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30 juin 2025
«CE QUE LE PRESIDENT CONDE M’A DIT»
Candidat à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf) dont les élections auront lieu le 12 mars prochain à Rabat (Maroc), Me Augustin Senghor et sa suite ont eu des entretiens avec le chef de l’Etat et Antonio Souaré de Feguifoot
Candidat à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf) dont les élections auront lieu le 12 mars prochain à Rabat (Maroc), Me Augustin Senghor et sa suite ont eu des entretiens avec le chef de l’Etat et le président de la Feguifoot, Antonio Souaré.
A l’issue de son audience avec le Président Alpha Condé, le patron de la Fédération sénégalaise de football a animé un point de presse au cours duquel il a réaffirmé son engagement à s’investir en faveur d’un accord avec les candidats Ahmed Yaya et Jacques Anouma pour une candidature unique au niveau de la sous-région ouest africaine. Histoire de maximiser la chance de l’Afrique de l’Ouest de briguer pour la première fois la présidence de la Caf depuis sa création.
«Le Président Condé m’a donné sa bénédiction, son soutien…»
«Je ne regrette pas ce déplacement parce que le discours qu’il (Président Alpha Condé) m’a tenu m’a rassuré. Il m’a certes donné sa bénédiction et son soutien, mais il m’a dit aussi ce que je voulais entendre. Mon leitmotiv dans ma campagne, c’est d’aller vers un football africain uni, plus performant et plus attractif. J’ai mis en avant le mot d’unité parce que c’est important pour l’Afrique. Quand je suis rentré, il m’a parlé de panafricanisme. En ce qui concerne notre sousrégion, une démarche unitaire qui aurait pu permettre de gagner plus facilement ces élections, aussi de montrer que nous sommes dans cette voie de l’intégration africaine et çà je l’ai retenu. Au sortir de cette audience de ce matin, je vais encore m’investir pour trouver un accord avec mes frères, collègues qui sont candidats, Ahmed Yaya de la Mauritanie et Jacques Anouma», a promis le candidat sénégalais.
«Unir les compétences, éviter les divergences»
Pour une candidature unique régionale, Me Senghor propose : «Au moment où la Caf traverse des difficultés, il serait bon d’unir les compétences, d’éviter des divergences ou des positionnements politiques. Moi, en tout cas, c’est ma vision. Je l’ai d’ailleurs dit au président de la Fifa. Je n’aurai aucun souci, si on arrive à un accord, à être derrière quelqu’un. Mais à condition que ce quelqu’un incarne les valeurs que moi je partage pour nous porter de l’avant, parce que la Caf est arrivée à un niveau où on ne peut pas aller plus bas, où nous avons l’obligation de nous lever. Dans le cadre de mon programme, j’ai évoqué un aspect important qui s’appelle ‘’Initiative times Africa’’ pour le football. C’est multidimensionnel. Il touche d’autres combats. Cela veut dire que nous pouvons réaliser la Caf que nous voulons par nous-mêmes et avec l’accompagnement des autres. Nous avons des potentiels, nous avons cette capacité.» Pour ce qui est des stratégies et pistes de solution, le patron de l’instance dirigeante du football sénégalais estime qu’il faut relever certains défis. «Il y a des combats à mener, la recherche des moyens… Par exemple, la Coupe du monde en Afrique. Pourquoi doit-on attendre ? Depuis 1931, il n’y a eu qu’une seule Coupe qui a été organisée en Afrique. Et à cette époque, on disait déjà que l’Afrique ne pourra pas. Et ceux qui ont été témoins savent que ça été l’une des meilleures en 2010 en Afrique du Sud. 20 ans après, c’est mon combat. Avec mes collègues, nous devons nous battre, en faire une exigence, car c’est notre droit», a-t-il conclu.
Avec guineenews.com
COUP DE PROJECTEURS SUR LES 7 REDOUTABLES BOUCLIERS D’OUSMANE SONKO
Ils sont des ténors du barreau, habitués aux grands procès. Ils sont également réputés pour leurs qualités de grands pratiquants du droit, redoutables procéduriers, pénalistes, rhéteurs.
Ils sont des ténors du barreau, habitués aux grands procès. Ils sont également réputés pour leurs qualités de grands pratiquants du droit, redoutables procéduriers, pénalistes, rhéteurs. En place, les avocats qui ont été constitués pour assurer la défense de Ousmane Sonko, accusé de viols répétitifs et menaces de mort par la masseuse Adji Sarr, entendue au fond du dossier par le juge d’instruction du 8e cabinet à la veille de la levée de l’immunité parlementaire de son présumé bourreau. Lequel pourra être entendu, maintenant, à tout moment par le juge en charge du dossier. En attendant le développement de l’affaire, nous faisons un zoom sur les robes noires qui doivent tirer d’affaire l’opposant Ousmane Sonko.
Me Ciré Clédor Ly, seul spécialisé en droit pénitentiaire
Présenté comme l’un des meilleurs pénalistes du Sénégal, Me Ciré Clédor Ly a capitalisé plus de 35 ans de barre. Il est célèbre grâce aux grands dossiers dans lesquels il est constitué comme ceux de la Sicap, de l’Ipres, de la Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix, de l’affaire des Inspecteurs du Trésor, des Impôts et Domaines, de l’affaire Adel Korban, de feus Ino et Alex, de l’affaire Luc Nicolaï, ou encore de celui de feu Cheikh Béthio Thioune...
À l’international, il fait partie du pool d’avocats de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qu’il a réussi à faire obtenir une liberté provisoire. Il figure dans le cercle restreint des avocats sénégalais admis à la Cour pénale internationale. Cette nouvelle étape, qui survient au terme de 28 ans d’expériences au Barreau du Sénégal, sonne comme un sacerdoce pour celui qui compte être à la hauteur des attentes de la CPI. C’est au cours d’un son séjour à Abuja dans la capitale nigériane qu’il en a été informé par sa secrétaire.
Titulaire d’une maîtrise en droit public à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Me Ciré Clédor Ly est l’un des rares avocats sénégalais spécialisés en droit pénitentiaire. Il est l’avocat de Thierno Ousmane Sy, Laurent Gbagbo, John Oby, De brillants jeunes avocats sont passés par son cabinet en tant que stagiaire, notamment Me Bamba Cissé... Né le 17 septembre 1957 à Guinguinéo (région de Fatick), Me Ly a signé son entrée au barreau en 1983.
Me Demba Ciré Bathily, l’éternel défenseur des droits humains
Voilà un avocat à cheval sur les principes relatifs aux droits humains. Le souci du respect des droits humains, c’est son bréviaire. Cet ancien président de la section sénégalaise d’Amnesty international était constitué dans le dossier Karim Wade dès les premières heures. Il est bien connu pour la défense et la promotion des droits de l’homme.
Dans le procès de Wade-fils, il a toujours veillé au respect des droits de la défense dont la seule violation suscite une objection de sa part. Me Bathily est avocat d’Abdoulaye Baldé, Aida Ndiongue, Tahibou Ndiaye, les victimes du régime de Habré... Bardé de diplômes et constitué dans beaucoup d’affaires signalées, il est diplômé en droit à l’Ucad, sorti de l’Ena, titulaire d’un DEA à l’Institut des droits de l’homme et de la paix (Idhp).
Me Bamba Cissé, un orfèvre du droit
Il a de la carrure et de la prestance. Jeune avocat pétri de talents et de valeurs, Me Bamba Cissé séduit de par ses plaidoiries. Orfèvre du droit, il est l’un des meilleurs avocats de sa génération et allie compétence, modestie et élégance. Ancien secrétaire de conférence et lauréat du premier prix des Barreaux Francophones d’Afrique, Maître Bamba CISSÉ est un avocat au Barreau de Dakar depuis 2003. Il dispose d’une pratique pointue à la fois en droit pénal, en procédure pénale, en droit civil et procédure civile sénégalaise.
