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14 mai 2025
Par El hadji NDIAYE
NON À L’APOLITISME DES INTELLECTUELS
Le Pastef, parti somme toute, hybride s’écarte progressivement de son engagement de transformation sociale, voire systémique. Nous avons besoin de penseurs, de leaders d’opinion et de personnalités publiques défenseurs des intérêts du pays
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » - Gramsci.
Antonio Gramsci, dans ses Cahiers de prison, théorise le rôle fondamental des intellectuels dans la reproduction et la consolidation des idéologies dominantes. Cette conception veut que les intellectuels ne soient pas de simples observateurs passifs, mais des acteurs investis de la mission de défendre et promouvoir les intérêts de leur classe sociale. Qu’ils soient organiques ou traditionnels, ils deviennent les piliers de la cohésion idéologique qui soutient le pouvoir en place, incarnant ainsi les aspirations et la vision du groupe social dont ils émanent.
On peut se demander si cette conception gramscienne n’a pas été finement exploitée par le Pastef qui, avant même son accession au pouvoir, avait saisi l’importance du rôle des intellectuels organiques pour forger une idéologie propre. Au point que ses idées populistes, autrefois dissidentes, sont devenues hégémoniques dans le débat public sénégalais. Ce parti a su imposer un ensemble de concepts creux tels que “souveraineté”, “rupture”, “système”, “projet”, “transformation systémique”, qui se sont ancrés dans les esprits comme autant d’objectifs collectifs pour un changement radical de l’avenir de notre pays. Portées par le désenchantement face aux graves manquements du régime Benno Bokk Yakar, ces idées sont parvenues à capter le mécontentement populaire exacerbé par l’augmentation du coût de la vie, la montée des inégalités, le manque d’emplois, les scandales financiers, la violation des libertés et la persistance des pratiques clientélistes. En mobilisant une cohorte d’intellectuels, Pastef a œuvré à l’élaboration d’une vision alternative appelée « le projet » et à la mise en place d’une contre-hégémonie qui, jusqu’à mars 2024, semblait pour 53% des électeurs sénégalais, répondre aux attentes du peuple en quête de justice, de transparence et de… rupture.
Mais, à l’épreuve des faits, l’exercice du pouvoir a mis en lumière les carences du Pastef, révélant les contradictions entre ses idéaux et ses pratiques. À rebrousse-poil de ses promesses de campagne, ce parti, somme toute, hybride s’écarte progressivement de son engagement de transformation sociale, voire systémique du Sénégal. Les reniements, le recours au clientélisme politique, l’adoubement des transhumants , les présumés scandales et les difficultés économiques ont anéanti la confiance et l’élan populaire dont Pastef jouissait. Il s’en est suivi une érosion progressive de la crédibilité de ceux qui se voulaient les porteurs d’un changement radical, laissant dans leur sillage des craintes quant à leur capacité à gérer un État.
Dès lors, il revient aux intellectuels (enseignants, artistes, leaders religieux, influenceurs) habituellement perçus comme « neutres » et souvent apostrophés de la pire des manières par les patriotes de se muer en intellectuels organiques, engagés dans la défense des intérêts supérieurs de la nation sénégalaise. « Vivre signifie être partisans », écrivait Gramsci. Le Sénégal d’aujourd’hui a besoin de penseurs, de leaders d’opinion et de personnalités publiques qui défendent et promeuvent les intérêts de notre pays. Ces hommes et femmes doivent s’engager au-delà de la sphère purement intellectuelle, en participant activement aux luttes sociales et en œuvrant à la construction d’une nouvelle vision qui répond aux aspirations et valeurs de la société sénégalaise, afin de contrebalancer l’hégémonie exercée par le pouvoir actuel, lequel n’hésite pas à manipuler l’opinion publique et à réprimer toutes voix dissidentes.
Face au populisme ambiant et aux menaces, il est nécessaire de réinsuffler dans la conscience collective les valeurs essentielles du « vivre-ensemble », de ramener les repères culturels et moraux qui se sont effrités sous la pression d’un pouvoir orienté vers les intérêts d’un groupe au détriment du peuple. Il faut proposer une vision du Sénégal fondée sur la solidarité, la probité, l’intégrité et la vérité, qui rappelle que tout développement se doit d’être inclusif et respectueux des attentes de tous les citoyens.
Ainsi, la mobilisation des masses ne suffit plus. Cette « guerre de mouvement », certes très importante, doit être complétée par une « guerre de position » sur les plans éducatif, culturel et médiatique, laquelle s’inscrit dans la durée. Elle se joue sur le terrain des idées et ses acteurs sont les intellectuels. Afin de protéger l’identité nationale, il est indispensable de mettre en œuvre une vision fondée sur les besoins réels du Sénégal. Il y va du salut de notre nation. Il revient donc aux intellectuels de concevoir une contre-hégémonie qui dépasse une simple opposition mécanique aux slogans populistes. Cette contre-hégémonie doit offrir une vision inclusive, durable, orientée vers la justice sociale, l’émergence économique et respectueuse des identités culturelles spécifiques au Sénégal. C’est le moment du sursaut afin de produire et structurer une voie porteuse de renouveau et de cohésion, pour restaurer la confiance collective et garantir au Sénégal un avenir stable et prospère.
*ELHADJI NDIAYE
UN SCEPTIQUE DES VACCINS PRESSENTI À LA SANTÉ AMÉRICAINE
Trump a choisi Robert F. Kennedy Jr, pour diriger le Département de la Santé. Un choix qui alarme déjà la communauté scientifique, le candidat étant connu pour avoir diffusé de fausses infos sur les vaccins et contesté des pratiques médicales établies
(SenePlus) - Donald Trump, président élu des États-Unis, a annoncé jeudi 14 novembre, son intention de nommer Robert F. Kennedy Jr. à la tête du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS). Une nomination qui soulève déjà de vives inquiétudes dans le milieu médical.
