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29 juin 2025
DAME MBODJ ET KARIM XRUM XAAX LIBÉRÉS
Arrêtés et placés en garde à vue depuis samedi, 27 février 2021, l’enseignant et syndicaliste Dame Mbodj et le rappeur activiste Abdou Karim Guèye ont finalement été libérés ce lundi, dans l’après-midi. L’annonce a été faite à l’instant par leur avocat
Arrêtés et placés en garde à vue depuis samedi, 27 février 2021, l’enseignant et syndicaliste Dame Mbodj et le rappeur activiste Abdou Karim Guèye ont finalement été libérés ce lundi, dans l’après-midi. L’annonce a été faite à l’instant par leur avocat, Me Khoureychi Ba.
Il semble même qu’un léger mouvement de décrispation s’est engagé du côté de la police avec la libération, dans la foulée, des étudiants Ousmane Wade et El Hadji Diop, membres de Frapp UCAD, arrêtés le même jour que Dame Mbodj et Karim Xrum Xaax.
Ce lundi, plusieurs organisations syndicales enseignantes regroupées autour du G20 s’étaient passés le mot pour entamer une grève en guise de protestation contre l’arrestation de leur camarade Dame Mbodj, tandis que les étudiants, via leurs amicales de facultés, commençaient à élever la voix pour condamner la série d’arrestations dans leurs rangs.
À Sédhiou également, plus d’une dizaine de manifestants, arrêtés ce lundi, sont libres après quelques heures passés dans les locaux du commissariat urbain de ladite localité.
Depuis le début du mois de février, suite à l’éclatement de l’affaire opposant le député Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées.
Dame Mbodj et Abdou Karim Guèye ont voulu braver l’arrêté préfectoral interdisant toutes manifestations à la place de l’indépendance, avant d’être interpellés par la police. D’autres manifestants ont également été arrêtés au même moment, pour manifestation interdite et trouble à l’ordre public.
PRÉSIDENTIELLE AU TCHAD : L'OPPOSANT SALEH KEBZABO RETIRE SA CANDIDATURE
Au Tchad, le candidat à la présidentielle Saleh Kebzabo a déclaré lundi qu'il retirait sa candidature, au lendemain d'une tentative d'arrestation d'un autre candidat de l'opposition.
Au Tchad, le candidat à la présidentielle Saleh Kebzabo a déclaré lundi qu'il retirait sa candidature, au lendemain d'une tentative d'arrestation d'un autre candidat de l'opposition. Pour justifier sa décision, Saleh Kebzabo a dénoncé "le climat d'insécurité qui entachera certainement la campagne électorale pour les candidats" de l'opposition au régime d'Idriss Déby Itno.
Saleh Kebzabo, à quatre reprises candidat malheureux contre Idriss Déby, a annoncé sa décision au lendemain d'une tentative d'arrestation à N'Djamena d'un autre candidat déclaré, qui s'est soldée par la mort d'au moins deux personnes à son domicile.
AIR SENEGAL RECEPTIONNE UN NOUVEL AVION
La flotte d’Air Sénégal S.A s’est enrichit d’un nouvel appareil. La compagnie nationale a réceptionné samedi, un deuxième Airbus de type A321
Air Sénégal S.A. a accueilli samedi, sur le tarmac de l’Aéroport international Blaise Diagne de Dakar (Aibd), un deuxième Airbus A321, qui vient renforcer son parc aérien
La flotte d’Air Sénégal S.A s’est enrichit d’un nouvel appareil. La compagnie nationale a réceptionné samedi, un deuxième Airbus de type A321.
«L’appareil s’est posé sur le tarmac de l’Aéroport international Blaise Diagne de Dakar (Aibd), ce 27 février 2021 à 17h 55mn en provenance de Montpellier. L’aéronef immatriculé 6V-Amd est configuré pour accueillir 165 passagers : 16 en classe Affaires, 149 en classe Economique», indiquent les services de la compagnie dans un communiqué. Mieux, vantent-ils, cet avion «réunit de nombreuses qualités dont un intérieur spacieux et des technologies d’avant-garde que sauront apprécier à leur juste valeur, les clients, tout comme le personnel de conduite et de cabine.
En plus, les paramètres économiques de l’A321 sont semblables à ceux des appa¬reils de plus grande taille, mais sa capacité moindre est mieux adaptée à de nombreux mar¬chés. En ce sens, il permettra de renforcer nettement notre leadership sous régional.»
Cité dans le document, Ibrahima Kane, Directeur général d’Air Sénégal, expli-que : «La réception de ce deuxième appareil résulte d’un effort colossal qui porte l’empreinte commune d’une équipe consciente de son rôle et de ses missions et surtout fidèle à son ambition de porter au plus haut niveau, notre compagnie nationale.»
Le premier appareil a été réceptionné le 28 novembre 2020.
Air Sénégal informe qu’elle prévoit «utiliser les deux avions A321 sur les destinations présentant aujourd’hui, des niveaux de résilience et de charge significatifs telles que Milan, Casablanca, Barcelone, etc.».
«C’EST UN MOMENT DECISIF POUR LE CINEMA AFRICAIN»
Les autorités burkinabè ont porté leur choix en octobre 2020 sur le Germano Burkinabè, Alex Moussa Sawadogo, pour assurer la direction du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco)
Les autorités burkinabè ont porté leur choix en octobre 2020 sur le Germano Burkinabè, Alex Moussa Sawadogo, pour assurer la direction du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui se tient tous les deux ans dans la capitale burkinabè. Le nouveau Délégué général du festival, dont l’édition 2021 a été reportée en raison de la pandémie du Covid-19, souhaite mettre sa longue expérience en matière de gestion et de programmation de festivals au service d’un événement culturel, d’un univers et d’un pays qu’il connaît bien.
Pourquoi avez-vous accepté de devenir le nouveau Délégué général du Fespaco ?
