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29 juin 2025
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
LA THESE DU COMPLOT D’ETAT SE PRECISE
Même si la thèse du complot est récusée par Macky Sall, beaucoup de faits et divers témoignages accréditent la thèse d’une conspiration qui aurait été concoctée en haut lieu
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 02/03/2021
Depuis l’indépendance de notre pays, en 1960, l’histoire politique de notre pays est marquée des complots d’Etat aux seules fins d’éliminer des adversaires politiques des différents régimes. Mamadou Dia, président du Conseil de gouvernement, a été injustement accusé en décembre 1962 de coup d’Etat et jeté au gnouf pendant plus d’une décennie. Abdou Diouf a accusé Abdoulaye de vouloir introduire des mercenaires libyens en 1988 pour fomenter un coup d’Etat. Mais la supercherie n’a pas fonctionné et le coup s’est retourné contre Jean Collin, l’instigateur de ce coup d’Etat imaginaire. Cheikh Tidiane Sy, dernier ministre de la Justice sous le régime de wade, n’a-t-il pas accusé en mars 2011 des jeunes de l’Alliance pour la République de vouloir fomenter un coup d’Etat ? Aujourd’hui, sous l’actuel régime, une jeune fille est instrumentalisée pour accuser de viol Ousmane Sonko, le principal opposant du président de la République. Même si la thèse du complot est récusée par Macky Sall, beaucoup de faits et divers témoignages accréditent la thèse d’une conspiration d’Etat qui aurait été concoctée en haut lieu.
Cette affaire de mœurs, présentée initialement comme privée, dépasse aujourd’hui — et de loin — les deux principaux concernés pour devenir une affaire d’Etat. Ousmane Sonko et les siens sont convaincus que c’est le plan de liquidation concocté depuis sa radiation de la Fonction publique en passant par les accusations de rébellion et de djihadisme, le financement par Tullow Oil ou la maffia russe jusqu’au présumé viol et menaces de mort qui continue. Ce que dément avec force Macky Sall et les siens qui considèrent que c’est une affaire privée qui ne les concerne point. « Le Président n’y est pour rien. Je crois que j’ai suffisamment de choses à faire que de comploter pour des choses aussi basses. Vous voyez le mal que j’aurais à parler dans votre antenne de ce sujet. Encore une fois, c’est une affaire regrettable. Je ne sais pas ce qu’il en est dans le fond. Je ne peux pas souhaiter à mon pire adversaire une telle situation. Maintenant, il y a une accusation, il y a des procédures. Vraiment, il ne faut pas qu’on mêle le Président à des choses qui ne le regardent pas » dixit, le 24 février dernier, sur les ondes de Radio France internationale (RFI), le président Macky Sall dans l’affaire de mœurs qui oppose le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et la masseuse Adji Raby Sarr.
Dans la réponse du président au journaliste qui l’interrogeait, certains spécialistes de la communication disent avoir décelé la reconnaissance implicite d’un complot même si Macky Sall dégage toute responsabilité personnelle dans cette affaire. Mais les partisans d’Ousmane Sonko soutiennent mordicus que ce qui arrive aujourd’hui à leur leader n’est que l’aboutissement d’un long complot ourdi depuis fort longtemps. Si l’on en croit les « Patriotes », depuis plus de deux ans que Sonko fréquente le salon Sweet beauté Spa, ils ont reçu des alertes de la part de certaines personnes sur un éventuel complot qui se tramerait contre leur leader. Quand l’histoire du « viol » a éclaté, les témoignages de la propriétaire du salon et de son mari attestent l’existence de personnes qui auraient utilisé les services sexuels d’Adji Sarr pour atteindre Ousmane Sonko. Adji Sarr, contrairement à ses déclarations mensongères la nuit de son dernier supposé « viol », a été convoyée par une voiture 4X4 dans laquelle se trouvaient Sidi Ahmet Mbaye, une avocate et un médecin. Mais diantre comment ont-ils fait pour circuler en plein couvre-feu ? Comment tout ce monde a-t-il pu obtenir des laissez-passer ? Le mari de la propriétaire du salon a soutenu avoir remarqué la présence suspecte de ce neveu de Maodo Malick Mbaye, leader du mouvement « Gueum sa bopp » qui vient de se fondre dans l’APR, aux alentours de Sweet Beauty quelques jours avant l’affaire du présumé viol. La plainte d’Adji Sarr, très bien rédigée par un expert ou une experte du droit bien que fourmillant de contradictions, montre que la plaignante a été aidée pour formuler des griefs contre Ousmane Sonko. Adji Sarr, supposée avoir été violée, n’est pas allée se réfugier chez ses parents mais se trouve dans un endroit quasi-inaccessible avec des éléments de la police pour assurer sa protection. Elle se déplace au tribunal en 4X4. Et d’après la déclaration de l’ex-femme de l’oncle d’Adji Sarr recueillie par le journaliste Pape Alé Niang, la masseuse aurait confié à son oncle être au centre d’un complot ourdi contre un nommé Ousmane Sonko.
