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27 août 2025
REPENSER L’ÉDUCATION POUR UN MEILLEUR ACCÈS À L’INFORMATION
L’accès à l’information exige une refonte des approches éducatives en Afrique, selon Tchanlandjou Kpare. Il cite une étude du Bureau international du travail indiquant que seulement 30 % des jeunes ont des informations claires sur leurs opportunités.
Dakar, 12 fév (APS) – Le secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), Abdel Rahamane Baba Moussa, a insisté mercredi sur la nécessité de réformer les systèmes éducatifs africains pour mieux répondre aux défis de l’employabilité des jeunes.
‘’Nos systèmes éducatifs doivent impérativement relever les défis de l’employabilité. Il est essentiel de repenser l’éducation et la formation pour offrir aux jeunes des compétences adaptées aux mutations du monde du travail ‘’, a-t-il déclaré.
Il s’exprimait à l’occasion du Sommet des acteurs du changement, placé sous le thème co-créer des solutions innovantes, systémiques et durables sur les questions d’éducation, de formation et d’employabilité organisé par Ashoka-Sahel au Sénégal.
Soulignant l’urgence d’adapter l’éducation aux mutations du marché du travail, il a insisté sur la nécessité de solutions innovantes, systémiques et durables.
‘’En 2004, 21,2 % des jeunes Africains étaient inactifs, tandis que 5 % des 15 à 35 ans étaient au chômage. Si rien n’est fait, cette situation pourrait s’aggraver de manière exponentielle ‘’, a-t-il averti, citant des données de l’Agence de développement de l’Union africaine.
Il a rappelé que la 60e session ministérielle de la CONFEMEN, tenue en avril dernier, a formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles l’adoption de financements innovants pour la formation technique et professionnelle, le renforcement des filières scientifiques et technologiques et l’intégration de l’entrepreneuriat dans les cursus scolaires.
Le Pr Moussa a également plaidé pour une meilleure interaction entre les secteurs de l’éducation et de l’emploi afin de bâtir un écosystème éducatif performant.
‘’Il est temps de dépasser le modèle où l’école formait sans se soucier de l’adéquation avec le marché du travail ‘’, a-t-il conclu, saluant l’initiative d’Ashoka-Sahel pour avoir réuni divers acteurs engagés dans cette transformation.
Dans ce même sillage , le directeur régional d’Ashoka Sahel, Tchanlandjou Kpare, a souligné l’importance d’une éducation innovante et adaptée aux réalités du marché du travail.
Selon lui, environ 60 % des jeunes Sénégalais âgés de 15 à 24 ans sont sans emploi, un chiffre aggravé par un manque d’accès à des informations fiables sur les opportunités de formation et d’emploi.
‘’Le défi de l’accès à l’information doit nous amener à repenser notre approche éducative ‘’, a-t-il insisté, en citant une étude du Bureau international du travail révélant que seulement 30 % des jeunes disposent d’informations précises sur ces opportunités.
M.Kpare a également appelé à une meilleure intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement, ainsi qu’à une approche plus interactive de l’apprentissage. ‘’L’éducation ne peut plus se limiter à la transmission de savoirs académiques. Elle doit former des citoyens critiques, créatifs et acteurs du changement ‘’, a-t-il affirmé.
Toutefois, il a estimé que les efforts des Etats africains doivent être renforcés par des politiques plus inclusives et une coopération accrue entre le secteur public, le privé et la société civile.
‘’L’innovation sociale doit être reconnue comme un levier essentiel de transformation’’, a conclu Tchanlandjou Kpare, appelant à une action collective pour bâtir un avenir plus inclusif et équitable pour les jeunes du continent.
BARGNY FACE À LA COUR SUPRÊME, UN PROCÈS DÉCISIF CONTRE LA CENTRALE À CHARBON
Les organisations locales et internationales réclament son démantèlement, invoquant des violations du code de l’environnement et des engagements du Sénégal en matière de protection écologique.
La Cour suprême du Sénégal va se prononcer, ce 13 février, sur la demande d'arrêter les activités de la centrale à charbon de Bargny. Un combat mené par les populations et les environnementalistes.