Très polyvalent, Me Cissé intervient également dans tous les domaines du droit bancaire, social, civil et commercial. Il est aussi membre de l’Union Internationale des Avocats et d’Avocats Sans Frontière, section Sénégal. Son premier grand procès, c’est l’affaire Cheikh Diop de CNTS. A l’époque, il était un très jeune avocat. Il a également défendu de grandes personnalités de ce pays telles le chanteur Thione Seck, le promoteur de lutte Luc Nicolaï, le prêcheur Taib Socé, Mbaye Touré (dans l’affaire Khalifa Sall). Il a défendu l’Imam Alioune Ndao. Il a été aussi avocat de Tombong Oualy et du maire de Guédiawaye Aliou Sall.
Me Ndoumbé Wane, la dame de fer du groupe
Me Ndoumbé Wane se distingue des femmes du barreau grâce à son port vestimentaire (elle s’habille toujours en chemise et en pantalon), la tête toujours coiffée à ras. Elle domine le droit et la sape. Petite de taille, mais grande par l’esprit, la benjamine du pool d’avocats commis pour assurer la défense de Ousmane Sonko, s’est imposée en tissant sa toile. Amoureuse du droit, elle est élégante, éloquente et captivante.
Grâce à sa pertinence, cette jeune avocate inscrite au barreau en 2009, a créé un consensus autour d’elle. Elle fait l’unanimité. Elle est une dame très respectée dans le domaine de la justice. D’ailleurs si elle a été élue secrétaire de conférence, fonction rarement attribuée à une femme dans le barreau, c’est grâce à sa pertinence et le respect qu’elle incarne. Elle est décrite par ses confrères et consœurs du barreau comme une avocate intègre, loyale et sincère, prête à défendre l’autre face à l’injustice. Lors du procès de Imam Alioune Ndao, elle était l’avocate de l’une des épouses de Matar Diokhané en l’occurrence Amy Sall. Cette dernière s’en est sortie grâce à elle.
Me Joseph Etienne Ndione, avocat pour combattre l’injustice
Son père, fasciné par la tenue, voulait qu’il devienne commissaire de police ou un gradé dans l’armée. Hélas, Me Etienne Ndione a préféré la robe noire. Issu de la promotion de 1996, il est devenu avocat pour, dit-il, combattre l’injustice. À la suite d’une grève au lycée Limamou Laye, il avait assisté à une scène qui lui a fendu le cœur. « Des policiers tabassaient une jeune femme qui n’observait pas le mouvement. J’ai été révolté par cet acte et c’est ce jour-là que j’ai juré que je deviendrai avocat pour défendre les victimes d’injustice. Je suis prêt à mourir pour combattre une injustice », raconte Me Etienne Ndione qui, il faut le retenir, est un fervent défenseur des droits humains.
Pur produit de l’école sénégalaise, Me Joseph Etienne Ndione a démarré ses études à l’école des Sœurs Notre Dame du Cap vert de Pikine avant d’atterrir au lycée Seydina Limamou Laye pour ses études secondaires. Le bac en poche, il s’ inscrit à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Avocat très posé, Me Ndione a défendu beaucoup de personnalités de ce pays. Mais, ironie du sort, le procès qui l’a le plus marqué est une affaire de viol. Et le mis en cause était, à l’époque, un étudiant en sixième année de médecine. Ce dernier risquait la peine maximale qui était de dix ans. Sa pertinente plaidoirie, basée sur les articles du Code pénal et du code de procédure pénal, a pu sauver son client qui, aujourd’hui, est devenu un grand médecin dans un hôpital de la place. Un autre procès durant lequel, Me Ndione s’est bien illustré, c’est l’affaire Imam Ndao et Cie, accusés de terrorisme. Il assurait la défense de Saliou Ndiaye, décrit comme le numéro 3 de la bande. « C’est lui-même qui m’avait choisi pour le défendre. Cela m’avait fait plaisir. Je l’ai bien défendu et grâce à Dieu, il s’en était sorti », s’en glorifie, avec modestie, Me Etienne Ndione. Très peu présent dans les colonnes de la presse, il préfère plaider devant les juges, qui sont les seuls à convaincre dans une affaire, que devant les caméras de télévision.
Cependant, il n’hésite pas à tremper sa plume pour faire des contributions pertinentes sur des sujets d’actualité. Il a été le premier avocat à dénoncer la loi criminalisant le viol. Il avait fait une contribution sur le port des caméras piétons pour combattre les violences policières.
Me Ousseynou Ngom, un plaideur teigneux
Il s’ inscrit au barreau en 2005 et fait son stage au cabinet Sow Seck et Diagne. Il a fini son stage en 2008 et est resté collaborateur à ce cabinet une dizaine d’années avant d’ouvrir son propre cabinet. « C’est avocat loyal, confraternel et très jovial et d’une urbanité sans commune mesure », a témoigne Me Ousmane Thiam qui l’a remplacé à la tête de l’Association des Jeunes Avocats du Sénégal (AJAS).
Au-delà du statut d’avocat, Me Ngom est décrit comme un homme généreux dans le savoir et dans la vie, toujours le sourire en bandoulière. Côté professionnel aussi c’est un redoutable plaideur très teigneux, intelligent et très compétent. Il est sorti major de sa promo au concours de plaidoirie qu’on appelle conférence du stage au Sénégal et est aussi lauréat du concours de plaidoirie en Afrique qui se tient au Bénin appelé CIFAF. Bref, c’est un jeune et très bon avocat. Il fait partie des avocats qui ont fait condamner l’ancien président tchadien Hissène Habré.
Me Cheikh Khouressi Ba, le révolutionnaire du barreau
S’il fait partie des avocats les plus connus dans le landerneau judiciaire, c’est grâce à sa pugnacité dans ses plaidoiries. Révolutionnaire, Me Cheikh Khouressi Bâ est devenu, aujourd’hui, le défenseur de la cause des activistes. À chaque fois que ces derniers sont arrêtés, il donne d’abord l’information sur sa page avant de les rejoindre au lieu où ils sont retenus pour assurer leur défense. Kémi Saba, Guy Marius Sagna, Karim Xrum Xax, Assane Diouf entre autres peuvent en témoigner. Il les a tirés d’affaires à plusieurs reprises. Ce, grâce à des plaidoiries pertinentes qui ont permis à la balance de basculer du côté de ses clients.Inscrit au barreau en 1988, Cheikh Khoureyssi Ba est un brillant avocat, toujours paré à la bataille contre l’injustice. Il réclame toujours une bonne administration de la justice en respectant les droits de la défense qui, a-t-il l’habitude, sont sacrés dans un procès pénal. Fils d’un juge, Me Cheikh Khouressi Bâ, né en 1956 à Dakar, a vécu dans un environnement judiciaire. C’est la raison pour laquelle il a toujours refusé de participer à tout ce qu’il considère une parodie de justice. Il a, à plusieurs reprises, boudé des audiences parce qu’il n’était pas d’accord avec la façon dont les débats sont dirigés par le président du tribunal.
LES «FAUX TESTS» POUR DESTABILISER L’ADVERSAIRE
Le sélectionneur de la Rd Congo, Florent Ibenge, a été le premier à sonner l’alerte ; c’était à l’issue du dernier Chan organisé au Cameroun et remporté par le Maroc.
Créer de «faux tests» pour déstabiliser ou affaiblir l’adversaire, c’est la nouvelle tendance notée au niveau des compétitions africaines. Après le cas de la Rd Congo et de son coach au Chan, des tentatives ont été aussi notées en Ligue africaine des champions cette semaine. La Caf est interpellée.
Le sélectionneur de la Rd Congo, Florent Ibenge, a été le premier à sonner l’alerte ; c’était à l’issue du dernier Chan organisé au Cameroun et remporté par le Maroc.
Une des équipes favorites du tournoi et éliminée par le pays hôte, la Rdc, avait accusé le Cameroun de tricherie et de déstabilisation de son équipe grâce aux tests Covid-19. Victime principale de cette supposée tentative de déstabilisation, l’entraîneur des Léopards A’ avait lâché une bombe face aux médias.
