JEUX DE CARTES - Drame, tourbillon, incertitudes...
Sept nouveaux décès liés à la Covid-19, enregistrés à la date d’hier. Au total 872 morts et 4 753 encore sous traitement. 52 cas graves en réanimation. La gravité ne baisse pas. Le danger est toujours là. Visible. Perceptible. Foudroyant. Impitoyable. D’attaque. Le coronavirus a fini par étendre partout ses tentacules. Chez nous, il est presque en terrain conquis avec une insouciance bien partagée par des populations qui négligent gestes barrières et port du masque, premières prescriptions contre un mal vicieux. Peut-il en être autrement si l’on sait que ceux qui doivent montrer le bon exemple sont préoccupés à “fouetter d’autres chats” que de vaincre une maladie qui s’ajoute à d’autres maux tout aussi dramatiques. Le Sénégal est aujourd’hui dans un tourbillon politicosexuel qui relègue au second plan toutes les priorités. On parle très peu de la relance économique tant souhaitée. On disserte rarement sur les impactés de la crise, sur les dégâts engendrés par des mesures étatiques. Le couvre-feu a de réels inconvénients sur l’économie du soir. Des souffrances apparentes ou tues. Des cris et de la résignation. Du fatalisme et surtout un manque de choix. A-t-on réellement mesuré l’impact de ce couvre-feu, son utilité, sa prise sur la marche de la maladie ? L’Etat ne peut-il pas chercher d’autres alternatives avec moins d’inconvénients ? Malheureusement ici, on ne parle que de ça : une histoire d’accusation de viol qui prend des tournures aux conséquences imprévisibles. Des arrestations à la pelle. De l’inquisition étatique confirmée par un député de la majorité. Cheikh Seck a affirmé sur la Rfm que nous sommes tous “sur la table d’écoute”. Une grève des enseignants annoncée. Les étudiants qui menacent de se faire entendre à la suite de l’arrestation de plusieurs de leurs camarades. Au même moment, Ousmane Sonko attend la convocation d‘un juge à laquelle il ne va pas répondre. Sera-t-il cueilli de force ? L’attitude du leader de Pastef ? Les conséquences qui en découleraient ? Mille incertitudes. Miim Reew
Le lutteur bébé Saloum arrêté avec de faux billets
Neuf personnes dont le lutteur «Bébé Saloum» sont en garde à vue à la brigade de Gendarmerie de Keur Massar. Ils seront bientôt déférés au parquet. Ils sont impliqués dans une histoire d’escroquerie, de contrefaçon de faux-billets de banque, de vente illicite de mercure et de tentative de contrefaçon. Selon nos sources, les mis en cause qui avaient établi leur business entre Thiaroye et Malika sont tombés dans les filets de la Gendarmerie de Keur Massar entre vendredi et samedi. Tout serait parti d’une information reçue par les pandores de l’existence d’un réseau de trafic de faux billets de banque. L’exploitation de l’information a conduit à l’interpellation de deux quidams en possession de faux-billets de banque d’une valeur de 1,2 million Fcfa et du mercure au marché de Thiaroye. Poursuivant les investigations, les pandores ont mis la main sur 06 autres individus dont le lutteur Bébé Saloum à Malika. Les hommes en bleu avaient tendu un piège aux mis en cause en commandant du mercure qui devrait servir à la confection des faux-billets de banque. La neuvième personne est tombée, d’après nos sources, hors de Dakar. Une triste nouvelle pour le milieu de la lutte qui cherche aujourd’hui à refaire son image.
Birahime Seck dénonce les arrestations
Le coordonnateur du Forum Civil demande l’arrêt des arrestations dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à la jeune dame Adji Sarr. Birahime Seck doute de la sincérité des tenants du pouvoir lorsqu’ils disent que l’affaire est strictement privée. Parce que leurs actes sont en train de trahir leurs déclarations. Selon Birahime Seck, l’irradiation médiatique de partisans du pouvoir sur un dossier opposant des particuliers sème des doutes sur son caractère strictement privé. Pis, ajoute-t-il, les accusations répétées sur les méthodes de surveillance de la police (espionnage et piraterie) ne rassurent pas sur l’impartialité et l’éclatement de la vérité. Mais qu’à cela ne tienne ! Le coordonnateur du Forum Civil dénonce les arrestations tous azimuts qui ne sont pas acceptables dans un État de droit. Il appelle le pouvoir en place à savoir raison garder.
Y en a marre parle de démocratie confisquée
Restons avec l’affaire « Sweet Beauté» pour dire que le coordonnateur du mouvement «Y en a marre» pense qu’elle a fini de relever le niveau de confiscation de la démocratie sénégalaise. Selon Aliou Sané, les acquis démocratiques sont en train d’échapper au peuple sénégalais à cause du bon vouloir d’un camp qui veut satisfaire les aspirations d’une seule personne et de ses appétits féroces pour le pouvoir. Cela est inacceptable, déclare le «Y en a marriste». Aujourd’hui plus que jamais, selon lui, il est urgent que les forces vives se dressent contre ces forfaitures afin de restaurer et préserver les acquis démocratiques obtenus de luttes intenses avec le sacrifice, parfois au prix de leurs vies, de Sénégalais de différentes générations à différents moments. Avant de lancer un appel : le Sénégal a besoin de ses fils et filles pour sauver l’essentiel. Il prévient qu’ils ne laisseront plus arrêter et emprisonner toutes voies et voix discordantes parce que ces dérives autocratiques n’épargneront personne.
