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14 mai 2025
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LA CONSCIENCE PANAFRICAINE OU L’IDÉE D’UN CONTINENT AFRICAIN DÉBARRASSÉ DE LA BIBLIOTHÈQUE COLONIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - La volonté de l’ouvrage de Séverine Awenengo Dalberto sur la Casamance est d’installer le doute dans nos esprits. Si la vision historique reste occidentale, le propos est déformé, distordu, détourné de sa fonction initiale
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 14/11/2024
« Ainsi l'impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d'abord spirituellement et culturellement l'être, avant de chercher à l'éliminer physiquement. La négation de l'histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde » - Cheikh Anta Diop
Quand il s’agit de publier des recherches scientifiques et historiques de l’histoire du continent africain, et du Sénégal en particulier, il convient d'articuler le récit aux réalités africaines et épistémologiques de la pensée qui définit le mode culturel du territoire en question, sans s'aliéner des idéologies européocentristes qui sont à l’œuvre. Quand cette histoire, mille et une fois détournée, se retrouve dé-fragmentée à travers un épisode historique, dont nous n’avons aucune maîtrise, la problématique devient caduque.
Dans l’essai, à l’apparence scientifique et historique de Séverine Awenengo Dalberto, L’idée de la Casamance autonome - Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, il est intéressant de lire les chapitres pour constater que l’étude s’appuie sur une période définie par le code colonial et que les propos qui en ressortent deviennent un récit qui va à l’encontre de la vérité historique. Circonscrire les recherches documentaires à la seule vision coloniale est un procédé idéologique qui nous indigne.
En effet, comment croire à un questionnement qui ne tiendrait pas compte de la frise historique réelle de l’histoire africaine ? Les frontières coloniales existent depuis 1884, suite à la répartition européenne définie par la Conférence de Berlin. Or, l’Afrique pré-coloniale a bel et bien existé et, si les conflits n’étaient pas absents, ils n’avaient pas le caractère déstructurant imposé par les ravages de la colonisation.
Cette démonstration sur la volonté d’autonomie de la Casamance est une vision qui part du modèle colonial et qui, malgré un apparat de défense de nos valeurs, n’est en réalité qu’une posture néocoloniale. Comme dit l’adage, le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Pour revenir à l’ouvrage, il y a deux aspects majeurs qui installent férocement le doute. Le premier est celui de l’origine des sources documentaires qui sont pour la plupart issues des archives françaises et coloniales[1]. Plus loin, l’auteure indique qu’il faut toutefois porter un regard nouveau sur les Archives nationales du Sénégal, comme si cette source était la seule à devoir être remise en cause. Tout comme on observe les ressources cartographiques, réduites à leur plus simple expression, et tirées d’adaptation de la réécriture coloniale. Cette volonté est clairement énoncée : Pour écrire cette histoire, il faut donc porter un regard nouveau sur une documentation coloniale pourtant très pratiquée, remettre l'archive sur la table [...][2]
Il aurait été pourtant intéressant de considérer la situation géographique, sociale et historique en retournant aux origines, celles de la Sénégambie telle qu’elle se présentait avant la découpe coloniale et aussi s’autoriser à replonger dans les arcanes historiques de l’empire du Ghana et aussi de l’empire du Mali, ne serait-ce que par un court chapitre qui en tiendrait compte.
Or, ce n’est pas le cas. L’étude démarre à partir des sources postérieures à la seconde guerre mondiale et aux conflits d'intérêts installés par les forces politiques de la décolonisation qui doivent s'entendre pour éviter la débâcle. Ainsi, ce n’est pas relire la documentation coloniale qui nous préoccupe mais bien celle de faire émerger notre histoire à partir de son socle historique.
La seconde physionomie du livre qui nous interpelle est celle de la sémantique employée. L’autonomie de la Casamance semble prononcée dans le “secret”, exprimée sur un mode mineur, à travers des énoncés modestes[3] par le pouvoir colonial qui qualifie la région comme un espace unifié de tradition et d’isolement, de fétichisme et d’anarchie[...].[4] C’est ce que semblent révéler les écrits administratifs coloniaux avec le mépris de l’époque.
Pour ce qui concerne les archives sénégalaises, l’auteure se contente de dire combien cela a été difficile d’y accéder et les relègue au niveau de l’intime, opposé à celles de la grande Histoire coloniale largement documentée. Pour la fin de cette introduction, elle renvoie alors dos à dos les forces en place, déjouées par l’esprit colonial, la nouvelle présidence de Léopold Sédar Senghor et la volonté des indépendantistes.