Un procès historique aura lieu ce jeudi. Un procès aux enjeux cruciaux d’ordre environnemental, foncier, socio-économique et sanitaire. En effet, la Cour suprême du Sénégal statuera, ce jeudi, sur la requête "pour excès de pouvoir face au rejet implicite’’ du ministère de l’Environnement portant sur la demande de cessation des activités de la centrale à charbon installée à Bargny. "Celle-ci se situe à moins de 500 mètres des écoles et des habitations, ce qui constitue une violation flagrante des dispositions pertinentes du code l'environnement", estime le Réseau des associations pour la protection de l'environnement et de la nature (Rapen) dans une note.
"Depuis près de 10 ans, poursuit-on, plus de 70 000 habitants souffrent de la dégradation du bassin atmosphérique de Bargny et de perturbations sonores continuelles". Les défenseurs de l’environnement ajoutent que la présence des installations classées "incommodes, insalubres et dangereuses" augmente le niveau de la pollution et affecte la santé des populations surtout avec les poussières de charbon qui s’échappent de l’usine sous l’effet des vents. Ils s’insurgent aussi contre sa proximité avec le site de transformation de Khelcom occupé par des milliers de femmes.
Toujours, dénoncent ces associations locales de défense de l’environnement regroupées au sein du Rapen, la présence d’hydrocarbures constatée sur les produits halieutiques ainsi que les particules de cendres demeurent un problème délicat. Devant cette situation, elles ont engagé, depuis des années, le combat pour le démantèlement de l’Unité avec l’appui de Natural Justice. "La vie de toute une communauté est menacée avec cette centrale à charbon installée au cœur de Bargny et qui constitue un coup dur pour les populations pratiquant l’agriculture et l’élevage. Les communautés se sont toujours opposées à la centrale qui occupe 29 hectares des terres qui étaient destinées aux victimes de l’érosion côtière", fulmine Rapen.
L’organisation fait remarquer qu'aujourd'hui, Bargny vit sous la crainte d’une disparition au regard des effets environnementaux cumulatifs engendrés par les industries polluantes.
Les impacts qui pèsent sur les communautés
À côté des communautés depuis plusieurs années, l’organisation Natural Justice "trouve inadmissible que la population de Bargny subisse un préjudice environnemental, social et économique sous l’indifférence totale des autorités sénégalaises". En effet, elle souligne que le Sénégal a consacré le droit à un environnement sain dans sa Constitution de 2001 révisée, droit universellement reconnu par la résolution du 26 juillet 2022 de l’ONU portant sur le droit à un environnement sain, propre et durable. Ainsi, il est demandé au ministre de l’Environnement et de la Transition Écologique de faire respecter la réglementation nationale et de mettre entre œuvre les engagements environnementaux internationaux du Sénégal.
"La présence de cette centrale aggrave la survie des communautés qui sont grandement impactées par l’érosion côtière. En effet, des terres initialement destinées à l’agriculture, à l’habitat et à l’élevage ont été affectées au site industriel", s’insurgent encore ces associations. Qui s’appuient sur les résultats de l’étude sur les impacts cumulatifs des installations industrielles à Bargny, menée en 2022 par Natural Justice, pour mener son combat judiciaire.
Lesdits résultats, en effet, font ressortir les impacts qui pèsent sur les communautés. Il s'agit notamment de : la pollution thermique, l’altération de la qualité de l’air et la destruction de l'écosystème marin ; la contamination de l'eau et du sol qui menace la disponibilité de l’eau potable et la dégradation du couvert végétal ; les impacts sur les moyens de subsistance notamment les terres cultivables, la pêche et activités connexes. Quant aux impacts sociaux, ils sont liés à la culture, la sécurité, et l’habitat.
LES 8 POINTS ESSENTIELS DU CONSEIL DES MINISTRES
Leprésident Faye a annoncé une série de réformes immédiates visant à assainir les finances publiques. Il a insisté sur la transparence dans la gestion des comptes spéciaux du Trésor et le suivi rigoureux de l’endettement de l’État.
L’habituel Conseil des ministres a eu lieu ce mercredi 12 février. Le Président de la République a évoqué 8 dossiers cruciaux.