Colère des femmes politiciennes
Une vingtaine de femmes leaders politiques dénoncent, dans un communiqué, l’arrestation d’une dizaine de femmes patriotes dont leur présidente, Maïmouna Dièye. Membres de la plateforme des femmes leaders politiques et de l’opposition sénégalaise, ces femmes condamnent vigoureusement l’arrestation arbitraire de leurs sœurs affiliées à la cause du Pastef-Les Patriotes. Exprimant leur soutien aux femmes patriotes, Elène Tine, Aida Mbodji, Seynabou Wade, Woré Sarr, Yaye Mane Albis (présidente des femmes de Bokk Gis Gis), Aissatou Fall (coordonnatrice des femmes Khalifistes), Fatou Samaké Thiam (responsable Nationale des Femmes de Gueum Sa Bopp), Khady Ba (responsable des femmes de l’ACT) et l’ensemble des femmes députés de l’opposition fustigent les entraves à la liberté d’expression et aux droits individuels et collectifs conférés par la Constitution. Elles demandent au ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diom, de libérer immédiatement et sans condition leur soeur Maïmouna Dièye ainsi que de ses camarades. Adji Sarr n’est-elle pas leur sœur ? Politiciennes …
04 étudiants de Frapp en garde-àvue au Point E
Les quatre étudiants du mouvement Frapp arrêtés vendredi au campus social de l’université Cheikh Anta Diop ont passé le week-end au commissariat de Police du Point E. Il s’agit de Mame Ousmane Wade, délégué général du Frapp, Amadou Sow (coordonnateur Frapp Ucad), Amadou Woury Barry (coordonnateur de Frapp Koungheul/Koumpentoum) et El Hadj Seck Diop Bosso, coordonnateur Frapp Foundiougne. Le procureur de la République décidera aujourd’hui de leur sort. Ils sont soupçonnés de vouloir organiser des manifestations à l’Ucad.
La maison du député Seydou Diouf brûlée
Une dizaine d’hommes encagoulés ont effectué une descente au domicile du député Seydou Diouf à la cité millionnaire de Rufisque, hier vers 20h. Ils sont passés par le garage du véhicule avant de teneur en respect le vigile. La bande a lancé un cocktail Molotov dans la maison, occasionnant ainsi un incendie à la porte d’entrée. Le véhicule du député est également endommagé. Mais, on nous signale qu’il y a eu plus de peur que de mal. Puisqu’il n’y a pas eu de blessé ou de mort. Toutefois, quelques dégâts matériels sont notés. Informés, les limiers de Rufisque se sont rendus sur les lieux pour éventuellement ouvrir une enquête. Affaire à suivre.
La pression payante de Abdoul Ly
L’Autorité de Régulation des Télécommunications et Postes (Artp) a poussé l’opérateur de téléphonie, Expresso à prendre la 4 G. Il nous revient que le Directeur général de l’Artp, Abdoul Ly, avait mis une pression terrible sur l’opérateur de téléphonie avec des mises en demeure en cascade, notamment pour défaut d’investissement. Dans ses mises en demeures, Abdoul Ly insistait sur le souci d’équilibre du marché des télécommunications avec des opérateurs ayant des influences significatives similaires, sur le marché. Cette pression du Directeur de l’Artp a été payante. D’où le déplacement des dirigeants de la société mère Sudatel à Dakar, pour la deuxième fois, en l’espace de trois mois. Pour éviter le retrait de la licence de leur filiale Expresso et se conformer aux directives de l’Artp, ils ont pris la 4G qui sera lancée incessamment. Au finish, il s’agit d’une belle victoire du numérique au Sénégal.
Chute mortelle d’une malade mentale
Un malade mental nommé A. S., âgé de 32 ans, a fait une chute mortelle samedi dernier. Le drame a eu lieu à l’Unité 14 de la Commune des Parcelles assainies. Selon nos sources, le défunt qui aurait sauté d’un immeuble de 04 étages est tombé sur la terrasse d’une maison. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux pour évacuer le corps sans vie à l’hôpital Aristide le Dantec pour les besoins de l’autopsie. Ce, suite à une réquisition de la Police des Parcelles assainies qui a ouvert une enquête.
Sonko interdit d’accès à la Police de Dieuppeul
Depuis l’éclatement de l’affaire « Sweet Beauté», on assiste à l’arrestation de militants du Pastef. La dernière est celle des femmes patriotes avec leur présidente Maïmouna Dièye. Ousmane Sonko s’est rendu hier au commissariat de Police de Dieuppeul pour voir les femmes de son parti arrêtées vendredi alors qu’elles voulaient se rendre chez lui. Mais la police de Dieuppeul a refusé à Ousmane Sonko l’accès au commissariat. Ainsi, le leader du Pastef a rebroussé chemin avec son cortège. Il faut souligner que c’est une dizaine de femmes de Pastef qui sont gardées à vue. Leur sort sera scellé aujourd’hui.
Attaque à main armée à Gossas
Après Alassane Diop qui a rendu l’âme sur le coup lors de l’attaque à main armée perpétrée la semaine dernière par des malfaiteurs au domicile de Vieux Ndiaye sis à Thiénaba dans le département de Gossas, Babacar Ndiaye qui avait été atteint par balle au niveau de la jambe a finalement succombé à ses blessures vendredi dernier à Dakar où il avait été évacué. Les jeunes de la localité, très affectés par la mort de leurs deux camarades, ont battu le macadam ce weekend pour réclamer justice. «Nous déplorons fermement la mort atroce de nos deux amis. Mais comme l’irréparable s’est déjà produit, il faut que ces malfaiteurs soient retrouvés pour que justice soit faite», a déclaré leur porte-parole à «Libération Online». Dans le même sillage, les jeunes de Gossas ont fustigé l’insécurité grandissante qu’ils sont en train de constater dans la zone et demandent le renforcement du personnel de la brigade de la gendarmerie.