Plus loin encore et à l’appui des archives des services de renseignement français, l’auteure indique que la Casamance séparatiste est considérée comme une énonciation contre-hégémonique formulée, “en coulisses”, par une très petite minorité d’acteurs politiques subalternes.[5]
Est-il vraiment nécessaire, dans le contexte actuel d’une unité encore fragile, d’utiliser ce type de sémantique pour parler de l’autonomie de la Casamance ? On sait combien la lutte a été rude et meurtrière pour faire revenir la paix en Casamance et au Sénégal.
La volonté de l’ouvrage est d’installer tout simplement le doute dans nos esprits, c'est la division qu’il suggère plutôt que la pseudo-réalité de la volonté d’autonomie de la Casamance. Il semble que l’auteure veuille à tout prix imposer sa propre vision, son propre imaginaire indépendantiste, au détriment de la réalité historique et contemporaine.
Tout semble fait pour aboutir à une sorte de conclusion dénaturée qui ne tient nullement compte des traces coloniales comme contre-vérité de l’historicité africaine. Ce sont ici des recherches biaisées et relevant de procédés idéologiques qui ne s’appuient pas sur notre préoccupation d’aujourd’hui, celle de l’unité africaine. Ce livre instrumentalise notre propre mode de pensée en utilisant la Casamance comme objet de recherche, un sujet explosif en ce moment, qui ne possède aucune véracité et qui ne sert qu’à dévoyer le récit unitaire dont notre imaginaire a besoin. C’est bien la question de notre récit qui doit trouver sa place pour stabiliser notre vivre ensemble encore fragile.
Tout comme la proposition du titre est problématique car il suppose encore un lien d’interdépendance entre le Sénégal et la France. L’autonomie qui est, dans sa définition, la situation d'une collectivité, d'un organisme public dotés de pouvoirs et d'institutions leur permettant de gérer les affaires qui leur sont propres sans interférence du pouvoir central est un trompe-l’oeil.
Comment se fait-il qu’au XXIe siècle, ces postures idéologiques trouvent encore un écho dans la production éditoriale ? C’est dans ce sens que nous réfutons le travail de Séverine Awenengo Dalberto et nullement pour être dans une polémique creuse ou vide. Ce qui nous attache, c’est encore et toujours la vérité historique puisée dans notre propre récit et pas celui de la pensée coloniale.
Ainsi, si nous voulons entrer de plain-pied dans la phase réelle de notre propre récit, il convient de mettre à terre tous ces procédés idéologiques qui ne servent qu’à nous désunir une fois de plus. Si la vision historique reste occidentale, le propos est déformé, distordu, détourné de sa fonction initiale pour servir une fois de plus les intérêts en jeu, ceux des forces impérialistes qui continuent d’agir, à notre insu, pour réorganiser un discours corrompu de fausses intentions. Dans la conclusion de l’ouvrage, l’auteure n’oublie pas d’évoquer l’accession au pouvoir du parti Pastef avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye et avec la nomination de son premier ministre Ousmane Sonko qui a défendu un projet souverainiste[6].
Ainsi, on voit bien comment la pensée néocoloniale continue d’agir pour entamer la confiance des Sénégalais, et par-delà des Africains, à se détourner de leur propre voix, de leur propre démocratie pour faire perdurer des idées réactionnaires et de balkanisation qui n’ont rien à voir avec notre conscience qui s’attache à défendre nos valeurs panafricaines, d’éthique, de justice, d’unité et de solidarité.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
[1] Fonds des archives diplomatiques de Nantes et des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine en France.
[2]L’idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, Séverine Awenengo Dalberto, éditions Karthala, 2024, introduction, p.26
SÉNÉGAL BAT LE BURKINA FASO ET PREND LA TÊTE DU GROUPE L
Les Lions affronteront, mardi à 19h, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio,le Burundi pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la CAN prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc.
L’équipe nationale de football du Sénégal s’est imposée, 1-0, jeudi, à Bamako, devant le Burkina Faso, en match comptant pour la cinquième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Maroc 2025.
Grâce à cette victoire, le Sénégal prend la tête du groupe L avec 13 points. Son adversaire du jour, le Burkina Faso est deuxième avec 10 points.
