QUATRE VARIANTS DU COVID CIRCULENT AU SÉNÉGAL ALORS QUE LA VACCINATION SE FAIT LENTEMENT
Le variant Alpha (dit « britannique ») avait déjà été détecté sur le territoire. Désormais, les variants Delta (dit « indien »), Beta (dit « sud-africain ») et nigérian circulent également
Au Sénégal, l’Institut Pasteur de Dakar note une forte circulation des variants du Covid-19. Quatre ont été identifiés sur des voyageurs sortants en avril et mai. Le variant Alpha (dit « britannique ») avait déjà été détecté sur le territoire. Désormais, les variants Delta (dit « indien »), Beta (dit « sud-africain ») et nigérian circulent également. Les autorités sanitaires plaident pour une accélération de la campagne de vaccination, qui progresse timidement.
Rassemblements politiques, sportifs, manifestations, concerts pour la fête de la musique sont souvent sans masques, ni distanciation. Les autorités sanitaires notent un sérieux relâchement dans les gestes barrières. L’apparition de trois nouveaux variants est pourtant préoccupante, selon l’Institut Pasteur de Dakar. En avril et en mai, 275 échantillons testés positifs ont été analysés sur des voyageurs quittant le territoire.
RÉSUMER CETTE TOURNÉE À DE LA POLITIQUE EST UN AVEU D'IMPUISSANCE
Quelle interprétation donner à toutes ces actions, faits et commentaires de la classe politique à la tournée de Macky Sall ? Les réponses apportées par Seydou Guèye, sonnent à la fois comme un bilan et une mise au point
Le président Macky Sall vient de terminer une tournée économique d’une dizaine de jours, dans les régions de Saint-Louis et de Matam, ponctuée par des inaugurations d’infrastructures socioéconomiques, des lancements de nouveaux chantiers dans différents domaines et de communion avec les populations. Quelle interprétation donner à toutes ces actions et faits et aux commentaires qui en ont découlés de certains membres de la classe politique ? Les réponses apportées par le Ministre Porte-parole et Coordonnateur de la communication de la présidence de la République, Seydou Guèye, sonnent à la fois comme un bilan et une mise au point.
Monsieur le ministre, le chef de l’État vient de boucler sa tournée dans le nord du pays. Quel bilan en tirez-vous ?
Permettez-moi avant tout d’adresser au Président de la République mes félicitations les plus chaleureuses pour son leadership et sa vision transformatrice qui marquent ces tournées économiques. Le bilan est largement positif. C’est un vrai succès au regard de l’accueil enthousiaste et populaire dans une ambiance de communion avec le Chef de l’État dans toutes les localités visitées et tout au long du parcours. Il fait suite au même succès qu’il a rencontré dans les régions de Kaffrine, Tambacounda et Kédougou, avec pratiquement la même orientation qui consiste à inaugurer des infrastructures socioéconomiques et de désenclavement et à lancer de nouveaux travaux. Cela illustre, de façon éloquente, la méthode de gouvernance du Président Macky Sall faite d’écoute, de proximité et de solutions face aux demandes multiformes et préoccupations prioritaires de nos compatriotes.
Nos compatriotes, dans leur immense majorité, ont bien noté, pour s’en réjouir, que la tournée économique dans le nord a été aussi très riche en contenu social, infrastructurel et économique, avec de nouvelles routes revêtues, des ponts, des structures sanitaires et universitaires, de l’électrification et des aménagements hydro-agricoles, mais surtout des emplois, des offres de formation et des financements pour les jeunes et les femmes. Les infrastructures routières vont, sans aucun doute, accélérer et amplifier le désenclavement de la région et élargir les bases productives de l’économie. Le désenclavement du Dande Mayo comme celui de l’île à Morphil sont de vieilles doléances qui seront enfin satisfaites. Les ouvrages d’art avec les ponts de Ganguel Soulé et Wendou Bosseabé ou la digue-route de Matam changeront incontestablement le visage de la région et la vie des populations des régions de Matam et de Saint-Louis. Les structures sanitaires inaugurées à Agnam, Thilogne ou Hamady Ounaré, en plus de la pose de la première pierre de l’hôpital régional de Matam à Ourossogui, contribuent à l’élargissement de la carte sanitaire du pays et, de façon substantielle, à l’amélioration de l’accès géographique des populations aux services de santé et à des soins de qualité. Au total, ce seront 450 milliards de FCfa d’investissements publics qui seront mobilisés sur la période 2021-2025 dans le cadre du programme régional de développement de Matam. Le bilan du Président de la République est réel et les perspectives qu’il y a annoncées sont engageantes, notamment dans le secteur de la santé, des logements sociaux, du transport aérien, avec la pose de la première pierre des travaux de l’aéroport de Ourossogui, de l’enseignement supérieur, avec les Eno de Matam et Bokidiawé, et surtout l’Université de Matam.
Y a-t-il une étape ou moment particulier de la tournée qui vous a marqué plus qu’un autre ? Si oui, en quoi ?
Ce sera difficile de retenir une étape ou moment particulier tant l’enthousiasme et les accueils ont été constants et exceptionnels. Le Chef de l’État a le Sénégal au cœur, et tout au long de cette tournée, les Sénégalais lui ont montré, à chaque instant, qu’ils le portaient dans leurs cœurs. Si je devais retenir une image, ce sera sûrement celle du pêcheur de Saint-Louis qui, de sa pirogue sur le fleuve, un poster du Président Macky Sall entre les mains, lui a souhaité, à sa manière, la bienvenue et ainsi marqué son engagement indéfectible.
On a vu de fortes mobilisations sur fond de rivalités politiques. Cela n’apporte-t-il pas de l’eau au moulin de ceux qui disent que cette tournée est plus politique qu’économique ?