Sur son réseau social Truth Social, Trump affirme que Kennedy "restaurera les agences de santé de la nation selon les traditions de la recherche scientifique de référence", avec pour mission de "rendre l'Amérique à nouveau grande et en bonne santé". De son côté, Kennedy promet de "libérer les agences du carcan des entreprises" pour permettre aux Américains de "redevenir le peuple le plus sain de la Terre".
Pourtant, cette nomination potentielle suscite de fortes réserves. Le Dr Richard E. Besser, ancien directeur par intérim du CDC, cité par le New York Times (NYT), estime que la présence de Kennedy à ce poste "représenterait des risques incroyables pour la santé de la nation". La sénatrice démocrate Patty Murray va plus loin, qualifiant ce choix de "catastrophique" et "extrêmement dangereux".
Les inquiétudes se focalisent notamment sur les positions controversées de Kennedy en matière de santé publique. Le quotidien new-yorkais rappelle qu'il a diffusé de fausses informations sur les vaccins, s'est opposé à la fluoration de l'eau, a promu le lait cru malgré les avertissements de la FDA, et soutenu l'hydroxychloroquine contre le Covid-19 après que son autorisation d'urgence a été révoquée.
S'il est confirmé, Kennedy dirigerait un département de 80 000 employés répartis dans 13 divisions opérationnelles gérant plus de 100 programmes. Ces agences régulent notamment l'alimentation et les médicaments, décident des remboursements Medicare et Medicaid, et supervisent la recherche médicale sur des maladies comme le cancer et Alzheimer.
La confirmation de Kennedy par le Sénat reste incertaine. Si certains républicains, comme le sénateur Tommy Tuberville, soutiennent sa nomination, d'autres, comme la sénatrice Susan Collins, expriment des réserves. "Je trouve certaines de ses déclarations alarmantes", confie-t-elle au New York Times.
Ces derniers mois, Kennedy a modifié son discours, se concentrant davantage sur ce qu'il appelle "l'épidémie de maladies chroniques" et sur la nutrition. Le Dr Anand Parekh, cité par le journal, se dit "agréablement surpris" de voir Kennedy mettre l'accent sur la nutrition plutôt que sur ses thèmes habituels concernant les vaccins.
Mais la Dr Mandy Cohen, directrice du CDC, exprime son inquiétude au New York Times : "Même sans changer une seule réglementation ou directive, la diffusion de désinformation depuis une position de pouvoir est préoccupante."
par Henriette Niang Kandé
LEÇONS ET ENJEUX D’UN SCRUTIN ANTICIPÉ
Le Pastef a exploité une zone grise de 64 jours pour s'implanter partout, pendant que l'opposition se débattait dans l'urgence. Seule Sénégal Kese émerge avec un contrat de législature détaillé. Absence totale de femmes têtes de liste
La campagne électorale des législatives anticipées du 17 novembre prochain prend officiellement fin, ce soir, à minuit. Quarante et une listes, qui, si elles avaient investi des candidats dans toutes les régions électorales et aux scrutins majoritaire et proportionnel, titulaires et suppléants, auraient présenté 11480 candidats et candidates à la députation. Pour 165 sièges.
Une lecture un peu plus attentive de ces listes, mais qui ne s’est concentrée que sur les titulaires des listes proportionnelles, c’est-à-dire nationales, donne à tirer quelques constatations.
La première réside dans le fait qu’une seule sur les 41 listes officiellement validées par le Conseil constitutionnel, a investi des candidats dans tous les départements électoraux, y compris ceux de la diaspora. Il s’agit de celle de Pastef, le parti au pouvoir. Dans la foulée de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale en septembre, et la déclaration de la tenue d’élections législatives anticipées, le président de la République avait omis d’informer que le Conseil constitutionnel vers lequel il s’était tourné pour fixer la date de l’élection, avait aussi, dans sa décision rendue, décidé que les dispositions concernant le parrainage ne s’appliqueraient pas. La décision qui n’a pas été publiée au journal officiel, est restée « secrète » pendant 64 jours. Cette période a été mise à profit par le Pastef pour investir partout. L’opposition, elle, n’a eu que 10 jours pour le faire.
Ces 10 jours ont obligé les partis et coalitions de partis de l’opposition à se co-coaliser (TakkuWallu, Sam sa kaddu, Jamm ak Njariñ pour les plus connues) dans de nombreux départements. Les uns laissant aux autres la possibilité de faire gagner leurs alliés, dans les zones où ils pensent être majoritaires. Mercredi dernier, ils ont adopté le même plan, en direction de la Diaspora, ce qui signifie que les discussions n’ont pas cessé, même en pleine campagne, adoptant ainsi la logique de l’essaim plutôt que celle de preux chevaliers.
La deuxième constatation réside dans le fait qu’aucune d’elles n’a porté une femme en tête de liste nationale. Les mâles ambitions l’ont emporté et les réflexes continuent à se déployer sur une logique discriminatoire, malgré l’introduction, en 2010, de la loi sur la parité absolue, exigible à toutes les institutions, totalement ou partiellement électives. La mise en œuvre de cette loi avait suscité dans certaines catégories de la population, de grandes espérances. Elle était perçue comme un antidote à la crise de la représentation politique. Des arguments divers et variés avaient été présentés : celui du droit à l’égalité, (comme un droit fondamental), celui de la proportionnalité de la population, celui utilitaire (« se priver de la moitié des compétences de la société, c’est-à-dire celle des femmes, réduit l’efficacité d’action »), celui des intérêts et comportements spécifiques (la représentation des femmes recouvre les actions qu’elles entreprennent, non seulement au nom de l’électeur qu’elles représentent, mais aussi la nature dont le représenté lui-même aurait agi). Il se jouait alors le défi du renouveau des élites. On peut être dubitatif quant aux résultats de la prévision relative au bouleversement dans la classe politique avec l’application de cette loi.
