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30 juin 2025
VINCENT BOLLORÉ MENACÉ DE PROCÈS AU TOGO
Le milliardaire pensait échapper à un procès pour corruption au Togo en reconnaissant sa culpabilité et en payant 375.000 euros d'amende. Une juge a refusé vendredi de valider cet accord, estimant "nécessaire" qu'il soit jugé en correctionnelle
Échec et coup de théâtre pour Vincent Bolloré: le milliardaire pensait échapper à un procès pour corruption au Togo en reconnaissant sa culpabilité et en payant 375.000 euros d'amende. Une juge a refusé vendredi de valider cet accord, estimant "nécessaire" qu'il soit jugé en correctionnelle.
Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Jean-Philippe Dorent, directeur international de l'agence de communication Havas (filiale de Bolloré), étaient venus confiants au tribunal judiciaire de Paris.
Au terme d'une enquête confiée en 2013 à des juges d'instruction et de deux mois de négociations avec le Parquet national financier (PNF), les trois hommes avaient accepté une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) et le paiement d'une amende de 375.000 euros, a révélé vendredi l'hebdomadaire l'Obs.
Une culpabilité reconnue
La CRPC - sorte de "plaider-coupable" à la française - repose sur un accord entre le Parquet et l'auteur d'une infraction, qui reconnaît sa culpabilité et paie une amende. Mais un juge doit ensuite donner son feu vert lors d'une audience en présence du ministère public, des mis en cause et de leurs avocats.
Lors de l'audience vendredi, la holding et MM. Bolloré, Alix et Dorente ont reconnu avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Havas afin de décrocher la gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée au bénéfice d'une autre filiale, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
SDV avait obtenu la gestion du port de Conakry quelques mois après l'élection à la présidence guinéenne d'Alpha Condé fin 2010 et avait remporté la concession à Lomé peu avant la réélection en 2010 au Togo de Faure Gnassingbé. Ces deux personnalités politiques étaient alors toutes deux conseillées par Havas pour leur campagne électorale
375 000 € pour clore les poursuites
Les protagonistes de l'affaire avaient obtenu en juin 2019 l'annulation par la cour d'appel de Paris de leur mise en examen pour une partie des infractions concernant la Guinée, pour cause de prescription.
Vendredi, le procureur du PNF a souligné que l'amende de 375.000 euros acceptée par les trois hommes d'affaires correspondait à la peine d'amende maximale encourue. "Cette peine prend en compte la gravité des faits à travers le quantum maximal, leur ancienneté" et la clôture des poursuites pour le groupe Bolloré, a-t-il ajouté, écartant la possibilité d'une peine de prison, alors qu'ils risquaient jusqu'à cinq ans.
"Cette CRPC a été acceptée dans le cadre d'un règlement global, M. Bolloré est soucieux de préserver l'avenir du groupe et de ses salariés", avait de son côté assuré Me Olivier Baratelli, avocat de l'industriel, du groupe et de M. Alix.
LE SÉNÉGAL DÉFAILLANT DANS LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D'ARGENT
Le pays se retrouve ainsi sous surveillance du Groupe d'action financière (Gafi) en compagnie du Maroc, du Burkina Faso et des îles Caïmans, pour ses manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme
Le Maroc, le Sénégal, le Burkina Faso et les îles Caïmans ont été placés jeudi sous surveillance par le Groupe d'action financière (Gafi) pour leurs manquements dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
A l'issue d'une réunion plénière, cet organisme intergouvernemental a ajouté ces quatre pays à la "liste grise" des pays présentant des "déficiences stratégiques", mais qui ont pris l'engagement de mettre en oeuvre des plans d'action dans des délais impartis pour améliorer leur situation.
Depuis sa précédente réunion plénière en octobre, le Gafi a identifié des progrès réalisés par la plupart des autres pays sur cette liste grise, à savoir l'Albanie, la Birmanie, le Botswana, le Cambodge, le Ghana, l'Ile Maurice, le Nicaragua, le Pakistan, le Panama, l'Ouganda et le Zimbabwe.
Deux autres pays sur la liste grise, la Barbade et la Jamaïque, n'ont pas fourni de nouvelles informations au Gafi depuis octobre en raison de la pandémie de Covid-19.