1- Magal de Darou Mouhty
A l’entame de son discours, le Président de la République a présenté ses condoléances à la communauté mouride suite au décès de de Serigne Bassirou Mbacké Anta NIANG, Khalife de Darou Mouhty, le 8 février dernier. Bassirou Diomaye Faye a ensuite enjoint le gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la tenue du Magal de Darou Mouhty qui aura lieu ce vendredi 14 février.
2-Rapport Cour des comptes
Le fait saillant de ce jour dans l’actualité sénégalaise a été la publication du rapport de la Cour des Comptes. Il a notamment révélé des dettes bancaires de près de 2500 milliards non tracés dans les comptes de l’Etat, ainsi qu’une « progression incontrôlée de la masse salariale ». Il y a notamment « le déficit budgétaire, déjà préoccupant, qui a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023 »
3-Mise en place de mesures immédiates de correction
Pour régler ces problèmes, le Président de la République demande une réforme de la gestion des comptes spéciaux du trésor public. Ce pour « garantir que les transferts budgétaires soient effectués de manière conforme et transparente ». De ce fait, « il est essentiel de revoir la politique d’endettement de l’État afin d’éviter toute dette contractée en excès et de mieux gérer le sur- financement », renseigne Bassirou Diomaye Faye, qui poursuit : « Un suivi rigoureux des emprunts devra être mis en place pour s’assurer que les fonds sont utilisés conformément aux besoins budgétaires réels. Enfin, il est impératif de produire et publier les rapports sur les dépenses fiscales dans les délais légaux. Ces rapports doivent permettre une gestion transparente et rigoureuse des exonérations fiscales conformément aux directives de l’UEMOA. Ces réformes visent à renforcer la confiance dans la gestion des finances publiques et à garantir une meilleure transparence au profit de la nation ».
Ainsi, selon le Chef de l’Etat, il doit y avoir « la mise en place de mesures immédiates de correction, notamment la comptabilisation transparente des recettes et des dépenses, un audit global pour rétablir les chiffres de la dette extérieure et plus globalement un changement de paradigme dans la politique d’endettement de l’Etat. Ces réformes sont indispensables pour rétablir la confiance garantir la transparence et assurer la stabilité économique ». Bassirou Diomaye Faye demande d’ailleurs au Premier ministre de veiller personnellement à la mise en œuvre de tout ça.
4-Sécurité routière
Depuis plusieurs jours, les accidents de la route font des ravages un peu partout au Sénégal. Le Président de la République a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a ensuite demandé le renforcement des contrôles sur les routes, une formation plus exigeante des chauffeurs, une réorganisation des gares routières et l’accélération du renouvellement des véhicules de transport.
En outre, concernant le développement des infrastructures routières, le Président de la République rappelle que c’est une priorité nationale. Il exige donc une évaluation des projets en cours avant fin mars 2025 pour aller vers un nouveau programme national de développement des routes et autoroutes. Par ailleurs, il a demandé une meilleure gestion du patrimoine routier et autoroutier et appelle à une réforme du modèle de financement et d’entretien des routes.
5-Elevage : meilleure application stricte du code pastoral
Concernant l’élevage, le Chef de l’Etat souhaite une application stricte du code pastoral et un soutien accru aux éleveurs. Parmi les objectifs dans ce secteur, il y a l’augmentation de la production locale de lait et de viande, la lutte contre le vol de bétail, la modernisation des abattoirs… Dans ce sens, Bassirou Diomaye Faye présidera la Journée nationale de l’élevage prévu le 22 février.
6-Gestion des agences d’exécution
Face au constat d’une prolifération démesurée des agences d’exécution lpors des dernières années, le président de la République entend rationaliser leur fonctionnement et réduire les dépenses publiques. Ainsi, il y aura une commission d’évaluation des agences d’exécution qui est relancée à la demande du premier ministre.
7-Améliorer la qualité et la préparation des projets de loi
En ce qui concerne l’agenda législatif, dans le cadre des réformes de l’agenda Sénégal 2050, le Président demande au gouvernement d’améliorer la qualité et la préparation des projets de loi avant de les transmettre au secrétariat général du gouvernement.