Le Burundi, troisième avec quatre points et le Malawi dernier avec un point complètent le groupe L, le seul à voir déjà enregistré deux qualifiés, à deux journées de la fin des éliminatoires.
Habib Diarra, entré à la 64e mn à la place de Ismaila Sarr, auteur d’une prestation moyenne, a offert la victoire au Sénégal sur une belle frappe lointaine.
Servi par un excellent Pape Gueye, le capitaine de Strasbourg (France) a ouvert le score à la 83e mn et offre la première place du groupe L au Sénégal.
Les Lions du Sénégal ont dominé globalement la rencontre, mais se sont souvent heurtés à une belle défense des Étalons du Burkina Faso.
Les coéquipiers du capitaine Kalidou Koulibaly ont pu garder leur cage inviolée grâce à un Edouard Mendy aux aguets.
Le portier d’Al-Ahli en Arabie Saoudite a réalisé plusieurs grosses parades pour ne pas prendre de but et aider son équipe à garder sa première place du groupe L.
Les Lions du Sénégal affronteront, mardi à 19h, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio,le Burundi pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la CAN prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc.
LA VIOLENCE ÉTOUFFE LE DÉBAT
La campagne électorale actuelle, marquée par des violences et des arrestations, trahit les attentes d'une population en quête de débats constructifs. Cette escalade préoccupante pose la question de la maturité démocratique du pays
À l'aube d'un tournant électoral plein de promesses, la campagne sénégalaise s'est transformée en un théâtre de tensions où la violence a éclipsé les débats d'idées. Ce qui aurait pu être une compétition d’échanges constructifs nourrie par des visions et des programmes ambitieux pour le pays s’est rapidement envenimé. Arrestations, affrontements entre militants et provocations verbales ont pris le dessus, plongeant les électeurs dans un climat de défiance. Comment en sommes-nous arrivés-là et quelles sont les conséquences de ce basculement pour la démocratie sénégalaise ?
La campagne électorale qui avait commencé sous les auspices de débats contradictoires s'est transformée en une scène marquée par des épisodes de violence, tant verbale que physique. Initialement, les Sénégalais s'attendaient à des échanges constructifs centrés sur des programmes solides et des propositions concrètes pour faire face aux nombreux défis et opportunités auxquels le pays est confronté. Chaque coalition vantait la qualité de ses plans, espérant convaincre les électeurs de sa capacité à transformer radicalement le Sénégal.
Pour Pastef, obtenir la majorité signifiait l'instauration de réformes profondes, tandis que l'opposition prévenait des conséquences désastreuses si le régime en place remportait le scrutin, invitant les électeurs à miser sur leurs candidats en raison de leur expérience.
Mais très vite, les premiers heurts à Dakar ainsi que l’arrestation et le procès de Bougane Guèye Dany à Tamba ont marqué un tournant dans cette campagne, qui a glissé vers un terrain fertile pour les affrontements. De nombreux observateurs estiment que ce basculement est presque inévitable, car les scènes de violence sont plus spectaculaires et génèrent davantage d’attention, notamment sur les réseaux sociaux où elles deviennent virales en un clin d'œil. Cette dynamique est accentuée par l’appétit d’une partie de l’opinion publique sénégalaise, qui trouve dans ces dérives une certaine essence de la politique.
Des personnalités polarisantes
Le climat tendu de cette campagne électorale s’explique aussi par la personnalité de figures politiques comme Ousmane Sonko et Barthélemy Dias connus pour leur tempérament fougueux et parfois belliqueux. Leur style combatif n'a fait qu'alimenter les tensions, transformant des discussions qui auraient pu être centrées sur les programmes en échange d'accusations et de menaces.
Pourtant, beaucoup de citoyens espéraient assister à des débats prometteurs, notamment lorsque Sonko avait publiquement interpellé Amadou Ba, ancien Premier ministre, l'invitant à un face-à-face pour discuter des enjeux économiques du pays. À la veille de la campagne, en mi-octobre 2024, Ousmane Sonko, Premier ministre et leader de Pastef, avait lancé un appel direct à Amadou Ba via un tweet, proposant un débat public contradictoire sur des sujets économiques majeurs.
Cette proposition suivait une conférence de presse d’Amadou Ba, dans le cadre de sa campagne pour les élections législatives du 17 novembre. Sonko s'était réjoui de ce qu'il considérait comme la sortie de l’ombre du candidat malheureux de la Présidentielle de février 2024, l’accusant d'avoir jusqu’alors évité les confrontations directes en s’abritant derrière des chroniqueurs et autres mercenaires de la plume.