Je tiens d’abord à remercier les autorités burkinabè qui m’ont nommé à la tête de la Délégation générale du Fespaco. A sa création, je n’étais pas encore né et me voir confier cette tâche est une lourde responsabilité. Néanmoins, il était temps d’accepter cette mission confiée par mon pays, au regard de l’expérience acquise dans l’organisation d’événements cinématographiques au Burkina Faso et à l’extérieur, notamment en Allemagne, en France ou en Suisse, où j’ai été directeur artistique ou directeur de festival. Cette nomination est également l’expression d’une forme de reconnaissance envers cette diaspora africaine qui se bat depuis plusieurs années pour défendre la culture africaine aussi bien chez elle qu’à l’étranger. Cela montre que nos gouvernements sont à l’écoute de ses aspirations et de tous ses combats. Comme je le disais, après avoir porté des événements culturels à l’étranger, c’est un appel à servir mon pays.
Quelles sont vos ambitions pour le Fespaco ?
Mes prédécesseurs ont déjà abattu un immense travail pour pouvoir dynamiser cette institution qu’est le Fespaco. S’il a aujourd’hui cette notoriété, c’est grâce à la conjugaison de leurs efforts et leur créativité. Mon ambition est de ramener le cinéma et les professionnels au cœur du Fespaco tout en gardant sa personnalité singulière qui trouve son essence dans ce contact direct qu’il a avec son public. Nous avons la chance d’avoir un cinéma qui se parle à lui-même et au monde. L’idée, c’est d’accorder davantage d’importance à la sélection et à la programmation artistique et aux activités professionnelles. C’est également d’écouter les souhaits de tous les professionnels du cinéma. Avec mes collègues, nous allons poursuivre le travail de nos prédécesseurs.
Durant ces dernières années, le Fespaco a été souvent critiqué, entre autres pour son manque d’organisation ou sa programmation. On lui reprochait notamment de ne pas assumer correctement sa mission, celle de promouvoir le cinéma africain. Est-ce votre manière de répondre à ces critiques et peut-être à une attente exprimée par les professionnels que vous connaissez bien ?
Vu l’envergure et la dimension du Fespaco, nombreux sont les professionnels du cinéma, les journalistes et les communicants qui avaient l’impression que l’on accordait plus d’importance à d’autres aspects du festival qu’au cinéma lui-même. Le Fespaco doit prendre en compte les nouveaux développements de l’industrie. Outre l’exigence d’une bonne programmation artistique, il doit être une plateforme de rencontres entre réalisateurs et producteurs, producteurs et auteurs. Le Fespaco doit aussi donner la possibilité à toutes les autres plateformes qui existent dans le monde d’explorer la richesse cinématographique de notre continent. Le Fespaco de 1969 ne peut pas être celui de 2021 : il doit être un festival de notre temps.
Quel type de mesures allez-vous prendre pour mettre les professionnels au cœur du système ?
En plus de cet outil de diffusion de produits finis qu’il est, il va falloir que le Fespaco réponde aux aspirations des jeunes cinéastes et producteurs, des diffuseurs qui veulent profiter du festival pour se faire connaître, obtenir un soutien ou encore des contrats de diffusion. Ce qui leur permettra, nous l’espérons, de revenir au Fespaco un ou deux ans plus tard nous présenter leur travail. Si l’on veut avoir une programmation aboutie, inédite et des premières africaines, il faudra donner la possibilité de profiter du Fespaco sans avoir un film déjà fini et cela contribuera à nous distinguer.
Beaucoup de projets mais la pandémie bouleverse tout. L’édition 2021, qui devait se tenir fin février, début mars, est pour l’instant reportée…
Rappelons-le : c’est un report, pas une annulation ! Nous étions déjà avisés de l’impact négatif de la pandémie sur les grands événements culturels. A chaque édition, nous avons quelque 200 000 personnes qui viennent à Ouaga pendant dix jours. Nous ne pouvons pas prendre le risque de mettre toute cette population en danger. Nous suivons la situation sanitaire dans le monde entier. Nous avons commencé à contacter nos festivals partenaires sur le continent pour éviter que les dates des uns et des autres ne se chevauchent –tous les calendriers des événements culturels étant chamboulés– et nous discutons avec les autorités burkinabè pour pouvoir fixer de nouvelles dates. Il est important pour nous que tous les professionnels africains puissent profiter aussi bien du Fespaco que des autres festivals qui se tiennent sur le continent et à l’étranger.
Pas de version en ligne pour le Fespaco ?
Le Fespaco souhaite répondre aux besoins des cinéastes et il n’y a rien de plus beau que de célébrer la première ou la première africaine d’un film en présence du public. Un festival en ligne, c’est refuser aux réalisatrices et réalisateurs cette possibilité de vivre cette sensation, alors même que l’on sait combien il est ardu de fabriquer un film africain de fiction ou documentaire. Par ailleurs, faire un festival en ligne équivaut à accepter que d’autres publics, qui disposent de meilleurs connexions, découvrent des films africains que les Africains eux-mêmes ne seront pas en mesure de voir alors que c’est la vocation du Fespaco de le leur montrer. Enfin, le festival a aussi une dimension économique : hôtels, restaurants, artisans et chauffeurs de taxis en dépendent. Nous n’allons pas encore prendre une décision qui ferait du tort à ce niveau-là. Tout le monde doit pouvoir bénéficier des retombées du Fespaco. Laissons la possibilité au monde entier de se retrouver à Ouaga durant une dizaine de jours pour pouvoir célébrer, encore une fois, le cinéma.
Travaillez-vous actuellement sur la future sélection ?
Le comité de sélection a commencé à visionner les films en attendant les copies améliorées ou les films récents qui vont arriver. La machine est en route. Nous avons prolongé jusqu’à fin mars la date de soumission des films. Ceux qui n’ont pas encore soumis leurs œuvres ont encore un peu de temps et ceux qui le souhaitent peuvent renvoyer une nouvelle copie de leur production. Comme vous le savez, il est courant pour un festival de recevoir des copies de travail.
Vous êtes très au fait de l’actualité du cinéma africain. Quels sont les échos que vous avez eus de la part des professionnels sur cette «annus horribilis» ?