Un autre avion pour Air Sénégal
La compagnie aérienne nationale renforce sa flotte. Air Sénégal a réceptionné samedi dernier le deuxième avion de type Airbus A321. L’appareil s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar (AIBD), dans l’après-midi, en provenance de Montpellier. L’aéronef accueille 165 passagers dont 16 en classe affaires et 149 en classe économique.
Le célèbre lutteur Bébé Saloum a été arrêté et se trouve présentement en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Keur Massar. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, c’est un premier groupe de 5 personnes qui a été arrêté au début de l’affaire, avec une valeur de plus d’un million FCFA en faux-billets. L’enquête de la brigade de Keur Massar a conduit au lutteur. Ce dernier a ainsi été piégé, pris la main dans le sac et arrêté en flagrant délit. Il avait, par devers lui, du mercure d’une valeur de 3 millions FCFA, devant servir à laver des billets noirs. Malgré l’arrestation de six personnes dans le cadre de cette affaire, l’enquête se poursuit car d’autres suspects sont dans la ligne de mire des enquêteurs. Bébé Saloum et les cinq autres personnes arrêtées seront déférées devant le procureur mardi.
"JIGEEN ÑI", DES INSTRUMENTISTES PASSIONNÉES À L’ASSAUT DE LA SCÈNE
L’orchestre "Jigeen ñi" veut tirer les leçons de l’échec de formations musicales féminines pionnières ayant émergé sur la scène musicale sénégalaise dans les années 1990 pour s’imposer
Dakar, 28 fév (APS) - L’orchestre "Jigeen ñi" veut tirer les leçons de l’échec de formations musicales féminines pionnières ayant émergé sur la scène musicale sénégalaise dans les années 1990 pour s’imposer et convaincre définitivement de la possibilité d’allier une pleine vie de femme et une carrière musicale aboutie.
"On veut montrer aux Sénégalaises qu’on peut en tant que femme faire de la musique. On n’est pas des femmes qui jouent de la musique, on est des musiciennes professionnelles et nous voulons représenter le Sénégal en s’imposant partout dans le monde", argue la chef d’orchestre du groupe et pianiste Khady Dieng, dans un entretien avec l’APS.
Selon le producteur Samba Diaité, manager du groupe, l’orchestre "Jigeen ñi" est partie du constat de l’absence de femmes instrumentistes dans l’écosystème de l’industrie musicale sénégalaise où elles se comptent sur le bout des doigts.
"Les femmes ont toujours joué le second rôle dans la musique, elles ont été tout le temps soit des choristes, soit des danseuses. Elles n’ont pas été souvent au-devant de la scène, rares sont des instrumentistes comme Mah Keita bassiste du groupe Takeifa qui s’imposent aujourd’hui", relève le promoteur.
Selon Samba Diaité, ex-manager de la chanteuse Maréma Fall, lauréate 2014 du ’’Prix découverte RFI’’, l’expérience de l’orchestre ’’Jigeen ñi’’ est "la somme de tous ces manquements qui sous-tendent le désir de positionner la femme partout dans le monde à travers la scène".
"C’est l’occasion aussi de lever ces stigmates d’ordre social qui poussent la femme à se sentir marginalisée quand elle fait de la musique, parce qu’on te considère comme une femme de mœurs facile, ou que tu as des orientations négatives".
"Pour nous, ajoute M. Diaité, l’instrument n’a pas de sexe, c’est d’abord un métier, il faut juste en faire un travail".
Les Seck Sisters" et "Alif", des formations musicales 100% féminines ayant existé dans les années 1990 au Sénégal, font figure de groupes pionnières dans ce domaine en dépit de leur disparition de la scène musicale sénégalaise.
Le premier groupe, composé de Anta, Ndickou, Coura Penda et Khady, toutes des instrumentistes versées dans le style mbalax, style musical typiquement sénégalais, a été lancé en 1994 sous l’égide de leur père Laye Bamba Seck, un artiste et acteur culturel sénégalais décédé en 2017.
A cette époque, leur grande sœur Coumba Gawlo Seck évoluait déjà en solo sur la scène musicale.
Il y a eu ensuite le groupe de rap "Alif" (Attaque libératrice pour l’infanterie féministe) du trio Mamy, Myriem et Oumy, qui avait réussi à se faire une place de choix sur les scènes avant de disparaître quelques années après sa création en 1997.
Des héritières au parcours musical bien précis
Dans la lignée de ces précédents groupes, les cinq amazones de l’orchestre ’’Jigeen ñi’’, la pianiste et chef d’orchestre Khady Dieng, sa sœur ainée Aïssatou Dieng (batterie), Evora Vaz à la guitare basse, Rema Diom (soliste) et Ndèye Cissé "Yaye Fall" (percussion), toutes des autodidactes pour la plupart, réalisent leur rêve d’enfant.
Khady (piano) et sa sœur Aïssatou Dieng (batterie), qui habitent la Médina à Dakar, incarnent l’héritage de leur père pianiste, feu Safihou Dieng, sergent-chef de l’armée sénégalaise et qui a officié dans la musique principale des Forces armées, "bien avant le défunt colonel Fallou Wade", disent-elles.
"C’est lui qui m’a vraiment initiée au piano, je le voyais jouer tout temps à la maison, l’amour de cet instrument vient de là", explique Khady, qui a intégré le groupe ’’Jigeen ñi’’ grâce à l’entremise d’un de ses amis, une connaissance de Samba Diaité le producteur et manager du groupe.
"On s’est dit qu’avec le décès de notre papa, on devait prendre le flambeau pour que là où il est, il soit fier de nous", ajoute Aïssatou.