La tension entre les deux hommes, qui dominent la scène politique sénégalaise, s'est exacerbée au fil des années, particulièrement lors de la dernière Présidentielle remportée au premier tour par Bassirou Diomaye Faye. Amadou Ba, qui avait terminé deuxième, n'a pas tardé à répondre à l'invitation de Sonko, soulignant que le débat était un signe de la vivacité démocratique. L’ancien ministre de l’Économie et des Finances, qui avait aussi été chef du gouvernement, a défendu son bilan, affirmant que le régime précédent ne pouvait pas être tenu pour seul responsable des difficultés économiques actuelles.
Le débat proposé par Cheikh Omar Diallo, ancien conseiller d’Abdoulaye Wade et fondateur de l'École d'art oratoire et de leadership de Dakar, devait se dérouler dans un format strict de 90 minutes, avec une retransmission prévue sur la Radiotélévision sénégalaise. Les deux protagonistes devaient répondre à des questions posées par des intervieweurs de leur choix, sous la modération d'un journaliste désigné.
L'idée d'une confrontation directe et intellectuelle avait suscité beaucoup d'intérêt, mais des complications administratives ont freiné sa tenue. Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, Mamadou Oumar Ndiaye, a souligné que ce débat risquait de rompre l’égalité de traitement entre les candidats, un principe pourtant protégé par la loi électorale. Malgré cette contrainte, Sonko a soutenu que de telles formalités ne devraient pas constituer un obstacle insurmontable.
Un espoir déçu pour les électeurs
Malheureusement, les violences qui ont émaillé la campagne ont relégué au second plan ces débats potentiellement enrichissants. L'arrestation de Bougane Guèye Dany a exacerbé les tensions, créant un climat où la violence a pris le pas sur les échanges programmatiques. Les confrontations entre militants de Pastef et ceux de la coalition Sàmm Sa Kaddu sont devenues monnaie courante, nourrissant un cycle de représailles.
De nombreux acteurs de la société civile et des personnalités politiques ont appelé au calme, craignant que ces violences ne compromettent l'intégrité du processus électoral. Pourtant, la viralité des incidents sur les réseaux sociaux continue de stimuler cette atmosphère tendue, laissant peu de place aux discussions de fond.
Ce basculement vers la violence est d'autant plus regrettable que les enjeux abordés dans les rares moments de débat avaient une importance capitale. La dette publique, le déficit budgétaire, la fiscalité et la gestion des ressources minières et énergétiques sont autant de questions qui méritent un examen approfondi.
De même, la Vision 2050 du gouvernement, récemment présentée, aurait pu être l'objet de critiques constructives si les échanges avaient conservé un ton plus civilisé.
Les promesses de changements radicaux, portées par chaque camp, ont été éclipsées par des stratégies de dénigrement et des attaques personnelles. Même les questions de développement durable, d’intérêt général pour le Sénégal, n’ont pas trouvé la place qu’elles méritaient dans le discours électoral.
La polarisation politique et l'accent mis sur les confrontations physiques ont un coût. Non seulement elles détournent l'attention des vrais débats, mais elles risquent aussi d'entamer la confiance des citoyens envers le processus démocratique. La crédibilité des institutions est en jeu, et les observateurs craignent que ce climat délétère ne se prolonge après le scrutin.
Pour plusieurs observateurs avertis, des initiatives pour restaurer un débat plus serein et axé sur les programmes existent, mais elles nécessitent une volonté politique ferme et un engagement de tous les acteurs pour pacifier les échanges. Des efforts devront être déployés pour recentrer l'attention sur les propositions concrètes et le développement socioéconomique du pays.
Pour de nombreux Sénégalais, la déception est palpable. L'espoir de voir des candidats discuter des réformes économiques, de l’éducation, la migration ou encore de la santé publique a été remplacé par la crainte de nouvelles violences. Les citoyens, qui attendaient des solutions aux problèmes quotidiens, se retrouvent face à un spectacle où la force brute semble l'emporter sur la force des idées.