Cette critique est un classique du genre de la part de ceux qui veulent arrêter la déferlante avec l’invective à travers les médias et les réseaux sociaux. C’est leur choix. Le Président a fait celui de l’action pour transformer qualitativement la vie de ses compatriotes. Je ne parlerai pas de rivalités, mais d’une dynamique ou d’un contexte propice à l’émulation entre camarades afin de mobiliser le plus massivement possible pour l’accueil de notre leader et que la contribution de chacun soit distinguée par le Chef de l’État. Il est vrai qu’à ce jeu-là, il y aura toujours le risque des excès, des dérapages ou même des outrances. Mais, vous conviendrez avec moi que c’est également une figure pratiquement imposée en politique. Cependant, vouloir résumer la tournée économique du Président de la République dans le nord ou n’en retenir que ces péripéties et en déduire que c’est une tournée politique, c’est regarder ces mobilisations phénoménales des populations bénéficiaires des politiques publiques ainsi territorialisées du petit bout de la lorgnette où nous intenter un mauvais procès. En définitive, je considère que de telles critiques sont un aveu d’impuissance de la part de leurs auteurs ou un manque de générosité de leur part envers nos compatriotes. Dans la vie des populations des localités visitées, il y aura incontestablement un changement profond après cette tournée qui restera pour elles inoubliable.
Peut-on dire que cette tournée confirme l’option de la territorialisation des politiques publiques prônée par le président de la République
Absolument ! C’est la preuve par les faits, les chiffres et les actes de la pertinence de deux axes majeurs dans la mise en œuvre des politiques publiques et de la déclinaison du Plan Sénégal émergent au niveau des différents territoires du pays. La vision transformatrice du Président Sall s’appuie sur le rattrapage infrastructurel, l’équité territoriale, la justice et l’inclusion sociale. Aujourd’hui, après la communalisation intégrale consacrée par l’Acte 3 de la décentralisation, la territorialisation des politiques publiques viendra, sans conteste, relever le niveau infrastructurel des territoires pour l’atteinte de l’objectif de l’accès universel aux services sociaux de base, de justice sociale et de mise en place des bases du véritable développement.
C’est par la territorialisation des politiques publiques que les populations des régions de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou et bientôt de la ville sainte de Touba, ou encore de la région de Matam, pourront avoir accès à des soins de santé dans des structures sanitaires de dernière génération, avec des plateaux techniques d’un niveau élevé, sans être obligées de venir à Dakar. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il reste maintenant que le secteur privé s’engage davantage pour transformer et réaliser le potentiel économique.
Du point de vue de la doctrine et de sa mise en œuvre, la territorialisation des politiques publiques reste, pour le Chef de l’État, une modalité centrale pour mettre fin aux injustices sociales et aux disparités territoriales en vue de consolider notre vivre ensemble et l’égal accès de tous les Sénégalais, qu’ils soient des villes ou du monde rural, aux politiques publiques avec la même dignité. C’est ainsi que la transformation structurelle de notre économie, le développement du capital humain, la gouvernance, la paix et la sécurité- les trois piliers du Pse- seront intégralement vécus par tous les Sénégalais, quels que soient leurs lieux de vie. C’est de cette manière que nous sortirons du modèle de développement déséquilibré hérité de l’exploitation coloniale, où toutes les ressources sont concentrées sur la côte et rien à l’intérieur du pays. Enfin, c’est comme cela que nous arriverons au Sénégal émergent qui offre les mêmes chances à tous, le Sénégal pour tous, le Sénégal de tous.
Les réalisations du gouvernement dans la région de Matam sont palpables, comme en attestent les nombreuses inaugurations. Cependant, des doléances ont été exprimées. En quoi les propositions de solutions apportées sont-elles pertinentes ?
Il restera toujours des demandes à satisfaire ; c’est dans l’ordre normal des choses. Le Sénégal de 2012 n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Cela, grâce à la vision et à l’action du Président Macky Sall. Il ne vous a pas échappé que tout au long de la tournée, les populations ont exprimé, de façon constante et itérative, leur satisfaction et leur gratitude au Chef de l’État pour toutes ces réalisations pour lesquelles elles sont toutes très fières. Ces réalisations vont assurément transformer leur vie au quotidien. De nouvelles doléances ont été entendues et elles constituent les prochains axes de progrès. Et sûrement, comme l’indique le Président de la République au Gouvernement, il faut les prendre en charge avec efficacité et délivrer les solutions attendues. Si je prends l’exemple de l’accès à l’eau, le Gouvernement est à presque 90 %. Mais, il faut aller encore plus vite pour régler définitivement cette question, tout comme pour l’accès universel à l’électricité. C’est parce qu’il y a ces réalisations que les populations expriment leurs doléances qui sont, aujourd’hui, susceptibles d’être prises en compte par un Président à l’écoute de son peuple et qui s’est toujours donné comme viatique de rendre possible ce que les populations souhaitent, pourvu que ce soit juste, légitime et pertinent au regard des besoins collectifs et de l’impératif de la consolidation de notre vivre ensemble.
Certains ont dénoncé des exactions qu’auraient commises des « nervis » présents dans le cortège présidentiel. Quel commentaire en faites-vous ?
Notre doctrine n’est pas de recourir aux services de nervis comme vous les appelez. Les populations étaient en parfaite communion avec le Chef de l’État. C’est cela la réalité. Le seul commentaire qui me vient à l’esprit devant de telles attaques, c’est de rappeler que le Président Macky Sall reste totalement engagé dans le Sénégal de la grande histoire, là où d’autres restent englués dans le Sénégal des petites histoires.
Que vous inspirent les fortes mobilisations notées durant tout le parcours ?
Le Président Macky Sall a le Sénégal au cœur et les Sénégalais ont le président Macky dans leurs cœur. Je crois que ce sera ainsi chaque fois qu’il ira rendre visite à ses compatriotes pour leur apporter les solutions structurantes du développement de leur localité et du bien-être. En tout cas, c’était phénoménal, mais ce n’est pas surprenant pour qui connaît l’attachement des populations au chef de l’État qui s’est exprimé à la dernière présidentielle avec plus de 90 % des suffrages valablement exprimés dans la région de Matam. Si maintenant vous voulez une lecture politique, ces fortes mobilisations sont édifiantes pour tout le monde, pour une bonne évaluation des rapports de forces aussi bien à l’interne qu’avec les partis de l’opposition.
Les rivalités politiques entre responsables de la mouvance présidentielle se sont faits jour durant la tournée. Cela n’augure-t-il pas des investitures difficiles lors des prochaines élections locales ?