L’objectif était de le salir dans une histoire de mœurs afin de le décrédibiliser publiquement. Comme conseil, l’oncle lui aurait recommandé de demander beaucoup d’argent pour accomplir cette basse besogne. D’ailleurs le fameux sms envoyé par mégarde par une avocate proche du ministre de l’Intérieur à un des conseils du leader de Pastef, accrédite cette thèse du complot. « Un conseil très important dans ce dossier DSK. L’envoyer en prison n’est pas une bonne solution. Cela va entraîner le pays dans un cycle de manifestations pour sa liberté ici, comme à l’étranger. Après la levée de son immunité, il faudra jusque que les enquêteurs lui envoient sa convocation, il vient répondre, il le laisse rentrer pour revenir le lendemain jusqu’à la fin de son audition. Le juge organise le procès et les avocats vont le pousser à avouer publiquement le rapport sexuel. Cela suffit et là, il sera discrédité devant l’opinion. Aller vers la condamnation serait une grosse erreur et cela va installer le pays dans un cycle de manifestations. Mais libre, cette image de DSK va le suivre partout ». Un message envoyé par inadvertance à son collègue Me Bamba Cissé…
Le pouvoir impliqué dans cette histoire de mœurs
L’évolution de cette affaire montre que le camp du pouvoir est impliqué dans cette affaire de mœurs. Comment peut-on expliquer aujourd’hui qu’Adji Sarr soit nourrie et entretenue par une militante de Bennoo Bokk Yaakaar ? Comment peut-on expliquer que, dans une affaire qui ne le concerne pas, l’APR lâche son escouade de communicants investir toutes les radios le dimanche 28 février ? A la RFM, au Grand jury, Abdou Mbow était l’invité de Babacar Fall, dans l’émission Face to Face de la TFM, Pape Mahawa Diouf était l’invité d’Aïssatou Diop Fall dont la haine anti-Sonko a fini par faire le tour de tous les médias mainstream et sociaux. A l’émission Objection de Sud FM, c’est Abdou Fall qui était l’invité de Baye Oumar Guèye. A I-Radio, c’est Seydou Guèye qui faisait face à Mamadou Ibra Kane dans l’émission Jury du dimanche. Seule la Sen-Tv, pour des raisons d’équilibre, a annulé l’émission Toute la Vérité où le député Pape Birame Touré devait faire face à Birahim Touré. Dans toutes ces émissions, le seul thème exclusif était l’affaire Sonko/Adji Sarr. Alors pourquoi, pour une affaire qui ne concerne pas le parti présidentiel, cette task-force de Macky Sall s’est-elle fait inviter sur les plateaux médiatiques les plus en vue dans l’unique but d’enfoncer l’adversaire politique du président de la République ? Un plan de com soigneusement concocté par la cellule de com du Palais et exécuté servilement hélas par les journalistes animateurs des émissions concernes et sommes d’accueillir ces missi dominici du Palais ! Des journalistes dont les émissions dominicales sont devenues des tribunaux (et non des tribunes !) médiatiques d’exception ad-hoc pour aider Macky Sall à exécuter Ousmane Sonko.
La piste d’un complot d’Etat se précise
On comprend très pourquoi les redoutables enquêteurs de la gendarmerie ont été dessaisis de l’enquête. La piste d’un complot d’Etat se dessine à mesure que l’enquête avance et s’oriente vers des dignitaires du régime. La piste de Sidi Ahmet Mbaye et de ses mystérieux accompagnateurs nocturnes allait être explorée si le maitre des poursuites, Serigne Bassirou Guèye, n’avait pas brutalement arrêté l’excellent travail des enquêteurs de la Section de recherches de la Gendarmerie pour confier l’enquête au juge du 8e cabinet. Les événements liés à l’affaire Sonko/Adji Sarr interrogent les règles et les équilibres fondamentaux sur lesquels repose notre système démocratique. Quand on regarde le zèle et la précipitation avec lesquels l’Assemblée nationale a traité le dossier Sonko et les hourras jubilatoires subséquents à la levée de l’immunité parlementaire du leader de Pastef, on ne peut s’empêcher de se demander si cette auguste institution ne s’est pas transformée en un lieu d’exécutions politiques.
D’ailleurs depuis 1962, la réputation de l’Assemblée nationale n’est bâtie que sur des coups bas et des complots politiques. Cette fois-ci encore, fidèle à sa réputation, elle a déchiré l’immunité parlementaire de Sonko pour le livrer pieds et poings ligotés à la justice. Une justice qui, à coups sûr, exécutera les desiderata funestes du Prince comme elle en a l’habitude. La faiblesse du pouvoir judiciaire, son acceptation de se soumettre les yeux bandés à tout mot d’ordre du pouvoir en font une cinquième colonne de l’exécutif. Alors le complot contre Sonko énoncé et dénoncé depuis le début prend une forme quadrangulaire avec l’Exécutif, l’Assemblée nationale, le pouvoir judiciaire et certains médias. Autant de pouvoirs concentrés entre les seules mains périssables de Sa Majesté Macky 1er.
L’OFFENSIVE MEDIATIQUE DOMINICALE DU POUVOIR CREDIBILISE LA THESE DU COMPLOT D’ETAT
Selon le journaliste et analyste politique Bacary Domingo Mané, le gouvernement s’est dévoilé dans ce dossier. Quant à Moussa Diaw, il note une bataille d’opinion entre les deux camps
La grande battue médiatique du pouvoir au cours du week-end dernier semble avoir le contraire de l’effet escompté dans la mesure où elle crédibilise le caractère politique de l’ « affaire de moeurs », donc « privée, dans laquelle était englué le leader de Pastef, Ousmane Sonko. Cette contre-offensive médiatique du camp présidentiel n’a pas échappé à plusieurs internautes, mais aussi aux regards des analystes politiques. Selon le journaliste et analyste politique Bacary Domingo Mané, le gouvernement s’est dévoilé dans ce dossier. Quant au Pr Moussa Diaw, il note une bataille d’opinion entre les deux camps. L’enseignant-chercheur à l’Ugb prédit une tension politique qui risquerait de plonger notre pays dans une situation d’instabilité.
Un battage médiatique sans précédent. Ce dimanche, des pontes du régime ont envahi les plateaux de télévisions et les studios de radios pour parler de l’ « affaire Ousmane Sonko/Adja Sarr ». Abdoulatif Coulibaly, secrétaire général du Gouvernement, à la RTS, Seydou Guèye, porte-parole de la présidence de la République — et de l’APR ! —sur I-Radio et ITV, Abdou Mbow, vice-président de l’Assemblée nationale à la RFM, Abdou Fall, président du conseil d’administration de l’APIX sur Sud Fm. Du jamais vu ! Alors qu’au début de l’affaire dite « Sweet Beauté », le pouvoir soutenait qu’il s’agissait d’une « affaire privée », le président de la République demandant à ses partisans de ne pas se prononcer dessus, brusquement, le weekend dernier, c’était le trop-plein d’émissions audiovisuelles pour sonner la charge contre Ousmane Sonko ! Le président de la République lui-même, en soutenant sur les ondes de Rfi qu’il n’est en rien mêlé à ce dossier et qu’il a suffisamment de choses à faire pour comploter sur des choses basses avait déjà entrouvert une brèche. Dans laquelle se sont engouffrés ses francs-tireurs samedi et dimanche. La levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko, vendredi dernier à l’Assemblée nationale, constitué le moment choisi par le pouvoir pour faire une Opa en règle sur les médias. Que s’est-il donc passé pour que le pouvoir, qui ne voulait pas se prononcer sur une affaire « privée, ouvre subitement les vannes et fasse un trop-plein de com jusqu’à la saturation ? Y a-t-il un fait du hasard pour que les médias ciblés, un weekend durant, n’aient invité que des gens du pouvoir en place ?
