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27 juin 2025
Par Kadialy GASSAMA
LA PSEUDO REVOLUTION SONKISTE
S’il devrait avoir une défaite, ce serait bien celle du député Ousmane Sonko, car, une gravissime mise en accusation pour actes criminels pèse lourdement sur ses épaules, même s’il est en semi-liberté
Après son inculpation pour viol aggravé et pédophilie assorti d’un contrôle judiciaire par le juge d’instruction près du tribunal hors classe de Dakar en charge du dossier Adji Sarr-Ousmane Sonko, ce dernier crie victoire et proclame la révolution consécutivement à une intifada orchestrée dans le pays. Cependant, il reste constant que les mouvements provoqués de foule, n’ont pas empêché à la justice de suivre son cours normal procédural qui a abouti à une mise en accusation du député Ousmane Sonko, en dépit des pressions. S’il devrait avoir une victoire, ce serait celle des institutions qui ne se sont pas soustraites à leurs missions régaliennes , en particuliers de la justice qui a instruit une affaire conformément à sa charge, à la suite d’une plainte d’une citoyenne de son état, car, justice doit être rendue au nom du peuple en cas de saisine .S’il devrait avoir une défaite, ce serait bien celle du député Ousmane Sonko, car, une gravissime mise en accusation pour actes criminels pèse lourdement sur ses épaules, même s’il est en semi-liberté .
Le contrôle judiciaire est une forme de privation de libertés différentes de la détention préventive, lequel peut être pris par le juge dans certaines circonstances, notamment, pour apaiser les tensions. L’attitude qui consiste à se mettre dans la posture de victimisation pour cette affaire de mœurs en supposant un complot d’état imaginaire pour éliminer un adversaire politique et d’appeler les populations à un ‘’mortal combat ‘’ était la meilleure manière pour lui de se tirer d’affaire d’une aussi grande faute, s’il en est, pour un homme politique de premier rang politique dans un Sénégal où la question des bonnes mœurs est centrale dans l’imagerie populaire. Cette méthode qui consiste à convoquer des questions politiques sans aucun lien avec une affaire de mœurs dont on est impliqué lorsque celle-ci éclate, est la meilleure façon de troubler les esprits et semer le doute dans l’opinion ; A ce titre, la théorie machiavélique de Goebbels trouve ici toute sa substance.
En effet,’’ plus le mensonge est gros, mieux il passe’’ et le peuple ne comprendra que plus tard, alors que les dégâts sont considérables. nous saisissons bien le national populisme comme stratégie politique chez le leader du pastef pour apparaitre aux yeux de l’opinion comme un messie et pour faire croire aux populations l’illusion en agissant sur l’émotion des populations .Ce courant de pensée qui touche aussi bien des sensibilités politiques extrémistes de droite , de gauche ou religieuses qui veulent arriver au pouvoir par des moyens non vertueux , prend surtout des aspect démagogiques en soutenant ou en préconisant des solutions simplistes à divers problèmes sociaux .Or, dans ce contexte de mondialisation effective et son corollaire de déplacement des populations , le national populisme est devenu une propagande pour des politiciens peu vertueux pour accrocher des populations qui croient que les étrangers sont à l’origine de leurs difficultés économiques.
A ce propos, Grezel Christian disait ‘’que l’homme politique est devenu un si habile manipulateur qu’il se rapproche de l’illusionniste’’, ce à quoi Emile de Girardin ajoutait, ‘’que la politique d’illusions est une politique fatale, elle conduit à la décadence’’. Mais, le plus cocasse dans cette histoire de mœurs est quand le leader du pasteef décrète à partir de là une révolution au Sénégal, balayant ainsi de la main désormais la voie démocratique comme unique moyen d’accéder au pouvoir par l’expression libre du suffrage des populations. La révolution est définie comme un renversement brusque d’un régime politique par la force contre un ordre établi, un changement violent dans la structure politique et social d’un état. Or, la plus part des membres de pastef sont de petits bourgeois loin des masses paysannes et de la classe ouvrière.
En raison de ce grand écart avec les masses laborieuses pour conduire une vraie révolution, Pastef utilise la jeunesse surtout estudiantine fortement modelée par les réseaux sociaux et autres supports multimédia en exploitant leurs difficultés d’intégration économique et social, mais, ces derniers ont surtout un désir d’incorporation et perdront toute spontanéité dès qu’ils participeront à la gestion de la société. Cette jeunesse désœuvrée est la cible de propagandistes populistes pour simplement entretenir des révoltes, précisément parce qu’elle n’est pas équipée pour résister, pour endurer, bref, pour faire une révolution.
C’est dire que la révolution sonkiste proclamée est simplement une fuite en avant pour se soustraire du temple de Thémis qu’il redoute tant. Au demeurant, pour cette histoire de mœurs transformée par la volonté d’Ousmane Sonko en une affaire politico judiciaire afin d’échapper au glaive de Thémis ou au mieux à une réprobation morale des populations, nous avons relevé des appels du pied aux sécessionnistes et autres conspirateurs djihadistes ou lobbyistes du pétrole ou du gaz pour lui servir de bouclier.
A ce titre, Ousmane Sonko foule au pied manifestement la cohésion nationale et nos institutions en refusant de répondre à la convocation de la gendarmerie nationale, à celle de ses collègues de l’assemblée nationale et à dame justice au point de se voir signifier un mandat d’amener, mais surtout, en décrétant une pseudo révolution pour sortir sans frais de l’ornière dans laquelle il s’est volontairement empêtré.
Kadialy GASSAMA
Economiste Rue Faidherbe X P
LE CLIMAT DES AFFAIRES S’AMELIORE
Le climat des affaires au Sénégal s’est amélioré au mois de janvier 2021. Cette situation reflète les orientations favorables des opinions des industriels et prestataires de services.
La Direction de la Prévision et des études économiques (DPee) a noté une amélioration du climat des affaires au mois de janvier. Cette situation reflète, selon elle, les orientations favorables des opinions des industriels et prestataires de services.
Le climat des affaires au Sénégal s’est amélioré au mois de janvier 2021. Cette situation reflète les orientations favorables des opinions des industriels et prestataires de services. «Au mois de janvier 2021, le climat des affaires s’est amélioré, en variation mensuelle. L’indicateur synthétique, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprises, a gagné 0,3 point et s’est maintenu au-dessous de son niveau de long terme. Cette situation reflète les orientations favorables des opinions des industriels et prestataires de services», informe la Direction de la Prévision et des Etudes économiques (DPEE), dans son point de conjoncture du mois de janvier 2021.