Les rivalités politiques sont l’expression de la vitalité du parti et de la coalition politique. À mes yeux, il convient de saluer le dynamisme de l’Apr et de la coalition Bby mais surtout se féliciter de cet engagement déterminé des populations à poursuivre le chemin avec le Président Sall et avec ses responsables à l’échelon local. Cela reste, par ailleurs, une excellente indication pour les prochaines échéances électorales. Pour autant, il n’en reste pas moins vrai que les élections locales demeurent des rendez-vous souvent difficiles, pour ne pas dire complexes, au regard du choc des prétentions ou des ambitions. En tout état de cause, notre défi est de faire mieux qu’aux élections de 2014, très largement remportées par la majorité. Pour ce faire, le Président du parti et Président de la coalition a très clairement tracé la ligne. Nous irons aux élections dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar, dans des listes de large concertation et de consensus, en vue de constituer des équipes cohérentes et homogènes, le tout sous la supervision et l’arbitrage du Président du parti et de la coalition.
LAURENT GBAGBO DEMANDE LE DIVORCE AVEC SIMONE
L’ancien président ivoirien a saisi un juge aux affaires matrimoniales ce lundi 21 juin 2021. Conséquence selon lui « du refus réitéré depuis des années de Dame Simone Ehivet de consentir à une séparation à l'amiable »
Laurent Gbagbo demande le divorce. Selon un communiqué signé de l’un de ses avocats, l’ancien président ivoirien a saisi un juge aux affaires matrimoniales ce lundi 21 juin 2021. Conséquence selon lui « du refus réitéré depuis des années de Dame Simone Ehivet de consentir à une séparation à l'amiable ». Laurent et Simone Gbagbo se sont mariés en 1989. Elle a participé à la fondation du FPI.
Laurent Gbagbo demande officiellement le divorce. Dans un communiqué lapidaire, l’un de ses avocats annonce que l’ancien président a saisi un juge après le refus de son épouse Simone Ehivet Gbagbo d’une séparation à l’amiable.
Claude Menneton l’un des avocats de Laurent Gbagbo, indique dans ce communiqué de deux phrases, saisir un juge aux affaires matrimoniales d’une demande de divorce. En cause selon le texte « le refus réitéré de Dame Simone Ehivet de consentir à une séparation amiable, au demeurant voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproque ».
Ce communiqué vient confirmer ce qui se murmure depuis des mois et que des images captées par des téléphones portables à la sortie de l’avion de Laurent Gbagbo jeudi 17 juin ont dévoilé au grand jour. On y voit l’ancien président congédier son épouse d’un geste peu amène de la main.
Laurent Gbagbo épouse Simone Ehivet en 1989. Sept ans auparavant, cette militante de la première heure fait partie, dans la clandestinité, des fondateurs du Front populaire ivoirien. À partir de 2000, lorsque Laurent Gbagbo accède à la magistrature suprême, Simone Gbagbo est une première dame très politique, une femme de pouvoir et d’influence, ce qui lui vaut le surnom de « dame de fer ».
CES NOUVELLES PÉPITES DE LA LITTÉRATURE SÉNÉGALAISE
Ces jeunes qui ont pour noms Elgas, Falia, Mohamed Mbougar Sarr, travaillent admirablement aujourd’hui à débarrasser le champ littéraire de ses scories bien réelles
Les férus et puristes de la lecture ont toujours trop de mal à se défaire de la nostalgie des ouvrages des précurseurs. Cela, pour être bien assez subjugués par la délicatesse littéraire et le fond intellectuel de ces auteurs. À telle enseigne qu’ils ignorent certaines pépites de la nouvelle vague, surtout avec l’idée préconçue que cette génération est médiocre. Ces jeunes qui ont pour noms Elgas, Falia, Mohamed Mbougar Sarr, travaillent admirablement aujourd’hui à raturer cette croyance et contribuer à débarrasser le champ littéraire de ces scories bien réelles.
Une certaine critique populaire n’a que trop bien brocardé la jeune génération d’écrivains. Ces derniers sont accusés de révéler une inculture ennuyeuse et une niaise soif de notoriété, plutôt que cette maîtrise littéraire qui doit en faire des auteurs distingués et respectés. Il devient tentant de créditer ce sentiment à la lecture de certains ouvrages. Des lectures qui vous laissent au même lieu et dans le même temps. Des écrits qui ne bousculent pas vos états d’âme et ne provoquent encore moins de profondes interrogations, si ce n’est celle de savoir pourquoi avoir choisi de lire ces livres-là. Or, le livre, c’est d’abord la découverte et l’évasion.
Toutefois, le champ littéraire comporte quelques belles jeunes graines qui nourrissent l’appétence des puristes. Certains de ce groupe produisent des œuvres faisant les joies des lecteurs et critiquent littéraires qui ne tarissent pas leurs productions d’éloges. Ces récepteurs s’enthousiasment particulièrement du génie rédactionnel qui sert un texte passionnant et passionné. Ce qui dépare le ton soporifique et les dialogues stériles de certains ouvrages, souvent du fait d’un manque de vocabulaire. La créativité de ces «exceptions» leur permet ainsi de servir une intrigue alléchante, avec des sous-actions et des sous-quêtes pertinentes. Ces dernières agrémentent le récit, captivent le lecteur et le délectent, résolument.
Leur œuvre fait aussi remarquer un sens aiguisé de l’observation qui construit leur argument et suscite la curiosité du lecteur. En outre, ils ont l’audace comme principale caractéristique commune. Cela, en plus d’une bonne culture au travers d’une considérable expérience de lectures. Dans le lot de ces exceptions, les noms de Mouhamed Mbougar Sarr, Souleymane Gassama alias Elgas et Ndeye Fatou Fall Dieng alias Falia reviennent bien souvent. Au-delà de la sympathie du public lecteur, ces jeunes bénéficient aussi de la reconnaissance du milieu littéraire avec des prix aussi divers que prestigieux.
Elgas, l’intrépide et raffiné «Mâle noir»
Natif de Saint-Louis et ayant grandi à Ziguinchor, Elgas a du toupet à revendre. Dans ses écrits, il ose des sujets souvent considérés tabous.
Intrépide. Dans ses productions littéraires, Elgas s’y épanche avec une audace et une brutalité qui présentent la réalité dans toute sa franche splendeur. Dans son premier ouvrage, «Un Dieu et des mœurs : Carnets d’un voyage au Sénégal», Elgas offre une radioscopie crue de la société. Une société emprisonnée dans ses croyances à la tradition et la religion dont le peuple se voile pour fuir ses responsabilités et se lâcher paradoxalement à des opprobres. Après une longue absence du pays, Elgas revient de France et retrouve un Sénégal empoigné par le fatalisme, le fanatisme, l’homophobie, le déni, le cynisme moral, le phénomène des talibés errants, entre autres maux. Avec une relation fort descriptive et à l’aide du regard distant, il creuse des abcès et fait observer de subtiles curiosités sociales.