Enfin, l'Iran et la Corée du Nord restent sur la liste noire des pays non coopératifs en matière de blanchiment d'argent, de financement du terrorisme et de prolifération d'armes de destruction massive.
GUY MARIUS, CLÉDOR SÈNE ET ASSANE DIOUF PLACÉS SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Le ministère public a demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et actes de nature à troubler l’ordre public
L'info vient de tomber. Guy Marius Sagna Clédor Sène et Assane Diouf ont été placés sous mandat de dépôt. Le ministère public a demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et actes de nature à troubler l’ordre public, informe la Rfm. A Touba aussi, les éléments du commissariat spécial ont arrêté Mame Dame Lô et Baba Ndiaye, tous membres de Pastef.
ALIOU CISSE «PARTAGE» ENTRE UNE REVUE D’EFFECTIF ET UNE REVUE DES FONDAMENTAUX
Dans un mois, jour pour jour, le Sénégal va attaquer la dernière ligne droite des éliminatoires de la Can 2021.
Quand une équipe est qualifiée à une Can avant la limite, une question revient au rebond : faut-il opter pour une revue d’effectif ou huiler les automatismes ? Et là où il est, Aliou Cissé doit être partagé entre la montée en puissance des jeunes pousses qui frappent à la porte de la Tanière et le jeu des Lions qui reste à parfaire.
Dans un mois, jour pour jour, le Sénégal va attaquer la dernière ligne droite des éliminatoires de la Can 2021. C’est ainsi que la bande à Sadio Mané va se déplacer au Congo Brazzaville le 26 mars, avant de terminer à la maison par l’Eswatini, le 30 mars.
Déjà qualifiés pour «Cameroun 2021», les Lions vont jouer deux matchs sans enjeu, même s’il faut relativiser par rapport au classement Fifa. Evidemment, quand une équipe est qualifiée avant la limite, chaque fois une question revient au rebond : faut-il opter pour une revue d’effectif ou huiler les automatismes ?
Mais là où il est, Aliou Cissé doit sûrement être partagé entre la montée en puissance des jeunes pousses qui frappent à la porte de la Tanière et le jeu des Lions qui reste à parfaire.
Justement, arrêtons-nous sur le jeu des Lions pour constater comme tout le monde que Aliou Cissé a du boulot à ce niveau. Si certains aiment parler «d’absence de fond de jeu», le vrai débat se situe au niveau du respect des fondamentaux par rapport à une discipline comme le foot qui évolue chaque jour et qui est devenu une vraie science pour les coaches à même de savoir transmettre leurs consignes sur le terrain.
Mais les joueurs ont aussi leur responsabilité. Surtout ceux qui ont un vécu dans le milieu du professionnalisme et qui doivent «accompagner» leur coach dans sa volonté de donner une identité de jeu à l’Equipe nationale.
Sinon comment comprendre l’absence d’un «circuit préférentiel» quand le Sénégal attaque ? Il y a aussi les déchets notés dans les transitions rapides et l’absence de jeu de couloir à même de mettre en valeur nos latéraux devenus inexistants sur les centres ou les dédoublements. Et pour huiler tout cela, les Lions ont encore besoin de beaucoup jouer ensemble. Les deux derniers matchs des éliminatoires s’offrent ainsi comme une opportunité ; même si d’ici à la prochaine Can d’autres matchs de préparation sont prévus.
Mais Aliou Cissé, qui forcément devrait penser à une politique de rajeunissement, devra aussi se pencher sur le cas de ces jeunes qui font «toc toc» à la porte de la Tanière. Ils sont nombreux ; on ne va pas tous les citer. Mais retenons un nom : il s’agit de Sofiane Diop.
La priorité Sofiane, la menace Deschamps
Inconnu il y a quelques années, le jeune milieu offensif de Monaco a crevé l’écran récemment en domptant les champions de France dans leur jardin à travers une prestation XXL, avec à l’arrivée un superbe but. Au-delà de son talent, si nous nous intéressons à ce jeune franco-sénégalais de 20 ans, de père sénégalais et de mère marocaine, c’est parce qu’il a un profil qui manque à l’entrejeu des Lions.