Poursuivant, la DPEE indique que «dans l’industrie, l’approvisionnement difficile en matières premières (40%), les difficultés de recouvrement des créances (40%), l’insuffisance de la demande (35%) et la concurrence supposée déloyale (30%) ont, majoritairement, constitué les principales contraintes à l’activité».
Néanmoins, elle estime que «le climat des affaires s’est renforcé (+1,6 point) dans le sous-secteur, en rythme mensuel, sous l’effet de l’optimisme des chefs d’entreprises enquêtés quant aux perspectives de production». «Concernant le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les contraintes les plus citées par les entrepreneurs interrogés sont l’accès difficile au foncier (75%) et au crédit (75%). En outre, le climat des affaires s’est détérioré (-9,7 points) dans le sous- secteur, en rythme mensuel, en liaison avec les orientations défavorables des soldes d’opinion relatifs à l’activité générale et aux commandes (publiques et privées). Le pessimisme des entrepreneurs quant aux perspectives d’activité et de commandes (publiques et privées) a, aussi, contribué à la régression de l’indicateur du sous-secteur», ajoute la DPEE.
Au titre du sous-secteur des services, informe la Direction de la Prévision et des Etudes économiques, les interrogés ont majoritairement évoqué les difficultés de recouvrement des créances (71%), la concurrence jugée déloyale (43%) et l’insuffisance de la demande (29%) comme les principales entraves à l’activité en janvier 2021. Toutefois, précise-t-elle, le climat des affaires s’est amélioré (+1,2 point) dans le sous-secteur, en rythme mensuel. Cette situation, note la DPEE, traduit la bonne orientation des soldes d’opinion relatifs aux chiffres d’affaires, commandes et tarifs pratiqués. «S’agissant du commerce, l’insuffisance de la demande (100%), les difficultés de recouvrement des créances (75%), les difficultés d’approvisionnement en marchandises (25%), la concurrence jugée déloyale (25%) et la fiscalité (25%) sont les contraintes à l’activité les plus évoquées par les interviewés, en janvier 2021. Par ailleurs, le climat des affaires s’est dégradé 2,4 points) en rythme mensuel, sous l’effet des orientations négatives des soldes d’opinion relatifs au chiffre d’affaires et aux commandes. Le pessimisme des interrogés quant aux perspectives de commandes a, aussi, pesé sur le recul de l’indicateur du sous-secteur», souligne la Direction de la Prévision et des Etudes économiques.
VA-T-ON VERS UNE SITUATION INCONTROLEE AVEC LA FIN DE L’ETAT DE CATASTROPHE SANITAIRE ?
La circulation du virus est plus que jamais active dans la région de Thiès qui occupe toujours la seconde place nationale en termes de nombre de contaminations
La région de Thiès reste une zone de forte circulation du virus, ce qui la hisse à la seconde place à l’échelle nationale. Au cours de cette semaine, la région concentre les 103 des 234 cas communautaires enregistrés dans les régions autres que Dakar. Avec la fin de l’état de catastrophe sanitaire, certains redoutent une flambée de cas. Une perspective balayée d’un revers de main par Mamadou Badara Seck, docteur en pharmacie à Thiès.
La circulation du virus est plus que jamais active dans la région de Thiès qui occupe toujours la seconde place nationale en termes de nombre de contaminations. Les statistiques attestent qu’au cours des 6 derniers jours, les 103 des 234 cas communautaires enregistrés dans les régions autres que Dakar, sont recensés dans la région, dont 47 dans la ville de Thiès. Une situation préoccupante, d’autant que la fin de l’état de catastrophe sanitaire est déclarée pour le 19 mars 2021 à minuit, par le président de la République.
Va-t-on vers une situation incontrôlée, avec la fin de l’état de catastrophe sanitaire ? Mamadou Badara Seck, docteur en pharmacie, répond par la négative. Il considère que la mesure de levée de la situation de catastrophe sanitaire procède d’une décision judicieuse pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que le pays a déjà atteint le pic. «Tout le monde sait qu’on a affaire à un virus saisonnier, qui est plus actif quand il fait frais. On est au mois de mars et certainement dans les semaines à venir, la température augmentant, le virus sera moins actif. Du coup, le nombre de cas va diminuer ainsi que le nombre de décès. La deuxième raison est qu’on n’est pas loin de l’immunité collective. Avec les moyens de transport, les marchés, etc., je peux objectivement affirmer que le virus a bien pénétré la population. Donc le virus a bien circulé et intensément circulé dans ce pays. C’est pourquoi, si l’immunité collective n’est pas atteinte, on n’est pas loin de cet objectif. Le charme de cette malade est que non seulement elle est sournoise, mais surtout que c’est le virus qui va nous donner la maladie, mais aussi lui qui va nous en protéger. La population est largement en contact avec le virus et elle le sera davantage avec cette vaccination», explique Mamadou Badara Seck.
Pour lui, la déclaration de fin de la situation de catastrophe sanitaire est une très bonne chose. Et il préconise de mettre fin à toutes les restrictions. «Cependant, il ne faut jamais baisser la garde, il faut continuer à respecter toutes les mesures édictées par les professionnels de la santé», dit-il. Il invite les populations à éviter systématiquement de toucher le visage avec les mains. «Même les personnes âgées doivent se laver les mains avec de l’eau et du savon avant de faire leurs ablutions», indique Mamadou Badara Seck. Il souligne qu’en ce qui concerne la vaccination, si on n’y prend garde, on risque d’avoir des résultats qui ne seront pas à l’aune des espérances. C’est parce que la situation sociopolitique a pratiquement fait oublier cette période importante de vaccination. Il s’y ajoute une certaine réticence des populations par rapport à cette vaccination. D’où la nécessité, d’après lui, de mener une bonne sensibilisation, sur la base d’une approche communautaire, surtout au niveau des personnes à risque, et toutes les personnes vivant avec une comorbidité quel que soit son âge, pour les informer et les convaincre.
En plus de la sensibilisation, il urge également de privilégier une campagne de vaccination itinérante pour aller trouver les cibles là où elles sont et les vacciner. Il s’agit d’aller dans les quartiers, les mosquées, les dahiras, les associations de femmes pour les conscientiser et les vacciner. Cependant, il a noté la difficulté liée à la dernière situation insurrectionnelle, qui induit une instabilité sociale et qui pour lui, n’est pas la bonne chose car rendant la population plus vulnérable à la COVID-19.
