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27 juin 2025
66 NOUVELLES CONTAMINATIONS
Ces nouvelles contaminations au Covid-19 concernent 19 contacts suivis et 47 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar et dans d’autres endroits du pays.
Dakar, 16 mars (APS) – Soixante-six (66) personnes ont contracté la Covid-19 qui a également causé 03 décès au cours des dernières 24h, selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
’’Sur 1116 tests réalisés, 66 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 5,91%’’, a indiqué mardi le ministère dans son bulletin quotidien sur l’évolution de la pandémie.
Ces nouvelles contaminations concernent 19 contacts suivis et 47 cas issus de la transmission communautaire recensés à Dakar et dans d’autres endroits du pays.
Trois (03) décès ont été enregistrés, lundi.
Le ministère a rapporté que 278 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris alors que 50 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis le 2 mars 2020, le Sénégal a enregistré 37 062 cas positifs dont 33 043 guéris, 981 décès et 3037 encore sous traitement.
Le ministère signale qu’à la date du 15 mars, 7932 personnes ont été vaccinées, portant le nombre à 139 118.
IL FAUT REPENSER TOUT LE SYSTÈME COLLECTIVEMENT
Président du think tank Afrikajom, Alioune Tine partage avec « Le Point Afrique » les réflexions que lui inspirent les récents événements au Sénégal
Le Point Afrique |
Malick Diawara et Clémence Cluzel |
Publication 16/03/2021
La sidération en a saisi plus d'un devant les troubles que le Sénégal, présenté comme « un modèle de démocratie en Afrique », a connus il y a deux semaines. Manifestement, le pays de la Téranga a accusé le coup de conséquences des pathologies que le think tank Afrikajom Center avait énoncées dans un rapport publié en juin 2020. Elles ont comme nom « crise de l'État de droit, de la démocratie représentative et de la gouvernance ». Du haut de ses trente ans d'expérience au service des droits de l'homme, de ses responsabilités passées aussi, entre autres, comme directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, expert indépendant de l'ONU chargé des droits de l'homme au Mali, cofondateur de la Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique, et enfin président de la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho) et du comité sénégalais des droits de l'homme et coordinateur du mouvement M23 d'opposition à la révision constitutionnelle souhaitée par l'ex-chef d'État Abdoulaye Wade, le fondateur et président d'Afrikajom Center, Alioune Tine, avait, avec ses équipes, repéré les fragilités des systèmes politiques des pays ouest-africains. Il a accepté de partager avec Le Point Afrique ses réflexions sur ce que cela lui inspire pour le Sénégal.
Le Point Afrique : Le Sénégal vient de vivre un moment particulièrement tendu à tous points de vue. Quelle réflexion cela vous inspire-t-il sur l'état d'esprit de la population ?
Alioune Tine : La population a été très déçue et a exprimé de façon violente son ressentiment et ses angoisses par rapport à l'avenir, particulièrement la jeunesse qui a manifesté massivement avec une violence inouïe. À ma connaissance, il n'y avait jamais eu une telle violence depuis le début des indépendances dans ce pays. On a failli basculer. Pour la première fois, on a atteint le bord du précipice. On n'avait jamais vu cette forme de peur au sein de l'État et au sein de la population.
Pour une minorité de manifestants, il y avait une volonté réelle de vouloir renverser le gouvernement pour mettre un terme au règne de Macky Sall. Cela s'explique par plusieurs points. Nous n'avons jamais connu une crise politique dont la source est un problème de sexe. Ce n'est pas un hasard si le récit du complot politique a prospéré. Dans nos imaginaires, on préfère en réalité valider cette thèse, car c'est plus acceptable, plus décent pour la société. Il est aussi évident qu'il y a des arguments valides en faveur du complot, des arguments qui montrent aussi que notre démocratie électorale est malade.