BACARY DOMINGO MANE : « Le régime est dans une posture de défense …Ses gens savent que quelque chose se passera demain »
Pour Bacary Domingo Mané, cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko a incontestablement une dimension politique. L’analyste et politologue soutient que, par ses sorties médiatiques à charge contre Ousmane Sonko, le gouvernement est en train de montrer aux yeux de l’opinion que cette affaire est purement politique alors qu’il disait au début que cela relevait d’une affaire privée entre deux Sénégalaise. « Cette dimension politique veut dire quelque part que le gouvernement a choisi son camp dans ce dossier. Et son camp est celui de soutenir Adji Sarr qui accuse Ousmane Sonko de viols et de menaces de mort. Aujourd’hui que le gouvernement sent le besoin d’aller vers ces médias, dérouler sa communication, cela signifie qu’il est impliqué dans cette affaire-là. Cela ne fait plus l’objet d’aucun doute. Parce qu’au départ, s’ils (Ndlr : les gens du pouvoir) avaient continué à garder le silence, évidemment ils allaient donner un caractère privé à cette affaire. Mais dès l’instant que le président de la République Macky Sall, lui-même, s’est prononcé sur l’affaire. Et que d’autres, disons des seconds couteaux, sont allés sur les plateaux de télévisions et dans les radios, on peut dire qu’effectivement cette histoire a des relents politiciens. Cela s’est démontré par les sorties des membres du pouvoir ce dimanche (Ndlr : avant-hier) alors qu’il est annoncé qu’on convoquera Ousmane Sonko. Or le discours de Sonko est très clair en disant simplement puisqu’ils (Ndlr : les parlementaires) n’ont pas respecté la procédure en matière de levée de son immunité parlementaire, il n’ira pas répondre à aucune convocation car il garde toujours son immunité parlementaire. Après cela, ce qui risque de se passer est qu’ils vont utiliser la force et la population risque certainement de réagir » souligne Bacary Domingo Mané. L’ancien collaborateur de « Sud quotidien » ajoute que ces sorties médiatiques du pouvoir ont pour but tout simplement d’anticiper sur les évènements qui surviendraient après cette levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. C’est une façon d’essayer de justifier les actes que le gouvernement posera dans ce dossier. « C’est aussi clair que ça. C’est-à-dire, c’est cela dont il s’agit en matière de communication politique. Elle (ndlr : la communication politique) est en même temps donnée et affiche la force d’un Etat en disant que l’Etat va rester un Etat fort et veillera à la protection de ses citoyens. Dans ce discours-là, évidemment, quelque part le but recherché c’est d’essayer d’avoir l’opinion de son côté. Donc nous sommes au cœur de la communication politique en ce moment. Cela dit, ces différentes sorties signifient que le gouvernement est dans la posture de « défense » des intérêts des populations. Parce que les gens du pouvoir savent que quelque chose va se passer. La justice va essayer de poser des actes. Certainement, une partie de la population va essayer de réagir. Lorsque vous les entendez marteler « force restera à la loi de toute façon » ou bien que « le président Macky Sall a tous les moyens de faire face à n’importe quelle manifestation », on s’imagine qu’une chose est en train de se préparer pour les jours prochains » a poursuivi l’analyste politique Bacary Domingo MANE.
La responsabilité de la presse est engagée, quand certains journalistes sont en mission !
Depuis l’éclatement de cette affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko, la presse est très souvent taxée de partisane à travers ses prises de position. Ainsi chaque organe y va de sa ligne éditoriale pour traiter le sujet. Les observateurs catégorisent notre corporation entre une presse pour le système, une qui essaie de tirer les ficelles du côté d’Ousmane Sonko et une autre qui joue la neutralité dans le traitement de l’information. Pour Bacary Domingo Mané, c’est incontestable dans la mesure où, que ça soit du côté du pouvoir ou de celui de l’opposition, des journalistes sont en mission. A preuve par l’assaut médiatique du pouvoir, durant le week-end, où une absence notoire du principe de l’équilibre a été notée dans les médias ciblés par les officines de com du Palais. « La responsabilité des médias est complètement engagée dans ce dossier. De mon point de vue, à travers cette affaire, on note dans la presse trois camps. Les deux se font face. Le premier est composé des journalistes qui travaillent aujourd’hui pour le système, c’est-à-dire pour le gouvernement. Il suffit de lire les « Une » de certains journaux pour savoir qu’ils sont dans la posture de défendre le pouvoir. Et à travers Adji Sarr, ils défendent les intérêts du gouvernement. Vous avez en face une autre presse qui est du côté d’Ousmane Sonko qui le présente comme victime dans cette affaire et parle d’une « cabale politique ». Maintenant, vous avez la troisième voie qui est celle des medias qui sont vraiment neutres. Ces médias, tant bien que mal, essaient de jouer vraiment la carte de la neutralité. Mais l’un dans l’autre, ce qui est vraiment perceptible, c’est qu’il existe un parti pris. L’éthique et la déontologie qu’on nous enseigne à l’école, l’équilibre de l’information, ce principe-là est piétiné par certains confrères qui sont en mission. Pour justifier cela, ils vont donc essayer de reproduire systématiquement ce que les sources leur disent sans prendre vraiment des principes journalistiques. Ce qui constitue un caractère dangereux. Du côté de l’Etat ou de celui de l’opposition, la presse qui travaille de cette manière-là ne rend pas service au pays », a conclu l’analyste politique Bacary Domingo Mané.
Une bataille d’opinion politique !