En effet, depuis «Coach Cissé» cherche cet oiseau rare, à savoir un milieu offensif à même de donner de la fluidité au jeu avec cette capacité à servir de bonnes balles aux «flèches» Sadio Mané et Ismaïla Sarr.
Evidemment, convaincre Sofiane Diop de rejoindre la Tanière ne sera pas une mince affaire. Même si on sait que ce genre de dossier se traite dans la discrétion entre les Fédéraux, sa famille et le concerné.
Mais une chose est sûre, le natif de Tours, qui a joué chez les Bleus en petites catégories, sera scruté lors de ses prochaines sorties avec Monaco. Et un certain Didier Deschamps ne va pas manquer de poser son regard sur ce jeune prodige. Le sélectionneur des Bleus ayant plusieurs fois «dribblé» le Sénégal concernant le dossier des binationaux.
ATTAQUES CONTRE LES JUGES MAMADOU SECK, SAMBA SALL…
Il est sous la menace du délit d’outrage à magistrat
Les attaques de Sonko contre les magistrats Serigne Bassirou Guèye et surtout Mamadou Seck et Samba Sall ont été mal accueillies. Et Le Quotidien a appris de sources judiciaires qu’«une nouvelle procédure pour outrage à magistrat est en discussion» et pourrait être jointe à «l’appel à l’insurrection» brandi après ses appels à la résistance.
Par ailleurs, le leader de Pastef a déclaré hier qu’il n’entend pas répondre à une éventuelle convocation du juge d’instruction. Il considère, en effet, que la procédure de levée de son immunité est «illégale».
Il faut redouter, par conséquent, qu’il soit cueilli manu militari parce qu’après ce dernier acte de l’Assemblée nationale, plus rien ne devrait empêcher son audition. Si l’Assemblée scelle son sort aujourd’hui, elle notifiera cette levée de l’immunité parlementaire de Sonko au juge et au procureur de la République qui l’ont sollicitée. Il pourrait alors être auditionné au plus tard lundi.
DRAME A TCHIKY, UNE ELEVE MEURT EN PLEIN COURS D’EPS
Le Cem de Tchiky, situé dans la commune de Diass, est endeuillé suite au décès hier d’une jeune élève en classe de 4ème en plein cours d‘éducation physique et sportive.
Le Cem de Tchiky, situé dans la commune de Diass, est endeuillé suite au décès hier d’une jeune élève en classe de 4ème en plein cours d‘éducation physique et sportive.
La fille est tombée durant le cours et a perdu la vie sur le coup. Son corps a été transporté à la morgue de l’hôpital du quartier Grand Mbour pour autopsie.
Ce décès plonge cet établissement scolaire dans l’émoi et la consternation.
La gendarmerie de Popenguine a ouvert une enquête pour élucider les circonstances de la mort de cette jeune fille.
L’IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE DE SONKO LEVÉE
L’Assemblée nationale a voté vendredi la levée de l’immunité du député d’opposition visé par une plainte pour viols. Les députés ont donc choisi d’approuver les recommandations de la commission ad hoc chargée d’examiner la procédure
L’Assemblée nationale a voté vendredi la levée de l’immunité du député d’opposition visé par une plainte pour viols. Une procédure jugée « viciée et illégale » par Ousmane Sonko, qui a déjà annoncé qu’il ne répondra à aucune convocation de la justice.
L’issue du vote ne faisait aucun doute. Enclenchée le 9 février, la procédure de levée d’immunité de l’opposant Ousmane Sonko s’est achevée vendredi vers . Les députés étaient appelés à se prononcer lors d’un vote à main levée, au cours d’une session plénière mouvementée, organisée à huis clos mais filmée par une député présente, à laquelle tous les députés n’ont cependant pas pu assister, en raison, officiellement, de la pandémie de Covid-19.
Tandis qu’un important dispositif sécuritaire avait été mis en place autour du bâtiment, auquel les journalistes n’avaient pas accès, plusieurs députés de l’opposition ont déclaré ne pas se rendre à l’Assemblée, qualifiant le vote de « mascarade ».
L’affaire Sweet Beauté
Les députés ont donc choisi d’approuver les recommandations de la commission ad hoc chargée d’examiner la procédure. Dans le rapport de la commission consulté par Jeune Afrique, les députés établissent que « le député Ousmane Sonko doit aller se défendre devant la justice et l’accusatrice doit avoir la possibilité de se défendre devant la justice, seule compétente pour dire le droit et faire triompher la vérité ».