8-Blocages freinant la livraison du port minéralier et vraquier de Bargny
Enfin, les blocages de la livraison du port minéralier et vraquier de bargny préoccupent Bassirou Diomaye Faye, surtout en ce qui concerne les retards administratifs et les décisions en attente. Il demande donc aux ministres d’agir pour « lever ces obstacles et respecter les délais de livraison ».
PAPA MALICK NDOUR APPELLE À UNE LECTURE OBJECTIVE DU RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES
L’ancien ministre de la Jeunesse souligne la gravité des conclusions et invite à une analyse critique. Il met en garde contre toute manipulation des données et promet d’apporter des clarifications sur les points controversés.
L’ancien ministre de la Jeunesse sous le régime de Macky Sall, Papa Malick Ndour, s’est exprimé sur la publication du rapport de la Cour des comptes. Citant un passage du Livre de Jérémie – « La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés » – il souligne la gravité des conclusions du document.
Dans une analyse critique, il invite à comparer ce rapport avec celui sur la dette publique de 2022, bien que ce dernier ne soit plus accessible au téléchargement depuis midi. « Volontairement ou involontairement ? » s’interroge-t-il.
Papa Malick Ndour appelle à une lecture attentive et objective du rapport afin d’éviter toute manipulation. Il met notamment en garde contre l’utilisation de certains tableaux pour véhiculer des idées erronées, citant en exemple la polémique autour du bâtiment administratif. Selon lui, le rapport explique en détail le bien-fondé des opérations de transfert de patrimoine entre l’État et la SOGEPA, une entité détenue exclusivement par l’État.
L’ancien ministre promet de revenir point par point sur les différents aspects du document afin d’apporter des clarifications.
LA GENDARMERIE NATIONALE INTERPELLE 16 CANDIDATS À L’ÉMIGRATION
L’opération a également permis la saisie d’un GPS et de 13 bidons de 60 litres de carburant hors-bord, destinés à l’expédition clandestine.
Dans le cadre de la lutte contre l’émigration irrégulière, la Gendarmerie nationale a mené une nouvelle opération le mardi 11 février 2025 sur l’île de Sangomar.
Selon le communiqué de la gendarmerie, cette intervention a mobilisé la brigade territoriale de Fimela, la brigade de proximité de Niodior et l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) de Sokone.
Les forces de sécurité ont interpellé seize (16) candidats à l’émigration, parmi lesquels six (06) femmes et deux (02) enfants. Les individus arrêtés sont de nationalité sénégalaise (08) et guinéenne (08).
L’opération a également permis la saisie d’un GPS et de 13 bidons de 60 litres de carburant hors-bord, destinés à l’expédition clandestine.
FINANCES PUBLIQUES, DES DÉCAISSEMENTS IRRÉGULIERS ET DES AFFECTATIONS HORS PROCÉDURE ÉPINGLÉS
La Cour des comptes a relevé une irrégularité majeure dans la gestion des finances publiques : le directeur général du budget a ordonné des décaissements sur le compte CAP/Gouvernement, alors qu’il n’en est pas le gestionnaire.
Le directeur général du budget, bien que n’étant pas gestionnaire du compte de dépôt CAP/Gouvernement destiné à la mise en œuvre des projets et programmes de l’État, a donné l’ordre au Trésorier général d’y effectuer des décaissements, l’une des « anomalies » relevées par la Cour des comptes dans son « Audit du rapport sur la situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ».
« Des décaissements sont effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte », observe la mission d’audit de la Cour des comptes.
Elle rappelle que le compte de dépôt CAP/Gouvernement a été créé le 25 juin 2012 au profit de la Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes.
Ce compte a été créé dans le but de « contribuer à l’amélioration du niveau et de la qualité d’exécution des projets et programmes ».
Il a été ouvert dans les livres de la Trésorerie générale et devait être « mouvementé » par le directeur de l’ordonnancement des dépenses publiques.
Par la suite, « d’importantes ressources d’un montant de 1.343,5 milliards de francs CFA sont décaissées à travers ce compte », constate la Cour des comptes.
