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29 juin 2025
LES ETUDIANTS EXIGENT LEUR DOSE DE VACCIN ANTI COVID-19
Ce lundi était une journée morte à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les étudiants, exaspérés par l’attitude de leur tutelle, ont observé une cession d’activités pour une durée de 24 h
La Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a observé une cessation d’activités hier. Pour cause, les étudiants veulent le renouvellement du contrat avec Dakar dem dikk (3D), la vaccination contre le Covid-19 et l’hépatite B. Ils annoncent qu’ils vont passer à la vitesse supérieure si rien n’est fait.
Ce lundi était une journée morte à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Les étudiants, exaspérés par l’attitude de leur tutelle, ont observé une cession d’activités pour une durée de 24 heures. «Le mouvement d’humeur ne va pas s’arrêter là, car nous n’allons pas hésiter à utiliser tous les moyens syndicaux pour obtenir gain de cause», a alerté le président de l’Amicale des étudiants de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Ucad.
Mouhamed Kébé a expliqué que trois points de revendication ont été portés à la connaissance des autorités depuis septembre, mais elles n’ont pas réagi. «Depuis septembre, nous avons adressé des correspondances à la faculté, au rectorat ainsi qu’au ministère. Nous privilégions le dialogue. La démarche pacifique et responsable que nous avons adoptée s’est avérée sans succès», a-t-il expliqué avant de lister les points de revendication.
«Nous dénonçons une situation invivable. Les étudiants, de manière injustifiée, sont privés de vaccination au niveau des sites hospitaliers alors que nous sommes en première ligne de la lutte contre le Covid-19. Ce qui est absurde et que nous dénonçons avec la dernière énergie», a souligné Mouhamed Kébé. Qui a expliqué que c’est le même problème que vivent les étudiants concernant les mesures préventives visant à protéger contre l’hépatite B. «Les étudiants sont exposés au virus de l’hépatite B. Depuis des années, nous faisons des démarches avec des stratégies, mais nous notons que l’autorité daigne ne pas accorder d’importance à ce point. On ne va plus se laisser aller. Nous ne sommes plus disposés à laisser l’autorité risquer la vie des étudiants. C’est pourquoi nous avons procédé à la cessation des activités dans la faculté. Nous rappelons à l’autorité qu’elle a le devoir moral et étatique de protéger les étudiants. Il faut nous vacciner contre les pathologies les plus récurrentes», a ajouté le président de l’Amicale. Ce dernier a informé que la «goutte d’eau qui a fait déborder le vase» est le non-renouvellement du contrat entre l’Ucad et la société de transport public Dakar dem dikk (3D). «Nous notons la démarche sarcastique du rectorat.
Le partenariat avec Dakar dem dikk permettait aux étudiants d’aller dans les sites hospitaliers. Ce contrat ne résolvait qu’en partie le problème du transport. Depuis 2006, tous les recteurs ont automatiquement renouvelé le contrat. Cette année, nous avons constaté une léthargie du recteur qui ne veut pas renouveler le contrat et qui se permet de vouloir nous berner. Nous appelons Aly Mbaye à revoir sa copie et reconduire le contrat avec Ddd», a lancé Mouhamed Kébé
POUR REMPLACER MOÏSE KEAN, LEONARDO CIBLE ABDALLAH SIMA
Les performances de Abdallah Sima avec le Slavia Prague ne sont pas passées inaperçues en France
Abdallah Sima est très surveillé par les grosses écuries. En effet, le Paris Saint Germain serait intéressé par l’attaquant sénégalais. La cellule de recrutement de l’équipe de la capitale française souhaite récupérer le joueur de 19 ans pour remplacer Moïse Kean qui a quitté le club.
Les performances de Abdallah Sima avec le Slavia Prague ne sont pas passées inaperçues en France. Auteur d’une saison en XXX, le joueur de 19 ans est courtisé par de nombreux clubs européens. Sous contrat jusqu’en juin 2023, le jeune footballeur pourrait quitter la République Tchèque pour rejoindre un championnat beaucoup plus huppé la saison prochaine.
Auteur déjà de 19 buts, le jeune attaquant intéresse les dirigeants du Paris Saint-Germain pour remplacer Moïse Kean. Arrivé en toute fin de mercato, l’attaquant italien s’est parfaitement adapté au style du Paris Saint-Germain. Mais le buteur transalpin n’est que prêté par Everton. Et les Toffees réclament la somme de 80 millions d’euros pour laisser leur buteur au PSG. Une somme jugée trop élevée par Leonardo. Du coup, la cellule de recrutement du club de la capitale aurait entamé des recherches pour dénicher un éventuel successeur au joueur italien.
Selon «Calciomercato», les dirigeants parisiens qui s’activent à renforcer leur attaque s'intéressent à Abdallah Sima. Le jeune buteur sénégalais réalise une grosse saison au Slavia Prague où il enchaîne les buts. Il a participé à 28 rencontres, inscrit 19 buts et délivré cinq passes décisives. Depuis son arrivée, le jeune joueur ne cesse de progresser techniquement et tactiquement. Aujourd’hui, sa valeur marchande est estimée à 8 millions d’euros .Reste désormais à savoir si le président Jaroslav Tvrdík va laisser filer l’actuel meilleur buteur de la première ligue avec cette somme. A noter que le prodige sénégalais est également dans le viseur d’Everton et de la Juventus.
RIFIFI INEDIT A L’ECOLE KEUR MAME EL HADJI A THIES
Des parents d’élèves chargent le chef d’établissement et font sortir les élèves
Le bras de fer entre les Directeur de l’Ecole El Hadji Amadou Barro Ndiéguène de Thiès et l’association des parents d’élèves, suite à des accusations de mauvaise gestion, a pris une nouvelle tournure hier. Il y a eu un affrontement verbal entre le Chef d’établissement et certains parents, qui ont fait sortir les élèves et c’est ainsi qu’il n’y a pas eu cours dans l’établissement. Les parents d’élèves restent fermes sur leur position et réclament le départ pur et simple du Directeur.