« Au regard du caractère sérieux de la saisine et des accusations graves contre le député Ousmane Sonko, la commission a adopté, à une très large majorité, la décision de recommander à la séance plénière de lever [son] immunité parlementaire pour permettre à la justice de poser les actes, conduire les procédures et appliquer les dispositions de la loi pour aboutir à la manifestation de la vérité », a conclu la commission.
Dans celle-ci, l’employée du salon de massage le Sweet Beauté accuse l’opposant de l’avoir violée et menacée de mort sur son lieu de travail, à plusieurs reprises. Le député a admis être un client régulier de ce salon, qu’il dit fréquenter pour des « raisons médicales », mais nie les accusations de la plaignante.
Ce dernier avait déjà annoncé, jeudi soir face à la presse, qu’il ne comptait pas répondre à une éventuelle convocation de la justice. Une posture en contradiction avec celle qu’il avait prise le 7 février dernier, lorsqu’il s’était dit prêt à répondre à la justice dès lors que son immunité serait levée. « Je ne répondrais pas si la levée d’immunité n’est pas légale », a justifié Ousmane Sonko.
Procédure « expéditive » ?
L’opposition a en effet dénoncé plusieurs vices de formes dans la procédure menée à l’Assemblée nationale. Le 20 février, deux députés de l’opposition ont même démissionné de la commission ad hoc, dénonçant le manque d’indépendance d’une Assemblée largement acquise à Benno Bokk Yakaar, (BBY, la coalition présidentielle), qui détient 125 députés sur 165. Une démission qualifiée de « fuite en avant » par le président de la commission Pape Birame Touré, membre de la majorité.
« Il y a eu obstruction, a dénoncé l’un des démissionnaires vendredi à l’Assemblée, le député Moustapha Mamba Guirassy. Nous n’avons eu aucune possibilité d’aller au fond du dossier pour statuer pour savoir si on pouvait lever l’immunité de notre collègue. »
La procédure a été « expéditive », a également dénoncé Ousmane Sonko jeudi, ironisant sur la vitesse d’exécution de sa levée d’immunité, « le seul domaine où Macky Sall fait du fast track », en référence à une expression chère au chef de l’État s’agissant des réformes qu’il initie.
Sonko a également pointé du doigt le juge d’instruction chargé de l’affaire, Mamadou Seck, « faible et non indépendant », membre « du triangle des Bermudes judiciaires » également composé du procureur de la République Bassirou Guèye et du doyen des juges Samba Sall selon le leader de Pastef.
C’est l’avis de Papa Ndary Niang, vétérinaire-hygiéniste alimentaire, qui préconise aussi, pour une meilleure campagne de vaccination, l’implication des chefs religieux dans la sensibilisation et de l’Armée pour amener les citoyens à se faire vacciner
Gagner la lutte contre le Covid-19 passe par un couvre-feu total les week-ends dans tout le pays, la vaccination obligatoire de tous les Sénégalais et l’implication des vétérinaires, des chirurgiens-dentistes et des pharmaciens. C’est l’avis du Dr Papa Ndary Niang, vétérinaire-hygiéniste alimentaire, qui préconise aussi, pour une meilleure campagne de vaccination, l’implication des chefs religieux dans la sensibilisation et de l’Armée pour amener les citoyens à se faire vacciner.
Malgré le couvre-feu effectif dans les régions de Dakar et Thiès, les autorités n’ont pas encore réussi à limiter la progression de la pandémie du Covid-19 dans le pays. Pour résoudre l’équation de cette deuxième phase, le vétérinaire-hygiéniste alimentaire à la base, le Dr Papa Ndary Niang, propose le confinement les week-ends, l’implication des religieux dans l’acceptation du vaccin et l’élargissement des cibles aux vétérinaires chirurgiens-dentistes et pharmaciens. «Il est vrai que lors de la première vague les autorités sénégalaises ont pu, grâce à la sensibilisation sur le respect des mesures barrières, limiter la pandémie. Ce qui a valu au Sénégal une performance appréciable dans la lutte contre celle-ci. Par contre, depuis l’arrivée de la deuxième vague, on a constaté que les cas communautaires continuent d’augmenter en dépit des mesures restrictives prises, notamment pour les régions de Dakar et Thiès», fait-il remarquer. Pour ce consultant international en stratégie et management, si «les populations crient leur ras-le-bol, c’est parce que les efforts de respect des mesures barrières sont annihilés par la flambée des cas positifs et les mortalités».