L’enseignement chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, Pr Moussa Diaw, note une ambigüité, une bataille d’opinion entre le camp du pouvoir et celui du parti du Pastef-les- patriotes. A en croire le Pr M. Diaw, cette offensive du gouvernement dans la presse ne conforte pas du tout la position initiale de la majorité qui soutenait que c’est une affaire privée et balayait d’un revers de la main les accusations de complot politique. Et s’agissant d’une bataille pour le contrôle de l’opinion, Pr Diaw considère que le pouvoir, par sa contre-offensive médiatique du weekend, a décidé ne pas laisser de la place au cap adverse. « La bataille de l’opinion consistait d’expliquer le pourquoi et le comment de cette cabale politique menée au sommet. Et d’ailleurs, Ousmane Sonko avait accusé nommément le président Macky Sall d’être à l’origine de ce complot qui vise à neutraliser un adversaire politique. Alors, c’était une bataille de l’opinion. Par rapport à cela, la majorité avait gardé le silence. Jusqu’à la levée de l’immunité parlementaire avec cette bataille de procédure qui laisse une image décevante de l’Assemblée nationale parce qu’il y a eu beaucoup d’empoignades, beaucoup de polémiques. Sans un débat approfondi, on n’a même pas hésité à humilier « l’avocate » d’Ousmane Sonko, Aida Mbodji, dans cette commission ad doc. L’opposition a boycotté et la majorité a levé cette immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. Après quoi, le lendemain, on a assisté à cette bataille de l’opinion avec les sorties de responsables politiques de Benno bokk yaakaar qui ont envahi les médias pour défendre leur thèse et accuser davantage le leader de Pastef. Ce alors qu’auparavant, ils disaient que cette histoire ne les concerne pas ! Si réellement tel était le cas, pourquoi ont-ils envahi ces supports médiatiques pour donner leur version, se défendre et pour accuser davantage ? Du moment qu’ils ont effectué ces sorties, on ramène tout cela à une bataille politique. Il fallait qu’ils restent dans leur logique en gardant leur silence dans ce dossier. Il y a anguille sous roche derrière tout cela. Ce qui est clair dans cette histoire, c’est que l’opinion s’est déjà fait une idée… ».
`PR MOUSSA DIAW DE L’UGB : « Le pays risque de sombrer dans un climat d’instabilité »
Selon l’enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Ugb, on risque d’assister à des dérives et le Sénégal n’est pas à l’abri de violences politiques. Si elles surviennent, cela porterait un préjudice à notre démocratie et poserait énormément de questions autour des pratiques politiques et des enjeux auxquels le pays fait face aujourd’hui. « On est en train de préparer une crise politique. Les prémices sont là et c’est dangereux. Il y a un affrontement médiatique, une bataille de l’opinion. J’espère qu’on n’en arrivera pas à l’affrontement physique, aux violences. Le pays risque de sombrer dans l’instabilité. On ne peut pas gouverner dans l’instabilité. A mon avis, la majorité, notamment le président de la République, devrait trouver une solution. D’ailleurs, comme il le disait lors de son entretien avec la presse le 31 décembre dernier en considérant que les dossiers qui peuvent perturber la République, il demande à ses ministres d’y mettre fin. Mais pourquoi ne l’a-t-il pas fait avec ce dossier-là ? Tout en sachant que c’est également un dossier qui risque de rendre le pays instable. Et on n’en a pas besoin. Il est encore temps pour que tous ceux qui peuvent intervenir pour trouver des solutions paisibles, qui puissent déboucher sur la paix, interviennent pendant qu’il est encore temps » a recommandé en conclusion l’enseignant- chercheur en sciences politiques à l’UGB,
LES ETUDIANTS DECRETENT 48H DE GREVE ET 78H DE “JST”
“La Coordination des étudiants de Saint-Louis est en mouvement suite aux nombreux cas d’agressions et l’insécurité notoire qui règne au niveau de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
La Coordination des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a décrété dans la matinée d’hier, lundi 1er mars, un mot d’ordre de 48 heures de cessation de toute activité pédagogique et de 72 heures de journées sans tickets ou “JST” non renouvelables. Cela fait suite aux cas d’agressions notés, ces derniers jours, au sein même du campus.
Le dernier cas date le dimanche soir avec l’agression d’un étudiant qui a été poignardé au niveau de l’épaule gauche. Une occasion saisie par Mouhamadou Moustapha Diouf, Président de Séance de cette Coordination d’étudiants, pour alerter une fois de plus les autorités universitaires sur l’insécurité qui prévaut au sein de ce temple du savoir.
“La Coordination des étudiants de Saint-Louis est en mouvement suite aux nombreux cas d’agressions et l’insécurité notoire qui règne au niveau de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pas plus tard que dimanche soir, un camarade a été victime d’agression et s’est vu poignarder au niveau de l’épaule gauche. Et il y a de cela quatre jours, un autre étudiant a été poignardé à la main et ce dernier doit subir une opération. Juste pour vous dire aujourd’hui le niveau d’insécurité qui prévaut au sein de notre université”, a-t-il déploré.
Et le Président de Séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis de poursuivre en déclarant avoir eu déjà à interpeller depuis des mois les autorités universitaires, à savoir le Rectorat et le Centre Régional des Œuvres Universitaires de Saint-Louis (CROUS) sur ce problème. “Mais il est regrettable de constater que jusqu’ici, les autorités nous faisaient la sourde oreille. Alors qu’avec ce dernier cas, le pire aurait pu se produire”, a soutenu Mouhamadou Moustapha Diouf.
Ces étudiants de Sanar d’interpeller ainsi leurs autorités universitaires afin qu’elles prennent toutes les dispositions pour que de telles choses ne se reproduisent plus. “Parce que vous pouvez le constater la nuit, toutes les portes d’entrées de cette université sont ouvertes et aucun agent de sécurité n’y vérifie les allés et venues des récalcitrants. L’éclairage aussi y fait défaut. Donc il y a beaucoup de problèmes que la Coordination des étudiants de Saint-Louis tient à dénoncer”, a-t-il martelé.
DES CHIFFRES ET DES DATES
Il y a un an, jour pour jour, le Sénégal enregistrait son premier cas de Covid-19, devenant ainsi le quatrième pays africain à confirmer le virus, après l’Algérie, l’Egypte et le Nigéria.
Il y a un an, jour pour jour, le Sénégal enregistrait son premier cas de Covid-19, devenant ainsi le quatrième pays africain à confirmer le virus, après l’Algérie, l’Egypte et le Nigéria.
Le patient est un ressortissant français et un résident du Sénégal qui est rentré à Dakar le 26 février. Le patient avait séjourné dans la ville de Nîmes, dans le sud de la France, ainsi que dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il a été isolé dans un hôpital de Dakar. Avant sa guérison le 8 mars.
Mais 2 jours plus tard, le 4 mars, le décompte s’enchaînait avec deux nouveaux cas : une femme âgée de 68 ans, résidant en France, et son époux, un patient de 80 ans testé positif la veille, le 03 mars 2020. Le couple est arrivé au Sénégal, trois jours plus tôt, le 29 février.
