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27 juin 2025
Par Daro KANE
MALENTENDU
Une semaine aura suffi. Sans doute moins. La tempête s’est calmée. Les analystes décortiquent les discours et interprètent les signes à l’instar d’un bulletin météorologique.
Une semaine aura suffi. Sans doute moins. La tempête s’est calmée. Les analystes décortiquent les discours et interprètent les signes à l’instar d’un bulletin météorologique. Sauf qu’il en faudra bien plus, en prenant surtout le temps et avec le recul, avant de livrer le plus pertinent.
En attendant, comme lors de l’apparition de cette pandémie qui n’en finit toujours pas, les paroles et les écrits charrient les points de vue de leurs auteurs sans jamais réussir à cerner totalement toute la problématique. La résilience a été le nouveau mot à la mode, utilisée partout et par tous. Dans cette crise encore difficile à qualifier, les lendemains nous laissent groggy, chacun reste encore sonné par ce tourbillon de violence.
L’appel au calme finira par être entendu. De part et d’autre, la voix de l’apaisement se fait entendre. De quoi éclipser la célébration du « 8 mars » et occulter toutes ces festivités folkloriques qui ont fini par faire de cette date une fête qui n’en est pas une. Dans son message à la Nation, le Président Macky Sall déclare : « chaque vie perdue est un deuil pour la nation ». Autres passages marquants d’un discours aux allures de profession de foi : « Je comprends la colère de la banlieue », « je comprends votre inquiétude. Je comprends votre mal-vivre ».
S’adressant à cette jeunesse qui s’exprime, prend position, débat, s’interpelle et se mobilise sur les réseaux sociaux, nouvelle agora moderne, avant de descendre dans la rue, après des mois de privation de leurs « espaces de loisirs ». « Il faut que jeunesse se passe et que vieillesse se fasse avant qu’on trépasse », dit la citation. Après les Assises nationales de l’Education, de la Politique, place aux Assises nationales de la famille.
Une idée suggérée par Dr Boubacar Camara, auteur de l’ouvrage philosophique : « L’Identité en questions : Réflexions autour d’un concept multiréfentiel », paru chez L’Harmattan Sénégal, en 2019. Lorsque la famille est interpellée en tant que gardienne, dépositaire et lieu de transmission d’éducation et de valeurs communes, c’est que la société est en crise ; et en temps de crise, les repères sont à terre car rien n’échappe à cet effondrement aussi brutal que soudain. Dans nos références communes, le 23 juin 2011 est vite convoqué, oubliant d’autres crises, survenues à d’autres dates, tout aussi virulentes et portées par la jeunesse.
En 2021, voici que le M23 semble être passé à la trappe, et voilà le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D). Sur les plateaux télé, toujours le défilé des débatteurs. Barthélémy Dias se fait percutant sur la SenTv et accuse le soi-disant commanditaire des nervis. Ce dernier transmet un démenti et clame son innocence au nom de la vérité des faits. Craignant peutêtre que les mêmes faits produisent les mêmes effets, comme pour Me Elhadj Diouf dont le domicile a été incendié et qui annonce une plainte contre Ousmane Sonko.
De son côté, Yakham Mbaye, Directeur général du quotidien national Le Soleil, pour sa deuxième sortie concernant « l’affaire », s’exprime encore sur la 7TV. Dénonçant le partage de ses contacts téléphoniques qui lui valent une avalanche de messages injurieux via sa messagerie WhatsApp.
L’écrivain Elgas, de son nom d’auteur (Souleymane Gassama à l’état civil) et auteur du roman « un Dieu et des mœurs » publié par Présence africaine, en 2016, s’intéresse (sans doute l’un des seuls) à la jeune femme par laquelle le scandale est arrivé. Une voix à écouter. Aussi. Quand un quotidien traite de « faux émissaires » des envoyés du Khalife, la précision ne se fait pas attendre.
Dans cette crise, l’incarnation du leadership n’est pas toujours là où l’on croit. Le Khalife général des Mourides incarnerait-il cette nouvelle figure du leadership ? La politique n’est-elle pas « l’art de la gestion des affaires de la cité » ? Les politiciens sont presque parvenus à nous rendre amnésiques de cette citation qui révèle le sens premier de la politique.