«J’ai été obligé de prendre des médicaments alors que je n’étais pas malade. Je n’ai jamais eu de Covid-19, mais ils ont dit que j’en souffrais. Ce n’est pas bien […] Ce n’est pas normal», a révélé un Florent Ibenge très remonté.
«Quand les résultats sont sortis avec 13 joueurs positifs, nous avons contesté les résultats et choisi de faire un nouveau test […] Dans toute notre délégation, seules 3 personnes ont été testées positives. C’est une très mauvaise image pour le Cameroun», déplore l’entraîneur congolais.
«C’est à la limite criminel. Et je ne suis pas le seul. Toute notre délégation a subi cela. J’ai des joueurs qui n’ont pas joué alors qu’ils n’avaient pas le Covid-19. Et je crois que ce n’est pas beau du tout. Il fallait qu’on le dise. On est dans le football, c’est la joie, l’amitié, la fraternité ; ce n’est pas tuer les gens», a confié Ibenge à la conférence de presse d’après-match.
Les résultats jugés faux ont amené la délégation congolaise à demander une contre-expertise auprès de la Caf. Les résultats de ces nouveaux tests révèleront seulement 3 cas positifs contre 13 annoncés précédemment, semant désormais de gros doutes sur les tests Covid-19 effectués depuis le début du tournoi. Ce qui explique sûrement cette sortie musclée du coach congolais.
Lamine Ndiaye et le Horoya ont eu leur dose
En déplacement mardi dernier en Afrique du Sud pour jouer contre le Kaizer Chiefs (0-0) en phase de poules de la Ligue des champions, le Horoya Fc a aussi eu sa dose. En effet, Le Quotidien a appris que l’équipe championne de Guinée, coachée par le Sénégalais Lamine Ndiaye, a été surprise d’apprendre des organisateurs, la veille du match, que trois membres de sa délégation ont chopé le virus du coronavirus. A savoir le coach Lamine Ndiaye, le préparateur physique et un de leurs meilleurs attaquants, tous contrôlés positifs.
Evidemment, une telle nouvelle aussi grosse ne pouvait ramener la sérénité dans le camp guinéen qui avait laissé à quai le latéral gauche sénégalais, Khadim Diaw, pour les mêmes motifs. Surtout que les Guinéens avaient en mémoire leur mésaventure au Maroc où 8 joueurs, déclarés tous positifs, ont raté la demi-finale de la Coupe Caf contre le Pyramids d’Egypte (0-2), joué à Casablanca en octobre dernier.
Sentant un coup fourré qui aurait privé de banc Lamine Ndiaye dans un match aussi important, les dirigeants guinéens ont exigé dare-dare une contre-expertise (tests rapides) le matin, jour du match. Et comme par extraordinaire, les tests de Lamine Ndiaye et des deux autres sont revenus négatifs (défense de rire).
Du coup, le technicien sénégalais pouvait tranquillement s’installer sur son banc et coacher son équipe avec son préparateur physique à ses côtés et son attaquant sur la pelouse. Cerise sur la gâteau : Horoya a ramené un point précieux de Johannesburg.
Avec les nouvelles échéances qui se profilent à l’horizon, tant au niveau des compétitions de clubs que des éliminatoires de la Can 2021, la Caf est interpellée par rapport à cette nouvelle méthode de triche. Comme quoi, cette pandémie du Covid-19 donne bien des idées à ceux qui ignorent le mot fair-play.
SONKO ENTRE QUATRE MAINS
C’est un feuilleton judiciaire de 4 épisodes : l’enquête de la Section de recherches, le procureur de la République, l’Assemblée nationale et le juge d’instruction
Ce vendredi 26 février, l’Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. C’est un feuilleton judiciaire de 4 épisodes : l’enquête de la Section de recherches, le procureur de la République, l’Assemblée nationale et le juge d’instruction. Un dossier qui passe entre ces quatre mains.
La Section de recherches
L’Assemblée nationale a levé hier l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko. Tout est parti justement du refus du député, accusé de viols et de menaces de mort par une masseuse, de déférer à la convocation de la Section de recherches de la gendarmerie. Le candidat arrivé troisième à l’issue de la dernière Présidentielle devait, en effet, être entendu à la suite des auditions de la plaignante Adji Sarr et de la propriétaire du salon de massage «Sweet beauté». Mais le leader de Pastef, qui a affirmé que le procureur de la République a «donné des ordres» aux gendarmes de procéder à son arrestation dès qu’il se présentera dans leurs locaux, a préféré mettre en avant son privilège de député. «Je n’irai pas répondre à la convocation (de la gendarmerie) pour la simple et bonne raison que je suis député. Et pour ce faire, mon immunité parlementaire doit être levée. Si la majorité le fait, à la minute qui suit je vais répondre à la justice», avait-il déclaré le 7 février. Et ses avocats aussi avaient rappelé au commandant le statut de leur client à travers une lettre.
Le procureur de la République
Alors, le procureur de la République lui concède son statut de député et déclenche la procédure de levée de l’immunité parlementaire. Après avoir reçu les conclusions des enquêteurs de Colobane, Serigne Bassirou Guèye n’a pas attendu la fin de la procédure de levée de l’immunité pour saisir le juge d’instruction du 8ème cabinet qui, à son tour, a sollicité cette procédure. Le ministre de la Justice s’en est chargé en transmettant les lettres à l’Assemblée nationale. Simple formalité puisque l’opposition ne peut résister à l’écrasante majorité Benno bokk yaakaar. Il n’y aura alors plus d’obstacle à l’audition du député. Il aura affaire avec le procureur de la République, même si vraisemblablement il ne le verrait pas, comme cela devrait être le cas s’il avait accepté de répondre aux enquêteurs.
L’Assemblée nationale
La plénière d’hier a tenu ses promesses de joutes verbales entre pro et anti levée de l’immunité de Sonko. C’est d’ailleurs la même ambiance qui a prévalu aux différentes étapes de la procédure. C’est d’abord la saisine de l’Assemblée par le Parquet et le juge d’instruction qui a mis les deux députés de l’opposition et le non-inscrit dans tous leurs états, considérant que la lettre vise X. Ce que la majorité a démenti plus tard. La démission de Moustapha Guirassy et de Bamba Dièye aura exacerbé les divergences qui ont débouché sur le refus du leader de Pastef de déférer à la convocation de la commission et même de se faire défendre par Aïda Mbodj. Et depuis hier, le député Sonko a perdu sa couverture et sera à la disposition du juge.
Le juge d’instruction
Ousmane Sonko pourrait être convoqué dans les tout prochains jours. Mais il a annoncé jeudi qu’il ne déférera pas à une éventuelle convocation du juge du 8ème cabinet, Mamadou Seck, qu’il récuse déjà parce que «réputé faible et non indépendant». En principe, il ne devrait pas voir le procureur de la République qui a saisi le juge d’instruction pour l’entendre directement. Le magistrat instructeur a la latitude de procéder à une délégation judiciaire, c’est-à-dire saisir la police ou la gendarmerie pour poursuivre ou approfondir l’enquête. C’est dire que Sonko pourrait bien faire un tour à la Section de recherches.
En attendant le leader de Pastef, Adji Sarr est passée avant-hier devant le juge. Il appartiendra à ce dernier de mettre fin au feuilleton par un non-lieu ou de le poursuivre par un mandat de dépôt ou un contrôle judiciaire.
OMAR YOUM REFUSE SA DOSE AU NOM DE L’EQUITE SOCIALE
L’ex-ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement et maire de la commune de Thiadiaye, Me Omar Youm, n’a pas pris hier sa première dose de vaccin contre le coronavirus
L’ex ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement et maire de la commune de Thiadiaye, Me Omar Youm, a évoqué hier la clause de conscience pour ne pas prendre sa dose de vaccin contre le Covid19 lors du lancement de la campagne nationale de vaccination dans le département de Mbour.
