Saly-Portudal (Mbour), 15 mars (APS) - Les manifestations survenues récemment au Sénégal impliquent un "diagnostic profond" et de "nouvelles réorientations" dans le domaine de la formation, a estimé lundi le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Hanne.
"Les récents événements douloureux survenus dans notre cher pays nous interpellent particulièrement et nécessitent un diagnostic profond et de nouvelles réorientations de nos formations", a-t-il dit à l’ouverture d’un atelier sur la normalisation des masters dont il présidait la cérémonie officielle d’ouverture.
Selon le ministre de l’Enseignement supérieur, "l’efficacité de notre système est plombée par les difficultés d’insertion des diplômés".
"Le monde de l’emploi, le secteur privé en particulier, n’a cessé de reprocher aux établissements d’enseignement supérieur de mettre sur le marché des diplômés dont les profils sont en inadéquation avec leurs besoins de qualification".
"La conséquence qui en résulte est la présence de plusieurs contingents de diplômés qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi", a-t-il rappelé au cours de cet atelier prévu pour trois jours.
Il considère que les capacités d’encadrement en termes de nombre d’enseignants et de profils reste "très faibles".
"Nous avons 26.000 étudiants en master avec 800 professeurs de rang A et plus de 280 masters. Vous voyez clairement que le problème est déjà posé. Cet atelier se tient dans un contexte où l’employabilité des jeunes se pose. C’est pourquoi il doit être un cadre de proposition des solutions concrètes", a-t-il indiqué.
Cheikh Oumar Hanne préconise une "réorientation" des formations, aussi bien en licence qu’en master. Il invite les chefs d’établissement à créer des espaces de développement de parcours professionnels pour les étudiants et même pour les jeunes diplômés à l’intérieur des différentes universités.
"Je demanderai aux chefs d’établissement et à nos instances académiques de travailler pour créer, dans les plus brefs délais, ces espaces. Le ministère de l’Enseignement supérieur et le gouvernement du Sénégal seront aux côtés de ces établissements qui, pour leur engagement et leur détermination, montreront qu’ils sont dans une dynamique d’accompagner cet élan national de réflexion et de proposition de solutions à nos jeunes", a-t-il dit.
M. Hanne soutient que des pistes de réflexion peuvent être mises en œuvre "dès à présent", comme la formation des étudiants à la communication et à la maîtrise du langage, pour notamment être convainquants devant leurs futurs employeurs.
"On peut le faire avec l’enseignement à distance, dès la première année. Tous les étudiants qui viennent à l’université peuvent avoir accès à un portail qui les accompagne pendant toute leur formation. C’est pour promouvoir la culture entrepreneuriale, en leur donnant des méthodes dans la recherche de l’emploi et dans la définition de leurs projets", a-t-il expliqué.
Le ministre a tenu à avoir des échanges avec les recteurs, directeurs d’établissement d’enseignement supérieur, directeurs des œuvres sociales, pour "une réflexion approfondie sur notre politique de jeunesse, la création d’emplois et l’insertion de nos diplômés".
"Le principal leitmotiv est de nous inscrire dans une dynamique de traduire en actions deux mots : efficacité et efficience, qui permettront d’ouvrir les portes de l’employabilité à nos diplômés", a-t-il insisté.
LE BRAS DE FER CONTINUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET LE CAMP SONKO
Selon un observateur, que Macky Sall tente le troisième mandat ou qu’il y renonce, il n’aimerait pas avoir face à lui Ousmane Sonko, ni comme seul adversaire, et encore moins comme successeur
Samedi, à la demande du calife général des mourides, l’opposition a accepté de suspendre « sine die » ses manifestations pour éviter le risque de nouvelles violences au Sénégal. Mais sur le terrain, si l’accalmie est réelle, la crise n’est pas réglée pour autant. Tout est question de rapport de force.
Selon un nouveau bilan du M2D, la coalition qui soutient l’opposant Ousmane Sonko, le bilan des récentes émeutes s’élève désormais à treize morts, dix selon une source gouvernementale. Et près de 600 blesses, selon la Croix-Rouge.
À la demande des guides religieux, Ousmane Sonko a donc dû accepter de suspendre les manifestations. Il ne pouvait faire autrement quelques jours après les pires heurts que le pays a connus depuis une décennie. C’eut été prendre le risque de s’aliéner une partie de l’opinion. « Le système des confréries est tellement puissant, même pour l’opposant antisystème », ironise un analyste. Ce faisant, c’est une opportunité pour lui de se présenter en homme politique responsable, mais il n’abandonne pas la rue pour autant. Un cadre du M2D prévient : « Cela dépend du traitement qui sera fait de nos exigences. Mais manifester est un droit que nous comptons bien exercer dans sa plénitude. »
je garde en mémoire le souvenir d'un homme digne, courageux, croyant, pieux et viscéralement attaché aux valeurs du mouridisme fondées notamment sur le travail qu’il considérait, en fervent talibé, comme un moyen élevé de prière et de méditation
C'est avec émotion que j'ai appris la nouvelle du décès de Thione Ballago Seck qui intervient alors que nous n’avons pas encore fini de pleurer la disparition d’une dizaine de jeunes arrachés brutalement à l’affection de leurs familles à la fleur de l’âge lors des événements très douloureux et regrettables que nous venons de vivre.
Thione Seck était un monument de la musique sénégalaise. Ses mélodies et paroles resteront pour les générations actuelles et futures un legs plein d'enseignements.
Malgré les conditions carcérales difficiles dans lesquelles nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois, je garde en mémoire le souvenir d'un homme digne, courageux, croyant, pieux et viscéralement attaché aux valeurs du mouridisme fondées notamment sur le travail qu’il considérait, en fervent talibé, comme un moyen élevé de prière et de méditation.
C’est en effet à la prison de Reubeuss que j’ai eu la chance de côtoyer l’homme et de découvrir l’artiste multidimensionnel et le grand parolier pour lequel j’ai toujours eu beaucoup de considération et d’estime. Aujourd’hui encore, les conseils et encouragements de l’ami et du frère qu’il est devenu au fil de nos rencontres résonnent encore dans mes oreilles.
Je voudrais, du fond du cœur, présenter mes condoléances les plus sincères à son épouse et à ses enfants, ainsi qu'à toute sa grande famille du milieu culturel. Mes condoléances vont également à Wally Seck qui a l’immense défi de garder haut le flambeau transmis par son illustre père.
Je prie Allah, dans sa Miséricorde, de l'accueillir dans son Paradis Firdawsi. Que la terre de Yoff lui soit légère.
PAR Jean Pierre Corréa
DJIBRIL TAMSIR NIANE, ÉLÉGANT JUSQU'AU BOUT
Ses obsèques se dérouleront au palais du peuple et seront marquées par un hommage de toute la Nation Guinéenne, et au-delà, de toute l’Afrique à un homme qui aura eu plus qu’un destin, il aura vécu une véritable épopée
L’écrivain et historien Djibril Tamsir Niane inhumé aujourd’hui en Guinée.
Décédé le 8 mars 2021 à Dakar à l'âge de 89 ans, l’immense historien Djibril Tamsir Niane sera inhumé ce lundi 15 mars à Conakry, en son pays natal la Guinée.
Après ses études, il a enseigné au Lycée classique et à l'Institut Polytechnique de Conakry avant de rejoindre l'Institut Fondamental d'Afrique Noire -IFAN- à Dakar.
En 1961, certains de ses écrits et son engagement syndical lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré, puis l’obligent à s'exiler.
Il s'installe alors au Sénégal dans les années 1970.