Une crise profonde couve à l’école élémentaire ElHadji Amadou Barro Ndiéguène de Thiès, suite à de graves accusations de mauvaise gestion contre le Directeur Mamadou Sarr. Et hier, l’affaire a pris une autre tournure avec les parents d’élèves qui ont investi l’école à 8 heures et il s’en est suivi un échange houleux avec le Directeur et la tension a fait que finalement, les classes ont été évacuées et il n’y a pas eu cours.
Pour Mamadou Seck Président de l’association des parents d’élèves, cette situation est le fait que le Directeur n’est là que pour créer des problèmes à tout le monde, même aux vendeuses qui s’activent devant l’établissement. Il est en conflit ouvert avec toutes les parties prenantes de l’école et pour les inscriptions, il n’a trouvé rien de mieux à faire que de mener des opérations d’inscriptions parallèles. Il poursuit : «L’Inspecteur d’Académie et l’Inspecteur de l’Education et de la Formation (IEF) sont informés de la situation et personnellement, j’ai eu à parler au Directeur devant Mody Diouf Président communal des parents d’élèves et le syndicaliste Seydou Wane, mais il s’entête toujours dans ce chemin. Même le Khalife Serigne Mounirou Ndiéguène de Keur Mame El Hadji a été rencontré mais depuis lors, aucune solution n’est en perspective, pour rétablir le climat de confiance au sein de l’école ».
Selon lui, c’est parce que toutes les tractations entreprises pour revenir à une situation normale ont été vaines, que cette situation s’est créée ce matin. Parlant de mauvaise gestion, il souligne que la commune de Thiès Nord a doté l’établissement de masques, de lavoirs, mais tout a disparu. Le bon fonctionnement de l’école, dit-il, ne l’intéresse pas, c’est pourquoi d’ailleurs il ne vient jamais à l’heure sauf aujourd’hui, pour la simple raison qu’il a senti que quelque chose allait se passer. « Nous voulons que notre école, qui nous a jadis donné tant de satisfactions, retrouve son lustre d’antan et pour cela, la seule solution est que ce directeur parte », grogne le Président des parents d’élèves. Même son de cloche chez le parent d’élève Pathé Seck qui affirme n’avoir jamais vu un directeur d’école comme celui qui préside actuellement aux destinées de l’établissement. D’après lui, des partenaires ont contribué à la réhabilitation de l’établissement et il y avait beaucoup de tables bancs, mais aujourd’hui, force est de constater que les dits tables bancs ont miraculeusement disparu.Des cotisations mensuelles sont réclamées aux enfants, mais sans aucun bilan en ce qui concerne leur utilisation. « Les parents d’élèves ont épuisé toutes les voies de recours et aujourd’hui, ils exigent le départ pur et simple du Directeur » martèle-t-il et en attendant, il n’est pas exclu de retenir tous les enfants à la maison.
Marième Sall porte-parole des vendeuses qui s’activent devant l’école déclare pour sa part que l’ancien Directeur avait confectionné des badges pour toutes les vendeuses, mais l’actuel chef d’établissement a refusé de le faire. Il s’y ajoute qu’il réclame chaque jour une somme de 100 Fcfa à chaque vendeuse, correspondant à un montant journalier de 1 700 Fcfa, mais il n’a jamais pu justifier les dépenses effectuées avec cet argent.
MAMADOU SARR DIRECTEUR DE L’ECOLE : «C’EST UN COMPLOT CONTRE MOI, CELA N’A RIEN A VOIR AVEC LES PROBLEMES DE GESTION»
« Il n’y a pas eu cours parce que les parents d’élèves ont fait sortir les enfants avec la complicité des enseignants. » Ces propos sont de Mamadou Sarr Directeur de l’Ecole de Keur Mame El Hadji, accusé de mauvaise gestion. Il précise d’abord que les fonds de l’école sont logés dans le compte bancaire de l’établissement géré par le comité de gestion. Il s’y ajoute que le problème de gestion n’est pas du ressort de l’association des parents d’élèves, mais du comité de gestion qui est en train de faire un excellent travail. Il balaie d’un revers de main toutes les accusations portées contre lui, parle de contrevérités et évoque des problèmes liés au travail. Dans ce cadre, il révèle que le mandat du Président des parents d’élèves, « qui est à la base de cette cabale est terminé depuis longtemps, mais il s’accroche toujours au poste à cause du butin ».
Pour lui, c’est un complot ourdi, avec la complicité des enseignants de l’école et c’est avec cette complicité des mêmes enseignants que les élèves ont été sortis. « C’est un complot contre moi, cela n’a rien à voir avec les problèmes de gestion », soutient le Directeur. Il ajoute : « Je n’ai rien à me reprocher, le fonctionnement de l’école relève de ma responsabilité et les enseignants ont un cahier des charges bien précis. Cependant, la plupart d’entre aux sortent à des heures irrégulières, font des absences non justifiées, des retards répétés. Ils ne font pas leurs préparations et il y a un déficit dans la gestion administrative et pédagogique des classes. Lundi dernier, je suis entré dans la classe de l’un d’eux, dans le cadre d’une visite de classe qui relève de mon travail et j’ai trouvé qu’il n’était pas du tout à jour et je lui ai servi une demande d’explications.
D’autres demandes d’explications ont été distribuées pour absences non justifiées et une autre pour outrage au Directeur. Les enseignants se sont ligués et le jeudi passé, j’ai sorti une note dans le cahier de communication interne pour faire un rappel par rapport aux absences et sorties irrégulières, aux retards excessifs, aux absences aux cellules d’animation pédagogique interne et de zone, au cahier des charges de manière générale. Ce sont les demandes d’explications et la note interne qui ont fait exploser les choses. Ils se sont réunis le jeudi de façon irrégulière jusqu’à 13 heures, en abandonnant les enfants dans les classes, pour affûter leurs armes et préparer cette contre-attaque qu’ils ont servie.