L’ex ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement et maire de la commune de Thiadiaye, Me Omar Youm, n’a pas pris hier sa première dose de vaccin contre le coronavirus.
A en croire l’édile de Thiadiaye, il a décliné la dose qu’il devait recevoir par courtoisie. «J‘ai décliné l’offre très courtoise du médecin-chef de district que je remercie pour l’excellent travail effectué pour la préservation de la santé de nos populations. Ce n’est pas par méfiance ou par peur du vaccin, car je me suis vacciné toute ma vie. Certaines parties de mon corps en portent toujours les stigmates. Mais je pense simplement que ce vaccin ne doit être ni une arme idéologique ou diplomatique encore moins un instrument approfondissant davantage la cassure entre les citoyens, les riches et les pauvres, les élus et les électeurs, les gouvernants et les gouvernés», a déclaré Me Omar Youm.
Poursuivant son propos, il a invoqué la clause de conscience. «Comment regarder demain mon Conseil municipal dans le blanc des yeux, la conscience apaisée, mon épouse, mes enfants, les agents municipaux, les populations qui m’ont élu ? C’est pourquoi, usant de la clause de conscience, je préfère attendre le vaccin pour tous. Et ce, au nom de l’équité sociale», a tranché Me Youm.
Tout de même, il a salué les efforts que le chef de l’Etat a fournis. «Le président de la République a fourni des efforts remarquables pour doter notre pays d’un vaccin dans un contexte de raréfaction dont souffrent les ‘’super puissances’’ ayant pourtant soutenu financièrement la recherche. Je comprends l’acte symbolique du président de la République de se faire vacciner pour démontrer la qualité du vaccin et son importance dans cette phase cruciale de lutte contre cette pandémie, tout comme je salue l’initiative légitime de faire vacciner, en priorité, le personnel de santé, les personnes âgées et celle souffrant de certaines maladies. Ce premier échantillon de 200 mille doses devrait bénéficier à ce ciblage objectif et transparent», a conclu le maire de la commune de Thiadiaye.
LE RAPPORT DE LA COMMISSION AD HOC SUR L'AFFAIRE SONKO
L'intégralité du document qui a valu au député la perte de son immunité parlementaire
Assemblée nationale : Rapport de la Commission ad hoc chargée statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Monsieur le député Ousmane Sonko.
Rapport de la Commission ad-hoc Chargée d’examiner la demande de levée de l’immunité Parlementaire de Monsieur le député Ousmane SONKO, suivant, la lettre n° N°000059 MJ/SP, en date du 09 février 2021 du Garde des sceaux, Ministre de la justice au Président de l’Assemblée nationale
Assemblée nationale : Rapport de la Commission ad hoc chargée statuer sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de Monsieur le député Ousmane Sonko.
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,
La Commission ad-hoc, créée par la résolution de N°01/2021 du mercredi 17 février 2021 de l’Assemblée nationale, s’est réunie, dans la salle de délibération de la Commission des finances les 17, 19 et 22 février 2021, à l’effet de réunir les éléments d’un Rapport destiné à la séance plénière et portant sur la demande de levée de l’immunité parlementaire de l’honorable Député Ousmane SONKO.
En sa première réunion, tenue le 17 février 2021 et qui avait pour objet l’installation du bureau, le doyen d’âge, Monsieur Aymérou GNINGUE, assisté par le plus jeune membre, Monsieur Bounama SALL, après avoir constaté que le quorum est atteint, a présidé l’installation du bureau de la Commission ad-hoc composée ainsi qu’il suit :
Conformément à la pratique parlementaire, ce bureau a tenu compte des propositions des groupes régulièrement constitués, à savoir le groupe Benno Bokk Yaakar et le groupe Liberté et Démocratie.
Pour rappel, il a été fait lecture de la liste des autres membres de la Commission qui sont :
Monsieur Demba Babaël SOW
Madame Adji Diarra MERGANE
Madame Mously DIAKHATE
Monsieur Mamadou Oury Bailo DIALLO
Monsieur Aymerou GNINGUE
Monsieur Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE
Monsieur Serigne Cheikh MBACKE
Monsieur Moustapha Mamba GUIRASSY
Aussitôt après l’installation du bureau, le président de la Commission ad hoc, après avoir remercié ses collègues pour la confiance portée sur sa personne, a donné rendez-vous aux membres à la prochaine réunion qui sera convoquée incessamment, pour la suite des travaux.
La Commission ad hoc s’est réunie, par la suite, le vendredi 19 février 2021, à 10 heures, dans la salle de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, à l’effet d’examiner son calendrier de travail.
A cette réunion, ont pris part, tous les membres, à l’exception du collègue Monsieur Aymérou GNINGUE, empêché, lequel a envoyé une lettre indiquant que la collègue Madame Adji Diarra Mergane assure sa suppléance.
Ouvrant la séance, Monsieur le Président de la Commission ad-hoc a donné la parole au rapporteur qui a fait le compte rendu de la précédente réunion du 17 février 2021.
A la suite du rapporteur, le président de la Commission ad-hoc est revenu sur les contours et caractéristiques de la mission avant de rappeler certaines dispositions de notre Règlement intérieur, notamment sur les points suivants :
La présente Commission ad-hoc a pour mission d’examiner, de manière objective, rationnelle et transparente les documents envoyés par le Garde de Sceaux, Ministre de la justice pour demander la demande de levée de l’immunité parlementaire de Monsieur le Député Ousmane SONKO.
La Commission ad-hoc n’a pas pour mission de porter un quelconque jugement dans cette affaire. Elle devra se pencher uniquement sur l’objet pour lequel elle a été créée.
Le référentiel qui guidera la procédure des travaux de la Commission ad-hoc demeure le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment en ses articles 51 et 52 :
Dans la conduite de cette mission, les membres de la Commission ad-hoc sont tenus de respecter l’obligation de réserve. Par conséquent, les informations relatives aux travaux, aux délibérations et aux actes non publiés par l’Assemblée ne doivent en aucun cas, être diffusées par les membres de la dite Commission ad-hoc.
A la suite de ces rappels, Monsieur le Président a donné lecture des documents mis à sa disposition.
Il s’agit de :
1) la lettre N°000059 MJ/SP du 09 février 2021 du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice adressée à son Excellence Monsieur Moustapha NIASSE, Président de l’Assemblée nationale et transmettant « la demande de levée de l’immunité parlementaire de Monsieur le Député Ousmane SONKO formulée par le Procureur de la République, demande transmise par le Procureur Général près la cour d’appel de Dakar au Garde des sceaux Ministre de la justice » ;
2) la lettre du Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar, lettre N°000005/PGDK du 09 février 2021 adressée au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice pour transmettre la demande de levée de l’immunité parlementaire de Monsieur le Député Ousmane SONKO ;
3) la demande motivée du juge d’instruction du 8éme Cabinet du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en date du 09 février 2021, portant sur la levée de l’immunité parlementaire Monsieur le Député Ousmane SONKO;
4) Le procès-verbal d’enquête préliminaire n°078 du 05 février 2021 de la Section de recherches de la Gendarmerie nationale de l’Affaire Ousmane SONKO contre Adji SARR auquel sont annexées les pièces suivantes :
1. Procès-verbal de synthèse ;
2. Procès verbal d’audition de Madame Adji SARR ;
3. Procès verbal d’audition de Madame Aïssata BA ;
4. Procès verbal d’audition de Monsieur Ibrahima COULIBALY ;
5. Procès verbal d’audition de Monsieur Sidy Mouhamed MBAYE ;
6. Procès verbal d’audition de Madame N’dèye Khady NDIAYE ;
7. Procès verbal de mise en présence entre Adji SARR et Aïssata BA ;
8. Procès verbal de mise en présence entre Adji SARR et N’dèye Khady NDIAYE ;
9. Copie de la plainte de Madame Adji SARR ;
10. Copie de la réquisition à personne qualifiée (examen de Adji SARR) ;
11. Copie de l’agrément de Madame N’dèye Khady NDIAYE ( Sweet Beauté) ;
12. Copie du rapport médical suite à la consultation de Adji SARR
13. Copie de l’attestation médicale concernant la fille de N’dèye Khady NDIAYE ;
14. Copie de l’accusé de réception de la convocation de Ousmane SONKO ;
15. Copie du courrier du collectif des avocats de Ousmane SONKO.
Ensuite, Monsieur le Président a annoncé que les membres de la Commission qui souhaitent prendre connaissance de ces documents pourront le faire sur place, dans son bureau. Cependant, il a pris soin de suggérer d’organiser la consultation des documents, pour garantir la confidentialité requise et respecter les exigences qui guident la responsabilité de notre institution, à préserver le secret des travaux de la Commission ad-hoc.