Enfin, nous ne pouvions terminer sans nous incliner devant la mémoire de deux figures emblématiques dans leur domaine respectif. L’historien et auteur Djibril Tamsir Niane et le leader du Ram-Dam, Thione Seck. Seulement, l’usage du direct reste inopportun dans ce genre d’événement. Un bandeau au bas de l’écran estampillé « Urgent » et des funérailles devant les caméras ; des sentiments et des émotions guettées, à la recherche de sanglots en direct et de voix à peine audibles sous le poids de l’émotion et de la tristesse.
Les smartphones sont aussi en mode tournage, histoire de graver en vidéo les obsèques d’une des plus grandes figures de la musique au Sénégal. La mort n’est pas un scoop et les funérailles d’un être cher, fut-il célèbre de son vivant, relèvent de l’intime.
«SI JE SUIS ELU, LE PEUPLE CONNAITRA LES SALAIRES DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, DES MINISTRES, DES DG…»
En visite au siège du parti Fds dirigé par Dr Babacar Diop, Ousmane Sonko a promis de rendre public le salaire du président de la République, des ministres et de leurs différents collaborateurs s’il accède à la tête du pays
En visite samedi dernier au siège du parti les Forces Démocratiques du Sénégal (Fds) dirigé par Dr Babacar Diop, Ousmane Sonko a promis de rendre public le salaire du président de la République, des ministres et de leurs différents collaborateurs s’il accède à la tête du pays.
Même s’ils ne partagent pas même les idéaux politiques, Ousmane Sonko et Babacar Diop ont en commun le principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. C’est pourquoi, le président du Pastef a réservé, samedi dernier, une visite au leader du parti les Forces Démocratiques du Sénégal (Fds), Dr Babacar Diop.
Après un tête-à-tête, les deux hommes se sont adressés à la presse. Saluant un ami fidèle et loyal qui lui a témoigné tout son soutien, Ousmane Sonko affirme partager avec Babacar Diop les valeurs de bonne gouvernance. «Toute action entreprise en politique doit avoir comme seul objectif l’intérêt général. Nous n’avons plus le droit de nous comporter d’une certaine manière. J’ai toujours dit que la politique n’est pas le lieu où l’on doit s’enrichir. Celui qui veut gagner des milliards doit créer sa propre entreprise. Et si je suis élu, le peuple connaîtra les salaires des présidents de la République, des ministres, des directeurs généraux et des directeurs. Et nous mettrons un accent particulier sur la rationalisation des biens publics», a déclaré l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines.
Comme à son habitude, il a taillé en mille morceaux le Président Macky Sall. «Un homme politique ne doit jamais dire qu’il va réduire l’opposition à sa plus simple expression. Seuls les despotes prononcent ce genre de propos. En démocratie, il faut une opposition forte. C’est cela qui fait respirer la démocratie», indique Ousmane Sonko avant de préciser : «Si le peuple s’est levé, ce n’est pas pour défendre la personne d’Ousmane Sonko. Mais, il a compris que c’est toute opposition qu’on veut casser afin d’instaurer un parti unique qui impose ses désidératas. C’est le mandat à vie qui était en jeu, pas seulement le troisième mandat».
Appelant toutes les forces vives de la nation au sens du dépassement, l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines leur demande également d’oublier leurs modestes personnes et d’avoir pitié du grand peuple sénégalais et de sa jeunesse. «A partir de maintenant, le peuple n’acceptera et ne tolèrera plus une certaine façon de faire de la politique. Ceux qui ne l’ont pas compris passeront à la trappe, parce que le peuple ne veut plus de dirigeants arrogants», affirme le principal opposant du régime de Macky Sall. D’ailleurs, il invite toute la classe politique à se hisser à hauteur du peuple et à avoir une avance sur lui pour l’orienter, l’aiguillonner et lui inculquer des valeurs et des principes. «Le peuple sénégalais ne veut plus de dirigeants comploteurs. Le peuple sénégalais n’attend pas de ses dirigeants qu’ils démontrent leurs capacités à la fourberie, aux mensonges, à la manipulation des opinions. Il n’attend pas encore de ses dirigeants comme seule valeur la seule capacité à nuire à l’adversaire politique, à retourner des adversaires politiques», tonne Ousmane Sonko.