La troisième observation est l’appellation des partis ou coalitions. Sur les 41 listes, 31 portent des identités à consonance wolof, (quelques-unes faisant fi de l’orthographe de cette langue pourtant codifiée), 2 en pular, 7 se distinguent par leur libellé en français. La prédominance du wolof, dans tous les domaines, qu’il soit privé et même officiel, aujourd’hui, est sans conteste. De plus en plus, le français, perd du terrain et, tire… la langue.
On ne peut s’empêcher d’indiquer cette originalité, relative à la liste And ci koolute nguir Sénégal, dont l’abréviation AKS est la même que celle des initiales du nom de sa tête de liste, Abdou Karim Sall. Hubris ? On peut le penser fortement. Abdou Karim Sall, dans nos mémoires, est celui qui, en 2009, alors ministre de l’Environnement, s’est rendu à Lompoul pour planter un arbre à l’occasion de la journée dédiée. En costume-cravate, debout sur une natte pour protéger ses chaussures de ville dont le cuir bêlait encore, donnait le top départ de ce qui était une tradition depuis plus de 30 ans. On ne peut également s’empêcher de rappeler, à son « crédit », le transfert dans son domaine privé d’oryx, (une espèce protégée de gazelles), en pleine période de Covid. A la bronca des défenseurs de la nature qui avaient demandé sa démission, il avait répondu, pour se défendre, que c’était dans un souci de protection de la consanguinité qu’il les avait transférées dans sa réserve personnelle. Last but not least, en juin 2023, maire de la commune de Mbao, et Directeur de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes, (ARTP), il inaugurait en grandes pompes, sur le territoire de sa commune, un «Garage de taxis clando», officialisant ainsi une catégorie de transports qui ne remplit aucun critère lui permettant de faire commerce de cette activité.
Une autre originalité relevée est celle de la liste RV Natangué, dont la tête de liste, M. Ousmane Kane est… sans profession. En tout cas, en ce qui le concerne, la case dédiée indique « néant ». Et il n’est pas le seul. Sur les 60 candidats, 16, (soit le quart) n’ont pas de profession. Depuis plusieurs années, l’irruption dans le champ politique de certains « corps étrangers », renseigne du niveau où s’est rendu le déclassement de la vie politique. Dans un pays normal, les candidats à la députation respectent le dispositif de « la file d’attente », qui socialise les candidats les candidats au métier politique, en leur inculquant le sens de la normalité et de l’Etat dans ses différents niveaux. Les aspirants politiques apprennent alors à attendre et à se valoriser, tout en côtoyant des cercles de sociabilités parallèles.
Les profils
Si la rhétorique n’est pas nouvelle, chaque campagne se joue en partie sur une demande de remplacement. Cette année encore le profil professionnel des candidats est quasi le même que pour celui de la législature précédente, écourtée de deux ans. On aurait pu penser qu’avec la « révolution » de mars 2024, la représentation changerait le visage de notre future Assemblée nationale. Il n’en est rien. La couleur est annoncée par un candidat à la députation qui a clairement publié les bans de « son mariage » la tête de liste de son parti (celui au pouvoir) et qui n’entend « jamais divorcer ».
Les listes indiquent des disparités entre les futurs députés, quant à leurs professions respectives. Des « professeur titulaire des Universités », en passant par des « inspecteur des impôts et domaines » ou des « journaliste », côtoieront des « sans profession », « bureaucrate », une « maraîcheuse » (liste Mankoo liggeyal Sénégal), qui partageront les bancs de l’hémicycle avec quelques personnes déjà rodées à la politique nationale.
Les commerçants, hommes/ femmes d’affaires, ménagères, occupent sur les listes, (à une ou deux exceptions près), plus du quart du nombre des investis. Viennent ensuite les enseignants (tous niveaux confondus), les cadres (administratifs, comptables, techniciens supérieurs). Le reste se partage entre les administrateurs de société/ entrepreneurs, cultivateurs, chauffeurs/transporteurs, éleveurs, mareyeurs. D’autres métiers sont représentés, parmi ceux qu’exercent les futurs représentants artisanaux, la boulangerie et la boucherie pour les métiers de bouche, la menuiserie et la peinture pour le bâtiment.
Sur la liste conduite par Moustapha Mbacké Dieng (Docteur en économie islamique), parmi 64 inscrits, 19 sont des chefs religieux, représentant le quart des potentiels futurs députés.
Peut-être qu’un examen plus systématique de la sociologie des députés de la XVème législature, permettra de caractériser l’évolution de la nature des profils et de montrer que l’espace politique et dans le cas précis, parlementaire, structuré par le temps passé en politique et la dynamique d’une carrière qui mettent aux prises différents profils : des profanes, des technocrates. Sans oublier quelques candidats aux professions « usurpées ».