Comme c’est le cas des femmes «meurtries» et l’exploitation sexuelle du personnel domestique féminin. Dans son nouveau livre, «Mâle noir», à paraître ce 21 juin, Elgas partage encore ses réflexions sur les sujets de société qui le traversent et le dépassent, tels le racisme, le mouvement décolonial, l’immigration. Encore «cynique, mélancolique, tendre ou euphorique» (ainsi dit dans le quatrième de couverture), Elgas nous invite dans sa vie d’immigré en France, en quête de l’amour des autres et de soi. Pour Elgas, l’écriture est un moyen de raconter et de se raconter. Mais pas n’importe comment. Une approche qu’il explique. «L’écriture est une sensibilité personnelle. On ne peut avoir un gouvernement général et commun à tous. Il est bon que les styles et les perceptions varient pour rendre l’écosystème plus riche», nous répond-il quand nous l’interrogeons sur sa singularité.
Journaliste, docteur en sociologie, diplômé en communication et en sciences politiques, Elgas dit puiser à différents registres «où il faut toujours plonger dans les textes, les faits, les émotions pour espérer sublimer par le jeu avec la langue sans perdre la vérité comme horizon et l’authenticité comme boussole».
Justement, Elgas indique que son expérience personnelle et son rapport à l’écriture procèdent d’un attachement aux textes qui, nous dit-il, «demande d’abord et avant tout beaucoup de lecture». C’est selon lui le «prérequis absolu, de consommer énormément de livres, se forger, souffrir très tôt de savoir qu’on vient après des monstres sacrés qu’on égalera jamais». Ça, et puis «s’enhardir et tracer son chemin dans ce respect qui n’est pas défaite mais acte de fraternité littéraire», conçoit-il humblement. C’est un moyen, selon lui, d’entretenir une lucidité sur les fondements, les rudiments et les exigences de l’écriture qui est «un douloureux acte de gestation». Voilà les secrets du génie littéraire.
Ndeye Fatou Fall Dieng alias Falia Une âme bien née, et génie bien forgé
Avec une plume enchanteresse trempée dans une encre créative, Ndèye Fatou Fall Dieng alias Falia inspire respect dans le milieu littéraire.
Pour Ndèye Fatou Fall Dieng alias Falia, la lecture est le secret. Sa seconde œuvre, «Ci-gisent nos dieux» (2020, Editions L’Harmattan Sénégal), est d’une grande succulence. Le roman a été d’ailleurs retenu dans la présélection du Prix Les Afriques de la Cène littéraire. On y découvre surtout la grande culture de Falia (sa nouvelle signature d’auteure) et sa plume enchanteresse.
«Je crains de n’y être pas pour grand chose. J’ai eu la chance d’être née dans un centre culturel et ai très tôt eu un grand nombre de livres à ma disposition. Mon père m’a transmis son goût immodéré des livres et ma mère m’a donné les moyens d’y accéder. À partir de là, c’était facile», avoue, modeste et reconnaissante, la native de Louga. Toutefois, a-t-elle grandi dans plusieurs villes du Sénégal et, ce faisant, n’a de sentiment d’appartenance pour aucune contrée. Un avantage, car cela lui a permis d’être «curieuse et avide des autres». Ensuite, signifie-t-elle avoir lu tôt et longtemps et n’a écrit que très tard. La jeune juriste d’entreprise, titulaire d’une maîtrise en Droit privé à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, assure que même après avoir fini «Ces moments-là», son premier roman qui lui a valu le prix Aminata Sow Fall de la Créativité, elle restait dans le doute.
Pour «Ci-gisent nos dieux», l’assurance et le cran en font grandement le souffle. Mais aussi cette maîtrise littéraire et ce front éclairé de l’artiste qui se fait écho de nos affections et illumine la piste. Falia remet en question la sacralité du foyer maraboutique, le conservatisme exagéré et impertinent d’us non seulement caducs mais inhumains, ainsi qu’elle célèbre l’amour dans un récit tout aussi poétique que délirant.
Falia avertit également quant à la porosité de nos frontières et de nos mœurs face aux menaces extrémistes et renie l’idée d’inviolabilité de notre «terre sainte». «Le champ littéraire est un espace de liberté, il peut arriver qu’on censure un artiste pour plusieurs raisons, mais ce que je ne peux concevoir, c’est qu’un artiste décide de s’autocensurer. C’est pour moi, presque une trahison», plaide l’artiste et juriste, qui pense qu’il «ne devrait y avoir de limite que la légalité».
Pour elle, il ne peut y avoir de tabous dans l’art déjà, car «le tabou ne l’est que dans un espace temporel et/ou spatial bien déterminé, et l’art transcende ces limites». La preuve, Soljenitsyne a écrit son «Archipel du Goulag» dans la clandestinité, et aujourd’hui l’ouvrage est enseigné dans les écoles russes. Ensuite, poursuit-elle, certaines pratiques considérées taboues existent malgré cela. «Or tout ce qui existe est susceptible de se retrouver dans le champ artistique car, dans l’art, il n’y a de vulgaire ou de choquant que ce qui est mal conçu ou mal exécuté», selon la jeune femme. Et elle, Falia, a le constant souci de bien concevoir ses œuvres et de laisser son lecteur, capable, percevoir cette «curiosité saine». Elle affirme être encore en quête de sa «voix particulière» et son «signe distinctif», quoique d’illustres critiques lui en témoignent de bien marquants.
Mohamed Mbougar Sarr, le prodigieux artiste
Auteur de quatre chefs-d’œuvre littéraires, Mohamed Mbougar Sarr dessine une trajectoire en lettres capitales.