C’est une situation très difficile pour tous les acteurs culturels et le monde du cinéma. L’impact est énorme au niveau de la production cinématographique. De nombreux pays étaient confinés et/ou sous couvre-feu. Beaucoup de cinéastes et producteurs ont eu du mal à obtenir des financements, à finaliser leurs dossiers parce que le calendrier des différentes commissions de films a été chamboulé. Le report du Fespaco va justement permettre à tous ces cinéastes de s’ajuster notamment parce que la grande majorité de la post-production se fait en Europe dont les frontières sont actuellement fermées. De même, de nombreuses productions sont annulées et les boîtes de production vont en pâtir. Cependant, c’est aussi un moment décisif pour le cinéma africain : c’est l’occasion de pousser la réflexion sur l’existence de fonds de création et de financement africains ou de les renforcer quand ils existent. Nos Etats et les décideurs africains doivent prendre des décisions qui permettront à nos cinéastes de continuer à exister et à créer pour le plus grand bonheur des cinéphiles africains.
France Télévision
Par Kadialy GASSAMA
MANIFESTE D’UNIVERSITAIRES SUR UNE SUPPOSEE CRISE DE L’ETAT DE DROIT OU LA MISERE DE LA PENSEE AU SENEGAL
Les aspects les plus importants de la gouvernance démocratique sur le dialogue social, le dialogue politique et les libertés publiques fondamentales de l’Etat de droit, sont totalement ignorés ou abandonnés par nos universitaires
Quand un manifeste se limite à évoquer des questions de perception superfétatoire et subjective sur la gouvernance démocratique dans son seul aspect institutionnel, notamment sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, pour décréter sans preuves une crise de l’Etat de droit, nous sommes en droit de nous dire qu’il y a chez nos universitaires une pauvreté de la pensée.
Car, les aspects les plus importants de la gouvernance démocratique sur le dialogue social, le dialogue politique et les libertés publiques fondamentales de l’Etat de droit, sont totalement ignorés ou abandonnés par nos universitaires qui se cantonnent à des questions superficielles de jugement de valeur sur nos institutions, sur la base légère d’agitations d’activistes dans un Etat démocratique. Il faut se désoler de nos universitaires qui deviennent de ce fait non pas des scientifiques à équidistance, mais des partisans dans le jeu démocratique pour prendre fait et cause pour l’opposition radicale qui ne participe pas au dialogue politique en cours dans notre pays. Il faut noter à ce propos d’ailleurs, que le dialogue politique est consubstantiel à la démocratie.
Mais, ce qui est grave, c’est la volonté chez nos universitaires signataires du manifeste, d’apparaître comme des directeurs de conscience à cause de leur science neutre, alors qu’ils s’éloignent de l’éthique de responsabilité. Derrière ce que les signataires appellent pompeusement un manifeste en exhibant une supposée crise de l’Etat de droit au Sénégal, se cachent ‘en réalité des cagoulards politiciens qui veulent tromper l’opinion à travers leur corporation d’enseignants universitaires pour apparaître comme des scientifiques neutres et accréditer ainsi une situation imaginaire de crise de l’Etat de droit qu’ils auraient voulu effective.
Celte publication d’un manifeste qui relate subrepticement le troisième mandat, en interprétant tendancieusement l’article 27 de la Constitution sur le nombre de mandats exercés à l’échéance de 2024, pour évoquer une supposée crise de l’Etat de droit au Sénégal, intervient dans un contexte d’agitation et d’arrestations d’activistes ayant posé des actes de violences et voies de fait en liaison avec une affaire de mœurs pendante en justice, et montre à suffisance le caractère politicien du manifeste. Il n’y a pas du tout de crise de l’Etat de droit au Sénégal. Il ne faudrait pas oublier que nous sommes dans un régime politique de type présidentiel, avec une séparation des pouvoirs.
La démocratie, c’est aussi le fait majoritaire et la possibilité offerte au pouvoir de gouverner librement, mais aussi à l’opposition de s’opposer librement, système qu’il faudra respecter jusqu’au bout comme étant le contrat social. L’autre preuve qui démontre que nous sommes devant une manipulation de l’opinion, est la référence dans le manifeste à un texte ancien hors contexte relatif à la limitation des partis politiques à quatre courants de pensée, publié en novembre 1979 dans le journal Taxaaw animé à l’époque par le professeur Cheikh Anta Diop, pour qualifier anachroniquement la situation actuelle de la gouvernance démocratique dans notre pays de «crise de l’Etat de droit».
On voudrait ainsi transposer un Etat ancien à un Etat nouveau, attestant une forme de pensée propagandiste d’universitaires politiciens, qui se cachent sous le manteau de la science.
Kadialy GASSAMA
Economiste Rufisque
UN POLICIER ET UN GENDARME SOUPÇONNES DE RENSEIGNER LE LEADER DE PASTEF
Un policier et un gendarme ont été mis aux arrêts la semaine dernière et remis à leur brigade prévôtale. Il leur est reproché de fournir des renseignements à Ousmane Sonko
Un policier et un gendarme ont été mis aux arrêts la semaine dernière et remis à leur brigade prévôtale. Il leur est reproché de fournir des renseignements à Ousmane Sonko.
• Ils sont remis à la Brigade prévôtale
• Deux autres policiers sous surveillance
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr prend des proportions plus qu’inquiétantes. Des éléments des forces de sécurité sont accusés d’être de mèche avec le député, accusé de viols et de menaces de mort par une masseuse. Le Quotidien a appris qu’un policier et un gendarme ont été mis aux arrêts la semaine dernière et remis à leur Brigade prévôtale respective. Il leur est reproché de «fournir des renseignements» à Ousmane Sonko et son équipe. Mais ils ne sont pas les seuls à être dans le collimateur de l’Etat. Deux autres policiers ont également été entendus pour les mêmes raisons avant d’être relâchés. Ils sont tout de même «sous une surveillance étroite».