En définitive, dit-il, il faut aller au-delà de la levée de la situation de catastrophe sanitaire, en supprimant toutes les restrictions et permettre ainsi aux gens d’aller travailler car la période la plus difficile semble être dépassée. Par rapport à la vaccination, il faudrait privilégier une approche plus novatrice en termes de sensibilisation.
«IL FAUT QU’ON ARRETE D’INTOXIQUER LES SENEGALAIS SUR NOS INTENTIONS»
La furie des manifestants ces derniers jours n’a pas épargné les chefs religieux, certains remettant en cause même la légitimité des émissaires des khalifes généraux. Ainsi ces chefs religieux ont-ils profité de leur point de presse hier pour fustiger cette attitude. Pour Serigne Mansour Sy Dabakh, il faut qu’ils arrêtent d’intoxiquer les sénégalais.
Les émissaires des khalifes généraux ne sont pas insensibles aux derniers développements observés ces derniers jours relatifs aux différentes manifestations qui ont secoué le pays. Faisant savoir toute sa satisfaction par rapport à l’accalmie notée, Serigne Mansour Sy, l’un des représentants des khalifes généraux, a déploré la tentative de dénigrement dont ils ont fait l’objet dans les réseaux sociaux.
Connu pour son franc-parler, le fils de Serigne Abdou Aziz SyDabakh a indiqué, lors de cette rencontre à l’institut Islamique de Dakar, que personne d’entre eux n’ose entamer des négociations avec le président de la République et les acteurs concernés dans cette crise sans avoir au préalable l’autorisation des khalifes généraux. ‘’Il faut que certains oiseaux de mauvais augure arrêtent d’intoxiquer les sénégalais», s’insurge le religieux.
Pour sa part, Serigne Badawi Mbacké a invité les jeunes sénégalais à garder espoir pour leur avenir. «La jeunesse est un trésor», renchérit le fils de Sergine Fallou Mbacké. Par ailleurs, dans une déclaration commune, ces émissaires ont rappelé que le calme noté depuis lors doit être consolidé pour favoriser une paix durable et permettre de préserver les bases de la concorde nationale qui a toujours été la marque de fabrique de l’exception sénégalaise. «Étant donné les difficultés sanitaires, économiques et sociales, et les risques qui pèsent sur la stabilité du pays dans un environnement régional perturbé, les khalifes généraux du Sénégal et les autorités de l’Église exhortent également les acteurs politiques et les citoyens à poser des actes allant dans le sens d’une paix durable», signalent-ils dans la déclaration avant d’ajouter : «Il nous faut rétablir la norme, qui est la paix et le vivre-ensemble dans notre pays comme nous y invitent nos religions, nos traditions et les enjeux de l’heure».
Dans le même ordre d’idées, Ils réitèrent leurs remerciements aux cadres et organisations de la société civile et de l’opposition et les invitent également à poursuivre le travail déjà entamé dans le sens de la pacification. Remerciant dans la foulée le chef de l’État pour son écoute et l’encouragent à poursuivre les efforts dans la voie de l’apaisement qu’il a entreprise.
LES RAPPEURS PORTENT LA VOIX DE LA CONTESTATION
Qu’ils s’appellent Didier Awadi du groupe Positive Black Soul, Dip Doundou Guiss, One Lyrical, Akbess ou Hakill, ces artistes veulent « défendre la démocratie » et « libérer le pays »
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 13/03/2021
« Rien ne va plus dans le pays/J’ai vu des scènes de guerre/On a déjà compté trop de morts », lance le rappeur Didier Awadi du groupe Positive Black Soul (PBS) dans son nouveau titre « Bayil Mu Sedd » (« Laisse tomber » en wolof). Le morceau, qui s’adresse directement au président Macky Sall, est sorti le 7 mars, quelques jours après les événements les plus violents qu’a connu le Sénégal depuis une décennie. Des manifestations qui ont fait au moins dix morts selon les autorités, onze selon le mouvement d’opposition.
Ces émeutes ont éclaté après l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Accusé de viol et menaces de mort par une employée d’un salon de beauté, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) avait été interpellé pour « troubles à l’ordre public » alors qu’il se rendait au tribunal. Il a depuis été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Une procédure qui s’apparente, selon l’opposant, à un complot du pouvoir pour l’écarter du jeu politique.
Soucieux de calmer la situation, le président Macky Sall s’est adressé lundi 8 mars aux Sénégalais dans un discours à la nation. Il a appelé à l’apaisement et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Une journée de deuil national a été décrétée jeudi 11 mars.
« Des libertés, du travail, la santé… »
Mais « la rue demande aussi du travail, la santé, la possibilité de se divertir, des libertés, une véritable démocratie, une justice libre et indépendante », liste Didier Awadi. Il s’est rendu lundi 8 mars sur la place de l’Obélisque avec sa fille et ses neveux pour « défendre la démocratie ». Cette « soudaineté de la violence et le cortège tragique de morts nous ont mis une claque », confesse le pionnier du rap sénégalais.
Le Mouvement de défense de la démocratie (M2D), créé après l’arrestation d’Ousmane Sonko, a appelé à des nouvelles manifestations ce samedi à Dakar et dans le pays de manière « pacifique » pour la libération des prisonniers. Une mobilisation abondamment relayée par les artistes.
LE M2D ET PASTEF SE MOBILISENT POUR LA LIBERATION DES «OTAGES»
Des milliers de Ziguinchorois ont répondu à l’appel du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) «Aar Sunu Démocratie» et du Pastef/Les Patriotes.
Des milliers de Ziguinchorois ont répondu à l’appel du Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) «Aar Sunu Démocratie» et du Pastef/Les Patriotes. Après des heures de procession dans les rues de la capitale du sud, les manifestants ont remis un mémorandum au préfet de Ziguinchor. Dans ce document, ils exigent la libération des détenus et la fin de l’usage de balles réelles dans la répression des manifestations.
La procession a démarré vers 16h30. Elle est partie de Lyndiane, quartier périphérique de Ziguinchor. Après quinze minutes de marche, le cortège a grossi avec l’arrivée d’autres groupes, venus de différents coins de la commune et des départements de Bignona et de Oussouye, à hauteur de l’intersection Nema-Grand Dakar.