Cette affaire a mis en avant la tendance des politiciens à rester au pouvoir en éliminant par la justice pénale les adversaires politiques. Cela a été le cas avec Karim Wade et Khalifa Sall auparavant. Pour les jeunes, Ousmane Sonko représente le recours idéal : il est comparé à des figures historiques prestigieuses tel que Thomas Sankara. L'effet pandémie et sa gestion ont également joué un rôle. La gouvernance du Fonds de résilience Covid par le beau-frère de Macky Sall n'a pas été claire. Il a refusé de rendre des comptes à l'Ofnac (Office national de la lutte contre la fraude et la corruption), ce qui a été perçu comme de l'arrogance. Les populations ont pu manger et avoir un peu de répit grâce aux aides distribuées par l'État lors de la première vague, mais il n'y a rien eu lors de la seconde vague. Les discours autoritaristes du ministère de l'Intérieur et ses interdictions ont lourdement pesé sur ces populations.
Quelle appréciation avancez-vous quant à la manière dont les différents acteurs (politiques, religieux, société civile) au cœur de cette crise ont joué leur partition ?
Les politiques ont été complètement dépassés. Dans la panique, ils ont fait suspendre deux télévisions privées, ce qui a entraîné les attaques par des manifestants de tout ce qui pouvait constituer un symbole d'injustice ou un symbole partisan ou proche de l'État. L'opposition n'a pas non plus contrôlé la situation, puisque des acteurs, avec une rage de tout brûler, ont émergé et ont saccagé des enseignes et des infrastructures. La violence était totale et, compte tenu de l'ampleur de la crise, le gouvernement a été obligé de donner des vacances aux jeunes.
Lors d'une réunion avec les familles religieuses, la société civile a alerté les politiques sur la situation et leur a demandé de réagir. Elles sont ainsi intervenues pour réclamer l'apaisement et le retour à la paix. C'est cette intervention qui a notamment permis la libération d'Ousmane Sonko le 8 mars. C'est grâce à la société civile et aux chefs religieux qui ont joué un rôle de médiation essentiel dans cette crise que l'on a pu éviter au Sénégal de sombrer dans l'inconnu.
Quelle est votre appréciation de la décision du M2D de surseoir à la manifestation du samedi 13 mars ?
Beaucoup de membres de la société civile sont intervenus auprès du M2D pour qu'il reporte la manifestation. Cette décision est aussi motivée car le chef de l'État devrait probablement bientôt relâcher des opposants politiques emprisonnés à la suite des échanges qui ont eu lieu avec la société civile et les marabouts. Cela dit, nous avons beaucoup plus besoin de citoyens que de talibés or, malheureusement, nous avons pu constater ces derniers jours que beaucoup se sont comportés en talibés de l'opposition. La médiation doit être privilégiée. C'était essentiel de renforcer l'accalmie pour éviter l'escalade de violence. Aujourd'hui, c'est le temps de la réflexion collective. Une des premières choses que le président devrait faire, selon moi, c'est de rencontrer l'opposition, aller vers le dialogue pour analyser les conséquences et trouver, avec tous les acteurs, les éléments de résolution de cette crise. Il faut beaucoup de leadership au président de la République pour réunir et éviter que l'on ne tombe demain dans les mêmes travers. Ces menaces détruisent l'État, or c'est de sa survie dont il est question.
Le stade du 5 juillet 1962 va abriter le match MC Alger (Algérie) vs. Teungueth FC (Sénégal) ce mardi 16 mars en Ligue des Champions de la CAF 2020-2021.
Le stade du 5 juillet 1962 va abriter le match MC Alger (Algérie) vs. Teungueth FC (Sénégal) ce mardi 16 mars en Ligue des Champions de la CAF 2020-2021.
La courte victoire 1-0 du MC Alger à Rusfique donne les Algériens favoris pour ce match retour. Mais les Sénégalais qui ont écarté un gros morceau (le Raja AC) pour prendre part à cette phase de groupes, restent compétitifs. Un succès suffirait à relancer leur course à la qualification dans le groupe D.
VOICI CE QU'IL FAUT SAVOIR !