Les décaissements effectués en 2022 par le Trésorier général sur ordre du directeur général du budget, « qui n’est pas le gestionnaire du compte », comprennent un paiement de 6.481.740.000 au profit d’Envol Partenariat S.A, au titre du loyer de la Maison des Nations unies à Diamniadio (ouest), et un autre de 1.205.237.681, au titre du complément de l’achat des 30 % d’actions de DP World pour le compte de l’État du Sénégal.
Un autre paiement de 4 milliards de francs CFA a été effectué au profit de la compagnie Air Sénégal, selon le rapport d’audit de la Cour des comptes.
« Sur cette question, le ministère des Finances et du Budget », interrogé par les auditeurs, « précise dans sa réponse que le directeur général du budget, qui n’est pas le gestionnaire du compte, ne peut donner d’ordre au Trésorier général de payer une dépense ».
« Par ailleurs, le compte de dépôt enregistre, en 2023, le remboursement d’une dette bancaire d’un montant de 305.943.167.977 francs CFA sans lien établi avec l’objet pour lequel il a été créé », relève la Cour des comptes, ajoutant : « Il s’y ajoute que les remboursements sont effectués en dehors des procédures normales prévues par la règlementation en matière de gestion de la dette publique. »
Elle constate aussi que « les comptes de dépôt CAP/Gouvernement et Programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES) reçoivent des affectations de trésorerie sur autorisation du ministre chargé des Finances ».
« C’est le cas de l’autorisation accordée en 2023 d’imputer les ressources mobilisées auprès de l’investisseur CGL dans les comptes de dépôt CAP Gouvernement et PDIES, pour des montants respectifs de 125.000.000.000 de francs CFA et 4.022.122.869 francs. Ces affectations sont effectuées en dehors des procédures de la loi de finances », révèle le rapport d’audit.
Les fonctionnaires chargés de l’audit déclarent que « des prélèvements d’un montant de 407.550.717.701 francs CFA sont opérés sur des soldes créditeurs des comptes de dépôt pour être affectés à d’autres comptes sur autorisation du ministre chargé des Finances », à la fin de l’année 2023.
Or, « ces prélèvements/affectations contreviennent aux dispositions de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017, modifié, qui prévoient, pour les soldes créditeurs de ces comptes de dépôt, le report ou la comptabilisation en recettes exceptionnelles », soutiennent les auditeurs de la Cour des comptes.
Ils tiennent à rappeler que « le ministre chargé des Finances ne doit pas affecter le produit des emprunts à des comptes de dépôt pour y exécuter des opérations non autorisées par la loi de finances ».
Le rapport d’audit signale, par ailleurs, que « les services non personnalisés de l’État », les SNPE, « entités dépourvues de personnalité juridique », ont bénéficié de transferts de crédits, sur la base de procédures qui « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics ».
« Les transferts au profit des SNPE suscite quelques observations […] L’État ne prévoit de transferts qu’au profit des entités dotées de la personnalité juridique », ce qui n’est pas le cas des services non personnalisés de l’État, constate la Cour des comptes.
« Contrairement à la procédure normale », les opérations effectuées au profit des SNPE « échappent totalement aux contrôles de régularité préalables nécessaires à la préservation des deniers publics », soutient la mission d’audit.
La Cour des comptes signale que « les faits relatés dans le présent rapport, présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal, feront l’objet, le cas échéant, de déférés, de référés ou de déclarations provisoires de gestion de fait ».
L’audit a été fait à la demande des nouvelles autorités sénégalaises, à la suite de l’élection présidentielle de mars 2024.
Il a été conduit après que le ministre des Finances et du Budget a transmis à la Cour des comptes un rapport sur la situation des finances publiques couvrant la période allant de 2019 au 31 mars 2024.
« L’objectif général de l’audit est de s’assurer que le rapport produit par le gouvernement rend compte fidèlement de la situation budgétaire et financière de l’État, de 2019 au 31 mars 2024 », rappellent les fonctionnaires auteurs de l’audit.
UNE COMMISSION CONJOINTE POUR ORGANISER LE DÉPART DES ÉLÉMENTS FRANÇAIS
Selon un communiqué, cette commission aura pour mission d’organiser la restitution des emprises militaires françaises au Sénégal d’ici la fin de l’année 2025.