«Le couvre-feu n’a pas une réelle incidence sur la réduction des contaminations»
Pour Dr Niang, «le Comité de gestion de crise devrait réajuster son approche», en ce sens que la bataille contre la pandémie n’est pas seulement médicale. D’après lui, il y a d’autres paramètres que «le médecin, soucieux de la santé du patient et de la santé publique, pourrait ne pas voir au regard de l’évaluation qu’il se fait de la maladie du Covid19 sous l’angle du risque sanitaire». Mieux, les aspects socioculturels «n’ont pas été suffisamment pris en compte». Ce qui l’amène à dire que «le couvre-feu, dans sa forme actuelle, ne fera qu’accentuer les contaminations, vu la condensation des populations à la descente dans les stations de transport en commun à partir de 16h».
Le vétérinaire pense que même si le couvre-feu de 21h à 5h du matin est dissuasif, il n’a pas cependant une «réelle incidence sur la réduction des contaminations». Il en veut pour preuve les nouvelles contaminations qui ne cessent d’augmenter. Cela, précise-t-il dans son analyse, «n’est pas lié au fait qu’il y ait une nouvelle variante au Sénégal», mais «c’est parce qu’avec le couvre-feu on accroît la psychose des populations de se retrouver dehors au-delà de 21h», dit-il. Une attitude qui, selon lui, «crée des bousculades, des contacts rapprochés et l’oubli des gestes barrières». Mais comme les Sénégalais n’ont pas la culture d’aller prendre un café sur une terrasse à leur descente comme les Européens et les Arabes, le vétérinaire trouve ainsi l’occasion d’opérer une amélioration. C’est surtout les weekends qu’ils sortent pour les mariages, cérémonies familiales, etc. énumère-t-il dans le document.
«Confiner le pays tous les week-ends»
Dr Pape Ndary Niang déplore le manque d’initiatives des autorités pour rompre «cette chaîne de contamination». Ainsi, il propose un confinement total obligatoire tous les week-ends pour Dakar et Thiès, en attendant que les citoyens soient vaccinés.
Dans le même sens, Dr Niang propose à ce que le couvre-feu puisse commencer à partir de 22h jusqu’à 5h du matin, avec la fermeture des bars et discothèques non sans oublier les mesures édictées pour les besoins des funérailles. «Il est important de limiter les effectifs à 10 personnes maximum et les autres au besoin useraient de leurs téléphones pour filmer les cérémonies funèbres», suggère-t-il en outre, en demandant que ces mesures soient élargies aux baptêmes avec un accès aux lieux de culte réglementé et plus de rigueur dans le nettoyage hebdomadaire des marchés. Il n’a pas omis de relever le défaut de communication sur les tests. A l’en croire, les personnes qui ne savent pas qu’elles peuvent se rendre dans les centres de traitement pour se faire tester du Covid-19 sans bourse délier sont nombreuses. Après le démarrage de la campagne de vaccination, Dr Niang est d’avis que c‘est la seule alternative pour combattre cette maladie. Mais en attendant que la majeure partie de la population soit immunisée, il faudrait «repenser les cibles», conseille-t-il.
En temps de guerre comme c’est le cas avec le Covid-19, il faut réquisitionner des bras valides comme l’Armée afin de d’imposer le vaccin à tout le monde, croit-il. Mais même s’il ne veut pas qu’on arrive à l’utilisation de la force, il pense tout de même que le vaccin doit être obligatoire pour tout le monde. Pour une réussite de la campagne de vaccination, le directeur du cabinet Afrique émergence conseil (Aec) suggère la sensibilisation en y impliquant les chefs religieux, le clergé et les pouvoirs publics, les politiques du pouvoir comme de l’opposition.
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MANIFESTATIONS À RUFISQUE ET AUX PARCELLES
Des manifestations sporadiques ont eu lieu, ce vendredi, tôt dans la matinée, aux Parcelles assainies et à Rufisque.