EVITER UN 23 JUIN BIS
Après avoir rendu un vibrant hommage aux victimes des derniers évènements de début mars, le leader de FDS estime que le moment est venu de radicaliser et d’approfondir la démocratie au Sénégal. «Ce qui s’est passé ne doit pas ressembler à ce qui s’est passé un certain 23 juin ou à la Place de l’Obélisque. Ce jour-là, nous avions perdu notre camarade et ami Mamadou Diop. Dans 20 ans, le Sénégal doit avoir un autre visage au nom de ces jeunes qui ont perdu leurs vies dans cette affaire», clame Babacar Diop. Dès le début de l’affaire «Sweet Beauté», il a eu l’intuition que c’était un complot ourdi par le régime de Macky Sall pour liquider un adversaire politique devenu gênant.
CAPITAINE TOURÉ A OFFICIELLEMENT DÉMISSIONNÉ DE LA GENDARMERIE
D'après le quotidien Les Échos, le capitaine Touré a décidé de quitter définitivement la Maréchaussée. La correspondance est datée du lundi 8 mars dernier.
C'est maintenant officiel. Le capitaine Seydina Oumar Touré, qui avait défrayé la chronique ces derniers jours et fait les choux gras de la presse, a déposé sa démission.
D'après le quotidien Les Échos, le capitaine Touré a décidé de quitter définitivement la Maréchaussée. La correspondance est datée du lundi 8 mars dernier.
CORONAVIRUS : 13 DÉCÈS ET 104 CAS SUPPLÉMENTAIRES ANNONCÉS LUNDI
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 sur son territoire, le Sénégal a recensé officiellement 36.999 cas positifs. 32.765 ont depuis recouvré la santé et 978 patients en sont morts.
Dakar, 15 mars (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale déclaré lundi 104 nouvelles contaminations au nouveau coronavirus et 13 décès liés à la maladie au cours des dernières 24 heures.
Ces nouvelles infections proviennent de tests virologiques réalisés sur un échantillon de 1.330 individus, ce qui représente un taux de positivité de 7,81 %, a notamment indiqué le porte-parole du ministère, le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye.
Faisant le point quotidien sur la situation de l’épidémie, le Directeur de la Prévention a précisé que 35 parmi les nouveaux cas de contamination étaient des contacts suivis par les services sanitaires, les 69 autres émanant de la transmission communautaire.
Ces cas d’infection de source inconnue ont été localisés dans la région de Dakar (19) et dans d’autres localités du Sénégal (50) dont 16 détectés dans la seule commune de Saint-Louis, dans le nord du pays.
Le docteur Ndiaye a, dans le même temps, déploré 13 décès liés à la maladie et fait état de la guérison supplémentaire de 243 patients, alors que 44 autres étaient encore dans un état grave.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 sur son territoire, le Sénégal a recensé officiellement 36.999 cas positifs. 32.765 ont depuis recouvré la santé et 978 patients en sont morts.
A ce jour, 3.252 personnes infectées par le Covid-19 sont suivies à domicile ou prises en charge dans différentes structures sanitaires du pays, d’après les données du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
VIDEO
REVUE DE PRESSE DU LUNDI 15 MARS AVEC MAMADOU MOUHAMED NDIAYE
Le Professeur agrégé en droit, Jean Luc Correa, a dénoncé hier, dimanche 14 mars l’hyper politisation de la société sénégalaise par la politique politicienne. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), le signataire du manifeste sur la régression de l’Etat de droit au Sénégal publié peu avant les manifestations violentes qui ont suivi l’arrestation du leader de Pastef, Ousmane Sonko, a indiqué qu’il ne souhaitait pas que lui et ses collègues aient raison sur la société».