- Le MC Alger n’a gagné qu’un seul de ses 7 matches à domicile en Ligue des Champions de la CAF (5 nuls, 1 revers), c’était contre le Wydad Casablanca en septembre 2011 (3-1). -Le MC Alger est invaincu lors de ses 3 derniers matches de Ligue des Champions de la CAF (1 victoire, 2 nuls), mais n’a jamais réussi la passe de 4 dans la compétition.
- Le MC Alger a réussi 63% de ses passes seulement en Ligue des Champions de la CAF, ratio le plus faible de la compétition. Le club algérien est également celui qui a le moins tiré (17) et touché le moins de ballons dans la surface adverse (18).
-Teungueth n’a gagné aucun de ses 3 matches de Ligue des Champions de la CAF (1 nul, 2 défaites) pour sa première participation. Le seul autre club sénégalais à avoir joué cette compétition est Jeanne d’Arc, qui avait attendu son 7e match pour s’imposer (3 nuls, 3 défaites).
- Malickou Ndoye (Teungueth) a effectué 12 interceptions en Ligue des Champions de la CAF cette saison, c’est plus que tout autre joueur.
VIDEO
REVUE DE PRESSE DU MARDI 16 MARS AVEC AHMED AIDARA
La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, Burkina Faso et le Sénégal, ont emprunté 540 milliards FCFA sur le marché monétaire de la région afin de combler leurs déficits budgétaires.
Lourdement impactés par la crise sanitaire de la Covid-19, les pays de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) sont contraints à trouver des moyens financiers additionnels pour combler leurs déficits budgétaires. Ainsi donc, quelques 540 milliards ont été levés sur le marché régional par 5 des 9 pays de cette union dont le Sénégal ; à hauteur de 82,5 milliards.
La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, Burkina Faso et le Sénégal, ont emprunté 540 milliards FCFA sur le marché monétaire de la région afin de combler leurs déficits budgétaires. La Côte d’Ivoire a levé plus de 91 milliards FCFA. Le Sénégal a emprunté une enveloppe de 85 milliards sur le marché monétaire de l’Union monétaire ouest africaine à la suite d’une triple émission d’obligations assimilables du Trésor (Oat) de maturité de 3 ans, 5 ans et 7 ans, respectivement adossées à des taux d’intérêts de 5,60%, 5,70% et 5,80%.
L’opération a réuni plus d’une dizaine d’investisseurs et les soumissions ont atteint quelques 145, 54 milliards FCFA, soit près de 2 fois les 75 milliards initialement sollicités par les pays aux fins de combler le gap financier sur certains secteurs tels que l’éducation, l’énergie ou encore le développement local.
Sur un total de 5 des 8 pays de l’Uémoa, exceptés le Niger, la Guinée Bissau, et le Mali, les plus importantes offres sont venues d’investisseurs Sénégalais, lesquels ont proposé 44,42 milliards de FCFA, suivi des investisseurs togolais avec 43,5 milliards de FCFA et ceux de la Côte d’Ivoire pour 23,61 milliards de FCFA. Les prix de marginaux et moyens pondérés des opérations assimilables du Trésor (Oat) au 3 ans au terme de de l’adjudication sont établis respectivement à 10 000 FCFA et 10 011 FCFA.
Pour l’Oat de 5 ans les prix marginaux et moyens pondérés ont atteint respectivement 9 901 FCFA et 9 953 FCFA. Et pour ce qui est des adjudications faites sur l’Oat de 7 ans ont fait ressortir les prix marginaux et moyens pondérés de 9 800 FCFA et 9 899 FCFA.
Pour l’ensemble des pays, l’enveloppe est en hausse de plus de 120 milliards FCFA par rapport à janvier 2020. Une augmentation qui s’explique par l’impact de la crise sanitaire. Les pays de l’Uemoa ayant déjà arrêté leurs budgets pour l’année en cours souhaitent corriger le gap financier dans des secteurs stratégiques comme l’éducation, l’énergie et le développement local.