Les exposés des contrats de législature des différents partis et coalitions de partis ont été qu’inaudibles, pour cause de violences verbales et quelques fois physiques, ayant émaillé le temps de la campagne. Des manifestations émeutières ont suivi des déclarations de guerrières et ont eu pour conséquences des atteintes aux personnes et aux biens. Même si, pour des raisons compréhensibles, les atteintes aux personnes, a fortiori lorsqu’elles sont létales, sont les plus sensibles et les plus commentées, parce que les plus choquantes, il n’en demeure pas moins que celles contre les biens, bien que différentes et variées, le sont tout autant. L’impact pour la société est grand.
Cependant, il est un sujet qui a traversé et a été soulevé par les acteurs des partis de l’opposition : celui de la loi d’amnistie. Votée par l’Assemblée nationale en mars 2024, avant la tenue de l’élection présidentielle, cette loi porte sur les faits liés aux manifestations politiques ayant ébranlé le pays entre février 2021 et février 2024. Si tous ont promis de la faire abroger en introduisant une proposition de loi, dès qu’ils seront installés à l’Assemblée nationale, la question a été posée essentiellement à Ousmane Sonko, tête de liste de Pastef, bénéficiaire de cette loi qui faisant le pas de la mémoire expurgée a conclu à l’oubli. Amnistie-Amnésie. Un fait sans retour et sans trace. Lui, si prolixe sur bien d’autres sujets, n’y a pas répondu. Tous les silences ne font pas le même bruit.
Les contrats de législature
Un des travers de la démocratie sénégalaise est le phénomène de la transhumance, qui renvoie à la manière d’un homme politique qui quitte le parti auquel il appartient, pour le parti au pouvoir ou en passe de l’être. Les transhumants, assimilés à des brouteurs se méprennent souvent sur eux-mêmes et ne deviennent que mépris pour les autres qu’ils viennent soutenir.
Dénoncé à la veille de toutes les élections, le phénomène a pris racine. Mais, un fait nouveau est apparu, qui ne s’était jamais produit auparavant : des candidats, inscrits en bonne position sur la liste nationale, ont tourné casaque, alors que la campagne était lancée, pour accompagner le directoire du parti au pouvoir. Dans leurs explications du pourquoi, suinte une «intelligence» de la mauvaise foi doublée d’une sidérante agilité de contorsion politique. Devenus une sorte d’abat-jour qui éclaire d’une lumière blafarde toutes les tares des régimes qui se sont succédé, les transhumants, anciens ou nouveaux, se montrent toujours à la porte de la mode en détaillant la réversibilité de leur garde-robe idéologique. Dans la transhumance, on voit également que l’égalité femmes-hommes progresse à grands pas dans l’espace politique.
Les unes et les autres, s’y partagent équitablement le poids de l’ineptie lourdingue.
La réforme du Code de la Famille a été évoquée. Pour «Défar sa goxx» qui la promet, car il est injuste que le père soit, dans une famille, le détenteur exclusif du monopole de l’autorité parentale. Pour plus d’équité, la mère doit avoir le même droit. A cela, il faut ajouter la valorisation du travail des femmes au foyer.
La coalition Sénégal Késé (tête de liste Thierno Alassane Sall) est celle qui, véritablement, a le mieux préparé cette campagne électorale. En 10 jours, elle a dressé une liste de candidats, répartis dans pratiquement tous les départements électoraux, sans qu’on ait entendu de voix s’élever pour manifester un quelconque mécontentement ou une frustration. S’il y en a eu, la « crise » a dû être bien gérée. C’est également la seule coalition dont on peut se procurer le contrat de législature, mis à la disposition du public. Parmi les réformes qu’elle proposera, on peut citer l’égalité dans l’autorité parentale pour le voyage des enfants, une réforme du Code électoral, de la loi d’amnistie, de l’Inspection générale d’Etat (IGE), une loi en faveur des travaux d’intérêt général, la mise en place de commissions d’enquête et celle à rendre opérationnelle et effective, la mission d’évaluation des politiques publiques.
La coalition dirigée par Amadou Ba (Jamm ak Njariñ) a fait sa campagne en déclinant les propositions qu’elle compte introduire : le vote du budget de l’Assemblée nationale au début de chaque session budgétaire (et la publication à chaque fin de session, du bilan financier), la réforme du fonctionnement des commissions, une proposition pour le service obligatoire militaire citoyen et civique (une nouveauté), l’extension du contenu local dans tous les secteurs d’activités économiques, une révision de la couverture maladie universelle, une proposition de loi pour la transformation semi-industrielle des matières premières à hauteur de 25% avant toute exportation, une autre visant à durcir la réponse pénale contre les offenses commises contre les convictions religieuses, une dernière étant une offre à l’accès à l’information et aux services publics et à la transparence de l’administration. La liste n’est pas exhaustive.
La coalition Samm sa kaddu elle, proposera une loi criminalisant l’homosexualité.
Pastef défendra, à l’Assemblée nationale, les 8 Pôles territoires, dont la description est contenue dans le Référentiel Sénégal 2050.
Le pôle de Dakar qui est actuellement macrocéphale, verra un développement maitrisé et redeviendra un carrefour culturel de rand international.
Le pôle de Thiès valorisera les industries extractives, d’agro-industries et de tourisme balnéaire.
Le pôle Centre fera valoir un développement durable avec la valorisation de son patrimoine culturel
Le pôle Diourbel-Louga, sera un foyer religieux d’envergure mondial, tandis que le Pôle Nord comme le Pôle Sud deviendront agro-industriels et compétitifs, et garantiront notre souveraineté alimentaire.
Le pôle Nord-Est produira des engrais et sera un bassin agropastoral moderne. Le dernier Pôle, celui du Sud-Est, deviendra un bassin économique dynamique et diversifié.