Son mémoire portant sur l’Empire du Mali, il collecte auprès des griots, notamment Mamadou Kouyaté, des récits de la tradition orale. C’est à partir de ces recherches qu'il publie en 1960 Soundjata, ou L'épopée mandingue, son ouvrage le plus connu, qui relate brièvement l'épopée de Soundiata, épopée ouest-africaine médiévale inspirée de la vie de Soundiata Keïta.
Déjà vendredi dans l’enceinte de la mosquée Omarienne de Dakar, une émouvante levée du corps a eu lieu, en présence de nombreuses autorités, comme le ministre de la Culture Abdoulaye Diop, l’Ambassadeur de Guinée au Sénégal, Son Excellence Madame Keïta, des collègues de l’université comme le professeur Barry et Abdoulaye Bathily, en présence du porte-parole de la famille Omarienne. L’ancien ministre de la Culture Makhily Gassama a prononcé une oraison funèbre haute en souvenirs et faits culturels qui ont jalonné la vie de ce passeur d’Histoire que fut Djibril Tamsir Niane.
Le Sénégal a tenu à rendre hommage à sa mémoire, compte tenu de ce qu’il a apporté à la culture de notre pays. C’est ainsi que le chef de l’Etat, son Excellence Macky Sall a mis à la disposition de la délégation qu’il envoie représenter notre pays aux obsèques nationales que la Guinée lui réserve cet après-midi, un avion d’Air Sénégal pour transporter la dépouille de Professeur Niane en compagnie d’une forte délégation de hautes personnalités culturelles sénégalaises et africaines, qui feront le déplacement à Conakry pour rendre à Djibril Tamsir Niane, les honneurs qu’il a réservés à son pays d’adoption, le Sénégal.
Ses obsèques se dérouleront au palais du peuple et seront marquées par un hommage de toute la Nation Guinéenne, et au-delà, de toute l’Afrique à un homme qui aura eu plus qu’un destin, il aura vécu une véritable épopée.
A tel point que l’extraordinaire s’est invité dans cette belle histoire, en lui faisant quitter ce monde en compagnie de sa sœur jumelle Yayè Niane, morte de la même maladie quelques heures auparavant à Conakry en Guinée.
Elégant jusqu’au bout.
par Madiambal Diagne
UNE AMINISTIE POUR OUBLIER LES ÉMEUTES DE SONKO
Tout le monde s’est passé le mot d’ignorer la responsabilité du député dans ce qui vient de se passer. Certaines élites politiques vouent la France aux gémonies, mais acceptent allègrement que Jean Luc Mélenchon se mêle de nos affaires
Le Sénégal vient de passer des jours inhabituels, avec des émeutes de rue qui ont provoqué des saccages et de lourdes pertes en vies humaines. Le feu avait pris à cause de l’arrestation du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, qui devait être traduit en justice, suite à une plainte pour viol et menaces de mort. Des groupes de jeunes, bien organisés, avaient pris d’assaut tout ce qui pouvait symboliser leur courroux contre l’Etat et le régime du Président Macky Sall. Les dégâts sont considérables et le chef de l’Etat était monté au créneau pour chercher à faire revenir le calme et la sérénité. Macky Sall a eu les mots justes, indiquant notamment que «chaque vie perdue est un deuil pour la Nation». Il a offert le soutien de l’Etat aux victimes et à leurs ayants droit. En outre, Macky Sall a prôné d’éviter «la logique de l’affrontement qui mène au pire».
Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf pourraient inspirer Macky Sall
C’est dans cet esprit que le président de la République pourrait jouer sur certains leviers pour conforter la dynamique de paix et surtout, à l’occasion, faire preuve d’équité entre les acteurs impliqués à divers niveaux dans ces manifestations qui ont viré à des drames. Des personnes sont arrêtées et détenues pour avoir participé aux actions subversives. Il semble moralement inacceptable que les exécutants paient seuls, alors que le commanditaire, l’instigateur, le donneur d’ordres, Ousmane Sonko, clairement identifié, soit épargné par le glaive de la justice. La seule chose qui pouvait arriver à Ousmane Sonko était d’être traduit en justice pour ces faits et de lui faire application de la rigueur de la loi pénale. Mais il semble acquis que rien ne lui arrivera de ce point de vue et qu’il pourra continuer à se calfeutrer dans sa maison, avec sa famille, et donner des mots d’ordre que vont exécuter à la lettre des hordes de militants. Il s’y ajoute que tout le monde s’est passé le mot d’ignorer la responsabilité totale et entière de Ousmane Sonko dans ce qui vient de se passer. Il faudrait alors faire en sorte que les personnes détenues sortent de prison et pour aboutir à un tel résultat, le gouvernement pourrait recourir à une «amnistie» qui permettrait de «taire les rancœurs», pour reprendre le mot du Président Sall. Aussi, une loi d’amnistie serait le meilleur moyen pour faire sortir immédiatement et en même temps toutes les personnes détenues (Guy Marius Sagna, Assane Diouf, Amadou Clédor Sène, Birame Soulèye Diop etc.), en sauvant la face de la justice et des autres institutions républicaines.
En effet, des tumultes dramatiques de cet ordre, le Sénégal en a connu tout au long de sa trajectoire et les Présidents Senghor et Diouf avaient eu recours à des lois d’amnistie pour remettre les compteurs à zéro ou passer l’éponge et espérer ainsi enclencher une certaine dynamique de concorde nationale. Il faudrait néanmoins distinguer cela de la loi d’amnistie dite «Loi Ezzan» que le Président Wade avait fait voter en 2005 pour, en quelque sorte, «s’auto-amnistier» en même temps que les Amadou Clédor Sène, Papa Ibrahima Diakhaté et Assane Diop, reconnus coupables de l’assassinat, le 15 mai 1993, du juge constitutionnel Me Babacar Sèye.
On rappellera que par le truchement de la loi du 25 mars 1976, le Président Léopold Sédar Senghor avait pu faire passer l’amnistie sur de multiples «infractions ayant eu, à quelque titre que ce soit, un caractère politique». C’était dans un contexte où le Président Senghor engageait une grande réforme de la vie politique en instaurant le multipartisme limité. Des acteurs politiques de premier ordre, dont notamment Majmouth Diop, Mamadou Dia et autres, avaient été poursuivis pour des actes de subversion et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, et d’autres infractions connexes. Cette loi d’amnistie qui avait le but de «pacifier les esprits» avait aussi emporté dans son application les infractions commises durant les troubles politiques et sociaux commis durant l’année 1968. Auparavant, une première loi d’amnistie avait été votée pour effacer de la mémoire collective et institutionnelle les infractions de cet ordre, commises entre le 4 avril 1960 et le 24 février 1967.
Par la loi 91-40 du 19 juillet 1991, le régime du Président Abdou Diouf faisait d’une pierre plusieurs coups, en amnistiant «de plein droit toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er août 1987 et le 1er juin 1991, tant au Sénégal qu’à l’étranger, non seulement en relation avec les évènements dits ‘’de Casamance’’, mais aussi les infractions commises entre le 19 mai 1988 et le 8 avril 1991». Abdou Diouf passait l’éponge sur les graves troubles politiques de 1988 qui avaient occasionné plusieurs morts et d’importants dégâts matériels, de même que les tueries de 1989 contre des citoyens mauritaniens. Il est à noter que l’amnistie, dans de telles situations, ne préjudicie pas aux droits des tiers.