«LE PRESIDENT SALL M’A DIT DE NE JAMAIS OUBLIER LE PANAFRICANISME»
Augustin Senghor, 1er vice-président de la Caf a confié à Sud Quotidien, que le président de la République, Macky Sall, qui a accepté de le soutenir l’a clairement demandé de ne jamais occulter «ce que nous avons de plus cher : le panafricanisme»
L’unité et le panafricanisme. Ces deux concepts chers au Sénégal depuis son accession à la souveraineté internationale ont pesé sur le retrait de Me Augustin Senghor de la course à la présidence de la Confédération africaine de football. Le désormais 1er vice-président de l’instance suprême du football africain a d’ailleurs, confié à Sud Quotidien, que le président de la République, Macky Sall, qui a accepté de le soutenir l’a clairement demandé de ne jamais occulter «ce que nous avons de plus cher : le panafricanisme».
Que dites-vous à certains Africains qui n’ont pas compris le retrait de votre candidature au profit du poste de 1er vice-président de la CAF ?
Le premier message que je lance au peuple sénégalais, est un message de remerciement. Parce qu’effectivement quand ma candidature a été annoncée, j’ai vu l’élan qu’elle a suscité. J’en profite pour remercier le chef de l’Etat, le président Macky Sall qui est le premier à s’engager à mes côtés et qui m’a accompagné jusqu’au bout avec son gouvernement. Le ministre des Sports, Matar Bâ, le ministre de l’Urbanisme, Abdoulaye Sow, l’équipe du ministère des Affaires Etrangères ainsi que tant d’autres ministres et le corps diplom a t i q u e . Sans oublier les autres Sénégalais, connus ou pas connus, du milieu sportif, qui ont apporté leurs contributions. En idées, en moyens matériels et dans d’autres domaines pour que ma candidature puisse être un succès. Mais nous savons aussi qu’il y a les réalités d’une campagne. Nous avons fait une campagne que tout le monde a saluée à tous les niveaux au sein de la famille du football. D’aucuns parmi mes collègues présidents me disaient que c’était la première fois qu’ils voyaient un président de fédération candidat à la présidence de la CAF soumettre un projet aussi intéressant et surtout qui vient s’ajouter à un profil et un parcours aussi exceptionnel. Je pense que tout était fait pour que nous puissions aller à ces élections en ayant des chances énormes. Mais après, il faut composer avec cette réalité. C’est moi-même qui ai parlé dans mon programme d’aller vers un football africain uni. Et quand l’idée a été agitée, les gens l’ont saisi au rebond. Et il y avait aussi des réalités géopolitiques, que ça soit sportives ou simplement politiques au sens intrinsèque du terme, qu’il fallait prendre en compte. Je pense qu’aujourd’hui, de manière imagée, je dis aux gens, que j’aurais pu arriver par l’ascenseur, mais il a été décidé que je passerais par l’escalier. Et pour ça, il faut avoir l’humilité à un certain moment si on veut mettre à l’avant l’intérêt général de faire preuve de renoncement, laisser quelqu’un d’autre qui a aussi ses qualités. N’oublions pas aussi que nous Sénégalais, nous voyons ce que nous avons mais nous sommes des millions d’Africains et dans chaque pays en Afrique il y’a des hommes de valeurs. Et si je veux qu’on me reconnaisse dedans, je dois pouvoir le reconnaitre à d’autres. Et les enjeux et les discussions ont fait que ça soit moi qui suis appelé à renoncer. Mais l’un dans l’autre quand même je suis 1er vice-président. D’autres qui ne le sont pas auraient pu aussi dire qu’ils n’étaient pas d’accord parce qu’ils ne sont peut-être pas à la bonne position. Ce que je dis aux Sénégalais, c’est simplement que ce sacrifice que nous avons fait est dans la droite ligne avec la position qui a toujours été celle du Sénégal de pousser vers le panafricanisme. Le chef de l’Etat lui-même quand il m’a reçu pour la première fois m’a dit qu’il me soutient et que je dois y aller sans jamais oublier de porter en bandoulière ce que nous avons de plus fort qui est le panafricanisme. Et c’est cet état d’esprit qui m’a poussé à ce moment crucial, à dire, que je vais faire ce sacrifice. Parce que quand on prétend à diriger on doit aussi avoir cette propension, cette force morale de pouvoir suivre quelqu’un d’autre. Parce que quand les gens vous suivent c’est facile, mais quand vous n’êtes pas capables de suivre d’autres, ça pose problème. Et aujourd’hui j’ai fait ce sacrifice et le leadership ne tient pas forcément à une position. Peut-être que là où je suis, je pourrais rendre plus de service au football africain et surtout au football sénégalais. L’histoire est devant nous, et nous continuerons à travailler pour l’Afrique et pour notre pays parce que nous sommes fiers d’être Sénégalais. Et si aujourd’hui j’ai eu cette reconnaissance là, c’est parce que quelque part je me suis habillé des vertus de mon pays, de ma «sénégalité» pour convaincre beaucoup de dirigeants africains du football et du sport dans le monde entier.