Le Sénégal et la France ont convenu de mettre en place une commission conjointe afin de définir les modalités de départ des éléments français présents sur le sol sénégalais.
Cette décision, annoncée dans un communiqué conjoint du ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, marque une étape importante dans la coopération militaire entre les deux pays.
Selon le communiqué, cette commission aura pour mission d’organiser la restitution des emprises militaires françaises au Sénégal d’ici la fin de l’année 2025.
« Les deux pays entendent travailler à un nouveau partenariat en matière de défense et de sécurité qui prenne en compte les priorités stratégiques de toutes les parties », précise le communiqué conjoint.
KAOLACK, LES ÉTUDIANTS DE L’USSEIN BLOQUENT LA RN1
Ils dénoncent leurs mauvaises conditions d’études et exigent des améliorations. Pour se faire entendre, ils ont brûlé des pneus et érigé des barricades, perturbant fortement la circulation.
Des étudiants de l’Université du Sine-Saloum El Hadji Ibrahima Niass (USSEIN) ont bloqué la route nationale numéro 1 (RN1) ce mercredi matin à Kaolack. Ils dénoncent leurs mauvaises conditions d’études et exigent des améliorations.
Pour se faire entendre, ils ont brûlé des pneus et érigé des barricades, perturbant fortement la circulation. Les forces de l’ordre sont intervenues avec des grenades lacrymogènes pour les disperser, mais les tensions persistent.
Les étudiants affirment avoir alerté les autorités depuis plus d’un mois sans réponse. La semaine dernière, ils avaient déjà organisé une marche pacifique, sans succès. Face à cette situation, ils promettent de poursuivre leur mobilisation jusqu’à obtenir satisfaction.
LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES CONFIRME OUSMANE SONKO
L’économiste Babacar Gaye alerte sur un déficit budgétaire plus élevé que prévu et une dette masquée, renforçant ainsi les critiques du Premier ministre sur la gouvernance financière passée.
Le rapport d’audit des finances publiques, récemment publié par la Cour des comptes, a provoqué des réactions d’inquiétude et de consternation, notamment de la part de l’économiste Babacar Gaye.
Selon lui, l’étude des finances publiques met en évidence des « irrégularités énormes » dans la gestion des fonds publics sous l’ancien régime, un constat qu’il qualifie de « préoccupant ».
Babacar Gaye commente : « Globalement, le rapport confirme les déclarations de Sonko, et même si certains chiffres sont plus importants que ceux avancés par ce dernier, comme pour le déficit. Sonko parlait de 10 %, mais le rapport révèle un déficit de 12,30 %, contre 4,90 % déclaré sous l’ancien régime. »
Concernant la dette, M. Gaye précise que le montant de la dette garantie par l’État dépasse celui annoncé précédemment, atteignant 2 265 milliards de FCFA, principalement dans le secteur de l’énergie.
« Ce qui est encore plus frappant, c’est que ces irrégularités ont eu lieu en 2023, année de l’élection présidentielle », ajoute l’économiste.
Il souligne également que « l’encours de la dette est stabilisé à 99,67 % du PIB en 2023, ce qui résulte d’une dette bancaire hors cadrage ».
Babacar Gaye mentionne aussi que le montant des emprunts non enregistrés dans le TOFE (Tableau des Opérations Financières de l’État) s’élève à 696,7 milliards en 2023, soit 3,73 % du PIB. Cela masque l’ampleur réelle de la dette publique et fausse les indicateurs budgétaires. « C’est une chaîne, si les éléments en amont sont erronés, cela impacte toute l’analyse », précise-t-il.
Dans son analyse, l’économiste met en lumière l’ampleur des écarts financiers, qu’il considère comme un signe inquiétant d’une gestion défaillante. Ces révélations s’inscrivent dans le cadre de l’audit sur la gestion des finances publiques de 2019 à mars 2024 et viennent renforcer la position du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a toujours dénoncé les dysfonctionnements dans l’administration des finances sous l’ancien gouvernement.