Sur place, une minute de silence est observée. A la suite de cela, l’hymne national est entonné pour donner le ton. «Depuis que Macky Sall est à la tête du pays, nous constatons que les droits des citoyens sont bafoués, le calendrier électoral n’est plus respecté. Donc, nous devons nous mobiliser pour freiner ce projet dictatorial qu’il veut nous imposer. Et c’est le moment de lui montrer que nous sommes debout et que nous lui ferons face», fulmine Souleymane Mané, militant du Pastef à Ziguinchor. Insistant sur le caractère pacifique de la marche, un sage du Pastef déclare : «Nous avons mis des habits blancs qui est la couleur de la paix. Cette culture de la paix, nous l’avons toujours eue en bandoulière, contrairement à ce que veulent faire croire les tenants du pouvoir».
Lui emboitant le pas, le coordinateur du mouvement Vision Citoyenne, membre de la société civile, invite le Président de la République à arrêter la traque des citoyens et à traduire en actes les engagements qu’il a pris lors de son adresse à la nation. «Des manifestants sont toujours dans les liens de la détention. Pis, nous avons constaté que des gens sont en train d’être traqués par les forces de sécurité. Ce qui est en porte à faux avec le discours d’apaisement du Président Macky Sall», assène Madia Diop Sané de Vision Citoyenne.
Munis de drapeaux aux couleurs du Sénégal et de pancartes, les manifestants ont battu le macadam dans les rues de Ziguinchor. Le cortège est passé par la célèbre avenue Insa Ndiaye, le quartier Boucotte, le rond-point Belal Ly avant d’atterrir à la préfecture de Ziguinchor.
Arrivés à la préfecture, les manifestants ont remis un mémorandum au chef de l’exécutif départemental de Ziguinchor. Faisant l’économie du contenu du document, le coordonnateur du Pastef dans la commune de Ziguinchor a pleuré les pertes en vies humaines notées durant les affrontements entre les forces de l’ordre et les jeunes après l’arrestation de Ousmane Sonko. «Nous nous inclinons devant leur mémoire, parce qu’ils sont partis très jeunes et sont morts en défendant la démocratie et l’État de droit», indique Seydou Mandiang «Le pire, c’est que beaucoup d’entre eux ont été tués par balle. Je profite de l’occasion pour dénoncer avec la dernière énergie l’usage de balles réelles pour réprimer des manifestations. Il faut que cela cesse», tranche-t-il.
Après une procession qui a duré plus de deux heures, les manifestants se sont dispersés dans le calme après avoir exigé la libération des personnes arrêtées lors des manifestations.
Par Docteur Saliou NDOUR
LE «GENIE DES CARPATES», A LA SAUCE TROPICALE
Faudra-t-il se résoudre à adopter le néologisme d’opposophage, mangeur d’opposition pour désigner les actes posés par le Président Macky Sall ?
Les événements que vit le Sénégal sont sans précédent dans l’histoire politique de ce pays de par la détermination, l’engagement de toute une jeunesse frustrée et indignée par l’incurie de la classe politique gouvernante complètement inconsciente des enjeux sociaux.
Faudra-t-il se résoudre à adopter le néologisme d’opposophage, mangeur d’opposition pour désigner les actes posés par le Président Macky Sall ? Lui-même nous y accule. L’évidence n’est que trop criarde quand on peut arpenter la galerie de ses liquidations politiques : Karim Wade en 2015, Khalifa Sall en 2018 et maintenant cette tentative maladroite et grossière sur Ousmane Sonko.
En réalité, depuis son accession au pouvoir, il n’a eu de cesse de persécuter, et pour leur barrer le chemin ses différents challengers réels ou supposés dans la course au pouvoir. C’est de bonne guerre, diraient ceux qui n’envisagent l’Etat en Afrique que dans une perspective néocoloniale : celle de la reproduction de l’Etat colonial. Mais notre peuple a-t-il besoin de tourner en rond dans ce type de cercle vicieux ?
Force est de constater donc, en observateur assidu et analyste de l’histoire de la vie politique de ce pays qu’il s’agit d’un sous-système Macky et dont les mécanismes et rouages peuvent être aisément démontés, mis à nu. Macky Sall a beaucoup appris des erreurs d’Abdoulaye Wade et identifié les facteurs qui ont été à l’origine de sa chute. Les maîtres mots sont maîtriser, neutraliser, réprimer. L’un des éléments déterminants ayant contribué à la grogne qui a emporté le pouvoir Wade, c’est la résistance frondeuse d’une certaine classe moyenne qui ne pouvait plus accepter corruption, démagogie, gabegie et gestion frauduleuse du pouvoir. Stratégie ? Ourlet cousu de fil blanc ! D’abord neutraliser les potentiels empêcheurs de tourner en rond.
C’est le cas d’une importante frange de la presse si prompte auparavant à clouer au pilori le Président Wade et qui est brusquement devenue aphone ! Les mauvaises langues parlent d’arguments sonnants et trébuchants. C’est aussi une partie de classe maraboutique qui a eu à bénéficier, elle aussi, des largesses du régime louant au passage la générosité du bienfaiteur et lui accordant sa prière pour qu’il continue, avec sa bénédiction, de régner ad vitam aeternam sur le Sénégal. C’est aussi, ayons la décence de le dire, ce monde universitaire auquel j’appartiens et qui a bénéficié d’un relèvement de ses indemnités, de la pension de retraite, certes fruit d’une longue lutte !
A moins de considérer la situation pleine d’incertitudes et paralysante générée par la pandémie, l’on peut s’étonner de l’aphonie du nombre d’universitaires habituellement contestataires et qui ont mis leur plume au service de l’alternance contre Wade. L’on est subitement devenus silencieux, très silencieux. L’effet soporifique du gain les a –t-il amener á se désintéresser des affaires de la res publica ? Peut-être simple coïncidence !
L’on ne peut que déplorer qu’une réhabilitation salariale soit perçue par les bénéficiaires non comme un droit du travailleur mais une rente destinée à inhiber toute réflexion et action sociale solidaire. Second temps. Ces facteurs maitrisés, Macky Sall se dote d’une armada répressive paradant le 4 avril afin de faire peur. L’espèce de torpeur ambiante, le culte de la prétendue « chiffre de croissance » aidant, l’ont convaincu que personne n’oserait contester son pouvoir.