Président, quelles sont vos impressions à l’issue de l’Assemblée générale de la CAF ?
Des impressions de satisfaction. D’abord pour le football africain. Parce que cette AG a fini de démontrer que quand nous voulons travailler ensemble, nous pouvons le faire. Au début, quand l’annonce d’un rapprochement entre les candidats à la présidence a été faite, beaucoup en doutaient. Beaucoup avaient certainement même misé sur le fait que, éternellement, les Africains ne savent pas faire les concessions nécessaires pour aller ensemble. Il a fallu des sacrifices. Les gens l’ont fait et l’ont tenu jusqu’à cette assemblée générale où nous avons vu l’un d’entre nous choisi pour diriger la CAF. Et les autres se mettent à sa disposition pour former une équipe qui, je l’espère, va être une équipe gagnante. Il faut saluer cet élan et cet état d’esprit de tous les candidats, mais aussi saluer tous ceux qui ont pu concourir pour que ça se fasse. Je pense qu’aujourd’hui ça fait tâche d’huile parce dans les autres positions où il y avait des élections, on a vu des désistements. Il y a eu des discussions au niveau des zones pour que certains puissent s’effacer au profit d’autres. Il ne s’agit pas, malheureusement comme on a voulu le présenter, d’un partage de gâteau. Mais d’une prise de conscience collective que le moment est venu de mettre en place les grands ensembles pour bâtir une CAF forte. Justement, parce qu’elle était complètement éclatée et dispersée, et n’est jamais arrivée à tenir les paris qui sont ceux de répondre aux attentes de l’ensemble des millions d’amoureux de football que recèle le continent africain. Et à mon avis, c’est ça qui est la première réussite. A côté de ça, nous avons pu aujourd’hui voir une AG apaisée où quand même l’élément important en dehors des élections est le chiffre qui a été donné par rapport à la situation financière de la CAF. Ça montre à quel point l’instance traverse aujourd’hui des difficultés et c’est un challenge collectif que nous devons relever tous ensemble. Pas seulement ceux qui ont été élus, mais l’ensemble de la famille du football, les présidents de fédération, les acteurs du football africain, pour permettre à cette discipline de se hisser au niveau de ce qui se fait de mieux dans le monde.
Le Président Motsepe est un homme d’affaires. D’aucuns estiment qu’il n’aura pas suffisamment de temps pour s’occuper du développement du football. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que ce sont des clichés qu’on présente, et qui ne reposent que sur des a priori. A mon avis, q u a n d quelqu’un est arrivé à monter quand même des entreprises en affaires, un club de football performant et à diversifier son action dans la réussite, c’est qu’il a une capacité à manager et aussi à fédérer les énergies pour les mettre au service des objectifs. La CAF a surtout besoin de ça. Après, comme vous l’avez vu lors de cette conférence, il est en train de démontrer en tout cas le style de management qu’il veut mettre en place. C’est-à-dire un leadership collectif où chacun a un rôle à jouer. Et au finish, celui qui gagne, c’est d’abord lui, le président, mais surtout l’ensemble du football africain. Et je pense que s’il continue dans cette voie, nous pourrons réussir. Ce qui importe aussi, c’est qu’aujourd’hui, nous qui avons renoncé à être candidats, nous avons pris l’engagement d’être à ses côtés pour relever ce challenge qui est celui d’une équipe et de l’ensemble d’un continent pour le développement de son football.