Le député n’a plus lésiné sur les moyens depuis l’éclatement de cette affaire en début février en étoffant sa garde rapprochée. La semaine dernière, il a fait état d’«incidents» qui auraient opposé les services de renseignements à sa sécurité. Lors de sa conférence de presse du jeudi 25 février, Ousmane Sonko avait déclaré que ses agents avaient repéré une camionnette équipée de matériel d’espionnage dans les alentours de son domicile à la Cité Keur Gorgui.
Entre le 8 et le 27 février, plusieurs proches ou soutiens du candidat arrivé troisième à l’issue de la dernière Prési¬den¬tielle ont été interpellés pour, entre autres, «provocation à des crimes et délits, organisation d’un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs». Après l’audition de son accusatrice, Adji Sarr, le leader de Pastef pourrait être convoqué par le juge en début de semaine, après la levée de son immunité parlementaire vendredi dernier. Mais, la veille, il avait averti qu’il n’y défèrerait pas parce que la procédure irrégulière. Mais Sonko estime aussi que le magistrat instructeur, Mamadou Seck, est «réputé faible et non indépendant» et, par conséquent, il entend le récuser. Selon lui, cette affaire est un «complot ourdi» par le Président Macky Sall et son régime. Ce dernier, dans un entretien avec Rfi et France 24, s’est dit incapable de «souhaiter à son pire adversaire une telle situation».
par Madiambal Diagne
LE MANIFESTE UNIVERSITAIRE DE L'IMPOSTURE
On ne peut laisser dire par des universitaires, de surcroît quelques juristes, que «le culte des valeurs n’est pas inférieur à celui des lois écrites». L’Etat de droit est affaire de tous et nos postures devraient être conséquentes
Un groupe de 102 intellectuels, universitaires sénégalais, a produit un texte collectif intitulé «la crise de l’Etat de droit au Sénégal» et publié le 23 février 2021. Les auteurs du texte ont emprunté leur préambule au Pr Cheikh Anta Diop. Il va de soi que cette référence à l’illustre Cheikh Anta Diop, susciterait un grand intérêt auprès de tout disciple qui a été abreuvé aux idées du «Pharaon du savoir» et/ou qui avait été à ses côtés pour donner corps à ses idées dans le cadre d’une action politique. Au demeurant, ce n’est pas à des universitaires qu’on rappellerait que faire référence à une citation, amputée et sortie de son contexte politique et historique, pourrait procéder d’une imposture ou d’une «escroquerie intellectuelle», pour reprendre le mot de notre «Maître». Il reste qu’on devrait a priori se féliciter que le débat public au Sénégal arrive à s’élever, dans le sens où des élites intellectuelles prennent position, pour éclairer le commun de leurs concitoyens. Seulement, de quels intellectuels s’agit-il dans le cas d’espèce ? Le postulat de base est déterminant dans l’analyse car l’histoire de la réflexion enseigne deux postures de l’intellectuel : celle de «l’intellectuel organique» et celle du «prescripteur». La vocation de «l’intellectuel organique», comme l’enseigne Antonio Gramsci, est «d’être dans la mêlée, de faire corps avec les masses, d’épouser les combats de son temps» ; un combat donc partisan, clair et assumé. L’autre posture de l’intellectuel, d’après Julien Benda, «est que l’intellectuel est une boussole, un prescripteur, un éclaireur. C’est en se tenant à distance des foyers de lutte qu’il se protège des passions de l’époque et peut d’autant mieux servir la cause de la vérité». Les deux positions sont acceptables et la frontière qui les sépare est ténue. Cependant, dans l’Histoire, les intellectuels ont souvent revendiqué l’une ou l’autre des orientations car dans la réalité, elles apparaissent antinomiques, si tant est qu’on ne voudrait pas verser dans la fourberie. C’est justement l’autre imposture du texte des 102 universitaires. Les signataires ont la prétention de faire leur, cette profession de foi de Cheikh Anta Diop qui dit que «tous les intellectuels, tous les patriotes doivent comprendre que le combat que nous menons en ce moment est le leur ; c’est le combat qu’il importe de mener avec ténacité pour que l’ère des menaces grotesques, de la crainte, de la peur sous ses formes variées, économique, physique, soit révolue. C’est le combat pour la vraie liberté individuelle, pour la dignité. Si des Bokassa et des Idi Amin Dada ont pu exister en Afrique, c’est parce que des intellectuels et des cadres africains ont abdiqué leur responsabilité, ont préféré ronger des os, au lieu de s’occuper de l’essentiel, c’est-à-dire de la sauvegarde des droits imprescriptibles du citoyen, pensant que cela présentait moins de risques. Les intellectuels, tous les citoyens lucides, doivent opposer une résistance morale à l’arbitraire. Ils doivent être disposés à payer de leur personne pour que les lois de circonstance cèdent la place à des lois justes». En écrivant ces lignes en 1979, dans le journal Taxaw, organe de son parti, le Rassemblement national démocratique (Rnd), le Pr Cheikh Anta Diop assumait un combat politique contre le régime de Léopold Sédar Senghor qui refusait, par des artifices juridiques et idéologiques, de reconnaître l’existence légale du Rnd. Avec Cheikh Anta Diop, il n’y avait aucune tromperie ou imposture. Par contre, les 102 signataires voudraient apparaître comme des intellectuels «prescripteurs» alors qu’ils mènent, dans leur vie de tous les jours, des combats politiques, dans des partis bien connus, ainsi que des combats corporatistes, dans des syndicats bien identifiés. Qui parmi ces 102 signataires n’a pas un engagement politique ou syndical ? Ce ne serait pas une imposture si les signataires, militants actifs de Pastef ou d’autres partis politiques d’opposition, avaient pris la précaution de signaler leur qualité politique au lieu d’avancer masqués, de «s’(en)cagouler» derrière la seule signature d’universitaire. «102» universitaires militants de formations politiques au pouvoir qui auraient spontanément produit un texte collectif pour parler par exemple d’une supposée bonne situation de l’Etat de droit au Sénégal, seraient vite qualifiés «d’intellectuels alimentaires» ! C’est dire que ce texte n’est rien d’autre qu’une action politique traduisant un engagement partisan. Déjà, parmi les 102 signataires, plus du tiers qui officient dans les facultés de Sciences juridiques avaient versé dans la même pratique en publiant, en mars 2016, un autre pamphlet collectif contre le régime du Président Macky Sall et qui flétrissait violemment le ministre de la Justice de l’époque, leur collègue professeur de Droit public, Ismaïla Madior Fall. La sortie des 45 juristes universitaires avait suscité de l’émoi et nous avions réagi, en leur prescrivant de se dévoiler, dans une chronique en date du 14 mars 2016 intitulée: «Au-delà de nos personnes.» Ça, c’est pour la forme. Dans le fond, le texte exhale d’impostures.