Enfin, l’on ne peut ignorer l’extraordinaire et grandiose transhumance politique qui a quitté les prairies bleues et vertes pour des haciendas marron-beige beaucoup plus luxuriantes : les ralliements d’Idrissa Seck, d’Aissata Tall Sall, de Cheikh Tidiane Gadio pour ne citer que ceux-là. Mutation ou variant, pour reprendre le discours des circonstances, qui ont achevé de hisser au rang de « génie politique », ce despote léger et maladroit. Dès lors, rien ne pouvait résister à ce « génie des Carpates », version tropicale dont le programme s’est fixé comme horizon, 2035.
Le vertige du pouvoir, les moyens colossaux dont dispose le régime, les gadgets électroniques estampillés Big brother et les lois liberticides de la COVID 19 constituent des écrans de fumée. Fort du parrainage dont il s’est doté, il ne pouvait que se sentir le droit et le luxe de choisir ses adversaires. Auto-illusion : c’est le propre de la naïveté politique lorsque soufflent les vents de la vassalisation !
Ainsi pouvait-il jouer à l’autruche, pour ne voir ni les « hordes d’une jeunesse sans emploi » déambuler oisivement dans les rues lorsqu’elles ne tentent pas le saut suprême et fatal dans l’océan ou le désert ; ni entendre le cri sourd, le grondement d’une jeunesse désabusée ; ni sentir le catalyseur d’une rancœur légitime prônant la rupture. La toute-puissance instruit souvent l’acte de trop : la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Pas drôle, dans tous les cas, cette affaire de mœurs ourdie par des comploteurs sans grande imagination.
Spectaculariser l’obscène, faire des tribunaux une fois de plus le théâtre du lynchage public. Mais le diable parfois se cache dans le détail d’une mise en scène très peu crédible. Normal qu’il s’ensuive cette bourrasque qui emporte tout sur son passage.
Le monarque pittoresque est finalement descendu de son piédestal pour dire à son peuple « je vous ai entendu, je vous ai compris » ! Ce qui est désormais sûr c’est que rien ne sera comme plus avant ! Ce peuple, à chaque fois qu’il a été confronté à ses démons, il a su relever la tête pour les regarder en face !
Docteur Saliou NDOUR
MAÎTRE DE CONFÉRENCES UNIVERSITÉ GASTON BERGER
HUMAN RIGHTS WATCH PRESSE LES AUTORITES
Les réactions de désapprobation des récentes manifestations violentes ayant causé au moins une dizaines de morts et des centaines de blessées au Sénégal se poursuivent.
Les réactions de désapprobation des récentes manifestations violentes ayant causé au moins une dizaines de morts et des centaines de blessées au Sénégal se poursuivent. Après les organisations nationales de défenses des droits humains et Amnesty International, à l’échelle internationale, c’est au tour de Human Rights Watch (HRW) de dénoncer ces incidents. HRW invite les autorités au respect de la liberté d’expression et de réunion, à ouvrir des enquêtes sur les décès et les blessures de manifestants et à libérer les personnes arrêtées «arbitrairement».
«Les autorités sénégalaises devraient veiller immédiatement à ce qu’une enquête indépendante et minutieuse soit ouverte sur les décès signalés d’au moins 10 personnes et sur les blessures de centaines d’autres lors des manifestations qui se sont déroulées dans le pays depuis le 3 mars 2021. Le gouvernement devrait libérer les personnes détenues en raison de leurs convictions politiques ou de leur participation à des activités pacifiques». C’est Human Rights Watch (HRW) qui réagit ainsi par rapport violences meurtrières qui ont émaillé le Sénégal suite à l’arrestation à Dakar du député Ousmane Sonko, président du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), dans une affaire de viol présumé. Dans une sorte de rapport sur ces événements, publié depuis Nairobi (au Kenya) hier, vendredi 12 mars 2021, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme note que d’après ses entretiens avec huit activistes, manifestants et journalistes, et d’après les reportages des médias et les rapports de groupes nationaux et internationaux de défense des droits humains, les Forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes, ont dans certains cas tiré à balles réelles pour disperser les manifestants et ont arrêté au moins 100 personnes. De nombreux manifestants ont répondu par des jets de pierres sur les Forces de sécurité, par des pillages et en brûlant des pneus, des voitures et d’autres biens. Mais il a été rapporté que d’autres ont manifesté pacifiquement.
POUR L’OUVERTURE D’ENQUETES SUR LES DECES ET BLESSURES ET LA LIBERATION DES PERSONNES ARRETEES ARBITRAIREMENT
«Alors que le Sénégal traverse sa pire période de troubles depuis des années et que d’autres manifestations sont prévues, les autorités devraient veiller à ce que les forces de sécurité respectent la loi.» «Les décès récents de manifestants ainsi que les blessures devraient faire l’objet d’enquêtes crédibles, et les membres des forces de sécurité ayant fait un usage illégal ou excessif de la force devraient être traduits en justice», a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique chez Human Rights Watch. HRW rappelle que les manifestations ont débuté le 3 mars au moment où le convoi d’Ousmane Sonko qui se rendait au Tribunal à Dakar pour une audience afin de répondre à des accusations de viol, une allégation qu’il nie, parlant de complot politiques, a été stoppé par la Police sur le trajet. Il sera arrêté inculpé pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée. Il sera alors détenu à la caserne de Gendarmerie du quartier de Colobane à Dakar, avant d’être libéré le 8 mars et placé sous contrôle judiciaire. «L’audience au tribunal et l’arrestation d’Ousmane Sonko ont déclenché des manifestations à Dakar et dans d’autres villes dont Bignona, Thiès et Zinghinchor. Mais beaucoup de personnes sont descendues dans les rues pour exprimer d’autres mécontentements, y compris le manque d’emplois croissant, notamment pour les jeunes, et une dégradation générale de l’économie en raison de la pandémie de Covid-19 et des restrictions connexes. Certains manifestants ont aussi indiqué qu’ils étaient de plus en plus frustrés par l’absence de progression des réformes démocratiques. Ils ont perçu l’arrestation d’Ousmane Sonko comme une tentative d’éliminer l’opposition politique, étant donné que d’autres opposants politiques, dont Karim Wade et Khalifa Sall, avaient déjà été arrêtés et mis sur la touche», lit-on dans le document.