Le spectacle que ces enseignants ont créé est inacceptable et l’école ne mérite pas une telle situation. Quand le Secrétaire Général de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) est venu s’enquérir de la situation au nom de l’IEF, ils ont livré une fausse version, arguant qu’ils étaient en train ce jeudi-là de corriger un essai. C’est totalement faux et ce comportement a exacerbé ma déception, car je pensais qu’ils allaient assumer ce qu’ils ont fait. »
SIDY NDIEGUENE PRESIDENT DU COMITE DE GESTION : «Je ne suis pas au courant des griefs soulevés contre le Directeur»
Sidy Ndiéguène Président du comité de gestion de l’école n’est pas du même avis que le Président de l’association des parents d’élèves. Selon lui, c’est une situation étonnante car il n’est pas au courant des griefs soulevés contre le Directeur, en ce qui concerne les problèmes de gestion. Il ajoute : « Jusqu’au moment où je parle, je suis officiellement le Président du Comité de gestion et en ce qui concerne en tout cas les fonds de l’école, aucun déblocage n’a été fait. Pour les autres accusations, je ne suis pas au courant. Par contre, je peux dire que le Directeur et le Président des parents d’élèves ont des problèmes depuis le début et ils ont même été portés en justice. C’est tout ce que je peux dire sur cette question.»
UN AN APRES LE DEBUT DU COVID AU SENEGAL, DES ACTEURS EVALUENT LE SYSTEME
La pandémie à coronavirus continue de faire des ravages. En attestent les 34.732 cas positifs et les 880 décès recensés dans le pays, ce qui constitue des chiffres alarmants
Un an après son apparition au Sénégal, la pandémie à coronavirus continue de faire des ravages. En attestent les 34.732 cas positifs et les 880 décès recensés dans le pays, ce qui constitue des chiffres alarmants. En effet, malgré les stratégies mises en place par les autorités sanitaires, la maladie a mis à rude épreuve le plateau médical du pays. C’est pourquoi, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme à propos des coûts exorbitants supportés par les malades et invitent le gouvernement à améliorer le système de santé à travers la mise en place de services de maladies infectieuses.
Depuis l’apparition du premier cas de Covid-19 le 02 mars 2020 au Sénégal, la pandémie sa trajectoire ravageuse, même si elle connaît depuis quelques temps une évolution en dents de scie.
Ainsi, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a pris un certain nombre de mesures pour contenir la propagation du virus. Une attitude qui avait d’ailleurs avait valu au Sénégal la dixième place sur le plan mondial et la deuxième en Afrique. Alors que le pays pensait avoir gagné le combat contre la propagation du virus, une seconde vague s’est brutalement installée, en se propageant de façon vertigineuse et occasionnant quotidiennement de nombreux cas de décès. Une situation favorisée notamment par l’abandon par certains Sénégalais des gestes barrières.
A ce jour, le Sénégal compte 34.732 personnes déclarées positifs dont 880 décédées et 4.960 sont sous traitement.
Et le traitement, de l’avis de Dr Babacar Niang (directeur de Suma Assistance), coûte excessivement cher pour les malades. Il renseigne en effet que le principal problème que rencontrent les malades vient de l’apport en oxygène. «Il y a même des tensions au niveau de ces oxygènes qui sont difficiles à trouver d’abord et à payer ensuite», souligne le médecin urgentiste qui renseigne que le coût journalier de l’oxygénation s’élève à 425.000 Fcfa dans la structure qu’il dirige.
Et ces coûts faramineux sont supportés par les malades. «On a eu deux à trois malades qui ont eu à payer 900.000 Fcfa pour l’oxygène pendant leur séjour», affirme Dr Niang. Même s’il salue les efforts du ministère de la Santé pour amoindrir les coûts, il se désole du fait que les malades «soient obligés de tout payer».
Faisant le bilan de l’année Covid, Dr Babacar Niang indique que son établissement a été obligé d’amputer un service en étage complet pour le réserver aux malades de Covid-19. «On a aussi créé 6 chambres, ce qui fait qu’on a 16 places qui sont en permanence pleines, sollicités par l’hôpital Fann et les autres services au niveau de Dakar», révèle le directeur de Samu avant d’ajouter : «rien que pour cette semaine, 3 malades venus de Kaolack ont été reçus en urgence. Et on en reçoit régulièrement. Donc on a une activité assez poussée sur la prise en charge des patients de Covid».
De l’avis de l’urgentiste, «10 lits ont été amputés du service au moment où les personnes souffrant de pathologies ordinaires ne viennent plus à l’hôpital, par peur de contracter le virus. Mais les urgentistes continuent de mener leurs activités, même si la plupart des transports concernent les malades de Covid», souligne Dr Niang.
Évaluant, quant à lui, les stratégies mise en place ministère de la Santé et de l’Action Sociale pour gérer la pandémie depuis son apparition, l’épidémiologiste Dr Alioune Badara Ly (directeur adjoint du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire) fait focus sur leur souplesse et leur adaptation à l’évolution de la maladie. Ce qui, selon lui, a permis de réajuster les ressources financières, humaines et logistiques disponibles y compris les capacités des laboratoires de référence.
Cette stratégie, de l’avis de Dr Ly, a contribué à alléger le système de santé. S’agissant de la stratégie de prise en charge des patients testés positifs à la Covid-19, l’adjoint de Dr Abdoulaye Bousso au Cous estime qu’elle a permis la prise en charge exclusive de tous les cas positifs dans une structure de santé, et l’évolution vers une prise en charge extrahospitalières des cas simples ou asymptomatiques à celle à domicile de tels cas à travers une procédure validée par le Comité national de Gestion des Épidémies (CNGE) en juillet 2020 et toujours en cours. «Il en est de même des autres stratégies comme celles portant sur la surveillance et le suivi des contacts (passé de l’isolement dans des sites dédiés, hôtels ou auberges, à l’isolement et le suivi à domicile), la Communication sur le Risque et l’Engagement Communautaire (CREC), la prévention et le contrôle des infections (PCI)», poursuit-il.
Même si la transmission de la maladie au cours de la deuxième vague, qui s’est progressivement installée à partir de novembre 2020, a été plus importante, le directeur adjoint du Cous rassure que «le système reste solide et fait face malgré quelques difficultés notées». Mais en termes d’amélioration, le spécialiste pense que cette pandémie doit être l’occasion de renforcer notre système de santé à travers la mise en place de services de maladies infectieuses de grande capacité litière dans toutes les régions du Sénégal, ainsi que des services de réanimation et d’urgence dont les capacités ont été soumises à rude épreuve. «Nos laboratoires de santé publique (surtout le Laboratoire national de santé publique de Thiès) doivent être renforcés», préconise l’épidémiologiste.