Les impostures factuelles
Assurément, les 102 ont versé dans une réthorique sans étayer leur analyse par des faits précis. Toutefois, leur manifeste n’est pas tombé ex nihilo et ne saurait être innocent. Certains parmi eux enseignent à leurs étudiants que «pour mieux lire et comprendre un texte, il faut le mettre en perspective avec tout ce qui constitue son contexte». Le contexte politique et social est déterminant mais les 102 sont circonspects sur ce point. Sans doute que le souci de ne pas apparaître, de manière flagrante, partisans, a suscité un certain scrupule en eux. Il n’empêche que le lecteur ne peut manquer de saisir que deux préoccupations fondamentales animent les auteurs à savoir, la question d’une éventuelle candidature du Président Macky Sall à la prochaine élection présidentielle et la situation pénale du député Ousmane Sonko, poursuivi par la dame Adji Sarr qui l’accuse d’abus sexuels.
On peut partir sur une certitude pour dire que c’est à défaut de pouvoir asseoir un fondement juridique qui pourrait empêcher une éventuelle candidature de Macky Sall en 2024, que d’éminents professeurs de droit se sont résignés à recourir, pour l’invalider, à un argument qui apparaît spécieux, comme la sublimation morale et philosophique de la «parole donnée». Sacrilège ! Comme si le droit positif devrait être régi par la morale des dirigeants et au détriment de la règle de droit prise dans les formes régulières ! Préconiser cela serait porter justement un fatal coup au principe de l’Etat de droit. Mais pour chercher à légitimer leur propos, les 102 invoquent le Pr Mamoussé Diagne -un éminent disciple intellectuel et politique de Cheikh Anta Diop- qui a sublimé les valeurs «ceddo» qui constituaient un code de conduite sociale. Un mode de conduite sociale (de quelques groupes qu’ils soient) pourrait-il servir de règle pour diriger une Nation, un Etat moderne ? Franchement, on ne peut pas laisser dire par des universitaires, de surcroît quelques juristes, que «le culte des valeurs n’est pas inférieur à celui des lois écrites». De toute façon, le code éthique et de valeurs de la société «ceddo» n’est pas toujours conforme à un Etat de droit moderne et respectueux des droits humains, d’autant qu’ils étaient nombreux les sujets à pâtir de la façon de faire des dynasties «ceddo». Je peux en parler librement, de par mes propres origines mais aussi de par le fait que les comportements (parfois répréhensibles) de mes aïeuls inspirent ma vie de tous les jours. Il reste qu’il aurait été intéressant d’indiquer la référence ou source précise du propos prêté à Mamoussé Diagne. On serait bien curieux de savoir dans quel texte ou circonstance Mamoussé Diagne aurait eu l’audace intellectuelle de mettre sur un même pied la règle de droit écrite et la valeur morale. En outre, les «102» appuient leur argumentaire par la charte du Mandé qui, faudrait-il le leur rappeler, constitue un recueil de règles de droit écrites, une normalité institutionnelle adoptée selon les règles et procédures bien définies. La Charte du Mandé était bien une norme juridique écrite et contenant bien sûr des valeurs morales, comme toute règle de droit positif du reste. Encore une fois, la règle morale peut ne pas être unanimement partagée, mais la règle de droit positif est générale et impersonnelle.
Le combat dissimulé pour chercher à sauver Ousmane Sonko
Sur un autre registre, en cherchant à sauver Ousmane Sonko, les auteurs du manifeste bafouent les principes fondamentaux de l’Etat de droit. Ils tombent dans les mêmes travers qu’ils reprocheraient au régime de Macky Sall. En effet, parlant de l’état de l’institution judiciaire au Sénégal, ils paraphrasent Jean de la Fontaine disant : «selon que vous soyez «opposant» ou «avec le pouvoir», les jugements de cour vous rendront blanc ou noir». Or, l’Etat de droit ne s’accommode pas de la création de catégories de justiciables». On aurait pu les applaudir, si justement eux-mêmes ne péchaient pas à établir des catégories de citoyens. L’Etat de droit garantit les droits imprescriptibles des personnes poursuivies en justice, comme il garantit les mêmes droits imprescriptibles pour les victimes. Ousmane Sonko devrait-il avoir plus de droits que la présumée victime Adji Sarr, qui a porté plainte ? Autant on doit présumer Ousmane Sonko innocent, autant devrait-on présumer Adji Sarr victime ! Seulement, nombre parmi les «102» nous ont habitués à des jugements péremptoires quand l’actualité judiciaire implique des hommes politiques. Les «opposants» qui ont maille à partir avec la Justice sont absous d’office, on prend leur défense aveuglément, même si par exemple le mis en cause avoue publiquement une prévarication de deniers publics (Khalifa Sall). Parmi les signataires, on identifie des femmes, militantes pour la protection des droits des femmes vulnérables, qui ruaient régulièrement dans les brancards pour défendre, légitimement, des femmes victimes d’abus et de violences, non sans préjuger de la culpabilité des hommes mis en cause. Mais quand il s’agit de Ousmane Sonko (opposant politique), ces mêmes femmes participent à crier avec les loups en dénonçant une prétendue persécution ou une inégalité des citoyens devant la loi. On ne le dira jamais assez, l’imposture serait de considérer les opposants innocents de tout et les gouvernants coupables de tout. Les 102 présument ainsi que Adji Sarr est une vulgaire manipulatrice. C’est dire que l’indignation est devenue sélective. Comme par exemple, quand les «102» fustigent «la toute-puissance du spirituel sur le temporel». Où étaient ces universitaires quand, à son arrivée au pouvoir en 2012, le président Macky Sall affirmait que «tous les citoyens sont égaux devant la loi et que les marabouts sont des citoyens comme les autres». Aucun intellectuel sénégalais n’avait risqué de s’associer à ce propos pourtant on ne peut plus conforme à l’idéal d’un Etat de droit. Donc si l’acceptation d’un traitement singulier en faveur des confréries religieuses constituerait une entrave à l’Etat de droit, il faudrait convenir que chacun d’entre nous a sa part de responsabilité dans la forfaiture.