La campagne de novembre 2024 laissera un goût amer à ceux qui croyaient encore en la possibilité d’un débat démocratique apaisé. Le défi, pour les prochains scrutins, sera de rétablir la priorité des échanges de fond sur les confrontations de forme. Seule une réflexion collective sur les pratiques politiques pourra permettre d’y parvenir, et redonner espoir à un électorat de plus en plus désabusé
MABOUBA DIAGNE ANNONCE UN CONSENSUS POUR LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE
Ce consensus inclut la disponibilité des semences, la transparence dans les exportations, et un soutien des banques pour financer la filière.
Diamniadio, 14 nov (APS) – Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, a annoncé, jeudi, avoir trouvé un consensus avec les divers acteurs de la filière arachidière et des partenaires financiers pour relever les défis d’une bonne campagne de commercialisation 2024-2025.
‘’Aujourd’hui nous avons réuni tout le monde, tous les acteurs avec comme objectif de trouver un consensus sur la préparation de la campagne de commercialisation de l’arachide. Oui, nous avons trouvé des compromis. Cela signifie qu’ensemble, nous pouvons relever les défis’’, a-t-il notamment indiqué à la fin d’une rencontre avec ces acteurs, dans les locaux du ministère sis à Diamniadio, à trente kilomètres à l’est de Dakar.
Des officiels, des partenaires financiers, des industriels, des opérateurs économiques, des représentants d’organisations de producteurs, des exportateurs ainsi que des semenciers ont pris part à la rencontre dont l’objectif était d’harmoniser les positions en prélude au conseil interministériel sur la campagne de commercialisation de l’arachide, prévu mardi à Dakar.
‘’Tout ce que nous devons faire doit prendre en compte les intérêts des producteurs. Les exportateurs, les huiliers, les banques et les opérateurs ont convenu de tout faire pour satisfaire les besoins en semences, qui avoisinent 500 000 tonnes’’, a indiqué le ministre.
Les participants à la rencontre ont également convenu avec lui de dresser une liste ‘’bien définie’’ d’exportateurs afin de prendre également en compte les besoins des usines de productions d’huile.
”Ces exportations vont aider les usines d’huile à avoir les graines et les coques d’arachide nécessaires qui leur permettront de pouvoir fonctionner toute l’année. C’est après cela que nous nous ouvrirons aux exportations”, a assuré Mabouba Diagne.
Il a également annoncé que son ministère va prochainement organiser une journée de réflexion avec tous les acteurs pour définir la ‘’stratégie nationale d’autosuffisance en semences’’.
Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a, lors des échanges, longuement insisté sur la professionnalisation des acteurs de la filière arachidière, qui est ”un des critères de transparence’’ exigé par les banques afin qu’ils puissent accéder au financement.
Il les a aussi exhortés à mutualiser leurs efforts et à s’entendre sur l’essentiel, dans un esprit patriotique, en mettant en avant l’intérêt du paysan à la base.
Le ministre a en en outre demandé aux agents de la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (DAPSA) de lui fournir des données fiables et conformes à la réalité du terrain afin qu’il puisse prendre les bonnes décisions.
Mabouba Diagne a annoncé avoir relancé le système bancaire en l’incitant à apporter son concours au financement de la campagne de commercialisation de l’arachide 2024-2025.
”Au Sénégal, nous avons une trentaine de banques. Si chacune apporte dix milliard de francs CFA, cela donne 300 milliards francs CFA. Un montant qui peut financer la campagne de commercialisation de l’arachide’’, a-t-il souligné.
À ZIGUINCHOR, SONKO EN TERRAIN CONQUIS
De 3000 voix en 2017 à 75% des suffrages en 2024, l'ascension du chef de Pastef dans la ville est vertigineuse. Le Premier ministre y règne aujourd'hui en maître absolu. Un contraste saisissant avec la situation de ses opposants
(SenePlus) - En cette mi-novembre 2024, à l'approche des élections législatives, la ville de Ziguinchor offre un spectacle politique sans équivoque. D'après un reportage de Jeune Afrique (JA), le Premier ministre Ousmane Sonko y vise un score quasi unanime, entre "90 et 95%" des suffrages, une ambition que même ses proches jugent "un brin exagérée", tout en souriant.
La dixième ville du Sénégal n'est pas un territoire comme les autres pour le leader du Pastef. C'est ici qu'il a grandi, ici qu'il fut élu maire en janvier 2022, avant sa démission en mai dernier pour endosser ses fonctions de Premier ministre. Selon JA, sa progression électorale y est spectaculaire : de modestes débuts avec 3000 voix aux législatives de 2017, il est passé à 57% à la présidentielle de 2019, avant que son dauphin Bassirou Diomaye Faye n'atteigne les 75% en mars dernier.