L ’affaire Ousmane Sonko à l’origine des manifestations violentes qui ont occasionné la mort d’une dizaine de jeunes sénégalais et une centaine de blessés est juste la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La déclaration est du Professeur agrégé en droit, Jean Luc Correa.
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 14 mars, l’enseignant chercheur a expliqué que ces manifestations trouvent leur fondement dans le bilan de la gouvernance des affaires publiques par le régime en place. «Pour une grande partie de nous Sénégalais, nous avons vécu de grands espoirs dans le passage du régime du président Abdoulaye Wade au président Macky Sall avec des slogans : « la partie avant le parti ».
Beaucoup de slogans qui ont fait naître beaucoup d’espoir mais dans la pratique, on s’est rendu compte que la compétition politique a pris le dessus sur la patrie, sur les objectifs d’Etat de droit et sur les principes. Ce qui fait que sur toutes ces questions relatives à cet Etat de droit, la primauté de la règle de droit qui nous occupe, on n’a pas le sentiment et l’impression que des avancées singulières et significatives aient été faites», déplore l’Enseignant chercheur.
Poursuivant son analyse, Jean Louis Corrèa de pointer ainsi le doigt l’hyper-politisation de la société sénégalaise par la politique politicienne comme étant l’un des causes de cette situation qui a poussé les Sénégalais à descendre dans la rue. « Le problème se situe dans une hyper politisation de la société sénégalaise par la politique politicienne qui fait que l’administration sénégalaise quoique qu’on puisse dire sous Abdou Diouf, on a pu lui reprocher d’être quelque peu partisane également un peu sous Abdoulaye Wade, elle a toujours su quand même s’assurer une certaine marge de manœuvre dans son fonctionnement, dans le respect et dans la mise en œuvre des règles juridiques qui ne sont pas le fait du pouvoir politique », a-t-il expliqué.
Avant de faire remarquer. « Maintenant, regardez ce qui se passe au sein de cette administration même jusqu’au niveau des Dage (Direction de l’Administration générale et de l’Equipement) des ministères, tous les directeurs sont encartés. Cela est un fait inédit dans l’histoire politique du Sénégal ». Par ailleurs, revenant sur les déclarations de certaines autorités le soir de la journée meurtrière du vendredi 5 mars, Jean-Louis Corrèa a jugé « très maladroite la sortie du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice ».
Poursuivant son propos, il a indiqué au sujet du manifeste publié par lui et ses 101 collègues universitaires sur la situation de l’Etat de droit au Sénégal, qu’il ne voulait pas que lui et ses collègues aient raison sur la société». «Nous n’aurions jamais souhaité avoir raison sur la société », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter. « Après publication de notre manifeste, beaucoup de personnes ont estimé que c’était des encagoulés, des syndicalistes, des gens qui étaient en mal de tribune. Du tout ! Absolument pas ! Il s’agit, d’abord et avant tout, en toute objectivité et en toute transparence, de lire des évènements politiques et surtout sociaux, et d’appeler les différents acteurs à assumer leurs responsabilités. Pour justement éviter au pays d’aller dans le mur».
Par Vieux SAVANé
APRÈS TOUT ÇA, ET DEMAIN
On peut s’étonner, compte tenu de la violence inouïe et son lot de morts qui ont secoué le pays, de voir un parti politique, bousculant l’observation de toute période de décence, remettre au goût du jour certains axes de son programme
Au moment où le regard projeté sur le Sénégal à travers les Unes de la presse nationale et internationale lui vaut une inquiétude quant à sa stabilité, on peut s’étonner, compte tenu de la violence inouïe et son lot de morts, de commerces détruits, de biens publics et privés vandalisés qui ont secoué le pays, de voir un parti politique, « Pastef-Les Patriotes », tel un bulldozer, bousculant l’observation de toute période de décence, remettre au goût du jour certains axes de son programme.
Il aurait certainement mieux valu s’atteler à panser les plaies, réconcilier les cœurs, remettre à flot les fondamentaux qui fondent notre République et grandement mis en exergue dans les conclusions des Assises nationales.