Vivement un procès public Sonko-Adji Sarr
L’autre avantage que présenterait l’adoption d’une loi d’amnistie serait de montrer indubitablement que le régime du Président Macky Sall n’a point cherché à profiter d’une présumée turpitude personnelle de Ousmane Sonko pour lui régler son compte. Ainsi, la procédure judiciaire, ouverte suite à la plainte de la dame Adji Sarr, pourrait se poursuivre sans aucune forme d’intrusion ou influence. D’ailleurs, le Président Sall a pris l’opinion publique à témoin, indiquant que «sur l’aspect judiciaire de cette crise, laissons la justice suivre son cours en toute indépendance». Ainsi, Ousmane Sonko devra comparaître à nouveau devant le magistrat instructeur pour s’expliquer dans le fond de cette affaire et se faire confronter avec son accusatrice. Le juge décidera aussi des actes et mesures d’instruction nécessaires à la manifestation de la vérité. Au terme de son instruction, le juge Samba Sall pourrait décider d’un non-lieu, s’il trouvait les charges insuffisantes et une telle décision laisserait la latitude aux parties d’user de leurs droits de recours judiciaires. A l’inverse, il pourrait décider du renvoi devant le Tribunal correctionnel. La perspective d’un procès public semble être fortement redoutée par Ousmane Sonko qui manifestement ne souhaiterait pas voir étaler sur la place publique le récit de ses contacts intimes avec la dame Adji Sarr dans cette sorte de lupanar qu’est le salon «Sweet Beauté». Aussi, certaines fuites dans la presse de l’audition par le juge d’instruction de la dame Adji Sarr révèlent des faits et actes sexuels qui ne manqueraient pas d’avoir un impact on ne peut plus négatif sur la moralité de Ousmane Sonko, qui a quelque part travaillé à asseoir une image immaculée de «musulman modèle». On peut se demander si certaines révélations circonstanciées devant le public ne terniraient pas l’image de ce leader politique, plus que ne le ferait une condamnation pénale. Même s’il sortait d’un procès avec une relaxe, Ousmane Sonko n’y laisserait pas moins de grosses éclaboussures sur sa réputation. De toute façon, il continue d’éviter soigneusement, dans ses nombreuses déclarations publiques, de parler de Adji Sarr ou des prélèvements de sperme qui seraient versés au dossier. Au demeurant, il clame n’avoir aucune confiance en la justice, qui serait aux ordres de Macky Sall. La justice ne laverait-elle pas son honneur en organisant un procès public et devant les caméras de télévision, comme ce fut le cas dans l’affaire Hissein Habré, poursuivi pour crimes durant son tragique règne au Tchad ? Le meilleur moyen pour que chaque citoyen se fasse sa propre lecture de cette sordide affaire qui a foutu le bordel dans le pays.
Interroger nos incohérences
Cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko et ses péripéties ne manquent pas d’interpeller le rapport de l’élite politique et sociale quant aux principes d’Etat de droit, d’égalité des citoyens devant la justice et la morale publique. En effet, la seule indulgence qui pourrait être accordée à un officier de police judiciaire qui ouvre, devant les caméras de télévision, les procès-verbaux d’une enquête judiciaire à laquelle il a participé et qui avoue avoir manipulé cette enquête, et qui admet ses liens étroits avec les personnes mises en cause ou qui confirme ses relations avec les journalistes qui avaient fait fuiter lesdits procès-verbaux, serait de l’envoyer dans un hôpital psychiatrique. Mais le plus grave est que cet officier, aux brillants états de services, souligne qu’il a agi de la sorte pour des motivations politiques. Décidément, le Sénégal ne paiera jamais assez l’instauration en 2006 du droit de vote pour les membres des corps militaires et paramilitaires et aux fonctionnaires et autres agents de l’Etat, privés de vote par leur statut particulier. Il reste qu’il n’y a sans doute pas péril en la demeure quant au dévoiement de l’enquête préliminaire, car le juge d’instruction reprendra une enquête dans les règles de l’art et ce sera l’enquête du juge qui fera foi devant la justice. Seulement, le mal aura déjà été fait par la manœuvre insidieuse du capitaine de gendarmerie Oumar Touré, tendant à jeter le discrédit sur la procédure judiciaire opposant la plaignante Adji Sarr à Ousmane Sonko. A qui profite le crime ? A Ousmane Sonko bien sûr, et c’est là où le bât blesse le plus. L’homme a déjà montré qu’il est adepte de ce genre de mauvaises conduites. Député, il avait conclu un accord avec des parties, pour porter devant le Parlement l’affaire dite des 94 milliards dans laquelle il devait toucher des commissions de 12 milliards de francs. Inspecteur des Impôts, Ousmane Sonko avait foulé au pied tous les principes et règles éthiques et professionnels attachés à ses fonctions, en n’hésitant pas, le 4 octobre 2015, à utiliser dans son combat politique des informations tirées de ses activités de fonctionnaire. En effet, il avait mis à l’index des incartades que la Sonatel, Petro Tim ou même Youssou Ndour auraient commises au regard de la législation fiscale. Nous disions dans ces colonnes que «la démarche de Ousmane Sonko est assimilable à celle d’un médecin qui utilise la situation médicale de son adversaire politique pour chercher à l’atteindre. Le code de déontologie de l’Administration fiscale interdit à tout fonctionnaire de divulguer au public des informations qu’il aura obtenues de par ses fonctions».
Quid de ces personnalités de la Société civile et de tous ces autres démocrates qui s’indignent quand Macky Sall dit mettre le coude sur des dossiers susceptibles d’être portés devant la justice, et qui demandent de mettre le dossier Ousmane Sonko sous le coude ou de soutenir Ousmane Sonko dans un refus de déférer à la Justice ? On a même vu des parangons de vertus démocratiques et de bonne gouvernance, surtout des hérauts de l’indépendance de la justice, revendiquer être intervenus auprès de Macky Sall pour faire libérer Ousmane Sonko. En d’autres termes, ce serait accepter dans le cas d’espèce au chef de l’Exécutif le pouvoir et l’autorité de faire libérer quelqu’un et sans doute a contrario, la latitude de délivrer une «lettre de cachet». Allez savoir la cohérence qu’il y a à s’offusquer que des autorités de l’Etat consentent des faveurs et privilèges à des guides religieux alors qu’on invoque l’intercession de ces mêmes guides religieux pour éviter la prison à Ousmane Sonko et/ou pour faire freiner l’action de la justice !
Quelle est la logique de se plaindre de fuites d’enquêtes judiciaires dans les médias, comme si elles étaient organisées par le pouvoir, dans des affaires concernant des opposants, mais voilà qu’un enquêteur, le capitaine Touré, peut passer pour un héros quand il se met devant les caméras pour travailler à disculper Ousmane Sonko. Qui prône le nécessaire respect aux institutions publiques, mais voudrait ignorer que le député Sonko, qui profite des privilèges et avantages que lui confère cette qualité, ne montre aucun respect pour l’institution parlementaire qu’il continue d’attaquer et n’a jamais daigné répondre à une réquisition de cette institution (Commission d’enquête et demande de levée de son immunité parlementaire) ? Personne n’est ému quand un juge se désiste par peur ou pour des raisons ethniques.