MYSTERE SUR LE NOMBRE DE MORTS REEL, AU MOINS 100 PERSONNES ARRETEES
Et de relever qu’une source gouvernementale a déclaré à Radio France Internationale (RFI), le 11 mars, que 10 personnes sont décédées pendant les manifestations. De sont côté Amnesty International a documenté la mort d’au moins 8 personnes pendant les manifestations, certains décès ayant été causés par le «recours excessif à la force et [...] l’usage d’armes à feu par les Forces de sécurité ». Alors que la Croix-Rouge du Sénégal a dressé un bilan de 6 personnes décédées et au moins 590 personnes blessées, dont 232 qui ont été transférées vers des centres de santé pour être soignées. Les groupes d’opposition ont rapporté 11 décès. Des manifestants ont attaqué et saccagé, entre autres, des mairies, domiciles d’autorités, des enseignes françaises notamment des stations Total et plusieurs supermarchés dont ceux d’Auchan qui vu au moins 14 de ses magasins pillés. «Au moins 100 personnes auraient été arrêtées pendant les manifestations, certaines d’entre elles auraient été frappées, selon des groupes de défense des droits nationaux et internationaux.» L’un d’eux, Cyrille Touré, connu sous le nom de «Thiat», rappeur et membre fondateur du mouvement citoyen Y’en a marre, a raconté à Human Rights Watch sa mésaventure lors de son arrestation dans un grand groupe de manifestants à Dakar vers 16 h le 5 mars par la Police. «Je me suis arrêté là, je me suis assis par terre et j’ai mis les mains sur la tête. Ensuite des policiers sont venus vers moi et ont commencé à me frapper avec leurs fusils – à la tête, au dos, sur le côté, sur les pieds... Ils m’ont jeté dans leur fourgon et m’ont emmené tout en continuant à lancer des gaz lacrymogènes et à tirer des balles à blanc sur les manifestants. Ma tête me fait toujours mal et j’ai des traces sur le corps là où ils m’ont frappé», a confié «Thiat» qui a finalement été conduit à une Brigade de Gendarmerie, où il a été détenu dans une «cellule sale et surpeuplée avec 16 autres manifestants jusqu’à sa libération le 8 mars», indique la source.
POUR LE RESPECT DE LA LIBERTE D’EXPRESSION ET DE REUNION
«Des coupures d’Internet à l’échelle nationale ont été rapportées pendant une grande partie de la journée du 5 mars, compliquant la possibilité de communiquer, d’obtenir des informations et de décrire les événements en cours pour les journalistes nationaux et internationaux, les défenseurs des droits humains et les autres personnes», dénonce HRW qui est revenu également sur la coupures des signaux des chaînes de télévision, Sen TV et Walf TV, pendant 72 heures, les attaques contre les locaux du journal Le Soleil et la station de radio RFM à Dakar, les discours du président Macky Sall appelant au calme, d’Ousmane Sonko, précédés par la sortie maladroite du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Abdoulaye Diome, chargé de la sécurité publique. «Le droit international et africain relatif aux droits humains et la constitution sénégalaise protègent les droits à la liberté d’expression et de réunion et interdisent l’usage excessif de la force par les responsables de l’application des lois. Les Principes de base de l’ONU sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu prévoient que les responsables de l’application des lois peuvent recourir à la force uniquement de manière proportionnelle à la gravité de l’infraction commise et que l’utilisation intentionnelle de la force létale n’est autorisée que lorsqu’elle est absolument inévitable pour protéger des vies. Les normes internationales en matière de droits humains exigent aussi que les restrictions concernant Internet aient un caractère à la fois nécessaire et proportionnel. Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a condamné les coupures d’Internet par les gouvernements et déclaré que les droits humains s’appliquent autant en ligne que hors ligne», rappelle HRW.
PATRICE MOTSEPE AU 7EME CIEL
Comme prévu, le milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe a été élu par acclamation, 7ème président de la Confédération africaine de football (CAF), lors de la 43ème Assemblée générale de l’instance suprême du football continental
Comme prévu, le milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe a été élu par acclamation, 7ème président de la Confédération africaine de football (CAF), lors de la 43ème Assemblée générale de l’instance suprême du football continental tenue hier, vendredi 12 mars, au Maroc. Ces assises qui ont vu la participation de 52 fédérations sur les 54 (Tchad et Erythrée absents) que compte la CAF ont été également marquées par un consensus dans différentes zones aussi bien pour le Conseil de la Fifa que pour le Comité Exécutif.
La 43e Assemblée Générale de la CAF, réunie ce vendredi 12 mars 2021 à Rabat, au Maroc, a porté le Dr Patrice Motsepe à la présidence de la Confédération Africaine de Football. Motsepe, qui devient le septième (7e) président de la CAF, entame son mandat de quatre ans après avoir été élu sans opposition par les Associations Membres de la CAF. En se rendant à l'Assemblée Générale, l'Afrique a adopté une position d'unité qui a vu les trois autres candidats, à savoir Me Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie) et Jacques Anouma (Côte d’Ivoire) se retirer de la course à la présidence. Lors de son allocution à l’Assemblée Générale, le président de la FIFA, Gianni Infantino, qui était présent à Rabat, a félicité les Associations Membres du continent pour l'unité dont elles ont fait preuve durant ces dernières semaines. A 59 ans, Patrice Motsepe est un homme d'affaires sud-africain, par ailleurs président du club sud-africain, Mamelodi Sundowns, aura la lourde tâche de renflouer les caisses de la CAF mais aussi et surtout redorer son image écornée par des scandales liés à la gouvernance.
MAMADOU ANTONIO SOUARE BATTU PAR MUSTAPHA ISHOLA RAJI
La plus grande déception a été notée du côté de la Guinée. Mamadou Antonio Souare qui a dû attendre jusqu’aux dernières heures pour voir sa candidature validée par le TAS, a été finalement battu par le Libérien Mustapha Ishola Raji. Le président de la Zone ouest A devrait ainsi batailler ferme en avril prochain face à Kerfala Person Camara dit KPC, président de Hafia, pour conserver son fauteuil de la Féguifoot. Quant à Suleiman Waberi du Djibouti, il conserve son fauteuil pour le compte de la zone Centre. Il a battu l’Ethiopien Isayas Jira. Au niveau de la Sud, les délégués ont porté leur choix sur le Mozambicain Feizal Ismael Sidat au détriment du Seychellois Elvis Raja Chetty et du Botswanais Maclean Cortez Letshwithi. Chez les femmes, la Comorienne, ancienne présidente du Comité de normalisation Kanizat Ibrahim, a remporté le scrutin devant la Malgache Patricia Rajeriarison et la Togolaise Lawson Hogban Latrékayti Edzona. A noter que Wadie Jary (Nord), Djibrilla Hima Hamidou dit Pelé (Ouest B) et Seidou Mbombo Njoya (Cameroun) ont bénéficié du retrait de leur adversaire.