D’après les statistiques, le Sénégal se plaçait à la deuxième position des pays les plus touchés en Afrique par la pandémie, derrière l’Algérie (5 cas) et devant l’Egypte (2 cas), le Maroc, le Nigeria et la Tunisie (1 cas).
LA RAZZIA DU PATIENT 0 DE TOUBA
Les premiers cas sont recensés à Dakar mais Touba sera le premier foyer de la maladie. Ce, après l’enregistrement du cas n°5 : le cluster de la cité religieuse. Le patient est un ’’modou-modou’’ établi en Italie, deuxième pays alors le plus touché dans le monde par l’épidémie. Rentré depuis cinq jours, plus précisément le 6 mars 2020, trois jours avant la mesure de confinement total décrétée par le gouvernement italien, les résultats du test qu’il a effectué ont été confirmés positifs le mercredi 11 mars 2020. Âgé de 52 ans, le ’’modou modou’’ était de retour pour les besoins du Magal de Porokhane, auquel il n’a d’ailleurs pas pu assister. C’est dans la cité religieuse de Touba qu’il a résidé à son retour. Son transfert au service des Maladies infectieuses et tropicales de Fann s’est fait ce mercredi, après confirmation.
Mais, il aura déjà contaminé plus d’une vingtaine de personnes de son entourage dont ses enfants-élèves.
LA BARRE DES 100 CAS FRANCHIE LE 26 MARS, PAPE DIOUF, PREMIER DÉCÈS
Les cas pleuvent ! Le Sénégal atteint officiellement la barre des 100 cas de patients testés positifs au coronavirus. L’annonce a été faite le jeudi, 26 mars 2020, par Aloyse Waly Diouf, lors du traditionnel point sur la situation de l’évolution de la Covid 19. Moins d’un mois après le premier cas enregistré le 2 mars dernier, le pays en était à 105 cas.
Les 96 malades du coronavirus au Sénégal étaient enregistrés dans six des plus grandes villes : Dakar, Touba, Mbour, Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor.
Cette hausse vertigineuse aboutit au pire : le Sénégal enregistre son premier cas de décès lié au coronavirus. Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille (OM), est décédé, le mardi 31 mars 2020, au service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann où il était hospitalisé.
Le Sénégal enregistre son deuxième cas de décès, un peu plus de 24 heures après la mort du célèbre Pape Diouf. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, la victime est une dame âgée d’un peu plus de cinquante ans. Tout comme Pape Diouf, elle était internée au centre de traitement et d’isolement aménagé au sein du service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) de l’hôpital Fann.
Entre-temps, l’état d’urgence est proclamé, à compter du 24 mars 2020, à zéro heure, sur tout le territoire national.
Les mesures visent à endiguer, au plus vite, la propagation de la pandémie sur l’ensemble du territoire, et donne des « pouvoirs supplémentaires aux autorités publiques pour faire face aux nécessités de l’état d’urgence dont l’interdiction des rassemblements et manifestations sur la voie publique, la protection plus serrée des frontières et des aéronefs, entre autres.
26 mars 2020 : plus les tests augmentent, plus les cas augmentent
Cela n’empêche pas la propagation du virus. Le nombre de cas testé est passé du simple au double voir triple en l’espace de 15 jours. Avec une vingtaine de tests dès les premières semaines de l’apparition du virus, le Sénégal est alors à une centaine de tests au quotidien. Depuis le début de la semaine, le laboratoire de l’Iressef du Pr Souleymane Mboup appuie Pasteur de Dakar. Ce qui, depuis, augmente le nombre de personnes testées positives. Depuis, plus de deux mille tests sont effectués presque par jour.
10 AVRIL : LA TRANSMISSION SE RÉPAND, MALGRÉ LES MESURES
C’est la psychose dans différentes localités dont Louga. Un patient issu de la transmission communautaire et premier cas de la région a sévi. Un cas qui inquiète puisque ce dernier est un grand commerçant et principal fournisseur en denrées de la ville. En contact avec plusieurs personnes de la ville en raison de ses activités professionnelles, il a contaminé des membres de sa famille dont sa mère mais également d’autres personnes de la ville, laissant penser au premier cas de Touba qui avait contaminé une vingtaine de personnes. Le commerçant de Louga a été testé positif au coronavirus quelques jours après un voyage à Dakar où il s’était rendu pour s’approvisionner. 94 personnes avec qui il a été en contact ont été mises en quarantaine. Les contaminés sont acheminés au centre de traitement de Saint-Louis, en attendant que Louga soit doté d’un dispositif sanitaire similaire.
LA DEUXIÈME VAGUE A PRIS SES AISES
Après l’accalmie constatée depuis septembre, les cas commencent à grimper en novembre. Sur un échantillon de 1 050 tests effectués, 46 nouveaux cas ont été relevés, dont 31 issus de la transmission communautaire, d’après le bulletin épidémiologique du 28 novembre 2020. Alors que deux semaines derrière, le nombre de cas actifs avait chuté jusqu’à 22 patients en traitement, laissant espérer une situation totalement maîtrisée.
De 332 décès recensés en novembre dernier, le bilan macabre n’a cessé de croître, s’approchant, ce jour, de la barre des 900 morts. En effet, la seconde vague a été très virulente et meurtrière. La preuve ! D’après la revue hebdomadaire publiée le mercredi 13 janvier dernier, ce mois présente des statistiques des plus inquiétantes, avec 2 mille 321 cas positifs en 11 jours. Ce qui constitue jusque-là, le plus grand nombre de contaminations depuis le début de l’épidémie, le 2 mars 2020, avec une moyenne de 211 cas par jour, comparé aux autres mois sur la même durée.
Et dire que l’espoir était permis avant le déclenchement de cette seconde vague, à partir de novembre dernier. Car les mois de Juillet et Août 2020 avaient respectivement enregistré 1 210 et 1 303 cas, loin des 2 mille 321 cas recensés depuis début janvier 2021.
EXPLICATIONS D’UNE FLAMBÉE DES DÉCÈS
Thierno Dieng, statisticien, apporte des éléments de réponse. Son étude réalisée à partir des données officielles publiées explique comment la tranche d’âge la plus touchée par les contaminations est passée de 20-50 ans, à 60 ans et plus. C’est un secret de polichinelle que pour ces personnes, les complications sont souvent fatales.