Elgas dit qu’il est le «meilleur de sa génération». Falia estime que c’est un honneur d’être citée à côté de son nom. Ce nom, Mohamed Mbougar Sarr, est certes significatif. Tant son porteur a bien prouvé, sans conteste, une grande maestria littéraire qu’on soupçonnait peu à notre ère. Âgé de 31 ans, le jeune originaire de Diourbel, ancien enfant de troupe du Prytanée militaire de Saint-Louis, a déjà signé quatre chefs-d’œuvre littéraires. Une nouvelle, «La Cale» (2014), qui a gagné l’illustre prix Stéphane-Hessel. Son premier roman, «Terre ceinte», publiée l’année suivante et qui confirmait le talent majuscule du jeune homme à 25 ans. L’œuvre lui vaut le prix Ahmadou Kourouma, le Grand prix du roman métis et le Prix du roman métis des lycéens la même année.
En 2017, il publie «Silence du chœur» qui est distingué du Prix littéraire de la Porte dorée, du prestigieux Prix Littérature monde 2018 et du Prix du roman métis des lecteurs de la ville de Saint-Denis. Le même livre l’amène, fait historique, en finale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie. En 2018, il sort son dernier roman, «De purs hommes». Le parcours de son œuvre parle assez pour le brio de celui qui a subi ses études supérieures à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess).
Abdoulaye Racine Senghor, coordinateur du Comité de lecture Sénégal du Prix des Cinq Continents de la Francophonie, s’enthousiasme du génie de Mbougar Sarr. «Bien que jeune, il fait preuve d’une maturité étonnante. Maturité dans les sujets très sérieux qu’il aborde, la finesse de son approche des sujets souvent délicats et surtout son écriture qui révèle, par ailleurs, un très riche intertexte scientifico-philosophico-littéraire à vous saisir pour de bon», témoigne le critique littéraire. Celui-ci pense que le jeune auteur va aller plus loin au vu des esquisses qu’il distille de temps en temps dans les réseaux sociaux et du rythme de ses publications.
par Oumou Wane
OUSMANE SONKO, POPULAIRE OU POPULISTE ?
Nous ne sommes ni stupides, ni ignorants, alors non, ne nous faites pas croire que dans le Fouta où Macky Sall a opéré une tournée économique, d'honnêtes citoyens sont agressés par des hommes de main du pouvoir
J’ai confiance dans le bon sens populaire du peuple sénégalais. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. Et à part quelques esprits endoctrinés et survoltés, nous ne nous laisserons pas entraîner par des leaders démagogues. Nous avons payé assez cher notre liberté pour nous la faire confisquer par le "populisme", qui se caractérise par des idées politiques simplistes revendiquant les intérêts du "peuple" par opposition à ceux de "l'élite".
Nous ne sommes ni stupides, ni ignorants, alors non, ne nous faites pas croire que dans le Fouta où le président de la République Macky Sall a opéré une tournée économique, d'honnêtes citoyens du pays sont agressés par des milices armées ou des hommes de main du pouvoir.
Vous pourrez appeler la jeunesse et tout le peuple sénégalais à s'organiser pour dénoncer l'échec de la politique du régime, aucun "Sénégal Tampi" ni autre slogan anti système, ne remplacera une route, une université ou un hôpital.
« Rien ne va dans ce pays » ! N’est-ce pas ainsi que l’on peut mettre en péril l’avenir de notre société, à un moment crucial où nous devons au contraire nous unir pour préserver notre climat social ? La méfiance à l’égard des institutions de l’État profite aux leaders populistes, mais le dénigrement de nos institutions contribue en même temps au désengagement des citoyens de la vie démocratique. Malheureusement, ces mouvements soi-disant « pour le peuple », ne se contentent pas de nous diviser et de promouvoir la montée de la haine, ils nous méprisent et nous tuent.
Le moment est venu pour tous les républicains de défendre haut et fort les valeurs démocratiques, la dignité humaine et l’inclusion, et de dénoncer le dénigrement de l’autre et les attaques orientées contre le système légitime et républicain.
Si l’on doit déplorer la mort accidentelle d’un jeune homme, sympathisant de Benno Bokk Yakaar, décédé à Ranérou, au Fouta, au moment où le président Macky Sall faisait sa tournée, est-il acceptable de lire sur les sites d’information des commentaires absurdes et méchants ? Rendons simplement hommage à un militant peut-être emporté pas sa fougue et ses convictions.
À quel siècle vivons-nous ? Heureusement quelques organes de presse sérieux et les quotidiens sénégalais reviennent objectivement sur la tournée économique du président Macky Sall dans le nord du pays. Le quotidien national Le Soleil titre : « Podor tout en gratitude » et explique que 292 milliards seront encore investis pour le désenclavement du département.
Walf Quotidien évoque « une tournée tout (en) couleurs » pour le président Macky Sall. Pour Vox Populi, « Podor réaffirme son attachement à Macky Sall » pendant que le mouvement de contestation « Fouta Tampi » a été noyé par les «marées humaines ».
Entre inaugurations d’hôpitaux, de routes, visites de chantiers et lancements de travaux, le président de la République dans un programme marathon, serait-il entré, en plus de célébrer la beauté du pays et de se rendre sur la terre de ses aïeuls, dans une campagne électorale avant l’heure ? L’opposition et certains observateurs de la scène politique ont vite fait de classer ces visites du chef de l’Etat dans la catégorie des tournées politiques. D’ailleurs, le président de la République va où il veut, quand il veut et comme il veut. C’est le chef de la nation.
Alors campagne déguisée du chef de l'État, et même "double campagne" pour des échéances futures, pourquoi pas ? Il est de bonne guerre que le président mobilise ses troupes à des fins d’accomplissement de son projet politique, et ce en dépit des professionnels du chaos, qui n’ont aucun intérêt à ce que le pays aille mieux pour tirer leur épingle du jeu. Mais, car il y a toujours un mais, tout ce charabia des activistes n’est pas adressé au chef de l’Etat, qui est assis et crédible. La guerre des activistes est juste de tuer l’opposition républicaine. Qui est loin d’être dupe.