Des manifestations sporadiques ont eu lieu, ce vendredi, tôt dans la matinée, aux Parcelles assainies et à Rufisque.
En effet, des pneus ont été brulés sur la voie publique. À Rufisque, les forces de l'ordre se sont déployés pour disperser les manifestants et éteindre les flemmes qui brûlaient sur l'asphalte. La circulation a été fortement entravée. Aux parcelles assainies, le calme est revenu, du moins provisoirement. La police a pu contenir les manifestants.
LA TRADUCTION EST AUSSI NECESSAIRE A LA LITTERATURE QUE L’AIR AUX OISEAUX DU CIEL
Palabres avec Louis Camara, écrivain et «passeur de cultures»
Entretien réalisé par Alassane Seck GUEYE |
Publication 26/02/2021
Collaborateur du Témoin à travers ses œuvres qu’il met à la disposition de nos lecteurs, Louis Camara reste un auteur engagé en plus d’avoir le souci de partager son savoir. Par la magie de l’Internet avec ses plateformes, Le Témoin s’est entretenu avec l’auteur saint-louisien sur son œuvre et sa pratique littéraire. Entretien.
Louis Camara, douze ans après sa publication par les EENAS vous avez décidé de parler de votre œuvre « La forêt aux mille démons ». Pourquoi avoir attendu si longtemps?
En fait, je me suis rendu compte que depuis sa parution en 2009 grâce au Fonds d’aide à l’édition, « La forêt aux mille démons » reste très peu connu du public des lecteurs. Il est vrai qu’il n’est pas bien diffusé et qu’il est même un peu difficile de le trouver en librairie. C’est donc pour corriger cette situation défavorable que j’ai pensé à mieux le faire connaître par le canal de la presse et d’autres médias étant donné que les rencontres littéraires ne son plus possibles en raison de l’épidémie de la COVID. Vous savez, parfois en l’absence de dynamisme ou de réactivité de leurs éditeurs, les auteurs sont obligés de monter eux-mêmes aux créneaux pour faire connaître leurs ouvrages. Ce n’est pas très normal mais c’est généralement comme cela que ça se passe dans notre pays. A moins que vous ne soyez soutenus par des lobbies littéraires qui ont pignon sur rue et peuvent assurer la promotion de vos livres. Ce qui n’est bien sûr pas le cas de tous les écrivains.
Est-ce que comme la plupart de vos œuvres celle-ci s’inspire également de la culture yorouba ?
Oui, en effet, comme « Le choix de l’Ori » qui m’a valu de remporter le Grand prix du Président de la République pour les Lettres, « Histoire d’Iyewa » et « Le tambour d’Orunmila » qui sont parus avant elle, « La forêt aux mille démons est une œuvre qui s’enracine dans la culture yorouba. Mais à la différence des premières, ce n’est pas un conte, mais plutôt un roman épique, d’autre part, il ne tire pas sa source directement de la mythologie.
Mais où avez-vous été chercher ce titre « La forêt aux mille démons » et pourquoi cette fixation sur le monde yorouba alors que vous êtes Sénégalais et même Saint-louisien bon teint ?
Pour commencer par la deuxième partie de votre question je voudrais vous dire qu’il ne s’agit pas d’une « fixation », mais plutôt d’un intérêt motivé pour une culture où j’ai trouvé énormément de choses importantes pour moi, notamment l’inspiration littéraire. Ceci dit, je suis effectivement un Sénégalais et même, comme vous dites, un « Saint-Louisien bon teint ». Donc pas de souci à ce niveau. Seulement j’ajouterais que je suis aussi et sans doute avant tout un Africain et que la culture yorouba du Nigeria que j’ai ajouté à ma culture native sénégalaise, saint-louisienne me convient parfaitement et s’harmonise bien avec les autres composantes de mon identité plurielle. Voilà. Je pense que le cosmopolitisme est quelque chose de naturel, de consubstantiel à tout être humain, qu’il le veuille ou non, qu’il en soit conscient ou pas. C’est pourquoi le racisme, le chauvinisme le nationalisme exacerbé sont de graves et dangereuses aberrations. Pour en revenir à la première partie de votre question, sachez que je n’ai pas inventé le titre « La forêt aux mille démons » mais que c’est plutôt la traduction française de « The forest of a thousand daemons » de Wole Soyinka qui l’a lui-même traduit du yorouba.