Et pour y parvenir, Dr Alioune Badara Ly, plaide pour une politique de renforcement de santé en ressources humaines de qualité afin de garder les requises pour un fonctionnement optimum des services de santé sollicités dans des situations de crise sanitaires.
CES EFFETS DE LA COVID-19 SUR LA VIE DES ETUDIANTS SENEGALAIS A L’ETRANGER
Un an jour pour jour que la Covid-19 a percé les frontières sénégalaises avec son lot de mesures restrictives visant à casser les chaînes de transmission.
Parti de la province chinoise de Wuhan, le virus Sars-CoV-2 a fait une escale d’un mois en France avant d’atterrir finalement au Sénégal, le 02 mars 2020. Depuis, le monde entier vit au rythme de la guerre contre le Coronavirus en décrétant des mesures qui impactent fortement certains secteurs de la vie. Selon des témoignages d’étudiants sénégalais établis en France et d’autres qui étaient en Chine, la Covid-19 a gravement impacté leurs études. Certains d’entre eux sont d’ailleurs animés par un sentiment de désespoir et de lassitude.
Un an jour pour jour que la Covid-19 a percé les frontières sénégalaises avec son lot de mesures restrictives visant à casser les chaînes de transmission. Toutefois, ces décisions prises par les gouvernements ont entraîné de graves répercussions sur tous les pans de la société. Pour limiter la propagation de cet ennemi mondial numéro 1, le Sénégal à l’image de nombreux pays comme la Chine et de la France a décidé de fermer les universités qui rassemblent des milliers de personnes.
Dans l’hexagone, des étudiants répartis un peu partout dans les universités ont témoigné à «L’As» que les mesures prises par le gouvernement français ont impacté négativement leurs études. Ils révèlent que beaucoup d’étudiants risquent de ne pas valider l’année à cause du confinement. Mamadou Dia, étudiant en licence en Sociologie à l’Université Paris Est Marne La Vallée raconte son calvaire : «C’était difficile pour nous de nous adapter avec les cours en ligne parce que nous n’en avions pas fait auparavant au Sénégal. C’était un rythme difficile à tenir avec le confinement. Il y avait même des étudiants parmi nous qui ne disposaient pas de machine. En dehors de cela, il y a des étudiants qui sont dans des maisons très animées et pas propices aux études. Et cela a impacté nos notes. D’ailleurs, n’eussent été les partiels, je n’allais pas valider l’année, parce que je n’avais que de mauvaises notes. C’était ma pire expérience. Bien vrai que c’était difficile mais je suis resté concentré sur mes études».
Établie à Paris depuis 3 ans, Dieynaba Ndiaye, étudiante en première année de licence en ingénierie généraliste, se plaint plutôt des difficiles conditions pédagogiques dues à la Covid19. «Pour mon cas, dès l’instant qu’on doit faire des cours pratiques, tout le monde ne peut pas avoir accès au site. Souvent c’est le 1/3 de la classe qui peut être sur le site. Pour les cours à distance aussi, les professeurs ont tendance à jouer avec le temps, même si les étudiants ont la possibilité de poser des questions. Du coup, avec le temps qui est limité, on n’a pas l’occasion de poser toutes les questions. D’ailleurs, avec cette situation difficile, beaucoup sont touchés par ce qu’on appelle le surmenage», explique l’étudiante qui garde toujours le moral afin de faire face aux effets négatifs de la Covid-19 sur ses études.
LA «GÉNÉRATION COVIDÉE» DE LA CHINE
Dès les premières heures de la Covid-19, des parents d’élèves et certaines organisations de la société civile se sont activés pour demander à l’Etat de rapatrier les étudiants établis en Chine. Un an après, ces étudiants expriment de grands regrets. Selon deux d’entre eux, si c’était à refaire ils ne le feraient pas.
Parmi la douzaine d’étudiants dont le rapatriement avait été jugé «hors de portée» par l’Etat du Sénégal lors de l’apparition de la pandémie, figure Mbayang Laity Ndiaye. «J’ai quitté la Chine en début février juste après le “China new year” pour rentrer au pays. Mes parents qui m’ont fait venir et moi-même avions pensé naïvement que le virus ne toucherait pas l’Afrique», raconte l’étudiante en 3ième année en ingénierie et télécommunications.
Dès son arrivée à Dakar, Mme Ndiaye commencé à suivre les cours en ligne. Ainsi, plus le semestre avançait, plus cela devenait dur pour elle, puisqu’à la fin de son cursus, en lieu et place de pratiques, il n’y avait que des théories. «J’ai dû annuler plusieurs cours, me disant que je pourrais les reprendre dès mon retour le semestre prochain. Ce qui fut impossible évidemment. Avec l’arrêt total du paiement des bourses de l’Etat chinois et la difficulté de suivre les cours normalement, j’ai décidé de laisser tomber. Pour le moment, c’est fini les études. Psychologiquement, je n’ai pas tenu. Je pense que le fait d’être confinée en Chine, puis reconfinée dans notre pays, a affecté mon moral», explique impuissante l’étudiante.
Elle ajoute que si c’est possible pour elle de continuer ses études ici, elle n’y retournerait pas pour ce motif. Sous couvert de l’anonymat, un autre étudiant indique avoir tourné la page des études. Il estime que la Covid-19 a fortement chamboulé sa vie. Mais après un an au Sénégal, loin des études, cet étudiant en troisième année en génie électrique et automatisation fait de son mieux pour retrouver goût à la vie.
POUR PRESERVER LES RESSOURCES NATURELLES, PLUS DE 84 000 HECTARES DE TERRES SERONT CLASSEES
Les ressources naturelles sont dans une situation relativement précaire du fait des agressions résultant de facteurs naturels, d’actions anthropiques liées à la poussée démographique, à l’urbanisation, à la conversion des terres.