C’est fort de cette préoccupation que Monsieur le Président a fait la proposition de permettre aux membres de la Commission qui le souhaitent de consulter tous les documents à l’issue de la réunion jusqu’à seize heures et le lendemain samedi 20 février 2021, de dix heures à seize heures.
Par ailleurs, Monsieur le Président a rappelé que conformément aux dispositions de l’article 52 alinéa 2 du chapitre XIII, Immunité, du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipulent que « la Commission doit entendre le député intéressé, le quel peut choisir, comme défenseur, un de ses collègues », l’audition de Monsieur le Député Ousmane SONKO constitue pour la commission ad hoc une étape obligatoire et déterminante de la procédure. À cet effet, il a fait à la commission, la proposition d’auditionner Monsieur le Député Ousmane SONKO le lundi 22 février 2021, à 10 heures, dans la salle de délibération de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
A la suite du Président de la commission, des débats ont eu lieu et se sont déroulés dans une relative sérénité. Chacun des membres présents a pris la parole à plusieurs reprises pour exprimer son point de vue et ses positions, qui se résument aux points suivants :
• Certains commissaires ont estimé que pour pouvoir discuter d’une chose aussi sérieuse que la levée de l’immunité parlementaire d’un collègue, ils doivent disposer de toutes les informations nécessaires. Or, jusqu’à présent, selon eux, l’Assemblée nationale qui a été saisie n’a mis à leur disposition aucun document lié à l’affaire ;
• Des commissaires ont noté, pour le déplorer, que dans les documents portés à leur connaissance, seule la version de Madame Adji SARR est disponible. Cette situation, selon eux, ne garantit pas l’équilibre dans le traitement de l’affaire et par conséquent, ils ne peuvent pas prendre de décision sur cette base ;
• Il a été souligné, par certains membres de la Commission, que cette commission ad-hoc n’est pas une instance de jugement de nature judiciaire et que les membres qui la composent ne sont pas des juges et par conséquent, ils doivent rester dans le cadre stricte de leur mission clairement définie dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ;
• Pour permettre à la Commission de poursuivre son travail, la majorité des commissaires a pris la parole pour demander l’audition du député Ousmane SONKO puisqu’elle estime qu’au-delà du fait que cette audition soit une étape de la procédure, elle devrait aussi permettre aux membres de recueillir la position de l’intéressé sur la question ;
• Certains des commissaires ont, dans leur intervention, noté que dans la copie du réquisitoire en leur possession, le procureur de la République a porté plainte contre X et non contre notre collègue Ousmane SONKO puisque son nom n’y est pas cité. Sur cette lancée ils ont déclaré que le Procureur de la République et le Juge d’instruction n’ont pas fait correctement leur travail d’instruction et voudraient que l’assemblée nationale le fasse à leur place. Fort de leurs arguments, ces commissaires ont estimé qu’il n’y a pas lieu de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du Député Ousmane SONKO;
• Des commissaires ont rappelé que lever une immunité parlementaire n’est pas synonyme de culpabilité, tout au contraire, elle peut bien permettre au collègue en question de laver son honneur en prouvant sa propre innocence ;
• Relativement à l’accès aux documents, des commissaires ont proposé que chaque membre de la commission puisse disposer d’une copie du dossier intégral. Pour conforter leur demande, ils ont fait référence aux dispositions de l’article 17 du Règlement intérieur. Pour renforcer leur argumentaire, ils ont déclaré que les procès-verbaux d’audition sont déjà sur la place publique et ils ne voient pas l’intérêt de prendre de telles précautions de confidentialité. Pour preuve, un des Commissaires défendant cette position a donné lecture partielle d’un procès-verbal d’audition dont il détient une copie qui ne lui a pas été remise par la Commission ad-hoc ;
• En revanche, la majorité des commissaires a dénoncé avec la dernière énergie, la sortie de certains de leurs collègues qui se sont adressés à la presse pour divulguer les travaux de la commission qui pourtant doivent être gardés secrets. Ils ont déploré, pour les condamner, ces comportements irresponsables avant de déconseiller la démultiplication des documents pour se limiter uniquement à la consultation, sur place, proposée par le président de la Commission ad-hoc.
Reprenant la parole à la suite des différentes interventions, Monsieur le Président de la Commission ad-hoc a apporté les précisions et orientations ci-après :
1. D’abord, il a rappelé que l’ordre du jour de la présente réunion ne porte pas sur la décision de lever ou non l’immunité parlementaire du député Ousmane SONKO. Cet ordre du jour a pour objet, comme inscrit dans la convocation établie à cet effet, l’élaboration du calendrier de travail de la commission ad- hoc ;
2. Ensuite, il a précisé que la procédure obéit à des règles bien définies qui guident les étapes et que beaucoup de questions soulevées ne sont pas encore à l’ordre du jour ;
3. Enfin, il a invité ses collègues à se limiter à la seule mission de la commission ad-hoc à savoir, examiner les documents envoyés par le Garde des sceaux, Ministre de la justice, entendre le député Ousmane SONKO et faire rapport à la prochaine séance plénière ;
4. Le président a rappelé qu’en aucun cas la commission ne saurait s’ériger en un cabinet de Juge d’instruction, ni en un tribunal chargé de juger qui que ce soit ;
5. Sur la question de la confidentialité des documents, le président, comme beaucoup parmi les commissaires, dit être conscient de la responsabilité de l’Assemblée nationale de préserver le secret des travaux de l’institution parlementaire, et en particulier ceux de la commission ad-hoc.
Certains membres ont déjà brandi des procès-verbaux d’audition dont le président ignore la provenance, ce que beaucoup de commissaires ont dénoncé.
A l’issue de cette réunion qui s’est terminée à 14 heures 30 mn le 19 février 2021, les commissaires ont adopté les décisions suivantes :
• L’audition de Monsieur le Député Ousmane SONKO est fixée au lundi 22 février 2021 à 10 heures dans la salle de la Commission des finances de l’Assemblée nationale ;
Une invitation devra lui être envoyée à cet effet par le président de la commission ad-hoc. Cette invitation lui sera remise à mains propres avec cahier de transmission par un gendarme en service à l’Assemblée nationale ;
• L’ensemble des documents mis à la disposition de la Commission ad-hoc et annoncés à la réunion, seront consultés sur place dans le bureau de Monsieur Papa Biram TOURE, Président de la Commission, par tout membre de la Commission qui le souhaite conformément aux horaires retenus plus haut ;
• Les membres de la commission sont convoqués à la prochaine réunion qui se tiendra le lundi 22 février à 10 heures.
Aussitôt après la réunion, tous les membres se sont retrouvés, comme convenu, dans le bureau de Monsieur Papa Biram Touré en vue de la consultation des documents.
Ils ont exprimé leur satisfaction pour l’accès à ces documents. Cependant il a été noté, pour le déplorer, que pour certains collègues, cette séance de consultation n’était qu’un moyen de confirmation de l’authenticité des documents qu’ils détenaient déjà par devers eux, sauf, évidement les documents reçus par l’Assemblée nationale.