A suivre…
Par Mamadou Diop Decroix
TOURNEE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AU FOUTA, QUELQUES ELEMENTS D’ENSEIGNEMENT
Monsieur le Président, vous roulez en sens interdit et à vive allure. Il faut vous arrêter et changer de cap si vous en êtes encore capable. C’est la seule voie de salut pour vous-mêmee
Monsieur le président vous faites fausse route. Dans une Afrique de l’Ouest complètement dans la tourmente, traverséé de part en part par le cliquetis des armes avec ses milliers de morts et ses centaines de milliers de déplacés sans compter les destructions de biens inestimables, le Président de la République du Sénégal se devait d’avoir d’autres préoccupations que de parader à la manière des autocrates africains des années 60 du siècle dernier
Oui, nous savons tous que le Mali, dont feu le Président Amadou Toumani Touré disait qu’il n’était que le Sénégal oriental (tandis que le Sénégal n’était que le Mali occidental), est dans une situation des plus délicates en dépit d’efforts méritoires conduits avec courage et dignité par les dirigeants de la transition pour sortir ce pays frère de l’ornière. Le Burkina et le Niger comptent quotidiennement leurs morts et leurs blesseś tout comme le Nigeria géant économique et démographique de notre sous-région. Nous savons aussi que le Sénégal lui-même est sous la menace de la déstabilisation ; des sources nombreuses et diverses l’ont dit est répété́ et les facteurs d’approfondissement de la crise sont là : crise économique structurelle aggravée par l’irruption de la pandémie du covid-19, crise sociale, crise culturelle, crise de perspective comme le confirment le drame quotidien de notre jeunesse qui continue de mourir par centaines au fond des mers ou encore les émeutes de mars dernier. Personne ne peut contester qu’un tel tableau est irréfutable. Que doit donc faire dans un contexte comme celui-ci un Président de la République à mi-chemin de son second et dernier mandat ? Le Président Sall ne s’est manifestement pas posé cette question. Ce qui autorise à se poser la question de savoir s’il a pris toute la mesure de la situation actuelle.
Un proverbe de chez nous dit bien : « boo xamon li lay yoot di nga baỳ yi li ngay yoot te daw”. En français estimatif « si vous saviez ce qui vous guette, vous abandonneriez ce que vous guettez pour vous sauver en toute vitesse ». Qui peut avoir la naïveté́ de croire que le pétrole et le gaz en voie d’exploitation dans notre pays, le zircon et les autres richesses de la mer, du sol et du sous-sol ne suscitent pas des convoitises de toutes sortes et de toutes origines ? Qui pour ignorer que de telles convoitises, assez souvent, n’ont aucun souci du sort de ce peuple sénégalais dont ces richesses sont, en dernière instance, la propriété́?
Aujourd’hui, Macky Sall aurait dû être en train de s’atteler à enrayer tous les gros contentieux qui subsistent dans le pays comme le foncier par exemple, à étancher toutes les sources de division et de confrontations, à éteindre tous les feux qui peuvent alimenter les menaces qui pèsent sur la paix et la stabilité́ intérieures. Qu’il fasse cela, c’est sa mission ; qu’il ne le fasse pas aussi, c’est sa mission. Or ce qu’il fait ne va absolument pas dans ce sens.
Bien au contraire. Si sa tournée était une tournée économique, la première leçon qu’il devrait en tirer serait une amère leçon d’échec. Ces jeunes qui l’accueillent ou l’accompagnent par milliers parce qu’ils sont «loués» (terme consacré) devraient constituer à ses yeux la preuve par 9 qu’il a pour le moins raté sa politique d’emploi si toutefois il en avait une. Les manifestations de défiance à son encontre de la part de populations autochtones qui n’ont brandi aucune revendication incongrue, irraisonnée ou déplacéé sont la preuve que pour ces populations les réalisations dont il se glorifie ne sont que l’arbre qui ne peut, hélas pour eux, cacher la foret de la déception et du désespoir qui peuple aujourd’hui le Fouta.
Au lieu d’un état d’esprit tourné vers l’ouverture et l’écoute, on a eu droit au forcing et à une violence physique aux formes nouvelles qui doivent retenir particulièrement l’attention du pays tout entier et de ses instances de légitimation. En effet, pour la première fois depuis l’époque du parti unique et de ses comites d’action, on a vu, à l’ombre du Président, des personnes physiques qui n’en ont aucune compétence parce que n’étant ni gendarmes ni policiers ni militaires pour recevoir des ordres de cette nature, brutaliser des citoyens exerçant leur liberté́ d’expression pour signifier, par la parole et par l’image, au Président de la République, qu’ils n’étaient pas contents de sa gestion. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Autrement dit, comme annoncé par certains ténors du pouvoir, la solution aux émeutes de mars n’est pas d’ordre politique mais une solution par les milices armées qui remplacent les forces de défense et de sécurité.́ Celle-ci sont ainsi transforméé s en forces supplétives dans une entreprise qui ruine les libertéś et l’Etat de droit. J’ai entendu les thuriféraires du régime tenter de dédouaner le Président de la République devant l’ampleur du phénomène et le deś aveu populaire mais l’épisode de Thilogne où un jeune a réussi à l’approcher pour lui parler sans aucune agressivité́ est venue clore ce débat.
Le garçon a été́ brutalisé et humilié sous ses yeux sans aucune réaction de sa part. Une scène insoutenable. Voilà la vérité́ qui nous interpelle tous. Ainsi donc, la seule leçon qui semble avoir été́ tirée des émeutes de mars par le pouvoir semble être de créer les conditions de s’opposer à la volonté́ des populations par la force, par la répression et l’humiliation exercéé s hors des voies de droit. Il est clair qu’à ce jeu il sera perdant sur toute la ligne mais le peuple n’a pas besoin de cela. Je vois que les organisations des défense des droits humains ont du pain sur la planche. Du temps des comites d’action du parti unique les vidéos et le multimédia n’existaient pas. Aujourd’hui, tout est filmé en direct et les coupables sont identifieś . Seront-ils poursuivis ? Que ferait la justice si de tels suspects leur et́ aient livreś ? De graves questions sont désormais ouvertes dans le fonctionnement de notre pays.