C’est bien compliqué tout cela…
(Rires) Non, c’est très simple en réalité. Wole Soyinka, prix Nobel de littérature qui est yoruba de naissance, a traduit en 1968 le roman de son compatriote l’écrivain D.O Fagunwa publié en 1935 sous le titre « Ogboju Ode ninu Igbo Olodumare ». Cela a donné « The forest of a thousand daemons » que j’ai à mon tour traduit en français et publié en 2009. Est-ce que c’est plus clair maintenant ?
C’est limpide et l’on comprend très bien d’où ça vient. Mais vous n’êtes donc pas seulement écrivain mais aussi traducteur ?
(Sourire) Disons plutôt traducteur intermittent ou occasionnel car la traduction est un métier, pratiqué par des professionnels qui l’ont appris à l’université ou sur le tas pour certains. Je ne voudrais pas paraître prétentieux en m’accordant le statut de traducteur. « La forêt aux mille démons » est la seule traduction que j’ai réalisée pour des raisons et en des circonstances bien précises.
Quelles sont ces raisons et ces circonstances ?
Eh bien, la raison principale c’est que, en tant qu’écrivain et « passeur de cultures » comme on dit, j’ai eu le désir de faire connaître l’œuvre de D.O Fagunwa aux lecteurs Sénégalais et francophones en général tout comme Soyinka a voulu la faire partager en la traduisant en anglais. La traduction c’est véritablement la langue universelle et les traducteurs jouent un rôle éminemment positif dans le dialogue et l’intercompréhension entre les cultures du monde. Les écrivains sont eux-mêmes parfois de vrais virtuoses de la traduction, comme Baudelaire qui était le meilleur traducteur de son confrère Edgar Allan Poe) certains s’auto-traduisent et c’est le cas de Vassilis Alexakis (mort le mois passé) qui traduisait systématiquement ses propres romans du grec au français et vice- versa. Mon ami Boubacar Boris Diop a luimême traduit en français son roman « Doomi Golo » et traduit en wolof une pièce de théâtre d’Aimé Césaire. Tout ça pour vous dire que la traduction est aussi nécessaire à la littérature que l’air aux oiseaux du ciel.
La traduction, surtout littéraire, ne doit pas être chose facile, surtout concernant un écrivain comme Wole Soyinka réputé être difficile voire hermétique. Comment vous y êtes vous pris ?
Écoutez, je crois que c’est une mauvaise réputation qui est faite à Soyinka, il n’est ni plus « difficile » ni plus « hermétique » qu’un autre. Pour traduire sa traduction du roman de Fagunwa, je n’étais armé que de mon dictionnaire bilingue Anglai-Français, de mon enthousiasme et de ma volonté. Et apparemment ça a marché. La seule chose qu’il me reste maintenant à apprécier, c’est du côté de la réception, que ce soit des lecteurs simples dont j’attends un jugement de valeur purement « littéraire » ou des spécialistes de la traduction. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je me suis fixé comme objectif de relancer ce bouquin.
Pouvez nous nous parler de cet écrivain, D.O Fagunwa et de son œuvre littéraire qui semble t-il n’est pas bien connue au Sénégal ou peut-être même dans l’espace francophone?
Daniel Olorunfemi Fagunwa est né en 1906 au Nigeria de l’ouest, le « Yorubaland ». Bien que maitrisant l’anglais (il a été enseignant puis inspecteur de l’enseignement secondaire) il décide d’écrire dans sa langue maternelle, le yorouba, et publie en 1935 sa première œuvre de fiction « Ogboju Ode ninu igbo irunmale’ qui sera suivie de six autres romans. Il est mort en 1963. Fagunwa est beaucoup moins connu que son compatriote (plus jeune que lui puisqu’il est né en 1920) Amos Tutuola qui, lui, écrivait en anglais et qui est l’auteur du fameux « L’ivrogne dans la brousse » traduit en français par l’écrivain Raymond Queneau. Fagunwa, très populaire dans son pays, est considéré comme le précurseur de la littérature en langue yorouba et l’un des tout premiers dans une langue africaine. « La forêt aux mille démons » est une sorte de roman initiatique dont l’action se déroule dans l’une des mystérieuses grandes forêts du pays yorouba. Le héros de l’histoire, le chasseur Akara-Ogun, va y connaitre une série d’aventures extraordinaires qui vont le conduire, lui et ses compagnons au « Mont Langbodo » où ils vont acquérir la sagesse et la connaissance. C’est une très belle épopée qui mérite d’être connue du lectorat sénégalais et francophone au même titre que « L’épopée de Soundjata Kéita » ou « La légende Mpfoumou ma mazounou » et autres récits du même genre. Par ailleurs je suis en train de rédiger une monographie de D.O Fagunwa que j’espère terminer d’ici 2024 si Dieu me prête vie et santé.