Dans le but de réduire les effets du changement climatique et de préserver les terres des agressions qu’elles subissent, plus de 84 000 hectares seront classées. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall au cours d’un point de presse
Les ressources naturelles sont dans une situation relativement précaire du fait des agressions résultant de facteurs naturels, d’actions anthropiques liées à la poussée démographique, à l’urbanisation, à la conversion des terres. Ces facteurs ont eu pour conséquences l’intensification des phénomènes d’érosion, l’appauvrissement des terres, la baisse des rendements agricoles etc. C’est dans ce sens que le Président Macky Sall a procédé au classement par décret de 9 forêts établies dans les régions de Kolda, Matam, Tambacounda et Sédhiou.
Il s’agit, selon le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, de 84 726 hectares. «L’objectif poursuivi est la conservation de la biodiversité et des moyens d’existence durables des populations. Ces forêts classées contribueront à inverser la dégradation des terres et à lutter contre le changement climatique à travers l’atténuation de ses effets et la séquestration de carbone. Une entreprise de cette envergure est une première au Sénégal depuis 52 ans», explique-t-il.
A en croire le ministre Abdou Karim Sall, le classement comme moyen de conservation de la biodiversité n’avait plus été engagé au Sénégal depuis la fin des années 60. «Les premières opérations de classement de forêts dans le pays remontent à 1930. Après l’indépendance du Sénégal en 1960, les autorités d’alors ont procédé, huit années après, au classement de cinq nouvelles forêts portant à 168 le nombre de forêts classées. Avec cette décision du chef de l’Etat, le nombre de forêts classées dans notre pays passe ainsi de 168 à 177, compte non tenu des réserves», explique-t-il.
«Nous sommes confiants qu’avec ces changements, le patrimoine forestier national sera mieux protégé. L’impact sera extrêmement significatif. Ce sont au total 84 726 hectares de forêts qui viendront renforcer le taux de classement et être ainsi soustraites des pressions anthropiques», affirme Abdou Karim Sall.
Avec cette décision des autorités étatiques, quatre (04) forêts situées dans la région de Kolda (Saré-Lally, Médina Salam Dinga, Boumoune-Samaye et Saré-Bandé pour respectivement 2 334, 7 073, 5 152 et 3 767 hectares), dans la région de Matam (Fété Kodioly et Ndiot pour respectivement 13 000 et 12 000 hectares).
Est également concernée la région de Tambacounda avec deux (02) forêts à Dialacoto et Sanding Counda. Enfin, il y a la région de Sédhiou avec la forêt de Badimbour d’une superficie de 12 400 ha.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LAISSEZ À NOS VIEILLARDS LEURS VACCINS !
Pour donner l’exemple, le président de la République suffisait largement. Avait-on besoin de voir des personnes se précipiter pour, eux aussi, sous l’œil des caméras, tendre le bras et recevoir des doses auxquelles ils n’ont absolument pas droit ?
Lisez plutôt ce qui suit avant de comprendre mon coup de gueule. Des articles que j’ai puisés dans le site d’information de France 24 reprenant des informations que j’ai vues ou entendues aussi bien sur les télévisions que les radios.
Le premier nous donne l’info suivante : « Une affaire de passe-droits à la vaccination qui suscite une colère nationale. Des milliers de personnes ont manifesté en Argentine, samedi 27 février, pour dénoncer les «vaccinations VIP» dont ont bénéficié des dizaines de personnalités du pays. Brandissant des drapeaux bleu et blanc, les manifestants se sont rassemblés devant le siège du gouvernement, sur la plaza de Mayo à Buenos Aires, ainsi que dans plusieurs autres villes. «Rendez-moi mon vaccin», «Qu’ils partent tous», «Cessez de gaspiller notre argent», pouvait-on lire sur leurs pancartes. Le scandale avait éclaté la semaine dernière lorsqu’un journaliste avait déclaré à la radio avoir été vacciné grâce à son amitié avec le ministre de la Santé, Ginés Gonzalez Garcia, qui a dû démissionner dans la foulée à la demande du président Alberto Fernandez… » Arrêtons-nous là.
Le second article dit ceci : « La vaccination contre le Covid-19 de députés en dehors du circuit officiel suscite une forte indignation au Liban. La Banque mondiale est allée jusqu’à menacer de suspendre son financement de la campagne en raison de cette «violation». La polémique enfle au Liban après la vaccination en dehors du circuit officiel de membres du Parlement. La Banque mondiale menace de suspendre son financement de la campagne en raison de cette «violation».
Seize députés et quatre employés du Parlement ont été vaccinés dans les locaux de l’institution, a reconnu, mardi 23 février, son secrétaire général, Adnane Daher. «Ce qui s’est passé aujourd’hui est une violation, nous ne pouvons pas nous taire», a fustigé devant la presse le président de la commission gouvernementale chargée de la vaccination, Abdel Rahmane Bizri. «C’est une tentative de favoritisme (...) Personne n’a le droit d’outrepasser le plan», a-t-il déploré, précisant avoir renoncé à démissionner sur demande de la Banque mondiale ».
Eh bien, vous voyez ! Dans tous ces pays, face à un scandale, on sait démissionner ! Ce n’est hélas pas le cas au Sénégal où nos compatriotes ont assisté, indignés, au rush de VIP de la République sur les maigres doses de vaccins commandées au prix fort — 2,2 milliards de francs ! — par le président de la République. Il s’agit, on le sait, de 200.000 doses qui devaient servir à immuniser 100.000 personnes à raison de deux doses par tête de pipe. Généreux, solidaire, panafricaniste ou tout ce qu’on voudra, le président de la République a pris sur lui d’offrir les 20.000 doses à la Guinée-Bissau et à la Gambie, au nom des liens sacrés du bon voisinage. Là, on ne peut qu’applaudir. Il restait donc 180.000 doses devant servir à vacciner 90.000 happy few.
Le gouvernement nous avait promis, juré, assuré et claironné dans toutes les télévisions qu’un planning strict avait été fait selon lequel seules devaient être vaccinées les cibles prioritaires. A savoir 20.000 agents « en première ligne » du système de santé, les personnes âgées de plus de 60 ans ayant des comorbidités et les forces de défense et de sécurité. Or, qu’avons-nous vu à l’arrivée ? Des membres du gouvernement, des députés, des communicateurs traditionnels « Cube Maggi », des autorités administratives ne figurant absolument pas parmi les cibles dites prioritaires, se ruer pour se faire inoculer les doses censées protéger contre la redoutable pandémie !