Khady Dieng, diplômée en maintenance informatique, avait déjà pris goût à la scène en jouant pour la première fois le 7 juillet 2012 au Grand-Théâtre de Dakar, avec le groupe Takeifa, mais aussi avec sa sœur Korka Dieng et le chanteur-batteur Pape Niang.
Elle a aussi officié pendant quatre ans dans un groupe gospel de l’église Les Martyrs de l’Ouganda, le même dans lequel sa sœur aîné Aïssatou avait peaufiné son art vocal et perfectionné sa pratique instrumentale pendant quatre ans, de 2009 à 2012, avant d’intégrer une école d’harmonie et de musique, pour ensuite investir le domaine de la recherche musicale.
"Ma petite sœur me dit souvent, il ne faut jamais lâcher, il faut toujours aller à la découverte, il ne faut pas être paresseux dans ce qu’on fait, même les autres filles me motivent tout le temps, ce qui me donne de l’énergie", indique Aïssatou, avant de rire aux éclats.
Le batteur "est le métronome, le chef d’orchestre" d’un groupe, note celle qui tient ses références en matière de batterie du chanteur sénégalais Pape Niang qu’elle rêve de rencontrer un jour et du musicien anglais Phil Collins.
"Tu es le cœur et le moteur du groupe, si tu flashes, tout le monde te suit", insiste-t-elle en parlant de l’importance du batteur.
"Je n’ai pas choisi cet instrument, c’est la batterie qui m’a choisie. Quand j’allais voir les lives band au Just for 4 avec tonton feu Habib Faye ou Vieux Mac Faye, bizarrement, j’écoutais plus la batterie et la basse que les autres instruments, le fait de le pratiquer est venu au feeling", explique Aïssatou, se disant guidée par l’amour de la musique et l’héritage laissé par un père musicien.
Elle a déjà donné un aperçu de son talent lors de concerts avec le groupe gospel des Martyrs de l’Ouganda, avant de rejoindre sa sœur au sein de l’orchestre "Jigeen ñi".
Dans le groupe, chacune compose sa base de musique, la partage avec les autres avant toute orchestration.
La bassiste du groupe Evora Vaz, sénégalaise d’origine capverdienne, est aussi héritière d’un parcours musical, pour faire partie d’une famille de danseurs, chanteurs, rappeurs. Son amour pour la basse remonte à sa tendre enfance où elle ne cessait de mimer les sons de la basse et de la batterie en écoutant de la musique.
Après une formation de quatre ans (2015-2018) à l’Ecole nationale des arts, elle parvient à dominer sa peur de cet instrument.
"C’est particulièrement mon professeur Moustapha Cissé qui m’a appris à jouer. J’avais peur de jouer cet instrument, il m’a donné confiance et m’a montré comment faire les accords. Je faisais des cours à l’école et même chez lui", dit-elle.
Evora Vaz exprime tout avec son instrument.
La soliste du groupe, Rema Diom, diplômée de l’Ecole nationale des arts (2013-2017) et spécialité solfège, assure la guitare solo au sein de l’orchestre, mais elle a dû donner des garanties pour convaincre un père réticent à la laisser pratiquer sa passion.
Rema qui avait des appréhensions à intégrer un groupe de filles à ses débuts estime désormais se sentir dans sa famille, le maitre mot de l’orchestre "Jigeen ñi" dont les membres considèrent leur groupe comme une seconde famille.
La percussionniste Ndèye Cissé alias "Yaye Fall", dernière fille à intégrer le groupe et la plus âgée parmi les cinq instrumentistes, peut se prévaloir d’une expérience d’une quinzaine d’années dans le milieu artistique.
Cet ex-membre du groupe "Djimbé Rymthe" de Guédiawaye a par exemple accompagné Youssou Ndour en 1998 lors d’une tournée internationale de Waly Ballago Seck lors de son concert "Arena Tour" en Suisse.
Toutes les cinq filles de "Jigeen ñi" sont en dreadlocks, un choix naturel, selon Rema Diom.
"Quand on est artiste, dit-elle, on a besoin d’être naturel, on n’a pas le temps d’aller se coiffer, on l’a senti en groupe et ça s’est fait naturellement".
Ces natives de Dakar comptent continuer la musique même après un éventuel mariage. "On espère avoir des maris compréhensibles, car la musique est un métier comme tout autre", conclut Khady Dieng la chef d’orchestre.
par Siré Sy
LA DOCTRINE PASTEF
Ousmane Sonko apparaît comme la figure réincarnée de tous ces diamants à l’état brut que le Sénégal a perdu en cours de route : de Majhmout Diop à Macky Sall, en passant par Mamadou Dia
Du siècle dernier (1900-2000) jusqu’à celui-ci, les luttes idéologiques, politiques et syndicales au Sénégal, étaient irriguées, inspirées et traversées dans tout son corps social, par les doctrines combinées et complémentaires de notre désir d’indépendance (1900-1945), de notre volonté d’en finir avec la colonisation (1945-1960), de notre dignité de se départir du néo-colonialisme (1960-1980), de notre soif d’alternance (1980-2000) et de notre "espéranto" pour une alternative (2000-2020).
A chaque étape de notre trajectoire historique, dans notre combat idéologique et politique pour un Sénégal de tous, pour une reprise de notre destin en main et pour une renégociation de notre place dans le monde et de la globalisation, notre société a pu élaborer ses (propres) doctrines et a pu produire des diamants à l’état brut, à chaque étape de son combat. Une synthèse (un leader, un réformateur, un révolutionnaire) et une doctrine (une pensée idéologique et une philosophie politique) à la fois et sous le même rapport, de nos propres contradictions mais aussi de notre foi inébranlable face aux défis.