L’impudeur de fermer les yeux sur les machettes trouvées dans les campus universitaires
En d’autres termes, l’Etat de droit est notre affaire à tous (gouvernants comme gouvernés) et nos postures devraient être conséquentes. Dans cette optique, il est aberrant que les «102» ne fassent la leçon qu’aux gouvernants. Ils auraient été plus crédibles s’ils avaient, dans le même temps, fustigé les appels publics et répétés de Ousmane Sonko à la violence et à l’insurrection. Le même Ousmane Sonko qui a poussé la provocation jusqu’à tenir des rassemblements non autorisés dans l’espace universitaire, dans un contexte de pandémie et en violation flagrante de toutes les dispositions d’ordre public. Il s’y ajoute une «circonstance aggravante», quand on découvre que des étudiants avaient fini de planquer des armes blanches dans l’enceinte du campus, après que Ousmane Sonko avait fini d’enjoindre ses partisans de donner leur vie pour le sauver de la prison. On a ainsi frôlé une catastrophe. Il est donc heureux que les Forces de l’ordre se soient gardées de chercher, d’une manière ou d’une autre, à disperser ces rassemblements. Les «102» auraient également été plus crédibles s’ils étaient imposés le devoir de flétrir l’attitude des étudiants politiques qui se munissent ainsi d’armes de pogroms dans l’espace universitaire. Les «102» semblent justifier ces attitudes de défiance à l’Etat de droit. Ils dédouanent les auteurs quand ils affirment : «Qu’en reste-t-il qui puisse encore se soumettre au droit ? Les contestations populaires récurrentes et multiformes, sont des manifestations de la crise de l’Etat de droit.» Ousmane Sonko peut donc se permettre de renchérir en exigeant la destitution du chef de l’Etat. Pour une supposée coucherie de Ousmane Sonko, le Sénégal devrait destituer son chef d’Etat !
Pourtant, Souleymane Gomis, membre du groupe des 102 (échaudé par la déclaration des 45 juristes ?), écrivait en décembre 2016, dans un article intitulé «Les Elites intellectuelles face aux réalités de la démocratie au Sénégal» : «Il arrive que des intellectuels s’engagent sans qu’ils ne fassent preuve de patience et de rigueur qu’exigent leur statut et leurs travaux. Ils font comme si l’exigence dans le domaine du politique par exemple pouvait s’affranchir de toutes règles, de toutes méthodes sans lesquelles pourtant il n’y a pas de connaissances ni de savoirs mais plutôt des opinions. Blanchet dit à ce propos que «l’on est si sûr d’avoir raison dans le ciel qu’on congédie non seulement la raison dans le monde, mais le monde de la raison».»
UNE OFFRE DE 45 MILLIONS D’EUROS SUR LA TABLE, POUR KALIDOU KOULIBALY
Le Bayern Munich réfléchit déjà à se renforcer en défense la saison prochaine. A cet effet, le club allemand souhaite enrôler Kalidou Koulibaly dont le contrat avec Naples expire en juin 2023
Le Bayern Munich réfléchit déjà à se renforcer en défense la saison prochaine. A cet effet, le club allemand souhaite enrôler Kalidou Koulibaly dont le contrat avec Naples expire en juin 2023. D’après la presse italienne, les dirigeants du club bavarois ont proposé une offre de 45 millions d’euros pour s’attacher les services du roc sénégalais
Kalidou Koulibaly a toujours la cote sur le marché des transferts. Malgré les difficultés financières liées à la pandémie du coronavirus, plusieurs clubs continuent de courtiser l’international sénégalais. Auteur d’une saison en XXX avec Naples, le numéro 26 des Napolitains est courtisé partout. En fin de contrat en juin 2023, le capitaine des Lions pourrait enfin quitter le Napoli l’été prochain, d’après les dernières informations parvenues en Italie.
En effet, le profil de l’ancien joueur de Metz a tout pour plaire. Courtisé durant chaque mercato notamment par plusieurs clubs anglais (Liverpool, Chelsea…), le défenseur de 29 ans pourrait cette fois prendre la direction du Bayern de Munich. Avec le départ de David Alaba, la direction du club allemand veut renforcer son secteur défensif et serait prêt à négocier avec le président de Naples. Selon «Tuttosport», les dirigeants bavarois ont formulé une première offre de 45 millions d’euros pour récupérer le roc sénégalais.
Depuis son arrivée à Naples en 2014, le capitaine des Lions ne cesse de progresser dans l'aspect technique comme tactique. Toutefois, le président napolitain, Aurelio De Laurentiis, reste intransigeant pour la vente de son joueur. Aujourd’hui, le club désireux de signer le défenseur sénégalais doit débourser environ 60 millions d’euros. Solide, le natif de Saint-Dié-des-Vosges est capable de casser les lignes adverses avec ses relances. Le capitaine des Lions est également très bien sur les appuis et assez rapide dans la course. Il a un profil parfait que toutes les équipes rêvent d'avoir dans leurs rangs. C'est ce qui explique l'intérêt des équipes pour sa personne.
par l'éditorialiste de seneplus, erigne saliou guèye
TERREUR MARRON
EXCCLUSIF SENEPLUS - La peur semble s’installer au sein du pouvoir et la paranoïa s’est emparée de la police. Elle est devenue l’épée du parti au pouvoir, imposant la répression au lieu d’être au service exclusif des citoyens
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 01/03/2021
Dans un éditorial daté du 30 septembre 2020, j’avais déclaré qu’Ousmane Sonko est l’homme politique à abattre. L’histoire du présumé viol qui l’éclabousse depuis le 5 février 2021 entre dans le projet d’anéantissement du leader de Pastef. Depuis que la plainte de la nommée Adji Sarr contre Ousmane Sonko a été révélée par le journal les Echos, le pays est en ébullition parce que secoué par une violence physique, psychologique et verbale qui nous rappelle les années incandescentes de 80-90 où Abdoulaye Wade mettait régulièrement sous tension, et à juste raison, le pays sous la dictature Diouf-Collin. Depuis qu’Ousmane Sonko est entré en politique pour entreprendre avec engagement le démantèlement tous azimuts d’un système de corruption et de répression solidement chevillé sur ses soixante ans, il n’a cessé d’être cloué au pilori, d’être voué aux gémonies par le régime de terreur mackyste.