Un discours nouveau est apparu, tenu par la tête de liste des Nationalistes, qui met en garde contre la présence, l’expansion et l’extension d’une communauté étrangère, celle des Guinéens, qui à terme est un danger pour le Sénégal et les Sénégalais. Une de ses propositions est de faire obligation par la loi, de la détention de carte d’étranger. Une autre proposition sera d’interdire aux femmes libanaises, d’accoucher au Sénégal, comme il est interdit aux Sénégalaises vivant au Liban d’y donner la vie. Il prône l’application d’une réciprocité.
Tafsir Thioye, tête de liste, engage la coalition Sopi à moderniser l’Assemblée nationale et son administration, à renforcer la diplomatie parlementaire et la qualité de la représentation. Au plan législatif, des propositions seront faites pour promouvoir la coproduction législative avec une articulation des citoyens et de la société civile. Au plan du contrôle, les séances des questions orales et d’actualité seront organisées régulièrement.
Il est évident que là ne sont pas les seuls contrats de législature énoncés par les acteurs de cette campagne des législatives anticipées. Mais ce sont les seuls que nous avons pu avoir en notre possession. Souvent, il nous a été répondu que les contrats de législature n’étaient pas disponibles, parce que non rédigés. Cet état de fait nous interpelle quant à ce qu’est devenu notre rapport à l’écrit qui déteint sur les pratiques institutionnelles, où l’expression orale et Whatsapp sont devenus la règle, qui contrastent avec la réflexion sur des sujets importants d’action publique et l’exigence d’une présentation distinguée. Seulement, nous avons observé que pour tous ceux-là, la confusion était patente entre une campagne de législatives et une campagne présidentielle.
Dimanche, le peuple sénégalais ira choisir ses représentants à l’Assemblée nationale. La campagne électorale a clairement distingué deux conceptions de la politique qui se sont confrontées : l’une valorisant les coups, les menaces, les insultes, quand l’autre s’est évertuée à mettre en avant le bien commun, même s’il est caricatural de y voir une opposition entre des acteurs portés vers une élection, quoi qu’il en coûte et de l’autre des « idéalistes » vantant une conception pure, pragmatique de la politique. Tous se sont accordés sur une chose : le pays, malgré ses prétentions d’exceptionnalité, parait s’enfoncer dans un tunnel. Les divisions se multiplient et l’unité devient problématique. Malgré certaines fulgurances, c’est au citoyen sénégalais de se rendre aux urnes, pour remettre le pays dans son centre de gravité. Et sans concession
PARIS CONCLUT AU SUICIDE DE MAMADOU MOUSTAPHA BA
Alors que le parquet de Dakar poursuit ses investigations, la justice française est formelle : l'ancien ministre du Budget s'est volontairement jeté sous une rame de métro parisien. Une conclusion appuyée par des preuves vidéo, selon Africa Intelligence
(SenePlus) - Une enquête d'Africa Intelligence, publiée le 14 novembre 2024, révèle les divergences franco-sénégalaises dans l'affaire du décès de l'ancien ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba, survenu à Paris début octobre.
Les autorités françaises privilégieraient clairement la thèse du suicide. Selon les sources judiciaires citées par Africa Intelligence, les enregistrements des caméras de vidéosurveillance du métro parisien montrent que l'ancien ministre s'est jeté sous une rame, "sans l'intervention apparente d'un tiers". L'identification du corps, rendue complexe par son état, n'a été possible qu'après le signalement de sa disparition par son épouse le 23 octobre.
La justice sénégalaise, elle, maintient le mystère. Après avoir reçu le rapport français dans le cadre de l'entraide judiciaire, le parquet de Dakar a ordonné le 10 novembre l'ouverture d'une enquête, évoquant des "éléments qui sont de nature à attester que la mort n'est pas naturelle". La découverte d'une supposée plaie à la gorge alimente les suspicions des magistrats sénégalais qui, contrairement à leurs homologues français, n'excluent pas la piste criminelle.
Le contexte politique ajoute une dimension troublante à ce décès. Quelques jours avant sa mort, l'ancien ministre avait exprimé, d'après Africa Intelligence, ses craintes sur une boucle WhatsApp réunissant d'anciens membres du gouvernement. Il y affirmait selon le magazine que son téléphone avait été "cloné" et qu'il était "sous surveillance", déconseillant à ses anciens collègues de le contacter.
Ces appréhensions survenaient dans un climat de tensions avec le nouveau pouvoir. Le 27 septembre, le Premier ministre Ousmane Sonko avait publiquement mis en cause l'ancien ministre, l'accusant d'avoir manipulé les chiffres des finances publiques sous la présidence de Macky Sall. Le chef du gouvernement dénonçait alors une "corruption généralisée", révélant que le déficit budgétaire réel atteignait 10,4% du PIB, contre les 5,5% officiellement annoncés, et que la dette publique s'élevait à 76,3% du PIB au lieu des 65,9% déclarés.
La dépouille de Mamadou Moustapha Ba a été rapatriée à Dakar le 4 novembre, puis remise à sa famille qui l'a inhumée le 13 novembre dans son fief de Nioro du Rip, pendant que se poursuivent les investigations sur les circonstances exactes de sa disparition.
11 MILLIONS DE BARILS DE PETROLE PRODUITS EN 5 MOIS
Le projet Sangomar continue de démontrer un potentiel exceptionnel. Les données de production, pour le mois d’octobre 2024, viennent confirmer la dynamique positive enclenchée depuis le démarrage du projet.
Le projet Sangomar continue de démontrer un potentiel exceptionnel. Les données de production, pour le mois d’octobre 2024, viennent confirmer la dynamique positive enclenchée depuis le démarrage du projet. En effet, le champ a généré 2,82 millions de barils de pétrole brut, portant ainsi le volume total produit, entre juin et octobre, à 10,99 millions de barils. «La production est en constante augmentation.