Quel doit être votre rôle en tant que 1er vice-président dans cet organigramme ?
Mon rôle principal c’est d’abord d’assister le président dans ses tâches mais aussi de le suppléer quand il n’est pas disponible. Vous parliez tout à l’heure de ses activités. Et vous savez que même moi au Sénégal, j’ai des activités multiples et ça ne m’a pas empêché de les mener à bien, en faisant confiance aux autres. Et à côté de cela aussi, il y a des tâches particulières que nous sommes en train de mettre en place pour chaque vice-président et chaque membre du comité exécutif. Ainsi, cette collégialité qu’on cherche, et surtout cette pluridisciplinarité, pourra être tournée vers un résultat collectif favorable à la CAF. Et c’est dans ce cadre là que je pourrais jouer un rôle. Comme vous le savez, j’ai une formation particulière, mais aussi mon vécu et mon expérience me permettent d’intervenir à plusieurs niveaux dans les différentes commissions. Et pour ces tâches là, nous prendrons le temps de définir une feuille de route avec le président puisque c’est lui qui est à la baguette, pour que chacun puisse connaître la mission qu’il devra remplir au service de l’intérêt collectif.
MACKY EN MODE DOUBLE JEU
Le président ne devrait-il pas presser le frein et contribuer à l’élargissement de tous ces détenus que le M2D, Ousmane Sonko en ténor, qualifie de prisonniers politiques ?
Le vent d’accalmie qui souffle sur le Sénégal depuis le 8 mars dernier, après la tempête des violentes manifestations qui ont causé la mort d’une dizaine de manifestants et des centaines de blessés semble de plus en plus se dissiper par la tournure que prend la gestion de cette période post-crise.
En effet, les arrestations des personnes ayant été soupçonnées d’avoir pris part à ces dites manifestations et les sorties médiatiques des partisans du régime confortent la thèse du choix de la politique de la carotte et du bâton dans le règlement de cette crise qui a secoué le Sénégal. Alors même que les médiateurs sociaux, toutes obédiences confondues, à l’instar du Khalife général des Mourides s’activent d’arrache-pied à obturer la fissure née de cette crise socio-politique.
Le président Macky Sall aurait-il opté pour la politique de la carotte et du bâton dans le règlement de la crise qui a secoué le Sénégal, suite aux manifestations violentes qui ont suivi l’arrestation puis la garde à vue du député et leader du parti Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, alors qu’il se rendait au tribunal pour y répondre à une convocation du juge d’instruction dans le cadre de l’affaire « Sweet beauté ».
En effet, lors de son message à la Nation délivré le lundi 8 mars, quelques heures après la libération du leader de Pastef placé sous contrôle judiciaire, le chef de l’Etat tout en appelant les jeunes au « calme et à la sérénité », a dit reconnaitre que les efforts consentis par son gouvernement pour l’emploi des jeunes «restent encore insuffisants ». Sous ce rapport, il a annoncé un programme d’urgence de 350 milliards dans les 3 ans à venir. Loin de s’en tenir là, le chef de l’Etat, toujours dans le sens de la décrispation du climat tendu qui a fini de gagner tout le pays a également annoncé l’indemnisation de toutes les familles des victimes de ces manifestations, ainsi que l’allégement des heures du couvre-feu sanitaire en vigueur dans les régions de Dakar et Thiès.
Dans la foulée, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le mercredi 10 mars, soit deux jours après son adresse à la Nation, il a annoncé la fin de l’état d’urgence sanitaire le 19 mars prochain. L’opposition en croisade contre le régime n’a pas tenu à être en reste dans ce sillage de la décrispation socio-politique.