Mais malheureusement, pour certains de nos diamants à l’état brut, nous les avons tués dans l'œuf (Majhmout Diop et le PAI), pour d’autres diamants bruts, nous les avons perdus dès qu’ils ont éclos (Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop), s’ils n’ont pas perdu carrément leurs chemins en cours de route (Landing Savané et Talla Sylla). Quand d’autres diamants à l’état brut ont pu éclore et grandir, en commençant à donner au Sénégal le meilleur des fruits attendus d’eux et de leurs doctrines, on ne sait par quelle magie leurs esprits ont dégénéré (Me Wade) ou commencent alors à dégénérer (Macky Sall). Au sens marxiste et révolutionnaire du terme.
Le Sénégal était immergé et submergé de 1975 à l’an 2000, et le président Abdoulaye Wade lui a fait sortir la tête de l’eau. C’est quand on espérait le plus que Wade allait mettre le Sénégal sur des rails nouveaux après l’avoir sauvé d’une noyade certaine, en la ramenant sur les berges, qu’il a été atteint de dégénérescence. La dégénérescence du troisième âge que des vautours et des cupides ont su habilement exploiter au point d’amener le président Abdoulaye Wade, à trop s’approcher du roi soleil. Eh bien, comme Icare, il s’est brûlé les ailes.
C’est au moment où le Sénégal et les Sénégalais ont commencé à être envahi par le doute, sur ses propres rapports à soi, sur ses propres rapports à nous et sur ses propres rapports aux autres, que le Sénégal et les Sénégalais découvrirent le candidat Macky Sall et la séduisante doctrine du Yonu Yokkuté. L'offre politique de l’opposant Macky Sall (2008-2012) était tellement sexy, tellement ''sweet'', comme un démon de midi, quoique dans l'intervalle le candidat (2012), a profondément changé et est carrément différent du président (2012-2021), dans sa pratique politique et dans sa ligne doctrinaire. Au point d’inquiéter. Au point de faire peur…
Est-ce-à-dire que le pouvoir révèle au sens photographique du terme, les traits de caractère d’une personne qui a su cacher son jeu jusqu’à s’en emparer ? Si oui, alors le pouvoir ne rend pas fou…
C’est dans cet intervalle qu’il faut situer la doctrine idéologique et politique ‘’Pastef’’, l’état d’esprit ‘’Pastef’’, l’espéranto ‘’Pastef’’ ; ces espérances collectives ; qui est plus en soi et pour soi, ni pour une alternance (le système demeure mais les hommes changent), ni pour une alternative (le système demeure mais la tactique change et les hommes aussi) ; mais un possible pour une toute nouvelle société sénégalaise (qui dépasse le seul cadre de la politique-Etat et pouvoir) que les tenants et les lieutenants (les décideurs politiques/économiques et les autorités religieuses/coutumières) n’ont pas encore pleinement perçus les faisceaux d’indices de ses ruptures profondes et douloureuses. Profondes parce que douloureuses. Douloureuses parce que profondes.
Du temps de la doctrine ‘’alternance’’ (1970-2000) surtout avec le PDS et Me Wade ; et de la doctrine ‘’alternative’’ (1980-2000) avec notamment le Mouvement Révolutionnaire pour une Démocratie Nouvelle, tête de pont du Mouvement révolutionnaire sénégalais, le Sénégal était en crise. Aujourd’hui (2020) et jusqu'à demain (2035), le Sénégal n’est pas/plus en crise, mais il se transforme et se métamorphose sous la combinaison de trois chocs : (1) choc démographique ; (2) choc économique et (3) choc culturel. Avec en toile de fond, les révolutions technologiques et numériques qui ont fini de changer d’abord nos rapports à soi, nos rapports à nous et nos rapports aux autres.
C’est en cela que la doctrine ‘’Pastef’’ mobilise une bonne frange de la jeunesse sénégalaise, les diaspora, les libres penseurs, les universitaires et les artistes. Parce que la doctrine ‘’Pastef’’ représente à leurs yeux, cette doctrine du ‘’tout à fait autre chose’’ ; la doctrine de la rupture épistémologique, la doctrine de la disruption idéologique et politique. En un mot, la ‘’nouvelle société sénégalaise’’. Celle qui habite le monde et qui vit le monde ; tout en enfouissant ses propres pieds dans ses repères d’ancrage et de proximité. Et c’est en cela qu’avec la doctrine ‘’Pastef’’, la politique se fanatise quand le fanatique se politise aussi.
Et sous cet angle, Ousmane Sonko apparaît dès lors comme le dernier des Mohicans, la figure réincarnée de tous ces diamants à l’état brut que le Sénégal a perdu en cours de route, de Majhmout Diop au président ….Macky Sall, en passant par Mamadou Dia, Cheikh Anta Diop, Landing Savané et Talla Sylla.
Maintenant, c’est au président Macky Sall - comme il l’aurait dit un soir de 31 décembre, que c’est lui qui gère de sa main de maître les chauds dossiers judiciaires pour la stabilité du Sénégal et dans l’intérêt de la paix sociale) - de répondre aux Sénégalais et à son peuple. Pour parler comme Cheikh Hamidou Kane dans ‘’L’aventure ambiguë’’ : ce que vous gagnerez sur ‘’le fils de l’homme’’ qu’est Ousmane Sonko, vaut-elle mieux que ce que le Sénégal perdra comme doctrine ‘’Pastef’’ ?
Excellence, monsieur le président de la République, Macky Sall, je vous fais parvenir ces quelques mots et idées que Nietzsche disait à propos du ‘’fils de l’homme’’ que nous sommes finalement tous. Parce que l’homme n’est ni ange, ni bête et le malheur veut que celui qui veut faire l’ange, fasse aussi la bête.