Les médias devraient également être gênés aux entournures, car ils sont en train de fabriquer des monstres. Les médias se sont montrés complaisants avec des prédateurs de la liberté de presse et d’expression. Voilà des gens qui ne sont pas encore au pouvoir et qui se révèlent être les plus grands adversaires des médias, en désignant des maisons de presse à incendier ou des journalistes à attaquer physiquement, et qui revendiquent et assument publiquement leur intolérance et la négation d’une opinion différente de la leur. A la vérité, les atteintes et prédations contre la liberté des médias étaient plus redoutées du côté des pouvoirs politiques que des opposants. Assurément, on a une bonne idée du sort des médias si d’aventure Ousmane Sonko arrive au pouvoir. Quel est le rapport à la vérité des faits ? Tout le monde est témoin qu’à chacune de ses sorties, Ousmane Sonko, un potentiel chef de l’Etat, dit sans sourciller le contraire de ce qu’il avait dit la veille. Des vidéos attestant de ses reniements et autres mensonges circulent à foison. On ne lui tiendrait point rigueur de ses mensonges, mais dans le même temps on continue d’épiloguer sur un probable revirement d’un Macky Sall par rapport à sa parole publique. En outre, certaines élites politiques vouent la France aux gémonies, mais acceptent allègrement que l’homme politique Jean Luc Mélenchon se mêle de nos affaires, tant que sa déclaration apparaît défavorable au régime de Macky Sall.
ADJI SARR DEVRAIT ÊTRE DÉFÉRÉE POUR DÉFAUT DE CARNET SANITAIRE
Me Ousseynou Gaye est revenu de long en large sur les charges retenues contre sa cliente Ndeye Khady Ndiaye et sur les manifestations qui ont éclaté au Sénégal après l’arrestation de Ousmane Sonko
C’est une plaidoirie complète qu’il a faite avant le procès. L’un des avocats de la propriétaire du salon « Sweet beauté », Me Ousseynou Gaye est revenu de long en large sur les charges retenues contre sa cliente, sur les manifestations qui ont éclaté au Sénégal après l’arrestation de Ousmane Sonko ainsi que sur la plainte déposée par Me Dior Diagne contre ses frères, Mes Bamba Cissé et Pape Samba Sow. Entretien.
Vous êtes l’avocat qui a filmé l’incident qui s’est produit devant le bureau du doyen des juges entre les avocats et les gendarmes. Quelles sont les raisons qui ont motivé votre acte ?
En vérité, la vidéo qui est devenue virale, n’a pas été filmée par moi. C’est une autre personne que je ne connais pas qui a été témoin des faits qui a filmé l’incident. La vidéo, que j’ai prise comme je l’indique dans mes propos, était destinée au Bâtonnier et n’a été partagée que dans le groupe WhatsApp des avocats. D’ailleurs, dans celle-ci, je n’y apparais pas puisque je ne me suis pas filmé moi-même, mais je filmais les confrères et notamment Maître Etienne Ndione qui s’est prêté à l’interview. La raison qui a motivé le film était de 2 ordres : D’abord, marquer l’histoire puisque de mémoire d’avocat aucun juge d’instruction n’a accompli une telle forfaiture. Ensuite, et à la fin en revoyant le contenu, j’ai tenu à le partager exclusivement dans notre groupe WhatsApp pour inculquer aux jeunes confrères les vertus du courage, essentielle d’un avocat, dernier rempart contre l’injustice. En tout cas, le ressenti des confrères a été très positif. Globalement, les gens ont apprécié au regard du nombre de likes
Mais est-ce que vous aviez le droit de prendre de telles images ?
Ah oui, parfaitement. Vous avez bien entendu mes confrères marquer leur accord. Seuls eux pouvaient s’opposer à la diffusion de leur image. D’ailleurs, vous les entendez en filigrane l’exprimer. Or, ce n’est pas le cas. Mais, comme je l’ai dit, la vidéo qui circule n’est pas de moi. Je n’ai filmé aucun gendarme.
Donc qu’est-ce que le gendarme vous a dit qui puisse vous mettre dans de tels états ?
Il a poussé l’outrecuidance jusqu’à vouloir m’interdire de filmer, alors qu’il n’en a aucune prérogative. Je lui ai rappelé avec véhémence, je l’avoue, mon droit absolu de filmer mes confrères qui sont d’accord. Et ne recevoir, dans l’enceinte du Palais de Justice, aucun ordre.
Comment appréciez-vous les charges retenues contre votre cliente Ndèye Khady Ndiaye ?
Je crois qu’il est irrespectueux de plaider le dossier dans la presse et dans les plateaux de télévision. Et je me garderai de dévoiler notre stratégie de défense hic et nunc. Toutefois, il reste certain que les qualifications retenues procèdent d’une rancune tenace d’un procureur qui a oublié depuis qu’il a quitté l’école de la magistrature qu’il est l’avocat de la société requérant à charge et à décharge. Comment peut-on être complice d’un viol censé être perpétré dans le salon de massage alors même qu’à ce moment précis elle avait les yeux rivés sur la couveuse électrique, chapelet à la main priant pour que sa fille prématurée survive. Il est tout aussi ubuesque d’invoquer une incitation à la débauche sur la foi des déclarations mensongères de la dame Adji Sarr.
« ADJI SARR DEVRAIT ÊTRE DÉFÉRÉE... »
Pourtant cette dame qui assume son statut de prostituée n’a pas été inculpée du délit de défaut de carnet sanitaire, protégée par le ministère de l’Intérieur et préservée par le parquet de toute inculpation. L’incitation à la débauche a été retenue par le juge Seck à la place de la qualification principale du procureur qui avait retenu le proxénétisme. Bien sûr que c’est juste pour sauver la dame Adji Sarr du délit de défaut de carnet sanitaire car, elle déclare avoir des relations sexuelles avec des clients alors qu’elle ne dispose pas de carnet de sanitaire. Mais, c’est peine perdue car même sous cette qualification et au regard de ses déclarations Adji Sarr devait être inculpée pour défaut de carnet sanitaire comme les prostituées que la brigade des mœurs défère à longueur de journée.
La diffusion d’images obscènes résulte d’un motif insidieux fait par le parquet puisqu’il a été produit des images provenant d’un autre site. D’ailleurs, à l’évocation de ce chef de délit notre cliente a pleuré, elle qui, en dehors de son éducation vertueuse qui lui interdit de mentir, a accompli le pèlerinage à la Mecque et à une pratique cultuelle exceptionnelle.
Et puis, au nom de quoi, ces personnes qui ont circulé pendant le couvre-feu à savoir, Adji Sarr, Sidy Ahmet Mbaye et consorts n’ont pas été inculpés de violation du couvre-feu à l’instar des centaines de personnes déférées sans pitié par le parquet et condamnées par les Tribunaux de flagrant délit.
Votre cliente dit recevoir des menaces chaque jour. Pourquoi vous n’avez pas demandé au ministre de l’Intérieur d’assurer sa sécurité comme l’ont fait les avocats d’Adji Sarr ?
Comment voulez-vous qu’elle bénéficie d’une protection du ministère de l’Intérieur. Si le Capitaine Touré n’a pas eu cette protection, il est illusoire de penser à la protection de Ndèye Khady Ndiaye, témoin peu commode, inculpée pour son refus de collaborer à un complot sordide. Mais, Allah SWT, la protègera.
Avez-vous déposé une plainte contre ceux qui la menacent ?
Déposer une plainte ? Mais, la plainte est forcément déposée entre les mains du procureur, lequel avait requis le mandat de dépôt contre lui. Pour le Procureur, la seule protection envisagée pour elle et sa fille prématurée est de l’envoyer entre les quatre murs de la prison de Liberté 6. N’oubliez pas que Ousmane Sonko a déclaré avoir déposé plusieurs plaintes restées sans suite, et ce à l’instar d’autres citoyens Lambda alors qu’une fille aux mœurs douteuses a pu mobiliser comme jamais le parquet de Dakar d’une plainte formulée par des complotistes de bas étage. Son mari a reçu un jet de pierre qui lui a occasionné une blessure grave sans que personne ne daigne lever le plus petit doigt. Aujourd’hui, il soigne sa blessure et s’estime même heureux que ce ne soit pas sa femme et sa fille, qui à coup sûr n’auraient pas survécu à ce guet-apens.