Pendant ce temps, des personnes prioritaires car extrêmement vulnérables à la maladie, sont privées des précieuses doses pouvant les préserver de la mort. Interpellées, certaines de ces VIP resquilleuses ont expliqué avoir voulu donner l’exemple — histoire de convaincre les nombreux sceptiques et autres adeptes de la théorie du complot — en se faisant vacciner. Mon œil ! Pour donner l’exemple, le président de la République suffisait largement ! Lui, en tant que premier protecteur des Sénégalais, symbole et incarnation de la Nation, s’il se fait vacciner c’est comme si tout le pays se prêtait à cet exercice. Qu’avait-on donc besoin de voir des charlots se précipiter pour, eux aussi, sous l’œil des caméras, tendre le bras et recevoir des doses de vaccin auxquelles ils n’ont absolument pas droit ?
Le fait pour eux de s’être fait vacciner à la place des véritables ayants droit, c’est-à-dire des personnes qui y ont le plus droit, est un véritable scandale. Ils nous disent qu’ils veulent donner l’exemple ! C’est comme si on était dans un navire sur le point de couler, genre « Titanic » ou « le Joola ». On connaît tous la règle admise mondialement « Les femme et les enfants d’abord ! » Eh bien, sur ce navire en train de couler, donc, nos VIP dont il est question ici se seraient emparées des rares canots de sauvetage disponibles pour sauver leur peau, laissant les passagers prioritaires, c’est-à-dire les femmes et les enfants, s’enfoncer dans les eaux avec le navire.
Des passagers éberlués auxquels ils crieraient tout en s’éloignant rapidement : « Attention, nous avons pris ces canots pour vous montrer comment les utiliser ! » Contrairement à ce qui s’est passé en Argentine, contrairement à ce qui s’est passé au Liban — et aussi au Pérou où les ministres des Affaires étrangères et de la Santé ont rendu le tablier —, personne n’a démissionné au Sénégal bien entendu. Cela ne fait pas partie de notre culture ! Hélas, le procureur de la République, qui « criminalise » à tout-va ces jours-ci, semble fort occupé ailleurs pour traquer ces vrais criminels…
«AUCUN TEXTE DE LOI N’EMPECHAIT LES GENDARMES D’ALLER INTERPELLER SONKO POUR L’AUDITIONNER…»
M. Ousmane Ba est un adjudant de gendarmerie à la retraite. Il fait partie des anciens officiers de police judiciaire (Opj) et enquêteurs les plus chevronnés de la gendarmerie nationale
Propos recueillis par Pape Ndiaye |
Publication 02/03/2021
M. Ousmane Ba est un adjudant de gendarmerie à la retraite. Il fait partie des anciens officiers de police judiciaire (Opj) et enquêteurs les plus chevronnés de la gendarmerie nationale. De la Brigade de Thiong jusqu’à la Section de Recherches de Colobane en passant par la BR de Thiès, Ousmane Ba a participé à plusieurs enquêtes judiciaires relatives à de grandes affaires criminelles. Ou alors de sombres histoires politico-judiciaires qui ont marqué le Sénégal au cours de ces trente dernières années. En exclusivité pour « Le Témoin », l’adjudant (Er) Ousmane Ba sort de sa retraite et livre les résultats de son analyse juridique du refus d’Ousmane Sonko de déférer à la convocation de la gendarmerie.
Le Témoin : Quelle analyse faites-vous de l’affaire Adji Sarr/Ousmane Sonko ? Et, surtout, de la posture du député Ousmane Sonko de ne pas déférer à la convocation de la gendarmerie ?
Ousmane Ba : Permettez-moi d’abord de vous préciser que je ne suis militant d’aucun parti politique ! Pour avoir rendu plus de trente ans de bons et loyaux services à la gendarmerie nationale, je suis déjà enraciné dans la culture républicaine. Donc, dans cette affaire, je ne peux évoquer que le droit. Et je ne plaide que le droit ! En effet, je suis désolé de le dire, aucun texte de loi n’interdisait au député Ousmane Sonko de déférer à la convocation de la gendarmerie. Et aucun texte de loi n’interdisait non plus la gendarmerie d’aller interpeller Ousmane Sonko afin de l’auditionner. Dans cette affaire, les textes sont clairs et bien définis, rien ne pouvait empêcher Ousmane Sonko d’aller répondre à la gendarmerie. Et rien ne pouvait aussi empêcher les gendarmes de l’interpeller chez lui pour le conduire à la Section de Recherches. Ici, ce n’est pas comme la médecine ou chaque médecin peut interpréter un cliché ou une radiographie à sa façon.
Même en sa qualité de député protégé par son immunité parlementaire, les gendarmes pouvaient aller le chercher ?
J’ai mal de voir le député Ousmane Sonko faire prospérer cette thèse d’immunité parlementaire lors de sa conférence de presse. Il est malheureusement suivi dans sa « thèse » par le procureur de la République qui a finalement demandé et obtenu cette levée d’immunité parlementaire alors qu’on ne devait pas en arriver là ! Même son collectif d’avocats, comme pour confirmer les propos de son client, avait adressé une correspondance au Commandant de la Section de Recherches de Colobane pour lui demander de se conformer aux dispositions combinées des articles 61 de la Constitution et 51 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Tout cela n’était que de la diversion digne de bons avocats. Vous savez, cette affaire qui tient tout le pays en otage, m’interpelle à plus d’un titre ! Je suis un Adjudant de Gendarmerie à la retraite et j’ai la qualité d’Officier de police judiciaire (Opj). Pour avoir procédé et participé à plusieurs affaires de ce genre et aussi été témoin de beaucoup de faits qui ont eu à secouer le pays, je ne dois pas garder le silence, ne serait-ce par devoir de mémoire. Malheureusement nous sommes dans un pays où ce sont ceux qui ne doivent pas parler qui parlent toujours ! J’ai entendu sur les plateaux de télévision des intervenants qui disent que la convocation de la gendarmerie est une simple invitation et que la personne concernée peut ne pas y répondre. Je dis que c’est tout à fait faux ! Toute personne convoquée doit déférer sous peine de se faire conduire devant l’Opj qui a le droit de requérir directement le concours de la force publique pour l’exécution de sa mission (article : 16 du CPP alinéa 3). Cela est valable pour la présentation du député devant l’Opj, donc sa conduite devant cet enquêteur n’était interdite par aucun article.