Nietzsche a dit et écrit : (......). Nous nous sommes corrigés. Nous sommes devenus moins prétentieux en toutes choses. Nous ne faisons plus descendre l’homme de ‘’l’esprit’’, de la ‘’divinité’’, nous l’avons replacé parmi les animaux. Il est pour nous l’animal le plus fort, parce qu’il est le plus rusé : l’esprit dont il est doté en est une suite. Nous nous défendons d’autre part contre une vanité qui, là aussi, voudrait élever sa voix. Et, en prétendant cela, nous allons encore trop loin : l’homme est relativement le plus manqué de tous les animaux, le plus maladif, celui qui s’est égaré le plus dangereusement loin de ses instincts – il est vrai qu’avec tout cela, il est aussi l’animal le plus intéressant !
Siré Sy est président du Think Tank Africa WorldWide Group
CE QUE DISENT LES CHIFFRES SUR LE TAUX DE CHÔMAGE AU SÉNÉGAL
A la mi-octobre 2020,le quotidien sénégalais Vox Populi affichait, à sa Une, que le Sénégal est le troisième pays au monde où le chômage est le plus élevé. Est-ce vrai ?
Africa Check |
Dieynaba Thiombane |
Publication 28/02/2021
A la mi-octobre 2020,le quotidien sénégalais Vox Populi affichait, à sa Une, que le Sénégal est le troisième pays au monde où le chômage est le plus élevé.
L’information, détaillée dans les colonnes du journal, a été relayée par d’autres médias, notamment la chaîne de télévision Africa 24, les sites Senego, Le360, et Emedia qui indiquent que ce classement a été tiré de la dernière étude de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le chômage.
« Le Sénégal, classé dans le top 10 des pays les plus touchés par le chômage au monde, occupe la 3e place, dans le rapport 2020 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le Sénégal, 48 %, fait mieux que deux pays que sont le Burkina Faso, 77%, et la Syrie, 50% », écrit notamment le site Emedia.
« Le BIT ne fait pas de classement de pays sur les indicateurs du marché du travail »
Selon Yakouba Diallo, statisticien principal au Bureau du BIT au Sénégal, « L’OIT ne dispose pas de Rapport 2020 sur le taux de chômage dans le monde ».
« Les statistiques du travail doivent être interprétées en tenant compte de l’ensemble des indicateurs socio-économiques », a-t-il réagi quand nous l’avons interrogé.
Il explique qu’« il n’est pas approprié d’interpréter de façon isolée les statistiques du travail. Compte tenu de cette situation, le BIT ne fait pas de classement de pays sur les indicateurs du marché du travail ».
Yakouba Diallo ajoute que le classement des pays selon les niveaux de chômage ou de sous-emploi doit être interprété en considérant les autres statistiques officielles telles que les statistiques sur l’éducation, la santé, l’économie, etc.
« En résumé, il n’est pas pertinent de classer les pays avec un seul indicateur car la performance du marché du travail doit tenir compte de plusieurs éléments, notamment dans le contexte des pays en développement où l’informalité est élevée ainsi que l’économie de subsistance », a conclu le statisticien du BIT.
Un taux de chômage de 16,02 % en 2019, selon l’ANSD
Dans son article, le site senego.com indique que ce taux de 48% provient de l'OIT, mais le lien vers la source nous redirige plutôt vers un document de la World Population Review intitulé Chômage par pays en 2020. Or, les données qui figurent dans le document en question proviennent duWorld FactBook 2020 de l’Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA). Africa Check a examiné ce classement de la CIA qui compare des taux de chômage provenant d'années différentes. Par exemple le taux de chômage attribué au Sénégal porte sur l'année 2007, celui du Burkina Faso de 2004 et celui de la Syrie de 2017. Par ailleurs le document ne donne pas de précisions sur la source de ces données.
Tidiane Kamara, ingénieur statisticien-économiste à l'Agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal, l'ANSD, indique qu'il n'existe pas de chiffres sur le chômage au Sénégal portant sur l'année 2007 : « ce sont les chiffres de 2006 qui sont pris en compte pour cette année. Selon l'enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal, le pays présentait un taux de chômage de 10% en 2006 ».
Ce n'est qu'à partir de 2016 que l'ANSD a commencé à produire des statistiques sur le marché du travail à travers des rapports trimestriels sur le chômage. Les dernières données de l'ANSD sur le travail portent sur l’année 2019.
Ainsi, au premier trimestre 2019, le Sénégal affichait un taux de chômage de 19%. 14,60% au deuxième trimestre, 13,50% au troisième et 17% au quatrième.
Tidiane Kamara explique que la somme des taux trimestriels divisée par quatre, permet d’obtenir le taux de chômage en moyenne annuelle : soit un taux de chômage de 16,02% en 2019.
OIT et ANSD : une différence dans la définition du « chômeur »
Les dernières données complètes (couvrant une année entière) de l’OIT sur le chômage au Sénégal concernent l’année 2015. L’OIT indique que le pays affichait un taux de chômage de 6,8%. Il est précisé que ce sont des chiffres tirés de l'Enquête nationale sur l'emploi de l'ANSD. Or, dans le document cité, le taux de chômage est tablé à 15,7 % (Voir le graphique ci-dessus).
Le département des statistiques du BIT indique que la différence de résultat entre l’OIT et l’ANSD sur le taux de chômage au Sénégal est d’ordre définitionnelle.
« Nous utilisons sur ILOSTAT la définition du chômage qui s'aligne sur les normes internationales définies lors de la Conférence internationale des statisticiens du travail. Dans plusieurs pays, il y a une définition nationale qui n'est pas similaire à la définition internationale. C'est pourquoi les chiffres au niveau national et international peuvent être différents comme dans le cas que vous mentionnez ».