RIDA, LEKJA ET PINNIK PASSENT
Quant au Conseil de la Fifa, Mathurin De Chacus (Bénin) et Mamoutou Touré Mali) ont été élus pour le groupe francophone. Dans le groupe lusophone, arabophone et hispanophone, Hany Abo Rida (Egypte) et Fouzi Lekjaa (Maroc) ont bénéficié du retrait de leur adversaire Khredinne Zetchi (Algérie). Pour le groupe anglophone, le choix a été porté sur Amaju Melvin Pinnick (Nigeria) et Nicholas Mwendwa Kithuku (Kenya). Enfin pour la représentation féminine, Isha Johansen (Sierra Leone) a pris le dessus sur Lydia Nsekera (Burundi).
ELECTION PRESIDENT CAF – REACTIONS
PATRICE MOTSEPE, PRÉSIDENT CAF : «Le football africain doit franchir un palier»
«J’exprime ma profonde gratitude à tout le monde. Aujourd’hui, il s’agit de la première conférence de presse c’est pourquoi j’ai demandé aux vice-présidents et à mon conseiller spécial de rester avec moi. C’est la preuve que je veux travailler à fond avec Augustin Senghor, Ahmed Yahya et mon conseiller spécial Jacques Anouma. Il a deux ou trois choses que je veux évoquer. Il y a un sentiment d’urgence par rapport à certains aspects pour s’assurer que le football africain doit franchir un palier. Le succès du foot africain doit partir de ses dirigeants Il est clair que sous peu de temps, je vais visiter chaque pays et mes vice-présidents vont m’accompagner au cours des 9 et 12 prochains mois. Nous allons sillonner l’Afrique pour voir où se situent nos différents problèmes. De bonnes choses sont notées dans certains de nos pays même si d’autres résultats sont moins bons comme nous l’attendons. Nous savons très bien ce qu’on peut faire mieux pour que nos actions ressemblent au succès. Cela est lié à un travail qui se déroulera pendant les 4 prochaines années. Nous sommes optimistes. Parce que nous savons que pour avoir de bons résultats, il faut mobiliser des fonds. En Afrique du Sud, la fondation Motsepe sponsorise plus de 8000 écoles pour des compétitions de jeunes. Nous avons sponsorisé e aussi des championnats. Nous devons exceller dans le jeu. Il faut rechercher le partenariat du secteur privé et construire afin que ce secteur apprécie les bénéfices. Dans le même temps, le sponsoring est important quand on augmente le prize-money de toutes les compétitions que la CAF organise. En tant que président de club, je sais que ces fonds ne sont pas suffisants. C’est bien beau de parler de 2030, mais à mon avis, avant d’aller à la conquête du monde, il d’abord se baser sur le local. On a vu des présidents comme Yahya qui fait un excellent travail en Mauritanie tout comme Senghor au Sénégal.
AUGUSTIN SENGHOR, 1ER VICE PRESIDENT DE LA CAF : «On a montré à la face du monde notre capable d’unité et de mobilisation»
«Nous avons eu une excellente assemblée générale et je remercie tous les délégués et toute l’administration qui a organisé cette manifestation. Ce qu’il faut retenir et qui est, à mon avis, important, c’est de montrer qu’on a pu bien s’unir quand on veut. On a montré à la face du monde notre capable d’unité et de mobilisation. On ouvre d’autres perspectives pour le football africain. Depuis que nous avons commencé à discuter avec Patrice (Motsepe) il a dit qu’il veut un leadership et il l’a démontré parce que ce n’est pas évident. Il nous a dit que le pouvoir n’est pas qu’à lui c’est avec l’ensemble du mouvement associatif. Là, je veux insister sur un fait. Nous savons que nous sommes attendus parce qu’il y a des gens qui se demandent si cette union résistera au temps. Nous allons prouver que nous en sommes capables. Nous le démontrerons au monde entier. Je lance un appel parce que, Patrice (Motsepe), à lui tout seul avec toute sa volonté, ne pourra pas y arriver. C’est pourquoi il nous a appelés. Avec ce pas que nous avons franchi, nous devons tout faire pour que le football africain aille de l’avant. Patrice Motsepe est en mission pour un nouveau départ pour notre football. Nous sommes prêts à aller partout dans le monde pour mener ce combat. Si on devait se fier à la situation globale, on sait que les nerfs de la guerre par les temps qui courent, c’est les moyens c’est là où nous avons plus mal. Quand on parle de finances dans le sport, ça renvoie à d’autres aspects. Il a parlé des droits commerciaux et des droits TV. On doit redorer l’image de l’institution et je pense que fondamentalement, tous ensemble, nous avons mis cet aspect pour faire face au besoin important. Au fur et à mesure, nous devons arriver à notre autonomie financière tout en adossant sur le partenariat avec la FIFA».
AHMED YAHYA, 2ÈMEVICE-PRÉSIDENT : «Le chantier est énorme»
«Nous remercions le président qui nous a invités à sa conférence et ça dénote encore que c’est sa vision. Pour nous on sait que le chantier est énorme et le travail commence aujourd’hui. Je suis sûr qu’on va réussir parce qu’on a eu plusieurs réunions avec Patrice (Motsepe) qui nous a écouté avec patience. Je suis totalement rassuré pour l’avenir du football africain. Cette Assemblée générale honore l’Afrique et son football parce qu’on a démontré que les dirigeants ont été sages et beaucoup de candidats ont cédé leur place aux autres. C’est ça la nouvelle ère de la CAF. On va être positifs et nous allons travailler avec lui dans la plus grande loyauté et de sacrifice. On a un programme commun. Aujourd’hui tout est prioritaire mais le plus important, c’est le football parce que c’est notre raison d’être. Qu’on le dise ou pas, tout est prioritaire dans le football africain. Mais, nous devons mettre l’accent sur l’aspect sportif».
