elle nourrit beaucoup de regrets elle a fait l’objet de harcèlement sexuel de la part de son directeur de publication. Au tout début, elle a tenté de résister avant de céder finalement aux avances de son patron. Elle n’avait que 22 ans et faisait ses débuts dans la presse en tant que stagiaire. Pour mieux l’appâter, le patron lui confiait des reportages où elle percevait tous les jours de per diem colossaux. Un jour, son dirpub lui a fait des avances qu’elle a déclinées. Ce fut le début de son calvaire. Repoussé, le directeur de publication décide de ne lui confier plus de reportages. Ainsi, elle restait à la rédaction à se tourner les pouces. Pendant trois mois, il l’a ignorée tout en refusant de lui remettre le transport auquel elle avait droit. « Un jour, il m’a appelée dans son bureau. Dès je suis entrée, il m’a plaquée contre le mur et a commencé à me faire des attouchements. Il a tenté en vain de m’embrasser. Il s’est arrêté en me disant que ce n’était que le début du commencement. J’avais peur de lui et je n’osais pas me confier à quelqu’un. Mais comme j’étais soutien de famille, j’ai cédé à ses désirs. Un jour, il m’a demandé de lui faire la fellation en échange d’un Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Inexpérimentée, j’ai cédé», raconte dépitée notre consœur. Et depuis lors, elle est devenue son esclave sexuel. «Cela fait 13 ans, mais je ne parviens pas à oublier cela. Toutefois, cette mésaventure m’a aidée à découvrir le monde», dit-elle.
SIDI DIAKHATE : «SUITE AU REFUS DES AVANCES DE MON AMI HOMOSEXUEL, J’AI SUBI LE HARCELEMENT ET UNE MENACE DE MORT»
En effet, pour le harcèlement, les hommes ne sont pas en reste. Sidy Diakhaté en est la preuve parfaite. L’étudiant à «Iface» était loin de se douter qu’un homme pouvait être attiré par un autre homme. Mais ce doute s’est dissipé quand il a été abordé dans ce sens par un camarade de classe qu’il croyait être son meilleur ami et le plus brillant de la classe. Tout est parti de l’isolement dont cet étudiant faisait l’objet. Les gens se moquaient de son look et de son accoutrement. Pour se dissocier des autres, il s’est approché de lui et est devenu son ami. « On était devenus de bons amis. Il me filait ses notes lors des examens. Parfois, je lui offrais des habits. On sortait des fois ensemble pour aller au resto les weekends. Il me parlait de ses envies de tuer des gens et je l’ai mis en rapport avec ma tante psychologue. Le problème était que lorsqu’il me voyait avec d’autres amis, il devenait rouge de colère. Parfois, il me suivait quand j’étais avec d’autres amis. Il créait des scènes de jalousie en classe en disant que je lui appartenais et que je ne devais pas avoir un autre ami. Moi, je mettais ses agissements sur le compte de ses troubles psychiques. Un jour, il m’a envoyé une vidéo où deux hommes étaient en train de faire l’amour. Il a écrit en bas du message : « J’ai envie de le faire avec toi », tonne Diakhaté qui lui répond par des insultes. Ainsi, c’est le début du harcèlement. Ce jeune homme bien bâti, qui est le chouchou des filles, a eu une peur bleue le jour où son ami l’a regardé droit dans les yeux pour lui faire savoir qu’il avait envie de le tuer pour l’avoir abandonné. « Ne se limitant pas là, il venait chez moi tout le temps pour me rendre visite. A chaque fois que je le foutais dehors, il revenait. Tout en continuant de m’envoyer des vidéos salaces. Sachant que ma vie était en danger, j’ai déménagé avant de porter plainte contre lui », dit l’apprenant.
HABIBOU MALOU, MEDECIN : « MA PETITE AMIE ME HARCELAIT SEXUELLEMENT. UN JOUR, ELLE M’A RENDU VISITE A 7 HEURES TOUT EN SACHANT QUE JE SUIS MARIE»
Aucune catégorie de travailleurs n’est épargnée par les harceleurs. Le médecin Habibou Malou qui est infidèle à sa femme en a fait les frais. « Vu que j’aime fouiner de gauche à droite, je suis tombée sur une nymphomane que je n’oublierai jamais de ma vie. En effet, ma femme n’habite pas avec moi car elle est affectée dans la sous-région. A mes heures perdues, je suis en compagnie de ma petite amie qui aime le sexe comme pas possible. J’entendais dire qu’il y a des nymphomanes, mais je ne le croyais pas à 100%. Elle m’appelait 24 heures sur 24. A la fin, elle me terrorisait car elle voulait me voir tous les jours. Même si je l’insultais et lui demandais de me laisser tranquille, elle revenait toujours. Un jour, en sachant que ma femme n’était pas chez moi, elle m’a réveillé à 7 heures pour me faire savoir qu’elle avait envie d’entretenir une relation sexuelle avec moi avant de partir au boulot. Je l’en ai dissuadé mais elle m’a fait savoir que si je refusais, elle allait passer la journée devant la porte. Par la suite, je l’ai fait entrer pour la satisfaire. Sachant que si cela continuait mon ménage serait brisé, j’ai porté plainte à la police. C’est ainsi qu’elle m’a laissé tranquille », nous renseigne l’homme de l’art, sourire aux lèvres. Il confirme qu’il y a des obsédés dans ce pays comme on le constate chez les Blancs. Le but recherché dans le harcèlement sexuel n’est pas seulement l’obtention de faveur sexuelle mais la chosification de la victime, son abdication, en lui reniant le droit d’exprimer son refus. En un mot, le but recherché est sa destruction.