Alors qu’ils avaient fait un appel à la manifestation pacifique pour le samedi 13 mars dernier, au niveau de toutes les régions du pays et dans la diaspora, les responsables du Mouvement de défense de la démocratie (M2D) ont finalement décidé de surseoir à cette manifestation jusqu’à nouvel ordre. Et cela, après une rencontre avec les émissaires du Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké qui ont joué leur partition pour préserver la paix civile dans ce contexte lourdement chargé. Seulement, parallèlement à ces actions multiformes de décrispation, le gouvernement par l’intermédiaire du procureur de la République déploie un important dispositif visant à mettre la main sur toutes les personnes soupçonnées d’avoir pris part à ces manifestations, conformément à ce qu’avait annoncé le ministre de l’Intérieur, lors de sa sortie du vendredi 5 mars dernier à la Télévision nationale sénégalaise (Rts)/ Le ministre Antoine Félix Diome disait ainsi : « Le gouvernement du Sénégal va mettre tous les moyens nécessaires pour traquer les manifestants qui ont semé le trouble à l’ordre public, qui ont pillé les commerces et blessé des personnes pour les arrêter et les traduire en justice ».
Les manifestants qui étaient arrêtés et placés en garde à vue dans les différents commissariats de Police ou Brigades de Gendarmerie étaient également présentés au Procureur de la République qui les a placés sous mandat de dépôts avant de les envoyer directement en prison notamment à Touba, à Diourbel, à Mbour et Ziguinchor pour ne citer que ces localités. De l’autre, les partisans du régime en place qui avaient disparu des radars multiplient depuis quelques temps les sorties médiatiques musclées parfois tendant à remettre en question le statu quo actuel qui a permis le pays de respirer.
Question à mille balles : Macky Sall ne devrait-il pas presser le frein et contribuer à l’élargissement de tous ces détenus que le M2D, Ousmane Sonko en ténor, qualifie de prisonniers politiques ? En tout cas, ce point fait partie des principales doléances ressassées depuis lors par le camp anti-Macky qui l’a inscrit et inscrites au centre du mémorandum envoyé au Khalife général des Mourides, vendredi dernier. La paix civile vaut bien que la politique du bâton et de la carotte soit réprimée par le chef de l’Etat pour un apaisement général des cœurs, conformément aux vœux exprimés par tous les médiateurs sociaux, les membres de la société civile et des mouvements citoyens, comme par le Sénégalais lambda.
VIDEO
POURQUOI J'AI DÉMISSIONNÉ DE L'ARMÉE
Maimouna Ndour Faye reçoit le capitaine Mamadou Dièye dans l'Invité de MNF
Maimouna Ndour Faye reçoit le capitaine Mamadou Dièye dans l'Invité de MNF
texte collectif
DE LA LIBERTÉ D’OPINION EN TOUTES CIRCONSTANCES
Lorsque nous en arrivons à ce que des journalistes et des intellectuels soient systématiquement insultés et menacés pour avoir simplement donné un avis différent de celui d’autres, nous perdons ce qui a toujours fait la spécificité de ce pays
Les régimes qui se sont succédé dans la gestion de notre pays ont en commun d’avoir été intimidants. De plus, les intérêts de quelques-uns l’ont beaucoup trop souvent emporté sur l’impérieuse nécessité de privilégier ce qui est appelé intérêt général et qui peut être défini comme la capacité des individus à transcender leurs appartenances et leurs intérêts pour exercer la suprême liberté de former ensemble une société politique.
Ces différents régimes ont, à maintes reprises, certes à des degrés différents, mis leurs intérêts immédiats, y compris donc ceux de leurs proches et alliés, au-dessus de ce que recommande l’éthique républicaine. Ils ont tous, sans exception, caporalisé la télévision et la radio publiques et les ont transformées en organes de propagande gouvernementale. Ils ont menacé et fermé des médias, sans oublier d’user de la violence dite légitime pour réprimer les contestataires et embastiller des opposants.