Monsieur le Président, vous roulez en sens interdit et à vive allure. Il faut vous arrêter et changer de cap si vous en êtes encore capable. C’est la seule voie de salut pour vous-mêmê e. Ceux qui vous poussent sur cette voie étaient avec Wade et vous le savez. Certains d’entre-deux étaient dans l’entourage de Diouf et vous le savez. Ils ont fini d’écarter les compagnons d’hier et ne s’arrêteront que quand vous serez renvoyé́ dans l’opposition dans les pires conditions. Le cas échéant, ils se dépêcheront d’aller encenser le nouveau venu après vous avoir jeté une pelletée pour mériter les futurs avantages escomptes. Ce n’est pas là une vocation. Préparez-vous à sortir honorablement si cela vous est possible. Nous sommes en République, du moins théoriquement. Soutenez quelqu’un de votre camp pour la prochaine échéance présidentielle, créez les conditions d’un consensus entre acteurs politiques sur les conditions d’une dévolution démocratique et pacifique du pouvoir. Voilà ce que le Sénégal, l’Afrique et le monde attendent de vous. Voilà la posture qui ouvrirait la voie à une atmosphère de paix et de sérénité́ susceptible de décourager les entreprises funestes dirigées contre notre pays. Une atmosphère qui favoriserait l’émergence de débats programmatiques et de vision sur l’avenir du pays à la place des injures et invectives. Enfin un tel contexte ouvrirait la voie à une contribution de taille du Sénégal aux solutions largement arrivées à maturité́ à la guerre asymétrique qui ruine l’Afrique de l’Ouest. Je sais qu’avec vous ceci est un rêvê e fou. Mais il faut rêver par écrit pour que tous sachent que le bon cap existe bel et bien mais que vous avez choisi de ne pas le prendre.
Par Mamadou Diop Decroix
Secrétaire général de Aǹd-Jef̈/Pads Député́ à l’Assembléé nationale
LE COLLECTIF LEBU «TAANKA» RECLAME SA PART DU TF 4407
Le collectif pour la protection des intérêts de Ngor, Yoff et Ouakam « Taanka » dit niet à la proposition de Macky Sall qui voudrait leur octroyer, via un décret, 1000 parcelles à chacun des villages lébu à Diass.
Le collectif Lébu pour la protection des intérêts de Ngor, ouakam et YoFF «Taanka » rejette la proposition de l’Etat qui voudrait donner à chacun des trois villages lébu 1000 parcelles au pôle urbain de Daga Kholpa à Diass. Et réclame une partie de l’assiette foncière TF 4407 de l’ex-aéroport international sis à Yoff. Pour se faire entendre, ils annoncent une manifestation dans la semaine pour réclamer les terres de leurs ancêtres.
Le collectif pour la protection des intérêts de Ngor, Yoff et Ouakam « Taanka » dit niet à la proposition de Macky Sall qui voudrait leur octroyer, via un décret, 1000 parcelles à chacun des villages lébu à Diass.
En conférence de presse, hier, les représentants des trois villages disent être victimes d’un deal entre le pouvoir et quelques dignitaires de leur communauté pour les « déporter » à Diass. « Des dignitaires lébu de Ngor, Ouakam, Yoff se sont retrouvés à Yoff pour comploter sur le dos de la population. La réunion du jeudi 10 juin 2021 qui s’est tenue chez Cheikh Mansour Diouf et qui aurait porté sur l’affectation par décret présidentiel aux trois villages traditionnels Ngor, Ouakam, Yoff de 1000 parcelles à chacun d’eux sur le site du pôle urbain de Daga Khole ne nous engage aucunement », martèle le collectif dans sa déclaration commune.
Pour matérialiser leur désaccord avec les dignitaires, les membres du collectif, soutenus par une forte mobilisation des villages traditionnels, annoncent une descente sur le terrain pour manifester afin que les autorités étatiques leur donnent des parcelles dans l’assiette foncière de l’ancien aéroport international de Yoff.
Auparavant, le collectif Lébu a indiqué que l’Etat avait annoncé qu’il ferait de cette assiette foncière un parc d’attraction forestier. Seulement, depuis près d’un an, « les populations assistent à des opérations de terrassement et de démolition sans que les soi disant projets ne voient le jour ». Une situation qui les a poussés à réclamer une partie de l’espace de l’aéroport délocalisé à Diass.
Après avoir épuisé les démarches et autres médiations visant à les impliquer dans le partage des terres de l’ancien aéroport, les représentants de « Taanka » disent être fin prêts à descendre sur le terrain et faire entendre leur voix. Car, les représentants du collectif estiment que leurs villages sont en droit d’avoir une part de ce titre TF 4407 que « leurs parents avaient gracieusement mis à disposition pour utilité publique». Pour ce faire, les défenseurs des intérêts de Ngor, Ouakam et Yoff disent être prêts à tout pour se faire entendre et prendre part au partage de l’ancien aéroport. « Le collectif est debout comme un seul homme et descendra sur le terrain pour défendre son bien au prix de sa vie ».
LE SAES PREND LA DEFENSE DU RECTEUR AMADOU ALY MBAYE ET SES COLLEGUES
Le ton monte du côté du SAES qui ne parle pas le même langage que les responsables du SUDES, au sujet de l’agression subie par des enseignants à l’IFE. A couteaux tirés, chacune des deux organisations tire la couverture de son côté.
Le recteur de l’Ucad est dans son droit. C’est la réplique apportée par le Syndicat autonome des enseignants du Sénégal (SAES) au Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES) qui accuse Ahmadou Aly Mbaye d’avoir orchestré les scènes d’agressions notées à l’institut Français pour les Étudiants Etrangers (l’iFE). Mieux, l’organisation syndicale n’entend pas laisser son protagoniste jeter ses membres en pâture.
Le ton monte du côté du SAES qui ne parle pas le même langage que les responsables du SUDES, au sujet de l’agression subie par des enseignants à l’IFE. A couteaux tirés, chacune des deux organisations tire la couverture de son côté.
Après la charge portée sur le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop, Ahmadou Aly Mbaye et sur quelques-uns de ses membres, la coordination du SAES de l’UCAD trouve que le SUDES a manqué d’objectivité et de prudence en se fendant d’un communiqué « partisan ».
Selon Abdoulaye Dieng du SAES et ses collègues, en évoquant le décret portant la création de l’IFE, les 4 agissants oublient qu’il y a une différence juridique entre directeur (élu à la fin de la durée légale d’un mandat) et directeur intérimaire (nommé pour terminer un mandat). «Qui plus est, ils occultent littéralement l’arrêté rectoral n° 1269 UCAD/REC/Cab.IT/psg du 23 avril 2019 instituant un dispositif de gouvernance pédagogique dans les établissements de l’UCAD et qui prend en charge un vide juridique – le décret de création de l’IFE est muet sur l’intérimat – en disposant en son article 6 que « l’assesseur et le directeur des études suppléent les chefs d’établissement en cas d’absence ou d’empêchement et assurent l’intérim en cas de décès, démission, admission à la retraite, suspension et révocation», a expliqué le Syndicat autonome des enseignants du Sénégal qui conclut que, sous ce rapport, le Recteur Ahmadou Aly MBAYE est en parfaite conformité avec les textes de l’université. Plus loin, considérant que les quatre collègues dont il s’agit refusent tout simplement de se soumettre à une décision rectorale, la Coordination SAES Campus de Dakar demande au Recteur de rappeler à ces enseignants leurs obligations professionnelles.