Depuis le lancement, la production de Sangomar n’a cessé de croître, atteignant un plateau d’environ 3 millions de barils par mois en août et septembre. Cette performance est le résultat d’une optimisation progressive des 12 puits du champ», lit-on dans une note qui nous est parvenue hier, jeudi 14 novembre.
Selon la source, parallèlement à cette hausse de la production, le Sénégal a réussi à commercialiser efficacement son pétrole. Sur les 10,57 millions de barils extraits entre juin et octobre, 11 cargaisons ont été expédiées vers les marchés internationaux à partir du FPSO Léopold Sédar Senghor. Les prévisions de production pour 2024 restent inchangées. «Le Sénégal vise à maintenir un plateau de 100 000 barils par jour pour le reste de l’année. Ce chiffre témoigne de la confiance des acteurs du projet dans la pérennité de cette ressource», souligne le document.
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LES DIABÉTIQUES FONT LE PLAIDOYER POUR LA GRATUITÉ DES SOINS
Pour Baye Omar Guèye, président de l’Assad, les diabétiques sont confrontés à deux choses dans le traitement. Il s’agit de la disponibilité des médicaments et le défi de qualité des soins
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré la Journée du diabète hier, jeudi 14 novembre, à Dakar, au centre de santé Abass Ndao, et dans d’autres contrés du pays. Occasion saisie par les malades pour renforcer le plaidoyer sur la prise en charge de cette maladie très onéreuse.
Le diabète gagne du terrain dans le pays. Le nombre de cas ne cesse de croître, selon l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad). Avec une prise en charge onéreuse, composée de médicaments, analyses et soins, beaucoup de diabétiques ont du mal à suivre correctement le traitement préconisé par leur médecin. Devant les autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ces malades ont fait, hier jeudi, le plaidoyer pour la gratuité de cette prise en charge ou encore la réduction de certains actes médicaux.
Pour Baye Omar Guèye, président de l’Assad, les diabétiques sont confrontés à deux choses dans le traitement. Il s’agit de la disponibilité des médicaments et le défi de qualité des soins. Une situation qui l’amène à faire un appel aux Sénégalais pour leur implication dans la prévention, qui reste le maître mot. «Prévenir pour trois raisons : la première, c'est une prévention primaire ; la deuxième, elle est secondaire pour les diabètes qui doivent éviter les complications et, enfin, il faut éviter le diabète pour ceux qui ne l'ont pas, en repousser le maximum possible…».
Revenant sur le thème, «Diabète et bien-être», M. Guèye a renseigné que 63% des diabétiques sont stressés de se voir développer des complications imputables à la maladie, les 28% ont la peur de se faire gagner par cette pandémie. Mais la chose intéressante, c'est la peur de ce malvivre. «Le diabétique peut vivre longtemps avec la maladie et être en bonne santé. A la seule et unique raison qu'il respecte son régime alimentaire. L'association accompagne les diabétiques, elle relève un défi qui est le suivi du traitement, de la sensibilisation, mais aussi de l'appui social», a déclaré Baye Omar Guèye.
Et d’ajouter : «80% des diabétiques sont issus de famille démunie. Et, avec une maladie qui coûte excessivement chère, il est difficile de relever les défis surtout du suivi correct de son traitement. C'est pourquoi cet aspect du développement doit être pris en compte parles leaders d'opinion»
Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Secrétaire général dudit département, Serigne Mbaye, a avancé être à l’écoute des personnes vivant avec le diabète afin de faire parvenir leurs préoccupations au ministre de la Santé.
KEEMTAAN GI - COULEURS ÉLECTORALES
Chapeau bas à tous ces messieurs et dames qui ont tenu à suivre le temps d’antenne de partis, mouvements et autres associations parmi lesquels des plaisantins. Avec 41 listes électorales en compétition et au nom d’une certaine démocratie, ce scrutin coutera au contribuable plus de 10 milliards dans un pays en ruine avec des délinquants à col blanc qui ont complétement dépecé l’économie. Il faudra bien qu’on leur coupe la tête ou leur fasse goûter le confort de nos prisons. Un coût colossal qui pouvait être moindre si l’esprit de patriotisme avait prévalu pour un bulletin unique. Tant pis pour les finances publiques ! Une campagne bien agitée et colorée avec une belle ambiance féminine. Ca vous dérange, vous autres féministes enragées ou radicales ? Souffrez d’entendre que sans vous, nos gracieuses dames, cette campagne aurait été morose. Il y avait des couleurs, du rythme et des courbes. Vous voulez un dessin ? Le côté insolite de ce processus électoral pour les Législatives anticipées reste cependant la présence d’un guest star. Un ancien président, tête de liste d’une coalition, « en campagne WhatsApp » depuis le… Maroc. La tectonique des plaques. Vive le progrès et la technologie et chapeau au ministre de la Communication qui n’a pas jugé utile de procéder à des restrictions sur internet . L’ex- puissant Chef avait pourtant juré prendre sa retraite politique après avoir quitté le pouvoir, en mars. Le pauvre ! Le cœur a ses raisons que la raison ignore ! Devoir faire sa campagne par WhatsApp et privé de vote. Il lui faudra beaucoup de courage pour venir et exercer son devoir civique. L’autre star de cette campagne reste bien sûr la tête de liste du parti au pouvoir qui parlait du Sénégal aux électeurs pendant que les autres parlaient de lui. La particularité de ses contempteurs, ils faisaient parler leurs cœurs plutôt que de privilégier une démarche constructive. On a vite fait de les ranger dans la cour des aigris et jaloux. Le drame, ils s’offusquent d’entendre le nom de leur ennemi juré. Cela a donné lieu à un carnage dans la belle et vieille ville de Ndar. Au terme de cette consultation électorale, il faudra que, dès lundi, ce charmant pays retrouve sa respiration. Que ceux qui seront désavoués par les électeurs la ferment définitivement pour ne plus empester l’air. Le pays devra se mettre au travail avec moins de discours et plus d’actes. Il doit rester cet îlot de démocratie dans une Afrique en proie à toutes les turbulences, à toutes les convulsions et à tous les démons. Une démocratie déjà sanctionnée par trois alternances pacifiques. L’autre grand chantier qui devient impérieux, ce serait la rationalisation du nombre de partis politiques. Ils nous coûtent la peau des fesses ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