Conformément aux dispositions du Règlement intérieur et à la décision de la Commission ad hoc, et comme souligné, ci-haut, la lettre d’invitation pour audition n° 001/2021 du 19 février 2021, a été envoyée à Monsieur le Député Ousmane SONKO par le biais d’un gendarme de l’escadron motocycliste de la gendarmerie en service à l’Assemblée nationale. Il y’a lieu de rappeler ici que cette lettre d’invitation a été portée au député Ousmane SONKO plus de deux heures après la réunion et après la consultation des documents par les membres de la commission ad-hoc.
Le Député Ousmane SONKO n’a pas accepté de recevoir la convocation. Ce refus est confirmé par le compte rendu fait par le gendarme qui était chargé de lui remettre cette convocation.
Voici le compte rendu fait par le Gendarme :
« Objet : Refus de prise de convocation
J’ai l’honneur de rendre compte que ce jour vendredi 19 février 2021 à 16 heures 40 minutes, avoir reçu un courrier destiné au Député Ousmane SONKO des mains de Monsieur Pape Biram Touré, Président de la Commission des affaires étrangères et par ailleurs, Président de la Commission ad hoc chargée d’entendre le dit député dans la procédure de levée de l’immunité parlementaire.
Arrivé au domicile de Monsieur le Député Ousmane SONKO sis à la cité keur Gorgui à 17h 20 minutes, j’ai été reçu par ce dernier dans son salon.
Je lui ai remis le colis qu’il a refusé de prendre après avoir vérifié le contenu du registre de décharge. »
Fin de citation.
Il faut souligner que le pli en question est une enveloppe fermée portant mention Assemblée nationale, Commission ad hoc et contenant la lettre d’audition adressée au Député Ousmane SONKO. La page du registre de transmission lue par le député Ousmane SONKO lui-même porte les mentions suivantes :
Date : le 19 février 2021
Nom et adresse : le Député Ousmane SONKO
Objet : lettre N°001/2021 du 19 février 2021 relative à l’audition par la Commission ad hoc de Monsieur Ousmane SONKO
Nombres de pièces : une
Conformément aux décisions de la réunion du 19 février 2021, les membres de la Commission ad-hoc se sont réunis, le lundi 22 février 2021 à 10 heures dans la salle de délibérations de la Commission des finances, sous la présidence de Monsieur Papa Biram Toure.
A l’ouverture de cette séance, le président a porté à la connaissance des membres du dépôt à son Secrétariat, ce jour 22 février 2021, à 09 heures, d’une lettre de démission, en deux exemplaires, cosignée par Monsieur Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, membre désigné par les non-inscrits et Monsieur Moustapha Mamba GUIRASSSY, membre désigné par le Groupe Liberté et Démocratie, par ailleurs, 1er vice-président de la commission ad-hoc.
Monsieur le président a pris acte du dépôt de cette lettre de démission
Monsieur le président a ensuite constaté la présence de Huit membres de la Commission ad-hoc et la suppléance des collègues Aymerou GNINGUE et Dieh Mandiaye BA qui ont envoyé des lettres pour se faire représenter respectivement par Madame Adja Diarra MERGANE et, Madame Mously DIAKHATE.
Après avoir formellement pris acte et noté le refus du député Ousmane SONKO de répondre à la demande d’audition des membres de la Commission ad hoc et enregistré la démission des deux collègues, le président de la Commission a invité les membres à poursuivre leurs travaux qui entrent dans sa phase de recueil des avis et conclusions des membres. C’est ainsi que tous les membres présents ont tour à tour pris la parole pour exprimer leurs positions à l’issue d’interventions riches et variées :
Un des commissaires a estimé que les informations mises à la disposition de la Commission ad- hoc ne sont pas suffisantes pour motiver une décision. Il a, par ailleurs, suggéré que la Commission convoque à nouveau le député Ousmane SONKO, pour lui donner une nouvelle chance. Par conséquent, il s’est opposé à la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane SONKO, bien que sachant que ce n’est pas la commission ad-hoc qui décide par elle-même d’une levée d’immunité parlementaire.
A ce stade de ses travaux, la majorité des membres de la commission ad-hoc s’est trouvée en mesure de relever :
Que le député Ousmane SONKO qui n’a pas répondu à l’invitation de la Commission ad-hoc pour son audition, ni désigné un collègue député pour le représenter comme le prévoit notre Règlement intérieur, semble ne pas avoir d’éléments d’information à porter à la connaissance de la Commission ;
Que les faits ayant conduit à la demande de la levée de l’immunité parlementaire sont relatifs à une affaire privée qui oppose exclusivement deux sénégalais justiciables, l’un, Monsieur Ousmane SONKO, député et l’autre, Madame Adji SARR masseuse, une citoyenne sénégalaise, tous deux égaux devant la loi et ayant les mêmes droits et obligations.
Que la demande du juge d’instruction du 8ème Cabinet pour la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane SONKO est bien motivée et relate des faits graves dont ce dernier est nommément accusé par la Dame Adji SARR, que, cependant, ces membres de la Commission évitent absolument toute incursion dans les espaces relevant du domaine de la justice ;
Que dans les documents mis à la disposition de la Commission ad-hoc, il est clairement établi que tous les concernés ont été auditionnés à l’exception du député Ousmane SONKO, qui n’a pas déféré à la convocation des enquêteurs, sous le motif de son immunité parlementaire ;
Que le député Ousmane SONKO qui bénéficie d’une présomption d’innocence, comme tout citoyen, doit aller se défendre devant la justice, tout comme la citoyenne Madame Adji SARR, l’accusatrice qui doit aussi avoir la possibilité de se défendre devant la justice, seule compétente pour dire le droit et faire triompher la vérité ;
Certains commissaires ont manifesté leur déception, face aux raisons invoquées par les membres démissionnaires qui veulent assimiler la Commission ad hoc à un cabinet de juge d’instruction ;
Ce que la majorité des membres de la Commission ad-hoc a systématique rejeté, pour des raisons de principe et par soucis de respecter la séparation des pouvoirs.
Pour terminer, la Commission ad-hoc tient à souligner que, depuis sa constitution au niveau de la Commission des lois et sa validation par la séance plénière de l’Assemblée nationale, elle a eu le souci constant d’accomplir sa mission, dans le strict respect des lois en vigueur et plus particulièrement de l’article 61 de la Constitution et des articles 51 et 52 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui régit son fonctionnement.
A la fin des discussions, le président a invité les membres à tirer les conclusions et à faire des recommandations à la plénière comme prévu par la loi.
C’est ainsi qu’au regard du caractère sérieux de la saisine, des documents soumis et des accusations graves contre le député Ousmane SONKO, la Commission ad-hoc a adopté, à une très large majorité, la décision de recommander à la séance plénière de l’Assemblée nationale, de lever l’immunité parlementaire du député Ousmane SONKO, pour permettre à la justice de poser les actes, de conduire les procédures et d’appliquer les dispositions de la loi pour aboutir à la manifestation de la vérité sur cette affaire.
«JE SUIS SEREIN FACE A CETTE SITUATION»
Marseille, Pape Gueye évoque la polémique de son transfert
Alors qu'il avait donné son accord à Watford, Pape Guèye a finalement rejoint l'Olympique de Marseille l'été dernier. C’est ce qui a poussé le club anglais a amené cette affaire devant la FIFA. Conscient de la situation, le joueur d’origine sénégalaise se dit serein face à cette polémique.
L'été dernier, l'Olympique de Marseille a réalisé un joli coup en récupérant Pape Guèye librement et gratuitement. Du moins, c'est ce que pensaient les dirigeants du club phocéen alors que le joueur de 22 ans s’était engagé avec Watford début 2020. Après avoir décélé plusieurs irrégularités dans son contrat le liant aux Hornets, le joueur a décidé de ne pas rejoindre le club anglais et de filer à l'OM.
Une histoire que Watford a décidé de régler devant la FIFA, même si un accord à l'amiable avec l'OM n'est pas à exclure. En attendant, Pape Gueye s'impose petit à petit sous le maillot marseillais et ne semble pas vraiment être affecté par cette affaire.