Louis Camara on voit bien que vous n’êtes pas à court d’idées et de projets ! Comptez-vous continuer à traduire les œuvres de Fagunwa ?
Franchement pour ce qui est de la traduction, je pense que c’est la première et que ce sera la dernière car comme je vous l’ai dit, je ne suis pas un professionnel et seule la passion m’a poussé à réaliser celle-ci. Je souhaite que de nos universités, où il y a maintenant des modules et des laboratoires de traduction, sortent des traducteurs bien formés et professionnels et parmi lesquels il y aura des traducteurs littéraires. Je trouve un peu dommage que les écrivains africains, en n’importe quelle langue, soient le plus souvent traduits par des européens. Certes je ne considère pas cela comme un mal car la littérature ne connaît pas les frontières, mais je pense qu’il serait bon également que les auteurs africains soient traduits par des africains comme eux, avec lesquels ils partagent les mêmes problématiques existentielles, les mêmes environnements sociaux, politiques et culturels. Je trouve cela tout à fait logique. Des idées, des projets, oui j’en ai. Maintenant tout ce que je souhaite c’est d’avoir le temps, la santé et les moyens de les mener à bien.
C’est tout le mal que nous vous souhaitons…
Merci à vous et au Témoin. C’est un journal qui, en dehors de l’actualité sociale et politique, a su également se mettre au service des arts et de la littérature avec d’excellentes rubriques comme « Le magazine du week-end », « Le coin de lettres », « Palabres » qui sont toutes des tribunes ouvertes à tous les écrivains et artistes qui peuvent y publier des textes, partager leurs idées, donner des interviews. Sur ce plan, vous avez réussi votre pari et je vous dis bravo et bonne continuation. Que vos pages continuent d’être un espace d’expression pour les belles plumes et les talents artistiques de ce pays. J’invite les jeunes pousses déjà très prometteuses, si je me fie à certains textes lus ici et là et qui sont loin d’être médiocres, à prendre part à ces banquets de l’esprit aux cotés de leurs aînés, des « doyens » que nous sommes aujourd’hui devenus. Et puisque nous ne sommes encore qu’aux débuts de cette nouvelle année 2021, je souhaite qu’elle soit une année de paix, de santé, de prospérité pour tous et, en plus, de créativité pour les écrivains et les artistes. Puisse le Tout-Puissant écarter de nos horizons cette terrible pandémie qui ravage le monde entier et faire qu’elle ne soit bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
À propos de pandémie il semblerait que vous ayez produit quelque chose ?
En effet, j’ai produit une petite brochure de trois poèmes intitulée « Coronavirus, le Triptyque ». C’est ma manière à moi de participer à la sensibilisation et au combat contre ce fléau. L’opuscule n’est pas à vendre, mais j’aurais aimé avoir le soutien des autorités, des secteurs de la santé et de la culture, qui sont peut-être, les plus concernés, pour pouvoir en faire une large diffusion.
Nouvelliste, romancier, vous êtes également un poète ?
Il m’arrive, c’est le cas de le dire, de « taquiner » la muse, ou peut-être de la chatouiller (rire) mais je n’ai pas la prétention d’être un « grand poète ». Je laisse cela à d’autres. Moi j’aime simplement jouer avec les mots et c’est pourquoi j’aime encore, j’aimerai toujours, la poésie. La poésie est certes un enjeu, mais elle est aussi un jeu avec les mots et les mots sont des étoiles dans le ciel de nos espérances…