KOUNGHEUL ET NGANDA : DEUX BRIGADES DE PROXIMITÉ INAUGURÉES PAR LE MFA
Hier, le ministre des Forces armées, le Général (2s) Birame Diop en compagnie du Général de division Martin Faye, Haut commandant de la Gendarmerie a inauguré deux brigades de proximité. Il s’agit de celles de Koungeul et de Nganda (Kaffrine) indique la Division de la communication de la Gendarmerie (Divcom). « Ces deux infrastructures visent à renforcer davantage la sécurité des personnes et des biens dans ces zones » ajoute le Général Martin Faye en présence de plusieurs autorités administratives et territoriales ainsi que de personnalités religieuses et coutumières. Selon le Haut-Com, cette cérémonie témoigne de tout l’intérêt que l’Etat du Sénégal et ses différents démembrements portent à la sécurité des personnes et des biens à l’intérieur du pays « L’ouverture de ces nouvelles brigades de proximité me donne l’occasion de souligner l’importance du grand chantier de rénovation et de construction du cantonnement militaire dans la région de Kaffrine » affirme le patron de la Gendarmerie nationale. Quant au ministre des Forces armées, Birame Diop, il annonce la création prochaine de brigades de proximité à Missirah Wadène, Ndioum Nguenth, Darou Minam, Mabo et d’un escadron de surveillance et d’intervention dans le département de Koungheul « La reconstruction envisagée de la brigade de Birkelane montre à quel point la sécurisation de cette frange frontalière est importante. Parce que les défis sécuritaires dans cette région commandent une réponse appropriée, surtout par rapport à la criminalité transfrontalière et multiforme qui se manifeste par les trafics illicites de toutes sortes » rassure-t-il en présence de nos confrères de l’Aps.
ALSAR/PODOR RACINE SY OFFRE UNE PELOUSE A LA JEUNESSE SPORTIVE
De nature très généreux, le maire de Podor Mamadou Racine Sy s’est encore distingué dans cette campagne électorale finissante. Pour satisfaire une très vieille doléance de la jeunesse sportive de Podor, le leader du Mouvement Alsar a offert une pelouse synthétique d’une valeur de 200 millions cfa. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Quelques minutes après l’annonce de la nouvelle par Mamadou Racine Sy, le camion-conteneur transportant la pelouse synthétique a fait son entrée en fanfare dans le stade Alassane Wade de Podor. Dans les rues comme dans les Grand-Places et aires de jeux de Podor, les populations ont accueilli la nouvelle avec des cris de joie et coups de klaxon, histoire de remercier vivement le maire Racine Sy auteur d’une telle initiative. Selon certains fédéraux contactés par « Le Témoin », la future pelouse hybride de Podor s’adapte à toutes les intempéries. « D’ailleurs, la Confédération africaine de football (Caf) n’homologue pratiquement plus les pelouses non hybrides. Autrement dit, l’infrastructure de Podor sera désormais aux normes » expliquent-ils. Par ailleurs, l’inauguration de la Maternité de Podor est prévue ce vendredi. Cette remise de cadeau pour nos braves femmes et mamans de Podor marquera la fin de la campagne électorale
TRIBUNAL DE MATAM DOCTEUR MBACKÉ CONDAMNÉ A 45 JOURS DE PRISON FERME,
Le docteur A. B. Mbacké et ses co-prévenus D. Mbodj, O. Ly Ba, I. Sow et M. Guèye ont été attraits, pour la troisième fois, ce jeudi matin, à la barre du tribunal de Matam ainsi que Mariama Diop, et Djeynaba Ndiaye une pharmacienne, toutes deux témoins dans ce dossier, qui ont répondu présentes à la convocation. Selon Seneweb, le 31 octobre dernier, le procès devant opposer le médecin chef à son ex-épouse, Dieynaba avait été renvoyé au jeudi 7 novembre 2024, avant qu’il ne soit encore fixé pour ce 14 novembre, au motif constaté de l’absence de la plaignante, dont le tribunal aurait souhaité la présence. Ce qui ne se fera pas, car malgré le vœu dégagé par la juridiction, l’ex conjointe du médecin-chef, sera représentée par son avocat qui a fait le déplacement depuis Dakar. Rappelons que la plaignante qui séjourne à la prison des femmes de Liberté 6,suite à une plainte de [son mari] « pour collecte illicite de données à caractère personnel en vue de le partager », a été jugée et condamnée à trois mois de prison ferme ainsi qu’à une amende de 4 millions de francs Cfa. Suite à une plainte qu’elle avait déposée contre son ex marin ce dernier a été poursuivi pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours, de menaces, et d’agressions, de voie de fait et complicité et de la mise en danger de la vie d’une personne »... Après l’audition des inculpés, des témoins et la plaidoirie des avocats (partie civile et défense), le procureur n’a retenu que les charges de voie de fait et complicité. Demandant au juge de condamner les co-inculpés à deux mois d’emprisonnement ferme, et le principal prévenu dans cette affaire à trois mois de prison dont 1 mois ferme. Dans son délibéré, le tribunal a condamné l’ex-mari de Djeynaba à 45 jours de prison ferme, ses co-inculpés à 2 mois de prison avec sursis. En guise de dommages et intérêts, ils devront payer à la plaignante la somme de 1 million de francs Cfa.