D’après la Résolution concernant les statistiques du travail, l'emploi et la sous-utilisation de la main-d'œuvre, « les personnes au chômage sont définies comme toutes les personnes en âge de travailler qui n'avaient pas d'emploi, ont mené des activités de recherche d'emploi au cours d'une période récente déterminée et étaient actuellement disponibles pour occuper un emploi si une possibilité d'emploi se présente (…) ».
Cette explication du chômeur s’aligne sur celle de l’ANSD, mais la statistique sénégalaise précise que « cette définition standard du chômage, qui met l’accent sur le critère de recherche de travail pouvait s’avérer restrictive dans des pays comme le Sénégal où les moyens conventionnels de recherche de travail sont peu appropriés et le marché du travail largement inorganisé.
Le taux de chômage mesuré dans le cadre de ce rapport est élargi à une composante de la main-d'œuvre potentielle. Ainsi, les personnes sans emploi, qui sont disponibles, mais ne recherchent pas un emploi pour certaines raisons jugées indépendantes de leur volonté sont comptées parmi les chômeurs ».
Yakouba Diallo, statisticien principal au bureau du BIT à Dakar confirme que, « la différence dans le résultat sur le « chômage » se situe dans l’interprétation des critères inclus dans la définition de ce qu’est « un chômeur ».
« S’il y a une différence pour classer les personnes en emploi et les personnes sans emploi, il y aura une différence dans le taux de chômage », conclut-il.
Le Professeur Abou Kane, chef du département économie à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutient que, la définition du chômage par le BIT n’est pas opérationnelle dans nos pays compte tenu de l'absence de structures d'intermédiation suffisantes à même d'enregistrer tous les demandeurs d'emploi.
« Cette méthode donne des résultats en-deçà de la réalité; même si le taux de 48% me semble excessif et impossible à obtenir avec la méthode du BIT. En fait, il y a des gens que nous considérons comme des chômeurs et qui ne le sont pas au sens du BIT », argue Pr Kane.
De l'interprétation des statistiques de l’OIT sur le chômage
« Il est important de faire attention avec les statistiques d'ILOSTAT », recommande Yakouba Diallo du BIT. Il invite à distinguer les statistiques basées sur les données d’enquête de celles issues de la modélisation (ILO modelled estimates).
« Les statistiques issues de la modélisation (ou obtenues à l’aide des modèles économétriques) se réfèrent à des hypothèses. Les résultats devraient être utilisés avec précaution car il y a des hypothèses à respecter », relève Yakouba Diallo.
Par exemple, il explique que le taux de chômage de 2015 est basé sur les données de l’enquête de l’ANSD sur l’emploi de 2015 alors que le taux de chômage de 2019 a été obtenu à partir de la modélisation, car le BIT ne dispose pas encore des données de l’enquête emploi de l’année 2019.
« Sur le site du BIT, il est mentionné ILO modelled estimates pour indiquer que les statistiques sont basées sur la modélisation économétriques et non les données d’enquête », étaye le statisticien.
Conclusion : les données disponibles ne confirment pas le taux de chômage et le classement indiqués par certains médias
Le quotidien sénégalais Vox Populi a indiqué que le Sénégal est le troisième pays au monde où le chômage est le plus élevé, avec un taux de chômage de 48%. L'information, reprise par plusieurs médias, a été présentée comme émanant de l'OIT.
Or, l’OIT ne fait pas de classement de pays sur les indicateurs du marché du travail.
Secundo, les dernières statistiques complètes de l’OIT sur le chômage au Sénégal portent sur l’année 2015 et indiquent un taux de chômage de 6,8%. Tandis que les données les plus récentes de la statistique du Sénégal indiquent que le taux de chômage dans le pays est d’environ 16,02% en 2019.
Par ailleurs, il est à noter que, si l'OIT et l'Agence de la statistique et de la démographie du Sénégal utilisent la même méthode de calcul du taux de chômage, les résultats sont souvent différents d'une entité à l'autre à cause d'une différence dans l'interprétation du statut de chômeur.
BIRAHIM SECK CRACHE SES VÉRITÉS SUR L’AFFAIRE SONKO-ADJI SARR
les accusations répétées sur les méthodes de surveillance de la police (espionnage et piraterie) ne rassurent pas sur l'impartialité et l'éclatement de la vérité selon le coordonnateur du forum civil.
Le coordonnateur du forum civil s’est exprimé sur la situation actuelle du pays, notamment sur les développement de l’affaire du viol présumé opposant Ousmane Sonko à Adji Sall. Birahim Seck a relevé 4 choses pour les dénoncer.
Il a souligné que «les accusations répétées sur les méthodes de surveillance de la police (espionnage et piraterie) ne rassurent pas sur l'impartialité et l'éclatement de la vérité.»
Ensuite, le coordonnateur du forum civil indique que «l'irradiation médiatique de partisans du pouvoir sur un dossier opposant des particuliers sème des doutes sur son caractère strictement privé.» de cette affaire.
De plus, Birahim Seck précise clairement, que les arrestations tous azimuts ne sont pas acceptables dans un État de droit. «Il faut savoir raison garder», invite-t-il.