Aujourd’hui, malgré l’état de catastrophe sanitaire et le couvre-feu, concernant Dakar et Thiès, ces régions sont les plus infectées. Début janvier dernier, elles comptabilisaient plus de 90% des cas de Covid-19 au Sénégal, d’après les estimations du chef de l’État, Macky Sall. Qui avait, de nouveau, décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans les deux régions, le mardi 5 janvier 2021. "L’heure est grave", avait-il alerté, "face, d’une part au relâchement général constaté sur le respect des gestes barrières et le port correct du masque et, d’autre part, sur la recrudescence des cas communautaires, des cas sévères, des cas graves et des décès."
Ces nouvelles mesures sanitaires et sécuritaires, prenant effet à compter du mercredi 6 janvier 2021, devaient permettre de limiter et d’endiguer durablement la maladie. Depuis lors, la pandémie évolue en dents de scie.
Au Sénégal, le pic journalier est de 404 nouveaux cas, recensés le 2 février dernier. Mais celui du plus grand nombre de décès en une seule journée, 18, a été enregistré le mardi 23 février dernier.
Même si aucun cas importé n’a été enregistré, et le nombre de cas communautaires continue son fléchissement, avec 301 cas en moins par rapport à la semaine d’avant, Idem pour les cas contacts qui ont baissé, au cours de la semaine du 17 au 23 février, 72 décès ont été enregistrés cette semaine, soit 12 de plus par rapport à la semaine d’avant.
Une hausse des décès par rapport également à début janvier dernier, avec 52 décès enregistrés, sur les 480 officiellement annoncés alors, soit une moyenne de près de 8 décès par jour.
Pis, la moyenne sur les cinq dernières semaines est de 56 décès par semaine, soit une létalité de 2,8%.
La campagne de vaccination a démarré depuis la semaine dernière mais le coronavirus continue de faire des ravages. Le Sénégal s’approche de la barre des 900 morts, aujourd’hui, avec 880 décédés, dont huit comptabilisés dans le bulletin épidémiologique lu hier lundi, 1 mars, par le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye.
Après la réception d’un premier lot de 200 mille doses de vaccin Sinopharm, le Sénégal attend 324 mille doses d’AstraZeneca, un don de l’initiative Covax, ce mercredi, 3 mars.
La première phase pour les cibles prioritaires, que sont les personnels de santé de première ligne, les personnes vivant avec des comorbidités et les populations âgées de 60 ans et plus, doit concerner 3,5 millions de personnes à vacciner avant fin 2021.
DEMARRAGE DU DEPOT POUR LA NOUVELLE CARTE DE LA PRESSE, LE 15 MARS
La Commission d’attribution de la Carte nationale de presse démarre ses activités le 15 mars prochain. Initiée dans le cadre du Code de la presse, cette nouvelle carte vise à assainir le secteur des médias.
La Commission d’attribution de la Carte nationale de presse démarre ses activités le 15 mars prochain. Initiée dans le cadre du Code de la presse, cette nouvelle carte vise à assainir le secteur des médias.
L’instauration d’une Carte nationale de la presse figure parmi les réformes prévues par le Code la presse, pour assainir le secteur des médias. Les formalités pour son obtention, notamment le dépôt des dossiers va démarrer le 15 mars prochain, informe le président du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored).
«A partir du 15 mars, tous ceux qui remplissent les conditions pour obtenir une Carte nationale de presse peuvent physiquement aller au ministère de la Culture ou de la Communication ou bien faire le dépôt en ligne. Mais, il y a tout un dossier à fournir dont un quitus du Cored. Les journalistes pris en défaut par le Tribunal des pairs, se verront retirer le quitus», a dit Mamadou Thior.
Tout postulant à la Carte nationale de la presse devra avoir au préalable un quitus délivré par le Cored, sur présence physique, moyennant 2000 F Cfa. Il faut aussi une demande indiquant, entre autres, l’adresse à laquelle le postulant pourra être convoqué. Un extrait d’acte de naissance ou une photocopie de la Carte nationale d’identité devront être présentés.
Le postulant doit également fournir un casier judiciaire datant de moins de trois mois. Une copie certifiée conforme du diplôme d’une école de journalisme reconnue par l’État ou tout autre document reconnu équivalent par les autorités gouvernementales compétentes est aussi demandé. Mieux, le journaliste qui cherche à avoir une Carte nationale de presse doit s’engager à tenir la commission informée de tout changement intervenu dans sa situation, et à rendre la carte à la commission, dans le cas où il perdrait la qualité de journaliste ou de technicien des médias. Il faut aussi fournir trois photos, en plus de 10 000 F Cfa pour les frais de dépôts. Les candidats qui ne sont pas diplômés d’une école de journalisme, ou qui n’ont pas le diplôme, devront avoir au moins la Licence, sanctionnée de 2 ans d’expérience.
Pour le président de la Commission nationale de la Carte nationale de presse, Daouda Mine, toute fausse déclaration sera sanctionnée. «Quiconque fait une déclaration totalement ou partiellement inexacte, en vue d’obtenir la délivrance de la Carte nationale de presse, sera puni d’un emprisonnement de six (06) mois à trois (03) ans et d’une amende de 200 à 500 mille francs ou de l’une de ces deux peines, conformément à l’article 198 du Code la presse. Les mêmes peines sont applicables à ceux qui auront sciemment fait des déclarations inexactes ou fourni des documents falsifiés en vue de permettre à autrui d’obtenir la délivrance de ladite carte», met-il en garde.
Toujours pour assainir le secteur de la presse, Daouda Mine d’ajouter que «quiconque fait usage d’une Carte nationale de presse frauduleusement obtenue, est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à un an et d’une amende de 200 à 500 mille francs.»