Le contraste avec ses opposants est saisissant. La tête de liste adverse, Charlotte Dior Gomis, mène une campagne laborieuse. L'hebdomadaire panafricain rapporte une scène révélatrice : lors d'une réunion électorale, une seule militante était présente, attendant "depuis une heure" au point de rendez-vous. La candidate elle-même reconnaît sa surprise d'avoir été investie : "J'ai déposé mon dossier sans penser que je pourrais être investie tête de liste !"
Au cœur des enjeux figure la loi d'amnistie votée en mars. Lors de son passage à Ziguinchor, Sonko a été catégorique : "Ce qui nous intéressait, c'était de sortir les enfants de prison, pas de créer l'impunité pour les assassins", rapporte Jeune Afrique. Cette promesse d'abrogation résonne particulièrement dans une ville marquée par les violences de 2023.
L'histoire tragique de Souleymane Sano illustre la complexité de la situation. Ce militant du Pastef, tué à 25 ans lors d'une manifestation en juin 2023, est devenu un symbole. Son père, également membre du parti, soutient paradoxalement la loi d'amnistie qu'il souhaite voir abrogée. Selon le reportage, il votera pour le pouvoir avec un objectif précis : permettre au Pastef d'obtenir "la majorité absolue" nécessaire à la suppression de cette loi.
Le passage de Sonko à la mairie fait l'objet d'analyses contrastées. Sur les douze chantiers promis, seuls deux ont été lancés, "mineurs" selon son ancien adjoint Djibril Sonko. Ses partisans mettent en avant un "bilan immatériel", notamment la rebaptisation des rues pour "restaurer la dignité nationale", bien que certaines aient depuis retrouvé leur nom d'origine par décision préfectorale.
Le climat politique actuel contraste avec les tensions passées. Seydou Ousseynou Mandiang, coordinateur du parti à Ziguinchor, se réjouit : "Cette campagne, c'est une fête pour nous. Il y a tellement plus de sérénité que lors des campagnes précédentes, marquées par les intimidations et la violence."
ALIOUNE BADARA MBACKÉ CONDAMNÉ À 45 JOURS DE PRISON FERME
Le prévenu était accusé de coups et blessures volontaires sur la personne de son ex épouse, Dieynaba Sangaré, ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours
Le médecin-chef du District de Matam, Docteur Alioune Badara Mbacké, a été condamné, jeudi, à une peine de prison de 45 jours ferme et une amende d’un million de francs CFA pour voie de fait et complicité dans l’affaire qui l’opposait à son ex épouse.
Le prévenu Alioune Badara Mbacké était accusé de coups et blessures volontaires sur la personne de son ex épouse, Dieynaba Sangaré, ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 21 jours.
A l’issue du procès qui a duré plusieurs heures, le juge a condamné le principal prévenu, Docteur Alioune Badara Mbacké à une peine de prison de 45 jours ferme et une amende d’un millions de francs CFA à payer solidairement avec les trois autres co-prévenus dans l’affaire l’opposant à son ex-épouse, Dieynaba Sangaré.
Dans son réquisitoire, le procureur avait demandé à ce que le Médecin-chef soit condamné à trois mois de prison, dont un mois ferme et deux pour ses co-accusés, poursuivis pour séquestration, enlèvement et non-assistance à une personne en danger.
Le procès qui a été renvoyé à deux reprises s’est tenu en l’absence de la plaignante, Dieynaba Sangaré actuellement en prison, à Dakar.
SAINT-LOUIS, 81 PRÉVENUS JUGÉS EN AUDIENCE SPÉCIALE POUR VIOLENCES ÉLECTORALES LE 2 DÉCEMBRE
Ces prévenus, des préposés à la sécurité de la caravane de ”Sam Sa Kaddu”, ont été placés sous mandat de dépôt après avoir été inculpés pour vol avec violence, port d’armes sans autorisation...
Les 81 personnes arrêtées à la suite de violences ayant émaillé le passage de la caravane d’une coalition d’opposants à Saint-Louis vont comparaitre en flagrant délit, lors d’une audience spéciale prévue 2 décembre prochain au Tribunal de grande instance de Saint-Louis, a appris l’APS de sources judiciaires.