JACQUES ANOUMA, CONSEILLER SPÉCIAL DE MOTSEPE : «Ramener le calme à la maison»
«Patrice (Motsepe) n’est pas obligé de nous associer à sa mission. Nous ferons tout pour que notre mission soit d’une réussite. Les moments que nous avons passés avec lui nous rassurent de la vision qu’il a pour le football africain. Je remercie le Président et ces deux vices présidents pour la confiance qu’ils ont eu en moi. Le chantier est immense. Le Président et son Comité exécutif auront des décisions très dures à prendre pour sauver le football. Je serai dans la même vaine parce qu’on doit mettre la CAF et le football africain sur les bons rails. L’une des premières actions à faire c’est de ramener le calme à la maison parce qu’il y a tellement de choses dites sur le déroulement des élections. La chose la plus importante est de ramener les équilibres financiers au niveau de la confédération. On a l’impression que la CAF vit au-dessus de ses moyens. C’est indispensable quand une maison va mal, qu’on resserre les coudes»
ENCORE 350 MILLIARDS A VAPORISER EN 3 ANS !
Le programme d’urgence de 350 milliards annoncé par le président Macky Sall, lundi dernier, pour plus de pragmatisme dans les politiques d’emplois des jeunes couvrant la période 2021- 2023 est salutaire.
Le programme d’urgence de 350 milliards annoncé par le président Macky Sall, lundi dernier, pour plus de pragmatisme dans les politiques d’emplois des jeunes couvrant la période 2021- 2023 est salutaire. Toutefois, le bon sens requiert au préalable de faire une évaluation exhaustive et sans complaisance de toutes les structures ayant été créées pour concourir à la résorption de la problématique de l’emploi des jeunes. Faute de quoi, ce sera encore des centaines de milliards dans le vent..
La question de l’emploi des jeunes et femmes reste préoccupante pour tous les Etats du monde. Mais, elle l’est davantage pour les Etats en développement ou Etats pauvres. Ce challenge est aujourd’hui aggravé par la crise de la Covid-19 qui sévit depuis plus d’un an avec des dégâts collatéraux aussi bien au plan économique que social. Cette maldonne a amené le chef de l’Etat Macky Sall à admettre lundi dernier, dans son discours d’apaisement né des développements malheureux de l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr, l’inefficience des politiques d’emploi menées depuis 2012, année à laquelle il accédait à la magistrature suprême. Ceci, en réponse aux événements inédits au Sénégal, qu’il dit comprendre pour avoir tiré tous les enseignements d’une situation qui a failli mener au chaos ce pays de dialogue légendaire. Dans la foulée, le président de la République s’est empressé d’annoncer qu’il va injecter 350 milliards dans les 3 ans à venir dont 150 milliards pour la première phase couvrant la période 2021 et 200 milliards pour 2022-2023.
UN PROGRAMME DE 350 MILLIARDS NON SALUTAIRE, A DEFAUT…
Une décision qui sonne comme une réponse à la détresse de sa jeunesse qui, au-delà de la personne d’Ousmane Sonko, a fini de montrer qu’elle en a ras-le-bol. Une mesure salutaire aussi à tout point de vue puisqu’elle participe à la restauration de la paix et à la cohésion sociale, garantes de tout développement durable et harmonieux. Toutefois, n’est-il pas convenant d’évaluer tout ce qui, jusqu’ici, a été fait en matière de politiques d’emploi et d’insertion professionnelle des jeunes et des femmes, hantés par leur devenir. Le bon sens ne voudrait-il pas que les décideurs politiques fassent une évaluation objective et sans complaisance de cette énième mesure, en cernant toute la problématique aux fins d’éviter de tomber dans les travers, par des solutions pragmatiques.
En 2016, Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement de Mahammed Boun Abdallah Dionne, avait dit qu’entre 2012 et 2016, quelques 234 260 emplois hors secteur agricole, hors d'autres domaines de création d'emploi et d'activités, ont été créés. Il reconnaissait également que les problèmes subsistent encore au regard des statistiques montrant que plus de 62% des jeunes ont entre 15 et 35 ans. Donc, plus de la moitié de la population est jeune. Les mêmes études indiquaient un taux de chômage alarmant du côté des demandeurs d'emploi qui n'ont pas de formation et pas de diplômes. Conscientes de tout cela, les politiques d’emplois pilotées par les différents gouvernements n’ont pas atteint leurs visées. Aujourd’hui, il est donc important qu’on sache quelles structures devront gérer, à défaut d’une seule, ces 350 milliards annoncés pour les années à venir ?
Va-ton maintenir toutes les agences, les structures de création ou de promotion de l’emploi pour créer encore des doublons ou alors centraliser toutes ces structures comme le Fonds monétaire international (Fmi) ne cesse de le recommander à l’Etat du Sénégal, depuis la gouvernance du président Abdoulaye Wade jusqu’à ce jour ? En effet, depuis le déclenchement de la crise de l’emploi des femmes, et jeunes diplômés en 2000, le Sénégal s’est résolu à y faire face à partir des ressources propres mais également et surtout par l’engagement de ses partenaires, notamment l’Union européenne (Ue).
DER, ANPEJ, ANAMA, FNPJ… DES AGENCES A COUP DE MILLIARDS SANS EFFETS REELS
Les politiques d’emploi et de formation ont été exécutées à travers la création d’agences et de fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes qui s’est véritablement accrue à partir de 2005 avec entre autres la Direction de l’emploi, l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej), l’Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues (Ajeb), l’Agence nationale d’appui aux marchands ambulants (Anama), le Fonds national de promotion de la jeunesse (Fnpj), la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der). Toutes ces structures et organes ont englouti des centaines de milliards de francs CFA sans un impact réel sur le but recherché. Cette non-efficience a conduit le président Macky Sall à partir de janvier 2014, à la création de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) qui a fusionné entre autres l’Anej, l’Ajeb, l’Anama et le Fnpj. Cette décision reposait sur le besoin de rationalisation et de coordination des actions en faveur de l’emploi.
En plus de ces acteurs directs, il y a des intervenants qui agissent indirectement sur la politique d’emploi comme l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public (Agetip), l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) et l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda). Il en est de même pour le Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3Fpt). Autant de structures dont l’efficacité pose aujourd’hui problème, du fait du mal-être et du mal vivre des jeunes qui se sont exprimés durant les manifestations violentes qu’a connues le Sénégal, ces derniers temps-ci.
A charge maintenant pour les décideurs, en premier le chef de l’Etat, de décortiquer le message et de s’atteler à une réponse idoine qui permet de viabiliser le programme d’urgence de 350 milliards, annoncé pour résorber la crise de l’emploi et de la formation parmi la frange jeune.