Présent en conférence de presse avant le choc face à l'Olympique Lyonnais, le joueur d’origine sénégalaise a été interrogé sur le climat qui pèse sur ses épaules, notamment en raison du recours de Watford auprès de la FIFA. «J'étais au courant, je n'ai rien à ajouter, je suis serein face à cette situation. J'ai eu l'intelligence de continuer à travailler, de ne pas trop calculer ce qui se dit sur moi. Je savais que ça allait être un défi en venant ici, c'était un objectif que je voulais atteindre», a fait savoir le milieu de terrain.
Évoquant son positionnement, le joueur de 22 ans estime qu’il n’a pas de préférence dans l’entrejeu. «Je n'ai pas de poste préférentiel. J'ai eu la chance de jouer à tous les postes au Havre avec Paul Le Guen, ce qui m'a beaucoup aidé. Au début, quand je jouais en huit, je préférais jouer en six. Mais le coach me disait que ça allait me servir pour plus tard et j'ai décidé de travailler, parce que je savais que ça allait m'apporter», a-t-il ajouté.
Avec la concurrence au sein de l’effectif de Nasser Larguet, Pape Guèye estime que le fait de rejoindre les rangs était un défi pour lui. «Je progresse de jour en jour. On ne dirait pas que ça ne fait que six mois que je suis là. J'ai appris très rapidement parce que c'est le haut niveau. J'ai eu l'intelligence de continuer à travailler, de ne pas trop calculer ce qui se dit sur moi. Je savais que ça allait être un défi en venant ici, c'était un objectif que je voulais atteindre », a-t-il conclu.
DERRIERE LA VENTE ET LE DON DE VACCINS À L'AFRIQUE, LA LUTTE D'INFLUENCE DE LA CHINE
Alors que l'Europe et les États-Unis sont focalisés sur la gestion du Covid-19 sur leur propre territoire, Pékin se tourne vers le continent africain, l'un des ses partenaires clés, pour écouler ses vaccins, accroître son influence et promouvoir son image
France 24 |
Tiffany Fillon |
Publication 27/02/2021
Sénégal, Égypte, Maroc… De plus en plus de pays africains reçoivent des vaccins anti-Covid du laboratoire chinois Sinopharm. Alors que l'Europe et les États-Unis sont focalisés sur la gestion du Covid-19 sur leur propre territoire, Pékin se tourne vers le continent africain, l'un des ses partenaires clés, pour écouler ses vaccins, accroître son influence et promouvoir son image à travers le monde.
Confrontés à une recrudescence de l'épidémie de Covid-19, l'Europe et les États-Unis cherchent à réserver toujours plus de stocks de vaccins, au détriment des autres régions du monde. Kristalina Georgieva, la dirigeante du Fonds monétaire international, a ainsi déploré mercredi 24 janvier "un accès inégal aux vaccins" entre les pays les plus avancés et ceux à faibles revenus. Profitant de l'absence des Européens et des Américains sur ce terrain en Afrique, la Chine se pose en alternative, en vendant et en offrant ses propres vaccins à plusieurs pays africains.
La Chine a offert 200 000 doses du vaccin produit par la société Sinopharm à la Sierra Leone, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, qui doit les recevoir jeudi. Pékin s'est aussi engagé à donner d'ici quelques jours 100 000 doses de vaccin à la Tunisie.
Le dernier pays en date à avoir reçu des vaccins chinois est le Sénégal. Quelque 200 000 doses du vaccin de la société chinoise Sinopharm ont permis de lancer, mardi, la campagne de vaccination dans le pays. Dakar, qui a mis à disposition 10 % de cette cargaison à ses voisins la Guinée-Bissau et la Gambie, s'attend à recevoir 6,5 millions de doses supplémentaires dans les semaines à venir.
Revendiquant une efficacité de 79 %, le vaccin de Sinopharm a déjà servi dans d'autres pays du continent comme les Seychelles, le Zimbabwe, l'Égypte, le Maroc ou la Guinée équatoriale. Ces doses ont été transportées via un pont aérien spécialement mis en place par Pékin, qui ne cache pas ses ambitions auprès des pays en développement ou à revenu intermédiaire en Afrique, mais aussi en Amérique latine et en Asie du sud-est. Lundi, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, a affirmé que la Chine fournissait gratuitement des vaccins à 53 pays dans le monde et qu'elle en livrait à 22 pays qui avaient passé commande pour en acheter.
En livrant ses vaccins, la Chine a saisi "une opportunité politique considérable" pour être sur le devant de la scène, affirme Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) spécialiste de la Chine, contacté par France 24. "Les Chinois s'inscrivent dans une lutte d'influence. Ils veulent dire au monde qu'après avoir vaincu l'épidémie, ils sont désormais capables de venir en soutien aux pays africains contrairement aux pays les plus développés, qui, aujourd'hui, ne sont pas au rendez-vous", explique-t-il.
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a reproché lundi à certains pays riches d'"approcher les fabricants pour s'assurer l'accès à des doses de vaccins supplémentaires" et de "saper" le dispositif Covax, visant à fournir aux pays à faibles revenus leurs premières doses de vaccins anti-Covid.
Lancé au printemps 2020, Covax doit fournir, d'ici la fin 2021, jusqu'à 600 millions de doses à l'Afrique, soit suffisamment pour vacciner au moins 20 % de sa population. Mais alors que le continent connaît une deuxième vague épidémique, les doses se font attendre. Cette situation pousse certains pays africains à signer des contrats avec la Chine, qui se targue de pouvoir leur transmettre des vaccins plus rapidement.
En attendant, la Chine a déjà tiré son épingle du jeu, estime Antoine Bondaz. "Même si le dispositif Covax apportera plus d'aide dans le futur par rapport à celle apportée aujourd'hui par la Chine en Afrique, beaucoup de pays vont seulement retenir que les premières cargaisons de vaccins sur le continent étaient chinoises", détaille-t-il. Selon lui, "la Chine a marqué des points en termes de communication" avec ces livraisons.
Les prix de ces transactions n'ont pas été divulgués par Pékin. Les autorités du Zimbabwe ont, cependant, affirmé qu'elles bénéficiaient de tarifs préférentiels pour l'achat d'1,2 million de doses supplémentaires. Une stratégie qui permet à la Chine de valoriser son image. "Pour le moment, les vaccins produits par les pays occidentaux sont trop chers pour qu'ils soient utiles aux pays africains donc les quantités livrées sont limitées", explique Thierry Pairault, directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste des relations sino-africaines, contacté par France 24. "La Chine veut faire passer le message que les pays occidentaux ont fait des vaccins chers destinés aux pays riches et qu'a contrario, elle participe au bien public mondial", complète Antoine Bondaz.
Préserver une relation bilatérale ancienne et stratégique
Cet intérêt qu'a la Chine pour les pays africains n'est pas nouveau. Il remonte à 1955, lors du premier sommet afro-asiatique de Bandung, qui pose, en pleine Guerre froide, les jalons de la politique chinoise en Afrique. Les liens entre la Chine et l'Afrique se renforcent ensuite dans les années 60, au moment des indépendances africaines et du mouvement des non-alignés. Avec l'arrivée de Deng Xiaoping à la tête de l'État, l'Afrique est ensuite perçue par la Chine comme "un marché et un accès aux indispensables ressources en énergie et en matières premières", écrivaient les journalistes Serge Michel et Michel Beuret dans "La Chinafrique" (Éd. Grasset, 2008).
Un tournant s'est ensuite opéré dans les années 90. "Au moment du massacre de Tiananmen, les pays occidentaux ont fait défaut à la Chine puisqu'ils ont sanctionné la répression", affirme Thierry Pairault. "En quête de soutiens politiques, la Chine s'est donc tournée vers des pays en voie de développement. Elle les a attirés en réactivant un discours tiers-mondiste qui vise à la valoriser aux yeux, entre autres, des pays africains."