Au contraire, sans pour autant remettre en cause son rôle de médiation, force est de constater de plus en plus le retour magistral de la religion dans le jeu politique, au grand dam des citoyens, décidément plus avancés que celles et ceux qui ont la prétention de vouloir les diriger.
En effet, tout en étant dévoués à leurs guides spirituels, ces derniers ont depuis plusieurs années montré qu’ils savaient faire la différence entre ces deux instances. C’est ainsi qu’ils ont contribué à rendre quelque peu inefficiente le « ndigël » en politique. Et puis, à cette allure où les partis politiques et autres mouvements sociaux font dans la surenchère, d’aucuns seraient certainement tentés de demander aux marabouts, (puisqu’on nous servira que les prêtres et autres saltigués, sont fortement minoritaires), de venir diriger le pays.
En attendant, les images de ces derniers jours, d’un palais présidentiel et autres bâtiments administratifs protégés par des militaires trônant sur des chars positionnés avec des mitrailleuses prêtes à vomir leurs rafales sur d’improbables manifestants, continuent d’interroger, tant elles sont l’indication de la fragilisation des institutions et des risques de voir le pays se déliter et sombrer dans les abysses de l’aventure. Une situation d’autant plus inquiétante que le Sénégal est entouré par nombre de pays ouest-africains comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso voire le géant Nigéria, en proie aux assauts répétées de bandes armées salafistes.
Cela est d’autant plus à considérer que plusieurs alertes font état de réseaux dormants attendant tranquillement, s’ils n’y contribuent, de pouvoir se déployer à la faveur d’un chaos organisé. Aussi, les camps de gendarmerie et les bâtiments administratifs vandalisés ces derniers jours dans différentes régions du pays, les militaires qui ont sauté sur une mine en Casamance, nous obligent-ils à une plus grande prise de conscience de nos responsabilités partagées. Celles de bâtir des institutions fortes, de contribuer au renforcement d’une appartenance commune autour d’un ancrage local et global qui fait que, nés quelque part, nous puissions nous percevoir comme le produit d’un brassage territorial et exogamique.
Lequel se manifeste par une circulation des personnes, participe à la construction d’une identité plurielle dont plusieurs de nos villes comme Ziguinchor, Dakar, SaintLouis, Thiès, etc., cosmopolites et multiculturelles, sont des témoins vivants. Cela est d’autant plus important qu’il souffle présentement un vent de dérèglement avec une rationalité de plus en plus mise à mal, à l’image de cette édifiante contradiction qui, tout en affirmant se battre pour la séparation des pouvoirs, demande de “ mettre fin au complot politico-judiciaire contre Ousmane Sonko”.
Vaine tentative consistant à vouloir faire oublier qu’au début de tout cet imbroglio se trouve une affaire strictement privée opposant un citoyen à une autre citoyenne. Et qu’à ce titre, Adji Sarr a la même dignité que n’importe qui et mérite que sa saisine soit prise en compte par la justice. En allant ainsi jusqu’au bout de ce qui lui incombe, cette dernière se révèlera alors comme un ultime rempart.
A l’évidence dans les entrailles de ce pays, gronde comme qui dirait une soif d’excellence, un besoin de s’en sortir et de voir définitivement enterrés des problèmes ayant trait à la pauvreté, à des élections truquées, à la précarité, à la dépendance vis-à-vis de quelques pays, que ce soit la France, la Chine, la Turquie ou autres, pour se focaliser sur nos intérêts propres et ceux du continent. 61 ans après les indépendances, il fleure bon en effet de tourner les pages désespérantes des attentes déçues pour ouvrir celles qui embrassent l’espoir véritable avec la politique retrouvant enfin sa noblesse nourricière.
Et pour cela, doit s’édifier un véritable leadership, refusant de se laisser aveugler par les courtisans et par une soif de puissance, insufflant aux Sénégalais de toutes conditions, l’idée selon laquelle rien de grand ne peut s’édifier dans la tricherie et la facilité mais dans la sueur et l’effort. Aussi, revient-il au chef de l’Etat, de décrypter le message qui s’est exprimé sur l’ensemble du territoire national, de prendre avec hauteur et responsabilité les mesures appropriées en vue de rétablir la confiance, montrant ainsi à ses compatriotes et au monde que la seule chose qui le taraude désormais est de contribuer à ce que le Sénégal sorte de l’ornière, en s’employant à lutter contre la corruption, la concussion, le népotisme.