FONDS D’APPUI À LA PRESSE : La mise en œuvre attendue dans les prochains mois
«Le Fonds d’appui à la presse est un mécanisme clé dans le Code (de la presse) parce qu’il vient remplacer l’Aide à la presse. Il va avoir un organe collégial qui va gérer le fonds. Le ministère a saisi les différentes structures qui doivent siéger pour qu’elles désignent leurs représentants. Si cela est fait, le fonds pourrait être opérationnel au mois d’avril ou en juin», soutient le président du Cored Mamadou Thior. Pour rappel, la mission du Fonds d’appui à la presse est de contribuer au développement du secteur de la presse. Il est chargé aussi de soutenir les investissements dans les entreprises de presse. Il s’agit notamment du financement de projets de développement ou de modernisation des entreprises de presse, de garantir des prêts bancaires, de verser une subvention directe à l’Agence de presse sénégalaise en contrepartie du service fourni aux autres médias, de contribuer au bon fonctionnement de l’organe d’autorégulation, de contribuer au fonctionnement de la Commission de la Carte nationale de presse et d’appuyer la formation continue des journalistes et techniciens des médias. Seules les entreprises régulièrement constituées en entreprise de presse, au moment de la requête, y auront droit.
«LE REGIME EN PLACE JOUE AVEC LE FEU»
Selon Momar Diongue, en optant pour une « stratégie de répression » des partisans du leader de Pastef dans le cadre de l’affaire « Sweet beauté », le régime du président Macky Sall est en train de jouer avec le feu.
Selon Momar Diongue, en optant pour une « stratégie de répression » des partisans du leader de Pastef dans le cadre de l’affaire « Sweet beauté », le régime du président Macky Sall est en train de jouer avec le feu. Interpellé hier, lundi 1er mars, sur le climat de tension qui règne actuellement dans le pays, le journaliste et analyste politique a notamment évoqué cinq raisons qui montrent selon lui que le Sénégal marche tout droit vers une instabilité sans précédent.
«Le régime en place joue avec le feu » : Momar Diongue est formel. Interpellé hier, lundi 1er mars par la rédaction de Sud Quotidien sur la gestion par le régime en place de l’affaire « Sweet beauté », dénomination de l’institut de beauté où Ousmane Sonko, leader de Pastef Les Patriotes se faisait masser avant d’être accusé par une employée de cette structure de « viols répétés » et « menaces de mort », le journaliste et analyste politique a tenu à alerter sur les graves conséquences que pourrait engendrer la campagne d’arrestation et d’emprisonnement des partisans du leader de Pastef et autres responsables de la société en cours sur le fonctionnement de l’Etat.
Sous ce rapport, il a évoqué cinq raisons qui attestent le risque qui guette aujourd’hui l’Etat, à cause de la stratégie répressive du régime en place. La première est, selon lui, liée au contexte actuel marqué par une colère généralisée sur l’ensemble du territoire national du fait de la crise sanitaire qui a entrainé des difficultés économiques et toutes les restrictions liées à l’état d’urgence dans lequel est survenue cette affaire. «Ce qui s’est passé lors des premières manifestations aux abords du domicile d’Ousmane Sonko montre en réalité que ce ne sont pas uniquement les militants de Pastef qui avaient manifesté. Ça allait au-delà des pro-Sonko. Il y avait une expression d’une colère qui était dissimulée par beaucoup de Sénégalais mais qui avaient profité de ce moment de tension dans les environs du domicile de Sonko pour donner à cette manifestation une ampleur et une violence assez rare», a-t-il souligné avant de faire remarquer au sujet de la deuxième raison qu’elle est liée au risque convergence des luttes des différents segments de la société sénégalaise. « La deuxième raison est qu’on va résolument vers une convergence des luttes et cela est un risque énorme que prend aujourd’hui le pouvoir du président Macky Sall. S’agissant de la troisième raison, le journaliste et analyste politique a indiqué qu’elle est liée au risque de démoralisation des forces de défense et de sécurité également touchées par cette traque des partisans et sympathisants d’Ousmane Sonko.
En effet, soulignant qu’un « information circule depuis hier(ndlr avant-hier) et qui fait état de l’arrestation d’un policier et un gendarme qui seraient les informateurs d’Ousmane Sonko et qu’il y a d’autres qui seraient dans le collimateur de la police prévôtale », Momar Diongue a tenu à prévenir que « cette situation est de nature à affecter le moral des troupes qui pourraient se sentir affectées par cette ambiance de suspicion qu’il y a en leur sein ». Pour ce qui est maintenant de la quatrième et la cinquième raison qui montreraient que la situation actuelle du pays est «d’une extrême gravité», Momar Diongue relève qu’elles sont liées respectivement « aux actions de représailles qui visent directement les domiciles des pontes du régime » avec les incendies de la maison de Mahmoud Saleh, directeur de cabinet du président de la République et de celle de Seydou Diouf, député de la majorité. Dans la même dynamique, l’analyste politique a indexé « l’ambiance de haine qui existe dans le pays, notamment entre acteurs politiques ».
Par ailleurs, interpellé sur les risques que pourraient avoir ces interpellations tous azimuts dans les rangs de Pastef et des mouvements citoyens sur le déroulement des prochaines échéances électorales comme ce fut le cas en 2011 sous le régime du président Wade, Momar Diongue a précisé, tout en relativisant, qu’il y’a une différence entre la situation que l’on vit présentement et celle qui avait prévalu en 2011, liée notamment à l’éloignement des prochaines élections. «En 2011, entre le 23 juin et la présidentielle de février 2012, il y avait moins de trois trimestres et cette proximité avait permis la tenue d’une série de manifestations jusqu’en début 2012. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Car, non seulement, on ne connait pas la date des prochaines locales mais aussi les élections législatives ne se tiendront pas avant 2022 et la présidentielle est prévue en 2024 », a-t-il indiqué.
Poursuivant son analyse, il a cependant réaffirmé que « la situation actuelle est d’une si extrême gravité que l’on craint que le pays ne connaisse un emballement». « Pour la première fois au Sénégal, il y a un gros risque surtout avec cette ambiance de colère et cette volonté de faire face à cette situation vue par certains comme une oppression contre l’Etat de droit qui commence à prendre une ampleur nationale. Le pouvoir en place joue donc gros et le régime risque d’être vacillé avec cette série de manifestations », a-t-il tenu à prévenir.
Dakar, 2 mars (APS) – La convocation devant un juge de l’opposant, Ousmane Sonko, sous le coup d’une plainte pour ‘’viols répétés’’ et ‘’menaces de mort’’, est largement relayée et commentée par les quotidiens parvenus mardi à l’Agence de presse sénégalaise.
L’affaire partie d’une plainte déposée par Adji Sarr, une jeune masseuse, contre le candidat arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, a vite pris des proportions politico-judiciaires ayant débouché dans un premier temps sur la levée, vendredi, de l’immunité parlementaire de Sonko.