Ces prévenus, des préposés à la sécurité de la caravane de ”Sam Sa Kaddu”, une coalition en lice pour les élections législatives de dimanche, ont été placés sous mandat de dépôt après avoir été inculpés pour vol avec violence, port d’armes sans autorisation et violation de l’arrêté du 22 octobre du ministre de l’Intérieur.
Ils sont suspectés d’avoir attaqué des commerçants qui scandaient le nom d’Ousmane Sonko, la tête de liste du parti au pouvoir, au passage de leur caravane. Des blessures graves avaient été enregistrées dans les rangs des commerçants du marché de Sor, à Saint-Louis.
LÉGISLATIVES, FAIBLE TAUX DE RETRAIT DES CARTES D’ÉLECTEUR
À moins de trois jours des élections du 17 novembre 2024, l’essentiel des cartes d’électeurs demeure dans les préfectures et sous-préfectures, avec seulement 5,98 % de retrait à l’échelle nationale.
A moins de 72 heures du scrutin du 17 novembre 2024, les cartes d’électeur dorment toujours dans les préfectures, sous préfectures…
Selon le ministère de l’Intérieur, seules 16 660 cartes d’électeurs soit 5,98% des 278 736 cartes disponibles ont été retirées par leur propriétaire à la date du 8 novembre.
Selon les régions, Kaffrine a le plus fort taux de retrait avec 9,33%, suivie par Dakar avec 8,89%.
Saint-Louis a un taux de 7,31%, Kaolack 5,66%, Ziguinchor 2,82%, Thiès 1,82%, Tambacounda 1, 80% 1,39% et Kolda 0,04%.
Selon L’Observateur, qui cite les services de Jean Baptiste Tine, certaines cartes appartiendraient à des personnes décédées, d’autres à des Sénégalais qui ont demandé des duplicatas après avoir perdu leur carte ou des personnes qui ont pris la mer sans les retirer.
LA NOUVELLE GÉOGRAPHIE ÉLECTORALE
La région de Dakar concentre une puissance électorale considérable face à des régions entières qui peinent à faire entendre leur voix. Cette fracture territoriale, révélée par la nouvelle carte électorale, dessine les contours d'un pays à deux vitesses
(SenePlus) - Selon les données de la Direction générale des élections (DGE) publiées par APA News le 13 novembre 2024, le Sénégal compte 7 033 850 électeurs sur son territoire national, hors diaspora.
Le poids prépondérant de l'axe Dakar-Thiès
La répartition géographique montre une forte concentration dans l'ouest du pays. L'agglomération dakaroise domine largement le paysage électoral :
Dakar : 707 816 électeurs
Pikine : 391 278 électeurs
Rufisque : 277 865 électeurs
Guédiawaye : plus de 200 000 électeurs
Cette concentration urbaine représente un enjeu majeur en termes de représentation politique.
Des disparités régionales marquées
L'analyse de la carte révèle d'importants contrastes :
Les régions côtières et occidentales concentrent la majorité des électeurs
L'est et le sud-est du pays présentent des effectifs plus modestes (Kédougou : 41 434 électeurs)
La région de Saint-Louis au nord maintient un poids électoral significatif avec 383 046 électeurs
La question de la représentation équitable
Cette répartition soulève plusieurs questions démocratiques :
- La représentation des zones rurales face au poids des grandes villes
- L'équilibre entre les différentes régions du pays
- La prise en compte des besoins spécifiques des territoires moins peuplés
LE CNRA APPELLE LES MÉDIAS À LA PRUDENCE DANS LA PUBLICATION DES RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES
L’organisme exhorte les médias à s’assurer que les informations publiées soient soigneusement vérifiées et exclusivement issues des instances habilitées.
À quelques jours des élections législatives anticipées prévues le 17 novembre 2024, le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a diffusé un communiqué à l’attention des médias, soulignant l’importance de la rigueur et de la responsabilité dans le traitement des résultats électoraux.
Dans son communiqué, le CNRA rappelle que cette phase de publication des résultats est particulièrement sensible et requiert un professionnalisme strict. L’organisme exhorte ainsi les médias à s’assurer que les informations publiées soient soigneusement vérifiées et exclusivement issues des instances habilitées.
En outre, le CNRA met en garde contre toute diffusion prématurée ou non vérifiée des résultats, et demande aux médias d’éviter les déclarations hâtives sur l’issue des élections avant la proclamation officielle des résultats globaux.