Comment comptez-vous faire avec la mise sous contrôle judiciaire de votre cliente si l’on sait qu’il a des restrictions ?
Ce contrôle judiciaire lui interdit de communiquer avec la presse et d’exercer l’activité de massage est une mesure excessive. En effet, d’une part, elle est privée de subsides qui lui permettaient d’entretenir sa famille et les clients, de massages tonifiants, bénéfiques et essentiels pour soulager les douleurs qui justifiaient leur présence dans le salon.
En outre, l’exigence de sa présence pour signer le registre participe d’une insouciance inouïe. En effet, on oublie que cette dame a accouché d’une fille prématurée qui doit alterner couveuse électrique et système Kangourou dans un lieu dédié à cet effet. Toute absence peut engager le pronostic vital de l’enfant prématuré. Heureusement, que le Juge d’Instruction du 8 ème Cabinet n’a pas suivi le Procureur qui avait requis contre elle le mandat de dépôt mais a plutôt pris une Ordonnance contraire de liberté provisoire assortie du contrôle judiciaire.
« JE MARQUE MA SOLIDARITÉ À MES DIOR DIAGNE, EL HADJI DIOUF... »
Quelles leçons tirer des dernières manifestations qui ont éclaté dans le pays ?
Rarement, les fondements de la République n’ont été aussi ébranlés. L’Etat a vacillé et tangué gravement. De Diaobé à Dakar, de Saint Louis à Ziguinchor, de Kaolack à Diourbel, il y a eu une onde de choc tellurique jamais ressentie de mémoire de Sénégalais et qui a fait réfléchir plus d’un. D’abord, il faut apprendre à s’adresser au peuple avec moins d’arrogance et ne jamais oublier que le pouvoir appartient à ce peuple qui l’a confié à un homme par la voie des urnes mais qui peut le confisquer dès lors que la gouvernance adopte des méthodes aux antipodes de la démocratie. On a remarqué que dès que les premiers jalons du complot ont été posés, les thuriféraires patentés et assermentés du régime ont gardé le silence sur la foi d’un simple sms du Chef de l’Etat. Mais sans pour autant qu’un ordre express ait été donné, ils ont investi massivement les plateaux de télé et les studios de radio, le fiel à la bouche pour soutenir avec force arguments sans consistance et des contrevérités et inepties inacceptables à savoir, viol inexistant au regard des éléments objectifs du dossier. Ces thuriféraires et larbins du régime qui parlent de tout sauf du 3ème mandat ont exaspéré des jeunes désœuvrés par une politique économique sans vision. Les jeunes de ce pays ont la ferme conviction qu’il faut arborer une tunique « marron-beige » pour profiter des avantages de l’Etat Parti. Il faut aussi que la communication gouvernementale soit régulée et harmonisée puisque chacun tire à hue et à dia.
Et pourquoi vous le dites ?
Alors que le ministre de l’Intérieur qui ne s’est pas encore départi de sa toge de procureur invoque l’action de terroriste, le ministre de la Justice soutient que ce sont les lutteurs. De son côté, le ministre des Affaires étrangères parle d’ennemis extérieurs du modèle démocratique sénégalais. Or, il est aisé de constater le recul du modèle démocratique sénégalais depuis belle lurette. Le Niger, le Cap-Vert et Burkina Faso sont très en avant sur le Sénégal. D’ailleurs, à propos de terroristes, les ministres oublient que le GARSI corps d’élite de la gendarmerie verrouille les frontières évitant toute intrusion de terroristes. Il fallait à l’instar de Monsieur Ousmane Sonko à l’égard du GIGN, magnifier le travail colossal du GARSI plutôt que les blessés moralement. Heureusement que le Président Macky Sall a compris que ces événements traduisent les frustrations que vivent les jeunes de ce pays et décide de les juguler. Espérons qu’il y arrive avant 2024.
Cette affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko est en train de créer du désordre au sein du barreau. Me Dior Diagne a d’ailleurs déposé une plainte contre deux de vos confrères en l’occurrence Mes Bamba Cissé et Papa Sambo So. Quelle analyse en faites-vous ?
C’est l’occasion pour moi de marquer mon soutien et ma solidarité à l’égard de mes confrères El Hadj Diouf, Dior Diagne Abdou Dialy Kane menacés, agressés et sauvagement lynchés sur les réseaux sociaux. Il est inadmissible qu’un avocat soit inquiété de quelque manière parce qu’il a décidé de défendre un justiciable. Sur ce point, sauf à transgresser les règles déontologiques, il n’a de juge que sa conscience. Il n’appartient à personne de s’ériger en censeur et priver les justiciables de leur droit imprescriptible à une défense en intimidant les avocats. Moi-même, j’ai été approché pour assurer la défense de Adji Sarr avec à la clef des honoraires conséquents mais j’ai fait jouer ma clause de conscience. C’est dire que si j’avais accepté j’aurai subi le même sort que mes confrères.
Pour le reste, il est vraiment déplorable qu’une plainte adressée au Bâtonnier fasse les choux gras de la presse. Il faut que chaque avocat se pare à jamais des vertus cardinales de notre noble profession à savoir la délicatesse, la dignité et la loyauté.
Il faut surtout éviter de faire des dépassements de fonctions sources de problèmes disciplinaires. J’ose espérer que dans un souci d’apaisement Me Dior Diagne retirera sa plainte pour mettre à l’aise le Bâtonnier. Et lui permettre avec l’appui du conseil de l’ordre de poser les jalons d’un futur meilleur pour le barreau qui se doit de se battre contre la concurrence déloyale d’autres professions et l’installation de majors cabinets anglophones qui vont truster le contentieux des mines du pétrole, du gaz laissant la portion congrue aux nationaux.
A nous d’être un peu égoïste et de nous concentrer sur nos intérêts, ce qui passe nécessairement par la formation continue et cyclique de nos jeunes confrères. Il faut les préparer à ces combats majeurs plutôt que de perdre notre temps à des futilités par rapport à ces enjeux majeurs. Un barreau ne peut se moderniser sans que son directoire n’ait une vision futuriste.
Par Madiambal DIAGNE
UNE AMNISTIE POUR «OUBLIER» LES EMEUTES DE SONKO
Le Sénégal vient de passer des jours inhabituels, avec des émeutes de rue qui ont provoqué des saccages et de lourdes pertes en vies humaines.
Le Sénégal vient de passer des jours inhabituels, avec des émeutes de rue qui ont provoqué des saccages et de lourdes pertes en vies humaines. Le feu avait pris à cause de l’arrestation du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, qui devait être traduit en justice, suite à une plainte pour viol et menaces de mort. Des groupes de jeunes, bien organisés, avaient pris d’assaut tout ce qui pouvait symboliser leur courroux contre l’Etat et le régime du Président Macky Sall. Les dégâts sont considérables et le chef de l’Etat était monté au créneau pour chercher à faire revenir le calme et la sérénité. Macky Sall a eu les mots justes, indiquant notamment que «chaque vie perdue est un deuil pour la Nation». Il a offert le soutien de l’Etat aux victimes et à leurs ayants droit. En outre, Macky Sall a prôné d’éviter «la logique de l’affrontement qui mène au pire».
Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf pourraient inspirer Macky Sall
C’est dans cet esprit que le président de la République pourrait jouer sur certains leviers pour conforter la dynamique de paix et surtout, à l’occasion, faire preuve d’équité entre les acteurs impliqués à divers niveaux dans ces manifestations qui ont viré à des drames. Des personnes sont arrêtées et détenues pour avoir participé aux actions subversives. Il semble moralement inacceptable que les exécutants paient seuls, alors que le commanditaire, l’instigateur, le donneur d’ordres, Ousmane Sonko, clairement identifié, soit épargné par le glaive de la justice. La seule chose qui pouvait arriver à Ousmane Sonko était d’être traduit en justice pour ces faits et de lui faire application de la rigueur de la loi pénale. Mais il semble acquis que rien ne lui arrivera de ce point de vue et qu’il pourra continuer à se calfeutrer dans sa maison, avec sa famille, et donner des mots d’ordre que vont exécuter à la lettre des hordes de militants. Il s’y ajoute que tout le monde s’est passé le mot d’ignorer la responsabilité totale et entière de Ousmane Sonko dans ce qui vient de se passer. Il faudrait alors faire en sorte que les personnes détenues sortent de prison et pour aboutir à un tel résultat, le gouvernement pourrait recourir à une «amnistie» qui permettrait de «taire les rancœurs», pour reprendre le mot du Président Sall. Aussi, une loi d’amnistie serait le meilleur moyen pour faire sortir immédiatement et en même temps toutes les personnes détenues (Guy Marius Sagna, Assane Diouf, Amadou Clédor Sène, Birame Soulèye Diop etc.), en sauvant la face de la justice et des autres institutions républicaines. En effet, des tumultes dramatiques de cet ordre, le Sénégal en a connu tout au long de sa trajectoire et les Présidents Senghor et Diouf avaient eu recours à des lois d’amnistie pour remettre les compteurs à zéro ou passer l’éponge et espérer ainsi enclencher une certaine dynamique de concorde nationale. Il faudrait néanmoins distinguer cela de la loi d’amnistie dite «Loi Ezzan» que le Président Wade avait fait voter en 2005 pour, en quelque sorte, «s’auto-amnistier» en même temps que les Amadou Clédor Sène, Papa Ibrahima Diakhaté et Assane Diop, reconnus coupables de l’assassinat, le 15 mai 1993, du juge constitutionnel Me Babacar Sèye. On rappellera que par le truchement de la loi du 25 mars 1976, le Président Léopold Sédar Senghor avait pu faire passer l’amnistie sur de multiples «infractions ayant eu, à quelque titre que ce soit, un caractère politique». C’était dans un contexte où le Président Senghor engageait une grande réforme de la vie politique en instaurant le multipartisme limité. Des acteurs politiques de premier ordre, dont notamment Majmouth Diop, Mamadou Dia et autres, avaient été poursuivis pour des actes de subversion et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, et d’autres infractions connexes. Cette loi d’amnistie qui avait le but de «pacifier les esprits» avait aussi emporté dans son application les infractions commises durant les troubles politiques et sociaux commis durant l’année 1968. Auparavant, une première loi d’amnistie avait été votée pour effacer de la mémoire collective et institutionnelle les infractions de cet ordre, commises entre le 4 avril 1960 et le 24 février 1967. Par la loi 91-40 du 19 juillet 1991, le régime du Président Abdou Diouf faisait d’une pierre plusieurs coups, en amnistiant «de plein droit toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er août 1987 et le 1er juin 1991, tant au Sénégal qu’à l’étranger, non seulement en relation avec les évènements dits ‘’de Casamance’’, mais aussi les infractions commises entre le 19 mai 1988 et le 8 avril 1991». Abdou Diouf passait l’éponge sur les graves troubles politiques de 1988 qui avaient occasionné plusieurs morts et d’importants dégâts matériels, de même que les tueries de 1989 contre des citoyens mauritaniens. Il est à noter que l’amnistie, dans de telles situations, ne préjudicie pas aux droits des tiers.
Vivement un procès public Sonko-Adji Sarr
L’autre avantage que présenterait l’adoption d’une loi d’amnistie serait de montrer indubitablement que le régime du Président Macky Sall n’a point cherché à profiter d’une présumée turpitude personnelle de Ousmane Sonko pour lui régler son compte. Ainsi, la procédure judiciaire, ouverte suite à la plainte de la dame Adji Sarr, pourrait se poursuivre sans aucune forme d’intrusion ou influence. D’ailleurs, le Président Sall a pris l’opinion publique à témoin, indiquant que «sur l’aspect judiciaire de cette crise, laissons la justice suivre son cours en toute indépendance». Ainsi, Ousmane Sonko devra comparaître à nouveau devant le magistrat instructeur pour s’expliquer dans le fond de cette affaire et se faire confronter avec son accusatrice. Le juge décidera aussi des actes et mesures d’instruction nécessaires à la manifestation de la vérité. Au terme de son instruction, le juge Samba Sall pourrait décider d’un non-lieu, s’il trouvait les charges insuffisantes et une telle décision laisserait la latitude aux parties d’user de leurs droits de recours judiciaires. A l’inverse, il pourrait décider du renvoi devant le Tribunal correctionnel. La perspective d’un procès public semble être fortement redoutée par Ousmane Sonko qui manifestement ne souhaiterait pas voir étaler sur la place publique le récit de ses contacts intimes avec la dame Adji Sarr dans cette sorte de lupanar qu’est le salon «Sweet Beauté». Aussi, certaines fuites dans la presse de l’audition par le juge d’instruction de la dame Adji Sarr révèlent des faits et actes sexuels qui ne manqueraient pas d’avoir un impact on ne peut plus négatif sur la moralité de Ousmane Sonko, qui a quelque part travaillé à asseoir une image immaculée de «musulman modèle». On peut se demander si certaines révélations circonstanciées devant le public ne terniraient pas l’image de ce leader politique, plus que ne le ferait une condamnation pénale. Même s’il sortait d’un procès avec une relaxe, Ousmane Sonko n’y laisserait pas moins de grosses éclaboussures sur sa réputation. De toute façon, il continue d’éviter soigneusement, dans ses nombreuses déclarations publiques, de parler de Adji Sarr ou des prélèvements de sperme qui seraient versés au dossier. Au demeurant, il clame n’avoir aucune confiance en la justice, qui serait aux ordres de Macky Sall. La justice ne laverait-elle pas son honneur en organisant un procès public et devant les caméras de télévision, comme ce fut le cas dans l’affaire Hissein Habré, poursuivi pour crimes durant son tragique règne au Tchad ? Le meilleur moyen pour que chaque citoyen se fasse sa propre lecture de cette sordide affaire qui a foutu le bordel dans le pays.
Interroger nos incohérences
Cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko et ses péripéties ne manquent pas d’interpeller le rapport de l’élite politique et sociale quant aux principes d’Etat de droit, d’égalité des citoyens devant la justice et la morale publique. En effet, la seule indulgence qui pourrait être accordée à un officier de police judiciaire qui ouvre, devant les caméras de télévision, les procès-verbaux d’une enquête judiciaire à laquelle il a participé et qui avoue avoir manipulé cette enquête, et qui admet ses liens étroits avec les personnes mises en cause ou qui confirme ses relations avec les journalistes qui avaient fait fuiter lesdits procès-verbaux, serait de l’envoyer dans un hôpital psychiatrique. Mais le plus grave est que cet officier, aux brillants états de services, souligne qu’il a agi de la sorte pour des motivations politiques. Décidément, le Sénégal ne paiera jamais assez l’instauration en 2006 du droit de vote pour les membres des corps militaires et paramilitaires et aux fonctionnaires et autres agents de l’Etat, privés de vote par leur statut particulier. Il reste qu’il n’y a sans doute pas péril en la demeure quant au dévoiement de l’enquête préliminaire, car le juge d’instruction reprendra une enquête dans les règles de l’art et ce sera l’enquête du juge qui fera foi devant la justice.