Le rapport définitif de la Cour des comptes, intitulé « Audit du rapport sur la situation des finances publiques », précise que l’audit a été mené selon les procédures prévues, avec une attention particulière portée aux réponses du Ministère des Finances. Cette démarche contradictoire visait à garantir la transparence et la fiabilité des résultats.
En outre, le rapport met en évidence plusieurs faits pouvant constituer des fautes de gestion, voire des infractions pénales. Ces éléments feront l’objet d’une analyse approfondie, avec la possibilité de référés ou de déférés en fonction des conclusions des enquêtes.
L’économiste invite les autorités « à prendre au sérieux les recommandations de la Cour des comptes pour une bonne santé des Finances publiques.
par Juliette Ba
LETTRE À FEU MATAR DIAGNE
Je le vois tous les jours en coaching. Des gens brisés, à terre, complètement vidés, épuisés mais qui sortent de chez eux, "sangssé". Le soutien moral, mental et psychologique ne devrait être ni tabou, ni un luxe
Deukk ak Société bo khamni paraître Moy la norme :
Tu te sens seul.e ?
"Sa yeufou toubabi yi nak ?"
Tu es découragé et déprimé ?
"Yow li nga rewée !"
Tu as des envies suicidaires eh tu t'isoles ?
"Ki da nu koy ligueey khana !"
Et quand au fond du trou tu oses enfin en parler ...
"Mo yow khana da nga guemoul yalla nak !!!"
Li dale Matar moome bettouma tey, bettouma euleuk...
Je le vois tous les jours en coaching. Des gens brisés, à terre, complètement vidés, épuisés mais qui sortent de chez eux, sangssé, tirés à quatre épingles, coiffés, parfumés et qui sourient toute la journée comme si tout allait à la perfection. Paraître di neu rey nitt nak !
Voilà le résultat d'une société ou paraître et faire semblant sont tellement devenus la norme que lorsque tu traverse une zone de turbulences tu n'as pas d'autres choix que de lécher tes plaies dans la solitude et en silence, tel un animal blessé...
Je ne connais que trop bien l'isolement et la solitude ressentis lorsque, au bout du rouleau et sans aucune solution, tu ne peux que t'en remettre à la toute puissance. Seulement voilà, parfois même une connexion avec la religion ou la spiritualité ne suffit pas.
Dans le brouillard de la détresse et la boue d'un quotidien qui te paraît de plus en plus sombre, en finir te semble le seul moyen d'arrêter la souffrance.
Car il faut toujours s'en rappeler. Ceux qui décident de partir avant l'heure veulent en finir avec la souffrance. Et cette impression de gouffre sans fin ...
Seule la capacité à dépasser les "futilités terrestres" libère l'Homme.
Sénégal ak Aduna sakh, kou fi amoul détachement ak lâcher prise do dem.
Do meussa Dem.
Cher Matar, di la Massa wou
Ak di massa wou sa njaboot ak sey mbokk.
Di la baalou akh nak !
De n'avoir pas vu
Ou pas voulu voir
De n'avoir pas su
Ou pas voulu savoir
De n'avoir pas pu
Ou pas voulu pouvoir
J'espère que ton départ et ton livre serviront la cause de toutes les personnes dont la santé mentale nécessite un accompagnement, un soutien, et surtout de la bienveillance ...
Pour avoir fait plusieurs dépression et plusieurs tentatives de suicide, je sais combien un psychologue, un psychiatre, un prêtre, un imam, une meilleure amie, un parent compréhensif peuvent changer la donne...
Pouvoir libérér la parole, vider son sac et son coeur et recevoir de l'amour, de la compassion et de l'empathie en échange.
On me dit toujours : pourquoi tu racontes ta vie et tes souffrances dans tes vidéos : la réponse est là : c'est avant tout une thérapie !!!
Le soutien moral, mental et psychologique ne devrait être ni tabou, ni un luxe. Surtout à l'Université où tout peut basculer si tu n'es pas solide dans ta tête ou si l'épuisement te ronge à petit feu...
Il devrait exister des unité d’accueil et de soutien dans toutes les universités...
Ta lettre est un cri dont le silence est assourdissant...
Cher Matar, massa et bon voyage là où tu ne souffriras plus.
Juliette Ba est journaliste et coach en mieux-être et harmonie du couple.