Mon adjudant, pensez-vous que les enquêteurs se sont compliqués la tâche c’est-à-dire qu’au lieu de convoquer Sonko, ils pouvaient se déplacer jusque chez lui pour l’auditionner et avoir sa version des faits ?
Une très bonne question ! Vous savez la convocation fait partie des possibilités que l’Officier de police judiciaire a pour accomplir sa mission d’enquête c’est-à- dire constater les infractions à la loi pénale, rassembler les preuves, rechercher et identifier leurs auteurs et dresser un procès-verbal. Pour accomplir cette mission, l’Opj ou l’enquêteur peut utiliser tous les moyens et stratégies possibles sans sortir des sentiers tracés par le droit. Pour ce faire, il peut se transporter près de la personne qu’il veut entendre soit dans son bureau, soit dans son domicile. Ou même à l’hôpital si la personne est malade et alitée. Combien de fois les policiers ou les gendarmes se sont transportés jusque dans les hôpitaux pour y entendre un malfaiteur blessé par balle par exemple, ou un simple citoyen malade. Combien de fois les policiers et gendarmes se sont déplacés jusque dans les prisons ou restaurants autour d’une tasse de café pour y auditionner en toute discrétion une personne. L’essentiel, c’est de recueillir sa version si la personne est régulièrement domiciliée et sa liberté ne présente aucune menace à l’ordre public. Dans tous les cas, c’est le procureur de la République qui définit la conduite à tenir. Cela dit, dans le cas où l’enquêteur se trouve confronté au refus de cette personne de le rencontrer ou de répondre à sa convocation, il a le droit de requérir directement le concours de la force publique pour l’exécution de sa mission. Ça devait être le cas dans l’affaire Ousmane Sonko !
Pourquoi une personne couverte par une immunité doit-elle aller répondre à la convocation d’un Opj ?
L’Opj n’est pas tenu de se conformer aux dispositions combinées des articles 61 de la Constitution et 51 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. Pour étayer mes arguments, je fais recours au Code de Procédure Pénale en son Article 12 qui stipule que la police judiciaire est exercée sous la direction du procureur de la République par les officiers et agents de police judiciaire, ainsi que par les fonctionnaires et agents auxquels sont attribuées par la loi certaines fonctions de police judiciaire. Donc la police judiciaire est chargée, selon aussi l’article 14 du même code, de rechercher et de constater les infractions à la loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs, tant qu’une information n’est pas ouverte. Donc au moment où Adji Sarr, comme tout citoyen, avait déposé sa plainte, les gendarmes devaient aller constater les faits et rechercher les auteurs. Même sans informer le procureur de la République car ce sont des affaires courantes que l’on voit tous les jours dans les brigades de gendarmerie ou commissariats de police. Si une information judiciaire est ouverte, les enquêteurs ou Opj exécutent les délégations des juges d’instruction et défèrent à leurs réquisitions.
Dans cette affaire, le procureur de la République n’était-il donc pas pressé de demander la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko ?
Si ! Le procureur de la République devait laisser la gendarmerie continuer sa mission qui consiste à auditionner l’autre partie c’est-à-dire Ousmane Sonko. Quitte à procéder à son interpellation de force ou de gré pour le conduire dans les locaux de la Section de Recherches de Colobane pour pouvoir l’entendre. D’ailleurs, permettez-moi de préciser que l’Opj ou l’enquêteur n’arrête pas ! Car la notion « arrêter » ne fait pas partie de sa mission. Les enquêteurs ou Opj de la police et de la gendarmerie ne procèdent qu’à des gardes à vue, des interpellations et des auditions. Par contre, les mots « arrêter », « juger » et autres « placer sous mandat de dépôt », c’est le domaine du procureur de la République ou du juge d’instruction. Je vais citer les dispositions de l’Assemblée nationale, et vous ne verrez jamais qu’un député ne doit pas être auditionné, interpellé ou gardé à vue. Je cite : « Aucun membre « de l’Assemblée nationale » ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Aucun membre « de l’Assemblée nationale » ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté, en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée dont il fait partie. Le membre « de l’Assemblée nationale » ne peut, hors session, être arrêté qu’avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée dont il fait partie, sauf en cas de crime ou de délit flagrant tel que prévu par l’alinéa précédent ou de condamnation pénale définitive » fin de citation. Donc vous conviendrez avec moi qu’Ousmane Sonko devait répondre à la convocation de la gendarmerie non pas pour être poursuivi, arrêté, détenu ou jugé, mais pour être auditionné simplement ! Je dis bien auditionner ou entendre. Et dans le pire des cas, le gardé à vue ! Juste pour vous dire que dans cette affaire, Ousmane Sonko ne doit pas faire l’exception car j’ai eu à convoquer et auditionner à plusieurs reprises des députés dans des affaires où ils sont mis en cause. Ensuite, je transmettais les dossiers au procureur de la République pour la conduite à tenir… Je le répète encore, en matière d’audition et d’interpellation, la gendarmerie n’est pas liée aux dispositions de l’Assemblée nationale puisque l’Opj ne poursuit pas, n’arrête pas et ne juge pas. Selon la procédure pour revenir à votre question, le procureur de la République, avant de saisir le juge d’instruction d’un réquisitoire, devait vérifier d’abord que les faits constatés par les Opj sont constitutifs d’une infraction. Etant entendu que le député n’a pas donné sa version des faits, aucune infraction ne peut être constatée dans cette affaire. Donc, le procureur de la République ne pouvait pas demander la levée de l’immunité du député pour viol et menace de mort.
Quelle conclusion tirez-vous de cette affaire en tant qu’ancien enquêteur de la Section de Recherches de Colobane ?