Quand la gendarmerie a voulu convoquer irrégulièrement Ousmane Sonko sur ordre du procureur de la République à des fins d’audition, et que la soldatesque du ministre de l’Intérieur Antoine Diome a déclenché les hostilités sur de paisibles militants venus apporter un soutien moral à leur leader qui, la veille desdits événements, a invoqué son droit constitutionnel de résister en cas de tentative de kidnapping par la force publique, une bourrasque populaire s’est aussitôt déchaînée. La rage policière qui s’est déversée sur les manifestants souvent désarmés était incompréhensible. Les interdictions de rassemblement ordonnées par Diome ne pouvaient servir de justificatif pour charger violemment les militants de Pastef. Il s’en est suivi une vague d’arrestations ponctuée de tortures inhumaines dans un pays qui a ratifié toutes les Conventions contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Depuis ce jour, c’est la traque des militants du Pastef. La peur panique semble s’installer au sein du pouvoir et la paranoïa s’est emparée de la police. Au moindre soupçon, on est alpagué par les flics. Comble d’irrationalité ! Un professeur de philo officiant à Goudomp a été manu militari arrêté devant ses élèves estomaqués et apeurés et conduit à la gendarmerie. Quelle horrible image ces jeunes vont-ils se faire de cette institution qui suscite pourtant tant d’admiration et d’attraction chez la plupart d’entre eux ?
Des méthodes de répression dignes de la Tcheka ou de la Gestapo
On est arrivé aujourd’hui à se demander si cette frange de la police sénégalaise qui emploie des méthodes répressives contre toute personne qui manifeste une sympathie à Sonko n’est pas inspirée par la Gestapo, la police politique nazie de Göring ou la Tcheka russe, la police politique russe de Félix Dzerjinski, appelé « Félix de fer ». En décembre 1917, ce dernier proche de Lénine exposa, lors d’un Conseil des commissaires du peuple, son credo pour combattre les ennemis du nouveau régime bolchevick : « Ne croyez pas que je cherche des formes pour une justice révolutionnaire ; nous n'avons que faire de justice ! Aujourd’hui, nous sommes engagés dans un corps à corps, une lutte à la mort, jusqu'au bout ! Je propose, j’exige l’organisation d’une répression révolutionnaire des agents de la contre-révolution. » Ainsi naquit la Tcheka, cette redoutable police politique qui mit en place la « Terreur rouge » et massacra en cinq ans d’existence des milliers de personnes dont le seul tort était de ne pas partager l’idéologie du régime bolchevick ou d’être accusés de déviationnisme.
En Allemagne, des nazis au pouvoir en janvier 1933 mettent en place la Gestapo, une police politique éliminant, en dehors de tout cadre légal, tout opposant politique à la doctrine du 3e Reich. Certes, nous n’allons pousser le cynisme jusqu’à établir l’analogie entre la police de Diome et la Tcheka de Dzerjinski ou la Gestapo de Göring mais ses méthodes punitives et tortionnaires n’ont parfois rien, à envier aux machineries répressives dirigées par Dzerjinski et Göring. Des rafles de libres penseurs, d’activistes, de militants "pastefiens", de citoyens épris de paix et de justice qui nous font penser au Vel d’Hiv sont organisées quotidiennement. Et c’est une honte que de voir que la police sénégalaise, qui doit être au service des citoyens, être instrumentalisée par une camarilla de politiciens dont l’unique objectif est de se maintenant au pouvoir au mépris de tous droits démocratiques. Elle est devenue le bouclier et l’épée du parti au pouvoir imposant une « Terreur marron » au lieu d’être au service exclusif des citoyens.
La police sénégalaise ne doit pas être un instrument malléable et manipulable par n’importe quel régime en place quand on sait que la République est par essence l’émanation de la volonté de la majorité des citoyens. Son rôle n’est pas de verser dans la surenchère de la répression aveugle et de la violence irrationnelle commanditées, exercées sur des opposants qui ont le droit de jouir des libertés que leur offre la Loi fondamentale. La lutte pour les libertés enclenchée dans les années 60 et 80 n’a rien à envier à celle que les Sénégalais mènent aujourd’hui. Pourtant le virage de l’an 2000 qui a consacré la première alternance du Sénégal faisait espérer qu’on n’avancerait plus à reculons pour la conquête de certains droits démocratiques. Aujourd’hui, tout Sénégalais non détenteur de la carte beige-marron immunisante est en sursis.
Les images de violence qui défilent chaque soir sur les chaînes de télé ou sur les réseaux sociaux sont choquantes et exaspérantes. Le point d’orgue est atteint quand des femmes patriotes jouissant d’un droit constitutionnel de marcher et de s’exprimer sont arrêtées et jetées impitoyablement par des policiers et jetées comme des sacs de riz dans leur panier à salades. Cela fait compassion et rage quand on voit des agents de police casqués, gantés et bottés, fusils et grenades neutralisantes à la main, s’en prendre à de pauvres femmes sans défense dont le seul tort est de s’asseoir et d’entonner des slogans de soutien à leur leader. Où sont les gueulardes féministes corrompues qui ont pris fait et cause pour Adji Sarr dont le certificat de bonne vie et mœurs est fortement maculé par une vie dissolue ? Pour ces pseudo-féministes encartées au sein de l’APR et qui n’ont comme dieu Mammon, les femmes de Pastef arrêtées n’ont pas de dignité devant une marie-couche-toi-là. Penda Bâ, la nièce de Farba Ngom, qui avait insulté la communauté ethnique majoritaire du Sénégal, a été récompensée par des chèques consistants et un visa au Canada au lieu d’être traduit devant un tribunal. Voilà le Sénégal bifide de Macky Sall. Ses proches aux ors du pouvoir, ses opposants au feu du purgatoire.