A moins de 3 ans de la prochaine élection présidentielle, il est encore donné au chef de l’Etat des plages d’opportunités pour se révéler en véritable leader soucieux de la transparence, qui refuse toutes sortes de manipulations de quelque bord que ce soit, respecte scrupuleusement l’esprit de la Constitution.
Aussi, serait-il souhaitable que la compétition présidentielle à venir puisse se dérouler dans le calme et la tranquillité, de sorte que les électeurs puissent faire le choix entre différentes offres politiques, en lieu et place d’une sainte alliance contre une candidature. Et demain, pour que le Sénégal continue d’avancer, s’impose plus que jamais une introspection. Tel est l’enjeu. C’est le seul qui vaille.
LA SENELEC INVESTIT 16 MILLIARDS
Le plan Doly Sénégal” est de faire de Senelec une entreprise de services publics plus performante en termes de résultats et capable de respecter, surtout accroître les dividendes qu’elle a débutées à verser à l’Etat il y a quelques années
La Société nationale de l’Électricité (Senelec) dans le cadre de ses services, programmes et projets liés à l’accès des populations à l’énergie électrique a investi dans la région de Kaolack une enveloppe de 16 milliards de francs pour le compte de 297 collectivités. La nouvelle a été rendue publique, Vendredi dernier, par le directeur général de la Senelec Pape Mademba Biteye à l’issue d’une rencontre tenue avec les maires du département de Kaolack.
Ce programme ne compte pas s’arrêter là, car il va aussi bénéficier à un effectif de 32 villages qui seront mis en service. Et ce, à l’attente des 22 milliards qui seront injectés au courant de ces trois prochaines années pour atteindre l’accès universel des populations en courant électrique. Cette démarche participative et inclusive qui a été initiée sur instruction du président de la République avait pour objectif majeur d’inciter les élus locaux à corriger eux-mêmes les imperfections et dysfonctionnement notés çà et là dans le programme de distribution ou d’accès et dresser avec la Senelec les différentes feuilles de route respectives aux futurs programmes et projets de la société d’électrification.
Ainsi outre la connexion programmée des communes rurales et villages restants en électricité, ce programme a aussi été initié pour changer de manière substantielle un effectif de 30.000 poteaux de transmission en bois, en poteaux cimentés en souffrance sur le périmètre régional de Kaolack. Ainsi à la sortie du plan stratégique “Yessal”, épuisé en 2020, le nouveau plan qui vient d’être adopté et intitulé “Doly Sénégal” est de faire de Senelec une entreprise de services publics plus performante en termes de résultats et capable de respecter, surtout accroître les dividendes qu’elle a débutées à verser à l’Etat il y a quelques années.
Dans cette dynamique, il est aussi prévu dans cette société de s’orienter vers les énergies propres. Puisqu’à ce jour, la Senelec est à 30 % d’exploitation des énergies renouvelables, leader dans la sous-région, les décisions de l’Etat voudraient que tous les futurs projets de l’entreprise soient des centrales au gaz ou d’énergie renouvelables afin d’aboutir à une meilleure protection du système environnemental.
Concernant cependant le processus de réduction du coût de l’électricité au Sénégal, en particulier dans le monde rural apparemment réputé par son niveau de précarité, le vaste programme de conversion des centrales au gaz comme indiqué par le directeur général de la Senelec, est en train de suivre son cours et dès que le gaz domestique sera disponible, il sera alors possible de réduire drastiquement les coûts de production que la commission de régulation pourra répercuter de facto au niveau du consommateur.