Beaucoup d’erreurs ont été commises dans cette affaire. Car, le procureur de la République devait laisser les enquêteurs de la gendarmerie utiliser tous les moyens mis à sa disposition par la loi pour avoir la version d’Ousmane Sonko. Et, surtout, mener toutes les investigations pouvant contribuer à la manifestation de la vérité avant de transmettre le dossier au Parquet. Etant le directeur de la Police Judiciaire, il devait faire une communication pour éclairer l’opinion sur l’article 61 de la Constitution après la sortie du député à la télévision disant qu’il ne répondrait pas à la convocation de la Section de Recherches. Souhaitons que le procureur de la République ait demandé à l’Opj de constater les faits, c’est-à-dire le refus d’Ousmane Sonko, avant la levée de l’immunité parlementaire qui ne peut intervenir que si l’infraction est vraisemblablement constituée. Ce sont les enquêteurs qui devaient constater l’infraction après avoir confronté les deux parties. J’ai même appris qu’Ousmane Sonko est convoqué demain, mercredi, par le juge d’instruction. Dommage, car, cette convocation, c’était l’étape de la gendarmerie. En tout cas, je peux dire que dans tous les cas de figure, il y a eu une précipitation et des zones d’ombre dans cette procédure. C’est regrettable de le dire, mais le procureur de la République doit démissionner pour avoir donné une marge de manœuvre ou de dilatoire à Ousmane Sonko. Car le maitre des poursuites devait laisser les gendarmes utiliser leurs subterfuges pour auditionner Ousmane Sonko. Et une fois le dossier transmis ou la personne déférée, il était libre de demander la levée de son immunité parlementaire pour le poursuivre, l’arrêter ou le juger comme l’exigent les textes de l’Assemblée nationale.
SONKO VA-T-IL DEFERER A LA CONVOCATION DU JUGE MAMADOU SECK ?
Le leader de Pastef a reçu une convocation du juge d’instruction du 8ème cabinet du Tgi de Dakar pour mercredi 3 mars 2020 à 9 heures, dans le cadre l’enquête sur les accusations de « viols et de menaces de mort » dans laquelle il est cité
Ousmane Sonko a, via ses conseils, reçu une convocation du juge d’instruction du 8ème cabinet du Tgi de Dakar pour mercredi 3 mars 2020 à 9 heures, dans le cadre l’enquête sur les accusations de « viols et de menaces de mort » dans laquelle il est cité. Le leader de Pastef va-t-il déférer à la convocation ou continuer à clamer l’illégalité de la levée de son immunité parlementaire ?
La justice ne veut certainement pas perdre du temps pour « plier » le dossier de Ousmane Sonko accusé par la masseuse Adji Raby Sarr de viols répétitifs et menaces de mort. Après l’audition en catimini et fast-track de l’accusatrice Adji Sarr la semaine dernière et les convocations de Sidy Ameh Mbaye, Ndèye Khady Ndiaye et Aïssata Ba aujourd’hui mardi 02 mars 2021, c’est au tour du leader de Pastef d’être convoqué demain mercredi 03 mars 2021 par le Juge du 8ème cabinet du tribunal de grande instance hors classe de Dakar. La convocation, selon ses proches, a été remise directement à ses avocats. « Je confirme que notre client Ousmane Sonko a bien reçu une convocation du 8ème Cabinet aujourd’hui (Ndlr, hier) pour le mercredi 03 mars 2021 à 9 heures », confirme un des avocats du leader de Pastef, Me Cheikh Khoureysi Ba, que nous avons joint au téléphone.
Sonko risque le mandat d’emmener...
Sonko va-t-il déférer à la convocation du juge du 8ème cabinet ? Cette question mérite d’être posée dans la mesure où, à la veille de la levée de son immunité parlementaire, le leader de Pastef avait annoncé sa décision de ne répondre à aucune convocation du Juge estimant que la procédure de levée de son inviolabilité parlementaire ne s’est pas faite dans les règles de l’art. Par conséquent, soutenait-il, toute décision qui en découlerait serait, selon lui, nulle et non avenue. Ne s’en arrêtant pas là, le député avait aussi récusé le juge du 8ème cabinet, en l’occurrence Mamadou Seck, qui vient de le convoquer pour ce mercredi. Et en cas de refus de déférer à la convocation du juge, un mandat d’amener pourrait être décerné à son encontre Sonko pour obliger le leader de Pastef à répondre de force au juge Mamadou Seck. « Nous ne pouvons pour le moment (Ndlr, hier soir au moment de notre échange téléphonique) rien dire. Nous ne savons pas s’il va répondre ou pas. On va d’abord se concerter entre nous. De toutes façons, vous serez informés de tout », a répond Me Khoureysi Ba à notre question de savoir si Sonko va revenir sur sa décision de ne pas déférer et aller répondre au juge Mamadou Seck. Une chose est sûre : le Sénégal s’achemine vers un mercredi de tous les dangers…
CORONAVIRUS : 8 DÉCÈS ET 100 NOUVEAUX CAS DÉCLARÉS MARDI
Les 100 cas proviennent de 1273 tests virologiques, soit un taux de positivité de 7,90%, a annoncé le directeur de la prévention du ministère de la Santé lors du point quotidien sur la maladie.
Dakar, 2 mars (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait état de 8 décés et de 100 nouvelles contaminations de Covid-19 au cours des dernières 24 heures, un nombre en baisse comparé au bilan de la veille.
Les 100 cas proviennent de 1273 tests virologiques, soit un taux de positivité de 7,90%, a annoncé le directeur de la prévention du ministère de la Santé lors du point quotidien sur la maladie.
Ces nouvelles contaminations proviennent de 42 cas suivis par les autorités sanitaires et 58 autres issus de la transmission communautaire, a précisé Dr El Hadji Mamadou Ndiaye.
Parmi les cas communautaires, 29 sont recensés dans la région de Dakar et autant dans les autres régions du pays dont 10 à Saint-Louis.
Huit nouveaux décés ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, tandis que 4.541 patients suivent encore des traitements dans les différents centres dédiés du pays ou à domicile
Au total, 241 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris.
Un an après l’apparition de la maladie au Sénégal, 34832 cas ont été déclarés positifs dont 29 402 guéris. Quelque 888 décédés ont été déplorés depuis.