La perte de cette immunité parlementaire pour le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), a ouvert la voie à sa convocation par un juge d’instruction pour ce mercredi.
‘’Mercredi de vérité pour Ousmane Sonko’’, affiche en Une Le Témoin. Dans ses colonnes le journal insiste sur le fait que l’instruction de la plainte déposée contre le député sera faite en mode ‘’fast-track’’ (rapide).
‘’Après l’audition de la plaignante, une employée d’un salon de beauté et de massage, de la propriétaire dudit salon et d’une autre employée, c’est autour d’Ousmane Sonko d’être convoqué demain mercredi’’, souligne le journal.
Les journaux ne se limitent pas à annoncer la convocation de Sonko, certains spéculant sur l’éventualité d’un refus de l’opposant de répondre à une telle convocation après avoir récusé le magistrat instructeur.
‘’Partira, partira pas : le leader de Pastef est convoqué pour mercredi. Il avait averti qu’il ne déférera pas devant le juge du 8ème cabinet qui, selon lui, est réputé faible et non indépendant et qu’il allait le récuser’’, estime ainsi le Quotidien.
A sa Une, Vox populi pose la même question : ‘’Convoqué par le juge demain à 9 h, Sonko va-t-il répondre ?’’.
‘’A peine a-t-il reçu notification de la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko que le juge d’instruction en charge du dossier a mis en branle la machine judiciaire. Le juge du 8e cabinet, Mamadou Seck n’a pas perdu de temps. Il a adressé une convocation en bonne et due forme au président du parti Pastef’’, fait savoir le journal.
D’autres tirent des plans sur la comète en anticipant de possibles conséquences à l’image du journal Enquête qui évoque l’odeur du souffre en illustrant sa Une d’une photo montrant des manifestants qui apostrophent un policer impassible.
‘’Après les enseignants, c’est un autre syndicat influent de fonctionnaires qui dénonce des arrestations arbitraires. Un pas de plus vers des dérives qui menacent le pays, depuis les accusations de viols et de menaces de mort à l’encontre du principal opposant au régime en place’’, alerte la publication.
Dans cette affaire, Sud Quotidien entrevoit des ‘’risques susceptibles de peser sur le pouvoir’’ et donne la parole au journaliste Momar Diongue.
‘’La situation actuelle est d’une si extrême gravité que l’on craint que le pays ne connaisse un emballement. Pour la première fois au Sénégal, il y a un gros risque surtout avec cette ambiance de colère et cette volonté de faire face à cette situation vue par certains comme une oppression contre l’Etat de droit qui commence à prendre une ampleur nationale. Le pouvoir en place joue donc gros et le régime risque d’être vacillé avec cette série de manifestations’’, soutient l’analyste dans des propos rapportés par le journal.
D’autant plus que des ‘’partis font bloc autour de Sonko’’, au moment où le pouvoir est en train d’en découdre avec les sympathisants et partisans du leader de Pastef.
‘’Ces derniers sont épiés et arrêtés pour leurs moindres faits et gestes. Certainement une manière de les affaiblir au maximum avant de convoquer ou de cueillir leur leader qui veut engager la résistance’’, analyse le journal.
Pendant ce temps, L’Obervateur s’intéresse à la situation de l’épidémie de Covid-19, un an après son début au Sénégal et titre en Une : ‘’Une année si vile’’.
Sur le front de la riposte au nouveau coronavirus, Walf Quotidien accorde la priorité à la vaccination mais pointe du doigt le fait que de ‘’gros bonnets s’accaparent des doses’’.
‘’Alors qu’il n’y a pas de vaccins pour tous, les pontes du régime s’empressent de se faire vacciner avec leurs familles, proches et potes. Ces ravis de la crèche s’accaparent ainsi de cette arme de prévention massive, faussent l’ordonnancement des cibles prioritaires et creusent les inégalités dans le pays’’, commente le journal du groupe Walfadjri.
Loin de tous ces sujets, le quotidien le Soleil met en relief la préservation de la biodiversité en annonçant le que le président Macky Sall avait classé neuf (nouveaux) forêts dans les régions de Kolda, Tambacounda, Matam, Sédhiou pour une superficie totale de 84.726 hectares.
LES ROUTES DE LA MIGRATION AFRICAINE MÈNENT RAREMENT À L'EUROPE
Les migrations africaines sont bien plus diverses qu'on ne pourrait le penser. Non seulement la proportion d'Africains qui décident de tenter l'aventure vers l'étranger est faible, mais la plupart des migrants ne cherchent pas à aller en Europe
Les migrations africaines sont bien plus diverses et complexes qu'on ne pourrait le penser. Non seulement la proportion d'Africains qui décident de tenter l'aventure vers l'étranger est relativement faible, mais la plupart des migrants ne cherchent pas à aller vers l'Europe : ils restent sur le continent. Les Presses Universitaires du Québec viennent de publier un ouvrage collectif qui s'éloigne des approches réductrices sur ce sujet. Il s'intitule Migrations et gouvernance en Afrique et ailleurs.
La chercheuse Sylvie Bredeloup est l'un de ses auteurs. Elle est notre invitée.
CAN U20, L’AFFICHE DE LA FINALE
La finale de la CAN U20 opposera samedi le Ghana victorieux de la Gambie 1-0 à celle de l’Ouganda qui a étrillé la Tunisie 4-1
– La finale de la CAN U20 opposera samedi le Ghana victorieux de la Gambie 1-0 à celle de l’Ouganda qui a étrillé la Tunisie 4-1.
L’équipe ougandaise n’a pas donné de répit à la Tunisie qui a réussi à réduire le score 2-1 à la fin de la première période. A la fin de la deuxième période, il n’y avait que l’équipe ougandaise qui a inscrit par l’intermédiaire de son attaquant Derrick Kazooka deux buts supplémentaires.
Auteur d’un triplé ce lundi, le jeune Ougandais qui avait marqué deux autres buts à la phase de groupe, est le meilleur buteur de la compétition avec cinq réalisations.
Le Ghanéen Percious Boah auteur de l’unique but de la victoire de son équipe compte trois buts au compteur. L’attaquant ghanéen avait marqué deux buts lors de la large victoire 4-0 de son équipe aux dépens de la Tanzanie.
Le match de classement qui opposera les deux vaincus des demi-finales verra la Gambie jouer contre la Tunisie.