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SERIGNE MOUNTAKHA SERMONNE L’ÉTAT ET LES POLITIQUES
En attendant la concrétisation de la promesse du chef de l’Etat, Macky Sall, de soutenir les familles des victimes des violentes manifestations de ces derniers jours et de prendre en charge les blessés, Touba est déjà dans l’action
Dans le sillage de l’appel au calme de tous les régulateurs sociaux et le succès de la mission de ses émissaires auprès du M2M qui a renoncé à sa grande mobilisation de samedi dernier, le Khalife général des Mouride pose un nouvel acte de consolidation de la paix, suite aux violences meurtrières ayant émaillé le Sénégal. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké a dégagé 50 millions de F CFA en guise de soutien aux familles des victimes et aux blessés de ces émeutes. Aussi a-t-il rappelé à l’État et aux hommes politiques leur obligation et responsabilité de ne pas réveiller la violence dans notre pays.
En attendant la concrétisation de la promesse du Chef de l’Etat, Macky Sall, de soutenir les familles des victimes des violentes manifestations de ces derniers jours et de prendre en charge les blessés, Touba est déjà dans l’action. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, le Khalife général des Mourides, a débloqué une enveloppe de 50 millions de F CFA pour venir en aide aux familles des victimes et aux blessés de ces incidents qui ont éclaté suite à l’arrestation, le 3 mars 2021, de Ousmane Sonko, le président de Pastef/ Les Patriotes. L’annonce a été faite hier, dimanche 14 mars 2021, par Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, son porte-parole, en présence de plusieurs personnalités dont Mamadou Diop Dexroix, Me Madické Niang, Makhtar Sourang etc., des émissaires du Khalife général des Mourides qui ont réussi à convaincre le mouvement M2M de renoncer à son rassemblement de samedi dernier à la Place de la Nation, ex-Obélisque.
Dans une déclaration rendue publique par son porte-parole, le Khalife général des Mourides, a réitéré son appel au calme et à la sérénité. Mieux, le patriarche de Darou Miname a réaffirmé être toujours aux côtés des populations, chaque que fois que de besoin. «Avant même d’avoir été sollicité sur la question, lorsque les violences ont éclaté, il avait déjà commencé à jouer son rôle. Il est bon que les gens sachent qu’il n’a pas besoin d’être interpellé pour agir ou réagir. C’est alors qu’il a discuté de la question avec le président de la République qui a respecté toutes ses promesses…», rapporte son porte-parole. Toujours par la voix de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, le Khalife général des Mourides s’est voulu rassurant quant à la paix et la stabilité du pays. Non sans magnifier l’engagement des autorités religieuses de tous bords pour apaiser les tensions sociopolitiques, notamment tous les chefs religieux qu’il salue à travers la personne de Serigne Babacar Sy Mansour, le Khalife général des Tidianes.
«DIEU MENACE TOUTE PERSONNE QUI ‘’REVEILLE’’ DES REMOUS DANS UN PAYS»
Il n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont renoncé aux manifestations qu’ils avaient déjà programmé, notamment le M2M, en sa demande. Il a dépêché une délégation dirigée par Serigne Cheikh Mouhamadou Bassirou Porokhane, chargé de leur dire tout son satisfecit pour avoir accédé à sa demande, immédiatement. En outre il a mis en garde les fauteurs de troubles, leur rappelant la position du Tout Puissant par rapport aux violences. «Dieu menace toute personne qui «réveille» des remous dans un pays». D’ailleurs, précise le porte-parole du Khalife général des Mourides, le guide religieux de Touba n’est en rien intéressé par la chose politique qu’il laisse aux politiques. Toutefois, quant il est question de faire revenir la paix au Sénégal, il s’en est déjà ouvert au président Macky Sall. Les Habitants de cité religieuse de Touba n’ont pas été en reste. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké s’est réjoui du fait que les populations de Touba se sont gardées de descendre dans les rues, au moment où tout le pays ou presque était affecté par des scènes de casse et de pillage. «Chez les populations qui habitent Touba, le Khalife salue hautement l’intérêt qu’elles vouent à la quiétude de cette cité (religieuse) qui a été fondée par Serigne Touba pour adorer Dieu et fuir les hommes», a-t-il déclaré. La série de violences de ces derniers jours a causé au moins 10 morts, selon les autorités (13 morts selon des organisations). Plus 560 blessés ont été dénombrés par la CroixRouge Sénégalaise.