Seulement, le mal aura déjà été fait par la manœuvre insidieuse du capitaine de gendarmerie Oumar Touré, tendant à jeter le discrédit sur la procédure judiciaire opposant la plaignante Adji Sarr à Ousmane Sonko. A qui profite le crime ? A Ousmane Sonko bien sûr, et c’est là où le bât blesse le plus. L’homme a déjà montré qu’il est adepte de ce genre de mauvaises conduites. Député, il avait conclu un accord avec des parties, pour porter devant le Parlement l’affaire dite des 94 milliards dans laquelle il devait toucher des commissions de 12 milliards de francs. Inspecteur des Impôts, Ousmane Sonko avait foulé au pied tous les principes et règles éthiques et professionnels attachés à ses fonctions, en n’hésitant pas, le 4 octobre 2015, à utiliser dans son combat politique des informations tirées de ses activités de fonctionnaire. En effet, il avait mis à l’index des incartades que la Sonatel, Petro Tim ou même Youssou Ndour auraient commises au regard de la législation fiscale. Nous disions dans ces colonnes que «la démarche de Ousmane Sonko est assimilable à celle d’un médecin qui utilise la situation médicale de son adversaire politique pour chercher à l’atteindre. Le code de déontologie de l’Administration fiscale interdit à tout fonctionnaire de divulguer au public des informations qu’il aura obtenues de par ses fonctions». Quid de ces personnalités de la Société civile et de tous ces autres démocrates qui s’indignent quand Macky Sall dit mettre le coude sur des dossiers susceptibles d’être portés devant la justice, et qui demandent de mettre le dossier Ousmane Sonko sous le coude ou de soutenir Ousmane Sonko dans un refus de déférer à la Justice ? On a même vu des parangons de vertus démocratiques et de bonne gouvernance, surtout des hérauts de l’indépendance de la justice, revendiquer être intervenus auprès de Macky Sall pour faire libérer Ousmane Sonko. En d’autres termes, ce serait accepter dans le cas d’espèce au chef de l’Exécutif le pouvoir et l’autorité de faire libérer quelqu’un et sans doute a contrario, la latitude de délivrer une «lettre de cachet».
Allez savoir la cohérence qu’il y a à s’offusquer que des autorités de l’Etat consentent des faveurs et privilèges à des guides religieux alors qu’on invoque l’intercession de ces mêmes guides religieux pour éviter la prison à Ousmane Sonko et/ou pour faire freiner l’action de la justice ! Quelle est la logique de se plaindre de fuites d’enquêtes judiciaires dans les médias, comme si elles étaient organisées par le pouvoir, dans des affaires concernant des opposants, mais voilà qu’un enquêteur, le capitaine Touré, peut passer pour un héros quand il se met devant les caméras pour travailler à disculper Ousmane Sonko. Qui prône le nécessaire respect aux institutions publiques, mais voudrait ignorer que le député Sonko, qui profite des privilèges et avantages que lui confère cette qualité, ne montre aucun respect pour l’institution parlementaire qu’il continue d’attaquer et n’a jamais daigné répondre à une réquisition de cette institution (Commission d’enquête et demande de levée de son immunité parlementaire) ? Personne n’est ému quand un juge se désiste par peur ou pour des raisons ethniques. Les médias devraient également être gênés aux entournures, car ils sont en train de fabriquer des monstres. Les médias se sont montrés complaisants avec des prédateurs de la liberté de presse et d’expression. Voilà des gens qui ne sont pas encore au pouvoir et qui se révèlent être les plus grands adversaires des médias, en désignant des maisons de presse à incendier ou des journalistes à attaquer physiquement, et qui revendiquent et assument publiquement leur intolérance et la négation d’une opinion différente de la leur.
A la vérité, les atteintes et prédations contre la liberté des médias étaient plus redoutées du côté des pouvoirs politiques que des opposants. Assurément, on a une bonne idée du sort des médias si d’aventure Ousmane Sonko arrive au pouvoir. Quel est le rapport à la vérité des faits ? Tout le monde est témoin qu’à chacune de ses sorties, Ousmane Sonko, un potentiel chef de l’Etat, dit sans sourciller le contraire de ce qu’il avait dit la veille. Des vidéos attestant de ses reniements et autres mensonges circulent à foison. On ne lui tiendrait point rigueur de ses mensonges, mais dans le même temps on continue d’épiloguer sur un probable revirement d’un Macky Sall par rapport à sa parole publique. En outre, certaines élites politiques vouent la France aux gémonies, mais acceptent allègrement que l’homme politique Jean Luc Mélenchon se mêle de nos affaires, tant que sa déclaration apparaît défavorable au régime de Macky Sall.
«LE PEUPLE SENEGALAIS EST DIFFICILEMENT MANIPULABLE DANS LA DUREE»
Idrissa Seck n’en a visiblement pas fini avec le dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr.
Idrissa Seck n’en a visiblement pas fini avec le dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr. Dans une déclaration rendue publique ce week-end, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) affirme que les Sénégalais sont difficilement manipulables dans la durée.
Après avoir pris la parole la veille de la libération du leader de Pastef pour se prononcer sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr et les manifestations violentes qu’elle a engendrées, Idrissa Seck rompt encore le silence pour parler aux populations. Sans préciser qu’ilfait allusion aux derniers évènements liés à l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), évoquant visiblement la récente crise qui a secoué le pays, a déclaré : «Par la Grâce de Dieu, le peuple sénégalais est intelligent et difficilement manipulable dans la durée. Passée l’émotion, il se range toujours du côté de la Vérité, une fois bien informé et éclairé.»
Fidèle à son habitude de faire appel à des références religieuses, le leader du parti Rewmi n’a pas dérogé à la règle dans son argumentaire. «Avec la chance qui m’a été donnée de célébrer l’Ascension du Prophète et la visite de Serigne Fallou à notre monde, ici à Touba, l’idée m’est venue de m’adresser à nouveau à mes compatriotes pour partager des provisions puisées dans un Livre que m’a offert Serigne Moustapha Mbacké, khalife de Serigne Bara. Il y a en effet quatorze siècles, des règles d’une parfaite rectitude ont été établies pour gérer les conflits dans une société. Elles sont regroupées dans le 49ème chapitre, le bien nommé ‘’AlHujuraat’’, ‘’les Appartements’’, unités de base dont les agglomérations forment quartiers, villes, pays et continents », a ditle nouvel allié de Macky Sall.
Poursuivant, l’ancien Premier ministre ajoute : «Chaque acteur y reçoit ses règles de conduite, à charge pour lui de s’y conformer ou de les rejeter. Je remercie et félicite ceux qui, en 2021, dans une contrée nommée Sénégal, s’y conforment et je souhaite à ceux qui s’en écartent d’être guidés vers ce qu’il y a de plus droit dans la conduite de toute affaire, privée ou publique».