Les polices politiques, instruments des régimes totalitaires
Les polices politiques sont omniprésentes dans les régimes autocratiques. Elles sont utilisées pour servir de béquilles au pouvoir en place au lieu de protéger l’Etat de droit. Et c’est de ce déni démocratique que se sustentent et grandissent les oppositions contre la brutalité du régime policier. Aussi est-il dangereux de faire croire que l’Etat ne serait rien sans sa fidèle machine de contrôle et de répression qu’est la police politique. Cette dernière n’a aucune une fonction, aucun rôle à jouer dans un régime démocratique où, par définition, le gouvernement est l’émanation de la volonté de la majorité des citoyens. Autrement dit, une police politique est indigne d’une République qui valorise les libertés. Aujourd’hui, la voie de la répression au détriment du respect des libertés que le ministre Diome semble privilégier mène à l’impasse. Il serait peut-être temps, pour la police sénégalaise de relire l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée. »
Être instituée pour l’avantage de tous les citoyens et non pour l’utilité d’un groupuscule de politiciens, telle est la mission de la police républicaine.
Un groupe d’hommes religieux s’est assigné comme mission d’apaiser la tension politico-judiciaire qui prévaut dans le pays suite à l’affaire «Sweet Beauté».
Afin de restaurer un climat stable sur tous les fronts au Sénégal, des acteurs religieux ont pris leur bâton de pèlerin pour apaiser la tension ambiante qui prévaut dans le pays. En effet, une délégation du Collectif des Religieux pour la Sauvegarde de la Paix Civile composée de Mame Makhtar Guèye et de l’Abbé Jacques Seck a rencontré le leader du Pastef. Ces derniers informent toutefois qu’ils ne sont pas parvenus à rencontrer Adji Sarr, la jeune dame qui accuse Ousmane Sonko de viols répétés.
Un groupe d’hommes religieux s’est assigné comme mission d’apaiser la tension politico-judiciaire qui prévaut dans le pays suite à l’affaire «Sweet Beauté». Sans interférer dans le travail de la justice, le Collectif des Religieux pour la Sauvegarde de la Paix Civile cherche à rencontrer tous les protagonistes de l’affaire «Sweet Beauté». Ainsi, Mame Makhtar Guèye de l’Ong Jamra et l’Abbé Jacques Seck ont rencontré avant-hier le leader du Pastef Ousmane Sonko. «Nous avons reçu mandat du Collectif des Religieux pour la Sauvegarde de la Paix Civile. Nous sommes venus transmettre le message à Ousmane Sonko. Maintenant, nous allons tenir une réunion d’évaluation qui sera sanctionnée par un communiqué de presse», a déclaré Mame Makhtar Gueye au sortir du domicile du leader du Pastef. Il estime, par ailleurs, qu’ils ont eu un entretien franc et ouvert,1h30avec l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines. Le Collectif promet de communiquer plus amplement lorsqu'il aura bouclé ses entretiens avec tous les protagonistes, mais sans interférer dans l'action de l'institution judiciaire. «Notre seule et unique préoccupation: la sauvegarde de la stabilité sociale et de la paix civile», précisent Mame Makhtar Guèye et Cie.
Toutefois, leur mission s’annonce difficile. Puisqu’après avoir rencontré le leader du Pastef / Les Patriotes, les membres du Collectif ont toutes les peines du monde à rencontrer Adji Sarr, l’une des principales personnes concernées dans cette affaire. Or pour équilibrer sa médiation, le Collectif doit impérativement rencontrer la plaignante, Adji Sarr. Malheureusement, il estime que ses tentatives d’entrer en contact avec l’accusatrice d’Ousmane Sonko sont restés vaines. N’empêche, Mame Mactar Guèye et Cie refusent de se faire refroidir par cette situation. «La médiation continue», assure M. Gueye.
L’OPPOSITION CONTINUE SA RANDONNEE CHEZ OUSMANE SONKO
Au lendemain de la levée de son immunité parlementaire, Ousmane Sonko a reçu la visite de Mamadou Diop Decroix et de l’ancien ministre d’Etat Habib Sy. Pour l’ancien maire de Linguère, cette affaire est un complot politique ourdi par le régime et témoigne de l’état de la démocratie sénégalaise qui est de plus en plus agressée depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. «C’est dommage que le pouvoir cherche, en ce temps de crise sanitaire qui a mis totalement l’économie sénégalaise en berne et avec le phénomène migratoire, à exploiter cette situation aux fins d’éliminer de potentiels adversaires politiques. Il est inadmissible avec la menace djihadiste qui frappe à nos portes de trouver une autre priorité que le consensus. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas rester inertes face à ce complot visant à éliminer un adversaire politique parce que tout simplement il s’est opposé à votre politique», clame Habib Sy qui appelle à une mobilisation pour sauvegarder la démocratie et les libertés individuelles qui sont menacées.
Pour Mamadou Diop Decroix, ce combat n’est pas celui d’Ousmane Sonko uniquement, mais plutôt celui de tous les Sénégalais. «Cette attaque est politique. Ce combat dépasse la personne d’Ousmane Sonko et du Pastef. C’est un combat démocratique. Tous les Sénégalais doivent considérer que la démocratie dans notre pays doit être restaurée pour que ceux qui s’opposent au pouvoir puissent le faire de façon libre. Et le moment venu, que les Sénégalais puissent choisir celui ou celle qu’ils veulent choisir», affirme l’ancien ministre du Commerce sous le régime de Wade.