LA FUITE DES CERVEAUX DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ EN AFRIQUE
La pandémie de Covid-19 n’empêche pas l’hémorragie de se poursuivre chez les professionnels de la santé en Afrique. La fuite des cerveaux pénalise surtout l’gypte, le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud
Combien de médecins égyptiens ont-ils quitté leur pays en 2020, en pleine pandémie ? Plus de 15 000, selon la presse égyptienne, dont 8 600 entre les seuls mois de mars et mai 2020 selon Arab World News, après l’appel des États-Unis lancé aux médecins du monde entier à postuler pour des visas. Le Syndicat des médecins égyptiens (EMS) indique que 110 000 professionnels travaillent à l'étranger, soit plus de la moitié des effectifs nationaux. Le ministère de la Santé, lui, donne des chiffres encore plus inquiétants : sur les 213 000 médecins enregistrés, seulement 82 000 travailleraient dans le pays – pour la plupart dans la mégalopole du Caire, au détriment des régions.
Sachant qu’un généraliste peut gagner en un an en Arabie saoudite ce qu’il gagnerait en trente ans en Égypte, les calculs sont vite faits pour les candidats au départ. Conséquence, le ratio de médecins pour 1 000 habitants va en baissant. Une anomalie, puisque l’Égypte forme 7 000 médecins par an, mais perd son investissement.
L’atmosphère s’est tendue durant la pandémie, traitée comme une question de sécurité nationale. Alors que 348 médecins sont morts du Covid-19 entre février 2020 et fin janvier 2021, au moins huit médecins déplorant sur les réseaux sociaux l’état du système de santé ont été arrêtés et jetés en prison. Ceux qui se sont plaints de l’absence d’équipements de protection ont été transférés dans des hôpitaux reculés. À l’hôpital de Louxor, en février, aucun gel n’était encore disponible pour se désinfecter les mains.
L’Agence nationale de sécurité (NSA) a fait des descentes dans les hôpitaux pour traquer les médecins absents, qualifiés de « traîtres » et de « déserteurs » par leur hiérarchie et sommés de travailler, même malades. Autant d’éléments qui pourraient alimenter une nouvelle vague de départs après la pandémie.
Au Nigeria, neuf médecins sur dix rêvent de partir
Même scénario au Nigeria, où plus de la moitié des 72 000 docteurs enregistrés exercent en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis (EAU).
Pour la première fois de son histoire, la Cour des comptes accueille de nouveaux membres nommés par le Chef de l’État. Ils ont prêté serment hier et intégré cette importante institution.
Pour la première fois de son histoire, la Cour des comptes accueille de nouveaux membres nommés par le Chef de l’État. Ils ont prêté serment hier et intégré cette importante institution.
Le pas lent, mais sûr, vêtus de leurs robes, les nouveaux magistrats de la Cour des comptes franchissent la porte de la salle d’audience de la Cour suprême et s’installent tranquillement en face du Premier Président de la Cour des comptes, Mamadou Faye. L’instant est solennel. L’évènement historique. C’est la première fois que des magistrats de la Cour des comptes sont nommés par le Président de la République par tour extérieur, explique M. Faye.
Ils sont trois hommes et autant de femmes. Après la prestation de serment, ils ont été priés de rejoindre les sièges qui leur sont réservés au sein de la cour. Désormais, ils se confondent avec les anciens. Moment choisi par le Premier Président de la Cour des comptes pour rappeler les enjeux de l’heure et leurs exigences. De l’exigence de conformité avec leur statut à celle d’information régulière du public en passant par l’impératif d’indépendance et d’impartialité, d’objectivité et d’humilité, de célérité, les nouveaux magistrats de la Cour des comptes savent désormais à quoi s’en tenir. Mais, de l’avis de M. Faye, ces derniers « regorgent de toutes les qualités requises. C’est pourquoi, nous avons proposé de vous nommer. Ce que le Chef de l’État a bien voulu accepter ».
Cependant, même s’ils arrivent à la Cour des comptes avec du talent et un savoir-faire avérés, il prévient que ces qualités, « certes importantes, ne suffiront pas pour être un bon magistrat financier. Car, en intégrant, aujourd’hui, la Cour des comptes de votre pays, vous devenez aussi membres d’une profession de dimension globale avec ses institutions et normes internationales qu’il faudra maîtriser ».
L’appui du Président de la République magnifié
Des bras supplémentaires en attendant d’autres qui devraient bientôt rejoindre la Cour, l’achèvement des travaux de son siège érigé en surpriorité… l’État du Sénégal a rendu la « Cour des comptes attrayante », assure son Premier Président. Dans le même sillage, ajoute-t-il, le Ministre des Finances et du Budget a bien voulu accepter de renforcer l’indépendance financière de la Cour « non seulement en lui accordant tous les moyens financiers qu’elle demande, mais aussi en la sortant, cette année, du périmètre de la régulation budgétaire et de la trésorerie ».
Avec l’arrivée de ces nouveaux membres, la Cour renforce ses effectifs. Chose qui n’est pas arrivée depuis un bon bout de temps. Si l’on en croit le Procureur général Fara Mbodji, « une brève incursion dans le passé révèle un taux de recrutement quasi nul ». Il estime également que l’arrivée de nouveaux magistrats permet à la cour de relever le défi d’une correcte couverture des compétences mises à la charge de la cour par la Constitution. Oumar FÉDIOR
Un « sacerdoce » pour les nouveaux venus
Après la solennité de cet instant rempli de sens, place au travail. Et les nouveaux membres sont conscients de l’ampleur de la tâche qui les attend. « C’est un challenge. Nous sommes gardien de la bonne tenue des ressources publiques. C’est un défi, parce que nous devons les préserver dans le respect des lois en vigueur », a soutenu Macoumba Koumé, un des nouveaux magistrats de la Cour des comptes.
Au-delà de l’honneur d’intégrer « cette prestigieuse institution », la magistrate Khady Ndao Diagne estime que c’est un défi énorme qu’ils sont disposés et engagés à relever. Car, dit-elle, « c’est un défi et un sacerdoce et nous espérons être à la hauteur des attentes »