ASSASSINAT D’IBRAHIMA AMAR UN ESPAGNOL CONDAMNÉ A 28 ANS DE PRISON AU BRÉSIL
Le 21 janvier 2021, un Sénégalais nommé Ibrahima Amar a été criblé de balles dans un bar de Tapejara (Nord, État du Rio Grande). Le tueur, un Espagnol de 30 ans, a été récemment jugé pour assassinat et tentative d’assassinat. Au bout de douze heures (9h-21h) de procès, il a été condamné à 28 ans de prison. Ibrahima Amar est mort en héros. Le jour des faits, indisposé par les agissements de l’Espagnol, qui harcelait les autres clients du bar, selon le rappel de «Les Échos», il l’invite à se calmer. Sans doute piqué dans son orgueil, le tueur quitte les lieux en promettant de revenir. « C’est ce qu’il fit deux heures plus tard, rembobine le journal. Le criminel est entré dans le bar et a tiré sur la victime à plusieurs reprises. Une autre personne qui a tenté de l’arrêter, a été blessée par balles ». Ce drame avait provoqué des manifestations à Tapejara, souligne la même source.
SCENES DE VIOLENCES A ST-LOUIS LES 80 PERSONNES ARRETÉES SOUS MANDAT DE DÉPOT
Les choses se corsent davantage pour les personnes arrêtées par la police, au lendemain des scènes de violences qui ont émaillé la campagne électorale à Saint-Louis le 11 novembre dernier et qui avaient causé 3 blessés graves. Sur les 81 individus mis aux arrêts, le mardi 12 novembre, seul un répondant au nom de Ndiaga et se disant journaliste dans un grand organe de presse de Dakar a été libéré. Tous les 80 autres, composés en majorité de gardes rapprochés de l’inter-coalition Takku Wallu / Samm Sa Kaddu et du candidat Mansour Faye ont été placés sous mandat de dépôt après un bref passage devant le procureur. Le face à face avec le maître des poursuites n’a pas trop duré et la bande fut acheminée à la maison d’arrêt et de correction de Saint-Louis, avant leur jugement en procès spécial fixé au lundi 02 décembre prochain
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 15 NOVEMBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, EnQuête, Le Soleil, Vox Populi, Libération, Le Verdict News, Yoor-Toor Bi, Le Quotidien, L'Observateur, L'As
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Le Témoin Quotidien, EnQuête, Le Soleil, Vox Populi, Libération, Le Verdict News, Yoor-Toor Bi, Le Quotidien, L'Observateur, L'As
Une vaste enquête démontre que le rejet de la France en Afrique francophone repose sur une analyse lucide des rapports de force. Des doubles standards diplomatiques à l'emprise économique, c'est tout l'héritage françafricain qui est remis en cause
(SenePlus) - Le rapport "De quoi le rejet de la France en Afrique est-il le nom ?"*, fruit d’une enquête menée dans six pays d’Afrique francophone (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Niger et Tchad) par l'ONG "Tournons La Page" en collaboration avec le Centre de Recherches Internationales (CERI) de Sciences Po., met en évidence une opposition quasi unanime à l’encontre de la politique française sur le continent. Plus de 470 militants de la société civile ont été interrogés, complétés par des focus groups approfondis.
Le principal enseignement est clair : la défiance envers la France est profonde et systémique. Ce rejet n’est pas perçu comme une simple émotion ou un « sentiment anti-français » – une expression jugée inappropriée – mais comme une réponse rationnelle à des pratiques néocoloniales persistantes.
Les raisons d'une cassure
L’intervention militaire française, notamment au Sahel à travers l’opération Barkhane, est largement critiquée. Dans des pays comme le Niger, la présence des troupes françaises est perçue comme une forme d’occupation, aggravant plutôt que résolvant les crises sécuritaires. La méfiance est amplifiée par des épisodes tels que la reprise de Kidal au Mali, souvent interprétés comme des atteintes à la souveraineté nationale.
L’économie est au cœur des critiques. Le rôle des multinationales françaises et l’utilisation du franc CFA sont vus comme des outils de domination économique. Les contrats miniers, le commerce de détail dominé par des entreprises françaises, et la dépendance structurelle au système financier français alimentent un rejet grandissant, particulièrement chez les jeunes générations.
Les participants dénoncent les doubles standards dans la politique française. Alors que Paris se positionne en défenseur des droits humains, elle est souvent perçue comme soutenant des régimes autoritaires pour préserver ses intérêts économiques et stratégiques.
La montée des alternatives
Le rapport souligne une attraction croissante pour d'autres puissances, notamment la Russie. Dans l'opinion des participants, cette dernière est perçue comme une alternative crédible, en raison de son soutien militaire sans ingérence perçue dans les affaires intérieures. Toutefois, certains craignent que Moscou ne remplace simplement une domination par une autre.
Pour restaurer une relation de confiance, le rapport recommande une refonte complète de la politique africaine de la France :
- la fin despratiques perçues comme néocoloniales ;
- le plein respect des souverainetés nationales ;
- le soutien des transitions démocratiques sans manipulations.