Les échanges commerciaux explosent à partir des années 2000, amenant la Chine à être aujourd'hui le premier partenaire commercial de l'Afrique, riche en ressources naturelles, grand consommateur de produits chinois et où les investissements chinois prolifèrent. En se montrant comme une puissance généreuse à l'égard du continent, Pékin veut donc préserver ces liens économiques asymétriques. "La Chine a besoin politiquement de l'Afrique qui a, de son côté, besoin économiquement de Pékin. Ce soutien économique, l'Afrique le paie en soutien politique", résume Thierry Pairault, qui rappelle que le continent représente "plus d’un quart des voix à l’Assemblée générale de l'ONU".
Une expression de la "diplomatie sanitaire" de la Chine
Pour accroître son soft power, la Chine s'est lancée, en parallèle, dans une "diplomatie sanitaire", explique Antoine Bondaz. "Elle s'est renforcée considérablement dans les années 2010 avec l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Avec cette crise, la Chine est apparue comme un acteur de premier plan sur le plan sanitaire", précise-t-il. Dans la zone touchée par l'épidémie, le pays a, par exemple, mobilisé ses cadres médicaux militaires ainsi que "1 200 personnels de santé", peut-on lire dans l'une des notes du chercheur, publiée en mars 2020.
En livrant des vaccins aux pays africains, la Chine s'inscrit dans ce même schéma, tout en cherchant à se présenter comme un géant technologique. "Les entreprises chinoises veulent apparaître comme des alternatives aux Big pharma et récupérer des parts de marché dans le secteur des biotechnologies", précise Antoine Bondaz. D'autant que Pékin "possède des capacités de production considérables".
Bien qu'affichant des taux d'efficacité moins performants que leurs homologues occidentaux, les deux vaccins chinois homologués par l'OMS (ceux des laboratoires chinois Sinopharm et SinoVac) sont, en outre, plus faciles à conserver et à exporter dans les pays africains, qui restent limités en termes d'infrastructures médicales. Ces vaccins peuvent être stockés au réfrigérateur, contrairement à celui de Pfizer/BioNTech qui doit être congelé.
D'autres vaccins chinois pourraient bientôt arriver sur le marché. L'Institut de produits biologiques de Wuhan, une filiale de Sinopharm, et l'entreprise chinoise CanSino Biologics ont annoncé mercredi avoir déposé une demande d'autorisation pour une utilisation publique de leurs vaccins.
La Chine pourrait aussi franchir une autre étape, en acceptant que ses vaccins soient un jour produits à l'étranger, y compris dans certains pays africains. Le Maroc pourrait être l'un des pionniers : Rabat a débuté des négociations avec Pékin pour pouvoir produire le vaccin de la société Sinopharm et l’exporter vers d’autres pays africains.
«LES FORCES DE L’ORDRE DOIVENT RESPECTER LE PROTOCOLE D’INTERVENTION»
De l’avis du commissaire Boubacar Sadio, toute intervention des forces de l’ordre doit au préalable obéir à un protocole bien défini.
De l’avis du commissaire Boubacar Sadio, toute intervention des forces de l’ordre doit au préalable obéir à un protocole bien défini. Et non à une volonté de vouloir démanteler un parti politique et de museler des gens qui sont prompts à intervenir dans les réseaux sociaux et la presse.
«On a l’impression qu’il y a une chasse aux sorcières ou une volonté de démantèlement d’un parti politique et de musellement des gens qui sont reconnus comme étant prompts à intervenir dans les réseaux sociaux et la presse ».
C’est la conviction de l’ancien commissaire de Police, Boubacar Sadio, qui fustige l’attitude des forces de l’ordre face aux multiples arrestations notées ces derniers jours et qui se font sans une convocation au préalable.« Si le citoyen est régulièrement domicilié, on doit lui remettre une convocation», souligne-t-il.
A l’en croire, toute arrestation qui n’entre pas dans le cadre des flagrants délits doit impérativement être précédée d’une convocation. A fortiori, si le principal concerné est régulièrement domicilié. «Il faut d’abord lui envoyer une convocation et lui donner l’opportunité d’aller répondre dans les locaux du commissariat. Et sur la base d’indices dont on dispose, on peut procéder à son arrestation ainsi qu’à sa garde-à-vue en prenant le soin d’en informer le maître de la police ou le directeur de la police judiciaire à savoir le procureur», explique le commissaire Boubacar Sadio.
«Par conséquent, le fait venir de force défoncer la porte d’un citoyen pour lui demander de vous suivre manu militari, c’est exagéré», dénonce l’officier de police à la retraite. «On a l’impression qu’il y a une volonté de trouver une pensée unique, de poser une certaine volonté sur le reste de la population et ce n’est pas une bonne chose», fustige-t-il.
A propos des violentes manifestations notées au lendemain de la convocation avortée de Ousmane Sonko par la Section de Recherche de la Gendarmerie, le commissaire Boubacar Sadio déclare : «D’emblée, on ne peux pas dire qu’elles sont normales ou non. Mais en tant qu’ancien commissaire de police, je sais que cela peut entrer dans le cours normal de l’évolution des choses dans la mesure où la police était sur une piste objective avec des indications très précises. Jusqu’à preuve du contraire, je pense que cela entre dans le cadre d’une enquête».
Cela dit, il n’a pas manqué de déplorer les arrestations tous azimuts des militants du Pasteef ou d’activistes. «Le droit de manifester est un droit constitutionnel» Sur un autre registre, il déplore les nombreuses interdictions des manifestations. «On ne peut pas interdire aux populations de manifester parce que c’est un droit constitutionnel», clame-t-il en indiquant que les pouvoirs doivent s’adapter à la marche du temps et être les premiers à respecter la constitution. Il demande qu’on laisse les gens manifester, d’autant que la liberté d’expression est garantie par la constitution.
Seulement, commissaire Boubacar Sadio invite les manifestants à éviter trois formes de violences pour gagner en crédibilité. Il leur demande en effet de respecter les biens publics, les biens des personnes privés etc. «Tout comme il est demandé aux forces de l’ordre de respecter le protocole d’intervention et d’éviter de brutaliser les gens, de les mater etjusqu’à ce que mort s’en suive même. Cela est interdit et anormal dans un Etat de Droit », rappelle-t-il.
A l’en croire, les excès sont notés de part et d’autre. «Car autant les citoyens doivent respecter et reconnaître aux policiers leurs devoirs, autant il y a des excès du côté des manifestants, ainsi que de la provocation même au niveau des forces de l’ordre», dit-il.
LES ARRESTATIONS MANU MILITARI DOIVENT ETRE L’EXCEPTION
Pour inviter une personne à répondre à la police ou la gendarmerie, il y a des règles de civilités, c’est à dire la convocation.
Pour inviter une personne à répondre à la police ou la gendarmerie, il y a des règles de civilités, c’est à dire la convocation. C’est seulement en cas de flagrants délits ou de terrorisme qu’il est permis aux forces de l’ordre de procéder à des arrestations de tout bord.
Dans ce cas-là, loi accorde à la police de procéder comme cela. Il y a également un autre cas de figure, c’est lorsque les personnes qui ont été appréhendées le sont sur la base d’un mandat d’arrêt qui, en principe, est délivré par le juge d’instruction et par exception par le procureur.
En réalité, l’action des forces de l’ordre est encadrée par le Code de Procédure Pénale. Et cela quels que soient leur pouvoir et leur prérogative.
L’objet du Code de Procédure Pénale, c’est de déterminer et de détailler les modalités de mise en œuvre de ces prérogatives. Maintenant, il suffit que les personnes concernées à savoir la police et la gendarmerie respectent ces réglementations. Si c’est le cas, il n’y a pas souci, mais si ne ce n’est pas le cas, il se pose un problème. Parfois, la discorde apparaît au moment où les interprétations ne sont pas les mêmes.
Donc, on attendra le juge pour qu’il puisse déterminer la régularité ou non des actes accomplis par les officiers de la police judiciaire ou par le procureur. In fine, pour priver une personne de sa liberté ne serait ce qu’un jour, cela doit être un motif grave. Il faudrait que l’on respecte l’esprit des textes. C’est très important.