«Depuis la nomination de M. Abdoulaye Diouf et de M. Birame SENE par le Recteur de l’Ucad, respectivement comme Directeur et Directeur des études par intérim, il y a quatre enseignants sur une dizaine de ladite institution qui essaient de faire croire qu’il y a une crise à l’IFE alors que l’institution fonctionne normalement », note le SAES qui, en outre, prenant la défense de leurs collègues Abdoulaye Diouf et de Birame Sène accusés par le SUDES d’être les « affidés » du Recteur de l’UCAD déclare : « Nous n’accepterons pas qu’ils soient jetés en pâture sur des accusations dignes d’un roman policier. »
Revenant sur les accusations portées contre Birame Sène, le SAES indique que ce dernier se devait de remettre le document portant sur les résultats des examens du 1er semestre à Sidy Fakhé DIOP qui s’était volontairement absenté lors de la réunion de délibération du vendredi 28 mai. « M. Sidy DIOP s’est permis de lever le ton sur Birame Sène, après avoir fait de même avec le chef de scolarité de l’IFE.
C’est ainsi que M. SENE a dit à Sidy DIOP de modérer sont-on, de respecter les membres du PATS (Personnel Administratif, Technique et de Service) ainsi que du PER (Personnel Enseignant de Recherche). En réalité, c’est M. Sidy DIOP lui-même qui a agressé le Directeur des études M. SENE dans l’exercice de sa fonction, après avoir fait de même avec la chef de scolarité de l’IFE », rapporte le SAES qui croit savoir que cette attaque du SUDES à son encontre semble viser des objectifs inavoués.
La preuve, à en croire le SAES, Sidy DIOP (présenté comme agressé) avait soumis aux collègues de l’IFE une pétition datée du 24 novembre 2020 pour demander le départ de l’ex Directeur M. Malick NDOYE. « Mais le comble du paradoxe, c’est que lui-même qui conteste aujourd’hui les décisions du Recteur avait sollicité de lui d’être nommé comme Directeur intérimaire de l’IFE », signalent les camarades de Abdoulaye Dieng.
BABA MAAL PLAIDE POUR LA TENUE DES ASSISES DE LA MUSIQUE SENEGALAISE
La situation des jeunes artistes ne laisse pas insensible le lead vocal du « Daande Leñol ». Baba Maal plaide pour leur cause.
La vingt-neuvième édition du festival international de jazz de Saint-Louis a été marquée par la prestation du leadvocal du« Daande Leñol », Baba Maal. Lors du deuxième jour, il a assuré devant un public métissé. Leader d’opinion,l’ancien pensionnaire du lycée charles De Gaulle a plaidé pour la tenue des « assises de la musique sénégalaise», voire africaine. Pour lui, c’est une façon de soutenir les jeunes artistes durement touchés par la pandémie de covid-19.
La situation des jeunes artistes ne laisse pas insensible le lead vocal du « Daande Leñol ». Baba Maal plaide pour leur cause. « Je le dis très fort : il faut que des gens comme moi qui travaillent dans l’industrie de la musique, de la culture, que nous puissions prendre notre temps, faire un arrêt, nous asseoir, faire des assises de la musique sénégalaise, voire africaine pour nous ouvrir aux plus jeunes et leur faire comprendre ce qu’est le showbiz», a déclaré Baba Maal qui a tenu en haleine le public pendant plusieurs dizaines de minutes, à travers un showacoustique offert sur la scène du festival de jazz de Saint-Louis. Il a revisité son riche répertoire.
Poursuivant, le roi du «Yéla» a ajouté : « Les jeunes sont certes très talentueux, veulent promouvoir leur musique et s’afficher, mais très souvent ils ne comprennent pas comment fonctionne l’industrie de la musique, qui est producteur, qui est éditeur, réalisateur, etc. Je pense que si on ne connaît pas l’industrie de la musique, on ne peut pas vendre son travail. C’est là où se trouve le problème ».
Selon lui, la tenue des assises se justifie maintenant. « Des jeunes talents, très promoteurs avant le Covid-19, sont durement frappés par les conséquences de cette crise sanitaire mondiale qui n’a épargné aucun pays. La pandémie nous a appris de nous adapter et à coup sûr, la façon de faire la musique a changé. Le digital a été une chance pour la musique africaine. Si nous l’utilisons, nous pouvons donner plus de chance à la musique africaine. Mais ce qui m’a touché durant cette pandémie, ce sont les jeunes artistes qui avaient commencé à briller, à travailler avec des gens qui s’intéressaient à eux et tout à coup, il faut qu’ils recommencent à zéro, c’est pénible », s’est-il désolé. Baba Maal travaille pour assurer la relève. D’ailleurs, il a été accompagné durant sa prestation par les jeunes instrumentistes, Moussa Sy de la Mauritanie à la guitare solo, Franky, un Saint-Louisien à la basse et Ndiaga Mbaye à la batterie.
L’artiste-compositeur de renommée internationale a fait voyager avec son groupe le public du Saint-Louis jazz tout au long du fleuve, du Fouta Djallon, en Guinée, en passant par le Mali, le Sénégal et la Mauritanie. « Ce fleuve n’est pas seulement de l’eau à boire, c’est un trait d’union entre les peuples. Ce fleuve est ce qui va nous permettre de nous développer, c’est un levier pour le développement avec l’agriculture, la pêche et l’élevage. C’est un format assez atypique initié un peu partout dans le monde. Je reviens à quelque chose de plus simple, plus dénudé, cela va très bien avec le festival de Saint-Louis qui a besoin d’être soutenu », a-t-il dit. Pour lui, il y a un manque criard de moyens. « Certes, le festival a souffert du manque de soutien mais ce n’est pas un festival qui doit mourir, il doit vivre et accueillir d’autres artistes de renom et de jeunes talents », a-t-il conclu.