Selon lui, la première règle est un antidote aux «fake news » et aux « manipulations» de ceux qui ne souhaitent pas la manifestation de la vérité et qui veulent l’ensevelir dans le bruit et la violence. «La voici : ‘’Ô vous qui vous souciez de votre sécurité et de celle des autres ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair, de crainte que par inadvertance, vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait’’. Cette règle est essentielle à méditer en ces temps de ‘’fake news’’ où sur des réseaux sociaux, invectivent, insultent, menacent et fanfaronnent les habitants de la ‘’montagne de la stupidité’’ (peu de compétence, beaucoup d’arrogance) et dont s’écartent noblement ceux de la ‘’vallée de l’humilité’’ ou du ‘’plateau de la maîtrise’’, (beaucoup de compétence, beaucoup d’humilité), selon l’effet Dunning Krueger », informe le successeur d’Aminata Touré. Idrissa Seck indique : «deuxième règle : ‘’et si deux groupes...se combattent, faites la conciliation entre eux. Si l’un d’eux se rebelle, combattez le groupe qui se rebelle jusqu’à ce qu’il se conforme à l’ordre...Puis, s’il s’y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables. Troisième règle : ‘’Ceux qui se soucient de leur sécurité et de celle des autres ne sont que des frères. Établissez la Concorde entre vos frères».
D’après l’ancien maire de Thiès, «les deuxième et troisième règles sont à méditer par les médiateurs et régulateurs sociaux à qui nous devons tous renouveler notre gratitude et notre reconnaissance pour avoir contribué à sauver notre pays et son image, tout comme y a concouru la robustesse de nos institutions civiles et militaires». «Pour nous acteurs politiques et économiques, qui sommes dans la compétition et parfois la rivalité, voici une quatrième règle : ‘’ô vous qui vous souciez de votre sécurité et de celle des autres ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux...Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets injurieux’’. Je conclus : ‘’la Paix ne se trouve pas dans une chose sans l’embellir. Et elle n’est pas ôtée d’une chose sans lui nuire. Que ceux qui aiment le Sénégal d’un amour sincère et inconditionnel transcendant tous les intérêts personnels, se mobilisent ensemble, pour protéger et préserver la paix, la stabilité et la Teranga du Sénégal», a dit Idrissa Seck.
L’AS DOUANES NOUVEAU LEADER, NGB TUE LE CHAT NOIR
La bonne opération de la dixième journée a été faite par l’AS Douanes.
La bonne opération de la dixième journée a été faite par l’AS Douanes. Grâce à leur victoire face à Stade de Mbour (2- 1), les Gabelous occupent désormais la première place du classement devant Diambars accroché par Génération Foot (0-0). Au bas du tableau, niary Tally retrouve le sourire suite à sa victoire sur Cneps Excellence (1-0).
AS DOUANES ASSURE
L’AS Douanes est le nouveau leader de la première ligue sénégalaise. Lors de la 10ème journée, les Gabelous se sont imposés (2- 1) face à Stade de Mbour au stade Ibrahima Boye de Guédiawaye. Grâce aux buts de Latyr Ndiaye (45’) et d’Adama Tamba (86’), les hommes de Joseph Senghor enchaînent ainsi une troisième victoire d'affilée de la saison, malgré le but des Stadistes inscrit par Mamour Diallo à la 81e minute. Au classement, avec un match en moins, l’AS Douanes occupe la première place avec 19 points. Alors que son adversaire dégringole et se positionne désormais à la huitième place avec 12 points.
DIAMBARS STOPPE L’ELAN DES GRENATS
Dans le duel des académiciens, Génération Foot a été tenue en échec par Diambars (0-0) au stade Fodé Wade. Les Grenats, qui restaient sur quatre victoires en championnat, n’ont pu s’offrir un cinquième succès de suite. Malgré des occasions obtenues, ils n’ont pas trouvé le chemin des filets. Avec ce partage des points, l’équipe de Saly est deuxième du championnat. De son côté, l’équipe de Déni Biram Ndao est troisième avec 18 points. Au stade Alboury Ndiaye, Ndiambour retrouve la victoire après la démission d’Alassane Diallo. A domicile, les Lougatois ont battu Dakar Sacré-Cœur (1-0). L’unique but de la rencontre est l’œuvre de Baye Mar dans les ultimes minutes de la fin de la partie. Suite à cette victoire, les locaux mettent fin ainsi à leur série noire de trois défaites.
NIARY TALLY GAGNE ENFIN
Niary Tally retrouve le goût du succès face au Cneps Excellence (1-0). Hier au stade Amadou Barry de Guédiawaye, les Galactiques ont mis fin à la terrible série de 7 défaites consécutives, contre les Thiessois. L’unique but de la rencontre est inscrit par Philippe Diassy à la 70e minute. Malgré ce succès, les Galactiques restent toujours à la dernière place avec 6 points. De son côté, le Cneps qui restait sur trois victoires est sixième et compte 15 points. A Mbour, au stade la Tanière de Bruno Metsu, le Casa Sport a dominé Mbour Petite Côte (1-2). C’est le buteur des Sudistes Mahfou Kandé qui a ouvert les hostilités (32’, 0-1). Au retour des vestiaires, Mouhamed Touré a remis les pendules à l’heure (78’, 1-1). A dix minutes de la fin de cette partie, Abdoulaye Gassama a inscrit le but de la victoire pour l’équipe de Ziguinchor,(81’, 1-2). En lever de rideau de cette journée, Teungueth a battu US Gorée (1-0) au stade Ngalandou Diouf.
ALIOU CISSE FACE A UN DILEMME
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal devra sans doute revoir sa liste des sélectionnés pour le compte des cinquième et sixième journées des éliminatoires de la Can Cameroun 2022.
Le sélectionneur de l’équipe nationale du Sénégal devra sans doute revoir sa liste des sélectionnés pour le compte des cinquième et sixième journées des éliminatoires de la Can Cameroun 2022. En cette période de Covid, certains clubs laisser leurs joueurs répondre à la convocation de sélections nationales.
En cette période de pandémie à coronavirus et avec le nouveau règlement de la Fifa, Aliou Cissé se trouve dans un grand dilemme pour confectionner la liste des joueurs en perspective des deux rencontres du Sénégal contre le Congo et Eswatini. A l'image de Liverpool avec Sadio Mané, certains clubs de la Ligue 1 française dont le Paris Saint Germain et le FC Metz ont décidé de ne pas laisser les joueurs africains répondre à la convocation de leurs sélections nationales.
Ainsi, l’attaquant des Grenats, Pape Matar Sarr qui devait honorer sa première sélection devra encore attendre. «On a annoncé aux joueurs concernés qu’on ne les libérera pas. J’ai une dizaine de joueurs sélectionnables dont huit titulaires.Je ne peux pas m’en priver pour les deux matchs à Monaco (en L 1, le samedi 3 avril, puis en 8es de finale de la Coupe de France le mardi 6 avril). Une décision très intelligente a été prise en Amérique du Sud consistant à reporter les matches de qualification prévus. L’Afrique et l’Asie devraient s’en inspirer», a soutenu l’entraîneur des Grenats, Frédéric Antonetti.
Le Paris Saint-Germain aussi ne compte pas se séparer de son milieu de terrain Idrissa Gana Guèye en cette période. Avec les restrictions sanitaires en vigueur qui imposent à tout voyageur en provenance d’un pays extérieur à l’Union Européenne (UE) de s’isoler pendant sept jours à son retour afin de lutter contre les risques de transmission de la Covid-19, les dirigeants parisiens se veulent formels. Pour le champion de France, il est hors de question de se passer des services du milieu de terrain sénégalais durant une semaine supplémentaire à son retour de sélection.
A noter que le défenseur Abdou Diallo qui était bien parti pour fêter sa première convocation avec les Lions risque aussi de patienter.