Tout Sénégalais, quel que soit son bord politique, peut témoigner de cet état de fait socio-historique. Même si, fort heureusement, nous n’avons jamais vécu de coup d’Etat, et si les moments de paix ont largement dominé les moments de tension extrême, la violence verbale et physique a malheureusement trop souvent accompagné le jeu politique sénégalais.
Des forces de l’ordre et/ou des milices privées ont martyrisé des individus et saccagé des biens publics et privés, divers et variés. D’un autre côté, certains médias se sont faits spécialistes de l’insulte et de la calomnie tandis que d’autres ont tout simplement été saccagés. Des pseudo-sentinelles, des e-combattants ou « répondeurs automatiques » lyncheurs de pensée ou d’opinion ont régulièrement inondé les fora de discussion pour défendre les tenants des différents régimes ou des leaders de l’opposition.
Malgré tout, nous pouvons témoigner de la liberté qui a toujours été donnée à tout un chacun de critiquer les groupements et individus d’un camp quelconque sans faire l’objet systématique d’une pluie d’insanités, de menaces ou de violences physiques pouvant aboutir à l’incendie de sa maison. La grande nouveauté aujourd’hui, c’est la systématisation du risque de violence verbale et physique sur toute opinion divergente.
Les réseaux sociaux sont devenus un lieu où règne à outrance cette pensée unique. Aucune opinion divergente n’y est plus admise. Le Sénégal ayant toujours été un pays de dialogue, de débat d’idées et de bouillonnement intellectuel, nous perdrions gros si le débat contradictoire dans l’espace public (Fora, Télévisions, Radios et Réseaux sociaux) y devenait quasi impossible, par crainte de représailles, sous quelque forme que ce soit.
Les militants et sympathisants des camps opposés peuvent discuter, arguments à l’appui, sans verser dans l’inacceptable. Autant nous combattrons par tous les moyens légitimes et légaux les dérives de l’Etat et de ses tenants, autant nous ne saurions nous taire par peur de représailles d’individus qui considèrent qu’ils détiennent la vérité absolue et que toute divergence avec leur compréhension et conviction ressemblerait à un outrage.
Lorsque nous en arrivons à ce que des journalistes et des intellectuels soient systématiquement insultés et menacés pour avoir simplement donné un avis différent de celui d’autres, nous perdons ce qui, entre autres, a toujours fait la spécificité de ce pays : chérir la réflexion, l’analyse et le débat. Il est donc plus qu’impératif que nous sauvegardions, sans avoir à en payer le prix, cet inestimable bien public qu’est la liberté d’opinion. L’espace public démocratique est un espace de contradictions et non d’unanimisme. Si on ne se gêne pas pour critiquer avec force les actes et manquements du régime en place, il ne saurait être question que l’on nous enserre dans un corset de pensée unique, sous peine d’insultes, de railleries et de menaces.
Être Républicain/Démocrate/Patriote/Citoyen c’est aussi être capable de faire preuve d’esprit d’ouverture et de dépassement pour favoriser le débat constructif en toutes circonstances. Le respect de la pluralité des expressions libres et responsables est une condition sine qua non pour la sauvegarde de notre volonté commune de vivre ensemble dans un Sénégal paisible et respecté.
Signataires
Abdou Khadre LO, Consultant Régulations & TIC.
Omar GUEYE, Pharmacien, Canada
Cheikh Oumar SY, Ancien Député, Président OSIDEA
Birahim SECK, Forum Civil
Bamba KASSE, SYNPICS
Élimane Haby KANE, Président LEGS Africa
Mame Adama GUEYE, Avocat
Serigne DIAGNE, Directeur de Dakaractu
Mamadou Awa NDIAYE, 7TV
Alassane Samba DIOP, Emedia Invest
Mamoudou Ibra KANE, Emedia Invest
Bouba Ndour, TFM
Aminatou SAR, Directrice ONG
Moctar FALL, Personnalité indépendante de la société civile